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1)1- Comment analyser la structure sociale ? Notions pour le bac à connaître pour ce chapitre: -Inégalités économiques : écarts de situation réelle entre individus au regard du niveau de revenu, de la dotation en capital physique, financier, humain ou de l'accès à certaines prestations allouées par l'Etat. Une inégalité initiale de revenu a donc des conséquences sur le niveau de vie (accès au logement), le niveau de formation des enfants, le recours aux soins (ex: les plus riches peuvent payer une mutuelle). Les trajectoires sociales diffèrent alors. -Inégalités sociales: conséquences d'une distribution inégale, au sein de la société des ressources matérielles, sociales, politiques et culturelles. Cela désigne donc les traitements différents qui peuvent avantager les classes sociales les plus favorisées au détriment des plus pauvres qui font face à des risques sociaux élevés ( chômage, peu d'accès aux soins) -Classe sociale : désigne un groupe social effectuant les mêmes fonctions au sein du système productif et qui défendent des intérêts communs. Attention, il faut distinguer cette notion de catégorie socioprofessionnelle qui se définit sur des critères précis comme le revenu, le niveau de diplôme, le type d'activité. Ainsi, la classe sociale renvoie à la position sociale occupée et ses membres partagent un certain nombre de caractères sociaux communs: mode de vie, valeurs communes, conscience de classe. CHAPITRE 1.SOCIOLOGIE -Classes, Stratification et Mobilité Sociales

mignardses.files.wordpress.com · Web viewEn effet oui, il existe un lien fort: les revenus permettent de constituer un patrimoine qui à son tour génère des revenus (un patrimoine

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1)1- Comment analyser la structure sociale ?

Notions pour le bac à connaître pour ce chapitre:

-Inégalités économiques: écarts de situation réelle entre individus au regard du niveau de revenu, de la dotation en capital physique, financier, humain ou de l'accès à certaines prestations allouées par l'Etat. Une inégalité initiale de revenu a donc des conséquences sur le niveau de vie (accès au logement), le niveau de formation des enfants, le recours aux soins (ex: les plus riches peuvent payer une mutuelle). Les trajectoires sociales diffèrent alors.

-Inégalités sociales: conséquences d'une distribution inégale, au sein de la société des ressources matérielles, sociales, politiques et culturelles. Cela désigne donc les traitements différents qui peuvent avantager les classes sociales les plus favorisées au détriment des plus pauvres qui font face à des risques sociaux élevés ( chômage, peu d'accès aux soins)

-Classe sociale: désigne un groupe social effectuant les mêmes fonctions au sein du système productif et qui défendent des intérêts communs. Attention, il faut distinguer cette notion de catégorie socioprofessionnelle qui se définit sur des critères précis comme le revenu, le niveau de diplôme, le type d'activité. Ainsi, la classe sociale renvoie à la position sociale occupée et ses membres partagent un certain nombre de caractères sociaux communs: mode de vie, valeurs communes, conscience de classe.

-Groupe de statut: groupe définit part un position dans l'ordre social caractérisée par la distribution inégale du (cf Max Weber)

-Catégories socioprofessionnelles: mode de regroupement des individus en catégories sociales homogènes selon leur activité professionnelle, et fondé sur trois critères:

• la position hiérarchique au sein de la profession exercée complétée par le niveau de diplôme requis pour exercer cette profession

• le statut (salarié ou indépendant)• la nature de l'activité ( agricole ou secteur secondaire et

tertiaire)Elles s'appuient donc sur des données empiriques. L'Insee a utilisé

CHAPITRE 1.SOCIOLOGIE -Classes, Stratification et Mobilité Sociales

deux nomenclatures pour définir les catégories socioprofessionnelles : jusqu'en 1982, on parlait de «CSP» = catégories socioprofessionnelles qui comportait neuf postes. La nouvelle nomenclature appelée «PCS»= professions et catégories socioprofessionnelles qui comporte huit postes hiérarchisés: 1) agriculteurs exploitants ; 2) artisans, commerçants et chefs d'entreprises ; 3) cadres et profession intellectuelles supérieures ; 4) professions intermédiaires ; 5) employés; 6) ouvriers; 7) retraités; 8) autres personnes sans activité professionnelle. A) Comment mesurer les inégalités de revenu et de patrimoine ? (documents 1 à 5)

– Les inégalités de fait désignent les inégalités qui peuvent être économiques ( patrimoine/ revenus) mais aussi social ( accès aux soins/ différences de qualifications).

