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Paré à innover # 59 Octobre 2014 le journal de l’innovation RÉSEAU P 5 innover un état d’esprit… et des méthodes ! IMPLANTATION P 4 avec qwehli, le poisson frais devient durable dominique ciccone, triskalia L'INVITÉ DE MARQUE P 12 Notre innovation est double : technologique et d’usage PAROLE (S) D’INNOVATEURS P 3 ndmac systems

Paré à innover n°59

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publié par Bretagne Développement Innovation - septembre 2014

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# 59Octobre 2014

le journal de l’innovation

RÉSEAU P 5

innover un état d’esprit… et des méthodes !

IMPLANTATION P 4

avec qwehli, le poisson frais devient durable

dominique ciccone,triskalia

L'INVITÉ DE MARQUE P 12

Notre innovation est double : technologique et d’usage

PAROLE (S) D’INNOVATEURS P 3

ndmac systems

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ENTREPRISES

Paré à innover I octobre 2014 I l’actualité de l’innovation mise à jour quotidiennement sur bretagne-innovation.fr2

JEUNE POUSSE

Lombric and Co, la solution de compostage pour les urbains

Un nouvel investisseur japonais en Bretagne

Le Pass French Tech expérimenté en Bretagne

ÉCHOS ÉCO

Qui a dit que le compostage était uni-quement réservé aux personnes bénéficiant d’un jardin ? Il est main-tenant possible de recycler dans son appartement ses ordures organiques grâce au produit Lombric & Co porté par le collectif Les Gallinules composé de Marine Le Moal et de Savannah Lemonier.

Les deux anciennes étudiantes de l’École Européenne Supérieure d’Art de Bretagne s’appuient sur le lom-

bricompostage, une alternative pour valoriser les déchets en milieu urbain. « Cette technique repose sur l’utili-sation des vers de terre pour trans-former les matières organiques en un compost proche de l’humus ou du terreau sans être source d’odeur ou d’humidité » explique Marine Le Moal.

Le Lombric & Co est un lombricom-posteur éco-conçu en bois qui s’in-tègre parfaitement dans la cuisine. Composé d’une planche à découper mobile, l’utilisateur peut éplucher ou couper des aliments et pourra y glisser ses épluchures dans un pre-mier tiroir en ramenant la planche vers lui. Autre particularité, une petite jardinière intégrée au plan de travail offre la possibilité de cultiver des

plantes aromatiques. Entièrement fonctionnel, le Lombric & Co est facile d’accès grâce à des tiroirs superpo-sés permettant ainsi à l’utilisateur de s’assurer de l’état d’avancement de son compost.

Pour financer leur développement, Les Gallinules ont fait appel à du crowdfunding. Actuellement en phase de test sur leur deuxième prototype, le Lombric & Co a rencontré un grand succès lors de la Maker-Faire Paris qui s’est déroulée les 21 et 22 juin derniers à Paris. De quoi motiver les deux jeunes femmes qui cherchent à présent des partenaires industriels et commerciaux pour fabriquer et diffu-ser leur produit.

lesgallinules.fr

La coopérative Makurazaki France Katsuobushi Co., Ltd., société japonaise spécialisée dans la transformation de bonite (poisson de la famille du thon) a annoncé la construction de son unité de production européenne en Bretagne, dans l’agglomération de Concarneau. L’entre-prise transforme.sa matière première en Katsuobushi, un condiment de base de la cuisine japonaise qu’il était, jusqu’à maintenant, difficile de se procurer.

Cette nouvelle a été annoncée cet été lors de la visite du Président du Conseil régional de Bretagne au Japon.

Les arguments qui ont séduit l’investisseur : la concen-tration en Bretagne d’industries de la pêche, la proximité d’une compagnie thonière capable d’assurer l’approvi-sionnement en bonite, la capacité de stockage frigorifique de poisson en vrac.

Cette implantation prévoit la création de 10 emplois sur 3 ans. Une bonne nouvelle pour le Département du Finistère.

[email protected]

Le Pass French Tech a été mis en place pour participer à l’accélération des entreprises numériques à très fort potentiel. En Bretagne, c’est le pôle Images & Réseaux qui sera l’opé-rateur de l’expérimentation sur le grand ouest. Le nouveau dispositif s’inscrit dans le cadre national de « French Tech » et propose un accès premium et simplifié aux offres des organismes tels que Bpifrance, Coface, INPI, Ubifrance, AFIC. Pour le mettre en œuvre sur le territoire, le pôle s’appuiera sur ses partenaires locaux, les technopoles et cantines numé-riques et sur un comité d’experts pluridisciplinaires régionaux.

Les bénéfices :

◗ Un accès via un guichet unique à des services dans les domaines du financement, de l’innovation, du business développement, de l’internationalisation ;

◗ Un accès prioritaire, simplifié et accéléré avec un dossier unique, un interlocuteur dédié ;

◗ Un processus de sélection agile (10 semaines max.) ;

◗ Une visibilité renforcée en termes de communication à l’international ;

Modalités, programme et dossier de candidature sur images-et-reseaux.com rubrique Nos services (Financer et développer)

Lombric & Co fut lauréat du concours de l’inno-vation catégorie jeunes talents, du salon Jardins au Jardin des Tuileries en 2012.

À NOTER

Marine Le Moal et de Savannah Lemonier ont conçu un composteur design.

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ENTREPRISES

3Paré à innover I octobre 2014 I l’actualité de l’innovation mise à jour quotidiennement sur bretagne-innovation.fr

PAROLE(S) D’INNOVATEURS

PAI : c’est quoi, un bar connecté ?

Jean-François Istin : c’est un bel outil de consommation et de par-tage : sur une table design contenant des fûts écologiques de bière, de vin ou de soda, refroidis à la tempéra-ture de consommation, une tablette connectée permet au consomma-teur, équipé d’un bracelet à puce crédité d’une somme payée au barman, de choisir ce qu’il va boire, de se servir, d’obtenir des rensei-gnements sur la bière qu’il vient de tirer - via une interview du brasseur par exemple -, de donner son avis sur sa boisson et de le partager en direct avec un client de bar équipé à New York ou Sydney. Et même de lui offrir un verre dont le coût est immédiatement débité du bracelet. Le consommateur interagit et avec le produit qu’il consomme, et avec le monde. C’est simple, notre bar est un MOVAC : un Méga Objet de Vending Archi-Connecté…

PAI : un tel produit n’existe pas ailleurs ?

