Upload
independent
View
0
Download
0
Embed Size (px)
Citation preview
Page 1 of 15
Un système économique basé sur une croissance
infinie dans un monde à ressources finies
Benjamin CLERY
M2 Enjeux de l’économie mondialisée
Avril 2015
Introduction
I. Les fortes périodes de croissance économique des deux derniers
siècles
A. La révolution industrielle dans l’Europe du XIXème siècle
B. La consommation, moteur de l’économie d’après 1945
C. La finance prend les devants
II. L’ultra-libéralisme enrayé, le capitalisme abusé
A. Les principes du libéralisme poussés à l’extrême
1. Les principes du libre-échange
2. Le paradoxe de l’économie de marché
3. L’exclusion devient la règle
4. Tricheries et abus de pouvoir
B. Épuisement des ressources naturelles
C. Croissance et Produit Intérieur Brut
III. Prises de conscience et initiatives citoyennes
A. Bonheur Intérieur Brut
B. Plus de bon sens pour moins de profits
C. Le retour à l’économie locale
Conclusion
Bibliographie
Page 2 of 15
Introduction « L’activité économique est traditionnellement décrite comme un flux circulaire de monnaie dans un système
clos ; en réalité, elle est d’abord un flux physique d’énergie-matière, et elle se traduit par des échanges avec un
écosystème dont elle ne peut ignorer les lois et les limites. »
Christian Comeliau, La croissance ou le progrès ? Croissance, décroissance et développement durable.
Après des centaines d’années d’évolution de nos systèmes politiques et
économiques, et après l’effondrement du communisme, l’économie de marché libre semble
s’être imposée comme le meilleur système de société : augmentation de la productivité et
du pouvoir d’achat, amélioration des conditions de vie et de travail, innovations
technologiques et médicales sans précédent, réduction des distances et anéantissement des
frontières… Cependant, ce système semble aujourd’hui s’essouffler, et de nombreuses voix
s’élèvent pour prévenir de son effondrement certain et proche et de la nécessité de
préparer des alternatives.
La réflexion faite dans ce devoir part du constat suivant : les politiciens et
économistes du monde entier prônent la croissance économique comme seule solution aux
crises économiques et financières alors que justement, le système de société de marché
libre des pays riches semble être en pleine crise de croissance : en plus des énergies fossiles
qui s’épuisent, les entreprises commencent à avoir du mal à accroître leurs profits
indéfiniment pour satisfaire la demande de leurs actionnaires. Après 150 ans d’innovations
technologiques (la productivité horaire en France multipliée par 25 entre 1820 et 19901), 35
années d’opérations de réorganisation entrainant fusion-acquisitions et délocalisations des
sites de production ainsi que l’envahissement des nouveaux marchés à fort potentiel, les
grandes compagnies ne savent aujourd’hui plus comment réduire encore leurs coûts de
production et augmenter leurs bénéfices. En parallèle, les scientifiques tirent toutes les
sonnettes d’alarme quant à la surconsommation des ressources naturelles de la planète qui
sont limitées, notamment les énergies fossiles. L’impact de l’activité humaine sur la planète
est loin d’être négligeable : pollutions des mers et de l’air, déforestations, déchets
radioactifs, extinction d’espèces animales, etc.
Face à l'impossibilité d'une croissance économique infinie dans un monde à
ressources finies, quelles alternatives au système économique et financier actuel s'offrent à
nous ? De plus en plus d’individus prennent aujourd’hui conscience de cette situation, et des
solutions « post-croissance » sont déjà en route.
En partant du constat de l'évolution du commerce international et de la
mondialisation depuis le 19ième siècle, ce travail a pour but, dans un premier temps, de
mettre en avant les moteurs de la croissance industrielle, économique et financière des deux
derniers siècles pour arriver, dans un deuxième temps, aux excès du système mondial de
marché libre et à ses limites. Enfin, et face aux problèmes soulevés dans la deuxième partie,
un dernier chapitre fera l’état des lieux des alternatives déjà mises en place grâce à de
nombreuses initiatives citoyennes à travers le monde ; pour rétablir l'équilibre économique
entre tous les acteurs de la société et replacer l'humain au cœur des relations économiques.
1 Olivier Marchand et Claude Thélo. Deux siècles de productivité en France.
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/estat_0336-1454_1990_num_237_1_5499
Page 3 of 15
I. Les fortes périodes de croissance économique des deux derniers
siècles
Dans cette partie nous allons voir quels étaient les moteurs des grandes étapes de
croissance économique depuis le 19ème siècle, notamment l’évolution du commerce
international et du processus de mondialisation.
A. La révolution industrielle dans l’Europe du XIXème siècle
Initiée par l’Angleterre à la fin du XVIIIème siècle, la révolution industrielle va se
diffuser en Europe tout au long du XIXème siècle. Cette première période de grande
croissance économique se caractérise par le passage d’une économie traditionnelle dominée
par l’agriculture à un nouveau type d’économie dominé par l’industrie. Le véritable moteur
de cette révolution sera le charbon, d’une nouvelle source d’énergie permettant la
mécanisation de la société et le développement d’un moyen de transport qui va
révolutionner toute la société, le train à vapeur.
