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le musée d’orsay, qui est dédié à la période 1848- 1914, est mondialement réputé pour ses collec- tions de peintures et de sculptures, mais il abrite aussi d’autres collections importantes souvent peu connues ou même totalement ignorées du fait de leur conservation dans les réserves. C’est le cas notamment de la collection de médailles françaises et étrangères riche de plus de 2,300 exemplaires sur laquelle un travail de mise à jour muséologique a été entrepris depuis quelques années. A l’issu de ce travail, le Musée d’Orsay a décidé de créer une galerie d’exposition permanente pour montrer une sélection de ce fonds et pris l’initiative d’inviter d’autres grands musées français détenteurs de collections significatives dans ce domaine à se joindre à lui pour faire de l’année 2013 l’année de la médaille des dix-neuvième et vingtième siècles en France. Ainsi est née la chaîne des expositions Au creux de la main: la médaille aux XIXe et XXe siècles, organisées par six institutions nation- ales ou régionales: à Paris, le Musée d’Orsay, le Cabinet des Médailles de la Bibliothèque nationale, le Musée des Beaux-Arts de la ville de Paris (‘musée du Petit Palais’), et en province le Musée des Beaux Arts de Lyon, le Palais des Beaux Arts de Lille, et le Musée des Arts Déco- ratifs de Bordeaux. Chacune de ces six institutions a eu la liberté d’organiser sa présentation en fonction de la diversité de ses propres collections et des thèmes qu’elle souhaitait privilégier. Une cohé- rence d’ensemble a toutefois été assurée par des réunions préparatoires inter-muséales et l’édition d’un catalogue commun riche de huit essais d’auteurs différents, d’une abondante illus- tration, de notices biographiques et d’annexes techniques. 1 Enfin, une médaille créée spécial- ement par Christian Lacroix a été éditée à un tirage très limité pour pérenniser l’événement. 2 Le cas du Musée d’Orsay est particulier en ce sens qu’il ne s’agit pas d’une exposition temporai- re mais, comme indiqué plus haut, de l’ouverture d’un nouvel espace entièrement consacré à l’illustration de la collection jusqu’alors gardée dans les réserves (fig. 1). Le choix des œuvres sélectionnées garde forcément un côté arbitraire, mais il a été réalisé pour tenir compte de la diver- sité des thèmes, des techniques et des matériaux utilisés, ainsi que des personnalités des artistes (nationalité et notoriété). Dans cet esprit la sélec- tion retenue reste bâtie sur les choix thématiques des graveurs: commémorations, allégories, sujets relatifs à la vie politique, à la religion, à la guerre, à la femme et à l’enfance, à l’agriculture, aux arts, aux sciences, à l’industrie, aux sports. Elle met naturellement en valeur les plus célèbres médailleurs français (Jules Clément Chaplain, Marcel Dammann, Henri Dropsy, Alexandre Morlon, Victor Peter, Oscar Roty, Alexandre Charpentier, Jean Baptiste Daniel Dupuis, Pierre Turin et Ovide Yencesse), mais aussi de grands graveurs étrangers comme Godefroid Devresse, Heinrich Kautsch, John Flanagan (fig. 2) et Fred- erick MacMonnies et consacre une place impor- tante à une exceptionnelle sélection d’œuvres du ‘Michel Ange américain’, 3 le sculpteur et médailleur Augustus Saint-Gaudens (fig. 3). La majorité de ces œuvres provient du Musée du Luxembourg qui initia en France la promotion de l’art de la médaille sous la houlette de son conservateur Léonce Bénédite. De son coté, le Cabinet des Médailles de la Bibliothèque nationale de France présente Florilège de la médaille dans les musées de France Alain Weil 1. L’exposition de médailles, Musée d’Orsay, Paris. THE MEDAL No. 63, 2013 43 feature

THE MEDAL NOV 2013

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le musée d’orsay, qui est dédié à la période 1848-1914, est mondialement réputé pour ses collec-tions de peintures et de sculptures, mais il abrite aussi d’autres collections importantes souvent peu connues ou même totalement ignorées du fait de leur conservation dans les réserves.