JFI : il y a des bars dans lesquels les clients se servent seuls, mais rien de comparable à notre produit qui présente une double innovation technologique et d’usage. Testé au CEILI, un pub quimpérois et dans des festivals, il a reçu un bel accueil. Consommateurs comme professionnels sont enthousiastes.

Ils plébiscitent la convivialité engendrée, qui peut aussi inciter les gens qui désertaient les cafés à y revenir, notamment pour découvrir de nouvelles boissons. On peut ima-giner des tas d’applications inté-grées pour le consommateur (jeux, échanges de messages …) et les professionnels (sondages en ligne, opérations de communication…). On veut toutefois que ces appli-cations ne soient pas intrusives : notre machine est avant tout un support de consommation, et doit rester ludique et agréable. Les fûts recyclables et sans consigne sont d’un usage très simple pour tous les producteurs de liquides.

PAI : vous avez remporté il y a peu le Startup Contest du West Web Festival**, avec un séjour dans la Silicon Valley à la clé. Qu’attendez-vous de ce voyage organisé par Bretagne Commerce International ?

JFI : la victoire était importante pour nous, et a déjà généré des ren-contres intéressantes pour notre avenir. Le séjour aux USA nous offre de belles opportunités : nous pourrons y discuter avec des déve-loppeurs et leur donner envie de créer des applications spécifiques. Le marché est immense : les pubs, les restaurants, les centres de vacances, les salles de spectacles, les parcs de loisirs, les ferries… peuvent être équipés.

NDMAC SYSTEMS invente le bar nouvelle générationPrésident de la start-up NDMAC Systems, Jean-François Istin lance avec trois associés fondateurs et deux salariés actionnaires* un concept innovant de bar connecté. Porté par les réactions des premiers utilisateurs, celui qui fut dirigeant de Brasserie de Bretagne (BRITT) est convaincu que le produit peut séduire consommateurs et professionnels du monde entier.

PAI : vous avez noué plusieurs partenariats pour réaliser le prototype de votre machine…

JFI : nous avons fait appel aux meilleurs : la table est fabriquée par le français HMY, leader mondial du meuble commercial, les fûts écolo-giques sont fournis par un consor-tium de PME hollandais / allemand, le système de refroidissement a été mis au point par une entreprise alle-mande leader européen, l’électro-nique est confiée à la société bres-toise Actris. Lors des études, nous avons bénéficié de l’aide de l’IUT de Lorient pour des mesures sur le froid. Nos deux premiers ingénieurs Kilian et Guillaume ont été embau-chés en juin 2013, la 2e version de notre prototype vient d’être instal-lée, et la série industrielle doit être lancée à la fin de l’année. Nous commençons à enregistrer les com-mandes et pensons sortir quelques centaines de machines en 2015. En sous-traitance ou dans notre propre usine ? Nous étudions les deux solutions. Mais nous savons d’ores et déjà qu’il nous faudra trouver des financements complémentaires pour accompagner le développe-ment rapide de notre société, pour continuer à innover et conserver notre leadership. Notre présence au SIAL 2014 sur le stand Bretagne est importante pour nous et témoigne aussi de notre attachement à la Bre-tagne et de notre ancrage régional.

ndmac-systems.com

*Christopher Spencer, Yves Jacob, Hervé Corbel, Kilian Delorme et Guillaume Bourel

**La première édition du Web West Festival a réuni les 17 et 18 juillet plus de 500 personnes à Carhaix. Installé sur le site du festival des Vieilles Charrues, l’événement a réuni des acteurs de l’écosystème breton. Des sociétés de toute la France étaient en concours.

NDMAC Systems a reçu l’Aide régionale aux projets innovants (ARPI). JF Istin a obtenu un Prêt d’honneur pour l’amorçage régional (PHAR).

À NOTER

Il y a de la technologie dans le bar ultra connecté de NDMAC Systems.

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L’écologie transformée en modèle économique ren-table… Une ambition portée par le compte épargne CO2 qui entend développer les comportements citoyens.Vous faites du covoiturage ? Vous avez installé une chaudière à bois ? Vos efforts écologiques peuvent vous rapporter des euros si vous les faites reconnaitre par l’Organisation des Nations unies (ONU).

La solution ? Le compte épargne CO2 ! « Fondée par Jean Luc Bara-dat, notre société est l’intermédiaire qui prépare le dossier à soumettre à l’ONU, explique Olivier Messager, associé en charge du développement. Dans le cadre du protocole de Kyoto, nous appliquons la méthodologie mise au point par l’ONU pour trans-former l’investissement écologique en euros. » Ainsi, un ménage qui

économise 1 000 kg de CO2 grâce au covoiturage gagne 52,64 euros. Par rapport à l’utilisation d’une chaudière au fuel, une chaudière bois réduit de 5 000 kg de CO2 par an l’émission de dioxyde de carbone, soit un gain de 263,20 euros par an jusqu’en 2020, voire pendant plus longtemps si le protocole de Kyoto est renouvelé à la conférence de Paris en décembre 2015. « Nous recueillons les factures et autres preuves de l’investisse-ment effectué. Nous réalisons un rapport de vérification transmis à l’ONU qui, après accord, permet de verser les montants sur un compte épargne CO2. Au final, les ménages récupèrent du pouvoir d’achat ! »

Une offre qui s’adresse bien sûr aux particuliers mais aussi aux entreprises. Cinquante sociétés font partie de la communauté carbone, certaines reversent les gains sur le compte épargne CO2 de leurs salariés.

