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1 Etude de la dynamique des aires pastorales dans le Département de Gouré : Apport de la télédétection et du SIG Kanembou. L 1 ; Ambouta Karimou J.M 2 ; Waziri Mato. M 3 Résumé Le Niger est confronté, depuis ces dernières décennies, à une dégradation accélérée de ses écosystèmes, liée en partie aux péjorations climatiques. Cette dernière, caractérisée par une inégale répartition spatio-temporelle des précipitations, est d’autant plus ressentie qu’elle est exacerbée par une pratique anthropique (liée à une démographie galopante) négative sur le milieu naturel. Le Département de Gouré (Région de Zinder au Sud-Est du Niger) est l’une des régions du Niger où la dégradation de l’écosystème constitue le nœud gordien des défis environnementaux auxquels les populations font face. La croissance démographique que connaît cette contrée du Niger s’est accompagnée, ces dernières années, par une extension des aires de culture au détriment des espaces pastoraux et d’une dégradation presque généralisée des ressources naturelles disponibles. L’intérêt d’avoir à disposition des informations fiables sur l’occupation du sol et les changements qui y interviennent trouve toute son importance afin d’assurer un développement durable aux populations locales sujettes à la dégradation de leurs milieux de vie. L’utilisation de la télédétection et des systèmes d’information géographique (SIG) a permis d’appréhender la dynamique de l’occupation du sol. De cette étude, il ressort de manière globale, une extension des cultures au détriment des aires de pâturage par rapport à la superficie totale de la zone d’étude, une tendance généralisée à la dégradation des ressources végétales, à l’exception de la steppe arborée et de la végétation phréatophile des palmiers qui se sont sensiblement accrues. Le croisement des couches d’occupation des sols fait cependant ressortir, entre 1964 et 2007, une relative résilience sur 73% de la superficie totale du secteur étudié, une restauration de 6%, tandis que 21% se sont dégradés. Mots clés: Télédétection, SIG, Aires pastorales, images satellitaires, Photographies Corona, NDVI, Occupation des sols. Kanembou Lawandi, Etudiant, Département de Géographie, Université de Niamey [email protected] Karimou Ambouta J.M .Professeur, Département du sol, Faculté d’Agronomie, Université de Niamey [email protected] Waziri Mato.M, Maître assistant, Département de Géographie, Université de Niamey [email protected]

Dynamique des aires pastorales dans le Département de Gouré/Niger_0

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Etude de la dynamique des aires pastorales dans le Département de Gouré :

Apport de la télédétection et du SIG

Kanembou. L1; Ambouta Karimou J.M2; Waziri Mato. M3

Résumé

Le Niger est confronté, depuis ces dernières décennies, à une dégradation accélérée de ses

écosystèmes, liée en partie aux péjorations climatiques. Cette dernière, caractérisée par une

inégale répartition spatio-temporelle des précipitations, est d’autant plus ressentie qu’elle est

exacerbée par une pratique anthropique (liée à une démographie galopante) négative sur le

milieu naturel. Le Département de Gouré (Région de Zinder au Sud-Est du Niger) est l’une des

régions du Niger où la dégradation de l’écosystème constitue le nœud gordien des défis

environnementaux auxquels les populations font face. La croissance démographique que

connaît cette contrée du Niger s’est accompagnée, ces dernières années, par une extension des

aires de culture au détriment des espaces pastoraux et d’une dégradation presque généralisée

des ressources naturelles disponibles. L’intérêt d’avoir à disposition des informations fiables

sur l’occupation du sol et les changements qui y interviennent trouve toute son importance afin

d’assurer un développement durable aux populations locales sujettes à la dégradation de leurs

milieux de vie. L’utilisation de la télédétection et des systèmes d’information géographique

(SIG) a permis d’appréhender la dynamique de l’occupation du sol. De cette étude, il ressort de

manière globale, une extension des cultures au détriment des aires de pâturage par rapport à la

superficie totale de la zone d’étude, une tendance généralisée à la dégradation des ressources

végétales, à l’exception de la steppe arborée et de la végétation phréatophile des palmiers qui se

sont sensiblement accrues. Le croisement des couches d’occupation des sols fait cependant

ressortir, entre 1964 et 2007, une relative résilience sur 73% de la superficie totale du secteur

étudié, une restauration de 6%, tandis que 21% se sont dégradés.

Mots clés: Télédétection, SIG, Aires pastorales, images satellitaires, Photographies Corona,

NDVI, Occupation des sols.

