Ecole communale du Roeulx Direction : Anne-Christel Vilain

Projet pédagogique : L’école maternelle de Gottignies

« Une école pour la vie »

L’école communale de la ville du Roeulx présente son

« Pour que le bonheur de vivre à l’école soit une

évidence »

Des valeurs

L’enseignement dispensé dans l’implantation de Gottignies se base sur des valeurs ouvertes telles que l’autonomie, l’empathie, la tolérance, l’esprit critique, la créativité, la solidarité, la coopération, l’ouverture culturelle, la liberté de faire des choix et de les assumer, le respect de soi, des autres, de la nature et de l’environnement. Ces valeurs font la part belle à la construction de l’identité propre de chaque enfant, reconnu dans son unicité, son affectivité, sa globalité et cela au regard de ses potentialités, de ses besoins. Elles s’ouvrent sur le vivre ensemble, sur la recherche de sens, sur la construction de soi au travers de la vie quotidienne, de la vie culturelle. Elles se vivent dans des situations naturelles d’apprentissage basées sur le plaisir d’apprendre, sur la réflexion, sur le jeu, sur la motivation intrinsèque et ce dans des contextes sécurisants et naturels (un lieu de vie commun, la nature, le village…). Ces valeurs sont le fondement même de la vie de l’école et sont mises en œuvre par une approche multi pédagogique.

Différents types de pédagogie Varier les types de pédagogie permet de cibler de manière opportune des situations d’apprentissage pertinentes en fonction du contexte de vie. Des situations ayant trait au contexte social, humain, rural, en lien avec le patrimoine culturel, naturel proche de l’école sont privilégiées. Les stratégies pédagogiques mises en œuvre dans l’implantation de Gottignies visent à rendre

l’enfant acteur de ses apprentissages. En fonction des besoins, elles seront basées sur l’observation, la recherche, l’expérimentation, l’expression de soi, la responsabilisation, la découverte, l’imitation, l’imagination, la gestion du temps, de l’espace, l’écoute, la prise de parole, la prise de décisions, la réflexion, le raisonnement, l’analyse, la coopération…

Varier les approches pédagogiques favorise la rétention de l’information, la mémorisation à long terme et permet de respecter la « nature » des élèves qui trouveront l’une ou l’autre approche plus en phase avec leurs propres processus d’apprentissage.

Pédagogie par le jeu

Pédagogie par la nature

(école du dehors)

Pédagogie institutionnelle (débat démocratique, conseil de

coopération, construction des règles,…)

Pédagogies actives

(Montessori, Freinet,…)

Pédagogie par le jeu :

Selon des recherches récentes, le jeu libre, contrairement à ce que l’on pouvait penser par le passé, est d’une importance capitale pour le développement cognitif et social de l’enfant¹

De manière globale, il est bénéfique pour augmenter les capacités de coopération, favoriser le langage, pratiquer la résolution de problèmes, amener une pensée contre factuelle (qu’arriverait-il si ?), augmenter la maitrise de soi, favoriser la neurogenèse (fabrication de cellules nerveuses) surtout dans les zones du cerveau impliquées dans le contrôle émotionnel et l’apprentissage social. Le jeu libre fait grandir les compétences sociales, donne accès à une grande palette d’expressions, réduit l’angoisse, apprend à gérer les conflits, développe la pensée mathématique, augmente l’attention et favorise le calme intérieur.

²Nicole de Grimmaud en 1995, définit le jeu comme étant :

▪ un acte total faisant appel à tout l'être ; ▪ une action libre qui ne peut être commandée ; ▪ une activité incertaine, dépendante de la fantaisie du joueur ; ▪ une activité spontanée, sans règles préétablies ; ▪ une activité qui fait appel à la motivation intrinsèque Gilles Brougère (2005) nous donne une définition du jeu en cinq critères :

▪ la fiction « réelle » (le second degré), le jeu prend place dans un cadre spatio-temporel donné et implique une métacommunication. Le joueur s’y investit avec autant de sérieux que dans la réalité ;

« Le jeu est la forme la plus élevée de la recherche. »

Albert Einstein

▪ la décision du joueur, il n’y a jeu que si le joueur le décide, ce qui renvoie à la fois à sa décision d'entrer dans le jeu et aux décisions qu'il prendra durant le jeu ;

▪ la règle, elle structure le jeu et fait l'objet d'une acceptation collective par les joueurs ;

▪ la frivolité, il n’y a aucune conséquence sur la réalité, il invite à de nouvelles expériences dans lesquelles on n’a pas besoin de mesurer les risques qui freinent. On est force de proposition, plus créatif ; on peut se surpasser ;

▪ l’incertitude, c’est le moteur du jeu. Le jeu n’est jamais deux fois pareil. On ne sait jamais à l’avance comment il va se dérouler et finir.