Déjà 6 emplois créés à Brest par 450 CO2, des collectivités bretonnes s’engagent, des PME, des groupes comme EuropCar, Arkéa, Sill, Tré-cobat, le Télégramme, Combiwest, Transalliance, IDTGV… Le modèle économique booste les acteurs dans les territoires. « Il faut changer le signal, conclut Olivier Messager. C’est en agissant aujourd’hui que nous préserverons notre planète. Notre solution permet de créer du lien social, de la valeur monétaire et de reconsidérer l’écologie comme une nécessité performante. »

compteepargneco2.com

ENTREPRISES

RESPONSABILITÉ SOCIÉTALE DES ENTREPRISES

Avant, pour proposer à ses clients une sole bretonne, un Chef de Hong Kong avait le choix entre une coû-teuse et hasardeuse course contre la montre à coups de camions fri-gorifiques et d’avions, ou un pro-duit congelé. Mais ça, c’était avant. Spécialiste des produits de la mer premium, la société Qwehli offre aujourd’hui à ses clients du monde entier les meilleurs poissons fran-çais en Pressure Pack® : achetés à la criée, filetés sur place, à la main, saint-pierre, merlu, dorade, saint-jacques ou bar sont ensuite enveloppés dans une seconde peau et traités par haute pression. « Bre-vetée, cette technologie élimine toutes les bactéries et conserve

la saveur et la texture du poisson pendant 20 jours, explique Simon Deprez, directeur général de Qwehli. En cuisine, le produit est ensuite travaillé comme s’il était frais. Les chefs* qui ont testé ce nouveau conditionnement n’ont constaté aucune différence entre le frais et le poisson proposé. » Qwehli a ouvert cette année un atelier sur le port de Kéroman-Lorient « pour être au plus près du top des produits de la mer et profiter de la renommée de la Bretagne, dit Simon Deprez. Nous y avons été accueillis à bras ouverts : Lorient a compris nos enjeux, nous a aidés dans notre recherche de locaux, dans nos démarches admi-nistratives, nous a présenté ses

contacts régionaux : nous avons ainsi pu nous installer en 6 mois. » Les retours sont excellents, et les demandes supérieures aux esti-mations ont permis l’embauche de 7 personnes. « Nous devrions être une dizaine à la fin de l’année, une vingtaine à moyen terme », prévoit le DG. Qwehli a investi un million d’euros dans la création de lignes d’emballage et haute pression. La société vise dans un premier temps le marché de l’export, surtout l’Asie qu’elle connait bien. Toujours dans le haut de gamme.

qwehli.com

*Qwelhi approvisionne plus de 400 chefs étoilés et gastronomiques français et étrangers.

IMPLANTATION

CompteepargneCO2.com Moins de CO2 = plus d’euros !

Avec Qwehli, le poisson frais devient durable

Les meilleurs poissons français en Pressure Pack®

L’équipe de 450 CO2

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réseau

Innover :un état d’esprit… et des méthodes !Innover… « oui mais » comment faire ?« Oui mais », ces deux petits mots annoncent souvent des objections face aux idées nouvelles dans les séminaires de créativité. Et pour-tant, seul un moment de génération d’idées sans jugement, permet de créer des propositions de valeur ori-ginales. La créativité est l’énergie, qu’on met dans cet étrange moteur de croissance qu’est l’innovation. Et pour innover, il faut être sensible au changement et à la continuité et uti-liser des méthodes en les adaptant à l’ADN et au contexte de l’organi-sation qui innove. Soyons clairs : aucune méthode n’est une panacée et l’art d’innover tient davantage à la motivation et à l’ingéniosité des hommes qu’aux outils. Ceci étant, il est des outils dont on aurait tort de se priver : disposer d’un processus que les porteurs de projets se sont bien appropriés, cela rend à la fois

puissant et efficient, tout en sécuri-sant la démarche d’innovation.

« Oui mais » quelle méthode d’in-novation choisir ? Effectivement il y en a plusieurs et s’orienter dans une forêt d’anglicismes, n’est pas évident. La plupart de ces méthodes ont été conçues aux États-Unis au cours des cinquante dernières années : Creative Problem Solving (la recherche de solutions nouvelles par la créativité, dans les années 50), le Design Thinking (orienté sur la phase de conception, dans les années 80) et le Lean Start Up (une forme d’entrepreneuriat agile, dans les années 2000). Elles ont en com-mun d’être des méthodes (un pro-cessus structuré), qui est à la fois séquentiel (composé d’étapes) et itératif (si on est dans une impasse, on fait une nouvelle boucle essai-erreur) et de placer le client et son besoin au centre : il est le point de départ et d’arrivée de la réflexion.

Si vous en avez assez des « oui mais » et que vous avez envie de vous lan-cer, ces pages, qui présentent des exemples concrets d’utilisation de ces méthodes par des entreprises bretonnes, sont pour vous !

Sylvie Courcelle Labrousse, Ino Faber

Après 23 ans en entreprise, Sylvie Courcelle Labrousse a fondé, en 2011, Ino Faber, une société de conseil et de formation en créativité et en innovation, qui accompagne les entreprises et les collectivités locales qui veulent construire une stratégie d’innovation, concevoir des produits/services innovants ou aider leurs collaborateurs à développer leur potentiel créatif et leur esprit d’initiative. Praticienne expérimentée du Creative Problem Solving, Sylvie est membre de CréaFrance, Créa-Université et responsable de programmes de formation à CréaConférence.

inofaber.com / [email protected]

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RÉSEAU | CRÉATIVITÉ & INNOVATION

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DESIGN THINKING

Toutes les moules de bouchot - même certifiées AOP - ne se valent pas. Producteur en baie du Mont-Saint-Michel, Stéphane Hesry en fait la démonstration chaque jour sur les étals. Le mytiliculteur consacre 15 % de sa concession à l’élevage d’une moule produite selon un cahier des charges exigeant. Lequel garantit un taux de chair (30 %) et une taille supérieure à la moyenne.

Baptisée du patronyme de son grand-père, le coquillage a pris le nom de moule Morisseau. Le temps passé à l’élevage, au tri et au cali-brage justifie son prix plus élevé : la qualité supplante le rendement.

