Upload
cormier
View
275
Download
1
Embed Size (px)
DESCRIPTION
En parodiant une couverture de Voici, c'est un magazine souvenir édité pour les 25 ans du club de boomerang "Vol Au Vent Lavallois"
Citation preview
Après 25 années de prési-dence, il s’est retiré dans un monastère ! Joël REVEILLE, le président-fondateur du Vol Au Vent Lavallois, après avoir beaucoup roulé sa bosse, a soudain été frappé d’un doute immense : mais pourquoi revient-il ? Et si, un jour, il ne revenait plus ??
Ce n’est que de justesse que le pauvre a pu résister. Quelques connexions neuronales ont du sauter dans la bagarre. Il n’a gardé que très peu de séquelles de sa crise. Si on n’est pas au courant, on s’en doute à peine. Il vit maintenant des jours paisibles, retiré du monde bruyant et agité. Il a trouvé refuge auprès des moines trappistes installés à l’abbaye de Port-Ringeard, près d’Entrammes.
Spécial anniversaire N ° 25
3 L’histoire du Vol Au Vent Lavallois 6 Comment c’était avant ? 10 Des boomerangs en pierre ! 13 Interview d’Olivier Vouktchevitch Et des portraits...
Tout débute par la création de « Boomerang
Association de France » (JO du 16 juin 1978) par
Jacques BESLOT, revenu d’un séjour de 5 ans en
Australie avec un stock de boomerangs Gundawarra
et bien décidé à vivre de la vente de ses booms.
Dans la foulée il crée la « Fédération Française
de Boomerang » (qui ne sera jamais une fédération
homologuée officiellement).
1979 : création de l’European Boomerang Fe-deration avec la Hollande (président : Max
HOEBEN qui est aussi le président de l’EBF),
l’Allemagne (président : Günther VEIT) et la France.
L’Angleterre observe !
1980 : création d’une autre association nationale de boomerang, sous l’égide de jacques
THOMAS, le « Boomerang-Club de France » (JO du
12 mars 1980).
1980 toujours : le boomerang arrive à Laval. Jacques BESLOT organise une démonstration le 31
août.
Peu de temps après nous organisons une
réunion de toutes les personnes intéressées le 20
septembre au Café de l’Ouest. Le club est créé !
Le premier Bureau se compose ainsi :
Président : Joël REVEILLE
Vice-psdt : Denis LAURENT
Secrétaire : Luc CORMIER
S. adjoint : André BOURGUIGNON
Trésorier : Bernard PETITPAS
T. adjoint : Dominique HUET
Membres : Jean-Luc LAURENT,
maurice GODARD.
1981 : nous organisons notre 1er tournoi les 19 et 20 septembre. Le temps n’est pas de la partie mais
nous accueillons avec plaisir quelques lanceurs : Eric
ATTELE, Joël HOUDOUX et Daniel MOYON (St
Nazaire), Bernard BONNIER (Poitiers), Christian
PERNISEK (Reims), Jérôme QUIN (Paris) et
Jacques BESLOT (Flers).
1982 : à l’AG du 7 mars nous modifions nos statuts afin de nous désolidariser de la « Fédération »
qui n’en est pas une.
1983 : Jeunesse et Sport nous accorde l’agrément que nous avons sollicité.
1984 : fin octobre création d’une lettre d’infos nationale, « Alors Cà Boom ! ». La lettre d’infos de
Jacques BESLOT, « Boomerang Nious » réservée
aux membres FFB ne paraissait plus et le BCF
n’éditait un bulletin que pour ses membres. Ce fut
l’occasion d’interpeller le nouveau Comité Directeur
de la FFB pour essayer de mettre sur pied une réelle
concertation entre les clubs existants et élaborer
enfin un règlement des épreuves stable et applicable
par tous.
10/11 novembre 1984 : première rencontre avec Jean-Pierre FOUCAULT (pas celui de la télé,
un autre !) qui est devenu le Président de la FFB.
Nos discussions aboutiront les 8 et 9 décembre à la
création de 2 commissions :
• une pour mettre au point des statuts
fédéraux conformes aux nouvelles dispositions
ministérielles
• une deuxième pour travailler sur un
règlement officiel. Les membres de cette
commission sont : Dominique POUILLET,
Christophe BERTRAND, Jérôme QUIN, Alain
HOUDOUX, Luc CORMIER, Jacques
BESLOT et Raphaël JAMGOTCHIAN.
