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LE seNcTUATRE eucusrÉEN DE VEnNÈcuns (BouCHES-Du-RnÔNn) : ÉrUnp ARCHITECTURALE, INIÉCÉDENTS ET TRANSFORMAIIONS Sandrine Agusta-Boularot (Université de Provence et Centre Camille Jullian-CNRS)' Alain Badie (Institut de Recherche sur I'Architecture Antique-CNRS) et Marie-Laure Laharie (Laboratoire d'Archéologie Médiévale Méditerranéenne-CNRS) Entreprendre l'étude et la resritution d'un monument de \arbonnaise, comme le temple de Vernègues (Bouches-du- Rhône), sur le site de Château-Bas, conduit nécessairement i avoir la Maison Carrée en référence permanente, voire, au risque d'être anachronique, en modèle. C'est donc, puisque le sujet même du colloque nous y invite, à travers le prisme peut-être trop déformant de la Maison Carrée, que nous pré- senterons, non pas I'ensemble du monument mais quelques interrogations nouvelles posées par l'étude du temple de Ver- nègues, de son environnement immédiat, de ses antécédents et de ses transformations. L L'arcbitecture du sanctuaire de Wrnègues : premiers éléments Ttour une analyse coTnparatiae Les différents autellrs qui ont travaillé récemment sur le remple de Vernègues s'accordent généralement pour le da- ter des années 30-20 du premier siècle avant le changement d'ère]. En résumé, c'est essentiellement par I'analyse du cha- piteau aux acanthes à découpe symétrique (fig. t), mais aussi par l'étude des proportions assez ramassées de la colonne, avec sa base dépourvue de plinthe, et enfin par le profil de la mou- Iure de base du podium, en talon renversé, que cette fourchet- re chronologique a été proposée. En Narbonnaise, le temple de Vernègues appârtient donc, avec les temples géminés et le remple de Valetudo, à Glanum, à la première génération des remples corinthiens qui ont précédé en particulier la Maison Carrée de Nîmes. Il s'agit d'un temple sur podium, prosryle tétrastyle, présentant deux colonnes en retour (fig. 2). Entre la colonnade proprement dite et la cella se trouve un espace intermédiaire compris entre deux murs terminés respective- ment pil un pilastre. De I'escalier, il ne reste aucune trace. Depuis 1999,Ia préparation de la monographie consa- crée au temple et à ses abords a nécessité cinq campagnes2 de terrain qui ont permis notamment d'établir le relevé général (ûg. 3) de l'état actuel du temple, de la chapelle qui le jouxte et de leurs abordsr, et, d'autre part, d'effectuer une série de sondages ponctuels. Ces travaux récents permettent-ils d'en dire plus et de préciser I'insertion du temple dans les séries ar- chitecturales qui témoignent de l'apparition et de Ia diffusion de I'ordle corinthien en Narbonnaise ? l. Le plan de l'édifice et de ses abords Les fouilles récentes modifient radicalement l'image ac- tuelle d'un temple amplement ouvert sur un vallon verdoyant (Êg. q. Une première prospection électromagnétique laissait supposer la présence d'un portique en Pi construit à I'avant et en contrebas du templea. Les murs mis au.jour dans trois son- dages (sondages S1, 53, 54, fig. 3), dessinent partiellement le plan de ce portique qui, en prolongeant le mur en hé- micycle construit à l'arrière du temple, I'enserre à présenr complètement dans un espace uniraire clos dir-isé en dtut parties (fig. 5) : - au Nord5, une terrasse basse entourée sur trois côrés par un Portlque, - au Sud, le temple s'élève sur une terrasse haute délimitée par un mur en demi-cercle. Pour f instant la présence d'un portique semi-circulaire leste hypothétique. Le dénivelé étant approximativement de quatre mètres, il a été nécessaire d'aménager architecturalement la transition entre ces deux terrasses. La confrontation entre les résultats des sondages récents et les relevés effectués par les architectes' M.-R. Penchaud6, au XIX. siècle, etJ. Formigé7, au début du )O('siècle, permet de comprendre un Peu mieux cette articu- lation. De part et d'autre du temple, M.-R. Penchaud avait reconnu deux murs, M1 et M2, construits suivant le diamè- tre de I'hémicycle (fig. 3) s'interrompant devant le temple en àisant retour, au moins à I'Ouest, vers le Nord8. Entre ces deux muts s'avance un puissant massif en blocage de caementicium (sondage 52, Êg. 2, 3 et 7) contenu à l'Ouest par un mur M3 en grand appareile qui âisait retour (M4) vers l'Est'0. C'est sur ce massif que se développait la partie antérieure du temple. Le sondage 54 (fig. 3 et 6), effectué en limite orientale du sanctuaire, a été riche d'enseignements. I1 a mis au jour t3l

Le sanctuaire augustéen de Vernègues (Bouches-du-Rhône, France) : antécédents et transformations

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LE seNcTUATRE eucusrÉEN DE VEnNÈcuns (BouCHES-Du-RnÔNn) :

ÉrUnp ARCHITECTURALE, INIÉCÉDENTS ET TRANSFORMAIIONS

Sandrine Agusta-Boularot (Université de Provence et Centre Camille Jullian-CNRS)'Alain Badie (Institut de Recherche sur I'Architecture Antique-CNRS) et

Marie-Laure Laharie (Laboratoire d'Archéologie Médiévale Méditerranéenne-CNRS)

Entreprendre l'étude et la resritution d'un monument de

\arbonnaise, comme le temple de Vernègues (Bouches-du-

Rhône), sur le site de Château-Bas, conduit nécessairement

i avoir la Maison Carrée en référence permanente, voire, au

risque d'être anachronique, en modèle. C'est donc, puisque

le sujet même du colloque nous y invite, à travers le prisme

peut-être trop déformant de la Maison Carrée, que nous pré-

senterons, non pas I'ensemble du monument mais quelques

interrogations nouvelles posées par l'étude du temple de Ver-

nègues, de son environnement immédiat, de ses antécédents

et de ses transformations.

L L'arcbitecture du sanctuaire de Wrnègues :

premiers éléments Ttour une analyse

coTnparatiae

Les différents autellrs qui ont travaillé récemment sur le

remple de Vernègues s'accordent généralement pour le da-

ter des années 30-20 du premier siècle avant le changement

d'ère]. En résumé, c'est essentiellement par I'analyse du cha-

piteau aux acanthes à découpe symétrique (fig. t), mais aussi

par l'étude des proportions assez ramassées de la colonne, avec

sa base dépourvue de plinthe, et enfin par le profil de la mou-

Iure de base du podium, en talon renversé, que cette fourchet-

re chronologique a été proposée. En Narbonnaise, le temple

de Vernègues appârtient donc, avec les temples géminés et le

remple de Valetudo, à Glanum, à la première génération des

remples corinthiens qui ont précédé en particulier la Maison

Carrée de Nîmes. Il s'agit d'un temple sur podium, prosryle

tétrastyle, présentant deux colonnes en retour (fig. 2). Entre

la colonnade proprement dite et la cella se trouve un espace

intermédiaire compris entre deux murs terminés respective-

ment pil un pilastre. De I'escalier, il ne reste aucune trace.

Depuis 1999,Ia préparation de la monographie consa-

crée au temple et à ses abords a nécessité cinq campagnes2 de

terrain qui ont permis notamment d'établir le relevé général

(ûg. 3) de l'état actuel du temple, de la chapelle qui le jouxte

et de leurs abordsr, et, d'autre part, d'effectuer une série de

sondages ponctuels. Ces travaux récents permettent-ils d'en

dire plus et de préciser I'insertion du temple dans les séries ar-

chitecturales qui témoignent de l'apparition et de Ia diffusion

de I'ordle corinthien en Narbonnaise ?

l. Le plan de l'édifice et de ses abords

Les fouilles récentes modifient radicalement l'image ac-

tuelle d'un temple amplement ouvert sur un vallon verdoyant

(Êg. q. Une première prospection électromagnétique laissait

supposer la présence d'un portique en Pi construit à I'avant et

en contrebas du templea. Les murs mis au.jour dans trois son-

dages (sondages S1, 53, 54, fig. 3), dessinent partiellement

le plan de ce portique qui, en prolongeant le mur en hé-

micycle construit à l'arrière du temple, I'enserre à présenr

complètement dans un espace uniraire clos dir-isé en dtutparties (fig. 5) :

- au Nord5, une terrasse basse entourée sur trois côrés par un

Portlque,

- au Sud, le temple s'élève sur une terrasse haute délimitée

par un mur en demi-cercle. Pour f instant la présence d'un

portique semi-circulaire leste hypothétique.

Le dénivelé étant approximativement de quatre mètres, ila été nécessaire d'aménager architecturalement la transition

entre ces deux terrasses. La confrontation entre les résultats

des sondages récents et les relevés effectués par les architectes'

M.-R. Penchaud6, au XIX. siècle, etJ. Formigé7, au début du

)O('siècle, permet de comprendre un Peu mieux cette articu-

lation. De part et d'autre du temple, M.-R. Penchaud avait

reconnu deux murs, M1 et M2, construits suivant le diamè-

tre de I'hémicycle (fig. 3) s'interrompant devant le temple en

àisant retour, au moins à I'Ouest, vers le Nord8. Entre

ces deux muts s'avance un puissant massif en blocage de

caementicium (sondage 52, Êg. 2, 3 et 7) contenu à l'Ouest

par un mur M3 en grand appareile qui âisait retour (M4)

vers l'Est'0. C'est sur ce massif que se développait la partie

antérieure du temple.Le sondage 54 (fig. 3 et 6), effectué en limite orientale

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fis ]ave]1gsues, le temple. A: Ie chapiteau cle pilastre, face nord, B : le chapiteau de colonne, face suc1, (clichés L. Damelet, CCJ-CNRS), C : le chapiteau de pilastre et le chapiteau cle la.olonn", plan etface esr. nàr""JÀt dessin, A. Badie (lRAlCNRS), M.-1. Laharie (LAMM-( NRS).

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,,. 2. Plan provisoire du temple et de la chapelle : A. Badie (IRAA-CNRS), M.-L Laharie (LAMM-CNRS), J.J. Malmary.

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Fig.3. Le sanctuaire avec lemplacementdes murs anciennement relevés etdes sondages récents. A. Badie (IRAA-CNRS),M.-1. Laharie (LAMM-CNRS).

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Fig. 4. Le temple et la chapelle dans leur environnementactuel. Clichés:A. Badie (IRAA-CNRS), M.-L Laharie(LAMM-CNRS).

Fig. 5. Restitution provisoire du principe d étagement deslerrasses, A. Badie IIRAA-CNRSr.

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Fie. 6. Le sondage 54 (2004)' Relevé et dessin :A' Badie (IRAA-CNRS)' C' Schott

Y.-ubelmann. En bas, à s;;;;É, l;;;;à"s" vu du Nord' à droite' vu du sud

(clichés IRAA-CNRS)'

Fie.T.Lesondage52(2001-2002)vuduNord'.lemurM3engrandappareilàl'avant;5,;,n;;;, i;T;..s" * ;p^;";Â'i'iu' ià sauche)' Clichés rRAA-.NRS'

13t

I'extrémité orientale du mur M1 renforcé à I'arrière par aumoins une voûte en berceau verticalrr. Ce mur de soutène-ment, d'axe est-ouest, sépare les deux terrasses. Ce sondage a

par ailleurs révélé le mur orienral (M5) du triportique, déjàrepéré par les prospections électromagnétiques ; il a enfin per-mis d'observer une parrie du mur M6, qui limite la rerrassesupérieure en forme d'hémicycle. La liaison enrre ces rroismurs (M 1 , M5 et M6) consrruirs e n pe rirs moelions, esr assu-rée par une puissante pile en grand appareil.

