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S. Pio X Job: B1: PERRIN Cap. 24 pag. 279 Fig. 1 – Communes littorales de la province d’Alicante. RAQUEL HUETE ET MARÍA TROS-DE-ILARDUYA LA VALORISATION TOURISTIQUE UNE OCCASION POUR PRÉSERVER DES PARCS NATURELS SUR LE LITTORAL D’ALICANTE (ESPAGNE) L’analyse historique des documents d’amé- nagement des communes littorales de la pro- vince espagnole d’Alicante (fig. 1) montre que la consommation accélérée des terres pour l’urbanisation au cours des cinquante der- nières années est liée à une très forte demande de terrains à bâtir mais aussi à des Plans Géné- raux d’Aménagements Urbain (PGAU) relative- ment permissifs, qui ont légitimé a posteriori des états de fait. Des dispositifs de protection ont été mis en place sur quelques espaces na- turels littoraux à forte valeur écologique, pay- sagère et sociale, mais ils ne suffisent pas vraiment à freiner la pression urbaine, mainte- nant que les constructions s’égrènent de ma- nière pratiquement continue le long du littoral alicantin. Deux exemples ont été choisis pour illus- trer cette situation : les villes de Calpe et de Torrevieja. Toutes deux sont très urbanisées mais possèdent encore un potentiel naturel ex- traordinaire, dont la promotion et la préserva- tion sont un enjeu majeur, tant pour donner de la valeur ajoutée aux constructions exis- tantes que pour attirer un tourisme vert à la recherche d’un environnement préservé. Ainsi, du point de vue des acteurs locaux, la valorisa- tion touristique des espaces naturels protégés se révèle être à la fois une alternative et un complément du processus d’urbanisation du littoral. Analyse des modèles territoriaux de Calpe et Tor- revieja Calpe, la protection tardive des espaces na- turels La commune de Calpe est très bien située. Elle se trouve au nord de la province d’Ali- cante, proche des deux principaux pôles d’at- traction touristique de Jávea et Benidorm, et a été, elle aussi, transformée par l’urbanisation résidentielle et touristique du littoral du der- nier demi-siècle.

La valorisation touristique. Une occasion pour préserver des parcs naturels sur le littoral d’Alicante (Espagne)

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Fig. 1 – Communes littorales de la province d’Alicante.

RAQUEL HUETE ET MARÍA TROS-DE-ILARDUYA

LA VALORISATION TOURISTIQUE

UNE OCCASION POUR PRÉSERVER DES PARCS NATURELSSUR LE LITTORAL D’ALICANTE (ESPAGNE)

L’analyse historique des documents d’amé-nagement des communes littorales de la pro-vince espagnole d’Alicante (fig. 1) montre quela consommation accélérée des terres pourl’urbanisation au cours des cinquante der-nières années est liée à une très forte demandede terrains à bâtir mais aussi à des Plans Géné-raux d’Aménagements Urbain (PGAU) relative-ment permissifs, qui ont légitimé a posteriorides états de fait. Des dispositifs de protectionont été mis en place sur quelques espaces na-turels littoraux à forte valeur écologique, pay-sagère et sociale, mais ils ne suffisent pasvraiment à freiner la pression urbaine, mainte-

nant que les constructions s’égrènent de ma-nière pratiquement continue le long du littoralalicantin.

Deux exemples ont été choisis pour illus-trer cette situation : les villes de Calpe et deTorrevieja. Toutes deux sont très urbaniséesmais possèdent encore un potentiel naturel ex-traordinaire, dont la promotion et la préserva-tion sont un enjeu majeur, tant pour donnerde la valeur ajoutée aux constructions exis-tantes que pour attirer un tourisme vert à larecherche d’un environnement préservé. Ainsi,du point de vue des acteurs locaux, la valorisa-tion touristique des espaces naturels protégésse révèle être à la fois une alternative et uncomplément du processus d’urbanisation dulittoral.

Analyse des modèles territoriaux de Calpe et Tor-revieja

Calpe, la protection tardive des espaces na-turels

La commune de Calpe est très bien située.Elle se trouve au nord de la province d’Ali-cante, proche des deux principaux pôles d’at-traction touristique de Jávea et Benidorm, et aété, elle aussi, transformée par l’urbanisationrésidentielle et touristique du littoral du der-nier demi-siècle.

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1 R. Navalón García, Planeamiento urbano y turismoresidencial en los municipios litorales de Alicante, Institutode Cultura Juan Gil-Albert (Diputación Provincial de Ali-

cante) y Consellería de Educación y Ciencia de la Genera-litat Valenciana, Alicante, 1995.

