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Marketing durable des produits ecologiques

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Quel marketing durable, vert, responsable pour les produits biologiques écologiques ? A l’heure où les produits verts et naturels commencent à se bousculer dans les rayons, il est désormais vital de comprendre son éco-public, et répondre à ses attentes avec une offre adaptée.

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Page 1: Marketing durable des produits ecologiques

Mars / Avril 2011

Consommation 1

1 – PréliminaireDurant les année 1990, les choses étaient simples pour une entre-prise verte ou un distributeur : le client était rare et embryonnaire, mais convaincu et engagé. Peu lui importait le « look » du packaging, son prix, le choix restreint des marques et l’effort à fournir pour les dénicher : les premières gammes de produits bio trouvaient preneur, bien que conçues avec des moyens limités, guidés souvent sur la seule foi de la vision du chef d’entreprise. En 2011 les choses ont bien changées. La concurrence devient rude entre les marques bio et entre distributeurs. Le nouveau consom’ac-teur est toujours motivé, mais majoritairement moins averti, et, sur-tout se voit offrir à profusion un même type de produit à tous les prix.L’erreur n’étant plus permise il est désormais vital de comprendre et anticiper le marché et ses composantes : le client, les réglementa-tions, les concurrents, les tendances, les offres. L’intuition géniale, et la vision écologique ne suffisent plus : place au bon produit, au bon moment, au bon endroit. Bref, du bon marke-ting… à la sauce Verte.

2 – Procédons par ordre : le marketing-mix Comme le marketing conventionnel la mission fondamentale du marketing durable est d’imaginer, concevoir, communiquer et distri-buer des produits et services qui trouvent et satisfassent leur public, en faisant vivre l’entreprise. Là ou le marketing durable diverge (les techniques sont assez sem-blables), c’est dans la profondeur de ses intentions, qui le rend différent et passionnant. il s’agit aussi de préserver la planète, d’offrir des produis sains qui incitent à mieux consommer, et, au-delà à contribuer à une société meilleure. Le sujet étant vaste voici quelques recommandations éprouvées issues de mes années de pratiques, et proposées selon 5 grandes étapes du marketing-mix :

1 – Consom’acteur, qui es-tu ? - Il n’y a désormais plus un consom’acteur mais des consom’acteurs, suivant le degré d’impli-

Al’heure où les produits « bio » se démocratisent et où les marques commencent à se bousculer dans les rayons, il est désormais vital de comprendre son éco-public, bâtir un lien authentique, et répondre à ses attentes avec une offre adaptée. Vous avez-dit marketing durable ?

Marketing durable Comment répondre aux besoins du consom’acteur

cation, l’âge et les événements de la vie (bébé, jeunes parents, problèmes de santé, crise de la quarantaine, retraite, …). Les grands centres d’intérêts changent aussi rapidement : la santé supplante le goût, le solidaire local prend la vedette sur l’équitable…Pour toutes ces raisons, il faut lire régulièrement les études annuelles (par exemple www.blog-ethicity.net) et sectorielles, rechercher le contact direct avec son client (dans les salons…), et ne pas hésiter à procéder à des sondages d’opinion (peu coûteux sur son site Internet…), pour pré-parer le lancement d’un produit, ou répondre à des doutes (ma clientèle vieillit-elle ?).

2 – L’entreprise unique qui fait rêver : le ter-ritoire de marque - Avant de travailler sur vos produits, intéressez-vous d’abord à la vision qu’à l’alterconsommateur de votre marque, votre en-treprise. De nos jours, être perçu uniquement par le public comme sérieux et sans paraben, sans phtalates, etc. ne suffit plus. Tous les produits bio le proposent. Il faut marquer sa différence à la fois sur les plans objectifs et subjectifs.

● Une offre clairement positionnée - Il s’agit d’offrir une vraie spé-cificité, qui s’alimente de l’historique de la marque mais aussi de l’écoute du marché : compléments alimentaires à base de plantes rustiques des Cévennes - Hygiène haute protection sans alcool ni huiles essentielles - La qualité à moitié prix…

● Une offre désirable qui nourrit la panse psychique de l'individu - Le besoin de sens et de rêve, de croire en un futur attrayant est vital pour chacun : personnalisez aussi votre vision du monde, et com-ment vous contribuez à le rendre meilleur. Ayez une vraie philoso-phie, sachez la transmettre, et ne vous contentez pas de dire sim-plement que vous versez X % de vos bénéfices à une association.

– Ces deux plans constituent le territoire de marque, propre à chaque entreprise ou distributeur. Il doit pouvoir se synthétiser simplement en une courte phrase et être compris par un enfant de 12 ans. Une bonne discipline consiste à rédiger un contenu argumentaire « maître » court décrivant de façon désirable votre positionnement et vos atouts. S’en servir comme Guide pour créer vos gammes de produits et reprendre ce texte fondateur en l’adaptant à chaque fois sur le dossier de presse, le site Internet, la plaquette et la pub éventuellement.

Pour finir, savoir se positionner, c’est aussi garder son âme, son génie, et rester fidèle ses idéaux de base : après avoir écouté votre équipe marketing, vous persistez dans une vision personnelle, quitte à prendre patience ? Gardez la ! Après tout, la bio à su attendre son heure sans renier ses principes pour connaître la notoriété que l’on sait.

3 – Produits & services, nouveaux défis - La création d’une offre bio devient de moins en moins un long fleuve tranquille : les distributeurs,

« Veillez à donner au consom’acteur une vision unique de votre marque, votre entreprise…»

Pa, c'est quoile marketing ?

