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LE PROJET DARLINGTON Corridor ecologique et vivrier de Montreal Ouvrage réalisé sous la direction d'Alexandre Beaudoin, Conseiller en Biodiversité à l'Université de Montréal Ouvrage réalisé par Marie Le Mélédo, Architecte du Paysage, Institut de Recherche en Biologie Végétale, Université de Montréal

2/ Projet Darlington

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Le corridor écologique et vivrier de Montréal

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LE PROJET DARLINGTON Corridor ecologique et vivrier de Montreal

Ouvrage réalisé sous la direction d'Alexandre Beaudoin, Conseiller en Biodiversité à l'Université de Montréal Ouvrage réalisé par Marie Le Mélédo, Architecte du Paysage, Institut de Recherche en Biologie Végétale, Université de Montréal

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«L’eau est l’élément qui fixe le mieux l’Homme à la Terre»Raymond Tanghe, Géographie humaine de Montréal, 1928.

De par sa géomorphologie particulière, le mont Royal peut être vu comme un îlot de biodiversité dans la vallée du Saint-Laurent. (Ouellet. 2005). La ville de Montréal qui s’est développée autour l’a progressivement isolé des autres espaces naturels et on y observe actuellement le déclin de nombreuses espèces telles que le renard roux, la salamandre à points bleus ou le trille blanc.L’Université de Montréal qui se trouve sur le flan nord ouest de la colline a souhaité lancer une réflexion afin de relier le mont Royal à l’écoterritoire du ruisseau

Résumé

Bertrand, et restaurer ainsi la biodiversité du mont Royal en permettant aux espèces de se déplacer entre les deux sites. Ce fascicule présente le travail de réflexion et de conception de ce projet de corridor écologique, qui a progressivement pris le nom de projet Darlington.

D’après le Consortium sur la climatologie régionale (Ouranos. 2010), les changements climatiques vont engendrer une hausse de la pluviométrie au sud du Québec d’environ 2 % l’été et de 15 % l’hiver, d’ici 2085. Déjà en proie à des inondations régulières et face

à ce pronostic, la ville de Montréal restaure et agrandit 1% de son réseau d’aqueducs chaque année. Cette nécessaire adaptation pour gérer les eaux pluviales coûte cher à la communauté, soit plus de 500 millions de dollars par an, mais ces travaux ne suffisent pas face à l’augmentation régulière de la pluviométrie. Le projet Darlington s’accompagne donc d’une réflexion sur l’adaptation aux changements climatiques de la ville de Montréal, en proposant une gestion alternative de l’eau de pluie et en prenant comme ‘’parcelle expérimentale’’ l’emprise du projet de corridor écologique.

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(Sources : Vancayzeele Olivier)

Fleuve Saint-Laurent

Île Charron

Ville de Longueil

ÎLe de MontréaL

Île des soeurs

Coline montérégienne du mont royal

Centre-ville de Montréal Lac Saint-Louis

Fig.1 / L’ÎLe de MontréaL au Coeur de L’arChipeL d’hoCheLaga

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i / Le MiLieu natureL de L'ÎLe de MontréaL

A / MONTRÉAL, TERRITOIRE INSULAIRE COMPOSÉ PAR LES EAUX

1/ Montréal, territoire insulaire

2/ Montréal, ville aux 100 ruisseaux

B / MONTRÉAL, MILIEU NATUREL FORESTIER

1/ Le domaine bioclimati que de l'île de montréal : l'érablière à caryer cordiforme

2/ La biodiversité de l'agglomérati on de Montréal

C / COMMUNAUTÉ MÉTROPOLITAINE DE MONTRÉAL : ETAT DES LIEUX DES MILIEUX NATURELS

ii / grandS enJeuX de L’aggLoMération de MontréaL

A / EVOLUTION ET TRANSFORMATION DE L’AGGLOMÉRATION MONTRÉALAISE

1/ Démographie et étalement urbain

2/ Evoluti on de la relati on entre la ville de Montréal et l’eau environnante

B / GRANDS ENJEUX DE L’AGGLOMÉRATION DE MONTRÉAL

1/ Préserver la biodiversité de l’île de Montréal

2/ Gesti on durable de l’eau et adaptati on aux changements climati ques

3/ Le développement des modes acti fs de transport : Qualité de l’air et santé publique

4/ Agriculture et sécurité alimentaire de la ville de Montréal

5/ Le Verdissement de la ville de Montréal : Objecti f 2025

SOMMAIRE11

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iii / L’idée d’un Corridor éCoLogiQue À MontréaL

A / LE CONCEPT DE CORRIDOR ÉCOLOGIQUE

1/ Origine et défi niti on actuelle

2/ De la théorie à la prati que

B / VERS UN PROJET DE CORRIDOR ÉCOLOGIQUE À MONTRÉAL

1/ Présentati on du projet

2/ Déterminer le périmètre d’étude

3/ Déterminer l’emprise du projet

4/ Concepti on et foncti onnement du projet de corridor écologique

iV / LeS diFFérenteS phaSeS du proJet darLington

ConCLuSion

BiBLiographie

reMerCieMentS

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4/ Concepti on et foncti onnement du projet de corridor écologique

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CordiLLère nord-aMériCainejaSper nationaL parK (aLBerta, Ca)

pLaineS intérieureS ViLLage de Miniota (ManitoBa, Ca)

région arCtiQue et SuBarCtiQue(nunaVut, Ca)

terreS BaSSeS de La Baie d’hudSon(ontario, Ca)

BouCLier Canadiengrundy LaKe parK (QuéBeC, Ca)

région deS appaLaCheSMont hogS BaCK (gaSpeSie, Ca)

région deS grandS LaCS et du Saint-LaurentViLLage de Saint-FranCoiS (QuéBeC, Ca)

aggLoMération de MontréaL (QuéBeC, Ca)

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Fig.2 / régionS géoMorphoLogiQueS du Canada : L’aggLoMération de MontréaL au Creux de La VaLLée du Saint-Laurent

terres basses de la Baie

d’hudson

région des grands Lacs et du Saint-Laurent

Bouclier canadien

agglomération de Montréal

région des appalaches

plaines intérieures

arctique et subarctique

alaska

Cordillère nord-américaine

groenland

500 km

(Sources : Esri Canada Education, Historica-Dominion Institute)

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Bouclier canadien

Fleuve Saint-Larent

golfe du fleuve Saint-Larent

rivière des outaouais

agglomération de Montréal

Lac Champlain

océan atlantique

Lac ontario

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Fig.3 / hydrographie de La VaLLée du FLeuVe Saint-Laurent CheMineMent d’un CourS d’eau depuiS La région deS grandS LaCS juSQu’à L’oCéan atLantiQue

Lac ontario

Lac Champlain

Bouclier canadien

océan atlantique

golf du fleuve Saint-Larent

Fleuve Saint-Larent

rivière des outaouais

agglomération de Montréal

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100 km

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I Le mILIeu natureL de L'îLe de montréaL

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FIg.4 / L’archIpeL d’hocheLaga au coeur de La vaLLée du FLeuve SaInt-Laurent

Le mont royal et les collines montérégiennes

Bouclier canadien : Le mont tremblant et la chaîne des Laurentides

La rivière richelieurivière des outaouais

Le lac champlainLe fleuve Saint-Laurent

La chaîne montagneuse des appalachesLe lac ontario

20 km

L’archipel d’hochelaga

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La ville de Montréal est située au sud du Québec, dans la partie où le climat est le plus doux avec des températures moyennes comprises entre - 14°C en janvier et 26°C en juillet. (Voir Fig. 5)

A / M O n t r é a l , t e r r i t O i r e i n s u l a i r e c O M p O s é p a r l e s e a u x

L’agglomération se situe dans la région des Basses-terres qui s’étend le long de la vallée du fleuve Saint-Laurent. Cette vallée est protégée par deux chaînes de montagnes, avec au sud la chaîne des Appalaches dont le mont Mitchell culmine à 2 037 mètres. Au

FIg.5/ températureS annueLLeS moyenneS du canada

-9.3°c < X < -2.5°c

-2.5 °c < X < 2.6°c

2.6°c < X < 10°c

-19.7°c < X < -9.3°c 2.6°c < X < 6°c

(Sources : Esri Canada, © 2011 )

nord de la vallée s’étend l’immense plateau rocheux du Bouclier canadien, qui recouvre 49 % de la superficie du pays. Il est composé principalement d’un terrain de collines érodées parmi lesquelles se trouvent de véritables chaînes de montagnes, notamment les Laurentides dont le mont Raoul-Blanchard et le mont Tremblant qui culminent respectivement à 1181 et 968 mètres d’altitude. Les Laurentides ont fini de se former il y a environ un milliard d’années, date à laquelle elles s’élevaient à plus 8000 mètres d’altitude de manière similaire à la chaîne Himalayenne actuelle. Elles sont parmi les plus anciennes formations géologiques du monde.

Jusqu’à la fin de l’ère glacière il y a 11000 ans, la vallée du Saint-Laurent était recouverte d’une épaisse couche de glace. En fondant, la calotte glacière continentale a laissé place à la mer de Champlain qui a maintenu sous l’eau pendant 200 ans l’ensemble de la région de Montréal et d’Ottawa. L’érosion due à la fonte des glaciers conjuguée à l’action de la mer de Champlain, a progressivement creusé la vallée du Saint-Laurent tout en y laissant d’épais dépôts de boues et de sédiments. Ces dépôts argileux marins du sud-ouest du Québec, pouvant atteindre 50 mètres d’épaisseur, sont constitués de roches sédimentaires dont 80 à 90% de quartz et de feldspath, et 10 à 20% de phyllosilicates.

Se sont des sols généralement riches et fertiles, qui ont fait de cette vallée l’un des deux grands territoires agricoles du Canada. (voir Fig 4487 page 454)

Le paysage de la vallée du Saint-Laurent est composé de vastes étendues de terres agricoles et de forêts de feuillus, au milieu desquelles s’élèvent ponctuellement les reliefs des collines Montérégiennes.

Ces collines sont des massifs intrusifs (stocks), qui correspondent à d’anciennes remontées de roches en fusion datant du Crétacé (entre -145.5 million d’années et -65.5 Ma). Elles forment une série d’intrusions orientées d’Est en Ouest le long d’une fracture de la croute continentale (Landry et Mercier, 2005). Se sont probablement les maillons d’une longue chaîne volcanique qui se poursuit à travers les montagnes des Appalaches et de la plaine abyssale de Sohm, jusqu’à la dorsale médio-atlantique. (voir fig.6).

Dans la vallée du Saint-Laurent, ces remontées de magma ne sont jamais rentrées en éruption car elles ont refroidi en se rapprochant de la croûte terrestre. L’érosion de ces derniers milliers d’années a retiré en partie la couverture de dépôts argileux qui se trouvait autour de ces blocs de roche solides, qui sont alors apparus de manière évidente dans le paysage. (Ouellet,

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FIg.6 / carte de La chaIne deS 10 coLLIneS montérIgIenneS danS La vaLLée du SaInt-Laurent

FIg.7 / vue aérIenne de La chaIne deS coLLIneS montérIgIenneS danS La vaLLée du SaInt-Laurent

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collines d’oka / 0.m d’altitude

mont royal / 253.m d’altitude

mont royal / 253.m d’altitude

mont Saint-Bruno / 218.m d’altitude

mont Saint-Bruno / 218.m d’altitude

mont Saint-hilaire / 411.m d’altitude

mont Saint-hilaire / 411.m d’altitude

mont rougemont / 381.m d’altitude

mont rougemont / 381.m d’altitude

mont Saint-grégoire / 267.m d’altitude

mont yamaska / 416.m d’altitude

mont Shefford / 526.m d’altitude

mont Brome / 553.m d’altitude

mont mégantic / 1105.m d’altitude

20 km

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2005). Ces neuf collines s’élèvent entre 0 et 1105 mètres au dessus de la plaine, les collines d’Oka étant enfouies sous le sol et le mont Mégantic étant la plus haute. Les collines Montérégiennes présentent une formation géologique différente du reste de la vallée du Saint-Laurent, composées de roches beaucoup plus anciennes et beaucoup plus dures, de nature ignée intrusive. (Musée Redpath, 1999). Les roches principales sont les roches ignées noires, nommées gabbro mélanocrate, et les roches métamorphiques également très dures, nommées roches cornéennes.Il s’est créé autour de ces collines des micro climats particuliers, dues à la géologie et à l’altitude, qui ont pour conséquence une différence de température de plusieurs degrés entre la vallée en contrebas et le sommet des collines. L’ensemble de ces paramètres physiques modifie la faune et la flore qui se trouve sur les collines en comparaison à celle qui vit dans le reste de la vallée. Les collines montérégiennes peuvent être vues comme une certaine forme d’insularité, et selon Ouellet et al. (2005), elles ‘‘constituent des havres uniques de biodiversité dans le Sud-ouest du Québec’’.

Le mont Royal est la première des collines montérégiennes à être connue du monde occidentale, et c’est Jacques Cartier lors de son expédition de 1535 qui lui donnera son nom actuel.En 1903, le mot latin Mons Regius est utilisé par le géologue montréalais Frank Dawson Adams pour désigner « les montagnes royales », soit le mont Royal et les autres collines de géologie semblable situées dans la plaine du Saint-Laurent.

Par la suite, l’expression Mons Regius donne naissance au mot montérégien pour désigner la province géologique regroupant ces collines formées de roches ignées intrusives alcalines.

La colline montérégienne la plus connue demeure le mont Royal qui s’élève à 233 mètres d’altitude dans la partie la plus plane et la plus large de la plaine de Montréal. C’est la deuxième colline de la chaine montérégienne depuis l’Est. C’est autour d’elle que se divise le fleuve Saint-Laurent et que s’est formée l’île de Montréal.

Le mont Royal possède 3 sommets : le sommet du mont Royal (233m), le sommet d’Outremont (211m) et le Parc Summit (201m). Ce relief particulier a offert aux premiers hommes des abris où se réfugier avec la possibilité d’un vaste panorama sur l’horizon et le territoire alentour. Les sépultures amérindiennes retrouvées sur les flans de la colline du mont Royal témoignent d’une présence humaine de longue date. D’après les données archéologiques, cela ferait plus de 8000 ans que l’Homme vit, habite et exploite de manière pérenne ce territoire.

Cette ‘‘montagne’’ du mont Royal est désignée depuis 2005 comme Arrondissement historique et naturel du Mont Royal (AHNMR), totalisant une superficie de 190ha au cœur de la ville de Montréal.

De manière générale, la douceur du climat de la vallée, les reliefs protecteurs du Bouclier canadien et de la chaîne montagneuse des Appalaches, ainsi que la

richesse de la terre ont fait de cette région un lieu d’habitat privilégié par l’Homme.

Aujourd’hui encore, la présence des Grands Lacs et les avantages de la vallée du Saint-Laurent continuent de permettre le développement humain. Cette partie du territoire canadien est devenue la région la plus densément peuplée du pays, avec plus de 15 millions d’habitants principalement regroupés dans les aires urbaines de Toronto (5 583 064 habitants), de Montréal (3 824 221 habitants), d’Ottawa (1 236 324 habitants) et de Québec (765 706 habitants) en 2011.

FIg.8 / denSIté de popuLatIon au canada

de 0.1 à 0.9 hab/km²

de 1 à 20 hab/km²

plus de 150 hab/km²

moins de 0.1 hab/km² de 20 à 150 hab/km²

(Sources : Recensement de 2006, Statistique Canada)

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FIg.9 / L’archIpeL d’hocheLaga au coeur de La vaLLée du FLeuve SaInt-Laurent

La rivière des mille-îles, entre l’île de Laval et le continent

La rivière des prairies, entre l’île de Laval et l’île de montréal

Le lac des deux-montagnes Les îles de Boucherville

Le lac Saint-LouisL’île Sainte-hélène avec l’île

de montréal en arrière plan

Le fleuve Saint-Laurent rapides de Lachine

5 km

île de montréalîle de Laval

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L’ensemble des Grands Lacs composé par le lac Supérieur, le lac Michigan, le lac Huron, le lac Érié et le lac Ontario constitue, avec le fleuve Saint-Laurent la plus importante réserve d’eau douce de surface, avec approximativement 18 % des réserves mondiales. Le fleuve prend son nom au débouché du lac Ontario à Kingston puis il draine les flots d’eau douce vers l’Ouest par un parcours d’environ 1 140 km, qui se termine à l’embouchure du Saguenay. Le Saint-Laurent à cet endroit forme alors le plus vaste estuaire du monde et termine sa course dans le Golfe du Saint-Laurent pour rejoindre l’Océan Atlantique. (Voir Fig.3 page 11)Au confluent du fleuve Saint-Laurent et de la rivière des Outaouais se trouve un archipel que le Frère Marie-Victorin définissait en 1935 comme étant «un extraordinaire carrefour d’eaux courantes ». Cet archipel dit d’Hochelaga est composé de 234 îles.L’agglomération de Montréal s’est

développée sur la plus grande île de cet archipel, l’île de Montréal, et elle s’étend aujourd’hui sur l’île de Laval, l’île Bizard, l’île Notre-Dame, l’île Sainte-Hélène et l’île des Sœurs.Parmi tous les avantages cités précédemment qui ont permis à la population humaine de s’établir sur ce territoire, il en est donc une quatrième : le fleuve St Laurent.Avec un débit moyen de 12 309 m3/s. le Saint-Laurent représente une source quasiment inépuisable d‘eau potable pour les habitants situés sur ses rives et constitue également un axe de communication et de commerce majeur.

Par sa nature insulaire, l’agglomération de Montréal est un milieu humide, composé de nombreux ruisseaux, de marais et de rivières.Le relief très doux de l’île a laissé libre cours aux rivières de sillonner le territoire en dessinant de nombreux méandres parfois très étendus et fantaisistes tels que ceux de la rivière Saint-Pierre. (Voir Fig. 8 page 16)

1 / M O n t r é a l , t e r r i t O i r e i n s u l a i r e

FIg.10 / terrItoIre de La communauté métropoLItaIne de montréaL(cmm)

Laval

montréal

couronne sud

cmm

couronne nord Longueil

(Sources : wikipedia)

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FIg.11 / hydrographIe de L’îLe de montréaL auX aLentourS de La vILLe en 1870

(Sources : d’après la carte réalisée entre 1868 et 1871 par Sir William Francis Drummond Jervois, officier et ingénieur militaire britannique)

emplacement actuel de l’université de montréal

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FIg.12 / carte deS ruISSeauX et deS FoSSéS de La vILLe de montréaL en 1956

2 / M O n t r é a l , v i l l e a u x 1 0 0 r u i s s e a u x

Plusieurs cartes anciennes témoignent de la présence de nombreux cours d’eau sur l’île de Montréal. La plus ancienne et la plus précise d’entre elle est une carte réalisée en 1870 par Sir William Francis Drummond Jervois, alors ingénieur de l’empire britannique. Sur l’ensemble de l’île se sont près d’une quarantaine de cours d’eau qui ont été recensés, mais seuls 15 d’entre eux ont été nommés. Les connaissances concernant l’hydrographie de l’île de Montréal est actuellement très réduite. Les travaux de cartographie environnementale du tissu urbain actuellement dirigés par les chercheuses de l’Université de Montréal Michèle Dagenais et Valérie Mahaut, devraient permettre d’approfondir les connaissances.

Parmi l’ensemble des cours d’eau connus, il en existe 4 principaux qui se caractérisent par leur débit et la surface du territoire qu’ils drainent : les rivières Saint-Martin et Saint-Pierre qui se jettent dans le fleuve Saint-Laurent et les ruisseaux Raimbault et Provost qui s’écoulent vers la rivière des Prairies.

C’est également depuis le mont Royal que les 4 principaux cours d’eau de l’île prennent leur source.

(Sources : Ville de Montréal, Service des travaux publics, Division des eaux et de l’assainissement)

ruisseau provost

rivière Saint-martin

ruisseau raimbault

rivière Saint-pierre N

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B / M O n t r é a l , M i l i e u n a t u r e l f O r e s t i e r

La diversité des espèces au Québec, bien que remarquable, n’est en rien comparable à celle des contrées au climat de type tropical ou méditerranéen, avant tout en raison des conditions de vie plus rudes de la région. Cette faible diversité est aussi une conséquence de la dernière glaciation, durant la période Quaternaire, qui a recouvert l’ensemble du territoire, éliminant la totalité des espèces alors présentes. Parmi ces dernières, confinées au sud du glacier, seules celles capables de tolérer le climat contemporain ont pu recoloniser le Québec depuis une période relativement récente, soit 10 000 ans et moins (Pielou, 1991).

D’après le Ministère du Développement durable, de l’Environnement et des Parcs, il existe 2800 végétaux vasculaires au Québec dont 375 sont menacées ou vulnérables. De même 650 espèces d’animaux vertébrés ont été recensées et 80 d’entre elles sont menacées d’extinction sur le territoire.

ZONES BIOCLIMATIQUESLe climat est le facteur principal qui explique la répartition de la biodiversité québécoise. A l’échelle de la province on observe trois grandes zones bioclimatiques : la zone

tempérée nordique, dominée par des peuplements feuillus et mélangés, la zone boréale, caractérisée par des peuplements de conifères sempervirents, et la zone arctique, marquée par une végétation arbustive et herbacée. Globalement la diversité biologique est d’autant plus élevée que l’on se rapproche de la zone tempérée nordique à laquelle appartient la vallée du Saint-Laurent et l’agglomération de Montréal. (voir Fig.13)

SOUS ZONES BIOCLIMATIQUESOn subdivise les zones bioclimatiques en sous-zones, en fonction de la physionomie de la végétation qui domine les paysages. Ainsi, la zone tempérée nordique couvre deux sous-zones : celle de la forêt décidue et celle de la forêt mélangée. Dans la première, on trouve surtout des forêts de

feuillus nordiques, dominées par l’érable à sucre, et dans la seconde, des peuplements mixtes. La richesse floristique de la forêt décidue est légèrement supérieure à celle observée dans la forêt mélangée.

DOMAINES BIOCLIMATIQUESL’équilibre entre la végétation et le climat est le principal critère de distinction des domaines. Au Québec, on distingue trois domaines bioclimatiques pour la sous-zone de la forêt décidue : l’érablière à caryer cordiforme, l’érablière à tilleul, l’érablière à bouleau jaune.

DOMAINE BIOCLIMATIQUE DE MONTREALL’agglomération de Montréal se situe en Zone tempérée nordique, sous-zone de la forêt décidue, dans le domaine de l’érablière à caryer cordiforme.

