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I KLIO 1 89 1 2007 1 1 I 7-23 S~LENE PS~MA (Athen) Le monnayage fkdkral acarnanien de 1'Cpoque classique* Le plus ancien monnayage 2 types locaux frappt en Acarnanie pendant les dernikres dtcennies du Ve sitclel a fait rtcemment 170bjet de deux ttudes. La premikre, d'O. Dany, fait partie de sa monographie intitulte ,,Akarnanien im elle en ism us".^ La seconde, d'I. stoyas? porte sur le systsme mttrologique de ce monnayage. Le monnayage qui va nous inttresser dans cet article a t t t Cgalement tvoqut par Th. Corsten dans le chapitre portant sur 1'~carnanie~ de son livre ,,Vom Stamm zum Bund" et par H.-J. Gehrke et E. Wirbelauer dans la prtsentation de cette rtgion dans le volume d',,Inventory of Greek ole is".^ Stratos, la citt la plus importante de la rtgion, selon la tradition littkraire, a frappt des monnaiesen trois denominations qui portent au droit la t$te du dieu fleuve Achelbos et au revers celle de sa fde I<allirho&. L'attribution de ce monnayage 2 Stratos est assurte par les initiales de l'ethnique au revers: CTPA. De trois dtnominations frapptes par Stra- tos, la premikre pkse environ 2,40 g, la deuxitme 1,20 g et la plus petite 0,40 g @h. 1-5). Un ensemble des monnaies de m&me poids a CtC frappt avec la mZme tete d'Achel6os au droit. Au revers de la premikre dtnomination nous trouvons parfois la tZte de la Nymphe Kallirhot, parfois son nom A c6tt de la lettre F @h. 6-7) et une seule fois un grand Z @h. 8). Pour ce qui concerne la dCnomination moyenne, au revers figurent les lettres KTO, TTO, %TI @h. 9-11) ou la lettre T @h. 12) parfois entre des feuilles de ch&ne @h. 13). Un grand E et les initiales du nom de Kallirhoi: occupent le revers d'un unicm de 0,45 g dont le droit est occupt par la tCte d7Ache160s et un grain d'orge. Le prob1i:me que pose ce monnayage est la signification des lettres T et surtout F et E qui remplacent le type de revers. C'est P. Lambros qui a reconnu l'initiale d'une dtnomi- nation dans la lettre T de la dtnomination moyenne. Dans un article publit en 1875 et intitult , , ~ b e r unedirte achaeische Bundesmiinzen und Werthbezeichnungen auf griechi- schen ~iinzen",~ il a essay6 de montrer qu7il s'agit d'un trihtmiobole. Quelques anntes plus tard, F. Imhoof-Blumer a propost d'y reconnaitre l'initiale de la valeur du t r i ~ b o l e . ~ * Je tiens i remercier P. Funke et K. Freitag que m'ont fait part de leurs observations. Ma reconnaissance va Cgalement i H.-J. Gehrke dont les conseils et les encouragements ont abouti i la publication de cet Ctude. Imhoof-Blurner (1878) 1-180; Babelon (1932) 11-38; Head (1911) 328-333. Dany (1999) 318-336 (IF V). Stoyas (2004) 199i215. Corsten (1999) 67-131, surtout 99-100. Gehrke/Wubelauer (2004) 351-74, surtout 371-72. Lambros (1875) 160-70, surtout 174. ' Imhoof-Blumer (1878) 167.

\"Le monnayage fédéral acarnanien de l'époque classique\"

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I KLIO 1 89 1 2007 1 1 I 7-23

S~LENE P S ~ M A (Athen)

Le monnayage fkdkral acarnanien de 1'Cpoque classique*

Le plus ancien monnayage 2 types locaux frappt en Acarnanie pendant les dernikres dtcennies du Ve sitclel a fait rtcemment 170bjet de deux ttudes. La premikre, d'O. Dany, fait partie de sa monographie intitulte ,,Akarnanien im elle en ism us".^ La seconde, d'I. stoyas? porte sur le systsme mttrologique de ce monnayage. Le monnayage qui va nous inttresser dans cet article a t t t Cgalement tvoqut par Th. Corsten dans le chapitre portant sur 1 '~carnanie~ de son livre ,,Vom Stamm zum Bund" et par H.-J. Gehrke et E. Wirbelauer dans la prtsentation de cette rtgion dans le volume d',,Inventory of Greek ole is".^

Stratos, la citt la plus importante de la rtgion, selon la tradition littkraire, a frappt des monnaiesen trois denominations qui portent au droit la t$te du dieu fleuve Achelbos et au revers celle de sa fde I<allirho&. L'attribution de ce monnayage 2 Stratos est assurte par les initiales de l'ethnique au revers: CTPA. De trois dtnominations frapptes par Stra- tos, la premikre pkse environ 2,40 g, la deuxitme 1,20 g et la plus petite 0,40 g @h. 1-5). Un ensemble des monnaies de m&me poids a CtC frappt avec la mZme tete d'Achel6os au droit. Au revers de la premikre dtnomination nous trouvons parfois la tZte de la Nymphe Kallirhot, parfois son nom A c6tt de la lettre F @h. 6-7) et une seule fois un grand Z @h. 8). Pour ce qui concerne la dCnomination moyenne, au revers figurent les lettres KTO, TTO, %TI @h. 9-11) ou la lettre T @h. 12) parfois entre des feuilles de ch&ne @h. 13). Un grand E et les initiales du nom de Kallirhoi: occupent le revers d'un unicm de 0,45 g dont le droit est occupt par la tCte d7Ache160s et un grain d'orge.

Le prob1i:me que pose ce monnayage est la signification des lettres T et surtout F et E qui remplacent le type de revers. C'est P. Lambros qui a reconnu l'initiale d'une dtnomi- nation dans la lettre T de la dtnomination moyenne. Dans un article publit en 1875 et intitult , , ~ b e r unedirte achaeische Bundesmiinzen und Werthbezeichnungen auf griechi- schen ~ i i n z e n " , ~ il a essay6 de montrer qu7il s'agit d'un trihtmiobole. Quelques anntes plus tard, F. Imhoof-Blumer a propost d'y reconnaitre l'initiale de la valeur du t r i ~ b o l e . ~

* Je tiens i remercier P. Funke et K. Freitag que m'ont fait part de leurs observations. Ma reconnaissance va Cgalement i H.-J. Gehrke dont les conseils et les encouragements ont abouti i la publication de cet Ctude. Imhoof-Blurner (1878) 1-180; Babelon (1932) 11-38; Head (1911) 328-333. Dany (1999) 318-336 (IF V). Stoyas (2004) 199i215. Corsten (1999) 67-131, surtout 99-100. Gehrke/Wubelauer (2004) 351-74, surtout 371-72. Lambros (1875) 160-70, surtout 174.

' Imhoof-Blumer (1878) 167.

8 S. PSBMA, Le monnayage fbdiral acarnanien

E. Babelon l'a ~ u i v i , ~ tandis que B. V. ~ e a d " pris la lettre T pour l'initiale du trihtmio- bole, en suivant P. Lambros.