C’est le cas notamment de la collection de médailles françaises et étrangères riche de plus de 2,300 exemplaires sur laquelle un travail de mise à jour muséologique a été entrepris depuis quelques années. A l’issu de ce travail, le Musée d’Orsay a décidé de créer une galerie d’exposition permanente pour montrer une sélection de ce fonds et pris l’initiative d’inviter d’autres grands musées français détenteurs de collections significatives dans ce domaine à se

joindre à lui pour faire de l’année 2013 l’année de la médaille des dix-neuvième et vingtième siècles en France.

Ainsi est née la chaîne des expositions Au creux de la main: la médaille aux XIXe et XXe siècles, organisées par six institutions nation-ales ou régionales: à Paris, le Musée d’Orsay, le Cabinet des Médailles de la Bibliothèque nationale, le Musée des Beaux-Arts de la ville de Paris (‘musée du Petit Palais’), et en province le Musée des Beaux Arts de Lyon, le Palais des Beaux Arts de Lille, et le Musée des Arts Déco-ratifs de Bordeaux.

Chacune de ces six institutions a eu la liberté d’organiser sa présentation en fonction de la diversité de ses propres collections et des thèmes qu’elle souhaitait privilégier. Une cohé-rence d’ensemble a toutefois été assurée par des réunions préparatoires inter-muséales et l’édition d’un catalogue commun riche de huit essais d’auteurs différents, d’une abondante illus-tration, de notices biographiques et d’annexes techniques.1 Enfin, une médaille créée spécial-ement par Christian Lacroix a été éditée à un tirage très limité pour pérenniser l’événement.2

Le cas du Musée d’Orsay est particulier en ce sens qu’il ne s’agit pas d’une exposition temporai-re mais, comme indiqué plus haut, de l’ouverture d’un nouvel espace entièrement consacré à l’illustration de la collection jusqu’alors gardée dans les réserves (fig. 1). Le choix des œuvres sélectionnées garde forcément un côté arbitraire, mais il a été réalisé pour tenir compte de la diver-sité des thèmes, des techniques et des matériaux utilisés, ainsi que des personnalités des artistes (nationalité et notoriété). Dans cet esprit la sélec-tion retenue reste bâtie sur les choix thématiques des graveurs: commémorations, allégories, sujets relatifs à la vie politique, à la religion, à la guerre, à la femme et à l’enfance, à l’agriculture, aux arts, aux sciences, à l’industrie, aux sports. Elle met naturellement en valeur les plus célèbres médailleurs français (Jules Clément Chaplain, Marcel Dammann, Henri Dropsy, Alexandre Morlon, Victor Peter, Oscar Roty, Alexandre Charpentier, Jean Baptiste Daniel Dupuis, Pierre Turin et Ovide Yencesse), mais aussi de grands graveurs étrangers comme Godefroid Devresse, Heinrich Kautsch, John Flanagan (fig. 2) et Fred-erick MacMonnies et consacre une place impor-tante à une exceptionnelle sélection d’œuvres du ‘Michel Ange américain’,3 le sculpteur et médailleur Augustus Saint-Gaudens (fig. 3). La majorité de ces œuvres provient du Musée du Luxembourg qui initia en France la promotion de l’art de la médaille sous la houlette de son conservateur Léonce Bénédite.

De son coté, le Cabinet des Médailles de la Bibliothèque nationale de France présente

Florilège de la médaille dans les musées de France

Alain Weil

1. L’exposition de médailles,

Musée d’Orsay, Paris.

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essentiellement des fontes de qualité exception-nelle provenant de dons d’artistes ou venant de la collection personnelle du célèbre fondeur Antonin Liard. La collection Liard connut un destin agité à partir de 1934, date à laquelle Liard en décida la vente, et finit par être partagée entre le Musée du Luxembourg et le Cabinet des Médailles. A coté des fontes Liard (fig. 4) on peut admirer des exemplaires de la Société Française des Amis de la médaille (SFAM) créée en 1926 pour éditer uniquement des médailles fondues et remplacer la Société des Amis de la

Médaille Française (SAMF) disparue en 1920. Mais la vedette de cette exposition est peut-être l’étonnant médaillon d’or de plus de deux kilos, œuvre d’Alexandre Charpentier, offert en 1898 par le journal Le Siècle à Emile Zola après que ce dernier eut été condamné suite à la publication de son célèbre article, ‘J’accuse’, pour la défense du Capitaine Dreyfus (fig. 5).

