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Hydro.Géo.Consult ingénierie depuis 1979
VEOLIA EAU – COMPAGNIE GENERALE DES EAUX_
PLATE-FORME DE COMPOSTAGE BIOTERRA
LIEU-DIT LE RATIER A NARBONNE (AUDE) __
Construction du forage d’eau F2
RAPPORT DE FIN DE TRAVAUX
Janvier 2007
Hydro.Géo.Consult _____________________________________________________________________
ingénierie depuis 1979
siège social 25, rue G. Fabre 11100 Narbonne France - tél. 04.68.65.00.81 - fax 04.68.65.84.72 - hydro.geo.consult@wanadoo.fr
agence plaça del Rei, 6 08700 Igualada (Barcelona) - tél. (34) 93 805 23 60 - fax. (34) 93 803 41 53 - hydrogeoconsult@wanadoo.es
Dr Henry Erre - Dr Hervé Verrière Hydogéologues
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Hydro.Géo.Consult he/janv. 07 Veolia Eau – Compagnie Générale des Eaux – Plate-forme de compostage Bioterra, lieu-dit le Ratier à Narbonne – Construction forage d’eau F2
Rapport de fin de travaux
S O M M A I R E
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RAPPORT
1. Objet 2. Localisation 3. Contexte hydrogéologique 4. Déroulement du chantier 5. Coupe technique 6. Coupe géologique 7. Comportement de la nappe au repos 8. Résultat des pompages d’essai
8.1. Courbe caractéristique du forage 8.2. Evolution du niveau en pompage continu 2 mois à 182 m3/h 8.3. Paramètres hydrodynamiques de la nappe 8.4. Débit maximal et rythme d’exploitation envisageables 8.5. Choix du groupe électro-pompe, profondeur d’immersion 8.6. Qualité de l’eau
9. Conditions d’exploitation de l’ouvrage 9.1. Renouvellement du pompage d’essai longue durée9.2. Inventaire des sources potentielles de pollution 9.3. Améliorer la connaissance hydrogéologique du gisement capté 9.4. Mesures prévisibles de protection du forage et de la ressource.
FIGURES
1. Plans de situation des forages F1, F2, 1/10.000 et 1/1.000 2a. Courbe caractéristique estimée et provisoire de l’ensemble F1, F2 au terme de la reconnaissance du F2 2b. Evolution parallèle des rabattements F1, F2, distants de 6 m – pompage F2 (reconnaissance à 58 m3/h, 72 h, 18-21 avril 2006) 3. Plans de situation des pertes karstiques de la carrière de Cap de Pla 4. Aspect des pertes karstiques de la carrière de Cap de Pla avant scellement 5. Construction forage F2 : coupes forage de reconnaissance et forage
d’exploitation 6. Inspection caméra. Vues remarquables du forage de reconnaissance F2
(clichés couleur 6a à 6e) 7. Evolution niveau, conductivité, température du F1 : 11 mai-27 juin 2006 8. Evolution niveau, conductivité, température du F1 : 9-25 août 2006 9. Evolution des niveaux d’eau dans les forages F1, F2 et hauteur des pluies, 31
août 2006-5 janv. 2007
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Rapport de fin de travaux
10. Evolution conductivité et température dans les forages F1, F2 31 août 2006-5 janv. 2007
11. Courbe caractéristique du forage F2 12. Evolution du niveau d’eau dans le forage F2 en log du temps, 31 août 2006-5
janv. 2007 : calcul de la transmissivité 13. Analyses spectrale et en ondelettes du niveau d’eau de F2 : calcul du
coefficient d’emmagasinement.
ANNEXE
Bulletins d’analyse d’eau de première adduction des 5 oct. et 8 nov. 2006, par Laboratoires Bouisson Bertrand, Montpellier.
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Rapport de fin de travaux
1. Objet
Veolia Eau – Compagnie Générale des Eaux, propriétaire du terrain supportant la plate-forme de compostage Bioterra, sis au Ratier, dans la commune de Narbonne (Aude) confie à Hydro.Géo.Consult, par convention d’avril 2006, une mission d’ingénierie et de maîtrise d’oeuvre pour la réalisation d’un forage d’eau (F2) destiné aux besoins de l’extension des installations de compostage et en substitution du forage F1, utilisé dès lors en piézomètre.