Pour ce qui concerne la lettre F, diffkrentes interprttations ont ttt proposkes.10 Selon Imhoof-Blumer, il pourrait s'agir de l'initiale soit dYAnaktorion soit d'Oiniadai.ll Le m&- me savant ne semble pas pouvoir exclure que la lettre F soit l'initiale de l'ethnique des Acarnaniens.12 Toutefois, il propose une quatritme possibilitk: c'est l'initiale du mot six (iSc), qui tvoque le nombre de six oboles qui font une drachme.13 Cette dernitre inter- prttation n'a pas persuadk le monde des spkcialistes et les monnaies avec la lettre F au revers ont t t t attributes i stratos,14 i Oiniadail' ou aux Acarnaniens.16 Dany exprime son ignorance i propos de la signification des lettres F et T au revers de ces petites

17 monnaies d'argent, tandis que Stoyas reprend l'ancienne thtorie d'Imhoof-Blumer et propose d'y reconnaitre les initiales du spiritas asper du mot B c (6 oboles) our le F . ' ~ r Pour ce qui concerne la lettre T, il la considire comme l'initiale du triobole' et la lettre E au revers des monnaies de 0,45 g comme l'initiale du mot ,,E$S'' ( o ~ o ~ o s ) . ~ ~ Rappelons qu'Imhoof-Blumer a tgalement pris les monnaies du m&me poids, qui ont t t t frapptes par Stratos, pour des obole~ .~ ' I1 a 6tt suivi par ~ a b e l o n , ~ ~ tandis que Head a suppost que cette lettre .renvoie 2 la valeur du htmi~bole. '~

Les diffkrentes opinions exprimtes au sujet des initiales au revers de ce monnayage et la reprise de la thtorie d'Imhoof-Blumer montrent qu'il faudrait reprendre la question. Cette brtve ttude a pour but de discuter certains points et de presenter une vue d'ensemble de la production monCtaire i l'inttrieur de ce vieil tat fkdtral de la Grtce occidentale.

Les numismates qui se sont inttressts au monnayage acarnanien du Ve sitcle sont tous d'accord pour distinguer trois difftrentes dtnorninat ion~.~~ Comme nous l'avons dit, la plupart Centre eux les prennent pour des drachmes, des trioboles et des oboles de poids corinthien, en suivant 1mhoof-~lumer.'' Nous allons examiner le problime de l'ktalon monttaire de cette strie k la fin de notre ttude.

La lettre F

Tout en considtrant qu'il faut distinguer trois dtnominations difftrentes, nous d o n s commencer par la lettre E Selon Imhoof-Blumer, suivi par Stoyas, la lettre F est considt-

Babelon (1932) 19-24. ~ e a d (1911) 332.

'O Imhoof-Blumer (1878) 144-1 50. l1 Imhoof-Blurner (1878), 148. l 2 Imhoof-Blumer (1878), 149. l3 Imhoof-Blumer (1878), 149-150. l4 McClean 5380; Head (1911) 331. l 5 BMC Thessaly 189. l6 Babelon (1932) 15-24; Naster (1959) 1198-1199. I' Dany (1999) 281. " Stoyas (2004) 200. '"mhoof-~lurner (1878) 167; Stoyas (2004) 200. 20 Stoyas (2004) 200.

Imhoof-Blumer (1 878) 166. 22 Babelon (1932) 24.

Head (1911) 332. 24 Imhoof-Blumer (1878) 166; Babelon (1932) 24; Head (1911) 332. 25 Irnhoof-Blumer (1878) 167; Babelon (1932) 24.

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rte comme l'initiale du numtral hex ('it),six oboles, l'tquivalent de la drachme. Pourtant, cette interprttation de la lettre F au revers des monnaies d'argent et celle de E au revers de l'unique monnaie de 0,45 g que le numismate grec propose sont tres peu plausibles pour des raisons que nous allons essayer de dtvelopper.

Prenons le premier argument. La position de l'initiale du numkral A la place du type du revers montre qu'il s'agit d'une indication de valeur. Rappelons toutefois que l'initiale de l'ethnique sert souvent de type de revers: M a Mantinte, T A Ttgte, H et E i Htrte, J3 i Parorte (?), @ en Phocide, e t ~ . ~ ~ Si la position de l'initiale du numtral i la place du type du revers montrait qu'il s'agissait d'une indication de valeur, ce qui semble bien Ctre le cas pour ce qui concerne la lettre T au revers de la dtnomination moyenne, que pourrait-on proposer i propos de la lettre Z au revers de l'unique monnaie de l'ancienne collection Six? Les autoritts tmettrices qui, pendant la mCme ptriode, ont choisi d'indiquer la valeur nominale de leurs monnaies l'ont fait pour certaines dtn~minations.~' I1 ne semble pas obligatoire d'tcrire l'indication de la valeur nominale sur l'ensemble de dtnominations.

Pour ce qui concerne la lettre F, on peut contredire les arguments d'Imhoof-Blumer en rappelant que:

1. La mention de la somme de six oboles dans quelques inscriptions ne peut servir d'argument pour l'interprttation de la lettre F comme l'initiale du numeral six. Elle est tres rare, voire exceptionnelle. L'exemple de la ligne 42 de la colonne I1 du compte delphien de 338/337 (FdD I11 5, 48 I1 42), oh la somme de 6 oboles est restituke, pourrait s'en voir ajouter quelques autres. A la ligne 14 du compte delphien de 330 (CID I1 87), cette somme est tgalement restitute. En revanche, on peut la lire clairement dans CID I1 110 1.10 de 321/320, dans l'IG XI 4, 1032 fr. D 1.7 du 11" si2cle avant notre ?re, dans 1'IMylasa I1 864 (1. 9) et dans une inscription de Magntsie du Mtandre (IMagnesia am Maeander 121 a15 et b2). Pour ce qui concerne les deux dernieres, nous avons A faire i des oboles de bronze.

2. En gtntral, l'usage des numtraux sur les monnaies sert A marquer la date de leur frappe selon l'ere locale, ou bien des tmissions successive^.^^ Par contre, elle est raris- sirne pour ce qui concerne l'indication de la valeur d'une monnaie. Pour l'tpoque classique, on ne peut citer aucun exemple. I1 faut attendre la basse tpoque helltnis- tique et la rtforme monttaire d7Antiochos IV les lettres A, B et A accompagnent la lettre X, l'initiale du mot ,,chalkous", au revers des monnaies de bronze des Stleuci- des et de Mithridate I" au 11" si&cle." ~ e s bronzes lagides frappts sous Cltopltre VII portent les lettres M (40) et TI (80).~' Dans ces deux cas, nous avons toujours A faire avec des numtraux notts par des lettres de l'alphabet grec, et nous ne connaissons aucun exemple oh le numtral est not6 en toutes lettres ou avec son initiale.

3. Pendant l'tpoque classique et bien apres, la valeur nominale de la monnaie est expri- mte par des termes qui renvoient soit A des unitts, comme les stateres et les drach- mes, soit a des parties des unites, comme les htmistadres et les htmidrachrnes. Ce n'est que pour les petites dinominations qu'on utilise les termes tttroboles, trioboles et dioboles.

26 CE inja, Tableau. Cf. Papaevangelou-Genakos (2004) 33-48, surtout 40 n. 18. '' Cf. infra, Tableau. '* Kraay (1976) 8. *' Psoma (2001) 125, et surtout Le ~ d e r (1994) 17-34, surtout 25. 30 Psoma (2001) 125 n. 179, avec la bibliographic ant6rieure.

