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Mars – Mai 2016 #17 LES 50 QUI FERONT 2016 LOÏC DABLÉ REDONNE SES LETTRES DE NOBLESSE À LA CUISINE AFRICAINE. IMAGINONS LA NOUVELLE AFRIQUE ! WWW.INSPIREAFRIKA.COM

#17: Les 50 qui feront 2016

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Inspire Afrika Magazine présente son premier classement !

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Mars – Mai 2016 #17

LES 50 QUI FERONT 2016

LOÏC DABLÉ REDONNE SES LETTRES DE NOBLESSE À LA CUISINE AFRICAINE.

IMAGINONS LA NOUVELLE AFRIQUE !

WWW.INSPIREAFRIKA.COM

UNITE. INNOVATE. DISRUPT:HOMEGROWN MODELS FOR AFRICA’S PROSPERITY

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Le nouveau concept de recrutement

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36. LES PENSÉES DE... ANGELLE KWEMO

INSPIRE AFRIKA MAGAZINE / MARS - MAI 20164

SOMMAIRE

5. EDITO

6. INSPIR’NEWS

34. INSPIR’ECO

44. 4 QUESTIONS ÀCHRIS KWEKOWE

42. FOCULTURE

8. TENDANCES

15. COUP DE CŒUR

26. OSER INSPIRER 30. CARRIÈRE

28. INSPIR’START-UP

18. INSPIR’INTERVIEW

CEUX QUI MISENT SUR LES TECH

NOS ENTREPRENEURS SOCIAUX FAVORIS !

ILS NOUS ONT INSPIRÉ ET CONTINUENT DE LE FAIRE

À QUOI RESSEMBLERA L’ANNÉE 2016 ?

ILS EXPLOITENT LES SPÉCIFICITÉS CULTURELLES DU CONTINENT

LES VALEURS SÛRES

LES JEUNES POUSSES LES PLUS PROMETTEUSES

CEUX QUI ONT FAIT PARLER

D’EUX EN 201523. INSPIR’ASSOCIATION

LES ASSOCIATIONS LES PLUS ACTIVES EN 2015

Couverture : Loïc Dablé Crédits photos, Huza.org

Publicité : Dju’Events / 06 83 61 87 82. Partenariats / Presse / Recrutement :

[email protected]

Les photos non créditées proviennent de Google Images et ne sont en aucun cas la propriété d’Inspire Afrika Magazine.

Tous droits de reproduction réservés pour tous pays. Reproduction interdite pour tous les articles sauf accord écrit de la Rédaction.

INSPIRE AFRIKA MAGAZINE - Edition 17Mars - Mai 2016

RÉDACTRICE EN CHEFJOAN YOMBO

REDACTEUR EN CHEF ADJOINTLOUIS GILBERT BISSEK

RÉALISATION GRAPHIQUEALICE AMIEL

REDACTRICE EN CHEF ANGLAIS CHRYS NYETAM

REDACTRICE CULTURESOILA KENYA

TRADUCTRICESRAKY TOURÉ, ANITA BAKAL

AFRIQUEHYACINTHE ISSOMBO

AMÉRIQUEANITA BAKAL

EUROPEFRANCESCA NGAHANE

LUDOVIC NSANGOU, LEYLA ISMALY, MARIE SIMONE NGANE,

REGIS STRAZEL, PEGUY JOPWOU

DIRECTRICE GÉNÉRALECHRYS NYETAM

RESPONSABLE COMMERCIALANITA BAKAL

DIRECTRICE DE PUBLICATIONJOAN YOMBO

RELATIONS PUBLIQUESIVAN NYETAM

LA RÉDACTION

CHARGÉES DES PARTENARIATS

INSPIRE AFRIKA MAGAZINEEST ÉDITÉ PAR

ANINKA MEDIA GROUP

ONT COLLABORÉ À CE NUMÉRO 

«  Le talent est universel, mais les opportunités ne le sont pas  » ces mots justes, prononcés par Christopher Ategeka (page 15), expriment sans doute le mieux l’une des raisons pour lesquelles Inspire Afrika Magazine est né il y’a 4 ans déjà1 : nous voulions mettre en avant les talents cachés du continent africain. Nous continuons à mener cette tâche avec enthousiasme, en allant à la recherche de ceux qui feront bouger les lignes demain.

Ce numéro, certes un peu particulier, n’échappe pas à la règle  : il fait le bilan d’une année 2015 riche, à travers les personnalités qui ont contribué à cet état de choses ; des personnalités avec qui selon nous, il faudra compter en 2016. Faisant la part belle aux figures (re) connues, il met surtout en avant celles qui gagnent à être connues.

La publication d’un classement est toujours une étape intéressante dans la vie d’un magazine. Parce qu’on considère que tout prescripteur d’information doit, à un

moment ou à un autre, faire le point. Cela devient d’autant plus important dans un contexte d’infobésité2 généralisée: il est désormais essentiel de faire une pause, pour résumer ce qu’on devra retenir de l’année écoulée. Nous franchissons donc cette étape aujourd’hui avec beaucoup d’humilité, mais aussi avec la fierté d’inspirer les jeunes en leur montrant les parcours de leurs pairs.

Notre démarche s’est basée sur 5 critères : la présence médiatique en ligne et hors ligne en 2015, les actions menées en 2015, la cohérence du business/projet, l’évolution de l’entre-prise entre 2014 et 2015 -levée de fonds, ouverture sur un nouveau marché etc.-, et la parité homme/femme. Nous n’avons pas voulu faire un classement numéroté, mais avons voulu faire ressortir les profils qui ont attiré notre attention dans plusieurs domaines  : Nouvelles Technologies de l’Information et de la Communication, entrepreneuriat social, associations à but non lucratif, leadership et culture. Ainsi, 5 profils sont présentés dans chaque rubrique. Par rubrique, nous mettons l’accent sur un entrepreneur, à travers un article ou une interview.

Il semblerait que cette nouvelle année soit celle des étapes. Chez nous, le proces-sus a commencé en fin 2015, où pour la première fois en 3 ans, nous mettions à disposition notre premier numéro papier3 (page 46). Il se pourrait qu’après ce classement, le processus continue par le biais des quelques surprises que nous vous réser-vons tout au long de l’année.

Et vous, quelle(s) étapes franchirez-vous en 2016 ?

Bonne lecture et très belle année !

Rédactrice en chef

ÉTAPES PAR ÉTAPES

¹ Le magazine est né le 5 Février 2012² De surinformation3 Inspire Afrika Magazine #16 : Et si le Chic faisait du chiffre ? Egalement disponible sur www.inspireafrika.com

INSPIRE AFRIKA MAGAZINE / MARS - MAI 20166

INSPIR’NEWS

La fondation Tony Elumelu affirme son ambition d’encourager l’entrepreneuriat – Côte d’Ivoire

29 Janvier 2016. La fondation de Tony Elumelu signe un accord avec le ministère Ivoirien chargé de l’entrepreneuriat et de la pro-motion des PME, dans le but d’apporter son expertise dans la pro-motion de l’entrepreneuriat en Côte d’Ivoire. Une action qui entre en résonnance avec l’ambition de la fondation, qui est d’accompa-gner et de favoriser l’émergence des jeunes entrepreneurs à travers tout le continent. Le soutien de la fondation se révèle par ailleurs être crucial dans le cadre du Plan Phoenix, programme gouver-nemental de développement des PME. En 2015, 17 Ivoiriens ont fait partie de la première vague de 1000 entrepreneurs africains sélectionnés par le Tony Elumelu Foundation Entrepreneurship Pro-gramme (TEEP).

Orange consolide sa place sur le continent – République Démocratique du Congo (RDC)

L’opérateur français va racheter la filiale congolaise de son équivalent belge Milicom, présent en RDC sous le nom de Tigo. Ce rachat, annoncé le 8 Février dernier, permettra à Orange de «  renforcer significativement sa présence en RDC et de devenir l’un des opérateurs leaders du pays ». La firme française n’a donc pas hésité à débourser 160 mil-lions de dollars pour réaliser cette ambition affichée depuis son arrivée en 2012 sur le marché congolais. En Janvier, Orange rachetait déjà deux filiales de son homologue Airtel : une en Sierra Leone, et une au Burkina Faso.

La chaîne A+, enfin accessible à la diaspora - France

Après un lancement Africain réussi l’année dernière, A+, la chaîne du groupe Canal dédiée aux contenus africains est désormais disponible outre atlantique. Lancée le 9 Février dernier, la chaîne promet un contenu très riche. Rappelons qu’à ce jour, A+ c’est : 13 séries originales et fictions francophone, 4 talents show et programmes de téléréalité, 4 magazines et 2 live show ; mais aussi 1000 heures de contenus inédits produits à l’année. Le groupe affirme vouloir répondre à la demande croissante de la diaspora, mais aussi à celle des producteurs africains, qui souhaitent voir leurs programmes valorisés au-delà du continent.

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TedxAccra : c’est reparti pour un tour ! – Ghana

Les conférences TED sont réputées pour être des îlots de créativité à travers le monde. Le Ghana, n’échappe pas à la règle. Du 19 au 23 Avril prochains, le Théâtre National d’Accra accueillera les esprits les plus passionnés et inventifs. Activistes, auteurs, entrepreneurs, historiens, scientifiques, artistes, historiens, ou encore spécialistes en Nouvelles Technologies, tout le monde est invité à réfléchir et à échanger sur le thème « Re-think  » (repenser) justement. Ceux qui ne vivent pas au Ghana pourront toujours suivre la conférence via un lien live streaming qui leur sera communiqué plus tard, sur le site de

TEDxAccra.

Afro Emoji, l’application à avoir dans son smartphone

Nous en rêvions, Ayoola Daramola l’a fait ! Ce jeune Nigérian-Améri-cain a créé des émoticônes afro, totalement adaptées à la réalité afri-caine. En effet, son application Afro Emoji propose des personnages africains qui s’expriment à travers diverses expressions africaines, et représentent l’exubérance et le lifestyle sur le continent. Lancée au début du mois de Février, l’application fait parler d’elle, puisqu’elle a déjà été téléchargée près de 5000 fois sur Android. A tester absolument !

Viber et Western Union s’associent pour faciliter les virements transfontaliers

Western Union et Viber ont annoncé le 4 Février dernier la signature d’un accord qui, sans doute, ravira de nombreux utilisateurs de l’application de messagerie instantanée. Grâce à la plateforme WU Connect, ces derniers pourront désormais envoyer de l’argent à leurs proches partout dans le monde. La solution ne sera disponible qu’aux USA dans un premier temps  : les utilisateurs de Viber résidant aux États-Unis pourront envoyer jusqu’à 499 Dollars avec une possibilité de retrait dans plus de 500 000 agences Western

Union et dans plus de 200 pays.

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TENDANCES // TOGO

Véritable ovni dans le paysage high-tech africain de part sa manière de penser, Sénamé Koffi ne fait rien comme tout le monde. Après avoir poursuivi des études de design indus-triel, d’histoire de l’art, d’architecture et d’anthropologie, il fonde en 2010, L’Africaine d’architecture pour « propo-ser des solutions concrètes et faire en sorte que l’Afrique moderne possède ses propres systèmes de référence ».Inventeur de concepts et adepte d’une «  innovation radi-cale », Sénamé rêve de démocratiser les NTIC sur le conti-nent en rendant le high-tech accessible aux communautés locales, notamment à celles qui n’ont pas les moyens d’y avoir accès. Il y arrive, doucement mais surement : à Lomé, sa ville natale, il a créé le WoeLab, un Fab Lab1 créatif et collaboratif qui accueille tous types de profils, -maçons, menuisiers, étudiants, etc.- mais très peu d’ingénieurs ou d’informaticiens. Cette émulation créative a donné nais-sance à la W. Afate, la première imprimante 3.D africaine, constituée uniquement de déchet électroniques recyclés, et élue « meilleure invention sortie d’un Fab Lab sur les dix dernières années »2.

D’où vous vient votre intérêt pour le numérique ?J’ai enquêté en anthropologie, et, un peu par accident, dans l’univers du hackerspace à Paris en 2012. J’ai vu que ces lieux singuliers où on célébrait l’autonomie, étaient corrélés avec un modèle de financement, des événements, des concepts, etc. Tous professant des logiques dis-tribuées contre le modèle centralisé capitaliste. Un ensemble de si-gnaux épars qui pour moi ont tout de suite fait système. Une sorte de conjonction que j’appelle le mouvement du Commun.Selon moi, la révolution digitale mise au service de l’»Ethique Hac-ker» a permis d’ouvrir un nouveau chapitre dans la philosophie de la production, qui peut désormais envisager quelque chose qu’elle avait jusque là toujours échoué à théoriser : la mort de l’In-dustrie. C’est une perspective où l’Afrique a une carte à jouer.

Vous faites partie du mouvement des makers. De quoi s’agit-il et quelles en sont les réalisations sur le continent ?Pour beaucoup le mouvement maker c’est cette petite émulation au-tour d’Arduino3, des drones DIY et de l’imprimante 3D… Si c’est cela, alors la W. Afate en est l’icône africaine.Le problème est le suivant : ce mouvement est apporté et expliqué aux africains par des «nouveaux explorateurs» avec tous les malentendus que cela peut créer ; dont notamment un certain exotisme Tech. On vient organiser telle folklorique fête du partage où on sillonne le conti-nent à la recherche de tel petit génie isolé qui fouille les poubelles pour fabriquer des robots… Et toutes choses étant égales, plus rien n’a de valeur.L’essence du Making est une résistance à l’autorité du Marché. Les choses ne peuvent pas avoir la même résonance au Nord et au Sud. L’Occident doit aller à un peu plus d’humilité, à la reconstitution du lien social, et doit trouver son compte dans l’esprit Make. Le Sud quant à lui, moins en crise de supplément d’âme, doit s’en saisir pour se trans-cender. Ils doivent descendre. Nous devons monter. Et nous devrions pouvoir nous rencontrer quelque part.

Qu’est ce que l’Africaine d’architecture et en quoi consiste le WoeLab ?L’Africaine d’architecture est une plateforme de recherche collabo-rative pour «une exploration originale de l’architecture et de la ville africaine», enregistrée en France sous statut d’association loi 1901. Il s’y élabore une alternative architecturale que nous essayons d’implé-menter à notre propre initiative où à l’occasion de commandes. Nous avançons par exemple en ce moment, sur un projet d’orphelinat en-tièrement en terre et techniques de coupoles nubiennes. L’Africaine a élaboré et testé une sorte « d’utopie urbaine » où la cité de demain se construit autour de lieux d’innovations ayant une fonction similaire à celle de l’enclos d’initiation dans le contexte traditionnel.WoeLab est la modélisation de ce type d’espaces. C’est un incubateur technologique grassroots4, une sorte de maison de quartier 2.0 qui a pour but d’im-pacter positivement sa proximité (1 rayon d’un Km autour du Lab) dans tous aspects de l’urbain : ressources, mobilité, gestion des déchets, gouvernance, etc. Le laboratoire est non élitiste et fonctionne sur la communauté. Nous essayons de transformer les idées les plus inté-ressantes qui émergent de cette intelligence collective en business. 11

SÉNAMÉ KOFFI « NOUS POUVONS REDÉFINIR L’ÉCONOMIE DU PARTAGE »

Propos recueillis par Joan Yombo

¹ Contraction anglaise de « Fabrication Laboratory . Un Fab Lab est donc un laboratoire de fabrication² Global Fab Awards, Barcelone, 20143 Arduino est un circuit imprimé en matériel) sur lequel se trouve un micro-

contrôleur qui peut être pro-grammé pour analyser et produire des signaux électriques, de manière à effectuer des tâches très di-verses (Wikipédia) 4 « Grassroots » ici fait référence à quelque chose de populaire.5 Ici, « l’esprit Low High Tech » fait référence au fait de rendre accessible les hautes

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start-up ont ainsi été prototypées et sont incu-bées à WoeLab.

