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DICI A moris lætitia : clercs et universitaires laïcs adressent au pape une “correctio filialis” Le 16 juillet 2017, plu- sieurs clercs et universi- taires laïcs ont adressé au pape François une correctio filialis, correc- tion filiale, rendue pu- blique ce dimanche 24 septembre. Ils y relèvent sept hérésies contenues dans l’exhortation apos- tolique Amoris lætitia. Le lundi 25 septembre 2017, il était interdit aux employés du Vatican de lire la Correctio filialis où plu- sieurs clercs et universitaires laïcs dénoncent des passages ouvertement hétérodoxes d’Amoris lætitia. En effet, l’agence italienne ANSA révélait, au lendemain de la publication de ce document, que l’accès au site cor- rectiofilialis.org était bloqué sur ordre du Secrétariat de la communication du Saint-Siège. Dans la Cité du Vatican, aucun ordinateur ne pouvait accéder à ce site, en aucune langue. Le porte-parole du Saint-Siège a avancé une explication qui n’a guère convaincu : c’était un filtre automa- tique qui avait empêché d’accéder à la page où l’on pouvait apporter son soutien à la Correctio filialis. Comme ce hasard « automatique » fait bien les choses ! Au fond, que craignait le Secrétariat de la communication ? Adoptait-il le mutisme observé par le pape François, depuis 2016, sur cette question ? Silence, lorsque quatre cardinaux lui demandent de « faire la clarté » sur des passages hétérodoxes d’Amoris lætitia. Silence, lorsqu’ils sollicitent une audience. Silence, lorsque 45 théologiens lui adressent une critique sur 19 points d’Amoris lætitia. En fait, plus que du mutisme, le Secrétariat de la communication aurait voulu une cécité physique et intellec- tuelle : interdiction « automatique » de voir la Correctio filialis et de la soutenir ! Les Français auraient réagi : « Il ne faut pas prendre les enfants du bon Dieu pour des autruches ! ». Mais les Italiens se sont réjouis, car ce Secrétariat si peu communicant a été une agence de publicité redoutablement efficace. Son interdiction « automatique » a valu au site correctiofilialis.org de recevoir 100.000 visites. Grazie mille ! Le site automatiquement interdit N° 361 LETTRE DINFORMATION DE LA FRATERNITé SAINT-PIE X 2€ LE NUMéRO 29 SEPTEMBRE 2017 Dans ce numéro : Egypte : « La charité sans la vérité, cela ne va pas ! », dit le P. Henri Boulad - p. 5 Lire l'article en p.2 Suisse : vers l’inter- diction de distribuer le coran dans la rue ? - p. 6 Abbé Alain Lorans Entretien avec Mgr Fellay : « Pourquoi j’ai signé la Correctio filialis » - p. 9

2€ Le numéro DICIDICI Nº 361 • 3 29 septembre 2017 RESUME DE LA CORRECTIO FILIALIS Une lettre de 26 pages signée par 40 clercs catholiques et universitaires laïcs a été remise

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Page 1: 2€ Le numéro DICIDICI Nº 361 • 3 29 septembre 2017 RESUME DE LA CORRECTIO FILIALIS Une lettre de 26 pages signée par 40 clercs catholiques et universitaires laïcs a été remise

DICI

Amoris lætitia : clercs et universitaires laïcs adressent au pape une “correctio filialis”

Le 16 juillet 2017, plu-sieurs clercs et universi-taires laïcs ont adressé au pape François une correctio filialis, correc-tion filiale, rendue pu-blique ce dimanche 24 septembre. Ils y relèvent sept hérésies contenues dans l’exhortation apos-tolique Amoris lætitia.

Le lundi 25 septembre 2017, il était interdit aux employés du Vatican de lire la Correctio filialis où plu-sieurs clercs et universitaires laïcs dénoncent des passages ouvertement hétérodoxes d’Amoris lætitia. En effet, l’agence italienne ANSA révélait, au lendemain de la publication de ce document, que l’accès au site cor-rectiofilialis.org était bloqué sur ordre du Secrétariat de la communication du Saint-Siège. Dans la Cité du Vatican, aucun ordinateur ne pouvait accéder à ce site, en aucune langue. Le porte-parole du Saint-Siège a avancé une explication qui n’a guère convaincu : c’était un filtre automa-tique qui avait empêché d’accéder à la page où l’on pouvait apporter son soutien à la Correctio filialis. Comme ce hasard « automatique » fait bien les choses ! Au fond, que craignait le Secrétariat de la communication ? Adoptait-il le mutisme observé par le pape François, depuis 2016, sur cette question ?Silence, lorsque quatre cardinaux lui demandent de « faire la clarté » sur des passages hétérodoxes d’Amoris lætitia. Silence, lorsqu’ils sollicitent une audience. Silence, lorsque 45 théologiens lui adressent une critique sur 19 points d’Amoris lætitia.En fait, plus que du mutisme, le Secrétariat de la communication aurait voulu une cécité physique et intellec-tuelle : interdiction « automatique » de voir la Correctio filialis et de la soutenir ! Les Français auraient réagi : « Il ne faut pas prendre les enfants du bon Dieu pour des autruches ! ». Mais les Italiens se sont réjouis, car ce Secrétariat si peu communicant a été une agence de publicité redoutablement efficace. Son interdiction « automatique » a valu au site correctiofilialis.org de recevoir 100.000 visites. Grazie mille !

Le site automatiquement interdit

N° 361

Lettre d’information de La fraternité Saint-Pie X

2€ Le numéro

29 SePtembre 2017

Dans ce numéro :Egypte : « La charité sans la vérité, cela ne va pas ! », dit le P. Henri Boulad - p. 5

Lire l'article en p.2

Suisse : vers l’inter-diction de distribuer le coran dans la rue ? - p. 6

Abbé Alain Lorans

Entretien avec Mgr Fellay : « Pourquoi j’ai signé la Correctio filialis » - p. 9

Page 2: 2€ Le numéro DICIDICI Nº 361 • 3 29 septembre 2017 RESUME DE LA CORRECTIO FILIALIS Une lettre de 26 pages signée par 40 clercs catholiques et universitaires laïcs a été remise

DICI Nº 361 • 2 29 septembre 2017

L e J o u r n a Lde rome

Amoris lætitia : clercs et universitaires laïcs adressent au pape une “correctio filialis”

Le 16 juillet 2017, plusieurs clercs et universitaires laïcs ont adressé au pape François une cor-rectio filialis, correction filiale, rendue publique ce dimanche 24 septembre. Ils y relèvent sept hérésies contenues dans l’exhor-tation apostolique Amoris lætitia. FSSPX.Actualités en présente ci-dessous le résumé, suivi de la liste d’une partie des signataires.