L’histoire du Vol Au Vent Lavallois C’est aussi l’histoire du boomerang en France !
1985 : grande année pour le club. Au tournoi européen d’Amsterdam, je finis 1er et Stéphane
MARGUERITE 3e sur 49 participants.
Nous organisons les Championnats de France
les 12 et 13 octobre. A cette occasion naît une
nouvelle structure nationale, la « Nouvelle
Fédération Française de Boomerang » (JO du 4
décembre 1985). Son Comité Directeur se compose
de 3 représentants de chaque club affilié plus 3
représentants des lanceurs indépendants. Le Bureau
est constitué de 7 membres :
• Président : Jean-Pierre FOUCAULT
• Vice–psdt : Eric ATTELE
• Trésorier : Bernard THIERY
• Secrétaire : Luc CORMIER
• Membres : Patrick WALTER, Christophe
BERTRAND, Michel ROSSIGNOL.
Le BCF étant en sommeil, c’est cette année,
également, que Jacques THOMAS crée un nouveau
club, le Boomerang de France « La Pérouse
Boomerang-Club » (JO du 4 décembre 1985 puis du
12 février 1986).
29 juin 1985 : tournoi - exhibition avec tournée des plages françaises à suivre ! Une société
commerciale, Vitesse, et Jacques BESLOT
organisent cet évènement avec des lanceurs
américains, australiens et européens : Chet
SNOUFFER, Barnaby RUHE, Peter RUHF, Eric
DARNELL, Ben RUHE pour les USA, Dennis
MAXWELL, Peter BYHAM pour l’Australie, David
SCHUMMY pour la Grande-Bretagne, Michael
SIEMS pour l’Allemagne, Wouter WESSLS et Rob
OVERDIJK pour la Hollande, Jacques SOTTY et
Christophe BERTRAND pour la France.
1986 : apparition d’une nouvelle revue « Jeu boomerangue, tu boomerangues » en juin éditée
conjointement par Dominique LAMBERT (club A.
Turk) et Frédéric DURIEU (Le Nouveau Cervoliste
Belge).
Avril 1987 : diffusion du règlement officiel NFFB.
5/6 septembre 1987 : nous réorganisons un Championnat de France.
1989 : Jacques ROUDAUT et Olivier VOUKTCHEVITCH mettent en place les bases de
France Boomerang Association (JO du 14 mars
1990) qui sera soutenue par la ville d’Evry.
Fin 1989 : parution du n° 1 de la Newsletter de FBA.
1990 : Nous fêtons nos 10 ans ! Deux tournois seront organisés pour la circonstance. Le premier, en
salle, 14-15 avril, le deuxième sera international avec
une équipe australienne, 15-16 septembre.
1990 : c’est aussi l’année où l’on commence à se prendre la tête avec l’autorisation ou non d’utiliser
des boomerangs multipales en compétition.
1991 : du 23 au 27 août, ateliers de fabrication et lancers de boomerangs à l’occasion
du festival de cinéma de Douarnenez consacré,
cette année, aux peuples aborigènes d’Australie.
Ateliers réalisés en collaboration avec le club de
Rennes.
31 août / 1er septembre 1991 : première Coupe de France des Clubs organisée à Evry avec
13 équipes engagées.
1er novembre 1991 : FBA devient officiellement le club de tous les clubs français à
l’occasion de l’AG de Lyon. C’est à cette occasion
que débute ma longue carrière de trésorier !
15 / 16 février 1992 : nous organisons les
24h du boomerang en salle.
20 juin 1992 : inauguration du musée du boomerang de Jacques Thomas, à Lure.
1993-1994 : tournant à prendre pour FBA qui prend des contacts avec l’UFOLEP et prépare la
mise en place d’un GTN (Groupe Technique
National) qui nous permettrait une reconnaissance
officielle.
Il s’avérera, en fait, que ce tournant va
devenir un rond-point puisque nous reviendrons à
notre FBA de départ !