En tant que catalyseur majeur de la scène Tech togolaise, le WoeLab organise souvent des événements pour les startups. Pou-vez-vous nous en dire plus ?Nous sommes sponsors et hôtes des éditions locales de plusieurs hackathons internationaux ouverts à tous : Global Urban Data Fast, NASA In-ternational Space Apps Challenge, Arduino Day, Open Source & Circular Economy Day, FabJam, etc. Nous avons mis en place un programme de formation accélérée de 4 mois pour faire dé-couvrir au marché les meilleures idées qui en sortent. Et nous organisons une fois tous les deux mois, un Startup Meetup, où peuvent se produire nos 11 jeunes pousses mais pas seulement. Le plus grand RDV de l’année reste tout de même l’ArchiCamp. Trois semaines intensives pour prototyper des solutions Low High Tech adaptées aux réalités locales. Si la matrice de WoeLab en tant qu’espace c’est l’enclos d’initiation dans le contexte traditionnel, les évènements eux, ont fonction de moments de rituels dans le rythme villageois. C’est l’occasion de réaliser une cer-taine symbiose, augmenter et faire le point des connaissances dans la communauté.

Dites-nous-en plus sur W. Afate : Comment est née l’idée d’une telle fabrication ? A qui et à quoi cet objet est-il destiné ?Nous cherchions à développer une machine dans l’esprit Low High Tech5 et la réflexion nous a lo-giquement mis sur la piste du matériau le plus «frugal» possible: le déchet informatique. Les déchets informatiques ont cette mémoire de leur premier usage qui constitue une vraie économie de moyens pour le concepteur sagace. L’impri-mante 3D exerce auprès de la communauté ma-kers aujourd’hui, la même fascination que l’Altair 88006 a produit auprès des amateurs d’informa-tique et d’électronique au milieu des années 70. Nous avons fait en sorte que notre machine se retrouve entre toutes les mains. Aux gens par la suite de trouver ce qu’ils en feront. Cela est amorcé dans notre petit périmètre d’influence où sont déployés des programmes (#3DprintAfrica) en direction des cybercafés et des collèges. Nous ambitionnons cette année d’équiper en imprimantes, 10 écoles où nous donnons déjà un cours sur cette technologie (One 3dprinter Per School). Une entreprise a été créée, Woe-bots qui a lancé la commercialisation du produit cette année et nous allons à la rencontre de la diaspora en Mars pour communiquer sur cela.

Deux membres de la Team WoeLab avec l’imprimante 3D W. Afate

technologies aux populations locales qui n’y ont pas accès, faute de moyens.

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Décidément, on pourrait aussi vous qualifier « d’inventeur de concepts ». Vous parlez souvent de « Diaspora des objets » De quoi s’agit-il ?La Diaspora des objets est une image que m’a suggéré un pitch sur la résilience de Lionel Zinsou à la Journée Nationale des Diaspora -2015 à Bordeaux. Comme les hommes, les objets vont et viennent. Le matériau premier prélevé sur le continent y fait retour, produit ou déchet. J’ai connu la rue en France et certains jours plus difficiles que d’autres, je me disais que je n’y étais pas à ma place. Un frigo sur le dépotoir d’Agbogbloshie7 pousse peut-être les mêmes soupirs…Il pourrait se retrouver à trôner à nouveau dans un intérieur design à New York, requalifié par quelque industrie subtile, systématique et avant-gardiste. C’est cela la Diaspora des Objets. Pour aller plus loin, songez qu’il y a plus de matériel que d’hommes qui font le voyage dans l’espace et que le plus gros dépotoir électronique flotte au dessus de nos têtes. Songeons enfin à ce qui gît dans les fonds et rappelons-nous que la plupart des objets ne font pas le dernier voyage au sens où l’entend pour l’homme…Woebots veut révolutionner le concept cradle-to-cradle en dévelop-pant des solutions d’après-vie directement pour les grands fabricants. La startup devrait intégrer cette année un accélérateur français pour challenger les hypothèses de cette offre.

Comment vous financez-vous ?Avec WoeLab dès le début nous avons professé une certaine culture de l’indépendance qui ne témoigne pas uniquement de notre volonté d’être au plus près de l’«  Ethique Hacker  ». La logique de l’aide en même temps qu’elle a solidement installé une image très infantilisante, a incroyablement émoussé l’esprit d’entreprise et corrompu les res-sorts moraux dans la jeunesse de nos pays. Je suis persuadé que la renaissance du continent devra passer par une période transitoire faite de symboles qui déprogramment ces psychologies. Et voyez-vous, je me considère comme un renaissant : nous voulions construire un des premiers projets d’importance en Afrique qui ne devrait son existence qu’à la seule force des acteurs. C’est de l’Innovation Radicale ! Donc le modèle économique mise tout sur les business que nous créons au Lab, eux-mêmes entièrement bootstrappés et privilégiant dans leur déploiement des approches « lean ». J’ai cependant l’honneur et le vrai plaisir d’être associé depuis peu à une réflexion très intéressante sur le Private Equity. La capacité de ce modèle d’investissement à se réin-venter et intégrer les préoccupations typiquement africaines, pourrait faire évoluer notre position sur le financement. Que manque t-il selon vous au Togo pour devenir l’un des grands hubs technologiques en Afrique ?Le Togo est un hub naturel et un superbe carrefour humain. Il a la posi-tion géographique et la taille idéales. Je pense qu’il y’a un tropisme et qu’il faut penser, une stratégie à l’image du pays. Avant on le présentait comme la « Suisse de l’Afrique » ; personnellement je préfère le voir comme un potentiel couteau suisse. Nous avons déclenché l’émer-gence d’un embryon de scène Tech et mis le pays sur la carte mais on ne peut pas dire que les choses prennent la direction d’un écosystème. Il n’y aura pas de hub technologique qui profite aux togolais sans les fondamentaux de toute entité organique, la corrélation, la culture du give back etc. Sinon nous ne ferons au mieux que le lit des majors

qui commencent à manifester leur intérêt. Le problème du Togo est celui de la mentalité. Il faut civiliser les esprits. A WoeLab nous com-battons le concept d’inventeur, mais pour le Togo, je crois qu’il y a une petite chose à faire concernant Victor Agbegnenou8. Il faudrait peut-être globalement envoyer les bons signaux et encourager le retour des nombreux talents en exil. C’est de notoriété publique par exemple que se sont principalement des développeurs togolais qui font le bonheur de la scène dakaroise. Un petit Trek numérique participerait à élever le niveau général et à installer cette culture de la rigueur qui n’y est pas.Ayant dit tout cela, je dois m’empresser de rappeler que je ne gère moi qu’un petit espace entièrement autofinancé et dont l’ambition est seulement d’être le hub technologique sur un rayon d’un km.

Quels sont les enjeux du numérique / des NTIC en Afrique au-jourd’hui ?Mon évangile est qu’il y a une opportunité avec le boom numérique et que l’Afrique doit explorer le plus possible le caractère démocratique des NTIC. Envisager que les nouvelles technologies puissent sublimer l’incroyable potentiel créatif des masses et autoriser des visions auda-cieuses de développement. Toute la féerie ou le drame africain aura ses villes pour théâtre. Or ce sont les startups qui prescriront, qui pres-crivent déjà la ville de demain. Il n’y a pas un seul foyer moyen africain sans 4 ou 5 business. Le continent peut innover dans ce sens : Ici fi-nalement, l’initiative urbaine est plus à l’entrepreneur qu’à l’architecte, au planificateur ou au décideur. Nous pouvons redéfinir l’économie du partage. Que peux t-on vous souhaiter pour 2016 ?La communauté développe une nouvelle imprimante 3D, quelque peu surprenante. Souhaitez-nous bon courage. J’essaie difficilement de finir un ouvrage qui devrait s’appeler «Innover avec le peuple ; Ma proposition fractale dans la possibilité d’entreprendre pour l’Afrique». Souhaitez-moi qu’il soit bon.

TENDANCES // TOGO

Unesco, Paris 2015. Sénamé reçoit le Prix de l’Ob-servateur Netexplo qui récompense les 10 inven-tions ayant le plus le potentiel de changer la société. Crédit photo : ©LDherines

6 Micro Ordinateur réalisé sur le microprocesseur 8080 en vendus en kit à des particuliers dans les années 70. C’était les débuts du « personal computer7 Banlieue d’Accra au Ghana destination reconnue de déchets électroniques

8 Inventeur du PWCS (Polyvalent Wireless Communication Systems), un système de télé-communication sans fil, présenté il y’a quelques années comme une alternative à la fibre op-tique.

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1. Ismaël Nzouetom - Cameroun

IIsmaël Nzouetom est le fondateur d’I-Dispo, une société qui fournit un assistant électronique de vie personnelle et de services de concierge-rie nommé “Sara”. En 2012, la start-up lève 1 million de dollars pour son projet, est élue «Meilleur démarrage en Europe « par le Founder Institute et sélectionnée par Microsoft dans son top 15 des sociétés les plus prometteuses en Europe. En 2015, l’institut Choiseul le classe parmi les 100 leaders économiques africains de demain. Après un partenariat avec MTN au Cameroun, I-Dispo aimerait continuer son expansion en Afrique en 2016.

3. Khaled Shady - Egypte

C’est du désir d’aider un ami ayant perdu la vue dans un accident qu’est née l’idée de Mubser. Khaled Shady est l’entrepreneur derrière cette invention qui aide les aveugles et malvoyants à se déplacer et à identifier les objets du quotidien. Le jeune homme a été finaliste du prix Anzisha en 2013 et nommé parmi les 30 entrepreneurs les plus prometteurs de Forbes en 2014. En 2015, il est organisateur du Cloud Weekend, le plus grand événement Big Data en Egypte. Il souhaite faire de son pays la plaque tournante de la technologie au Maghreb et Moyen-Orient.

2. Rapelang Rabana Afrique du Sud

Rapelang Rabana cofonde Yeigo Communication en 2005. Yeigo a développé quelques unes des premières applications au monde per-mettant de téléphoner, d’envoyer des mails et des messages gratuite-ment grâce à Internet (VoIP). Depuis 2012, Rapelang est à la tête de Rekindle Learning, une société qui crée des solutions d’e-learning pour mobile. Elle a fait la couverture de Forbes en 2013 et été nommée Entrepreneur pour le Monde par le World Entrepreneurship Program en 2014. En 2015, le Forum économique mondial la désigne dans sa liste des 15 femmes qui changent le monde.

4. Mark Essien - Nigeria

Mark Essien a créé en 2013 Hotels.ng, le premier site de réservation d’hôtel au Nigéria. Il fournit des réservations en ligne pour les hôtels nigérians à la fois pour les voyageurs d’affaires et les touristes. Il dis-pose actuellement d’une liste de plus de 7000 hôtels dans 21 régions du Nigéria. En 2015, Hotels.ng a levé 1,2 million $ grâce au Réseau Omidyar et au Fonds EchoVC Pan-Africa. La société prévoit d’utiliser les nouveaux fonds pour investir davantage sur le plan technologique et dans la poursuite de son expansion au Ghana et en Afrique franco-phone.

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TENDANCES

Smart building! Smart city! Smart AFRIQUE!

Avec 2.5 milliards d'habitants à l'horizon 2050 et des perspectives de croissance à 5.2%1 de moyenne, la révolution infrastructurelle du continent sera aussi numérique et informatique.

Expert en supervision industrielle depuis 30 ans, ARC Informatique est un acteur incontournable dans l’accompagnement de projets, en fournissant des progiciels pour contrôler, analyser et optimiser les installations des entreprises2 (tous secteurs confondus). Le groupe ARC est présent sur les cinq continents à travers ses filiales et sur l’Afrique avec ses partenaires locaux.

Consciente que ce bond infrastructurel et technologique ne pourra se faire sans les compétences pratiques idoines, ARC Informatique met sur pied un programme de formation gratuit, pour toutes les écoles techniques spécialisées, en Afrique. Destiné principalement aux formateurs de ces établissements, il a comme but d’apporter un savoir-faire et de susciter des vocations. Imaginez un univers plus smart où tout serait géré par des systèmes intelligents!

Grâce SAMNICK, responsable de ce programme pilote chez ARC, nous répond sur la question du développement sur le continent; Et nous présente par la même occasion ce programme.

1. Que représente le marché des infrastructures en Afrique ? GS. Un rapport3 du FMI publié en 2006, estime à peu près à 100 milliards de dollars/an les besoins en investissements dans les infrastructures en Afrique, extensions et entretien compris. Ce rapport étudie les retards d’investissement, les besoins de développement et d’entretien. Il dresse sans ambages la nécessité d’établir un tissu infrastructurel intracontinental : Smart Afrique !

2. Quels sont les domaines clefs de ce marché ? GS. La réponse n’est pas simple, car elle varie selon les pays. Mais globalement, il s’agit : de la gestion technique de bâtiments, la production/distribution d’énergie, les transports, le traitement de l’eau et des déchets ainsi que le secteur des TIC (Technologies de l'information et de la communication).

3. En quoi la société ARC Informatique est-elle un acteur dans ce marché ? GS. ARC Informatique édite des logiciels qui assurent le contrôle des différents systèmes employés dans ces infrastructures, permettant à des opérateurs d’être informés en temps réel du bon fonctionnement des installations et de prendre les décisions de conduite appropriées.

Ces logiciels sont mis en œuvre par des sociétés d’Ingénierie ou par des Intégrateurs de système formés au préalable.

ARC Informatique possède un nombre important de références dans tous ces domaines principalement en Europe mais aussi en Afrique (Maroc, Nigéria, Gabon, Île Maurice, Kenya, Tanzanie, Sénégal, Côte d’Ivoire, Angola, République du Congo, Egypte…).

4. La société ARC Informatique privilégie-t-elle les projets favorisant la formation des populations et des salariés des entreprises locales ? GS. C’est là que la démarche d’ARC Informatique est intéressante ! Elle met en place un programme tourné vers les organismes de formation dédiés à ces nouvelles technologies, assurant ainsi la qualité et la traçabilité des productions ; à l’image de ce que nous avons déjà mis en place en Tanzanie au KIITEC 4 avec Jean-Pierre Acquadro (Président de l’ADEI - Enseignement technique pour les pays en voie de développement).

Ce programme dédié au continent africain a pour but de recruter des organismes de formation (lycées technique, écoles d’ingénieur, etc.) et d’apporter des solutions aux enseignants de ces organismes afin de les rendre autonomes, en mettant à leur disposition les licences logicielles dont ils auront besoin.

En leur offrant notre produit phare PcVue, nous espérons ainsi participer à la naissance de vocations et à la maturation d’un écosystème ; tout en contribuant au développement de compétences et de talents.