Kanembou Lawandi, Etudiant, Département de Géographie, Université de Niamey

[email protected]

Karimou Ambouta J.M .Professeur, Département du sol, Faculté d’Agronomie, Université de Niamey

[email protected]

Waziri Mato.M, Maître assistant, Département de Géographie, Université de Niamey

[email protected]

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Abstract

Niger has been confronted, for these last decades, with an accelerated degradation of its

ecosystem, partly bound to climatic pejorations. The latter, characterized by an unequal space-

time distribution of precipitations, is all the more felt that it is exacerbated by an anthropic

practice (related to a demography evolution) negative on the natural environment. The

Department of Gouré (Area of Zinder, Center-East of Niger) is one of the areas of Niger where

the ecosystem degradation constitutes the Gordian knot of the environmental challenges to

which the populations face. The demographic growth this region of Niger knows is

accompanied, these last years, by an extension of cropland to the detriment of pastoral spaces

and of an almost generalized degradation of the natural resources available. The interest to

have at disposal of reliables information about landscape and the changes which intervene find

all their importance in order to ensure a sustainable development to the local populations prone

to the degradation of their mediums of life. Remote sensing and Geographical Information

System (GIS) used make more information about landscape’s spatio-temporal evolution. From

this study, it comes out in a total way an extension of the cropland to the detriment of the

pastoral area compared to the total surface of the area of study, a generalized tendency with a

degradation of the vegetable resources, except for the raised steppe which appreciably evolved.

The crossing of the layers of land cover however emphasizes, between 1964 and 2007, it

appear that a relative resilience on 73% of the total area of the studied sector, a restoration of

6%, while 21% were degraded.

Key words: Remonte sensing ,GIS, Pastoral area,Satellitale’s images, Environnemental

degradation, Corona photographic, NDVI, Landscap

Introduction

Situé entre 0o6’ et 16

o de longitude Est et entre 11

o23’ et 23

o17’ de latitude Nord, le Niger

couvre une superficie de 1267000 Km2

dont les 4/5 appartiennent au Sahara. Le1/5

relativement humide concentre l’essentiel de la population (Atlas du Niger, 2001). Celle-ci est

de10790362 habitants en 2001(RGP/H 2001). Avec un taux d’accroissement annuel de

3,3%(INS, 2007), cette population à tendance à doubler tous les 21 ans (RGP/H 2001). Au

Niger, 82% de la population sont des ruraux, avec pour principales activités l’agriculture et

l’élevage (SRDP, 2002). L’essentiel de la population et des productions agro-sylvo-pastorales

est concentré dans la frange méridionale, au sud de l’isohyète 300 mm/an. Cependant, la

croissance démographique n’est pas accompagnée de celle de la production agricole qui est de

2,2%, ce qui maintient le pays dans une insécurité alimentaire quasi permanente depuis

3

plusieurs années. La réponse à cette démographie galopante est une extension des aires de

cultures qui se réalise le plus souvent au détriment des aires pastorales. Les sécheresses

récurrentes de ces deux dernières décennies ont profondément bouleversé l’équilibre

environnemental du Niger. Face aux défis environnementaux imposés par les changements

climatiques et la pression démographique, il s’avère nécessaire de surveiller les ressources

naturelles disponibles en vue d’une gestion rationnelle et durable de celles-ci. Dans ce

contexte, la télédétection est un outil performant d’acquisition d’informations sur une large

échelle spatio-temporelle. Dans le Département de Gouré (Sud-Est du Niger) l’agriculture et

l’élevage constituent les principales activités des populations. Mais face à la croissance

démographique, la demande en terre agricole s’est accompagnée non seulement par une

extension des cultures et un amenuisement des aires de pâturage, mais aussi et surtout par une

forte pression sur les maigres ressources naturelles disponibles. L’objectif global visé dans

cette étude, est de connaître et cartographier l’évolution des aires agro-pastorales dans le

Département de Gouré. Une analyse diachronique combinant photographies Corona et images

satellitaires servira à la production des supports cartographiques utiles à l’étude de la

dynamique aux fins de prises de décisions pour une gestion durable de ces ressources.

Présentation de la zone d’étude

Le Département de Gouré, situé entre 13°8’ et 17°30’ de latitude Nord et 9°20’et 12° de

longitude Est, dans la Région de Zinder (Sud-Est du Niger) appartient à la zone sahélienne. Il

couvre une superficie de 90953 Km2 (base des données Agrhymet) et une population estimée à

219802 habitants (RGP/H 2001). Il est peuplé en majorité d’agriculteurs, d éleveurs et d’agro-

éleveurs. Son climat tropical sahélien est caractérisé par une longue saison sèche et une courte

saison des pluies avec une mauvaise répartition spatio-temporelle des précipitations. La

pluviométrie moyenne a diminué progressivement depuis les années cinquante, avec cependant,

une alternance de cycle d’années de sécheresses et d’excellentes pluviométries. La

comparaison des isohyètes de la période dite “humide ”de 1950-1967 à celles de la période de

sècheresse de 1968-1985 réalisée par Ozer et Erpicum, 1995 met en évidence une diminution

généralisée des précipitations pour l’ensemble du Niger, avec un retrait important des isohyètes

vers le Sud. La zone est soumise aux régimes de l’harmattan (alizé boréal) et de la

mousson(alizé austral). Les températures enregistrées sont généralement élevées.