Le présent document constitue le rapport de fin de travaux.
Il décrit les différentes opérations du chantier et l’ouvrage exécuté, rend compte des résultats des pompages d’essai, des niveau d’eau et débit exploitable, des analyses d’eau complètes, et esquisse les conditions préalables de mise en service.
2. Localisation
Commune de Narbonne, lieu-dit Le Ratier, parcelle NP-36 ou F3-581 selon cadastre [fig. 1]. Dans le bassin versant du rec de Veyret.
Accès par la rocade N213 et la carrière de Cap de Pla.
A 20 m à l’est de l’angle est de la plate-forme, à 3 m de la clôture et 6 m du F1.
Coordonnées Lambert : zone II étendu : x = 650221 y = 1797329
zone III : x = 650130 y = 3097619
Altitude sol 47 m Ngf.
3. Contexte hydrogéologique
Le site d’implantation du forage appartient à l’aquifère karstique jurassico-crétacé, dit des ‘pechs et monts ouest narbonnais’ ou ‘système hydrogéologique de Montlaurès’, masse d’eau souterraine libre au niveau du Ratier, captive vers le nord (Moussan), d’extension estimée 65 km2, épaisseur de 50 m à quelques hm, alimentée par infiltration des pluies sur affleurements carbonatés dénudés, fissurés, karstifiés, et par des pertes (rec de Veyret), nappe débordante à la source de Montlaurès (z.i. de Malvézy) à raison de 100 à 600 l/s.
Notamment 2 forages d’alimentation en eau potable publique l’exploitent à 100 m3/h environ (Croix Blanche à Montredon, Mailloles à Moussan).
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Le forage F1 l’a mise en évidence au Ratier :
construction août 2003 profondeur 70 m, tubé pvc Ø113/125 profondeur niveau statique 40,3 m/dalle (7/8/03) rabattement 0,13 m à 16,8 m3/h au bout de 72 h, soit débit spécifique 129 m3/h/m prélèvement 7 m3/h (pompe Grundfos 8 m3/h, hmt 80 m, immergée à 45 m).
C’est sa bonne productivité qui a engagé Veolia à construire un nouveau forage à côté de dimensions plus importantes capable de donner au moins 200 m3/h.
4. Déroulement du chantier
En plusieurs étapes sur près de 9 mois. Au terme des deux premières, le 24 avril 2006, un compte rendu des travaux de reconnaissance avec perspectives est présenté.
Forage et installations de pompages d’essai réalisés par Aqua Forage de St-Cyprien (Pyr.-Or.), responsable J. Mias.
1°- Forage de reconnaissance 10-13 avril 2006
10 avril Foration au marteau fond de trou Ø190 mm jusqu’à 2 m, pose tube technique acier.
11-12 avril Foration Ø159 mm jusqu’à 152 m, pertes totales à partir de 73 m.
13 avril Le travail en pertes totales interdit l’évaluation du débit par air lift ; en conséquence, le diamètre de l’ouvrage est augmenté pour permettre l’introduction d’une pompe immergée de première évaluation. Alésage Ø250 mm sur 6 m, pose tube technique acier de 6 m Alésage Ø207 mm jusqu’à 73 m.
2°- Pompage d’évaluation 18-21 avril 2006
18 avril Installation pompe immergée 6’’ à 47,5 m et sondes de mesure (F1+F2), sans tubage. Rejet eau à 3 m dans fossé fortement penté, pas d’infiltration. 18-21 avril Pompage continu 70 h, débit constant réglé à 58 m3/h ± 2 m3/h. La ‘courbe caractéristique’ du forage, prudemment dressée avec les données du F1 et le rabattement évalué à 92 m3/h à l’air lift avant que le forage n’atteigne 73 m [fig. 2a],donnerait un débit de 150 m3/h pour 2,5 m de rabattement. Résultat encourageant, confirmé par la bonne transmissivité calculée sur la remontée T = 1,9.10-2 m2/s, identique au F1.
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Du reste, les mêmes évolutions des niveaux d’eau dans F1 et F2 [fig. 2b] et des qualités physico-chimiques traduisent une disposition commune de l’aquifère karstique.