On peut lire et télécharger le texte in extenso de la Correctio filialis sur le site FSSPX.Actualités. Un site a été spécialement créé : www.correctiofilialis.org ; on pourra s’y reporter pour avoir des informa-tions sur la diffusion de la Correc-tio filialis.

Cette critique très documentée fait suite aux Dubia sur Amoris læ-titia du 19 septembre 2016 (voir DICI n°345 du 25/11/16) des quatre cardinaux, Walter Brand-müller, Raymond L. Burke, Joa-chim Meisner et Carlo Caffarra,

– ces deux derniers étant décédés cette année, respectivement le 5 juillet et le 6 septembre. Ils y de-mandaient respectueusement au pape François de « faire la clar-té  » sur cinq points hétérodoxes d’Amoris lætitia.

Les Dubia, restés sans réponse, furent suivis d’une demande d’au-dience de la part de leurs auteurs, le 25 avril 2017. Audience non accordée.

Le 29 juin 2016, 45 théologiens avaient fait parvenir au cardinal Angelo Sodano, doyen du Col-lège des Cardinaux une nouvelle étude critique portant sur 19 points d’Amoris lætitia. Critique, elle aussi, restée sans réponse.

Dans la liste des 62 signataires de la Correctio filialis on retrouve plusieurs noms figurant déjà dans celle des 45 théologiens de 2016, mais parmi les nouveaux noms on notera celui de Mgr Bernard

Fellay, Supérieur général de la Fraternité Saint-Pie X, seul évêque à avoir signé le document dans un premier temps, car – comme l’indique la présentation résumée de la Correctio filialis – la liste des signataires demeure ouverte, et l’évêque émérite de Corpus Christi, au Texas, a signé depuis.

Les auteurs de la Correctio filialis rappellent qu’une « proposition hérétique est une proposition qui contredit une vérité divinement révélée incluse dans la foi catho-lique  », et ils déclarent que sont exclues de leur Correctio la ques-tion du « péché personnel d’hé-résie » et du « crime canonique d’hérésie ». Et de préciser : « nous nous soucions seulement des pro-positions hérétiques propagées par les paroles, les actions et les omissions de Votre Sainteté. Nous n’avons ni la compétence pour, ni l’intention de nous occuper de la question canonique de l’hérésie ».

SOMMAIRE

DE ROME

Amoris lætitia : clercs et universitaires laïcs adressent au pape une “correctio filialis” . . . . . . . . . . . . . . 2

L'EGLISE DANS LE MONDE

Egypte : « La charité sans la vérité, cela ne va pas ! », dit le P . Henri Boulad . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 5 Suisse : vers l’interdiction de distribuer le coran dans la rue ? . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 6Suisse : inquiétude face à l’islamisme organisé . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 8

NOUVELLES DE LA TRADITION

Entretien avec Mgr Fellay : « Pourquoi j’ai signé la Correctio filialis » . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 9

DOCUMENT

Deuxième partie de la Correctio filialis . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 10

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DICI Nº 361 • 3 29 septembre 2017

RESUME DE LA CORRECTIO FILIALIS

Une lettre de 26 pages signée par 40 clercs catholiques et universitaires laïcs a été remise au pape François le 11 août 2017. Puisqu’aucune réponse n’a été reçue du Saint-Père, elle est rendue publique au-jourd’hui, le 24 septembre, fête de Notre-Dame de la Merci et de Notre-Dame de Walsingham. La lettre, ouverte aux nouveaux si-gnataires, a actuellement les noms de 62 clercs et universitaires laïcs de 20 pays, qui représentent égale-ment d’autres personnes qui n’ont pas la liberté d’expression néces-saire pour signer. Son titre est en latin : Correctio filialis de hæresibus propagatis (littéralement : « Une correction filiale concernant la propagation d’hérésies »). Elle af-firme que le pape, par son Exhor-tation apostolique Amoris lætitia ainsi que par d’autres paroles, ac-tions et omissions en rapport avec celle-ci, a effectivement soutenu sept propositions hérétiques par rapport au mariage, à la vie morale et à la réception des sacrements, et qu’il a été à l’origine de la diffusion de ces opinions hérétiques au sein de l’Eglise catholique. Ces sept hé-résies ont été exprimées par les si-gnataires en latin, langue officielle de l’Eglise. (Voir la traduction française dans nos Documents)

Cette lettre de correction com-porte trois parties principales. Dans la première partie, les si-gnataires expliquent pourquoi, en tant que catholiques croyants et pratiquants, ils ont le droit et le devoir d’adresser une telle correc-tion au souverain pontife. Le droit ecclésiastique lui-même requiert que les personnes compétentes ne restent point silencieuses lorsque les pasteurs de l’Eglise induisent le troupeau en erreur. Cela n’entraîne aucun conflit avec le dogme catho-lique de l’infaillibilité pontificale, puisque l’Eglise enseigne qu’un pape doit satisfaire à des critères stricts pour que ses paroles puis-

sent être considérées comme in-faillibles. Le pape François n’a pas rempli ces critères. Il n’a pas dé-claré que ces positions hérétiques sont des enseignements définitifs de l’Eglise, pas plus qu’il n’a décla-ré que les catholiques devraient les croire avec l’assentiment de la foi. L’Eglise enseigne qu’aucun pape ne peut soutenir que Dieu lui au-rait révélé quelque nouvelle vérité que les catholiques seraient obligés de croire.

La deuxième partie de la lettre est la partie essentielle, puisqu’elle contient la « correction » propre-ment dite. Elle établit la liste des passages d’Amoris lætitia où des positions hérétiques sont insinuées ou encouragées, puis elle énumère les paroles, les actes et les omis-sions du pape François qui font comprendre, au-delà de tout doute raisonnable, que celui-ci veut voir les catholiques interpréter ces pas-sages d’une manière qui est, de fait, hérétique. En particulier, le pape a directement ou indirecte-ment approuvé les croyances selon lesquelles l’obéissance à la loi de Dieu peut se trouver être impos-sible ou non souhaitable, et selon lesquelles l’Eglise sait parfois ac-cepter que l’adultère soit considéré comme compatible avec le fait d’être un catholique pratiquant.