Lensemble dessine un plan qui obéit globalement auprincipe qui fut mis en æuvre un quarr de siècle plus tardautour de la Maison Carréerz (Êg. 8).

tude avec celui du temple B de Pietrabbondante, ainsi qu'aveccelui du temple de Capoue 18 (Italie). S'y succèdent de bas enhaut : une baguette encadrée par deux listels, une moulurecomposée enchaînant une gorge et un quart-de-rond (sans

filet de transition), un caver et enfin un bandeau. Ce profilaujourd'hui difÊcilement lisible, mais que les relevés anciens.et tout particulièrement ceux de M.-R. Penchaud, permettenrde reconnaître, ne rrouve donc pour I'instant ses parallèlesles plus stricts qu'en Italie centrale. Néanmoins, enrre ces

monuments italiens et le temple de Vernègues, manquent lesjalons chronologiques et géographiques intermédiaires que larecherche en cours t€ntera de découvrir.

En effet, si, en raison de la situation commune du tem-ple à f intérieur d'un hémicycie, la familiarité entre le plan 3. IjescalieraxialdutempledeVernègues (fiS. l0)du péribole du sanctuaire de Vernègues et celui du rempled'Orange a déjà été, à juste titre, soulignée'r, ies rapports De cet escaiier lui-même il ne reste rien, mais cela n-avec le plan des abords de la Maison Carrée étaient jusqu'à prouvepas qu'il n'a jamais existé. En effet, parfois consrruir.présent moins évidents. Pourtant, si l'on fait abstraction du indépendamment du podium, cerrains esca.liers étaienr moin.mur en demi-cercle (encore que le mur courbe à l'arrière de la puissamment fondés que les podiums des temples eux-m-,Maison Carrée puisse en être considéré comme un écho mes, et furent donc âcilement démantelésre. Ijabsence c;limité, sans doute dû à I'inserrion du monument dans retour des moulures du podium sous la colonnade antérieu:.une trame urbaine préexistante), les situations sont bien invite d'ailleurs à penser que ces moulures se prolongeare,=cornparables : Ie plus notable est la présence de deux terras- vers l'avanr. Il est donc bien légitime de proposer de resrir:i-.ses séparées, dans les deux cas, par un mur à décrochements. un escalier frontal. Mais quelle forme lui donner? Sur le c .-Seuie la diffèrence des dénivelés, faible à Nîmes et très forte quis du temple de Vernègues, effectué à la fin du XVI. ou --à \êrnègues, peur expliquer des differences dans ia mise en début du XVII' siècle par N.-Cl. Fabri de Peiresc20, l'esc-

=ceur-re de ce principe commun. semble se développer sur toure la largeur de la facade s-

massifs latéraux. Toutefois quel crédit accorder à ce croqu2. Le plan du temple et le profil de son podium (fiS. 9) S'agit-il d'un dessin de l'état du monument au XVII. s:;: .

ou plutôt d'un début de restitution, ainsi que le suggèr- .Entre la colonnade du pronaos et la cella se développe ( transparence , de l'escalier dessiné ? En matière d'escalie - -.

un esPace intermédiaire compris entre deux murs terminés temple, une première analyse comparative monrre coni: :respectivement Par un pilastre . Au premier siècle avant notre les solutions adoptées sonr diverses. C'est ce qui se clégae. -ère, Ies te mples prosryles tétrasg'les sont courants, aussi bie n tamment du tableau publié par P Pensabene , qui rassemb-. .en Italie (le temple ionique de Portunus à Rome) ou en Es- temples d'Italie des II'-I" siècles av. J.-C.21 Laforce de l'e:..pagne (Ampurias) qu'en Narbonnaise, avec les exemples déjà ple nîmois conduir pourranr dans un premier élan à de-., .

cités de Glanumr". En revanche, plus rares sont les temples un escalier semblable à celui de ia Maison Carrée, ainsi c-. ,

qui présentent, comme à Vernègues, deux colonnes en retour Êt avec talent l'architecte E. Dupoux22. Cependanr, ia " .

associées à u cet ailongement sensible du pronaos (qui) reste son Carréepeur-eile être d'un réel secours ? Outre qu'er.= .

paftiellement clos dans sa partie laplus proche du sanctuaire postérieure au temple de Vernègues, rl sembie que 1'e.:' ,

par la projection des antes des murs externes ,'t. Cette des- du temple qui n'apparaît pas srrr les relevés du X\.{. sic: : -:cription, par P Gros, du pronaos du temple B de Pietrabbon- Poldo d'Albenas, fut détruit au XI'siècle, reconsrruir . ..dante (Italie, prov d'Isernia) daté de la fin du II' siècle avant du XVII' siècle, avant d'être restauré au XIX siècler:. F -, ,

le changement d'ère est adaptée au temple de Vernègues car ment, c'est sans doute le petit temple géminé de Gh,., .

on constate que, hormis le temple de Polar6 (actuelle Pula, son escalier de façade étroit2a qui constitue le parallèl; ---'Croarie), légèrement postérieur au temple de Vernègues, tectural, chronologique et géographique le plus perti:= l

l'analvse cornparative nous conduit en Italie centrale. C'est là conduit, pour I'instant, à proposer à la place d'un esc- .' - -

que se rencontrent les monuments dont les plans sont les plus rype n Nîmes restauré ,, un escalier de moindre largeuproches de celui du temple de Vernègues, comme en particu- Au demeurant, à Vernègues, ii est impossible d.;..- ,

lier le grand temple de Schiavi d'AbruzzorT (prov. de Chieti), de restituer l'ensemble du projet augustéen initial .daé de la frn du III' ou du début du I1'srècle av. n. è. n'a pas préalablement tenté de décrypter l'ens.;:.-- .

Ce rapprochement se trouve con6rmé par le profil de Ia des modifications ultérieures.moulure de couronnemenr du podium.Il a déjà été noté quela moulure de base du podium de Vernègues à ta.lon inversé,que I'on rerrouve notammenr sur les temples géminés deG/anum, s'inscrivait bien dans .les séries conremporaines deNarbonnaise. En revanche, le prolil de la moulure de couron-nement du podium de Vernègues présente une grande simili-

0 4 81116202428323640m

47,30 m

C

Fig. B. comparaison des plans des sanctuaires cl'orange (A:J.-L' Paillet, IRAA-CNRS)' deVernègues (B :A Badie', IRAA-CNRS'

r4--t . Laharie LAMM-CNRS) etde Nîmes tc,rorr,î.t"8à Nit"r, d'aprés 'r,,'

ô"fie, ù''vànteil' àans Monteil 1999'p' 1BB' fig'

trol.

r37

il. Les transformations du monument

En effet, parmi les interrogations posées par le travail dereievé et d'analyse architecturale, figurent au premier plancelles qui concernent la conversion du temple paTen en sanc-tuaile chrétien. Vernègues est un des rares cas en Narbonnaise,avec la Maison Carrée de Nîmes et le temple d'Auguste et deLivie à Vienne, tous deux égaiement investis par les pratiqueschrétiennes, où l'on a la chance de pouvoir suivre matérielle-ment ces transformations.

1. Description de l'état actuel de la chapelleSaint-Césaire

La petite chapelle Saint-Césaire qui s'appuie aujourd'huicontre la face orientale du temple présente un plan axial sim-ple, de dimensions modestes et orienté vers I'Est (Êg. 2, 1l et14). Ce plan hors-tout s'inscrit dans une Êgure approxima-tivement carrée de 7,30 m I'on inclut I'épaisseurdu mur du tempie qui clôt à I'Ouest. Une portepercée dans la facade nord p éder à une travée bar_longue séparée d'une abside par une marche unique. euatrebaies éciairenr le bâriment : deux petites ouverrures à doubieébrasement sont percées dans le mur de l'abside, I'une à l,Est,l'autre au Sud, à une quarantaine de centimètres seulementau-dessus du sol intérieur, et, côté ouesr, deux baies géminéesouvrenr sur 1e temple.

Le sol de l'abside esr couverr de dailes de calcaire extrême-ment usées dont certaines sont manifestemenr des réemploisdes blocs du temple, tandis que le sol de la travée occidentaleest couvert d'un carrelage de terre cuite en caffeaux de format16 x 16 cm. Certains des carreaux comportent sur leur facesupérieure un rampon en relief permeftant de dater leur fabri-cation de 1638 (fig. 12).

Lépaisseur des m à elle, est très irrégulière, etl'observation des élév le au moins deux techniquesde construction : les externes et le bas des pare-ments inrernes sonr caraccérisés par un moyen appareil dontcertains blocs offrent une face de parement presque canée ;

les parements intérieurs des parties hautes, en revanche, sontréaiisés en perit appareil régulier. En ourre, cerrains secreurscorrespondent à des bouchages effectués en tout-venant noyédans un épais mortier.

. La travée barlongue est voûtée en berceau selon un profilthéorique plein-cintre, mais la panie sommitale du secreuroccidental, légèrement déprimée, présente des irrégularitésdans l'agencement des blocs et correspond certainement àune zone de remaniements. De nombreux voussoirs com_portent des marques lapidaires, disposées tantôt dans le sensdes lits, ranrôt perpendiculairement à celui-ci. Au moins neuf

rques ont pu être repérées rlertres de l'alphabet, à I'ex rclef de voûte, à proximité

four. Bien que la lisibilité soit limitée, cette dernière marquecolrespond à une croix apparemment inscrite dans un cercle.Certains blocs de la voûte semblent avoir subi une retaillepostérieure à I'incision des marques qui se trouvent ainsi

parfois totalement déportées contre le joint, sans qu,aucunenécessité consrructive n ait dicté cette retaille, ce qui laissesuggér'er que les blocs sont des remplois. La plupart des blocssont également ornés de traces de taille produisant un jeudécoratif plus ou moins riche (traces parallèles aux arêtes desblocs, obliques, en chevrons ou décrivant des arcs de cercleconcentriques en pointillés). Ces motifs présentent une gran_de similitude avec d'aurres tailles décoratives observées dansla région, noramment par Andreas Hartmann-Virnich, dansla cage de l'escalier en vis de la cathédrale de Saint-paul-Tiois-Châteaux, datée de la fin du premier tiers du XII" siècler6. ÀVernègues, la répartition de ces marques au sein du bâtimentest inégale. On en retrouve sur les contremarches d'un esca_lier_installé dans I'angle sud-est de I'ancienne cella du templeet dont les marches inferieures onr éré dégagées en 2004 (frg.14), lors d'opérations de nettoyage. D'autres sont encore vi_sibles au niveau des baies géminées qui éclairent la chapelleà I'Ouest, er donr les blocs comporraienr déjà des .".rur.,lmportanres au moment oii ils ont été mis en place.

Labside, quanr à elle, est couverre par un cul-de_fourdont le perir appareil régulier est en meilleur état que celuide la voûte de la travée de chæur, mais ne présente aucunemarque de tâcheron. Le niveau de naissance des deux voûtescorrespond à celui du lit d'attente de la corniche du temple etla retombée de l'arc de tête de l'abside esr, en ourre, soulignéepar der-x impostes au profil simple.

2. Les étapes de la transformation du temple par.en enune petite chapelle

Plusieurs études ont été conduites rour au long du XIX.siècle et au début du XX. siècle, et la réflexion menée doirbeaucoup aux observations de nos prédécesseurs, depuis l,ar-chitecte M.-R. Penchaud2T jusqu'à J. Formigé28, .r, p"rr".,,par F. Reynaud2e et M. Clerc30. Cependant, les derniers rele-vés détaillés, associés aux résultars du sondage archéoiogiqueeffectué dans l'ancienne cella, permetrent dès à présent deproposer une analyse arihitecturale globale des monumenrset d'aboutir à une première chronologie relative des transfor-mations qu'ils ont subies. Le résultat le plus marquanr de cetravail est sans doure de voir émerger de âçon plus précise,entre le temple et la chapelle, une église intermédiaire neme_ment plus ambitieuse que la modeste chapelle actuelle ; il res_te néanmoins à déterminer la date exacte de son édiÊcation.Si un certain nombre de traces résultant de la concrétisationde ce projet d'église est encore sensible, il est possible que laconstrucrion n'ait jamais été menée à son rerme.