Un nouveau mode de production apparait donc : mécanisation de la production
(machines à vapeur), apparition d’une métallurgie moderne et réorganisation du travail. Les
ateliers laissent place aux usines entraînant une concentration du capital (les machines) et
du travail (les ouvriers) en un même lieu. L’exploitation du charbon comme nouvel source
d’énergie et la métallurgie moderne permettent l’essor du chemin de fer qui va
révolutionner le transport et réduire les distances de manière considérable. Le trajet Paris-
Toulouse qui durait huit jours en diligence à la fin du XVIIIème siècle ne dure plus que huit
heures en train à la fin du XIXème siècle.
Ce phénomène de transition est interprété par certain économistes comme le début
du système capitaliste car il se caractérise par le passage d’une économie basée sur le travail
et les énergies traditionnelles (humaine, animale ou naturelle), vers une économie basée sur
le capital et de nouvelles énergies (le charbon puis le pétrole et l’électricité). La propriété
privée des moyens de production et la recherche du profit sont les piliers de ce système et
les banques vont rapidement s’y adapter.
Jusqu’en 1850, les banques sont principalement des entreprises familiales qui
investissent dans le commerce international et les emplois publics plutôt que dans le
développement industriel. Cette tendance va évoluer à partir de la deuxième moitié du
XIXème siècle où deux types de banques vont se distinguer : les banques d’affaires qui vont
prêter aux industries sur le long terme (BNP Paribas créée en 1872), et les banques de
dépôts qui vont collecter l’épargne des particuliers et prêter à l’État. D’autre part, les
sociétés par action, autorisées en France en 1867, vont se multiplier et passer de 150 à la fin
des années 1860 à 1200 en 1914.
Ces transformations dans les domaines de l’industrie, de l’économie et de la finance
ainsi que les nouvelles théories des économistes tels que Adam Smith et David Ricardo sur le
Page 4 of 15
commerce international vont encourager les pays à s’ouvrir de plus en plus aux échanges
internationaux et les premières multinationales vont voir le jour. C’est le cas de Nestlé,
entreprise suisse fondée en 1866, qui vend ses produits laitiers (farine lactée pour les
nourrissons) dans plus de 17 pays en 1873 et implante sa première fabrique à l’étranger (en
Norvège) en 1898.
B. La consommation, moteur de l’économie d’après 1945
Au lendemain de la seconde guerre mondiale, les pays industrialisés connaissent une
croissance économique sans précédent. Après les révolutions technologiques et industrielles
du XIXème siècle, et après deux guerres mondiales, la période des Trente Glorieuses (1945-
1975) apparait comme l’apogée des sociétés industrielles. Les records de croissance sont les
fruits de plusieurs facteurs dans le domaine de l’industrie, de l’organisation des échanges
internationaux et de la mise à disposition en abondance d’une énergie bon marché : le
pétrole.
Du côté de l’industrie, la généralisation du fordisme entraîne de forts gains de
productivité dans les entreprises qui entrent dans une logique de production massive : plus
elles produisent, plus leurs coûts de production diminuent. Or, elles ont la possibilité
d’écouler leurs stocks étant donné, d’une part, l’amélioration des conditions sociales des
travailleurs qui voient leur pouvoir d’achat augmenter grâce à des salaires plus élevés et une
augmentation des congés payés, et d’autre part, la libéralisation du commerce international
ouvrant la porte à de nouveaux marchés. Les innovations technologiques et le
développement de nouvelles activités comme l’aéronautique, l’électronique ou
l’informatique participent aussi grandement à l’effervescence générale.
Au niveau international, fatiguées par la guerre et avides de croissance économique,
les grandes puissances s’organisent et mettent en place un système monétaire international
basé sur l’étalon or lors de la conférence de Bretton Woods en 1944. Pour faciliter
davantage encore les échanges commerciaux, les accords du GATT de 1947 marqueront le
début de l’ouverture des frontières au commerce international. Entre la création du GATT en
1947 et celle de l’OMC en 1994, le niveau moyen des droits de douane est passé de 40 à 4%.
Ces années de croissance folle ne sont possible que grâce à la nouvelle source
d’énergie utilisée massivement encore aujourd’hui, le pétrole. Moteur incontesté de ces
Trente Glorieuses, l’or noir sera aussi le responsable de la fin de cette période de croissance
facile avec le choc pétrolier de 1973 qui provoquera une augmentation des coûts du baril.
Les années 70 marquent alors une transition dans l’organisation du système économique et
financier international. Ronald Reagan met fin à la convertibilité du dollar en or en 1971
laissant libre court aux spéculations financières. La concurrence des nouveaux pays
industrialisés affaiblit les entreprises des pays les plus développés qui doivent alors s’adapter
et effectuer des restructurations : délocalisation leurs sites de production et licenciements. Il
en résulte une forte augmentation du taux de chômage alors même que la génération du
Baby-Boom des Trente Glorieuses arrive sur le marché du travail.