Après une période de calme (relatif) pendant
laquelle nous (le VAVL) continuons nos ateliers,
démonstrations, initiations et participation aux
tournois nationaux, nous envisageons une
ouverture : étendre notre activité en intégrant la
pratique du cerf-volant.
C’est officiel le 9 juin 1996, lors d’une AG extraordinaire qui nous permet de modifier les
statuts et d’ouvrir une section cerf-volant.
17 / 18 octobre 1998 : tournoi national à Laval
2000 : Encore une année marquante pour le Vol Au Vent Lavallois. On fête nos vingt ans et je
participe à la Coupe du Monde à Melbourne
(Australie). La ville de Laval nous aide bien (même
très bien) sur ce coup là.
23 / 24 septembre 2000 : grande fête dans la Salle Polyvalente
du 13 au 29 octobre 2000 : exposition sur l’Australie à l’Orangerie du Jardin de la Perrine.
Et maintenant,
on est prêt pour les
25 ans !
Les RESULTATS de 84 ooooooooooooooooooo
J'ai retenu, pour analyse, 4 tournois que l'on peut qualifier de "nationaux"; les partici-pants y étant pour une bonne part les mêmes et représentants bien la diversité des lanceurs français: mem-bres de clubs, isolés, FFB ou BCF. Ces 4 tournois possèdent également une autre caractéristique intéres-sante: les conditions atmosphériques.
-vents assez forts ou forts à St Nazaire (1-2 juin) et à Cherbourg (8-9 sept.) -calme plat pour la "Coupe de l'Ile de France" (BCF, 10-11 nov.) et pour le
"Championnat de France" (FFB, 8-9 déc.). Ces résultats seront sans grand commentaire en ce qui concerne Cher-
bourg, puisque J.Sotty ne m'a toujours pas fait parvenir les détails que je lui réclame depuis 3 mois!
VITESSE St Nazaire : 45" Cherbourg : 45" BCF : 34"28 FFB : 34"90
La meilleure performance est donc, actuellement, de34"28 par temps idéal. Ce qui fait 6"25 par lancer. Il faut donc un boom qui tourne en moins de 6" sans planer et qui passe juste aux 20m. Inconvénients majeurs: inutilisable avec du vent et ne permet aucun à peu près dans le lancer. A noter, le meilleur temps mondial: 21"8 !!! Remarquons également que dans des conditions défavorables il est quand même possible de "faire un temps". Mais, à St Nazaire, 5 lanceurs seulement sur 21 ont pu finir en moins de 2 mn. Alors que 11/20 (BCF) et 18/27 (FFB) font moins de 1 mn dans de bonnes conditions.
PRECISION
Cette épreuve ne se fera peut-être plus sous cette forme. Entraînez-vous à la préci-sion mais avec rattrapage et avec un boom ayant une bonne portée (40 m), vous serez prêt pour le "championnat général".
Sous sa forme actuelle, la précision s'effectue sans rattrapage et en totalisant les distan-ces obtenues aux 3 meilleurs essais sur 4. Elle n'a pas eu lieu à Cherbourg.
-St Nazaire : 10.36m avec 2 lanceurs à moins de 20m. -BCF : 6.01m avec 6 lanceurs à moins de 10m et 8 à moins de 20m. -FFB : 4.60m avec 7 lanceurs à moins de l0m et 14 à moins de 20m.
ENDURANCE (plus grand nombre de rattrapages en 5 mn) Avec vent on ne dépasse pas 16 ou 17, alors que, sans vent, le meilleur score est de
36 au "Championnat de France" ( 6 lanceurs font plus de 30 et 13 font entre 20 et 30). Il faut donc, pour cette épreuve, un boom rapide. Pour égaler les 36 rattrapages, on
doit (si l'on considère que tous les lancers ont été rattrapés) être en position de lancer à peu près 8.5 sec. après le lancer précédent. Avec un boom précis, il faut donc envisager une trajectoire de 7 sec. Vous allez me répondre que l'on peut faire beaucoup mieux si l'on prend un boom de vitesse. Mathématiquement par-lant, c'est évident. Mais n'oubliez pas qu'il faut tenir 5 mn. La fatigue entre en jeu très rapidement et le geste de lancer devient moins précis et moins efficace. La seule solution est donc l'entraînement qui donnera une condition physique excellente. C'est d'ailleurs la seule épreuve qui nécessite vraiment cette "super-forme".