FIg.13 / dIverSIté SpécIFIque danS LeS 3 prIncIpaLeS zoneS BIocLImatIqueS du quéBec

(Sources : Musée Redpath, 1999)

1 / l e d O M a i n e b i O c l i M a t i q u e d e l ' î l e d e M O n t r é a l : l ' é r a b l i è r e à c a r y e r c O r d i f O r M e

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(Sources : Ministère des Ressources naturelles, de la Faune et des Parcs)

Sous -bois d’une érablière à caryer cordiforme

Fig.14 / ZoneS de végétation et domaineS bioclimatiqueS du québec

ZONE ARCTIQUE

ZONE BORÉALEZONE TEMPÉRÉE NORDIQUE

Sous-zone du bas-arctiquedomaine de la toundra arctique herbacéedomaine de la toundra arctique arbustive

Sous-zone de la taïga

Sous-zone de la toundra forestière

Sous-zone de la forêt boréale continue

domaine de la toundra forestière

domaine de la pessière à lichens

domaine de la pessière à moussesdomaine de la sapinière à bouleau blanc

Sous-zone de la forêt mélangée

Sous-zone de la forêt déciduedomaine de la sapinière à bouleau jaune

domaine de l’érablière à bouleau jaunedomaine de l’érablière à tilleuldomaine de l’érablière à caryer cordiforme

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Parc nature du bois-de-liesse, ile de montréal

vulpes vulpes

trillium grandiflorum ambystoma laterale

gentianopsis procera

odocoileus virginianus

dryocopus pileatus

danaus plexippusPodophyllum peltatum

castor canadensis diadophis punctatus

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Le domaine de l’érablière à caryer cordiforme auquel appartient l’agglomération de Montréal, s’étend sur 14500 km2 à l’extrême sud du Québec. (Voir Fig.12 page 19)

Il est le plus petit des domaines bioclimatiques de la province, mais se démarque par sa grande richesse spécifique, du fait de son climat doux et des précipitations abondantes. De nombreuses espèces thermophiles y vivent à la limite nordique de leur zone de répartition notamment le caryer cordiforme, qui prête son nom au domaine, mais aussi le caryer ovale, le micocoulier, l’érable noir, le chêne bicolore, l’orme de Thomas, le pin rigide ainsi que de plusieurs arbustes et plantes herbacées. Les forêts y sont très diversifiées avec près de 50 essences d’arbres différentes telles que l’érable à sucre, le sapin, les épinettes...qui viennent s’ajouter aux espèces précédemment citées. En tout se sont près de 1 600 plantes vasculaires qui vivent sur ce territoire, soit 3 fois plus que dans la toundra arctique dont la rudesse du climat permet à seulement 500 espèces de végétaux vasculaires de survivre.Le domaine de l’érablière à caryer cordiforme accueille également de nombreux animaux rares au Canada: on y observe différentes espèces de

mammifères telles que la chauve-souris argentée, la chauve-souris rousse, la musaraigne fuligineuse, la musaraigne pygmée ou le petit polatouche... Il y vit également plusieurs espèces d’oiseaux tels que le faucon pélerin et la paruline azurée, ainsi que des d’amphibiens (la rainette faux-grillon de l’ouest, la grenouille des marais, la salamandre sombre du Nord, la salamandre à quatre orteils...), ou encore des reptiles (la couleuvre à collier, la couleuvre tachetée, la tortue géographique ou la tortue des bois...)

La ville de Montréal s’est donc développée dans la zone du Québec ou la biodiversité est la plus riche. Au sein de l’agglomération et ce malgré la densité de l’urbanisation, la faune et la flore sont encore très diversifiées.La Communauté Métropolitaine de Montréal (CMM) abrite, selon les données disponibles, près de 1060 espèces de plantes vasculaires, 270 espèces de papillons, 120 espèces d’oiseaux, 80 espèces de poissons, 13 espèces d’amphibien et 8 espèces de reptiles. Les milieux naturels représentent un quart des terres de la CMM et sont principalement composés par des boisements qui s’étendent sur 19.2% du territoire et des milieux humides qui occupent 4.6 % du territoire. (d’après le PMADD)

Concernant l’agglomération de Montréal, les milieux naturels se situent principalement aux extrémités de l’île de Montréal et sur

l’île Bizard, à quelques exceptions près dont fait partie le mont Royal. La présence de milieux naturels est plus sporadique dans l’agglomération de Montréal que dans l’ensemble de la CMM, puisque les boisements ne couvrent plus que 9.6% du territoire et que les zones humides terrestres ont pratiquement disparues. (Voir Fig.12 page 22)Les milieux naturels sont ponctuels et peu nombreux, mais leur qualité conitnue d’assurer des lieux d’habitat pour plusieurs espèces. Dans les boisements de l’île, on retrouve plusieurs écosystèmes comme des chênaies rouges et des frênaies d’Amérique sur le Mont Royal, et des érablière à sucre ou des érablières argentée dans le parc du Bois de Saraguay. Ces boisements abritent différentes espèces végétales et animales rares comme la véronique mouron d’eau et tortue géographique dans le parc nature de l’Anse près de la rivière de l’Orme, ou le podophylle pelté et la salamandre à point bleu sur la Mont Royal.

De manière générale, l’île de Montréal offre une belle diversité d’habitats, depuis les berges des grands cours d’eau jusqu’aux milieux naturels intérieurs, et cette mosaïque de milieux naturels est propice à une variété d’espèces floristiques et fauniques. Cette richesse demeure toutefois très fragile dans un milieu urbain aussi dense que celui de Montréal.

2 / La b i o d i v e r s i t é d e l ' a g g l o m é r a t i o n d e m o n t r é a l

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Fig.15 / carte deS milieux humideS du territoire de la communauté métroPolitaine de montréal en 2010

C / C o m m u n a u t é m é t r o p o l i t a i n e d e m o n t r é a l : e t a t d e s l i e u x d e s m i l i e u x n a t u r e l s

(Sources : Communauté Métropolitaine de Montréal)

20 km

11 250 milieux humides ont été recensés. ils couvrent une superficie totale de 20 971 hectares (incluant les milieux humides fluviaux), soit 4,7 % du territoire de la cmm. leur taille moyenne est de 1,9 ha et la majorité est des marécages.

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Fig.16 / carte deS boiSementS du territoire de la communauté métroPolitaine de montréal en 2010

Les milieux humides sont composés par des cours d’eau autour desquels s’organisent des prairies, des marais et des tourbières. A l’heure actuelle, les milieux humides ont presque totalement disparu de l’île

20 km

de Montréal, exception faite de l’ouest de l’île. Ils se retrouvent davantage dans la périphérie de l’agglomération où la densité d’habitations est plus faible. Les forêts d’autrefois ont diminué pour donner

naissance à des chapelets de boisements, qui se répartissent de manière similaire autour de Montréal. Ce faisant, l’ensemble de ces milieux naturels dessinent naturellement une ceinture verte autour de la CMM.

les boisements couvrent une superficie totale de 73 727 hectares, soit 19.2 % du territoire de la cmm. il est cependant à noter que ce chiffre diverge lorsque l’on compare les différentes parties de la cmm. Par exemple, l’agglomération de montréal et de longeuil comportent moins de 7% de bois sur leur territoires.

(Sources : données géomatiques du PMAD de la CMM)

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grandS enjeux de l’agglomération montréalaiSeii

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Fig.17 / evolution de la SurFace bâtie de l’île de montréal

1690 1920 1955 2014

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A / e v o l u t i o n e t t r a n s f o r m a t i o n d e l ’ a g g l o m é r a t i o n m o n t r é a l a i s e

Depuis le début du dernier siècle, le visage de la ville de Montréal a bien changé. Tout comme plusieurs villes en développement, elle s’est urbanisée et densifiée progressivement pour arriver aujourd’hui à une population de 3 900 000 personnes dans la Communauté Métropolitaine de Montréal.

À partir des années 1900, le phénomène de l’exode rural engendre une première vague d’immigration à Montréal faisant passer la population de 393 000 habitants en 1901 à plus d’un million en 1930. Après la guerre Mondiale de 1939/1945, la région de Montréal connait une deuxième vague de croissance démographique due à 3 facteurs : un exode rural massif, une arrivée des «baby-boomers» et une importante vague d’immigration étrangère. En 1960, la population de la CMM dépasse les deux millions d’habitants et les banlieues de Longueuil et de Laval se développent rapidement.

Cette expansion non planifiée du tissu urbain favorise la mono-fonctionnalité du territoire (résidentiel/industriel) et a des conséquences environnementales, économiques et sociales très importantes. On peut citer notamment l’augmentation des temps de transport liés à l’activité professionnelle, ou bien également

1 / d é m o g r a p h i e e t é t a l e m e n t u r b a i n la diminution de la qualité de l’air et l’augmentation du nombre de personnes asthmatiques dans la population.

L’avènement du développement durable dans les années 1980-1990 a amené une prise de conscience des limites de notre environnement à supporter ce mode de développement. A l’échelle des villes, une nouvelle vision plus stratégique commence à prendre racine, considérant la ville de manière large comme un écosystème artificialisé complexe. Des expériences novatrices de quartiers et villes plus respectueuses de l’environnement et misant sur la qualité de vie de leurs citoyens, ont vu le jour en Europe et Amérique du Nord.

Par exemple, la ville de Portland en Oregon, a rapidement pris des mesure pour réguler son étalement urbain. Bien que ne faisant pas l’unanimité lors de son entrée en vigueur en 1980, la ville s’est dotée d’une loi définissant une frontière à la croissance urbaine, fixant ses propres limites à l’expansion spatiale (Schmidt, 2004). Cette approche préventive est parvenue à mettre l’emphase sur la densification du milieu urbain et a permis la protection des terres agricoles avoisinantes.Dans un contexte différent, la ville de Bogota en Colombie, densément peuplée par plus de 6 millions d’habitants, est parvenue à atténuer drastiquement le déplacement des voitures (O’Meara Sheehan, 2002). Il avait

été constaté que 95% des véhicules sur les routes ne servaient qu’à des déplacements de moins de 3 km et ne profitaient qu’à 20% de la population. En réaction à cette situation, c’est par un référendum populaire que la ville a adopté une loi allant en ce sens. Suite à quoi de nombreuses voies cyclables ont été développées, servant au déplacement de moins de 3 km, et une voie de l’autoroute est désormais réservée au transport en commun qui profite à 80% de la population.

Ces modèles ont mis en lumière de nouvelles pratiques sur lesquelles un développement urbain plus durable pourrait s’appuyer (développement du transport en commun au détriment de la voiture, quartiers multifonctionnels autour de stations de métro ou de gares, participation citoyenne, etc…)La métropole montréalaise aurait tout intérêt, en plus de développer ses atouts singuliers, à s’inspirer de ces expériences menées ailleurs dans le monde. Cela passe par une prise en charge de l’étalement de son territoire sur le plan d’une gestion plus efficace à la fois de la mobilité et de la planification à l’échelle de ce dernier. Pour cela une gouvernance forte, intégrée, à l’échelle de la Communauté métropolitaine de Montréal est incontournable pour fédérer l’ensemble des acteurs du territoire autour d’un projet commun et de pouvoir contrer le phénomène d’étalement urbain de manière efficace.

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Fig.21 / 1825, début de la linéariSation et canaliSation de la rivière Saint-martin

(Sources : Carte de la ville de Montréal dessinées en 1825, par le militaire John Adams)

(Sources : Plan de la ville de Montréal par l’inspecteur Louis Charland, en 1801)

(Sources : Musée Stewart)

Fig.20 / 1801, la ville de montréal entre le Fleuve Saint-laurent et le ruiSSeau Saint martin

Fig.18 et Fig.19 / rePréSentationS SouS Forme de gravure et de maquette du village de montréal au 17éme Siècle, conStruit en hauteur 15 mètreS au-deSSuS deS bergeS du Fleuve Saint-laurent

rivière Saint-martin

Ponts au-dessus de la rivière Saint-martin

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2 / e v o l u t i o n d e l a r e l a t i o n e n t r e l a v i l l e d e m o n t r é a l e t l ’ e a u e n v i r o n n a n t e

Partie inspirée de l’ouvrage Montréal et l’eau, publié en 2011 par l’historienne de l’environnement Michèle Dagenais.

En 1700 le village de Montréal abrite quelques 2000 habitants, principalement des pêcheurs, des trappeurs et des bûcherons. Le village se situe sur la rive du fleuve Saint-Laurent, entre le ruisseau Saint-Martin au nord et la Petite Rivière à l’ouest. Il est alors entièrement entouré par les cours d’eau qui sont indispensables pour abreuver les hommes et les bêtes, faire tourner les moulins, communiquer et faire du commerce avec le monde extérieur, ainsi qu’assurer l’épurement et la salubrité de la ville.La structure même du village est élaborée en fonction de l’eau environnante : les deux avenues principales que sont la rue Notre -Dame et la rue Saint-Paul, se construisent en parallèle du fleuve et du ruisseau Saint-Martin. (Voir Fig.19 et Fig.20).

Les enceintes qui protègent la ville suivent également le tracé des cours d’eau. Entre 1660 et 1800, la population de Montréal passe de 400 habitants à plus de 10 000. Durant ce siècle et demi, les habitations se densifient fortement à l’intérieur des fortifications et des faubourgs commencent à se développer en périphérie. Les remparts autrefois édifiés en prévision des attaques de l’empire britannique sont désormais obsolètes et viennent freiner le développement de la ville en l’empêchant de s‘agrandir. En 1801, dans le cadre des projets des Commissaires visant à l’amélioration de l’urbanisme, la décision

est prise d’abattre les fortifications. La destruction de ces murs prendra près de 15 ans entre 1804 et 1817. Lorsque les murs sont ôtés, les habitants perdent les limites qui leurs servaient de repères jusque là. Les récits de l’époque témoignent du trouble laissé par la disparition des fortifications. Thomas Doige écrit en 1819 : «La vieille ville, (...) formait un rectangle, mais comme les anciens faubourgs font maintenant partie de la ville, le contour de son territoire actuel est très irrégulier». Il est difficile de deviner ce qui fait partie ou non de la ville de Montréal, là où elle commence et là où elle s’arrête. Jacques Vigers écrit également en 1825, que «l’abolition des anciennes murailles de Montréal (...) est un mal qui demande un pressant remède,(...). Les poursuites en exécution des actes des chemins, des règlements de polices.. etc, demandent aussi que ces lignes de division entre la ville et la campagne soient bien connues.»

A partir du XIXème siècle, la ville de Montréal doit donc se réinventer et elle s’étend progressivement au reste de l’île. Son développement commence le long des grands axes de communication qui la relient aux villages environnants : à l’ouest le long du boulevard Saint-Laurent vers les hameaux de Saint-Jean-Baptiste, Côte-Saint-Louis et du Mile-End, au nord via la rue Notre-Dame en direction du village d’Hochelaga et au sud via la même rue Notre Dame vers les villages de Saint-Henri

et Côte-Saint-Paul. La ville de Montréal s’ouvre ainsi sur le territoire alentour.

Ce début du XIXème siècle, marqué par la chute des murs en 1817 et la révolution industrielle, constitue également un tournant dans le rapport qu’entretiennent les habitants de Montréal avec l’eau et les éléments naturels environnants. Une nouvelle gestion des rivières et des ruisseaux du territoire intérieur est mise en place et la façade fluviale de la ville est transformée de manière intensive.

MONTREAL ET LE FLEUVE SAINT-LAURENT

Si le village de Montréal a pris une telle ampleur durant ces derniers siècles, c’est avant tout grâce à sa situation géographique. (voir Fig.3 p9). Dans son ouvrage Géographie humaine de Montréal publié en 1928, Raymond Tanghe explique que Montréal est devenue une ville de circulation tout d’abord «parce qu’elle est desservie par trois grandes routes naturelles : le Saint-Laurent, le Richelieu (prolongé par le lac Champlain et l’Hudson), et l’Ottawa» mais également «parce qu’elle se trouve au point où les obstacles barrent deux de ces grandes routes naturelles(...)». Autrement dit, c’est en partie grâce aux rapides de Lachine et ceux de la rivière des Prairies que la ville de Montréal est devenue au 19ème siècle le lieu de transit obligatoire pour tous les navires de commerce qui circulaient entre l’Europe et le continent

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Fig.22 / 1841, the Saint lawrence, à montreal, Par william henry bartlett (1809-1854)

Fig.23 / 1872, le Port de montreal dePuiS la maiSon deS douaneS

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Nord-Américain. Il faut alors décharger les bateaux et transporter les marchandises par train jusque de l’autre côté des rapides de Lachine, où elles sont réembarquées sur d’autres navires et acheminées vers l’intérieur du continent américain. De nombreux travaux sont réalisés durant le 19ème siècle afin d’augmenter les capacités du port de Montréal et diminuer les contraintes imposées par l’environnement sur la circulation des bateaux et des marchandises.

A l’origine, les berges naturelles se déclinaient progressivement depuis le village jusqu’au bord du fleuve Saint-Laurent. (voir Fig.19 et Fig.22). Les habitants venaient y chercher de l’eau ou bien se baigner, et les bateaux devaient jeter l’encre à plusieurs dizaines de mètres de la rive pour éviter de s’enliser.

Les premiers travaux ont consisté à creuser et agrandir le chenal du fleuve entre la ville de Trois-Rivières et Montréal, qui atteint 4.4 mètres en 1853, puis 6 mètres en 1865 et enfin 8.2 mètre de profondeur en 1885. Forts coûteux, ces aménagements sont réalisés pour permettre le passage

de navires de plus en plus gros afin de concurrencer le port de New York. Pour limiter les inondations et les dégâts causés par les bris de glace lors du dégel annuel du fleuve, une terrasse de 25 mètres de hauteur est construite au dessus du niveau des eaux. (voir Fig.23).

bateau redescendant les rapides lachine en 1910 1890, brisures de glace dans le port de montréal

1825, vue aérienne du canal lachine

Vers 1840, des quais commencent à être construits en contrebas de la terrasse pour améliorer l’accostage des bateaux et le déchargement des marchandises. En 1850 ce sont 1.5 kilomètres de berges qui sont déjà transformées en quais, permettant d’accueillir près de 3500 navires durant l’année 1855. Les travaux se poursuivent, le port est prolongé vers l’est de la ville et de nouveaux quais sont construits perpendiculairement à la rive. En 1896 les quais atteignent 9 kilomètres de long, permettant à près de 6000 navires de venir accoster.Au fil des ans, le port devient le centre névralgique de Montréal, qui se positionne

alors comme la principale ville portuaire de la côte Est américaine. L’avenir de Montréal, directement lié à son port et au fleuve Saint-Laurent, semble des plus radieux. Comme l’exprime Stephen Leacock, en 1942, (Montreal Sea Port and City, p242) « Le port de Montréal possède l’extraordinaire avantage naturel de pouvoir s’étendre à l’infini. La nature a placé des obstacles en amont, mais non en aval. Le port peut vivre indéfiniment. »

Afin de tirer le meilleur parti de cette position stratégique et maintenir le fort développement économique, la ville et les grandes entreprises montréalaises vont continuer de façonner le territoire.En plus de la construction du chenal et du port, la ville de Montréal se lance dans l’élaboration d’un canal afin de contourner et de s’affranchir davantage des contraintes imposées par les rapides de Lachine.Lorsque le canal Lachine est inauguré en 1825, il se compose de 5 écluses, qui permettent de franchir une dénivellation de 14m et de remonter le courant en parallèle du fleuve et des rapides de Lachine. Sa construction permet également d’assécher le vaste lac à la Loutre et de gagner ainsi des parcelles constructibles permettant de poursuivre l’extension de Montréal.

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Le fleuve Saint-Laurent est «un superbe instrument à aménager et à assouplir».

Raoul Blanchard, L’Ouest du Canada français, 1955, p246.

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Toujours dans cette dynamique très forte d’aménagement du territoire et de développement économique, une série de vastes ponts sont édifiés pour relier l’île au reste du continent américain. Dans son ouvrage Montréal et l‘eau, Michèle Dagenais fait remarquer que «la construction d’un nombre important de ponts au pourtour de l’île vient atténuer fortement la réalité insulaire de la métropole. Le mouvement est amorcé au milieu des années 1920 avec le début de la construction du pont Jacques-Cartier, suivie de celle du pont Honoré-Mercier dans les années 1930. (...) Des ponts routiers sont aménagés du côté de la rivière des Prairies à la même époque (Pie IX, Pierre-Le Gardeur, Médéric-Martin...). Dans les années 1960, deux autres ponts sont érigés aux mêmes fins (Champlain et Louis-Hippolyte-La Fontaine) et le pont Victoria est élargi.»

Cette volonté de la ville de s’étendre au dessus de l’eau se traduit également dans le prolongement artificiel de l’île Sainte-Hélène et la construction de l’île artificielle Notre-Dame pour l’exposition universelle de 1967. (voir fig.25)Le fleuve Saint-Laurent est également l’objet de grands travaux qui vont modifier profondément son débit lors de l’installation des centrales hydroélectriques de Beauharnois en 1932 et de Pointe-des-Cascades en 1962.

Le dernier grand chantier en date que connaitra le fleuve sera la construction de la voir maritime. Inaugurée en 1959 par la reine Elisabeth et le président américain Dwight Eisenhower, cette voie navigable finit d’émanciper le trafic maritime entre l’Europe et les États-Unis des contraintes des rapides de Lachine.

L’ouverture de la voie maritime relègue au second plan le canal Lachine et fait perdre à Montréal son avantage de port océanique intérieur. Le canal qui aura nécessité 4 siècles de réflexion, plus d’un siècle de travail et jusqu’à 25 000 travailleurs au plus fort du chantier, devient obsolète et est fermé à la navigation en 1970, soit 140 ans après son inauguration.

A partir de cet instant le port de Montréal se délocalise progressivement vers l’est de l’île, et il ne constitue plus aujourd’hui le centre névralgique de la ville. Rebaptisé Vieux-Port, les anciens quais témoignent de la relation au fleuve construite durant les deux derniers siècles. Tel que le formule John Irving dans son ouvrage Montreal, A brief history : «l’ouverture à la navigation en eau profonde en amont de Montréal semblait destiner à réduire la reine des villes fluviales à une petite ville fluviale comme les autres».

Montréal est une ville qui est née et qui a

grandi grâce au fleuve. Aujourd’hui que ce lien est moins visible, Montréal doit se réinventer et trouver comment maintenir sa prospérité, tout en s’assurant que son développement économique, urbanistique et social lui permette de s’inscrire durablement dans le temps.

Fig.24 / 1966, vue aérienne du Fleuve Saint-laurent et de l’île de montréal, avrec au Premier Plan, le Pont chamPlain

Fig.25 / 1966, extenSion de l’île Sainte-hélène Pour l’exPoSition univerSlle de 1967.

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1963, Sortie de l’égout collecteur de la rivière Saint-Pierre

14 aout 1953 rue meilleur (horseshoe), cartierville / Key construction company. 14section.

1933, côte-Saint-Paul / élargissement du lit de la rivière Saint-Pierre pour faire place à un

double égout collecteur.

14 aout 1953, rue tanguay et dazé, cartierville / Key construction company. Section no.1,

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MONTREAL ET SES EAUX INTERIEURES

Le développement fulgurant de la ville de Montréal durant ces deux derniers siècles s’est accompagné d’une évolution de la relation entre les habitants et le milieu naturel de l’île, notamment avec les milieux aquatiques ou humides. Cette évolution passe par des détails ponctuels comme la disparition des lieux de baignade, ou par des aspects plus généraux comme l’effacement du lien entre l’eau du fleuve et l’eau du robinet. Par exemple, il est fort à parier que peu de montréalais ont conscience de se laver quotidiennement le corps avec l’eau du fleuve Saint-Laurent.