3°- Inspection caméra vidéo 5 et 9 mai 2006
Passage caméra couleur à tête pivotante 360° pour p allier l’absence de déblais de la foration à partir de 73 m, localiser et apprécier les vides karstiques dans lesquels ils ont pu se loger, vérifier l’état, la stabilité du trou et les aspérités -en vue de s’affranchir éventuellement de la pose d’un tubage-, observer la nature du terrain dont le fond soupçonné dans la marne -d’après le contexte géologique et les paramètres de la foration.
Opération menée en 2 fois en raison d’une obstruction du trou par un caillou chuté à 90 m.
Parmi les constats : trou bouché par les déblais à 128,9 m et mise en évidence d’un étonnant et fort courant ascendant (sans pompage) entraînant des cuttings de taille 2 cm max. de -109 à -51 m.
4°- Diagraphies température/conductivité 5 et 11 ma i 2006
Destinées à repérer les venues d’eau, à corréler avec les observations caméra et les paramètres de forage. Mesures effectuées sans pompage du F1 puis en pompage (7 m3/h) au moyen d’une sonde électronique multiparamètre fournissant température/conductivité (précisions 0°01 et 2 µS/cm).
5°- Construction du forage d’exploitation 14 juin-2 août 2006
Les résultats des investigations conduisent à élaborer une coupe prévisionnelle du forage définitif mi-mai 2006.
14 juin Installation atelier de forage.
15 juin Pose (avérée défectueuse) d’un bouchon de sobranite/ciment légèrement au-dessus du
plan d’eau dans le but de bloquer les cuttings produits par l’alésage. Alésage au tricône Ø313 mm jusqu’à 9,7 m pour passer la cavité à 8 m et assurer une bonne verticalité au départ. Repris avec un outil élargisseur Ø480 mm précédé d’un pilote Ø430 mm jusqu’à 4,3 m. Cimentation de l’espace annulaire.
15 juin – 24 juillet Alésage Ø311 mm laborieux et très difficile (accident corporel, coincements et bris d’outils, pannes) réalisé avec 2 compresseurs 19 et 22 bars jusqu’à l’objectif fixé : 68,5 m. Soufflage : remontée air et eau env. 50 m3/h chargés de déblais de la taille de sable et caillou.
24-25 juillet Reprise fastidieuse du trou, alésé en Ø337 mm jusqu’à 64,5 m.
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Rapport de fin de travaux
26-27 juillet Mise en place du tubage acier inox 304L, plein Ø269/273 mm jusqu’à 44,5 m, crépiné acier inox 304L Ø271/275 mm à trous oblongs (30 mm x 6 mm) jusqu’à 68,5 m. Alésage au-delà de 68,5 m en Ø220 mm, arrêt à 125,3 m.
31 juillet-2 août Développement à l’air lift (2 compresseurs) jusqu’à 170 m3/h. Cimentation de l’espace annulaire de 0 à 13,5 m, la canne d’injection ne pouvant être descendue au-delà de cette cote.
6°- Suivi évolution de la nappe 11 mai-27 juin et 9 -25 août 2006
1 mois avant, pendant la construction du F2 et après : suivi continu (toutes les 15 mn) du niveau d’eau, température et conductivité dans le forage F1, indispensable pour apprécier le régime d’évolution de la nappe au repos.
7°- Pompage d’essai de qualification 6 sept.-10 nov . 2006
Action préalable
Pour éviter que l’eau pompée, rejetée, ne rejoigne la nappe, le bétonnage de 3 pertes karstiques ouvertes dans le fond de la carrière de Cap de Pla [fig. 3 et 4] est réalisé les 8 et 11 sept. par Lavoye, exploitant de la carrière, suivant les conseils d’Hydro.Géo.Consult.
Dispositif de pompage et matériel de mesure
- 2 électropompes de 6’’ 15 kW (60 m3/h) et 8’’ 45 kW (135 m3/h) immergées l’une au-dessus de l’autre à 53 et 56 m. Alimentation au secteur (consommation edf 1.485 h 45 mn). - Sondes multiparamètres autonomes -enregistrement toutes les 15 mn- positionnées à 45 m dans F1, 43 m dans F2 à l’abri dans des tubes spécifiques pehd. - Débitmètre électronique, régulièrement relevé, données très stables, au départ contrôlées à la cuve de 1.000 l. Rejet eau pompée
Dans fossé à 3 m, fond imperméable, pente moyenne 7 % jusqu’à la carrière distante de 350m. Dans le fond de celle-ci, l’eau rejetée s’accumule sur une étendue de 770 m x largeur moyenne 30 m, 250 m à l’amont du barrage à vanne mobile. Infiltration certaine à plus de 500 m du forage dans les colluvions limono-argileuses, sableuses et graveleuses du carreau de la carrière initiale avec écoulement souterrain dirigé vers l’ancienne terrasse alluviale urbaine (débouché du rec dans la plaine).