1 0 S. P S ~ M A , Le monnayage f6dCral acarnanien

4. Comme nous l'avons dCjk dit, les autoritts Cmettrices qui, pendant la mCme ptriode, ont choisi d'indiquer la valeur norninale de leurs monnaies l'ont fait pour certaines dtn~minations.~' I1 ne semble pas obligatoire d'tcrire l'indication de la valeur nomi- nale sur l'ensemble des dCnominations.

5. En Acarnanie et ailleurs, le spiritas asper n'est pas not6 par le digamma, le van, mais par la lettre H . ~ ~ Pour ce qui concerne l'Acarnanie, cela est attest6 par trois textes dont le premier provient d ' ~ n a k t o r i o n ~ ~ et les deux autres de ~ t r a t o s . ~ ~ Le dCcret de proxCnie de Stratos (IG IX 1 [2] 2, 214) date du dernier quart du V siicle, selon l'editorprinceps.

La lettre E

Une partie des arguments dCji citCs reste valable pour la lettre E. On pourrait ajouter que l'indication de la valeur nominale sur les monnaies est notCe soit en toutes lettres soit en fonction de leurs initiales. Pour ce qui concerne le Ptloponnese et la Grice du Nord du Ve sitcle, les valeurs des petites dtnominations sont indiqutes de la fapon la plus claire possible, dans le but de faciliter leur u t i l i~a t ion :~~ A, AIO, AIOB, TPIH, 0, E ou H pour 1'hCrniobole. Le trihtmiobole, l'tquivalent des trois htmioboles, est indiqut par trois E i TCgte et i Htrte. L'initiale du numtral EIC, la lettre E, qui indique en tant que numtral la valeur de cinq, ne parait pas un bon choix de la part de l'autoritt Cmet- trice comme marque de valeur pour l'obole. Rappelons que la lettre A (= 4) est utilisCe pour indiquer le diobole, la lettre 0 (= 70) l'obole, E (= 5) ou H (= 8) l'hkmiobole, la lettre T le tttartemorion. La mCme lettre T figure au revers des bronzes phocidiens du W siecle pour indiquer le tttartemorion ou t r i ~ h a l ~ u e . ~ ~

Apris avoir CcartC ces deux hypoth?ses, il faudrait essayer de voir de pr6s ce que les lettres F, T et E au revers de ce monnayage i types communs peuvent signifier.

- La lettre F

La lettre C de la monnaie de la collection Six

Nous avons dtj i CvoquC le monnayage frappC par Stratos avec la tCte d1Ache180s au droit et au revers la tCte de la Nymphe I<allirho& et les initiales de l'ethnique CTPA.~' Nous avons Cgalement attirC l'attention sur la monnaie de 1,75 g avec la lettre C i la place du type de revers3* et la tCte d7Ache160s au droit, qui faisait autrefois partie de l'ancienne collection Six. Comme nous l'avons note plus haut, la lettre C au revers ne peut pas Ctre prise pour l'initiale d'une denomination. Le poids de la monnaie, 1,75 g, nous oblige i tcarter l'hypothese selon laquelle la lettre C aurait pu Ctre l'initiale de la dtnomination du statere. La lettre en question au revers suggire son attribution i une citC de la rtgion. Comme nous l'avons dCji dit, l'initiale de l'ethnique d'un certain nom- bre de citts remplace parfois le type de revers pendant la pkriode ~ l a s s i ~ u e . ~ ' pour cette

31 Cf. infa, Tableau. 32 Jeffrey (1989) 228. 33 IG M 1 (2) 2, 214. 34 IG M 1 (2) 2, 390 1. 10 ; IG M 1 (2) 2, 398. 35 Cf. infa, Tableau. 36 Psoma (2001) 135. 37 Babelon (1932) 13-14, 1-2, pl. CCLXXI 1-2. 38 Babelon (1932) 15-16, 6, pl. CCLXXI 6. 39 Cf. Jtpra, n. 26.

raison, nous proposons une attribution soit i la citC de Stratos soit i la citC de ~ o l l i o n . ~ ~ L'attribution i ~ o l l i o n ~ ~ nous parait peu probable, Ctant donnt que ce polisma corinthien a CtC pris par les Athtniens en 431/0 et a CtC -cCdt par ceux-ci i ~ a l a i r o s . ~ ~

Si la lettre Z est l'initiale de l'ethnique et occupe la m&me place que le digamma, nous pouvons Cgalement considkrer le digamma comme l'initiale d'un ethnique. Rappelons que cela a dCji CtC proposC par plusieurs numismates.

Acarnaniens?

On peut penser, comme bien d'autres avant nous, A l'ethnique F(a~apvhvov). Dans ce cas, nous avons un monnayage frappe au nom des Acarnaniens. Selon ~ e a d ? ~ suivi par

ce monnayage au nom des Acarnaniens a CtC frappt par Stratos au I V siecle et a suivi le monnayage du V siecle. Notons que les monnaies avec la lettre F au revers sont d'un style bien plus CvoluC que celles aux initiales de la citC de Stratos. Malgrt cela, une datation au IV siscle nous parait improbable. Si ce monnayage avait CtC frappe i Stratos au I V siecle, comment aurait-on pu expliquer la frappe, au meme sitcle, par Stratos de bronzes A la tCte de I<allirhoe au droit et i celle d'Achel6os accompagnee de l'ethnique CTPATIClN au revers?45 La frappe de monnaies d'argent et de bronze des mCmes types, dont Ies unes sont au nom du koinon et les autres au nom d'une cite, n'est pas attestte a i l l e ~ r s . ~ ~ ~e plus, il s7agit de l'unique tCmoignage de cette graphie de l'eth- nique des Acarnaniens avec le digamma avant la premiere syllabe. Pour toutes ces raisons, nous ne pouvons pas voir I'initiale des Acarnaniens dans la lettre F au revers des mon- naies d'argent en question.

Anaktorion

Le digamma est conservC devant la premiere syllabe des ethniques d'dnaktorion et des Oiniadai. Pour ce qui concerne Anaktorion, nous l'apprenons par la ~ ~ l l . ~ I 31, col. X 1.2 de Delphes, qui date de 479 et Cnumh-e ceux qui ont dCfendu la cause de la Grtce A la bataille de Plattes: F ~ ~ a ~ ~ ~ p t ~ S . 4 7 Notons que le d&amma occupe la lace de l'ethnique au droit des pCgases d7Anaktorion dont la frappe date du V ~iicle.~'Anaktorion a kt6 incorport 5 la Ligue acarnanienne en 425/4 avant JCsus-Christ. La mise en circulation du

Gehrkemirbelauer (2004) 371 -72. 41 11 existe un poLismd acarnanien mentiom6 bqbax par la tradition littkraire i propos des tvknements de 314:

Sauria (Diod. 19, 67, 4). A propos de la citC de Sollion, cf. Thuc. 2, 30; 3, 95; 5, 30. 42 NOUS ignorons la localisation exacte de Sollion. Les renseignements livris par Thucydide au sujet de cette

colonie des Corinthiens et des Corcyrtens (1, 55) nous sugg6rent la rigion entre Anaktorion et Palairos pour sa localisation. Cf. Gehrkemirbelauer (2004) 372; Schoch (1997) 21-22. Pour une localisation i Vigla, cf. Berktoldflaisst (1993) 1-11, Si les sources litteraires gardent le silence i propos de cette citC pour ce qui concerne la piriode postirieure i la guerre du Pkloponnkse, la frappe des statkres i types corinthiens par Sollion dans le cadre de ce qu'on appelle l'expCdition de TimolCon (Dany [I9991 278 n. 7) d'une part, et la restitution du nom de Sollion i la ligne 4 de la liste des thCorodoques d'Argos (SEG 23, 1968, 189) de 331/30 avant notre &re par Corsten, de l'autre, tkmoignent de sa survivance pendant le IV sikcle (Corsten [I9991 92 n. 103).