Page 5 of 15
Dans ce contexte économique de la fin des années 70, les économistes préconisent
une adaptation du système capitaliste au nouvel environnement international. Les États-
Unis et l’Angleterre se font alors les précurseurs des politiques néolibérales qui vont, d’une
part, affaiblir le pouvoir de l’État providence en libéralisant et privatisant l’économie, et
d’autre part, alléger la fiscalité et déréglementer le secteur de la finance.
C. La finance prend les devants
Dès 1960, les Investissement Direct à l’Etranger (IDE) deviennent les moteurs de la
mondialisation en prenant la main sur le commerce international. Leur somme a été
multipliée par 10 entre 1982 et 2000. La recherche de la taille critique des firmes
transnationales en est la principale cause avec une forte augmentation des opérations de
fusion-acquisition qui représentent 90% des IDE entre 1982 et 2000. Ce phénomène reflète
aussi les mesures prises par le GATT puis l’OMC qui ont œuvré à l’ouverture de frontières
dans un premier temps, et la libéralisation des capitaux dans un deuxième temps. Les
institutions financières internationales vont donc prendre toujours plus d’importance dans le
processus de mondialisation de l’économie et joueront le rôle d’intermédiaire dans toutes
les opérations de rachat d’entreprises et tous les flux de capitaux à travers le monde.
Les immenses progrès technologiques de la deuxième moitié du XXème siècle,
effectués en un temps record en comparaison au millénaire précédent, sont à l’origine du
phénomène de tertiarisation de l’économie. Les pays développés ont modernisé leurs
techniques de communication d’abord dans le transport (banalisation du transport aérien et
maritime, conteneurisation et transport multimodal), mais aussi et surtout dans la
télécommunication. Internet s’ouvre au grand public en 1993 et la téléphonie mobile
devient accessible à tous. Les grandes sociétés industrielles deviennent des sociétés de
communication et les secteurs qui demandent beaucoup de main d’œuvre sont délégués aux
pays en développement dit « ateliers ».
Dans ce contexte, le secteur de la finance va prendre le devant dans les pays
développés, les années 80 marquant le début de la globalisation financière : libéralisation,
déréglementation et ouverture des marchés financiers.
À partir des années 80, deux grandes libéralisations s’opèrent dans le secteur de la
finance. D’abord la libéralisation des taux de changes qui deviennent flottants entre les
monnaies après la rupture des accords de Bretton Woods en 1971, puis la libéralisation des
taux d’intérêts en 1980 lorsque les États sont contraints d’abandonner la planche à billet et
de se tourner vers le marché obligataire pour financer leur déficits budgétaires. Pour se
protéger contre les variations des taux de change et d’intérêt, les marchés financiers créent
des produits de couverture, les produits dérivés.
L’avènement de la finance est aussi dû à la déréglementation du secteur à travers
l’abolition des barrières à la libre circulation des capitaux d’une part, et la substitution des
instances professionnelles de contrôle à l’État, d’autre part.
Page 6 of 15
Depuis le milieu des années 1990, la mondialisation est donc passée à la vitesse
supérieure en s’attaquant à la finance : tous les segments des marchés monétaires et
financiers dans les grandes banques internationales sont interconnectés, les opérations
financières sont entièrement dématérialisées et le « trading haute fréquence se
développe ». Le monde de la finance est aujourd’hui très loin de celui des banques
traditionnelles de dépôt et d’investissement du XIXème siècle et s’est presque entièrement
détaché de l’économie réelle.
II. L’ultra-libéralisme enrayé, le capitalisme abusé
« Ce qui ruine le capitalisme, ce sont nos comportements en principe légaux, mais en banqueroute sur
le plan éthique et moral. » Sherron S. Watkins, ex-vice-présidente de la Enron Corporation.
A. Les principes du libéralisme poussés à l’extrême
1. Les principes du libre-échange
La doctrine économique du libre-échange, prônant la suppression de toute entrave
au commerce international, fut adoptée par les grandes puissances au lendemain de la
seconde guerre mondiale. Elle s’impose rapidement au niveau planétaire tout au long de la
deuxième moitié du XXème siècle, notamment de par sa complémentarité aux principes du
système capitaliste aujourd’hui adopté par la quasi-totalité des États à travers le monde. Les
objectifs de cette doctrine sont les suivants : faire des économies d’échelle au niveau des
systèmes de production pour faire diminuer les prix et offrir une plus grande diversité de
produits aux consommateurs.
Aujourd’hui, il semblerait que ces objectifs soient arrivés au-delà de toute espérance.
Des biens de toutes sortes, en quantité affolante et provenant des quatre coins du globe
envahissent les supermarchés des grandes villes, offrant aux consommateurs plus qu’ils ne
pourront jamais consommer. Du côté de la production, les entreprises ne savent plus
comment augmenter leurs marges de profit. Pour la plupart d’entre elles, leurs sites de
productions sont déjà délocalisés dans les pays à bas salaires, elles ont déjà atteint leur taille
critique à travers de nombreuses opérations de fusion-acquisitions et d’intégration de filiales
sous-traitantes et réduit leurs effectifs au strict minimum. Même les stratégies d’économie à
la limite du légal ont été explorées, notamment à travers la manipulation des prix de
transfert entre leurs filiales pour rapatrier les bénéfices dans les paradis fiscaux et réduire au
maximum la note fiscale de leurs activités.