COMMENT C’ETAIT AVANT ?
Beaucoup de choses ont changé en 25 ans. Voici un petit aperçu de ce qui se réalisait en tournoi en
1984, avec des boomerangs bipales. Cet article est extrait du n° 2 de « Alors Cà Boom ! » du 10 avril 1985.
DISTANCE Elle n'a eu lieu qu'au "Championnat de France", et pour le moment si vous dépassez
70m, vous êtes le meilleur ! Inutile de concourir avec un boom de distance du commerce: ceux de Gunter Veit n'atteignent que 60m (ctp bouleau-aviation, 2 plis/mm), les Al Gerhards à peu près 79m (lamellé-collé).
CLASSEMENT GENERAL 84
En prenant les 5 premiers de chacun des tournois passés en revue (et que l'on calcule de quelque façon que se soit ) on obtient le classement suivant:
1. Jacques Sotty 2. Christophe Bertrand 3. Jérôme Quin 4. Luc Cormier 5. Jacques Beslot
On peut faire une constatation intéressante sur ce classement, les 3 premiers utilisent chacun un modèle de boom qui leur sert pour toutes les épreuves (sauf la distance). 6elà ne permet pas de battre des records du monde, mais c'est très efficace quelles que soient les conditions météos. A l'appui de cette thèse, je dois dire que la seule fois où j'ai terminé premier (St Nazaire) c'était aussi la seule fois où j'ai utilisé le même boom pour toutes les épreuves. Il est très efficace d'avoir un boom à tout faire quand les condi-tions atmosphériques ne sont pas idéales.
Mais attention, si les épreuves changent (si l'on arrive à uniformiser les règles, par exemple), ce "boom universel" ne sera plus valable. En effet, ces tournois se basaient sur le rattrapage, la. vi-tesse, la précision, l'endurance. Ces épreuves ne demandaient au boom que de dépasser 20 m et d'avoir un temps de vol pas trop long. Vous pourrez bientôt lire les résultats de la "commission règlement" et son avant-projet qui n'est, bien entendu, qu'une proposition. Dans ce projet", on inclut la distance qui demande un boom spécial; on supprime le rattrapage et la précision purs pour les remplacer par le "championnat gé-néral" ( voir également plus haut) qui nécessitera un engin précis, facile à rattraper, mais d'une portée nette-ment supérieure à 20m; la vitesse et l'endurance ne bougent pas; on ajoute le "free-style" (très utile contre l'ennui des spectateurs) qui demandera aussi des booms. spéciaux suivant les figures envisagées.
Voilà donc quelques considérations qui vous permettront je pense, de vous situez par-mi les lanceurs français et de concevoir des booms performants.
Attention, pour éviter les booms trop faciles à rattraper et ceux à effet tripale (comme le "Spin-back"), il est très probable que le critère d'homologation (en plus des 20m) sera d'imposer une dis-tance minimale de 8cm entre les pales, au centre de gravité.
Voici, enfin, pour comparaison, quelques records mondiaux :
-Vitesse: 2I"8
-Distance: 114 m
-Durée de vol: 50"8
-Jonglage: 161 rattrapés (2 booms lancés alternativement).
-Consécutif: 653 rattrapages (Stéphane Marguerite a établi, au tournoi régional de Saumur, un record
de France avec 160 rattrapages).
1er courrier :
Tarbes le 10 Août 1986
Objet : Communication d’un article, pour avis (N.R. du 09 08 1986)
P.J. : Article La préhistoire de Bicagorra.. Des armes de lancer. KILLIE et une forme de Boomerang, à droite, de la photo.
Monsieur,
J’ai l’honneur de vous faire parvenir ci-joint la photocopie d’un article sur la préhistoire, dans lequel est
cité en particulier le Boomerang.
Je serais très heureux, si vous vouliez bien me faire connaître le point de vue de votre Fédération sur
cette découverte.
Dans l’attente...
[signé] G. LARRIEU
Réponse :
Entrammes, le 30/12/86
Cher Monsieur,
Nous vous prions, tout d’abord, d’accepter nos excuses pour cette réponse tardive.
