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Actualités • Culture • Économie • Histoire • Cinéma Vingt-cinq ans après la dissolution de l’URSS pages 16-17 10 (32) Octobre 2016 www.russiefrancophone.com ÉCONOMIE Suivez l’actualité de La Russie francophone sur www.russiefrancophone.com L’inauguration du nouveau centre spirituel et culturel orthodoxe russe à Paris pages 6-7 La fondation de Saint-Petersbourg HISTOIRE pages 10-11 © ambassade-de-russie.fr/

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Actualités • Culture • Économie • Histoire • Cinéma

Vingt-cinq ans après la dissolution

de l’URSS pages 16-17

La Russie francophone

№ 10 (32) Oc tobre

2016

www.russiefrancophone.com

ÉCONOMIE

Suivez l’actualité de La Russie francophone sur

www.russiefrancophone.com

L’inauguration du nouveau centre spirituel et culturel

orthodoxe russe à Parispages 6-7

La fondation de Saint-Petersbourg

HISTOIRE

pages 10-11

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3

MARC COPPEY AU FESTIVAL « LYRE D’ARGENT »

À Saint-Pétersbourg, le musicien présentera un programme des

oeuvres de Beethoven avec le pianiste Piotr Laoul.30, perspective Nevski

métro : Nevsky prospekt.

CARREFOURS PARISIENSLe Duo de Pianos formé par Ludmila Berlinskaia et Arthur Ancelle présente son nouvel

album - le 3ème - à deux pianos, enregistré pour le label

russe Melodia. Le Conservatoire de Moscou

(Petite salle).

St. Pétersbourg Moscou

Moscou

LES MARDIS DE L’ILLUSION - FILM AUGUSTINE

Drame. Réalisé par : Алис Винокур. Avec Vincent Lindon, Soko, Chia-

ra Mastroianni. Paris, hiver 1885. A l’hôpital de la Pitié Salpêtrière, le professeur

Charcot étudie une maladie mystérieuse : l’hystérie...

Кинотеатр «Иллюзион»

Toula

EXPOSITION D’ARNAUD CRÉMET « SUR LE CHEMIN DORÉ

DE L’AUTOMNE » Peintre en résidence

Vernissage le samedi 29 octobre 2016 à 14h à « Gorod masterov » à POLENOVO (région de Toula).Détails disponibles sur le site

www.vassilypolenov.com .

Moscou25-26

CINÉ-CONCERT DU FILM THE ARTIST

Le film sera projeté sur grand écran et la musique sera jouée en direct par le Grand orchestre symphonique de Pavel Kogan dirigé par Ernst van Tiel en présence du compositeur

Ludovic Bource. Billets :

www.artistliveconcert.com.

2016

Novembre Novembre Novembre

Novembre

Novembre

Novembre

1-10

15

l’Ensemble National de la République Bélarus « PESNYARI »

Concert unique à Paris du groupe mythique de l’époque

soviétique.Pour l’anniversaire de son premier

concert en France il y a 40 ans en 1976. Dimanche 13 novembre 2016 à 18h00. MPAA (Auditorium

St-Germain)4, rue Félibien 75006 Paris.

Novembre

13 Paris

10

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p. 6-7

Bien à vous,Boris VINOGRADOVDirecteur du journal,[email protected]

p. 24-25

Remerciements :Dominique DUJARDINSévérine TCHERNYSHOVAFrançoise Rigard Myhué JONCOURAlain TRANIER

À la une

Cinéma

Kad Merad.

L’inauguration du nouveau centre spirituel et culturel orthodoxe russe à Paris.L’inauguration du centre spirituel

et culturel orthodoxe russe à Paris était un événement

attendu par toute la communauté russe en France. Même ceux qui sont éloignés de la religion comprennent que cet ensemble représente une vraie vitrine culturelle de la Russie à Paris. On y trouve non seulement une église orthodoxe, mais aussi un centre culturel avec une librairie et une salle d’exposition.

Ce projet a été négocié en 2007, à l’époque où les relations franco-russes étaient très chaleu-reuses. En prenant compte de la situation géopolitique actuelle, on comprend que si ce projet a vu le jour, c’est seulement parce que son destin a été scellé en 2007…

Espérons que son excellent emplacement au cœur de Paris et son identité architecturale vont faire de ce centre un lieu de rassemblement des russpohones et russophiles de France.

Culture

Projet Russe. p. 12

p. 13

Éditorial

p. 14 Ça m’intéresse !

p. 26 Le bras de diamant.

La vie en Russie

Visite d’une délégation lyonnaise à Moscou.p. 18-19

p. 22

Auto

Alpine est de retour.

14e Semaine du Cinéma à Paris « Regards de Russie ».

Comment la Sibérie est devenue russe. p. 8-9

p. 10-11

Histoire

La fondation de Saint-Petersbourg.

Économie

p. 15 Alrosa pour l’investissement russe.

p. 16-17 Vingt-cinq ans après la dissolution de l’URSS.

Quel vaisseau remplacera Soyouz ? p. 20-21

Actualités spatiales franco-russes

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Côte d’Ivoire : Marche de l’opposition contre la nouvelle Constitution. Un peu plus de mille

personnes, ont manifesté à l’appel de l’opposition

contre le référendum sur la nouvelle Constitution voulue par le président

Alassane Ouattara.

CÔTE D’IVOIRE

La Suisse est prête à faire face à un afflux massif de migrants. La place d’armes de

Thoune pourrait être réquisitionnée et

accueillir rapidement jusqu’à 1200 réfugiés.

SUISSE

Pour les neuf premiers mois de l’application de la loi sur

l’aide médicale à mourir, pas moins de 262 personnes

ont fait une demande à la Commission d’aide médicale à mourir et

leur décès a été assisté par un médecin.

CANADA

Depuis plusieurs jours, les tentes igloo se multiplient,

au moment où, à 300 kilomètres de Paris, la «jungle» de Calais est

démantelée. Avenue de Flandre, place Jean-Jaurès,

place Stalingrad, les files devant les marmites des

distributions de repas s’étirent inexorablement.

FRANCE

Le Monde francophone

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ALGÉRIEMAROC

Le prince Albert II a conclu il y a quelques

jours un accord immobilier pour acquérir la demeure

de la famille Kelly à Philadelphie, où a grandi

sa mère, la princesse Grace.

MONACO

Les trains plus chers de 2,93% dès 2017.Le conseil d’adminis-tration de la SNCB, a approuvé le plan de transport 2017, et a décidé d’une augmenta-tion moyenne des prix de 2,93% au 1er février 2017.

BELGIQUE

• 220 millions de locuteurs de français répartis sur plus de 77 pays et territoires à travers les 5 continents.

• 29 États souverains reconnaissent dans leur constitution le français, dont 13 comme langue officielle unique et 16 comme langue co-officielle.

TGV marocain : Livraison des 12 rames mais la ligne

ne sera ouverte qu’en 2018. Avec la livraison de la toute

dernière rame en juillet dernier par Alstom et une

mise en service prévue pour l’été en 2018.

L’Algérie va acheter plus de 193 000 tonnes de blé en provenance des États-Unis. « C’est la plus grande commande depuis 9 ans », indique le département amé-ricain de l’Agriculture (USDA).

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Malgré les tensions franco-russes sur la question syrienne, la Russie a maintenu

l’inauguration mercredi 19 octobre du nouveau Centre spirituel et culturel

orthodoxe de Paris, vaste complexe dessiné par Jean-Michel Wilmotte sur

un terrain de plus de 4.000 mètres carrés au sol en plein cœur de la capitale

française. Un chantier évalué à quelque 170 millions d’euros, entièrement

financé par Moscou.

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À la une 6 À la une 7

L’inauguration du nouveau centre spirituel

et culturel orthodoxe russe à Paris

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Situé dans le 7e arrondissement de Paris à deux pas de la Tour Eiffel et du Pont Alexandre III, le terri-toire du centre comprend quatre bâtiments dont l’édifice centrale est la cathédrale de la Sainte-Tri-

nité avec ses cinq bulbes dorés. À proximité se trouve le centre culturel avec une librai-rie et une salle d’exposition, un bâtiment administratif doté d’un auditorium de 200 places. Sans oublier un pôle éducatif à la destination encore floue, qui devrait ac-cueillir jusqu’à 150 enfants et adultes autour de salles de classe, d’ateliers, d’une biblio-thèque et d’une cour avec préau.

Le plus grand des bulbes culmine à 37 mètres, une hauteur contrainte par les règles d’urbanisme. Après le veto mis, pour des raisons esthétiques, par l’ancien maire

de Paris Bertrand Delanoë au projet archi-tectural initial, Jean-Michel Wilmotte a aussi opté pour un or mat, plus discret. L’ar-chitecte a revêtu la cathédrale et le centre culturel attenant, de pierre de Massangis, la pierre des grands monuments de la capitale.

Depuis 2009, le terrain de 4200 m² est propriété du Kremlin, qui a entrepris d’y construire un centre spirituel et culturel or-thodoxe. Mis en vente par l’Etat, la Russie avait été la première à revendiquer ce ter-rain, devançant le Canada et l’Arabie Saou-dite. Le gouvernement russe aurait débour-sé la somme de 170 millions d’euros pour faire aboutir ce projet.

Côté français, les invités constituaient un panel œcuménique sur l’échiquier poli-tique, de la maire socialiste de Paris Anne Hidalgo au député apparenté FN Gilbert Collard, en passant par Rachida Dati (Les Républicains), maire du VIIe arrondisse-ment accueillant le centre. L’ancien ministre Jean-Pierre Chevènement était là en tant que représentant spécial de la France pour la Russie.

Côté russe, le ministre de la Culture, Vla-dimir Medinski, l’ambassadeur russe en France, Akexandre Orlov, ont été présents lors de l’inauguration.