4

0

100

200

300

400

500

600

700

1936

1939

1942

1945

1948

1951

1954

1957

1960

1963

1966

1969

1972

1975

1978

1981

1984

1987

1990

1993

1996

1999

2002

pluie moyenne générale moy:1936-68

moy:1969-89 moy:1990-03

Figure no1. Evolution des précipitations annuelles et moyennes à Gouré de 1936 à 2003. Source : FaoClim/Station synoptique

de Gouré

Théoriquement, trois zones agro-écologiques se partagent le Département de Gouré : la zone

désertique au Nord, la zone pastorale au Centre et la zone agricole au Sud. La végétation,

éparse et dégradée, reste dépendante des conditions pluvio-édaphiques mais aussi des activités

anthropiques. Le secteur d’étude est compris entre 13°61’ et 14°08’ de latitude nord, et 9°80’

et 10°38’ de longitude Est. Il couvre une superficie d’environ 2432km2 (Figure n

o1). Deux

types des sols très tranchés se partagent la zone d’étude : les zones cultivées identifiables sur

les images par leurs figurés géométriques et les aires de pâturages recouvertes par les

formations végétales naturelles constituant les steppes.

Figure no2 : Carte de zonation du milieu agro-écologique du Département de Gouré. Source : BD/ CRA modifiée

5

Matériels et méthodes utilisés

Matériels.

Pour mener à bien ce travail, un certain nombre de matériels appropriés ont été utilisés, dont:

-un PC de type Gateway pour les travaux informatiques ;

-un GPS de type Garmin pour le relevé des coordonnées des unités vérifiées sur le terrain dans

le cadre de la campagne vérité en vue de la validation des cartes ;

-des logiciels de traitement des images et du SIG tels que: Erdas imagine 8.7 ; ArcView 3.3 ;

Arc Map 9.0.

-des logiciels d’analyse statistiques, d’importation et de conversion des données: Excel,

SPSS, Fao Clim 2.0. Ce dernier a permis d’extraire et d’importer une partie des données

pluviométriques concernant le secteur d’étude dans la base des données de la FAO

Données de base

Elles proviennent de diverses sources dont :

-des photos Corona de novembre 1964: DS1044-2121DA058 , DS1044-2121DA057 , DS1024-

2121DA056 ;

-une image multi spectrale LandsatTM de Février 1986 : P187-R050 , P188-R050 ;

-une image multi spectrale Spot HVR de Novembre 1994 : KJ076-322,KJ076-323,KJ077-322,

KJ077-323 ;

-une image Google Earth Pro de 2007;

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Figure no3 : Photos Corona et images satellitaires utilisées

-la base des données d’occupation des sols de 1975(BDOS_1975) ;

-une carte topographique : feuilles ND-32-XII et ND-32-XI de 1960, au 1/200.000 ;

-une carte d’occupation des sols de la région agricole sud du Niger situation de Mars 1975 au

1/100.000 (Projet de pédologie PNUD/FAO NC/77/005) ;

-des données des missions de vérification et d’enquêtes de terrain.

Méthodologie

La méthodologie de travail est centrée sur le traitement des images (Figure no4) en vue de générer

des données nécessaires à l’analyse de la dynamique de l’occupation des sols dans la zone

d’étude. Sur la base de l’interprétation spatiale des images, huit classes d’unités d’occupation

des sols ont été discriminées sur la base de la Nomenclature Nationale d’Occupation des Sols

(NOS) : les terrains rocheux, les surfaces dénudées, les dunes vives, les zones de cultures, la

steppe herbeuse, la steppe arbustive, la steppe arborée, les cordons ripicoles. Ces classes

d’occupation des sols ont été vérifiées et validées au terrain par la vérité-terrain. Quatre années

de référence, séparées par un pas de temps suffisant pour permettre de détecter des

changements ont été retenues : 1964, 1986,1994 et 2007.

7

Les traitements des images.

Le cheminement requis, pour les traitements des images satellitaires et photos Corona est

présenté dans la figure no4. Cela a permis d’aboutir aux cartes d’occupation des sols et celles

des changements intervenus. C’est une procédure associant interprétation des photos aériennes

et images satellitaires et l’intégration des données du terrain.

Les prétraitements.

Ce sont des opérations effectuées sur les images, afin d’améliorer leurs aspects radiométrique

et géométrique pour en extraire des informations significatives des données télédétectées,.

Importation et combinaison des bandes : les images satellitaires sont généralement fournies

sous forme de bandes individuelles. Ces dernières doivent être importées puis combinées afin

de constituer une image multispectrale.

La mosaïque des images : la mosaïque des images consiste à couvrir la zone d’intérêt par la

fusion de deux ou plusieurs images, en vue d’en former une seule plus grande.

L’amélioration visuelle des images (rehaussement et composition colorée) :le rehaussement

de l’image a pour but d’améliorer l’apparence visuelle des images, ce qui en facilite l’analyse

visuelle et l’interprétation. La composition colorée quant à elle consiste en la superposition des

canaux afin d’avoir une image en fausse ou vraie couleur. On attribue les couleurs additives

rouge, vert et bleu à trois canaux différents qu’on superpose : 1, 2, 3 pour Spot HRV et 2, 3, 4

pour Landsat T M.