Comme vu précédemment, cette évolution du rapport à l’eau est remarquable sur la façade fluviale, mais elle s’est également construite à l’intérieur des terres, sur l’île de Montréal, dans la manière dont les ruisseaux et les rivières ont été intégrés au développement de la ville.

Lorsque les fortifications sont démolies en 1817, Montréal comporte déjà une soixantaine de ponts et il faut continuellement contourner les ruisseaux, enjamber les rivières, traverser des zones marécageuses.

En 1839, Newton Bosworth commente dans son ouvrage Early History of Montréal les travaux récemment effectués pour couvrir «le ruisseau, ou plutôt le fossé de la rue Craig, véritable nuisance repoussante et dangereuse ; niveler la rue McGill ; améliorer(...)cette partie du faubourg Sainte-Anne appelée Griffin Town en rehaussant un vaste terrain auparavant

marécageux afin de le rendre propre à la construction.»

Les cours d’eau viennent contrarier le tracé rectiligne des nouvelles rues en construction et ils vont rapidement être ressentis comme une gêne au développement de la ville. Ainsi, ils sont progressivement linéarisés et canalisés, comme on l’observe pour le ruisseau Saint Martin dont les méandres sont redessinés dans un canal linéaire. (voir Fig.21). Cette linéarisation n’est cependant pas suffisante pour rendre les cours d’eau acceptables et compatibles avec le développement de la ville. En effet, plus la population citadine augmente, plus les zones humides disparaissent et plus les rivières débordent. Les inondations se font de plus en plus fréquentes et importantes à Montréal.

L’augmentation de la densité humaine, provoque également le rejet de nombreux déchets dans ces mêmes cours d’eau.A partir de 1850 et de la révolution industrielle, la population augmente tellement que l’eau des ruisseaux devient de plus en plus encombrée d’ordures ménagères.

Les usines de l’île continuant également à y déverser régulièrement leurs déchets, les ruisseaux d’autrefois se transforment en égout à ciel ouvert. En plus d’être nauséabonds, ils deviennent dangereux pour la santé publique en véhiculant des maladies telles que le choléra. Il devient impératif d’enfouir tous les cours d’eau sous terre pour maintenir la salubrité de la ville.

Les ruisseaux protecteurs d’autrefois, deviennent donc des obstacles à la modernisation de la ville, et ils sont donc d’abord canalisés à partir de 1850 puis progressivement couverts jusqu’en 1970.

Ainsi les eaux intérieures de l’île de Montréal disparaissent progressivement de la vue et de l’esprit des citadins. Il s’établit alors le rapport radical que l’on connait aujourd’hui, qui tend à instaurer une vision purement utilitaire de l’eau.

Pourtant cette eau continue de couler au même endroit qu’il y a deux siècles et l’on peut se demander s’il serait possible d’infléchir ou de réinventer ce lien entre les habitants de Montréal et leur environnement insulaire. Cette question se pose d’autant plus à Montréal que l’identité de cette ville est profondément liée à l’eau.

montréal 1886. rue Saint-jacques ouest.

l’industrialisation aux abords du canal lachine

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Fig 26 / égout collecteur de la rivière St-Pierre Photographies de andrew emond.

le Site internet under montreal raSSemble deS exPlorateurS qui S’intéreSSent aux rivièreS PerdueS ou tranSForméeS de montréal.leur travail oFFre une documentation PrécieuSe et un regard rare Sur leS deSSouS de la ville.

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Fig.27 / nombre d’eSPèceS d’arbreS Par écorégion

1 / p r é s e r v e r l a b i o d i v e r s i t é d e l ’ î l e d e m o n t r é a l

B / g r a n d s e n j e u x d e l ’ a g g l o m é r a t i o n d e m o n t r é a l

La biodiversité d’un milieu correspond à la variabilité des organismes dans ce milieu, que ce soit au sein d’une même espèce, entre des espèces différentes ou bien entre divers écosystèmes selon la définition de l’Analyse des Écosystèmes du Millénaire (MEA, 2001). En accord avec le MDDEP et le MCCCF, cette diversité biologique peut se mesurer en considérant, le nombre d’espèces, la variété au sein des espèces ou encore la variabilité des écosystèmes (MDDEP, 2012; MCCCF, 2011).

Comme il a été précisé plus haut, la diversité spécifique au Canada est plus faible que dans d’autres zones biogéographiques du monde, en raison du climat, du relief, des sols et de son histoire géologique récente qui date de la fonte des glaciers. Il y a tout juste 18 000 ans que l’épaisse couche de glace qui le recouvrait le territoire s’est retirée et cela fait 4000 ans que le couvert végétal du Québec et des Maritimes ressemble à celui que nous connaissons aujourd’hui (Leboeuf, 2006).

Pour illustrer cette différence en terme de richesse spécifique, le domaine bioclimatique de l’érablière à caryer cordiforme, auquel appartient l’agglomération de Montréal (zone bioclimatique 5b) compte environ 50 espèces d’arbres, lorsque la région amazonienne en abrite plus de 16000.

Pourtant, comme l’indique la figure 27, cette partie du Canada est la plus riche du pays concernant la diversité spécifique des arbres.

Une des préoccupations majeures actuelles et pour le siècle à venir est de documenter cette biodiversité avant qu’elle ne disparaisse. En mai 2010, le rapport du Secrétariat de la Convention sur la Diversité Biologique (CDB), le Global Biodiversity Outlook 3 (GBO3), confirmait que «à cause des actions humaines, des espèces disparaissent constamment à un taux allant jusqu’à 1000 fois plus vite que le taux naturel

d’extinction » (Traduction libre du résumé de M.Oliver Hillel lors de sa présentation à Écocité 2011). L’augmentation de la consommation des ressources naturelles à l’échelle de la planète constitue la principale cause de la perte de biodiversité. Cette pression exercée sur le milieu entraine une perte des sols, la fragmentation des écosystèmes et la mise en péril de la qualité des habitats. Parmi les impacts de l’intervention humaine, nous pouvons compter l’urbanisation et le morcellement du paysage parmi les causes en tête de file (CDB, 2010). Or, le contexte montréalais n’y échappe pas.

Ainsi, au moment où 20 % de la flore vasculaire indigène du Québec est menacée d’extinction sur le territoire, soit 12 arbres, 22 arbustes et 341 plantes herbacées, il semble d’autant plus précieux de protéger ces espèces qu’elles sont déjà peu nombreuses à vivre dans ces contrées (Labrecque, J. et G. Lavoie. 2002).

La question de la biodiversité touche d’autant plus la région de Montréal du fait que ce soit dans cette partie du territoire et plus généralement dans la vallée du fleuve Saint-Laurent, que vit la plus grande variété d’espèces au Canada et où s’observe également le plus grand nombre d’espèces menacées ou vulnérables (voir Fig 28). Sur l’île de Montréal, la biodiversité est menacée par deux phénomènes : la disparition ou la fragmentation des milieux naturels, tels que présentés précédemment,

de 1 à 8 espècesde 9 à 16 espèces

de 33 à 64 de 65 à 95

0 espèce d’arbres de 17 à 32

(Sources : 6ème édition de l’Atlas du Canada)

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Figure 12. Plantes vasculaires menacées ou vulnérables selon les provinces naturelles du Québec

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Nombre total d’espèces

fIG.28 / Plantes vasculaIres menacées ou vulnérables selon les ProvInces naturelles du Québec

(Sources : Labrecque, J. et G. Lavoie. 2002)et la présence d’espèces envahissantes. En effet, les espèces invasives font désormais partie des causes majeures influençant la biodiversité, dans un contexte de mondialisation et d’échanges permanents d’individus et de marchandises entre les différents continents, phénomène qui permet un transfert d’espèces végétales et animales incontrôlées.

Toutes les espèces ont besoin d’un espace pour subvenir à l’ensemble de leurs besoins, désigné sous le terme de niche écologique. Chaque espèce a ses contraintes et ses besoins particuliers. Certaines d’entre elles ont besoin d’un territoire suffisamment grand pour vivre, chasser ou se reproduire et elles tendent à disparaitre lorsque leur espace vital diminue. La survie de certaines espèces nécessite parfois différents types d’habitats pour combler l’ensemble de leurs besoins, comme c’est le cas du renard roux, du tamia rayé, du campagnol à dos roux , du lapin à queue blanche ou de la souris sauteuse des bois qui vivent sur le Mont Royal. Les rapaces, par exemple nichent en forêt, mais utilisent des milieux ouverts comme les friches et les champs pour se nourrir.

Selon la CMM, les espaces boisés occupent globalement une bonne partie de la région (19%) mais ils sont fragmentés et dispersés sur le territoire. (Voir Fig.16 p25). Les parcelles forestières constituent des zones d’habitats réduites entourées par une matrice urbaine et agricole. Ces fragments de forêt sont isolés les uns des autres et ne permettent pas forcément aux organismes vivants d’y survivre. Selon le plan métropolitain d’aménagement et

de développement (PMAD), «la protection des bois, des corridors forestiers et des milieux humides est l’une des conditions essentielles au maintien de la biodiversité de la région». Cette déclaration motive les décideurs à augmenter les aires protégées à 10% en milieu aquatique et à 17% en milieu terrestre d’ici 2020.Quant aux milieux humides, ils occupent 4.7% du territoire de la CMM ce qui est déjà peu, et 80% d’entre eux présentent des signes de perturbation dues aux activités humaines. Concernant l’île de Montréal, la fig.15 page 15 indique que ces milieux humides ont quasiment disparus sur l’île.

L’un des enjeux majeurs pour l’agglomération de Montréal est donc la protection et la restauration de ces milieux naturels sur l’île. A l’heure actuelle, seuls 5.45% du territoire terrestre de l’agglomération sont protégés. Autre facteur d’importance mentionné précédemment, la gestion des espèces envahissantes sera un enjeu de taille pour les années à venir. Il arrive que des espèces introduites prolifèrent d’une manière anarchique sur le territoire et nuisent à l’équilibre des écosystèmes dans lesquels elles s’implantent. Elles finissent parfois par les dominer et causer l’extinction

Provinces naturelles

nombre total d’espècesnombre d’espèces exclusives à une province donnée

Nom

bre

d'es

pèce

s

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POLITIQUE DE PROTECTION ET DE MISE EN VALEUR DES MILIEUX NATURELSSECTEURS D’INTERVENTION

fIG.29 / secteurs d’InterventIon selon la polItIque de protectIon et de mIse en valeur des mIlIeux naturels

(Sources : 2004, Direction des sports, des parcs et des espaces verts de la ville de Montréal)

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des espèces indigènes. A Montréal, une douzaine de ces espèces invasives représente une menace pour la biodiversité et l’intégrité écologique des grands parcs. Ces plantes incluent l’érable de Norvège, le nerprun cathartique, l’orme de Sibérie, l’anthrisque des bois, la renouée japonaise et le roseau commun, pour ne citer que des espèces végétales. Le nerprun cathartique fait d’ailleurs l’objet d’une étude en lien avec son contrôle depuis plusieurs années.

ObjectifS natiOnaux et enjeux LOcaux

L’objectif du Ministère du développement durable de l’environnement et des parcs (MDDEP) dans le plan stratégique 2009-2014 était de porter à 12% la superficie du territoire protégé dans l’ensemble de la province québécoise. Cependant, la protection de grands territoires dans les zones inhabitées du nord n’a pas le même impact pour la biodiversité que les zones au sud de la province caractérisées par une pléiade de « hot spots » de biodiversité. Cet argument s’ajoute à l’urgence d’agir dans les environs de la métropole.

Voilà presque deux ans jour pour jour que la Communauté Métropolitaine de Montréal (CMM) a adopté son tout premier Plan métropolitain d’aménagement et de développement (PMAD) qui a fait suite à une consultation publique sans précédent (344 mémoires reçus, 225 présentations verbales).

Dans le PMaD, tel que mentionné précédemment, la cMM s’est fixée comme objectifs de protéger 17% de son territoire d’ici 2020, et d’étendre la canopée sur 30% du territoire pour 2031, ce qui correpond

à 4.ha supplémentaires de zones boisées. La cMM a également signifié sa volonté de créer une trame verte et bleue, composée d’écosystèmes viables et interconnectés qui permettrait une gestion environnementale à large échelle, avec une approche globale qui offre de meilleurs résultats en terme de conservation de la biodiversité.

Concernant l’état de la biodiversité, l’alarme est tirée depuis longtemps et le message est clair : c’est à l’échelle municipale que les actions devront se faire. c’est d’ailleurs la transmission de ce message que l’icLei (l’association internationale des gouvernements locaux ou métropolitains dédié au DD) s’est donné pour mission, encourageant chaque ville participante à mettre en œuvre une stratégie et un plan d’action local sur la biodiversité. cet objectif a également été rappelé dans les objectifs d’aichi (Objectif 14) : «D’ici 2020 au plus tard, les gouvernements, les entreprises et les parties prenantes, à tous les niveaux, ont pris des mesures ou ont appliqués des plans pour assurer une production et une consommation durables, et ont maintenu les incidences de l’utilisation des ressources naturelles dans des limites écologiques sûres ».

Notre métropole montréalaise a un désir réel de participer à l’effort mondial en faveur de la biodiversité. Elle est la ville hôte du Secrétariat de la convention sur la Diversité Biologique (CDB), elle s’est joint au projet LAB sur la biodiversité de l’ICLEI en 2010, elle a reçu en 2013 le colloque international sur la biodiversité urbaine et pour finir, elle a déposé son premier Rapport sur la biodiversité en 2013. atteindre l’objectif de la conférence de Nagoya de 2010 sur

la protection de la biodiversité devient donc un objectif palpable, pour lequel des actions concrètes vont être entamées. assurer la protection de 17 % des milieux naturels de la CMM d’ici 2020 représente un bel objectif et la ville doit se donner les moyens de l’atteindre. ce pourcentage, précisons-le, comprend évidemment les aires actuellement déjà protégées en milieu aquatique et en milieu terrestre, qui comptent respectivement pour 7,5% et 2,1% du total. Le plan propose d’ajouter à ces aires déjà protégées 9,5 % du territoire de la CMM en milieu terrestre (bois et corridors forestiers) et 2 % en milieux humides.

Ces aires protégées sont et seront inscrites au registre d’aires protégées du gouvernement du Québec et bénéficieront d’un statut de protection reconnu selon les critères de l’iucn (union internationale pour la conservation de la nature). Actuellement, ce n’est qu’une maigre portion du territoire des basses-terres du St-Laurent qui est désigné comme tel, soit 1,1%. Parmi les parcs fédéraux, seule une partie du parc de la Gatineau couvre cette écorégion.

Dans le contaxte actuel, il devient impératif d’agir à l’échelle locale et de trouver des solutions aux problèmes liés à la perte de la biodiversité. La création de corridors écologiques et le contrôle des espèces envahissantes deviennent primordiaux afin de maintenir une certaine intégrité de nos milieux naturels et ce, tant pour des raisons touristiques, économiques, éducatives, ontogéniques que pour la santé des citoyens et la pérennité de nos villes.

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Égout pluvialVers le cours d’eau Égout sanitaire

Vers les intercepteurs

RésidencesPluie

Réseau séparatif

Industries Commerces et institutions

Égout combinéVers les intercepteurs

RésidencesPluie

Réseau unitaire

Industries Commerces et institutions

Intercep

teur su

d-est

Intercepteur nord

Intercepteur sud-ouest

Station d’épuration

Le réseau d'égout

Égout pluvialVers le cours d’eau Égout sanitaire

Vers les intercepteurs

RésidencesPluie

Réseau séparatif

Industries Commerces et institutions

Égout combinéVers les intercepteurs

RésidencesPluie

Réseau unitaire

Industries Commerces et institutions

Intercep

teur su

d-est

Intercepteur nord

Intercepteur sud-ouest

Station d’épuration

Le réseau d'égout Intercepteur Nord

Intercepteur Sud-Est

Intercepteur Sud-Ouest

Colline du Mont-Royal

Panache de la station d’épuration J-R.Marcotte

station d’épuration J-R.Marcotte

fIG.30 / SChéMa GéNéRal du RéSEau d’aSSaINISSEMENt dE l’îlE dE MONtRéal

fIG.31 / SChéMaS dE fONCtIONNEMENt dES dIfféRENtS tyPES dE RéSEaux d’aSSaINISSEMENt

(Sources : ville de Montréal)

(Sources : ville de Montréal)

Réseau unitaire

Réseau séparatif

2 km

a B

aB

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2 / G e s t i o n d u r a b l e d e l ’ e a u e t a d a p t a t i o n a u x c h a n G e m e n t s c l i m a t i q u e s

LE TRAITEMENT DES EAUX USEES DE L'AGGLOMERATION DE MONTREAL

Les eaux usées de la ville de Montréal se composent principalement des eaux en provenance des usines, des bureaux, des habitations (immeubles, condos, maisons privées...) et des institutions (universités, hôpitaux...). L’ensemble de ces eaux sales sont envoyées dans les égouts en direction de la station d’épuration Jean-R-Marcotte, où elles sont traitées pour être ensuite déversées dans le fleuve Saint-Laurent. Cette station d’épuration est la troisième plus grosse du monde et elle traite entre 2,5 millions et 7,6 millions de m3 d’eau par jour. Elle est constamment en activité, 365 jours par année et elle permet de traiter la totalité des eaux usées de l’île de Montréal et l’Île-Bizard. Chaque m3 coûte entre 7 et 8 cents à dépolluer et l'épuration des eaux de l'agglomération de Montréal coûte donc entre 1,2 million et 3 millions de dollars par semaine. La station d’épuration J-R-Marcotte a été construite à l’extrémité Nord-est de l'île pour permettre aux eaux qui sortent de l’usine de s'écouler directement vers l’aval du fleuve selon le sens du courant. Dans le cas où l’eau qui sort de l’usine est encore polluée, cela empêche que cette eau ne revienne vers la ville de Montréal. Elle s’écoule par contre en direction des villes de Trois-Rivières et de Québec.Les égouts et aqueducs actuels sont construits en fonction de la topographie de l’île de Montréal. Toutes les eaux usées de

la ville sont acheminées vers les berges du fleuve, le point le plus bas de l’île, où elles sont recueillies dans les deux principaux intercepteurs au sud et au nord de l’île, qui emmènent ensuite les eaux usées vers la station J-R-Marcotte. (Voir Fig. 30).

De manière générale, la gestion de l'eau coûte cher et la ville de Montréal investit en moyenne 400 millions de dollars par an pour rénover le réseau d'aqueducs. (Toronto investit en moyenne deux fois cette somme, 800 M$, et atteindra le milliard vers 2019.). Pour continuer a assurer un service d'eau potable et d'assainissement des eaux usées, la ville de Montréal a dû mettre en place le Fonds de l’eau qui permet de coordonner le financement à long terme de la réhabilitation des infrastructures de l’eau sur le territoire de l’agglomération montréalaise et pour lequel des investissements massifs sont requis. En 2005, les besoins se chiffraient à 10 milliards de dollars sur 20 ans.C’est pourquoi la Ville prélève, depuis 2004, une taxe spéciale destinée spécifiquement à l’amélioration du service de l’eau : le Fonds de l’eau.

LA GESTION DES EAUX PLUVIALES

Avec la construction des routes et des bâtiments, l’île de Montréal est devenue imperméable. A part à de rares endroits comme dans les parcs et au pied des arbres de rue, les eaux de pluie ne peuvent plus

s’infiltrer dans le sol pour rejoindre les nappes phréatiques ou bien s'écouler dans les ruisseaux qui ont eux-mêmes disparus. En remplacement de ce processus naturel, les eaux de pluie qui s'écoulent sur la route ou sur les toits sont envoyées dans les égouts, mélangées aux eaux usées de la ville et acheminées vers l’usine pour être dépolluées.

On appelle réseau unitaire (ou «combiné» de l'anglais «combined») un réseau d'aqueducs qui mélange les eaux usées de la ville avec les eaux de pluies. Sur l'île de Montréal, 70% du réseau d'assainissement est un réseau unitaire. A l’heure actuelle, beaucoup de villes souhaitent évoluer pour passer à un réseau séparatif, et faire en sorte que les eaux de pluie ne soit plus envoyées à la station d'épuration mais directement réintégrées dans le milieu naturel (rivière, marais, lac, nappe phréatique, fleuve...). (Voir Fig.31).

Le réseau unitaire permet actuellement de gérer les eaux usées et les eaux pluviales

PIED D’arbrE SUr l’avEnUE DU mont-royal

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Fig.32 / SenSibilité deS régionS FluvialeS aux changementS climatiqueS

(Source: Équipe Scénario Ouranos)

à Montréal, mais ce système présente un certain nombre de limites. Tout d'abord il nécessite de payer pour le traitement des eaux de pluie alors que ces eaux sont souvent peu polluées. Le deuxième inconvénient d'un réseau d'assainissement unitaire est qu'il est régulièrement saturé lors des fortes pluies. Le réseau d'aqueducs n'est pas suffisamment grand pour récolter et canaliser l'ensemble des eaux usées et pluviales de la ville lors des fortes précipitations. Cela provoque des inondations, des refoulement d'égouts et la ville de Montréal est alors obligée de rejeter le surplus d’eaux usées (surverse) dans le fleuve. Se sont alors les excréments, les produits chimiques et les métaux lourds montréalais qui sont déversés en direction des villes de Trois-Rivières et de Québec. Il existe 165 ouvrages de surverse sur l'île de Montréal, dont les 36 plus importants sont contrôlés en temps réel depuis la station J.R-Marcotte. En 2011 il y a eu 175 événements de débordement concentrés durant la saison des fortes pluies entre le 1er juin et le 31 août.

La quantité d'eau à acheminer à travers le réseau d'assainissement en direction de l'usine d'épuration J-R-Marcotte est en constante augmentation, donc les problèmes de saturation du réseau (inondations, refoulement d'égouts, surverses et pollution du fleuve) vont se faire de plus en plus fréquents. L'augmentation de la quantité d'eau à acheminer jusqu'à la station est due à 3 phénomènes : la population de Montréal augmente et rejette plus d'eaux usées dans le réseau, l'île de Montréal est de plus en plus bâtie et imperméabilisée, et selon les pronostics liés

Fig.33 / changementS attenduS de la moyenne SaiSonnière de précipitation (%) et de température (ºc) en 2080 pour leS 4 SaiSonS de la région Sud du québec

les courbes représentent l’évolution de la distribution statistique des simulations, soit la médiane (ligne pleine), l’écart entre les 25e et 75e percentiles (ligne brisée) et l’écart entre les 5e et 95e percentiles (zone grise).

(Source: Équipe Scénario Ouranos)

Fig.34 / changementS attenduS de la moyenne SaiSonnière de précipitation (%) de 1920 à 2080 pour leS SaiSonS d’hiver et d’été de la région Sud du québec

changements attendus de la moyenne saisonnière de précipitation (%) et de température (ºc) en 2080, par rapport à la moyenne de 1900 à 1969, tels que calculés à partir de 130 simulations de mcg (16 mcg différents, 3 scénarios d’émissions de geS — a1b, a2 et b1 —, plusieurs simulations par combinaison mcg-SreS).

(Sources : 6e édition de l'Atlas du Canada)

Sensible et moins vulnérableplus sensible et vulnérable

moins sensible et moins vulnérable

les effets directs du changement climatiqueseraient la modification de débis des rivières, l'augmentation de la fréquence des inondations et l'intensification de l'érosion fluviale.