La mélodie des cloches qui a accompagné l’ouverture du centre servaient non seule-ment à rappeler la musicalité des cloches traditionnelles russes mais également à montrer la qualité des cloches, qui, spécia-lement pour ce centre ont été réalisées selon des techniques traditionnelles anciennes de la région d’Yaroslav.

Pour autant, elles sont régies par un système moderne et automatique. La com-pagnie ICM a programmé 30 mélodies différentes pour les cloches du centre. La majeure partie d’entre elles ont été créés en se basant sur diverses mélodies tradition-nelles de cloches russes.

Pour tout croyant orthodoxe russe, et particulièrement en situation

d’exil, la paroisse est un élément très important de la vie. Dès la fin du xixe siècle, dans quelque localité où les Russes aisés s’installaient, ceux-ci s’efforcent de créer des conditions propices à l’observation de leurs

traditions cultuelles. L’Église Saint-Nicolas-et-Sainte-Alexandra

consacrée en janvier 1860 à Nice est l’une des premières églises russes construites sur le territoire français. Par la suite, du fait notamment de la Révolution russe et de la Guerre

civile dans les années 1920, d’autres églises seront construites par les

émigrés russes, et ce jusqu’à nos jours.

En septembre 2014, Une église en bois, l’Église Notre-Dame de la Nativité a été consacrée à Epi-

nay-sous-Sénart, près de Paris. Elle fut transportée en pièces détachées par camion de Tver, au nord-ouest de

Moscou, à Paris.

Église orthodoxe russe en France

le coût du projet de construction du centre

spirituel et culturel orthodoxe russe à Paris.

170 millions d’euros

À la une 6 À la une 7

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« Je vous félicite cordialement à l’occasion de l’inauguration officielle du centre spirituel et culturel orthodoxe russe dans la capitale française.

La création de ce complexe unique est un témoignage des liens culturels et humanitaires russo-français, de l’aspiration mutuelle de nos peuples à un

dialogue constructif et à la coopération ».

Le service de presse du Kremlin.

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La Sibérie a été intégrée à la Russie étonnamment vite. Les membres de la première expédition russe ont trouvé la mort

à l’est de l’Oural en 1585, mais 54 ans plus tard, les Russes étaient déjà arrivés sur le littoral du Pacifique.

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Comment la Sibérie est devenue russe

Pour certains historiens, une telle ca-dence prouve une incorporation pa-cifique des terres sibériennes, tandis

que pour d’autres, c’est le résultat d’une politique agressive ne faisant aucun cas des intérêts des autochtones.

Les relations Russie-Sibérie

Les contacts entre les Russes et la popu-lation autochtone de Sibérie ont été établis bien avant les expéditions militaires à l’est de l’Oural. Les chroniques Lavrentievskaïa du XIVe siècle citent un certain Gurata Ro-govitch, un habitant de Novgorod au XIe siècle, parti en expédition dans « les terres de Iougorsk ». Selon l’historien Sergueï So-loviov, « les grandes montagnes et les portes de cuivre » citées dans les chroniques sont une référence à l’Oural.

Par la suite, des brigands de Novgorod ont réalisé de nombreuses incursions dans la région. En 1483, les chefs militaires de

Moscou ont lancé une expédition militaire à l’est de l’Oural. En 1555, le khanat de Si-bérie (une parcelle de l’Empire mongol) est devenu le vassal de la Russie. Toutefois, le

pouvoir dans le khanat est rapidement pas-sé à un descendant de Gengis khan, Kout-choum, qui a rompu le contrat de vassalité et a commencé à implanter l’islam.

La première expédition colonisatrice, en 1581, est celle du cosaque Iermak contre Koutchoum qui commençait à s’attaquer aux territoires russes frontaliers du kha-nat. Le pouvoir de Koutchoum était assez faible et de nombreux peuples sibériens ont préféré le tsar russe au khan musulman. Un détachement de 800 cosaques infligea une défaite cinglante aux 15 000 hommes de Koutchoum, notamment parce que les Khantys et les Mansis avaient décidé de ne pas verser de sang pour le khan et se sont retirés du combat dès le début.

Durant les décennies suivantes, Kout-choum mena une guérilla et, dans une at-taque audacieuse, réussit à tuer Iermak sans pour autant pouvoir endiguer la colonisa-tion de la Sibérie.

Histoire 8 Histoire 9

Ermak Timofeïévitch, cosaque du Don et l’un des premiers Russes à explorer la Sibérie

occidentale.

Par Oleg SKRIPNIK

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Avant l’arrivée des Russes, la Sibérie

comptait de 240 000 à 300 000 habitants sur une superficie de 13 millions de km2.

Les nouvelles expéditions ont construit en Sibérie des forteresses (ostrog) qui se sont transformées d’abord en aggloméra-tions puis en grandes villes. Tioumen (au-jourd’hui 720 000 habitants) a été fondée en 1586, Tomsk (570 000 habitants) en 1604 et Krasnoïarsk (plus d’un million d’habitants) en 1628.

La Sibérie n’est pas une colonie

À la différence de la conquête de l’Amé-rique, la Sibérie n’est pas devenue une colo-nie, sauf peut-être dans les pamphlets émo-tionnels des partisans d’une plus grande régionalisation. Le pays n’a pas connu de division en Russie « coloniale » et « métro-politaine », car la Sibérie est simplement entrée dans la composition de l’Empire russe.

Qui plus est, on peut observer une inté-gration des élites locales dans l’élite russe et non leur extermination. Ainsi, le fils de Koutchoum a lutté contre la Russie, mais a finalement signé avec elle un accord de paix : le petit-fils de Koutchoum régna sur le khanat fantoche de Kassimov.

Selon les spécialistes, la Sibérie comp-tait avant l’arrivée des Russes de 240 000 à 300 000 habitants sur une superficie de 13 millions de km2. Presque personne n’a opposé de résistance centralisée à l’Etat russe. Les autochtones se livraient une lutte acharnée entre eux et nombreux ont com-pris que « la main du tsar » les délivreraient de cette guerre intestine.

Toutefois, plus les cosaques progressaient vers l’est, plus ils devaient lutter contre les peuples souhaitant rester indépendants.

Dans les terres des peuples épris de liberté, le nouveau pouvoir s’appuyait sur les cita-delles et les garnisons, mais les autochtones se révoltaient quand même.

Les Tchouktches insoumis

Parmi les peuples particulièrement re-belles figurent les Tchouktches qui luttaient courageusement contre les cosaques et remportaient parfois des victoires. Toute-fois, l’ampleur de leurs combats n’était pas très importante : les pertes des cosaques lors d’une défaite importante des troupes russes, celle de la rivière Orlova, ont consti-tué 51 hommes. Mais parfois, malheureu-sement, la répression des autorités tsaristes à l’encontre des Tchouktches rappelait le com-portement des envahisseurs de l’Amérique.

Pourtant l’objectif de l’expansion n’était pas le génocide ou l’assujettissement des peuples sibériens. L’Etat russe souhaitait percevoir des impôts et rattacher de nou-velles terres. Aujourd’hui, le pays compte 460 000 Bouriates et 480 000 Iakoutes (pendant les années de l’incorporation de la Sibérie, leur nombre ne dépassait pas 300 000 habitants). Certains peuples ont réussi à garder leur identité ethnique : en Iakoutie, les Iakoutes sont toujours plus nombreux que les Russes.

Histoire 8 Histoire 9

La Sibérie (en russe : Сибирь, Sibir) est la partie située en Asie de la

Fédération de Russie : une immense région d’une surface de 13,1

millions de km² très peu peuplée (39 millions d’habitants soit environ 3 habitants au km²). Située dans l’est de la Russie, elle s’étend de l’Oural à l’ouest jusqu’à l’océan Pacifique et de l’océan Arctique au nord jusqu’aux monts Altaï au nord du Kazakhstan et aux frontières mongoles et chinoises. Constituant la partie nord de l’Asie,

la Sibérie représente 77 % de la surface de la Russie, mais seulement

27 % de sa population, et se caractérise par un climat froid et

continental, et un paysage au relief modéré sillonné par d’énormes fleuves. Longtemps habitée par

des populations pastorales turcophones, elle a été progressive-ment colonisée par l’Empire russe.

Le régime soviétique a démarré au xxe siècle l’extraction minière, gazière et pétrolière et poursuivi

l’exploitation forestière.

La Sibérie

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Mais Pierre qui voulait en finir avec les désagréables souve-nirs de Moscou et son vieux

Kremlin, ne s’arrêtât pas à ces considé-rations. Il voulait un emplacement sur une mer ouverte par tous les temps ainsi qu’une liaison fluviale vers l’intérieur du pays.

« Proroubit okno v Evropou » l’expres-sion fut créée après la mort du tsar par le comte Algarotti dans ses « Lettres sur la Russie » : « Je vais vous parler de cette nou-velle ville, de cette grande fenêtre ouverte récemment dans le nord, par où la Russie regarde en Europe ».

Le siteLes russes du XVIIIème ne voyaient que

des inconvénients à la situation de la nou-velle capitale. Outre le fait que c’était une

« ville-frontière » sur un territoire depuis peu hors de dangers, le paysage était déso-lant : aucune forêt touffue, un paysage plat, un immense marais boueux mais gelé par un hiver sans fin, une lumière blanchâtre, des saisons inexistantes : quelques jours de printemps et d’automne ! Ajoutons à ce portrait peu avenant : des inondations

terribles provoquées par les vents violents venant du golfe de Finlande refoulant la mer dans les eaux de la Neva ...

Mais là où certains ne voient que le « triomphe du despotisme impérial », les historiens semblent s’accorder sur le fait que ce défit fou à la nature ( comme Ver-sailles ! ) présentaient les avantages mili-taires et commerciaux nécessaires à l’ou-verture de la Russie.