La partie finale, sous le titre « Eluci-dation », aborde les deux causes de cette crise unique. L’une des causes est le « modernisme ». Théologi-quement parlant, le modernisme est la croyance que Dieu n’a pas transmis à l’Eglise des vérités défi-nitives qu’elle doit continuer d’en-seigner dans un sens exactement identique jusqu’à la fin des temps. Les modernistes tiennent que Dieu ne communique à l’homme que des expériences, sur lesquelles les êtres humains peuvent réflé-chir, de manière à affirmer des choses diverses sur Dieu, la vie et la religion ; mais de telles affirma-tions ne sont que provisoires, et ne sont jamais des dogmes fixes. Le

modernisme a été condamné par le pape saint Pie X au début du XXe siècle, mais il a connu un regain au milieu de ce siècle. La confusion importante et persistante qui s’est installée dans l’Eglise catholique à travers le modernisme oblige les si-gnataires à rappeler la vraie défini-tion de la « foi », de l’« hérésie », de la « révélation » et du « magistère ».

Une deuxième cause de la crise est constituée par l’influence appa-rente des idées de Martin Luther sur le pape François. La lettre montre comment Luther, fonda-teur du protestantisme, avait sur le mariage, le divorce, le pardon et la loi divine des idées qui cor-respondent à celles promues par le pape en paroles, en actions et par omission. Elle met également en évidence la louange explicite et sans précédent qu’a faite le pape de l’hérésiarque allemand.

Les signataires ne s’aventurent pas à juger du degré de conscience avec lequel le pape François a propagé les sept hérésies qu’ils énumèrent. Mais ils insistent avec respect pour qu’il condamne ces hérésies, qu’il a directement ou indirectement soutenues.

Les signataires professent leur fi-délité à la Sainte Eglise romaine, assurant le pape de leurs prières et implorant sa bénédiction aposto-lique.

QUELQUES NOMS DANS LA LISTE DES SIGNATAIRES

Pr. Jean Barbey, historien et juriste, ancien professeur à l’Université du Maine

Abbé Claude Barthe, prêtre diocé-sain

R.P. Jehan de Belleville, religieux bénédictin

Fr. Robert Brucciani, Supérieur du district de Grande-Bretagne de la Fraternité Saint-Pie X

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DICI Nº 361 • 4 29 septembre 2017

Prof. Matteo D’Amico, professeur de philosophie et d’histoire, au Liceo Classico Rinaldini d’Ancona

Petr Dvorak, chef du Département pour l’Etude de la pensée ancienne et médiévale à l’Institut de philo-sophie de l’Académie tchèque des sciences, Prague ; professeur de philosophie à la faculté théolo-gique Saints Cyrille et Méthode de l’université Palacky, Olomouc, République tchèque

Mgr Bernard Fellay, Supérieur Gé-néral de la Fraternité Saint-Pie X

Christopher Ferrara Esq., prési-dent-fondateur de l’American Ca-tholic Lawyers’ Association

Prof. Corrado Gnerre, professeur à l’Istituto Superiore di Scienze Religiose of Benevento, Université pontificale théologique de l’Italie méridionale

Dr. Ettore Gotti Tedeschi, ancien président de l’Institut pour les œuvres de religion (IOR), profes-seur d’éthique à l’Université catho-lique du Sacré-Cœur, Milan

Dr. Maria Guarini, STB, Pontifi-cia Università Seraphicum, Rome ; rédactrice en chef du site Chiesa e postconcilio

Fr. John Hunwicke, ancien char-gé de recherche principal, Pusey House, Oxford

Prof. Isebaert Lambert, professeur titulaire à l’Université catholique de Louvain, et à la Katholieke Universiteit Leuven flamande

Dr. John Lamont, STL DPhil (Oxon.)

R.P. Serafino, M. Lanzetta, STD, maître de conférences en théo-logie à la faculté de théologie de Lugano, Suisse ; prêtre en charge de St. Mary’s, Gosport, diocèse de Portsmouth

Prof. Massimo de Leonardis, professeur et directeur du dépar-tement de sciences politiques à l’Université catholique du Sacré-Cœur à Milan

Msgr. Prof. Antonio Livi, Univer-sitaire du Saint-Siège, Doyen émé-rite de l’Université pontificale du Latran, vice-recteur de l’église de Sant’Andrea del Vignola, Rome

Dr. Carlo Manetti, professeur dans des universités privées en Italie

Prof. Roberto de Mattei, ancien professeur d’histoire du christia-nisme à l’Université européenne de Rome, ancien vice-président du Conseil national pour la recherche (CNR)

Prof. Stéphane Mercier, Université catholique de Louvain

Martin Mosebach, écrivain et es-sayiste

Prof. Lukas Novak, Faculté des arts et de la philosophie, Charles University, Prague

Abbé Guy Pagès, prêtre diocésain, Paris

Prof. Paolo Pasqualucci, professeur de philosophie (à la retraite), Uni-versité de Pérouse

Prof. Claudio Pierantoni, profes-seur de philosophie médiévale à la faculté de philosophie de l’Uni-versité du Chili, ancien professeur d’histoire de l’Eglise et de patrolo-gie à la faculté de théologie de la Pontificia Universidad Católica du Chili

Prof. Enrico Maria Radaelli, phi-losophe, curator des œuvres de Ro-mano Amerio

Dr. John Rao, Professeur associé d’histoire, St. John’s University, NYC; président, The Roman Fo-rum

Dr. Carlo Regazzoni, licencié en philosophie à l’université de Frei-burg

Dr. Giuseppe Reguzzoni, cher-cheur externe à l’Université catho-lique de Milan et ancien rédac-teur-en-chef adjoint de la revue internationale catholique Commu-nio (édition italienne)

Prof. Arkadiusz Robaczewski, an-cien professeur à l’Université ca-tholique de Lublin

Prof. Andrea Sandri, chercheur associé, Université catholique du Sacré-Cœur à Milan

Dr. Joseph Shaw, tuteur en phi-losophie morale, St. Benet’s Hall, University of Oxford

Dr. Cristina Siccardi, historienne de l’Eglise

Dr Anna Silvas, chargée de re-cherche adjointe, University of New England, NSW, Australia

Prof. Giovanni Turco, professeur associé de philosophie du droit public à l’Université d’Udine, membre correspondant de l’Aca-démie pontificale Saint-Thomas d’Aquin

Prof. Piero Vassallo, ancien rédac-teur de la revue théologique du cardinal Siri, Renovatio

Prof. Arnaldo Vidigal Xavier da Silveira, ancien professeur à l’Uni-versité pontificale de São Paulo (Brésil)

Ajouté après publication de la liste :

Mgr Rene Henry Gracida D.D., évêque émérite du diocèse de Cor-pus Christi (Texas, Etats-Unis).

