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ISC Paris School of Management
Hugues DE SAINT VINCENT Mémoire de fin d’études
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Mémoire de fin d’études
Hugues DE SAINT VINCENT
Voile et retransmission vidéo
Professeur référent : Christopher Hautbois
Promotion 2012 Spécialité Marketing et Management du Sport
Session de septembre
ISC Paris School of Management
Hugues DE SAINT VINCENT Mémoire de fin d’études
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Sommaire
SOMMAIRE 2
SYNTHESE 3
INTRODUCTION 5
DEVELOPPEMENT 9 1. SPORT ET TELEVISION 9 1.1. HISTORIQUE 9 1.2. FONCTIONNEMENT 15 2. LA VOILE : UN PRODUIT SPORTIF PARTICULIER 22 2.1. UN SPORT COMPLEXE 22 2.2. DES ATOUTS POUR SE DIFFERENCIER 27 2.3. LA NECESSITE DE PROFESSIONNALISER L’APPROCHE MARKETING DES EVENEMENTS 30 3. VOILE ET RETRANSMISSION VIDEO 32 3.1. LA DIFFUSION DE LA VOILE : UN OUTIL STRATEGIQUE 33 3.2. CHOIX DES MEDIA DE DIFFUSION 36 3.3. LA PRODUCTION DE CONTENU VIDEO 40
CONCLUSION 44
BIBLIOGRAPHIE 46
ANNEXES 49 1. ENTRETIENS 49 2. DOCUMENTS 50
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Synthèse
Comme le suggère le titre de ce travail, il allie deux domaines, la voile et la retransmission
vidéo, dont les actualités respectives sont très riches. L’actualité, et notamment les
problématiques que pose la relation entre ces deux domaines, est aussi riche et invite donc à
se pencher sur les caractéristiques de la relation entre le sport complexe qu’est la voile et le
marché en pleine mutation qu’est celui de la retransmission vidéo.
L’actualité de la voile et notamment le travail novateur effectué par les organisateurs de deux
des événements de voile les plus médiatiques que sont la Coupe de l’America et la Volvo
Ocean Race interpellent sur le rôle que doit jouer la retransmission vidéo dans la voile.
Cette relation entre voile et vidéo est très jeune car elle était impossible auparavant à cause
des coûts de production d’images beaucoup trop élevés et la notoriété trop faible de la voile
pour prétendre être présente sur les écrans de télévision.
Afin de comprendre les mécanismes qui régissent et qui régiront cette relation, il faudra donc
dans un premier temps se pencher sur la théorie et l’histoire des relations entre le sport et la
télévision. Ce premier travail sera très instructif mais le décalage entre la notoriété des sports
pouvant se targuer d’être diffusés sur les chaines de télévision et la voile étant trop grand il
faudra le compléter. Il sera complété par l’actualité de la relation entre les sports, notamment
ceux étant médiatiquement secondaires, et le marché de la retransmission vidéo avec la
multiplication des chaînes de télévision et l’arrivée d’internet offrant de nouvelles plateformes
de diffusion pour les institutions sportives et des nouveaux contenus pour les fans de sports.
Seront notamment étudiés les facteurs clés de succès permettant à un spectacle sportif de
constituer un bon spectacle vidéo.
La voile en tant que sport complexe mais possédant des atouts certains et différenciant sera
ensuite étudiée. Ces différentes caractéristiques de la voile seront ensuite mises en perspective
avec les facteurs clés de succès détaillés dans un premier temps. Cette mise en perspective
permettra de comprendre les atouts de la voile dans l’optique d’une mise en image des
différents spectacles sportifs que propose la voile.
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A ce stade de la réflexion il apparaîtra que la voile, pour des raisons de complexité, d’histoire
et de manque de gouvernance mondiale, ne fait que proposer un spectacle. Dans sa grande
majorité elle ne s’adapte donc pas à une demande qui est actuelle mais elle reproduit ce qui a
fonctionné dans le passé. La voile est donc une industrie de l’offre. Cependant si elle souhaite,
et c’est ce que certains de ces acteurs désirent, adapter ses produits, c’est-à-dire les
événements de voile, leurs détenteurs doivent être en mesure d’offrir des événements
répondant aux attentes qu’auront les spectateurs de demain.
Ainsi, il faut se placer du coté de l’offre dans la réflexion que l’on va mener en posant la
problématique suivante : « comment les organisateurs d’événements de voile professionnelle
peuvent-ils utiliser la retransmission vidéo ? »
A ce stade du raisonnement, les mécanismes de la réalisation d’un bon spectacle vidéo et les
atouts de la voile sur ce point seront connus. Il faudra donc déterminer le rôle de la vidéo dans
l’organisation et la réussite des événements de voile en s’appuyant sur les réflexions de
Sophie Luther de la Volvo Ocean Race et d’Antoine Robin du Vendée Globe. Ces entretiens
ainsi que celui de Sébastien Vandame, spécialiste du marketing sportif et responsable
sponsoring chez Groupama, permettront de comprendre de manière globale les enjeux actuels
de la voile et les coulisses de l’organisation des courses. De ces échanges et des arguments
qui seront exposés découlera un constat : la nécessité de développer une approche marketing
des événements de voile.
Compte-tenu des évolutions du marché de la retransmission vidéo évoquées avec Alain
Astarita de France 3 et Rémi Leclancher de Dailymotion, il apparaitra que le spectacle vidéo
que pourra proposer la voile sera un outil efficace pour les organisateurs à condition qu’ils
aient la volonté de comprendre le fonctionnement et les outils proposés par les acteurs du
marché de la diffusion vidéo.
Enfin, ce sont les détails de la dernière partie du raisonnement qui permettront au lecteur de
comprendre l’approche que doivent avoir les organisateurs d’événements de voile vis-à-vis
des objectifs, de la production et de la diffusion de leurs spectacles vidéo.
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Introduction Lors de la grand messe des acteurs du Sport Business, le Global Sport Forum Barcelona,
organisé du 7 au 9 mars 2012, le thème principal était « Sport : what’s next ? » et une table
ronde sur la voile1 reprenait ce thème selon la formule « Sailing : what’s next ? ». La question
introductive posée à Russel Coutts était la suivante : « avec votre expérience, que pensez vous
qu’il soit nécessaire de faire pour que la voile reste un sport si particulier tout en le faisant
entrer dans une nouvelle ère ? ». Russel Coutts répondit naturellement en expliquant la
manière dont la voile était retransmise en vidéo, que ce format ne pouvait plus fonctionner si
l’on voulait développer ce sport et qu’il fallait donc repenser la voile à travers le prisme de la
retransmission vidéo.
Le constat sous jacent de cette réponse est que sport et télé sont inévitablement liés. Cette
relation a évolué en fonction des sports et des innovations, cette relation a permis de passer du
sport spectacle au sport business. Ainsi c’est cette relation vieille de plus de 60 ans qu’il faut
essayer d’analyser et de comprendre à travers d’autres sports que la voile afin d’être en
mesure d’appréhender cette relation dans la voile.
Outre le fait de comprendre la relation entre des sports et la retransmission vidéo, il faut
nécessairement connaître la voile, ce sport intrinsèquement si particulier, pour pouvoir
envisager son futur. Il ne s’agit pas là d’envisager ce que sera la voile dans 10 ou 15 ans mais
de connaitre l’histoire de la voile, les différentes courses et leurs formats afin d’envisager les
possibilités d’une entrée de la voile dans le sport business par la vidéo.
Enfin, la question de l’utilisation de la vidéo dans la voile se pose de manière réaliste
aujourd’hui pour deux raisons qu’il faudra étudier. La première est la possibilité de produire
des images grâce à l’évolution des technologies, aux innovations et à la baisse de leurs coûts.
La seconde est la possibilité de diffuser ces images grâce à des canaux de diffusion nouveaux.
Ce sont donc ces trois éléments, le sport et la télévision, la voile, et l’actualité des moyens de
diffusion qu’il sera nécessaire de mieux connaître et qui serviront de cadre théorique à ce
mémoire. Enfin, et pour éviter que ce mémoire ne soit trop théorique et donc ait peu de
chance d’être utile, les organisateurs d’évènements de voile seront au cœur de la
1 Global Sports Forum Barcelona. (2012, mars 9). GSFB 2012 - Sailing: what's next ? Consulté le mars 9, 2012, sur You Tube: http://www.youtube.com/watch?v=CP-FYSYlasA&list=UUa4M9jjn2wVCjyXaFC0-01w&index=2&feature=plcp
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problématique. Ce choix de se placer du coté de l’offre semble cohérent dans la mesure où les
organisateurs d’événements sont ceux qui connaissent et décident des formats de course,
prennent les risques financiers d’organiser les événements et qui ont par conséquent à cœur de
développer leurs évènements pour qu’ils attirent de nouveaux acteurs (actionnaires, meilleurs
athlètes, sponsors, public, médias). A l’image de Russel Coutts, les organisateurs se posent
aujourd’hui la question suivante : quel rôle peut et doit jouer la retransmission vidéo sur mon
événement ? Comment est-il possible d’utiliser la vidéo sur mon événement ? à quel prix et
pour quelles retombées économiques et médiatiques ?
Ce choix de se placer du coté de l’offre, ces questions actuelles ainsi que ma position au sein
de l’organisation des Extreme Sailing Series ont déterminé la problématique de ce mémoire.
La voici : comment les organisateurs d’événements de voile professionnelle peuvent-ils
utiliser la retransmission vidéo ?
Afin de répondre à cette problématique, 3 hypothèses successives seront formulées et la
méthodologie choisie pour valider ou infirmer ces hypothèses sera présentée.
La première hypothèse est que le format de la compétition est au cœur de la problématique de
la création puis de la diffusion d’image. Autrement dit, le format d’une compétition sportive
et en particulier de voile détermine l’intérêt d’un sport pour le public, pour les médias et donc
pour les diffuseurs.
La seconde hypothèse est que le format de diffusion des images (live, reportage, vacation
vidéo) est intiment lié aux formats des courses, aux contenus que ceux-ci peuvent produire et
qu’ils se déterminent mutuellement, réciproquement. Ainsi le choix d’un format de course par
un organisateur impliquerait la production d’image d’une certaine nature et réciproquement.
La troisième hypothèse est que la relation décrite dans la seconde hypothèse est amenée à
évoluer du fait de l’apparition de nouveaux média de diffusion. Ainsi les organisateurs de
courses ont de nouveaux diffuseurs potentiels pour leur compétition et peuvent même
envisager d’être leur propre diffuseur.
Afin de répondre à la première hypothèse, il semble nécessaire de connaître, comme expliqué
précédemment, en premier lieu la voile et son histoire grâce à des recherches documentaires
ainsi que les événements actuels par les interviews des organisateurs afin de comprendre leur
objectifs et contraintes.
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Pour tenter de mieux comprendre les attentes des diffuseurs, il faudra s’intéresser à l’histoire
de la relation entre sport et télévision ainsi qu’aux contraintes et objectifs en général et en
particulier pour la voile.
Ces deux premières analyses sont censées permettre une meilleure compréhension de la
relation entre format de compétition et format de diffusion.
Il faut bien avoir conscience que l’ordre de traitement des deux premières hypothèses n’est
pas primordial dans le sens ou le but est de déterminer les caractéristiques de la relation entre
formats de course et formats de diffusion pour la voile. Ainsi, les recherches documentaires
permettant de répondre aux deux premières hypothèses seront effectuées dans un premier
temps suivi des entretiens qu’elles auront permis de préparer.
Loïck Peyron, lors de la conférence citée plus tôt, expliquait qu’actuellement, la voile
professionnelle, et il en est l’exemple, se divisait en deux, les courses proches des cotes entre
des bouées et les courses au large telles que le Vendée Globe, les tours du monde ou la Volvo
Océan Race. Il affirmait d’ailleurs que selon lui le futur de la voile serait donc les courses très
près des cotes, pour attirer du public et être télévisé ou / et les courses au large qui sont une
autre dimension de la voile que l’on ne doit pas oublier. Ainsi, afin de mieux comprendre ces
deux dimensions de la voile, leurs histoires et les formats de course je souhaite interroger les
organisateurs d’événements à la fois de régates « inshore » telles que l’America’s Cup ou les
Extreme Sailing Series et « Offshore » telle que le Vendée Globe, la route du Rhum ou le
Figaro ou encore la Volvo Ocean Race qui allie ces deux formats de course. Ces interviews
permettront de mieux comprendre les contraintes des formats de courses, budgétaires ou
d’autre parties prenantes à l’événement dans l’optique de la retransmission vidéo de ces
événements. A noter que ces problématiques sont très actuelles car tous ces événements ont
actuellement lieu, auront lieu dans moins d’un an ou ont eu lieu en 2012. Aussi la
problématique de la télévision dans la voile a été mise sur la table par les organisateurs de
l’America’s Cup, qui aura lieu l’année prochaine à San Francisco mais dont les entrainements
ont déjà commencé, qui ont mis en place un dispositif de production d’image jamais vu
auparavant dans la voile.
Dans un second temps je souhaite interroger les diffuseurs d’événements sportifs pour
comprendre les contraintes passées et actuelles de leur entreprise dans la diffusion de tel ou
tel sport, ainsi que leur opinions sur l’évolution du marché sur lequel ils sont acteurs. Ainsi je
souhaite compléter les études que j’aurai menées sur la relation entre sport et télévision et
pouvoir mieux envisager les détails de la relation entre voile et télévision et de répondre à la
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troisième hypothèse. Les diffuseurs que je souhaiterais interroger sont des acteurs historiques
du secteur tels que Canal +, Eurosport ou France Télévision mais aussi des nouveaux entrants
sur le marché telle que You Tube, la future chaine diffusée sur la TNT l’Equipe TV voir BeIn
Sport.