Pour devenir le prochain établissement qui bénéficiera gratuitement de notre programme, c’est simple ! il vous suffit de retourner le formulaire d’inscription par email à [email protected] ou par fax au + 33 1 46 23 86 02

Grâce SAMNICK Export Logistic Department at ARC Informatique

1 En Afrique subsaharienne en 2014 2KENGEN KENYA, SONATRACH, ASECNA, ACTEMIUM Maroc, RENAULT Maroc, VEOLIA, TOTAL Angola, Comilog (mine), Casablanca Airport,

SEEG (Société des Eaux et de l'Electricité du GABON), Sobraga (Brasserie), Smag (Agro-Alimentaire), Setrag (Chemin de Fer) 3"Les infrastructures de l'Afrique : problèmes et perspectives d'avenir", Séminaire de haut niveau organisé par l'Institut du FMI en coopération

avec l'Institut multilatéral d'Afrique, Tunis (Tunisie), 28 février -1er mars 2006 4 KILIMANDJARO INTERNATIONAL INSTITUTE FOR TELECOMMUNICATIONS ELECTRONICS & COMPUTERS - web : http://www.kiitec.ac.tz/

Nom de l’établissement: _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _

Adresse:_ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _

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• Noms et nombres d’équipements à disposition: Exemple ordinateur et PLC, logiciel, vidéo projecteur... _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ • Nombre d’enseignants participants au programme: _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ • Filières: (cochez les cases)

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INSPIRE AFRIKA MAGAZINE / MARS - MAI 2016 15

COUP DE COEUR // OUGANDA

L’ORPHELIN QUI VOULAIT CHANGER LE MONDEPar Joan YomboPhotos, Curtis Jeramy, MooD-ology Photography

Les miracles existent-ils  ? Personne ne saurait vraiment le dire. Une chose est sûre, l’histoire de Christopher Ategeka pourrait bien mener tout

athée à la conversion. Christopher devient orphelin à l’âge de 7 ans, après avoir perdu ses deux parents, qui succombent au virus du SIDA. Le jeune homme doit alors très ra-pidement prendre soin de ses 4 demi-frères (les parents de Christopher étaient séparés au moment de la tragédie, ndlr). Il faut dire qu’il n’a pas vraiment le choix, sa grand-mère étant sourde et muette, et son grand-père étant absent depuis de nombreuses années, il reste le seul à pouvoir assumer le rôle de chef de famille. Commencent alors des années de galère pour ce jeune garçon qui ne rêve que d’une chose : aller à l’école. Nourri par cette passion dévorante, et, il faut le dire, guidé par les bonnes étoiles, Chris-topher réussit, sans famille et sans argent, à être diplômé en ingénierie mécanique au sein de la University of California Berkeley. Il est aujourd’hui entrepreneur, inventeur et pilote à ses heures perdues. Un parcours qui force le respect.

DES DÉBUTS TRAGIQUES AU RÊVE AMÉRICAINNous sommes en Ouganda, dans les années 90. Christopher, devenu orphelin, est baladé de villages en villages, et de familles en familles. Au passage, il perd d’autres membres de sa famille, dont un de ses demi-frères, qui succombe lui aussi au SIDA. Il se retrouve chez un oncle, qui l’oblige à jouer les épou-vantails humains dans ses plantations. Christopher tient le coup, guidé par cette soif d’apprendre qui ne le lâchera jamais : il veut lui aussi, occuper les bancs d’une école !L’occasion finira par se présenter en 1996, à l’âge de 12 ans. Sa grand-mère réussit à réunir assez d’argent pour l’envoyer à l’école pendant 2 ans. Christopher y excellera, et se fera remarquer par l’association Yes UGANDA, qui vient en aide aux orphelins en Ougan-da. Après avoir abandonné l’école faute de moyens, Christopher retourne à la vie dans les plantations. Mais un membre de l’association, ayant entendu par-ler de lui, se met à sa recherche et fini par le retrou-ver. L’histoire de Christopher devient alors un conte des temps modernes. Après avoir été repéré par l’as-sociation, il bénéficiera de la générosité d’un couple américain –Martha et Mickael Helms– qui se prend d’affection pour lui. Ils prendront en charge le reste de sa scolarité au Kenya, et lui proposeront de venir

les rejoindre aux USA. C’est ainsi que Christopher Ategeka débarque à l’aéroport de San Francisco le 16 Décembre 2006, où il rencontre pour la première fois, ses anges gar-diens. Il intègre par la suite le Collège Communautaire de Laney, dans la ville d’Oakland, ville de résidence de sa nouvelle famille. La suite est phénoménale ! Christopher obtient son diplôme à l’Université de Californie ; crée plusieurs associations ; est classé parmi les entrepreneurs de moins de 30 ans les plus prometteurs par Forbes ; intervient aux Nations Unies et à la Maison Blanche, où il rencontre le président Obama ; est lauréat du Echoing Green (Association qui propose un accompagnement financier et stratégique aux entre-preneurs sociaux à travers le monde.) en 2013 ; reçoit le prix Muhammed Ali Humanitarian en 2015… La liste des récompenses est infinie !

CHANGER LE CONTINENTCes récompenses, Christopher les doit à son expérience personnelle, mais aussi à cette profonde envie de changer les choses, pour éviter aux autres d’endurer ce qu’il a enduré. « Une fois mon diplôme d’ingénierie en poche, j’ai eu envie de construire quelque chose qui puisse aider ma communauté. Mais je ne savais pas quoi. Puis, je me suis arrêté

INSPIRE AFRIKA MAGAZINE / MARS - MAI 201616

COUP DE COEUR // OUGANDA

un instant : mes deux parents étaient morts parce qu’ils n’avaient pas pu accéder rapidement aux soins médicaux… C’était ça la clé. » C’est ainsi que Rides for Lives, naît, avec pour ambition de faciliter l’accès aux médicaments à des populations qui vivent en zone reculées. Au début, il s’agit de simples « ambulances de village », qui transportent les villageois jusque dans les hôpitaux. Très vite, Christopher comprend qu’il doit aller plus loin, s’il veut sauver des vies : « Une fois qu’on a déposé le patient à l’hôpital, il doit souvent attendre de nombreuses heures avant d’être pris en charge. Cette situation m’a poussé à amé-liorer concept de nos ambulances. ». Aujourd’hui, les ambulances de Rides for Lives sont munies d’une pharmacie et d’un laboratoire d’ana-lyses médicales. Un médecin y est disponible, prêt à consulter à tout moment. Mais le jeune homme ne s’arrête pas là. Il crée, quelques années plus tard, Privail et New Focus. La première est une technologie qu’il a inventé avec Anwaar Al-Zireeni, son partenaire diplômé en bio-ingénierie. Elle se sert des nanotechnologies pour faire des dia-gnostics. La particularité de cette technologie, ou en tout cas ce à quoi Christopher aspire, est d’être disponible au grand public : « Voyez cela comme un test de grossesse. D’ici quelques années, tout le monde sera capable d’aller en pharmacie se procurer le produit et effectuer toute une batterie de tests. » L’idée est de permettre aux gens d’avoir immédiatement les résultats de leurs examens médicaux. Le projet New Focus quant à lui a une connotation plus personnelle : « Je retiens quelque chose de mon parcours et de mon expérience : le talent est universel, mais les opportunités ne le sont pas. En créant New Focus, je souhaitais d’une certaine manière, redistribuer les opportunités à l’écrasante majorité de jeunes Africains qui ont très souvent du talent, mais difficilement la chance de pouvoir l’exprimer »

« JE RETIENS QUELQUE CHOSE DE MON PARCOURS ET DE MON

EXPÉRIENCE : LE TALENT EST UNIVERSEL, MAIS LES OPPORTUNITÉS

NE LE SONT PAS ».

L’ÉPINEUSE QUESTION DU FINANCEMENTChristopher souhaiterait étendre le concept de Rides for Lives à toute l’Afrique, mais cela demande des fonds importants. L’association vit des dons en provenance de fondations privées, d’entreprises ou d’indi-vidus qui se sentent touchés et concernés par le combat qu’elle mène. Inutile d’attendre toutefois une quelconque aide du gouvernement, qui, déplore Christopher, ne s’intéresse qu’à des projets qui ont déjà une très grande exposition, et qui pourrait contribuer à valoriser le discours politique.« Nous n’existons que depuis 5 ans, nous n’avons, semble-t-il, pas l’envergure nécessaire pour espérer un chèque en provenance du gou-vernement » dit-il pince-sans-rire. Mais il souligne que le problème est plus profond : « Les États reçoivent des millions de dollars en prove-nance de la Banque Mondiale et des organismes internationaux, pour régler différentes problématiques, dont celle de la santé. Ils perçoivent donc très mal le fait que quelqu’un vienne leur montrer, à travers une innovation simple que, malgré toutes les aides reçues, les problèmes basiques ne sont toujours pas réglés. Cela soulèverait des questions sur la manière dont est géré et utilisé cet argent » Mais qu’il s’agisse du gouvernement, des associations privées ou des particuliers, obte-nir des financements reste un véritable parcours du combattant. La problématique sanitaire en Afrique est majeure, mais elle n’attire pas instinctivement les investisseurs : « Proposer une innovation pour ré-soudre les problèmes de santé en Afrique n’est pas aussi sexy que créer une application mobile telle que Snapchat par exemple, où tout

le monde a envie de mettre son argent. » Le vrai travail consiste à aller à la rencontre de personnes qui se sentent profondément concernées par le sort des populations et du continent, et qui veulent, par dessus tout, aider.

PERSÉVÉRERMais aucun obstacle ne saurait venir à bout de la ténacité de Chris-topher Ategeka. Le jeune homme a toujours été extrêmement déter-miné. Plus jeune, il était prêt à tout pour aller à l’école. Aujourd’hui, il rêve de changer le continent. Et en cela, il applique lui-même ses propres recommandations : « La vie est un cycle dynamique. Les belles expériences viennent remplacer les mauvaises, et ainsi de suite. Etre capable de le comprendre, de l’intégrer, et de s’y adapter est la défini-tion même de l’entrepreneur. »Malgré une enfance misérable, Christopher a pu trouver sa voie et sa raison d’être. Peut-on alors parler de miracle en fin de compte ? La ré-ponse est peut-être dans ces mots, prononcés lors de son intervention à la conférence TEDxSacramento en 2012 :« je me considère comme chanceux d’avoir été affecté par la pauvreté, la famine, la guerre et les maladies, car ces épreuves ont fait de moi la personne que je suis aujourd’hui ».

INSPIRE AFRIKA MAGAZINE / MARS - MAI 2016 17

1. Alain Nteff - Cameroun

Alain Nteff, ingénieur informatique, a fait de la baisse du taux de morta-lité des nouveaux-nés, son combat. En janvier 2015, il officiellement a lancé Gifted Mom, une plateforme numérique qui permet aux femmes enceintes en milieu rural de bénéficier d’un suivi prénatal et postna-tal. Cette même année, Alain Nteff a décroché le Prix de la Jeune Entreprise Africaine à l’occasion du New York Forum Africa et figure parmi les lauréats du Queen’s Young Leaders Awards qu’il a reçu des mains de la reine d’Angleterre. Il souhaite venir en aide à 5 millions de femmes sur tout le continent d’ici 2017.

3. Misan Rewane - Nigéria

Diplômée de Harvard, Misan Rewane a fondé deux plateformes ; De-sign Education (ed-lab) et WAVE (West Africa Vocational Education). La première aide les entrepreneurs à créer des business model inno-vants et la deuxième permet aux demandeurs d’emploi d’acquérir les compétences techniques qui sont demandées sur le marché. Partici-pante en 2014 au Echoing Green Fellowship Program, elle a été en 2015 citée en exemple par Forbes et Reuters pour son parcours en-trepreneurial. WAVE prévoit de former 25000 jeunes par an d’ici 2019.

2. Aleem Ahmed - Ethiopie

Aleem Ahmed est l’un des participants du Echoing Green Fellowship Program en 2015. Il est le fondateur de Love Grain qui met en relation les producteurs de produits sans gluten en Éthiopie avec le marché international. Aleem Ahmed promeut le grain de teff cultivé exclusive-ment dans son pays. Love Grain permet ainsi d’augmenter les profits des agriculteurs et d’améliorer leurs rendements. La culture à grande échelle du teff pourrait satisfaire un grand nombre de consommateurs du sans gluten et changer les conditions de vie de milliers de produc-teurs éthiopiens.

4. Awa Caba - Sénégal

Awa Caba a cofondé Jiguene Tech Hub, le premier réseau social sé-négalais de femmes passionnées de technologie. Elle est également la cofondatrice de Sooretul. Sooretul, qui signifie en Wolof ‘pas trop loin’ est une plateforme de vente en ligne qui vise à valoriser l’agriculture et la transformation des produits locaux. Au début de cet année, Sooretul a signé un accord avec la Société Nationale de Télécommunications Sénégalaise pour toucher une cible plus large et continuer son expan-sion.

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COUP DE COEUR

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Convivial. C’est le mot qui correspond au Café Dapper ré-cemment ouvert par Loïc Dablé, qui pourrait être considéré comme le chef Africain le plus apprécié de France. Et avec raison! Son approche de la gastronomie Africaine est sin-gulière en ce qu’elle fait ressortir les saveurs du continent avec génie. Toujours entre deux avions, c’est en pleine pré-paration d’un de ses voyages en Afrique qu’il nous reçoit avec le sourire et l’enthousiasme des gens de chez nous. Découvrez Loïc Dablé, le cuisinier, et le chef d’entreprise.

Inspire Afrika : Qu’est-ce qui vous a poussé à persévérer et à devenir un chef ? Loïc Dablé : Plusieurs choses m’ont poussé à persévérer dans l’art culinaire. Tout d’abord l’ambiance et la sensation que j’avais quand j’étais en cuisine. Dans ce domaine, on doit être à la fois rapide et précis pour réaliser des plats. J’étais passionné par la transformation des produits. Par exemple, le fait de partir d’une carotte crue pour faire une soupe. Mon intention s’est confirmée quand j’ai rencontré Tanguy Le Gall (Chef du restaurant Chaumette à Paris) qui m’a vraiment appris ce que c’est que d’aimer le travail. Je découvrais quelque chose et je suis entré dans un univers très masculin et brutal: un univers où il faut s’affirmer, être excellent et savoir faire appel à son imagination et à sa créativité.

I.A : Comment définiriez-vous la cuisine Africaine ? L.D: En quelques mots je dirais que la cuisine Africaine est explosive, énergique, fraîche et contemporaine. La cuisine Africaine a une his-toire. Nous - africains - partons d’abord du besoin de manger quelque chose de raffiné et qui va tenir au corps. Ensuite, il y a eu l’envie de faire plaisir aux gens qu’on reçoit et l’envie de célébrer (une naissance, un passage à l’âge adulte...etc). Il y a eu enfin une réadaptation culi-naire hors du territoire Africain : La diaspora a dû trouver un moyen de s’alimenter à partir des mêmes produits qu’elle consommait en Afrique en les important. Notre cuisine a évolué et a traversé les âges sans perdre son identité. Notre cuisine est constamment en mouvement. Aujourd’hui, il y a des jeunes qui créent des activités, des évènements, des food trucks, et tout ceci fait évoluer la cuisine Africaine.

I.A : Est-ce que moderniser la cuisine Africaine veut dire l’assi-miler à la cuisine occidentale ou la revisiter pour qu’elle soit « adoptée » par les autres ? L.D: Il y a la cuisine contemporaine et la cuisine moderne. A mon sens, la cuisine contemporaine correspond à ma vision de la gastro-nomie africaine. Je m’appuie sur des produits, des influences, des sa-voir-faire, et je donne un sens panafricain à ce que je fais. ‘Moderniser’ n’est pas le terme adéquat. Nous avons besoin d’innover pour être au service de la cuisine africaine, en s’appuyant surtout sur ce qui s’est passé avant. Au Café Dapper, nous essayons de savoir ce que les afri-cains mangeaient dans telle ou telle région il y a 50 ans ou 70 ans, et pourquoi ils mangeaient comme cela. C’est à partir de là que l’on crée

INSPIR’INTERVIEW // CÔTE D’IVOIRE

INSPIRE AFRIKA MAGAZINE / MARS - MAI 2016 19

LOÏC DABLÉ

« NOUS AVONS BESOIN D’INNOVER POUR

ÊTRE AU SERVICE DE LA CUISINE AFRICAINE »

quelque chose. C’est principalement pour cette raison que nous n’utili-sons pas de condiments industriels du type cube Maggi, parce que les cuisiniers Africains doivent savoir que nous n’avons pas besoin de cela. Il est possible de travailler un bouillon en partant des os d’une viande ou des arrêtes d’un poisson, et d’obtenir le même résultat, avec un temps de conservation similaire et un goût meilleur. Mais le cube n’est pas quelque chose de bon pour la santé et d’une manière générale, il n’y avait pas de cube Maggi il y a 100 ans.

