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BRASSAÏGRAFFITI
#EXPOBRASSAÏ
DIRECTION DE LA COMMUNICATION
ET DES PARTENARIATS
DOSSIER DE PRESSE
BRASSAÏGRAFFITI9 NOVEMBRE 2016 - 30 JANVIER 2017
BRASSAÏGRAFFITI9 NOVEMBRE 2016 - 30 JANVIER 2017
SOMMAIRE
1. COMMUNIQUÉ DE PRESSE PAGE 3
2. LISTE DES ŒUVRES EXPOSÉES PAGE 5
3. TEXTES DE SALLES PAGE 11
4. PLAN DE L’EXPOSITION PAGE 13
5. BIOGRAPHIE DE L’ARTISTE PAGE 14
6. CITATIONS PAGE 16
7. PUBLICATION PAGE 17
8. EXTRAITS DU CATALOGUE PAGE 18
9. LA GALERIE DE PHOTOGRAPHIE DU CENTRE POMPIDOU PAGE 20
10. LE GROUPE D’ACQUISITION POUR LA PHOTOGRAPHIE PAGE 21
11. VISUELS DISPONIBLES POUR LA PRESSE PAGE 22
12. INFORMATIONS PRATIQUES PAGE 27
direction de la communication
et des partenariats
75191 Paris cedex 04
directeur
Benoît Parayre
téléphone
00 33 (0)1 44 78 12 87
courriel
attachée de presse
Elodie Vincent
téléphone
00 33 (0)1 44 78 48 56
courriel
www.centrepompidou.fr
27 octobre 2016
COMMUNIQUÉ DE PRESSE BRASSAÏ GRAFFITIDU 9 NOVEMBRE 2016 AU 30 JANVIER 2017 GALERIE DE PHOTOGRAPHIES, FORUM-1
À partir de la richesse de sa collection de photographies le Centre Pompidou consacre
une présentation à la célèbre série Graffiti du photographe français d’origine hongroise,
Brassaï.
Flâneur nocturne, Brassaï (1899–1984) s’intéresse dès le début de sa carrière aux quartiers
« malfamés » de Paris et à la culture populaire. À l’issue de son fameux cycle Paris de nuit,
il concentre son regard sur des dessins, signes et gribouillages inscrits sur les murs de la ville.
Il est l’un des premiers, dans l’histoire de la photographie moderne, à penser intuitivement
l’appareil photographique comme un outil de dissection de l’urbain. Il établit un protocole
et entame un projet d’enregistrement systématique : au fil des années, Brassaï constitue
un catalogue – un imagier populaire – des traces laissées sur les murs par les habitants
de la ville. « Avec le langage du mur nous avons affaire non seulement à un important fait social,
jamais encore étudié, mais aussi à une des plus fortes et plus authentiques expressions de l’art. »
commentait Brassaï, en 1958, au sujet de sa série alors en plein essor.
Ces inscriptions trouvées et photographiées sont lues comme l’expression de l’inconscient
de la métropole. Rassemblées dans les années 1950 pour des expositions et éditées dans
le livre Graffiti (1961), elles sont soumises à une typologie proposée par l’artiste. Cette démarche
inscrit sa pratique dans le contexte naissant de l’ethnologie et de la sociologie du quotidien.
La série des Graffiti, à laquelle le photographe a travaillé pendant plus de vingt-cinq ans,
est riche de plus de cinq cents images, dont une partie reste méconnue. L’exposition
présentée par le Centre Pompidou dans la Galerie de photographies, en dévoilant des inédits,
propose un regard approfondi sur ce célèbre ensemble et sa fortune auprès des artistes et
des écrivains proches de Brassaï : Pablo Picasso, Jacques Prévert, Jean Dubuffet, notamment.
direction de la communication
et des partenariats
75191 Paris cedex 04
directeur
Benoît Parayre
téléphone
00 33 (0)1 44 78 12 87
courriel
attachée de presse
Elodie Vincent
téléphone
00 33 (0)1 44 78 48 56
courriel
www.centrepompidou.fr
Brassaï
Sans titre, de la serie Graffiti (Images primitives),
1945-1955
Collection Centre Pompidou
© Estate Brassaï - RMN-Grand Palais
© Centre Pompidou/Dist. RMN-GP / A.Rzepka
#ExpoBrassai
27 octobre 2016
En partenariat média avec
PMU, partenairede la Galerie de photographies
4
Cette présentation se fait à travers une centaine d’œuvres et de documents – les tirages d’époque
des Graffiti de Brassaï, des maquettes des livres, revues et collages de Jacques Prévert
ou des lithographies de Jean Dubuffet, issus des collections du Centre Pompidou, de l’Estate
du photographe ainsi que d’autres collections privées et institutions parisiennes.
L’exposition permet de replacer, de manière inédite, cette série « culte » des Graffiti dans son contexte
et d’éclairer la façon dont elle a été reçue et comprise en son temps.
5
RENCONTRES SURRÉALISTES
Le Roi Soleil, de la série Graffiti
[Images primitives]
1945-1955
Épreuve gélatino-argentique, 139,8 ×105 cm
AM 1996-123
Sans titre, de la série Graffiti [Images primitives]
1933
Épreuve gélatino-argentique, 49,1 × 39,6 cm
AM 1996-125
Sans titre, de la série Graffiti
1933
Épreuve gélatino-argentique, 49,5 × 39,4 cm
AM 1996-130
Sans titre, de la série Graffiti [Masques et visages]
1933
Épreuve gélatino-argentique, 49,5 × 39,4 cm
AM 1996-152
Planche avec le montage ayant servi
à la publication de l’article de Brassaï, « Du mur
des cavernes au mur d’usine », Minotaure, n° 3-4,
1933, p. 6-7. [Photographies de Brassaï]
Impression sur papier, 23,3 x 20,9 cm
Estate Brassaï
Sans titre, de la série Graffiti
1933
Épreuve gélatino-argentique, 29,1 x 22,2 cm
Estate Brassaï
Brassaï, « Du mur des cavernes au mur d’usine »
Minotaure, n° 3-4, 1933, p. 6-7.
[Photographies de Brassaï]
Revue, 32 × 48 cm [ouvert]
RP1090
Salvador Dalí, Brassaï, « Sculptures involontaires »
et Salvador Dalí « De la beauté terrifiante et
comestible, de l’architecture modern’ style »
Minotaure, n° 3-4, 1933, p. 68-69.
[Photographies de Brassaï]
Revue, 32 × 48 cm [ouvert]
RP1090
Brassaï, «Il n’est pas encore trop tard», Minotaure
n° 7, 1935, p.30-31.