La pédagogie par le jeu est donc un outil incontournable lorsque l’on veut promouvoir l’autonomie et que l’on veut proposer aux enfants d’apprendre avec plaisir et sérénité. 1-revue cerveau et psycho N°98 avril 2018 article de : Anna von Hopffgarten-

2-la pédagogie du jeu-Dossier de veille et de curation sur la pédagogie du jeu réalisé par l’équipe de l’Atelier-EDU et de l’asbl PortailEduc Maxime DUQUESNOY Gaël GILSON Jérémy LAMBERT Charlotte PREAT

Pédagogie institutionnelle :

Approche pédagogique dite « alternative », la pédagogie institutionnelle créée par Fernand Oury met en évidence l’implication des élèves dans le respect, dans la construction des règles de vie de la classe de manière participative.

La gestion participative de la vie quotidienne en groupe sera gérée par un conseil de coopération qui se voit être un lieu de parole ou chacun peut proposer des projets, des réflexions, mais aussi où l’on apprend à régler par la négociation les conflits.

« On peut résumer l’ensemble dans une question plus complexe mais claire : une école en bonne santé mentale, qui se soigne et soigne ses relations humaines, qui tient résolument la démocratie des apprentissages, et enseigne dans le respect des hétérogénéités, réussit. Nous le constatons chaque jour. Elle peut prendre plus de temps au départ, mais elle réveille le désir d’école, ce qui aujourd’hui est presque un miracle. » Jacques Pain

Pédagogie par la nature : Née au nord de l’Europe cette pédagogie permet à l’enfant de se sentir partie intégrante de son milieu naturel. L’école du dehors comme on la nomme aussi permet de développer la connexion naturelle qui lie l’humain à la nature en lui proposant de vivre en interactivité avec celle-ci. Les enfants sont invités à découvrir librement le contexte naturel, à l’explorer, à créer une relation forte avec lui. Cette découverte libre de la nature permet à l’enfant de renforcer sa confiance en lui, de devenir résilient, d’apprendre à prendre des risques mesurés, de découvrir et d’expérimenter ses limites, ses capacités physiques, mais aussi de rencontrer l’autre de manière plus libre. Cette pédagogie correspond tout à fait à l’idée de développement global, c’est « l’être » tout entier qui s’exprime dans la nature, les fonctions socioaffectives, psychomotrices et cognitives y sont sollicitées constamment de

manière simultanée. Ces compétences acquises sont indéniablement nécessaires à ses apprentissages présents et futurs mais elles seront aussi utiles tout au long de sa vie. Les enfants qui vivent ce type de pédagogie se voient sensibilisés profondément à la protection de la nature et de l’environnement. Vivre dehors, par tous les temps permet de développer l’amour de la nature et des autres.

Pédagogie active: La pédagogie active est une approche qui met l’enfant au cœur de ses apprentissages. Elle permet de rendre l’enfant acteur ses apprentissages en le confrontant à des situations à résoudre par lui-même. Pour résoudre ces situations, l’enfant utilise ses connaissances acquises, recherche de l’information qui lui permet d’agir, tâtonne, s’essaie, expérimente.

Quelques postulats de ce type de pédagogie :

§ On apprend par l’expérience pratique § On apprend mieux avec les autres § On apprend mieux quand on rencontre un

problème particulier § On apprend mieux quand on est impliqué

dans un projet particulier

« Apprendre, c’est avoir un projet, c’est se projeter différent dans le futur »

Philippe Meirieu

doit de trouver sa place, celle qui naturellement est la sienne. L’enseignant de par son attitude bienveillante, empathique, soucieuse du bien-être physique et psychologique de l’enfant se voit considéré comme une personne de référence pour l’enfant quand il en a besoin, mais aussi comme un accompagnant, un guide qui mène progressivement l’enfant à développer une autonomie forte, une prise de décision, une formulation de ses choix au regard du contexte d’apprentissage proposé.