– Attention: il faut bien distinguer la notion de « différence» de celle «d'inégalité»: en effet une différence peut être naturelle (ex: les individus n'ont pas tous la même intelligence) mais devient une inégalité quand elle se traduit par des avantages ou désavantages dans l'accès à des ressources socialement valorisées: cette inégalité aboutira au développement de la discrimination (= qui signifie choisir).

– Marx Weber distingue trois types d'inégalités: économiques ( différence d'accès aux biens et services), sociales (fondé sur le prestige), politiques (selon l'accès au pouvoir politique). Exemple: Si nous prenons un notable il possède les trois hiérarchies sociales, économiques et politiques.

Comme le définit M.Weber, ces inégalités peuvent se renforcer et se cumuler: un fort capital économique permet d'accéder à une position politique élevée (exemple du notable). Un fort capital politique permet le développement d'un réseau social (cf. capital social défini par Pierrre Bourdieu) qui permet une ascencion politique. Les inégalités se cumulent car un faible revenu entraîne un niveau de vie peu élevé et donc une baisse de l'espérance de vie. Ces inégalités se renforcent et forment alors une boucle.

– Comment mesurer les inégalités ? Il est difficile de mesure les inégalités de façon objective car il existe des problèmes méthodologiques: quelles inégalités mesurer ?, quelles populations comparer ? et quels outils utilisés ?.

Le choix des inégalités repose donc sur un certain nombre de critères normatifs c'est-à-dire sur des ressources socialement valorisées: on va donc hiérarchiser les ressources socialement

valorisées et importantes, exemple: fréquentation des lieux culturels selon la classe sociale. Il ne faut pas oublier que toute étude est un parti pris car cela est différent si on campare des ménages et des inégalités de revenus. Dans le classement des PCS établi par l'INSEE, il y aussi de l'hétérogeneité au sein d'une même catégorie socio-professionnelle.Remarque: des mêmes CSP peuvent être fusionnés dans une PCS commune comme les artisans et commerçants qui n'ont pas la même CSP mais qui ont appartiennent tous deux à la PCS 2) artisans, commerçants et chef d'entreprises

• Les outils utilisés pour mesurer les inégalités:

Nom de l'outil: Rapport interdécile Moyennes relativesObjectif: Mesurer la dispersion

ou la concentration c'est-à-dire les écarts entre des valeurs extrêmes dans un groupe donné: écart entre revenus des 10% les plus riches et des 10% les plus pauvres.

Mesurer la disparité c'est-à-dire que l'on compare les revenus moyens de deux populations différentes.

Limites: Le chiffre obtenu ne donne aucun renseignement sur la distribution entre les deux extrémités retenues

Une moyenne ne reflète pas l'hétérogénéité de la catégorie étudiée.

- La mesure des inégalités est donc très complexe et selon l'outil utilisé et la population étudiée on obtient des résultats différents RAPPEL: les revenus primaires sont l'ensemble des revenus liés à l'ensemble des activités productives c'est-à-dire qui correspondent au partage de la valeur ajoutée. Ils rémunèrent donc le travail et le capital. A noter qu'il en existe 3 types:

• revenus du travail: rémunèrent ceux qui investissent au sein d'une entreprise

• revenus du capital ou de la propriété: loyers liés au patrimoine immobilier, intérêts si il y a prêt d'argent, dividendes retirés des action

• revenus mixtes: c'est le cas des travailleurs indépendants qui apportent à la fois le capital et le travail à l'entreprise

Le Revenu Disponible désigne le revenu restant après avoir perçu les revenus de transferts (prestations sociales) et verser les cotisations sociales à la Sécurité Sociale. On obtient donc un revenu disponible brut ( RDB).On peut résumer la situation à l'aide du schéma ci-contre:

- Qu'est-ce que le patrimoine ? Il peut se définir comme un stock différent du revenu qui désigne des flux permettant d'accroître le patrimoine. Le patrimoine est donc un ensemble d'actifs financiers et non-financiers que possède un agent économique. On distingue alors différents types de patrimoine:

• patrimoine professionnel: un propriétaire qui détient son fond de commerce mais la valeur d'un commerce reste sa clientèle et son capital fixe présent.