43 Head (1911) 328-333. 44 Kraay (1976) 129. 45 BMC Thessaly 7; 191, 2-3; Babelon (1932) 27, pl. CCLXXI 25. 46 Psoma (2001) 91: il s'agit des toutes premi6res monnaies de bronze. 47 A propos de cette inscription, cf. Tod (1946) 19; Meiggsmwis (1969) 27. 48 Irnhoof-Blumer (1878) 56; Kraay (1976) 125; Kagan (1998) 163-173, surtout 169.

12 S. PSBMA, Le monnayage ftdtral acarnanien

numCraire d'haktorion aux types acarnaniens date du lendemain de son incorporation h 1 ' ~ t a t fCdCral. Comme nous l'avons dt j i nott, les monnaies h la lettre F au revers sont d'un style bien plus CvoluC que celles frapptes avec les initiales de la citC de Stratos. Pour ces raisons, l'attribution de ces monnaies h Anaktorion est obligatoire.

Oiniadai

Une monnaie de 2 g faisant partie de la collection parisienne porte au droit la tCte d'Achel6os et au revers la lettre F et une lCgende qui semble Ctre les initiales de l'eth- nique, OINIA @h. 14). Elle a CtC attribuCe i la citt dYOiniadai par ~ r i e d l ~ n d e r . ~ ~ L'attribution i la citC d'oiniadai est soutenue par une inscription du IV' siPcle de la citC acarnanienne de Phytiai: IG 1x.1~ (2) 602. Le nom Fo~viGctt h la ligne 10 dtrive certaine- ment de l'ethnique de la cite d70iniadai, et cela montre qu'au IV sitcle avant notre Pre, le dgamma Ctait conservt devant la premihe syllabe.

Les initiales ATH au droit de cette monnaie renvoient i ce qu'on appelle un respon- sable de l'kmission. On trouve le nom de celui-ci, ATHMRN, en toutes lettres, au revers des monnaies de la mCme dknomination qui portent la tCte de ICalLirhoP au revers ac- compagnte parfois des lettres AK. I1 s'agit certainement de la mCme autoritt Cmettrice, que nous identifions avec la cite d70iniadai.

Les lettres AK au revers qui accompagnent parfois le nom de ce mCme responsable de l'kmission ont kt6 considCrCes comme les initides de l'ethnique 'A~[apvhvwv] (ph. 15). Notons que des exemplaires qui portent uniquement ces deux lettres i gauche et h droite de la tite de KallirhoP existent Cgalement. Elles accompagnent pourtant la tCte de la Nymphe I<allirhoP. Le nom de la fde d'AchelGos, tcrit en toutes lettres ou en partie, accompagne souvent sa t&te au revers de ce monnayage. Notons que la lCgende KAA- AIPOA est inscrite parfois au revers des monnaies i la lettre F alors que la tCte de la Nymphe n'est pas reprtsentke, pour montrer que le revers de ce monnayage est rCservt ?i la reprisentation de ICallirhot. Nous proposons donc de les considkrer comme les initiales du nom de la Nymphe et d'attribuer ces monnaies h la cite d7Oiniadai.

La lettre T

Comme nous l'avons dtjh dit, au revers de la dCnomination moyenne figurent les lettres ~TP, KTO, TTO, TI ou la lettre T entre des feuilles de chCne. La lettre T des quatre prernitres lCgendes est bien plus grande que les deux autres. Le voisinage avec Leucade, la grande colonie de Corinthe oh Yon peut observer l'habitude d'tcrire les initiales des dioboles et des trihCmioboles au revers de ces deux dknominations, et l'observation de ce mCme phCnomtne dans plusieurs citCs pCloponnCsiennes ont inspirt i P. Lambros l'inte rCtation de la lettre en question comme l'initiale d'une denomination, le trihCmio- T bole.5 Weber et Head 170nt suivi5' ~ m h o o f - ~ l u m e r , ~ ~ Babelon et ~ t o ~ a s ~ ~ l'ont prise

49 Friedlinder (1865) 1-8. La reconstitution KOINON AKAPNANRN proposie par Babelon doit etre tcartCe dtfinitivement (Babelon [I9331 13 et 20, pl. CCIXXI 14), cornrne le note Cgalernent Dany (Dany [I9991 281). Le terme tres general de koinon ne semble pas avoit kt6 utilisC pour dCfinir un tat fkdtral avant la basse Cpoque hellknistique. Sur le probleme de terminologie, cf. Giovannini (1971) 16-20.

50 Larnbros (1875) 174. 51 Weber 3108; 3109; Head (1911) 332. 52 Irnhoof-Blumer (1878) 167. 53 Babelon (1932) 20sqq.; Stoyas (2004) 200.

KLIO 89 (2007) 1 13

pour l'initiale de triobole. La chose la plus importante est que tout le monde s'accorde k considtrer le T du revers de ces monnaies comme l'initiale d'une denomination.

Stratos

Des monnaies de la dtnomination moyenne marquee par la lettre T ont t t t frapptes par la citt de Stratos, comme nous I'indiquent les initiales ZTP de l'ethnique qui occupent le revers d'une monnaie de 1,17 g.54

Les autres cites

Comme nous l'avons dit, on trouve la m&me lettre T au revers de quatre autres stries de monnaies du mCme poids. Voyons les deux premitres. La premitre porte, a gauche et a droite de la lettre T , les initiales KO;' et la deuxitme les lettres ~ 0 . ~ ~ I1 faut interpreter de la meme mani6re les lettres KTO et TTO au revers des monnaies du mCme poids que les trioboles qui portent les lettres XTP au revers, et il faut tcarter l'interprttation propo- ste par Imhoof-Blumer, selon laquelle nous avons a faire B des initiales de noms propres qui renvoient ti des responsables des tmis~ions.~' Il s'agit encore une fois des initiales de l'ethnique des citts de'la region. Comme nous ne connaissons pas de citts dont les noms commencent par les lettres KTO ou TTO, il faut penser aux citts dont les ethniques commencent par les lettres KO et TO.

- Coronta

Les trioboles aux lettres KO a gauche et a droite de T ont t t t dtjk attributs a la citt acarnanienne de ~ o r o n t a . ~ ~ ' I1 s'agit de l'initiale de l'ethnique Kopov~aiwv, attest6 par plusieurs inscriptions,5g not6 pourtant comme K o p o v r ~ l j ~ par ~ t i e n n e de Byzance (s. v.).