Les avantages militairesDe tous temps les russes durent se frayer

un long chemin vers la mer (« La route des Varègues aux Grecs ») mais désormais les turcs barraient la voie du sud et les danois tinrent longtemps la Baltique. La seule is-sue restante était la mer Blanche gelée la moitié de l’année.

Depuis le Xème siècle, la Russie avait changé par trois fois de capitale : Kiev, Vladimir puis Moscou, respectant chaque

fois le principe qui veut qu’une métropole soit éloignée le plus possible de frontières potentiellement franchissables

par des voisins irascibles.

Histoire de la Russie

Histoire

Histoire 10 Histoire 11

LA FONDATION DE SAINT-PETERSBOURG

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En 1702, après la défaite des suédois à Narva, Piere Ier s’empare d’une petite for-teresse suédoise au débouché du lac Ladoga, qu’il nomme Schlüsselburg : ville-clé. La même année, il fait construire la forteresse de Pieterburg (à la hollandaise) sur une île du delta de la Neva, protégée à l’ouest par la forteresse de Kronstadt.

Les avantages commerciauxLe trafic des marchandises pouvait conti-

nuer une grande partie de l’année grâce aux liaisons fluviales rejoignant cet accès sur la Baltique.

Par la Neva et le lac Ladoga à l’est, le Volkhov au sud, les routes liquides ou gla-cées selon la saison, compensaient large-ment le manque évident de voies terrestres carrossables. Les routes n’étaient que des fondrières, où on était souvent obligé de po-ser un « plancher » de pavés de bois pour faire circuler les charriots.

Pierre ne pouvait reprendre les tracés de villes russes déjà existantes puisque construites et reconstruites au fil de be-soin, des incendies ou de l’installation de nouvelles populations. De ses voyages en Europe, il avait été conquis par Amsterdam et Versailles.

Dans un premier temps l’île d’Ostrov (ou île Basile) fut choisie comme centre de la future capitale, et découpée en canaux rec-tilignes afin de drainer les marécages et de servir de quais aux bateaux. On y construi-sit le bâtiment des « Douze-collèges » desti-né à abriter l’administration.

Sur la rive sud de la Neva s’établit le quar-tier industriel avec des chantiers navals. Les travaux commencés en 1715 par l’architecte hollandais J-B Homann, furent poursuivis après 1717, par le français Leblond s’atta-chant à concilier les exigences militaires de Pierre avec l’hygiène et l’esthétisme.

Rapidement on réalisa que le principal in-convénient et non le moindre, de ce centre-ville réparti sur trois îles, résidait dans sa difficulté d’accès en période de formation ou de fonte des glaces : d’immenses blocs dérivaient sur le fleuve rendant la traversée dangereuse voire impossible.

On transféra donc le centre-ville sur la rive sud de la Neva et la forteresse devenue inutile devint une prison d’état. Le quar-tier destiné à l’industrie devint alors un quartier résidentiel : on y implanta le palais d’hiver et les nobles reçurent l’ordre de faire construire autour leurs résidences person-nelles.

Cette nouvelle implantation qualifiée de « versaillaise » comprenait principalement trois grandes avenues (prospekt) en éventail

convergeant vers l’Amirauté. La plus célèbre et la plus grande est la « Nevsky Prospekt » conduisant au monastère Saint-Alexandre-Nevsky, du nom du vainqueur d’une ba-taille sur la Neva contre les suédois en 1240.

Pierre fit également construire le palais de Peterhof, avec un jardin d’été et une sé-rie de bassins et fontaines lui rappelant les splendeurs de Versailles. Avant tout il fit bâtir en priorité un petit palais au bord de la mer : Monplaisir, dont le plan fut dessiné par lui et la construction supervisée par l’al-lemand Braunstein.

Certes, la construction et le peuplement de cette nouvelle ville n’allât pas sans dif-ficultés et oppositions de toutes natures. Dans un oukase de 1714 on interdit sur tout le territoire sous peine d’amende, toutes les constructions en pierre, en briques et bien entendu en bois à cause des incendies. Les maçons et charpentiers russes convergèrent donc vers St Pétersbourg pour trouver du travail.

Chaque navire et chaque charrette arri-vant sur le site devait joindre à son charge-ment quel qu’il soit, un lot conséquent de briques. Quant aux nobles, boyards et hauts fonctionnaires, c’est uniquement sur ordre et en rechignant qu’ils vinrent avec leurs familles sur les bords de la Neva. Ils durent faire construire leurs demeures en briques ou en pierres en fonction du nombre d’âmes (serfs) dont ils étaient propriétaires et du montant de leur fortune. Les commerçants et artisans furent soumis à des règles strictes sur leur implantation : on créa des rues des canonniers, des fondeurs ou des tapissiers et une rue de la noblesse : la Dvorianskaïa.

Si au niveau architectural la ville devenait progressivement une merveille, au niveau humain on pourrait lucidement la qualifier de cimetière.

La mortalité au sein des moujiks, enrô-lés de force, et des prisonniers suédois, fut sans précédent : on compte au moins 150 000 morts dus à la dysenterie, au manque de ravi-taillement et aux intempéries (on manquait de maisons pour les loger).

Le polonais Mickiewicz décrit crument les faits :

« D’abord, dans ces vases mouvantes, le tsar fit enfoncer cent mille pilotis avec les cadavres de cent mille paysans. Puis, ayant établi sur ces pilotis et ces cadavres un ter-rain solide, il attela d’autres générations au tombereau. »

Par : Marie DERIGLAZOFF

Histoire 10 Histoire 11

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De sa fondation jusqu’au début du xxe siècle, Saint-Péters-

bourg a été le principal centre intellectuel,

scientifique et politique du pays. Au xixe siècle,

la ville devient le principal port

commercial et militaire de la Russie ainsi que

le deuxième centre industriel du pays,

après Moscou.

Les fontaines de Peterhoff rappelant Versailles.

La forteresse Pierre et Paul de nos jours.

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Du 1 au 9 octobre, la ville de Lyon a pu profiter d’un pro-gramme varié des Saisons

russes organisées par l’association Pro-jet Russe. Conférences, projections de films, ateliers, expos et spectacles... L’ac-tivité de l’association a déjà marqué la vie culturelle lyonnaise, d’autres événe-ments sont encore à venir.

À l’occasion de l’Année croisée fran-co-russe du tourisme et du patrimoine national, la deuxième édition du festival de la culture russe à Lyon a été dédiée aux « Voyages en Russie » : inaugurée par la conférence « L’aventure russe dans l’espace », la programmation a compris les spectacles « Marina Ts-vetaeva » et « Eugène Onéguine », le concert de musique russe, l’exposition de peintres russes, les rencontres litté-raires et d’autres événements culturels.

La Foire de Russie a eu lieu le 8 oc-tobre à la Mairie du 6e arrondissement : depuis le matin, les gens venaient de plus en plus nombreux pour voir les ateliers et les expos proposés par

l’association. Ici, les lyonnais ont eu la possibilité de goûter les pryaniki et d’autres spécialités de la cuisine russe et de passer un agréable moment en com-pagnie des bénévoles. Ce sont des rus-sophones qui habitent depuis quelques années en France et organisent des évé-nements afin de partager leur culture avec les habitants de Lyon.

« On compte actuellement plus de 500 adhérents russes et français », dit Olga Degay, la présidente de l’association. Favorisant les échanges franco-russes à travers la culture, le Projet Russe orga-nise des événements en partenariat avec des institutions réputées : Gosfilmo-fond de Russie, Opéra de Lyon, Institut

Lumière, ZED distribution, Théâtre de la Renaissance et d’autres. Fondée en 2013, l’association est soutenue par la Mairie de la ville de Lyon.

La création du Ciné Club a été une des premières actions de l’associa-tion dans le but de faire découvrir les films russes et soviétiques peu connus par le public français. Cette année, les habitants de la capitale du cinéma pourront profiter des projections men-suelles de films russes sous titrés en français. Pour suivre les actualités de l’association, consultez le site officiel : https://projetrusse.org

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Projet Russel’association culturelle lyonnaise continue à créer des espaces d’échange entre la communauté russophone et les habitants de Lyon. Marina

SHAYMUKHAMETOVA

Culture 12 Culture 13

Culture

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www.russiefrancophone.com

Culture 12 Culture 1314e Semaine du Сinéma à

Paris « Regards

de Russie »La 14e Semaine du Сinéma

russe à Paris a lieu cette année entre le 9 et le 15 novembre aux cinémas « l’Arlequin »,

« Le Majestic Passy », « Le Reflet Médicis » et « Le Reflet Médicis ».

Tous les films sont montrés en ver-sion originale avec sous-titres; les rencontres sont traduites si-

multanément en français.La Semaine du Сinéma russe – c’est un

projet européen de la Direction des Festi-vals internationaux « Interfest » qui a lieu tous les ans depuis 2003 à Paris, et 2005 à Berlin. www.cinema-russe-paris.com

Avec le soutien de la Fédération de Rus-sie Ministère de la Culture.

2016, c’est l’Année du Cinéma, en Russie !

Pour sa 14e édition, la Semaine du ci-néma russe pose son regard ce qui est considéré en Russie comme un Art Ma-jeur. Toute la programmation s’attachera à montrer à travers les dernières produc-tions de l’année les liens qui unissent les différentes générations de cinéastes et, par delà les techniques traditionnelles tou-jours utilisées, la quête de nouvelles expé-riences créatrices rendues possible par la technologie.

Parmi les 16 films présentés en VOST, le public parisien pourra découvrir :Arventour, (2015) Film-fantaisie de la Pé-tersbourgeoise Irina Evteeva, diplomée d’un doctorat en cinéma (atelier d’Alexeï Guerman et Alexandre Sokourov), elle associe de manière novatrice, anima-tion, fiction et musique. La réalisatrice et dessinatrice joue avec les matières et tra-vaille délibérément sans ordinateur pour créer chaque image, à la main, grâce à la technique de peinture sur verre. Il a fal-lu trois ans pour concevoir les images des nouvelles «Fandango» et «Le Secret du paysage marin», adaptées des récits d’Alexandre Grine.