Au moment de lancer sa protégée sur le marché, Stéphane Hesry

s’est adjoint les services de l’agence de design global Icilaba. Le pro-ducteur souhaitait créer un logo. In fine la collaboration a accouché d’une véritable identité de marque, portée par la réalisation d’un site web de caractère qui élève la moule Morisseau en reine des bouchots. Le slogan « qualité supérieure » décore les vestes et les tabliers des employés. « Au-delà du visuel, l’agence m’a aidé à définir la philo-sophie du produit, ses valeurs et un argumentaire commercial cohérent en jouant le rôle du consomma-teur-type : que veut-il ? », commente Stéphane Hesry. La communication revue en profondeur, la stratégie de différenciation a permis de cibler davantage la clientèle prescriptrice des poissonniers. À l’exception d’un grossiste parisien, la moule Moris-seau se vend en direct via un réseau de 70 artisans dans toute la France. Et les résultats sont là.

Environ 300 tonnes de moules Moris-seau seront vendues cette année. Le chiffre double chaque saison.

moule-morrisseau.fr

Dans le cadre du programme d’ac-compagnement à l’innovation SIDE, Armor Plats cuisinés, PME d’une quarantaine de personnes à Kervi-gnac (près de Lorient) a fait le pari d’innover dans ses méthodes d’in-novation. Cette entreprise réputée pour la qualité de ses produits, spé-cialisée - comme son nom l’indique - dans les plats frais cuisinés, a déci-dé de tester l’apport des méthodes de créativité pour générer de nou-veaux concepts d’emballage.

À l’occasion d’une journée animée par Sylvie Courcelle du cabinet Ino Faber, expert en techniques de créa-tivité, des représentants des équipes technique, commerciale et admi-nistrative ont participé à un atelier collaboratif pour faire émerger des idées. Si elle peut être déroutante

au premier abord, la démarche est à la fois ludique et extrêmement cadrée. Elle permet d’aider à sortir des sentiers battus, d’utiliser son « cerveau créatif » pour répondre à la demande de l’entreprise et servir sa stratégie.

La méthode créative de résolution de problème - Creativ Problem Solving - est en effet un processus structuré qui permet d’ouvrir le champ des solutions. Elle débute par une phase de clarification de la problématique à traiter, amène à générer des idées (phase d’idéation) par la divergence puis à converger pour rendre une idée réaliste pour la développer.

Étape ultime visée par Marc Bur-ban, le dirigeant d’APC : transformer

l’essai en mettant sur le marché un emballage différenciant qui reflète les caractéristiques de leurs produits.

Armor Plats Cuisinés, entreprise engagée dans le programme SIDE, est accompagnée par Virginie Fray, conseiller innovation à la CCI du Morbihan.

La moule Morisseau s’accroche à la qualité

Armor Plats cuisinés : la PME fait le pari de la créativité

La production double chaque année

CREATIV PROBLEM SOLVING

Le Design Thinking

Le Design thinking est une méthodologie de conception. Il a pour spécificité de se focaliser sur les besoins et usages des clients, de questionner la pertinence de la problématique donnée et de prototyper les solutions pour les évaluer et les rendre tangibles.

ILS ONT TESTÉ...

Le Creative Problem Solving

Basée sur une alternance entre ouverture et focalisation, le CPS permet de parcourir toutes les étapes d’un processus d’innovation : de l’identification du challenge au plan d’actions qui permet de mettre en œuvre ces idées nouvelles, avec succès. La méthode a été conçue par Osborn et Parnes aux États-Unis à partir des années 50, elle est en open source et évolue constamment.

ILS ONT TESTÉ...

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RÉSEAU | CRÉATIVITÉ & INNOVATION

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STRATÉGIE OCÉAN BLEU

Aux portes de Rennes, le domaine de la Freslonnière est une destination hôtelière de standing, réputée pour son parcours de golf 18 trous en pleine forêt, ses chambres d’hôtes et ses gîtes de charme. Mais il n’est pas le seul en Bretagne.

D’autres établissements offrent des services comparables à une clientèle similaire. « Il faut nous différencier pour exister et conso-lider notre rentabilité commer-ciale », résume Véronique Spill-mann, codirigeante de la société. La trajectoire sera donc corrigée.

Le golf, l’hébergement et les sémi-naires d’entreprises resteront. Mais l’adresse complétera son offre par des séjours résidentiels bien-être et santé, orientés vers les activités de relaxation, la naturopathie, la diététique et même le jeûne à visée thérapeutique. Des cabanes sur l’eau pourraient émerger pour enrichir ce positionnement inédit d’une offre

d’hébergement insolite.

Le domaine de la Freslonnière a for-malisé sa nouvelle stratégie touris-tique après avoir sollicité le service Arist Bretagne de la CCI Bretagne. Via l’action collective IDDIL, l’établis-sement a découvert la philosophie marketing Océan Bleu. « Quels sont nos atouts, nos valeurs ? Quelle nouvelle clientèle veut-on séduire ? Comment satisfaire ses attentes ? », se souvient Véronique Spillmann. L’accompagnement méthodologique s’est traduit par des rencontres suivies avec des professionnels du tourisme et des représentants des collectivités voisines. « Nous avons étudié ensemble la question pour balayer toutes les solutions pos-sibles, sans rien oublier. Le projet devient crédible à l’heure des choix ». Les études de faisabilité - adminis-trative, financière… - suivront pro-chainement.

golfdelafreslonniere.com

« Y aller par petites touches, puis y revenir souvent, sans jamais oublier ses clients ». Voilà résumée la stratégie adoptée par Mikaël Morvan pour monter sa start-up, ZetaPush. Tout en souplesse.Familier des process Orange, l’ingénieur informaticien se lance avec un associé dans une nouvelle aventure, balisée par la démarche Lean Start-up. Leur trouvaille ? Un « moteur » informatique qui aide les développeurs à connecter leurs applications à différents ter-minaux. Leur méthode ? Faire vite.

En phase d’incubation, Mikaël Mor-

van n’a pas attendu de finaliser sa solution pour prospecter. « J’ai éla-boré un prototype rapidement. J’ai fait la démonstration devant mes clients en situation réelle. Leurs retours ont servi à enrichir l’outil ». Grâce à ses bêta-testeurs associés aux premières heures du projet, Mikaël Morvan sait qu’il existe une demande, un usage, un besoin… La réponse s’y conforme. « Avec le Lean, ce sont les clients qui pré-cisent les services qu’ils sont prêts à acheter. On ne développe plus tout seul une application dans son coin pendant six mois… ». Gain de temps et économie de moyens vont de pair.