Programme réalisé
- 6 sept. 2006 : pompage par paliers suivant 4 paliers de débits maintenus constants à 65 - 107,6 - 139,5 - 182 m3/h, de durée unitaire 1 h 30 mn, non enchaînés, c’est-à-dire interrompus par des arrêts de même durée. - 6 sept.-10 nov. 2006 : pompage longue durée à 182 ± 2 m3/h, en continu 24 h/24. - Prélèvements pour analyses complètes de l’eau par Laboratoires Bouisson-Bertrand Montpellier : 5 oct. à 8H40 et 8 nov. à 8H00. Durée cumulée de pompage 62 j. Volume total exhauré 271.000 m3.
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Arrêts involontaires du pompage : du 11 oct. 21H20 au 13 oct. 16H20 (foudre) et le 19 sept. de 9 H25 à 11H10 (blocage sonde dans F2, nécessitant relevage partiel des pompes).
8°- Suivi évolution de la nappe après arrêt pompage 10 nov. 2006-5 janv. 2007
Dans les 2 forages, sondes enregistreuses maintenues en place.
5. Coupe technique
Le plan de construction du forage définitif [fig. 5] résulte de l’interprétation des données acquises au cours du forage de reconnaissance, représentées [fig. 5].
Profondeur/TN (m) C o n s t r u c t i o n (F forage, T tubage)
000,0 – 004,3 F Ø480 T acier ordinaire Ø400/420 + cimentation annulaire
004,3 – 044,5 F Ø337 T acier inox 304L plein soudé
000,0 – 013,5 cimentation annulaire sur bouchon sobranite
013,5 – 035,0 cimentation annulaire incomplète (pertes karstiques)
044,5 – 064,5 F Ø337 T acier inox 304L crépiné à trous oblongs 30X6 mm
064,5 – 068,5 F Ø311 T acier inox 304L crépiné à trous oblongs 30X6 mm
068,5 – 125,3 F Ø220 trou nu
125,3 – 152,0 F Ø165 dépôt stable de cuttings
Particularités
- Epaisseur dalle béton de liaison du tube de tête au sol 0,20 m - Hauteur tube de tête/dalle 0,47 m - Légères déviations du trou à 12 et 24 m - Gravillonnage non réalisé parce que limpidité de l’eau à l’air lift et présence de
cavités karstiques - Le trou parfaitement stable au-delà de 68,5 m permet de s’affranchir du tubage.
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Rapport de fin de travaux
En résumé
Profondeur 125,3 m Tubé inox Øint. 270 mm, plein 0-44,5 m, crépiné 44,5-68,5 m
Non tubé Ø220 mm 68,5-125,3 m
6. Coupe géologique
Elle est schématisée [fig. 5], déduite des déblais récupérés jusqu’à 70 m environ et surtout des observations caméra.
La succession des couches serait la suivante :
000 - 004 m colluvions limono-sablo-caillouteuses, plus ou moins indurées 004 - 130 m calcaire bréchique : à dominance polygénique avec des éléments
calcaires, dolomitiques et gréseux liés par un ciment argileux rougeâtre et passées monogéniques gris-bleu à remplissage de calcite blanche
130 - 152 m marnes noires (épaisseur 4 m ?) et alternance de marnes et calcaires ou calcaires marneux au-delà.
La couche marneuse est mal localisée, suggérée par les traces noires observées sur la paroi du trou, par les paramètres de la foration et par les résidus remontés collés dans l’outil.
L’âge stratigraphique est interprété d’après les faciès : la brèche polygénique est paléocène (60 Ma) interstratifiée dans les calcaires bréchiques gris-bleu jurassiques supérieur (145-135 Ma), largement affleurants à proximité tandis que les marnes noires sont attribuées à coup sûr au Lias supérieur. Les dolomies du Jurassique moyen tout aussi proches ne sont pas recoupées.