[Photographies de Brassaï]
Revue, 32 × 48 cm [ouvert]
RP1090
Tériade, « Le point de vue de la nature », Arts et
métiers graphiques, n° 54, 15 août 1936, p. 32-37
[Photographies de Brassaï]
Revue, 31 × 52 cm [ouvert]
P625
Camille Bryen, Alain Gheerbrant, Anthologie de la
poésie naturelle, Paris, K. Editeur
1949
Livre, 21 x 33,5 cm [ouvert]
RLPF 2267
Sans titre, de la série Graffiti
1945-1955
Épreuve gélatino-argentique, 29 x 19,5 cm
Estate Brassaï
Sans titre, de la série Graffiti
1933-1936
Épreuve gélatino-argentique, 21,6 x 26,9 cm
Estate Brassaï
Sans titre, de la série Graffiti [Le langage du mur]
1933-1936
Épreuve gélatino-argentique, 22,7 x 29,5 cm
Estate Brassaï
2. LISTE DES ŒUVRES EXPOSÉES
SAUF MENTION CONTRAIRE, TOUTES LES ŒUVRES SONT DE BRASSAÏ ET APPARTIENNENT
À LA COLLECTION DU CENTRE POMPIDOU, MUSÉE NATIONAL D’ART MODERNE, PARIS.
6
Sans titre, de la série Graffiti
1933-1939
Épreuve gélatino-argentique, 22,4 x 30 cm
Estate Brassaï
LA PASSION DU MUR
Jacques Prévert, Paroles, Paris, Éditions du Point
du Jour
1945
édition limitée, couverture [Photographie de
Brassaï]
Livre, 23 × 17 cm
Fonds Brauner L 254
Jacques Prévert, Paroles, Paris, Le Livre de Poche
1957
couverture recto verso, [Photographie de Brassaï]
Livre, 16 × 11 cm
Collection particulière
Jacques Prévert, La Pluie et le Beau Temps Paris,
Le Livre de Poche
1962
couverture recto verso, [Photographie de Brassaï]
Livre, 16 × 11 cm
Collection particulière
Jacques Prévert, Histoires, Paris, Le Livre de Poche
1965
couverture recto verso [Collage de Jacques Prévert
à partir d’une photographie de Brassaï]
Livre, 16 × 11 cm
Collection particulière
Jacques Prévert, Spectacle, Paris, Le Livre de
Poche
1959
couverture recto, couverture verso [Collage de
Jacques Prévert à partir d’une photographie de
Brassaï]
Ouvrage, 16 × 11 cm
Collection particulière
Couverture du disque Chanson dans le sang
de Jacques Prévert et Henri Crolla, Cepedic
1960
[Photographie de Brassaï]
Pochette de disque vinyle, 25 cm
Collection particulière
Jacques Prévert, Le Savoir par cœur
1958
[Collage sur une photographie de Brassaï]
Épreuve gélatino-argentique, papier, 50 x 60 cm
Bibliothèque nationale de France
Jacques Prévert, Amants
vers 1958
[Collage sur une photographie de Brassaï]
Épreuve gélatino-argentique, éléments
photomécaniques, 60 × 48,5 cm, 2012.0.107
Collection privée Jacques Prévert
Jacques Prévert, Femme, homme et enfant
vers 1958
[Collage sur une photographie de Brassaï]
Épreuve gélatino-argentique, éléments
photomécaniques, 60,2 × 49 cm, 2012.0.121
Collection privée Jacques Prévert
Sans titre, de la série Graffiti
1933
Épreuve gélatino-argentique, 39,4 x 29,1 cm
AM 1996-94
Sans titre, de la série Graffiti
vers 1945
Épreuve gélatino-argentique, 23, 2 x 17,9 cm
Estate Brassaï
Sans titre, de la série Graffiti
vers 1945
Épreuve gélatino-argentique, 23,3 x 20,9 cm
Estate Brassaï
Sans titre, de la série Graffiti [La magie]
1945-1955
Épreuve gélatino-argentique, 49,5 × 39,4 cm
AM 1996-117
Deux « Têtes de mort » de Picasso (1943)
Photographie de Brassaï dans l’atelier de Dora
Maar, Paris
novembre 1946
Épreuve gélatino-argentique, 16,7 × 23,8 cm
MP 1996-168, Musée national Picasso
Deux « Têtes de chien » (1943)
Photographie de Brassaï dans l’atelier de Dora
Maar, Paris
novembre 1946
Épreuve gélatino-argentique, 16,7 × 23,2 cm
MP 1996-179, Musée national Picasso
7
« Tête de faune » de Picasso (1943)
Photographie de Brassaï dans l’atelier de Dora
Maar, Paris
novembre 1946, épreuve gélatino-argentique
23 × 17 cm
MP 1996-171, Musée national Picasso
« Tête de faune » et « Tête » de Picasso (1945-46)
1946
Épreuve gélatino-argentique, 23,50 x 17,50 cm
MP 1996-225, Musée national Picasso
Trois « Tête » de Pablo Picasso (1945-46)
1946
Épreuve gélatino-argentique, 25,60 x 20,70 cm
MP 1996-228, Musée national Picasso
Jean Dubuffet, Mur au parachute [bon à tirer]
1945
Lithographie, 48 x 38,50 cm
Fondation Dubuffet
Jean Dubuffet, Pisseurs au mur, 16 janvier 1945
Planche 8 de l’album Les Murs d’Eugène Guillevic
[1950]
Lithographie en noir sur Montval, 38 × 28,5 cm
Fondation Dubuffet
Jean Dubuffet, Tête d’homme de profil devant
un mur, de la série Les murs
1945
Lithographie, 38 x 28,50 cm
Fondation Dubuffet
Eugène Guillevic, Jean Dubuffet, Les Murs
1945
Lithographie, 40 x 60 cm
Fondation Dubuffet
ÉCHOS DE L’AGORA
« Sculptor in modern society ». Maquette
du catalogue non réalisé de l’exposition Language
of the Wall. Parisian Graffiti Photographed
by Brassaï présentée au MoMA [24 octobre 1956-6
janvier 1957], n.p.