I.A : Que vous évoque le terme « afro-fusion » ?L.D: Afro-fusion… On pourrait aussi parler de métissage entre un produit africain et les techniques et produits d’ailleurs. L’Afro-fusion consiste à créer un équilibre entre les deux univers sans que l’un n’em-piète sur l’autre. Dans une assiette on doit retrouver l’équilibre entre une fraise et un excellent poivre de Penja (Ville de la region du Littoral du Cameroun). Tout est une question d’équilibre entre deux produits d’exception qui sont complètement différents.

I.A : En Afrique, la cuisine est associée à la femme, pourtant on en trouve très peu dans la profession de ‘Chef’. Pourquoi ? L.D: Le recrutement a été machiste. Pourtant les femmes ont une fa-çon différente d’aborder ce métier. Lorsque le chef est une femme, il y a une autre dynamique en cuisine. Ce qui est dommage c’est qu’en Afrique, nous nous sommes dit: « elles font la cuisine à la maison, nous - les hommes - la faisons de manière professionnelle », alors qu’il fau-drait qu’elles aient beaucoup plus de place dans les restaurants pour

y apporter leur robustesse. Mais je reste confiant, ça arrivera bientôt!

I.A : Le ‘Café Dapper Loïc Dablé’ a ouvert ses portes il y a quelques mois. Dites-nous tout : Comment vous est venu l’idée audacieuse d’occuper le restaurant du Musée Dapper ? L.D: Nous avons pensé qu’il était nécessaire d’avoir un positionnement premium. Il était également essentiel de resituer la cuisine Africaine en tant qu’Art. L’emplacement du ‘Café Dapper’ est idéal. Dans la librai-rie, vous avez les Arts primitifs et l’Art contemporain. Nous vendons aux gens la connaissance du produit. Il n’y a pas de restaurant avec une identité africaine contemporaine, mais il fallait le faire. Aujourd’hui, nous pouvons revendiquer l’origine de nos produits. L’idée n’est pas de mettre un chef en valeur mais c’est de mettre notre expertise au service des produits.

I.A : En plus d’être un chef, vous êtes aussi un entrepreneur. Vous avez lancé votre ligne de tablier, et vous êtes un consul-tant culinaire. Concentrons-nous sur cette dernière activité. Quelles sont les activités d’un consultant culinaire ? L.D: Le consulting culinaire consiste à accompagner des clients en Afrique ou ailleurs sur la création, la gestion et le suivi de concepts culinaires. Quelqu’un qui est à New York et qui veut ouvrir un Fast food Africain peut être accompagné dans la création de sa carte, la recherche de son emplacement et la définition de son offre. Quelqu’un qui veut ouvrir un hôtel à Conakry ou à Sao Tomé sera accompagné non seulement sur la création de la carte, mais aussi sur le recrutement des

Propos Recueillis par Chrys NyetamPhotos, Huza.org

INSPIRE AFRIKA MAGAZINE / MARS - MAI 201620

chefs et le positionnement à adopter en termes de gastronomie pour être le plus efficace possible. Nous faisons beaucoup de formations de chefs avant ou après l’ouverture du restaurant, où on leur montre par exemple comment présenter les plats. On les accompagne aussi sur la rentabilité, pour ceux qui ont déjà une carte, qui perdent de l’argent et qui ont envie d’essayer quelque chose d’autre. Donc on les aide à res-tructurer leur carte. Nous nous adaptons à la demande de nos clients où qu’ils soient dans le monde.

I.A : Est-il facile d’exercer l’activité de consultant culinaire en Afrique ?L.D: Oui ! Nous travaillons avec des groupes hôteliers et des grands ou petits restaurateurs. Notre client peut être « un maquis » qui n’a pas beaucoup d’argent et qui veut faire quelque chose d’original sur un concept culinaire ou des produits locaux. Si le projet est intéres-sant, nous travaillons dessus. Le plus important est d’apporter quelque chose au Continent en faisant avancer la cuisine Africaine.

I.A : Vous commercialiserez aussi bientôt des épices Africaines. Est-ce votre manière de revendiquer un savoir-faire des sauces autres qu’avec le ‘cube’ ? L.D: C’est une manière de montrer que l’on peut cuisiner différem-ment, mais c’est surtout une façon de faire vivre les fabricants de ces épices. Nous mettons en avant leur savoir-faire. Nous cherchons à savoir ce qu’ils ont et surtout comment ils le vendent. Ensuite nous travaillerons ensemble pour mettre en avant ces produits-là. Ce n’est pas quelque chose d’évident, parce que le secteur n’est pas encore structuré. Au départ notre réseau nous aidait à trouver les producteurs.

Aujourd’hui ce sont les producteurs qui viennent directement vers nous pour présenter leurs produits.

I.A : Vous avez une actualité riche : la nouvelle saison de ‘Star-Chef’’ sera bientôt diffusée sur la chaine télévisée A+. Votre emploi du temps est très chargé ! L.D: Tout est une question d’organisation. C’est justement pour être structurés que nous avons créé le groupe Loïc Dablé. Dans notre équipe nous avons des rôles bien définis. Certains sont chargés de la communication, d’autres de la création et d’autres de la vision. Mon associé - qui est ma femme - s’occupe de matérialiser ma vision, car c’est la seule personne qui peut la comprendre. Elle organise donc les activités dans ce sens-là. Sans elle, je pense que je n’aurais pas pu développer l’entreprise.

I.A : A quand un ‘Café Loïc Dablé’ en Afrique ?L.D: En 2016, nous ouvrirons un restaurant à Abidjan dans la fondation DON Veil, qui œuvre pour l’art contemporain. L’idée est d’y faire un restaurant gastronomique. Je ne peux pas en dire plus mais ça va être quelque chose de très intéressant en termes de cuisine et d’espace. On vous y attend !

« LE PLUS IMPORTANT EST D’APPORTER QUELQUE

CHOSE AU CONTINENT EN FAISANT AVANCER

LA CUISINE AFRICAINE. »

INSPIR’INTERVIEW // CÔTE D’IVOIRE

INSPIRE AFRIKA MAGAZINE / MARS - MAI 2016 21

INSPIR’INTERVIEW

Arthur Zang – Cameroun

Chers cardiologues, le produit médical de l’année vient d’Afrique  ! Après le Cardiopad à 6 électrodes qu’il a fabriqué grâce à des cours disponibles sur internet, Arthur Zang a mis sur le marché 300 Cardio-pads en Janvier 2016. Assemblées à la main et avec 12 électrodes, les nouvelles tablettes permettent de faire des électrocardiogrammes (Examen destiné à mesurer l’activité cardiaque) plus précis. Grâce aux différents prix qu’il a reçu en 2015 – Rolex Awards, prix d’excellence Paul Biya – et au financement des banques, des internautes et du gouvernement Camerounais, Arthur Zang est la preuve qu’il y a une récompense au bout de la persévérance.

Jason Njoku – Nigeria

Avec plus de 500,000 abonnés et plus de 10 millions de vues par mois Jason Njoku a fait d’iRokoTV LA référence du cinéma Nigérian et Gha-néen en ligne. Après un partenariat signé avec Netflix en 2015 afin de supporter la section Africaine de ce dernier, Mr Njoku veut aussi attirer les internautes d’Afrique francophone : en Décembre 2015, iRokoTV a signé un contrat avec Canal Plus Overseas pour y lancer le premier service de vidéo à la demande sur mobile Android. En 2016, le cinéma Nigérian sera ainsi accessible à un marché de plus de 250 millions de personnes.  

Vérone Mankou – République Démocratique du Congo

En 2011, Vérone Mankou créait la première tablette Africaine  ; En 2012, le premier smartphone Africain. En 2013, le Bantuhub, un incu-bateur pour les entrepreneurs Tech. En 2014, il était pour la deuxième fois classé parmi les jeunes dirigeants les plus prometteurs du conti-nent selon Forbes. En 2015, il installait la première usine d’assem-blage de smartphones et tablettes à Brazzaville. Le lauréat du « prix de l’excellence » du « diner des icônes » de 2015 compte encore nous surprendre : En 2016, VMK – en partenariat avec Africanews – lancera un nouveau smartphone.

Ade Hassan – Nigeria

Nubian Skin est la nouvelle marque adulée par les femmes à la peau noire. Créée par Ade Hassan, une trentenaire Nigériane basée à Londres, cette nouvelle marque de lingerie est spécialement pensée pour les femmes de couleurs qui trouvent difficilement des sous-vêtements « nude » adaptés à leur couleur de peau. La réponse de sa cible a été immédiate : lors de son lancement en 2014, plus de 25.000 personnes ont adhéré au concept sur Instagram. Et avec raison : Ade Hassan souhaite que la femme noire soit représentée sous toutes ses coutures et sous tous ses tons. Les pièces Nubian Skin sont disponibles sur Nordstrom et Asos, des sites de vente en ligne distribuant à l’international.

L E S F E M M E S , AV E N I R D U C O N T I N E N T A F R I C A I N

La rédaction du Monde organise une journée de rencontres et de débats sur - et avec - des femmes africaines remarquables. Par leur talent, leur courage, leur vision, elles témoignent des défis pour mener la vie à laquelle elles aspirent, mais aussi des espoirs qu’elles représentent pour le continent.

Avec, notamment, Makhtar Diop, Salif Keita, Chimamanda Ngozi Adichie, Ebele Okobi, Erik Orsenna, Magatte Wade.

Ouverture des inscriptions le 29 janvier

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Avec le soutien de :

MUSÉE DU QUAI BRANLY - 75007 PARIS

INSPIRE AFRIKA MAGAZINE / MARS - MAI 2016 23

INSPIR’ASSOCIATION // NIGERIA

L’entrepreneuriat est à la mode, encore plus chez les femmes. En 2013, le ‘Global Entrepreneurship Monitor’ dévoilait que 40.7% des femmes au Nigeria étaient de jeunes entrepreneurs ou possédaient/géraient une nouvelle entreprise. Cependant, l’entrepreneuriat reste dominé par les hommes, et les femmes ont toujours plus de difficultés à accéder aux financements. C’est justement pour leur venir en aide que Yasmin Belo-Osagie et Afua Osei, deux anciennes consul-tantes du cabinet McKinsey, ont créé She Leads Africa (SLA) en 2014. L’objectif ? Booster la carrière des jeunes femmes en Afrique et leur donner plus de visibilité. « Les femmes ont besoin de deux fois plus de préparation quand elles vont à un rendez-vous d’affaires ou à un entretien d’embauche. C’est pour cette raison que nous produisons du contenu pour leur permettre d’anticiper diverses situations », nous confie Yasmin. Dans cette tâche, le tandem a bien su répartir les rôles : Afua s’occupe de toutes les activités sur la toile pendant que Yasmin coordonne les initiatives sur le terrain.

SHE LEADS AFRICA : DONNER LE POUVOIR AUX

FEMMES AFRICAINES

Par Chrys Nyetam

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Yasmin Belo-Osagie& Afua Osei

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INSPIR’ASSOCIATION // NIGERIA

Concours de Pitch et séance de coachingDeux chefs, deux actions sur le terrain. D’abord, un concours de pitch organisé une fois par an, le SLA entrepreneurship showcase. Sélectionnées parmi plus de 380 candi-dates issues de 25 pays, les 6 finalistes sont invitées au Nigéria pour présenter leur pro-jet à un jury composé de chefs d’entreprises reconnus sur le terrain. D’ailleurs en 2014, Aliko Dangoté faisait partie du jury ! A la clé, un accès à des investisseurs potentiels, une exposition médiatique, et un chèque de 10.000$. Participer à une telle compétition demande du courage, mais pas seulement. D’après Yasmin «  les candidates doivent aussi faire des recherches. C’est toujours dommage d’avoir des candidates qui ont un projet intéressant, mais qui ne se sont pas assez renseignées pour savoir comment présenter leur projection financière ». Manque d’éducation ou absence de mentor ? Plu-sieurs raisons peuvent être évoquées. Mais Afua et Yasmin veulent aller encore plus loin. C’est pour cette raison que tout au long de l’année 2016, ‘She Leads Africa’ se pro-pose d’offrir des séances de coaching et des sessions de networking aux femmes afri-caines à travers leur deuxième initiative, She Hive. Pour Yasmin, « l’idée principale est de créer un réseau de femmes qui peuvent s’entraider en partageant leurs expériences. Nous voulons aussi les aider à développer le plus de compétences et de connaissances possibles ». La première édition de l’année a eu lieu en Janvier à Accra, au Ghana. Pen-dant cinq jours, des chefs d’entreprises et des entrepreneures ont partagé leur expé-rience avec une audience de jeunes femmes qui souhaitaient mettre toutes les chances de leur côté. Comment organiser son temps, ou encore comment s’exprimer en public, font partie des questions qui ont été abordées durant ces workshops.Parce que la diaspora représente une part importante de la population Africaine, She Hive ne s’adresse pas qu’aux femmes sur le continent. Au courant de l’année 2016, She Leads Africa ira aussi à la rencontre de celles qui pensent à retourner en Afrique : « Nous voulons également donner tous les outils nécessaires à celles qui veulent rentrer. Même s’il est vrai que les obstacles rencontrés par les femmes sont universels, le retour en Afrique peut s’avérer être un challenge en lui-même », nous confie Yasmin.

Challenges & DifficultésDes difficultés, les fondatrices de She Leads Africa en rencontrent tous les jours. Afua a quitté son poste de consultante à McKinsey pour se consacrer entièrement à l’as-sociation. Bien que les études de droit à la prestigieuse université d’Harvard prennent une partie du temps de Yasmin, elle continue d’occuper ses journées et à donner de sa personne pour She Leads Africa. « On ne peut pas tout avoir au même moment. L’école est surement importante pour moi, mais She Leads Africa est ma priorité », nous confie Yasmin. Mais comme pour tous les entrepreneurs, le principal problème rencontré est la disponibilité d’une main d’œuvre qualifiée. Pourtant, cette équipe constituée de quatre personnes à temps plein en a besoin : « Certaines personnes estiment que le fait que notre action soit portée sur l’Afrique, nous épargne le besoin de respecter les stan-dards internationaux, et d’être exigeantes. C’est frustrant », déplorent Yasmin et Afua. Et contrairement à d’autres entrepreneurs qui se plaignent de ne pas trouver de finance-ment, Yasmin et Afua ont une autre approche : « Le financement est un problème mais si l’équipe est solide et le projet est cohérent, vous trouverez l’argent », argue Yasmin. C’est surement pour cette raison que le duo se consacre à renforcer les rencontres She Hive : « Nous espérons aller dans encore plus de villes dans les trois prochaines années et nous souhaitons aider les femmes à avoir encore plus de visibilité, notamment dans les médias ». Nous ne pouvons que leur souhaiter bonne chance !

REGINA AGYARE –

GHANA

Regina Agyare a la conviction que la technologie peut changer des vies. Elle a donc créé ‘Soronko Foundation’, une association  dont le but est de présen-ter les nouvelles technologies comme vecteur de solutions auprès des jeunes Ghanéens. L’association a trois axes principaux  : donner des compétences scientifiques aux jeunes ghanéens, en-courager les filles à s’intéresser à la technologie, et développer des applica-tions destinées à améliorer la vie des personnes vivant avec un handicap. Des workshops sont déjà prévus tout au long de l’année 2016.

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INSPIR’ASSOCIATION

MARIE-CÉCILE ZINSOU

– BÉNIN

Après avoir reçu le Prae-nium Imperiale (Prix attribué par l’association japonaise des beaux arts) des mains du Prince Hitachi en 2014, Marie Cécile Zinsou a fêté en 2015 le dixième anniver-saire de la Fondation Zinsou. Cette ambassadrice de l’art et de la culture Africain n’a cessé d’innover tout au long de l’année écoulée avec de nouvelles expositions et un nouveau café au sein du musée de la Fondation. Et ce n’est pas tout  ! Grâce à l’application WAKPON - disponible gratuitement sur wakponapp.org – le musée d’Ouidah est désormais ac-cessible au monde entier. Une première pour un mu-sée Africain !