Torhybeion

A notre avis, les 1ettre.s T O ti gauche et a droite du grand T au revers de la deuxitme striebO ne posent aucun probltme d'interprttation. Il s'agit certainernent des initiales de la citt de ~ o r h ~ b e i o n . ~ ' Bien que la tradition litttraire ignore cette citt acarnanienne, une strie d'inscriptions nous apprennent son existence: il s'agit de la liste des thtorodoques d7Epidaure (IG lV [2] 95, col. E 1. 18: TopljP~ta), qui date des anntes comprises entre 365 et 3 1 1 , ~ ~ de la liste des thCorodoques d'Argos SEG 23, 1968, 189 de 330 avant notre tre ( ~ o ~ l j ] p ~ t o v ) , 6 ~ de la liste delphienne CID I1 26, qui date de 334 environ et mentionne les citoyens de Torhybeion, et du dtcret FdD 111 3, 203 1. 5 du printemps de

j4 Babelon (1932) 19. j5 Babelon (1932) 20, pl. CCJXXI 19. 56 Babelon (1932) 21, pl. CCLXXI 20. 57 Imhoof-Blumer (1878) 112-1 14. 58 Babelon (1932) 24 et 36, pl. CCLXXI 19. 59 IG M 1 (2) 2, 209 b19; 538 1.6; 582 1.2 (= IMagn. 31); 583 1.6. 60 Babelon (1932) 21, pl. CCLXXI 20.

Cf. Gehrke/VCPibelauer (2004) 374. Sur la chronologie de cette liste, cf. Corsten (1999) 69-70.

63 Cf. Corsten (1999) 70. Nous pr6f6rons la lecture [TopGJP~tov au lieu de [TGplB~tov h la ligne 7 de SEG 23, 1968, 189, en suivant L. Robert (@d Charneux [I9661 170). La graphie Tbpp~tov est attestte par le dCcret FdD III 3, 203 pour un Acarnanien de Tyrbeion. A propos de Tyrbeion, cf. note suivante.

14 S. PSBMA, Le monnayage fkdtral acarnanien

272 (BK T V ~ ~ E ~ O U ) . ~ ~ Selon l'inscription delphienne (CID I1 26), l'ethnique Ctait Topv- P~teGq.

Anaktorion

La troisitme sCrie ne prCsente aucun symbole ou initialeG5 de la citt Cmettrice au revers et nous nous demandons s'il faut l'attribuer i Anaktorion, Ctant donne que le d&amma figure Cgalement seul au revers de drachmes que nous attribuons i cette mCme ~ i t t . ~ ~

Alyzia

L'autoritC Cmettrice des monnaies aux lettres rrTr au revers pose des probli.mes.67 La lettre T est Cgalement plus grande que les deux autres. I1 est probable que les initiales de la monnaie en question renvoient i la valeur du triobole ou trihtmiobole, ,,en depit de la

68 singulitre interversion que suppose cette lecture". Notons que cette graphie des initia- les de la valeur du trihkmiobole se rencontre pendant la mCme ptriode au revers des trihCmioboles de ~eucade." 11 ss'agit certainement de la sCrie la plus rtcente du mon- nayage d'une des citts de la region, comrne le style et le type de droit nous le montrent. La tCte d'Achel6os ne figure plus au droit de ces monnaies: elle a Ctt remplacCe par une t&te d'HCraclts barbu et coiffC de la ItontC, et ce type de droit a suggCrC i P. Lambros l'attribution de cette sCrie i la citC d ' ~ l ~ z i a . ~ O Un sanctuaire d7HCraclts se trouvait dans le voisinage de cette citC (Strab. 10, 2, 21). Rappelons que les bronzes d'Alyzia du IV siecle portent au revers la t&te d'HCrac1i.s @h. 16) et les statZres corinthiens du m&me sikcle les armes du htros comme marque de leur autoritC mett trice.^'

La lettre E - Au droit de l'unique exemplaire qui porte la lettre E au revers figurent la tCte d'Achel6os et un grain d70rge." La monnaie en question pi.se 0,42 g. Comme nous l'avons dCji dit, l'appartenance de cette petite monnaie i la sCrie en question est assurCe par les initiales du nom de KallirhoZ au revers. Aprts avoir CcartC l'interprktation de la lettre E comme l'initiale du mot r'iq, pour des raisons que nous avons exposCes supra, nous nous orien- tons vers l'ethnique d'une citC de la rCgion. Rappelons que la lettre E au droit des stat&- res corinthiens qui datent des anntes qui ont prtcCdt de peu la guerre du Ptloponni.se

64 NOUS avons du ma1 21 admettre qu'il s'agit d'une citt difftrente de Torhybeion, comme le pensent Cabanes (Cabanes [I9851 343-57 surtout 347) et Corsten (Corsten [I9991 81 n. 58, 92-94 surtout 93). A notre avis, on peut placer la graphie Tyrbeion dans Penvironnement dialectal de Delphes: la graphie Tyrbeion au lieu de Torhybeion rtsulte de la fermeture de la premiCre syllabe de Torhybeion, suivi par l'amuissement de la dewitme syllabe rhy de Torhybeion.

65 Babelon (1932) 16, 17, 18, pl. CCIXXI 17-18. 66 Cf. Jupm 67 Babelon (1932) 22, pl. CCLXXI 21; 1,12 g (Hunter), 1,09 g (Wien).

Babelon (1932) 24. 69 ~ c c l e a n 5321: Ptgase au droit, A: ITP autour de Gorgoneion. 'O Lambros (1875) 174 no 9; contra: Imhoof-Blumer (1874) 326: Tixyns. Cf. hhoof-Blumer (1878) 51-52, od

il propose une attribution 21 Stratos, et p. 103, h propos d'une attribution 21 Htraclte. Sur la cite d'Alyzia, cf. Gehrke/Wirbelauer (2004) 354.

71 Head (1911) 429; Kremydi-Sicilianou (2000) 62. 72 Head (191 1) 332.

KLIO 89 (2007) 1 15

est l'initiale de l'ethnique de la citt d ' ~ ~ i d a m n e . ' ~ Toute attribution i cette colonie de Corcyre doit Stre tvitke, car celle-ci ne se trouvait pas en Acarnanie. La lettre E peut be1 et bien &tre l'initiale de l'ethnique soit d '~chinos '~ soit d ' ~ u r i ~ o s . ~ ~ Kziopa 'E~ ivou selon ~ t i e n n e de Byzance (s. v.), la citt d'Echinos est kgalement mentionnte par Pline (nat. 4, 5) et les inscriptions.76 Des ambassadeurs de la citt d'Echinos, mernbre du Koinon des Acarnaniens, ont t t t honorts par le dtcret IG 112 208 de 349/8. Des stattres des types corinthiens qui font partie des trtsors enfouis en Sicile et en Italie du Sud peuvent Stre attributs i cette ~ i t t . ~ ~ Rappelons que les murailles de la citt d'Echinos ont t t t compa- rtes par Heuzey i celles de Rhamnonte et d'~leutherai.~%a citt d7Euripos est tgale- ment mentionnte par les inscriptions. 79

La date

Pour dater le monnayage fkdkral acarnanien, nous ne disposons que des vagues informa- tions des trtsorssO dispersks et non publits et de quelques traits extkrieurs, comme l'indi- cation de l'autoritt tmettrice par son initiale i la place du type du revers, l'indication de la valeur d'une dknomination de la m&me fagon, et le style. Tous plaident pour une date situte dans la seconde, moitit du Ve sitcle.8'

L'irnportance de la citt de Stratos est soulignke par Thucydide, comme le rtptte Gehr- ke.82 Les types et le style montrent que la production monttaire de Stratos anticipe celle des autres citts et servit de modtle pour ce monnayage i types communs. Anaktorion fut incor- port i la-Ligue en 425/4 et Oiniadai une annte plus Leurs monnayages i types acarnaniens ont du &tre introduits i partir de ces dates. Le choix de l'initiale de l'ethnique comme type de revers a kt6 adopt6 par Stratos, et Anaktorion et Oiniadai l'ont suivi de prts.