• Patrimoine financier: actions, obligations qui permettent d'obtenir des dividendes qui reviennent aux actionnaires.

• Patrimoine mobilier: peut-être une voiture ou un objet d'art par exemple. Désigne donc l'ensemble des meubles détenu par un agent économique.

• Patrimoine immobilier: maisons, logementsOn constate des inégalités de patrimoine entre les 10% les plus riches (nommé D9 sur une représentation graphique) et les 10% les plus pauvres (nommé D1 sur une représentation graphique: en effet le patrimoine de D9 est 204 fois supérieur à celui de D1 et un

revenu plus de 4,6 fois supérieur à celui de D1: on effectue le rapport interdécile D9/D1.

- Existe t-il un lien entre revenu et patrimoine ? En effet oui, il existe un lien fort:

• les revenus permettent de constituer un patrimoine qui à son tour génère des revenus (un patrimoine immobilier permet de le louer pour en retirer des revenus cf revenus de la propriété)

• les plus riches accèdent plus facilement aux crédits car ils sont solvables ce qui leur permet de se constituer un patrimoine important.

• De hauts revenus permettent des placements dans les différents patrimoine donc ce cercle vertueux se reproduit de génération en génération (héritage)

• l'âge joue aussi un rôle important dans la répartition du patrimoine: il existe ce qu'on appelle des cycles de vie= jusqu'à 60 ans les individus se constituent un patrimoine (ex : biens immobiliers) et à la fin de la vie active les individus dés-épargnent pour assurer leur retraite

• le patrimoine est aussi lié au niveau du revenu: les professions qui ont un fort capital ont des revenus plus élevés (ex: professions libérales)

On peut résumer la situation à l'aide du schéma ci-contre:

Synthèse:Notre société se caractérise par de nombreuses différences entre les individus ou les groupes sociaux (âge, genre...).Cependant les différences ne constituent des inégalités que lorsqu'elles se traduisent en termes d'avantage ou d'inconvénient dans l'accès à des ressources socialement valorisées. Les inégalités sont des inégalités sociales lorsqu'elles touchent tout un groupe social.La mesure des inégalités pose des problèmes méthodologiques: le choix des inégalités à mesurer (revenus, accès à la culture), la population à étudier (PCS, ménages...), le type d'outils choisis (moyenne, médiane, quantiles,...) changent la perception des inégalités et de leur évolution.Les inégalités de revenus et de patrimoine sont généralement analysées avec le rapport interdécile, la courbe de Lorenz ou le coefficient de Gini. Les inégalités de patrimoine sont beaucoup plus importantes que les inégalités de revenus: les 10% les des ménages les mieux lotis disposent d'un revenu annuel au moins 4,6 fois supérieur à ceux des 10% les moins bien lotis, et d'un patrimoine environ 200 fois supérieur à ceux des 10% les moins bien lotis. Le revenu permet de constituer un patrimoine qui à son tour génère des revenus, créant un cercle vertueux qui se transmet par l'héritage de génération en génération. Les inégalités de revenus et de patrimoine sont donc cumulatives et varient considérablement en fonction de la PCS ou de l'âge.B) Comment mesurer les inégalités sociales? (documents 6à 11)

- Quelles sont les inégalités d'espérance de vie selon l'origine sociale ?

• Il y a un écart de six ans entre espérance de vie d'un cadre et celle d'un ouvrier. Les ouvriers sont susceptibles de rencontrer davantage de problèmes de santé (conditions de travail difficiles)

• Cet écart est aussi dû à un mode de vie différent: les ouvriers ont un meilleure hygiène de vie (ex: pratique du sport). De hauts revenus permettent aussi de se payer des mutuelles

-Quelles sont les inégalités sociales selon l'origine sociale face à l'orientation scolaire ?