ANGE MUCO MUYUBIRA –

BURUNDI

Ange Muco Muyubira mise sur l’artisanat, croit au pouvoir du mentorat et à la perspicacité de la femme africaine. Après avoir travaillé pendant 9 ans pour des grandes enseignes de la mode telle que Dior ou Prada, elle décide de rentrer au Burundi pour se consacrer aux plus vulnérables. Elle se lance donc à la recherche de profils avec qui travailler. Une fois recrutés, Ange Muyubira leur propose quatre mois de formation au sein de son incuba-teur, où ils suivent des cours de langue anglaise, de santé, de business et de design. A la fin, ils sont tous capables de créer et fabriquer des bijoux. Créée en 2012, l’association Kaz’O’Zah Art travaille aujourd’hui avec plus de 100 artisans dont 80% sont des femmes.

CHRISTIAN KAMAYOU –

CAMEROUN

Créée en 2014, My African Startup a pour but d’accompagner les jeunes porteurs de projets africains à construire l’Afrique de demain. A la tête de ce projet, Christian Kamayou, un fran-co-Camerounais diplômé de la prestigieuse HEC Paris. En 2015, My African Startup a organisé l’African Rethink Award, un concours de pitch qui sélectionnait les 100 startups les plus inno-vantes. Pendant 9 jours, les jeunes entrepreneurs Africains – basés sur le continent ou issus de la diaspora – ce sont rencontrés à Paris autour des sujets qui préoccupent l’Afrique afin de mieux appréhender le futur.

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POUR L’IMMORTALITÉJe suis un sénégalais de 35 ans, né à Dakar, où j’ai grandi et où j’ai poursuivi mes études jusqu’au Bachelor en Finance, moment où je me suis envolé vers Paris pour continuer mes études dans le même domaine. Je suis le benjamin d’une fratrie de 6. Mes parents, travailleurs de-vant l’éternel, nous ont éduqué avec toute la conscience que ces parents citoyens d’un Sénégal naissant avaient de leur devoir de faire de nous des dignes représentants de notre peuple, notre na-tion. Nous avons toujours été abreuvés « des choses du monde », classiques comme modernes, Africaines comme Occidentales, dans le souci que nous puissions être de tous les cercles, tout en restant nous-mêmes.

A mon retour de Paris, avec mon master en poche, j’ai intégré un cabinet de consulting, puis une multinationale qui m’a fait travailler aux quatre coins de l’Afrique, ce qui m’a certainement fait réaliser toute la diversité et la richesse des sociétés urbaines africaines. L’urbanité à l’africaine, c’est une notion qui m’interpelle particuliè-rement, qu’il s’agisse des questions liées à la dimension identitaire des habitudes de consommation ou encore de la reconnaissance des africaines et africains et de leur contribution à la marche du monde. C’est probablement cet intérêt qui m’a poussé à acheter une caméra en 2010, d’abord pour meubler mes weekends, puis progressivement pour montrer mon monde réel, à travers de la pho-to de paysages urbains Africains, puis progressivement mon monde imaginaire, fantasmé, où l’esthétique permet d’en dire long sur le sujet que j’immortalise dans mon studio. L’immortalité, un mot qui prend une place importante dans ma pra-tique artistique, est un fantasme humain qui veut qu’on puisse vivre au-delà de sa propre vie… Je la cherche lorsque je convie un blog-geur à mon Studio des Vanités, afin que son look, sa personnalité et ses aspirations lui survivent, et que son portrait soit un témoignage apporté aux générations futures qui ne manqueront pas de se de-mander ce qu’avoir 30 ans à Dakar en 2013 voulait dire. L’immor-talité, je tente aussi de la donner à des glorieuses âmes africaines

du passé, éparpillées à travers les royaumes d’Europe et d’Asie, des républiques d’Amérique ; Dans Diaspora, je prête mon enveloppe char-nelle à la mémoire d’illustres Africains qui ont marqué le monde, et qui sont tombés dans l’oubli. Leurs vies ont été des mélanges de gloires éperdues et de tragiques rejets, un peu comme celle des stars africaines du football hors d’Afrique, qui récoltent pêle-mêle lauriers et peaux de bananes, hourras et quolibets.

On me demande souvent la source de mon inspiration, et je ré-ponds inlassablement que si je la connaissais, je serais plus oc-cupé à la mettre en bouteille qu’à m’en abreuver. Cela dit, j’ai une constellation d’étoiles qui me guide à travers le pénible chemin de la création  : Mama Casset, Richard Avedon, Matisse, Djibril Diop Mambety, Jean Paul Goude, Malick Sidibé, Annie Leibovitz… la liste est longue !

« ON ME DEMANDE SOUVENT LA SOURCE DE MON INSPIRATION, ET JE RÉPONDS INLAS-

SABLEMENT QUE SI JE LA CONNAISSAIS, JE SERAIS PLUS OCCUPÉ À LA METTRE EN BOU-

TEILLE QU’À M’EN ABREUVER. »

Les artistes africains des années 70 à 90 ont marqué leur monde par leur créativité et leur capacité à parler de leur Afrique avec poé-sie et sensibilité. Je pense qu’on n’apprend à personne comment être un artiste. On peut au mieux transmettre des techniques, ac-compagner et donner confiance. C’est précisément ce qui manque sur notre continent. Je suis convaincu qu’à force d’investissements privés et publics dans le secteur de l’art en Afrique, on finira par créer un mouvement fort et pérenne d’artistes talentueux et au dis-cours global. Je crois à la portée globale d’une expression artistique bien pensée. Je crois à la nécessité de s’exposer à de nouvelles influences. Cette année, je serai en résidence de création à New York pour une période de 4 mois. Je prévois d’y produire un travail nouveau.

Par Omar Victor Diop Photos, Huza.org

OSER INSPIRER // SÉNÉGAL

A seulement 35 ans, Omar Victor Diop est l’un des photographes africains les plus doués de sa génération

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OSER INSPIRER

Chimamanda Ngozi AdichieNigeria

Après L’autre moitié du soleil multi-primé et adapté au cinéma en 2013 par Biyi Bandele avec Chiwetel Ejiofor (12 years a slave) ,son livre Ame-ricanah (US National critics book 2015) va être adapté au cinéma par Lupita Nyongo’o et Brad Pitt. Chimamanda Ngozi Adichie se définit comme une féministe africaine heureuse. Son discours “nous sommes tous des féministes” qui avait déjà été repris par Beyoncé sur Flawless, va être distribué dans tous les lycées de Suède. Chimamanda raconte des histoires du quotidien. Elle voudrait que chacun, garçon comme fille, prenne conscience de son rôle pour un monde plus équitable.

Gossy Ukanwoke - Nigeria

En 2010, Gossy Ukanwoke crée le Student’s Circle Network, un ré-seau social éducatif. Pour combler le besoin en certifications des demandeurs d’emploi nigérians, il lance en 2012 la Beni Ameri-can University, la première université en ligne du pays. Aujourd’hui, 8000 étudiants provenant de 60 pays y sont inscrits. Gossy Ukanwoke projette d’ouvrir une université physique pour permettre à toujours plus d’étudiants d’accéder facilement au maximum de contenu éducatif. Il participe à la campagne #iamareason de coca cola au Nigéria en 2015 où il donne ses raisons de croire en soi et en l’avenir.

Samuel Mensah – Ghana

Economiste, Samuel Mensah était le directeur de la branche afri-caine de Intel Capital. Il abandonne tout et lance en 2013 la plate-forme de vente en ligne Kisua qui signifie “bien habillé” en swahili. Kisua met en avant, en plus de sa marque éponyme, des designers africains. Samuel Mensah aimerait mettre en avant les industries créatives africaines. “L’Afrique a le plus grand taux de croissance de la population jeune. C’est un grand potentiel et une bombe à retardement” affirme-t-il. En 2015, Kisua est classée par Brand Afri-ca parmi les marques émergentes du continent.

Uche Pedro - Nigeria

Diplômée de la Richard Ivey School of Business au Canada, Uche Pedro commence son blog en 2006 sous une identité secrète Bella Naija (belle nigériane), un blog sur l’actualité people et lifesyle au Nigéria. Très vite, elle atteint le million de visiteurs, elle décide alors de sortir de l’anonymat et blogger sous son nom. Rentrée vivre à Lagos, Uche, qui a fait de son blog une entreprise, enchaîne les prix. Elle est reçue par Oprah dans son émission et fait partie en 2015 de la liste des 30 jeunes entrepreneurs les plus prometteurs de Forbes.

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En février 2012, Mlle Affiong Williams décide de quitter l’Afrique du Sud pour retourner au Nigéria, son pays d’origine, dans le but de se lancer dans l’agro-business : elle y a vu une brèche, et souhaite capi-taliser sur cette opportunité.

Affiong Williams a créé Reelfruit, une entreprise de transformation de fruits apportant une nouvelle gamme de produits sur le marché Ni-gérian  : Des fruits secs, sains et délicieux, d’origine locale. La jeune femme cible des consommateurs soucieux de leur santé. Cette entre-prise soigne la transformation, l’emballage et le branding des fruits et des noix qui sont distribués dans plus de 80 magasins à travers le pays. Reelfruit a été lancée avec un capital initial de 8,000$, somme issue des économies de la jeune femme et des prêts qu’elle a pu obtenir auprès de sa famille et de ses amis. Au début, Affiong travaillait de chez elle, car cette modique somme lui a tout juste permis d’avoir les auto-risations nécessaires pour lancer son activité. Mais à force de persévé-rance, on arrive à de grandes réalisations. Depuis peu, elle a une usine basée à Lagos, où cinq principaux fruits sont traités naturellement et sans conservateurs  : la mangue, l’ananas, la banane, l’anacardier et les noix de coco. Une fois mis en boite, les fruits sont envoyés dans les magasins et sont prêts à la vente pour une somme allant de 150 à 400 nairas (entre 0.75 $ et 2 $).

Cette initiative lui a valu plusieurs prix. En septembre 2013, elle était la lauréate – sur 700 candidates – du Business challenge de Bid-nertwork au Pays-Bas, où elle a reçu 5000€ pour encourager le déve-loppement de Reelfruit. Quelques mois plus tard, en décembre 2013, elle a également décroché la première place au concours du Creative Focus Africa qui s’est tenu à Abuja, au Nigeria. Affiong a reçu son dernier prix en décembre 2014, à la compétition de ‘business plan’ organisée pendant le premier Forum International de la Banque Is-lamique. Tous ces prix lui ont permis de se faire connaître et d’investir dans son entreprise.Affiong a légitimement l’ambition d’élargir son activité. Cependant, ce parcours n’est pas sans difficultés. Des obstacles tels que la structu-ration du secteur agricole nigérian, et la réticence des consommateurs face aux nouveaux produits, font partie de son quotidien. Mais la bonne nouvelle, c’est que la recette Reelfruit connaît de plus en plus de suc-cès auprès des consommateurs. Tant et si bien que dans quelques mois, la jeune entrepreneure qui va ouvrir une deuxième usine hors de

Lagos, pour y transformer des fruits qui seront désormais exportés. Affiong tient à ce que Reelfruit contribue à l’émergence du Nigéria à travers des produits encore rares sur le marché local. Elle souhaite aussi être à la tête d’une entreprise socio-responsable, qui crée des emplois. Elle y arrive déjà bien : Reelfruit a déjà créé 17 emplois directs depuis sa création. Son ambition ultime ? être en couverture d’un magazine Africain reconnu d’ici 5 ans.

REELFRUIT : CONSOMMER LES FRUITS DE CHEZ NOUSPar Soila Kenya

INSPIR’START UP // NIGERIA

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INSPIR’START UP

Winfried Selby Ghana

Winfried Selby, lauréate des prix « Anzisha Prize » et « Cartier Women Initiative » est la co-créatrice de Ghana Bamboo Bikes, une entreprise qui conçoit des vélos en bambou. Ghana Bamboo Bikes a déjà généré 30 emplois et vendus près d’un millier de bicyclettes au Ghana, en Eu-rope et aux Etats-Unis. Le projet, désormais dirigé par Bernice Dappah, va plus loin : les arbres de bambou utilisés sont remplacés et replantés par les fermiers. Cette entreprise est reconnue par le programme des Nations Unies pour le changement climatique et a reçu le soutien du Fond pour l’Environnement Mondial.

Joshua Muta Kenya

Après avoir rencontré des difficultés à trouver un logement pen-dant leurs années d’études,  trois jeunes kenyans décident de créer Kejahunt, une plateforme «  qui vous trouve un logement  sans que vous n’ayez à bouger le petit doigt ». Son CEO, Joshua MUTA, a reçu pour cette initiative un Award au « Connected East Africa 2015 ». La plateforme, qui a été mise sur pied en mars 2014, compte près de 6000 abonnés. Kejahunt possède sa propre application sur Google Play, ce qui facilite le déploiement de ses activités, que les fondateurs souhaitent étendre à tout le territoire Kenyan en 2016.

Fati Niang Sénégal

Blackspoon, s’est imposée sur la scène culinaire parisienne en propo-sant de la nourriture africaine dans un foodtruck. Fati Niang, la créa-trice, a lancé son entreprise en 2013, et a servi depuis lors, près de 15000 personnes. Blackspoon possède même une application mobile qui est utilisée par près de 150 clients par jour. La startup a signé de nombreux contrats, notamment avec la Foire de Paris et le Stade de France, sans compter le prix du Meilleur Entrepreneur Africain en France, que la belle sénégalaise a remporté en 2014. En 2016, nous souhaitons à Fati de sillonner d’autres villes de France, et pourquoi pas d’Europe.

Damiloda Teidi Nigeria

GoMyWay est une startup qui se charge de mettre en contact des po-tentiels passagers avec des détenteurs de véhicules qui souhaitent les mettre à disposition de ceux qui vont dans la même direction qu’eux. Lancée en juin 2015, GoMyWay contribue à la réduction des émissions de carbone en réduisant considérablement les embouteillages dans les grandes villes du Nigéria. Les propriétaires de véhicules ont la pos-sibilité de gagner de l’argent en transportant les passagers qui paient naturellement leur transport. GoMyWay est disponible dans d’autres pays tels que l’Afrique du Sud, le Ghana et le Kenya.

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« LE FUTUR DE L’HUMANITÉ EST AFRICAIN. »

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CARRIÈRE // CÔTE D’IVOIRE

SWAADY MARTINLA FEMME QUI VA VOUS FAIRE AIMER LE « MADE IN AFRICA »

par Louis Gilbert BISSEK

Couronnée, Swaady Martin l’est. Non par ses coiffes impériales en étoffes africaines qu’elle arbore avec dignité ou par son prénom si singulier, mais parce que 2015 aura consacré sa jeune entreprise comme une référence du savoir-faire africain. D’abord, en fêtant les trois (03) ans de sa marque YSWARA, elle a réussi à intégrer le ratio exclusif de 10% - se-lon Forbes - des firmes qui atteignent ce seuil d’existence. Ensuite, parce que la communauté des professionnels a une fois de plus récompensé son travail en attribuant à son entreprise le prix ‘Brand Africa’ dans la catégo-rie ‘Entreprises Africaines émergentes’, et en la classant parmi les ‘100 leaders économiques africains de demain’1. Le mérite de cette entrepreneure ? Avoir réussi à empaqueter les saveurs africaines et les avoir fait adopter par une industrie mondiale du luxe2 qui hésite encore à s’ouvrir aux marchés émergents. Yswara, c’est l’expérience d’une afropolitaine née en Côte d’Ivoire - avec des ascendances ivoirienne, guinéenne, amé-ricaine, allemande et française - qui a vécu au Libéria, au Sénégal et en France, que les pérégrinations académiques et professionnelles ont mené au Royaume-Uni, en Suisse, aux Etats-Unis, au Kenya, au Nigéria et en Afrique du Sud, où son amour pour le Continent Africain l’a installé. ‘Mon cœur a la forme de l’Afrique. Je n’aurais pas pu vivre ailleurs qu’ici.’ affirme-t-elle souriante, avant de poursuivre : « Le futur de l’humanité est africain ». On aurait tort de ne pas la croire.