Les corrections géométrique :.les images satellitaires acquises présentant des déformations, les

corrections géométriques visent à les recaler sur un référentiel géographique : une carte ou une

autre image.

Extraction de la zone d’étude et choix des sites de reconnaissance : les scènes des images

étant lourdes et couvrant des vastes superficies il est nécessaire d’en extraire uniquement sa

zone d’intérêt pour faciliter le processus de traitement sur écran.

Le traitement des images.

Analyse des données Interprétation des images : Il s’agit de l’étape d’extraction analytique et

ou sélective des informations. Il s’agit de tous les traitements devant conduire à la

discrimination des différentes classes thématiques et d’occupation des sols recherchées

(classification). Ils sont effectués sur la base d’une connaissance préalable des caractéristiques

biophysiques du milieu. Trois principaux types de classification sont utilisées :

-la classification non supervisée : elle consiste en la classification automatique des divers

éléments de l’image (pixels) selon leurs caractéristiques spectrales en de classes dont le nombre

est fixé par l’opérateur. Ce qui permet d’effectuer une première segmentation des images en

grands thèmes d’occupation des sols. Mais cette méthode présente parfois des inconvénients,

8

car le regroupement des valeurs numériques crée des classes dont la signification thématique

est parfois difficile à identifier ou non concordant avec la réalité du terrain.

-la classification supervisée : elle consiste à regrouper les unités en classes d’occupation des

sols en fonction d’un ou de plusieurs caractères communs qui prennent un sens thématique bien

précis grâce à une connaissance préalable du terrain. Dans ce type de classification, les classes

obtenues ont une signification précise. Mais l’inconvénient est le temps de réalisation qui est

long, en particulier pour le choix des zones tests, qui, parfois tendent à confusion sur l’image.

Mais au vue de certains inconvénients que présentent, ces deux méthodes,la numérisation à

l’écran a été préférée.

-l’interprétation visuelle ou numérisation. elle a été effectuée par segmentation des images en

zones homogènes en tenant compte des caractéristiques spectrales des unités tout en attribuant

un code à chaque unité,en fonction des clefs d’interprétation préalablement définies.

L’élaboration des documents cartographiques provisoires (SIG.)

Cette étape a permis d’élaborer des cartes d’occupation des sols provisoires, après

interprétation des images satellitaires et photographies Corona.

La vérité terrain : la vérité-terrain reste et demeure une étape indispensable dans l’élaboration

des cartes. Elle permet de vérifier la validité des limites des différentes classes d’occupation

des sols issues de la classification, ainsi que la précision de celle-ci, notamment par la

confrontation des résultats cartographiques à la réalité du terrain.

Correction et intégration des données de terrain : cette étape consiste à intégrer les données

collectées sur le terrain, la superposer avec la couche de base afin d’apporter les corrections

nécessaires.

Estimation de la précision des résultats (matrice de confusion) : la matrice de confusion

permet de connaître le niveau de précision des traitements. Elle consiste en la confrontation des

résultats du traitement d’images satellitaires avec ceux de la vérité-terrain.

Elaboration des documents cartographiques finals (SIG)

Le résultat final est la jonction et l’intégration des résultats issus du traitement des images et de

la base des données d’occupation des sols existantes ou générées, sous forme de système

d’information géographique en vu d’une mise à jour facile des résultats. C’est donc la

résultante de la combinaison du travail de laboratoire et de terrain.

-Elaboration des cartes d’occupation des sols

Pour bien cerner l’évolution des ressources naturelles ainsi que celle des aires agropastorales,

des cartes d’occupation des sols ont été élaborées. L’étude diachronique des situations de ces

années de référence fait ressortir la dynamique des aires agropastorales, ainsi que celle des

ressources naturelles du secteur d’étude.

9

Elaboration des cartes des changements intervenus

Les cartes de changement ont été élaborées sur la base du croisement des couches d’occupation

des sols des différentes périodes. Il a été procédé au croisement des couches de deux périodes

successives : 1964-1986 ; 1986-1994 ; et 1994-2007.

Images brutes

Figure no4 : Organigramme du traitement des images

Croisement et analyse des couches

Cartes

occupation des

sols provisoires

Cartes de dynamique

Base de données SIG

Analyse et intégration des

informations

Correction et intégration des données

de terrain Résultats cartographiques

Carte 2007

Carte 1994

Carte 1986

Carte 1964

Verité-terrain Points de contrôles Entretiens

Traitement

Interprétation Digitalisation Codification

Prétraitement

Images corrigées

Image 1994

CORONA 1964

Image 1986

Image 2007

10

Méthode d’analyse des changements intervenus dans l’occupation des sols

Le croisement systématique de toutes les unités a abouti à la création d’un nombre très élevé de

classes, correspondant au produit du nombre de classes de chacune des deux. Afin de simplifier

la lecture des cartes de changement, les dynamiques intervenues dans chaque unité

d’occupation des sols ont été extraites et représentées. Dans le cadre de la présente étude, les

aires pastorales regroupent en leur sein toutes les formations végétales naturelles : steppes

herbeuse, arbustive, arborée, et cordon ripicole. La détection des changements se fait par

croisement des cartes d’occupation des sols de deux années de référence successives en

période : 1964-1986 ; 1986-1994 ; 1994-2007.