Des situations planifiées à court, moyen et long termes donnent du sens concret, ancré dans le vécu de l’enfant à chaque activité proposée. Ces situations, séquences, activités, sont proposées de manière différenciée et font l’objet d’une évaluation formative ou formatrice (autoévaluation) basée sur l’observation des enfants évoluant chacun à leur rythme. Cette évaluation sera la base des réajustements à proposer en fonction de l’évolution de chacun.

commun. Les avantages sont équitables entre les plus âgés et les plus jeunes.

Pour les plus jeunes, cohabiter avec des enfants plus âgés offre une plus grande motivation à apprendre. Par l’observation de leurs ainés, les plus jeunes s’imprègnent de leurs savoir-faire, de leurs savoir-être, de leurs stratégies, de leurs connaissances. L’envie d’imiter les pousse naturellement à s’essayer à leur tour et leur donne confiance dans ce qu’ils entreprennent. La curiosité suscitée déclenche aussi l’envie de se confronter à des défis personnels plus complexes.

La découverte de l’école par l’enfant dans une classe multi-âges se fait aussi plus naturellement. Libre de se déplacer, d’observer, de découvrir, de s’essayer, de choisir ce qu’il veut faire ou pas, de faire le tri entre ce qui l’attire ou l’attire moins, il apprend à mieux se connaitre. Le plus jeune découvre petit à petit les repères et les codes de ce nouveau monde : l’école.

Pour les plus âgés, la cohabitation avec les plus jeunes leur permet aussi d’apprendre mieux. Montrer l’exemple, apprendre à l’autre est l’une des meilleures manières d’apprendre soi-même puisque l’enfant plus âgé investi ce qu’il connait, verbalise les stratégies, les processus qu’il a acquis pour se faire comprendre par le plus jeune. Il investit donc le vocabulaire et les connaissances apprises dans une situation tout à fait naturelle : « aider l’autre ».

La classe multi-âges offre donc à l’enfant le sentiment de se sentir utile pour l’autre, de

L’enfant se voit donc proposer de résoudre des situations concrètes de la vie quotidienne, des situations qui prennent sens dans le contexte connu de sa vie (zone proximale de développement). La créativité, l’émission d’hypothèses, l’imagination de possibles se font la part belle dans ce type de pédagogie. L’autonomie est largement favorisée, l’enfant va « apprendre à apprendre ». L’enseignant y est considéré comme un accompagnant permettant à l’élève de rechercher, ajuster, réguler, s’auto évaluer. Le statut de l’erreur se trouve aussi modifié puisqu’il n’y est pas vu tel une sanction ou un échec mais au contraire comme une occasion de réfléchir, d’adapter son action, de s’adapter, de modifier, de faire évoluer sa pensée, de se remettre en question. Les pédagogues les plus emblématiques de ce type de pédagogie sont Montessori, Freinet, Decroly, Steiner…

Le rôle de l’enseignant L’enseignant dans ce type d’approche est considéré tout d’abord comme le garant de la sécurité affective et psychologique de l’enfant. Une attention particulière est donnée à chacun par l’écoute, le dialogue, des « gestes » attentionnés totalement respectueux de l’unicité de l’enfant. La relation privilégiée que partage l’enseignant avec l’enfant est partagée équitablement avec tous les membres du groupe, elle se doit de favoriser la cohésion entre tous les membres du groupe, chacun se

« Un bon maître a ce souci constant : enseigner à se passer de lui » André Gide

Une classe multi-âges L’école de Gottignies est composée d’une classe multi-âges. La classe multi-âges est un des fondamentaux qui offre beaucoup de bénéfices. Les enfants de 2 ans et demi à 6 ans cohabitent ensemble dans un espace

se sentir soutenu par ses pairs, d’être plus responsable, de se sentir en confiance, de trouver sa propre place et donc naturellement de développer un esprit de cohésion fort du groupe et par là même une ambiance de classe harmonieuse.