Épreuve gélatino-argentiques collées sur carton,
H.: 29 cm
RES 4-NFV-85, Bibliothèque nationale de France
Projection vidéo de la totalité de la maquette
« Sculptor in modern society »
Sans titre, de la série Graffiti
vers 1958
Épreuve gélatino-argentique, 26,2 x 20,5 cm
Estate Brassaï
Sans titre, de la série Graffiti
vers 1958
Épreuve gélatino-argentique, 12,4 x 16 cm
Estate Brassaï
Sans titre, de la série Graffiti
1945-1957
Épreuve gélatino-argentique, 30,3 x 24 cm
Estate Brassaï
Sans titre, de la série Graffiti [Le langage du mur],
1945-1957
Épreuve gélatino-argentique, 34,3 × 48,2 cm, AM
1996-169
Sans titre, de la série Graffiti
1945-1955
Épreuve gélatino-argentique, 15 x 11,7 cm
Estate Brassaï
Sans titre, de la série Graffiti
1945-1955
Épreuve gélatino-argentique, 14,8 x 12 cm
Estate Brassaï
Sans titre, de la série Graffiti
1945-1955
Épreuve gélatino-argentique, 14,6 x 11,9 cm
Estate Brassaï
Sans titre, de la série Graffiti
vers 1958
Épreuve gélatino-argentique, 28, 1 x 21,5 cm
Estate Brassaï
DES MURS AUX TAPISSERIES MONUMENTALES
Maquette originale pour la réalisation
de la tapisserie Nocturne
1968-1972
Collage d’épreuves gélatino-argentiques peintes
140 × 70 cm
AM 2012-208
8
Sans titre, de la série Graffiti [L’amour]
vers 1957
Épreuve gélatino-argentique, 29 × 22,7 cm
AM 1996-199
Sans titre, de la série Graffiti [La magie]
1935-1950
Épreuve gélatino-argentique, 39,3 x 29,1 cm
AM 1996-98
Sans titre, de la série Graffiti [La magie]
1935-1950
Épreuve gélatino-argentique, 49,5 x 39,3 cm
AM 1996-101
Sans titre, de la série Graffiti, [Images primitives]
1935-1950
Épreuve gélatino-argentique, 90 x 64 cm
AM 1996-165
Samouraï, vers 1971
Tapisserie, 140 x 120 cm
Collection particulière
LES GRAFFITI, MÊME
Brassaï, Graffiti. Textes, photos et conversations
avec Picasso
Paris, Les éditions du temps, 1961
Projection
« Language of the Wall by Brassaï », U.S. Camera
Year book 1958, couverture, p. 6-14
[Photographies et texte de Brassaï]
Revue, 28, 5 × 44 cm [ouvert]
Collection privée
Brassaï, « The Art of the Wall. Parisian Graffiti
photographed and discussed by Brassaï »
The Saturday Book, n° 18, 1958, couverture
p. 236-349.
[Photographies de Brassaï]
Revue, 23 × 35 cm [ouvert]
Collection privée
Brochure de l’exposition Langage of the Wall.
Parisian graffiti photographed by Brassaï
présentée à l’Institute of Contemporary Arts
Londres [25 septembre-25 octobre 1958], 1958,
n.p. 15 × 40 cm [ouvert]
BRA 1958 LONDR
Maquette pour la réalisation de la brochure de
l’exposition Langage of the Wall. Parisian graffiti
photographed by Brassaï,présentée à l’Institute of
Contemporary Arts, Londres [25 septembre-25
octobre 1958], 1958, n.p.
Épreuves gélatino-argentiques collées sur carton,
15 × 37 cm [ouvert]
RES 8-NFV-92, Bibliothèque nationale de France
Carnet Graffiti
[dessins et annotations par Brassaï], 1945-1955
Carton, papier, stylo bille, 12 × 7,7 cm
Estate Brassaï
Les murs de l’ancien Bal Bullier, vers 1932
Épreuve gélatino-argentique, 8,4 x 5,7 cm
AM 2012-2706
Sans titre, de la série Graffiti [Le langage du mur],
1945-1955
Épreuve gélatino-argentique, 65,5 × 76,1 cm
AM 1996-171
Sans titre, de la série Graffiti [Le langage du mur]
1945-1955
Épreuve gélatino-argentique, 30 × 22,5 cm
AM 1996-168
Sans titre, de la série Graffiti [Langage du mur]
vers 1958
Épreuve gélatino-argentique, 23,5 x 25,1 cm
Estate Brassaï
Sans titre, de la série Graffiti [Le langage du mur]
1945-1955
Épreuve gélatino-argentique, 39,3 × 49,6 cm
AM 1996-172
Sans titre, de la série Graffiti [La naissance de
l’homme]
1945-1955
Épreuve gélatino-argentique, 48,8 × 39,8 cm
AM 1996-141
Sans titre, de la série Graffiti [La naissance de
l’homme]
1945-1955
Épreuve gélatino-argentique, 39,8 × 47,7 cm, AM
1996-132
9
Sans titre, de la série Graffiti [La naissance de
l’homme]
1945-1955
Épreuve gélatino-argentique, 49,4 × 39,6 cm
AM 1996-137
Sans titre, de la série Graffiti [Masques et visages]
1945-1955
Épreuve gélatino-argentique, 46,9 x 38,7 cm
AM 1996-155
Sans titre, de la série Graffiti [Masques et visages]
1945-1955
Épreuve gélatino-argentique, 49,4 × 39,5 cm
AM 1996-154
Sans titre, de la série Graffiti [Masques et visages]
1945-1955
Épreuve gélatino-argentique, 38,8 × 27,8 cm, AM
1996-151
Sans titre, De la série Graffiti [Les animaux], 1933
Épreuve gélatino-argentique, 39,2 × 48,1 cm
AM 1996-144
Sans titre, De la série Graffiti [Les animaux]
1933-1945
Épreuve gélatino-argentique, 39 × 49,6 cm
AM 1996-146
Sans titre, De la série Graffiti [Les animaux]
1945-1955
Épreuve gélatino-argentique, 29,3 x 39,4 cm
AM 1996-148
Sans titre, de la série Graffiti [Les animaux]
1933-1945
Épreuve gélatino-argentique, 49,5 × 39,4 cm
AM 1996-147
Sans titre, de la série Graffiti [L’amour]
1945-1955
Épreuve gélatino-argentique [NS], 105 × 80 cm
AM 1996-201
Sans titre, de la série Graffiti [L’amour]
1945-1955
Épreuve gélatino-argentique, 39,3 × 29,2 cm
AM 1996-189
Sans titre, de la série Graffiti [L’amour]
1933-1945
Épreuve gélatino-argentique, 39 × 29,1 cm
AM 1996-188
Sans titre, de la série Graffiti [L’amour]
1945-1955
Épreuve gélatino-argentique, 49,5 × 39,4 cm
AM 1996-193
Sans titre, de la série Graffiti [L’amour]
1945-1955
Épreuve gélatino-argentique, 86,4 × 56,1 cm
AM 1996-202
Sans titre, de la série Graffiti [L’amour]
1945-1955
Épreuve gélatino-argentique, 47,6 × 40,2 cm
AM 1996-203
Sans titre, de la série Graffiti [La mort]
1945-1955
Épreuve gélatino-argentique, 29,4 x 22,5 cm
AM 1996-178
Sans titre, de la série Graffiti [La mort]
1945-1955
Épreuve gélatino-argentique, 39,4 × 29,1 cm
AM 1996-182
Sans titre, de la série Graffiti [La mort]
1945-1955
Épreuve gélatino-argentique, 49,4 × 39,3 cm
AM 1996-175
Sans titre, de la série Graffiti [La mort]
1945-1955
Épreuve gélatino-argentique, 49,5 × 39,4 cm
AM 1996-177
Sans titre, de la série Graffiti [La magie]
1933-1945
Épreuve gélatino-argentique, 39,3 x 48,2 cm
AM 1996-110
Sans titre, de la série Graffiti [La magie]
1945-1955
Épreuve gélatino-argentique, 49,5 × 36,9 cm