Il faut cependant regretter que les nécessaires restaura_tions de la chapelle, effectuées depuis le dernier quart du XIXsiècle jusqu'aux plus récentes, dans les années quatre_virrgts,aient généralemenr été réalisées sans véritable étude archlo_logique préalable et aient donc, au mieux masqué, au piredétruit définitivemenr nombre d'informations. Il con.,.ientpar ailleurs, dès maintenant, de souligner que les traces ar_chéologiques laissées par les transformations des monumentssont visibles sur l'ensemble des faces du temple, et que si nousnous contentons essentiellement d'exposer i,analyse du pa_rement extérielu du mrrr oriental du temple, c,est bien sûr,

138

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La Maison Llarréc

I)iscotr,ç histot'ictl de l'anti.que et ill.utrre cité de Nismes

Poldo d'Albenas, 1560,

Vemègues.

oroquis de N -C1. de Peiresc

dans M. Clerc, 1909, p, I (129)

Restitntion drL pelit ternple géminé de Glanunt

Varène, 1995. ilg 3, p. 51

Fig.10. Premiers éléments pour la restitution de I escalier de façade du temple deVernègues.

VernègtLes .

première hypothèse de restitutionde I'escalier de façade,

A Badic (IRAA-CNRS)

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f t*-r-n' I'lt

\:

Restitutron du temple dc Vernègues,

Dupoux dans M Clerc, 1909, pl VII

139

l'ensemble des façades qui devra être pris en considération.Aussi, l'étude globale, encore en cours, de ces rémoins archéo-logiques, particulièrement présents sur Ia face occidenrale de

cette élévation, fera-t-elle l'objet d'une synrhèse ultérieure.Parmi les traces, encore percepribles, de la conversion du

temple en église, citons une porte basse qui fut percée dans

le mur du podium du temple, ménageant ainsi un passage

direct entre ce qui fut jadis le remple et la chapelle (fig. 15a).

Cette porte fut ensuite obturée à l'aide de blocs de pierre de

taille, puis définitivement oblitérée par un banc de pierre quiagrémente le pourtour intérieur de la chapelle (fig. t5b).

Parallèlement, à l'intérieur du temple, les fouilles récen-tes ont remis au jour un escalier signalé par le Comte Ville-neuve-Bargemont dans \a Statistique des Bouches-du-Rhônêrmais entre-temps réenfoui. Il n'en subsiste aujourd'hui queles marches inferieures en pierre de taille, ainsi que des en-tailles pratiquées dans I'angle intérieur sud-est du podium etqui correspondent à l'empreinte de marches manquanres. Cetescalier permettait d'accéder, depuis le niveau de circulationde la cella du temple, à celui de la chapelle en conrrebas. C'esrsur ses contremarches qu'apparaissent des marques lapidai-res de même nature que celles observables sur 1es blocs de lavoùte en berceau de la chapelle (fig. t3).

Par ailleurs, on distingue au-dessus du toit actuel de lachapelle dix encoches creusées dans le parement externe dutemple (fig. 16a) : elles se situent dans le prolongement verti-cal du mur nord de la chapelle et suggèrent que celui-ci a pus'élever au-delà de sa limite actuelle.

On observe ensuite une large ouverture pratiquée dansl'élévation du mur oriental de la cella er cenrrée par rapporrà I'axe de la chapelle (fig. t6b). Cette baie était décorée, au

moins au Nord, par une colonnette pourvue d'un chapiteauimitant le sqrle corinthien de ses voisins romains.

Postérieurement, c€tte ouverture fut bouchée par une ma-

çonnerie de tout-venant, mêlant des moellons et des blocs deréemploi très détériorés, dans laquelle deux baies jumelées,

aujourd'hui encore visible s, onr éré ménagées (fig. 1 6c). Parmiles réemplois utilisés pour la confecrion de ce bouchage, deuxcomportent des moulurations. Le motif tolsadé qui orne l'undes blocs est similaire à celui d'un fragment conservé dans ledépôt lapidaire du Château.

Enfin, deux encoches obliques affleurant au-dessus

des dalles de toiture actuelles évoquent l'existence d'uneprécédente couverture dont la pente devait être légèrementaccentuée pâr rapporr à l'actuelle toiture qui, elle, a été

construite en 1983.

3. Première proposition de chronologie relative

Il apparaît donc que les murs de la chapelle monraienrpius haut qu'aujourd'hui er que cette surélévation ouvrait lar-gement sur la cella du temple pour former le plan suivant : lacella du temple auraif consrifué Ia nef d'une église, ouvranrsur Ie chæur par l'intermédiaire d'une travée de chæur cor-respondant tous deux à l'emprise de la petite chapelle actuelle(Êg. t7). Jules Formigé, à l'époque, avair envisagé une resriru-tion comparable, mais croyait reconnaître à l'emplacement dela chapelle un bras de transepr32. Les parallèles sonr nombreux

dans la région provençale et l'on peur, entre aurres, rappro-cher cette disposition de celle de l'église Saint-Jean-de-Mous-tier33, fondée dans le monasrère Saint-Césaire d'Arles, et quiprésente, à échelle identique, un plan rour à fair comparable.Dans ce type de configuration, on comprend mieux, en rourcas, la présence de Ia colonnette corinthisanre que I'on ima-gine bien décorant un ârc triomphal qui aurait assuré la tran-sition entre la nef et le chæur.

À un -oment donné, et sans qu'il soir pour I'instant po.-sible de dire si cela fut srrictemenr conremporain du proie:que l'on vient d'évoquer, on ouvrit aussi dans le podium -porte basse et on construisit l'escalier qui la desservait. Eradmettant que toutes ces données soient contemporainei.l'explication la plus satisfaisante serait alors que I'on air sou,haité établir, sous le chæur de l'église haure, une crypte don:I'ampleur correspondrait à celle de la chapelle actuelle. Tou-tefois, dans ce cas de Êgure, la couverru-re de cet espace prune voûte en berceau, comme c'est le cas à l'heure actuelle.oblige à surélever considérablement le niveau de sol du chceu

par rapport à celui de la nef. Cette oprion, si elle n est pas aécarter complètement, paraît peu probable ; ne faudrait-il pr.plutôt restituer une couverture simple plane ?

Certains indices, comme l'absence de continuité vers l-haut des encoches ménagées pour l'ancrage du mur nord de l-travée de chæur et le fort flambement du mur latéral qui aurai:reçu l'autre retombée de I'arc triomphal au Sud (fig. 18a et b .

conduisent à se demander si ce projet fut jamais mené à bien.La chapelle, telle qu'on la perçoit aujourd'hui, pourrait alor.résulrer de la ruine soudaine ou graduelle de cet édifice, ruineà la suite de laquelle on aurair décidé de restreindre l'espace

sacré à Ia seule u crypte , de I'ancienne église. Le bouchage de

la large ouvertur€, avec ses petites baies jumelées, ainsi qu.les voûtes seraient alors construits à l'aide de blocs provenanrdes élévations des monuments antérieurs. Lors d'une ultimephase, peut-être concomirante, la porte prariquée dans le po-dium aurait été murée et remplacée par I'actuelle porte nord.puis 1es bancs de pierre installés.

La succession des differentes phases de Ia construction ré-

sumée là est, bien entendu, très simplificatrice er nous devonsenvisager une réalité certainemenr beaucoup plus complexe .

Est-il pensable, néanmoins, d'aller plus loin en proposanr un-chronologie absolue des principales transformations ?

Les sources écrites ou graphiques sont rares : il s'agit es-

sentiellement d'un extrait de l'Authentique du chapitre d'Ar-les qui indique qu'une église de Vernègues, située au lieu-dirGino/a, aurait été consacrée au milieu du XI. siècle sous le

titre de Saint-Césaire et Saint-Pierre, en présence de Raiam-baud (Raiambald), archevêque d'Arles, d'Alphant (Élifanr).évêque d'Apt, et de divers membres d'imporranres famillesaristocratiques provençales3!. On doit à F. Reynaud d'avo.irrattaché cet épisode au présent monument3t, la date précisede i'événemenr restanr toutefois fuctuante, comprise entre1048 (ordination d'AJphant) et 1067 (fin du mandat deRaiambaud de Reillane).

Â0

iis.l 1. Vues du temple et de la chapelle depuis le sud-ouest (à gauche)' depuis le sud-Est (à droite). A

ri-1. Laharie tL AMM-C\ RSr'

Fig. 1). Carreau cle terre cuite du XVlle siècle couvrant Ie sol

;;i.;.*";uest de la chapelle A' Badie (IRAA-CNRS)' M'-

I . Laharie (LAMM-CNRS).

Fie. 13. Marques lapidaires ornant la voûte en berceau de

iu".næ"ff" Cli.n"t :A. Badie (IRAA-CNRS), M -L' Laharie

(IAMM-CNRS).

Badie (IRAA-CNRS),

t4r

LE

5

a

Haut: Fig l4 Transformljion du temple en église: les marches inférieures cle l'escalier conservé cJans l,angle intérieur sud-est de la cella. A. Badie (tRAA-CNRS); M.-1. Llharie (LAMM_CNRS).Bas : Fi8' 15' Transformation d éslise : Ies traces iques observées sur l'élévation extérieure orientale. ABadie (IRAA-cNRS), M.-1. Lah -c\RS). a : ouver porte dans t nngi; trJ àiià, pooir,,. b : obturationde la porte définitivement scel ise en place d,un àrr"

r42

l.

0l

Fig. 16. Transformation du temple en église : les traces archéologiques observées sur l'élévation extérieure orientale. A. Badie

(l{AA-CNRS), M.-1. Laharie lLnH H -C"NnS). a: les encoches observables sur la face extérieure de lélévation orientale du

mur de la cella. b : I'ouverture pratiquée dans l'élévation orientale du mur de la cella et le chapitearr de la colonnette c : leÙor.f,ug" de la grande ouverture et I'es baies jumelées pratiquées dans l'élévation orientale du mur de la cella, vus de I Est (à

gauche) et de I'Ouest (à droite).

t43

 p

\

Fig. 17. Transformation du temple en église:élévation orientale et plan restitués. A. Badie (IRAA-CNRS), M.-1. Laharie(LAMM-CNRS).

144

Fig. 18. Flambement du mur oriental. A. Badie (IRAA-CNRS), M.-1. Laharie (LAMM-CNRS). a : vue du Sud-Ouest. b : vue du

S ud.

Fig. 19. Porte nord de la chapelle. A. Badie (IRAA-CNRS), M.-1. Laharie (LAMM-CNRS)

t45

4. rilqe csr cet ediÊce consacré au XI. siècle ?

..:-ii vraisemblable que la seule petite chapelle ait fait.'oojer du dépiacement

.d. p.rro,rrr"ies aussi illu.rr., q.r.ceux que nous venons de mentionner ? Ne pourrait_il pasplutôt s'agir de l'église qui peut êrre restituée à,r. l. ,._pl.et ia chapelle ? Lampleur de la mutation conviendrait mieux,mais pour l'instant la date du XI. siècle semble un peu haute.En efTet, le plan de l'édifice, Ie type d'appareil employé pourl'édificadon des murs, les signes i"pidri., observés, ie sryledu chapiteau de la coionnetr., I"rg.À.rr, inspiré de ses voisinsanttques sonr aurant d'indices convergenrs qui inciteraient,pour i'in_stanr, à replacer la rransformation pl,,iOt dans le cou_ranr du XII. siècle. Toutefois, cette datatiÀ reste hypothéti_que dans l'arrente d'une évenruelle vaiidation p", l, iouiil..td'une analyse styiistique globale approfondie.

Pour I'heure, on en esr donc r.éduit, soir à suppurer. uneé6lise donr il ne resreratt àucun( ïace, soit ) envisager que

I'édifice consacré au XI. siècle pourrait correspondre à uneéglse imp.lantée dans ie remple même, sans mutation archi_tecturale profonde, soir encore que la date de consécrationsoit largemenr anrérieure au démarrage du chantier.