Ainsi, trois catégories de dynamiques intervenues dans l’évolution des unités d’occupation des

sols ont été déterminées : la stabilité, la restauration et la dégradation.

- résilience : on parle de résilience, lorsque l’unité paysagique a pu résister à la dynamique

qu’a connu le milieu naturel, et conserver son état durant la période considérée ;

-restauration : c’est la tendance d’une unité d’occupation de sol à évoluer vers un état plus

favorable à la restauration de l’écosystème initial. Cette évolution peut se faire naturellement

ou suite à l’aménagement ;

-dégradation : transformation négative du milieu naturel, due aux conditions climatiques

défavorables ou aux actions anthropiques néfastes.

Cette nomenclature a été élaborée en s’inspirant de celle, utilisée par le PAFAGE (2004) dans

le cadre de l’élaboration d’une base de données du Système d’Information sur les Forêts

Classées du Niger (SI-FC). Cette démarche présente l’avantage d’expliquer la dynamique du

milieu à travers la mise en évidence des pressions anthropiques et naturelles qui s’y exercent, et

la capacité de restauration du milieu.

Tableau no1 : Clé d’interprétation des changements intervenus dans les unités d’occupation du secteur d’étude.

Unités

d’occupation des

sols

Steppe herbeuse

Cordon ripicole

Steppe arbustive

Steppe arborée

Dunes vives

Zone de cultures

Surfaces dénudées

Steppe herbeuse

résilience

dégradation restauration restauration dégradation dégradation dégradation

Cordon ripicole

dégradation

résilience

dégradation dégradation dégradation dégradation dégradation

Steppe arbustive

dégradation dégradation

résilience

restauration dégradation dégradation dégradation

Steppe arborée

dégradation dégradation dégradation

résilience

dégradation dégradation dégradation

Dunes vives

restauration restauration restauration restauration

résilience

restauration restauration

Cultures

restauration dégradation restauration restauration dégradation

résilience

dégradation

Surfaces

dénudées

restauration restauration restauration restauration dégradation restauration

résilience

11

Résultats

Validité des résultats

La validité des résultats obtenus dans cette étude, est estimée à travers la matrice de confusion

entre les observations de terrain et l’interprétation des images. Elle évalue le niveau de

classification des principales unités d’occupation des sols, ainsi que la précision totale de la

classification. La précision totale des traitements (nombres d’échantillons bien classés par

rapport au total de points contrôles), pour l’année 2001 est de 73,77%.

Cette période (2001) est choisie pour respecter le pas d’environ dix (10) ans considéré comme

suffisant pour apprécier la dynamique d’occupation des sols dans la zone d’étude.

Résultats cartographiques et statistiques d’occupation des sols.

Les résultats des travaux obtenus sont de deux ordres : les cartes d’occupation des sols et celles

des changements intervenus, et les statistiques se rapportant aux superficies occupées par les

différentes unités spatiales cartographiées. L’analyse diagnostic de l’évolution des ressources

naturelles en général et celles des aires agro-pastorales en particulier permet de faire un état des

lieux de ces ressources, et d’établir une corrélation entre les indicateurs de changement et les

facteurs naturels et anthropiques agissant.

Les cartes d’occupation des sols des années de référence (1964, 1986,1994 et 2007)sont

présentées à la figure no4. Elles sont issues respectivement de la photographie Corona de

novembre 1964, de l’image LandsatTM de Février 1986, de l’image de Spot HVR de

Novembre 1994 et de Google Earth Pro de 2007.

Les cartes de changements ont été élaborées sur la base de croisement automatique entre les

cartes d’occupation des sols de deux dates successive selon les séquences : 1964-1986, 1986-

1994, 1994-2007. La dynamique intervenue comprend d’une part les changements globaux en

terme de résilience, dégradation et restauration et ceux spécifiques aux unités d’occupation des

sols d’autre part. Les transformations observées au sein de chaque unité d’occupation des sols,

ainsi que les unités dérivées de leur transformation, sont représentées à la figure no6.

Les résultats statistiques d’occupation des sols sont donnés par les graphiques de la figure no 7

et ceux de l’évolution globale du milieu par celui de la figure no8.

12

Figure no5. Cartes d’occupation des sols de 1964, 1986,1994 et 2007.