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aux changements climatiques, les épisodes pluvieux devraient augmenter à Montréal d'ici 50 ans. D'après les différents scénarios climatiques calculés par les chercheurs du Consortium sur la climatologie régionale et l'adaptation aux changements climatiques (OURANOS), les précipitations pourraient augmenter de 6.7% en été et de 24.1% en hivers d'ici seulement 2085. Et ce phénomène continuerait de s'amplifier par la suite. Il est donc nécessaire d'adapter la ville de Montréal en matière de gestion des eaux pluviales.

Il est a préciser que si l'on retire les eaux pluviales du réseau d'assainissement et qu'on les renvoie dans le fleuve Saint-Laurent, le réseau existant (aqueducs et station d'épuration J.R-Marcotte) serait alors tout à fait suffisant et fonctionnel pour le siècle à venir. Mais cette séparation entre eaux usées et eaux de pluie coûterait désormais extrêmement cher à réaliser. Les 4225 km d'aqueducs souterrains sont renouvelés au rythme de 1% par an, soit 400 millions de dollars par années, et ce réseau constitue une infrastructure peu «adaptable» et peu «flexible». Selon le document de 2011, Adaptation aux changements climatiques en matière de drainage urbain au Québec, les autorités montréalaises ont trois types de mesures à leur disposition pour adapter la ville de Montréal aux augmentations de pluviométrie : - 1/ augmenter le dimensionnement des conduites et aqueducs et augmenter la capacité de l'usine d'épuration J.R.Marcotte - 2/ créer des ouvrages de rétention des eaux pluviales (réservoirs souterrains, marais, jardin de pluie), afin de stoker l'eau

de pluie temporairement et contrôler son débit dans le réseau d'aqueducs.- 3/ diminuer les surfaces imperméables Un document publié en juillet 2014 par la Division de la gestion durable de l’eau de la ville de Montréal conclu que les solutions 2 et 3 constituent les deux mesures les plus rentables économiquement pour faire face à l'augmentation de l'eau à gérer. (Voir Fig.32, 33 et 34).

A l'heure actuelle, la stratégie principale de la ville de Montréal est de construire d'énormes réservoirs dans le sous-sol de l'île pour stoker temporairement l'eau lors des fortes précipitations. Le système de Contrôle Intégré Des Intercepteurs (CIDI) de la station J.R-Marcotte permet de faire dériver le surplus d’eau vers des bassins de rétention. Montréal dispose déjà d’une cinquantaine de ces bassins répartis sur son territoire et chaque année, la Ville investit des sommes considérables dans la construction de nouveaux réservoirs. On peut citer notamment le projet de réalisation de quatre bassins de rétention (Rockfield, Lavigne, Leduc et William), soutenu financièrement par les Fonds Chantiers Canada-Québec (gouvernement du Canada 49,3 millions de $ et gouvernement du Québec 49,3 millions de $). A une échelle plus restreinte, les 3 parcs du futur Campus Outremont seront construits par dessus 3 grands réservoirs qui permettront de stocker les eaux en provenance de l'arrondissement d'Outremont.

Économiquement, cette stratégie de construction de grands réservoirs souterrains s’avère coûteuse pour la

collectivité. En parallèle de la construction de ces grands réservoirs il est important de développer une multitudes de méthodes alternatives et moins coûteuses, permettant de stocker l'eau à la surface du sol, voir d'infiltrer l’eau dans le sol.

La structure du corridor écologique proposé dans cet ouvrage repose sur cette réflexion liée à la gestion de l'eau. Le but premier du corridor écologique est de participer localement à l'adaptation de certains quartiers de Montréal, en intégrant la gestion des eaux pluviales, en privilégiant leur retour au milieu naturel dès que cela est possible et en marquant une rupture avec la culture du raccordement systématique au réseau unitaire.

Cela passe par des propositions alternatives pour gérer l'eau de pluie, telles que les noues, les jardins de pluie ou les bassins d'orages. Le projet cherche également à intégrer les citoyens et l’espace privé dans la gestion des pluies. (Programme ''Débranches ta gouttière'', création de ruelles vertes, création de bassins de bio-rétention (jardin de pluie) au sein des grandes institutions pour les rendre autonomes...).Le deuxième objectif est de profiter de cette structure ''fonctionnelle'' pour recréer des espaces de vie dans la ville, notamment des milieux humides et des mares printanières pour la faune et la flore indigène. Enfin, l'un des autres avantages de ce corridor serait de participer à l'amélioration de la santé publique de la ville de Montréal, en améliorant la qualité de l'air et en réduisant les îlots de chaleur urbains.

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La Corporation d’habitation Jeanne-Mance a réalisé de 2010 à 2012 un vaste projet de réfection écologique des stationnements et de densification de la végétation aux Habitations Jeanne-Mance (HLM), grâce à l’initiative et au partenariat établi avec l’équipe de l’Éco-quartier Saint-Jacques, à Montréal, et ce dans le cadre du Plan d’action sur les changements climatiques (PACC) du gouvernement du Québec. Ce projet a créé le premier stationnement écologique avec un bassin de biorétention à Montréal.

C

A B

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LE BASSIN DE BIO-RÉTENTION (JARDIN DE PLUIE)

Aménagement végétalisé en dépression composé d’un substrat favorisant la rétention, la filtration et l’infiltration de l’eau.

• Les conditions du site et les objectifs recherchés conditionnent fortement les coûts de construction. Il est généralement conçu pour des surfaces de petites ou moyennes dimensions (ex. aire de stationnement, captation des eaux de toits, etc). La variété d’aménagements possibles offre l’avantage de pouvoir s’intégrer au tissu urbain.• Les systèmes de bio-rétention sont efficaces pour la recharge de la nappe phréatique, intercepter une grande part des sédiments solides en supension et capter divers polluants fréquemment retrouvés dans les eaux de ruissellement

DéPRESSION VéGéTALISéE (BASSIN SEC)

Surface gazonnée dont les bordures sont en pente douce et qui vise la rétention et l’infiltration des eaux de ruissellement.

• Par sa bonne capacité de rétention, elle est efficace dans la réduction du débit de pointe et elle est particulièrement adaptée pour recueillir les eaux de ruissellement qui s’écoulent vers les points bas d’un périmètre.• Lorsque la superficie le permet, elle peut aussi servir à d’autres usages collectifs (aire de jeu, terrain de soccer, etc.).• L’entretien est généralement similaire à celui d’un espace vert conventionnel.

fOSSé (NOUE)

Ouvrage de transport de l’eau en tranchée offrant une bonne capacité de rétention et d’infiltration.

• Il augmente les surfaces perméables en bordure de routes, dans les aires de stationnement et les développements résidentielsde basse densité.• Cela exige un entretien rigoureux pour maintenir son efficacité (maintien de la pente, nettoyage des ponceaux).

EXEMPLE DE MÉTHODES ALTERNATIVES POUR GÉRER L’EAU DE PLUIE (aussi appelées PGO, Pratique de Gestion Optimale)

D’après le document de la Division de la gestion durable de l’eau de la ville de Montréal, Quelles infrastructures vertes pour la gestion des eaux de ruissellement?, publié en juin 2014.

noue réaLiSée danS Le pôLe juLeS VerneS à aMienSparC joanette danS L’arrondiSSeMent Verdun, MontréaLaménagement de la devanture des maisons (réalisé en 2010)

Vue aérienne du parking après sa réféction

Bassin de biorétention réalisé

C

aB

réFeCtion éCoLogiQue et VerdiSSeMent deS StationneMentS danS La Corporation d’haBitation jeanne-ManCe, en Centre-ViLLe de MontréaL

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parC du trapèze et BaSSin SeC réaLiSé par L’agenCe ter en 2006, à BouLogne-BiLLanCourt

Ce parc est situé au coeur d’un nouvel ilôt d’habitations et de bureaux, à l’emplacement des anciennes usines parisiennes de renaud. Ce parc a été pensé comme un bassin sec qui a pour fonction de récupérer les eaux du quartier lors des fortes pluies pour les renvoyer directement vers la Seine. Les eaux sont amenées depuis les cours interieures des immeubles vers le parc grâce à tout un réseau de noues collectrices.

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noue paySagère intégée danS Le parC CLiChy-BatigonLLeS danS Le 18èMe arrondiSSeMent de pariS

Les eaux de pluies du parc sont récupérées et utilisées pour alimenter les différents bassins et pour arroser les plantes durant les périodes chaudes.

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Fig.36 / LoCaLiSation deS rueLLeS VerteS et deS rueS piétonneS de La ViLLe de MontréaL

rueLLe LaVaL danS Le pLateau-Mont-royaLrue piétonne Sainte Catherine

ruelles vertes

rues piétonnes temporaires et annuelles

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3 / l e d é v e l O p p e M e n t d e s M O d e s a c t i f s d e t r a n s p O r t : q u a l i t é d e l ’ a i r e t s a n t é p u b l i q u e

«La pollution de l’air est désormais le principal risque environnemental pour la santé dans le monde» d’après l’Organisation mondiale de la santé (OMS). Les nouvelles estimations publiées le 25 mars 2014 par l’OMS indiquent que près de 7 millions de personnes sont décédées prématurément en 2012 du fait de la pollution atmosphérique, soit 1/8ème de l’ensemble des décès au niveau mondial.

Le bilan de la qualité de l’air dans les grandes villes réalisé par l’OMS est établi essentiellement à partir des concentrations des particules de moins de 2,5 microns en suspension dans l’air. Ces microparticules sont désignées par l’appellation PM2,5 et provoquent différents types de maladies en s’accumulant dans les poumons. Elles sont généralement libérées dans l’air par la combustion du bois et par les émissions des moteurs au diesel ou à essence. Ces particules provoquent des maladies principalement pulmonaires et respiratoires, dont 40% de cardiopathies ischémiques, 40% d’accidents vasculaires cérébraux, 11% de bronchopneumopathies chroniques obstructives (BPCO), 6% de cancers du poumon, et 3% d’infections aiguës des voies respiratoires inférieures chez l’enfant. (OMS, 2014).

D’après Norman King, épidémiologiste à la Direction de santé publique (DSP), on dénombre sur l’île de Montréal environ 1500 décès prématurés en lien avec la pollution atmosphérique chaque année. «Quand on a un chiffre comme celui-là,

ça devient clairement une préoccupation de santé publique», dit-il au quotidien Le Devoir, ajoutant que la pollution à Montréal est également la cause de près de 6000 cas de bronchite infantile annuellement.

D’après le Service de l’Environnement de la ville de Montréal, la ville connait 53 jours de mauvaise qualité de l’air par an, dont 15 jours de smog. Montréal est la deuxième grande ville canadienne où la pollution atmosphérique est la plus intense, et selon un bilan de l’OMS, elle se classe tout juste derrière l’agglomération industrielle de Sarnia en Ontario.D’après le bilan dressé par l’OMS, le taux de

concentration des microparticules serait en moyenne de 11,2 microgrammes par mètre cube d’air à Montréal, contre 7,9 à Toronto, qui est pourtant la ville la plus peuplée du pays, et 4.9 à Vancouver.

Le lien entre la qualité de l’air et la santé publique est indéniable et dans les villes qui ont connu de forts pics de pollution atmosphérique, il est conseillé aux habitants de porter des masques (Pékin février 2014) ou bien aux personnes âgées ou aux jeunes enfants de ne pas sortir de chez eux (Paris avril 2014).

L’un des leviers pour lutter contre la pollution

Fig.37 / eSpaCe reQuit pour Le tranSport de 60 perSonneS( Sources : Poster of Muenster Planning Office, Germany, Auguste 2001 )

VOITURE BUS VÉLO

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Fig.39 / BandeS raLentiSSanteS et VégétaLiSéeS Sur Le pLateau-Mont-royaL

Fig.38 / part du VéLo danS L’enSeMBLe deS dépLaCeMentS SeLon diFFérenteS ViLLeS

Fig.40 / rue reConVertie en Voie à SenS uniQue entourée de deux piSteS CyCLaBLeS. Métro Laurier, pLateau-Mont-royaL

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atmosphérique en ville est de développer le transport actif (bus, vélos, piétons) afin de limiter le nombre de véhicules qui circulent quotidiennement. En plus de diminuer l’émission de microparticules, le transport actif permet également de limiter les émissions de gaz à effet de serre et donc de réduire l’intensité du changement climatique. De plus, comme l’illustre très bien la fig.37, le transport actif permet de gagner de l’espace dans la ville et de repenser l’espace urbain à l’avantage des piétons, des vélos et de la végétation. De manière générale le transport actif permet d’améliorer le cadre de vie et la durabilité de la ville de Montréal.

Les habitants de Montréal sont en accord avec le développement des transports actifs et ils sont 85% à penser que le réseau de pistes cyclables devrait être développé à Montréal. (Sondage Vélo Québec, 2010). Le vélo fait d’ailleurs partie de l’identité montréalaise puisque Montréal, avec ses 560 km de pistes cyclables, figure désormais en 11e place des villes cyclistes dans le monde, selon le classement des urbanistes danois Copenhagenize Design Company, et elle est la première ville d’Amérique du nord en matière de cyclisme. Une autre preuve de la volonté des montréalais d’utiliser davantage le vélo comme moyen de déplacement est le chiffre de 95 000 vélos pour adulte achetés à Montréal en 2010.

Malgré tout il reste de nombreux efforts à faire puisque la ville compte en moyenne 9 stationnements de vélos pour 1000 habitants, tandis que la ville de Toronto en compte presque le double (14

stationnements / 1000 personnes).

Dans le même esprit de développement pérenne de la ville de Montréal, d’autres ‘‘outils’’ sont déjà utilisés : l’instauration de ruelles vertes qui permettent localement de filtrer et de purifier l’air (tout en diminuant les îlots de chaleur), et la mise en place de rues piétonnes qui encouragent les gens à venir magaziner à pied ou en transports actifs.

Lorsque l’on regarde la répartition de ces aménagements, on observe qu’ils se concentrent principalement dans la partie Est du centre ville. (Voir Fig.36). Le projet de corridor écologique proposé dans ce fascicule se questionne sur la possibilité d’étendre ses initiatives au reste de la ville, notamment dans l’arrondissement de Côte-des-Neiges et entre les deux grands pôles universitaires de l'Université de Montréal (Campus de la Montagne et d’Outremont.).

Nous percevons ce projet de corridor comme un axe premier sur lequel serait concentrés les efforts d’aménagement pour développer le transport actif et le principe de rue piétonne dans la partie Nord-Ouest du Centre-ville. (Arrondissement de Côte-des-Neiges et partie ouest de l'arrondissement d'Outremont).

LE CAS DU PLATEAU-MONT-ROYAL

Le déplacement en vélo dans l’arrondissement du Plateau-Mont-Royal représente 8.6% de l’ensemble des déplacements, contre 2% sur le reste de l’île de Montréal. Près d’un habitant sur

10 de cet arrondissement utilise donc quotidiennement son vélo comme moyen principal de transport et cela laisse imaginer les possibilités d’amélioration concernant le développement de ce mode de transport dans le reste de la ville.

Ce résultat positif est dû aux efforts de la mairie pour encourager le développement du cyclisme. L'arrondissement du Plateau Mont-Royal à mis certaines rues à sens unique et compte réduire à 30 km/heure la limite de vitesse sur les rues locales et à 40 km/h celle sur les artères, pour diminuer le flux des automobiles et protéger davantage les cyclistes. L'arrondissement a également créé de nombreuses pistes cyclables et entend doubler le réseau cyclable actuel en y ajoutant 20 km supplémentaires d’ici 2015.

La mairie du Plateau-Mont-Royal pense aussi à la création de deux ‘‘vélorues’’ sur les rues Mentana et Saint-André, où les cyclistes auraient la priorité sur les véhicules à moteur.Enfin le parti Projet Montréal en place dans l’arrondissement du Plateau Mont-Royal milite pour l’aménagement de «cyclovia» en ville. Une cyclovia correspond à la fermeture d’une grande artère commerciale à la circulation automobile durant une journée par semaine. Ce concept suscite un engouement à Bogota en Colombie, où 70 kilomètres de rue sont transformés en cyclovia tous les dimanches, de 7 h à 14 h. Les commerçants approuvent cette transformation et des dizaines de villes dans le monde ont repris le concept dont Halifax, Winnipeg, Vancouver, Calgary, Hamilton et Ottawa.

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Fig.43 / graVure repréSentant La Vue du ViLLage de MontréaL depuiS Le Mont royaL en 1831 (Sources : Ville de Montréal, Gestion des documents et archives)

Fig.41 / répartition deS terreS agriCoLeS Sur Le territoirre Canadien

Fig.42 / zoneS agriCoLeS de La CMM

terres agricolesterritoire canadien

(Sources : Communauté Métropolitaine de Montréal

(Sources : 6ème édition de l’Atlas du Canada)

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4 / a g r i c u l t u r e e t s é c u r i t é a l i M e n t a i r e d e l a v i l l e d e M O n t r é a l

Les gravures représentant les abords de Montréal au 19ème siècle sont nombreuses à mettre en scène l’harmonie qui existe alors entre les terres cultivées, les espaces naturels, la ville et le fleuve. (Voir Fig.43).Ces documents racontent également la géographie montréalaise, caractérisée par un sol riche, un climat doux, des précipitations régulières et une bonne irrigation des champs grâce aux nombreux ruisseaux. (Voir Fig.11). Cet ensemble de facteurs a permis à l’agriculture de se développer sur l’île de Montréal et à la ville de s’agrandir d’année en année pour devenir la métropole que l’on connaît aujourd’hui.

En réfléchissant à l’échelle de la province québécoise, ces terres sont d’autant plus précieuses qu’elles représentent les principales terres agricoles du territoire. L’avenir alimentaire du Québec est donc lié de la vallée agricole du Saint-Laurent. (Voir Fig.41).

De nos jours, la CMM est constituée à 57% de terres agricoles. Lors d’une conférence présentée par le Secrétariat de la Convention sur la Diversité Biologique (CDB) au 9e Sommet international Écocité, cette commission de l’ONU soulignait l’importance que les villes devaient accordées à l’agriculture urbaine dans une perspective de valorisation de la biodiversité. L’agriculture urbaine, quoique plus humble que la production industrielle en terme de rendement, a également son importance puisqu’en 2013 ce sont 42% des

montréalais qui disaient avoir des pratiques agricoles et ce nombre est en constante augmentation d’année en année.De nos jours l’agglomération de Montréal

compte environ 2000ha de terres agricoles permanentes, soit 4% du territoire, situés en grande majorité dans la partie ouest de l’île de Montréal et sur l’île Bizard. (Voir Fig.42). Ces terres agricoles étant rares à proximité de l’agglomération, elles sont à préserver précieusement. La Politique de Souveraineté Alimentaire du Gouvernement Québécois nous rappelle d’ailleurs l’importance de «préserver notre garde-manger collectif». Selon cette politique,

42% pratiquentl’agricultureurbaine

42%Production suffisantepour partager

63%Cour arrière

8%

23%Compostage

19%Récupération de l’eau de pluie

6 On cultive une moyenne de six sortes de fruits, légumes ou fines herbes.

Jardin communautaire ou collectif12% dans le secteur centre

Sur un toit

34%Balcon43% dans le secteur centre

1%

67% Propriétaires

33% Locataires

80% prétendent que l’agriculture urbaine améliore les rapports entre les gens

Les Montréalais et l’agriculture urbaineL’agriculture urbaine est définie comme la production alimentaire en milieu urbain.

Où cultive-t-on?

25%Échange de semis ou de récoltes

Méthodologie : Sondage téléphonique (30 juillet au 25 août 2013). Données pondérées âge et sexe (recensement 2011). 882 entrevues 360 auprès d’agriculteurs urbains, 522 entrevues auprès de non agriculteurs urbain. Marge d’erreur maximale 19 fois sur 20 de 3,3% sur le pourcentage de Montréalais qui pratique l’agriculture urbaine. À l’intérieur du segment de personnes pratiquant l’agriculture urbaine : 5,2%.

Quelques bonnes pratiques!

4%Facade ou côtéd’un bâtiment

Fig.44 / Sondage téLéphoniQue (30 juiLLet au 25 août 2013) auprèS de 882 MontréaLaiS, 360 agriCuLteurS urBainS, 522 non agriCuLteurS urBain

il s’agirait d’enjeux stratégiques majeurs pour l’avenir du Québec, ainsi qu’un devoir envers les générations futures. Le territoire agricole doit donc être reconnu comme étant une véritable richesse naturelle. « À ce titre, il doit être mis en valeur partout au Québec, que ce soit dans les régions, ou à proximité des grands centres urbains.»

Les avantages de l’agriculture urbaine ne sont plus à démontrer : réduction du transport de la nourriture et des émissions de gaz à effet se serre, accès à des aliments de qualité, lutte contre les déserts alimentaires, aide pour les foyers en situation précaires, etc. L’agriculture de proximité favorise un contact entre les citoyens et la nature et permet aux résidents de l’île de Montréal et des premières couronnes de mieux saisir les réalités agricoles. Encourager ce contact favorise non seulement un bon développement de l’enfant (Limoges, 2009), mais permet aussi à la population d’être davantage sensible à la préservation du paysage agricole.

Globalement, l’agriculture urbaine répond à la fois à des problèmes urbains et à des enjeux d’urbanisation, et elle s’intègre tout à fait dans une démarche de développement durable. À une échelle plus locale, elle a un potentiel certain en ce qui concerne l’assainissement de l’environnement urbain, la récupération des déchets organiques et de l’eau de pluie, l’enrichissement biologique du sol et du sous-sol, la conservation et la mise en valeur des espaces libres, etc. (Reyburn, 2002). A plus large échelle, l’agriculture urbaine permet de recréer un lien entre la ville et

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la campagne, et de marquer une continuité dans l’aménagement du territoire.

Dans le premier Plan Stratégique de Développement Durable de la Communauté Montréalaise, l’agriculture urbaine était spécifiquement ciblée par l’Action 2.15 – ‘‘Stimuler le développement de l’agriculture urbaine à Montréal’’. Cette action est maintenant intégrée dans l’action 15 du Plan 2010-2015 selon différentes orientations, comme par exemple ‘‘Assurer la qualité des milieux de vie résidentiels’’ dont l’objectif est de réduire de 25% le solde migratoire entre l’agglomération de Montréal et les couronnes sud et nord. Pour atteindre cet objectif, l’action 15 propose de «contribuer au verdissement et à la réduction des îlots de chaleur». «Montréal s’engage à adapter les outils règlementaires et les critères d’aménagement de manière à maximiser le verdissement et la lutte aux îlots de chaleur principalement pour les nouveaux projets d’aménagement et de développement qui seraient applicables, par exemple, aux aires de stationnement, aux toits et terrasses, aux nouveaux lotissements, aux domaines public et privé, etc» (p. 43). Elle précise aussi qu’elle souhaite «en lien avec la Stratégie de biodiversité et de verdissement, et en collaboration avec les différentes instances, développer des approches novatrices et des programmes en matière d’agriculture urbaine.»