• Il faut savoir que 8 enfants sur 10 de cadres passent le bac général contre seulement 2 enfants sur 10 d'ouvriers.

• La profession des parents joue un rôle important: les enfants de cadres un capital social, économique, culturel plus élevé (cf trois capitaux définis par Pierre Bourdieu): 1) Capital économique: lié aux revenus des parents et permet de payer de grandes écoles, financer des stages... 2) Capital Culturel: niveau de qualification des parents leur permet d'aider leurs enfants. nécessite une bonne maitrise de la langue et des codes sociaux Ce capital désigne aussi l'ensemble des sorties culturelles (cinéma, musée,exposition, voyages) 3) Capital Social: fournit un réseau de relations qui peuvent nous fournir des informations sur certains domaines (ex: cela peut nous aider dans la recherche d'un stage)

• Il faut noter qu'il y a une différence d'ambitions entre les enfants d'ouvriers et de cadres. Les milieux populaires cherchent davantage les filières courtes (accès à l'emploi rapide) contrairement aux milieux favorisés qui privilégient les filières longues (haute position sociale)

-Quelles sont les inégalités face à l'emploi selon l'origine nationale?• Il y a plus de chances d'être au chômage si un des parents est

un immigré (hors U.E)• Le taux de chômage est plus élévé chez les enfants d'immigrés

(28% contre 13% pour enfants dont les deux parents sont français). Attention cette différence ne s'explique pas par un manque d'investissement dans les études. Ces enfants ont un capital social et cultuel plus faible ( réseau social moins étendu par exemple, moins bonne maitrise de la langue)

• Il y a aussi le risque de discrimination face à l'emploi.Remarque: le taux de chômage est aussi élevé chez les jeunes et les femmes notamment. L'origine sociale influe aussi sur le niveau du chômage: à niveau de diplôme identique, des enfants de cadre

et d'ouvrier n'ont pas les mêmes taux de chômage.

-Quelles sont inégalités en matière de culture?• Les ouvriers sont trois fois nombreux que les cadres à visiter

des musées• La culture joue un rôle très important dans certains milieux

sociaux: fréquenter les espaces culturelles. C'est une culture transmise et qui doit être rentable pour l'inidivdu dans son parcour d'études. Cela correspond donc à la maitrise de la culture légitime.

• Pour les riches: la culture classique est son symbole mais leur consommation ont changé car ils s'intéressent à présent à tout: on les qualifie de «omnivores» en opposition aux milieux populaires «univores»

• Les plus favorisés choisissent et séléctionnent leur consommation et jugent ce qui est légitime ou non ( hiérarchisation)

Remarque: cette études des consommations culturelles est menée par Philippe Coulangeon -Quelles sont les inégalités devant la politique?

• Au temps du suffrage censitaire, il y avait une barrière économique seuls les hommes qui payaient l'impôt pouvaient voter ou être éligibles alors que maintenant il existe une barrière sociales et culturelles. (socialisation politique est aussi plus faible)

• Pour Daniel Gaxie, et le concept du «cens caché», la principale variable est le diplôme c'est-à-dire que plus on est diplômé et plus on vote. Ce concept nous montre qu'il existe donc toujours une barrière qui empêche certains de voter. Il définit aussi l'«auto-déshabilitation» car certains ne se sentent pas assez compétents et s'abstiennent de voter.

-Sachant que dans les milieux favorisés les privilèges se transmettent et sont favorables à une ascension sociale, on retrouve le même phénomène chez les plus défavorisés car les inégalités se transmettent aussi. On dis donc que «le handicap appelle le handicap» c'est-à-dire que lorsque les individus ont un niveau de vie défavorable, les enfants n'ont pas de chance d'ascension sociale car il récupère le handicap de leurs parents. Par les études, les enfants peuvent connaître une ascension sociale

• - On peut donc dire qu'il y a une polarisation des inégalités c'est-à-dire à un pôle les privilèges se cumulent et se transmettent et à un autre pôle où les handicaps se cumulent et se renforcent aussi.