13

Figure no6. Cartes d’évolution des principales unités d’occupation des sols

14

terrain ro cheux

7,20%

steppe herbeuse

7,03%

dune vive

0,01%

co rdo n ripico le

0,55%

zo ne de cultures

14,49%

steppe arbo rée

5,12%

sufaces

denudées

0,88%

steppe

arbust ive,

64,72%

t errain rocheux suf aces denudées dune vive st eppe herbeuse

st eppe arbust ive st eppe arborée cordon r ip ico le zone de cult ures

steppe

arbust ive,

66,69%

sufaces

denudées, 0,89%

terrain ro cheux,

7,20%

step herbeuse,

2,57%

dune vive,

0,05%

steppe arbo rée,

6,26%

co rdo n ripico le,

0,52%

zo ne de

cultures, 15,82%

t errain rocheux suf aces denudées dune vive st eppe herbeuse

st eppe arbust ive st eppe arborée cordon r ip ico le zone de cult ures

steppe

arbust ive,

55,17%

zo ne de

cultures,

26,95%

sufaces

denudées,

1,17%terr ro cheux,

7 ,20%

dune vive,

0 ,23%

steppe

herbeuse,

1,79%

steppe

arbo rée, 6 ,99%

co rdo n

ripico le, 0 ,50%

t errain rocheux suf aces denudées dune vive st eppe herbeuse

st eppe arbust ive st eppe arborée cordon r ip ico le zone de cult ures

dune vive,

0,19%

steppe

herbeuse, 1,18%

sufaces

denudées,

2,46%

terrain

ro cheux, 7,20%

steppe

arbustive,

39,23%

steppe

arbo rée, 7,29%

co rdo n

ripico le, 0,40%

zo ne de

cultures,

42,05%

t errain rocheux suf aces denudées dune vive st eppe herbeuse

st eppe arbust ive st eppe arborée cordon r ip ico le zone de cult ures

Statistiques occupation des sols 1964 Statistiques occupation des sols 1986

Statistiques occupation des sols 1994

Statistiques occupation des sols 2007

Figure no7 Résultats statistiques de l’évolution des unités d’occupation des sols

15

restauration

6%

résilience

73%

dégradation

21%

Figure no8 Statistiques de l’évolution globale du milieu naturel entre 1964 et 2007.

Discussion

Le secteur d’étude a subi, de 1964 à 2007 une profonde mutation dans l’occupation des sols. Celle-ci

serait liée à la dégradation des conditions climatiques, combinée aux actions anthropiques (ainsi qu’à

la charge pastorale exercée sur le milieu naturel).

Influence du climat sur la dynamique des aires pastorales.

Avec les sécheresses récurrentes des années 70 et 80, le climat a subi de profondes mutations,

notamment la baisse de la pluviométrie et sa mauvaise répartition spatio-temporelle. En effet, le

cumul pluviométrique moyen du Département de Gouré a évolué en « dents de scie » au cours des

différentes périodes. L’analyse de la série pluviométrique de 1936 à 2003 met en évidence trois

périodes bien distinctes: une période humide de 1936 à 1967, une période sèche de 1968 à 1987 et

une période relativement humide de 1988 à 2003 (Ozer et al, 2004).

La baisse de la pluviométrie (figure n°1) a occasionné une réduction du couvert végétal, et donc de la

production fourragère. Dans le Département de Gouré, les déficits pluviométriques enregistrés ces

dernières décennies ont contribué à la dynamique des aires pastorales, du fait de la régression du

couvert herbacé et ligneux, notamment la diminution de leur taux de couverture et éventuellement de

leur durée de vie. Les résultats statistiques des cartes d’occupation des sols de la présente étude

confirment bien cette tendance à la régression à l’exception de steppe arborée qui se s’est relativement

accrue, passant de 5,12% à 7,29% entre 1964 et 2007. Ainsi, la steppe herbeuse a vu sa superficie

régresser, de 7,03% en 1964 à 2,57% en 1986, à 1,79% en 1994 puis 1,18% en 2007. Quant à la steppe

arbustive celle-ci représentait 64, 72%, du secteur d’étude en 1964, alors qu’en 2007 elle n’est que

39,22%. Les cordons ripicoles ont aussi subit une régression sensible de 1964 à 2007, passant de

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0,55% en 1964 à 0,40% en 2007. Selon Zabeirou et al, (2007), les fluctuations climatiques ont eu pour

conséquences : la régression considérable de certaines espèces caractéristiques des stations, une

modification qualitative des associations végétales, la diminution des stocks de graines dans les sols

entraînant la raréfaction continue de certaines espèces herbeuses. On assiste à la régression de la

productivité totale des espèces ligneuses et herbeuse voire à la disparition d’espèces végétales souvent

sans possibilité de régénération. Pour Jahiel (1998), c’est la crise des sécheresses qui aurait modifié le

faciès environnemental dans le Sud-Est du Niger, avec comme conséquences une réduction ou

modification floristique des surfaces pastorales utiles, la disparition ou la raréfaction d’espèces

végétales. De même, selon Bodart (2004) et Hountondji et al, (2004), dans le Département de Gouré,

après une forte dégradation environnementale contemporaine à la « Grande sécheresse » (à la fin des

années 60), l’augmentation relative des précipitations ne semble pas entraîner une amélioration

environnementale notable. Malgré les signes annonciateurs de la fin de la sécheresse pluviométrique qui

sévit depuis une trentaine d’années (Ozer et al, 2003) l’environnement sahélien ne parait se recouvrer

que dans certaines condition (Eklundh & Olsson, 2003 ; Hountondji et al, 2004). Celle-ci semblerait