AM 1996-119
Sans titre, de la série Graffiti [La magie]
1945-1955
Épreuve gélatino-argentique, 39,4 x 29,1 cm
AM 1996-107
10
Sans titre, de la série Graffiti [La magie]
1945-1955
Épreuve gélatino-argentique, 49,5 x 36,9 cm
AM 1996-99
Sans titre, de la série Graffiti [Images primitives]
1945-1955
Épreuve gélatino-argentique, 49 × 39,4 cm
AM 1996-126
Sans titre, de la série Graffiti [Images primitives]
1945-1955
Épreuve gélatino-argentique, 39,4 × 29,2 cm
AM 1996-116
Sans titre, de la série Graffiti [Images primitives]
1933-1945
Épreuve gélatino-argentique, 29,1 × 39,2 cm
AM 1996-127
Sans titre
vers 1950
Épreuve gélatino-argentique, 30,5 x 24 cm
Estate Brassaï
11
3. TEXTES DE SALLES
INTRODUCTION:
BRASSAÏ - GRAFFITI
La série des Graffiti, à laquelle Brassaï (1899-1924), photographe français d’origine hongroise, travailla
pendant plus de vingt-cinq ans, est riche de plusieurs centaines d’images, dont une partie reste
méconnue. Flâneur nocturne, Brassaï s’intéresse très tôt aux quartiers « malfamés » de Paris et à la
culture populaire. Il est l’un des premiers, dans l’histoire de la photographie moderne, à penser l’appareil
photographique comme un outil de dissection de l’espace urbain. À partir de 1933, il concentre son regard
sur des dessins, signes et grattages inscrits sur les murs de Paris. Il s’attache au détail et met ainsi en
valeur un objet a priori sans importance. Il entame un projet d’enregistrement systématique : au fil des
années, pendant plus de vingt-cinq ans, naît un catalogue des traces laissées sur les murs par les
habitants de la ville. Montrés pour la première fois dans le contexte surréaliste, ces dessins trouvés sont
lus comme l’expression de l’inconscient de la métropole. Rassemblés dans les années 1950 à l’occasion
d’expositions et publiés dans le livre Graffiti (1961), ils s’inscrivent dans le contexte naissant de
l’ethnologie et de la sociologie du quotidien. Ils sont soumis à une typologie proposée par l’artiste et
perçus comme une émanation de la force créatrice primaire de l’homme.
L’exposition prend sa source dans l’ensemble exceptionnel des Graffiti que conserve le Centre Pompidou
et porte un regard nouveau sur ces images. Elle les montre dans le contexte plus large de la fascination
exercée sur certains artistes et écrivains par l’art populaire, en quête des sources premières de la
création artistique.
RENCONTRES SURRÉALISTES
Le fantastique urbain fascine Brassaï comme les surréalistes qu’il côtoie de 1933 à 1935. Proche du
peintre Salvador Dalí, le photographe collabore également avec le fondateur du surréalisme André
Breton, ou le poète Paul Éluard. En 1933, c’est une revue surréaliste, Minotaure, qui publie pour la
première fois ses photographies de graffiti. Ceux-ci s’apparentent à des trouvailles urbaines dont le
caractère primitif échappe au rationalisme de la modernisation. La prise de vue très rapprochée des murs
permet à Brassaï de découper un fragment de la réalité. C’est agir ainsi selon un des principes chers au
surréalisme, le dépaysement : priver un objet de son contexte pour l’ouvrir à de nouvelles connotations au
potentiel fantasmagorique. Les formes « naturelles », visages ou figures, qui se créent spontanément sur
les murs, intéressent aussi Brassaï. Rencontres fortuites entre lézards, zébrures et moisissures, elles
ramènent le flâneur aux origines de l’art et de l’écriture, mettant en avant l’un des phénomènes qui a le
plus fasciné les surréalistes : le hasard.
LA PASSION DU MUR
Les dessins muraux intéressent nombre de contemporains de Brassaï. Des écrivains d’abord, tels Claude
Simon, Robert Desnos ou Jacques Prévert. Certains rassemblent des collections, ou consacrent des
textes sur le sujet. Quelques-uns d’entre eux accompagnent le photographe lors de ses balades dans les
quartiers populaires. Parmi ces aficionados du graffiti, on compte également plusieurs peintres, comme
Georges Braque, Joan Miró, Pablo Picasso ou Jean Dubuffet. Ce dernier considère ces surfaces urbaines
comme l’univers de l’homme contemporain qui aurait remplacé la nature. Les dessins du mur seraient
pour lui une manifestation d’« art brut », cet art qui regroupe les productions faites hors de toute culture
12
artistique. C’est avec Picasso que Brassaï discute le plus de sa série photographique. Le peintre voit dans
ces images l’incarnation d’une force créatrice primitive. Celle-ci dialogue avec sa propre pulsion de
création-destruction et son attirance pour l’interdit.
ÉCHOS DE L’AGORA
À l’instar de l’antique Agora, les murs ont depuis toujours accueilli la parole contestataire ou militante. La
dimension politique du graffiti est captée par l’œil de Brassaï pendant les années 1955-1958 : plusieurs
clichés de cette époque ont capturé des slogans, des croix de Lorraine, symbole gaulliste de la France
libre, des marteaux et des faucilles communistes, ou des affiches arrachées. La France est alors en proie
à de fortes tensions, dues à l’instabilité générale de la IVe République, à la Guerre froide et à celle
d’Algérie. Ces inscriptions politiques occupent une part réduite et discrète dans le livre consacré à sa
série Graffiti. Néanmoins, le choix d’inclure ces signes dans des projets d’édition, comme certains
commentaires de Brassaï lors d’entretiens, suggèrent qu’il est très attentif à la manière dont le mur se
fait écho des tensions d’une époque.
DES MURS AUX TAPISSERIES MONUMENTALES
Peintre et dessinateur de formation, Brassaï expérimente, s’aventure dans différents domaines comme
l’écriture ou la tapisserie. La photographie est souvent envisagée comme un point de départ vers d’autres
pratiques. En 1945, il exécute de gigantesques décors photographiques pour le ballet Rendez-vous de
Roland Petit, et d’autres commandes théâtrales suivront. Dans l’atelier d’Henri Matisse en 1946, Brassaï
voit une grande reproduction photographique d’un tableau, en prévision de sa transposition en tapisserie.