2 Ibid.

La ville de Calpe a un potentiel productifmodeste, mais elle est entourée d’espaces na-turels de grande valeur écologique et paysa-gère, parmi lesquels le Peñón d’Ifach, qui estdevenu le symbole non seulement de la ville,mais celui de la Costa Blanca en général, et dela Communauté Valencienne elle-même, lessalines, la Sierra du Toix, la sierra de l’Oltá etles prairies de posidonia oceanica, une plantesubaquatique endémique en Méditerranée.L’urbanisation est très dense près du rivage,avec des immeubles élevés, et plus dispersée àl’intérieur des terres. En l’absence de plan gé-néral d’aménagement urbain (PGAU) durantles premières années de développement touris-tique1 – le premier plan date d’octobre 1972 –l’étalement urbain a été très prononcé à Calpe,aboutissant à une urbanisation continue dutrait de côte et d’une largeur variant de 2 à 3kilomètres.

À la fin des années 1950, Calpe se composed’un petit centre urbain en retrait de la côte etde quelques immeubles élevés autour du port.La municipalité compte à peine 2 000 habi-tants, mais elle souffre déjà d’embouteillages,d’un déficit d’infrastructures et de destructionsde l’environnement.

Le PGAU de 1972 n’était pas apte à faireface aux appétits immobiliers voraces. Dansun contexte marqué par une faible rentabilitéagricole, il a classé de très vastes espaces enTerrains Ruraux d’Intérêt Touristique (TRIT),ce qui permettait de construire dès que la su-perficie d’une parcelle dépassait 2 000 mètrescarrés. Cette disposition explique la dispersionde résidences isolées sur tout le territoire mu-nicipal à l’arrière de la ligne côtière densémenturbanisée. En outre, cette superficie minimaleconstructible n’a pas toujours été respectée eton trouve des maisons sur des parcelles de 300m2, voire moins. Le PGAU de 1972 ne propo-sait en effet ni de véritable modèle urbain, nide réseau routier digne de ce nom, à partir dela multitude de chemins ruraux existantssouvent non goudronnés.

Le Plan Général adopté en 1989 et encoreen vigueur, n’a pas remis en cause ce modèlede croissance démesurée, qui constituait à lafois un moyen de développement économiqueet une réponse à la demande pressante de ter-rains à bâtir des investisseurs espagnols et,dans une moindre mesure, étrangers. Il acertes voulu arrêter la dégradation de l’envi-ronnement et préserver la valeur naturelle decertaines enclaves en posant des limitesconcrètes aux zones constructibles : la Sierrade Toix, la Sierra de l’Oltá et les salines ont étéclassées Terrain Non Urbanisable Protégé(TNUP). Le Peñón d’Ifach avait été déclaréParc Naturel deux ans auparavant, en 1987.

Toutefois, les objectifs du plan de 1989 nesont rien de plus qu’une déclaration d’inten-tions, car aucune mesure concrète de protec-tion de ces espaces naturels n’est proposée etplus de 35% de la superficie de la communeest classée en zone urbaine (TU)2.

Ce modèle de développement territorialmarqué par l’absence de choix d’aménagementcohérent a conduit à une urbanisation généra-lisée, où les infrastructures ne correspondentpas au niveau de services que l’on peut exigerpour des zones résidentielles et touristiques.

Torrevieja : l’une des plus grandes crois-sances résidentielles d’Espagne

Torrevieja est pour sa part la ville la plus re-présentative du littoral sud de la province d’Ali-cante. À sa fondation en 1803, elle comptait1 500 habitants. La première municipalité seconstitua en 1830 après qu’un tremblement deterre eût provoqué de très graves dommages.La commune s’étend depuis les dunes de Guar-damar au nord jusqu’à Punta Prima (Orihuela)au sud sur 64 km2, et 14 km de côte, dont plu-sieurs plages séparées par deux falaises : CapRoig et Cap Cervera. Un tiers de la communeest occupé par une lagune anciennement utili-sée pour l’extraction du sel et aujourd’hui clas-sée Parc Naturel, ce qui limite l’expansion

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3 Mazón et al., Tourism dependence and host communityperceptions. Notes on the Social Exchange Theory, dansEncontros científicos. Tourism and Management Studies,n*ba* 5, 2009, p. 25-36.

4 F. Torres, Aplicación de un sistema de información

geográfica al estudio de un modelo de desarrollo local. Creci-miento urbano-turístico de Torrevieja (1956-1993), InstitutoUniversitario de Geografía de la Universidad de Alicante,Alicante, 1995.