L’agriculture urbaine participe également à l’action 33 qui encourage la diffusion de «l’information relative à la biodiversité afin de sensibiliser le public et de l’inciter à agir pour sa préservation».Enfin, une autre orientation concerne

la gestion responsable des ressources avec comme objectif l’amélioration de la qualité des eaux de ruissellement qui se déversent dans les cours d’eau. À ce niveau, l’agriculture urbaine répond à l’action 20, en favorisant «le captage, la rétention et l’infiltration des eaux de pluie à la source» (p. 53). Elle permet aussi de «sensibiliser les citoyens à la gestion écologique des eaux de pluie (débranchement de gouttières, utilisation de barils de récupération des eaux de pluie, etc.)». L’agriculture urbaine participe égaement à récupérer les matières recyclables et organiques. Elle le fait selon l’action 23 en «implantant des mesures de récupération et de valorisation» avec l’intégration de l’éventuel circuit de compost.

LA TRANSfORMATION DE L’ALIMENTATION

Toujours dans une perspective de gestion responsable des ressources, nous pouvons remarquer que les habitudes alimentaires des citadins se sont modifiées au fil du temps délaissant de plus en plus les aliments naturels ou non transformés. En effet, de 1938 à 2011, la proportion d’aliments transformés achetés à l’épicerie par les ménages canadiens à augmenté de 136% tandis que leurs achats d’aliments peu ou pas transformés ont diminué de 65% pendant la même période, selon Malek Batal, professeur au département de nutrition de l’UdeM. Ces résultats ont été analysés d’après les données de six sondages nationaux menés par Statistique Canada portant sur la composition du panier d’épicerie des Canadiens. À noter que cette étude ne prend pas en compte

la consommation alimentaire dans les restaurants, fast food et autres, ce qui accentuerait encore le pourcentage de produits transformés consommés. Nous constatons donc que la consommation d’aliments transformés s’est accrue au détriment des aliments naturels. Cette transformation du type d’aliments consommés s’accompagne d’une augmentation du taux de calories ingérées quotidiennement, passant de 1898cal. en 1938 à 2129cal. en 2011. Cette augmentation a eut un impact sur le nombre d’obèses, alors qu’ils ne représentaient que 9.7% de la population en 1938 ils représentent désormais le quart de la population canadienne, soit 25.4% en 2008. En plus d’être un enjeu de développement territorial, un enjeu économique, un enjeu de souveraineté nationale, l’agriculture est également un enjeu de santé publique.

En rapprochant la production agricole des habitants de Montréal, notamment grâce à l’agriculture urbaine ou en favorisant la création de marchés fermiers, il serait possible de sensibiliser les habitants sur leur alimentation et de leur permettre de se nourrir plus sainement et de manière plus équilibrée.

Depuis 10 ans, la ville de Montréal connait une révolution alimentaire et nous assistons à une forte augmentation de la diversité des produits disponibles dans le commerce (naturels, transformés, ou raffinés). Malgré le climat nordique de Montréal, il est possible de trouver des fruits en toutes saisons et même quand il neige abondamment, l’approvisionnement

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59

est constant. Pour permettre cela, les aliments font pour la plupart plusieurs milliers de kilomètres avant de se rendre à notre assiette. Comment être sûr que cette alimentation perdurera dans les années à venir avec l’augmentation du prix des carburants et des matières premières. Dans les 50 ans à venir sera-t-il encore possible d’importer de si loin et constamment autant de marchandises? D’ou l’importance, devant ce flou, de réfléchir à l’approvisionnement local et de maximiser l’agriculture urbaine sous toutes ses formes. Cette dernière pouvant se faire sur diverses surfaces comme par exemple sur les toits, dans les rues, sur les saillis de trottoir, dans les cours intérieures, etc. Ce qui est suggéré ici n’est pas de copier ce qui se fait déjà ailleurs, mais bien d’affirmer l’identité agricole de la CMM. Nous n’avons pas à reculer bien loin dans notre histoire pour réaliser l’importance qu’occupait l’agriculture dans cet archipel.

Depuis le dernier siècle, il n’y a pas eu d’augmentation de la surface agricole au Canada (Voir Fig.45) mais la population n’a cessé de croître, exerçant ainsi une pression toujours plus grande sur les terres agricoles du pays. Il y a donc une nécessité de les protéger afin qu’elles subsistent dans le temps et continuent d’assurer leur fonction alimentaire.

Les questions liées à l‘agricultures et à l’alimentation rejoignent la question de la gestion des déchets. Des villes comme Sherbrooke enfouissent ou incinèrent 190kg de déchets par habitant, lorsque Montréal en enterre 289 kg (sources MDDEFP). Les villes qui enfouissent ou brûlent le moins de déchets sont celles qui font la collecte des déchets de table en vue de les composter et de les valoriser. Il devient impératif de revaloriser ces matières organiques enfouies alors que nos sites d’enfouissement saturent et que la taille de nos poubelles augmente année après année. À titre indicatif, un québécois moyen vivant dans un logement privé produit environ 412 kg de matière résiduelle annuellement, selon Recyc-Québec. De ce total, 44% seraient des matières compostables.

L’élaboration d’un plan de gestion des matières résiduelles, accordant plus d’importance à la production de compost, à la protection des terres arables de l’île et au développement de l’agriculture urbaine représenterait une solution tant pour la santé humaine que pour celle de nos milieux naturels. C’est une évolution complète de notre manière de fonctionner qui nous permettra d’atteindre nos objectifs concernant la création d’aires protégées,

Fig.45 / eVoLution de La SurFaCe agriCoLe Canadienne deS annéeS 1921 aux annéeS 2011

gazon d’une MaiSon priVée ConVertit en potager, CheMin de La Côte-St Catherine, deVant La FaCuLté d’aMénageMent de L’uniVerSité de MontreaL

Superficie totale des fermesnombre de fermes

(Sources : Stat Canada, Recensement de l’agriculture 1921 à 2011)

l’amélioration de notre alimentation et de notre milieu de vie, la durabilité et la pérennité de notre ville montréalaise.

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5 / l e v e r d i s s e M e n t d e l a v i l l e d e M O n t r é a l : O b j e c t i f 2 0 2 5Biodiversité / Santé publique (amélioration de la qualité de l’air et réduction des îlots de chaleur)

Au-delà de l’amélioration de la qualité du paysage, il existe de nombreux avantages à agrandir la canopée de notre ville de Montréal. Un arbre joue le rôle de climatiseur naturel, il est capable d’une très bonne rétention de l’eau, il constitue un support pour la biodiversité, il permet une filtration de l’air en 'capturant' les microparticules... Les arbres jouent également un rôle au niveau éducatif et ont leur importance spirituelle voir affective auprès de certains citadins. Récemment, la banque TD a évalué les retombées économiques de la présence d’un arbre en ville, et selon leur étude, planter un arbre représenterait un gain net de 700$, mesuré en fonction de son coût de remplacement et de son impact sur la qualité de vie des citadins.

Le cardiologue et professeur à l’UdeM, François Reeves, avance même que la présence des arbres en ville entraine une réduction des problèmes cardiaques. Selon lui, la pollution atmosphérique occuperait une place prépondérante parmi les causes des maladies cardiovasculaires. Cette pollution pourrait être responsable de la mort de près de 20 000 Canadiens. Plus près de chez nous, nous comptons chaque année 1500 morts à Montréal en lien direct avec la pollution atmosphérique.

Pour reprendre l’expression de M. Reeves, protéger la biodiversité dans son ensemble, c’est un peu comme protéger une « myriade de protéines médicinales », que

l’on retrouve dans la nature et dont nous n’avons pas encore trouvé l’application. Des solutions à de graves problèmes de santé y sont dissimulées, perdre une espèce végétale pourrait être l’équivalent de perdre des années de recherche en laboratoire.

A Montréal, le patrimoine arboricole public s’élève à 1,2 millions d’arbres, incluant 230 000 arbres de rues dans les arrondissements. Le couvert arborescent total de la ville a été évalué à 19.2% du territoire et celui de l’agglomération, à 9.8%. Nous assistons actuellement à une lente déforestation de la métropole et entre 1998 et 2005, ce sont 18% des boisés qui ont disparus. Sur une plus longue échelle temporelle, le rythme de déforestation de Montréal a été évalué à 7km2/an entre 1965 et 1995, selon le professeur titulaire de géographie, François Cavayas.

Les citoyens de Montréal sont tout de même choyé avec un réseau de 24 grands parcs et plus de 1270 parcs locaux, ainsi que plusieurs jardins collectifs et communautaires. Comme il l’a été présenté précédemment, l’arbre de rue occupe une grande proportion de la végétation urbaine. Cependant, lorsque l'on y regarde de plus près, la diversité spécifique de ces derniers se limite à une dizaine d'espèces , dont l'érable de Norvège, l'érable argenté, l'érable rouge, le frêne de Pennsylvanie, le frêne d’Amérique, le tilleul à petites feuilles, le févier, l'orme de Sibérie et le micocoulier occidental.

L’aspect fonctionnel de ces derniers (petite taille, peu de perte de feuilles, racines en surface, etc.) est souvent privilégié à la rusticité. Il est donc de mise de rectifier le tir et de s’inspirer de notre véritable patrimoine d’espèces indigènes afin de soutenir davantage notre biodiversité à travers nos efforts de verdissement. Dans le défi d’augmenter la canopée de 20% à 25% (soit 2 333 hectares supplémentaires) dans les prochaines années selon le Plan d’Action

Fig.46 / CaMpagne pour FinanCer La pLantation deS 375000 arBreS préVuS d’iCi Le 22 aVriL 2017

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Canopée (PAC), le choix des espèces d'arbre par la ville de Montréal sera crucial. Ce plan prévoit la plantation de 300 000 arbres sur une période de 10 ans sur l’ensemble du territoire de la ville. Le PAC proposé se divise en deux phases, dont la première s’échelonnerait de 2012 à 2017 et permettrait la plantation de 200 000 arbres, alors que la seconde s’échelonnerait de 2018 à 2021 et permettrait la plantation de 100 000 arbres supplémentaires. La période entre 2022 et 2025 permettra d’effectuer des ajustements finaux afin d’atteindre l’objectif. Pour atteindre cette cible l’engagement de tous est essentiel, tant de la part de la ville de Montréal que des villes adjacentes, des propriétaires privés, des institutions et des parcs industriels.

L’extension rapide de la ville a fait apparaitre un nouveau phénomène : celui des îlot de chaleur. (Voir Fig.47).Cela fait allusion à la différence de température entre les milieux urbains et les zones rurales avoisinantes. Selon l’Institut National de la Santé Publique, les températures des centres urbains peuvent être jusqu’à 12oC supérieures à celles observées dans les zones rurales limitrophes. De nombreuses causes sont pointées du doigt quant à cette problématique :- les GES- la perte de couvert végétal- l’imperméabilité des routes et des sols en ville- les propriétés thermiques des matériaux

urbains- la taille des villes et leur configuration- la chaleur anthropique

L’exemple européen du mois d’août 2003 frappe l’imaginaire et horrifie à la fois, la canicule de cette époque ayant causé la mort de plus de 70 000 personnes en l'espace d'un mois. L’impact de toutes ces problématiques pourrait être réduit en accordant une plus grande place au verdissement et au réaménagement de boisés urbains.

D’importantes réflexions s’imposent à l’heure actuelle, d’autant que l’introduction de l'insecte exotique envahissant, l’Agrile du frêne, entraîne de fortes chances de perdre la totalité des frênes d’Amérique représentant environ 15% des arbres urbains. Des projections alarmantes prévoit l’abattage de 3000 à 5000 frênes dès l’été 2015. Toujours par rapport au frêne, une ville américaine a observé 23,5 décès de plus par 100 000 habitants après le passage de l’insecte. En plus des impacts sur la santé, la coupe de la totalité des frênes sur une rue qui en serait constitué en totalité pourrait faire perdre jusqu’à 15% de la valeur des propriétés avoisinantes.

L’importance du verdissement n’est plus à démontrer, et le projet de verdissement du PAC est à la croisée de tous les enjeux soulignés plus haut : la plantation d’arbres permet d’améliorer la biodiversité, joue un rôle de santé publique tel que présenté ci-

Les îlots de chaleur sur le territoire de la CMM* (juin 2005)

0 10

KilomètresSources : - Image Landsat 5, 27 juin 2005- CMM*- Base Nationale de Données Topographiques (BNDT), 2001- GéoBase, 2006 Projection NAD83, UTM18 Réalisation : Julien Leprince, UQÀM 2007*Communauté métropolitaine de Montréal

Réseau routierZone exclueHydrographie

Températures enregistrées (°C)Îlots de chaleur Zones tolérables Zones inférieures à la moyenne

[34.08 - 42]

[33.08 - 34.08[

[32.08 - 33.08[

< 32.08

> 27.08

=< 27.08

> 17

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Les îlots de chaleur sur le territoire de la CMM* (juin 2005)

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KilomètresSources : - Image Landsat 5, 27 juin 2005- CMM*- Base Nationale de Données Topographiques (BNDT), 2001- GéoBase, 2006 Projection NAD83, UTM18 Réalisation : Julien Leprince, UQÀM 2007*Communauté métropolitaine de Montréal

Réseau routierZone exclueHydrographie

Températures enregistrées (°C)Îlots de chaleur Zones tolérables Zones inférieures à la moyenne

[34.08 - 42]

[33.08 - 34.08[

[32.08 - 33.08[

< 32.08

> 27.08

=< 27.08

> 17

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Les îlots de chaleur sur le territoire de la CMM* (juin 2005)

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KilomètresSources : - Image Landsat 5, 27 juin 2005- CMM*- Base Nationale de Données Topographiques (BNDT), 2001- GéoBase, 2006 Projection NAD83, UTM18 Réalisation : Julien Leprince, UQÀM 2007*Communauté métropolitaine de Montréal

Réseau routierZone exclueHydrographie

Températures enregistrées (°C)Îlots de chaleur Zones tolérables Zones inférieures à la moyenne

[34.08 - 42]

[33.08 - 34.08[

[32.08 - 33.08[

< 32.08

> 27.08

=< 27.08

> 17

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haut, diminue la pollution atmosphérique, capte une partie des microparticules et permet de limiter les îlots de chaleur. Le projet de corridor écologique permet de mettre en application du manière ciblée et organisée le PAC proposé par la ville de Montréal, notamment sous la forme de pas japonais (stepping stones).

Fig.47 / répartition deS ÎLotS de ChaLeur danS L’aggLoMération de MontréaL en juin 2005

(Sources : CMM)

34.08°C à 42°C < 32.08°C

< 27.08°C

33.08°C à 34.08°C32.08°C à 33.08°C

> 27.08°C

> 17°C

ÎLotS de ChaLeur teMpératureS toLéraBLeS

teMpératureS inFérieureS à La Moyenne

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Voie Ferrée au niVeau de L’autoroute déCarie

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L’idée d’un Corridor éCoLogiQue à MontréaLiii

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Fig.49 / projet de Ceinture Verte MontréaLaiSe propoSé par nature et aCtion QueBeC

Fig.48 / SyStèMe de parCS réaLiSé à BoSton en 1867 par FrederiCK Law oLMSted

Fig.50 / La Ceinture Verte MétropoLitaine de Londre ‘greenBeLt’, parMiS LeS CeintureS VerteS deS autreS ViLLeS angLaiSeS.

(Sources : Fabos, 2004)

(Sources : Nature ET Action Québec, 2013)

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A / l e c O n c e p t d e c O r r i d O r é c O l O g i q u e

ORIGINE DU cONcEPT DE TRAME VERTE ET DE CORRIDOR ÉCOLOGIQUE

L'idée de mettre en place un maillage vert dans la ville est une idée qui circule depuis plusieurs décennies entre différentes disciplines, notamment celles de l'aménagement du territoire (urbanisme et paysage) et celles de la recherche scientifique (géographie, écologie, sociologie et anthropologie) 1. Cette idée de trame verte a été formulée de différentes manières selon les époques et les contextes culturels dans lesquels elle s'inscrivait, avant de prendre le sens qu'on lui connaît aujourd'hui.

La notion de community route fut développée par Frederick Law Olmsted (1822-1903) qui serait le père de cette vision de maillage vert, avec pour objectif principal la création d'un réseau de parcs publics destinés aux loisirs des citadins. Ce projet porte avant tout des idées sociales, hygiénistes et esthétiques. Dans la seconde moitié du 19ème siècle, Olmsted va commencer à appliquer

1 / O r i g i n e e t d é f i n i t i O n a c t u e l l e d u c O n c e p t d e c O r r i d O r é c O l O g i q u e

ce concept de community route à l'aménagement urbain. Le caractère innovant de ce concept d'aménagement réside dans son ambition d'associer espaces verts et services publics, à travers un réseau de parcs linéaires. Lorsque Olmsted travaille en 1867 sur le développement de la ville de Boston, il doit répondre à une forte demande de water parks le long de la rivière Charles. Il créé alors ce que l'on peut considérer comme le premier maillage vert, via le Boston Park System, renvoyant à la pratique de la promenade urbaine et un metropolitan water supply, pour assurer les fonctions des restauration de la qualité de l'eau et de rétention des eaux pluviales de la ville de Boston. En 1877, les commissaires du projet votent pour appliquer le nom de parkways à ce projet constitué d'une continuité de parcs interconnectés sur sept miles de long et qui entoure la partie nord de la ville. (Voir Fig. 49).

Cette idée fut reprise et développée par Jean-Claude Nicolas Forestier (1861-1930) qui affirma la nécessité de développer des systèmes de parcs en milieu urbain dans l'optique de constituer de "larges réserves et paysages protégés" et des "terrains de loisirs". Nicolas Forestier insiste sur la nécessité de développer des continuités

vertes dans la ville par un réseau d'espaces verts aux qualités diversifiées. Cela doit permettre des trajets agréables et une continuité physique dans les déplacements. Du point de vue urbanistique, ces trames doivent participer à la mise en valeur de la ville, notamment par la révélation de points de vue pittoresques. (Parc Buttes-Chaumont).Dans l'ensemble, entre la fin du 19ème et début du 20ème siècle, le développement de l'idée de ''trame verte'' et de réseau de parcs est marqué par l'influence du courant hygiéniste2.

Les parcs, squares, avenue plantées, espaces ouverts sont alors des outils, des élément du paysage urbain, destinés à favoriser la santé, le confort et le bien-être des populations urbaines.

Avec l'apparition du phénomène de l'étalement urbain au milieu du 20ème siècle, il va devenir nécessaire d'encadrer le développement des villes et de protéger les espaces agricoles et naturels périurbains. C'est à ce moment qu'est développé le concept de ceinture verte. Le 29 juillet 1938, une loi anglaise précurseur est promulguée concernant la Green belt de Londres, dont le but est de restaurer les terres agricoles, les bois et les forêts de manière générique autour de la ville. (Voir Fig. 50).

C'est finalement avec la montée des problématiques environnementales dans les années 1960, que va naître l'idée de la nature en ville. Le terme de corridor

1 / arrif t., Blanc n., Clergeau p. (2011). trame verte urbaine, un rapport nature-urbain entre géographie et écologie. Cybergéo.

2 / Cormier L., Carcaud n. (2009). Les trames vertes : discours et/ou matérialité, quelles réalités?. topia projet de paysage.

Partie inspirée de l’ouvrage Trames vertes urbaines. De la recherche scientifique au projet urbain, publié en 2013 par les professeurs Nathalie Blanc et Philippe Clergeau

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Fig.51 / riCheSSe SpéCiFiQue en papiLLonS danS 29 jardinS priVéS MarSeiLLaiS(d’aprèS Le pLand d’oCCupation deS SoLS -- ViLLe de MarSeiLLe)

Quatre eSpèCeS de papiLLonS parMi LeS pLuS CourantS danS LeS jardinS MarSeiLLaiS :1/ le Brun des pélargonium (Cacyreus marshalli)2/ la piéride de la rave (pieris rapae)3/ la Vanesse des chardons (Vanessa cardui)4/ le Flambé (iphiclides podalirius)

(Sources : Nathalie Blanc et Philippe Clergeau. Trames vertes urbaines. De la recherche scientifique au projet urbain. (2013)

1 2 3 4

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environnemental est utilisé pour la première fois en 1960 dans les travaux de P.Lewis, qui remarque que dans le Wisconsin, les ressources naturelles et culturelles se concentrent le long de ''corridors'', principalement le long de rivières et de zones importantes de drainage.En 1990, Charles Little achève la popularisation du terme et concept de Greenway dans son ouvrage Greenways for America3. Il définit alors une Greenway selon 4 points :1 - Un espace linéaire établi le long d'un couloir naturel (un front de rivière, un cours d'eau, une vallée...) ou sur terre le long d'une voie de chemin de fer, d'un canal, d'une route pittoresque, ou autre parcours...2 - N'importe quelle voie naturelle ou paysagère pour piéton ou bicyclette3 - Une connexion d'espace libre liant parcs, réserves naturelles, éléments culturels ou sites historiques les uns avec les autres et avec les aires peuplées.4 - Localement, des bandes ou parcs linéaires désignés comme des routes paysagères ou greenbelt.

Ce n'est finalement que très récemment que le lien a été fait entre le concept de Greenway et la recherche scientifique en matière de conservation de la biodiversité et d'adaptation au réchauffement climatique.Aujourd'hui la place croissante des trames vertes dans les discours scientifiques invite à considérer ce type d'aménagement comme un véritable paradigme porteur

d'une nouvelle vision de la ville.Des chercheurs ont réussi à faire des trames vertes un outil multifonctionnel, touchant autant à la ville et à l'écologie, qu'aux valeurs des sociétés humaines en général. On peut citer notamment l'ouvrage fondateur de Forman et Godron en 1986 qui donne une base conceptuelle à l'organisation hétérogène des paysages et aux mécanismes à l'œuvre sur les dispersions des espèces. A travers l'étude des interactions entre l'organisation de l'espace et les processus écologiques, la discipline de l'écologie du paysage conjugue deux approches jusqu'alors distinctes : l'approche spatiale de la géographie, et celle, fonctionnelle, de l'écologie. Le constat est simple : la fragmentation des habitats sauvages liée au développement humain, entraîne une forte diminution de la biodiversité. En France la réflexion théorique s'applique aux territoires ruraux4 puis est proposée aux territoires urbains5.

Bien qu'elles trouvent leur origine dans les travaux d'urbanisme, associant aménagement et philosophie, les ''trames vertes'' sont aujourd'hui surtout discutées comme outil de gestion de la biodiversité et d'adaptation des villes aux changements climatiques (augmentation des précipitations et ilôts de chaleur, et qualité de l'air).

LA DÉFINITION ACTUELLE D'UNE TRAME VERTE ET D'UN CORRIDOR ÉCOLOGIQUE

D'un point de vue scientifique, la biodiversité correspond au nombre d'espèces différentes présentent dans un milieu, mais également aux interactions que ces différentes espèces créent entre elles (prédation, symbiose, parasitisme..) et avec leur habitat. L'idée seule d'avoir beaucoup d'espèces végétales ou animales est donc impropre à déterminer une bonne biodiversité.

L'importance des continuités pour assurer les déplacements, les migrations et le maintien des espèces, est un sujet abordé depuis plus de trente ans notamment en écologie de paysage. En zone rurale et naturelle, les travaux des chercheurs ont montré le rôle fondamental de la fragmentation des habitats sur la diminution des populations animales et végétales.