L’héroïne du film Le salut du drama-turge, metteur en scène et réalisateur Ivan Vyrypaïev, qui s’est fait connaitre des ci-néphiles grâce à son film « Euphorie », aura également à faire un voyage culturel et spirituel. Dans ce film, c’est le Tibet qui sert de cadre à la recherche d’une com-munication avec le monde et à une quête de soi. Alexandre et Andreï Prochkine, représentants d’une véritable dynastie de réalisateurs ont tourné des films de styles

plutôt inattendus, tous deux d’après des scénarios du grand Youri Arabov : la tra-gi-comédie ironique et lyrique Service de sécurité d’Alexandre Prochkine (le père) sur les vicissitudes de la vie d’une femme en province ; et la fantasmagorie Orléans d’Andreï Prochkine (le fils) sur les aléas de la vie pleine de péchés des habitants d’une petite ville imaginaire.

Le public pourra également découvrir lors d’une double séance, les passionnants documentaires de Galina Dolmatovskaïa.

INFORMATIONS PRATIQUES : www.lesecransdeparis.fr

www.cinema-russe-paris.comSéances hors les murs : « Majestic Passy » : 10 novembre « Reflet Médicis » : 11 et 12 novembre 2016Projections en VOST suivies de rencontres avec les équipes des films• 7€ la place• 6€ étudiant • 5,50€ lycéen • 4€ enfant • 40€ le pass 10 séances (sauf ouverture & hors les murs).Culture

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Situé dans la région d’Astrakhan, en Russie, près de la frontière

avec le Kazakhstan, le lac Baskountchak est un des plus grands lacs salés du monde.

Sa salinité est d’environ 300 g/l et est composée de 99,8 % de chlo-rure de sodium, une caractéristique influençant la couleur des eaux et offrant des paysages magnifiques. Il est exploité depuis le VIIIème siècle pour être transporté sur la route de la soie. Aujourd’hui, le sel de Baskountchak assure 80 % de la production saline russe.

Certes, le sel est appelé en russe « la mort blanche », en raison des ravages qu’il provoque sur la santé. Mais à petites doses, il reste un élément indispensable. Il y a encore quelques siècles la Russie a connu plusieurs émeutes à cause des impôts trop élevés sur ce pro-duit de base. Aujourd’hui, il est très accessible.

Le Baskountchak

Choïna, l’incroyable désert du Grand Nord russe Au charbon !

Envie de découvrir un endroit hors des

sentiers battus et de dormir la porte ouverte ? Rendez-vous à Choïna.

Vous y serez enterré vivant dans le sable, en une seule nuit, si vous vous enfermez à double tour. Les dunes migrent et ensevelissent les mai-sons. Il devient impossible d’ouvrir les portes à cause des congères de sables accumulées contre elles. Sensations garanties, à condition de trou-ver

l’endroit. Ce dernier n’est indiqué sur aucune carte. Choïna est un village des rives de la mer Blanche, aujourd’hui envahi par le sable. Le des-tin des habitants de ces lieux reculés est livré aux forces de la nature. Les autochtones, quelque 300 âmes, sont constamment obligés de déblayer de-vant chez eux. Autrefois, ce village était l’un des plus importants ports de pêche de l’Union sovié-tique. Désormais, c’est un lieu singulier propice au deuil et à la mémoire.

Vous voulez un regard neutre sur le conflit clivant du Donbass en Ukraine ? Lisez le

premier roman de Cédric Gras Anthracite, aux éditions Stock, l’histoire de deux copains qui ne partagent pas les mêmes opinions sur la guerre mais qui sont d’accord pour la fuir. Superbe.

Vladlen est pro-ukrainien, Emile est

pour la sécession et les Russes. Le pre-mier s’appelle ainsi à cause de Vladimir Lénine et le second en raison de l’oeuvre de Zola. Tout est dans les prénoms. Nous sommes au cœur du bassin houiller du Donbass où les mines d’anthracite alimentent les hauts-fourneaux et les usines métallurgiques. La révolution de Maïdan change la donne à Kiev et ré-veille de vieux contentieux linguo-poli-tico-économico-socio-historiques. Tout cela est magnifiquement condensé dans ce roman très réussi, grâce à l’humour omniprésent, de savoureux dialogues et des descriptions incroyables de cette ré-gion à laquelle personne ne s’est jamais intéressé avant qu’il n’y tombe 10 000 morts dans une guerre imbécile.

Aleksandra BOGATEL

lac de « la mort blanche » ?

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Le Kremlin a lancé un nouveau plan de privatisation ce juillet dans lequel l’État Russe met en vedette

les diamants rares et précieux du pays. Avec la chute du prix du pétrole ces dernières

années, Moscou a pris un coup dur.

Maintenant, le gouvernement vise à récupérer les pertes. La stratégie  : vendre 10,9% des

actions d’une entreprise d’extraction dia-mantifère russe, Alrosa (АЛРОСА MCX : ALRS), aux investisseurs et promouvoir l’investissement dans le pays.

Les revenus du budget russe provenant du pétrole et du gaz naturel sont baissés par 20% en deux ans mais ce plan est ca-pable de renflouer un estimé 50 à 80 mil-liards de roubles (environ 7,09 à 11,3 mil-liards d’euros) au Kremlin. En réduisant sa participation dans le capital d’Alrosa à 32,9% de 44%, le gouvernement russe vend une portion de l’entreprise en Bourse de Moscou et l’offre aux investisseurs pour sa privatisation partielle.

Mais cette entreprise n’est pas un ex-cavateur de diamants quelconque. Alrosa est le leader mondial en production de diamants bruts en termes de volume et carats. Cette année le groupe a découvert un diamant brut de 241,21 carats, l’un des plus grands diamants découverts en Rus-sie. Ce géant produit environ un tiers des

diamants du monde. Avec une évaluation d’environ 55 milliards de roubles (778 millions d’euros), Alrosa extrait et vend 95% des diamants en Russie.

Avec sa grande présence dans le mar-ché mondial des diamants, il n’y a aucun doute que les pierres précieuses minées par le groupe sont de très bonne qualité, avec un taux d’environ 100% de rentabilité

des diamants excavés. C’est la pureté des diamants qui compte. Poussées par une hausse de demande, particulièrement en Chine et en Inde, les bénéfices du groupe ont atteint une croissante 35 milliards de roubles l’année dernière.

Les principales mines d’Alrosa sont si-tuées dans les régions de Yakutie (Якутск) et Arkhangelsk (Архангельск) en Russie, mais le mineur russe excave les diamants bruts également en Afrique, notamment en Angola, au Botswana et au Zimbabwe.

Le cours de l’action d’Alrosa a plus que doublé depuis son IPO en 2013.

1 rouble est égale à € 0.014.

ALROSA POUR L’INVESTISSEMENT RUSSE

Ishita PUROHIT

l’un des plus grands diamants découverts par le groupe Alrosa en 2014

en Russie.

241,21 carats

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Ça m’intéresse 14 Économie 15

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On peut se poser la question de ce qu’aurait été le monde, à la fois d’un point de vue idéologique mais aussi

géopolitique si l’URSS ne s’était pas effondrée.

Cette question n’est, bien entendu, pas innocente. Bien sûr, on peut la poser d’un point de vue nostalgique ; mais

tel n’est pas notre objet. Il s’agit plutôt de com-prendre à travers quels mécanismes le sort de l’Union soviétique a été scellé, et quelles furent les conséquences de cet évènement.

Les désirs inavoués des enfants de la Nomenklature

La dissolution de l’URSS est largement liée à une série de décisions politiques faites par l’élite soviétique de cette période. On ne parle pas ici de Mikhail S. Gorbatchev qui, honnêtement, a cherché à « sauver » l’URSS, à la faire évoluer, tant d’un point de vue éco-nomique que politique. La question de savoir si une telle évolution était possible reste bien entendu posée. Mais il est évident, en parti-culier quand on discute avec les acteurs de cette période, qu’il n’a jamais envisagé, et ce jusqu’à la tentative de coup d’état d’août 1991, la possibilité d’une dissolution de l’URSS. Mais, quand on parle de l’élite soviétique, on parle de cette couche qui tournait autour du pouvoir, une couche certainement privilégiée, surtout quand on la compare aux conditions de vie du reste de la population, mais qui néanmoins regardait avec amertume et envie les conditions d’existence et les opportunités qui s’offraient à ses équivalents des pays oc-cidentaux. Si l’on regarde ce que cette élite est devenue aujourd’hui, on constate qu’elle a effectivement réussie une grande partie de son projet : atteindre le niveau de vie, de pouvoir et de privilèges de ses homologues occidentales. De manière cependant assez

paradoxale, si elle occupe aujourd’hui une position extrêmement privilégiée, elle le doit à des institutions clairement issues du moule soviétique, comme Gazprom, ou Rosatom ou encore la Sberbank. Les institutions réel-lement nouvelles aujourd’hui en Russie, les institutions que l’on peut appeler « post-so-viétiques », son en fait assez peu nombreuses. Il n’y a pas à s’en étonner. Dans les années 1950 et 1960, nombre d’institutions au Japon pouvaient clairement être rattachées, que ce soit dans leur modus operandi ou même dans leurs racines, aux institutions du militarisme japonais, et ceci en dépit du fait que le Japon était alors, du moins formellement, une dé-mocratie à l’occidentale.