Fig. 2 – Torrevieja et le Parc Naturel dans le fond (Guide des Plages du ministère de l’Environnement, 1995).

urbaine. Jusqu’en 1950, le moteur économiquede la ville était l’activité salicole, l’agriculture,la pêche et un certain commerce maritime. Àpartir des années 1970, la diminution de lapêche, la technicisation de l’activité salicole etle développement du tourisme ont transforméle paysage naturel et culturel de cettecommune. L’économie a dès lors été centréesur la construction et l’activité immobilière;30% des entreprises appartiennent encore au-jourd’hui à ces deux secteurs3.

À partir des années 1960, à Torrevieja, laterre cesse d’être un facteur de productionpour devenir un objet de consommation : l’ur-banisation rapide de la ligne de côte provoquela croissance spectaculaire et artificielle dusecteur économique de la construction; la pro-duction immobilière devient le principal ac-teur économique. L’explosion de la communedans les 1980 et 1990 a fait de cette localité unexemple paradigmatique de destination touris-tique-résidentielle4.

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Fig. 3 – Territoire communal de Torrevieja, mai 2007(Geonet Territorial. Diputación Provincial de Alicante).

Torrevieja est une des communes au plusfort taux d’accroissement démographiqued’Espagne, et cela est dû aux flux migra-toires. Durant la première moitié duXXe siècle, la population avait été relative-ment stable : Torrevieja comptait 7 706 habi-tants en 1900, et 8 935 en 1950 avantl’expansion touristique. La population aug-mente fortement à partir des années 1980 :de 12 314 habitants en 1981, la commune at-teint 25 891 habitants en 1991 et 50 953 habi-tants en 2001. Au tournant du siècle, lacroissance démographique s’accélère, avec87 790 habitants en 2003, soit 74,9% d’aug-mentation en seulement 3 ans. Toutefois, cechiffre ne répond pas vraiment à la réalitédémographique de Torrevieja dans la mesureoù, selon les estimations fondées sur laconsommation d’électricité et d’eau domes-tiques, la population se situerait autour de150 000 habitants en hiver et de 500 000 ha-bitants lors des pics d’occupation maximaleen été et pendant la Semaine Sainte.

Le parc de logements de Torrevieja a suivi

l’augmentation de la population. En 1981,parmi les 34 519 logements, 81,9% étaient àusage touristique; en 2001, la communecomptait 102 355 logements, soit une aug-mentation de 196% en vingt ans, dont 80 790 àusage touristique, soit 405% de plus qu’en1981. Le développement immobilier est pro-bablement la principale caractéristique deTorrevieja. Entre 1992 et 2002, 3 235 permisde construire, représentant 46 845 logements,ont été déposés, mais la période d’activitéimmobilière la plus intense eut lieu entre 1988et 1989 avec plus de 20 000 logementsconstruits en deux ans. La crise économique ettouristique du début des années 1990 ébranlafortement le secteur jusqu’en 1993 (en 1991, lenombre de logements construits baissa de 90%par rapport à l’année précédente). À partir de1994, le nombre annuel de logementsconstruits recommença à augmenter lente-ment jusqu’à 1999, année où l’on en construisit9 030. Les deux années suivantes, la construc-tion de logements diminua de moitié. La plu-part des constructions correspondent à deslogements vides ou à des résidencessecondaires, c’est-à-dire à usage touristique :80 790, soit 79% du parc immobilier de Torre-vieja lors du recensement de 2001.

Torrevieja est probablement la communeoù le développement touristique résidentiel aété le plus intense. En comparaison, l’offrehôtelière est restée limitée : la communecompte 16 établissements de moyenne etbasse catégorie, disposant de 1 600 lits, soitun lit d’hôtel pour 207 lits extra-hôteliers. Lemodèle de développement de Torrevieja adonc été basé presque exclusivement sur laconstruction de résidences secondairesregroupées en urbanizaciones : ensembles debungalows, de villas mitoyennes ou de rési-dences individuelles isolées. Elles n’ont pasété intégrées dans la trame urbaine : étantdonnée l’énorme quantité de terrain néces-saire, ces urbanizaciones sont éloignées ducentre, des infrastructures et des servicesurbains. Elles sont le résultat d’une planifica-tion insuffisante ou erratique et ont produitune morphologie urbaine qui manque d’unité,de qualité, d’infrastructures et de servicesadaptés aux besoins spécifiques des habitants.L’impact écologique est important et l’envi-

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5 T. Mazón, R. Huete, Turismo residencial en el litoralalicantino : los casos de Denia, Altea, Benidorm, Santa Polay Torrevieja, dans Mazón T. et Aledo A. (éd..) Turismo resi-dencial y cambio social. Nuevas perspectivas teóricas yempíricas, Alicante, 2005, p. 105-138.