En ville, plus l'espace bâti est éloigné des milieux naturels, plus la biodiversité est faible. Pour illustrer, voici l'exemple de la ville de Marseille où a été réalisé une étude sur la richesse et l'abondance de la faune dans les jardins privatifs. (Voir Fig. 51).Dans les 29 jardins inventoriés, 34 espèces de papillons (795 individus observés au total) ont été recensées. Le premier constat est la diminution du nombre d'espèces de papillons dans les jardins du centre-ville, en comparaison avec le nombre plus important d'espèces dans les jardins en périphérie de la ville. On observe également que seules les espèces à large répartition arrivent à survivre en centre-ville, tandis que les espèces méditerranéennes en sont

3 / Fabos j., ahern j. (1995). greenways-the beginning of an international movement. edition elsevier, amsterdam.

4 / Burel F., Baudry j., ecologie du paysage. Concepts, méthodes et applications. ed tec & doc., paris. 1999.

5 / Clergeau p., une écologie du paysage urbain, ed. apogée, paris 2007.

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incapables. Ces espèces méditerranéennes commencent à réapparaitre dans les jardins lorsque l'on s'éloigne du centre-ville et que l'on se rapproche des milieux naturels périurbains.

Il a également été démontré récemment que la présence de corridors écologiques en ville permet aux populations animales et végétales de se rétablir dans le milieu urbain. Une étude montre qu’en comparant des jardins connectés à un corridor menant

à un boisement et des jardins isolés, on observe un effet positif du corridor sur la biodiversité des jardins pavillonnaires. Les assemblages d'espèces rencontrées dans les jardins connectés au corridor sont proches de ceux du corridor et du boisement, alors qu'ils en diffèrent nettement dans le cas des jardins isolés. L'effet d'un corridor écologique est plus visible pour les espèces forestières et les espèces incapables de se déplacer en volant. Lorsque l'on regarde le cas de petits

mammifères comme les musaraignes, qui sont très sensibles à la fragmentation des milieu, les jardins isolés étant quasiment vides de ces espèces animales. Ce genre d'études permettent de démontrer le rôle positif que jouent les corridors écologiques en milieu urbain. (Voir Fig. 52).

Plus largement, les corridors écologiques font partie d'un système de trame verte qui s'organise en une matrice, des noyaux primaires, des noyaux secondaires et des corridors écologiques. (Voir Fig. 53). Les noyaux primaires et secondaires constituent les zones d'habitat de la faune et de la flore. Les noyaux primaires sont des espaces existants, de plusieurs hectares et où il a été observé une biodiversité importante. Ce peut-être des bois suburbains, des zones humides, des espaces de prairie ou bien certains parcs urbains à gestion écologique. Les noyaux secondaires sont également des zones d'habitats et de reproduction pour la faune, mais ils sont plus petits et ils permettent de faire le relais entre les noyaux primaires. Les corridors écologiques constituent les voies de déplacement pour la faune et la flore entre les noyaux de biodiversité primaires et secondaires. La matrice environnant les noyaux et les corridors, souvent rapportée à l'espace bâti, est le quatrième élément d'une trame verte définit par l'écologie du paysage. Cette matrice est peu ou pas utilisable par les espèces dans leur cycle de vie, mais elle peut-être traversée selon les ''rugosités'' des occupations des sols.

Cette notion de trame verte est utilisée concernant les milieux urbains, mais elle s'emploie également à l'échelle du grand

Fig.52 / aBondanCe en MuSaraigneS (Sorex et CroCidura) danS LeS diFFérentS CoMpartiMentS deS SyStèMeS de diSpertion : noyau priMaire(SourCe), Corridor, jardinS ConnéCtéS au Corridor (jC) et jardinS déConnéCtéS (jd)

(Sources : Nathalie Blanc et Philippe Clergeau. Trames vertes urbaines. De la recherche scientifique au projet urbain. (2013)

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Fig.53 / SChéMa théoriQue d’une traMe Verte aVeC SeS noyaux de BiodiVerSité et SeS CorridorS éCoLogiQueS, repoSant Sur une ripiCyLVe et un Quartier de jardinS à geStion éCoLogiQue

(Sources : Nathalie Blanc et Philippe Clergeau. Trames vertes urbaines. De la recherche scientifique au projet urbain. (2013)

territoire dès que cela est possible. On peut citer notamment l'exemple du Réseau Ecologique Paneuropéen (REP) ou du corridor kasigau au Kenya. Ces tentati ves pour reconnecter des noyaux primaires de biodiversité correspondent à redonner la possibilité aux espèces de migrer et de se déplacer. Cela est d'autant plus important qu'avec le réchauff ement climati que, l'ensembles des espèces animales et végétales vont progressivement se déplacer et modifi er leur territoire pour s'adapter aux changements de température et de précipitati ons. Les empêcher de se déplacer contribue à leur exti ncti on. concernant le milieu urbain, les trames vertes jouent un rôle important par rapport à la biodiversité, mais elles permett ent également de répondre aux diff érents enjeux soulevés dans le chapitre précédent.Dernièrement il a été défi ni la noti on de service écologique, ou service écosystémique, qui se rapporte aux services rendus par la nature et dont l'Homme bénéfi cie. Le travail mené par plusieurs centaines de chercheurs (Millenium ecosystem assessment, 2005) menti onne essenti ellement des services de producti on (alimentati on, bois de chauff age ou de constructi on, gaz et pétrole...), de régulati on (auto-épurati on de l'eau, améliorati on de la qualité de l'air...), et des services culturels (bien-être, vie communautaire, éducati on, loisirs..).

A priori, la mise en place d'un maillage vert en milieu urbain permett rait notamment de :• Maintenir une biodiversité ordinaire jusqu'au cœur de la ville (et permett rait par

exemple de garanti r la survie des espèces vivant sur le Mont-Royal).• Servir de support pour les transports acti fs (bus, vélos, piétons) jusque dans le périurbain (liaison ville-campagne).• Améliorer la santé publique (améliorati on de la qualité de l'air par stockage des microparti cules).• Réguler certains problèmes environnementaux : limitati on de l'imperméabilisati on des sols pour les eaux de pluies, fi xati on du parti culaire

atmosphérique, stockage du CO2 et diminuti on des émissions de gaz a eff et de serre, diminuti on des ilôts de chaleur...• Améliorer le cadre de vie, en augmentant les espaces de récréati on, de loisir et d'éducati on, en rapprochant la nature à proximité des citadins et en favorisant des espaces de vie communautaire.• Parti ciper au développement de certains quarti ers actuellement délaissés, car la végétati on en ville joue également comme un élément de requalifi cati on urbaine et de

Noyau Primaire d’habitat et de biodiversité (NP)

Noyau Secondaire d’habitat

Périurbain rural

Suburbain

Centre-ville

Corridor écologique

(NP)

(NP)

Quartier de jardins écologiques

Ripisylve du Fleuve

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1Le projet poLitiQue- Quels enjeux et services?- Quel projet urbain?- Quel financement?

La ViLLe

2Le diagnoStiC aux diFFerenteS eCheLLeS- Quelles données?- Quel contexte?- Quels acteurs?

LeS parCS et CorridorS

3Le Choix d’un SCenario- Quelles possibilités?- Quel scénario?- Quelles phases de programmation?

diFFérentS SCénarioS de traMe Verte

4La MiSe en Chantier- Quel budget/foncier?- Quel parcellaire?- Quelle valorisation ou usage?

LeS diFFérentS eSpaCeS puBLiCS/priVéS

5La geStion danS Le teMpS et danS L’eSpaCe - Quelle cohérence à long terme?- Quelle gestion écologique?

LeS phaSeS de SuCCèdent

revalorisation du foncier.

Les trames vertes constituent un outil d'aménagement du territoire qui est déjà partiellement à l'œuvre dans les grandes couronnes des métropoles, où les ceintures vertes assurent la protection de la nature et des espaces ruraux et luttent contre le mitage ou la périurbanisation.

L'aménagement des trames vertes pourrait répondre au souci des collectivité territoriales d'une meilleure intégration de la ville dans son environnement, c'est à dire d'une articulation du local au régional, du local au global, en mettant en relief les aspects de solidarité et de continuité tant matériels que symboliques.

COMMENT APPLIQUER LE CONCEPT DE TRAME VERTE ET DE cORRIDORS ÉCOLOGIQUES

Chaque ville est inscrite dans un paysage avec des potentialités écologiques plus ou moins fortes. Une trame verte est un atout pour le territoire et devient un outil pour répondre aux besoins existants et futurs. Pour que toutes les instances décisionnelles adhèrent au projet, il faudra définir une ligne politique forte. Le projet sera l'occasion de réfléchir à la création d'une nouvelle forme urbaine, et aboutira à un guide à la construction d'un maillage vert sur le long terme.• Conseil 1 : Un projet à concevoir à

l'échelle locale et à l'échelle territorialeLa mise en pace d'une trame verte urbaine nécessite deux niveaux d'action :- un niveau local, qui va requérir des gestions écologiques (zéro pesticides, végétaux locaux, intrants limités...) à l'échelle du site (jardins privés, parcs publics, bords de routes, friches...) - un niveau global (quartier, ville, agglomération..) qui va induire une planification intégrant la distribution des grands noyaux de biodiversité, des sites relais (noyaux secondaires) et des corridors écologiques. Une trame verte et les services écologiques fournis par ce type d'aménagement fonctionnent d'autant mieux que les citadins auront pris conscience de l'intérêt d'une évolution de leur environnement proche, et qu'ils participeront activement à sa conservation.

• Conseil 2 : Déterminer l'emprise et les éléments constitutifs du corridor écologique.Les travaux réalisés dernièrement par l'équipe de Philippe Clergeau (Muséum, Paris) ont confirmé l'intérêt des espaces publics comme les friches, ainsi que le rôle potentiel des pieds d'arbres dans la constitution de corridors écologiques. Les résultats de recherche complémentaires concernant les espaces privés, notamment les grands jardins d'entreprise et les bâtiments végétalisés en ville dense, vont également dans le sens d'un intérêt potentiel pour la biodiversité.Pour situer les réservoirs de biodiversité ou connaitre les lieux de vie actuels de la faune et de la flore, on s'appuiera sur les rapports et les atlas officiels. De nombreux travaux

Fig.54 / LeS 5 étapeS de MiSe en oeuVre d’une traMe Verte

(Sources : Nathalie Blanc et Philippe Clergeau. Trames vertes urbaines. De la recherche scientifique au projet urbain. (2013)

2 / d e l a t h é O r i e à l a p r a t i q u e

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ont par exemple été publiés concernant la biodiversité Mont Royal. Les habitants peuvent également parti ciper à l'identi fi cati on des espaces sources, par l'intermédiaire des associati ons de protecti on de l'environnement (science parti cipati ve, site internet de veille pour voir l'évoluti on des populati on de papillons dans les jardins, consti tuti on d'un herbier collecti f via internet, tel que le fameux site 'Sauvages de ma rue''...) ou d'événements communautaires (Blitz citadin).

• Conseil 3 : Défi nir les caractéristi ques des trames vertes- Noyau primaire de biodiversité : les réserves de biodiversité sont de grands espaces à caractère naturel, dans lesquels on observe une biodiversité intéressante. Le Mont Royal ou le Bois de Liesse sont des noyaux primaires de biodiversité.- Noyau secondaire de biodiversité : La surface des noyaux secondaires conditi onne le nombre d'espèces présentent dans l'ensemble de la trame verte. Plus la surface est importante et d'un seul tenant, plus les eff ets de bordures sont minimisés et plus un nombre d'espèces important va venir s'y installer. Un espace à caractère naturel (parc, bois, friche...) peut toujours avoir un rôle d'habitat au moins pour les toutes peti tes espèces, mais il n'aura un rôle écologique signifi cati f qu'à parti r de 5000 mètres carrés. Par ailleurs, il peut faire offi ce de noyau secondaire à parti r d'1 hectare.- Corridor écologique : Les résultats des diff érentes études actuelles ont confi rmé l'intérêt des trames vertes en ville, mais ils ont également montré leurs limites. Pour être foncti onnel, un corridor écologique ne

doit idéalement pas dépasser les 200m de long entre deux noyaux secondaires, ce qui correspond à la distance de déplacement maximale des peti tes espèces animales (hors espèces volantes). Si le corridor est plus long, on rentre alors dans la considérati on d'un corridor habitat, c'est-à-dire un espace suffi samment vaste pour

que les espèces puissent s'y reproduire.La défi niti on de la largeur minimale effi cace d'un corridor écologique est encore diffi cile à fournir. Elle dépend bien évidement des espèces considérées (plus ou moins mobiles) mais plus généralement de sa qualité. Plus on est proche dans le corridor, d’un noyau primaire ou secondaire , plus il

La richesse et la diversité des peuplements d’oiseaux sont étroitement fonction de la diversité de structure de la végétation. Les oiseaux réagissent de la même façon à ce paramètre, que la formation soit spontanée ou artificielle. plus le paysage forestier est varié, plus la communauté contient des espèces rares et exigeantes dans le choix de leur habitat.

Même si à priori les oiseaux sont libres de se déplacer, ils sont en fait dépendants des proies et des aliments qu’ils trouvent sur un territoire et ils se déplacent en fonctions d’elles. ainsi, selon qu’il s’agit de rapaces (Faucon pèlerin ou epervier de Cooper), ou d’oiseaux insectivores (hirondelle rustique, grimpereau brun, pic maculé), les espèces se retrouverons davantage au niveau du sol, de la strate arbustive ou au niveau de la cime des grands arbres. Multiplier les strates végétales permets donc d’accueillir davantage d’espèces animales différentes.

Fig.55 / SChéMa repréSentant LeS diFFérenteS StrateS d’un BoiSeMent FonCtionneL

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y aura d'espèces. Plus un corridor est court et large, plus il permettra à un bon nombre d'entres elles de circuler entre deux noyaux de biodiversité.- Lors de la restauration ou de la création d'une trame verte, il est important de favoriser la diversité des strates (muscinales, herbacée, arbustives, arborées) qui permet de maximiser le nombre d'espèces végétales et animales vivant sur cet espace. (Voir Fig.55). Les types de végétaux à privilégier sont avant tout les végétaux indigènes. Si l'objectif est essentiellement écologique, on s'inspirera des habitats naturels. Par exemple, une forêt fonctionnelle est composée de 4 à 7 strates différentes qu'il faudra recréer en ville pour la présence d'un maximum d'espèces : la strate arborée avec ses arbres de hautes tiges ou avec ses petits arbres de lisières, une strate arborescente avec des arbustes, une strate herbacée avec des graminées et une strate muscinale avec ses mousses, lierres au sol et tapis de feuilles mortes. Dans l'ensemble des noyaux primaires et secondaires, il est important de toujours penser à un espace de tranquillité lié à une végétation dense et impénétrable, où la vie des espèces animales et végétales n'est pas

dérangée par l'Homme• Conseil 4 : La gestion dans le temps et dans l'espace- Communiquer le projet par des aménagements éphémères (comme par exemple de la peinture au sol), la production de cartes de ballades (il faut que la trame soit une réalité dans les esprits), la création d'un logo pour le corridor, la mise en place d'actions pédagogiques et participatives lors de certaines phases du chantier (restauration de zones humides, plantation en pied d'arbres), la publication de communiqués de presse, la labellisation de sites (Ecojardin, Victoires du paysage...), l'organisation d'événements avec les écoles, les jardiniers, les associations de quartier...- Appliquer un mode de gestion écologique sur l'ensemble de la trame, dans les parties privées et publiques, permettra d'avoir une influence directe sur la biodiversité. Cela peut prendre la forme d'un ''guide pratique'' et de recommandations techniques : plans de gestion, chartes, référentiels... A l'échelle de la ville il peut s'agir d'un plan de gestion différenciée des parcs et des pieds d'arbres. Dans les lotissements ou des copropriétés, des préconisations de gestion peuvent être intégrées aux règlements.

Fig.56 / Corridor éCoLogiQue en «paS japonaiS»?

Succession de pieds d’arbres d’alignement représentant une forme de corridor écologique potentiel pour certaines espèces

Fig.57 / exeMpLe d’un Corridor éCoLogiQue urBain intégrant diFFérenteS StruCtureS

(Sources : Nathalie Blanc et Philippe Clergeau. Trames vertes urbaines. De la recherche scientifique au projet urbain. (2013)

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RéféRENcES DE PROjETS DE TRAME VERTES

Il existe actuellement plusieurs projets qui s’inscrivent dans une dynamiques de trame verte. On peut citer par exemple la volonté de certaines villes comme bruxelles de mettre en place de grandes promenades urbaines qui relient les parcs et jouent également le rôle de corridor écologique.

De manière plus ponctuelle, il existe des projets immobiliers qui peuvent participer à la création d’une trame verte. On peut penser par exemple à différents quartiers durables tel que Bedzed dans la banlieue de Londres, Vauban à Fribourg-en-Brisgau ou bien de Vesterbo à Copenhague qui respectent un certains cahier des cherge environnemental et où les citadins y gèrent écologiquement leur jardins privés.

A Montréal, un quartier de ce type est en cours de développement, baptisé Petite Rivière. Il s’agit d’un projet de

proMenade Verte autour de La ViLLe de BruxeLLeS

projet petite riVière , arrondiSSeMent LaChine

CaMpuS huBert reeVeS, arrondiSSeMent St-Laurent

réaménagement et de revitalisation d’un site urbain actuellement utilisé comme terrain de golf. Situé dans l’arrondissement Lachine de Montréal, le quartier à usage mixte projeté devrait comprendre environ 1 500 logements, ainsi qu’un éventail de locaux commerciaux au rez-de-chaussée. La forme bâtie du projet est conçue pour protéger les arbres et les corridors fauniques, dont un ruisseau, qui agrémentent les lieux à l’heure actuelle. Le plan vise à restaurer et à améliorer ces éléments naturels et à ajouter des arbres et des habitats. La superficie bâtie devrait occuper moins de la moitié du site, ce qui laisse la possibilité de réserver un vaste espace vert public, y compris des jardins potagers communautaires destinés aux occupants et à l’ensemble des citoyens. Le traitement de l’eau se fera sur place à l’aide de systèmes d’épuration naturels.

Il existe également de nouvelles manières de concevoir des zones industrielles et l’Éco-campus Hubert Reeves en est un bel exemple. Ce projet développeé par Technoparc Montréal dans l’arrondissement de Saint-Laurent a pour objectif la création d’un centre de recherche et développement consacré aux technologies propres et au développement durable. Le projet a été concu de façon à maintenir et de favoriser la biodiversité sur 10 ha de milieux naturels qui seront protégés et/ou restaurés. Cinq milieux humides sont situés sur la propriété, dont trois d’entre eux qui ont une vraie valeur en terme de biodiversité. Aux abords d’un futur parc régional, ce territoire se situe dans l’un des dix écoterritoires de l’île de Montréal : le corridor écoforestier de la coulée verte du ruisseau Bertrand.

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FIG.58 / RÉSEAU IDÉAL DE CORRIDORS ÉCOLOGIQUES : VERS UNE TRAME VERTE À MONTRÉAL

Ecoterritoire Limites de la CMM Périmètre d’étude pour le développement d’un corridor écologique

Ecoterritoire de la coulée verte du ruisseau Bertrand

Ecoterritoire des sommets et des flancs du Mont-Royal

20 km

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B / V e r s u n p r o j e t d e c o r r i d o r é c o l o g i q u e à m o n t r é a l

L’idée de corridor écologique est encore à l’état de concept et l’on trouve peu ou pas d’exemples de villes ayant déjà mis en œuvre ce type d’aménagement. Montréal a le potentiel pour recevoir et concrétiser un projet semblable, car cette ville d’envergure internationale présente un tissu urbain aéré et évolutif qui offre l’espace nécessaire au développement d’une telle idée.

Montréal présente également un visage unique grâce à la présence de la colline du mont Royal au centre de la ville. Ce lieu n’est pas considéré comme un simple espace vert artificialisé mais bien comme un véritable espace de nature apprivoisée. Le nom de ‘‘montagne’’ pour désigner le mont Royal exprime la différence ressentie par les habitants entre cet espace et le reste des parcs qui composent la ville. Ce terme évoque le relief, la roche, le cheminement, la faune et la flore sauvage... et contribue à construire un imaginaire collectif autour de ce lieu.

Comme le montrent les cartes p.24 et p.25, le Mont-Royal a été progressivement isolé des autres espaces naturels de l'île et cet isolement rend fragile et incertaine la survie des espèces animales et végétales qui y vivent. Certaines espèces comme le Renard roux ont d’ors et déjà disparues de la colline montérégienne, tandis que

la survie de beaucoup d'autres est en suspend. Certaines espèces ne peuvent vivre qu’à un endoit du mont Royal et elles sont donc entièrement dépendantes de la pérennité de cet espace particulier, tel que le milieu humide du flanc Sud-est ou les mares printanières du versant Nord-ouest.

Même si ces disparitions n'affectent absolument pas nos vies respectives, on peut tout de même se demander quelle est la destinée du mont Royal. Cet emblème de Montréal conservera-t-il son aura et la richesse de sa diversité biologique, ou bien deviendra-t-il une coquille vide ‘‘simplement fonctionnelle’’ et semblable aux autres espaces verts de la ville.

Si la faune et la flore sont importantes aux yeux des montréalais, il est alors nécessaire d’agir pour relier le mont Royal aux espaces naturels alentours et recréer des continuités biologiques entre ces espaces. Tel est le premier objectif du corridor écologique proposé sous le nom du Projet Darlington : protéger et pérenniser le vivant qui habite le mont Royal.

La deuxième raison qui justifie ce projet de corridor écologique est qu'il apporte des réponces aux multiples enjeux auxquels fait face la ville de Montréal, soulignés dans le chapitre précédent : gestion des eaux

pluviales, ilôts de chaleurs, qualité de l'air, transport actif, santé publique, adaptation au changement climatique, agriculture urbaine.

A terme, nous pourrions imaginer la ville de Montréal sous la forme d'un réseau de corridors écologiques, qui permettrait de recréer un équilibre entre le milieu naturel de l'île et le développement urbain. Ce maillage permettrait à fois aux espèces animales et végétales de continuer à vivre, tout en procurant à la ville un certain nombre de services écologiques. (Voir Fig.58 ).

Cette réflexion est déjà amorcée à Montréal, avec notamment le réseau vert de 1992 et l’idée de ceinture verte proposée par l’association Nature et Action. (Voir Fig.49). De manière plus ponctuelle, la politique des écoterritoires de la ville de Montréal vise à protéger et restaurer des milieux naturels stratégiques à plusieurs endroits de l’île. (Voir Fig.29 ).Le projet de corridor écologique s’inscrit dans la continuité de ces projets puisqu’il va chercher à relier deux écoterritoires déjà mis en place par la ville de Montréal : la coulée verte du ruisseau Bertrand et les sommets et les flancs du Mont-Royal. (voir Fig.58).