(Source : correctiofilialis.org – DICI n°361 du 29/09/17)

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DICI Nº 361 • 5 29 septembre 2017

L'eGLiSe danS Le monde

Le 20 septembre 2017, le pape François a reçu Mohammed al-Issa, secrétaire général de la Ligue islamique mondiale et ancien mi-nistre saoudien de la justice. Ac-compagné de sa délégation, al-Issa s’est ensuite entretenu avec le car-dinal Jean-Louis Tauran, prési-dent du Conseil pontifical pour le dialogue interreligieux. Tous deux ont affirmé que religion et violence sont incompatibles et qu’un « ef-fort conjoint est nécessaire pour mettre fin au fondamentalisme ». A cet effet, ils ont convenu d’éta-blir prochainement un comité per-manent. La Ligue islamique mon-diale est une ONG musulmane fondée en 1962 à La Mecque (Ara-bie saoudite) par le prince Fayçal avec le concours de représentants de 22 pays, qui œuvre à la pro-motion de l’islam, peut-on lire sur son site, où elle déclare condamner «  toutes les formes de violence et de terrorisme  ». (Voir article sui-vant, Suisse : inquiétude face à l’is-lamisme organisé)

Deux mois auparavant, le père Henri Boulad s.j., de passage en France, a répondu aux questions de Martial Bild sur TVLibertés. L’entretien diffusé le 20 juillet fut l’occasion d’évoquer la lettre du jésuite intitulée J’accuse, écrite à la suite des attentats du dimanche des Rameaux 9 avril 2017 dans deux églises d’Egypte, et publiée dès le 19 avril 2017 par le site internet dreuz.info. Jésuite égypto-libanais de rite melkite, âgé de 86 ans, né à Alexandrie, le père Henri Bou-lad vit en Egypte, et fut supérieur des jésuites à Alexandrie, supérieur régional des jésuites d’Egypte, professeur de théologie au Caire, directeur de Caritas-Egypte et vice-président de Caritas Interna-

tionalis pour le Moyen-Orient et l’Afrique du Nord. La famille Bou-lad est une vieille famille syrienne chrétienne, catholique de rite mel-kite, originaire de Damas. Nous reportons ici ses propos tenus cet été, éclairés par des extraits de son « J’accuse » auquel il se réfère.

« J’ai décidé de dénoncer la source de ce terrorisme : la source prin-cipale de radicalisation dans le monde c’est l’Université al-Azhar », précise-t-il, en dénonçant l’université du Caire comme la source de cette idéologie morti-fère où son enseignement est l’en-seignement officiel de l’islam. Et d’ajouter : «  J’accuse l’islam mais je n’accuse pas les musulmans », qui sont les premières victimes de l’islam.

J’accuse tout simplement l’islam qui, par nature, est à la fois poli-tique et radical. Comme je l’avais déjà écrit il y a plus de vingt-cinq ans, l’islamisme c’est l’islam à dé-couvert, dans toute sa logique et sa rigueur. Il est porteur d’un projet

de société visant à établir un califat mondial fondé sur la charia, seule loi légitime, parce que divine. Il s’agit là d’un projet global et globa-lisant, total, totalisant, totalitaire.

J’accuse de mensonge délibéré ceux qui prétendent que les atro-cités commises par des musulmans « n’ont rien à voir avec l’islam ». Or, c’est bien au nom du Coran et de ses injonctions claires que ces crimes sont perpétrés. Le seul fait que l’appel à la prière et l’incitation au meurtre des infidèles soient pré-cédés du même cri, Allah-ou akbar (Dieu est le plus grand) est haute-ment significatif.

J’accuse l’Azhar, censé incarner l’islam modéré, de nourrir un es-prit de fanatisme, d’intolérance et de haine chez des millions d’étudiants et d’imams venant du monde entier se former auprès de ses institutions. Il devient ainsi une des sources principales de ter-rorisme dans le monde.

Au cours de l’entretien, le père

Egypte : « La charité sans la vérité, cela ne va pas ! », dit le P. Henri Boulad

P. Henri Boulad.

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DICI Nº 361 • 6 29 septembre 2017

En bref...

Islande : le pays a éra-diqué la trisomie 21, en supprimant les tri-somiques

Selon l’agence américaine CBS

News le 14 août 2017, l’Islande

pourrait bientôt devenir le

premier pays sans trisomique

puisque la quasi-totalité des fœ-

tus porteurs de trisomie 21 y sont

éliminés.

Dans un pays qui compte 330.000

habitants, seulement un ou deux

enfants trisomiques naissent

chaque année. Selon le média

américain, ces rares naissances

sont possibles suite à un « échec »

des tests prénataux. Les Islan-

daises ont pourtant la possibilité

d’avorter avant la 16e semaine de

grossesse, si une « infirmité » a été

détectée sur le fœtus. La trisomie

21 est évidemment incluse dans

cette catégorie. D’après des sta-

tistiques avancées par CBS News,

« près de 100% des femmes qui

apprennent que leur enfant va

souffrir de ce handicap décident

d’avorter ».

Au cours de l’enquête filmée, le

généticien islandais Kari Ste-

fansson se réjouit de ce que le

pays a « pratiquement éradiqué

le syndrome de Down de notre

société  ». Bien qu’il n’y ait selon

lui « rien de mal à souhaiter des

enfants sains », il se demande

tout de même jusqu’où il est « dé-

sirable » d’aller dans cette direc-

tion. « C’est une décision vraiment

compliquée », ajoute-t-il.

Le 21 septembre 2017, la chambre basse du parlement suisse, le Conseil National, a voté l’interdiction de distribution de corans dans la rue à des fins de recrutement, par 109 voix contre 64. La motion adoptée avait été déposée en juin 2017 par Walter Wobmann – conseiller national membre de l’Union Démocra-tique du Centre (UDC) – et in-titulée : « Interdire l’organisation salafiste Lies ! et stopper la propa-

gation de la doctrine djihadiste ». Mais après ce vote, le Conseil des Etats doit encore se prononcer, annonçait un communiqué de l’Assemblée fédérale, le même jour.

La motion demande l’interdic-tion en Suisse de l’organisation salafiste Lies ! basée en Alle-magne, et d’autres organisations poursuivant les mêmes objectifs et de faire le nécessaire pour évi-

Suisse : vers l’interdiction de distri-buer le coran dans la rue ?