6 V. Costa Mazón et S. Romero Portilla, Propuesta de

Modificación del Plan General, Ayuntamiento de Torre-vieja, Alicante, 2003.

7 A. Ortolá Tomás, Los Montes comunales de Calpe yJoan de Violí. [En ligne] <http://club.telepolis.com/ifach/andres/paginas/violi.htm> [13 janvier 2009].

ronnement social et urbain chaque fois moinsattractif5.

La croissance spectaculaire du nombre delogements et d’urbanizaciones a utilisé tantd’espace que lors de la révision du PGAU en2000, seuls 13% des zones urbaines étaientencore disponibles. En septembre 2003, il n’enrestait que 8%. En 2005, le service d’urba-nisme de la municipalité a annoncé qu’il nerestait plus de terrains constructibles à Torre-vieja. La ressource de base du développementtouristique résidentiel, le foncier à bâtir, estdonc épuisée. Face à cette perspective, suscep-tible de paralyser l’économie et l’emploi, le ser-vice d’urbanisme6 a proposé de changer demodèle urbain, en l’occurrence de passer d’unmodèle extensif horizontal, formé de rési-dences individuelles ou mitoyennes, à unmodèle vertical dense. Une révision du PGAUde 1988 devait permettre de construire desimmeubles de 15 étages au centre du noyauurbain, avec des règles encore plus avanta-geuses pour les hôtels de 3, 4 ou 5 étoiles. Cesmesures avaient toutefois peu de chance d’at-tirer de nouveaux hôtels étant donnés la mau-vaise image touristique, le manque de servicestouristiques et urbains, et les problèmes decongestion qu’aurait immanquablementengendré une densification du bâti dans unepériphérie urbaine au tracé ancien, élaboréaprès le tremblement de terre de 1830, avecdes rues et des trottoirs étroits.

Comment en est-on arrivé là? Les direc-tives des PGAU de 1973 et de 1986 ont été malsuivies. Vingt-huit plans partiels ont étérédigés entre le PGAU de 1986 et celui de 2000,étendant à chaque fois les zones construc-tibles, sans aucun plan d’aménagement et sansmême assurer le développement nécessairedes infrastructures et des services. Cette crois-sance urbaine extensive et peu harmonieuse aeu des conséquences désastreuses : l’absence

de modèle urbain – la ville actuelle étant unensemble de lotissements dispersés et sansliens entre eux –, la croissance spectaculaire dela population et du parc immobilier, lemanque de précision dans le tracé des voiesnouvelles, le trafic chaotique – notammentl’été – à cause de la proximité des plages (lesinfrastructures routières sont en effet posté-rieures aux lotissements, si bien que les accèset sorties de cette ville sont insuffisants, ce quiprovoque d’importants embouteillages); lafaçade maritime est occupée par desimmeubles élevés, sans aucune réserve fon-cière, ce qui rend impossible leur réhabilita-tion ou leur rénovation; d) le déséquilibreentre les dotations et les services urbains d’unepart et le profil démographique des nouveauxmigrants, dont les motivations d’installationsont plus liées aux loisirs qu’à une activité pro-ductive significative.

Les espaces naturels de Calpe

La Sierra l’Oltá

La Sierra de l’Oltá (fig. 4) fut privatisée en1860 suite à une vente forcée réalisée parMadoz7. Elle fut déclarée Terrain NonConstructible Protégé (TNCP) suite à la révi-sion du Plan de 1989. C’est donc l’un des raresespaces qui a été préservé de l’urbanisation surla commune de Calpe.

La Sierra de Toix

La Sierra de Toix est un des espaces natu-rels les plus surprenants parce qu’elle présenteune véritable dissymétrie aussi bien dans sondegré d’urbanisation que celui de protection.Le versant nord de la Sierra offre un beaupanorama sur la baie de Calpe (fig. 5). Il fut

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Fig. 4 – Sierra de l’Oltá.

Fig. 5 – Versant urbanisé de la Sierra de Toix.

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8 R. Navalón García, Planeamiento urbano y turismoresidencial en los municipios litorales de Alicante, Institutode Cultura Juan Gil-Albert (Diputación Provincial de Ali-cante) y Consellería de Educación y Ciencia de la Genera-

litat Valenciana, Alicante, 1995.9 A. Ortolá Tomás, El Peñón de Ifach, [En ligne]. http://

club.telepolis.com/ifach/andres/paginas/ifach.htm> [13janvier 2009].