En 1'étar actuel des connaissances, il est difficile de cléfinirà quel rnon.rent la petite chapelle s,instaile sur les mines duremple er de l'église. On peut envisager que Ie chantier derransfornation du temple, et notamment le large percementdu mur de la cella, ait entraîné la ruine de l'édiàce et, qLià lasulteJ on se soit contenté de construire une modeste chapeile.Cependant, il ne faut pas exclure que la chapelle telle ql,eileapparaît aujourd'hui soir, en fait, beaucoup plus récente. Ellepourrait même êrre posrérieure au célèbre croquis que Fabride Peiresc réalise à la fin du XVI. ou au début iu XVII. siècle(Êg. 10) et qui monrre le temple en ruine, mais ne représentepas la nouvelle porre nord. La modénature du cadre de laporte actuelle (fig. 19) rendrarr, en tolrr cas, à se rapprocherd'un conrexre chr-onologique tardif, et ia date, 163g, esram_pillée sur les carreaux de sol pourrait fournir un argumenrsupplémentaire en faveur de cette hypothèser6. par ailleurs,en 7672, dans un registre des visites pastoraies de I'archevêchéd'Arles, il est fait menrion de ia chapelle Saint_Césaire et l,onapprend qu'elle n est alors en fort bon état, mais qu,on n'ycélèbre p|-rs la messe que par dévorion ,3-. Au ..g"id d. .",divers indices, on esr conduir à imaginer que l,édifice ait pusubir des rravaux de réfection .importants à"rr, ..rr. périodeet ces transformarions seraient, bien évidemment, à mertreen relation étroire avec l'histoire de la demeur.e seigneurialeerablie devanr le rempie.

IIL Fonction du sanctuaire et nature du site

de Cltâteau-Bas : I'apport des découaertes

récentes

Létude architecturale du monument alliée aux sonda-ges effectués dans sa proximiré resrirLre désormais l,imaged'un temple inséré dans un vaste sancruaire qui s'articule surdeux terrasses délimitées par une enceinre. Mais à quelle(s)

Fig. 20. Statue féminine acéphale beaucoup dans cette in-dessinee en

-l 877 par J. Lauiens terprétation. La présen-

(FormlSe 1932a). ce de cette statue à Châ_teau-Bas a été I'occasion

son Recueil général des bas-re/ief, ltout en signalant u qu'il ne s'agit prvre anrique ,ao. A. Grenier rappelld'une n assez belle statue, malheuret aujourd'hui disparue, dans laquelle on a voulu reconnaî_

À l, Êt des années i980, la srarue est retrouvée dans 1e

parc de Château-Basa2, mais cetre fois-ci dotée d,une tête.Soumise aux intempéries, manifestemenr depuis plusieudécennies, elle est couverre de mousse et il est alors difficide l'examiner ; mais la srarue, en calcaire, présente un forrdéhanchement que vient souligner, à la hauteur.des hanches.une ceinrure à plusieurs bandes qui maintient la tunique. Cesde ux caractéristiques, inconnues de la statuaire romaine, sufE_saient à artesrer que la statrLe n'était pas anrique. Elle a depuisété restaurée en l'érat par les propriétaires de Château-Bas etse trouve exposée dans les bâriments administratifs (frg.21).

divinitéG) était consacr-ce sancruaire ? Quei .en était sa ônction ?

1. Fragmentsr sculptés et épigraphie

La tradition orai-Iocale, largement r--prise par les déplianrtouristiques de la régio.d'Aix, attribue unanimement ce temple

=

Diane, certainemenr sL:-

la foi de sa iocalisatio:rdans un écrin de verdLi-re, séjour atrendu de l:déesse chasseresse (lig4). La découverte - onne sait précisément nioù ni quand d'ailleurs

- des restes d'une statueféminine revêrue d'unetunique légère a dtiégalement jouer porLr

146

Fig.22. Tête féminined'époque romaine (1.

Damelet, CCJ-CNRS)'

Fig. 23. Antonia Minorde Chiragan, au musée

Saint-Raymond deToulouse (Rosso 2000,fig. 10).

Fis. 21. Statue [éminine, dotée d'une

têie, après restauration (L' Damelet, Grâce à cette

CCJ-CNRS). restauration, il aP-

paraît désormais

que, si le corps ment Pas antiqu

suggérait déjà É. et bien Plutôt d

derne (XVI' ou ), sa tête, en ma

conservation, est en revanche antique (ÊS' 22): sa découverte

- là non plus, on ne sait précisément où43 - remonterait au

début du if(. siècle, date à laquelle on commence à la trouver

men,ionnéedansdes"nTir{:,ii,F,.àî*;"....ij...,:î

de I'Empire. Sa réalisation, dans du

calcaire tendre et non du marbre, exclut a priori qu il s'agisse

d'un grand Personnage de la famille du Prince ; il est probable

q.r'il J"girr. de la femme d'un notable local représentée selon

les critères esthétiques de son époque'

Lattribution à Diane est donc aussi peu fondée à Vernè-

gues qu'elle ne l'était à Nîmes, \Augusta Emerita ouà Pola' où

fes études récentes ont montré qu il s'agissait' dans le premier

cas, , d'un temPle du

cult mPle officiel' en

liais ste46.

Nous riPtions et de

d'inscript Gascou dans

tions Lati Premier texre

aujourd'hui conservé : ilTonans (Ioui I nnanti) svdédicaces à JuPiter qualifié

I'ensemble de I'EmPire, et

de Gaule Narbonnaisea''.

aurait lue chez le marquis d'Alleins53, village voisin de celui

de Vernègues fut Par la suite et

semble avoir isPa ux lectures du

texte difèren nda u'il s'agit d'un

texte officiel, d'une dédicace soit à I'empereur régnant' soit

au culte de Rome et Auguste'

lière aujourd'hui dispersée. Même si on ne dis

d'une photo de I'objet (frg. 25)' le traiternent

.ondrrit à l'identifier à un enfant de la famille

lio-claudienne. Dans son étude sur f iconographie des princes

présente des caractéristiques qu'il

réciser : les joues sont charnues, la

bouche, ûne et bien dessinée, sous

un nez droir que I'on devine Pro-

éminent même s'il est ici endom-

magé. Le plus déterminânt est la

coiffure oii les cheveux, sculPtés

en mèches colrrtes, bien coiffées,

se répartissent symétriquement de

Fig.24. Dédicace à luPPiter To-

nans, /ovi Tonanti (Cascou 1 995,n" 259).

r47

Fig.25. Tête de Néronjeune (Espérandieu .1

9 j 0,n" 2512).

Fig.26. Statue du jeuneNéron en toge, musée duLouvre rn' l2lO) rHiesinBer1 97 5).

l,^*;^rI^. )O:?". je^une,,gtyprolhèque Ny Cartsberg de Co_pennague in" 628) (Hiesinger lq75).

mais le mauvais état de conservation de l,autel ne permet pasd'en être sûr.

À la droite de Mercure, l,identification de Jupiter (Eg. 29)ne pose pas de problème en raison de la présence, à droite dupersonnage. d'un aigle aux ailes déptoyeer.

. A la droite de Jupiter, on distingue un personnage drapé,vêtu d'une tunique longue dorrt .r. dépasse que le bout despieds (fig. 30). Cette tunique, aux plis verticau", est ca.héedans sa partie supérie ure par les plis arrondis de ce qui sembleêtre un manreau. À gauche du personnage, un objet de formeoblongue évoque un bouclier q,ri perm"ettrait d,identi6er ladivinité à Minerve, su.ivanr, j.i

"usri, la représentation tradi_

tionnelie de cette déesse dans I'art romairrul.À la droite de Minerve, la quatrième divinité est difficile

à identifier en I'absence d'attriblt distinctif (fig. 31). On ob_serve un personnage masculin, nu, debout, peut_être tenantun sceptre (?) : un pan de manreau, ,..r,, p", ," main gauche,laisse visible son sexe. Il a souvent été iàenriÊé à Neptune,en raison du sceptre (?), mais F. Benoit préferait y ,rài, .rnApollon6a.

Les divinités sonr encadrées par les piliers d,anglede l'autel. Signalons enfin que 1., di..," représentés icisont, d'après César, ceux qui étaient les plus honorés parles Gaulois65.

Le plus caractéristique de cet autel est certainemenr songrand classicisme dans la représentation des divinités qui er.rferaic une réalisation locale sel, n des cartons de l,"rt gréco_italique. Mais, si chaque divinité e' bas-relief connaît ungrand nombre de parallèles iconographiques, il est bien diÊficile de rrouver un aurel similaire en.N"Àorr.r"ir., représen_tant ensemble quatre divinités majeures du panthéon. Lesremarques de E Benoit concernant cet autel grrdarr, leur per_tinence : < Exemple unique dans le Midi, mais le plrs anci.n..î":

9:u,. du I.'siècle par son style, de l,autel * aux quarredivinités , qui servira le plus souvent de socle à la < colonne àl'anguipède , dans le Nord-Est de la Gaule, aux II._III. siècles.peut-être le prototype méridional de ce monument hybride

T48

Fig.28. Autel aux quatredivinités : Mercure(1. Damelet, CCj-CNRS).

Fig. 29. Autel aux quatredivinités : Jupiter(1. Damelet, CCJ-CN RS).

Fig. 30. Autel aux quatredivinités : Minerve(1. Damelet, CCJ-CNRS).

\/crs lanécrototede Hérifèrc(Charon er ail 2004)

Trâces repérécs par photographie îénenne(l otmer-Ouenbeek 1999. lig l, p 180)

Fig. 31. Autel aux quatredivinités : Neptune ouApollon (?) (1. Damelet,CCJ-CNRS).

,

Hou lle de a câ\ c rinrc(r e

( oùilrcr. Crenbeek200l llg .1).\ô.6- À\

Bar\rn anh.ue Trcrzenbcet tosô. Lrc 8r I r,l:i, Foli c du châi

.ir:t (Cuctbeek Founicrl0{10 fig 66 |

t0!

Traces rcparées pil phologmphie aériefne(Folrnier Oazerbeek 1999, fg I. p 180)

Bassirnrodcrre et ilnquc (,) .

Trennes (?l(F Benoit 1959. p 8i)

tsrssrn annqrc E

aLJl,b- | - - i'le.1T".e ii-- - - li

Zoncs de lest ees repéÉs i I

pâr I Fornrieé 1924 p 7l ii r,a,nr,,. litlii:.,iJli l;; t,nr.j

. Vers e tour à chiux eL

lanèdiôpolc dcs comnrun!ux de SâinL Césaire(Gapo! .,alit 2004)

{

220

0i020t04050 200 tr

23a

Fig.32.Vernègues, Château-Bas:plan des vestiges (Topographie: L. Bucker, A. BadieIRAA-CNRS).

t49

qui associait la protection de quatre divinités romaines à lacolonne de Jupiter ou à celle du Cavalier terrassant l'angui-pède ,.

Lautel de Vernègues serait-il un jalon dans l'élaborationdes fameux piédestaux quadrangulaires à bas-reliefs que I'onappelle communément u pierres à quatre dieux r, où I'on voitfigurer, sur chaque face, des divinités du panthéon romain,

Junon, Minerve, Mercure, Apollon, Vénus, Mars, Diane ouHercule66 ? Ces stèles, ou piédestaux, à quatre dieux soute-

naient une u colonne de Jupiter o, oii le maître des dieux étaitreprésenté à cheval, en train de piétiner un géant, ou assis

sur un trône. Ces colonnes furent un type de monumentcommun dans l'Est de la France et dâns I'Allemagne limi-trophe à la fin du II'et au début du III'siècle. Leur proto-type est la colonne élevée à Mayence par la population locale

en l'honneur de Néron, en 60 ap. J.-C., qui aurait été elle-

même inspirée d'une colonne de Jupiter érigée à Rome, ce

qui expliquerait que son sujet et son iconographie sont clas-

siques67. Si les parallèies sont séduisants, nous ne disposons

pour l'instant d'aucun jalon entre l'exemple de Narbonnaiseet les monuments de Germanie dont aucun, soulignons-le,n'a pris la forme d'un autel. Lautel de Vernègues demeuredonc un uiticuttt en quête de parallèles iconographiques pro-bants. \éanmoins. il fàut rappeler l'existence des vestiges,

trour és en réemploi dans une église, du monument corin-thien d'Helvius Primus6s, à Lamanon (B.-du-Rh.), communedisranre seulement d'une quinzaine de kilomètres du site de

Château-Bas : l'analyse, par A. Roth-Congès, des fragmentsarchitecturaux en particulier d'un chapiteau corinthisantet des acrotères le daterait également du début de l'époqueâugustéenne. Or ce petit monument, situé près d'une source,

était un édifice sacré - petit temple ? chapelle ? - puisqu'ona trouvé, à proximité, quatre stèles mentionnanr trois des di-vinités attestées sur I'autel de Vernègues : Jupiter (OptimusMaximu), Mercure, Minerve et les Parques. Lassociation, surun même site, de plusieurs grandes divinités du panthéon ro-main serait-elle une particularité régionale ?