Cet automne, ZetaPush intègre la seconde promotion de l’incubateur de start-up de la Cantine numé-rique rennaise, le Booster. Pour y voir clair dans les questions pra-tiques de la gestion d’entreprise.

Côté techno, c’est tout vu : le Lean restera la norme. « On intégrera les fonctionnalités au fil de l’eau avec la validation des clients. Il ne faut pas avoir peur de se tromper pour pivo-ter à temps et changer de cible ». La société ZetaPush sera officielle-ment créée avant la fin de l’année.

LEAN START UP

Le domaine de la Freslonnière à l’approche

Ty Gwer cultive le sens des responsabilités

CONTACT :Mickaël Morvan [email protected]

Le domaine de la Freslonnière a pris le train de l’innovation.

La méthode Océan Bleu

Océan Bleu est une méthode de positionnement marketing par la différenciation.

À partir de la situation actuelle d’un marché (dite « océan rouge »), la méthode « Océan Bleu » a pour objectif d’éloigner au maximum la concurrence en la « tenant à distance » grâce à des critères de différenciation sur lesquels l’entreprise est pionnière.

ILS ONT TESTÉ...

Le Lean Start-up

Cette méthode d’entrepreneuriat agile a 10 ans. Elle offre un kit d’outils pour transformer une bonne idée en business rentable via un processus où on expérimente immédiatement (en confrontant l’idée à ses clients potentiels) pour échouer rapidement, en tirer les leçons, se réorienter et continuer à apprendre.

ILS ONT TESTÉ...

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EN BREF

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RÉSEAU | CRÉATIVITÉ & INNOVATION

Se parler, c’est bien. Se comprendre, c’est mieux. Maître du jeu, Wild is the Game en fait son affaire. Créée il y a quatre ans, la jeune société niçoise conçoit et anime des ateliers de travail collaboratif en entreprise. La recette est connue : une discus-sion ouverte permet d’exploiter au mieux le potentiel d’un groupe et de produire des décisions partagées, mieux suivies d’effet.

Pour créer cette vision commune, Wild is the Game recourt largement à la « facilitation graphique ». Car on ne croit que ce que l’on voit. En atelier, cette méthode prend des formes très variées : graphic recor-

ding, mind mapping, graphicall… Pas besoin d’outils technologiques sophistiqués. Les post-it, le paper board et des feutres de couleur suffisent. Le savoir-faire est dans l’animation, l’écoute, la synthèse et l’adaptation des visuels à l’objectif recherché. « Visualiser une discus-sion permet de s’approprier rapi-dement les éléments clés du débat, de stimuler l’intérêt, de développer la créativité, de conserver une trace physique…, apprécient Nicolas Gros et Julien Goby, codirigeants de l’en-treprise. La facilitation graphique accompagne les participants dans leurs interactions et leur compré-

hension du sujet. C’est une grosse économie de temps et d’énergie ». Tous les dossiers s’y prêtent : le lan-cement d’un produit, une réorgani-sation interne, une nouvelle straté-gie de développement… Wild is the Game travaille avec des groupes du Cac 40 et de nombreuses PME fran-çaises. « La facilitation graphique peut soutenir et amplifier un atelier de travail. Elle déploie toute sa puis-sance lorsque l’agenda est conçu avec le facilitateur graphique ». Bien loin du team building, la facilitation graphique sert d’abord la prise de décision concrète.

wildisthegame.com

Wild is the Game à la vue de tous

CONSEIL

Un logo ? Un site web ? Du mobilier ? Icilaba sait faire. Elle accompagne aussi ceux qui font.Créée il y a trois ans, l’entreprise rennaise se présente comme une « agence de design global ». Elle assiste les PME dans la conception de leurs produits et de leurs ser-

vices, en intégrant leur stratégie d’entreprise. Et ceci dans tous les secteurs d’activités. Son savoir-faire ? Placer les utilisateurs au centre de la démarche.

Au croisement des méthodes agiles, du Lean Startup et de l’ex-périence utilisateur (UX design), l’agence a fait du « design thin-king » son credo d’action. « On identifie d’abord la problématique des utilisateurs. On les rencontre : que veulent-ils ? On décrypte leur parcours client mais aussi leurs émotions. Des solutions émer-gent ? On les teste auprès d’eux avant d’entamer la phase opéra-tionnelle », résume Frédéric Han-nouche, cofondateur de la société. Des clients la contactent pour revoir leur identité graphique ?

De fil en aiguille, la collaboration avec Icilaba débouchera aussi vers une segmentation plus juste de leur clientèle ou une refonte complète de leur logiciel maison. Car là était vraiment le besoin des clients finaux.

Avec le « design thinking », l’agence enseigne à penser global, sans idée préconçue du marché. Bien au-delà du conseil, l’agence prend en charge la réalisation des produits ou services imaginés avec ses clients. « On reste dans l’opérationnel : la solution trouvée doit être efficace ». Mais la recette mise aussi sur le plaisir de l’expé-rience. « On doit rendre l’expérience agréable pour créer un souvenir mémorable ».

icilaba-creation.com

Icilaba pense global

FACILITATION GRAPHIQUE

Les associés de l’agence Icilaba : A. Baubau, B. Lemarié et F. Hannouche

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EN BREF

9Paré à innover I octobre 2014 I l’actualité de l’innovation mise à jour quotidiennement sur bretagne-innovation.fr

ÉVÉNEMENT INNOVATION

Mardi 2 décembre à Pacé, 35 (salle Le Ponant)

Pour clôturer « l’année de l’innova-tion » dans les CCI, le réseau CCI Innovation Bretagne, en partena-riat avec Bretagne Développement Innovation & le Réseau breton de l’innovation, organise la 1re édition de l’Open de l’Innovation.

Cet événement « facilitateur d’inno-vation » pour les PME bretonnes,

s’adresse à tous les entrepreneurs désireux de concrétiser leurs pro-jets. Une occasion unique de rencon-trer, sur un même lieu à un même moment, lors de rendez-vous indi-viduels, l’ensemble des expertises nécessaires pour réussir son inno-vation : veille, stratégie, financement, créativité, réglementation, commer-cialisation, réseaux...