La prise de conscience de l’élite bureaucratique

A cette volonté d’une grande partie de l’élite, des filles et fils de la « Nomenklatura » de bénéficier des conditions tant matérielles que politiques des élites occidentales cepen-dant n’explique pas tout. Une autre partie de cette élite, une partie des responsables poli-tiques et administratifs du Parti et de l’Etat, ceux que l’on appelait par dérision les « bu-reaucrates » mais qui pour certains étaient des administrateurs raisonnablement compétents et certainement très dévoués à leur tâche, avait acquis la conviction que le système so-viétique était mort. Un élément important dans cette conviction avait été la lenteur du système à répondre à la catastrophe de Tcher-nobyl. Emergea en 1987-1988, à la suite de cette catastrophe, le sentiment que le système avait atteint un tel point de paralysie qu’une

réforme serait à tout le moins très difficile et que la seule solution, aussi coûteuse qu’elle soit, résidait dans sa dissolution. En fait, ce fut l’accident de Tchernobyl qui donna nais-sance à la politique dite de « publicité » des décisions des responsables, ce que l’on appela la glasnost’.

Une partie des responsables de l’armée et des services secrets partageait alors ce ju-gement. Pour les militaires que l’on peut considérer comme des « réformateurs » de l’armée, le conflit au Liban de 1982 avait été un révélateur. Bien plus que la trop fameuse « Guerre des Etoiles », ce projet lancé par le Pré-sident des Etats-Unis Ronald Reagan, ce fut le constat du retard accumulé par l’URSS dans le domaine des armements conventionnels et en particulier dans l’électronique de combat qui fut le déclencheur d’une volonté radicale de réforme qui pesa lourdement dans les années 1988-1991, en particulier quand survinrent une série d’accidents impliquant les armes les plus modernes dont l’URSS disposait 1.

Quant aux services secrets, le GRU et le KGB, ils disposaient d’une information de première main sur les dysfonctionnements toujours plus profonds du système soviétique et sur la comparaison entre l’URSS et les pays occidentaux. De ce point de vue, les preuves sont multiples de ce que le personnel des agences de renseignement était raisonnable-ment acquis aux idées réformatrices.

De ce point de vue, le jeune Vladimir Pou-tine à l’époque ne faisait nullement exception. Croire aujourd’hui qu’il cherche à restaurer un système dont il a vu tous les défauts consti-tue au mieux un contre-sens dramatique,

Vingt-cinq ans après la dissolution de l’URSS

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Économie 16 Économie 17

Jacques SAPIR

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au pire une position idéologique sans fonde-ments.

Cette fraction dite « bureaucratique » de l’élite, à laquelle on peut dans une certaine mesure rattacher Andropov et son protégé Gorbatchev, avait acquis la conviction que des réformes très profondes étaient nécessaires si l’URSS voulait continuer à peser internatio-nalement, voire à survivre. Mais, au sein de cette fraction « bureaucratique », une sous fraction bascula, sans doute l’hiver 1990-1991, vers une position de rupture totale avec le système et devait rejoindre, quoique sur une position en fait très différente, l’autre partie de l’élite qui était mue essentiellement par la vision de ses intérêts immédiats.

Le facteur nationalDans ce contexte de démoralisation de

la société, les questions nationales ont pu prendre une dimension que nul ne soupçon-nait. Faut-il le rappeler, la contestation natio-nale n’est pas venue des Républiques socia-listes soviétiques d’Asie centrale 2. De fait, ces républiques ont été plutôt une force de stabi-lisation dans les dernières années de l’Union soviétique. La question nationale a certes été posée à la périphérie de l’URSS, mais dans les pays baltes ainsi qu’au Caucase. Or, les pays baltes avaient un niveau de vie très supérieur à celui non seulement de l’URSS mais aussi de la République fédérée de Russie. La bru-talité de l’annexion de 1939, puis de 1944/45, avait laissé des traces indélébiles dans les pays baltes. Dans les républiques du Caucase, la question était certainement plus complexe car, à la revendication par rapport à Moscou venait s’ajouter des conflits depuis longtemps réprimés entre ces républiques elles-mêmes. Il faut ici rappeler que de 1990 à 1991, soit en-core du temps de l’URSS, s’était développée une forme de conflit militaire extrêmement brutal sur le terrain entre la RSSF d’Armé-nie et la RSSF d’Azerbaïdjan. Ces questions identitaires et nationales avaient d’ailleurs gangrené le débat sur la refonte démocratique de l’URSS qui se tenait en même temps dans le cadre du Soviet Suprême.

Le référendum de 1991 sur la question du maintien de l’URSS avait d’ailleurs donné une nette majorité aux partisans de l’unité de l’Union soviétique, sauf dans les trois pays baltes. Ces derniers avaient donc été considé-rés comme des entités indépendantes à par-tir de ce référendum (et c’est pourquoi ils ne firent jamais partie de la « Communauté des Etats Indépendants »). Pourtant, et en dépit du résultat de ce référendum, après la tenta-tive de coup d’état d’août 1991, le processus de dissolution de l’URSS a pris une dimension irrépressible. Ceci est largement lié au conflit qui existait à la tête de l’Etat entre Mikhail Gorbatchev et Boris Eltsine. C’est dans ce cadre qu’il faut considérer la question du « nationalisme » ukrainien et russe. La décision de dissoudre l’URSS fut en effet prise en dé-cembre 1991 essentiellement pour permettre à Boris Eltsine de l’emporter sur Gorbatchev.

Un consentement par défautMais, que pensait à cette époque le sovié-

tique moyen ? Très clairement, et que ce soit en Russie, en Ukraine, en Biélorussie ou en Asie Centrale, il souhaitait le maintien de l’URSS. Bien entendu, d’une URSS très pro-fondément réformée. Le résultat du référen-dum de 1991 sur le maintien de l’URSS en té-moigne. Mais, dans le même temps, ce citoyen soviétique voulait vivre mieux ; il souhaitait une amélioration profonde de ses conditions de vie, des biens et services qu’il consommait. Il y a avait aussi une profonde aspiration à vivre dans un pays moderne, et ce quel que soit le sens que l’on donne à ce mot, un pays dont il puisse être fier.

Aussi, quand il y eut la tentative de coup d’Etat d’août 1991, il interpréta cette tentative comme la volonté de revenir en arrière, au mieux de perpétuer l’immobilisme dont fai-sait preuve la société soviétique depuis la fin des années 1970. Il n’est donc pas surprenant qu’il se détourna, tant à Moscou qu’en pro-vince, des auteurs de ce coup d’Etat, quand il ne manifesta pas son opposition. On le sait, le « coup » s’effondra en moins de trois jours, ridiculisant les dirigeants occidentaux qui l’avaient prix pour argent comptant contre les avis des cellules d’analyse qu’ils avaient pour-tant mis en place (et un exemple fut François Mitterrand…). L’échec de ce « coup » convain-quit la population, le soviétique de base, d’ap-porter son appui à ceux qui poussaient pour un changement radical. Est-ce à dire que la population soutenait la dissolution de l’URSS

en cet automne 1991. Certainement pas, mais – et ce point fut largement sous-estimé – il donnait sa préférence au changement contre l’immobilisme même si ce changement devait impliquer la dissolution de l’URSS. On peut donc parler d’un consentement par défaut dans les semaines et les mois qui suivirent la tentative avortée de coup d’Etat.

Ce changement par rapport au sentiment dominant en juin 1991, et qui s’était exprimé dans le référendum, aboutit à donner la main à Boris Eltsine. Rétrospectivement, l’une des erreurs majeures de Mikhail Gorbatchev fut de ne pas le comprendre, et sa résistance à la

montée d’un homme qu’il semble avoir mé-prisé (pour de bonnes et de mauvaise raisons) fut l’une des causes immédiates de la décision de la Russie, de l’Ukraine et de la Biélorussie de dissoudre l’URSS.

Bien sûr, la population « soviétique », y compris les « classes moyennes », fut la prin-cipale victime de la dissolution de l’URSS, et des réformes qui furent mises en place dans les mois et les années qui suivirent[3]. Un des héritages de cette année 1991 fut justement la perpétuation d’une nostalgie de l’URSS, nos-talgie que les difficultés, les crises des années 1990 allaient rendre de plus en plus profonde. Quand, en 1998, la première phase de la tran-sition prit fin avec la crise financière, la po-pulation russe était psychologiquement prête à tenter autre chose 4. Assurément, ce n’était pas un simple « retour » à la situation d’avant la dissolution de l’URSS, retour qui était im-possible. Mais, cet autre chose donna nais-sance à Poutine, et assure encore aujourd’hui la base sociale à son soutien.

La dissolution de l’URSS laissait les Etats-Unis comme l’unique super-puissance. Mais, Washington ne sut pas tirer toutes les consé-quences de cette situation. L’échec du « siècle américain » est aujourd’hui une évidence, et l’une des conséquences de cet échec fut la constitution progressive de l’alliance entre la Russie et la Chine justement pour contreba-lancer une puissance américaine tentant de gouverner sans entraves ni contraintes 5. La dissolution de l’URSS fut la condition de la mise en place d’un monde multi-polaire, qui n’est qu’un retour à la situation internationale qui dominait dans les années 1920 et 1930. Mais, ce monde multi-polaire a aussi pour conséquence le retour des Nations tant dans l’arène internationale qu’au niveau national.

Les implications de ce changement n’ont toujours pas été comprises en France et dans une majorité des pays de l’Union européenne. Les élites politiques s’accrochent à un monde défunt, tout comme une partie de l’élite poli-tique soviétique s’accrochait encore à l’idée de l’URSS en 1991. Ce retard des élites est large-ment la cause des crises internationales, mais aussi nationales que nous connaissons.

Notes :

1 Sapir J., ) »Perestroïka et Politique Militaire de l’URSS: au delà du Militarisme Paradoxal », in Affers In-ternacional, Barcelone, n°18, 1990

2 Sapir J., « La dimension fédérale de la crise de l’Union soviétique », in Economie Prospective Internatio-nale, n°46, 2ème trimestre 1991.