Sachant cela, un autre objectif, fixé lui-aussi par le système capitaliste, semble être
de plus en plus difficile à réaliser : l’augmentation de la plus-value pour continuer à faire
grimper la valeur des actions et satisfaire les actionnaires.
2. Le paradoxe de l’économie de marché
L’économie de marché est basée sur les bienfaits de la concurrence et du libre jeu
entre les entreprises. Cela permet d’encourager les innovations, de faire baisser les prix et
Page 7 of 15
de diversifier les produits. Or, au lieu de voir une multitude de petites entreprises
concurrentes émerger, ce sont de gigantesques multinationales qui vont faire surface et
prendre possession du marché parfois jusqu’à plus de 50% (en 2014 Amazon possède 60%
de parts de marchés aux États-Unis dans le livre numérique, et Apple avec l’Ipod, contrôle
75% du marché des baladeurs numériques en 2006). Ainsi, les petits libraires ou menuisiers
de quartier vont laisser place à des géants comme Amazon ou Ikea et de la concurrence va
naître le monopole. Les grandes multinationales deviennent imbattables en terme de
compétitivité : des prix bien inférieurs à ceux des petits commerçants et une évasion fiscale
à grande échelle permettant d’économiser jusqu’à la totalité des taxes sur les bénéfices
qu’elles génèrent dans certains États.
Aujourd’hui, si une entreprise veut rester sur le marché, elle ne peut pas se contenter
de faire un bon chiffre d’affaire et de bons bénéfices. Elle doit continuer à croître en
rachetant d’autres entreprises, des sous-traitants, pour rester dans une position leader du
marché. Les meilleurs exemples sont Apple, Amazone, Google et Starbucks.
3. L’exclusion devient la règle
Ainsi, le phénomène de monopolisation des marchés, encré dans un système qui
exige une croissance constante et infinie mais dans lequel les richesses naturelles sont
limitées, entraîne l’inexorable exclusion d’une majorité. Le processus d’exclusion devient
nécessaire au bon fonctionnement de ce système. Les riches deviennent de plus en plus
riches et les pauvres de plus en plus pauvres, donc ayant de moins en moins de chances de
s’intégrer dans le système économique. Aux États-Unis, le centième le plus riche gagnait 7%
du revenu total en 1970 contre 25% aujourd’hui.
Dans le domaine de la finance, on assiste à l’émergence d’institutions mondiales à
dimension systémique avec les 30 plus grandes banques qui constituent le noyau
oligopolistique du système financier mondial. En 2009, le total des bilans des 10 plus grandes
banques mondiales était sensiblement égal à l’endettement public mondial, soit 35 trillions
de dollars. La faillite d’une d’entre elle pourrait mettre en échec ce système (Goldman Sachs
par exemple). La substitution des instances professionnelles de contrôle à l’État donne
encore plus de pouvoir à ces institutions qui deviennent aussi puissantes et influentes sur la
scène politique internationale que des États à part entière.
4. Tricheries et abus de pouvoir
Dans son ouvrage Le talon d’Achille du capitalisme. L’argent sale, comment
renouveler le système d’économie de marché. Raymond W. Baker, directeur de l’ONG
américaine Global Financial Integrity qui œuvre pour la lutte contre les mouvements
transfrontaliers de capitaux illicites, pointe du doigt les nombreux « écarts » de conduite des
différents acteurs du système mondialisé actuel : corruption à grande échelle impliquant des
gouvernements (Abacha au Nigéria, Suharto en Indonésie), trafic d’êtres humains (Afrique
de l’Est et Europe de l’Est) et de substances illicites (Amérique latine), etc.
L’auteur présente deux causes à la croissance précipité du crime international : la
collaboration transfrontalière des syndicats criminels d’une part, et la facilité du blanchiment
d’argent d’autre part. La saisie d’un laboratoire de fabrication de cocaïne, aussi important
Page 8 of 15
soit-il, ne fera nullement reculer la production de drogue qui sera déplacée vers un autre
site. Par contre, si on enlève à une organisation criminelle la possibilité de réinjecter de
l’argent sale dans le système économique, elle sera paralysée : « endiguer les flux
monétaires illicite, voilà la clef qui permettra d’abolir ce fléau global [crime transnational] ».
S’attaquer aux techniques de blanchiment d’argent devient alors primordial, mais
c’est aussi la plus grande difficulté. En effet, outre la corruption, ce sont les paradis fiscaux
qui vont permettre aux organisations terroristes, aux gangs mafieux et aux grands martels de
la drogue de stocker en toute sécurité et en toute discrétion leurs butins. Or, ces paradis
fiscaux sont très utiles et très utilisés par les grandes puissances politiques, économiques et
financières de ce monde : les multinationales, les grandes institutions financières et les États
les plus riches (Delaware aux États-Unis, Monaco en France, Hong Kong en Chine, îles
Vierges Britanniques et Londres pour l’Angleterre, Suisse, Luxembourg). Comme ces entités
sont les seules capables de changer la donne en limitant les capacités d’action de ces places
financières apatrides, personne ne bouge, et rien ne change.