Je dois vous dire que, l’effet de surprise passé, je ne souscris pas à votre hypothèse. En effet, les morceaux de cailloux pré-
sentés sur la photo n’ont, visiblement, pas les caractéristiques requises pour en faire des armes de type boomerang. Car ce qui pré-
domine dans le boomerang, c’est l’envergure de l’engin en rapport avec le poids, ce qui permet d’entretenir la rotation et, par là, la
portance. S’il est vrai que certains « killing sticks » pèsent plus de 300 gr, ils atteignent une envergure de 1 m ! De plus, leur épais-
seur ne dépasse pas 2 cm, ce qui ne me paraît pas être le cas des cailloux présentés. En aucun cas, ces pierres ne pourraient être
lancées en leur procurant suffisamment de rotation.
Il est bien évident que ces conclusions ne sont basées que sur l’observation de la photo et méritent donc une réserve.
Quoiqu’il en soit, je serais heureux de connaître votre réaction, si vous voulez bien me la communiquer.
Je vous présente tous mes voeux pour 1987.
2e courrier :
Tarbes le 18 01 1987
Objet : V. lettre du 30 12 86
Monsieur,
Votre scepticisme est très normal, et je tiens à vous remercier d’avoir répondu à ma lettre demandant
votre avis en tant que spécialiste de F.F. de Boomerang.
Mon étonnement a été plus grand que le votre en comparant les pierres découvertes
avec un boomerang d’enfant en bois, plus grand, mais de forme similaire. Aussi bien tenu en main et permet-
tant le jeu du poignet, comme ma « pierre ». (Peut-être en existait-il en bois ? mais cette matière ne se
conserve pas.) Avant d’arriver à fabriquer les boomerangs de compétition basés sur ceux des indigènes d’Australie et
certainement bien améliorés, je suis certain qu’il y a eu de très nombreux essais.
Il y a paraît-il 1000 ans qu’il est employé dans ce pays, avec le killing.
Avant son emploi aux critères modernes, il a bien fallu qu’au départ de cette invention de très nombreu-
ses ébauches soient exécutées, les préhistoriens Australiens en ont ils découverts ?? Comme vous l’indiquez avec pertinence, il n’est
pas possible de juger une pièce sur simple photo. Malheureusement je ne peux obtenir actuellement de moulages.
Aussi je vous propose : « si vous avez un adhérant de votre Fédération dans ma région, assez près de ma ville, de lui faire visiter
mon exposition regroupant plus de deux mille pièces lithiques Préhistoriques, inédites ».
Il lui sera ainsi possible de juger sur place et de vous faire un compte rendu, de spécialiste.
Voici donc ma réaction, elle vous est communiquée, à votre demande.
En vous remerciant...
[signé] G. LARRIEU
DES BOOMERANGS EN PIERRE !!!
C’est très sérieux puisque c’est paru dans le journal ! (voir copie de l’article page suivante). Je vous
retranscris les courriers adressés à la Fédération en 1986 par Monsieur Georges LARRIEU (en respectant
la typographie d’origine) avec ma réponse.
INTERVIEW d'Olivier VOUKTCHEVITCH Par Jean-Pierre CHADUC (Cournon d'Auvergne)
Réalisé le 6 septembre 1987, le matin
Laval, Championnat de France
Entièrement improvisé, 6'40.
Olivier : C'est toi qu'as filmé, hier ?
Jean-Pierre : Ouais. Je vois que tu lances, là. Je peux te demander deux ou trois
petites choses ?
O : Oui.
JP : Tu peux me dire comment tu t'appelles, là, pour la caméra.
O : Walter Schoensbruck.
JP : Oh là là, c'est un nom d'origine bizarre çà !
O : C'est breton.
JP : C'est breton ? Ah, d'accord. Et les bretons font beaucoup de boomerang alors. C'est un sport d'origine bre-
tonne ?
O : C'est arménien. C'est un sport arménien et breton. C'est-à-dire que c'est un arménien qui était en Italie en
voyage de noces et qui a rencontré une… un capitaine breton. En fait, c'était un couple d'homosexuels.
JP : Ah bon.
O : Oui, oui. Au départ, c'est çà l'origine du boomerang. Après, évidement on n'en parle pas, parce que c'est…
JP : oui, je comprends bien. Non. Faut être discret d'ailleurs, dans ce domaine.