Un espace de vie autonome Tous les espaces de l’école sont organisés pour mettre en œuvre les valeurs et les pédagogies ouvertes définies dans ce projet pédagogique.

L’aménagement de l’espace de l’implantation optimise tous les endroits pour leur donner du sens, pour en faire un véritable lieu de vie. Les espaces intérieurs ainsi que les espaces extérieurs sont donc aménagés de manière à optimiser leur fonction, à amener l’enfant à être autonome, à découvrir, explorer…

A l’extérieur, pour y développer une pédagogie par la nature, un espace de rassemblement est proposé, un espace jardin pour les plantations, les semis, des espaces de rangement pour les outils, pour les objets nécessaires à l’observation de la nature.

A l’intérieur l’organisation de l’espace s’articule autour de deux principes pédagogiques liés au développement d’une autonomie forte et d’une motivation intrinsèque permettant à l’enfant de se sentir acteur de ses apprentissages, d’en définir les objectifs : la fonction des espaces et le choix de l’activité.

Les nombreux espaces proposés sont tous définis avec une fonction précise permettant à l’enfant d’identifier l’attendu et ainsi de choisir lui-même les activités. Ils sont aménagés de manière à ce que le matériel soit disponible et utilisé en toute autonomie. Vivre et agir dans un tel aménagement de l’espace amène donc l’enfant à gérer son temps, à se responsabiliser, à formuler des choix, à alimenter sa prise de décisions, à rechercher seul de l’information, à se sentir libre, considéré, acteur de la vie, de sa propre vie…, le développement de l’esprit critique s’en voit donc optimisé.

Un aménagement organisé en tenant compte des trois axes se référant au développement global de l’enfant (axe psychomoteur, axe socioaffectif, axe cognitif) permet à l’enfant de rencontrer tous ses besoins : besoins naturels physiologiques, besoins affectifs et sociaux, besoin de se réaliser. L’enfant est amené naturellement à vivre sa spontanéité, à bouger, à s’exprimer oralement, corporellement, à exprimer, gérer ses émotions, ses ressentis, à jouer, à rencontrer l’autre, à coopérer, à rêver, à se reposer, à philosopher, débattre, à imaginer, créer, résoudre, se dépasser…, à apprendre.

Cet aménagement organisé et la manière dont va l’investir l’enfant va aussi favoriser le développement de ses fonctions exécutives nécessaires à tout apprentissage ultérieur. Les fonctions exécutives sont un ensemble de processus cognitifs de haut niveau nécessaires pour

pouvoir organiser, s’organiser, planifier, gérer le temps et l’espace, pour pouvoir élaborer des stratégies, intégrer des processus, retenir des détails essentiels, se concentrer, prendre réellement goût à l’effort.

Pour l’enseignant, un tel aménagement de l’espace favorisant une autonomie forte lui permet tour à tour de varier les positions d’accompagnement individuel de l’élève. Dans une position haute, il est présent pour guider l’enfant, pour lui montrer, pour lui expliquer, pour qu’il puisse imiter. Dans une position basse, il peut jouer avec lui, relancer son action, sa réflexion, dialoguer, échanger, pratiquer la métacognition (explicitation par l’élève de son propre processus d’apprentissage), écouter, reformuler, accueillir ce qui est dit, exprimé, souligner les contradictions, incohérences par la confrontation à lui-même, faire préciser sa pensée, sa réflexion, l’amener à s’auto-évaluer de manière positive…

Un espace de vie organisé, réfléchi, aménagé, ajusté et réajusté en fonction des besoins de l’enfant et des situations d’apprentissages proposées permet de donner vie à une véritable mini société démocratique et citoyenne.

Un lieu d’accueil extrascolaire Accueil en dehors des heures scolaires par « Pirouline » ASBL (Matin, soir)

Animation et accueil les mercredis après-midi

Ce projet pédagogique a été rédigé au regard du décret « Missions », Il propose une approche méthodologique en adéquation avec les programmes pour l’enseignement maternel du réseau officiel subventionné mettant en œuvre le référentiel des compétences - Socles de compétences ainsi que le référentiel pour l’enseignement maternel qui sera d’application en septembre 2020 dans le cadre du pacte pour un enseignement d’excellence.