Les crises économiques de ces dernières années ont été causées par des institutions
internationales bien connues du grand public, mais qui malgré tout, gardent leur impunité
face aux pouvoir publics impuissants. Il en résulte une crise de confiance entre tous les
acteurs de la société, notamment entre les citoyens et leurs gouvernements, qui se traduit
par une montée des extrémismes politiques et religieux. Voici deux exemples pour illustrer
ce schéma extrêmement malsain pour notre économie et notre société.
Premier exemple : le cas de l’évasion fiscale et des crises de la dette des États. La
fraude fiscale en Europe est deux fois supérieure à la dette de tous les États de la zone euro2.
Jean-Claude Junker, aujourd’hui président de la commission européenne, préconise aux pays
européen d’avoir un budget « en équilibre » alors qu’il a participé pendant 30 ans au
Luxembourg, d’abord en tant que ministre des finances puis comme premier ministre, à une
évasion fiscale de grande échelle, permettant à 340 multinationales de blanchir près de
2.400 milliards d’euros. Comment imposer des politiques d’austérité et des coupes
budgétaires de tous bords aux citoyens européens alors que les plus riches entreprises
volent l’argent des États en toute impunité ?
Deuxième exemple : le cas de la plus grande banque d’investissement au monde,
Goldman Sachs. Véritable empire, cette banque d’investissement possède 700 milliards
d’euros d’actifs, soit deux fois le budget de la France et elle figure aujourd’hui comme
l’incarnation de la finance moderne, prête à spéculer sur tout, de la monté du cours des
matières premières jusqu’à l’effondrement de l’économie d’un État. Mais son véritable
pouvoir réside dans l’immense réseau d’influence qu’elle a tissé au fil des années. Ainsi, des
anciens de Goldman Sachs sont aujourd’hui répartis à travers toutes les institutions
politiques et financières mondiales : SEC, Banque Mondiale, FMI, Banque centrale du
Canada, Banque Centrale Européenne, etc. Dans ce contexte, difficile à croire qu’aucun
conflit d’intérêt n’existe dans les prises de décision de ces personnalités de haut rang.
2 http://emmanuelmaurel.eu/en-europe-coupes-budgetaires-et-lutte-contre-levasion-fiscale-ne-font-pas-bon-
menage/
Page 9 of 15
Goldman Sachs est pointée du doigt comme principale responsable des crises
financières de 2007 à 2011, crise des subprimes aux États-Unis et crise de la dette Grecque à
travers la création de produits dérivés financiers. La banque vend ces produits toxiques en
en pleine connaissance de cause et spécule en même temps contre ses clients. Baptisée « le
casse du siècle » par la banque, l’année de la crise des Subprimes lui rapportera 13 milliards
d’euros de bénéfices.
B. Épuisement des ressources naturelles
Les deux périodes de forte croissance décrites dans la première partie de ce devoir,
révolution industrielle à la fin du 19ième et révolution consumériste à l’après-guerre, ont été
alimentées par la mise à disposition à grande échelle des ressources énergétiques fossiles :
le charbon et le pétrole. Plus qu’un système capitaliste de plus en plus libéralisé, la
croissance économique et les progrès technologiques du siècle dernier ont leurs racines
dans l’utilisation généralisée et effrénée des ressources limitées de la planète.
La pression imposée par la société peut se décliner à deux niveaux. Premièrement au
niveau national : les politiciens de tous bords préconisent la croissance économique comme
seule solution à tous les problèmes de société. Deuxièmement, au sein des entreprises où
l’augmentation des dividendes versés aux actionnaires est indispensable pour la crédibilité
et la survie des activités.
Volonté de satisfaire ses actionnaires ou simple soif d’argent, les
multinationales abandonnent alors toute morale dans la gestion de leurs activités et leurs
prises de décision. Nestlé, une des premières multinationale mondiale, pompe des millions
de litres d’eau par jour aux portes d’un village africain qui n’a pas d’eau courante potable et
où les villageois sont forcés de marcher plusieurs kilomètres pour trouver de l’eau saine. Les
conditions de travail de la main d’œuvre textile sont catastrophiques. La déforestation, la
pollution des eaux et des sols, l’assèchement des lacs et la surpêche deviennent le quotidien
de nombreuses firmes multinationales qui s’enrichisse au détriment de la population locale,
de l’environnement ou des deux en même temps.
Dans son ouvrage La croissance et le progrès, Christian Coméliau fait un état des lieux
et donne quelques chiffres sur l’évolution de l’environnement entre 1995 et 2000 : pour une
population mondiale qui a doublé, l’activité économique a été multipliée par 7, la demande
de céréales par 3, l’utilisation de l’eau par 3, l’utilisation des combustibles fossiles par 4, les
prises en pêche par 5 et les hectares de forêts mondiales sont passé de 5 à moins de 3
milliards. Dès les années 90, les institutions internationales comme l’ONU, le G8 ou le G20
promettent de remédier au problème incontestable de la surconsommation des ressources
naturelles (un des objectifs du millénaire pour le développement adoptés en 2000).