Boulad n’hésite pas à s’élever contre « le courant qui a été amorcé avec le décret Nostra ætate de Vatican II (28 octobre 1965) où a commencé un dialogue qui se voulait ouvert, accueillant, compréhensif avec les musulmans ». Et de déclarer : De-puis cinquante ans on n’a pas fait un pas en avant… et nous sommes dans l’impasse. La conclusion du dialogue avec un cheikh d’al-Azhar a été « tous les chrétiens iront en enfer ». Rien ne bouge et rien n’a bougé pendant onze siècles, insiste-t-il. « Ce que je demande c’est un dialogue fondé sur la vérité ; la cha-rité sans la vérité, cela ne va pas ! »

J’accuse les érudits musulmans du Xe siècle d’avoir promulgué des décrets – devenus irréversibles  – menant l’islam dans l’impasse d’aujourd’hui. Le premier de ces décrets – celui de l’abrogeant et de l’abrogé – a consisté à donner la pri-mauté aux versets médinois, por-teurs de violence et d’intolérance, au détriment des versets mecquois invitant à la paix et à la concorde.

Pour rendre ce verdict irréversible, deux autres décrets furent promul-gués : celui de déclarer le Coran «  parole incréée d’Allah », donc immuable ; et celui d’interdire tout effort ultérieur d’interprétation en déclarant « la porte de l’ijtihad [ef-fort de réflexion] définitivement close ». La sacralisation de ces dé-cisions a fossilisé la pensée mu-

sulmane et contribué à maintenir les pays islamiques dans un état d’arriération et de stagnation chro-nique.

J’accuse l’Eglise catholique de poursuivre avec l’Islam un “dia-logue” fondé sur la complaisance, les compromissions et la duplicité. Après plus de cinquante années d’initiatives à sens unique, un tel monologue est aujourd’hui au point mort. En cédant au « politi-quement correct » et sous prétexte de ne pas froisser l’interlocuteur musulman au nom du « vivre en-semble », on évite soigneusement les questions épineuses et vitales. Tout vrai dialogue commence par la vérité.

Enfin, précise le père Henri Boulad : « J’ai écrit deux lettres au pape François sur le sujet de l’is-lam et l’immigration massive qu’il encourage en Europe. La première lettre lui a été remise par le cardinal Schönborn en mains propres. La deuxième traduite en espagnol lui a été remise par un ami, évêque égyp-tien, il y a trois mois lors de sa visite ad limina. Il ne m’a pas répondu ! à moi son confrère, son aîné qui ai quelque chose à lui dire… je lui ai proposé de le rencontrer, de dialo-guer. Fin de non-recevoir. »

(Sources : cath.ch/imedia//Henri Boulad/dreuzinfo – DICI n°361 du 29/09/17)

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DICI Nº 361 • 7 29 septembre 2017

Selon Jor-El Godsey, président

d’un mouvement « pro-vie » amé-

ricain également interrogé par

CBS, tout est au contraire très

simple : « Ces enfants sont de pré-

cieux êtres humains façonnés à

l’image de Dieu, et aucun individu

ou gouvernement sur terre ne

peut légitimement ôter la vie aux

personnes trisomiques ».

L’avortement des fœtus triso-

miques est pourtant largement

répandu dans le monde. Presque

70% des fœtus à risque sont ainsi

éliminés aux Etats-Unis, 77% en

France, 90% en Suisse et 98% au

Danemark.

(Sources : cath.ch/cbsnews – DICI n°361

du 29/09/17)

Irak : 3.000 familles chrétiennes rapa-triées depuis la libé-ration de la plaine de Ninive

Au début du mois de septembre,

les autorités irakiennes ont estimé

à 3.000 le nombre de familles chré-

tiennes à avoir retrouvé leur domi-

cile dans la plaine de Ninive. Une

faible proportion au regard des

120.000 chrétiens à avoir fui cette

région du nord de l’Irak, depuis

2014. Ayant refait leurs vies le plus

souvent dans le Kurdistan, à la fron-

tière turque, ils rechignent encore

à prendre le chemin du retour. Fin

juillet 2017, le ministère irakien des

migrations et de la mobilité interne

indiquait pourtant que plus de

250.000 personnes de cette région

étaient déjà rentrées chez elles.

Mais peu de chrétiens en font par-

tie.

Il faut dire que les « blessures res-

ter, dans la mesure du possible, la tenue de ‘séances de recrute-ment’ organisées sous couvert de distributions du coran dans les villes suisses ou sur Internet. « Ces plateformes visent à attirer des jeunes vers le djihadisme », déclare Walter Wobmann.

Prises isolément, les actions de distribution du coran ne consti-tuent pas en soi une menace pour la sécurité intérieure ou exté-rieure de la Suisse, avait opposé le ministre de la défense Guy Parmelin. Bien qu’un an aupara-vant, Lothar Janssen, président de l’Institut suisse pour l’évalua-tion de la violence, déclarait  : «  Ces gens distribuent certes le coran de manière sympathique, mais ils sont tout sauf gentils. Ce sont des manipulateurs. Ils met-tent en place un terrain favorable à la radicalisation des personnes instables ».

Le 6 septembre 2017, le Conseil fédéral, en réponse à la motion déposée, avait « proposé de reje-ter la motion », avançant que la liberté d’opinion et de croyance ainsi que la liberté de réunion et d’association sont des droits fon-damentaux dont la restriction doit être justifiée par un intérêt public. Pour pouvoir interdire Lies !, – qui a pour objectif “un coran dans chaque foyer !” –, « on ne dispose pas actuellement

de preuves suffisantes attestant de l’existence d’une structure organi-sationnelle en Suisse », a expliqué le conseiller fédéral… qui dit dans le même temps « te-nir pour probable que la campagne Lies ! a contribué ou contri-bue à la radicalisation de personnes ou à leur recrutement pour des voyages à des fins dji-hadistes ». – Où est la cohérence ?

Lies ! a été lancée en Allemagne par le germano-pales-tinien Ibrahim Abou Nagie, qui en 2005 avait fondé “Die wahre Religion” (La vraie religion) avec Pierre Vogel également promo-teur de l’islam radical germa-nique, « pour tenter de sensibi-liser, en premier lieu, les enfants et les adolescents à leur vision de l’islam », expliquait France24 le 15 novembre 2016. A l’automne 2011, la distribution gratuite de corans avec été lancée en Alle-magne par Abou Nagie, soutenue par une campagne de médiatisa-tion, avec pour objectif d’en ré-pandre 25 millions. L’organisa-tion s’est étendue depuis à toute l’Europe. Rappelons que le 11 novembre 2016, les autorités al-lemandes avaient pris la décision d’interdire La vraie religion pour trouble à l’ordre public. Le 15 novembre, une vaste opération policière menée dans 60 villes du pays perquisitionnait 200 appar-tements ou bureaux de l’organisa-tion salafiste “Die wahre Religion” jugée responsable du recrutement de jeunes, sous couvert d’ensei-gnement religieux, pour l’organi-sation terroriste Etat islamique en Syrie et en Irak.