Afin d’envisager la troisième hypothèse, c’est à dire l’évolution de la relation entre
organisateurs de courses et diffuseurs du fait de l’apparition de nouveaux acteurs et de
nouveaux moyens de diffusion, une synthèse des entretiens des organisateurs et des diffuseurs
sera réalisée. A cette synthèse, il semble utile d’ajouter l’interview de sponsors de la voile car
la multiplication des possibilités de diffusion pourrait entrainer la multiplication des offres
pour le fan qui sont la cible des sponsors d’événements ou d’équipes tel que Groupama, Red
Bull ou Banque Populaire.
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Développement
1. Sport et télévision Cette première partie a pour objectif de fournir un cadre au lecteur et de contextualiser les
arguments qui seront exposés dans les deuxième et troisième parties de ce mémoire. Le
couple sport et télévision sera analysé depuis sa naissance, autours des années 1920 semble t-
il, jusqu'à aujourd’hui. Au delà de l’objectif assigné de contextualisation, la réflexion menée
dans cette partie doit permettre de comprendre le fonctionnement de ce couple, de la
dépendance mutuelle de ces acteurs et de ses récentes évolutions.
1.1. Historique
1.1.1. Les premières images de sport à la télévision 1920, Etats-Unis, l’un des premiers événements sportifs est retransmis en direct à ce qui sera
plus tard la télévision, il s’agit d’un combat de boxe2. Au départ la télévision est un media très
couteux à la fois en terme de production et de diffusion et aucun foyer n’est équipé de
téléviseurs. Ainsi seuls les états ou organismes public peuvent produire des émissions à
destination du cinéma dans un premiers temps. L’Allemagne nazie qui utilisa le sport comme
propagande lors des Jeux Olympiques de 1936 à Berlin, utilisa la vidéo comme outil de
propagande. Elle fut capable de proposer, en léger différé, plusieurs heures de direct par jour
sur écran géant dans différentes villes d’Allemagne. A cette époque aucune production
industrielle de téléviseurs n’existe, leur apparition dans les foyers des pays occidentalisés date
de l’époque de l’après guerre. Le premier direct en France hors d’un studio a lieu le 5 juin
1947 alors que la première transmission par satellite n’a lieu qu’en 1962. Le Tour de France
est le premier événement sportif français à être retransmis en 19483, notamment l’arrivée en
direct des Champs Elysée.
Les raisons fondamentales des premiers succès du couple sport et télévision est que le sport
est une chose publique et populaire et que la télévision est un media ayant au départ besoin de
contenu populaire et visant le grand public. Ainsi le sport veut être public et populaire et 2 JAMET, C. (2009, Aout). Le sport : du spectacle vivant au spectacle télévisé. Les Cahiers du Journalisme , 19, p. 1. 3 BROCHAND, C. (1992). Le sport et la télévision : un vieux couple à histoires. Communication et langages , N°92, pp. 25-40.
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possède des caractéristiques intrinsèques permettant sa mise en scène par la télévision. Ainsi à
partir des années 1950, le sport prend une place grandissante à la télévision avec notamment
du cyclisme et les « 6 jours cyclistes de Paris » et des reportages en direct de l’épreuve, de la
boxe, du football, du rugby ou encore du tennis et les Internationaux de France de Roland-
Garros dès 1954. Outre le fait d’apporter du contenu au JT et autres émissions le sport est un
laboratoire pour la télévision et de nouvelles technologies se développent grâce aux
problématiques que soulèvent les différents sports. La télévision quand à elle permet au
différents sports retransmis de sortir de leur confidentialité pour certains mais surtout d’être
un outil permettant de sortir les sports et le spectacle qu’ils engendrent de leurs enceintes
habituelles. Ainsi la télévision redéfinit les frontières géographiques des sports. Par exemple,
un match de rugby, sport très territorialisé, ne sera plus disponible uniquement pour les
habitants d’une ville donnée mais pour toute une région s’il est diffusé par une antenne de
télévision régionale puis pour tout un pays, s’il est retransmis par une chaine nationale. Dès
les premières années de retransmissions sportives, des conflits naissent entre les différents
acteurs du sport et de la télévision. La notion de droit à l’information appliquée au domaine
du sport apparaît.
Au départ les organisateurs de manifestations sportives telles que des clubs de rugby,
l’organisation du Tour de France ou la Fédération Française de Football craignent par
exemple que la télévision détourne les spectateurs de leurs événements et des bénéfices qu’ils
génèrent. Les conflits atteignent des extrêmes allant de l’interdiction de diffuser pour
certaines chaines ainsi que l’interdiction d’entrée dans les stades de leurs journalistes qui se
« vengent » en ne communicant pas les résultats des événements, par exemple les matchs de
football de la FFF. Il faut donc dans un premier temps faire comprendre à ces acteurs que la
télévision est une nouvelle vitrine pour ces différentes institutions et les sports qu’elles
représentent. Ainsi la télévision permet une publicité des sports, de ces acteurs et, c’est
fondamental, des lieux, villes ou régions où ces sports ont lieu. La télévision n’est donc pas
un concurrent au spectacle que proposent ces institutions, le modèle économique basé sur les
ventes sur place et la billetterie n’est pas remis en cause contrairement à ce que certains
organismes pouvaient penser. Cependant la télévision fait plus que de retransmettre un
spectacle, elle le met en scène et le promeut par les moyens dont elle dispose. Ainsi un
nouveau modèle économique se met en place, porteur de modifications importantes et qui va
sceller la dépendance entre sport et télévision. Les acteurs du monde sportif prennent aussi
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conscience que la télévision peut générer des profits grâce aux contenus sportifs. Par exemple
en 1957, le Tour de France craint que la RTF n’abuse de son droit, admis, à l’information et
exploite le véritable spectacle que constitue le Tour de France pour en tirer profit sans
contrepartie pour l’organisation. De même quelques années plus tard le non respect des
accords entre la FFF et RTF conduit à des annulations de matchs ou à des diffusions « en
cachette » de la part de RTF. C’est la disparition de l’ORTF en 1974 qui va créer une
situation de concurrence entre les chaines de télévision pour la retransmission des spectacles
sportifs donnant ainsi naissance au marché des droits télévisés et au modèle économique qui y
est associé.
1.1.2. La télégénie des sports
Avant de poursuivre sur la mise en place du nouveau modèle économique engendré par
l’émergence de la télévision dans le sport, il semble important de comprendre les raisons pour
lesquelles les sports et certains en particulier sont télégéniques. Autrement dit, quelles sont les
caractéristiques propres au sport qui font que c’est un produit ou un spectacle intéressant à
filmer et à diffuser ? La réponse à cette question permettra de caractériser l’importance du
format des sports et l’importance des choix liés à la façon dont ils sont diffusés. Ces
premières réflexions permettront d’avoir des premiers éléments de réponses pour la première
hypothèse de ce mémoire4.
Le premier constat est que les sports peuvent se classer en deux catégories, les sports dit « de
stade » et les sports dit « de parcours ». On distingue donc deux grandes catégories de
spectacles sportifs, les jeux de terrains et les courses. Cette première classification est lourde
de conséquences, notamment spatio-temporelles et donc ces deux formes de spectacles
sportifs impactent directement le spectacle télévisé qui en découle. En effet dans le premier
cas les sportifs doivent réaliser des actions (marquer un but, réaliser des figures, etc.) dans un
temps et un espace défini alors que dans le second cas, les athlètes doivent battre leur
concurrent sur un parcours défini (course automobile, la course au large en voile, les courses
cyclistes, etc.). Trois documentaires d’archives expliquent la manière dont sont produits les
reportages de rugby5, football6 et de course automobile7 avec cette problématique sous-
4 Hypothèse 1 : « Le format de la compétition est au cœur de la problématique de la création puis de la diffusion d’image. » 5 ORTF. (1967, juin 17). LE SPORT ET LA TÉLÉVISION : LE RUGBY. Consulté le juin 10, 2012, sur INA: http://www.ina.fr/sport/autres-sports/video/CPF86625918/le-sport-et-la-television-le-rugby.fr.html 6 ORTF. (1967, avril 29). FOOTBALL ET TÉLÉVISION. Consulté le juin 10, 2012, sur INA: http://www.ina.fr/sport/football/video/CPF86625912/football-et-television.fr.html 7 ORTF. (1967, juin 10). LES MOYENS TECHNIQUES POUR LA RETRANSMISSON DES 24 HEURES DU MANS. Consulté le juin 10, 2012, sur INA: http://www.ina.fr/media/television/video/CPF86625917/les-moyens-techniques-pour-la-retransmisson-des-24-heures-du-mans.fr.html
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jacente. Selon ces documentaires, il semble donc que la bonne réalisation du spectacle
télévisé réside sur le triptyque suivant : spectacle sportif - réalisation vidéo - commentaires.
Le spectacle sportif reste bien sur l’élément principal du succès d’une retransmission. Les
éléments principaux du spectacle sportif sont le sport en lui même qui est donc plus ou moins
télégénique, les acteurs du spectacle et le déroulement de ce spectacle avec notamment la
notion d’incertitude du résultat. Il est bon de noter par ailleurs que les sports les plus
populaires et les plus télévisés sont les sports de stade, l’incertitude du résultat étant plus
grande et la production d’images étant plus facile donc moins couteuse. Il faut aussi noter que
la technique, c’est à dire le nombre de caméras et ce qu’elles permettent ne change pas
fondamentalement l’intérêt du spectacle sportif comme expliqué dans les documentaires cités
ci-dessous. C’est la raison pour laquelle ces images vieilles de plus de 40 ans ne semblent pas
si éloignées dans leur contenu de celles d’aujourd’hui et racontent la même histoire aux
téléspectateurs, celle du sport. La technique permet au commentateur d’avoir plus de contenu
à proposer au téléspectateur, l’aidant notamment dans son travail d’explication et d’analyse et
permet d’une manière générale de théâtraliser le spectacle sportif et de le rendre plus
« télégénique ». Ainsi si certains sports, notamment ceux pratiqués « en stade » semblent au
départ plus télégéniques, les nouvelles techniques de production d’image ainsi que
l’adaptation de certaines règles dans quelques sports permettent la retransmission de tous les
sports. La problématique se situe donc plus sur le contenu du spectacle sportif et l’intérêt réel
ou potentiel qu’il suscite chez les téléspectateurs. C’est le rôle du commentateur et de la
production de susciter cet intérêt chez le téléspectateur, ils doivent être en mesure de fournir
aux téléspectateurs des éléments de compréhension en effectuant un travail de pédagogie,
travail qui doit contenter à la fois les novices et les experts, ce qui s’avère être très complexe.
C’est ce travail de remise en cause permanent de la part des institutions sportives et des
acteurs de la télévision qui conditionnent la réussite du couple sport et télévision et qui a
permis de passer du sport spectacle au sport business.
1.1.3. Du sport spectacle au sport business
En effet, dès 1975 les acteurs de la télévision et du sport ont compris les intérêts qu’ils avaient
à travailler ensemble et créèrent ainsi un nouveau modèle économique et une dépendance
mutuelle. Il est important à ce stade de bien avoir conscience que ce constat est vrai pour les
sports les plus populaires et médiatiques mais que beaucoup de sports plus confidentiels ne
profitent pas à cette époque de l’essor de la télévision. Ainsi les chaines nouvellement créées,
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TF1 (privatisée en 1987), Antenne 2, France Régions 3 puis Canal Plus en 1985 se livrent une
bataille en signant des accords préférentiels avec les institutions sportives. Cette concurrence
entre chaines télévisées permet au détenteur des droits de faire de la surenchère. Des systèmes
d’appel d’offre se mettent en place pour la vente des droits. A titre indicatif, un match de
Coupe d'Europe de football s’achète 6 ou 7 millions de francs en 1992 contre 200 000 francs
en 1978. Ainsi, les revenus des droits télévisés augmentent dans le financement des sports.
Les organismes percevant ces droits les redistribuent, cela finance ainsi des pans entiers des
sports concernés (prize money, salaire de joueurs, infrastructures, aide financière pour le sport
amateur, etc.). Plusieurs batailles judiciaires ont lieu car les chaines qui n’ont pas acheté de
droits défendent le droit d’informer et trouvent anormal que certains de leurs journalistes
n’aient même plus le droit d’entrée sur les lieux des compétitions. Des négociations sont
même entamées avec certains athlètes pour qu’ils réservent des interviews à une unique
chaine et certains matchs de coupe du monde ne sont retransmis que sur Canal Plus, chaîne
payante, ce qui à l’époque était inconcevable.
Pour mettre fin à ces dérives et tenter de fixer des règles générales à ce nouveau marché, un
« code de bonne conduite8» est créé le 22 janvier 1992 par le CSA (Conseil supérieur de
l'audiovisuel) après une longue concertation entre les acteurs de ce marché. Ce code sera suivi
d’une loi française intégrée au code du sport. Le 22 décembre 2004 un décret9 est publié afin
de garantir la diffusion, sur des chaines non payantes, des événements sportifs « d’importance
majeure » sur le territoire français.
« Le sport, inépuisable gisement d’images et d’émotions, va devenir un gisement d’audience
et de recettes publicitaires10 ». Cette citation résume le processus par lequel la télévision va
faire passer le sport d’un spectacle à une économie. Comme évoqué précédemment on perçoit
dans les deux cas l’importance du contenu sportif qui est l’essence même des deux spectacles
proposés, le spectacle sportif et le spectacle sportif télévisé. La télévision a donc donné
naissance au second spectacle qui s’inspire du premier mais qui est fondamentalement
différent dans les possibilités économiques qu’il permet et le modèle économique qu’il a créé.