Le troisième musée parisien participant est celui du Petit Palais dont le directeur Henri Lapauze envisagea dès 1908 la création d’une ‘Galerie de la médaille française’. Lapauze était

2. Flanagan: Ils ne

passeront pas, 1920,

bronze, 102mm., Musée

d’Orsay. (Photo: © RMN –

Grand Palais)

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très sensible à la promotion des arts décora-tifs et industriels ainsi qu’à la fonction sociale et pédagogique d’un ‘musée républicain’. Il mit un grand enthousiasme au service de ce projet: on raconte que peu avant l’ouverture au public de la galerie, il allait chercher en barque au moment de la crue centennale de 1910 des médailles données par des héritiers de graveurs. La galerie, ainsi constituée, puisa dans un fonds d’environ mille cinq cents œuvres et perdure-ra une vingtaine d’années avant d’être mise en réserve en 1934. Jamais exposé depuis, ce

superbe ensemble revit en partie pour le projet Au creux de la main avec une belle mise en scène autour d’un meuble vitrine sculpté de François Rupert Carabin (fig. 6). Sont également exposés des outillages de fabrication et des estampes liées aux artistes graveurs ou à l’histoire de la médaille, offrant par exemple l’occasion unique de voir les célèbres gypsographies de Pierre Roche, impressions réalisées à partir de creux en plâtre.

Au Palais des Beaux Arts de Lille, l’exposition, tout en respectant une présentation thématique,

3. Saint Gaudens: Robert

Louis Stevenson, 1887,

bronze, 162 x 340mm.,

Musée d’Orsay. (Photo: ©

RMN – Grand Palais)

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est centrée sur l’identité régionale en s’appuyant sur des dons importants de collectionneurs contemporains et d’ un artiste lillois, Hippolyte Lefèbvre, sculpteur célèbre dans les années 1900-1930 et excellent médailleur qui offrit à sa ville natale soixante-dix médailles et plaquettes: parmi ces dernières, de nombreux portraits de famille ou de personnalités, dont celui de Madame Agache, fondatrice d’une dynastie d’in-dustriels du textile et des hommages classique à la nature, aux arts, au commerce, à l’industrie, avec notamment une impressionnante vision

des usines du Creusot (fig. 7). Quant aux dons récents qui viennent heureusement complé-ter les Chaplain, Dammann, Roty et autres grands graveurs déjà présents dans le fonds du musée, ils apportent entre autres des œuvres de Jean Ringel d’Illzach, Henri Dropsy, Frédéric Vernon, Albert Darcq, Pierre-Victor Dautel et Constantin Meunier avec, pour ce dernier, un hommage particulier aux métiers de la mine: la plaquette dite ‘plaquette Taymans’ du nom de son commanditaire, déclinée en trois matériaux: bronze, grès vernissé et terre cuite.

4. Chaplain: Paul Tillaux,

1894, bronze argenté,

99mm., Bibliothèque

nationale de France. Fonte

de Liard.

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Si l’on descend maintenant jusqu’à Lyon, on accède avec le médaillier du Musée des Beaux Arts à la seconde plus grande collection de médailles en France. Son conservateur a choisi de mettre en valeur les productions de l’Art nouveau et de l’Art déco, ainsi que deux très grands médailleurs d’origine lyonnaise Marcel Renard (1893-1974) et Louis Muller (1902-57), sans oublier des œuvres importantes de Roty, Turin, Roche ou Yencesse. La médaille illustrée ici (fig. 8) provient du fonds de l’atelier Roty vendu au musée par l’artiste.

Dans un cadre particulièrement propice à l’événement puisque le Palais des Beaux Arts comporte depuis le dix-neuvième siècle un cabinet des médailles doté d’une grande salle d’exposition avec médailliers d’acajou et éclai-rage approprié, le visiteur peut admirer quelques rares chefs d’œuvre tels que l’Apocalypse de Pierre Roche, la très grande fonte uniface du Faune au tambourin par Marcel Renard, ou l’Eve au pommier de Louis Muller. Un généreux et très récent don des héritiers de cet artiste aide à découvrir celui qui fut l’élève d’Henri Bouchard

5. Charpentier: Hommage

à Emile Zola, 1898, or,

180mm., Bibliothèque

nationale de France. Don

de Mme veuve Zola.