(Sources : cath.ch/ats/parlement suisse/tdg/france24 – DICI n°361 du 29/09/17)

En Allemagne, la distribution gratuite du coran dans la rue a été interdite en 2016.

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tent ouvertes » ainsi que le rappelait FSSPX.Actualités le 27 juillet 2017. Il y a eu « à de nombreuses reprises des trahisons et de la collaboration entre d’anciens voisins et l’Etat isla-mique pour nuire aux chrétiens  ». C’est la raison pour laquelle « la peur des voisins s’est développée et la confiance a été brisée », ce qui rend « difficile le retour à des relations mutuelles normales ». Mgr Louis Raphaël Sako, patriarche de l’Eglise catholique chaldéenne, soulignait le 25 juillet 2017 dans les colonnes de La Vie que « les églises ont été presque toutes détruites : des pierres enlevées, les portes et les toits percés… Il y règne un désordre extraordinaire. On ressent presque un sacrilège, on sent combien la haine était profonde contre tout ce qui est chrétien (…) ».Après l’invasion de la plaine de Ni-nive par les miliciens de l’Etat isla-mique en juin 2014, trois millions de personnes ont fui leur domicile. Le gouvernement irakien a déclaré son intention de rapatrier plus d’un million de réfugiés à Mossoul, la ca-pitale de la région, avant la fin de l’année.

(Sources : cath.ch/lavie/fsspx.actualités –

DICI n°361 du 29/09/17)

La Zurichoise Saïda Keller- Messahli, auteur du livre-en-quête, Islamistische Drehscheibe Schweiz. Ein Blick hinter die Ku-lissen der Moscheen, (La Suisse, plaque tournante islamiste. Un regard dans les coulisses des mos-quées), a répondu le 26 août 2017 aux questions de la NZZ am Sonntag – édition dominicale du quotidien zurichois Neue Zürcher Zeitung. L’ouvrage, publié début septembre aux Editions NZZ Libro, est le fruit d’un travail de plusieurs années de Saïda Keller-Messahli, musulmane et fonda-trice du “Forum pour un islam progressiste”, en 2004.

Née en 1957 en Tunisie, l’auteur pense que la Suisse prend trop peu de mesures contre les imams radicaux. L’imam qui tenait des prêches incitant à la haine dans une mosquée à Bienne n’est pas un cas isolé, dit-elle. Ce genre de discours, qui cherche à mobiliser les sentiments de victimisation, d’agression, d’intolérance et de haine chez les auditeurs, se trouve dans diverses mosquées. De même que les imams radicaux introduisent dans les prisons, et dans la majorité des mosquées, quantité de brochures salafistes. « De tels prédicateurs préparent le terreau spirituel à la violence. » La plupart des imams qui prêchent dans les mosquées helvétiques tendent au salafisme et «  repré-sentent un islam avec lequel la majeure partie des musulmans de Suisse ne peuvent pas s’identi-fier », poursuit-elle. Car la plupart ne veulent pas avoir de lien avec ce monde de la mosquée et l’Islam organisé politiquement. Il est né-cessaire de comprendre la relation entre les musulmans séculiers en Suisse – 85% des musulmans – et l’Islam politiquement organisé  : la majorité est apolitique. En outre, beaucoup d’entre eux ne

se définissent pas principalement en tant que musulmans. Tout comme la plupart des chrétiens, explique-t-elle... Ils ne s’engagent pas et ne s’exposent pas en ma-tière religieuse.

Saïda Keller-Messahli estime que les autorités doivent se montrer plus strictes en surveillant de très près toutes les mosquées et les prédicateurs invités. Les is-lamistes radicaux ont profité du laxisme politique pour s’imposer, explique-t-elle. Imams et aumô-niers islamiques en Suisse doivent être inscrits dans un registre pu-blic. De plus, une autorisation of-ficielle devrait être nécessaire pour exercer cette fonction ainsi qu’une formation reconnue et approuvée par l’Etat et totalement indépen-dante de l’étranger. Aujourd’hui, rappelle-t-elle, tout le monde peut se dire imam. L’experte constate aussi que beaucoup d’acteurs qui propagent des pensées radicales sont liés à des organisations hors de Suisse. « Il y a un système. On a l’impression que ces imams ont une mission claire », prévient-elle.

La présidente du Forum pour un islam progressiste précise que la Ligue islamique mondiale, dirigée par l’Arabie suivie d’une cinquan-taine d’Etats islamiques, coopère étroitement avec les frères mu-sulmans et les groupes salafistes dans plus de 120 pays. La Ligue s’appuie sur ces structures pour atteindre les musulmans et exer-cer son pouvoir à travers les mos-quées  ; elle aide également en Suisse à financer des mosquées, des écoles coraniques et des imams à dessein d’avoir autant de mosquées et de centres cultu-rels islamiques que possible. C’est pourquoi, dit Saïda Keller-Mes-sahli, on doit déclarer que nous ne voulons plus de mosquées en Suisse : 300 sont plus que suffi-

Suisse : inquiétude face à l’islamisme organisé

santes, et en Suisse, nous avons plus de mosquées qu’en Belgique, ajoute-t-elle. La Suisse est une plateforme pour des imams ra-dicaux, déclare-t-elle. Beaucoup d’autorités et de politiciens ne réalisent malheureusement pas les liens étroits entre fanatiques isla-mistes en Suisse et à l’étranger  : « ils font preuve d’une naïveté flagrante face à l’islamisme orga-nisé ». La Suisse devrait systéma-tiquement expulser les prêcheurs islamistes ou empêcher leur venue dans le pays. Les autorités pour-raient également coopérer de ma-

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Entretien avec Mgr Fellay : « Pourquoi j’ai signé la Correctio filialis »

FSSPX.Actualités : Pourquoi avez-vous apporté votre soutien à la Cor-rectio filialis ?

Mgr Fellay : Cette démarche filiale de la part de clercs et d’universi-taires laïcs, troublés par des propo-sitions hétérodoxes d’Amoris lætitia, est importante. L’enseignement du Christ sur le mariage ne peut être subrepticement changé, au prétexte que les temps changent et que la pastorale doit s’y adapter, en don-nant des moyens de contourner la doctrine.

Je comprends que les auteurs de la Correctio filialis puissent être bou-leversés par toutes les divisions causées par Amoris lætitia, par les explications que le pape a fournies sur ce document dans de récentes déclarations, par ses propos sur la figure de Luther… Désormais dans certains pays les évêques acceptent la communion des divorcés civile-ment remariés, dans d’autres ils la refusent. Est-ce que la morale ca-tholique est à géométrie variable ? Peut-elle être soumise à des inter-prétations contradictoires ?