8 CSA. (s.d.). Le droit à l'information en matière sportive - Le code de bonne conduite de 1992. Consulté le Juillet 2012, sur CSA: http://www.csa.fr/Etudes-et-publications/Les-dossiers-d-actualite/Le-droit-a-l-information-en-matiere-sportive/Le-code-de-bonne-conduite-de-1992 9 Conseil d'Etat. (2004, décembre 22). Décret n°2004-1392 du 22 décembre 2004 pris pour l'application de l'article 20-2 de la loi n° 86-1067 du 30 septembre 1986 relative à la liberté de communication. . Consulté le Juillet 2012, sur Légifrance: http://www.legifrance.gouv.fr/affichTexte.do?cidTexte=JORFTEXT000000786247 10 BOURG, J.-F., & GOUGUET, J.-J. (1998). Analyse économique du sport. PUF. P.214
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En effet alors que quelques dizaines de milliers de spectateurs se rendent au stade pour
assister à un match de football ou sur les routes de France pour voir passer le Tour de France,
plusieurs millions de téléspectateurs sont derrière leurs écrans de télévision pour regarder ces
épreuves. Ces deux spectacles ont donc des publics bien différents en terme de nombre mais
aussi en terme de possibilités marketing et commerciales pour les marques. On distingue donc
un spectacle « in praensentia » et un spectacle « ex praensentia ». La télévision a créé ce
spectacle « ex praesentia » en formatant le spectacle « in praesentia » dans la façon dont elle
le filme, le diffuse et le commente. Les potentielles retombées économiques, pour les
partenaires de ces épreuves et les événements eux-mêmes, sont donc très différentes et n’ont
plus les mêmes limites géographiques (le lieu du spectacle sportif) et temporelles (le temps du
spectacle sportif). Enfin, ce spectacle télévisé est donc un outil au service de marques,
partenaires et sponsors qui utilisent le spectacle sportif comme un outil intégré à leur stratégie
de communication.
Depuis quelques années l’arrivée de nouveaux entrants dans le marché de la diffusion vidéo et
l’arrivée d’internet modifient la donne en faveur des sports plus secondaires qui semblent
pouvoir accéder à plus de visibilité.
1.1.4. L’arrivée de nouveaux entrants et d’internet « Un organisateur, une fédération ou encore un club doivent prendre conscience qu’ils peuvent acquérir une autonomie dans leur communication. A partir de là, il est possible de donner une nouvelle exposition à leurs évènements. Le drame serait de penser que seule la TV permet de générer de l’audience11 ». Ce constat permet de mettre en lumière une double réalité : la multiplication des acteurs sur le
marché de la diffusion en France et à l’étranger crée mécaniquement de nouvelles fenêtres de
visibilité notamment pour le sport et notamment les sports « secondaires ». La seconde réalité
est que l’arrivée d’internet donne aux institutions sportives, comme la télévision l’avait faite
avant, un accès à une nouvelle audience et donc un nouveau média de communication pour le
sport et ses partenaires.
Par multiplication des acteurs, il faut comprendre l’arrivée de nouveaux entrants sur le marché
tel que très récemment la chaine BeIn Sport mais aussi la multiplication des chaines
disponibles gratuitement notamment avec l’arrivée en France de la TNT (Télévision
11 Extrait de l’entretien avec Rémi Leclancher de Dailymotion (NB : afin de faciliter la lecture et l’identification des interlocuteurs, chaque entretien sera cité dans une couleur différente).
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Numérique Terrestre). Les premières chaines TNT apparaissent en 2002 suite à un premier
appel d’offre du CSA, qui distinguent chaines nationales et régionales. Trois appels d’offres
en 2005, 2010 et 2012 suivront, portant ainsi le nombre de chaines TNT à une soixantaine
dont 19 nationales. Ainsi et pour les mêmes raisons qui ont poussé les chaines historiques à
diffuser du sport, ces chaines sont une nouvelle vitrine pour le sport et pour des sports
secondaires ou à fort encrage local puisqu’une majorité de ces chaines sont des chaines
régionales.
L’arrivée d’internet donne au sport une plus grande visibilité, tout comme la télévision, et une
audience nouvelle mais c’est surtout un outil amenant de nouvelles technologies pour les
acteurs du sport et leurs partenaires. Internet permet une diffusion des contenus simplifiée et
accélérée avec peu de limites temporelles et géographiques contrairement à la télévision.
Internet est d’ailleurs un nouvel outil pour les acteurs du marché de la télévision de manière
générale et particulièrement pour le sport. Grace à internet, chaque organisme sportif aussi
petit soit-il dispose d’un nouveau média et d’un nouvel outil de communication et donc de
création de valeurs. Les acteurs du sport doivent donc apprendre à utiliser cet outil de manière
générale ainsi que pour la retransmission vidéo de leurs contenus. Internet permet aux
communautés qui sont inhérentes aux sports d’avoir un lieu commun de partage, d’échange.
Ainsi ces communautés identifiées ou potentielles sont des cibles faciles pour les parties
prenantes (organisateurs, sponsors, etc.) des sports.
1.2. Fonctionnement Après avoir retracé les principaux moments de l’histoire du couple sport et télévision, qui
s’est construit avant l’arrivée d’internet sur les sports majeurs, il semble important d’analyser
les raisons pour lesquelles une collaboration entre un organisme sportif et un ou plusieurs
organismes de diffusion peut être une réussite. Aussi nous tenterons de comprendre les
évolutions actuelles du marché.
1.2.1. Intérêt du contenu Comme évoqué précédemment, le premier pilier de la mise en vidéo du spectacle sportif est
son contenu lui-même, c’est à dire le sport et les athlètes.
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Hugues DE SAINT VINCENT Mémoire de fin d’études
16
Avant de poursuivre notre raisonnement, voici les réflexions d’Alain Astarita, délégué
régional de France 3 Pays de Loire, sur ce point précis12 :
« Oui alors là dessus je n’ai pas d’idée très arrêtée mais des sentiments ou des pressentiments, c’est que le sport ne passe jamais aussi bien que lorsqu’il est un spectacle avec une dramaturgie, avec un scenario qui n’est pas écrit mais qui se dessine en direct ».
C’est donc ce contenu, le contenu vidéo, qui pour intéresser des téléspectateurs et donc des
diffuseurs doit réunir plusieurs éléments. Ce sont ces éléments que l’organisateur d’un
événement qui souhaite utiliser la vidéo doit réunir. Cela peut paraitre paradoxal de présenter
un raisonnement de cette manière car il semble illogique qu’un organisateur souhaitant
diffuser son sport le trouve sans intérêt. Cependant, comme expliqué auparavant, il faut bien
avoir conscience que les facteurs clés de succès du spectacle vidéo ou télévisé ne sont pas les
mêmes que ceux du spectacle sportif. Ainsi un événement sportif peut être un spectacle réussi
d’un intérêt certain alors que sa mise en image peut être un échec.
Trois facteurs clés de succès ont été retenu ici : l’événement, les athlètes, l’utilisation de
moyens et d’outils pour rendre le contenu accessible et compréhensible. Ils sont présentés
sous forme de questions dans un tableau avec des exemples illustrant les réponses.
12 Extrait de l’entretien avec Alain Astarita de France 3
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17
Facteur clés de succès
Eléments de réponses à mettre en avant si appropriés
Exemples
Quelles sont les caractéristiques (non sportives) de mon événement ?
√ Une marque reconnue et aimée √ Une dimension locale forte √ Une histoire √ Il revêt des dimensions extra-sportives (solidarité, aventure, spectacle, humanité, record) √ Choix d’une date avec le moins de concurrence d’autres événements √ Adaptation des horaires de compétition si possible √ L’engouement des spectateurs √ Les activations des partenaires
Roland-Garros Le Tour de France Le Vendée Globe Prendre en compte le décalage horaire ola, tifo, nombre
Comment valoriser les athlètes de l’événement ?
√ Constituer un plateau sportif large (nationalité, sexe, personnalité, âge, etc.) √ Subventionner la venue des meilleurs athlètes √ Mettre en avant les meilleurs athlètes √ Organiser des événements dans l’événement √ Mettre en scène leur préparation avant l’épreuve et leur réaction après.
Tiger Woods ou Usain Bolt dopent les audiences par leur présence Interview, dédicaces
Comment puis-je rendre le spectacle sportif plus simple, accessible et divertissant ?
√ Simplifier les règles, le comptage des points, les classements √ Effectuer des incrustations sur les images (temps, vitesse, position, direction, ligne, graphique, statistiques, sous-titre, etc.) √ Choisir un bon commentateur effectuant un travail d’explication, de contextualisation et de pédagogie √ Utilisation des possibilités techniques (ralentis, angle de vue, matériel, micro & caméra embarqués) √ Mettre en place des outils d’échanges, de partage, d’interaction pendant les directs √ Communiquer sur l’événement et les athlètes (palmarès, statistiques, actualité, etc.) √ Proposition d’images non traitées pour contenter les experts ou spectateurs aguerris
Tennis (tie-break), Volley-Ball Natation, Athlétisme 24h du Mans sur Dailymotion
C’est donc en développant ces trois facteurs clés et les propositions exposées dans ce tableau
que l’organisateur d’un événement sportif peut favoriser la réussite d’une diffusion vidéo du
spectacle sportif qu’il organise. Ainsi il pourra intéresser de potentiels diffuseurs. Afin de
mieux comprendre toutes les raisons qui peuvent pousser un diffuseur à s’intéresser à la
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Hugues DE SAINT VINCENT Mémoire de fin d’études
18
diffusion d’un évènement, il est important de revenir sur le concept de potentiel local appliqué
au sport.
1.2.2. Le concept de potentiel local
« Le potentiel local est constitué de quatre types de clientèles : le public, les entreprises, les
collectivités et les télédiffuseurs. Il est objectivé par la taille de l’agglomération en
considérant que selon un jeu d’échelle, la richesse localement disponible est fortement
corrélée au poids démographique. Le modèle suppose un lien transitif entre les recettes
extraites de l’environnement du club, les dépenses consacrées au secteur sportif et les
performances. Nous envisageons donc une équipe professionnelle comme un équipement
urbain, au même titre qu’une université, un hôpital, un opéra ou une grande surface. On
admet alors que l’existence et la réussite de cet équipement sont directement liées au poids
démographique de la ville dans laquelle il se situe13 ».
Avec la télévision et à plus forte raison Internet, ce concept de potentiel local est bien
évidemment toujours vrai et applicable à beaucoup de sports dans la mesure où un événement
sportif est d’abord un événement avant d’être sportif. C’est à dire que la réussite du spectacle
sportif et donc du spectacle télévisé ou vidéo ensuite est conditionnée par la réussite de
l’événement et donc par son succès à une échelle locale. Cependant, ce concept est nuancé par
la télévision et par Internet parce que ces média permettent par définition de retranscrire
l’événement et de le diffuser à une échelle dépassant l’échelle locale. Ainsi le modèle
économique associé à ce concept et à sa réalisation peut être relativisé dans la mesure où des
entreprises, des publics ou des collectivités publiques peuvent être touchés et intéressés par
l’événement sans prendre en considération le poids démographique de la ville et sans être
« présents » physiquement à l’événement.
Il semble aussi intéressant de noter que le télédiffuseur est inclus dans les clientèles du
potentiel local et participerait donc à sa réalisation. Au vu de ce qui a été exposé
précédemment cela peut sembler contradictoire. Ce n’est pas le cas dans la mesure où dans
certains pays (pas la France) ou certaines compétitions mondiales, les recettes des droits sont
redistribués en fonction des résultats ou même sont négociés au cas par cas avec les clubs
d’un championnat ou d’une compétition. Ainsi on comprend l’importance de la place de la
télévision et des recettes qu’elle génère dans le concept de potentiel local. Le constat (en
2002) du manager général de Benfica, le club phare du football portugais et européen des 13 RAVENEL, L., & DURAND, C. (2003). Structures urbaines et sports professionnels dans le Sud Ouest (Vol. 13). (S.-O. Européen, Éd.). pp. 11-24.
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Hugues DE SAINT VINCENT Mémoire de fin d’études
19
années 1990 illustre ce point à l’échelle nationale : « Nous sommes une nation de 10 millions
d’habitants qui n’offre pas le même potentiel d’audience que l’Espagne ou l’Italie, il y a 5 ans
Benfica était un grand d’Europe, aujourd’hui la réalité économique liée aux droits télés nous a
relégués au second rang14 ». Ainsi, on comprend bien les limites du modèle économique mis
en place par l’arrivée de la télévision dans les sports les plus populaires.
Il faut donc mener trois actions, la première est que l’argent de la manne des droits télévisés
doit servir à financer pas seulement le club ou la compétition qui la perçoit mais le sport en
général avec une redistribution des recettes au sport amateur ou autres. La deuxième est qu’il
faut que les acteurs percevant cette manne tentent de réduire sa part dans les revenus de
l’organisation en diversifiant leurs recettes comme a su le faire le Bayern de Munich par
exemple, et se positionnent non pas comme des organisations sportives mais comme de
véritables entreprises. La troisième est que les revenus d’une compétition provenant des droits
télés doivent être répartis de manière relativement égalitaire afin de maintenir autant que
possible l’équilibre compétitif résultant de l’incertitude du résultat.
1.2.3. Les réflexions actuelles sur le fonctionnement du marché Afin de mieux comprendre l’actualité du marché de la diffusion vidéo et être en mesure de
percevoir ses évolutions, il est utile de s’intéresser à deux problématiques actuelles de ce
marché à savoir la cohabitation entre la télévision et le web et la définition d’un équilibre
gratuit-payant.
Lors du Global Sports Forum Barcelona qui s’est tenu du 7 au 9 mars 2012 et qui a été
évoqué en introduction, une table ronde15 intitulée « TV vs Web: Round 2 for sports » permet
de retenir quelques enseignements sur la manière dont TV et web sont amenés à cohabiter
selon certains acteurs16 de ces secteurs.
Le premier enseignement est qu’il n’y a pas de véritable conflit et qu’il faut envisager la
télévision avec le web, le web étant un outil de promotion pour les chaines de télévisions.