La citt d'oiniadai a ajoutt une partie de l'ethnique pour des raisons tvidentes et semble avoir une production monktaire de quelque volume. Le dkveloppement stylistique des monnaies attribukes i ces cites est un argument complkmentaire pour une date ultt- rieure i leur adhtsion i l ' ~ t a t ftdtral acarnanien.

La frappe de la moyenne denomination par Stratos, Koronta, Torhybeion et Anakto- rion semble &tre contemporaine. Les monnaies de cette meme dtnomination d7Alyzia sont les dernitres de cette strie. La citk en question osa remplacer la t&te dYAchel6os par celle d'Htraclts, dont le culte semble y avoir t t t important. Nous avons dkji CvoquC son monnayage de bronze du IV sitcle aux types htracltens. Une date vers la fin du V" et le dtbut du IV sitcle est trts probable pour les monnaies en question. Rappelons qu'en 413, les Athtniens levtrent des troupes i ~ l ~ z i a . ' ~

73 Kagan (1998) 163-173. 74 Gehrkeflirbelauer (2004) 359. '' Gehrkemibelauer (2004) 359. 76 IG lV2 1, 95 1. 17 @pidaure: 365-311); SEG 36, 1986, 331 A1 1. 24 (ClConai: 323/2); IG M 1 (2) 2, 579

1. 6 (Cos, III' 5.); IG XII 9, 1187, 1. 8, 9, 10 et 28 (Histiie, 265 av. n. tre). 77 Gehrke,"Wirbelauer (2004) 359. 78 Gehrkeflirbelauer (2004) 359. 79 IG IV2 1, 95 1.15 (kpidaure: 356/5); SEG 36, 1986, 331, A 28-30 de 331/0-313 (ClConai).

Stratos: Coin Hoards 11 74 et W 45 (= IV 31). Cf. Dany (1999) 279-280, n. 15. Cette datation a CtC proposCe par presque tous les savants qui se sont intCressCs i ce monnayage.

82 Gehrke (1994/1995) 43-44. 83 Cf. note prCcCdente et surtout Freitag (1996) 85-86. 84 Thuc. 7, 31, 2.

16 S. PSBMA, Le monnayage fkdkral acarnanien

Le monnayage acarnanien de type fhdkral

Aprts avoir attribut les monnaies en question ?i sept citts acarnaniennes, nous pouvons constater qu'une sorte d'accord monCtaire entre celles-ci eut lieu pendant la seconde moitit du V sitcle. Cet accord consista en la frappe de monnaies d'argent de mCmes types et selon le meme ttalon. Vindication de l'autoritt tmettrice se fait en fonction de l'initiale ou des initiales de l'ethnique. Nous connaissons des momaies des trois dtnorni- nations de Stratos, de la plus grande et de la moyenne d7Anaktorion, de la plus grande dlOiniadai et de Sollion, de la moyenne de Koronta, de Torhybeion et d'iyyzia, et de la plus petite dYEchinos.

Ce monnayage des citts acarnaniennes, tel que nous avons essay6 de le reconstituer, prCsente un inttrst particulier. Les types sont panacarnaniens, en relation ttroite avec le passt ltgendaire et religieux de la Pourtant, les citts membres signent leurs frappes de leurs initiales, et cela est rtvtlateur de la place accordte aux citts au sein de ce systtme, de cet accord m ~ n t t a i r e . ~ ~

Ce monnayage et l'accord monttaire en question rappellent le monnayage des citts thessaliennes qui date de la m&me ptriode87 et surtout celui des citts de to tie.^^ Dans les deux cas, il s'agit d ' ~ t a t s dont l'organisation est pour une bonne raison considtrte comme ftdtrale, dans la mesure oh les unitts composant ces ~ t a t s , les cites membres, sont sujets de droit internati~nal.~'

Pour ce qui concerne 17Acarnanie de l'tpoque de la guerre du Ptloponntse, Thucydide est notre source principale.gO Ses informations ont ttt rCcemment mises en valeur par Hans-Joachim ~ehrke." Le savant demand a mis l'accent sur les structures politiques et a soulignC l'importance de la mention des poleis fortifiCes, disposant, comme les fouilles l'ont montrt ?i propos de Stratos, de sanctuaires, d'un thtdtre et d'une ~ ~ o r a . " 2 a tgalement soulignt le fait que les Acarnaniens rtagissent tous ensemble en termes de politique exttrieure et qu'ils utilisent un tribunal commun qui sitge dans la cite d701pai (Thuc. 3, 105, 1). Le partage du butin tgalement mentionnt par Thucydide (1, 114, 1) est aussi tvoqut par Gehrke, qui n'a pas omis d'attirer l'attention sur le fait que ,,eine Polis (Argos) und ein Bundesstaat haben in einem wichtigen Bereich staatlichpolitischen Lebens eine gemeinsame Institution, ohne damit ihre SelbstHndigkeit au f~uheben" .~~

Le caracttre ftdtral ou non de l'ttat acarnanien du Ve siecle a suscitt chez les sptcia- listes un long dtbat que nous ne comptons pas poursuivre ici. Notons que pour Larsen, le spCcialiste par excellence du ftdtralisme, il s'agit clairement d'un tat f C d ~ r a l . ~ ~ Gehr- ke" est Cgalement de cet avis, tandis que D. Domingo Forastt a suivi ~ u r r a ~ ~ ~ et a conclu que ,,the early confederacy existed primarily to provide mutual defen~e".~'

Gehrke (1994/1995) 44sqq. 86 Cabanes (1985) 347. 87 Sur la Thessalie, cf. Psoma/Tsangari (2003) 111-41 surtout 114-115. ** Sur la BCotie, cf. b y (1976) 108-114; Psomaflsangari (2003) 113 et 115. " Psoma (2001) 210 n. 179. ' O Freitag (1996) 75-86. Cf. aussi Giovannini (1971) 55-60.

Gehrke (1994,4995) 41 -47. " Gehrke (1994,4995) 42-43. 93 Gehrke (1994/1995) 42-43. " Larsen (1971) 89-95; 264-73. " Gehrke (1994/1995) 41 -47. " Murray (1982) 310-312. " Doming0 Forasti (1993) 43-59, surtout 45-46.

KLIO 89 (2007) 1 17

' Th. Corsten semble fort sceptique au sujet de l'organisation fkdtrale de la rCgion au V sitc~e.~'

Si la tradition IittCraire a CtC interprCtte difftremment par les historiens, l'existence d'un monnayage de type ,.fCdCrald en Acarnanie i 1'Cpoque de la guerre du PClopomtse, tel que nous le rencontrons en BCotie au Ve sitcle, vient soutenir les partisans de l'orga- nisation fCdCrale des cites acarnaniennes pendant la seconde moitit du Ve siccle.