CRÉER UNE VISION NOUVELLE DE L’AFRIQUESwaady Martin a quelque chose d’une enchanteresse, dont la pa-role, la pensée ou le toucher suffiraient à engendrer 1000 prodiges. Son premier prodige serait donc son curriculum vitae exceptionnel. Diplômée de l’Ecole des Hautes Etudes Commerciales (HEC) de Lausanne; titulaire du MBA conjoint de la London School of Econo-mics, de l’Université de New-York et de l’Ecole des Hautes Etudes Commerciales (HEC) de Paris; et ‘Archbishop Desmond Tutu Lea-dership Fellow’3 du programme soutenu par l’Université Oxford; Swaady Martin entame sa carrière comme auditrice en 2001 - à 24 ans - chez General Electric. Là, elle gravit rapidement les échelons pour devenir en 2009 la direc-trice générale de General Electric Transportation au sud du Sahara, dont elle fait croître de 500%4 en 18 mois le chiffre d’affaire local. Mais, avide de nouveaux challenges, Swaady Martin décide d’opérer un virage professionnel à 180 degrés, en remettant au goût du jour une vo-lonté qu’elle porte en elle depuis l’âge de six ans: devenir entrepreneure. Son second prodige serait donc d’avoir fait d’une passion un ‘business’ prospère, tout en créant une nouvelle vision de l’Afrique en valorisant son savoir-faire. Car Swaady Martin a une passion pour le thé, qu’elle a héritée de sa

Thé « Teranga » - Yswara

1 Selon l’Institut Choiseul2 Selon une étude réalisée par Bain & Company avec Altagamma en 2015, l’in-dustrie du luxe mondial était estimée à 224 milliards d’euros en 2014, avec une croissance à 3% sur un an3 Ce programme qui existe depuis 2003 et qui porte le nom de l’Archevêque sud

africain - et Prix Nobel de la Paix - Desmond Tutu, est destiné aux jeunes leaders africains et a été créé à l’initiative de l’organisation ‘African Leadership Institute’ (AFLI)4 De $50 millions à $300 millions

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CARRIÈRE // CÔTE D’IVOIRE

mère. Autant qu’elle s’en souvienne, la jeune femme a toujours baigné dans ces essences. De là à tirer un trait sur une carrière promet-teuse dans la 8ème plus grande entreprise au monde5 pour repartir de zéro, il y aurait de quoi crier à la folie ou au génie de la divination. C’est ce qu’a pourtant fait Swaady Martin. En fondant la holding Swaady Group - en décembre 2012 - la trentenaire entend donc crier son in-térêt pour le patrimoine culturel matériel et immatériel de l’Afrique. Le but de cette, entreprise : infléchir le problèmede denrées auquel l’Afrique fait face en créant des entreprises socio-responsables qui transforment localement les produits bruts en produits à forte valeur ajoutée. Sa mission : ouvrir le potentiel Africain en terme de produits de qualité supérieure, attractifs sur le marché local et international, tout en ayant un impact social et en faisant la promotion de l’histoire, de l’art et de la culture africaine. Son premier produit : une marque de thé nommée Yswara, que la fondatrice hisse au rang de denrée de luxe.

Pourquoi une marque de thé de luxe ? Parce que cette afro-optimiste fieffée veut porter haut le raffinement et l’excellence du savoir-faire africain, en arguant que : ‘Le luxe a trait à la culture, à l’histoire et à la préservation du patrimoine.’ Une approche visionnaire quand on connaît le potentiel économique des industries culturelles en Afrique6 ! C’est donc sans surprise qu’au lancement de la marque, une des trois (03) collections inaugurales baptisée ‘Kingdoms of Africa’ est un clin d’œil aux royaumes de l’Afrique précoloniale, avec des dénominations de thés aussi évocatrices que : ‘Shaka Zulu’, ‘Soundjata Keïta’, ‘King Lalibela’ ou encore ‘Askia of Songhai’.

L’Afrique au bout des papilles... Le troisième prodige de la ‘Fée Swaady’ serait d’avoir fait de votre dé-gustation, une expérience sensorielle et émotionnelle hors du commun.

Luxe et volupté, voilà ce que vous propose l’expérience Yswara, avec à la clef la ‘Touche Africaine’ chère au cœur de Swaady Martin. ‘Touche africaine’. Plus qu’une formule, un leitmotiv dans la bouche de la fon-datrice de la marque. Pour ses gourmets, elle déniche des thés venant du Rwanda, du Malawi ou du Kenya, qu’elle mélange avec des ingré-dients venus du Nigéria, de l’Egypte, du Soudan ou encore d’Afrique du

Sud, dans son usine de 500m² située dans le Berceau de l’Humanité7

à environ 50km au Nord-Ouest de Johannesburg. « C’était important pour nous d’implanter notre usine dans cette zone qui est considérée comme le berceau de l’humanité. C’est un symbole fort. A partir de nos racines, nous participons à la création de l’Afrique contemporaine. », tient à préciser la jeune femme. L’expérience Yswara est donc un authentique safari gustatif de l’Afrique. Swaady Martin affirme d’ailleurs que : ‘Les produits Yswara font appel aux émotions des clients, afin de leur apporter le rêve.’Mais Yswara, c’est bien plus que cela. C’est le standard d’exigence, de qualité et de compétitivité souhaité par Swaady Martin pour l’Afrique. Et ça marche ! Les produits Yswara sont disponibles dans 10 pays d’Afrique et dans 60 points de distribution à travers le monde. La chaîne de magasins Selfridges8 a d’ailleurs fait d’Yswara son 1er produit afri-cain gourmet vendu en plus d’un siècle d’existence et trois (03) des luxueux hôtels de la chaîne Four Seasons l’ont également adopté. Dé-but avril 2016, Yswara ouvrira son premier salon de thés et deux points de ventes supplémentaires dans le bâtiment historique The Cosmo-politan de Mobonong9, le nouveau quartier bobo de Johannesburg. L’expérience Yswara c’est donc la promotion de l’excellence du ‘Made In Africa’, car pour Swaady Martin : être entrepre-neur africain demande d’avoir des standards plus élevés.’ Mais être un entrepreneur africain c’est également surmonter des challenges énormes. La frilosité des banques locales à financer les projets des entrepreneurs, qui sont contraints à fonctionner sur leurs propres fonds ; la difficulté d’exporter les produits consommables à travers le continent et la difficulté de trouver une main d’œuvre quali-fiée ; sont autant de défis quotidiens. Ce qui n’empêche pas ‘Swaady Group’ de poursuivre son expansion et de maintenir des ambitions élevées.

Ainsi, le 14 février 2016 - jour de la saint-valentin - ‘Swaady Group’ a lancé une nouvelle marque nommée AKRAFO ou ‘soul-washer’ - en partenariat avec la chaîne de supermarchés Woolworths en Afrique du Sud - qui commercialise des produits gourmets bio africains. AKRAFO est une des cinq (05) marques sélectionnées pour la campagne ‘Love Local’ de Woolworths. L’histoire d’amour ne fait que commencer entre SwaadyGroup et les consommateurs de ses produits...

5 D’après le classement Interbrand 2015 des ‘100 Meilleures entreprises au monde’6 Lire l’édition Inspire Afrika Magazine #15 : ‘Les industries culturelles et créatives africaines.’ sur inspireafrika.com7 Connus sous le nom de ‘Cradle of Humankind’, Les sites des hominidés fossiles d’Afrique du Sud, sont un patrimoine mondial reconnu en 1999 par l’UNESCO.

8 est une chaine de grands magasins au Royaume-Uni, qui existe depuis le début du XXème siècle 9 ‘Lieu de lumière’ en sotho, qui est une langue bantoue parlée en Afrique australe.

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Samuel Eto’o Fils - Cameroun

Le Pichichi (Nom attribué au meilleur buteur du championnat de foot-ball espagnol chaque année. Samuel Eto’o l’a été en 2006) a de la ressource! Meilleur buteur du championnat turc avec son club Anta-lyaspor, il a été durant 05 matches - jusqu’en janvier 2016 - entrai-neur-joueur. Golden Foot Award pour l’ensemble de sa carrière et Prix européen de la tolérance en 2015, il a aussi brillé par son initiative Yellow WhistleBlower FC (qui vient en aide aux populations victimes de Boko Haram) et par les programmes 11 pour la Santé et 11 contre Ebola en Afrique aux côtés de la FIFA et de la Banque mondiale.

Ola Orekunrin - Nigéria

Ola est née pour être une pionnière. L’une des plus jeunes diplômés en médecine de l’Université de York en Grande-Bretagne a fondé au Nigéria - en 2012 - le premier service d’ambulance héliportée et d’évacuation sanitaire par avion en Afrique de l’ouest : Flying Doctors (C’est le second sur le Continent après l’Afrique du Sud). Trois (03) ans plus tard, cette pilote d’hélicoptère chevronnée est à la tête d’une organisation employant une cinquantaine de personnes, doté de 20 véhicules aériens, fournissant un service 24h/24 et ayant déjà permis d’évacuer médicalement plus de 500 personnes.

Fally Ipupa - République Démocratique du Congo

Le Prince de la Rumba Congolaise a fait danser le Continent avec son 4ème opus livré en mars 2015. Intitulé Libre Parcours, le disque s’est vendu à 5000 exemplaires en une heure à Paris et à 15 000 exemplaires en une semaine. Prix spécial de l’intégration africaine en Côte d’Ivoire et nommé pour la deuxième fois de sa carrière aux BET Awards dans la catégorie meilleur artiste international Afrique, le  chanteur qui s’est joint à l’initiative #Music4Dev de la Banque Mondiale pour mettre fin à l’extrême pauvreté d’ici 2030, est très attendu en 2016 avec son single Bunda Nango.

Lupita Nyongo’o - Kenya

En 2015, la comédienne a ébloui son audience dans le blockbus-ter Stars Wars VII : Le Réveil de la Force, qui enregistre déjà plus de $2,5 milliards de recettes mondiales ($856,9 millions aux Etats-Unis et $1,8 milliards dans le reste du monde). Adulée, The Harlem Arts Alliance a déclaré le 20 octobre, Lupita Nyongo’o Day à Harlem. Au Kenya, elle s’est illustrée par sa campagne contre le braconnage des éléphants. En 2016, elle jouera dans le biopic ‘The Queen of Katwe’, la mère d’un prodige ougandais des échecs issu des bidonvilles de Kampala, qui veut participer aux championnats mondiaux d’échecs.  

CARRIÈRE

Par Chrys Nyetam

INSPIRE AFRIKA MAGAZINE / MARS - MAI 201634

2016, QUE NOUS RÉSERVES-TU ?

Tony Elumelu Crédit photo : theiconng.com

L’association Akon Lighting Africa œuvre à électrifier le continent. Crédit photo : akonlightingafrica.com

INSPIR’ECO

L’économie Africaine doit encore faire ses preuves. Avec un produit Intérieur Brut qui a reculé de 4.6% en 2014 à 4.2%1

en 2015, le développement de l’Afrique a lui aussi connu un ralentissement. Même si les gouvernements investissent des sommes colossales dans des forums destinés à encourager les investissements en Afrique, l’année 2015 a remis en question l’avenir doré promis au continent.

Initiatives2015 a vu l’annonce et le début de réalisation de plusieurs initiatives qui ont toutes un seul but : favoriser la croissance sur le continent. Avec seulement 25%2 de sa population ayant accès à l’électricité, le développement de l’Afrique commencera par son électrification ; et les américains l’ont bien compris. Après l’initiative «Power Africa» du président Barack Obama qui a réussi à mobiliser 7 milliards de dollars3, c’est au tour de la star du R’n’B - Akon - de s’intéresser au continent. Contrairement au chef du monde libre, il a opté pour l’énergie solaire. En 2015, 100 000 lampadaires et plus de 102 000 kits solaires4 domestiques ont été installés dans 14 pays. Le programme Akon Lighting Africa – puisqu’il s’agit de cela - a également pour ambition d’ouvrir une académie de formation d’ingénieurs africains spécialisés dans le développement des technologies liées à l’énergie solaire. Cette académie qui devait

ouvrir ses portes à Bamako en Septembre dernier, n’a toujours pas vu le jour. Malgré cela, Akon compte bien tenir ses promesses et contri-buer à changer la vie de millions d’Africains. Il n’est pas le seul ! L’entrepreneur et philanthrope Nigérian Tony Elu-melu souhaite également promouvoir l’entrepreneuriat pour donner un coup de pouce au secteur privé. Annoncé en 2014 et concrétisé depuis janvier 2015, le Tony Elumelu Entrepreneurship Programme, qui a sé-lectionné 1,000 startups l’année dernière, a pour objectif de prévenir le chômage. Avec 400 millions5 de jeunes africains de 15 à 24 ans d’ici à 2050, le chômage est l’un des principaux challenges auxquels le continent devra faire face. Il ne reste plus qu’à espérer que l’exemple de Tony Elumelu sera suivi par d’autres philanthropes et permettra aux générations futures de prétendre à un emploi décent.

1 Banque Mondiale, Afrique – Vue d’ensemble, Septembre 20152 Tim Carrington, Banque Mondiale : Entreprise et Entreprenariat : Une des clés de l’avenir de l’Afrique3 USAid.org4 Akon Lighting Africa

5 Banque Mondiale6 Investissement où les capitaux propres sont destinés au développement d ’entreprises 7 Selon l’African Private equity and Venture Capital Association

2016 AFRICA INNOVATE CONFERENCE STARTUP SHOWCASE APPLICATIONS NOW OPEN!

APPLICATIONS WILL BE ACCEPTED FROM FEBRUARY 2, 2016 – FEBRUARY 20, 2016. TO SUBMIT YOUR STARTUP FOR SHOWCASE AT THE CONFERENCE, APPLY AT:

The Africa Business Club invites you to apply to showcase your start up and present at the 2016 Africa Innovate Conference.

12 startups will present their companies and ideas at the MIT Media Lab. During the conference, startup founders will have the chance to network with the MIT community, investors, and innovators focused on Africa.

INSPIRE AFRIKA MAGAZINE / MARS - MAI 2016 35

8 Global Investment Trends Monitor9 Selon le cabinet PWC

10 MTN

INSPIR’ECO

Recul des InvestissementsMême si les initiatives se concrétisent de plus en plus, les investis-sements eux, ne présagent rien de bon. Les entreprises de private equity6ont investi 2.5 Milliards de dollar7 sur le continent en 2015. Cette somme peut paraitre importante, mais elle ne représente même pas la moitié des investissements privés de l’année précédente. En effet, les investissements privés ont chuté de 69% par rapport à 2014. Les investissements directs à l’étranger (IDE) quant à eux s’élevaient à 38 milliards de dollars8 à la fin de l’année 2015, et ont connu une baisse de 31.4% comparé à l’année 2014. Ces résultats ne peuvent pas seulement être expliqués par la baisse des investissements dans les matières premières. Ce n’est pas être fataliste de penser que soit les retours sur investissements de l’année 2014 n’ont pas été ceux es-pérés par les investisseurs, soit – tout simplement – les investisseurs ne voient plus en l’Afrique la prochaine Chine. Alors la question doit être posée et elle doit trouver une réponse : Les investisseurs croient-ils toujours autant en l’avenir de l’Afrique ?