Conférence, table-ronde, rendez-vous avec des experts de l’inno-vation, espace d’échange pour les entreprises… Cette journée d’infor-mation et de networking est conçue pour donner toutes les chances de réussir son projet d’innovation.

INSCRIPTION :opendelinnovation.com

Comme à chaque édition du SIAL (salon international de l’alimen-tation), Bretagne Développement Innovation publie les « Cartes de la Bretagne agroalimentaire », une photographie actualisée de la filière bretonne dans ses dif-

férents secteurs. Ces cartogra-phies sont disponibles en version papier (français/anglais) ou en ligne dans une version interactive sur invest-in-bretagne.fr (rubrique Agroalimentaire).

Accompagner les PME dans leurs projets et les aider à saisir des opportuni-tés, tel est le rôle des conseillers du Réseau bre-ton de l’inno-

vation. Pour tester de nouveaux produits, améliorer ses procédés de fabrication, se diversifier, trouver le soutien technique ou financier adapté, les conseillers du RBI sont

des interlocuteurs tout indiqués.

Pour valoriser leur travail de ter-rain auprès des entreprises et mieux les faire connaître, Bre-tagne Développement Innovation, en charge de l’animation de ce réseau, publie chaque année le carnet de l’innovateur. Un docu-ment qui donne la parole à des chefs d’entreprises qui ont testé et approuvé l’expertise du réseau.

L’édition 2014 vous est offerte avec votre magazine Paré à innover.

Open de l’Innovation

Carto agro

Carnet de l’innovateur : nouvelle collection de succès

À LIRE - À VOIR

AGENDA & CO

Portes ouvertes au Pôle Cristal10 OCT. 2014 À DINAN

Le centre technique ouvre ses portes aux entreprises le 10 octobre, de 16 à 18h, et organise une visite de ses laboratoires et équipements techniques.

Contact : Marylène Landais - 02 96 87 20 00

Sea Tech weekDU 13 AU 16 OCTOBRE À BREST (LE QUARTZ)

9e semaine internationale des sciences de la mer à Brest. Au programme : stands, workshops, conférences Marine Energy Brest, convention d’affaires… Les 15 et 16 octobre, sur l’espace d’exposition du projet européen Channel MOR, les entreprises pourront s’informer sur l’état des lieux de la filière des énergies marines renouvelables au niveau européen et sur les appels d’offres en cours et à venir.

seatechweek.com

Opportunités digitales 15 ET 16 OCTOBRE À RENNES (LES CHAMPS LIBRES)

Cette convention d’affaires* offrira l’opportunité aux acteurs de l’économie numérique de s’ouvrir des perspectives sur les marchés de la santé, l’agroalimentaire et les industries culturelles et créatives.

* Organisée par Québec International et Rennes Métropole, en partenariat avec Bretagne Développement Innovation.

opportunites-digitales.com

SIAL 2014DU 19 AU 23 OCTOBRE 2014 À PARIS (PARC EXPO PARIS NORD)

Plus de 100 entreprises bretonnes seront au SIAL 2014. Réunies sous la bannière de la Bretagne ou exposantes directes, toutes illustreront la capacité de la filière agroalimentaire à innover. On retrouvera le stand « Bretagne - Tendances & Innovations »*, un espace-vitrine de 54 produits innovants (Hall 5a M 056). Le dispositif régional permettra aussi à 27 entreprises de promouvoir leurs nouveaux produits sur des pavillons sectoriels estampillés « Bretagne ».

* Un espace animé par la Conférence des chambres économiques de Bretagne, Bretagne Développement Innovation, Valorial, accompagnés de Produit en Bretagne, du Centre Culinaire Contemporain, de Bretagne Commerce International et de l’Association bretonne des entreprises agroalimentaires, avec le soutien du Conseil régional de Bretagne.

Euronaval27 AU 31 OCTOBRE À PARIS (BOURGET)

La Bretagne sera présente au 24e rendez-vous d’Euronaval, leader mondial des salons spécialisés dans la défense navale, la sécurité et la sûreté maritime. Le pavillon régional* accueillera une douzaine d’entreprises (chantiers de réparation navale, sociétés d’ingénierie, entreprises d’électronique spécialisées ou infrastructures portuaires). Elles présenteront aux donneurs d’ordres du monde entier les moyens industriels et le maillage de compétences pointues que l’industrie navale bretonne peut mettre à leur disposition.

* Espace animé par Bretagne Pôle Naval, le Pôle Mer Bretagne Atlantique, avec le soutien de Bretagne Développement Innovation.

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À LA CROISÉE DES FILIÈRES

Paré à innover I octobre 2014 I l’actualité de l’innovation mise à jour quotidiennement sur bretagne-innovation.fr10

AZ Métal : la robotisation comme moyen de développement

Savez-vous que vous pouvez aug-menter vos ventes et financer votre développement sans toucher à votre trésorerie ? Via la plate-forme d’échange interentreprises Breizh Barter, vous valorisez vos actifs non ou sous-utilisés : « nous pro-posons à nos adhérents de sortir des placards ce qui a de la valeur, mais qui n’est pas exploité, explique Sylvie Dagnet, chargée de réseau d’affaires en charge du projet expé-rimental. Capacités de production ou de stockage sous-employées, stocks dépréciés, savoir-faire sont troqués avec d’autres entreprises. » Ce système qui a fait ses preuves dans plusieurs pays européens per-met de se débarrasser d’actifs qui ne servent pas, et de ne pas être blo-qué dans son développement dans

une conjoncture parfois difficile. Souple, il n’impose pas d’échanger A contre B et B contre A. Vendre à un membre de la plate-forme ouvre un crédit qui est utilisé ultérieurement pour acheter à un autre membre. Ce système innovant d’échanges non-monétaires ne convient tou-tefois pas à toutes les entreprises : « elles doivent être dans une phase de recherche de développement complémentaire, leurs dirigeants ouverts à l’innovation et déjà investis dans le travail en réseau, dans une logique collaborative, » estime Syl-vie Dagnet. Porté par l’association Breizh Clusters*, soutenu par la Région Bretagne, Breizh Barter est un outil multi-usages : outre un gain de croissance, il permet aux adhé-rents d’accéder à des clients poten-

tiels, de nouer des partenariats, de travailler en inter-réseaux avec des entrepreneurs d’horizons différents, de renforcer leur ancrage territorial. L’objectif affiché est de compter une cinquantaine d’adhérents après 18 mois d’existence.

breizhbarter.eu

*Breizh Clusters rassemble les groupements et réseaux d’entreprises implantés sur le territoire de Bretagne, dans tous les secteurs d’activités. Son objectif est de développer l’échange et les actions collectives inter-réseaux.