Synthèse:Les inégalités sont multidimensionnelles. On peut les mesurer en termes d'espérance de vie (6ans d'écart entre les cadres et les ouvriers), de taux de chômage (les sans diplômes sont 5 fois plus nombreux au chômage que les bac+3, phénomène renforcé par l'origine nationale), d'accès à la culture, mais aussi en termes d'études (environ 8 fils de cadres sur 10 ont un bac général, contre seulement un fils d'ouvrier sur 2), ou de compétence politique.Les inégalités spécifiquement économiques constituent souvent une matrice sur laquelle se développe une multiplicité d'inégalités sociales. Par exemple, les inégalités de revenu et de patrimoine donnent naissance à des inégalités d'accès au logement, d'accès à la santé ect. Les inégalités sont donc interactives. Plus encore, elles sont liées entre elles par des processus cumulatifs qui alimentent la polarisation de la structure sociale: les avantages des uns s'additionnent pendant que les désavantages des autres se renforcent mutuellement.

C) Comparer les inégalités dans le temps et dans l'espace (documents 12 à 15) -Quelles sont les inégalités au sein de l'OCDE?

• Il y a des grandes disparités au sein des pays de l'OCDE: au Mexique les inégalités de revenus entre les 10% les plus riches et les 10% les plus pauvres sont trois fois plus fortes par rapport à la moyenne de l'OCDE (9,1)

• Cas de la France: le rapport entre les 10% les plus riches et les 10% le plus pauvre est inférieur à la moyenne de l'OCDE. Cela peut s'expliquer par des mécanismes de redistribution très élevés en France, cependant la France a des difficultés de réduire les inégalités de chance.

-Comment ont évolué en France les inégalités ?• On distingue trois périodes: 1970-1980 correspond à une

baisse constante des inégalités puis 1980-2010 il y a eu une stagnation des inégalités et enfin sur le long terme on observe un baisse durable des inégalités.

• La loi de Simon Kuznets

-Observations:• Dans un 1er temps: la croissance repose majoritairement sur

l'accumulation du capital donc le partage des richesses est inégale. Les actionnaires détiennent une grand part des richesses

• Dans un 2nd temps: la réglementation du travail contribuer à faire baisser les inégalités et l'Etat met en place des aides sociales (minimas sociaux).

-Comment expliquer cette baisse des inégalités ? On constate une baisse des inégalités qui date du début du XIXe siècle:

• mise en place de l'impôt sur les successions (rentiers)• développement de l'impôt progressif et impôt sur le patrimoine

(ISF) taxent les plus riches.• les guerres et crises ont affecté et détruit le patrimoine des

plus riches ce qui a contribuer à réduire les inégalités.• Conflits et lutte social : développement des syndicats qui ont

abouti à un partage plus égales de la valeur ajoutée (cf crise de 1936)

• rôle de l'Etat-Providence important car a mis en place une protection sociale (minimas sociaux, Sécurité Sociale) et logique de redistribution horizontale et verticale (réduit fortement les inégalités)

• les salaires sont plus justes et il existe alors moins d'écart de rémunération

• la croissance économique génère des emplois qui permet un distribution des revenus: il y a donc une baisse de la pauvreté (cf 9millions de pauvres en 1970 contre 7millions actuellement)

• inégalités sociales ont aussi diminué: une baisse des écarts de

rémunération homme/femme + le droit de vote des femmes en Octobre1944 a permis une baisse de l'écart juridique + le progrès scientifique (domaine médical) a permis l'émancipation des femmes et leur entrée dans le monde du travail (émancipation économique)

• baisse des inégalités scolaires: l'école s'est démocratisée c'est-à-dire que la scolarisation est massive ex: le nombre de bacheliers a été multiplié par 18 depuis 1950. Cela permet une mobilité sociale pour les enfants issus des classes populaires

On peut résumer la baisse des inégalités relatives grâce au graphique suivant:

-Depuis 1944, la part des 1% les mieux rémunérés dans la masse salariale a augmenté de 20%. Comment l'expliquer?