Depuis septembre 2016, quatre cardinaux demandent respectueu-sement au pape de « faire la clar-té » ; cette année ils ont sollicité une audience. En réponse, ils n’ont eu droit qu’au silence, mais le silence n’est pas une réponse. Sur une ques-tion aussi grave et face aux divisions présentes, il est nécessaire que le Saint-Père réponde clairement sur le fond.

Dans cette triste situation de confu-sion, il est très important que le dé-bat sur ces questions majeures s’am-plifie, afin que la vérité soit rétablie et l’erreur condamnée.

Voilà pourquoi j’ai apporté mon soutien à cette démarche, mais ce sont moins les noms des signataires de la Correctio filialis que la valeur objective des arguments exposés qui doit être prise en compte.

FSSPX.Actualités : Est-ce que cela re-met en cause les rapports de la Frater-nité Saint-Pie X avec Rome ?

Mgr Fellay : Notre respect à l’égard du pape est intact, et c’est précisé-

ment par respect pour sa fonction que nous lui demandons filiale-ment de « confirmer ses frères », en rejetant publiquement ces proposi-tions ouvertement hétérodoxes qui occasionnent tant de divisions dans l’Eglise.

J’ai apprécié la réponse d’Ettore Gotti Tedeschi1, cosignataire lui aussi de la Correctio filialis. Il af-firme avec raison que nous ne sommes pas les ennemis du pape. Au contraire, nous agissons ainsi parce que nous aimons l’Eglise.

Cette attitude fut celle de Mgr Le-febvre et de la Fraternité Saint-Pie X depuis le début. Dans sa déclara-tion du 21 novembre 1974, notre fondateur disait : « Nous adhérons de tout cœur, de toute notre âme à la Rome catholique, gardienne de la foi catholique et des traditions nécessaires au maintien de cette foi, à la Rome éternelle, maîtresse de sagesse et de vérité. Nous refusons par contre et avons toujours refusé de suivre la Rome de tendance néo-moderniste et néo-protestante », – ce sont précisément ce néo-mo-

nouVeLLeS de La tradition

nière plus décidée avec les orga-nisations et personnes à l’étranger qui combattent les prêcheurs isla-mistes.

Le 27 août, paraissait un sondage de l’hebdomadaire dominical alé-manique SonntagsBlick, où 81% des Suisses pensent que les auto-rités sont trop laxistes envers les imams prédicateurs de haine et considèrent que le salafisme de-vrait être interdit. 76% jugent que l’Etat devrait avoir la possi-bilité de mettre en détention pré-ventive de façon illimitée les indi-vidus estimés dangereux.

De manière générale, l’enquête montre une forte augmentation de la méfiance envers l’islam dans le pays. Aujourd’hui, 38% des Suisses se sentent menacés par les 400.000 musulmans qui vi-vent dans le pays contre 16% en 2004, soit une augmenta-tion de 137%. Les sondés veu-lent également un contrôle accru des mosquées et de leur finance-ment et une surveillance renfor-cée des imams. 55% souhaitent une formation pour les imams dans les universités suisses. Pour 83%, les imams voulant prêcher en Suisse devraient en obtenir

préalablement l’autorisation offi-cielle. 80% pensent que seuls les dignitaires islamiques qui recon-naissent l’Etat de droit, l’égalité hommes-femmes et la séparation de la religion et de l’Etat devraient pouvoir entrer dans le pays. 60% des 1003 personnes sondées rejet-tent en outre l’idée d’une recon-naissance étatique de l’islam, sur un pied d’égalité avec les Eglises.

(Sources : le nouvelliste/ATS/nzz/cath.ch/sonntagsblick – DICI n°361 du 29/09/17)

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dernisme et ce néo-protestantisme que les auteurs de la Correctio filialis dénoncent à juste titre comme les causes des changements opérés par Amoris lætitia dans la doctrine et la morale du mariage.

De toutes les fibres de notre être nous sommes attachés à Rome, Mater et Magistra. Nous ne serions plus romains si nous renoncions à sa doctrine bimillénaire ; au contraire, nous deviendrions les artisans de sa démolition, avec une morale de circonstance dangereusement ap-puyée sur une doctrine molle. Notre fidélité à la Tradition n’est pas un repli sur le passé, mais un gage

de pérennité pour l’avenir. C’est à cette seule condition que nous pou-vons utilement servir l’Eglise.

FSSPX.Actualités : Qu’espérez-vous de cette Correctio filialis ?

Mgr Fellay : Il faut souhaiter qu’elle permette une prise de conscience plus nette de la gravité de la situa-tion de l’Eglise de la part des clercs et des fidèles. Oui, comme l’a re-connu Benoît XVI, « la barque de Pierre prend l’eau de toute part ». Ce n’était pas une image poétique, c’est une réalité tragique. Dans la bataille présente, ce sont la foi et la morale qu’il faut défendre !

On peut également espérer que d’autres soutiens se manifestent de la part de ceux qui ont charge d’âmes. Les signataires de la Correc-tio filialis, en exposant ces propo-sitions objectivement hétérodoxes, n’ont fait que dire tout haut ce que beaucoup savent au fond. N’est-il pas temps pour ces pasteurs de le dire haut et fort ? Mais, là aussi, c’est moins le nombre des signataires que la valeur objective des arguments qui importe. La Vérité révélée par le Christ n’est pas quantifiable, elle est avant tout immuable.

Il faut implorer Dieu pour que le Vicaire du Christ rétablisse une entière clarté en un domaine aussi essentiel : on ne peut modifier la loi divine du mariage sans provoquer de graves dissensions. Si rien n’est fait, la division qui se dessine dans l’Eglise, risque de devenir irrépa-rable. C’est pourquoi nous prions afin que, véritablement, la parole de Notre-Seigneur à saint Pierre puisse s’appliquer au pape François  : «  Et toi, quand tu seras converti, confirme tes frères. » (Lc 22, 32)

(Source : FSSPX/MG – DICI n°361 du 29/09/17)1Ettore Gotti Tedeschi, économiste qui fut président de l’Institut pour les œuvres de reli-gion de 2009 à 2012, a accordé un entretien au site hispanophone Infovaticana (24 septembre 2017), repris par le vaticaniste Marco Tosatti sur son blogue. NDLR

Deuxième partie de la Correctio filialis

La deuxième partie de la Correc-tio filialis contient la Correctio proprement dite. On la trouvera ici avec la traduction française des sept « propositions fausses et hérétiques » présentées, en latin, au pape François « respectueuse-ment » pour qu’il les « rejette pu-bliquement » et « confirme ainsi ses frères » dans la foi.