2. Prospections et fouilles récentes:esquisse d'une histoire du site

Si le réexamen des découvertes anciennes a apporté de

nouveaux éléments, il ne permet pas cependant de connaîtrela (les) divinité(s) honorée(s) dans le temple. Ce nest que lamise en regard de ces découvertes avec les données issues des

fouiiles et des prospections qui permetrra de jeter un éclairage

nouveau sur les vestiges de Vernègues.

Un des premiels points qui peut être aujourd'hui précisé

est l'environnement du temple . Les archédlogues qui se sonrsuccédé sur le site durant les dernières décennies ont soulignéla parenté srylistique étroite que le temple de Vernègues en-tretenait avec les temples géminés et le temple de Valetudo,

à Glanum, ou encore avec le temple d'Auguste et de Livie à

Vienne. De tels parallèles ont rapidement mis en évidence laparticularité majeure du temple de Vernègues : sa localisation.En effet, à Vernègues, le temple ne se dressait pas dans unenvironnement urbain. Les visiteurs du XIX' siècle se laissè-

rent charmer par le cadre idyllique du temple, tel le Comte

de Villeneuve-Bargemont, qui décrit avec emphâse le temple. environné de beaux arbres dans le feuillage desquels il se

dessine ) et pour qui u rien n'est plus ravissanr que le coupd'æil qu'il présente, quand le soleil couchant, vers lequel il est

tourné, vient le dorer de ses derniers rayons ,6e.

Mais les travaux menés sur le temple et les fouilles condui-tes dans son voisinage dès le début du )O(' siècle montrèrenrrapidement que le site nétait pas aussi agreste que pouvairle laisser croire son cadre verdoyant, et se posa donc très vitela question de son environnement. M. Clerc, rejetant f idée

qu'il puisse s'agir d'une agglomération, interprétait les vestiges

comme les restes d'une n grande exploitation rurale , attirée 1à

par une ( source abondante ) et qui serait devenue :une ail/asous les RomainsTo. Les nombreux sondages que J. Formigé-mena à partir des années 1920 le conduisirenr à revenir surcette interprétation : n Les constructions romaines repérées

s'étendent sur 700 m à 800 m au moins, ce qui indiquerairnon pas une uilla, mais une cité presque aussi grande que les

colonies primitives d'Arles et d'Orange. Et cela d'autant plusqu'entre les différents points sondés on remârque dans les ter-res de nombreux points où la végétation maigre et rare révèle

la présence de substructions à fleur de terre. La présence d'untemple aussi important se comprend beaucoup mieux dans

une cité que dans rne ui//a "72.

Lidée est reprise dans I'ouvrage de synthèse de 7932, inr\-tulé Les Bouches-elu-Rhône, Encyclopédie départementale13 : Ies

auteurs évoquent de nombreuses strucrures bâties, d'époqueromaine, qui suggèrent l'existence d'une u cité de quelqueimportance ,. Cette interprétation n'emporte pas I'adhé-sion : dans son Manuel, A. Grenier pense qu'il s'agit d'unu sanctuaire campagnard ,, situé à u l'écart de toute ville , '.

Il interprète alors les diflërentes srrucrur€s mises au jour par

J. Formigé comme les probables ruines d'une grande uil/a'.dont le riche propriétaire serait à I'origine de la consrrucriondu temple76. Enfin, Pierre Gros souligne le lien étroit quiexiste entre la source ec le sanctuaire de Vernègues qu'il ciasse

dans le groupe des u sanctuaires ruraux ", tour en soulignantcombien de tels sanctuaires sont rares en Narbonnaise et fortdif{èrents des vastes complexes dont on connaît de multiplesexemples dans les Tlois Gaules77.

Notre connaissance de I'environnement du temple, deve-nu désormais un sanctuaire qui se développe sur deux terras-ses superposées, a depuis largement progressé. P Fournier er

M. Gazenbeek parlaient déjà, en i999, d'un . gisement gallo-romain (...) partiellement r€couverr par le parc et les bâtisses

de Château-Bas, qui u pourrait couvrir une zone de 10 à 15

hectares. À..tt. superÊcie s'âjourenr des zones périphériques,funéraires notamment ,78. Les difÊrentes fouilles, d'urgenceet programmées, qui suivirenr cerre publication n'onr fair queconfirmer ces propos et ont permis de préciser la nature et lachronologie de ce n gisement ,'e, si bien que l'idée d'un tem-ple isolé dans la nature ou encore d'un édifice religieux privédépendant d'rne uilla doit être définitivement abandonnée.

Les fouilles programmées ont concerné l'aire du sancruai-re et les installations hydrauliques. En revanche, les fouillesd'urgence, préalables à des travaux d'aménagement, onr éré

efïectuées dans les pârties esr (u fouille du chai ,) et nord(u fouille de l'extension de la cave vinicole ,) des bâtisses de

150

Fig. 33. Chambre monumentale de captage (S. Agusta-Bou-larot, CCJ-CNRS).

Château-Bas (fig. 32).La n fouille du chai , - en fait trois sondages d'une surface

totale limitée à 45 m) - fut marquée par la découverte d'une

rue en gravier et en terre, large de 4 n-r, Cette rue, d'orien-

tation S.-O.iN.-E., a connu plusieurs recharges succe.sives ;

elle montre des traces d'ornières et se trouvait bordée à l'ori-

gine (II' siècle) d'un portique. Dans un deuxième temps,

ce portique fut bouché par des cloisons et des mtrrs ornés

d'enduits peints. Un puits antique, muni d'une margelle de

quatre grandes dalles en calcaire, fut également mis au jour.

Le matériel céramique situe l'occupation de cette zone entre

le II' et le Y, voire le VI' siècle.

La . fouille de l'extension de ia cave vinicole r, menée sur

une aire plus vaste (150 m':), fut I'occasion de mettre au jour

de nombreuses structures, dont les plus notables sont : ull

bassin (2,90 x 2,30 m) en gland appareil fait de blocs d'archi-

tecture (architrave, corniche, colonne cannelée) en réemploi,

un cellier, dont les dolia à demi-enterrés (huile ? vin ?) étaient

encore en place, deux petits bas fourneaux, deux cenivear"x

et plusieurs murs définissant des pièces à I'usage non déhni

et une cour. D'autre part, Ie substrat, Partout où il a pu être

atteint, présente des creusements (trous de poteau, fosses) da-

rant du I'' s. av. J.-C., au plus tard de l'époque augustéenne :

ces creusements contenaient de la cér'amique, souvent non

tournée, typique du I" s. av. J.-C. (CNT-ALP), voire plus

ancienne (campanienne, II' s. av. J.-C.) et avaient tous été

scellés par des couches contenant du matériel de Ia période

âLrgusto-tibérienne. Lépoque pré-impériale n'est présente

Fig. 34. L'aqueduc (S. Agusta-Boularot, CCJ-CNRS).

dans ce sectelrr que sous la forme d'aménagen-rents en natière

périssable. Les vestiges de murs les plus anciens darent du

I'' s. ap. J.-C., mais on ne sait quelle actir-ité ils abriraient. La

majorité des structures mises au jour (cour, cellier. bas four-

neaux, bassin) date du Il'siècle et atteste que ce secteur était

dévolu à I'activité artisanale (fours) et agricole, comn-re l'arait

déjà laissé supposeri en I984, Ia découverte d'r'rn contrepoids

de pressoir. La céramique montre que ce secteur fut en acti-

vité jusqu'au Y/VI' siècle.

Ces découvertes récentes viennent s'ajouter aux découver-

tes anciennes et permettent de retracer à grands traits I'his-

toire du site de Château-Bas.

La fréquentation humaine y est attestée dès le Néolithi-

que, par la découverte de plusieurs haches polies dans les en-

virons immédiats de la résurgence karstiqueso, qu'il faut cer-

tainement mettre en relation avec des sites chasséens majeurs

tout proches (La Ribassièresr, l'Héritière II82).

Ce n'est qu'à la fin du second Âge du Fer que le site est oc-

cupé. Les années 150-50 av. J.-C' sont marquées par d'impor-

tants travaux d'hydraulique pour caPter et canaliser I'eausr.

La chambre monumentale de captage (fig. 33), I'aqueduc

(frg. 3a) et les bassins, établis en cascade au fil de la pente et

qui recueillent aujourd'hui encore I'eau de la résurgence kars-

tique qui sourd au piémont de la colline de Roque-Rousse,

sont en effet contemporains du u puits à dromos " (LX). du

u Nymphée , (XXXVi) et de la chambre de captage du vallon

Saint-Clerg, à G/anum, comme I'indiquent les dimensions

imposantes des blocs utilisés et les techniques de taille de la

1t1

pierre et de construction mises en ceuvre84. D'autre part, lan fouille de I'extension de la cave vinicole D a permis de resti-tuer, pour le I" s. av. J.-C., des installations sommaires en ma-tériaux périssables (trous de poteau). Enfin, c'est peur-êrre de

cette même époque qu'il faut dater les ( restes d'habitationstrès étendus , que J. Formigé signala dans les sondages jadis

effectués à 150 m à I'Ouest du templest : s'il ne put les dater,ces restes d'habitats n assez simples , seraient à placer dans laseconde moitié du I" s. av. J.-C., comme I'indique I'ensemblede la céramique ramassée lors des récentes prospections dans

cette zone86.

Dans les années 30-20 av. J.-C., l'édification du templeaugustéen est en cours. Lhomogénéité de la construction des

murs du triportique et de I'enceinte semi-circulaire de Ia ter-rasse supérieure laisse penser que les différents bâtiments dusanctuaire furent conçus comme un projet d'ensemble.

Mais quelles raisons motivèrent l'édification d'un pareilsanctuaire ? La présence d'un habitat occupé dans les derniè-res décennies du I" s. av. J.-C. - dont nous ignorons la nature,I'extension, et même le nom antique - pourrait-elle justifier lacréation d'un tel sanctuaire ?

M. Clerc, qui navait pas perçu toute l'ampleur du site,

interprétait le temple comme la chapelle privée des proprié-taires de Ia ti//a gallo-romaine qu'il restituait sur le siteET. A.Crenier àit part de ses hésitations dans f identification et l'at-tribution du temple : u On dirait un u Capitole , si l'on ne se

trouvait en pleine campagne n88. Cette interprétation reposait

entièrement sur I'hypothèse de I'existence, sur le côté ouestdu temple, d'un second temple, u de même longueur que lepremier mais un peu plus large ,, qui en appeiait un troi-sième, sur le côté est, par symétrie. Ces temples auraient été

consacrés à laTiiade Capitoline : mais A. Grenier poursuivaiten signalant que, en dehors de la dédicace à Jupiter, il avait dumal à trouver témoignage de la présence de Junon et de Mi-nerve8e. D'autre part, un capitole ne peut se

concevoir en dehors d'une agglomération.En 1932, J. Formigé remarquait que la

porte du temple ouvrait au Nord-Ouest, n

vers une magnifique source où I'on voit en-core des traces de captation antique, et quia vraisemblabiement motivé sa construc-tion et son orientation ,e0. Son intuitionnous semble encore bonne aujourd'hui, si

ce n'est que, les installations hydrauliquesétant antérieures au temple, il faut disso-

cier le temple de la captation antique. Poursâ part, F. Benoit interprétait le u temple duVernègues ) comme un n lieu de culte in-digène transformé à l'époque romaine ,er,

et c'est cette hypothèse qui nous semble

aujourd'hui la plus recevable. Limplanta-tion du sanctuaire augustéen peut appa-

raître en effet comme la u réappropriation, d'un ancien lieu de culte d'époque pré-impériale, suivant ainsi un procédé de u

récupération , religieuse bien connu sur

de nombrer.rx sites gaulois, avec la créationde I'Augusteum à 1a Fontaine de Nîmes ou

o

o

Fig.35. Le territoire de la cité d'Aquae Sextiae (Cascou 1995, carte 3).

encore du temple de Valetudo au-dessus du u Nymphée , de

Glanum.