Avec cette image en tête, il se lance lui-même, vers la fin des années 1960, dans la création de tapisseries
réalisées à partir d’extraits de la série des Graffiti. Cette pratique commence alors à dialoguer avec celle
de l’art contemporain. Les années 1960 et 1970 sont une période féconde pour ce type d’expérimentations,
montrées lors d’événements comme la biennale de la Tapisserie organisée depuis 1962 à Lausanne,
auquel Brassaï participe en 1971 avec une de ses réalisations.
LES GRAFFITI, MÊME
La première exposition monographique des Graffiti de Brassaï est présentée au Museum of Modern Art à
New York durant l’hiver 1956-1957. Elle circule ensuite à Londres, en Italie et en Allemagne. En France
elle est montrée à la galerie Daniel Cordier, au moment de la parution du livre éponyme en 1961. Cette
réalisation éditoriale, à partir d’une archive de plus de cinq cents images, est le fruit d’un travail qui se
développe pendant plus de deux décennies. Brassaï fait ses premières « trouvailles » au début des années
1930, puis reprend le projet à la fin de la Seconde Guerre mondiale. Il structure alors cet ensemble en
neuf sections, qui reprennent les fonctions du graffiti dans la ville ou ses thématiques iconographiques
récurrentes – comme « l’amour », « la mort » ou « les visages ». Nourris des théories de Georges Bataille,
du surréalisme et de la psychanalyse, les textes que Brassaï écrit pour accompagner ces images, révèlent
toute la richesse et la complexité de ce projet. Expositions et publications rencontrent un fort succès. De
nombreux articles soulignent la proximité de ces images avec l’art informel ou le tachisme, les arts
primitifs ou l’art brut.
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4. L’EXPOSITION
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5. BIOGRAPHIE DE L’ARTISTE
BRASSAÏ (GYULA HALÁSZ, DIT)1899, BRASOV, HONGRIE – 1984, BEAULIEU-SUR-MER, FRANCE
Né le 9 septembre 1899 dans la ville de Brasov en Hongrie, Brassaï devient roumain après le traité
de Trianon en 1920.
En 1903-1904, il réalise un premier séjour à Paris avec sa famille, où il réside non loin du Jardin
du Luxembourg. Il étudie à l’Académie des Beaux-arts de Budapest de 1918 à 1919, puis s’installe à Berlin
en 1921. Il y rencontre de nombreux artistes, tels Moholy-Nagy, Kandinsky, ou Kokoshka, et poursuit
ses études à l’Académie des Beaux-arts de Berlin-Charlottenburg.
Arrivé en 1924 à Paris, il se lie d’amitié avec de nombreux poètes et écrivains tels Henri Michaux,
Raymond Queneau, Robert Desnos, Jacques Prévert ou Pierre Mac Orlan, avec lesquels il partage
une sensibilité pour la poésie urbaine. Il décide de commencer à photographier afin d’enrichir les articles
qu’il publie en tant que journaliste. C’est son ami André Kertész, également installé dans la capitale
parisienne, qui l’initie au médium.
En décembre 1932, Brassaï publie Paris de nuit aux éditions Arts et Métiers Graphiques, dirigée
par Charles Peignot. Par l’intermédiaire de Georges Ribemont-Dessaignes, il fait la connaissance
des frères Pierre et Jacques Prévert, ainsi que de Marcel Duhamel. Cette même année, Picasso
lui demande de photographier ses sculptures à Boisgeloup et dans son atelier de la rue de La Boétie.
L’année suivante, ces images sont publiées dans le premier numéro de la revue Minotaure. Les éditeurs
Skira et Tériade l’introduisent au groupe surréaliste parisien.
Le photographe publie en 1933, dans Minotaure, ses Sculptures involontaires réalisées avec Salvador Dalí,
ainsi qu’une sélection de ses graffitis. En collaboration avec Pablo Picasso, il réalise en 1934-1935
des expérimentations de grattage sur plaque de verre photographique. Une sélection d’entre-elles sera
publiée en 1967 sous le nom de Transmutations.
Pendant la guerre, sur l’initiative de Kahnweiler, Brassaï photographie les sculptures de Picasso dans
l’atelier de la rue des Grands-Augustins (l’album Les Sculptures de Picasso a paru en 1949 aux Éditions
du Chêne).
De 1930 à 1963, Brassaï travaille également en tant que photographe indépendant pour, entre autres,
Verve, Paris Magazine, Picture Post, Réalités, Coronet, Détective, Paris-Soir ou encore Harper’s Bazaar,
dans lequel seront publiés ses portraits d’artistes. De 1949 à 1960, sa collaboration avec cette publication
l’amène à effectuer plusieurs voyages : il photographie la Grèce, l’Italie, la Turquie, les États-Unis,
la Suède, le Brésil ou encore le Maroc.
En 1957, Brassaï reçoit la médaille d’or à la Biennale de la photographie de Venise. Brassaï connaît la
consécration à la fin de sa vie grâce à de nombreuses publications telles Graffiti (1961), Conversations avec
Picasso (1964-1965), Le Paris secret des années trente (1976) ou Les Artistes de ma vie (1982), ainsi qu’à des
expositions majeures : en 1951, il est exposé aux côté de Henri Cartier-Bresson, Robert Doisneau, Izis et
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Willy Ronis, dans « Five French Photographers », organisée par le Museum of Modern Art de New York ;
en 1956, cette même institution présente « Language of the Wall : Parisian Graffiti photographed by Brassaï »,
avec plus d’une centaine de graffiti. L’exposition est reprise en 1958 par l’Institute of Contemporary Art
à Londres.
La première grande exposition monographique française consacrée à l’œuvre de Brassaï a lieu en 1963,
à la Bibliothèque nationale de France. En 1968, John Szarkowski lui organise également une exposition
monographique, au Museum of Modern Art de New York.
En 1974, Brassaï est l’Invité d’honneur des Rencontres internationales de la photographie à Arles
puis reçoit en 1978 le premier Grand Prix national de la photographie.
Suite à une série d’acquisitions, à la fin des années 1990, le Centre Pompidou possède la plus belle
collections de photographies de Brassaï. Alain Sayag et Annick Lionel-Marie organisent en 2000
une rétrospective du photographe qui voyage ensuite dans le monde entier.
En 2002 Gilberte Brassaï, veuve du photographe, fait un don au Centre Pompidou de presque 200 tirages,
5 000 planches contacts et 35 000 de négatifs.
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6. CITATIONS
TOUTES LES CITATIONS REPRODUITES ICI SONT DE BRASSAÏ ET SONT EXTRAITES DU LIVRE GRAFFITI (1961)
« Graver sur un mur, c’est retrouver l’antique geste humain et aussi l’antique façon de découvrir le monde.
Que de tels signes, paressant venir de si loin et doués d’un si grand pouvoir de fascination, puissent surgir
de nos jours sous le ciel électrique de nos cités, c’est ce qui me frappait déjà il y a quelque trente an. »
« Les graffiti ne veulent rien dire de plus qu’ils ne sont, mais ils sont beaucoup plus qu’ils ne disent. »
« Un trait gravé est infiniment plus puissant que leur tracé. Il ralentit le geste, concentre toute l’attention
et l’éffort musculaire qu’il exige, libère une force vitale à même la source de la vie profonde de l’enfant.