D’autant plus qu’à terme, la télévision est amenée à devenir « connectée » grâce au web
réunissant ainsi les deux média. Les entreprises de télévision sont donc amenées à devenir des
entreprises évoluant dans le secteur d’Internet. Ce constat est partagé par Alain Astarita :
14 L’Equipe, 4/4/2002, lu dans : Moles, J.-B. M., & Sobry, C. (2002, Décembre). Du spectacle...au business : les nouvelles relations entre le sport et la télévision. Les Cahiers du journalisme n11, p. 90. 15 Global Sports Forum Barcelona. (2012, mars 9). GSFB 2012 - TV vs Web: Round 2 for sports. Consulté le mars 9, 2012, sur You Tube: http://www.youtube.com/watch?v=KcezjMIQhcs&list=UUa4M9jjn2wVCjyXaFC0-01w&index=3&feature=plcp 16 Notamment : Laurent-Eric Le Lay, Chairman and CEO of Eurosport and Eurosport Events, François Morinière (CEO of Groupe L'Equipe), Álex Martínez Roig (General Director of Content at Canal Plus Spain), Claude Ruibal (Head of Sports Content for YouTube)
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Hugues DE SAINT VINCENT Mémoire de fin d’études
20
« A l’horizon 2013, c’est à dire demain, un téléspectateur sur deux, la moitié des téléspectateurs, un sur deux, consommera de la télévision ou des contenus de télévision en mobilité, sur les tablettes, sur les smartphones, sur les ordinateurs portables, donc bien sur notre cœur de métier ce n’est pas de faire du web mais notre mission de service public c’est d’être présent là où se trouve nos téléspectateurs et aujourd’hui, enfin non demain, en 2013, un téléspectateur sur deux sera en mobilité, sera sur le web, et donc nous nous devons d’y être ». Le deuxième enseignement est que la télévision et le web n’offrent pas les mêmes audiences
aux événements sportifs et que cette audience ne se comporte pas de la même manière vis à
vis du web et de la télévision. La télévision joue un rôle de sélection et de traitement de
l’information qu’elle propose à ces téléspectateurs qui choisissent ce contenu car ils font
confiance au savoir faire d’une marque, de télévision en l’occurrence.
A l’inverse le web (pure player tel que You Tube ou des chaines de télévision classiques)
propose une quantité de contenus bruts que le spectateur souvent fan de ces contenus va
chercher car il sait où ces contenus se trouvent. A cela s’ajoute une capacité qu’à le web de
partager ce contenu avec les communautés dans lesquelles l’utilisateur évolue. Comme
évoqué auparavant le sport étant par essence créateur d’émotions qui sont partagées par les
communautés qui le suivent, cet élément, c’est à dire l’aspect social du web, est primordial
dans l’utilisation que doivent en faire les acteurs du sport.
Le dernier enseignement sur lequel il est important de s’attarder est que web et TV n’ont pas
les même business model. Le problème étant que l’arrivée de nouvelles chaines de télévision
et du web modifie le modèle économique des chaines « historiques ». Une étude17 de 2011
émanant du CSA synthétise la situation de la manière suivante :
« Depuis une quinzaine d'années, la multiplication des modes de diffusion s'est traduite par
une croissance de l'offre de contenus sportifs à la télévision.
En mode gratuit, la multiplication des chaînes liée au déploiement de la télévision numérique
terrestre a modifié les équilibres concurrentiels établis à l'heure de la diffusion analogique.
Les chaînes « historiques » continuent d'acquérir des contenus sportifs onéreux, mais dont la
rentabilisation est remise en question par la fragmentation des audiences. La capacité
d'investissement des nouvelles chaînes dans des droits sportifs demeure réduite. Leurs
investissements sont principalement portés sur des disciplines déjà présentes sur l'antenne des
chaînes « historiques », ce qui n'a pas permis de renforcer la diversité des sports en télévision
gratuite.
17 CSA. (2011). Sport et télévision. Quels défis pour le régulateur dans le nouvel équilibre gratuit-payant ? CSA, Direction des études et de la prospective. les études du CSA
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Hugues DE SAINT VINCENT Mémoire de fin d’études
21
L'offre payante de contenus sportifs, en revanche, connaît une croissance forte. La
multiplication par neuf des volumes horaires de diffusion de programmes sportifs entre 1994
et 2010 est due au développement de l'offre payante. Sur les 100 000 heures de programmes
sportifs diffusés en 2010, 98% ont été proposés sur des chaînes payantes. La présence de
contenus sportifs constitue un des points de passage obligés pour renforcer l'attrait de la
chaîne ou du bouquet. Ceci permet de mieux comprendre que près de 75% du marché des
droits de diffusion de compétitions sportives soient détenus par des opérateurs de télévision
payante ».
Il apparaît donc très clairement que le nombre de sports diffusés à la télévision et à fortiori sur
les chaines gratuites diminue au profit des sports les plus médiatiques qui profitent donc de la
manne des droits télé. L’accès à la télévision semble donc difficile pour les sports secondaires
qui n’ont d’autre choix que de se tourner vers le web (service dit « non linéaire » car sans
grille de programme). Aussi le téléspectateur voit l’accès gratuit aux sports les plus
médiatiques remis en cause ainsi que la diversité des sports proposés. En revanche le web
propose donc tous les contenus que les organisateurs d’événements sportifs en quête de
visibilité diffuse gratuitement sur ce média accessible au plus grand nombre. Ainsi les
tendances observées par le CSA risque de se confirmer avec une migration de certains
téléspectateurs vers les chaines TNT gratuites puis dans un second temps vers le web.
A ce stade de la réflexion, il apparaît donc que sport et télévision sont intimement liés
depuis plus de 60 ans et c’est d’autant plus vrai pour les sports les plus populaires. Depuis
quelques années les disciplines secondaires voient naître, par la multiplication des chaines de
télévision et le développement rapide du web, de nouvelles opportunités pour la diffusion
notamment vidéo de leur sport. En étudiant et en analysant les mécanismes permettant la
création du spectacle télévisé, la première hypothèse selon laquelle « Le format de la
compétition est au cœur de la problématique de la création puis de la diffusion d’image » est
validée. En effet les caractéristiques du format de la compétition sportive, du spectacle sportif,
conditionnent la mise en image de ce spectacle en spectacle vidéo. C’est ensuite l’intérêt du
spectacle sportif qui contribuera à la réussite du spectacle télévisé selon les modalités
expliquées. Afin d’être en mesure d’appliquer ces premiers enseignements à la voile, la
deuxième partie tentera de présenter les particularités de ce sport et des événements de voile.
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2. La voile : un produit sportif particulier
En effet la voile est un produit sportif particulier car comprenant une multitude de
disciplines complexes et différentes. Ce sport a aussi la particularité de posséder des atouts
différenciant et potentiellement créateurs d’une certaine valeur ajoutée dans l’optique de la
création d’un spectacle sportif puis vidéo. Il est utile de préciser ici que seule la voile
professionnelle est étudiée et que des disciplines telles que le kite surf ou la planche à voile
pourtant sous l’autorité de l’ISAF (International Sailing Federation) n’entreront pas en
compte dans les raisonnements et les exemples proposés. Les recommandations sont donc à
destination des organisateurs d‘événements de voile professionnelle. Enfin sera abordé la
nécessité pour ces organisateurs de professionnaliser l’approche marketing des événements.
2.1. Un sport complexe
2.1.1. Un manque de gouvernance mondiale L’un des premiers éléments qui rend la voile complexe pour ses acteurs et le grand public est
qu’il n’y a pas de visibilité au niveau international sur le niveau sportif des différentes
épreuves ou compétitions. Cette situation est surement due à l’ancienneté du sport et des
compétitions mais aussi du manque de gouvernance mondiale. L’ISAF joue certes un rôle
d’organisateur de championnats du monde et de coordinateur des fédérations nationales mais
le problème est que les événements les plus connus du grand public, réunissant le plus de
sponsors tels que le Vendée Globe, la Volvo Ocean Race, les Extreme Sailing Series ou la
Coupe de l’America sont le fait d’organisateurs privés et indépendants. Certes ces événements
sont reconnus par l’ISAF mais il n’y a pas de cohérence entre eux. Il n’y a pas comme en
tennis par exemple une classification de l’importance des événements avec quatre événements
majeurs puis des événements de deuxième rang, de troisième rang…dont les résultats donnent
un classement mondial dont les mécanismes sont compréhensibles. Cela pose un problème de
fond pour une organisation cohérente de la voile mais surtout cela crée de la confusion et un
manque de visibilité pour le grand public et les potentiels partenaires (publics, privés, média).
Ce qui est d’autant plus étrange est que les organisateurs des ces gros événements se
connaissent puisqu’ils évoluent depuis longtemps dans le milieu relativement fermé de la
voile et qu’ils ont conscience que ce constat est une entrave à l’évolution de la voile dans son
ensemble et donc de chacun de leurs événements. Enfin l’ISAF ou la FFV (Fédération
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Française de Voile) regroupe le monde sportif car c’est leur domaine de compétence mais pas
les intérêts économiques de la voile ce qui aujourd’hui semble être le plus important pour être
en mesure d’inventer ensemble ce que sera la voile de demain. Ce constat a notamment été
évoqué lors de la conférence « voile & stratégie18 » organisée durant l’étape de la Volvo
Ocean Race de Lorient en juin dernier sur laquelle j’ai pu échanger avec Sébastien Vandame,
responsable sponsoring chez Groupama et spécialiste du marketing sportif :
« Il y a une vraie problématique de complexité des courses, de complexité du calendrier. Le sujet a été évoqué à la conférence de Lorient, mais il y a trop de classes de bateau, il y a trop de courses, il y a trop de calendriers. Ce n’est pas possible que le même week-end il y ait la Solitaire du Figaro, le Tour de France à la Voile et la Volvo… c’est une aberration. Il y a un vrai problème au niveau de la gouvernance de la voile19 ». A ce manque d’harmonisation et de visibilité globale vient donc s’ajouter la complexité et la
multitude des formats de course.
2.1.2. La voile : un sport, plusieurs réalités En effet, la voile sportive professionnelle se divise en deux grandes « familles » que sont la
course au large et la voile olympique. Dans chacune de ces deux familles une multitude de
formats de course existent. En voici un aperçu, avec dans le tableau bleu les épreuves de
course au large et dans le tableau rouge les épreuves de voile olympique :
Epreuve Principe
Volvo Ocean Race Tour du monde en équipage avec escales
Vendée Globe Tour du monde en solitaire et sans escales
Circuit MOD 70 Circuit en équipage réunissant une transatlantique, un tour Européen et un tour du monde
Records (il en existe une multitude) Couvrir une distance définie en un temps minimum.
Route du Rhum Course transatlantique en solitaire de Saint-Malo à Pointe-à-Pitre
Barcelona World Race Tour du monde en double et sans escales
Transat Jacques Vabre Course transatlantique en double du havre au continent Sud-Américain
18 Eurolarge Innovation. (2012, juin 26). Retour sur la conférence « Voile & stratégie ». Consulté le juin 26, 2012, sur Eurolarge Innovation: http://www.eurolarge.fr/2012/06/retour-sur-la-conference-voile-strategie/ 19 Extrait de l’entretien avec Sébastien Vandame de Groupama et spécialiste du marketing sportif
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Epreuve Principe
Jeux Olympiques Epreuves de parcours sur différents supports
America’s Cup Epreuve de parcours et de match race
Extreme Sailing Series Epreuve de parcours
World Match Racing Tour Epreuve de match race
Ces deux tableaux n’ont pas pour objectifs de présenter la totalité des épreuves de voile car il
existe d’autres épreuves comme les transats telles que la solitaire du Figaro ou le Tour de
France à la Voile. Il s’agit ici de présenter la complexité des formats de courses, complexité
accentuée si l’on décide de présenter les différents bateaux sur lesquelles se courent ces
épreuves qui sont parfois multiples au sein même d’une épreuve. Enfin, la manière dont se
comptent les points et sont décernés les titres renforce la confusion.
Il apparaît donc très clairement qu’un travail d’harmonisation et de simplification des formats
de course est nécessaire. Aussi il faut effectuer un travail de pédagogie auprès du grand public
afin de lui faire prendre conscience des différentes réalités qu’évoque la voile et
principalement ces deux familles d’épreuves. Ce travail permettra de pouvoir ensuite exploiter
au mieux les caractéristiques de ses épreuves pour les transformer en atouts marketing.
Avant d’évoquer ces atouts il semble nécessaire de mettre ces caractéristiques en perspective
avec ce qui a été évoqué précédemment à propos du spectacle sportif et du spectacle vidéo.
2.1.3. Particularités du spectacle sportif « voile »
Il s’agit ici d’adapter les propos tenus en partie 1.2.1, et notamment les éléments décrits dans
le tableau sur les facteurs clés de succès, aux épreuves de voile. Au vu des différences fortes
émanant de la distinction de deux familles d’épreuves de voile et des particularités des
événements de voile eux-mêmes, ce travail semble nécessaire.