• Capitalisme actionnarial(milieu des année 80): changement du mode de gouvernance d'une entreprise, les actionnaires tentent de reprendre en main l'entreprise car les cadres ne servaient pas toujours le intérêts des actionnaires La fiscalité s'est transformée avec des taux de placement rentables pour les investisseurs.

• De nouveaux produits financiers apparaissent (cf warrent put et warrent call). En général, il y a eu une libéralisation du marché qui permis une hausse des investissements.

-Mais la tendance s'est retournée et la dynamique d'égalisation des revenus s'est arrêtée. Comment Louis Chauvel l'explique t-il ?

• Lorsque la croissance économique est elevée alors le partage de la valeur ajoutée est égalitaire et inversement lorsque la croissance est faible alors l'entreprise maîtrise les coûts de production et limite la hausse des salaires. Donc: la partage de la Valeur Ajoutée s'est déformée au profit de l'EBE et des actionnaires et cadres qui ont vu leur salaires augmenter.

Remarque: il y a eu un changement par le haut de la valeur

ajoutée donc au profit des plus riches qui ont un niveau de capital élevé: cela renforce donc les inégalités.

• Le chômage peut freiner la hausse des salaires (cf courbe de Philipps)

• On cherche aussi à contrôler coût de production avec mécanismes d'externalisation (=sous-traitance c'est-à-dire que les entreprises se concentrent majoritairement sur ce qu'elles savent faire et sous-traitent le reste de l'activité)

• Inégalités sociales entre les sexes sont toujours présentes +inégalités dans le travail domestique (femmes sacrifient leur carrière pour leur travail domestique)

• Inégalités scolaires sont maintenues: accès aux filières sélectives et prestigieuses est réservé aux classes les plus favorisés au détriment des classes populaires

D) La stratification sociale dans la tradition sociologique (documents 16à 25)

-Qu'est-ce qu'une société d'ordres (clergé/tiers etat/noblesse) ? Elle était mise en place en France sous l'Ancien Régime Il y a une société d'ordre aussi en Inde avec les castes.-Quelle est la structure sociale en Inde ?

• C'est une société de castes: ce sont des groupes sociaux fermés qui sont hiérarchisés par rapport au degré de pureté par la religion. Mais il existe aucune mobilité sociale au sein des castes (aboli en 1950)

-Qu'est-ce que le stratification sociale? Il s'agit de l'existence dans la société de différents groupes sociaux hiérarchisés et fondés sur différents critères.On peut résumer la situation avec ce tableau:Formes de stratification

Sources de différenciation

Hérédité des positions

Société concernée

Castes (aboli en 1950)

Religion (pure)

Parfaite Inde traditionnelle

Ordres(aboli le 04 aout 1789

Régime Monarchique

Très forte Ancien Régime

Classes Sociales

Profession, niveau d' d'instruction, prestige

Moyenne Société Modern

-Quelle est la vision Marxiste des classes classes sociales?

• Le prolétariat est une classe ouvrière qui est exploité par la bourgeoisie: loue sa force de travail contre contre un salaire de subsistance. Mode de vie des bourgeois est valorisé et bourgeois dominent =vision conflictuelle et antagoniste

• Son analyse est réaliste, les classes sociales existent «en soi» même si ceux qui la composent n'ont pas de conscience de classe qui est différente de la classe sociale «pour soi»= conscience de classe

Schéma de synthèse:

-Selon Marx, «le capitalisme court à sa perte» c'est-à-dire qu'il pense que la révolution est inéluctable. Selon lui, le capitalisme va s'appauvrir car il y a une crise de surproduction. Donc, nécessité pour le prolétariat de prendre conscience de sa situation pour faire tomber le capitalisme et se soulever contre société d'ordre.

DONC: l'Etat social est fondé sur un paramètre d'ordre économique qui repose sur la possession des moyens de production. -Quelle est la vision Wéberienne des classes sociales ?