On remarquera en particulier combien Ie nouveau sanc-

tuaire, avec son triportique, vient enclore la zone de la cham-bre de captage, si bien que la u source ) se rrouve ainsi captée

à l'intérieur de l'enceinte sacrée tout en demeurant distinctedu temple. C'est le même schéma que l'on rerrouve dans detxautres ( sanctuaires de sources , bien connus, Bath et Vllardsd'Héria, oii les bassins sont inclus dans Ie périmètre du sanc-

tuairee2. En outre, la chambre, à l'origine couverre de grandsblocs disposés en encorbellement, a vu son toit percé d'uneouverture circulaire pour servir de puits, dont les parois ontété, au fil du temps, surélevées pour suivre l'exhaussementdu niveau de circulation du sol. Un sondage réduit, menéen 2001 à proximité de ce puits (fig. 3), a livré des centainesde tessons de céramique datables du début du I" au débutdu III's. ap.J.-C. La découverte est notable car les diffërentssondages effectués ailleurs sur Ie sancruaire ont, dans l'en-semble, livré très peu de matérieI. Labondance de fragmenrsde cruches (céramique claire récente) atteste que l'eau étairpuisée et utilisée sur place (boisson ?) et que les portiques dusanctuaire étaient certainement accessibles aux visiteurse3.

Lorganisation du sanctuaire de Château-Bas est simiiaireà celle d'autres u sanctuaires de sources o des provinces gau-loises. On retrouve de grandes aires portiquées autour de lasource de Montbuyea et du bassin de la source de Sceaux-du-Gâtinaise5 ou encore de Bath. À Nétir, une inscription (CILXIII 137 6-77) stipule que des portiques entouraient les fonres(sources).

À Vernègues, l'aqueduc issu de la chambre de captage

menait I'eau à l'extérieur de l'enceinte sacrée, dans des bas-

sins installés u en cascades "06. C'esr également ce que l'onobserve à Bath ou Villards-d'Héria. Les visiteurs pouvaienralors avoir accès à l'eau et peut-être se baignait-on dans l'un

o

r52

de ces bassins (?). Enfin, si les observations jadis rapporrées à

F. Benoit sont justeseT, l'endroit abritait également des rher-mes situés à proximité du sanctuaire, mais à l'extérieur de

l'enceinte réservée à la divinité, comme c'est le cas dans tous

les u sanctuaires de sources , or) des ensembles balnéaires ontpu être identifiése8.

Lidentiûcation du sanctuaire de Château-Bas à un u sanc-

tuaire de sources ) permet d'avancer des hypothèses sur les

divinités qui y furent honorées. À I'époqn. pré-impériale, le

culte d'une divinité locale de Ia source est probable. La n ré-

cupération , du sanctuaire à l'époque augustéenne rend pos-

sible I'attribution du temple aux Nymphes, qu'un fragmentd'inscription découvert jadis semble mentionneree. Mais, ilne s'agit que d'une hypothèse : le culte d'une divinité de la

source1oo - éventuellement qualifiée d'Auguste ou d'Apol-lon, auquel l'eau et les sources sont souvent consacrées, n'est

pas à exclure. Cette u réappropriation , d's1 ancien lieu de

culte indigène s'accompagne, comme c'est très souvent le câs,

de la présence, au sein du sanctuaire, d'un Iieu (un autel ?

une chapelle ?) consacré au culte dynastique, où étaient ex-

posés des inscriptions (Iuppiter Tonans ; Rome et Auguste ?),

des statues et des portraits de la famille impériale (porttrit de

Néron jeune).

Lessor du sanctuaire dans le courant du I" siècle semble

marquer à la fois l'abandon des structures d'habitat de la finde l'Âge du Fer, à l'Ouest du temple, et I'apparition d'uneagglomération secondaire, en liaison avec le sanctuaire, dans

toute la zone qui s'étend au Nord de celui-ci. Ce phénomènea également été observé à proximité d'autres grands sanctuai-

res comme les Villards-d'Héria, Ribemont-sur-Ancre ou Ven-deuvre-en-Poitou.

À Vernègues, deux nécropoles de I'agglomération ont été

fouillées lors des travaux du TGV Sud-Est : la nécropole de

l'Héritière et celle des Communaux de Saint-Cézaire , qui for-ment deux ensembles homogènes dont les sépultures ont été

datées entre le milieu du I" siècle et le début du III' siècler0t.

Lagglomération continua à être occupée au moins jusqu'au

V/VI' siècle, sans que l'on puisse encore déterminer si lesanctuaire connaissait alors la même fréquentation que sous

le Haut-Empire ou s'il avait déjà été abandonné et réutilisépour le culte chrétien. À I" fin de I'Antiquité, l'agglomérationdu site de Château-Bas est abandonnée.

Cette discontinuité dans I'occupation du site entre la finde l'Antiquité et le Moyen-Âge pourrait expliquer pourquoi le

roponyme antique de cette agglomération et de son sanctuai-

re ne s'est pas conservé jusqu'à aujourd'hui. En outre, comme

Ie site ne se trouve sur aucun des grands axes viaires romains,il échappe à tous les n Itinéraires ) antiques. Ce n'est qu'au\I'siècle que l'on trouve, dans des documents médiévaux, la

première mention d':un castrum Aluernicum. La localisationde ce toponyme est bien connue : il s'agit du château forti-né, bâti sur un escarpement rocheuxro2, qui se dresse encore

aujourd'hui au-dessus du Vieux Vernègues, village réduit à

,.érat de ruines par le séisme du 1 i juin 1909 et jamais recons-

:ruit depuis. Par extension, ce castrum donna son nom au val-on qui s'étendait à ses pieds, le uallis Aruenniensista3,l'actuel

','allon de Cazan, également appelé vallon de Vernègues.

Depuis I'Abrégé de /'histoire de Prouence et dutres textes

Fig. 36. Plan du sanctuaire de Clastre, à Fos-Amphoux(Brun 1 999, vol. 1, p. 413).

inédirs de Nicolas-Claude Fabri de Peiresct0a, en 1630, ons'est essayé à trouver, dans les sources, Ie nom antique du site

du temple de Vernègues. Fabri de Peiresc propose d'y voirErnaginum, hypothèse réfutée dès 1664 par Honoré Bou-

che 105. Labbé Couture, dans sa Lettre à Caluet de 1787, pense

qu'il s'agit du site d'A1ésiar06. En 1864, Ch. Texier propose

à nouveau d'identifier Vernègues à ErnaginumroT, tandis que

A. Holder, dans son lexique de référence sur le vocabulaire

celtique, s'appuie cette fois sur la linguistique pour placer Ber-

gine ciuitas, citée par Festus Aveniu s (Ora Maritima, v. 7 00) , à

VernèguesroE, En 1907 , D. Martin v localise même les camps

de Mariusl0e. Enfin, les deux hvpothèses d'Ernaginum er de

Bergine ciuiTas sont rejetées en 1909 par \1. Clercrrr. \ous sa-

vons aujourd'hui qu'aucune de ces hr-pothèses n'est à retenir

puisque tous ces toponymes antiques ont trou\ é en Pror:nceune localisation justifiée. En l'absence d'inscriprion nous r=-

vélant le nom de ce site, il demeure ignoré.

Il faut donc se contenter de localiser le site de Chàteau-

Bas dans un ensemble plus vaste . On sait ainsi que, du temps

de I'indépendance, le site appartenait au territoire des Sa-

lyensrlr, puisque c'était le cours de la Druentia (Durance) quimarquait la frontière entre le territoire des Salyens et celui

du peuple des Cavares, plus au Nordr12. Après la date de 122

av J.-C., il se trouvait non loin de la limite nord-occidentale

dela ciuitas d'Aquae Sextiaert3 (fig. 35).Les fouilles des nécropoles ont mis au jour deux tronçons

de voies inédites qui permettent de replacer Ie site dans unréseau de voies secondaires du territoire dela ciuitas. Le pre-mier tronçon, découvert lors de Ia fouille des Communaux de

Saint-Cézaire, au Sud-Est du temple, permettait de franchir Ia

chaîne des Costes et de se diriger vers la région de Lambescrra

(frg. 32). II pourrait s'agir d'un tronçon d'une voie secondaire

pe rmettant de relier directement Cabellio à Aquae Sextiae sans

faire Ie détour qu'imposait Ia uia Aure/ia. Reste la question du

passage de la Durance. Le second tronçon a été dégagé dans

la fouille de l'Héritière (Êg.32): il s'agit en àit d'un carrefouraux axes décalés, mis en place dès l'époque augustéenne, et

bordé de monuments (fontaine et abreuvoir ?) et d'une aire

funérairerrt.Cette localisation aux marges du territoire fair peut-être

aussi du sanctuaire du Vernègues, à l'époque romaine, un

t53

sanctuaire ad fnes qui trouve un parallèle étroit dans I'exem-ple de Clastre, à Fos-Amphoux (Var) (fig. 36). En effet, ce

sanctuaire est situé à proximité de la limite nord-occidentaleque le territoire de la ciré de Fréjus partage avec la cité de

Riezrl6. Il a livré des fragments sculptés, en marbre, d'unestatue de Minerve qui portait à l'origine un casque de bronze.Le grand classicisme de cette æuvre - vraisemblablemenr lastatue de culte du temple - mérite d'être souligné117. Le tem-ple aurait éré édtfré au début du I" s. ap. J.-C. et enrrerenujusqu'au milieu du III'siècle. Au vu des resres de son décor ar-chitectural, il semble possible de dater ce temple de l'époqueaugustéenne. Par son attrait, Ie sanctuaire fut à I'origine dudéveloppement, en bordure de roure, d'une agglomération,beaucoup plus modeste que celle de Vernègues cependant.

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Actus du colloque da ryen, 5'9 juin 197'1' P Zauker éd., 2 vol '

(Abbandlungen der Ahade mie derl,YissanschaJien in Gt)ttingtn' 97), Gôttingen'

1976. p.219-254Lejcune I985 = Ir4. Lejeune, Reuteil des Insliptions Gauloises I

NotesTèxte: gallo-

archlologi.qttes tlir pdr l'auteur dt 1958 à l9B2 sur le site galln-mwain rlu 2

n Pont les Archr,. T. Tcxte, II. Illustrations, Paris, 1998.

Mar, Ruiz- de Arbulo 1993 = R Mar, J Ruiz deArbulo, Anputi'ts rtnnn't'

hi:toria' drquitectutl Jt dr(lueoLogitt' Ausa' Sabac{cll' 1 993

Marchesi 1990 = Marchesi H, QuelqrLcs donnies sur l'occupation

Picard 1963, p I 22, n. 38 ; Gros 1981, p. 147 er 149

1983, p. 124-127 ; Gros 199 1, p. 1 48 ; Gros 1996' p.

; Roth Coneè:

156

La direction dcs fouilles programrnées a écé assurée sLrccessr\enent

par M. Gazenbeek e t P Fouuier, puis par S. Agusra-Boularor clcpuis

2002 avec la collaboration de S. Schmjt, archéologue municiprl '1e

Vernègues Les relcvés du templc et de la chapellc attenAntc onr ete

effèctrrés sous la direction d'A. Badie et N4 -L I-aharie, architcctes ar ec

155

Ia collaboration étudiants du DESS u Archjtecture et archéologie rde Strasbourg ( BIed, G. Chapelin, E. Gelencser, S. Garreau,J.-J Malmary, A Nakagawa Ora, J Ratimorska., L. Dalmasso,S. Dametto, G. Schon), de y Ubelmann, C. \Wilkniss er S. Zugmeyerarchitectes.