D’où le pouvoir et l’attrait du mur. »
« Le mur, refuge des « interdits », donne la parole à tout ce qui sans lui serait condamné au silence »
« Un mot tracé à la main, en lettres immenses, a une emprise que n’aura jamais une affiche. Animé
encore de l’émotion ou de la colère du geste, il hurle, barre le chemin. »
« La main qui trace les graffiti est celle d’un être isolé, brimé, livré souvent à des parents désunis,
brutaux. Le mur appartient aussi aux « demeurés », aux « simples », aux « inadaptés », aux « révoltés »,
à tous ceux qui ont le cœur gros : il est le tableau noir de l’école buissonnière. »
« Or, ce qui s’exprime sur le mur, spontanément, n’est-il pas un « fait social » par excellence ? Le secret de
l’homme d’aujourd’hui n’est pas moins profond que celui de l’homme des cavernes, et celui d’aujourd’hui
a l’avantage d’être vivant. »
« À Paris, les préposées à la suppression des inscriptions subversives ne grattent pas la pierre. Ils les
barbouillent de coups de pinceaux ou, par économie de gestes ou d’encre, ils les rendent illisibles. (…)
Encore une fois, le mur devient le miroir des tendances majeures de l’art actuel : « calligraphie »,
l’instantanéité du geste, la vitesse de l’exécution, auxquelles les peintres de l’ « informel » ou l’ « action »
accordent une si grande valeur, se manifeste librement ici. »
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7. PUBLICATION
BRASSAÏ GRAFFITI
LE LANGAGE DU MUR
par Karolina Ziebinska-Lewandowska
Relié, 192 pages, 23 x 28,5 cm, environ 230 illustrations, 42 €
Coédition Centre Pompidou / Éditions Xavier Barral
Cette publication qui accompagne l’exposition est enrichie de nombreux documents d’époque et d’inédits
de la série qui permettent une approche renouvellée de ce projet.
SOMMAIRE
LES GRAFFITI IMAGES LATENTES
La naissance de la série
Comment des graffiti sont devenus les graffiti
Les graffiti source d’art vitale
Les graffiti en perspective
ALBUM-LES GRAFFITI LE LANGAGE DU MUR
La nature organique du mur
Nécéssité de tracer
Volonté de jouer
Le lieu du refoulé
Agora
Édition publiée avec le soutien
de la Fondation d’entreprise
Neuflize OBC
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TEXTES PAR KAROLINA ZIEBINSKA-LEWANDOWSKA, COMMISSAIRE DE L’EXPSOITION BRASSAÏ GRAFFITI
LES GRAFFITI IMAGES LATENTES
Quelque cinq cents photos de pans de murs parisiens, dont environ cent vingt images connues, certaines
légendaires, tel est, en chiffres, le monumental projet des Graffiti réalisé par Brassaï entre 1933 et 1956.
La série, devenue un classique de l’histoire mondiale de la photographie, repose sur un geste simple
de prise de vue frontale, cadrée de manière rigoureuse, de dessins et d’inscriptions sur les murs
d’une capitale, et réunies en une collection.
Dans une perspective actuelle où, depuis des années, s’accumulent les projets vernaculaires et les
recueils thématiques de photos trouvées, l’entreprise de Brassaï peut sembler banale, voire ennuyeuse.
Pourtant, si l’on remonte à l’origine de la série, si l’on en examine le fonctionnement, ce qui la compose
en réalité, l’approche évolutive du photographe lui-même et la manière dont ses images ont été perçues
au fil du temps par ses contemporains, nous sommes à l’évidence devant un travail précurseur,
multi- dimensionnel, loin de toute banalité. Avec ses Graffiti, Brassaï colle à l’évolution de l’art du 20e
siècle et, ce qui est essentiel, à l’histoire de la relation changeante entre photographie et arts visuels.
Reçues à l’origine comme l’enregistrement d’un art de rue populaire, ces photographies ont acquis
avec le temps un statut d’œuvre autonome, et sont désormais évaluées en fonction de critères
photographiques. La série, d’une cohérence presque monotone de prime abord, dévoile, à l’analyse,
de nouveaux aspects : elle se révèle hétérogène, source d’aporie, échappant aux catégories simples
où l’auteur lui-même, soucieux de maîtriser son matériau, aura tenté de l’enfermer. En ce sens, Graffiti
se prête à d’infinies lectures.
LES GRAFFITI EN PERSPECTIVE
Graffiti – aussi bien la série en soi que le contexte plus large de l’intérêt porté par les photographes
au mur et au dessin de rue – peut facilement prêter à confusion. Brassaï lui-même, qui en parle
de diverses manières, ne nous aide pas à comprendre son entreprise. De fait, le projet s’étire
dans le temps, et son contexte historique et artistique changeant modifie par la force des choses
la compréhension de la série, tant par ses contemporains que par les historiens. Ian Walker a, le premier,
attiré l’attention sur le fait que Graffiti fonctionnait dans trois contextes artistiques et intellectuels
différents : le surréalisme des années 1930, l’existentialisme des années 1940 et l’informel des années
1950. Chacun des différents contextes introduit une nouvelle problématique, autorisant plusieurs regards
sur les Graffiti, qui ne s’excluent pas nécessairement.
Graffiti est tout d’abord un projet documentaire autour d’un phénomène urbain. Depuis ses débuts
de photographe, Brassaï a agi sous l’influence de cette impulsion. [...] Intéressé par la culture populaire
et ses productions, dès l’origine de son projet sur les graffiti, il définit le principe formel et thématique
qui garantit la cohérence de son entreprise. La série n’est pas le fruit d’une commande mais l’œuvre
d’un auteur qui s’est lui-même imposé un cadre. Les photographies conservent ce statut strict
du «document », notamment dans les albums de Dubuffet, lorsqu’elles voisinent avec des clichés d’objets
d’art populaire à la manière dont ils sont documentés dans un musée ethnographique.
À cet égard, Graffiti s’apparente à un projet d’ethnographie moderne. La série constitue en effet
une documentation d’objets créés par une population urbaine dans des quartiers ouvriers. [...]