La particularité principale des épreuves de course au large est résumé dans cette phrase de
Loïck Peyron tenue lors de la table ronde du Global Sports Forum Barcelona évoquée en
introduction : « cette partie de la voile qui est loin des yeux mais proche du cœur ». Cette
particularité contient deux éléments. Le premier est que le spectacle sportif de la course au
large contrairement à quasiment tous les sports de parcours et tous les sports en général ne
contient pas la dimension « in praesentia » qui a été évoqué. Ainsi, le spectateur ne peut se
rendre et voir le spectacle sportif comme il peut le faire pour un match de football dans un
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stade ou pour les sports de parcours sur les routes du Tour de France ou du Paris Dakar. Il faut
donc avoir conscience que la vidéo permet aujourd’hui d’assister à un spectacle auquel
personne ne pouvait assister auparavant ce qui, renforcé par les technologies actuelles qui
seront décrites plus tard, est une véritable révolution. Ce constat ouvre donc une multitude de
possibilité d’utilisation de ce contenu par les organisateurs d’événements et les marques
souhaitant communiquer par la voile. Ce constat est d’ailleurs partagé par les acteurs de la
course au large :
« Je pense que le Vendée Globe fait partie de ces grandes aventures, des ces grands mystères : que se passe t-il à bord du bateau une fois qu’il a pris le large ? Il se passe des choses, et puis aujourd’hui, ces choses, alors que jusqu’à présent elles étaient un peu tenues secrètes parce que les moyens techniques ne nous permettaient pas de savoir en temps réel ce qu’il se passait sur tel ou tel bateau, aujourd’hui on sait ce qu’il se passe à bord, on le voit, on y assiste quasiment en direct même quand ce bateau est au cœur de l’Atlantique et on participe à toute cette aventure. Je trouve que lorsque le téléspectateur devient quelque part partie prenante, presque acteur, de l’événement, c’est là que l’événement produit sa magie, lorsque le téléspectateur souffre physiquement de voir les coureurs du Tour de France grimper le Tourmalet et bien je trouve que là on est vraiment au summum de la complicité entre la télévision et ses téléspectateurs. Quand dans le Vendée Globe tel ou tel navigateur a une avarie dont on ne connaît pas ni l’importance ni les conséquences et bien là je trouve que la proximité entre le téléspectateur et l’événement est importante. C’est cet aspect là que je trouve intéressant surtout lorsque les choses ne sont pas écrites, ne sont pas feintes, ne sont pas organisées, elles sont extrêmement spontanées et le fait de vivre tout cela en direct c’est l’élément qui me semble, moi, être intéressant dans cet instant de communion entre le téléspectateur et l’événement ». « Aujourd’hui la vraie réussite de la Volvo, c’est clairement le media man. C’est globalement le point sur lequel la Volvo a complètement explosé tous les scores. Et aujourd’hui la question ne se pose même plus, tout le monde est convaincu qu’il faut un media man quand on peut à bord. Même le Tour de France réfléchit à l’instauration d’un équipier qui serait à bord uniquement pour cela, même sur des M34 qui sont quand même des petits bateaux. Pour nous c’était fabuleux parce que tous les jours on était assuré d’avoir du contenu, que ce soit dix lignes, une vidéo, ou une photo, on savait que tous les jours on aurait une histoire à raconter au public ». Ce qui est aussi très intéressant mais qui peut paraître surprenant aujourd’hui à l’heure ou le
téléspectateur veut tout voir, tout savoir, dans le sport mais aussi dans d’autres domaines de la
télévision et de la société, c’est que les organisateurs d’événements de voile ont bien
conscience de la particularité de la course au large et de ce qui constitue sa réussite et mettent
en garde devant l’utilisation à outrance de la vidéo qui risquerait de démystifier les épreuves
et de ne plus rendre compte de la performance des marins.
« C’est hyper paradoxal parce que les gens en veulent toujours plus. Et en même tant plus tu en donnes moins il y a d’intérêt. Je discutais avec Bernard Rubinstein qui est le rédac chef de Voile Magazine : Il a fait la première Volvo en 76, et il explique : « on vit un truc
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extraordinaire, surréaliste, Franck qui gagne la Volvo…A l’époque pour moins que ca Tabarly descendait les Champs Elysées »… La différence c’est que ca a été complètement démystifié, la vidéo a démystifié toute cette part d’inconnu. Tabarly était parti, on a pas eu de nouvelles pendant 6 jours, tout le monde était inquiet…Puis on l’a vu arriver il était en tête. Aujourd’hui c’est simple, tu regardes l’étape Lisbonne-Lorient qui a décidé de la victoire sur la Volvo, on a su avant le communiqué de presse de l’organisation que Telefonica avait un problème, parce que la carto était en live toutes les minutes, et quand tu vois qu’ils sont à 2 nœud à 90° de la route tu comprends…Tu ne sais pas forcément que c’est un problème de safran…mais tu comprends. Pour les passionnés c’était génial. Mais je pense que les gens n’ont pas perçu la hauteur de la performance de Cammas et ses équipiers ». « On ne sera jamais la Volvo, on en restera toujours très éloigné et volontairement, parce que eux ont un média man, nous on en aura pas. On a un homme et un seul ou une femme et une seule pour tout gérer et ce qui fait la beauté et la force du Vendée Globe c’est le secret, l’imaginaire, le coté magique d’être à l’autre bout du monde donc on ne veut surtout pas abuser de la vidéo. On pourrait par exemple faire des visios tous les jours avec tous les skippers. Si tu enlèves 30% de marge d’erreur pour des raisons techniques, on pourrait avoir 70% des bateaux et on refuse absolument cette voie là, on va plutôt tabler sur un skipper par jour voire deux s’il se passe un truc incroyable avec deux en particulier mais limiter au maximum pour garder cette part de secret. On va quand même avoir de l’image, on va avoir du son mais il ne faut absolument pas en abuser. On n’est pas dans le même univers que la Volvo et puis le solitaire rajoute le coté contraignant, dangereux etc.20 ».
Le deuxième élément particulier de la course au large est que les événements sont plébiscités
et aimés par un public nombreux. Cela pourrait paraître paradoxal dans la mesure où le
spectacle sportif visible par le public est restreint mais compensé par l’encrage local de ces
événements et ce qu’ils représentent en termes d’aventure humaine, de performance, etc. Les
courses au large ont un « potentiel local » très important sur les villes de départ ou d’escales.
Cette caractéristique explique que par intérêt pour l’événement, et ce qu’il représente, les
téléspectateurs soient intéressés et donc que ces événements soient diffusés. Les épreuves de
course au large sont pour la plupart des événements qui malgré leur dimension internationale
sont financés par des acteurs locaux. Il y a en premier lieu les collectivités locales comme les
villes, Les Sables d’Olonne pour le Vendée Globe, Saint-Malo pour la Route du Rhum, Sanya
ou Abu Dhabi pour la Volvo Ocean Race. Il y a aussi des partenaires privés tels que Sodebo,
entreprise vendéenne, pour le Vendée Globe par exemple. Le potentiel local est donc un
concept qui s’applique parfaitement pour la plupart des épreuves de course au large.
Les épreuves de voile olympique rentrent dans un schéma plus classique et proche des autres
sports. Ce qui conditionne la réussite du spectacle « in praesentia » puis du spectacle vidéo
20 Extrait de l’entretien avec Antoine Robin du Vendée Globe
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tient de l’application des éléments exposés dans le tableau de la partie 1.2.1. La particularité
de la voile sur ce point réside seulement dans la capacité des organisateurs à simplifier les
règles sportives et à effectuer un travail de pédagogie et d’explication en amont de
l’événement et pendant les live grâce aux commentaires et aux aides visuelles incrustées sur
le signal vidéo. C’est ce qu’est en train de mettre en place l’America’s Cup depuis un an et
que souligne Alain Astarita notamment :
« Je voudrais terminer la dessus, je pense que véritablement la voile permet ce traitement avec plus-values dont je parlais tout à l’heure, je trouve, par exemple, que le match racing sur la Coupe de l’America en terme de mise en image, en terme d’explications avec de la palette graphique où l’on revoit la trajectoire des uns et des autres, où l’on donne à comprendre ce qui se passe, le spectacle qui se déroule sous les yeux, je trouve ca tout à fait formidable. Ce sont des techniques que l’on utilise peu encore, la pire des choses serait de s’adresser au grand public comme on s’adresserait à des initiés alors qu’au contraire, il faut élargir le propos, enfin pour ce qui concerne une chaine de service public non spécialisée comme la notre pour donner à comprendre, donner de l’explication et je trouve qu’il y a comme ça des choix que l’on a pas encore complètement explorés et qu’il faudrait explorer ». L’approche et les réalisations de l’America’s Cup sur ce point est présenté dans deux
documents en annexe ainsi que par quelques photos en annexe21.
2.2. Des atouts pour se différencier Bien que la voile soit un sport complexe du point de vue de son organisation et des épreuves,
elle bénéficie de nombreux atouts qu’elle doit mettre en avant pour se différencier et gagner
en visibilité.
2.2.1. Des outils marketing différenciant et efficaces
Le sport présente, de manière général, beaucoup d’avantages et d’outils qui sont utilisés pour
communiquer. Il s’agit ici de présenter les outils spécifiques et propres à la voile qui sont
donc créateurs de valeur ajoutée et qui la différencient des autres sports. Trois de ces outils
seront présentés ici. Le premier est le terrain de jeu de la voile c’est à dire la mer. Le
deuxième outil sont les bateaux. Le troisième est l’offre de relations publiques et d’hospitalité
uniques qu’offre la voile.
Le terrain de jeu de la voile, la mer et les océans, est un triple atout différenciant. Dans
l’imaginaire collectif la mer représente beaucoup de choses telles que l’aventure, la nature,
l’hostilité et peut donc être utilisée pour communiquer et créer des histoires autour de cet
environnement particulier. La mer est aussi un terrain de jeu formidable puisque mondial, 21 Partie 2. des annexes, documents 1, 2 et 3.
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donnant ainsi accès à une multitude de marchés permettant ainsi aux organisateurs d’aller là
où se trouve les opportunités économiques et d’implanter leurs épreuves aux endroits du
globe où les clientèles des « potentiels locaux » sont les plus attrayantes. Enfin et c’est en lien
avec l’argument précédent, la mer est le quotidien d’une part importante de personnes à
l’échelle de la France mais aussi, de l’Europe et du monde. Ainsi des entreprises, des
collectivités locales, des médias et plus globalement des populations sont en lien naturel et
quotidien avec cet élément. Ainsi la voile, parce qu’elle utilise la mer, intervient dans le
quotidien et la vie quotidienne de ces acteurs comme l’explique Alain Astarita :
« Moi qui suis dans les Pays de la Loire où mon homologue de Bretagne avons quand même la particularité de piloter des régions de France 3 qui sont situées dans des territoires où la voile est un élément extrêmement important, la mer évidemment, la voile aussi…et donc ca fait partie de toutes les manières de l’actualité du quotidien vous voyez. Donc la voile c’est, pour nous en tout cas, quelque chose de naturel qui se traite dans l’actualité du quotidien parce que ca fait partie du quotidien de cette région et pas seulement le Vendée Globe qui est l’Everest mais tous les jours on aurait la possibilité de faire un reportage sur un événement de voile quel qu’il soit ». Ensuite, les bateaux constituent un outil marketing unique en tant que support pour la
visibilité qu’ils permettent. Aussi le nom du bateau est souvent celui d’une entreprise, lequel
est repris dans les classements, par les médias, etc. Par ailleurs, c’est un outil qui peut être
utilisé en dehors des épreuves sportives pour des actions de communication et de relations
publiques comme nous allons l’évoquer après. Un des exemples les plus récents de
l’utilisation que les équipes peuvent faire de leur bateaux provient de l’équipe Hugo Boss et
de son skipper Alex Thomson que l’ont voit marchant en costume sur la quille de son bateau
dans une vidéo22 vue plus d’un million de fois et reprise par les médias. Enfin le bateau
constitue le support sportif de la performance donc sa construction, ses spécificités
techniques, les réparations, les innovations constituent autant de contenus qui sont
exploitables notamment en vidéo.
Enfin la voile propose des expériences d’hospitalité uniques notamment à bord des bateaux
qui sont des outils fabuleux pour les partenaires comme l’explique Sébastien Vandame :
« …à la limite l’intérêt des In-Port Race c’est les invités à bord. La voile c’est un des seuls sports, si ce n’est le seul sport au monde, où tu peux faire vivre une « Expérience ». Parce que jamais tu ne pourras jouer une finale de coupe du monde avec Messi, voir même un match amateur, jamais tu ne feras un tour de Formule 1 avec Schumacher. Alors que sur la Volvo c’est simple : il y a eu 10 régates In-Port, ils étaient 3 invités à chaque fois, il y a donc 30 mecs qui ont gagné la Volvo, c’est 30 mecs qui ont participé à des In-port et les In-port ca 22 Alex Thomson Racing. (2012, janvier 27). Alex Thomson attempts the Keel Walk. Consulté le janvier 27, 2012, sur You Tube: http://www.youtube.com/watch?v=B2PQfJ2SAg4
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compte au classement. C’est ce que l’on appelle « l’expérience », ce sont des gens qui ont touché du doigt vraiment le truc. La pro-am après c’est un peu plus « promène pinpins ». La voile pour ca c’est fabuleux, comme sur les Extreme Series où tu as le 5ème homme. Pour moi le media man et les invité » qui permettent de faire vivre ce sport ».