Cependant, il semble impossible de réduire nos consommations en restant dans le schéma
économique et sociétal actuel qui veut créer toujours plus de valeur quel qu’en soit les
dommages collatéraux.
Page 10 of 15
C. Croissance et Produit Intérieur Brut
Après l’effondrement des systèmes communistes avec l’éclatement de l’URSS, le
système capitaliste et l’économie libérale de marché ce sont imposés en maître autour du
globe. Les idéologies de ce système libéral sont relayées par les grandes institutions
internationales (IMF, Banque Mondiale, OMC) qui prônent la privatisation, la libéralisation et
la dérèglementation des marchés comme les clés de la relance économique. Le calcul du bon
développement d’un pays par son PIB reflète bien l’état d’esprit du système économique et
financier actuel : ce qui compte c’est la quantité de biens produits par un pays, en bref, tout
ce qui donne lieu à un flux monétaire. Or, de nombreuses activités, associatives notamment,
produisent de la valeur pour la société (augmentation du bien-être, de la santé et de
l’éducation des individus), mais ne donnent lieu à aucun échange monétaire. Non seulement
ces activités ne sont pas reconnues officiellement comme créatrices de valeur, puisqu’elles
ne rentrent pas dans le calcul du PIB, mais surtout, elles ne sont pas encouragées (ou trop
peu) par les pouvoirs publics. Difficile de faire carrière dans un organisme comme l’ADIE3 en
France qui crée 200 emplois chaque semaine4 en 2014, de la même manière que dans une
grande banque. Pourtant, ce sont bien les banques qui participent en masse à la mise à
disposition de montages de circuits financiers permettant une évasion fiscale qui fait perdre
60 milliards de recettes fiscales chaque année à la France. Et ce sont ces mêmes banques qui
reçoivent en 2008, suite à la crise des subprimes, 10 milliards d’euro d’argent public pour
être « en mesure de relancer correctement l’économie », selon Christine Lagarde,
maintenant à la tête du FMI.
Si l’on reste sur le cas de la France, 1,3 million d’associations sont recensées par le
CNRS5 en 2012 soit 16 millions de bénévoles (32% des français). Autre chiffre intéressant :
36% des 16 millions de bénévoles ont plus de 65 ans. Rapporté au nombre de personnes
âgées de plus de 65 ans en France, on obtient pas loin de 50% d’engagement de cette
tranche d’âge dans le milieu associatif. En parallèle, en temps de crise et pour « relancer
l’économie », les politiciens veulent repousser l’âge de départ à la retraite.
Aujourd’hui, il est clair que la notion de croissance économique est loin d’être en lien
avec une véritable amélioration du bien-être des citoyens et de l’organisation de la société
qui devient de plus en plus individualiste. Ce qui compte, comme nous l’avons vu, c’est la
création d’argent, de flux monétaire, plutôt que la création de valeurs utiles à la société
(diminution du chômage, amélioration de l’accès aux soins et à l’éducation, protection de
l’environnement,…).
Cette dynamique de société est donc nocive au bien-être des individus sur lesquels
pèse une pression toujours plus grande, puisqu’ils ne produiront jamais assez vite pour
toujours moins d’argent. « Le temps c’est de l’argent ! ». Les exigences en termes de rythme
de vie sont devenues critiques pour la santé des travailleurs. Le stress au travail devient une
réalité de tous les jours pour de plus en plus de personnes. Il faut être toujours plus efficace,
3 Association pour le Droit à l’Initiative Économique
4 Rapport annuel 2014 : http://www.adie.org/sites/default/files/links/rap_an_adie_2014_web.pdf
5 https://www.associatheque.fr/fr/fichiers/divers/reperes_asso-paris_CPCA.pdf
Page 11 of 15
disponible 24h/24 et 7jrs/7, la norme est de travailler officiellement 40h par semaine mais
d’en faire en réalité 60, voire 70. Selon une étude TNS Sofres, 75% des collaborateurs en
entreprise s’avèrent être stressés en 2007.
III. Prises de conscience et initiatives citoyennes
A. Bonheur Intérieur Brut6
Face aux constats établis dans les deux premières parties de ce travail, il n’existe
jusqu’à aujourd’hui qu’un seul État qui ait su proposer une véritable alternative à la pensée
unique de la croissance économique « sacrée », calculée par le PIB et n’incluant en aucun cas
la protection de l’environnement et le développement du bien-être des individus. Ce pays
est le Bhoutan et son nouveau mode de pensée est incarné par un nouvel outil de mesure
pour le développement du pays introduit par le roi en 1979 : le Bonheur National Brut (BNB).
Considéré par beaucoup comme une utopie, ce nouveau concept amène à réfléchir
et rappel les principaux problèmes soulevés dans les premières parties de ce devoir. Marie-
Monique Robin, auteur et journaliste à ARTE raconte après la réalisation du tournage d’un
documentaire sur le Bhoutan : « le Bhoutan, c’est un effort sincère de penser autrement ».
En effet, le BNB est basé sur quatre piliers : la conservation de la nature, la promotion de la
culture, le développement d’une économie soutenable et la bonne gouvernance.