La série peut aussi se voir comme un projet sociologique. Sur la carte des graffiti parisiens reconstituée
à partir des carnets du photographe, on observe que le phénomène apparaît et se cantonne aux quartiers
pauvres. Aucune adresse dans l’Ouest parisien. Pourtant il est difficile de comparer la position de Brassaï
8. EXTRAITS DU CATALOGUE
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à l’engagement de photographes tels qu’Helen Levitt, œuvrant dans le cadre de la Photo League,
ou Humphrey Spender, cofondateur du Mass Observation Project, qui, à la même époque,
photographiaient aussi des dessins sur les murs urbains. Brassaï, malgré la présence de ses œuvres
à l’exposition de l’Association des écrivains et artistes révolutionnaires, Documents de la vie sociale,
en 1935, et nonobstant ses liens d’amitié avec certains surréalistes connus pour leur engagement
politique radical, ne fut pas un photographe militant au sens propre du terme. Homme de gauche
sans doute, peut-être même brièvement marxiste, ce que suggère sa bibliothèque, mais fut cependant
avant tout fasciné par le folklore du Paris populaire.[...]
Les Graffiti sont aussi, à leur façon, œuvre de collectionneur, passion nourrie par Brassaï depuis
l’enfance. Dans les nombreux ouvrages consacrés après mai 1968 aux dessins et inscriptions, on répète
à l’envi que la seule forme d’existence du graffiti, voué à l’éphémère, est la photographie. Elle seule
permettrait aux graffiti d’être préservés, muséifiés, dans un désir de maîtriser ne serait-ce qu’un
fragment de réalité. Lors d’une conversation avec Picasso, les deux artistes évoquent d’ailleurs leur désir
– chimérique – de posséder des fragments de murs portant des graffiti. L’esprit de collection,
cette propension à l’accumulation, pourrait expliquer le manque de rigueur, voire l’éclectisme de la série.
Les Graffiti, enfin, se révèlent un projet humaniste et psychologique. Brassaï est intéressé
par la dimension humaine des surfaces graffitées, résultant de la confrontation de l’homme au mur.
Il s’attache à ces symptômes de l’interdit, du refoulement, à ces dessins réalisés sous l’effet
d’une impulsion, incognito, mais visibles par tous. Manifestation de l’inconscient, les graffiti sont aussi
pour le photographe une preuve irréfutable de l’existence en l’homme d’une force créatrice primitive,
d’un besoin de s’exprimer. Brassaï à de nombreuses reprises évoque des œuvres d’enfants,
et il en surprend d’ailleurs parfois en train de graver quelque chose sur un mur lors de ses promenades
photographiques. Mais dans le recueil, les dessins qui peuvent passer pour des dessins d’enfants
sont une minorité. On remarque avant tout sur les photographies des formes consécutives à des grattages
relevant davantage du vandalisme que du jeu, et leur thématique est loin de celles que les enfants
dessinent d’ordinaire lorsqu’ils jouent dans la rue. Les auteurs de graffiti sont plutôt des adolescents
et de jeunes adultes. Mais Brassaï n’en parle pas, attentif peut-être à ne pas saper le mythe idéalisant
le pouvoir créateur propre à l’enfance.
Reste que les Graffiti se sont perpétués d’abord et surtout comme projet artistique. La série
a très logiquement fonctionné dès le début dans ce contexte, en étant publiée dans Minotaure et dans Arts
et métiers graphiques, puis présentée au MoMA et à l’Institute of Contemporary Arts de Londres avant
de tourner en Europe sous la forme d’une exposition. L’œil du « photographe-auteur », l’accueil
dans les musées et galeries d’art n’ont pas manqué de métamorphoser les « graffiti » en « images
de graffiti devenues œuvres ». Sans surprise, cette perspective finira par l’emporter sur tout autre.
Faut-il rappeler les agrandissements d’exposition de ces photographies, à l’allure de tableaux ;
et l’extraordinaire plasticité des tirages que Brassaï élaborait soigneusement dans le noir de son atelier ?
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9. LA GALERIE DE PHOTOGRAPHIES DU CENTRE POMPIDOU
La Galerie de photographies du Centre Pompidou est un espace permanent de 200 m2 qui invite les
visiteurs à découvrir toute l’ampleur et la diversité de la collection du Centre Pompidou, riche de 40 000
épreuves et plus de 60 000 négatifs.
En accès libre pour le public, cet espace inauguré en 2014 propose quatre expositions par an.
Le programme annuel de la Galerie de photographies s’organise autour de trois axes:
- La photographie moderne des années 1920 à 1930,
- La création photographique contemporaine des années 1980 à nos jours,
- Un axe thématique et transversal abordant quelques grandes questions de l’art du 20e et 21e siècle.
En 2016-2017, la Galerie de photographies présente :
Carte Blanche PMU 2016 - Anna Malagrida ( 28 septembre-17 octobre 2016)
Brassaï Graffiti (9 novembre 2016-30 janvier 2017)
Josef Koudelka, à propos d’Exils (22 février - 22 mai 2017)
Steven Pippin (14 juin - 11 septembre 2017)
Le PMU est le fidèle partenaire de la Galerie de photographies depuis son ouverture en 2014.
Depuis 6 ans, le PMU s’engage en faveur de la création photographique contemporaine et donne carte blanche
à des photographes ou des artistes pour porter leur regard sur l’univers du jeu qui leur est, a priori, étranger.
Le photographe sélectionné bénéficie d’une dotation de 20 000 euros pour la réalisation d’un projet inédit,
d’une publication aux éditions Filigranes et d’une exposition à la Galerie de photographies du Centre Pompidou.
PMU, partenaire de la Galerie de photographies
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10. LE GROUPE D’ACQUISITION POUR LA PHOTOGRAPHIE
GROUPE D’ACQUISITION POUR LA PHOTOGRAPHIE (GAP)
DE LA SOCIÉTÉ DES AMIS DU MUSÉE NATIONAL D’ART MODERNE
À l’occasion de l’ouverture de la Galerie de photographies en 2014, le Groupe d’acquisition pour
la Photographie (GAP) est né au sein des membres de la société des amis du musée.
Ce comité d’acquisition contribue à l’enrichissement de la collection de photographies historiques
et contemporaines du Centre Pompidou. Dans le cadre de la programmation de la Galerie de
photographies, les acquisitions réalisées grâce au concours de ce groupe sont régulièrement présentées.
Constitué d’un groupe de passionnés rassemblés par l’idée d’enrichir les collections du musée
et d’approfondir leurs connaissances dans le domaine de la photographie moderne et contemporaine,
le comité est conduit par Clément Chéroux, conservateur en chef du cabinet de la photographie, Karolina
Ziebinska-Lewandowska, conservatrice au cabinet de la photographie et Frédéric Paul, conservateur
au service des collections contemporaines, musée national d’art moderne.
Sous la direction de Bernard Blistène, directeur du musée national d’art moderne, les conservateurs
proposent des dossiers d’acquisitions qui sont votés par les adhérents à la majorité simple.
À travers ce cercle d’acquisition, les membres du GAP tissent un lien avec l’équipe du musée national
d’art moderne tout en développant leur regard dans le domaine de la photographie à l’occasion de visites
d’expositions, d’ateliers d’artistes, de collections privées et d’échanges privilégiés avec les conservateurs
et spécialistes. Le groupe fédère un réseau international de passionnés par l’image photographique, qui
alimentent à l’occasion de discussions et voyages de prospection la politique d’acquisition
du Centre Pompidou e n matière de photographie.