Breizh Barter : l’échange comme levier de croissance

Grâce au programme RobotStartPME, l’entreprise AZ Métal a pu investir dans un robot qui doit lui permettre d’augmenter sa capacité de production.

Basée à Dinan (Côtes-d’Armor), l’entreprise AZ Métal est spécialisée

dans la conception et la fabrication d’ensembles mécano-soudés (acier, inox, aluminium) qu’elle produit pour des donneurs d’ordres de différents secteurs (agroalimentaire, carrosse-rie industrielle, entreprises d’équi-pements sportifs…). Grâce au pro-gramme RoboStartPME, la société a pu investir dans un robot qui a été installé en avril dernier. « Nous avons eu écho de ce programme via notre fournisseur, explique Isabelle Richard, la directrice de l’entreprise. Il nous a recommandé de nous rapprocher du Centre tech-nique des industries mécaniques (Cetim). Nous avons alors rencontré un interlocuteur de cet organisme qui a monté un dossier et exposé notre projet d’investissement. Un projet qui a donc été éligible au pro-gramme RobotStart. »

Pour la société, la robotisation s’est imposée, d’abord, comme un moyen d’augmentation de la capacité de production. « L’objectif

était de conquérir des volumes qui nous échappaient, poursuit Isa-belle Richard. Il y avait également une question d’esthétique, le robot devant nous permettre d’avoir des produits avec des finitions beau-coup plus fines. C’était également une question de modernisation et aussi un moyen de faire monter en compétences nos équipes. »

Si, cinq mois après l’installation du robot, il est encore trop tôt pour dres-ser un bilan, la tendance semble déjà positive. « Nous avons récupéré un marché sur la production de nacelles pour chariots élévateurs, confie la dirigeante. Or, sans le robot, jamais nous n’aurions pu répondre à la demande de chiffrage. »

AZ Métal, soutenue par la Région Bretagne, compte actuellement 19 salariés et pourrait être amenée à embaucher dans quelques mois.

az-metal.com

MÉCANIQUE DE PRÉCISION ET ROBOTISATION

CLUSTER

De gauche à droite : Isabelle ARHANT, Mutualité Française ; Chantal DESCHAMPS, Brit Innov ; Thierry VARLET, Breizpack ; Sylvie DAGNET, Breizh Barter

RobotStartPME, un programme national qui a séduit AZ Métal et 18 autres entreprises en Bretagne.

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À LA CROISÉE DES FILIÈRES

11Paré à innover I octobre 2014 I l’actualité de l’innovation mise à jour quotidiennement sur bretagne-innovation.fr

Turbiwatt repousse les limites de l’hydroélectricité

Loccapi : l’autre ami du petit-déjeuner

Grâce à ses micro-turbines pour les très basses chutes d’eau et un savoir-faire unique, l’entreprise lorientaise propose des solutions innovantes et rentables sur le marché de la petite hydroélectricité.Si l’hydroélectricité est une énergie mature depuis plus d’un siècle, le savoir-faire développé en la matière par l’entreprise Turbiwatt, basée à Lorient, est particulièrement inno-vant. Née il y a quatre ans, la socié-té a inventé et mis au point, après plus de deux années de recherches et développement, des micro-tur-bines hydroélectriques pour les basses chutes (1,2 à 8 m). « Même au niveau mondial, nous n’avons identifié personne capable d’offrir de telles solutions, explique Didier Greggory, le chef d’entreprise. Car beaucoup de professionnels s’ac-

cordent à dire qu’en dessous de 8 m de chute, la performance des turbines n’est pas suffisante pour générer de la rentabilité. »

Un défi que Turbiwatt est parvenu à relever grâce à des générateurs ultra-compacts pouvant se loger à l’intérieur de la turbine. « De fait, on a aujourd’hui des turbines qui peuvent brasser de toutes petites quantités d’eau sur de très basses chutes avec des rendements com-parables aux hautes chutes. »

Lauréate des trophées de l’Innova-tion 2014, organisés par la CCI du Morbihan, et du Trophée Crisalide

2013, piloté par Créativ, la société, qui a pu compter sur l’appui de la Région Bretagne sur le volet res-sources humaines, a également bénéficié de prêts Innovations par la Banque publique d’investisse-ment (BPI). Elle commercialise trois gammes de turbines et réalise, aujourd’hui, plus des deux tiers de son chiffre d’affaires à l’export. Le potentiel marché qui s’offre à elle est considérable. « Parmi les trois types de marchés que nous ciblons, il y a d’abord celui des moulins, canaux et écluses, poursuit Didier Greggory. Il y a également celui des industries qui utilisent de l’eau dans leur process et celui, enfin, des pays en développement. »

Le chiffre d’affaires de l’entreprise, qui était de 300 000 € sur l’exer-cice précédent, pourrait atteindre 800 000 € cette année. D’où la nécessité de passer prochainement la production du stade artisanal au stade industriel.