2.2.2. Des valeurs fortes et incarnées Aux outils marketing que l’on a décrits viennent s’ajouter un certains nombre de valeurs qui
font de la voile un sport permettant de raconter des histoires et de communiquer autour de ces
valeurs. Ces valeurs telles que l’authenticité, l’humilité, l’évasion, le voyage, la performance,
la technologie, l’environnement, le gout du risque, la sécurit ou l’imprévisibilité ne sont
évidemment pas propre à la voile. Cependant l’avantage de la voile est que ces valeurs sont
pour la plupart incarnées par les marins et les skippers. En effet, ils sont pour la plupart
disponibles pour le public et les actions de leurs partenaires et ont de plus en plus conscience
du rôle extra-sportif qu’ils doivent jouer pour la réussite de leur projet. La meilleure preuve de
l’incarnation de ces valeurs est la multiplication des couples marins - entreprises dans le
paysage de la voile avec par exemple Foncia et Michel Desjoyaux, Banque Populaire et Loïck
Peyron ou Franck Cammas et Groupama, pour ne citer que des couples français. Sébastien
Vandame confirme l’importance du choix de l’homme et de l’histoire à écrire :
« Il faut savoir que Groupama est arrivé dans le sport par une rencontre, la rencontre avec Franck » « Bien sur c’est la relation humaine qui s’est créée, c’est l’association d’abord parce qu’aujourd’hui quand tu parles de Franck Cammas tout le monde pense Groupama et inversement quand tu parles de Groupama tout le monde pense Franck Cammas. Même en interne, quand il est venu après la Volvo dans les bureaux, il y avait beaucoup de monde pour l’accueillir. Une vraie adhésion de l’interne autours du personnage. » « Il faut trouver l’équilibre entre Ken Read qui te dit : « je ne suis pas un skipper, je suis là pour vendre des chaussures », à la conférence Eurolarge durant l’escale française de la VOR et le skipper qui ne s’investit pas pour trouver un partenaire. D’ailleurs, le même Ken Read dit : « les français vous êtes très bons mais vous êtes des billes en business donc tant que vous serez des billes en business vous ne trouverez pas de partenaires ». En fait la problématique, c’est qu’on a tellement dit aux skippers « il faut vendre des belles valeurs de l’aventure et tout… » qu’ils ne savent plus quoi valoriser. Mais un actionnaire d’une grande entreprise, un comité de direction, il ne va pas acheter que des belles valeurs… Le dir-com ou le DG ont aussi besoin que tu leur dises : « on va faire de la communication interne, je vais venir, je vais faire une tournée de vos sites, je vais raconter mon histoire, je vais faire un site événementiel, on va avoir des retombées presse, …La nouvelle génération a très bien compris cette nouvelle donne, et maitrise en plus les nouveaux outils. Quand tu vois François Gabart qui réfléchit aujourd’hui à tweeter pendant le Vendée Globe, ca ne peut qu’aider. A coté de ca tu as des mecs qui te disent « chercher de l’argent pour faire de la voile c’est pas un boulot », tu te dis qu’il y a encore un peu de boulot justement ».
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2.3. La nécessité de professionnaliser l’approche marketing des événements
2.3.1. La nécessité de définir des objectifs précis pour les événements
Après avoir tenté de comprendre l’organisation de la voile et ses atouts notamment dans
l’optique de l’utilisation de ceux-ci pour la production d’un spectacle vidéo, il semble
nécessaire d’expliquer qu’à une échelle plus large les organisateurs d’événements sportifs et
donc de voile doivent fixer des objectifs. En effet la bonne démarche est de fixer des objectifs
à son événement afin de ne pas risquer d’utiliser les outils et les atouts disponibles sans
véritable cohérence. Car chaque événement a nécessairement des objectifs en fonction de son
histoire, de son organisation, de sa structure financière, etc. Il faut donc prendre conscience de
ces objectifs et les formuler précisément, en les chiffrant notamment financièrement et dans le
temps. Ces objectifs peuvent être de plusieurs nature, financiers, de promotion d’un territoire,
de promotion d’une marque, de communication interne et externe, humanitaire ou solidaire,
de promotion du sport, etc. Il faut aussi que ces objectifs soient connus de toutes les parties
prenantes d’un événement et que les objectifs des différentes parties prenantes (actionnaires,
organisateur, équipes, partenaires) n’aient pas de divergences fortes entre eux. A titre
d’exemple voici les objectifs du Vendée Globe et de la Volvo Ocean Race :
« Lorsqu’en 2004 l’organisateur qui était un coureur, Philippe Jeantot, a été défaillant financièrement, c’est le Conseil Général qui a racheté la course et qui en a fait un objectif de promotion du territoire, donc clairement c’est un objectif de promotion de la Vendée. Donc l’idée de fond c’est que la course par son rayonnement puisse attirer touristes et investisseurs en Vendée. Les partenaires veulent utiliser les moyens que les collectivités vont mettre en place, pour promouvoir leurs territoires, pour tirer partie des retombées média de l’événement ». “It’s a very good marketing tool for them around the globe since they have their Volvo pavilion which comes round with them and the pavilion splits to half the cars and half the Volvo group, I’m not sure if you know, is the conglomerate of companies, which is trucks, buses, construction, IT, there’s a whole group of nine companies. So Volvo cars is a separate company to whole of those, and it’s owned by a Chinese company called Geely, and that is basically half of our race is owned by the cars and half is owned by the group. So the Volvo pavilion is half a display of what cars do and half a display of what the trucks do and all of those others companies, and above is a corporate, so that’s the first floor and the second floor is a corporate hospitality area, and so both companies use the Volvo Ocean Race to bring guests in, but dominantly, cars bring in customers, dealerships, local dealerships, in the country, and then the Volvo group bring more people like their high-end corporate companies that they do business with because they are not customer facing,
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they are more business facing. So for instance, they will bring in the mayor of Itajai because they want to sell him all Volvo buses for his transports, big business, and things like that. And for Volvo, that is a big thing to them, using the race as a platform, because a lot of other companies take their guests to Formula 1 or in golf day for instance, and Volvo keep getting good feedback of every time they bring guests to the Volvo Ocean Race, it’s different, it’s exciting23”. Si pour le Vendée Globe les objectifs paraissent clairs, c’est moins le cas dans les propos qui
sont tenus par Sophie Luther. Il semble cependant logique que Volvo utilise, à travers les
différentes filiales du groupe, la compétition pour vendre plus et en utilisant les hospitalités
comme principal outil.
2.3.2. Entrainant la nécessité de marketer chaque événement et de mettre en place une
stratégie adaptée Les organisateurs doivent donc mettre une stratégie en place pour remplir ces objectifs ce qui
revient à définir la manière dont les organisateurs vont marketer leurs événements et mettre en
place les moyens ou outils marketing pour l’application de la stratégie. Cette nécessité de
marketer son produit pour mieux le vendre aux équipes, aux sponsors, aux média puis au
public afin de remplir les objectifs fixés est primordiale selon Sébastien Vandame :
« C’est l’un des aspects intéressants évoqué à la conférence : Il ne faut pas essayer de vendre la même histoire quand tu parles du Vendée Globe et des Extreme 40. Il faut être capable aujourd’hui, et c’est un truc que la voile ne sait pas faire, de « marketer son produit ». Quelles sont tes cibles, à qui tu t’adresses et quelle histoire tu veux leur raconter ? Et la vidéo peut t’aider parce que si tu veux toucher des spécialistes tu n’auras pas de problème à aller sur la TNT ou sur le cable, et si tu veux faire parler du Vendée Globe la TNT ne te suffira pas, parce que quand tu t’occupes du Vendée Glob,e tu veux toucher le grand public ». « Il y a une vrai problématique aujourd’hui, on est clairement à un tournant de la voile. Je pense qu’il y a les mecs qui vont réussir à s’adapter et les mecs qui ne réussiront pas. Il y a les mecs qui vont continuer à faire des courses qui seront du bricolage et qui ne gagneront pas d’argent et il y a des mecs qui vont réussir à maitriser la chaine de production. Ils vont maitriser la diffusion de l’image, ils vont maitriser la diffusion de l’information, ils auront leur canal de diffusion ». Mais cela va être dur, très dur…Sans certitudes de réussite pour personne. Ainsi l’organisateur de tout événement, de voile en l’occurrence, doit positionner son
événement sur le marché et définir selon la théorie des « 4P », le Produit qu’il souhaite
proposer à ces clients (public, média, partenaires), à quel prix, les lieux où le produit doit être
distribué, incluant les lieux « virtuels » ou électroniques (Place), et la manière dont il faudrait
23 Extrait de l’entretien avec Sophie Luther de la Volvo Ocean Race
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communiquer sur le produit, ici sur l’événement (Promotion). De cette réflexion nait un plan
marketing pour l’événement permettant de répondre aux objectifs fixés au préalable.
Ainsi le raisonnement exposé jusqu’à présent pourrait se résumer selon le schéma
suivant :
3. Voile et retransmission vidéo
Il est donc maintenant acquis que la voile et ses différentes composantes possèdent des
atouts propices à la création d’un spectacle vidéo intéressant et à forte valeur ajoutée. Cette
troisième partie a donc pour objectif d’expliquer les raisons pour lesquelles les choix dans la
diffusion du spectacle vidéo sont stratégiques dans le cadre de la réalisation des objectifs
fixés. Enfin il sera expliqué quels média de diffusion choisir en fonction de la stratégie et des
objectifs et comment produire les images voulues.
Première Partie (1.1)
• Role et importance de la télévision puis de la vidéo dans le sport
Première partie (1.2)
• Fonctionnement du spectacle télévisé et des facteurs clés de sa réussite
Deuxième partie
(2.1 & 2.2)
• La nécessité de simpliZier la voile pour faire valoir ses atouts differenciant et propices au spectacle vidéo
Deuxième partie (2.3)
• L'importance de Zixer des objectifs et de marketer les événements pour utiliser efZicacement ces atouts
Troisième partie
• Comment bien utiliser la diffusion vidéo ?
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3.1. La diffusion de la voile : un outil stratégique
3.1.1. Réussir à faire prendre conscience de la réalité du marché de la diffusion vidéo
Si les évolutions du marché de la retransmission vidéo ont été évoquées dans la première
partie, il a peu été question des acteurs mais surtout des services qu’ils proposent. Les
organisateurs d’événements doivent être en mesure de remettre en cause les certitudes
acquises par le passé afin de prendre conscience des nouveautés du marché. A titre d’exemple
Rémi Leclancher énumère quelques services mis en place par Dailymotion :
« Nous faisons en sorte de présenter un maximum d’outils à nos partenaires afin de les satisfaire dans leur communication mais aussi en leur proposant des outils supplémentaires pour se diversifier et faire participer leurs fans. Cela passe bien évidemment par l’hébergement vidéo mais aussi par la possibilité de diffuser des évènements en LIVE ou bien de monter des concours de vote. Ainsi un module de vote intégré au player vidéo existe pour pouvoir voter pour une sélection de vidéos comme un but, un palmarès, un match …. Ainsi avec un même contenu froid vous pouvez créer une nouvelle dynamique à vos contenus. Après il y a des choses qui sont déclinables à l’infini. Par exemple si vous avez 20 places pour participer à une régate, les 19 places sont déjà attribuées, la 20ème sera attribuée à la personne qui aura envoyé la vidéo montrant sa motivation pour participer. Ou alors cette vingtième personne sera élue par le public. Il y a plein de choses qui sont possibles, envisageables et modulables ». Ainsi et toujours dans le but d’utiliser les meilleurs outils au service de la stratégie que les
organisateurs ont mise en place, il faut recenser et choisir tels ou tels acteurs en fonction de la
cible que l’on souhaite toucher. Il peut être par exemple cohérent de créer une web TV
uniquement pour un usage en interne et dans les espaces de relations publiques.
Aussi il faut s’intéresser aux différentes actualités du marché afin de comprendre les
différentes lignes éditoriales des acteurs. Ceci est moins vrai pour la création de contenu live
qui permet une création éditoriale limitée mais prend son sens dans la création de magazines
spécialisés, de documentaire sur telle ou telle dimension de la voile. Ainsi comprendre les
attentes des diffuseurs peut permettre d’être force de proposition de contenu qui pourra
remplir tel ou tel objectif assigné. C’est en résumé ce qu’expliquait Lucien Boyer (Président
Havas S&E France) lors de la conférence organisée à Lorient : la voile est une industrie de
l’offre qui répond à des formats qu’il faut inventer. Il faut inventer ces formats pour se
démarquer de la concurrence qui n’est pas uniquement les autres sports mais l’
« Entertainment » en général. En effet, l’industrie de la voile évolue dans cette industrie de
l’ « Entertainment ». Quelques exemples réalisés ou possibles sont présentés dans ce tableau
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afin d’illustrer la possibilité de toucher une cible particulière en proposant un traitement
particulier du contenu sportif ou de l’événement.
Principe de l’exemple Cible « Ce serait une expérience incroyable de pouvoir suivre le départ du Vendée Globe en le vivant de l’intérieur. Cela demande quelques moyens techniques mais chaque bateau pourrait envoyer son flux live et venir s’ajouter à un flux live de présentation principal mixant ces différents flux. Ce concept est très délicat à monter en Télévision mais permettrait de faire vivre au fan sa course de l’intérieur et celui-ci deviendrait Acteur. Si tu veux suivre Jean Pierre Dick et/ou Sam Davies tu pourrais, il suffirait de partager son écran. Je crois vraiment en ces nouveaux concepts permettant de séduire un nouveau public avec des produits différents ».
Fans et spécialistes
« Lorsque par exemple on fait dans nos éditions d’information, le samedi, des séquences, qui sont ensuite reprises sur le net d’ailleurs, qui s’appellent « il n’y a pas que le sport dans la vie », en réalité on va voir des sportifs et on leur fait parler d’autre chose que du sport ou d’un autre sport qui n’est pas le leur. On les découvre d’une autre manière, on découvre qu’ils s’intéressent à la culture, qu’ils s’intéressent à la politique, qu’ils s’intéressent à pleins d’autres choses, derrière c’est une façon en tout cas de parler de sportifs, du sport d’une autre manière. C’est une proposition que l’on fait et ça fonctionne et ça fonctionne très bien ».
Grand public régional
La réalisation d’un « Intérieur Sport24 » (Canal +) sur l’épopée de Groupama 4 a été réalisée montrant l’aventure humaine et sportive que représente la Volvo Ocean Race.
Grand public ayant un intérêt général pour le sport
Inviter Franck Cammas au Grand Journal (Canal +) Grand public jeune La réalisation d’une émission de « Turbo25 » (M6) en direct de Lorient pendant l’étape de la Volvo Ocean Race avec Franck Cammas comme invité pour la présentation d’une nouvelle Volvo.
Grand public ayant un intérêt pour l’automobile
Réaliser un « hangout »26 avec un skipper pour évoquer des sujets technique, business, ou pour de la communication interne.