Climat des affaires S’il est difficile de répondre à cette question, on peut au moins dire qu’ils n’ont pas complètement perdu espoir et croient encore au sec-teur privé Africain. Les marchés des actions se portent bien pour les entreprises africaines. Alors que les marchés internationaux souffrent

de la baisse des cours du pétrole, et que les économies nationales en subissent les conséquences sévères, les entreprises africaines ont réussi à lever 12.7 Milliard de dollars9 sur les marchés. En d’autres termes, les entreprises Africaines suscitent un intérêt cer-tain, même si l’environnement n’est pas toujours propice aux affaires. En effet, en 2015, Akinwumi Adesina, président de la Banque Afri-caine de Développement, déclarait que la corruption coûte 148 mil-liards de dollars au continent. Les gouvernements Africains doivent donc redoubler d’efforts pour combattre ce fléau aux conséquences désastreuses. Plus la corruption est importante dans un pays, plus il est perçu comme risqué par les investisseurs. Réduire la corruption reviendrait donc à attirer plus d’investissements.Mais les gouvernements souhaitent-ils vraiment l’essor des entreprises africaines ? Le cas de l’amende imputée à la compagnie de téléphonie MTN au Nigéria – qui a été condamnée à payer 5.2 puis 3.4 milliards de dollars – interroge. Nous parlons tout de même d’une entreprise Africaine qui réalise la majorité de son chiffre d’affaires au Nigéria, avec plus de 60 millions d’abonnés à son actif. Demander à MTN de payer 73%10 du chiffre d’affaires qu’elle réalise dans le pays pour-rait être interprété comme une tentative de déstabilisation. Quoi qu’il en soit, 2016 promet d’être une année intéressante, qui permettra de confirmer/d’infirmer que l’avenir de l’Afrique est aussi radieux qu’on l’espère.

« LE SUCCÈS NE SE MESURE PAS À OÙ VOUS ÊTES ARRIVÉ, MAIS AU NOMBRE DE PERSONNES QUE VOUS AVEZ EMMENÉES AVEC VOUS. »

INSPIRE AFRIKA MAGAZINE / MARS - MAI 2016 37

LES PENSÉES DE // CAMEROUN

Authentique.

S’il ne fallait retenir qu’un seul de ses attributs, ce serait celui-là. ‘Disponible’ serait le second, à condition de la rencontrer !

Car Angelle Kwemo est toujours sur le départ. Vous auriez plus de chance de la rencontrer dans le salon V.I.P (lounge) d’un aéroport, qu’en villégiature dans le centre-ville d’une métropole. Quand bien même vous réussiriez, ce ne serait que dans les rencontres du gotha économique, intellectuel ou politique international, dont elle fait partie. Son carnet d’adresse ressemble davantage à un livre d’or mettant à l’honneur les leaders du monde qu’elle côtoie tous les jours, et qu’elle conseille sur l’Afrique régulièrement. Mais elle ne s’en formalise pas. Pour cette afro-réaliste fervente chrétienne, habitée par la volonté de donner du sens à sa vie en rendant à sa communauté un peu des grâces qu’elle a reçu: ‘Le succès ne se mesure pas à où vous êtes arrivé, mais au nombre de personnes que vous avez emmenées avec vous.’

‘L’audace d’être indépendante’ fait aussi partie des mantras de cette combattante du fatalisme qui ne craint pas l’inconnu. Ancienne cadre chez ‘Bolloré Africa Logistics’ au Cameroun jusqu’en 1999 - après avoir étudié le droit et exercé professionnellement en France dans un Cabinet d’avocat - elle plaque tout et repart de zéro aux Etats-Unis, où elle reprend ses études. Quatre (04) ans plus tard, elle intègre le Congrès américain comme Conseillère législative pour les questions africaines, où elle sensibilise - sept (07) ans durant - les élus de la chambre basse aux enjeux de la coopération Etats-Unis - Afrique, notamment en fondant le Congressional African Staff Association (CASA). Puis en 2012 nouveau coup de théâtre. Angelle Kwemo décide de se mettre à son propre compte et de plaider pour l’Afrique avec la même conviction, en créant coup sur coup ‘Believe In Africa‘1 et AStrategiK Group2.

La coupe garçonne et l’élégance sobre, cette quadragénaire est in-tarissable d’idées pour l’Afrique, dont elle estime sa contribution au développement infinitésimale. Incroyable venant de celle qui a été l’une des chevilles ouvrières de l’organisation du Sommet Etats-Unis Afrique de 2014 !

Elle est comme ça Angelle Kwemo, les pieds bien ancrés au sol, dans

l’essence des choses. D’ailleurs, devinez où cette ‘Flying woman’ a pas-sé ses fêtes de fin d’année 2015? A Bana, petite bourgade de l’ouest camerounais avec ses 68 habitants/km², loin du tumulte des mondani-tés où sa présence était vivement souhaitée. Vous avez dit authentique ? Percée en Kwemo-psyché en (04) pensées fondatrices pour le déve-loppement de l’Afrique. Le reste, dans son ouvrage: ‘Against All Odds: How to stay on top of the game’.

Je vais citer un proverbe burkinabé qui dit: « la main qui donne est toujours au dessus de celle qui reçoit ». L’Afrique était connue pour ses crises humanitaires qui en faisaient un grand demandeur d’aides.Force est de constater que ces aides n’ont pas encore permis de réali-ser le plein potentiel de développement espéré. Il est évident que l’aide en elle même n’aboutira pas au développement de l’Afrique, sauf à considérer qu’elle est octroyée dans le cadre d’un plan d’urgence, en cas de catastrophe humanitaire ou historique. Par exemple, le plan Marshall a servi à la reconstruction de l’Europe après la seconde guerre mondiale. L’aide et l’investissement ne sont donc pas antino-miques.

Je pense tout simplement que les pays africains ont davantage besoin de plans d’industrialisation pour aboutir à un développement durable. Il faut une combinaison entre investissements et plans de reformes. En dépit des innombrables défis à relever, la donne change. Par exemple, le Nigéria est une bonne destination pour le commerce et l’investisse-ment, comme le reste de l’Afrique d’ailleurs.

De plus en plus de pays Africains développent des partenariats avec des pays développés, dont les Etats-Unis sont en pôle position. Ces dernières années, des partenariats gagnant-gagnant ont été établis non seulement entre les gouvernements, mais surtout avec des ac-teurs du secteur privé. Un nouveau modèle de développement orienté sur le secteur privé est en train de prendre corps. Nous avons de bons exemples de partenariats fructueux comme l’initiative ‘Power Africa’ du Président Obama, qui peut faire des émules non seulement dans le secteur crucial de l’énergie, mais aussi dans l’agriculture, la santé ou encore les infrastructures. Pour plaider en faveur de ces politiques ciblées qui apporteront la prospérité aux citoyens et les retombées so-ciales positives de cette renaissance économique africaine, nous de-

ANGELLE KWEMOPar Louis Gilbert BISSEKCrédit photos Huza.org

« IL EST TEMPS POUR NOUS - AFRICAINS - DE PRENDRE NOTRE

DESTIN EN MAIN. »

¹ qui est une initiative visant à réunir les forces vives de la diaspora et du secteur privé africain, pour sensibiliser les responsables politiques sur la croissance économique africaine et son emprise grandissante sur la scène internationale

2 qui est une entreprise qui fournit des conseils stratégiques à des entités du secteur public ou privé pour aborder les marchés africains.

INSPIRE AFRIKA MAGAZINE / MARS - MAI 201638

LES PENSÉES DE // CAMEROUN

vons encourager la croissance inclusive et l’innovation dans tous les secteurs de l’économie africaines (énergie, agriculture, NTIC, création d’emploi...etc).

A titre personnel, j’encourages tous les Africains, surtout les jeunes, à prendre leur destin en main. L’esprit de leadership sera la clef de notre développement. Cela nous aidera à briser le plafond de verre et la culture d’assujettissement que notre écosystème a créé. Si nous arrivons à débloquer cela, nos possibilités seront infinies. N’oublions pas que l’atout majeur de l’Afrique c’est sa population. Nous devons investir sur cette population, une personne à la fois s’il le faut. L’objectif de mon livre, est de contribuer a libérer le potentiel de nos jeunes, en partageant un peu de moi avec eux, surtout les leçons tirées de ma petite expérience.

Une part importante de cet atout sont les femmes. Elles représentent un peu plus de 50% - d’après l’O.N.U - des ressources humaines du continent. Leur contribution intellectuelle, économique et sociale n’est plus à démontrer. Les exclure des cercles de prise de décision éco-nomiques ou politiques revient simplement à exclure plus de 50% de notre force de travail. Ce qui est inévitablement contreproductif. Dans des pays avec une économie aussi libérable et compétitive que le Nige-ria ou le Rwanda, nous avons de plus en plus de femmes à des postes clefs, aussi bien dans le secteur public que privé. Bien que l’Afrique ait pris de l’avance dans le domaine de l’inclusion féminine - en politique notamment - en faisant élire ou nommer des femmes Chef d’état, Chef de gouvernement ou membres influentes des parlements, il reste en-core des efforts à faire pour encourager leur participation active. Nous avons un travail énorme à fournir sur le plan de notre culture. Dans mes activités, je ressens presque tous les jours des frustrations du fait que je sois une femme. Je ne baisse pas les bras. J’encourage très vivement les jeunes femmes que j’encadre à faire de même. Le temps de l’apitoiement est terminé. Place à l’action. La compétence n’est pas une affaire de genre. Le monde dans lequel nous vivons est très compétitif.

A plus grande échelle, une part importante de cette compétitivité se joue dans les échanges commerciaux. Selon un rapport de la Confé-rence des Nations Unies sur le Commerce et le Développement, l’Afrique compte aujourd’hui pour 2.65% des échanges commerciaux globaux. La part du commerce intra-régional africain - qui oscille au-tour de 11% - est le plus faible des cinq (05) continents.

Les pays africains ont accéléré la coordination de leurs politiques

économiques, pour créer des organisations sous-régionales et des communautés économiques régionales, et faciliter les relations écono-miques intra-régionales. Depuis 2008, les négociations initiées sur un Accord Tripartite de Libre-Echange (TFTA3), entre les trois (03) plus grands blocs commerciaux en Afrique - la Communauté de Développement de l’Afrique Australe (SADC), la Communauté de l’Afrique de l’Est (EAC) et le Marché Commun de l’Afrique Orientale et Australe (COMESA) - ont pour but de fusionner en un marché commun: 26 pays et 640 millions d’habitants, pour un PIB total de $1200 milliards. De fait, si le TFTA était un pays, il serait la 13ème puissance économique mondiale. Toutefois, cet accord couvrira seulement la circulation des biens et services. L’augmentation des échanges commerciaux de 140% en 12 ans entre les pays de la TFTA - de $23 à $55 milliards entre 2004 et 2012 - a largement contribué au storytelling autour du sujet: ‘Africa Rising’. Mais elle a aussi posé les jalons de la Zone de Libre Echange Continentale (ZLE continentale4). En effet, l’Union Africaine (U.A) s’est engagée à acter la ZLE Continentale d’ici 2017, pour créer un marché commun de 54 pays, de plus d’un (01) milliard d’habitants et de $3000 milliards de PIB total. Si cet accord venait à être signé, cela stimulerait de 50% - jusqu’à $35 milliards en plus - les échanges commerciaux intra-afri-cains d’ici 2022.

Cependant, pour maintenir les Investissements Directs Etrangers (IDE) en Afrique, pour soutenir l’impact positif de la Loi African Growth and Opportunities Act (AGOA) et pour améliorer la compétitivité in-ternationale du secteur privé africain, il est important que le point de vue de l’Afrique soit pris en compte lors des grandes négociations in-ternationales comme: le Partenariat Transatlantique de Commerce et d’Investissement (TTIP5) ou le Regional Comprehensive Econo-mic Partnership agreement. Ne négligeons pas le fait que en affaires comme en politique, on n’a presque jamais ce qu’on mérite mais plutôt ce qu’on négocie. Notre passé nous le rappelle de manière criarde. Le future de l’Afrique dépend d’elle-même.

En attendant, les pays africains doivent créer 122 millions d’emplois d’ici 2020. Hélas, selon les prévisions, ils ne créeront que 54 millions d’emplois. Nous devons donc anticiper un trou à venir de 68 millions de chômeurs ou de personnes en situation de sous-emploi. C’est un état critique! Les gouvernements seuls ne peuvent pas résorber cette crise. Les secteurs privés doivent être mis à contribution, car ils ont un énorme rôle à jouer dans le développement économique du continent ! Pour que cela se passe, il est important que nos gouvernements créent un environnement favorable à l’essor de son secteur privé. La transfor-mation de l’Afrique ne se fera pas sans un secteur privé fort.

« LES ÉCHANGES COMMERCIAUX NE SONT DÉSORMAIS PLUS DIRIGÉS

PAR LES GOUVERNEMENTS MAIS PAR LES ENTREPRISES » « LE COMMERCE INTRA-RÉGIONAL

PEUT JOUER UN RÔLE D’ENVERGURE DANS LA TRANSFORMATION ÉCONO-

MIQUE DE L’AFRIQUE. »

« LA COMPÉTENCE N’EST PAS UNE AFFAIRE DE GENRE. »

3 Tripartite Free Trade Agreement 4 Continental Free Trade Area 5 Transatlantic Trade and Investment Partnership

INSPIRE AFRIKA MAGAZINE / MARS - MAI 2016 39

LES PENSÉES DE

Thione Niang - Sénégal

Devenu célèbre pour son soutien au candidat Obama lors de la prési-dentielle 2008, le co-fondateur de l’initiative Akon Lighting Africa a été nommé en 2015 par le Président Obama et le Sécrétaire d’Etat américain à l’Energie comme Ambassadeur auprès du Ministère de l’Energie des Etats-Unis, pour les Minorités. Dans sa biographie - Mé-moires d’un Eternel Optimiste - publiée la même année, il nous livre une leçon de vie : Dans les moments où le désespoir vous guette, tâchez de vous souvenir que vous agissez non seulement pour vous, mais également pour vos parents, vos proches, votre ville, votre pays.

Alain Mabanckou République du Congo

‘J’aimerais voir une fois pour toute l’Afrique dirigée par nos mères, par les femmes’. Ainsi s’exprimait le romancier - le 18 janvier dernier - sur le plateau de Canal+. Chantre de l’inclusion des femmes dans le développement de l’Afrique, celui qui affirme être devenu écri-vain pour venger le fait que sa Mère ne soit pas allée à l’école, a honoré cette dernière en 2015. Lauréat du prix Liste Goncourt : le choix po-lonais pour le livre Petit Piment, il a été nommé professeur à la chaire annuelle de création artistique du Collège de France, où il prononcera sa leçon inaugurale le 17 mars 2016.

Anne Githuku-Shongwe Afrique du Sud

Je voudrais que les jeunes - africains - se rendent compte de l’importance de leur continent par leur jeux vidéos. C’est l’idée qu’il a suffit à cette ancienne fonctionnaire internationale de l’O.N.U pour créer en 2009 Afroes, une société qui développe des jeux sur mobile destinés à faire passer un message positif et optimiste auprès des jeunes africains. Avec plus de 500.000 utilisateurs, Afroes - dont le dernier jeux édité en 2015 est JobHunt - sensibilise les jeunes au monde du travail, au changement climatique, à la paix et à la tolérance.

Catherine Mahugu - Kenya

Quand Catherine Mahugu co-fonde Soko - un site web e-commerce qui met en lien direct des bijoutiers-artisans avec les acheteurs inter-nationaux - en 2009, sa vision est simple et novatrice: éjecter les inter-médiaires de commerce du processus et nous assurer que les artisans perçoivent effectivement ce qui leur est dû. Mission réussie pour l’en-treprise qui a promu plus de 500 artisans - surtout des femmes - au-près de clientes comme Nicole Kidman ou Gisèle Bündchen, et qui travaille désormais avec le Fonds d’affectation spéciale des Nations Unies pour l’élimination de la violence à l’égard des femmes.