O : Alors on prétend que c'est les Aborigènes.
JP : D'accord. C'est un vecteur de sida, quoi, en gros, le boomerang.
O : Ah, également, également. Ce qui y a c'est qui y a aucune étude scientifique sérieuse qui s'est emparée de
la chose. Pour l'instant on ne sait pas. Mais, effectivement, le boomerang serait très probablement porteur
du sida et d'autres microbes également. Pas que le sida. En fait le boomerang est extrêmement nocif sur
le plan immunitaire. Très difficile à…
JP : Et çà a deux bras pour quoi ? Tu peux m'expliquer pourquoi çà a deux bras. Avec un bras çà ne vole pas,
ou…
O : Pourquoi çà a deux bras ?
JP : Oui.
O : Et pourquoi nous on a deux bras ? Pourquoi ? Parce que, si on s'en casse un, il en reste encore un autre.
C'est pour çà.
JP : Cà t'arrive, des fois, de casser un bras de boomerang ?
O : Bien sûr !
JP : Ah bon… Et qu'est-ce que tu fais, là, alors ? Tu le lances ?
O : Ah pas du tout. Non, non. Là je le lance pas, là. Non, je lance pas parce que j'ai mal au dos et…
JP : Ah ouais, d'accord. J'avais l'impression que tu te…
O : Non, j'ai complètement arrêté de lancer.
JP : Ah ouais, d'accord. Et ce geste de fouet du bras que tu as, çà sert à quoi, alors ?
O : Cà sert à fouetter. C'est pour fouetter, en fait. C'est un geste fouettant qui fouette.
JP : Ah d'accord. T'es un peu sado…
O : Non.
JP : Non ?
O : Enfin, oui, mais qu'est-ce qui vous permet de… le supposer ? Non, non, pas tellement, non.
JP : Et tu aimes çà, alors ?
O : Pas du tout. En fait, je me fais chier, en général.
JP : Tu me dis si il arrive derrière moi, hein ?
O : Je viens là parce que j'aime pas…
JP : Si tu le voies arriver derrière moi, tu m'appelles.
O : Oui, oui… Attention ! C'était un gag ! Attention à toi. En fait, je fais des compétitions de boomerang parce
que, avant, je faisais des collections de timbres et j'étais très déçu. J'ai eu des problèmes de…
JP : De vertèbres cervicales ou quoi ?
O : Oui, de vertèbres, essentiellement. Avec mon dos, je ne peux pas me permettre de faire trop d'efforts.
Donc, en fait, j'ai laissé tomber les timbres. Et c'est dommage parce que çà me plaisait bien, les timbres,
hein, çà me plaisait bien.
JP : Et qu'est-ce qui te plaisait dans les timbres ?
O : Le sport, le plein air, les copains.
JP : Et t'es sûr que ton papa ne collectionnait pas les timbres, non plus ?
O : Ah si. Ben, les collectionneurs de timbres c'est toujours de père en fils. Et, quand les enfants sont de père
inconnu, c'est de mère en fille. Cà dépend.
JP : Ah oui.
O : C'est suivant les cas. C'est, de toute façon, très héréditaire.
JP : Je vois que tu as des chaussures toutes neuves, là. C'est normal ? C'est…
O : Oui, oui.
JP : Tu en achètes une paire pour chaque compétition ou…
O : Absolument. Je les jette à chaque fois. Je les donne à mes admirateurs. Enfin, je les lance dans la foule.
Quand y a pas de foule, je les lance dans…
JP : T'as des admirateurs ?
O : Oui, bien sûr !
JP : Tu parles pas des admiratrices, c'est exprès ?
O : Je comprends pas, ils sont pas là.
JP : Tu parles pas d'admiratrices, c'est exprès ou çà n'existe pas dans ce genre de sport ?
O : (pouffe) Ah le petit vicieux, ah le petit vicieux ! Il ne passe rien. Euh, non. J'ai des admirateurs… j'ai des
admiratrices également. Mais disons que c'est moins fervent. Je préfère les admirateurs.
JP : D'accord. Mais, sinon, y a des femmes qui lancent aussi ? C'est possible ou…
O : Bien sûr !
JP : Elles y arrivent ?