Pour mettre cela en place, plusieurs mesures ont vu le jour : aucune publicité n’est
acceptée au nom de la protection de l’environnement, 60% du territoire national doit être
recouvert de forêt et les touristes sont taxés 250$ par jour pour financer un système où
l’éducation et la santé sont gratuites pour tous. Des écoles ont vu le jour, proposant un
programme éducatif partagé en deux phases : les matières académiques et l’apprentissage
des life skills, compétences liées à la vie quotidienne comme le jardinage et le recyclage des
déchets.
Si le Bhoutan a pris très tôt le tournant vers une société plus responsable et
respectueuse de l’environnement, le Népal, 4ème pays le plus vulnérable au réchauffement
climatique du à sa situation géographique, a pris le pari de réduire ses émissions de gaz à
effet de serre, développement 0 Carbon, et de consommer de l’énergie 100% renouvelable.
Pour cela, l’État a mis en place un large réseau d’alternatives énergétique comme la (micro)-
hydroélectricité, les biogaz et l’énergie solaire. Aujourd’hui, le Népal ne rejette quasiment
aucun gaz à effet de serre et les 4.000 habitants du village de Kandebash sont totalement
indépendant du point de vue énergétique grâce à la micro hydroélectricité et aux biogaz.
6 http://info.arte.tv/fr/bhoutan-au-pays-du-bonheur-national-brut
Page 12 of 15
B. Plus de bon sens pour moins de profits
La prise de conscience de la nécessité d’adopter un changement radical de notre
mode de consommation et de rythme de vie se fait de plus en plus ressentir, probablement
suite aux nombreux scandales financiers qui ont entraînés les crises économiques des
dernières décennies. Aux États-Unis, il existe même un nom pour les personnes qui changent
radicalement de style de vie et d’orientation professionnelle : les carrier shifter. Ces
personnes ont fait de longues études et exercés des métiers à haut revenu avant de se
reconvertir de manière radicale.
Plusieurs carrier shifter de Toronto ont lancé en 2011 une coopérative d’agriculture
urbaine appelée Fresh City Farm. Le principe étant de réduire l’empreinte écologique des
aliments qu’ils consomment en les cultivant eux-mêmes sur les toits et dans les terrains
verts inutilisés de la ville. Ils évitent ainsi au consommateur de manger une carotte qui a
parcouru 4.000 km avant d’arriver dans son assiette. Car c’est bien le véritable prix que
coûte nos aliments aujourd’hui, comme le précise le scientifique Richard Heinberg de
l’institut américain Post Carbon et auteur de l’ouvrage La fin de la croissance : « pour chaque
calorie alimentaire produite par le système agricole conventionnel, il faut utiliser 7 calories
d’énergie fossile ». À Toronto, une étude montre que l’agriculture urbaine pourrait subvenir
à 30% des besoins de la ville en ce qui concerne les fruits, légumes et volailles, alors même
que l’autonomie alimentaire de la ville est estimée à trois jours.
En Allemagne, des économistes de la ville de Traunstein ont imaginé un nouveau type
de consommateur dans une société « post-croissance » : le Prosument (le pro-sommateur).
Le pro-sommateur est un consommateur responsable, qui ne produit quasiment aucun
déchet et ne travaille que 20h par semaine. Il consacre le reste de son temps à :
1- La production personnelle de ce qu’il consomme : cultiver son jardin, fabriquer
ses meubles et entretenir sa maison ;
2- L’utilisation partagée de biens avec son voisinage ou sa communauté : voiture,
perceuse, … ;
3- La réparation des biens qu’il utilise plutôt que de les jeter.
L’objectif de l’opération est de ralentir l’industrie sans avoir à renoncer à ses performances.
C. Le retour à l’économie locale
L’avènement d’une finance toute puissante propulsée par les déréglementations et la
libéralisation du secteur financier à partir des années 80 a entraîné un éloignement
progressif du monde de la finance et de l’économie réelle.
Pour renouer avec l’économie locale, des initiatives sont prises dans de nombreuses
régions du monde, redonnant à la finance et à l’argent son utilité première.
Les 30.000 habitants du quartier brésilien Conjunto Palmeiras créent en 1998 la
banque communautaire PALMAS permettant à la population locale de produire et de
consommer au sein de la communauté pour la développer. La banque appartient à la
communauté et sa gestion collective donne aux habitants un accès aux services bancaires,
Page 13 of 15
alors que 40% des brésiliens sont trop pauvres pour pouvoir en bénéficier. La banque émet
sa propre monnaie : 1 palmas = 1 real et des solutions de financement à travers des
microcrédits sont proposées. L’utilisation de la monnaie locale est limitée au quartier. De
cette façon, chaque palmas génère en moyenne 5 achats avant d’être de nouveau échangé
et 15 ans après le début de l’expérience 93% des habitants achètent dans le quartier au lieu
d’acheter à l’extérieur, contre seulement 20% lors de l’ouverture de la banque. La banque
Palmas a reçu le prix des objectifs du millénaire pour le développement en 2008.