Dépend du sujet abordé
La réalisation d’une vidéo virale telle que celle d’Hugo Boss qui a été évoquée
Grand public sur le web
En conclusion il faut donc que les organisateurs aient bien conscience que le contenu sportif
et notamment en live est bien évidemment important et constitue une part importante de ce
qui intéresse les cibles potentielles et les diffuseurs mais que ce qui est à la marge, en
périphérie du spectacle sportif, peut aussi constituer du contenu vidéo et est donc un outil
24 Canal Plus. (2012, aout). Intérieur Sport - Ocean's Eleven. Consulté le aout 2012, sur Canal Plus: http://www.canalplus.fr/c-sport/pid2708-c-interieur-sport.html?vid=551687 25 Turbo. (2012, juin 24). Emission Turbo du 24/06/2012. Consulté le juin 25, 2012, sur Turbo.fr: http://www.turbo.fr/actualite-automobile/498114-emission-turbo-24-06-2012-volvo-v40-bmw-m550d-audi-rs4-renault-zoe-24-heures-mans-2012/ 26 Un hangout est un chat vidéo en groupe entre des interlocuteurs définis mais accessible en direct et en différé à n’importe quel utilisateur via internet. Un exemple récent est le hangout réalisé par le président de France télévision à l’occasion de la conférence de presse de rentrée et disponible à cette adresse : https://www.youtube.com/watch?v=UmNPUPHp6KI&feature=player_embedded
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stratégique à utiliser. Les acteurs de la voile sont maintenant en mesure d’être crédibles face
aux interrogations des diffuseurs. En effet Russel Coutts explique par exemple qu’il y a
quelques années des organisateurs allaient voir des diffuseurs sans être en mesure de leur
indiquer le temps qu’allait durer une régate ou sans être en mesure de combler, avec, par
exemple, des interviews à bord des bateaux ou des images de courses précédentes, les temps
morts entre les courses ou avant les courses.
3.1.2. Les conflits d’intérêts organisateurs - agences - régie publicitaire - média
L’industrie du sport est structurée de telle manière que les activités de certains acteurs sont
multiples, ce qui a pour conséquence la création de conflits d’intérêts au sein d’entreprises du
secteur et ce qui biaise donc le marché. Si par exemple une entreprise conseille à la fois un
organisateur d’événements sur sa stratégie média en passant par sa propre régie publicitaire et
qu’elle est aussi l’entreprise mandatée pour mesurer l’impact et le retour sur investissement
de cette stratégie, cela semble poser un problème. De même si une agence de conseil est à la
fois organisatrice d’un événement, qu’elle conseille des annonceurs sur leur stratégie de
communication par le sport en les incitant à être partenaire de cet événement et qu’elle
possède aussi un média pour promouvoir cet événement, il est difficile d’affirmer que les
décisions sont prises sans situation de conflits d’intérêt et de façon indépendante. De même
certaines chaines de télévision telles que ESPN ou Canal Plus créent elles-mêmes leurs
événements afin de créer du spectacle sportif et donc du spectacle vidéo. Lequel spectacle
vidéo est donc en concurrence avec le spectacle vidéo qui pourrait être proposé par des
organisateurs d’événements. De telles situations qui sont relativement courantes viennent
modifier la donne pour les organisateurs d’événements et leurs partenaires. Ainsi les
organisateurs d’événements de voile doivent avoir conscience de ces réalités au moment de
définir leurs stratégies de communication média et hors média et au moment des choix des
média de diffusion pour leur contenu vidéo.
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3.2. Choix des média de diffusion
3.2.1. Droits télévisés et exclusivité dans la voile Afin d’aborder le thème des droits télé et de l’exclusivité des contenus dans la voile voici des
réponses des entretiens qui ont été menés :
“So the packages, depending on the appetite of the country, obviously, they’re gonna get sold more or less... They go to big conferences, sports conferences twice a year, where they do deals for rugby, football, cricket, they sell the packages in there. Not only do they make the product for us they sell it…It all works very well… Yes, we sell the package, the documentary. And in some cases it’s sold, all depending on the appetite, and in some cases it’s not, it’s done as another deal”. « On dira non d’autant plus facilement qu’aujourd’hui ca n’arrivera pas, aujourd’hui je ne vois pas qui paierait pour avoir le Vendée Globe en exclusivité ». « Et puis c’est surement l’une des premières fois que quelqu’un a réussi à faire payer un diffuseur pour…ca (l’America’s Cup). C’est aussi, parce qu’il y a toute cette réflexion sur les droits parce que ca coute à l’organisateur de produire des images. Aujourd’hui la voile en France c’est invendable, je ne sais pas quels sont les accords derrière mais je pense qu’il y a autre chose. Concernant la Volvo, IMG a essayé de vendre les droits de la course en France, mais le produit aujourd’hui n’est pas assez grand public. Profitons en, il y a une vraie responsabilité des organisateurs à accepter de donner leurs images, de donner leur image au plus grand nombre. Je ne comprends pas pourquoi, enfin si je comprends que Canal bloque la diffusion la Coupe en France sur YouTube, pour que tu t’abonnes, mais à mes yeux, c’est contreproductif. C’est une hérésie de bloquer la diffusion ». « Nous on veut faire les deux, c’est à dire que l’on va avoir notre chaine par le player Dailymotion qui fait que tous les contenus que l’on produit nous-mêmes vont être disponibles systématiquement via cette chaine et on ne veut créer aucune exclusivité ou priorité à notre chaine. C’est à dire que toutes les images sont disponibles sur un serveur, on va alerter tous les accrédités au serveur, par des moyens électroniques, de la mise en ligne de nouvelles images et tout le monde sera libre de les mettre en ligne en même temps. Donc on veut s’appuyer sur la totalité, c’est à dire qu’à la fois on fidélise un public à une chaine vidéo très forte avec des contenus très forts et en même temps on laisse un accès total à tout diffuseur web ou télé ». « On produit et on met à disposition nos contenus libres de droit sur un serveur auquel tout le monde a accès en permanence sans embargo. Il n’y a aucune exclusivité, aucun droit, tout le monde y a accès. Donc ca veut dire que l’on n’a aucun partenaire télé ». « Donc c’est pour ca qu’on n’a aucun partenariat particulier si ce n’est des accords multiples avec pleins de chaines et ca dans pleins de pays puisque l’un des axes majeur de 2012 est l’internationalisation de la course et la première méthode retenue pour cette internationalisation c’est la diffusion d’image ».
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« L’exclusivité de contenu est toujours délicate à mettre en place car en terme de communication ou de viralité, je ne crois pas que ce soit intéressant pour nos partenaires. Une exclusivité doit aussi répondre à une réalité économique qui est pour le moment délicate à construire sur Internet. Maintenant ce qui va être beaucoup plus intéressant à mettre en place, c’est une véritable collaboration avec les acteurs d’évènements sportifs, des opérations à monter ensemble, des engagements de visibilité ». De ces réflexions, trois conclusions peuvent être tirées. La première est qu’il n’est pas
possible de vendre des droits télé sur des contenus voile en France et dans beaucoup de pays.
Le fait que les choses soient en train d’évoluer sur ce point est indéniable comme le montre
l’exemple de l’America’s Cup qui a réussi apparemment à vendre des droits à Canal Plus en
France mais dont on ne connaît pas les conditions. Le problème étant que même si la vente
des droits permet de gagner de l’argent, la voile ne peut pas se permettre aujourd’hui de se
priver d’une partie de son audience en vendant des droits synonymes d’exclusivité. C’est la
deuxième conclusion, l’exclusivité totale issue de la vente de droits n’est pas souhaitable sur
un événement. Elle n’est pas souhaitable aussi parce qu’elle restreint la visibilité de
l’événement et empêche toute viralité des contenus notamment sur internet. En revanche il est
vrai qu’une exclusivité partielle peut se créer sur tel ou tel type de contenu (live, formats
spéciaux de magazine) comme l’explique Antoine Robin :
« Tous ces produits sont proposés et chacun choisit, chaque diffuseur TV ou web choisit les formats qui l’intéressent donc de fait il n’y a quasiment pas d’exclu, on va dire qu’il y a des priorités, souvent une fois qu’il y en a un qui choisit de diffuser un format dans un pays, il n’y a pas de concurrents dans ce pays qui choisit ce même format, il n’y a pas deux télés françaises qui vont faire le direct en intégral par exemple ». Cette exclusivité partielle sur un territoire peut aussi résulter de partenariats locaux noués
avec les organisateurs, ceci est la troisième conclusion. En effet, pour s’assurer d’une
couverture médiatique, et notamment vidéo, minimale, les organisateurs ont tout intérêt à
nouer des partenariats locaux avec des journaux, chaines de télévision, etc., c’est la politique
qu’a tenté de mettre en place la Volvo Ocean Race :
“So when we go and get host broadcasters in different countries, the idea was to have a host broadcaster per country, which isn’t obvious, they would have a package including leg overviews, the documentary and also the live package. So, live was the big thing that we did this race, and we got IMG into do that”.
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3.2.2. Des formats adaptés aux cibles et aux diffuseurs S’agissant des formats de vidéo, les formats sont relativement classiques et il semble difficile
d’innover sur ce point pour ce qui est du contenu télévisé (en opposition au contenu web).
Comme expliqué précédemment des actions ponctuelles peuvent être mises en place. Antoine
Robin et Sophie Luther détaillent le dispositif qu’ils ont mis en place pour leurs événements
respectifs :
« On a toute une gamme de produits télé qui partent de résumés avant course en passant par le départ le direct de la sortie des pontons puis le départ, puis le résumé quotidien de 2 min puis le résumé hebdomadaire de 13 min puis les résumés globaux de la course de 52 min puis le live de l’arrivée ».
“So basically, for TV wise, we’ve got our web TV team, so we’re doing a lot of special and kind of unique video pieces for the web. Our idea was to have a daily video each day during the race and at least one during the stopovers. We wanted to have people speak in their own native language so now it means that we sometimes have to do different languages and voice-overs. So we have a big production team for the in-house web TV which we stream on YouTube and on our website and then we have the TV document, so that’s our in-house and then we have IMG who look after our live TV and our broadcasts”. “It has all to do essentially with keeping the hard-core fans happy and also keeping the general public interested, so you’re not going too far into details. So for instance, a documentary, even though it probably goes into detail, you can watch it without being really interested and then be interested in it. And the same goes for the live programming. If you a real fan, you just turn on your TV, and you know what’s going on, and that was a success of our plan with the TV. And then coming through, we realized internet was a way to go, and people are watching YouTube more, and live streams, so that’s why we’ve done that”.
Des similitudes apparaissent entre ces deux courses sur les formats vidéo mais aussi sur les
cibles. Le constat suivant apparaît : la télévision semble réservée à des contenus visant une
audience large et cherchant donc à résumer, à expliquer, à faire comprendre l’action et à la
contextualiser alors qu’internet par sa viralité est un média à destination des fans et des
experts qui veulent trouver un maximum de contenus sans qu’ils soient nécessairement traités.
Un des gros enjeux qui apparaît est le traitement fait du live qui doit contenter novices et/ou
fans. Le choix de ce traitement dépend toujours des cibles que l’on vise mais il semble que
l’une des pistes donnée soit de fournir un signal traité et commenté sur les canaux grand
public et que dans le même temps les fans puissent avoir accès à toutes les images non traitées
sur des canaux internet où ils pourraient choisir les commentaires, sélectionner les caméras
afin d’avoir accès à tous les détails.
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Ces conclusions infirment la seconde hypothèse27 énoncée en introduction. En effet, il
semblerait que le format de diffusion et la manière dont est traité le spectacle sportif en vidéo
soient liés aux cibles que souhaite toucher l’organisateur d’un événement et non pas aux
formats de course directement. De fait, l’apparition de nouveaux médias de diffusion modifie
les formats de diffusion en fonction des nouvelles cibles qu’ils permettent de toucher ainsi
que le contenu du spectacle télévisé mais n’influe que très peu sur les formats de course eux-
mêmes. La troisième hypothèse28 est donc vraie si l’on considère que l’apparition de
nouveaux médias de diffusion modifie la relation formats de diffusion - cible visée.
Mais il semble surtout que l’apparition de nouveaux média de diffusion, par les possibilités
qu’ils ouvrent, impose aux organisateurs d’événements d’intégrer la vidéo à un dispositif plus
global et de produire et d’utiliser des images en fonction du dispositif et de la stratégie
souhaitée.
3.2.3. La vidéo intégrée à un dispositif global
La vidéo, il en a été question auparavant, doit servir une stratégie mais elle doit aussi être
intégrée dans un dispositif global permettant sa promotion, son partage et des échanges sur
son contenu. En effet les consommateurs et les fans en particulier ont besoin de partager leurs
réactions, de livrer leurs sentiments, de poser des questions, d’interagir dans des
communautés, etc. Il faut donc leur fournir une plateforme permettant cela à laquelle sera
intégrée la vidéo. Sophie Luther explique par exemple que l’un des succès des sites internet
de la Volvo Ocean Race est que leurs contenus éditoriaux étaient adaptés à la langue de leurs
destinataires, notamment le contenu des vidéos ou des articles :
“Yes, we have a website editor for each website, we don’t just copy and we generate stories which are interesting for the French audience and stories which are interesting for the Spanish. And also you’ll see, I forgot the live box, so if you can’t stream the live, you know you’re in your office so you can’t exactly be watching it live, we’ve got everybody live blogging on our pages, so a French, a Spanish and an English version of that too, there are loads of people on that, and loads of people commenting on Livestream as well”. Il est aussi nécessaire de promouvoir le contenu, surtout lorsqu’il est sur internet, car si
aucune communication n’est faite et que les possibilités des plateformes sont mal utilisées, le
27 Rappel de la deuxième hypothèse : « le format de diffusion des images est intiment lié aux formats des courses, aux contenus que ceux-ci peuvent produire et qu’ils se déterminent mutuellement, réciproquement ». 28 Rappel de la troisième hypothèse : « la relation décrite dans la seconde hypothèse est amenée à évoluer du fait de l’apparition de nouveaux média de diffusion ».