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en sculpture et de Patey, Dropsy et André Lavrillier pour la gravure en médailles. Quant à Marcel Renard, également formé à Paris par Henri Bouchard et Auguste Patey, il sera avec Morlon, Bazor et Turin un des pionniers du style Art déco en médaille, avec le célèbre Faune au tambourin édité à l’occasion de l’exposition des Arts décoratifs de 1925 à Paris.

Le tour de France se poursuit et s’achève à Bordeaux plus précisément dans l’écrin précieux d’un hôtel du dix-huitième siècle, l’Hôtel de Lalande, qui abrite le Musée des Arts Déco-

ratifs de la ville et qui a ouvert ses portes à la Monnaie de Paris dont les bâtiments en cours de travaux étaient indisponibles. La scénogra-phie, confiée à Christian Lacroix, nous entraine à travers tout le musée en présentant près de deux cents œuvres dans une mise en scène particulièrement soignée (vitrines en ailes de papillon avec fonds de velours, aménagements de petits cabinets de contemplation, éclairages spéciaux) et nous fait découvrir le rôle impor-tant de la Monnaie de Paris dans la création artistique des graveurs en médaille ainsi que la

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collection complète des soixante-trois médailles frappées entre 1899 et 1920 par la Société des Amis de la Médaille Française. Cette société fut créée par le critique Roger Marx et intégra dans son conseil d’administration le directeur des Monnaies Alfred de Foville. Elle permit l’édition d’artistes venus d’horizons très divers et s’expri-mant de manières très variées: Yencesse et son style flou proche de l’impressionnisme pictural, Alexandre Charpentier et son réalisme ouvrier (fig. 9), Victor Segoffin et son symbolisme.

Outre le plaisir esthétique qu’il ne manquerait

pas d’éprouver, le visiteur qui aurait eu la chance de voir les six expositions aurait peut-être perçu le double paradoxe de l’art médaillistique: un art souvent méconnu bien que subtil et raffiné et un art ayant conquis rapidement l’intérêt du public à partir de 1868 alors qu’il lui avait fallu attendre en France près de soixante cinq ans (de 1803 à 1868) pour s’affirmer peu à peu.

Un bon marqueur du succès de la médaille est sa présence dans les Salons qui furent au dix-neuvième siècle les événements majeurs de la vie artistique. Or on peut vérifier qu’elle est absente

6. Carabin: Vitrine, 1895,

noyer, 209 x 218 x 163cm.,

Musée des Beaux Arts de

la ville de Paris.

7. Lefèbvre: Madame

Agache, c.1890s, cuivre

argenté, 60mm., Palais

des Beaux Arts, Lille.

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des trois premiers salons (de 1801 à 1803) et qu’il lui faudra une quarantaine d’années pour apparaître officiellement aux cotés de la sculp-ture, dans la division ‘sculpture et gravure en médailles’.

De nombreux facteurs sociaux ainsi que la levée de verrous administratifs, notamment au niveau de la Monnaie de Paris (fin de son monopole de frappe), vont favoriser l’essor d’un art qui, réservé aux princes du temps de la Renaissance, va conquérir une bourgeoisie soucieuse de reconnaissance culturelle dans la

seconde moitié du dix-neuvième siècle.Vont contribuer à cette conquête l’apparition

de sociétés d’amateurs et le soutien des musées et des critiques d’art avec au premier plan Roger Marx ou Jules Claretie qui affirmait, ‘la médaille, c’est un acompte sur la postérité, c’est une quasi-certitude de la survivance. Un profil de Chaplain ou de Roty est un passeport, bronze ou argent, pour l’avenir.’4 Paris deviendra alors le centre de rayonnement de la médaille et le passage obligé des jeunes artistes étrangers qui auront l’élégance de faire des dons aux institutions fran-

8. Roty: Vénus couchée,

1887, galvanoplastie, 92

x 178mm., Musée des

Beaux Arts, Lyon.

9. Charpentier: Duval-

Janvier, 1902, bronze, 53 x

60mm., Monnaie de Paris.