L'ktalon monktaire

L'Ctalon monttaire du monnayage en question prCsente Cgalement un grand intCr&t. Nous avons sOrement i faire i trois dknominations diffkrentes, dont la deuxitme parait reprC- senter la moitit de la premikre et la troisi6me la moitiC ou bien le tiers de la deuxisme.

Le probltme que ces trois dCnominations posent est Ctroitement liC i l'utilisation d'une initiale de la valeur nominale T, qui correspond soit aux trioboles soit aux trihC- mioboles. Les trois premitres lettres TRI des monnaies d'Alyzia ne nous aident pas plus. Comme nous l'avons dit, Lambros les a considCrtes comme des trihCrnioboles, mais elles sont bien lourdes pour &tre des trihkmioboles de poids corinthien.

L'ktalon thraco-mackdonien?

L'importance de l'ktalon corinthien en Grkce occidentale, en relation avec la prisence des colonies corinthiennes, ne saurait &tre mise en doute. Pourtant, les dCnominations en question he correspondent pas exactement i celles du monnayage corinthien et cela a amen6 Stoyas i proposer l'adoption par les Acarnaniens d'un ttalon corinthien rCduit, d'ailleurs inconnu. Pour soutenir cette proposition, il a Cvoqut l'adoption de l'Ctalon corcyrten reduit par la Ligue acarnanienne pendant l'ipoque hell~nisti~ue." Imhoof-Blu- mer notait en 1878 que l'ktalon en question rappelle celui des rois de Mactdoine, Alexan- dre Ier et Perdiccas 11. On ne sait pas grand chose des contacts entre le royaume du Nord et 1'Acarnanie. Thucydide nous apprend qu'en CtC 429 (2, 80), Perdiccas 11, l'ami infidtle d'dthtnes, envoya en Acarnanie 1000 cavaliers, i 17insu des AthCniens, dans le but de soutenir le Lactdtmonien KnCmos. L'inttrCt du Ttmtnide de se m&ler des affai- res de la rCgion nous laisse supposer des contacts entre le royaume de MacCdoine et Mcarnanie. Rappelons que ce que nous appelons les tCtroboles de poids plein de ce souverain, moyen de paiement du sittresion de ses cavaliers, qui ptsent 2,40 g, sont omniprCsents dans les trCsors enfouis en Chalcidique, lieu des optrations rnilitaires de la cavalerie rnackdonieme pendant la premitre quinzaine de la guerre du ~ C l o ~ o m t s e . ' ~ ~ De plus, la presence de ces tCtroboles dans cette m&me rCgion a changC i jamais les habitudes monttaires de citCs comme Aineia, Dikaia, Olynthe, les Chalcidiens de Thrace et canth he."' Comme les Corinthiens et leurs colons, les Leucadiens, Perdiccas I1 de MacCdoine et son ptre avant lui, ont frappC des monnaies d'argent portant des marques de valeur: AIOB et TPIH.'~'

Si nous considtrons 1'Ctalon monCtaire du premier monnayage fCdCral acarnanien comme ,,thraco-mackdonien", nous devons rappeler les surfrappes des bronzes macedo-

98 Corsten (1999) 100sqq. " Stoyas (2004) 200. Cf. aussi Lambros (1875) 173.

loo Psoma (2001) 175-79. 'O' Psoma (1997) 423-28; Psoma (2000) 25-36; Psoma (2001) 173. '02 Psoma (1999a) 273-282.

18 S. PsBn4, Le monnayage fbdtral acarnanien

niens du IVe sitcle par les citts de la r ~ ~ i o n . ' ~ ~ Nous devons tgalement attirer l'attention sur la dtcouverte des monnaies de 2,80 g, des cinquiitmes du tttradrachme de Philippe 11, dans deux trtsors enfouis en Grtce occidentale.lo4

Malgrt ces observations, il faut admettre que le poids tlevt de quelques exemplaires de la dtnomination la plus lourde nous oriente vers la drachme corinthienne de 2,90 g.

Les drachmes d7Alyzia

Une strie monttaire connue par trois exemplaires et frappte de la t&te d'Htraclis barbu de trois quarts au droit et, au revers, des armes du htros et de la ltgende APA, peut nous aider 2 prtciser les valeurs nominales des monnaies acarnaniennes (ph. 17). Les trois exemplaires connus p6sent 2,62 g,lo5 2,20 g106 et 1,73 g.lo7 Les initiales du revers indiquent la valeur nominale de ces monnaies: il s'agit de drachmes.

Trois choses plaident pour l'attribution de cette strie i une citt acarnanienne: le poids, qui est celui des monnaies de la premitre dtnomination; les types, qui renvoient i Htra- clks et rappellent Alyzia; la ltgende APA. Comme nous l'avons dit, les monnaies des citts acarnaniennes de la dtnomination moyenne portent au revers l'initial de la moyenne dtno- mination T et le numtraire de la grande voisine Leucade, les initiales des valeurs pour les dioboles et les trihtmioboles. De plus, la position de la t&te d'Htraclts au droit rappelle celle d'Achel6os.

Les monnaies ont t t t attributes avec un point d'interrogation i la cite acarnanienne d'Htraclte par Babelon et le SNG de Copenhague. Toutefois, comme le soulignent Gehrke et Wirbelauer, Htraclte n'est pas mentionnte dans les listes des thtorodoques et ne semble pas disposer d'un centre urbain. De plus, elle n'est pas mentionnte comme citt par la tradition l i t t~ ra i r e . ' ~~

Les types qui renvoient i Htraclks suggtrent l'attribution de cette strie i la cite d'Aly- zia. Cette attribution ouvre la voie i la comprthension du systitme des dtnomifiations du monnayage des citts acarnaniennes dans la mesure oh la monnaie en question porte les initiales APA. Cela montre que les monnaies qui ptsent plus de 2 g sont des drachrnes, les monnaies i la lettre T au revers des trioboles et celles de la plus petite dtnomination des oboles.

Le systtme des dtnominations qui a ttt suivi par les Acarna~ens consiste en la frappe de d rach rne~ , '~~ trio bole^"^ et obolesl" et renvoie i l'ttalon corinthien qui ttait fort important dans la rtgion. Comme ces rarissimes monnaies semblent avoir bien circult pendant les derniitres dtcennies du Ve sitcle et une partie du I T , la perte de poids ne doit pas nous surprendre, et c'est la raison pour laquelle nous ne pouvons pas parler

'03 Kremydi-Sicilianou (2000) 61 -77. '" IGCH 147 Arta (anc. Ambracie), ire, c. 1929: 280 av. n. tre. 60+AR Philip 11: c. 33 cinquitmes du

tktradrachme, Acarnanie: 3 stattres et 1 drachme, Anaktorion: 1 stattre Leucade: 2 stattres, Corinthe: 18 stateres et 2 drachrnes; IGCH 248 Preveza?, i ire, 1933-1934: 175-150 ax notre ere (Thompson), c. 600 AR. Philip 11: 1 cinquitme du tttradrachme, Btotie: 1 htmidrachme, Histite: 75 tetroboles, Corinthe et colonies: 5 stattres et environ 500 drachmes, Parion: 1 htmidrachme.