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retour sur investissements sera évidemment moins important. C’est ce que détaille Rémi
Leclancher :
« L’important est véritablement de faite en sorte qu’un événement sportif ait un maximum de visibilité. Il faut satisfaire son public de base mais aller plus loin pour proposer ses contenus. Pour cela il faut utiliser les différents acteurs d’une nouvelle communication comme Facebook, Twitter et autres… Et s’associer à des acteurs comme Dailymotion répondant à des attentes technologiques mais aussi capable de mettre en lumière et de promouvoir le contenu de l’événement via ses réseaux et partenariats ». Enfin il faut que l’importance d’avoir de la vidéo sur site ne soit pas sous-estimée. Avoir des
écrans dans les villages publics et dans les espaces d’hospitalité permet d’animer, d’expliquer
et constitue des supports importants de communication sur site pour l’organisateur et ses
partenaires.
3.3. La production de contenu vidéo Enfin, la question de la production du contenu doit être abordée. Sur ce point, deux constats
s’imposent aux organisateurs d’événements de voile. Le premier est qu’ils doivent intégrer à
leur organisation une équipe de production d’image vidéo pour produire eux-mêmes du
contenu. Le second est que cette production de contenus (de qualité) est rendue possible par
les évolutions technologiques actuelles à des coûts raisonnables.
3.3.1. La nécessité d’être en mesure de produire du contenu
Cette nécessité d’avoir la capacité de produire du contenu s’explique par la double nécessité
qu’ont les organisateurs de produire du contenu adapté à leur objectifs et ainsi de maitriser
toute la chaine de production pour aussi en maitriser le coût. Produire son propre contenu
permet aussi d’être propriétaire de ses images et de pouvoir les mettre à disposition ou les
vendre selon une politique choisie comme détaillé dans la partie précédente. Il s’agit donc
ensuite de fonctionner en « bonne intelligence » avec les partenaires ou sponsors pour
comprendre en amont leurs besoins ou les autoriser à ajouter leur dispositif à celui de
l’organisation comme le détail Alain Astarita à propos du Vendée Globe :
« Alors sur le Vendée Globe c’est un peu particulier, les organisateurs ont souhaité ne pas installer de collaboration exclusive avec tel ou tel diffuseur. Donc le principe, c’est que l’organisateur, Vendée Globe, a sa propre capacité de production d’image, ces images sont mises à disposition à l’ensemble des diffuseurs qui souhaitent y accéder libre de droit et pour ce qui nous concerne nous, France Télévisions, nous mettons en place nos propres moyens sans pour autant négliger la capacité que nous avons de prendre des images de
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l’organisation et de les mélanger à nos propres images. Nous aurons sans doute également une approche intelligente avec eux parce qu’il n’est peut être pas nécessairement utile le jour du départ qu’il y ait deux caméras au même endroit pour filmer la même chose, en revanche si on peut trouver un mode de fonctionnement complémentaire pour assurer une couverture plus large et plus exhaustive de la manifestation, je pense qu’il faudra qu’on le fasse il ne faudra pas qu’on en fasse l’économie, donc là on est en intelligence, en complémentarité ». La Volvo Ocean Race en mettant en place des Media Men29 à bord de chaque bateau se donne
les moyens ainsi qu’à ses partenaires de produire puis de disposer de contenus à haute valeur
ajoutée qui seront ensuite exploités pour un très bon retour sur investissement. Produire des
images est synonyme de production de valeurs pour l’événement et ses partenaires donc les
organisateurs, étant capables de maitriser la production de leur propre image, créent ainsi de
la valeur pour leurs partenaires actuels et augmentent ainsi la valeur de leurs produits pour des
partenariats futurs. C’est ce raisonnement qu’a suivi la Volvo Ocean Race avec beaucoup de
succès :
“Exactly, we have an editorial team…the media men, they have to sign a document to say that they would produce a certain amount of content, which is a certain amount of pictures, a certain amount of radio and a certain amount of video footage. And then the editorial team and Rick, the MCM manager, gives them assignments30 as they’re on the water, so not only their job is to report what’s going on day to day on the boat but obviously they might decide that this week is about environment and about how many dolphins or whales or whatever they’ve seen, and then the editor in charge make sure that all our different platforms and websites, radio, videos, talk about the same thing, essentially. So yes, the MCM do get a job list. And they also get a job list from their own team. So there is this rule, a certain amount that they have to at least send back”.
“The media results are our best way of proving return on investments because our TV audience has gone up again another level since last race and also the online stats are this incredibly high at the end of the race, so it will prove our point of how we’ve done it essentially. And anyway, we know that it’s better because it’s not only because we have a quality product in the broadcast and TV department, but also our sponsors are really happy, the stations that we have done the home broadcast with seemed very happy too and if they’re happy this time, well hopefully they’ll carry on for the future. And if you do a good product and you get known for good product, then hopefully, a bidding will start, next year, to be the home broadcaster. So I think the return on investment will be seen not only in the media stats but also in the amount of deals we will do for the next race”.
Sébastien Vandame confirme l’importance de la présence des média men dans le dispositif de
la Volvo Ocean Race et le fait que cela a pesé dans la décision de Groupama au moment de
s’investir dans cette compétition :
29 Les medias man sont des membres d’un équipage évoluant donc à bord des bateaux pendant les courses et en charge de produire du contenu média et qui n’ont pas le droit de participer aux manœuvres. 30 Voir exemple des briefs fournis au média man (MCM) en annexe : document 4.
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« Oui on le savait et ca faisait partie des choses qui nous intéressaient parce que c’est extrêmement compliqué d’animer une course pendant 9 mois, que ca soit en interne ou en externe globalement c’est le problème de la Volvo, le problème entre guillemets, c’est que c’est trop long, paradoxalement. Mais heureusement que pendant les étapes on avait ça et heureusement que Yann a joué le jeu, parce que ça te permet d’avoir du contenu tous les jours et ça te permet d’avoir énormément de choses à raconter parce que les gens ont besoins qu’il y ait une histoire derrière ». Enfin, filmer et produire de la voile est un réel et relativement nouveau savoir-faire que peu
de diffuseurs maitrisent réellement aussi parce que le sport est complexe dans ses règles. Le
responsable de l’étape turque des Extreme Sailing Series, Hervé Favre, racontait par exemple
l’anecdote selon laquelle il avait dû aller dans le camion régie de la télévision locale pendant
le live pour aider à la réalisation des images car les équipes de la télévision connaissaient peu
la voile bien qu’ils maitrisent surement la réalisation d’autres sports…
Ainsi cela renforce cette nécessité de produire en interne ses images ou de s’attacher les
services d’une société spécialisée telle que Sunset+Vine APP qui est notamment la société de
production utilisée par l’America’s Cup et les Extreme Sailing Series. Les organisateurs
peuvent encore aller plus loin en essayant de nouer des partenariats technologiques avec des
sociétés de GPS, de traitement ou d’envoi de données afin de développer des spectacles vidéo
enrichis de données. C’est ce que fait l’America’s Cup avec les GPS Garmin par exemple ou
Roland-Garros avec IBM. Maitriser la chaine de production est donc essentiel et doit être fait
avec l’objectif de créer des formats innovants et prêt à l’emploi pour les diffuseurs.
3.3.2. Les évolutions techniques qui le permettent
Sans rentrer dans les détails techniques, produire des images de voile de qualité est devenu
aujourd’hui possible grâce aux évolutions technologiques. Les organisateurs, et c’est d’autant
plus vrai lorsque des partenariats technologiques sont mis en place, sont donc en mesure de
créer des images à un faible coût. Tout comme l’apparition des zooms, les ralentis, la camera
travelling au bord des terrains ont révolutionné la façon de filmer le football, la
miniaturisation des caméras, des micros permettent de les embarquer à bord des bateaux sans
créer de contraintes et les technologies de transmission de données par satellites permettent
aux marins de transmettre ces images, dans le cas de la course au large. Ces innovations
technologiques vont d’ailleurs se poursuivre dans les années à venir donnant ainsi de
nouveaux éléments de compréhension et de nouvelles données qui vont enrichir le spectacle
télévisé que l’on sera en mesure de proposer aux spectateurs. Par exemple, les vitesses de
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transmission de données par satellite seront dix fois supérieures pour la prochaine édition de
la Volvo Ocean Race en 2014. Il sera aussi possible d’équiper les marins pendant les régates
de vêtements intelligents permettant d’avoir en direct leur température, de mesurer les
battements de cœur ou leur niveau de stress.
C’est cette possibilité de produire des images qui finalement est la base de la réflexion
qui a été menée. En effet, la possibilité de produire, et à un faible cout, des images de qualité
est le point qui explique que la vidéo ait fait son apparition dans la voile et que les
organisateurs doivent donc apprendre à s’en servir pour remplir les différents objectifs de
leurs événements. Ainsi la vidéo devient un outil qu’il est indispensable de maitriser. Aussi, et
c’est un facteur important, les organisateurs peuvent mesurer précisément le retour sur
investissement que constitue la vidéo pour leur événement et pour leurs partenaires et ainsi
conforter ou améliorer leur choix.
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Conclusion
Comme énoncé en introduction de ce travail : « la question de l’utilisation de la vidéo
dans la voile se pose de manière réaliste aujourd’hui pour deux raisons qu’il faudra étudier.
La première est la possibilité de produire des images grâce à l’évolution des technologies, aux
innovations et à la baisse de leurs coûts. La seconde est la possibilité de diffuser ces images
grâce à des canaux de diffusion nouveaux ». Cette impression de la nécessité d’utiliser la
vidéo qu’ont les organisateurs de voile est légitime et les raisons - production des images à
faible coût et diffusion facile - de cette utilisation aussi.
Cependant la véritable problématique, pour les organisateurs d’événements et pour les acteurs
de la voile en général, semble être la détermination du rôle de la vidéo. La vidéo n’est pas un
simple média, un simple support qui doit être utilisé simplement parce que c’est désormais
techniquement possible et que l’on sait que ce support pourra être distribué.
La vidéo est un outil qui impose aux organisateurs de l’utiliser, au même titre que n’importe
quel outil, de manière efficace et appropriée. Cet outil doit être l’outil d’une stratégie précise,
laquelle stratégie doit répondre à des objectifs précis de l’organisation et de ses partenaires.
Dans un premier temps, les organisateurs de voile doivent donc marketer leurs produits, leurs
événements pour répondre à ces objectifs. De ce travail résulte la détermination des cibles -
entreprises, collectivités locales et consommateurs - que l’événement vise. Enfin, une
stratégie est donc mise en place avec des outils et des moyens de réalisation dont la vidéo.
La vidéo sera un outil nécessairement choisi pour servir les objectifs fixés et la stratégie mise
en place dans la mesure où la voile contient des atouts uniques et différenciant permettant de
créer un spectacle vidéo susceptible de susciter l’intérêt des spectateurs et donc des diffuseurs.
Aussi la vidéo permet et doit permettre de simplifier la voile et de rendre le spectacle sportif
compréhensible par une majorité, élargissant ainsi le nombre de cibles potentielles pour les
acteurs de la voile.
Dans un second temps et toujours en fonction des objectifs et des cibles, les organisateurs
doivent déterminer les bons supports de diffusion pour leurs contenus. Cela impose de
connaître les caractéristiques de chacun des acteurs et les nouveautés du marché de la
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diffusion. Il faut aussi connaître les technologies mises en place et offertes par chacun de ces
acteurs afin de déterminer lesquels (acteurs et technologies) seront en mesure de valoriser le
contenu vidéo et de lui permettre d’atteindre les objectifs assignés.
Enfin et afin de remplir pleinement leurs fonctions et justifier l’investissement qu’ils
nécessitent, les contenus vidéo devront être produits par les organisateurs et livrés aux
diffuseurs choisis dans des formats innovants et prêts à l’emploi. Ces formats doivent être
produit par des acteurs ayant un savoir-faire adapté à la complexité de la voile et en
collaboration avec des partenaires technologiques si les contraintes budgétaires de
l’organisateur le permettent.
En conclusion les organisateurs ne doivent pas commencer par produire des images pour
essayer, ensuite, de les utiliser. Ils doivent déterminer quelles images produire et pour quels
objectifs. Cela nécessite un travail, en amont et dépassant le seul cadre de l’utilisation de la
vidéo, de marketing des événements de voile. Ce travail doit permettre à tous les
organisateurs d’atteindre les objectifs qu’ils auront fixés et ainsi de pérenniser leurs
événements et les investissements qu’ils nécessitent. Cette pérennisation des compétitions de
voile permettra de gagner en visibilité auprès de cibles potentielles (investisseurs, partenaires,
consommateurs) et notamment grâce à la production de contenu vidéo diffusé sur des
plateformes appropriées.
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Annexes
1. Entretiens Les entretiens réalisés dans le cadre de ce travail ne sont pas retranscrits dans cette version.
Voici les personnes interrogées, la date et le mode d’entretien :
• Sophie Luther, Communication Manager de la Volvo Ocean Race.
Entretien réalisé par Skype le 21 juin 2012.
• Antoine Robin, Directeur de la communication et des partenariats du Vendée Globe
2012.
Entretien réalisé par Skype le 12 juillet 2012.
• Alain Astarita, Délégué Régional de France 3 Pays de la Loire.
Entretien réalisé par Skype le 18 juillet 2012.
• Rémi Leclancher, Responsable « Sport Channel » chez Dailymotion.
Entretien réalisé par téléphone le 25 juillet 2012.
• Sébastien Vandame, Responsable sponsoring au sein de Groupama et spécialiste du
marketing sportif notamment via le site www.lesponsoring.fr.
Entretien réalisé dans les bureaux de Groupama à Paris le 2 août 2012.
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2. Documents
• Document 1 : « EN_Newport - ACTV » (Organisation de l’America’s Cup).
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• Document 2 : « EN_Newport - AC Technology » (Organisation de l’America’s Cup)
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• Documents 3 : Images de live de l’America’s Cup montrant les insertions graphiques.
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• Document 4 : Exemple de briefs fournis par la Volvo Ocean Race au MCM
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