3 Sapir J., Le Chaos Russe, La Découverte, Paris, 1996. Traduction en italien, sous le titre Il Caos Russo , Asterios Editore, Trieste, mai 1997 ; Sapir J. (edit.) La Transition Russe, Vingt Ans Après, (avec V. Ivanter, D. Kuvalin et A. Nekipelov), Éditions des Syrtes, Paris-Genève, 2012. Traduction en russe Rossijskaja Transformacija – 20 let spustja, Magistr, Moscou, 2013.

4 Sapir J., Le Krach russe, La Découverte, Paris, 1998. Sapir J., « The Global Context of Russia’s August 1998 Crisis », in A. Kruiderink (ed.), Beyond Transition – Ten Years after the fall of the Berlin Wall, UNDP/PNUD and ISS, New-York – La Haye, 2000, pp. 25-31.

5 Sapir J., Le Nouveau XXIè Siècle, le Seuil, Paris, 2008.

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... la population « soviétique », y

compris les « classes moyennes », fut la principale victime

de la dissolution de l’URSS ...3

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Visite d’une délégation lyonnaise à Moscou

Ce 26 octobre, la délégation a no-tamment participé à une table-ronde organisée par la Chambre

de commerce et d’industrie de Moscou sur la thématique : « Lyon : porte d’entrée du business au cœur de l’Europe ».

Intervenants :• Suren VARDANYAN, Vice-pré-

sident de la CCI de Moscou ;• Evgueni DRIDZE, Directeur ad-

joint du département économie extérieure et relations internatio-nales de la ville de Moscou ;

• Marina SMIRNOVA, Attachée de presse, Business France ;

• Clément MARCOUX, Chargé d’affaires prospection, Business France ;

• Alain GALLIANO, Vice-pré-sident de la métropole de Lyon ;

• Camille DURAND, chef de pro-jet, ADERLY ;

• Nicolas DUCRET, Directeur gé-néral adjoint, CCI France Russie ;

• Alekseï TIHNENKO, respon-sable de l’industrie hôtelière, ville de Moscou ;

• Ekaterina BRAGINA, Respon-sable des relations avec les inves-tisseurs, SA Zones Economiques Spéciales.

Si Moscou entretient déjà de nom-breuses relations avec les villes de Pa-ris et Nice, ce n’est pas encore le cas avec Lyon. Comme souligné par Suren VARDANYAN, il est aujourd’hui né-cessaire de mettre en place une coopé-ration plus poussée avec cette dernière. Pour Alain GALLIANO, la création en juin dernier de la ligne directe Lyon/Moscou d’Aeroflot représente un signe fort dans ce sens et devrait être un « moteur d’accélération » de la coopé-ration entre la région lyonnaise et la Russie.

Pourquoi développer les liens entre Lyon et la Russie ?

1. Lyon : une région dynamique au cœur de l’Europe

La métropole de Lyon s’est inscrite comme la 4ème région la plus riche de l’Union Européenne en termes de

PIB. En cumulant les indices d’attrac-tivité économique et de qualité de vie, elle est aussi devenue la 1ère ville de France dans un classement dévoilé en septembre dernier. Comme l’a expli-qué Camille DURAND l’un des points forts de Lyon réside dans son « écosys-tème d’innovation très performant », dirigé vers trois domaines :

• L’industrie pharmaceutique : Lyon est 1er centre de produc-tion de vaccins au monde ;

• Le digital : 2ème hub français dans les nouvelles technologies ;

• La chimie : berceau français de la chimie, investissements dans les bio/clean technologies.

2. Moscou / Lyon : deux villes historiques et innovantes aux intérêts partagés

Les intervenants ont tous souligné la proximité existante entre Lyon et Mos-cou, villes historiques disposant toutes deux d’un riche patrimoine culturel tout en étant résolument tournées vers l’avenir.

Un an après la venue de la première délégation lyonnaise à Moscou, Alain GALLIANO, Vice-président de la métropole

de Lyon a de nouveau fait le déplacement en Russie afin de développer les échanges entre les deux villes.

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Lyon et Moscou font aujourd’hui face aux mêmes problématiques et cherchent à se dé-velopper dans les mêmes secteurs. Rappelant les « relations chaleureuses » existant entre les deux pays et le fait que la France se po-sitionne depuis 3 ans comme le 1er inves-tisseur en Russie, Suren VARDANYAN et Nicolas DUCRET ont souligné le travail en commun déjà accompli et se sont engagés à soutenir encore davantage les échanges. Nicolas DUCRET a notamment insisté sur le potentiel de la France en tant que « terre d’investissements » et souhaite renforcer le rôle de la CCI France Russie dans l’accom-pagnement des entreprises russes en France.

Quelles perspectives de coopération ?

1. Les échanges académiquesLyon et Moscou possèdent toutes deux

de grandes universités ainsi que des écoles renommées. Il est nécessaire d’accélérer les échanges universitaires et de soutenir les ac-tivités des jeunes qui sont à la source de l’in-novation.

2. Les échanges culturels« Garder l’humain dans l’urbain ». L’ob-

jectif de Lyon comme présenté par Alain GALLIANO place la culture au cœur du dé-

veloppement de la ville. Le Vice-président de la métropole lyonnaise a ainsi invité Moscou à renouveler et à repenser une coopération mise en place il y a 10 ans dans le cadre des fêtes des lumières. Suren VARDANYAN en-visage de son côté l’organisation de « Jour-nées de Moscou » à Lyon.

3. Les échanges économiquesEnfin, la question des échanges écono-

miques a pris une place importante dans les discussions. Il est apparu que de nombreuses opportunités pouvaient se présenter à Lyon et Moscou pour travailler ensemble.

• Nouvelles technologies : comme l’a expliqué Marina SMIRNOVA avant l’embargo, la France exportait en ma-jorité des produits alimentaires vers la Russie. Désormais, elle exporte ses technologies et il devient plus diffi-cile de trouver des consommateurs directs. De ce fait, une coopération poussée est nécessaire dans ce do-maine pour faciliter les échanges.

• Secteur pharmaceutique : Lyon dis-pose d’un pôle pharmaceutique très développé dont Moscou aimerait s’inspirer.

• Startups : Lyon a récemment lancé un grand programme de startups avec la mise en place d’un incuba-teur. La question des startups est une préoccupation commune aux deux villes qui pourraient coopérer en la matière. Ekaterina BRAGINA a souligné le développement des zones économiques spéciales (ZES) en Rus-sie depuis plus de 10 ans et notam-ment celui de la ZES de Zelenograd. Cette ville innovante située à 40 km de Moscou pourrait ainsi offrir des perspectives intéressantes pour les startups lyonnaises.

• Tourisme : comme l’a expliqué Alekseï TIHNENKO dans l’optique des championnats du monde de foot-ball organisés en Russie en 2018, Mos-cou cherche à développer son parc hôtelier et souhaiterait travailler avec Lyon, forte de l’expérience réussie des championnats d’Europe 2016, pour organiser au mieux l’événement. La Russie envisage également d’établir des contacts avec la ville française pour y implanter sa nouvelle chaîne d’hôtels 4 étoiles « Prince Park Ho-tel ». De plus, Moscou souhaiterait également mettre en place un régime permanent d’échange d’informations sur les événements culturels organi-sés dans les deux villes afin de pro-mouvoir le tourisme. Intervenants russes et français ont enfin échangé sur des problématiques communes telles que celles soulevées par le déve-loppement d’Uber et d’Airbnb dans les deux pays.

Cette table-ronde a donc été l’occasion de présenter le potentiel de la région lyonnaise et les opportunités de coopération avec Mos-cou. Ces échanges d’expériences fructueux ainsi que la création, le soir même, d’une communauté des Ambassadeurs d’ON-LYLYON à Moscou laissent présager une belle collaboration entre Lyon et la Russie.

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ÉconomiePolitique

ÉvenémentsCulture

InterviewsApprendre le russe *

* Lire l’information supplementaire sur la page 27Contact publicité : [email protected] www.russiefrancophone.com

Alain GALLIANO, Vice-président de la métropole de Lyon.

Source : CCIFR

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L’heure de la relève n’a pas encore sonné pour le vénérable vaisseau Soyouz. Pourtant, la Russie travaille

depuis longtemps sur son prochain vaisseau spatial.

Baptisé « Federatsia » suite à un sondage réalisé dans tout le pays, cet engin devrait être conçu pour

quitter l’orbite terrestre. Le 19 septembre, il est parti dans l’espace pour la première fois…en miniature. L’indicateur de micro-gravité du vol MS-02 était une maquette du vaisseau spatial de nouvelle génération.

Entre hésitations politiques et nécessités technologiques

Soyouz avait été développé dans le cadre du programme lunaire soviétique pour permettre aux cosmonautes de quitter l’orbite terrestre. Disposant d’une autono-mie assez importante, il s’avéra très utile pour transporter les équipages des stations spatiales, fonction qu’il occupe encore au-jourd’hui. N’oublions pas cependant que Soyouz est un engin qui a été développé en même temps que le programme Apollo, il y a maintenant plus de 50 ans ! Son nom lui-même (Soyouz signifie « Union » en russe) est le symbole d’une époque révolue.

La nécessité d’une relève est évidente pour tout le monde. Elle est l’une des prio-rités de Roscosmos depuis que Vladimir Poutine a rendu aux pays les ambitions spatiales qui avaient sombré avec l’URSS. Mais après plus de quinze années, le nou-veau vaisseau reste toujours un concept. Pourquoi ?