O : Mais en appartement.
JP : Ah bon.
O : Sinon, voyez, par exemple… là, elles se mouillent les pieds. C'est un peu embêtant. Surtout si elles vien-
nent avec des petites chaussures vernies et tout çà. Alors, après elles rouspètent parce que c'est des
chaussures qui coûtent quand même assez cher. Même si on les prend en solde chez…
JP : Tu sais que c'est un petit peu coloré ce que tu dis là, c'est…
O : (pouffe) J'ai une langue très colorée, effectivement.
JP : Ah bon. En parlant de couleur, justement, tu crois que Le Pen est pour le boomerang ou contre le boome-
rang ?
O : Je pense que Le Pen, pour l'instant, est neutre par rapport au boomerang. Mais c'est une neutralité qui ne
durera pas dans la mesure où, dès qu'il apprendra que le boomerang est vecteur de sida, il va donner une
conférence de presse pour expliquer clairement sa position sur ce problème.
JP : Mais comment est-ce qu'on peut empêcher quelqu'un de lancer un boomerang ?
O : En l'empêchant d'avoir des rapports homosexuels et pervertis avec…
JP : Ah y'a un lien direct entre le lancer de boomerang et le…
O : Oui, absolument.
JP : … et la perversion sexuelle ?
O : La perversion est omniprésente dans le boomerang.
JP : Ah d'accord.
O : Omniprésente. Tous les lanceurs de boomerang sont des grands, grands pervertis. Et certains sont séropo-
sitifs. Mais ils le savent pas, ils le savent pas en général.
JP : D'accord. Pourquoi tu tapes dans tes mains là quand tu le rattrapes ? Tu t'applaudis toi-même ou quoi ?
O : C'est une espèce de masturbation du boomerang (il frotte l'extrémité d'une pale dans un mouvement de va
et vient avec la main).
JP : Ah d'accord.
O : … avant de le lancer. On le réchauffe, on le réchauffe un peu. Cà va, là ?
JP : C'est ton membre, alors, finalement. C'est un espèce d'appendice… un appendice.
O : En fait, c'est une prolongation du membre.
JP : C'est un appendice.
O : Au même titre que l'outil était la prolongation de la main de l'homme, le boomerang est…
JP : Mais c'est un peu primitif comme prolongation.
O : Mais, moi, je ne lance que des gros boomerangs. Justement c'est…
JP : Ah d'accord. Alors la forme du boomerang c'est… çà projette les fantasmes du…
O : Faut pas prendre çà littéralement. Il faut quand même… voyez… (il montre son boomerang) c'est intéres-
sant comme…
JP : Fais voir de près, s'il te plait, là. Fais voir.
O : Surface très rugueuse.
JP : Qu'est-ce que tu peux me raconter sur celui-ci, là ?
O : Sur ce boomerang-là ?
JP : Oui.
O : C'est un boomerang qui est peint en vert (le boomerang est rouge) comme on peut le voir, là. C'est bon les
couleurs, là ?
JP : C'est impeccable, oui.
O : Il est en vert pour se différencier de l'herbe qui est rouge, elle. Donc, c'est pour qu'on le voit mieux, quoi.
Et alors, de l'autre côté, il est peint d'une couleur argentée (vrai) qui est une couleur très spéciale. Enfin,
je veux dire, c'est complètement fait à dessein. C'est-à-dire, c'est une bombe qui me restait. Et j'ai termi-
né ma bombe. Une bombe d'argent. Je ne savais pas quoi en faire du tout et je l'ai terminé parce que la
date de péremption avançait et…
JP : Tu peins à la bombe.
O : Oui, je peins à la bombe.
JP : La bombe aérosol.
O : Oui, la bombe aérosol. Absolument. Attention à toi. Attention… hop ! (rattrapage en sautant avec un tour
complet sur lui-même) c'était beau, non ?
JP : Non, non. Les pieds c'est pas assez souple.
O : C'était pas bien là ?
JP : Ah non. Les pieds c'est pas assez souple. C'est le retour au sol, surtout.
O : Ah bon. On le refait. Attention… hop !
JP : Cà c'est mieux, çà c'est mieux !
En Cadeau, un inédit d’Olivier Vouktchevitch (1993)