Fig. 6 – Versant non constructible protégéde la Sierra de Toix.

urbanisé dès les années 1970. Des résidencessecondaires y furent construites, des villasappartenant à des propriétaires aisés, étran-gers pour la plupart, qui viennent à Calpepasser quelques jours ou quelques semainespar an, principalement en été. Les maisonssont pour la plupart individuelles, d’esthétiqueméditerranéenne, à part quelques maison-nettes mitoyennes moins exclusives. Beaucoupde ces propriétés ont des piscines et des courtsde tennis, sans oublier le petit port de plai-sance au pied de la Sierra. Il s’agit, en défini-tive, d’un espace à usage touristique trèsanthropisé.

L’autre versant de la Sierra de Toix est aucontraire non constructible depuis 1989(fig. 6) et les espaces naturels y ont été pré-

servés8. Le Toix est un massif calcaire avec desfalaises de plus de 200 mètres de haut, princi-palement utilisées pour des activités sportivescomme le parapente ou l’escalade. Les falaiseset la profonde bathymétrie favorisent le déve-loppement de prairies de posidonia oceánica,une espèce protégée endémique en Méditer-ranée qui attire le tourisme vert et les adeptesde sports sous-marins.

La proximité de la limite communaleillustre la différence de protection de l’envi-ronnement entre les communes de Calpe etd’Altea. Alors que Calpe a préféré conserver laqualité du paysage, Altea a opté pour une poli-tique d’urbanisation des falaises qui se situentdans le prolongement de la Sierra de Toix(fig. 7). La qualité environnementale offertepar la commune de Calpe, a ainsi été exploitéepar sa voisine Altea comme un élément devalorisation de ses propres résidences touris-tiques.

El Peñón de Ifach

Le véritable symbole de Calpe est le Peñónde Ifach, une masse calcaire très escarpée d’unkilomètre de long et 332 mètres de haut, avecde grandes falaises tombant à pic dans la mer.Le tombolo qui le rattache à la terre a étéentièrement bâti, avec des immeubles élevés(fig. 8).

Le Peñon est depuis toujours le symbole deCalpe notamment parce qu’il constitue unrepère important pour la navigation en Médi-terranée. On pense que son nom lui fut donnépar les Phéniciens qui arrivaient de Gibraltarpar la mer, et qui trouvèrent une grande res-semblance entre les deux massifs : Ifachsignifie «du nord»; le Peñón d’Ifach seraitdonc le rocher «du nord», tandis que Gibraltarserait «le rocher du sud»9.

Les énormes difficultés d’accès ont histo-riquement empêché l’occupation du rocher :les vestiges ibères et romains sont rares et lePeñon a surtout été un lieu privilégié de sur-

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10 Generalitat Valenciana, Parques Naturales de laComunidad Valenciana. [En ligne] <http://parquesnatu-

rales.gva.es/web/indice.aspx?nodo=2985&idioma=C>[15 janvier 2009].

Fig. 7 – Contraste entre les politiques de préservation d’un espace naturel partagé entre deux communes voisines.

veillance face aux attaques des pirates bar-baresques, qui dévastèrent la côte d’Alicantejusqu’au XIXe siècle.

Le Peñón appartenait à la commune deCalpe jusqu’en 1862, année où il fut privatisésuite aux ventes forcées de Madoz. Au début duXXe siècle, un tunnel fut creusé dans la façadenord-est, permettant un accès au sommet parplusieurs chemins de difficulté variable. Aprèsêtre passé entre les mains de divers proprié-taires, le Peñón fut acheté par le gouvernementvalencien et déclaré Parc Naturel en 1987, rede-venant ainsi un espace public. Avec seulement

45 hectares, le Peñón est, sans doute, l’un desparcs les moins étendus d’Europe mais il reçoitplus de 100 000 visiteurs par an. Il s’agit princi-palement d’un tourisme vert, attiré par labeauté de l’environnement, la qualité d’unespace bien aménagé et la diversité de la fauneet de la flore, dont certaines espèces sont endé-miques. Les mouettes, les rapaces ou les cor-morans sont les occupants habituels du Peñónd’Ifach. Un Centre d’Interprétation appelé«classe de nature» offre des informations pourfaciliter la montée sur les sentiers de randon-nées balisés10.

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11 A. Ortolá Tomás, Las salinas de Calpe. [En ligne].<http: //club.telepolis.com/ifach/andres/paginas/his-

toria.htm> [13 janvier 2009].

Fig. 8 – le Peñón de Ifach et son tombolo.

Les Salines

Dans les environs immédiats de ce ParcNational, il existe un autre espace de grandevaleur écologique et paysagère actuellementmenacé par l’urbanisation : les Salines deCalpe, une exploitation aujourd’hui aban-donnée (fig. 9).