Tout d’abord, l’annulation du projet de navette spatiale Bourane avait laissé un grand vide : ces vaisseaux étaient suppo-sés amener six cosmonautes vers la station spatiale Mir, soit le double d’un vaisseau Soyouz. Ils devaient également emporter une charge utile conséquente. Emportée dans le tourment des années 90, la Russie devait renoncer à sa grandeur spatiale, et demeurait dans l’incapacité de fournir un successeur à Soyouz. Faute de ressources, on décidait d’améliorer ce vaisseau avec les versions TM, TMA, et aujourd’hui MS.

En 2004, Nikolaï Moiseyev, le directeur de l’agence spatiale russe, présenta le pro-jet Kliper. Il s’agissait d’une petite navette spatiale, semblable en terme de design au

projet Hermes. Mais le pays demeurait en-core fragile économiquement, et les russes recherchaient avidement des partenaires pour réaliser ce projet. Lors du salon du Bourget de 2005, l’ESA et les russes an-nonçaient leur coopération sur la réalisa-tion de Kliper. Une participation de JAXA (Japon) avait aussi été évoquée. Mais très rapidement, l’Europe se révéla incapable d’assurer une cohésion suffisante pour dé-velopper les vols habités.

La France était prête à se lancer dans un tel projet, mais ce n’était pas le cas des autres pays. Finalement, pour des raisons budgétaires, la participation européenne fut annulée. Les russes se retrouvaient seuls et sans les ressources nécessaires pour développer Kliper. Même si RKK En-ergia se proposaient de développer l’engin sur ses propres fonds, Kliper ne fut même pas exposé lors du salon MAKS en 2007.

Quel vaisseau remplacera Soyouz ? Vivien

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La Russie décidait alors de revenir à un design plus conventionnel avec le dévelop-pement d’une capsule destinée à voler vers 2020 : le projet PPTS (Prospective Piloted Transport System), désormais baptisé Fe-deratsia. Avec l’émission d’un appel d’offre en 2009, ce projet était politiquement enté-riné. Restait désormais à définir un design pour le nouveau vaisseau.

Quelles missions pour Federatsia ?

Comme pour les sondes, le design des vaisseaux spatiaux est largement déter-miné par les missions qui leurs sont attri-buées. L’entreprise d’état RKK Energia est en charge du projet. Trois versions sont à l’étude, qui correspondent à trois types de mission :

Federatsia devra tout d’abord reprendre la mission de Soyouz, à savoir transporter des hommes en orbite basse terrestre. On décide que la capacité sera de cinq puis six cosmonautes. Comme pour son prédéces-seur, Federatsia sera capable de s’amarrer automatiquement à une cible. D’une masse de 12t, l’engin pourra emporter 500 kg de fret, en plus de l’équipage. Il dispose-rait d’une autonomie de 365 jours (contre 200 actuellement pour Soyouz-MS), et la capsule pourrait être réutilisée dix fois. Contrairement à Soyouz, dont l’espace ha-bitable était divisé en deux parties (module orbitale et module de rentrée atmosphé-rique), Federatsia reprend la forme conique des vaisseaux Apollo, Orion, Dragon, etc. La capsule sera dotée d’un « système d’at-terrissage souple » : des rétrofusées per-mettront de ralentir la capsule à 50m du sol, comme pour Soyouz. À la base, les in-génieurs souhaitaient pouvoir réaliser un atterrissage sans parachute, juste à l’aide de ce système. Mais cette solution n’est plus à l’ordre du jour.

Une version cargo sera développée pour prendre le relais du vaisseau Progress :

d’une capacité d’emport de 2t, il sera entiè-rement automatisé. Il pourrait également ramener 500 kg de fret sur Terre.

Federatsia devra aussi être en mesure d’envoyer des hommes vers la Lune. L’équi-page serait réduit à 4 hommes, et 100 kg de fret. Le module de service sera d’une taille beaucoup plus importante que pour les vols en LEO, afin d’assurer les besoins en carbu-rant et support de vie du vaisseau.

On remarque que le design du vaisseau s’inscrit dans un programme spatial dont l’horizon s’étend à 2030-2040 : continua-tion de la présence humaine en orbite basse terrestre, établissement d’une présence hu-maine en orbite lunaire, voire à la surface de la Lune. Comme pour Soyouz, l’utilisa-tion finale de Federatsia pourrait être bien différente de ce pourquoi il était initiale-ment prévu.

Quelle est la suite des opérations ?

De 2009 à 2013, la conception du nou-veau vaisseau est allée très vite, même s’il y

a parfois eu des ajustements ou des retards. Mais la crise économique semble avoir don-né un coup d’arrêt considérable au projet. Pour le moment, le budget pour Federatsia représente 57 milliards de roubles (À peu près 800 millions d’euros), étalés de 2016 à 2025. Il s’agit du coup de développement du vaisseau uniquement.

Sa masse de 12t rend la mise en or-bite de Federatsia plus délicate que pour Soyouz (environ 7t). Les lanceurs Soyouz ne peuvent pas amener le nouveau vaisseau à l’altitude prévu. Il faut donc un nouveau lanceur, plus performant en terme de masse utile. Ce sera la tâche de Angara A5 : À terme ce lanceur pourra délivrer plus de 24t en LEO, 7t en GTO, grâce à ses 5 moteurs RD-191 (1er étage + 4 boosters). Un premier vol a eu lieu en 2014, et le premier vol de-puis Vostotchniy devrait avoir lieu en 2021.

Alors qu’initialement le premier vol était prévu pour 2017, RKK Energia a annon-cé en septembre qu’il pourrait finalement avoir lieu en 2021. De fait, les deux pre-miers vols se feront sans équipages. Le pre-mier vol vers l’ISS devrait donc avoir lieu vers 2024. D’ici là, il faudra probablement songer à changer de station spatiale ! Les vols vers la Lune seraient quant à eux re-poussés à 2030-35, et les départs vers Mars bien au-delà.

Federatsia porte en lui une forte charge politique. Son nom déjà porte en lui un projet politique, et le drapeau d’une nation. Surtout, ce vaisseau sera le premier à décol-ler de Russie et à y atterrir. Fini donc, la dé-pendance à l’égard du Kazakhstan depuis 1991 : Le nouveau cosmodrome Vostotch-niy permettra de faire décoller les lanceurs Angara, et les capsules se poseront aux alentours de Saratov, dans le sud du pays.

La capsule de Federatsia présentée en 2015 au MAKS.

L’équipage de MS-02 avec sa maquette de Federatsia. Elle a servi à indiquer l’état de micro-apesanteur.

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Alpine révèle aujourd’hui le show-car Alpine Vision. Élégance, agilité, authenticité : ce coupé deux places à moteur central

arrière est un concentré d’Alpine.

ALPINE EST DE RETOUR

Alpine Vision préfigure le style et les performances de la voiture de sport de série qui sera révélée avant la fin

de l’année. Fabriquée à Dieppe, en France, celle-ci sera commercialisée à partir de 2017, en Europe puis progressivement dans le reste du monde.

Alpine choisit les routes du Rallye Monte-Carlo et les lacets du col de Turini, théâtre de ses plus beaux exploits sportifs, pour donner corps à sa renaissance. Le « A fléché » revient pour occuper une place à part sur le marché sport-premium. Avec une pro-messe : offrir une expérience alternative aux esthètes comme aux passionnés.

De retour dans son écrin : Alpine choisit les routes du Rallye de Monte-Carlo et des Alpes pour signer son retour. Ces montagnes, qui lui ont donné son nom, ont naturellement orienté le style du show-car Alpine Vision. Pureté, authenticité, sens de la glisse, le plai-sir de posséder et conduire une Alpine se joue dans la recherche de l’essentiel. Coupé sportif deux places à moteur central arrière, l’Alpine Vision incorpore toute la génétique d’Alpine dans une interprétation contemporaine.

Il suggère les sensations ressenties au volant d’une voiture de sport arborant le logo Alpine :

• l’exaltation associée au frisson que procure le pilotage d’une Alpine,

• l’agilité créée par la légèreté et l’élé-gance d’une conception allant à l’es-sentiel,

• l’authenticité d’une voiture de sport qui s’inscrit dans la continuité d’une histoire.

Alpine, c’est la promesse d’exacerber les sensations les plus simples et les plus fortes. Le futur modèle de série affirmera ces traits de caractère.

Les traits extérieurs d’une machine sensuelle

L’Alpine Vision représente la voiture de sport performante, élégante et légère, dédiée au plaisir automobile le plus pur.

Silhouette basse et effilée, capot bombé ac-cueillant deux paires de phares ronds, flancs creusés, ailes arrière marquées dont le res-serré accompagne une poupe fuyante grif-fée de feux horizontaux : il s’agit bien d’une Alpine. Le « A fléché » signe les ailes avant et les flancs. Et les références plus subtiles à l’A110 et aux autres modèles emblématiques ne manquent pas.

L’Alpine Vision évoque la performance et la fluidité. À l’extérieur, comme à l’intérieur, les structures et la technologie sont magnifiées.

Les jantes diamantées évoquent la véloci-té et l’élégance. La poupe épaulée incorpore des entrées d’air sur les custodes favorisant le refroidissement du moteur placé en position centrale arrière.

Les feux arrière étirés incorporent une si-gnature lumineuse distinctive en « X ». Le dessin de la lunette arrière respecte la forme emblématique popularisée par l’A110 en son temps.

Souffle d’air pur sur le sport-premium

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au XIX siècle

5 octobre 1850

Vassili-Ostroff vient de recevoir un nou-vel embellissement,

un jardin a été planté entre la troisième et la quatrième ligne, derrière l’académie des beaux-arts. Ce jardin, entouré d’une grille simple mais élégante, donnera beaucoup dé d’animation à ce quartier.

22 octobre 1850 Dans le courant de l’année académique ( 1848-1850 ), l’Université Impériale de Casan a compté 311 élèves, dont 69 viennent de sortir, après y avoir achevé leur cours d’études.