3. Les plans, élévations et coupes du temple et de chapelle ont étéréalisés à l'échelle du l/20. Lls sont complétés par d relevés de détailsau 1/4, en parriculier sur les parties décorées. En 2004, un échafaudagemonté par X. de Jaureguiberry de la société Akro a permis d,accéderaux parties hautes. Enfin, en 2004, la cou rrure phorographique deschapiteaux et de l'architrave du monumenr été eflectuée (L. Damelet,CCJ.CNRS).

4. Prospections réalisées en 2000 par la société Terra Nova er menrionnéesdans Fourniel Gazenbeek 2001a, p 139.

5. Le temple regarde vers le nord-ouest, néanmoins pour alJéger ladescription nous considèrerons conventionnellement qu,il s,orrvre r.ersle no rd.

6. Les relevés de M.-R. Penchaud accompagnaient un rapport qu,il remità l'Académie de Marseille le 20 avril l8iZ. De ce travail n,esr connueqne la planche publiée dans la Statistique du Comte de Villeneuve_Bargemont (1824, pl. X\{). Ce travail semble avoir disparu, car déià,en 1909, M Clerc signale qu'il s'est âttelé à sa recherche, mais sanssuccès (p.2-3).

7 Formigé 1924, p.75.8. Ces murs Êp;urenr aussi sur la maquetre du site fabriquée par A. pelet au

milieu du XlX" siècle, Durand 1982-93, p. 128 ct 135.9 La parrie méridionale de ce mur M3 était visible en surface parmi

Fournier 1000, p 122-123).10 Ce mur I14 n'esr acruellemenr pas visible mais figure sur le relevé publié

par J fornigé en 1924 (Formigé 1924, p 75) M4 est par ailleursdécrit dans un manuscrit inédir (?) (accompagné d'un croquis) renclantconpte de la fourlle effecruée en 1903 devant le tempLe (FournielGazenbeek 1999. p. 181 r.

11. C'est d'ailleurs ce dernier dispositif de fondations avec voirtes en

12. Bdry 1960, pl. II ; Amy, Gros 1979, pl I ; Monteil 1999, fig. 158.13. Rakob 1974, Êg.40 ; Bouet 1998, p. 97 et frg 26.Voir aussi dans les

présents Actes la contributior de X. Lafon, J.,L. paillet et M Janon.14. Adam 1994;Aquiiué et al. 1984, pl. 8 ;Mar, Ruiz deArbulo 1993,

p 2)8-228; Varène 2001, p. 16-18.15 Cros 1996, p 125

16. Pavan 1971 et 200017 Pensabene 1991, fig 5 ; La Regina 1976, p.230-237 ; Coarelli, La

Regina 1984, p. 269-273.T a Regina lq-o. p. 22s. lig. \.4.Adam 1994, p. 59.Croquis publié par Clerc 1909, p. I (p. 129).Pensabene 1991, fig. 6. En Gaule même, par exemple, une moulure enforme d'ample caver occupe la partie antérieure du temple r:le Saint-Berrrand-de-Comminges (Haute-Garonne) et interdir donc de resrituerun grand escalier en façade (Badie, Sablayrolles, Schenck 1994, p 69-

A. Revoil, accompagné de dessins et dont la publication semble en coursen 1876, n'est.jamais paru I Ce dossier s ir pourrant à l,origine de iadécision de la commission des Monume Historiques de restaurer lachapelle et de consolider le remple.

28. Formigé 1924;Formigé 1932a ; Formigé t932b.29. Reynaud i876.30. Clerc 1909.

31. Villeneuve,Bargemont, 1824, t. II, p. 460.32. Formigé 1932b, p. tt7-119 ; Formigé 1932a, p.154,155.33. Labande 1910, 226-227; Rouquette 1974, p. 357.34. Albanés, Cheva r I901, p. 165, n.391.35 Reynaud t876, p.664-665. Dans I'édition d,Albanés, Chevalier 1901.

les auteurs proposenr de replacer le fait le 05 mar 1054.36. La toute proche chapelle Sainr-synphorien offre du point de e

chronologique un parallèle I1agrant. Larc qui surmonte l,ule de s

portes principales, arbore sur la clefla date 1637, et repose sur clesimposres dont le profil est rigoureusement analogue à celui des impostesde la porre actuelle de Saint-Césaire.

72 er 104-105\.

22 Clerc 1909, pl WI23. Balry 1960, p 28, 43,73-74; Fiches, Veyrac 1996, p. 282-286 yoir

aussi dans les présenrs lrlff la contribution de G. Caillar.24. Varène 2001, fig. 4, 6, 8-10.25. Ce sonr d'ailleurs des escaliers comparables que l'on trouve aussi à

Ampurias (Mar, Ruiz de Arbulo 1993, p 222) ou à Schiavi d,Abruzzo(fis. 9)

26. Hartmann,Virnich 1996, p. l19 et 126 ; Hartmann,Vmich 1995,p 261-265.

27. Léude de M.-R. Penchaud, utilisée par le Comte Villeneuve-Bargemont (1824) pour la rédacrion de Ia notice de la Statistique, esraujourd'hui perdue : cf n. 7.

Signalons, par ailleurs, qu'un mémoire rédigé par l'architecte du diocèse

37.

38.

39.

Reynaud 1876, p. 667.Nous remercions Renaud Robert pour ses précieuses indicationsconcernant Ies fragments sculprés de Vernègues.Formigé 1932a, p. 150-151 : u Une rrès belle sratue de femme drapée.dépourvue de rête et de bræ, dont je donne un dessin fait, en seprembre1 877, par le peintre Jules Laurens, et qui semble perdue , (avec ie dessindu peintre, p. 150). J. Formigé donne ailleurs (1932b, p. I 19,120) udescription plus détaillée du dessin du pe.intre. Benoit 1936a, p. I 1

n" 370. La description de J. Formigé est en partie reprise pa- FournierGazenbeek 1999, p. 188.

Espérandieu 1938, n" 7647Grenier 1958, t. III, vol. 1, p.283-284 et p. 284, n t.Par et archéologrres, alors enson à l' bâtiments : c'est à eux qla r iré e sur le site (Fournier,r999).Cette têre a certainement été trouvée à proximité de Château_Bas, mn:rien ne prouve qu'elle provienne du sanctuaire; l'appartenance de cenetête à Ia statue d'un mausolée n'est pas à exclure.

40.

41.42.

43

44. Repelin 1914.45. Rosso 2000, p 323, fig. 10.46. Gros 1984 ; Avarez Martinez, Nogales Basarrate 2003 ; pavan 200t_r.

p. 20 : le ( remple de Diane ,, qni fait désormais partie du palazzc

Comun le consacré à Rome et Augusr:(dont il tie d'un groupe de trois tempJe:officiels

47. Gascou 1995, p.323,328.48. Cet autel au courortnemert incomplet, brisé clans sâ partie bæs-

est connrr depuis 1787. CILXI 501; Formigé 1924, p.76, I. ::1932a, p. 151 ; Benoit 1936, p. 113, n. 370 (Le Vernègues), ins--:.n' 1. En dernier lieu, Gascou 1995, p.323-324, n" 259. Linscripric:se rrouve aujourd'hui dans l'une des caves du château aménagée::,dntiqudyium.

49. Ruggiero, DE, s. v < Iuppirer > et Rd X, 1, 191g, s. u. * Iuppiter . I6 ; on trouve d'aurres épithètes de sens proche comme Fu/miruar t,-.:3048), Toni*ator (ILS 3045), Fulgerator (se (fLS 3051) or Brot;:, :(sic) (ILS 3046). Le luppiter Tonans d.eyernègues est peut-êrre à me:.-:en relation avec Ie dieu gaulois du tonnerre (tranis/Taranus) arr-::sur une inscription allo-grecque du site proche d,Orgon (8._c_Rh ) mentionnant l' offrande de Vebrumaros au dieu du ronr-::Taranns, (Lejeure 1985, RtGI, G-22 = ouhbroumaror dede rarilc:_bratoudekantem) Le nom gaulois Taranus a souvent été com::rcomme Ia traduction orr I'adapration de celui du luppiter Tbnan: :=.Rorlains.

50 Signalée en 1824 par le Comte de Villeneuve-Bargemonr (1g24, rp.422) dans la cour du lieu-dir u Maison-Basse,, d,après une ler:-:de l'architecte M.-R. Penchaud, qui l'aurait rrouvée dans les ruines:_

Xll 584 ; Clerc 1909, p. 144-145 ; Formigé I924b, p. 76, 2. er t93):p 151 ; Benoit 1936,p. t13,n'320, inscr. no3 Gascou 1995, p -r_1327, n" 265 | -,lSV[-,,1---]IAINFt---.

18.

19.

20.21.

r56

i1

i1

CILXII 584, infne ; revte (?) et relue (?) par Forrnigé 1924, p 76' 3'

Gascou 1995, p 324, n" 260 : NYM[-:]. En raison de son caractère

fragmentaire, elle a parfois été conlondue, manifestement à tort, avec

I'inscription précédence (Clerc 1909, p' 144a45 ; CILXII 584' in

lint)Bouche 1664, I, p.3I7, qui parle d'un u fragment de pierre 'Couture 17 87, f . 36. Cette lettre est demeurée ignorée d'O Hirschfeld'

comnre le mortre sâ notice du CILXII 513, mais elle est mentionnéc

par F. Benoit (1936, p 113, n" 370, inscr., no 2) et comnentée par

A. Grenier (1958, P. 284 et n. 3).

O. Hirschfeld (CILXlI513) a reproduit le seul texte d'H' Bouche (--

-l Awgusto Cduaril -J Romae et August[---) tout en jugeant qu'il était

ir.o*..t, et a proposé de re stituer tnfamenà'Rome et Auguste à [a l' 2'

La lecture de Couture, citée par F Benoit, était en revanche Ia suivanre :

:-lTO Caesari t---l Tt--l etAugusti C7f---. Gascou 1995, p' 325, n'

2à1, ,app.lle les deux lectures et suggère de restitter [mpera-]to[ri] 61'

Caerdri ardébut du texte donné par l'abbé Couture' 67'

Cette tête est mentionnée pour la première fois par Clerc 1908'

p 152 (pl. XI, n' 3) er reprise par Espérandieu 1910 (n Additions

.t.o.r..tiot, r, p 361, n" 2512), qui signale: o portrait d'un jeuLre

personnage it.otnu ' l"' siècle. Le derrière de cette tête est taillé en 63'

Li.."o,. j. Formigé (1924, p. 77) signale que M' Clerc Iui aurait signalé

Ia u curizuse r.r.Àbl"n.. du buste cle narbre avec ceux qu'on connaît 64

des petits-fils d'Auguste , Ce portrait est également mertiorné et

représenté clans l'ouvrage de synthèse de Cahen, Doré, Durand 1932'

p 73 et pl. XIX, 3. A. Grenier (1958, p. 285, n' 1) l'interprétait comme

,. rt.-ir. cl'une famitle notable locale. 65'

Kis 1975, p.48 et 59, et fig 87

Cf. sa .ont.ibution dans ce présent volume. Nos plus vili remerciements 66'

vont à Jean-Charles Balty qui' lors du colloque, nous a mis sur Ia piste

de I'identification de ce Portrait58. Hiesinger 1975, P. I 18

)9. Zanker 1989, p. 117 : durant la camPagne contre les Cantabres' oir 67

il se renclit d,e 27 à25 av. J.-C, Auguste avait été miraculeusement

fo tvuur tde 68

ro du ciel des 69

8 e est m 29' 7l)

91)