Propriété privée, les salines de Calpe fonc-tionnèrent jusqu’en 1988. En 1993, elles furentdéclarées Zone Maritime Terrestre, et expro-priées11. Les propriétaires, peu satisfaits decette décision, firent appel auprès du TribunalSuprême qui décida finalement de fairemarche arrière et de rendre les salines à leursanciens propriétaires.

Les salines sont un espace fragile et trèsmenacé. Elles occupent près de 42 hectares etont été intégrées au catalogue des ZonesHumides de la Communauté Valencienne, unemesure de protection toutefois peu efficace,puisque la zone protégée comprend seulement

la langue d’eau, non pas ses environs. Contrai-rement aux parcs naturels, ce classement en«Zone Humide» ne permet donc pas d’établirun périmètre pour limiter l’impact des acti-vités sur les zones classées. C’est pourquoi lessalines sont entourées aujourd’hui de routes etd’immeubles résidentiels et touristiques.

De plus, la décision du Tribunal Suprêmepermit l’exécution du Plan Général de 1989 quiprévoyait le découpage parcellaire et l’urbani-sation de cet espace, avec des immeubles deplus de quinze étages. C’est cette menaceimminente et non le manque de valeur écolo-gique qui a motivé l’exclusion des salines duréseau européen Natura 2000, alors mêmequ’elles figurent toujours dans le Cataloguedes Zones Humides de l’autonomie valen-cienne.

Comme on pouvait s’y attendre, les associa-tions écologistes se sont opposées à l’urbanisa-tion de cet espace présentant un intérêtécologique exceptionnel, avec une avifaune de

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12 Biobancal (Observatorio Mediterráneo de EcologíaHumana de la Universidad de Alicante). Plan de restaura-ción, conservación y Gestión de las Salinas de Calpe [Enligne] <http://www.ua.es/grupo/biobancal/estudios-public/estudios/resumen%20 calpe-biobancal-v2.pdf> [13 janvier

2009].13 Naturalicante. Las salinas de Calpe : un paraje a pro-

teger [En ligne].<http://www.naturalicante.com/avesdeali-cante/Calpe/Naturalicante-Las-Salinas-Calpe.pdf>[13 jan-vier 2009].

Fig. 9 – Salines de Calpe (2009).

palmipèdes typiques des zones humides etplus d’une centaine d’espèces florales12. Ellesont lancé une pétition pour demander l’arrêtde tous les projets de parcellisation et une pro-tection efficace, quitte à indemniser les pro-priétaires. Elles proposent enfin de créer unParc Naturel Peñón d’Ifach-Salines, ce qui per-mettrait aux salines d’obtenir les ressources etla protection nécessaires pour préserver laqualité de l’environnement13. La proximité deces deux espaces peut en effet constituer unélément attractif pour le tourisme vert. Uneexploitation adéquate pourrait transformer cetensemble en un pôle d’éducation environne-mentale, pour les résidents comme pour lestouristes. Moyennant un investissement limité,la commune pourrait offrir un tourisme envi-ronnemental, respectueux et éducatif, fondé

par exemple sur l’observation des oiseaux.L’exploitation touristique des salines semblebien être la meilleure manière de protéger cemilieu aujourd’hui menacé.

Le parc naturel des lagunes de La Mata et Torre-vieja

Le Parc Naturel des Lagunes de La Mata etTorrevieja, créé en 1988, a une superficie de3 754 hectares, dont 2 100 hectares en eau,correspondant aux deux lagunes et au largecanal qui les unit. Il compte de nombreuxoiseaux. Depuis la loi 11/1994, ce Parc estreconnu comme un espace naturel protégéavec des valeurs écologiques, scientifiques,éducatives, culturelles et récréatives. C’est une

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14 F. Farra, Parque natural y turismo de masas :¿compatibilidad?, dans Investigaciones Geográficas, 29,2002, p. 39-56.

15 M.P. Such Climent, Ordenación del uso público de unespacio natural protegido en un destino turístico de masas :las lagunas de Torrevieja y La Mata, dans Investigacionesgeográficas, 30, 2003, p. 47-76

16 J.F. Vera Rebollo (dir.), Estudio para la puesta enmarcha de productos turísticos en el Parque Natural de lasLagunas de la Mata-Torrevieja. Alicante, Instituto Universi-tario de Investigaciones Turísticas. Documento de trabajo,2009.

17 A. Mantecón, La experiencia del turismo, Barcelona,2008.

véritable «bulle verte» par rapport à l’en-semble du territoire communal14.

Nous présentons ici les résultats d’uneenquête de terrain réalisée en septembre2009 au cours de laquelle 12 personnes ont étéinterrogées en prenant en compte les diffé-rents acteurs impliqués dans le processus tou-ristique résidentiel local : la direction du parc,les représentants de tous les partis politiques,aussi bien dans le gouvernement que dansl’opposition, les responsables des associationsd’écologistes et d’agriculteurs les plus repré-sentatives, des techniciens municipaux de tou-risme et d’environnement, et enfin, lereprésentant des hôteliers et un promoteurimmobilier.