Nollywood at its best.

nollywoodweek.com

NIGERIANFILMFESTIVAL

Okada Media’s

Cinéma l’ArlequinParis, France

June 2nd-5th, 2016

INSPIRE AFRIKA MAGAZINE / MARS - MAI 201642

FOCULTURE // GHANA

Par Soila Kenya

AN AFRICAN CITY, LA SERIE QUI SÉDUIT LES COEURS

Le premier élément notable dans la série est la mode vestimentaire. En tant que personnages principaux, Nana Yaa et ses amies se pré-sentent sur nos écrans, parées de vêtements qui vous donnent l’en-vie de mettre la main sur un de ces nombreux ensembles imprimés d’Ankara ou de Kente. Amarteifio a révélé sur la chaîne CNN que des designers ghanéens lui ont prêté des tenues durant la production. Son but à travers la série était aussi de promouvoir tous les créateurs afri-cains: couturiers, musiciens, architectes d’intérieur et peintres. Elle l’a réussi au fil des épisodes.Saluée comme la première véritable web série africaine, ‘An African City’ est fait de mini-épisodes de 15 minutes en moyenne. La durée réduite de ces épisodes est un changement bienvenu par rapport aux séries hollywoodiennes classiques auxquelles nous sommes habitués. Les points positifs sur lesquels la série fait l’unanimité sont les sujets qu’elle aborde : l’accès à un logement bon marché, l’approvisionne-ment en eau et en électricité, les relations amoureuses ou encore le sujet tabou du sexe. Amarteifio affirme que les Africains sont désormais prêts à se libérer de leurs barrières conservatrices et à jouer enfin franc-jeu. Elle a sans doute raison, mais la critique s’est attaquée aux faiblesses de la série. Certains affirment qu’elle dépeint les femmes africaines sous un jour immoral. Mais Amarteifio assume sans complexes : elle s’est inspirée du show américain ‘Sex and The City’, dont elle a inten-tionnellement adopté des points de similitudes. D’autres disent que la série ne fait pas échos aux réalités des femmes africaines. Amarteifio s’en défend en disant que l’on n’a pas besoin d’avoir vécu quelque chose pour l’apprécier, particulièrement dans le show business, autour duquel elle a choisi d’axer son récit sur l’Afrique, pour le plaisir de tous.

La page YouTube de ‘An African City’, où les épisodes sont diffusés, a près de 40.000 abonnés et où chaque épisode attire en moyenne 200.000 vues, cumule un total de 2.000.000 de vues à ce jour. La sortie de la deuxième saison en janvier a ravivé le buzz autour de la série. Alors que la première saison était financée sur fonds propres et était diffusée gratuitement, Amarteifio essaie de combler la perte financière en proposant la deuxième saison sur une nouvelle plate-forme VHX: www.anafricancity.vhx.tv. Toutefois, le succès reste au RDV : plusieurs entreprises l’ont contactée; que ce soit des chaînes de té-lévision comme EbonyTv, Iroko TV ou même BET; pour négocier des placements de produits. Alors que la mayonnaise est en train de prendre, Nicole Amarteifio est déjà en train de regarder vers le futur. Elle assure que ça ne s’arrêtera pas avec ‘An African City’. Son enthousiasme est compréhensible vu l’impact international que la série connaît. Des cinq continents, on lui écrit pour lui manifester la gratitude d’avoir ouvert les yeux du monde sur des réalités africaines qui étaient jusque-là méconnues. Elle met ainsi fin à l’image d’une Afrique en proie à la famine, déchirée par les guerres et sujette aux maladies, et inaugure une nouvelle ère. Amar-teifio salue le travail abattu par ses pairs Shirley Frimpong-Manso, Ju-liete Asante, Leila Djansi et Lydia Forson qui - d’après elle -, valorisent l’industrie télévisuelle Ghanéenne et représentent beaucoup pour les femmes. Bien que l’expression artistique choisie par Amarteifio soit celle qui a su capter les cœurs et susciter l’émotion, elle a aussi amené un nouveau visage dans le paysage audiovisuel Africain. Il n’y a plus de limites pour ce nouveau gourou de la télévision, et nous sommes impatients de voir dans un avenir proche le passage de la série du web à la télévision.

Des larmes ont coulé lorsque Sarah Jessica Parker et ses amies ont tourné leur dernier épisode de ‘Sex and the City’ en 2004. Toutefois, Nicole Amarteifio (en couverture de la version anglaise du numéro 13 d’Inspire Afrika Magazine : Le retour des compétences), a redonné espoir aux fans de la saga en créant ‘An African City’, une web série qui met en avant 5 jeunes Ghanéennes belles, ambitieuses et modernes. Son désir de raconter l’Afrique, l’a amené à quitter les Etats-Unis et à retourner dans son pays, le Ghana. Comme les 5 personnages principaux d’An African City, Nicole est une returnee. Les returnees sont des Africains qui décident, pour diverses raisons, -amour, travail ou famille- de retourner dans leur pays d’origine. Issues d’une classe aisée et bien introduites socialement, Nana Yaa, Sade, Ngozi, Zainab et Makena mènent une vie de rêve à Accra, leur ville natale.

Le casting de la saison 2 de An African City Crédit photo : An African City Saison 2, Bob Pixel Photography

INSPIRE AFRIKA MAGAZINE / MARS - MAI 2016 43

FOCULTURE

PATRICK NGOWI - TANZANIEIl fait chaud en Afrique quasiment toute l’année. C’est bien connu. Patrick Ngowi n’a pas eu tort d’en profiter pour créer Helvetic So-lar, une entreprise de fournitures, d’installation et de maintenance d’équipements solaires dans le nord de la Tanzanie. Helvetic Solar a eu un chiffre d’affaires de plus de 5 millions de dollars en 2013 et KPMG East Africa l’a valorisé à 15 millions de dollars. Helvetic Solar s’est également développée dans la région Sud-Africaine et se prépare à intégrer la bourse de Dar es Salam. Patrick Ngowi est aussi un philanthrope qui fournit l’électricité gratuitement à des villages Tanzaniens et espère accompagner pus de 10,000 femmes africaines d’ici 2017.

SENAI WOLDERUFAEL - ETHIOPIA

Senai Wolderufael a quitté son job à Ethiopian Airlines pour créer FeedGreen Ethiopia, la réponse africaine à l’exportation. Il a lancé son entreprise à Addis Abéba en 2012 dans le but de satisfaire la diaspora Ethiopienne qui est souvent à la recherche d’épices et d’aliments du pays. Avec son associé Eyob Weldegabriel, ils exportent aux Etats Unis et en Europe. Leur ambition aujourd’hui est d’ajouter du café et des produits provenant d’autres pays à leur package : FeedGreen Ethiopia a pour ambi-tion de satisfaire la diaspora Ghanéenne et Nigériane.

IDRISS NGUEPNANG CAMEROUN

“Tchop & Yamo”, en français “mange et apprécie”, est la pre-mière chaîne de restauration rapide au Cameroun. Le fondateur et PDG Idriss Nguepnang a rendu encore plus populaire le fameux beignet-haricot-bouillie, plat populaire apprécié de tous. Lancée en 2012, cette entreprise, considérée comme le McDonald Camerou-nais, est située à Yaoundé et Douala. Victime de sa popularité, Idriss Nguepnang prévoit d’ouvrir un magasin tous les trois mois ces 8 prochaines années. Pour son expansion, chacun de ces 32 maga-sins aura 20 employés, ce qui augure pour les années à venir une création de 500 emplois.

BILIKISS ADEBIYI - NIGERIAWecyclers est une entreprise basée à Lagos qui facilite la récupé-ration de déchets auprès des communautés qui n’ont pas assez de revenus pour les recycler. En partenariat avec l’autorité de gestion des déchets de Lagos, la collecte se fait avec des tricycles appelés Wecyclers. Les déchets sont ensuite livrés dans les usines de recy-clage. Wecyclers qui travaille avec plus de 3400 ménages, a créé plus de 50 emplois et a collecté plus de 525 tonnes de déchets. La startup a pour ambition de créer 500,000 emplois et de développer ses activités dans d’autres états du Nigéria ainsi qu’au Ghana, au Sénégal et au Cameroun.

INSPIRE AFRIKA MAGAZINE / MARS - MAI 201644

CHRIS KWEKOWE Propos Recueillis par Ludovic Nsangou

Crédit photo, Anzisha Prize

4 QUESTIONS À // NIGERIA

Inspire Afrika Magazine : Bonjour Chris pouvez-vous nous en dire plus sur Slatecube ? Chris Kwekowe : Slatecube permet aux étudiants de faire des études à leur convenance, de construire des choses intéressantes en fonc-tion de leur filière, de travailler avec des entreprises pour acquérir des compétences pertinentes pour leur industrie, et enfin d’avoir un impact social. Nos programmes sont construits en partenariat avec des pro-fessionnels, des écoles de renom, et des organisations internationales. Nous travaillons avec le Massachussets Institue of Technology (MIT), EDX, l’Académie d’arts Butterfly, Udemy, l’entreprise Cisco, l’African Leadership Academy, et plusieurs autres organismes à travers le monde. Nous avons également le soutien du Consulat des Etats Unis d’Amérique. Nous avons connu un succès remarquable en Afrique de l’ouest et en Afrique centrale. Nous avons aussi établi des partenariats stratégiques avec des entreprises et des organisations sur le plan ré-gional, aux USA, et en Europe. En seulement une année, 80% de nos stagiaires internes ont obtenu un emploi, alors que 10% d’entre eux ont lancé leur propre affaire à travers notre Disciplined Entrepreneurship Curriculum and Global Entrepreneurship Bootcamp qui a été construit en partenariat avec le MIT Sloan School of Management. Nous avons permis à des entreprises d’économiser plus de $100,000 en recrutant des personnes compétentes tout en leur permettant d’avoir accès à des talents internationaux à un prix moindre. Les ruraux ont également accès gratuitement à ces programmes, lors de nos rencontres régionales. L’engagement des femmes dans la résolution des problèmes, l’en-trepreneuriat, et l’accès à l’emploi ont augmenté de plus de 65% pendant nos rencontres dans tout le Nigéria. Nous sommes basés à Lagos et souhaitons étendre nos activités à tout l’état.

IAM : Il a été prouvé que l’expérience professionnelle s’acquiert sur terrain. Slatecube organise des stages en ligne. N’y-a-t-il pas une petite contradiction ? CK : Il est aussi prouvé que les activités en ligne à travers des programmes structurés peuvent simuler des scénarios réels avec un taux de préci-sion de 99%. De plus, avec nos premières recherches, nous avons découvert que plusieurs stagiaires passent une grande partie de leur temps à servir du café et à faire des choses qui n’ont pas un impact direct dans la construction de leur carrière professionnelle. Le programme de stages virtuels de Slatecube combiné avec des utilisateurs performants ayant des compétences particulières permet d’avoir une expérience hors du commun. Ils travaillent sur des projets réels et une vraie équipe, mais à travers un ordinateur. Ceci permet d’économiser en transport, d’éviter les tâches inutiles, et d’augmenter la productivité.

IAM : Slatecube est-elle une entreprise rentable ? Si ce n’est pas encore le cas, comment comptez-vous procéder pour générer des profits ? CK : Oui nous sommes rentables. Dans la majorité des cas, si une entreprise a pour but principal d’avoir un impact, elle fait le maximum de profit.

IAM : Avez-vous des conseils pour les jeunes que vous inspirez ? CK : Prenez du temps et éloignez-vous du bruit. L’école est une bonne chose, mais l’éducation personnelle n’a pas de prix. Et enfin, la personne qui profitera le plus de ce que vous faites, c’est vous-même ! Dieu vous bénit chaque fois que vous avez de nouveaux challenges et chaque fois que vous franchissez de nouvelles étapes.

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4 QUESTIONS À

Benedicte Mundele KuvunaRépublique Démocratique du Congo

Jeune et dynamique, cette Congolaise de 22 ans est à la tête de Sur-prise Tropicale, une entreprise de jus de fruits et d’aliments 100% na-turels. Sa vision entrepreneuriale et ses efforts l’ont conduit à la finale du Anzisha Prize 2014, ainsi qu’à sa sélection au World Economic Forum 2015 dans la catégorie «  jeunes femmes qui veulent résoudre les problèmes de l’Afrique par le biais de l’entrepreneuriat ». Dans une Afrique qui consomme beaucoup de produits manufacturés importés, on pourra compter sur Bénédicte pour promouvoir des produits bio et locaux favorables à nutrition saine et équilibrée.

Mubarak Muyika - Kenya

Il faut beaucoup de courage pour refuser une bourse d’étude de la plus prestigieuse université du monde, Harvard. C’est pourtant ce que ce prodige de 20 ans a fait, pour se consacrer en 2012 à la création de Hype Century Technologies, une entreprise de webdesign. Il la reven-dra l’année d’après pour fonder Zagace, une entreprise informatique basée aux Etats-Unis. Cette dernière a fait de lui un multimillionnaire, ce qui le place dans le classement de 30 entrepreneurs les plus pro-metteurs d’Afrique en 2015 selon le Magazine Forbes.

Tom Osborne - Kenya

Cet écolo-entrepreneur a créé GreenChar, une entreprise qui fournit des solutions d’énergies grâce à du charbon fabriqué à partir de dé-chets recyclés. Le jeune Kenyan de 18 ans a fait partie des 42 entre-preneurs choisis pour le Echoing Green Fellowship en 2014, étant la personne la plus jeune à bénéficier de cette bourse depuis 27 ans. Son projet rencontre déjà du succès au Kenya et pourrait être exporté dans d’autres pays Africains, ce qui fait de lui quelqu’un avec qui il faudra compter pour 2016.

Yasmine El Bagarri - Maroc

A 23 ans, cette marocaine fait partie des 100 « most influential travel bloggers ». Entrepreneur dans le domaine des NTIC, elle est la fonda-trice de du réseau social Voyaj, qui permet des échanges entre les globe-trotters du monde entier. Ambassadrice pour le Maroc auprès du département d’Etat Américain, Yasmine a reçu une multitude de récompenses dont celle de l’association pour les études Africaines de la New Hampshire University. Son réseau social pourrait être dans les années à venir, une plateforme idoine pour la promotion du tourisme Africain.

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INSPIR’TALKS #4 / RECAP 

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Le 10 Novembre dernier, Inspire Afrika Magazine organisait son 4ème Inspir’Talk, portant sur l’industrie de la mode Africaine. Cet événement a aussi été l’occa-sion de lancer la première version papier du Magazine distribuée en France, au Cameroun et aux USA. Retour en images sur les meilleurs moments.

1- Bernard Kouao et Simon Louvel (Galeries Lafayette)2- Katia Bumba (Kate Bee)3- Laura Eboa Songue (Fondation Africa France) et Scheena Donia (Consultante en image et en communication)4- Maureen Ayité (Directrice NanaWax)5- Nelly Wandji (Directrice Moonlook)6-Francesca Ngahane (IA Magazine)7- Atelier Maison Udjuwa8- Claire Yverneau (Champagne Nicolas Feuillate) et Louis Gilbert Bissek (Inspire Afrika Magazine)9- Chrys Nyetam (Inspire Afrika Magazine), Ouendeno Moriba (Moriba) et Louis Gilbert Bissek (Inspire Afrika Magazine)10-Benjamin Ngongang (Oser l’Afrique)11-Les partenaires d’Inspir’Talks #412- Pascale Guasp (ELSS Collection)13- Barbara et Siti (Maison Udjuwa)14- Le ‘gift bag’ XXL de ‘Inspir’Talks #415- Distribution de IA#17 aux participants de ‘Inspir’Talks #4’16- Joan Yombo (Inspire Afrika Magazine) 17- Anouche Babayan (Association Led by Her), Julie Abissegue (Inspire Afrika Magazine) et Claire Mays (Association Led by Her)18- Marie Simone Ngane (Inspire Afrika Magazine)19- Diane Audrey Ngako (Visiter l’Afrique / Le Monde Afrique) et une invitée20 - Grâce Samnick et Philippe de Bailliencourt (Arc Informatique)

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