Par ses paroles, ses actions et ses omissions, ainsi que dans des pas-sages de l’exhortation Amoris læti-tia, Votre Sainteté a soutenu, de manière directe ou indirecte, et a propagé dans l’Eglise aussi bien dans le cadre de sa charge officielle que par des actes privés (en quelle connaissance de cause, nous ne le savons pas et nous ne voulons pas en juger), les propositions fausses et hérétiques suivantes :

1. Une personne justifiée n’a pas la force avec la grâce de Dieu d’ac-complir les commandements ob-jectifs de la loi divine, comme si certains commandements étaient impossibles à observer pour celui qui est justifié ; ou comme si la grâce de Dieu, en produisant la justification d’un individu, ne produisait pas invariablement et par sa nature la conversion de tout péché grave ; ou comme si

doCument

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DICI Nº 361 • 11 29 septembre 2017

DICI Documentation Information Catholiques InternationalesDirecteur de la publication : Abbé Christian Thouvenot Rédacteur : Abbé Alain Lorans

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elle ne suffisait pas à la conversion de tout péché grave.

2. Le chrétien qui a obtenu le di-vorce civil de son conjoint avec lequel il était validement marié et a contracté un mariage civil avec une autre personne (alors que son conjoint était en vie) ; et celui qui vit more uxorio (maritalement) avec son partenaire civil et a choi-si de rester dans cet état, en pleine conscience de la nature de son action et en pleine conscience de la volonté de demeurer dans cet état, ne pèche pas nécessairement mortellement et peut recevoir la grâce sanctifiante et grandir dans la charité.

3. Un chrétien peut être pleine-ment conscient d’une loi divine et peut volontairement choisir de la violer en matière grave, sans pour autant pécher gravement de ce fait.

4. Une personne, tout en obéis-sant à la loi divine, peut pécher contre Dieu en vertu de cette même obéissance.

5. La conscience peut véritable-ment et correctement juger que parfois les actes sexuels entre des personnes qui ont contracté entre elles un mariage civil – bien que l’une d’entre elles ou les deux soient sacramentellement mariées avec une autre personne –, sont moralement bons, demandés ou commandés par Dieu.

6. Les principes moraux et les vé-rités morales contenues dans la Révélation divine et dans la loi naturelle n’incluent pas d’inter-dits qui défendent absolument certains types d’actions qui par leur objet sont toujours grave-ment illicites.

7. Notre-Seigneur Jésus-Christ veut que l’Eglise abandonne sa discipline constante de refuser l’Eucharistie et l’absolution à ceux qui, ayant obtenu un divorce civil et ayant contracté un mariage ci-vil, ne manifestent pas de repentir ni de ferme intention de s’amen-der de leur état de vie.

Ces propositions contredisent toutes des vérités qui sont divi-nement révélées et que les catho-liques doivent croire avec l’assen-timent de la foi divine. Elles ont été identifiées en tant qu’hérésies dans la pétition à propos d’Amo-ris lætitia qui a été adressée par 45 universitaires catholiques aux car-dinaux et aux patriarches orien-taux de l’Eglise. Il est nécessaire pour le bien des âmes que leur condamnation soit rappelée par l’autorité de l’Eglise. En faisant la liste de ces sept propositions nous n’avons pas l’intention de donner une liste exhaustive des hérésies et erreurs qu’un lecteur sans préju-gés, tentant de lire Amoris lætitia dans son sens naturel et obvie, pourrait de manière plausible estimer avoir été affirmées, sug-gérées ou favorisées par ce docu-ment : la lettre signée par les 45 universitaires et pasteurs catho-

liques, envoyée à l’été 2016 à tous les cardinaux de l’Eglise et aux patriarches catholiques orientaux, donne la liste de 19 propositions de ce type. Nous cherchons plu-tôt à donner la liste des proposi-tions que les paroles, les actions et les omissions de Votre Sainteté, comme cela a déjà été écrit, ont en effet soutenues et propagées, plaçant les âmes dans un danger grave et imminent.

En ces heures critiques, donc, nous nous tournons vers la Cathe-dra Veritatis, l’Eglise romaine, qui par la loi divine a prééminence sur toutes les Eglises, et dont nous sommes et avons l’intention de rester toujours les enfants loyaux, et nous insistons respectueuse-ment pour que Votre Sainteté rejette publiquement ces proposi-tions, accomplissant ainsi le man-dat que Notre-Seigneur Jésus-Christ a donné à saint Pierre et à travers lui à tous ses successeurs jusqu’à la fin du monde : «  J’ai prié pour toi, afin que ta foi ne défaille pas ; et toi, lorsque tu se-ras converti, affermis tes frères. »

Nous demandons respectueuse-ment à Votre Sainteté sa bénédic-tion apostolique, avec l’assurance de notre dévouement filial en Notre Seigneur et de notre prière pour le bien de l’Eglise.

(Source : correctiofilialis.org – tra-duction du latin FSSPX.Actualités – DICI n°361 du 29/09/17)

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M . Mme Mlle - Nom et Prénom ………………………………………………………………………… . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .

Bâtiment, Immeuble, Résidence ……………………………………………………………………… . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .

N°………………Rue…………………………………………………………………………………… . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .

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Pays …………………………… Courriel ……………………………………………………………… . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .

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DICI n°361 – 29 septem

bre 2017

BULLETIN D’ABONNEMENT OU DE Ré-ABONNEMENT

Au sommaire de Nouvelles de Chrétienté n° 166

LA DÉVOTION AU CŒUR IMMACULÉ - Ordinations 2017 : 23 nouveaux prêtres dans la Fraternité Saint-Pie X 23 prêtres ont été ordonnés cet été pour la Fraternité Saint-Pie X dans l’hémisphère nord.

- Le prêtre, apôtre du Cœur Immaculé de Marie Sermon de Mgr Alfonso de Galarreta, lors des ordinations sacerdotales au séminaire d’Ecône, le 29 juin 2017.

- Mettons-nous dans l’ambiance où se trouvaient les petits pâtres de Fatima Sermon de Mgr Marcel Lefebvre, le 22 août 1987, à Fatima.

- Sœur Lucie nous présente la dévotion au Cœur Immaculé « Jésus veut se servir de toi afin de me faire connaître et aimer. Il veut établir dans le monde la dévotion à mon Cœur Immaculé. »

- Chesterton et la valeur des mots Dès 1920, le P. Joseph de Tonquédec s.j. signalait non seulement l’évidente originalité, mais aussi l’importance doctrinale de l’œuvre de G. K. Chesterton.