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çaises, comme MacMonnies qui offrira en 1894 sa médaille Niagara au Musée du Luxembourg.

Hélas l’âge d’or du renouveau de la médaille sera de courte durée car, après l’apogée de 1889, la première guerre mondiale va briser brutalement un élan artistique qui ne retrouvera un second souffle qu’au lendemain de la paix retrouvée, avec l’apparition du style Art déco. La suite est connue; après 1930, la médaille d’art va végéter en France et il faudra attendre Pierre Dehaye, directeur de la Monnaie de Paris de 1962 à 1984, et certains de ses successeurs pour pratiquer une sorte de mécénat en faveur des artistes graveurs.

De nos jours la situation reste difficile et les expositions sur l’art de la médaille sont extrêmement rares en France. C’est pourquoi la présentation d’un millier de médailles par le Musée d’Orsay et les cinq autres musées parte-naires du projet Au creux de la main a été une occasion exceptionnelle d’apprécier un art acces-sible à tous et reflet de l’histoire, tant privée que publique, de son époque.

Souhaitons qu’avec le prolongement que constitue le catalogue coédité par le Musée d’Orsay et Skira-Flammarion, ce florilège de la médaille donnera à un large public le goût de retrouver un art à la fois populaire, raffiné et universel: populaire par son caractère de multiple et son prix modeste, subtil et raffiné par la gageure de faire tenir en si peu d’espace tant de beauté et d’émotion, et universel par l’infini variété des sujets ayant inspiré les graveurs.

Summary

An anthology of medals in the museums of France

paris’s musée d’orsay has created a perma-nent exhibition of nineteenth- and twentieth-century medals (fig. 1). Parallel with this, 2013 saw a series of temporary medal exhibitions throughout France collectively titled In the palm of the hand.

The Musée d’Orsay display is arranged thematically, focussing primarily on the work of the most celebrated French artists but also including medals by artists from other countries, including the American John Flanagan (fig. 2) and Augustus Saint-Gaudens (fig. 3). The Cabinet des Médailles of the Bibliothèque nationale de France displayed cast medals donated by the artists themselves and by the founder Antonin Liard (fig. 4), but the star of its exhibition was the gold medal presented to Emile Zola by the journal Le Siècle following the publication of the author’s famous ‘J’accuse’ article and later given by his widow to the Cabinet (fig. 5). The medals shown at the Petit Palais were from the collection put together by Henri Lapauze from 1908 but until now not shown since 1934. The centrepiece of this display was a cabinet by the sculptor and medallist François Rupert Carabin (fig. 6).

Outside Paris, the exhibition at Lille’s Palais des Beaux Arts centred on the sculptor Hippolyte Lefèbvre, who came from that city (fig. 7). Lyon’s Musée des Beaux Arts, which has the second largest collection of medals in France, chose to display the best of its Art Deco and Art Nouveau medals and plaquettes (fig. 8). Finally, the Musée des Arts Décoratifs of Bordeaux hosted an exhibi-tion of medals from the collection of the Monnaie de Paris. Designed by the famous couturier Christian Lacroix, this exhibition included all the medals issued by the Society of Friends of the French Medal between 1899 and 1920 as well as other works struck by the Monnaie (fig. 9).

The medals in these exhibitions produced a golden age of French medallic art. By contrast, since 1930 there have been few promoters of the medal in France, with Pierre Dehaye, director of the Monnnaie de Paris from 1962 to 1984, being a notable figure in this regard. It is to be hoped that these exhibitions and the accompanying book will lead to a better understanding of the subtle and universal appeal of medallic art.

notes1. Edouard Papet et Cath-

erine Chevillot, Au creux de la main. La médaille en France aux XIX° et XX° siècles (Paris, 2012).

2. Christian Lacroix (né en 1951), célèbre couturier puis designer français, très actif dans la décoration des trains, des hôtels de luxe, et dans la création de costumes pour le theâtre et l’opéra.

3. John H. Dryfhout dans Augustus Saint Gaudens (Toulouse: Musée des Augustins, 1999),

p. 9: ‘Augustus Saint Gaudens fût consi-déré comme un Michel Ange américain…’

4. Jules Clarétie, La vie à Paris (Paris, 1907), p. 93.

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