60 Cet autel est en effet déjà signalé et reproduit par A -L Millin

(1807-1811, IV p. 56 et pI LXXI), qui reconnaît alors dans les bas-

er, Junon, Mercure et Hercule Le Conte de Villen

(1824, t. II, p. 423 et pl. XM, 6) signale que cet (

venanr apParemment du temple ' est consen'é o dan

njche située sur le premier palier de I'escalier de Ia Maison-Basse ' ; son

identification difière de celle de Millin : u ll est de forme carrée et d'un

fort bon travail ; Ia partie supérieure manque Il portaic sur ses quatre

erronée (u autel conservé autrefois à Vernègues, près de Lambesc " paraît

perdu rend une inform d'Isidore Gilles (1887'

p. 505 l'autel aurait été Avignon ou dispersé ''Dans e notice, É Esp 08, t' II, p 449-450)

pierre commune et ses dirnensions sont les suivantes ; haut' : 0'80 m ;

iarg. : 0,70 m ; épais. : 0,34 m. II s'agit bien, alnsi que I'a reconnu le

CÀte de Villeneuve, de quâtre des douze grands dieux' Sur I'une des 72'

faces latérales : à droite, Mercure, pourvu de ralonnières, la chlamyde 77

Ilottante, tenant de la mdn gauche un caducée dont les serpents ont 78'

clisparu ; gauche, Minerve, drapée, s'appuyânt de la main gauche'

sur un b clier. Toutes les figures sont debout' Sculpture soignée'

paraissant du I" siècle ,. Lanalyse de M Clerc (1909, p J 53 et pI XII' 79

4) le con,luit aux mêmes interprétatiors qu'Ëspérardieu : u Cet autel'

égalernert en pierre, devait avoir environ, intact, un mètre de hauceur'

Sur une face, Jupiter est reconnaissable, grâce à l'aigle qui I'accompagne'

À sa droite, tt. dé.r.., vêtue de [ong, et s'aPpuyânt de Ia main gauche

surunbouclier,nepeu queMinerve ÀgauchedeJupiter'unjeune

homrne nu, aux pieds ssés de talonnières, est Mercure Ënfin' sur

la face oppo dieu, le corps laissé à moitié

à clécouvert e la main droite une sorte de

long sceptre Il est bien difficile de fixer

une date à c abrenent dans lequel iJ nous

moulures de la base, un gros tore rePosânt sur une plinthe et srtrmonté

d'un cavet. Ces moulures, en effet, sont d'un dessin et d'une exécution

très corrects. Aussi admettrais-je volontiers que I'autel est du premier

siècle de notre ère ,. Laurel est également mentionné : Formigé 1924'

de ce

enânt

d'AubignyJa-Ronce et conservée au musée d'Autun (Nerzic 1989'

p.49).'CÊ p"r.".-pl. une représentation similaire sur un autel du mrrsée de

Vienne-en-Val (NeLzic 1989, P. 50)

figures de Jupiter, accompagné de l'aigle' de Mercure, d'Apollon et de

Minerve r.

D'après César (B C, VI, l7), Ie dieu Ie plus honoré par les Gaulois

érait Mercure, iuste devant ter et Minerve'

Deyts 1992, p. 107 ; ce dès le II'siècle' sort

essentiellement ruraux. La dressait près d'tne uilla

romaine et, dans les villages vosgiens du Vasserwald, on a trouvé les

référence demeure : Bauchhenss. \oelke 1981

Gateau, Gazenbeek 1999. P 196-199

Villeneuve-Bargemonr 18.1'1. r Il p +i3

\.'1. Clerc n'est pas non plus demeuré in:ensible au;irle :: :::

II comuence sa descriprion en 'ignalmr cr' l- ;-:-. -: i:r:-:enfoui au fond d'un crertx rempli d'ubres d ou::: :" -'n:- ---:::1:

B asse

cou P

exploi

à rou:

d.'un établissement, bien antérieur saus doute à la corquêre romaine'

qui sous les Romains est devenrt 'tte uilLa' dont le château est l'héririer

avoir opéré n quelques tran

m à I'ouest du temPle ,,

bitations très étendrrs, (...)

simples. Derrx bordure du

chemin qui va 'habitations

plus soignées, de Poreries

et de verreries, très étendus

apparaissent ; tous ces murs semblent parallèles ou perpendictrlaires

entre eux )Formigé 1924, p.77 La mention de ces découvertes est reprise dans

Formigé 1932a, P 152.

Cahen, Doré, Durand 1932, P. 43.

Grenier 1958, p. 285 et 280.

Grenier 1958, p 280, n. 1.

Grenier 1958, p. 285, n 1.

Gros 1991, p. \46-148-

Fournier, Gazetbeek 1999, p. 179 et 185' Cet article rend compte de

prospections (1999) et de sondages liés à des diagnostics archéologiques

(1989 et 1990).

À partir 19 et transformations dans

plusi.ors de té des fouilles préalables'

sous t" di M. rnier' D'autre part' de ur

)

3

t5

i6i7

t57

programmes triennaux menés sur le site (1999-2004) ont permis de

mener des fouilles programmées au r.oisinage du temple (M Gazenbeek,

P Fournier et S. Agustâ,Boularor) Les rapports de ces différenteslouilles sont consultables au Service Régional d'Archéologie PACA-Aix-en-Provence et on en trouyera une première descriprion dans les

Bilans Scientifques Régionaux: Gazenbeek, Fournier 2000 et Fournier,

Gazenbeek 2001a. À la demande du Service Régional d'Archéologieet de la propriétaire de Château-Bas, le plan général des yesriges a été

réalisé (A. Badie)

80. M. Clerc (1909, p. 152) parle de n dix haches polies (...) de grandeursdiverses, er toutes peu ou point usagées , dans lesquelles il propose

de voir u une offrande aux divinités du lieu, bien avant qdelles aient

été honorées dans un temple romain ,, et conclut que ces trouvailles( montrent que I'emplacement a été occupé dès les temps les plusreculés o. J. Formigé hésite entre onze (1925. p. 130) et douze haches

(1924, p.76 etI932a, p. 151), qu'il place < à la Ên du premier s.iècle

avant I'ère chrétienne ,, en s'appuyant sur plusieurs découvertes de

haches, et autres objets en pierre, dans d'autres temples romains de la

Gaule : pour lui, il s'agit de u dépôts votifs antiques ,.81. Marchesi 1990.

82. Chapon eta1.,2002.83. Ces installations hydrauliques ont déjà fait l'objet d'une publicarion

à laquelle nous rervoyons Ie lecreur : Agusta-Boularot, Fabre 2005,2006.

94 Provost 1988, p. 103.

95. Ibid., p. 147.

96. Agusta-Boularot, Fabre 2005-200697 Benoit 1959, p. 84 et n. 63 : n l'orientation du temple au nord-

ouest est commandée par la présence d'une source, dont Ie bæsintrès profond est couvert de végétation ; elle était en relarion avec des

canalisations souterraines et des thermes avec dallage de marbre er

piscines, reconnues à proximiré immédiate du temple er sous les jardinsdu château de u Maison,Basse o, qui occupe le fond de la vallée ,,

Ces découvertes eurent lieu lors de terrassements et furent rapporréesoralement à F. Benoit par la propriétaire d'alors du châreau, la Comtesse

de Libran

98. W Van Andringa (2006, p. 129) signale que le terme de n balnéaire ,convient mieux à ces ensembles bâtis disposant de piscines et de salles

chauffees dont l'ordonnancement est souvent fort éloigné de celui des

thermes urbains.

99. Cf. notre n, 52.100. Comme le pensait déjà M. Clerc (1909, p. 17 (145)): u La situation

très particulière du temple me paraît en effer rendre très vraisemblableson attribution, non à telle ou telle grande divinité du panthéon gallo,romain, mais à une divinité purement locale ,

101. Chapon et a|.2004 La nécropole de I'Héririère est située à environ200 m à I'est de l'agglomérarion antique et n'a été que pârtiellementfouillée: Ies 5 sépultures sont datées des années 50-150 ap. ].-C, Enrevanche, la nécropole des Communau de Saint-Cézaire, à 500 m au

sud-est du temple, a été presque entièrement dégagée (48 incinérations,50-200 ap. J -C.).

I 02. Actuel Puech de Valoni.'103. Vallis Aluerniensis est égd.enent attesté dès Ie XI' siècle : Reynaud 1876,

p. 659 et p. 670 : Authenrique du chapitre d'Arles, P 33 : in ualle

Aruenniençi.

104 Peiresc 1630, p. 58 ; rééd Peiresc 1982.105 Bouche l06+. r. l. p. Jl-.106. Abbé Couture, Lettre à CdLret sur Vernègues, 1787, Bibliothèque

d'Avignon, ms. 2358, f. 36.107 Texier, PopplewelJ Pullan 1864

108. Holder 1896, s z109. Martin 1907

110. Clerc 1909,p 148-149.111 Gascou 1995, p 19-24 (sources littéraires et épigraphiques sur les

Salyers) ; Barruol 1999, p.187-230 (Sal1,a et Salluui).112. Strabon, Géographie,I! 1,11,1 13 Nous suivons ici les limites de la ciuitas telles qu'elles ont été déhnies

parJ. Gascou 1995, carte3.114. Chapon et d/. 2004, p 113,1 )4 : voie empierrée, large de 6,50 m,

suivie sur 80 m de longueur, bordée d'un fossé de 2 m de large.

1 1 5 Chapon et a1., 2004. Sur les voies anriques autour d'Aix : Ph. Boissinor,

Réseaux antiques attov d'Aqtne Sextide, dans Mocci, Nin 2006.I 16. Sur la question controversée, er non résolue, des limites septentrionales

de la cité de Forum lulii : Brun I 999, vol. 1, p. 133-1.34.

II7. Ibid.,p 413'416.

84

85

86

8-

Agusta-Boularot, Gazenbeek, Paillet 2004, p 107-111 ; Agusta-

Bo ularot et d/. 2004, p. 37 -41 ; Agusta-Bo ularo t 2004, p. 21 5-2I8.Formigé 1924, p 77 : cf. norre n.72Fournier, Cazenbeek 1999, p 185, qui signalenc d'ailleurs que cerre

zone d'habirar serait plus vasre que celle sondée par J. Formigé, et

s érendrair aussi " dans les bois yers le sud et l'est ,Clerc 1909, p 18 (146) : u Le remple ne peut donc avoir été que lachapelle de la fmjlle qui habitair là. Ce n'était point un monumentd'un caractère public, mais I'ex voto de quelques particuliers à leurdiviniré favorire. Qui aurait-elle pu être, sinon une de ces déesses

bienfaisantes qui donnaient la fertilité au sol et à Ia maison ses yerts

ombrages ? ,88. Grenier 1958, t. III, vol. 1, p. 280.

89. Grenier 1958, t. III, vol. 1, p. 284 : n Si l'on adnet la présence dans

I'hémicycle et sur le nême soubassemenr de trois temples parallèles,on devrait supposer un sanctuaire consacré à la Tiiade Capitoline,dont chacune des trois divinités aurait eu son temple propre Dans Ie

voisinage du temple a été trouvée, en effet, une dédicace loui Tonanti.

On aurait trouvé de même une æsez belle statue, malheureusemenr sans

bras ni tête et aujourd'hui disparue, dans laquelle on avoulu reconnaître

une Junon ,. (...). u fuen de tout cela n'indique précisément la TiiadeCapitoline ,. La présence de Jupirer étant certaine, .il lui atuibue le

temple central : u pour l'une et l'autre divinité, s'il y eut vraiment crois

temples, on pourrait penser à celle de la Source ou au Génie du lieu ,o0 J. Formige lq3)a.p 144.

91. Benoit 1959, p. 85

92. Sur Bath : Cunliffe, Davenport 1985 e t Cunliffe 1988. Sur les Vllardsd'Héria, la bibliographie est abondante : on consultera principalementLerat et al. 1 998 et Van Andringa 2006.

93. Dans un passage souvent cité, Pline le Jeune (8p., IX, 39, 3) signale que,

dans un sanctuaire, le temple est destiné à la divinité et les porriques

aux Ytslteurs.

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