être liée à la baisse de la pluviométrie, car la formation des cordons ripicole est étroitement liée aux

conditions stationnelles crées par la présence d’un cours d’eau permanent ou temporaire. En ce qui est

de la steppe arborée, cette formation a connu, dans le secteur étudié, une extension de plus en plus

croissante sur toute la période d’observation. L’analyse diachronique des photographies Corona et

images satellitaires révèle cette tendance à l’augmentation de la steppe arborée dans la zone d’étude.

Cela suppose non seulement une évolution de la steppe arbustive en arborée, mais aussi dénote la

capacité d’adaptation de ces espèces aux conditions climatiques contraignantes du milieu. En plus, les

conditions édaphiques et phréatophiles particulières (sols argileux, faible profondeur de la nappe

phréatique…etc.) ont contribué à l’accroissement de cette formation, notamment les palmiers, au vu des

conditions stationnelles qui leurs sont favorables. Localisée généralement dans les bas-fonds et les

dépressions interdunaires, la steppe arborée a évolué de 5,12% en 1964 ; à 6,62% en 1986 ; à 6,99% en

1994 ; pour atteindre 7,25% en 2007. Cette évolution serait aussi liée aux interventions des projets,

ONG ou de l’Etat, mais aussi à la régénération naturelle, avec l’amélioration de la pluviométrie. Un

autre acteur ayant contribué à la révégétalisation localisée (régénération naturelle) fut le rôle joué par les

animaux (la zoochorie), car les zones de prédilection de cette régénération, sont généralement les lieux

de pacage des troupeaux.

Dans le secteur d’étude, l’hypothèse selon laquelle les variations climatiques ont contribué à la

dégradation des ressources végétales et au delà à la désertification en général a été pendant longtemps

avancée. Mais l’analyse des données des séries chronologiques satellitaires collectées tendent à

indiquer un reverdissement localisé du milieu, notamment l’évolution croissante de la steppe

arborée. Plusieurs travaux menés au Sahel en général et au Niger en particulier ont confirmé les

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résultats de la présente étude. Selon Mahamane S., Mahamane L.2006., au-delà de toute considération,

il apparaît sur la base de cette étude que la végétation est entrain de s’améliorer. Selon Olsson et al,

(2005) ; Hermann et al, (2005), des zones importantes de reverdissement sont observées au Niger,

notamment dans les régions de Tahoua, Maradi et Zinder. Récemment, des études menées par la DSCF,

dans les Départements de Gouré et Maïné-Soroa par Zabeirou et al, (2006) montrent une évolution

croissante de la steppe arborée. De même, selon Reij et al, (2006), dans une étude menée dans la région

de Zinder, sur la régénération naturelle assistée, révèlent un reverdissement significatif du milieu

naturel, notamment une évolution importante des ligneux. Tous ces résultats concordent avec ceux de la

présente étude. Toutefois, si les sécheresses des années 70 et 80 paraissent être l’une des causes de la

dégradation du milieu naturel, l’amélioration des conditions climatiques enregistrée depuis le début des

années 90 n’est pas suivie, proportionnellement par celle des ressources végétales. D’où l’hypothèse

selon laquelle, les activités anthropiques semblent aussi influencer la dynamique des aires pastorales.

Influence des activités anthropiques sur la dynamique des aires pastorales.

L’influence de l’homme sur la dynamique des aires pastorales s’exprime par son emprise sur les

ressources végétales (déboisement, friche, etc.) d’une part, et les pratiques pastorales de l’autre.

La croissance démographique et l’évolution de l’effectif du cheptel constituent une menace sur le

milieu naturel. En effet, la population du Département de Gouré, estimée à 114098 habitants en 1977

est passée à 162275 habitants en 1988, puis à 219802 en 2001. Cette croissance a inéluctablement

conduit à la conquête de nouvelles terres de cultures, au détriment des aires pastorales, et à une

surexploitation des ressources végétale : coupe abusive de bois, défrichage, feux de brousse,…etc.