• A l'inverse de la vision marxiste, il étudie les valeurs et comportements des individus pour comprendre la structure sociales. On parle d'individualisme méthodologique.

• Selon lui, les classes sociales existent bien (comme chez Marx) mais les individus n'ont pas toujours conscience d'appartenir à cette classe sociale. On parle d'approche nominaliste=

sociologue crée et nomme les différentes classes sociales.

Au sein de la société, on distingue trois types de groupes:

Remarque: la hiérarchisation des groupes se fonde sur deux critères: a) la subjectivité: on demande à un échantillon représentatif de la population; b)index de qualification statutaire (prend en compte profession, lieu d'habitat et type de logement)Important: On parle donc d'approche rationnelle et empirique c'est-à-dire que l'analyse de classe s'effectue sans référence préalable à un système théorique.-Quelle est l'analyse de Lloyd Warner?

• Il distingue trois grande types de classes avec des sous-classes:

Classes sociales Identification Caractéristiques sociales

Upper-upper class Aristocratie sociale:riches familles depuis plusieurs générations.

High WASP (White Anglo-Saxon Protestants), milieu fermé, tendance à l’endogamie

Lower-upper class Milieux supérieurs fortunés: richesse plus récente, “parvenus”, nouveaux riches

«Nouveaux Riches» qui tentent d'imiter les comportements de la upper-upper class

Upper-middle class Classe moyenne aisée :Hommes d’affaire, professions libérales

Ils sont actifs dans le fonctionnement de la société

Lower-middle class

Petite bourgeoisie:Petits patrons, commerçants

Ils souhaitent une ascencion sociale

Upper-lower-class

Classe inférieure « honnête » : petits employés, ouvriers qualifiés

Classe travailleuse et respectable

Lower-lower class

Population à statut précaire:Travailleurs saisonniers, chômage fréquent:

Ils ont souvent des habitats insalubres et c'est une classe dangereuse

Pour résumer la pensée de Warner: c'est une conception nominaliste, emprique et scientifique. Son analyse permet analyse de la structure sociale avec les PCS. Pour construire un PCS l'INSEE se base sur la profession, le statut professionnel (salarié ou indépendant), la qualification -Quelles sont les limites des PCS dans le classement?

• Les PCS sont très hétérogènes: ex: on ne peut pas comparer un ouvrier qualifié et un ouvrier en intérim, pareil pour artisans et chefs d'entreprises

• Pas possible d'établir la haute bourgeoisie• Emprunte à la vision de Warner= approche scientifique / mais

aussi de Weber avec ordre économique / et à Marx avec division de la société ( ceux qui possèdent et ceux qui exécutent)

-Quelle est la vision de Pierre Bourdieu ?• Selon lui, les différents capitaux structurent l'espace social:

capital économique, social, politique, culture, symbolique• Selon lui, il y a bien une classe dominante et un conflits de

classe(cf vision Marxiste) et la mobilité sociale est possible, il pense qu'il y a une lutte pour le prestige et les classes sociales ne sont pas figées.

• Selon lui, chaque champ a ses pratiques propres: cf notion d'habitus de classe (= ensemble des représentations, pratiques communes, visions qui guident les pratiques et se transmettent de façon héréditaire)

Pour résumer les idées de Marx et Weber:

E) Peut-on encore parler de classes sociales aujourd'hui? (documents 26à37)

-Quelles transformations de la classe ouvrière depuis le début du XXe siècle?

• Avant: forte conscience de la classe ouvrière mais dans les années 60 il y a eu un embourgeoisement (augmentation des revenus cf compromis Fordiste et gains de productivité+ hausse de la consommation de masse)

• Il y a eu une déprolétarisation et un enrichissement de la classe ouvrière donc déclin du Parti Communiste et des syndicats révolutionnaires.