25 octobre 1850Le Journal du ministère des domaines de l’Empire annonce qui l’on a acquis la presque certitude de l’exis-tence de quelques aurochs (urus) dans les immenses forêts qui, du gouvernement de Nijny-Novgorod, s’entend sur les gouvernements limi-trophes. Jusqu’ici, la forêt de Bélovège était la seule en Europe où c’est animal se fussent conservés.

26 octobre 1850Le Journal du Ministère de l’Intérieur rapporte qu’une paysanne du bourg d’Outéméri, dans le district et le gouvernement de Ya-roslaff, âgée de 25 ans,

est accouchée de cinq en-fants, un garçon et quatre filles, qui sont tous morts peu de temps après la nais-sance. La mère n’a pas suc-combé, mais se trouvait dans un état de maladie grave, à la suite de cette dé-livrance extraordinaire.

31 octobre 1824À l’occasion de décès de S.M. le roi de France Louis XVIII la cour impériale russe a pris le deuil pour six semaines, avec les gra-dations d’usage, à commen-cer du 29 de ce mois.

Saviez-vous

qu’aujourd’hui

en Russie ?...

Rubrique préparée par :

Konstantin

KRASNOSLOBODTSEV

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Kad, de son vrai nom Kaddour Merad, dé-bute sa carrière artistique adolescent, en tant que chanteur et batteur de plusieurs

groupes de rock. Après quelques petits boulots, il s’illustre au Club Med dans la troupe comique des Gigolo brothers, puis se lance dans le théâtre où, sous la direction de Jacqueline Duc, il joue le ré-pertoire classique (Le Misanthrope, Andromaque,...). En 1991, Kad devient animateur sur la radio rock parisienne Oui FM, en même temps qu’un certain Olivier (de son vrai nom Olivier Baroux). Un an plus tard, les deux hommes forment le duo comique Kad et Olivier et présentent l’émission Rock’n’roll circus. Ils poursuivent leur collaboration à la télévision, avec l’aide de Jean-Luc Delarue, puis présentent, de 1999 à 2001, le programme La Grosse émission sur la chaîne câblée Comédie!.

JE VAIS BIEN, NE T’EN FAIS PASComme elle rentre de vacances, Lili, 19 ans, apprend par ses parents que Loïc, son frère jumeau, suite à une violente dispute avec son père, a quitté la maison.Loïc ne lui donnant pas de nouvelles, Lili finit par se persuader qu’il lui est arrivé quelque chose et part à sa recherche.Ce qu’elle va découvrir dépasse l’entendement.

Kad Merad

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Kad se familiarise peu à peu avec le septième art : il se contente tout d’abord d’apparitions (La Grande vie, Le Phar-macien de garde, La Beuze, Rien que du bonheur) jusqu’à ce que le cinéaste Christophe Barratier lui confie un rôle d’im-portance en 2003 dans Les Choristes, comédie dramatique touchante et applaudie par la France entière. Le comédien y incarne le pion Chabert, autoritaire mais bienveillant. N’oubliant pas la comédie, l’acteur retrouve régulièrement son comparse Olivier. Ensemble, les deux complices tiennent la vedette du pastiche de film policier Mais qui a tué Pamela Rose ? (2003), avant d’incarner deux génies dans la comédie Iznogoud (2005) tirée de la célèbre bande dessinée de René Goscinny. Les deux amis font à nouveau équipe en 2006, et tiennent l’affiche de la comédie de science-fiction Un ticket pour l’espace.

Kad Merad devient en quelques années l’une des valeurs sûres du cinéma français, où il trimballe avec une bonne humeur contagieuse l’image du bon copain idéal. Son changement de registre avec Je vais bien, ne t’en fais pas (2006), où il incarne un émouvant père de famille, est payant : il obtient le César du Meilleur second rôle. Très plébiscité, il enchaîne les longs métrages à un rythme soutenu, apparaissant en 2007 aux génériques des comédies La Tête de maman, Pur week-end et 3 Amis.

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BARON NOIR

En 1948, Clément Mathieu, professeur de musique sans emploi accepte un poste de surveillant dans un internat de rééducation pour mineurs ; le système répressif appliqué par le directeur, Rachin, bouleverse Mathieu. En initiant ces enfants difficiles à la musique et au chant choral, Mathieu parviendra à transformer leur quotidien.

Charly Matteï a tourné la page de son passé de hors-la-loi. Depuis trois ans, il mène une vie paisible et se consacre à sa femme et ses deux enfants. Pourtant, un matin d’hiver, il est laissé pour mort dans le parking du Vieux-Port à Marseille avec 22 balles dans le corps. Contre toute attente, il ne va pas mourir... Cette histoire est inspirée de faits réels, mais où tout est inventé, au cœur du milieu marseillais.

LES CHORISTES

L’IMMORTEL

L’épopée politique et judiciaire de Philippe Rickwaert, député-maire du Nord, porté par une irrépressible soif de revanche sociale. Lors de l’entre-deux tours des élections présidentielles, il voit son ave-nir politique s’effondrer lorsque son mentor, le candidat de gauche, le sacrifie pour sauver son élection. Déterminé à se réinventer une carrière, Philippe va utiliser élections et temps forts politiques pour s’imposer pas à pas, contre celui qui l’a trahi, mais fort d’une alliance nouvelle avec la plus proche conseillère de son ennemi.

Cinéma 24 25

La même année, il s’essaie à la réalisation avec une comédie intitulée Monsieur Papa, et dans laquelle il tient éga-lement le premier rôle. Kad Merad renouvelle l’expérience en réalisant Mais qui a re-tué Pamela Rose ?, une suite du film d’Eric Lartigau (2002), dans lequel il collabore avec son complice de toujours, Olivier Baroux.

Kad Merad retrouve ensuite son ami Xavier Giannoli qu’il rencontre pour la première fois en 1996, à l’occasion du court métrage Dialogue au sommet. Le réalisateur lui offre le premier rôle de son film Superstar (2012), une comédie dramatique dans laquelle il partage l’écran avec Cécile de France. L’acteur enchaîne avec un autre projet en jouant aux côtés de Benoît Poelvoorde dans Le Grand méchant loup, signé Nicolas et Bruno, une adaptation contemporaine du conte traditionnel Les Trois Petits Cochons.

La même année, il joue dans Ce soir, je dors chez toi, première réalisation de son vieux complice Olivier. Et voilà qu’en acceptant de jouer dans le deuxième film de Dany Boon, Bienvenue chez les Ch’tis, la vie et la carrière de Kad sont complètement bouleversées. Le film bat des records en affichant plus de vingt millions d’entrées.

Si Kad sait faire rire, il sait également toucher les spectateurs et le prouve une nouvelle fois avec Faubourg 36 (2008), comédie dramatique et musicale dans laquelle il s’affiche en ouvrier au chômage, et qui marque sa deuxième collaboration avec Christophe Barratier. En parallèle, l’acteur enchaîne les comédies en 2009 avec Safari d’Olivier Baroux, Le Petit Nicolas, tiré des célèbres histoires de Goscinny et RTT.

Mais l’acteur n’hésite pas non plus à explorer des rôles moins légers, et incarne ainsi le rival mafieux de Jean Reno dans le sombre polar L’Immortel et intègre en 2011 le prestigieux casting du drame tiré de l’œuvre de Marcel Pagnol, La Fille du puisatier. Il y interprète l’attendrissant Felipe, ouvrier de Daniel Auteuil (qui réalise le film) et amoureux de la jeune Astrid Berges-Frisbey.

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Lyubov RAKOVA

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Le plus important dans notre affaire, c’est le réalisme 1

Une bande de contrebandiers prépare sa nouvelle opération. Pour cette fois, il s’agit de transporter en URSS des diamants cachés dans un plâtre porté par l’un d’entre eux.Le plan est simple. Un des complices sous le nom de Kozodoev prend un bateau de croisière comme tou-

riste. Pendant une balade en ville, il doit tomber à une heure précise devant une pharmacie précise et prononcer une phrase secrète « Diable ! » qui va aider ses complices à le reconnaitre. La suite est une question de technique. En aidant le pauvre « touriste » à soigner sa « main cassée », les complices vont fourrer le plâtre de diamants, ce qui permettra de les faire passer inaperçus à la douane.Tout aurait pu très bien se passer, si jamais le hasard ne s’était pas mêlé de cette affaire…

L’île de la mauvaise chance 2

Semion Semionovich Gorbunkov, simple économiste, prend la même croisière que Kozodoev et se trouve dans la même cabine que le contrebandier.Pendant 7 jours de voyage remplis des anecdotes, des visites et des chansons, Gorbunkov tombe sous le charme de l’excentrique bandit et ils deviennent de bons amis.Pendant la fameuse balade dans le dernier port de la croisière, Kozodoev essaie à tout prix de se débarrasser de Gorbunkov pour accomplir sa mission …Finalement arrivé au point de destination il retrouve ses complices complètement ahuris. Ils ont tout fait comme prévu mais avec une autre personne, qui en tombant, a prononcé malencontreusement le fameux mot de passe.Sans avoir retrouvé les traces de cet inconnu, Kozodoev revient sur le bateau et aperçoit son ami Gorbunkov avec la main dans le plâtre ...

Que l’aventure commence !

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1 - Citation du film.2 - Citation du film.

Le bras de diamantLes comédies de Leonid Gaidai sont un monde à part dans la cinématographie soviétique et russe.

Plusieurs générations ont grandi avec ses films et plusieurs vont grandir avec eux sans doute.

Drôles, pleines de personnages très différents et caractériels, elles vont vous faire rire aux larmes…

Le Bras aux diamants est un vrai régal, mais quelle histoire ! On dit que pendant le tournage du film, un des capitaines du

KGB a été chargé de surveiller tout ce qui se passait sur le plateau.Heureusement, le scénario a passé la censure bien avant …

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