1 / p r e s e n t a t i o n d u p r o j e t

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futur campus outremontactuellement le récéptacle des eaux de pluie en provenancne de l’arrondissement outremont

voie de chemin de fer

université de montréal

projet du triangle : réhabilitaion d’une ancienne zone industrielle

ancien hippodrome de montréal

Zone industrielle de l’arrondissement Saint-laurent

Boulevard décarie

ecoterritoire des sommets et des flancs du mont-royal

fIG.59 / pérImÈtre d’étude pour la mISe en place d’une trame verte danS le centre-vIlle de montréal entre le mont-royal et l’ancIen hIppodrome

500 m

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Pour concevoir un corridor écologique qui relierait les écoterritoires du Mont-Royal et du ruisseau Bertrand, nous avons décidé de séquencer le travail en deux étapes : un premier segment en centre-ville depuis le Mont Royal jusqu’à l’ancien hippodrome, puis un deuxième segment du centre-ville à la périphérie de l’île de Montréal, depuis l’ancien hippodrome jusqu’à l’écoterritoire du ruisseau Bertrand.

Pour commencer le projet, nous nous sommes concentrés sur le premier segment entre le mont Royal et l’ancien hippodrome. (Voir Fig.59).

Le début du travail a été de déterminer le périmètre d’étude et de commencer à rassembler différents informations pour comprendre le fonctionnement de cette partie du territoire montréalais : axes routiers, limites administratives, population, histoire et évolution urbaine...

Il apparait que l’on se trouve à la limite entre les villes de Hampstead, Mont-Royal, Côte-Saint-Luc et plusieurs arrondissements de la ville de Montréal : Outremont, Côte-des-Neiges/Notre-Dame-de-Grâce, Saint-Laurent, Rosemont/La Petite-Patrie, Le Plateau-Mont-Royal, Villeray/Saint-Michel/Parc-Extension. (Voir Fig. 60).

Cette partie de la ville est traversée par deux grands axes routiers : la route transcanadienne et le boulevard Décarie.

2 / d é t e r m i n e r l e p é r i m è t r e d ’ é t u d e

Huit autres axes majeurs permettent de desservir le quartier localement : la rue Jean Talon Ouest, les avenues Davaar, Eachran, Parc et Van Horne, ainsi que les chemins Queen Mary, Côte-Sainte-Catherine et Côte-des-Neiges. (Voir Fig.61).

Deux réseaux de voies ferrées viennent également traverser ce périmètre.La voie ferrée de l’entreprise privée Canadien Pacifique, permet le transport de marchandises notamment depuis le port de Montréal. Au niveau urbanistique, elle vient souligner la limite entre les différentes villes et arrondissements. La ville de Montréal a d’ailleurs fait plusieurs demandes pour la création de passages à niveau, que l’entreprise ferroviaire a jusqu’ici refusé. Entre les avenues Van Horne et Beaumont, se trouve un triangle de manœuvre ferroviaire du Canadien Pacifique, formé par les voies de chemin de fer allant vers l’ancienne gare de triage Outremont et les anciennes gares de Jean-Talon et du Mile-End. Cet espace délaissé depuis plusieurs années devrait être reconvertit sous peu pour accueillir le futur Campus Outremont de l’Université de Montréal. Dans la partie Ouest du périmètre d’étude, l’ancien hippodrome se trouve au niveau d’une gare de triage ferroviaire du Canadian Pacifique qui permet notamment le fonctionnement de la vaste zone industrielle de l’arrondissement de Saint-Laurent. Cette zone industrielle qui se prolonge le long de la voie ferrée, connait actuellement une activité ralentie, certains

bâtiments ayant été délaissés en raison de la délocalisation des entreprises en Asie ou en Amérique latine.Le Canadien National qui relie Québec à Vancouver est un deuxième réseau de chemin de fer appartenant au gouvernement fédéral. Sur le périmètre d’étude, ce réseau est en partie sous-terrain lors de son passage sous le mont Royal. A sa construction, ce projet avait entraîné un fort développement immobilier à l’origine de la création de Ville Mont-Royal. (Voir Fig.62).

Ce territoire peut-être considéré comme appartenant au centre-ville de Montréal par sa proximité avec le mont Royal et grâce au réseau de métro qui le relie rapidement au centre économique, universitaire et culturel des arrondissements d’Outremont, de Ville-Marie et du Plateau.

A part exception, ce quartier est principalement composé de zones résidentielles et il existe peu d’espaces publics et relativement peu d’activités culturelles en comparaison avec l’Est et le Sud du centre-ville. La vie de quartier se concentre principalement autour des deux rues commerçantes du chemin de Côte des-Neiges et de l’avenue Victoria où l’on retrouve des boutiques, des épiceries, des bibliothèques, des restaurants... (Voir Fig.63). Cette partie du territoire est également riche de nombreux parcs en plus de la présence du mont Royal. (Voir Fig.64).

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fIG.60 / lImIteS admInIStratIveS fIG.61 / prIncIpaux axeS routIerS fIG.62 / réSeaux de voIeS ferréeS

autoroutesarrondissements de la ville de montréal

voies ferrées du canadian pacifique

voies ferrées du canadian national

voies ferrées du métro

Stations de métro

axes routiers majeurs

autres villes de l’agglomération montréalaise

500 m

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fIG.63 / occupatIon du Sol fIG.64 / eSpaceS vertS fIG.65 / GrandeS InStItutIonS

Zones industrielles

parcs et squares publics Grandes institutions publiques et privéees du quartier(université de montréal, collège Jean-de-Brébeuf, chu Ste-Justine, Institut de réadaptation Gingras-lindsay-de-montréal, hec montréal, école félix-leclerc

ecoterritoire des sommets et des flancs du mont royal

Zones résidentielles

500 m

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Ancien hippodrome et gare de triage : Réservoir de biodiversité à renforcer

Futur campus de l’UdM : Réservoir de

biodiversité à créer

Le Mont Royal :Réservoir de

biodiversité existant

Voie de chemin de fer : Corridor écologique à renforcer

Projet de corridor écologique et vivrier

Recréer un maillage d’espaces naturels -- Repenser localement une gestion durable des eaux pluviales -- Restaurer la canopée et ainsi améliorer la qualité de l’air et réduire les îlots de chaleur -- Créer une promenade publique et développer les modes de circulation douce -- Intégrer davantage la pratique de l’agriculture urbaine dans les plans d’urbanisme

SCHÉMA DE FONCTIONNEMENT DU CORRIDOR ÉCOLOGIQUE ET VIVRIER

ECHELLE :800 m

fIG.66 / Schéma de fonctIonnement du corrIdor écoloGIque

Page 81: 2/ Projet Darlington

81SolutIon 1 : paSSer par leS ZoneS oÙ véGétatIon

eSt la pluS denSeSolutIon 2 : paSSer par le réSeau exIStant de

parcS puBlIcSSolutIon 3 : paSSer par l’avenue darlInGton

3 / d é t e r m i n e r l ’ e m p r i s e d u p r o j e t

SolutIon 3 : paSSer par l’avenue darlInGton

C’est fi nalement cett e soluti on qui a été retenue, pour cinq raisons principales :

- le paysage, avec le pavillon Roger Gaudry qui est un repère visuel marquant tout le long de l’avenue Darlington.- la simplicité du parcours, qui permet une meilleure lisibilité du projet.- le potenti el du quarti er entourant l’avenue Darlington, qui est peu dense et en cours de transformati on.- la présence de l’ancien ruisseau de Darlington qui coule toujours sous la chaussée et qui a donné sa forme à la rue. Sa présence indique que les eaux du quarti er ruissellent naturellement vers l’avenue Darlington.- les nombreuses insti tuti ons et les parcs publics rassemblés autour de cett e avenue et qui sont des atouts à valoriser.

500 m 500 m500 m

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emplacement actuel de l’université de montréal

fIG.68 / parcelleS aGrIcoleS et vue du mont royal depuIS le chemIn de cote-deS-neIGeS

fIG.67 / carte deS alentourS de la vIlle de montréal, verS leS annéeS 1870

(Sources : William Notman, 1859)

(Sources : d’après la carte réalisée entre 1868 et 1871 par Sir William Francis Drummond Jervois, officier et ingénieur militaire britannique)

1/ les boisements de l’île de montréal2/ les vergers3/ l’hydrographie de l’île de montréal

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L’AVENUE DARLiNGTON AU PASSé

1859, chemIn de la côte-deS-neIGeS

L’avenue Darlington appartient à l’arrondissement Côte-des-Neiges/Notre-Dame-de-Grâce, qui était réputé pour ces villages de tanneurs. On recense effectivement plus de 50 tanneries en 1831 aux alentours du village de Côte-des-Neiges. Mais les tanneries n’étaient établies que sur la devanture des lots, en bordure des ruisseaux. Les terres à l’arrière étaient cultivées par des fermiers, des maraîchers ou des jardiniers et ce territoire constituait en fait un vaste espace agricole. La majorité des vergers de l’île de Montréal étaient d’ailleurs situés à cet emplacement, comme l’indique la carte de Jervois. Les vergers y produisaient en abondance des pommes, des poires, des prunes, des cerises, des fraises, des framboises et des groseilles qui étaient vendus sur les marchés de Montréal ou même exportés. Côte-des-Neiges fut longtemps célèbre pour ses pommiers et nombreux furent les voyageurs qui en firent mention...

En 1891, dans la ville de Notre-Dame-des-Neiges, on compte 34 cultivateurs et quinze jardiniers dont la famille McKenna, venue à la Côte-des-Neiges en 1850, qui développe la culture des fleurs à grande échelle, en parallèle de la culture des fruits et légumes. En 1894, Camille Legaré lève ses premières serres dans le bas de la côte où se trouve aujourd’hui la Plaza Côte-des-Neiges. Aidé de ses fils, il deviendra un des plus grands

producteurs de primeurs maraîchers avec les Deguire, les Roy et les Cardinal. Les serres des Legaré et des Cardinal disparaîtront au début des années cinquante.

Par cette caractéristique agricole et son rôle dans l’approvisionnement de la ville de Montréal, l’urbanisation de cet arrondissement va se faire relativement tard. Ce n’est que dans les années 1970 que ce territoire commence à prendre le visage qu’on lui connait aujourd’hui.

La carte de Jervois nous apporte une autre information de taille. Elle indique la présence d’un ruisseau à l’emplacement de l’actuelle avenue Darlington. On constate également que la forme de l’avenue Darlington correspond approximativement à la forme de l’ancien cours d’eau. il est donc possible que la forme courbe et particulière à l’avenue Darlington actuelle ait été définie par les méandres de l’ancien cours d’eau qui s’écoulait avant au même endroit. La carte des ruisseaux et des fossés de la ville de Montréal en 1956 (Voir p.19), permet de vérifier cette hypothèse. Aujourd’hui, le cours d’eau a été enterré, mais la topographie du site n’a pas changée ce qui signifie que les eaux de pluie continuent de se diriger naturellement vers l’ancien ruisseau, c’est à dire vers l’avenue Darlington. Ce ruisseau continue d’exister mais il n’est plus visible, puisqu’il s’écoule dans des canalisations souterraines.

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fIG.69 / emplacement du ruISSeau darlInGton en 1870village de la côte-des-neiges, musée mc cord

le champ de melons de m. Benoist remplacé par l'hôpital Général Juif

Serres de l'hoticulteur m. victor cardinal, détruit en 1954 pour construire la rue ellendale, derrière l’actuel hopital St-Justine

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(Sources : d’après la carte réalisée entre 1868 et 1871 par Sir William Jervois 1900 les serres et le verger mcKenna. aujourd'hui centre funéraire cdn

croisement de la rue Barclay et de l’avenue darlington en 1950

cueilleurs de pommes chez camille légaré, maraîcher et horticulteur vers 1885

emplacement actuel de l’université de montréal

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a

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B

c

d

c

d

a

B

exemple de larGe eSpace vIde et Bétonné le lonG de l’avenue darlInGton

la voIe ferrée en contreBaS de l’avenue darlInGton : un corrIdor écoloGIque exIStant

avenue darlInGton

vue de l’unIverSIté de montréal depuIS le BaS de l’avenue darlInGton

vue de l’unIverSIté de montréal depuIS le haut de l’avenue darlInGton

a

Bd

c

L’AVENUE DARLiNGTON AU PRéSENT

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fIG 70 / plan maSSe du proJet darlInGton de corrIdor écoloGIque, avec l’enSemBle deS noyaux prImaIreS/SecondaIreS

Grand parc public du type du projet illustré page 50

le mont royal : noyau primaire de biodiversité

les jardins de pluie noyaux secondaires de biodiversité (environ 50000 m2

le futur campus outremont intégré au corridor écologique

le champs des possibles dans le mile-end, un lien futur pour poursuivre le corridor

Zones humides existantes : noyau primaire de biodiversité à restaurer

corridor écologique entre deux noyaux secondaires de biodiversité. longueur maximale 200 mètre.

500 m

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4 / c o n c e p t i o n e t F o n c t i o n n e m e n t d u p r o j e t d e c o r r i d o r é c o l o g i q u e

A travers l’élaborati on de ce projet, nous avons essayer de respecter les conseils de concepti ons détaillés dans les ouvrages scienti fi ques. Ces conseils sont relati vement empiriques, mais ils consti tuent une base de réfl exion. Ainsi, nous avons veillé à ce que le mont Royal (noyau primaire de biodiversité) rejoigne le bassin d’orage situé en bas de l’avenue Darlington (second noyau primaire de biodiversité) par un corridor écologique. Tous les 200 mètres au maximum, ce corridor est ponctué de noyaux secondaires de biodiversité dont la taille s’approche de 5000 mètres carrés. Arriver à établir un tel dispositi f en milieu urbain dense est vraiment diffi cile, mais certains espaces de l’avenue Darlington peuvent être reconverti t à cet eff et, tels que des friches, des squares, des parkings, des trott oirs larges, des cours d’écoles, ainsi que certains jardins privés...

fIG 71 / Schéma de fonctIonnement du corrIdor écoloGIque depuIS le mont royal JuSqu’À la voIe ferrée, en paSSant le lonG de l’avenue darlInGton

noyau primaire de biodiversité

noyau secondaire de biodiversité

corridor écologique

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fIG.72 / coupe de l’avenue darlInGton au croISement avec l’avenue Barclay

Sationnement perméable

trott-oire

commerces/terrasses

route à sens unique

noue végétalisée

cheminement piéton

piste cyclable

Jardin de pluie + noyau secondaire de biodivrsité + clairière nourricière

L’AVENUE DARLiNGTON AU FUTUR

réduire l’espace réservé aux voitures pour permettre la mise en place de cheminements piétons, de pistes cyclables et de noues végétalisée

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fIG.73 / perSpectIve de la ruelle verte entre hec, la faculté d’aménaGement et le métro unIverSIté de montréal

relier les trois établissements scolaires (udem, hec, faculté d’aménagement) par une ruelle verte piétonne, qui soit à la fois un lieu de passage mais également un lieu de vie communautaire. ce pourrait par exemple être un lieu de développement de l’agriculture urbaine et une extension du jardin de la garderie. l’ensemble constituerait une partie du corridor écologique au départ du mont royal, à partir du métro université de montréal.

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fIG 74 / enSemBle deS ZoneS de récupératIon de l’eau de pluIe, SoIt danS deS JardInS de pluIe, SoIt danS deS BaSSInS d’oraGe

Bassin d’orage destiné à recueillir les eaux de pluie de l’ensemble du réseau de jardins de pluie durant les fortes précipitations

chapelet de jardins de pluie

Zones humides existantes à restaurer

noues et/ou fossés végétalisés permettant la ciculation et l’écoulement des eaux pluviales entre les différents jardins de pluie

500 m

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L’eau est un enjeu important du projet en terme de biodiversité, car elle est à l’origine de milieux humides naturels pratiquement disparus de l’île de Montréal, qui sont indispensables pour maintenir plusieurs espèces.La gestion des eaux de pluie est également un enjeu économique et de durabilité pour l’agglomération montréalaise, d’autant que le réchauffement climatique induit une augmentation des précipitations sur l’île de Montréal.

La ligne de chemin de fer de la compagnie Canadian Pacifique passe au pied de la Montagne et forme une véritable ligne de récupération des eaux, où les eaux viennent s’accumuler lors de fortes pluies. L’ancien échangeur ferroviaire destiné à accueillir le campus Outremont joue d’ailleurs actuellement le rôle de bassin d’orage pour les eaux de pluie en provenance de l’arrondissement Outremont.

Le principe du projet Darlington est de récupérer les eaux de pluie à travers un réseau de jardins, de noues végétalisées et de bassins d’orage. Cela doit permettre de désengorger le réseau d’assainissement souterrain de la ville de Montréal.

C’est également l‘occasion de recréer des espaces naturels qui avaient disparus en ville, telles que les mares printanières.

L’ EAUUN éLéMENT STRUCTURANT DU PROJET

fIG.75 / Schéma de prIncIpe du proJet avec un réSeau de noueS et de JardInS de pluIe

exemple d’un JardIn de pluIe envISaGeaBle au SeIn du futur campuS outremont

ligne de récupération des eaux de pluie, soulignée par la présence de la voie ferrée canadian pacifique

ecoterritoire du mont royal

noue

Jardin de pluie

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L’avenue Darlington est large de plus de 10 mètres et elle permet actuellement le foncti onnement de deux voies de circulati on et deux voies de stati onnement. (Voir Fig. A et B p. 87). La circulati on de l’avenue est à sens unique du bas vers le haut, tandis que la circulati on ce fait en sens inverse du haut vers le bas sur l’avenue Wilderton qui est parallèle à l’avenue Darlington.

Le projet propose de rétablir une circulati on à double sens sur l’avenue Wilderton et de rendre l’avenue Darlington semi-piétonne, en autorisant la circulati on uniquement aux riverains et aux commerçants.

Cela permett rait de libérer l’espace nécessaire sur l’avenue Darlington pour créer une piste cyclable, un large espace piéton et des noues paysagères pour la circulati on de l’eau de pluie.Cett e propositi on est en adéquati on avec le plan de développement du transport acti f de la mairie de Montréal, qui depuis 2012 prévoie de mett re en place une piste cyclable sur l’avenue Darlington.

avenue darlington

avenue Wilderton

fIG.76 / le dévelopement du tranSport actIf, notamment par la créatIon de nouvelleS pISteS cyclaBleS

pistes cyclables existantes

emprise du corridor écologique

pistes cyclables potentielles

Sens de circulation actuel

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fIG.77 / la confrérIe deS petIteS uSIneS : le lIeu de productIon locale montréalaISe

Face à la déprise industrielle, pourquoi ne pas profi ter des usines et bâti ments délaissés le long de la voie ferrée et donc le long du futur corridor écologique, pour y ré-installer des micro-entreprises de producti on locale. Nous pourrions imaginer un appel d’off re afi n de

regrouper des producteurs de denrées alimentaires transformées localement (miel, champignon, hydromel, fromages...) ainsi que des méti ers davantage tournés vers l’arti sana tels que menuisier, tapissier, cordonnier... ainsi que des ateliers d’arti stes peintre, sculpteurs, sérigraphistes... Cela

parti ciperait au développement local du quarti er (emploi, producti on, vente, tourisme), dans un esprit de développement durable, tout en conférant à cett e parti e de l’arrondissement de Côte-des-Neiges une identi té unique au sein de l’agglomérati on montréalaise.

fIG.77 / la confrérIe deS petIteS uSIneS : le lIeu de productIon locale montréalaISefIG.77 / la confrérIe deS petIteS uSIneS : le lIeu de productIon locale montréalaISe

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« Penser la continuité biologique du vivant, pérenniser la biodiversité du Mont-Royal, et favoriser l’adaptation de la ville de Montréal aux changements climatiques »

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plantatIon de la forÊt nourrIcIÈre de l’unIverSIté de montréal

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leS dIfférenteS phaSeS du proJet darlInGtonIv

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400 m

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9 1

1 0

2

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E t a p E s d u p r o j E t d a r l i n g t o n a c t E u r s j f m a m j j a s o n d

1 r E s t a u r a t i o n d E s z o n E s h u m i d E s d E s b o i s é s d E l ’ u n i v E r s i t é d E m o n t r é a l

- u n i v E r s i t é d E m o n t r é a l- d g p v ( d i r . d e s g r a n d s p a r c s e t d u v e r d i s s e m e n t )- m c c c f ( m i n i s t è r e d e l a c u l t u r e )

2 p r o j E t p a u s Ep r o d u c t i o n a g r i c o l e u r b a i n e s o u t e n a i b l e e t E c o l o g i q u e

- u n i v E r s i t é d E m o n t r é a l

3 p r o j E t s d E f o r ê t s n o u r r i c i è r E s h E c E t u d E m- u n i v E r s i t é d E m o n t r é a l- h E c m o n t r é a l

4d é m a r r a g E d u p r o j E t .

a n a l y s e d u p a y s a g e , c o n c e p t i o n , e m p r i s e e t f o n c t i o n n e m e n t d u p r o j e t

- m a r i E l E m é l é d o a r c h i t e c t e d u p a y s a g e , u n i v e r s i t é d e m o n t r é a l- a l E x a n d r E b E a u d o i n c o n s e i l l e r e n b i o d i v e r s i t é , u n i v e r s i t é d e m o n t r é a l

5

t a b l E d E c o n c E r t a t i o n i n s t i t u t i o n sa v e c l e s i n s t i t u t i o n s p h a r e s d u p r o j e t

( u d e m , h E c m o n t r é a l , i n s t i t u t p a s t o r a l d e s d o m i n i c a i n s , c h u s t - j u s t i n e , c o l l è g e j e a n - d e - b r é b e u f , é c o l e f é l i x - l e c l e r c ,

i n s t i t u t d e r é a d a p t a t i o n g i n g r a s - l i n d s a y - d e - m o n t r é a l )

- i n s t i t u t i o n s- f r a n ç o i s - p i E r r E d E c o s t E a p r é c i s e r u n i v e r s i t é d e m o n t r é a l

6

t a b l E d E c o n c E r t a t i o n c o m m u n a u t a i r Ep r o j E t « t r o c t o n g a z o n » + p r o j E t « f o r ê t p r ê t E - à - p l a n t E r »

h a b i t a n t s , c o m m e r c a n t s , c e n t r e s c o m m u n a u t a i r e s , c e n t r e s r e l i g i e u x

- h a b i t a n t s , c o m m E r c a n t s . . .- f r a n ç o i s - p i E r r E d E c o s t E - s t a g i a i r E é c o l o g i E ? ?- s o c E n v ( é c o - q u a r t i e r c ô t e - d e s - n e i g e s )- b a n q u e b i d u l e

7 i n v E n t a i r E b i o d i v E r s i t é / a b r i s p o u r a n i m a u x- u n i v E r s i t é d E m o n t r é a l- s t a g i a i r E é c o l o g i E ? ?