L’engagement financier par membre et par an est de 5.000 euros, don défiscalisable à hauteur de 66%
(soit un coût réel de 1.700€), et donne accès à de nombreux avantages.
Pour plus d’informations, merci de contacter
Océane Arnaud, chargée de développement de la Société des Amis du Musée national d’art moderne – Centre Pompidou, [email protected] 01 44 78 47 45 amisdumusee.centrepompidou.fr
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11. VISUELS DISPONIBLES POUR LA PRESSE
CONDITIONS DE REPRODUCTION PRESSE: Chaque magazine est autorisé à récupérer gratuitement quatre photographies à publier en format maximum 1/4 de page intérieur.
- Ces images sont destinées uniquement à la promotion de l’exposition.
- L’article doit préciser le nom du musée, le titre et les dates de l’exposition.
- Toutes les images utilisées devront porter, en plus du crédit photographique, la mention Service presse/Centre Pompidou.
Les journaux souhaitant publier les visuels en couverture, 4e de couverture ou en plus d’un ¼
de page intérieur doivent s’adresser à Marine Sangis : [email protected] , pour connaître
les conditions tarifaires correspondantes.
Les hors-séries consacrés à l’exposition ne rentrent pas dans cette catégorie et seront facturés
selon la grille presse en vigueur, de même que tous les autres supports presse ne respectant
pas les conditions d’annonce précitées.
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01. BRASSAÏLe Roi Soleil, de la série Graffiti [Images primitives], 1945-1955Épreuve gélatino-argentique, 139,8 ×105 cmCollection Centre Pompidou, musée national d’art moderne, Paris© Estate Brassaï - RMN-Grand Palais © Centre Pompidou/Dist. RMN-GP/ Jacques Faujour
02. BRASSAÏ
Sans titre, de la série Graffiti [La magie]1945-1955Épreuve gélatino-argentique, 49,5 × 39,4 cmCollection Centre Pompidou, musée national d’art moderne, Paris. © Estate Brassaï - RMN-Grand Palais © Centre Pompidou/Dist. RMN-GP/ Adam Rzepka
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03. BRASSAÏMaquette originale pour la réalisation de la tapisserie Nocturne
1968-1972Collage d’épreuves gélatino-argentiques peintes, 140 × 70 cmCollection Centre Pompidou, musée national d’art moderne, Paris. © Estate Brassaï - RMN-Grand Palais © Centre Pompidou/Dist. RMN-GP/ Georges Meguerditchian
04. BRASSAÏSans titre, de la série Graffiti [Le langage du mur], 1945-1955Épreuve gélatino-argentique, 30 × 22,5 cmCollection Centre Pompidou, musée national d’art moderne, Paris. © Estate Brassaï - RMN-Grand Palais © Centre Pompidou/Dist. RMN-GP/ Adam Rzepka
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05. BRASSAÏSans titre, de la série Graffiti [L’amour]1945-1955Épreuve gélatino-argentique, 49,5 × 39,4 cmCollection Centre Pompidou, musée national d’art moderne, Paris. © Estate Brassaï - RMN-Grand Palais © Centre Pompidou/Dist. RMN-GP/ Adam Rzepka
06. BRASSAÏSans titre, De la série Graffiti [Les animaux], 1933Épreuve gélatino-argentique, 39,2 × 48,1 cmCollection Centre Pompidou, musée national d’art moderne, Paris. © Estate Brassaï - RMN-Grand Palais © Centre Pompidou/Dist. RMN-GP/ Adam Rzepka
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07.BRASSAÏSans titre, de la série Graffiti [L’amour]1945-1955Épreuve gélatino-argentique [NS], 105 × 80 cmCollection Centre Pompidou, musée national d’art moderne, Paris. © Estate Brassaï - RMN-Grand Palais © Centre Pompidou/Dist. RMN-GP/ Adam Rzepka
08.BRASSAÏSans titre, de la serie Graffiti (Images primitives)1945-1955Collection Centre Pompidou, musée national d’art moderne, Paris.
© Estate Brassaï - RMN-Grand Palais
© Centre Pompidou/Dist. RMN-GP/ Adam Rzepka
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Centre Pompidou
75191 Paris cedex 04
téléphone
00 33 (0)1 44 78 12 33
métro
Hôtel de Ville, Rambuteau
Horaires
Exposition ouverte de 11h à 21h
tous les jours, sauf le mardi
Tarif
Entrée libre
KOLLEKSTIA !
ART CONTEMPORAIN EN URSS
ET EN RUSSIE 1950 - 2000
UN DON EXCEPTIONNEL
14 SEPTEMBRE 2016 - 27 MARS 2017
attachée de presse
Élodie Vincent
01 44 78 48 56
RENÉ MAGRITTE
LA TRAHISON DES IMAGES
21 SEPTEMBRE 2016 - 23 JANVIER 2017
attachée de presse
Céline Janvier
01 44 78 49 87
COLLECTIONS MODERNES 1905 - 1965
EXPOSITIONS - DOSSIERS
POLITIQUES DE L’ART
29 SEPTEMBRE 2016 - 7 MARS 2017
attachée de presse
Anne-Marie Pereira
01 44 78 40 69
PRIX MARCEL DUCHAMP 2016
LES NOMMÉS
12 OCTOBRE 2016
attachée de presse
Dorothée Mireux
01 44 78 46 60
JEAN-LUC MOULÈNE
19 OCTOBRE 2016 - 20 FÉVRIER 2017
attachée de presse
Dorothée Mireux
01 44 78 46 60
POLYPHONIES
GALERIE 0, ESPACE PROSPECTIF
19 OCTOBRE 2016 - 23 JANVIER 2017
attachée de presse
Dorothée Mireux
01 44 78 46 60
ART ET LIBERTÉ :
RUPTURE, GUERRE ET SURRÉALISME EN
EGYPTE
(1938 - 1948)
19 OCTOBRE 2016 - 16 JANVIER 2017
attachée de presse
Anne-Marie Pereira
01 44 78 40 69
CY TWOMBLY
30 NOVEMBRE 2016 - 24 AVRIL 2017
attachée de presse
Elodie Vincent
01 44 78 48 56
Karolina Ziebinska-Lewandowska
Conservatrice, Cabinet de la
photographie, musée national
d’art moderne
assistée de
Julie Jones
Attachée de conservation,
Cabinet de la photographie,
musée national d’art moderne
12. INFORMATIONS PRATIQUES
INFORMATIONS PRATIQUES AU MÊME MOMENT AU CENTRE COMMISSARIAT
Sur les réseaux sociaux :
#ExpoBrassai@centrepompidou
https://www.facebook.com/centrepompidou