'05 Babelon (1932) 245 Fuynes), pl. CCLXXM 8. '06 SNG Cop. 325. '07 Babelon (1932) 245 (Athsnes), pl. CCLXXM 9. lo* Gehrkeflirbelauer (2004) 359-60. log Imhoof-~lumer (1878) 167; Babelon (1932) 13-14, 1-2, pl. CCLXXI 1-2; Stoyas (2004) 200. 'I0 Imhoof-Blumer (1878) 167; Babelon (1932) 13-14, 3-4, pl. CCLXXI 3-4; Stoyas (2004) 200. "' Irnhoof-Blumer (1878) 167; Babelon (1932) 15-16, 5, pl. CCLXXI 5; Stoyas (2004) 201.

IUIO 89 (2007) 1 19

d'un Ctalon corinthien rkduit. De plus, le fait que les Acarnaniens ont adopt6 17Ctalon corcyrCen rCduit h l'tpoque helltnistique ne peut pas Etre un argument pour la crCation par ceux-ci d'un Ctalon corinthien rCduit pendant la guerre du Ptloponnkse.

Nous avons h plusieurs reprises CvoquC la guerre du Peloponntse et la frappe de ce monnayage plus ou moins dans son cadre historique. Le but de la frappe du monnayage de type fCdCral des citCs acarnaniennes est obligatoirement liC aux besoins de la guerre en question. Comme l'Etat fCdCral, qui a fut crCC, selon Murray et ForastC, dans le but ,,to provide mutual defense", la frappe de ce monnayage, qui rtsulte de la volontC politique de ce meme m tat fCdtral, sert le m&me objectif. Rappelons que la tradition littCraire note souvent que la rCmuntration quotidienne du fantassin pendant la guerre du PCloponntse Ctait un triobole de poids Cginttique de 2,90 g, le poids de la drachme ~0rinthienne.l'~

Pour conclure, il faut mettre l'accent sur la frappe d'un monnayage acarnanien de type ,,fCdiral" qui dCbuta avec la strie de Stratos vers le dCbut de la guerre du PCloponntse et fut frappt par la suite par d'autres citCs acarnaniennes Cgalement. Les monnaies les plus rkcen- tes, qui sont trts diffkrentes de celles de type fCdCral, ont Ctt frappCes par Alyzia. Le mon- nayage fCdCral acarnanien suivit de prts le modtle thessalien et surtout bCotien: les types sont panacarnaniens et chaque citC signe ses propres Cmissions. L'interprCtation que nous proposons pour l'ensemble de ce monnayage conforte en fait l'opinion de ceux qui souli- gnent le caractkre fCdCral du rassemblement des cites d'Acarnanie et semble en parfait ac- cord avec les renseignements fournis par Thucydide h propos de cette rCgion dans le cadre de la guerre du PCloponntse. De plus, le fait que les diffkrentes citCs signent leurs propres kmissions-rappelle les renseignements de la tradition littiraire au sujet de leur indtpendance et de la possibilitt dont elles disposaient de suivre leur propre politique extCrieure.ll3

Appendix Monnayage fkdkral et ,,meridesCC acarnaniennes

Comme nous l'avons dCji dit, les citCs acarnaniennes qui ont Cmis ce monnayage de types fkdtraux sont Stratos, Anaktorion, Oiniadai, Koronta, Torhybeion, Alyzia et Echi- nos. Selon le schCma proposC par Th. Corsten dans sa monographie portant sur l'organi- sation des tats fCdCraux, 1'Acarnanie semble divisCe en sept parties distinctes pendant la seconde moitiC du W si2cle et h l'Cpoque hellkni~ti~ue."~ Leucade est l'une d'entre elles, mais h l'tpoque qui nous inttresse, elle ne faisait pas partie de 1 ' ~ t a t fCdCral acarna- nien. Nous restons donc avec six parties distinctes:

1. Palairos, Anaktorion; 2. Echin(e)os, Thyrreion, Euripos, Limnaia; 3. Oiniadai; 4. Stratos; 5. Derion, Torhybeion, Alyzia; 6. Medion, Phoitiai, Icoronta, Astakos.

Bien que Corsten souligne que ce schCma n'est pas attest6 pour l'kpoque c~ass i~ue , "~ nous constatons qu'il peut en partie Etre vCrifiC pour cette pCriode par le monnayage

"' Thuc. 5, 47, 6. Cf. aussi Psorna (1999b) 93. "3 Cabanes (1985) 354-55; Gehrke/Wirbelauer (2004) 354sqq. 'I4 Corsten (1999) 67sqq., surtout 83-85 et 87. " 5 Corsten (1999) 87.

20 S. P S ~ M A , Le monnayage fkdkral acarnanien

acarnanien de type ftdtral. La premitre partie est reprtsentte par le monnayage d 'hak - torion, la deuxitme par celui dYEchin(e)os ou d'Euripos, la troisitme par Oiniadai, la quatritme par Torhybeion et dans un deuxi&me temps par Alyzia - les deux monnayages ne semblent pas contemporains -, et la sixitme par Koronta.

L'accord monttaire entre les citts acarnaniennes qui date des dernitres dtcennies du Ve sitcle consiste en la frappe de monnaies d'argent des memes types et selon le m&me ktalon corinthien. La valeur de la moyenne dtnomination, du triobole, est indiqut par la lettre T ou les initiales IPT (Alyzia). L'indication de l'autoritt kmettrice se fait en fonction de l'ini- tiale ou des initiales de l'ethnique (XTPA et C pour Stratos, F pour Anaktorion, FOINIA pour Oiniadai, KO pour Koronta, TO pour Torhybeion, E pour Euripos ou Echinos). On trouve des cas paralltles dans les monnayages thessaliens et btotiens du V sitcle. Dans les trois cas, il s'agit de monnayages d '~ t a t s fkdtraux. En fonction du monnayage fidkral acarnanien, nous pouvons en partie vtrifier, pour cette ptriode kgalement, le schtma proposk par Th. Corsten au sujet de la division de YAcarnanie en sept parties distinctes pendant la seconde moitit du n" sitcle et au cours de la piriode hellinistique.

Summary

During the last decades of the 5th century BC the cities of Akarnania struck a coinage on the Corinthian standard sharing the same types. The nominal value of the triobols was indicated by the letter T or the initials IPT (Alyzia). Each city signed its issues with its initials (XTPA and later C for Stratos, F for Anaktorion, FOINIA for Oiniadai, KO for Koronta, TO for Torhybeion, E for Euripos or Echinos). We can observe the same monetary accord in Thessaly and Boeotia. In all three cases, coinage struck owthe same standard and with the same types by different cities that are signing their monetary issues with their initials, implies the organisation of these cities in a federal state. This early federal coinage of Akarnania brings additional evidence to the theory advanced by Th. Corsten on the district organisation of that area during the second half of the 4th century BC and the Hellenistic period.

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Liste des monnaies illustrkes

1. (Londres) 2.34 g 2. (Luynes) 2.30 g 3. (Berlin) 0.98 g 4. (Londres) 5. (Berlin) 0.41 g 6. (Paris) 2.21 g 7. (Paris) 1.94 g 8. (anc. coll. Six) 1.75 g 9. (Berlin) 1.12 g

10. (Berlin) 1.16g 11. (Paris) 1.10g 12. (Copenhague) 1.06 g 13. (Londres) 0.84 g 14. (Paris) 2 g 15. (Londres) 1.87 g 16. SNG Cop. 282 17. SNG Cop. 325: 2.20 g

Tableau