Les discours sur le Parc Naturel

Après plusieurs plans d’aménagement duParc15, le gouvernement régional a récemmentproposé un plan directeur autour de deux axesmajeurs : la construction d’infrastructuresd’accueil pour les visiteurs, et le développe-ment d’actions d’information et de promotiondu parc pour un public tant local que touris-tique16.

Les responsables du parc aimeraient attirerun tourisme «de nature» par des politiquesvisant à séduire des amateurs d’observationd’oiseaux et à favoriser la culture et la produc-tion de vin biologique. Ils sont conscients quesi leurs concitoyens ne perçoivent pas mieux larichesse que représente le parc, cet espacenaturel risque de disparaître. D’après eux, laseule voie pour que les locaux apprécient cettevaleur, c’est son exploitation touristique.

Dans le contexte du littoral d’Alicante, letourisme s’identifie au développement immo-bilier. Les promoteurs et les élus parlent d’ail-leurs de «tourisme résidentiel» : il est plusfacile de justifier devant les administrés le

développement urbain par le «tourisme rési-dentiel» plutôt que par l’activité promo-tionnelle et immobilière de vente de résidencesà des retraités nord-européens. Cependant, lespartis de gauche/verts et les écologistesremettent en cause la nature touristique d’unproduit en fait immobilier. Ceux qui séparentl’activité touristique du développement immo-bilier le font pour mieux légitimer le processusd’urbanisation et valoriser les impacts de l’ac-tivité touristique (principalement les partismajoritaires et les acteurs qui ont des intérêtséconomiques directs) alors que ceux qui cri-tiquent ce modèle de croissance identifientl’activité touristique à la pression urbanis-tique17.

Lorsqu’on aborde dans les entretiens laquestion de l’environnement, les acteursparlent du territoire comme d’un produit tou-ristique. La qualité environnementale appa-raît comme un des éléments de l’attractiontouristique du site, et la voie la plus simplepour le préserver dépend donc selon eux dusuccès marketing de cette opération. Le dis-cours des membres de l’autre parti majori-taire, le Parti Socialiste (PSOE) ne présentepas de différences significatives. Le conceptde «développement durable», dégénère enune construction idéologique où la préserva-tion de l’environnement n’apparaît pascomme une fin en soi qui garantirait la «qua-lité de vie» future (pour utiliser un autreconcept vide de sens du discours politique),mais plutôt comme un instrument pour aug-menter les bénéfices économiques. L’identifi-cation du territoire protégé comme une sortede réserve écologique est également utiliséepar d’autres groupes politiques pour justifierles erreurs commises par le passé, comme unélément dans la balance des impacts envi-ronnementaux montrant que le négatif tend às’équilibrer avec le positif.

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TABL. 1 – Les différentes significations du Parc Naturel

Acteurs Clés du discours Quelques fragments illustratifs

Direction du ParcPartis politiques majoritaires (PartiPopulaire-conservateurs et PartiSocialiste Ouvrier Espagnol)

Le parc comme complément à l’offretraditionnelle du produit soleil etplage.

«[Il] apporte un complément parfait ànotre produit principal, le soleil et laplage».«C’est une opportunité pour avoir untourisme différent de celui que l’onoffre traditionnellement, c’est-à-dire leproduit soleil et plage».«Il offre un large éventail d’opportu-nités qui peuvent aider à diversifier latraditionnelle offre de soleil et deplage».

Conseillers des partis vert et degauche

Le parc comme alternative /complément à l’offre traditionnelle desoleil et de plage dans un contexteproblématique de pression urbaine.

«On peut la définir comme une zoned’importance nationale particulièreavec des visites guidées qui pourraientêtre exploitées d’une manière dif-férente [...] on maintient des niveauxde conservation adéquats, mais il fautse pencher sur le problème de la pres-sion urbaine».«On l’introduit dans les politiquesmunicipales comme un attrait touris-tique, bien que cela ne se fasse pas. Onconstate des contradictions à cause dela pression urbaine».

Techniciens municipaux Le parc pourrait permettre d’obtenirun rendement commercial durable.

«C’était plus un problème qu’unattrait ou une possible source de béné-fices; cette conception a été mise decôté au profit d’une autre qui chercheà profiter des valeurs du parc, en met-tant toujours en avant sa protection[...] on travaille à élaborer des pro-duits touristiques et à encouragerl’établissement d’entreprises de tou-risme».