Mais au vu de l’immensité du Département de Gouré et la faible densité humaine qui le caractérise,

l’on est amené à se demander si l’homme peut influencer la dynamique de l’environnement en

général et celle des aires pastorales en particulier. La réponse à cette question, se trouve dans le fait

que l’on est en face d’un environnement très fragile, et qui supporte peu les interventions négatives

de l’homme. Le pâturage, à l’instar d'autres utilisations faites du milieu, peut causer une

modification de la composition floristique disponible sur les terrains de parcours, même si les

données relatives à une dégradation des terrains de parcours sont difficilement quantifiables. La

mobilité des pasteurs est en effet une réponse à la répartition inéquitable et incertaine des ressources

naturelles végétales. Le mouvement constant permet ainsi aux éleveurs de subvenir à leurs besoins

pastoraux. Mais l’exploitation exagérée de certaines formations végétales conduit à leur raréfaction,

voire leur disparition à long terme. Dans le cadre de la présente étude, les statistiques de la

dynamique des ressources naturelles végétales composant les aires de pâturage montrent une

transformation en partie de ces unités en d’autres, notamment en zones de cultures. Ce qui dénote

l’influence de l’homme sur les entités pastorales. Des travaux menés par Zabeirou et al, en 2006

dans le Département de Gouré confirment cette anthropisation des aires pastorales, notamment par la

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mise en culture de ces unités. Selon ces auteurs les terres de cultures ont presque triplé entre 1986 et

2005, avec un développement de la mise en culture des terres de bas-fond. Selon Bodart, (2004) ;

Hountondji et al,(2004), en l’absence de déficit pluviométrique important,la pression anthropique

croissante parait être actuellement le véritable moteur de la dégradation des ressources naturelles

dans le Département de Gouré.

Evolution globale du milieu naturel entre 1964 et 2007.

L’analyse multi-date a permis de restituer la dynamique qu’a subie le secteur d’étude. De cette

étude, on constate, globalement, et ce de 1964 à 2007, une résilience du milieu sur 73% de la zone

étudiée. Les péjorations climatiques et les pratiques anthropiques ont conduit à la dégradation du

milieu, sur 21% de la superficie du secteur d’étude. Cependant, l’amélioration relative des conditions

climatiques de ces dernières années semble atténuer la saignée environnementale, entraînant une

restauration localisée de l’environnement, qui atteint 6%de la superficie de la zone d’étude, bien

qu’elle soit(restauration) nettement inférieure à la dégradation. Cette restauration, plus perceptible

particulièrement au sein de la steppe arborée serait liée à la résistance et à l’adaptation de cette

formation végétale aux conditions climatiques et édaphiques du milieu, mais aussi due probablement

aux interventions des projets et ONGs opérant dans la zone.

Conclusion

Le Département de Gouré présente des unités paysagiques qui reflètent l’image contraignante des

conditions climatiques et édaphiques. Aux sécheresses récurrentes, se combine une démographie

croissante, qui impose une demande en terre agricole, le tout aboutissant à une extension des fronts

des cultures et à un rétrécissement des aires de pâturages et une dégradation du milieu naturel et de

ses ressources. L’étude diachronique de l’occupation des sols a permis ainsi de faire un inventaire

précis et actualisé des ressources naturelles jetant ainsi les bases pour une surveillance régulière de

l’environnement et des changements intervenus. Elle a permis de retracer la dynamique de

l’occupation des sols sur une période de 43 ans (1964 à 2007), avec l’élaboration des cartes

d’occupation des sols, celles des changements intervenus, ainsi que les statistiques afférentes. De

l’étude, il ressort une extension des cultures au détriment des aires pastorales. En effet, celle-ci s’est

accrue en pourcentage entre 1964 et 2007 par rapport à la superficie totale de la zone d’étude. Les

aires pastorales, regroupant toutes les ressources végétales, s’est réduite, durant la même période.

Les cartes d’occupation de sol des différentes périodes révèlent une tendance généralisée de

dégradation de toutes ces ressources, hormis la steppe arborée dont la surface aurait légèrement

augmenté. La période de forte régression est celle de 1986-1994, correspondant non seulement à une

phase de sortie des sécheresses des années 70 et 80, mais aussi à un retour relativement favorable des

précipitations au début des années 90, entraînant une remise en culture des terres vacantes.

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Le croisement des couches des données d’occupation des sols fait ressortir néanmoins, une résilience

aux changements intervenus sur 73% de sa superficie entre 1964 et 2007. La dégradation concerne

21% de la superficie totale du secteur étudié, tandis qu’une restauration de 6% s’est opérée.

Toutefois, la restauration écologique constatée au sortir des sécheresses des années 70 et 80, dans la

zone d’étude ne traduit pas un reverdissement généralisé de la zone, mais plutôt une révégétalisation

localisée, qui pourrait se généraliser si les conditions climatiques favorables se maintiennent, la

pression anthropique diminue et que les efforts de restauration de l’écosystème engagés par l’Etat,

les ONGs et projets, notamment la préservation de la régénération naturelle se poursuivent. En terme

opérationnel, la télédétection combinée aux systèmes d’informations géographiques se présente

comme un outil adapté et efficace pour la cartographie et le suivi à long terme des paramètres de

surfaces du sol. L’intégration du SIG dans l’étude du milieu nature mérite toute son importance, car

il permet le stockage, l’analyse et la gestion de données issues du traitement des images.

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