D’autres monnaies locales voient le jour dans tous les pays : Chiemgauer à Traunstein
en Allemagne, l’Épi dans la lorraine Belge, le Sol-Violette à Toulouse en France. Outre les
bienfaits pour l’économie locale, beaucoup d’utilisateurs apprécient le fait que la monnaie
soit perçue comme un moyen d’échange plutôt qu’un moyen de gagner de l’argent. Ces
monnaies locales sont souvent des monnaies appelées « fondante », c’est-à-dire que leur
valeur se déprécie avec le temps, encourageant ainsi son utilisation et empêchant toute
spéculation.
La microfinance, originaire des pays en développement, fait son entrée dans les pays
développés depuis plusieurs années. Les besoins auxquels elle répond dans les pays riches
prouvent que les banques traditionnelles ne peuvent plus répondre aux besoins de
l’économie réelle. Les exclus bancaires, de plus en plus nombreux, n’ont pas accès aux
banques car celles-ci n’ont pas le temps de s’en occuper. Financer un petit entrepreneur qui
a besoin de 2.000€ pour une nouvelle machine donne trop de travail à la banque, pour pas
assez de profit. Pourquoi passer 4h à monter un dossier pour un prêt de 2000€ et prendre
une marge de 200€ quand on peut passer le même temps à accorder un prêt à 20.000€ pour
une marge de 2.000€ ? Le microcrédit professionnel accompagné, proposé par des
institutions de microfinance, comme l’ADIE en France et en microStart en Belgique, vient
combler ce besoin et proposer aux entrepreneurs et indépendants exclus du système
bancaire, en plus d’une aide financière, de l’accompagnent personnalisé considérant ainsi
l’individu et son projet en tant que tel.
Page 14 of 15
Conclusion
Dans son ouvrage The world is flat, Thomas Friedman découpe le processus de
mondialisation à travers l’histoire en trois phases : la mondialisation des États à partir de
1492 avec la découverte de l’Amérique, la mondialisation des entreprises à partir de 1800
avec la naissance des premières multinationales et la mondialisation des individus dès la fin
du 20ème siècle avec l’explosion des nouvelles technologies de communication connectant les
individus du monde entier.
Au cours de ces siècles d’évolution de nos société, l’objectif premier est
toujours resté le même : l’augmentation de la productivité pour produire et gagner
plus, plus vite. Tout au long du XXème siècle, ce mode de fonctionnement a clairement
provoqué deux phénomènes. D’abord une exclusion croissante d’une majorité
d’individu dans le partage de la richesse créée par ce système, au profit d’une
minorité. Ensuite la surexploitation généralisée des ressources naturelles, en partie
des sources d’énergie fossile.
Les alternatives mises en avant dans la dernière partie de ce travail montrent
que plusieurs solutions sont possibles pour remédier à notre mode de consommation
actuel, qui produit plus de déchets qu’il ne sait en absorber et qui ne produit plus qu’il
ne peut consommer. Un changement de mode de vie s’impose et semble pouvoir
s’amorcer à un niveau local. Chaque communauté est la plus à même de juger de ses
besoins, d’une part, et de la meilleure façon d’y subvenir, d’autre part.
Dans tous les cas, quelque soient les solutions apportées, le respect de
l’environnement, c’est-à-dire l’établissement d’un circuit de consommation qui ne
rejette aucun déchet, reste la condition ultime pour une activité humaine durable sur
cette planète.
Si les initiatives seront vraisemblablement amorcées par la majorité exclue ou
en cours d’exclusion, le seul espoir de vivre un véritable changement systémique
réside entre les mains des politiques qui se doivent d’être à l’écoute et d’agir dans
l’intérêt de la majorité – en l’occurrence, dans leur intérêt aussi car il s’agit entre
autre de la sauvegarde de la planète sur laquelle ils vivent.
Page 15 of 15
Bibliographie
Ouvrages :
- FRIEDMAN, Thomas. The world is flat. Saint-Simon, 2005.
- COMELIAU, Christian. La croissance ou le progrès ? Croissance, décroissance et développement durable. Seuil, 2006.
- MORIN, François. Un monde sans Wall Street. Seuil, 2011.
- ZUCMAN, Gabriel. La richesse cachée des nations. Le Seuil, 2013.
- W. BAKER, Raymond. L’argent sale et comment renouveler le système d’économie de marché. alTerre, 2007.
Articles :
- CHAVAGNEUX, Christian. Les multinationales vont-elles enfin payer leur juste part d’impôt ? Alternatives économiques n°346, mai 2015. http://www.alternatives-economiques.fr/les-multinationales-vont-elles-enfi_fr_art_1361_72397.html
- GOMES, Pierre-Yves. La gueule de bois des marchés financiers. Alternatives économiques n°304, novembre 2014. http://www.alternatives-economiques.fr/la-gueule-de-bois-des-marches-finan_fr_art_1327_70124.html
Documentaires :
- ROBIN, Mari-Monique. Sacrée croissance ! 2014, ARTE.
- BOREL, Philippe. L’urgence de ralentir. 2014, ARTE.
- FRITEL, Jérôme et ROCHE, Marc. Goldman Sachs, la banque qui dirige le monde. 2012, ARTE.