Techniciens municipaux et hôteliers Reconversion d’un espace naturel pro-tégé en parc/jardin intégré dans laville.

«Il est entouré de constructions et onpeut dire que c’est un parc périurbain.Les gens y vont pour se balader, pro-mener leur chien ou faire du cyclotou-risme ou du sport».«Il offre une échappatoire à la vie quo-tidienne»

Agriculteurs, hôteliers Le parc redéfini pour dessiner un nou-veau produit touristique.Obtenir du parc un rendementcommercial en séparant son image ducontexte touristique de masse danslequel il est inséré.

«Il ne bénéficie pas de l’exploitationtouristique qu’il devrait avoir, bienqu’il ait un grand potentiel».

Écologistes *dénonce l’intérêt d’annuler soncaractère d’espace naturel protégépour mieux profiter de son rendementcommercial après l’avoir redéfini entant que parc/jardin urbain.

«Il est utilisé comme publicité pour letourisme résidentiel. Le Parc Natureln’est pas exploité pour le tourismevert. On l’exploite pour la promotionimmobilière».

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291LA VALORISATION TOURISTIQUE

18 E. Gil Calvo, Indiferencia civil y diferencias urbanas,dans El País, 20 avril 2003, p. 15.

Dans certains discours apparaît l’insatis-faction d’une exploitation économique insuffi-sante du milieu naturel perçue : «il n’y a pasd’information, ni d’accessibilité, ni de signalisa-tion des zones protégées, qui ne sont donc pasexploitées touristiquement» (directeur d’hôtel);«l’environnement a des possibilités extra-ordinaires pour le tourisme futur» (promoteur).L’existence d’espaces protégés sert de justifica-tion tant à des positions critiques face à l’urbani-sation qu’à d’autres qui essaient de réduire leproblème environnemental : «l’environnementest assez bien respecté, grâce à cela, grâce au faitque la nature elle-même nous a donné desespaces où l’on ne peut rien faire et [...] bon, cequi a pu nuire à l’environnement, c’est la mau-vaise qualité des constructions, les aggloméra-tions, la proximité de certaines d’entre elles decet espace naturel. Mais de toutes façons il nousreste des espaces suffisamment importants oùl’on ne peut rien faire, et qui sont un poumonpour nous» (Conseiller socialiste).

Ainsi, le paysage devient un élément dusystème de commercialisation du produit tou-ristique, dans ce cas le produit touristico-immobilier. Cet espace récréatif sert de sup-port à la grande ville de loisir, le paysage demoyen pour revaloriser un produit très déva-lué ici : la ville touristique. Mais cette nou-velle offre de tourisme de Nature se retrouveface à une difficulté particulière : le marchéauquel s’adresse le produit «Torrevieja» estincompatible avec le type de personnes atti-rées par le tourisme lié à l’écologie.

Conclusion

Si la configuration des villes du littoralméditerranéen espagnol a été très marquée

par la dynamique touristique, celle-ci a été in-tégrée à son tour dans la logique urbanistiquedes temps modernes : «[...] avec la planifica-tion, l’urbanisme, sur la défensive, a cesséd’être légitime et il s’est transformé en unnouveau paysagisme urbain, symbolique etculturel, scénographique donc [...]. C’est lamise en scène médiatique de la ville [...].Mais si la carrosserie change – hier tech-nocratique, aujourd’hui scénographique –, lemoteur du changement urbain est toujours laspéculation immobilière»18. Cette logique ur-baine, variante du «capitalisme immobilier»,est dirigée par une nouvelle classe sociale quia reçu l’étiquette de «bourgeoisie de béton»,et s’est entremêlée pendant cinq décennies àla logique touristique elle-même, ce qui adonné lieu, dans de nombreux cas, à divers ef-fets pervers.

Les intérêts immobiliers ont souventprimé dans les politiques engagées par lescommunes de la Communauté Valencienne,masquant des intérêts privés sous un pré-tendu développement touristique. D’ailleurs,de nombreux élus et responsables publicssont également constructeurs et promoteursimmobiliers. Et de fait, au moment de la ré-daction du Plan Général de Calpe en 1989, unscandale lié au classement en zone construc-tible de terrains proches des salines a secouéles dirigeants mêmes de la Communauté Va-lencienne, au point qu’ils furent obligés de dé-missionner.

Autre exemple d’effet pervers : tandis quecertains communes plaident pour la protec-tion de l’environnement, d’autres préfèrentconstruire sans discrimination, profitant de lavaleur ajoutée engendrée par les politiques depréservation des communes voisines.

Raquel HUETE et María TROS-DE-ILARDUYA

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RESSOURCES ÉLECTRONIQUES

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