• 1 partie se revendique appartenir à la classe moyenne• Ascencion sociale est possible car il y a eu une

démocratisation de l'école. (cf Tocqueville parle d'une égalisation des conditions)

• fin des année 70= déclin numérique car employés ne s'identifient plus aux industries + déclin de la conscience de classe = éclatement de la classe entre aristocratie ouvrière et ouvriers précaires (travaux atypiques peu rémunérés= main d'oeuvre malléable+ peu politisée

-Qu'est-ce que la moyennisation de la société?• Depuis 1919= baisse des inégalités (cf revoir la Loi de

Kuznetts).• L'écart est moins important entre riches et pauvres = on a une

moyennisation de la société= classe avec une conscience, valeurs, mode de vie commun + a une mobilité sociale= signe du capitalisme et de la mondialisation

La Toupie d'Henri Mendras( cf ouvrage «La Seconde Révolution Française»)

-Nous montre l'obésité et importance des classes moyennes= aussi homogénéité sociale et économique et la culture de masse (revendique l'American Way of Life) se développe+ uniformisation des modes de vie+ classe moyenne est moins conservatrice que les ouvriers

-MAIS= individus peuvent avoir pratiques dissonantes qui ne correspondent pas à la classe sociale (cf L'homme pluriel de Bernard Lahire) = cela est dû à mobilité sociale + relâchement de la pression familiale + mixité sociale à l'école notammentDONC: la culture est le résultat d'une «bricolage personnel» et moins de la pression sociale de la classe sociale sur ces pratiques.

-Le «Nouveau Prolétariat» , comment est-il défini?• Ensemble des personnes qui occupent des emplois atypiques

(ex: CDD, temps-partiels)= peu qualifié et sous-payé. Accumulent en + difficultés sociales et familiales

• Nouvelle «classe sociale» mais pas de conscience de classe et de solidarité (pas de syndicalisme)

DONC selon Louis Chauvel, il y a un retour des classes sociales (cf ouvrage Le retour des classes sociales) avec prolétariat exploité.-Comment a évolué le phénomène de moyennisation?

• Croissance est plus faible c'est-à-dire que revenus augmentent moins vite, et ascenseur social en panne + moins de postes à

pourvoir ds fonction publique• Classe sociale est victime de l'inflation des diplômes: avec

démocratisation de l'école, il y a concurrence sur le marché de l'emploi avec perte de valeur du diplôme (cf Paradoxe d'Anderson)

• Classe moyenne a l'impression de ne pas profiter du phénomène de la redistribution c'est-à-dire qu'ils payent plus de taxes que les riches (cf niches fiscales)

-Comment la bourgeoisie persiste -t-elle?• A une conscience de classe et transmet valeurs sociales + fort

capital culturel, économique, social. Elle est souvent très endogamique

• Leur lieu d'habitat est nommé «Les Ghettos du Gotha»= riches quartier très aisés

• Elle n'apparaît pas dans classement des PCS-Les classes sociales existent-elles toujours ?

• Pour comprendre phénomènes sociaux il faut étudier la structure de la classe sociale et la notion de domination entre les classes = inégalités sont le résultat d'une domination entre les classes

• Notion de classe s'est affaiblie au profit de l'individualisme c'est-à-dire que les individus défendent autonomie= assouplissement du contrôle sociale.

• Mais= le pb est que des comportements déviants apparaissent comme l'anomie, la déviance.

-Quelles sont donc les autres critères de différenciation sociale?

• Affaiblissement des grandes institutions sociales (religion, syndicat, famille traditionnelle)

• Individus se revendiquent avec des identités plurielles: origine nationale, genre, sous-culture

• Permise grâce à la diversité culturelle: toutes les cultures sont égales et ont la même valeur+ France veut garder sa culture nationale (on est passé d'un système d'assimilation à un système d'intégration c'est-à-dire que l'Etat reconnaît et protège toutes les cultures (Multiculturalisme)

• Revendication d'identité sexuelle car le statut des femmes sur le monde du travail est différent de celui des hommes. Il y aussi revendication des minorités sexuelles par ex.

• L'âge peut aussi être un critère: les plus âgés sont plus conservateurs que les jeunes en matière de politique mais il existe pas véritablement de «classe de jeune» pour la politique

• Mais les critères d'âge, genre, religion, origine nationale ne font pas disparaître clivages de classes