C'est ce qui fait que tu achètes tes baskets

Vejos en étant persuadé qu'elles n'attendent

que toi dans le rayon !

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Mars / Avril 2011

Consommation 2

M. Sauveur Fernandez est expert indépendant en marketing durable et innovation respon-sable. Fondateur de l’Éconovateur en 2000, pionnier français des principes de la communi-cation responsable, il décrypte les tendances à venir et aide les entreprises à la création de produits et services éthiques.

4 rue de Chaffoy - 30 000 Nîmes – Tél. : 06 11 40 19 91Mail : [email protected] – Site : www.econovateur.com Twitter : twitter.com/econovateur – Viadeo : www.viadeo.com/fr/profile/sauveur.fernandez

Marketing durable, comment répondre aux besoins du consom’acteur (suite)

les clients veulent des prix bas, de la nouveauté. Comment réagir ? ● Des produits qui vous res-semblent - Votre offre doit reflé-ter clairement votre territoire de marque et y être fidèle, sans céder à la simple copie des der-nières tendances : par exemple, si vos prix sont dans le milieu de gamme, éviter de lancer des pro-duits Premium. Si vous revendi-quez une approche scientifique, vos packaging doivent traduire graphiquement cette approche. Vous êtes haut de gamme ? Veillez à une concentration significative en ingrédients bio…

● De la nouveauté, oui mais laquelle ? Écoutez votre distributeur, vos magasins, ils sont au fait de « ce qui marche ». Inspirez-vous aussi de l’international et des tendances de consommation issues du conven-tionnel et souvent riches en enseignement, mais gardez l’esprit bio, et le désir de promouvoir une autre consommation : privilégier les gammes courtes, les éco-recharges, les contenants familiaux. Éviter les gammes pléthoriques aux 15 shampooings différents…

● Quel est votre prix ? L’art du pricing - Un constat important : la bio devient à 2-3-4-5 vitesses et plus. Dorénavant les magasins proposent par exemple une crème anti-rides cosmétique à des segments de prix allant de 3,50 euros à 50 euros, le prix médian qualitatif de cet uni-vers, lui, baissant de plus en plus et actuellement vers 15-20 euros. L’époque du prix à peu prés identique pour tous est terminée.Il devient donc important de se positionner au niveau tarif et d’en ti-rer les enseignements : être-vous plutôt low-cost, entrée de gamme, milieu de gamme, premium, luxe ou hyper-luxe ?

4 – Communication responsable - Ne laissez pas la bride sur le cou à votre agence de communication, et supervisez étroitement son tra-vail, tout en respectant leur savoir-faire, bien sur :

● Prenez l’habitude de lui fournir un écobrief complet (informations produit-marché-cible, territoire de marque…), et veillez, encore et toujours à ce que votre territoire de marque soit compris et valorisé.

● Gardez un oeil sur le plan média (choix des support de communica-tion) : dans l’ordre, le référencement naturel de Google, les relations presse et les réseaux sociaux (cf. Biolinéaires n_31-32-33) sont à privi-légier par rapport aux classiques revues papiers et les pubs Internet.

● Le packaging, premier support de la marque - Soigner son packaging et le concevoir comme une véritable publicité, car il doit se défendre tout seul dans les linéaires. Ne négligez pas le design informationnel en faisant appel à des concepteurs-rédacteurs familiers du milieu vert.

● Marketing promotionnel : attention ! À l’heure de la chasse au prix et des « 30 % de réduction offert », la tentation est grande de faire des petites entorses progressives à la qualité initiale de ses produits, en diminuant la qualité et quantité de ses principes actifs, en sous-traitant à l’excès pour tomber la masse salariale, etc. Méfiance !

– En savoir plus sur la communication responsable : lire les articles sur le sujet dans Biolinéaires n°34-35).

5 – Distribution-commercialisation - L’heure est au multicanal, ce qui ne doit pas empêcher le bon sens : soignez toujours vos distributeurs historiques ou principaux et peaufinez le merchandising, souvent pa-rent pauvre du mix-marketing vert (présentoirs, leaflet, fiches produits magasin attractives, et bientôt smartphone géolocalisé).

● E-boutique de la marque - Avoir son e-commerce en propre est devenu courant. Cependant on se s’improvise pas e-boutiquier (les déceptions sont nombreuses). Dédiez des moyens, si nécessaire en se formant.

● Une boutique pour de vrai ? Pensez pour démarrer à une boutique show-room à votre marque. Faites appel à des spécialistes du design magasin. Là aussi l’apprentissage d’un vrai métier à acquérir est nécessaire.

● Prendre le large - Agissez à l’international après avoir investit dura-blement votre marché national et prenez conscience que l’investis-sement temps/finances est très lourd. Démarrez par une e-boutique dédiée placée sur votre site traduit en anglais, ce qui permet de son-der le terrain. Les marques jeunes, au vu de la saturation française, peuvent par contre songer directement à s’exporter…

4 – Ou serez-vous en 2020 ? Anticiper le futurL’éco-innovation est la paire de jumelle du marketing durable : elle permet d’appréhender à moyen-long les futurs besoins du consom’acteur et de comprendre les grandes évolutions vertes sociétales en cours, très utiles pour créer des produits qui « ont le vent dans le dos » : après le commerce solidaire qu’y aura-t-il ? C’est ce que nous verrons au prochain numéro.

J'aime être en harmonie avec la nature !

D'ailleurs, dès que je peux...

… j'en profite un max !

Coucou, c'est

Télé Bio-Achat !Cui Cui

« Maîtrisez le marketing durable et votre offre produit services, mais gardez l’âme d’un enfant et maintenez les idéaux des pionniers du bio…»