www.turbiwatt.com

À l’origine, spécialisée dans la maintenance de machines chez les professionnels, Loccapi a mis au point une toute nouvelle machine à chocolat chaud pour la restauration collective. Chez Loccapi, l’innovation coule à flot.« Nous sommes à même de révo-lutionner l’offre chocolat chaud en machine », annonce Aurélien Fran-çois gérant de Loccapi, une entre-prise soutenue par le Conseil régio-nal de Bretagne. Quand d’autres

utilisent du chocolat en poudre, Loccapi utilise un produit liquide et concentré combiné à une machine performante (brevetée). Qualité gustative, fiabilité de conservation, facilité d’utilisation… « Nous avons mis au point un produit proche du fait maison, d’une qualité supérieure à la poudre, explique Aurélien Fran-çois. La machine de distribution, conçue et fabriquée à Morieux, est adaptée à la restauration. Le cho-colat concentré est dans une poche hermétique, aucun contact entre le produit et les mains, pas de net-toyage du bac grâce au « bib » (bag in box) et un service après-vente réactif nous permettent de propo-ser une offre complète et unique en restauration commerciale. »

Robuste, fiable et design, la machine a pu être testée et validée par ses clients historiques et est déjà uti-lisée dans les unités de la Marine Nationale (site de l’Île Longue entre autres), de l’Armée de terre et aussi sur la nouvelle compagnie My Ferry Link à Calais. « Ce projet est la com-binaison de notre expérience de 30 ans de petits-déjeuners et de notre capacité à innover. Notre objectif est de nous implanter dans les grandes chaînes de restauration », poursuit Aurélien François qui évoque le dépôt d’un brevet mondial pour la marque Liebig sur une machine tes-tée chez Mc Donald France.

Passionné, Aurélien François em- barque son équipe de 7 salariés dans une belle aventure gourmande.

ÉNERGIE

La technologie Turbiwatt promet fiabilité, autonomie et rendement

AGROALIMENTAIRE

Un chocolat chaud comme à la maison... mais au bureau !

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L'INVITÉ DE MARQUE

« Le modèle coopératif établit un lien entre l’exploitation agricole et le client final. Il permet d’être au plus près des besoins du marché, et garantit des débouchés aux adhé-rents. » Pour Dominique Ciccone, directeur général de la première coopérative agricole bretonne, le statut a fait ses preuves : « la soli-darité entre filières lisse les diffi-cultés momentanées ; l’an dernier, en pleine crise porcine et avicole, nous avons ainsi pu redistribuer 2,5 millions d’euros à nos adhé-rents*, grâce à la bonne santé des filières de la nutrition animale, des céréales, des agrofournitures ou du lait. » Un modèle qui marche, sous réserve d’avoir une politique stra-tégique : « nous avons fait le choix de la polyvalence, et nous avons eu raison. De même, nous investissons et innovons continuellement dans toutes nos activités - modernisation des réseaux, des outils et des sites industriels, formation des agricul-teurs et des salariés, conclusion de partenariats et d’actionnariats pour créer des entreprises de taille critique …-. » Le développement de fermes de référence participe de cette même stratégie innovante : dans ces 80 exploitations pilotes, on mène grandeur nature des essais de cultures, de traitements, de consommation alimentaire animale. Bref, on innove. « Ingénieurs agro-nomes, vétérinaires, techniciens travaillent avec les exploitants sur ces tests qui, s’ils sont concluants, sont proposés aux autres adhé-rents, dit Dominique Ciccone. Nous les conseillons, les accompagnons

dans la mise en œuvre de ces nou-velles techniques. Notre objectif est de développer une agriculture moderne qui préserve l’environ-nement tout en permettant aux exploitations d’être rentables. »

AEI, sigle d’avenir ?Dominique Ciccone veut croire que l’Agriculture écologiquement inten-sive (AEI) permettra de concilier plusieurs objectifs : garantir la pro-ductivité et la rentabilité des exploi-tations agricoles bretonnes, offrir aux consommateurs des produits de qualité, préserver l’environnement. « Afin de leur donner une cohérence et une visibilité, les actions menées par Triskalia et ses adhérents en faveur de l’AEI et du développement durable sont consignées sous le label Planète positive, explique le DG : itinéraires de culture et d’éle-vage (amélioration des aliments pour limiter les rejets, actions sanitaires préventives, sélection de variétés plus rustiques, production de fourrages sur l’exploitation…), bilans carbone, optimisation des flux

de transport entre usines, covoitu-rage entre salariés, consommation de papier, formations… Des actions, petites et grandes, qui profitent à tous et à notre territoire, auquel nous sommes très attachés. » L’ad-hésion de Triskalia à la marque Bre-tagne coule donc de source : « tout ce qui valorise notre région et lui donne une image positive auprès du consommateur est bon pour nous. Ce label, il faut le mettre en avant : la Bretagne, ça parle ! »

* Sous forme d’intérêts aux parts et de remises.

Poids lourd et moteur de l’économie bretonne, Triskalia est né en 2010 de la fusion de trois grandes coopératives régionales. Le groupe a su atténuer les effets de la crise en cultivant la solidarité, la polyvalence, et en s’adaptant constamment à l’évolution des marchés.

Directeur de la Publication : Frédéric Rode I Rédaction : Chrystèle Guy, Olivier Brovelli, Béatrice Ercksen, Dominique Quintin, Matthieu Huet I Crédits photos : Emmanuel Pain I Création et réalisation : hippocampe.com - 800030 I Bretagne Développement Innovation, 1 bis, route de Fougères - 35510 Cesson Sévigné I 02 99 84 53 00 I [email protected] I Tirage : 7 000 exemplaires

Dominique Ciccone,Triskalia

Tout savoir sur la marque BRETAGNE :

marque-bretagne.fr

Avec le soutien de

Ce projet est cofinancé par l’Union européenne. L’Europe

s’engage en Bretagne avec le Fonds européen de

développement régional

L’activité de Triskalia repose sur l’agriculture, l’agroalimentaire et la distribution. La coopérative accompagne les agriculteurs de la production à la valorisation de leurs produits, via ses clients industriels ou ses propres filières. Triskalia s’associe à d’autres coopératives ou partenaires privés pour développer des filiales de poids comme Laïta, Gelagri, Ronsard… Elle gère un réseau de magasins (Point Vert, Gamm Vert, Comptoir du Village, Magasin Vert) ouverts aux professionnels comme aux particuliers.

À RETENIR

Triskalia en chiffres◗ 4 800 salariés

◗ 18 000 adhérents

◗ 300 sites

◗ CA 2013 : 2,2 milliards d’€

CONTACT :www.triskalia.fr