8 p r o j E t d E r u E l l E v E r t E d ’ h E c m o n t r é a l / u d E ma v e n u e l o u i s c o l i n

- f r a n ç o i s - p i E r r E d E c o s t E - u n i v E r s i t é d E m o n t r é a l- h E c m o n t r é a l- g a r d E r i E d e s h a u t e s E t u d e s c o m m e r c i a l e s- s o c E n v ( é c o - q u a r t i e r c ô t e - d e s - n e i g e s )

9 p r o j E t f o r ê t n o u r r i c i è r E d E l a f a c u l t é d ’ a m é n a g E m E n t( e t r e m p l a c e m e n t d u b o i s d e f r ê n e )

- f r a n ç o i s - p i E r r E d E c o s t E- f a c u l t é d E l ’ a m é n a g E m E n t , u d e m( é t u d i a n t s , p r o f e s s e u r s e t e m p l o y é s )

1 0p r o j E t h y p p o d r o m E

( r e s t a u r a t i o n z o n e s h u m i d e s e t v e r g e r s e n b o r d u r e d e s r a i l s )

- v i l l E d E m o n t r é a l- c r a p a u d , u Q a m

a n n é E 2 0 1 4

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400 m

6

8

4

7 1

2

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a n n é E 2 0 1 5

E t a p E s d u p r o j E t d a r l i n g t o n a c t E u r s j f m a m j j a s o n d

1 r E s t a u r a t i o n d E s z o n E s h u m i d E s d E s b o i s é s d E l ’ u n i v E r s i t é d E m o n t r é a l

- u n i v E r s i t é d E m o n t r é a l- d g p v ( d i r . d e s g r a n d s p a r c s e t d u v e r d i s s e m e n t )- m c c c f ( m i n i s t è r e d e l a c u l t u r e )

2 p r o j E t p a u s Ep r o d u c t i o n a g r i c o l e u r b a i n e s o u t e n a i b l e e t E c o l o g i q u e

- u n i v E r s i t é d E m o n t r é a l

3

t a b l E d E c o n c E r t a t i o n i n s t i t u t i o n sa v e c l e s i n s t i t u t i o n s p h a r e s d u p r o j e t

( u d e m , h E c m o n t r é a l , i n s t i t u t p a s t o r a l d e s d o m i n i c a i n s , c h u s t - j u s t i n e , c o l l è g e j e a n - d e - b r é b e u f , é c o l e f é l i x - l e c l e r c ,

i n s t i t u t d e r é a d a p t a t i o n g i n g r a s - l i n d s a y - d e - m o n t r é a l )

- i n s t i t u t i o n s- f r a n ç o i s - p i E r r E d E c o s t E a p r é c i s e r u n i v e r s i t é d e m o n t r é a l

4

t a b l E d E c o n c E r t a t i o n c o m m u n a u t a i r Ep r o j E t « t r o c t o n g a z o n » + p r o j E t « f o r ê t p r ê t E - à - p l a n t E r »

h a b i t a n t s , c o m m e r c a n t s , c e n t r e s c o m m u n a u t a i r e s , c e n t r e s r e l i g i e u x

- h a b i t a n t s , c o m m E r c a n t s . . .- f r a n ç o i s - p i E r r E d E c o s t E - s t a g i a i r E é c o l o g i E ? ?- p a u s E- s o c E n v ( é c o - q u a r t i e r c ô t e - d e s - n e i g e s )- b a n q u e b i d u l e

5 i n v E n t a i r E b i o d i v E r s i t é / a b r i s p o u r a n i m a u x- u n i v E r s i t é d E m o n t r é a l- s t a g i a i r E é c o l o g i E ? ?

?

6 p r o j E t d E r u E l l E v E r t E d ’ h E c m o n t r é a l / u d E ma v e n u e l o u i s c o l i n

- f r a n ç o i s - p i E r r E d E c o s t E - u n i v E r s i t é d E m o n t r é a l- h E c m o n t r é a l- g a r d E r i E d e s h a u t e s E t u d e s c o m m e r c i a l e s- s o c E n v ( é c o - q u a r t i e r c ô t e - d e s - n e i g e s )

7 p r o j E t f o r ê t n o u r r i c i è r E d E l a f a c u l t é d ’ a m é n a g E m E n t( e t r e m p l a c e m e n t d u b o i s d e f r ê n e )

- f r a n ç o i s - p i E r r E d E c o s t E- f a c u l t é d E l ’ a m é n a g E m E n t , u d e m( é t u d i a n t s , p r o f e s s e u r s e t e m p l o y é s )

8p r o j E t h y p p o d r o m E

( r e s t a u r a t i o n z o n e s h u m i d e s e t v e r g e r s e n b o r d u r e d e s r a i l s )

- v i l l E d E m o n t r é a l- c r a p a u d , u Q a m

9

E t u d E d E f a i s a b i l i t é c o n c E r n a n t l a g E s t i o n d u r a b l E d E l ’ E a u s u r l ’ E m p r i s E d u p r o j E t

( E t u d e f o n c i è r e , q u a l i t é d u s o l e t c a p a c i t é d ’ i n f i l t r a t i o n , p l a n t e c h n i q u e d e s b a s s i n s d ’ o r a g e )

- v i l l E d E m o n t r é a l

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400 m

4

6

3

5 1

2

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105

a n n é E 2 0 1 6

E t a p E s d u p r o j E t d a r l i n g t o n a c t E u r s j f m a m j j a s o n d

1 r E s t a u r a t i o n d E s z o n E s h u m i d E s d E s b o i s é s d E l ’ u n i v E r s i t é d E m o n t r é a l

- u n i v E r s i t é d E m o n t r é a l- d g p v ( d i r . d e s g r a n d s p a r c s e t d u v e r d i s s e m e n t )- m c c c f ( m i n i s t è r e d e l a c u l t u r e )

2 p r o j E t p a u s Ep r o d u c t i o n a g r i c o l e u r b a i n e s o u t e n a i b l e e t E c o l o g i q u e

- u n i v E r s i t é d E m o n t r é a l

3

p r o j E t s c o m m u n a u t a i r E sp r o j E t « t r o c t o n g a z o n » + p r o j E t « f o r ê t p r ê t E - à - p l a n t E r »

h a b i t a n t s , c o m m e r c a n t s , c e n t r e s c o m m u n a u t a i r e s , c e n t r e s r e l i g i e u x

- h a b i t a n t s , c o m m E r c a n t s . . .- p a u s E- s o c E n v ( é c o - q u a r t i e r c ô t e - d e s - n e i g e s )- b a n q u e b i d u l e

4 p r o j E t d E r u E l l E v E r t E d ’ h E c m o n t r é a l / u d E ma v e n u e l o u i s c o l i n

- u n i v E r s i t é d E m o n t r é a l- h E c m o n t r é a l- g a r d E r i E d e s h a u t e s E t u d e s c o m m e r c i a l e s- s o c E n v ( é c o - q u a r t i e r c ô t e - d e s - n e i g e s )

5 p r o j E t f o r ê t n o u r r i c i è r E d E l a f a c u l t é d ’ a m é n a g E m E n t( e t r e m p l a c e m e n t d u b o i s d e f r ê n e )

- f a c u l t é d E l ’ a m é n a g E m E n t , u d e m( é t u d i a n t s , p r o f e s s e u r s e t e m p l o y é s )

6p r o j E t h y p p o d r o m E

( r e s t a u r a t i o n z o n e s h u m i d e s e t v e r g e r s e n b o r d u r e d e s r a i l s )

- v i l l E d E m o n t r é a l- c r a p a u d , u Q a m

7

E t u d E d E f a i s a b i l i t é c o n c E r n a n t l a g E s t i o n d u r a b l E d E l ’ E a u s u r l ’ E m p r i s E d u p r o j E t

( E t u d e f o n c i è r e , q u a l i t é d u s o l e t c a p a c i t é d ’ i n f i l t r a t i o n , p l a n t e c h n i q u e d e s b a s s i n s d ’ o r a g e )

- v i l l E d E m o n t r é a l

8l a n c E m E n t c o n c o u r s E s p a c E s p u b l i c s E t b a s s i n s d ’ o r a g E

l e s j a r d i n s d e p l u i e d e l ’ a v e n u e d a r l i n g t o n e t l e p a r c d u b a s d e l a m o n t a g n e

- v i l l E d E m o n t r é a l- b u r E a u x d ’ é t u d E s p a y s a g E

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400 m

4

3

6

1

2

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107

a n n é E 2 0 1 7

E t a p E s d u p r o j E t d a r l i n g t o n a c t E u r s j f m a m j j a s o n d

1 r E s t a u r a t i o n d E s z o n E s h u m i d E s d E s b o i s é s d E l ’ u n i v E r s i t é d E m o n t r é a l

- u n i v E r s i t é d E m o n t r é a l- d g p v ( d i r . d e s g r a n d s p a r c s e t d u v e r d i s s e m e n t )- m c c c f ( m i n i s t è r e d e l a c u l t u r e )

2 p r o j E t p a u s Ep r o d u c t i o n a g r i c o l e u r b a i n e s o u t e n a i b l e e t E c o l o g i q u e

- u n i v E r s i t é d E m o n t r é a l

3

p r o j E t s c o m m u n a u t a i r E sp r o j E t « t r o c t o n g a z o n » + p r o j E t « f o r ê t p r ê t E - à - p l a n t E r »

h a b i t a n t s , c o m m e r c a n t s , c e n t r e s c o m m u n a u t a i r e s , c e n t r e s r e l i g i e u x

- h a b i t a n t s , c o m m E r c a n t s . . .- p a u s E- s o c E n v ( é c o - q u a r t i e r c ô t e - d e s - n e i g e s )- b a n q u e b i d u l e

4p r o j E t h y p p o d r o m E

( r e s t a u r a t i o n z o n e s h u m i d e s e t v e r g e r s e n b o r d u r e d e s r a i l s )

- v i l l E d E m o n t r é a l- c r a p a u d , u Q a m

5l a n c E m E n t c o n c o u r s E s p a c E s p u b l i c s E t b a s s i n s d ’ o r a g E

l e s j a r d i n s d e p l u i e d e l ’ a v e n u e d a r l i n g t o n e t l e p a r c d u b a s d e l a m o n t a g n e

- v i l l E d E m o n t r é a l- b u r E a u x d ’ é t u d E s p a y s a g E

6 c h a n t i E r d E s j a r d i n s d E p l u i E- v i l l E d E m o n t r é a l- i n s t i t u t i o n s p a r t E n a i r E s d u p r o j E t

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400 m

4

3

6

6

1

2

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a n n é E 2 0 1 8 à 2 0 1 9

E t a p E s d u p r o j E t d a r l i n g t o n a c t E u r s 2 0 1 8 2 0 1 9

1 r E s t a u r a t i o n d E s z o n E s h u m i d E s d E s b o i s é s d E l ’ u n i v E r s i t é d E m o n t r é a l

- u n i v E r s i t é d E m o n t r é a l- d g p v ( d i r . d e s g r a n d s p a r c s e t d u v e r d i s s e m e n t )- m c c c f ( m i n i s t è r e d e l a c u l t u r e )

2 p r o j E t p a u s Ep r o d u c t i o n a g r i c o l e u r b a i n e s o u t e n a i b l e e t E c o l o g i q u e

- u n i v E r s i t é d E m o n t r é a l

3

p r o j E t s c o m m u n a u t a i r E sp r o j E t « t r o c t o n g a z o n » + p r o j E t « f o r ê t p r ê t E - à - p l a n t E r »

h a b i t a n t s , c o m m e r c a n t s , c e n t r e s c o m m u n a u t a i r e s , c e n t r e s r e l i g i e u x

- h a b i t a n t s , c o m m E r c a n t s . . .- p a u s E- s o c E n v ( é c o - q u a r t i e r c ô t e - d e s - n e i g e s )- b a n q u e b i d u l e

4p r o j E t h y p p o d r o m E

( r e s t a u r a t i o n z o n e s h u m i d e s e t v e r g e r s e n b o r d u r e d e s r a i l s )

- v i l l E d E m o n t r é a l- c r a p a u d , u Q a m

5 c h a n t i E r j a r d i n s d E p l u i E E t b a s s i n d ’ o r a g E- v i l l E d E m o n t r é a l- i n s t i t u t i o n s p a r t E n a i r E s d u p r o j E t

6 m o d i f i c a t i o n d E l a c i r c u l a t i o n s u r l ’ a v E n u E d a r l i n g t o n - v i l l E d E m o n t r é a l

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400 m

5

3

4

6

1

2

8

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a n n é E 2 0 2 0

E t a p E s d u p r o j E t d a r l i n g t o n a c t E u r s j f m a m j j a s o n d

1 r E s t a u r a t i o n d E s z o n E s h u m i d E s d E s b o i s é s d E l ’ u n i v E r s i t é d E m o n t r é a l

- u n i v E r s i t é d E m o n t r é a l- d g p v ( d i r . d e s g r a n d s p a r c s e t d u v e r d i s s e m e n t )- m c c c f ( m i n i s t è r e d e l a c u l t u r e )

2 p r o j E t p a u s Ep r o d u c t i o n a g r i c o l e u r b a i n e s o u t e n a i b l e e t E c o l o g i q u e

- u n i v E r s i t é d E m o n t r é a l

3

p r o j E t s c o m m u n a u t a i r E sp r o j E t « d é b r a n c h E s t E s g o u t t i è r E s »

+ p r o j E t « t r o c t o n g a z o n » + p r o j E t « f o r ê t p r ê t E - à - p l a n t E r »h a b i t a n t s , c o m m e r c a n t s , c e n t r e s c o m m u n a u t a i r e s ,

c e n t r e s r e l i g i e u x

- h a b i t a n t s , c o m m E r c a n t s . . .- p a u s E- s o c E n v ( é c o - q u a r t i e r c ô t e - d e s - n e i g e s )- b a n q u e b i d u l e

4 p l a n t a t i o n d E l a f o r ê t « p r ê t - à - p o r t E r »

- h a b i t a n t s , c o m m E r c a n t s . . .- p a u s E- s o c E n v ( é c o - q u a r t i e r c ô t e - d e s - n e i g e s )- b a n q u e b i d u l e

5p r o j E t h y p p o d r o m E

( r e s t a u r a t i o n z o n e s h u m i d e s e t v e r g e r s e n b o r d u r e d e s r a i l s )

- v i l l E d E m o n t r é a l- c r a p a u d , u Q a m

6

c h a n t i E r c h a u s s é E c r é a t i o n d e s n o u e s e t f o s s é s d ’ i n f i l t r a t i o n

m i s e e n p l a c e d e s t r a n s p o r t s a c t i f s . l ’ a v e n u e d a r l i n g t o n d e v i e n t s e m i - p i e t o n n e

7 i n a u g u r a t i o n d u p r o j E t d a r l i n g t o nc o r r i d o r é c o l o g i q u e e t v i v r i e r d e m o n t r é a l

8 i n a u g u r a t i o n d u c a m p u s o u t r E m o n t

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L’avenue darLington :d’un espace entièrement réservé à la voiture, vers un espace mixte partagé entre pietons, vélos, bus, milieux humides, parcelles agricoles et voitures

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c o n c l u s i o n

L’idée du Projet Darlington est de proposer un aménagement novateur et durable dans la ville de Montréal, qui prenne en compte la gestion de la biodiversité, la gestion durable de l’eau, le transport actif, le verdissement et l’agriculture. Le projet permet de créer un quartier expérimental, à la recherche d’un model de développement qui pourrait servir d’exemple afin d’être ensuite reproduit à l’échelle de la ville.

Ce projet est également construit en tenant compte des enjeux sociaux et urbanistiques nécessaires au maintien des liens entre les quartiers de Côtes-des-Neiges, du Plateau-Mont-Royal, de Parc-Extension, de Rosemont-La-Petite-Patrie et de la ville de Mont-Royal, et porte une vision d’ensemble sur l’agglomération de Montréal. Cela passe par une réflexion sur l’intégration des institutions dans ces différents quartiers, notamment concernant l’Université de Montréal et le futur campus Outremont.

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b i b l i o g r a p h i E

- Association Canard Illimité et le Ministère Développement durable, Environnement et Parcs du Québec. (2010). Rapport synthèse

de la cartographie détaillée des milieux humides du territoire de la Communauté métropolitaine de Montréal. p 61.

- Beaudoin A. (2012). Etat de la biodiversité sur le campus de l’Université de Montréal. pdf. 60 p.

- Beaudoin A., Chami K., Deland M., Lareau M., Sananikone S. (2010). L’étalement urbain. Pdf. 57p.

- Blanc N. et Clergeau P. (2013). Trames vertes urbaines. De la recherche scientifique au projet urbain. Ed Le Moniteur. 339p.

- Communauté Métropolitaine de Montréal. (2012). Plan Métropolitain d’Aménagement et de développement. Un Grand Montréal,

attractif, compétitif et durable. pdf, XXXXp,

- Dagenais M. (2011). Montréal et l’eau. Une histoire environnementale. Edition du Boréal. 306 p.

- Division de la gestion durable de l’eau, Service de l’eau, Ville de Montréal. (2014). Quelles infrastructures vertes pour la gestion

des eaux de ruissellement? . Pdf. 45p.

- Fortin C., Galois P., Pétel R. et Ouellet M. (2005). Les amphibiens et les reptiles des collines Montérégiennes : enjeux et conservation.

Ed. Le Naturaliste Canadien. 129p.

- INRS-ETE – Ouranos – Ville de Montréal. (2011). Adaptation aux changements climatiques en matière de drainage urbain au

Québec. Analyse économique et synthèse de l’étude. Bibliothèque et Archives nationales du Québec. Pdf. 55p.

- Juteau D. et McMeekin K. (2013). Réfection écologique et verdissement des stationnements dans un complexe de logement social

en centre-ville de Montréal. Novatech. Pdf. 5p.

- Labrecque, J. et G.Lavoie. (2002). Les plantes vasculaires menacées ou vulnérables du Québec. Gouvernement du Québec,

Ministère de l’Environnement, Direction du patrimoine écologique et du développement durable, Québec. 200 p.

Page 115: 2/ Projet Darlington

115

- Lachance Y., Lavoie.G, Tardif B. (Gouvernement du Québec, ministère du Développement durable, de l’Environnement et des

Parcs, Direction du développement durable, du patrimoine écologique et des parcs). (2005). Atlas de la biodiversité du Québec. Les

espèces menacées ou vulnérables. Québec. 60 p.

- Landry B. et Mercier M. (2005). Notion de géologie. Ed. Modulo. 565p.

- Leboeuf M. (2006). Arbres et plantes forestières du Québec et des Maritimes. Édition Michel Quintin. 391p.

- Limoges B. (2009). Biodiversité, services écologiques et bien-être humain. Canada : Le Naturaliste 133 No2, . p.15-19.

- Organisation Mondiale de la Santé. (2014). Burden of disease from the joint effects of Household and Ambient Air Pollution for

2012. PDF. 17p.

- Ouellet M. et al. (2004). Inventaire des amphibiens et des reptiles sur le mont Royal au cours de l’année 2004. 25p.

- Ouranos. (2010). Élaborer un plan d’adaptation aux changements climatiques. Guide destiné au milieu municipal québécois.

Montréal (Québec). Pdf. 48 p.

- Pielou E.C. (1991). After the Ice Age: The Return of Glaciated Life to North America. The University of Chicago Press. 366 p.

- Reeves F. (2011). Planète Coeur. Santé cardiaque et environnement. Ed Multimondes et Ed CHU Sainte-Justine. 216p.

- Reyburn S. (2002). Le cadre de vie et les jardins potagers communautaires à Montréal. VertigO - la revue électronique en sciences

de l’environnement, Volume 3 numéro 2. En ligne sur http://vertigo.revues.org/3794, consulté le 16 décembre 2010.

- Vélo Québec. (2010). L’état du vélo en 2010 au Québec. Zoom sur Montréal. pdf. 27p.

- Ville de Montréal. (2013). Rapport sur la Biodiversité. pdf. 85p.

- Ville de Montréal, Service de l’environnement. (2014). Bilan environnemental 2013, Qualité de l’air à Montréal. Pdf. 8p.

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116

r E m E r c i E m E n t s

M. Amarouche Brahim, Ingénieur à la Direction de la gestion durable de l’eau, Ville de Montréal

M. Archambault Sébastien, Chargé de projets, Société Environnementale de Côte-des-Neiges

M. Beauchamp Yves, Vice-recteur du campus Outremont, Université de Montréal

M. Béranger Stéphane, Coordonnateur en Développement Durable, Université de Montréal

M. Brunet Étienne, Conseiller politique de Russell Copeman, Maire CDN-NDG

M. Copeman Russell, Maire de l’arrondissement de Côte-des-Neiges—Notre-Dame-de-Grâce

Mme. Dagenais Michèle, Historienne de l’environnment, Université de Montréal

M. Décarie Jean, Ancien urbaniste de la Ville de Montréal

M. Deschamps Guy, Conseiller à la Direction de l’environnement, Ville de Montréal

Mme. Deschênes Claudine, Architecte du paysage, Direction du service des Grands Parcs et du Mont-Royal

Nous remercions chaleureusement toutes les personnes qui ont pris le temps de nous rencontrer pour discuter de ce projet :

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M. Amarouche Brahim, Ingénieur à la Direction de la gestion durable de l’eau, Ville de Montréal

M. Archambault Sébastien, Chargé de projets, Société Environnementale de Côte-des-Neiges

M. Beauchamp Yves, Vice-recteur du campus Outremont, Université de Montréal

M. Béranger Stéphane, Coordonnateur en Développement Durable, Université de Montréal

M. Brunet Étienne, Conseiller politique de Russell Copeman, Maire CDN-NDG

M. Copeman Russell, Maire de l’arrondissement de Côte-des-Neiges—Notre-Dame-de-Grâce

Mme. Dagenais Michèle, Historienne de l’environnment, Université de Montréal

M. Décarie Jean, Ancien urbaniste de la Ville de Montréal

M. Deschamps Guy, Conseiller à la Direction de l’environnement, Ville de Montréal

Mme. Deschênes Claudine, Architecte du paysage, Direction du service des Grands Parcs et du Mont-Royal

M. Dorais Jacques, Architecte de la ville de Montréal en charge du projet du Campus Outremont

Mme. Lessard Roxanne, Architecte du paysage, Direction du service des Grands Parcs et du Mont-Royal

Mme. Mahaut Valérie, Architecte et Professeure adjointe, École d’architecture, Université de Montréal

M. Mercier Charles, Directeur de la Société Environnementale de Dôtes-des-Neiges

M. Ourabia Lyes, Division Géomatique, Ville de Montréal

Mme Proulx Joanne, Architecte du paysage, Direction du service des Grands Parcs et du Mont-Royal

Mme. Rhéaume Madeleine, Conseillère en communications et relations publiques à l’Université de Montréal

M. Salem Aref, Responsable du transport, Direction des transports, Ville de Montréal

M. Stiff Cameron, Compost Montréal

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Naissance du projet DarlingtonEn 2012 Alexandre Beaudoin devient Conseiller en biodiversité de l’Université de Montréal. Après deux années de travail autour de l’UdeM et du Mont Royal, son regard s’étend à l’ensemble de l’agglomération montréalaise. Appuyé par l’architecte du paysage Marie Le Mélédo, ils conçoivent ensemble un projet de corridor écologique vivrier et apporte une nouvelle vision de la ville, pour la ville.

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Ouvrage réalisé par Marie Le MélédoArchitecte du Paysage,Institut de Recherche en Biologie Végétale, Université de Montré[email protected]

Ouvrage dirigé par Alexandre BeaudoinConseiller en Biodiversité,Vice-rectorat aux affaires étudiantes et au développement [email protected]

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Le corridor écologique et vivrier de Montréal

Darlington