Aspect remarquable : le développement de la karstification étagée de 8 m à 124 m, avec réseaux majeurs à 51, 72 et 109 m, illustré dans les planches photo [fig. 6a à 6e] donnant une densité moyenne importante de 2 cavités par décamètre dans le sens vertical (d’où les difficultés de foration).
Elles sont de taille décimétrique à métrique, principalement à 8, 13, 46, 51, 58, 72, 109 et 124 m, c’est-à-dire jusqu’à 82 m sous le niveau de la mer. Dans certaines, à 72 et 82 m, les déblais de forage ou cuttings s’y sont accumulés tandis que de nombreuses fissures ou joints de stratification sont nappés de gros cristaux rhomboédriques de calcite miel.
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7. Comportement de la nappe au repos
Le niveau, la conductivité et la température de la nappe sont contrôlés avant et après les pompages d’essai.
• Profondeur extrême du niveau (sans pompage) : 40,0 m/dalle (F1, août 2003) 38,7 m/dalle (F1, F2, janv. 2007). En extrapolant, la variation maximale annuelle est supposée inférieure à 5 m.
• L’évolution du niveau de la nappe confrontée aux précipitations au poste météo de Narbonne-Egassiéral depuis la construction du F1
montre :
a/ de mi-mai à fin juin 2006, une baisse régulière de 2,3 cm/j [fig. 7], consécutive à automne 05-hiver 06 très pluvieux,
b/ en août 2006 [fig. 8] une baisse de 1,3 cm/j ; accidentée d’une pluie de 22 mm, entre 21 H et 22 H le 15 août, le niveau s’élève quasi-immédiatement pour atteindre 13 cm 2,5 à 3 j après,
c/ en novembre-décembre 2006 [fig. 9], au terme de 11 mois de sévère déficit pluviométrique, la baisse se poursuit au rythme de 1 cm/j.
Des irrégularités festonnent la baisse régulière : chutes de 12 cm durant 20 h tous les 3 j, en moyenne. Elles sont rattachées à la mise en pompage du F1, à 7 m3/h d’après l’exploitant, automatiquement déclenchée selon le niveau d’eau de la bâche de rétention du pluvial de la plate-forme de compostage. 2 épisodes confirment cette origine : du 13 au 21 juin le remplissage initial de la bâche et du 17 au 24 décembre suite à un incendie.
• A ces mêmes périodes, l’évolution conductivité/température est la suivante :
a/ de mi-mai à fin juin 2006 : accroissement très régulier de la conductivité, de 660 à 670 µS/cm et stabilité de la température 15°75 (non influencée par la température de l’air) [fig. 7],
Précipitations(mm)
JANV. FEV. MARS AVRIL MAI JUIN JUILL. AOUT SEPT. OCT. NOV. DEC. CUMUL
2003 25,8 114,0 16,6 14,6 28,2 1,6 4,2 23,4 43,2 166,2 219,5 193,6 850,9
2004 35,0 82,4 58,0 119,4 52,8 6,6 3,6 31,8 53,2 56,0 4,8 51,8 555,4
2005 3,4 90,8 19,4 46,4 42,6 1,0 3,4 18,6 119,1 104,4 224,0 6,0 679,1
2006 257,8 2,2 30,4 6,6 9,0 2,8 12,2 31,0 24,2 26,4 3,2 8,2 414,0
1967-2006 59.9 51.0 42.7 51.5 43.9 29.0 16.4 40.0 52.6 88.2 60.0 54.3 589.5
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Rapport de fin de travaux
b/ l’événement pluvieux du 15 août 2006 entraîne une infime baisse de la conductivité (2-4 µS/cm) et une réponse positive en température (0°15) environ 6 j après [fig. 8], soit déphasées d’environ 3 j par rapport à la pointe du niveau d’eau,
c/ en novembre-décembre 2006 [fig. 10], infimes mais régulières baisses de la conductivité, de 0,1 µS/cm / j et de la température, de 0°004/j, au point qu’elles passeraient inaperçues avec des enregistreurs moins précis, se calant à 610 µS/cm et 15°0.
Les multiples pulsations thermiques perçues en F1, et non F2, garantissent qu’il s’agit bien de phases de pompage du F1, chaque mise en route de la pompe s’accompagnant d’un échauffement de l’eau d’environ 0°35. Celui-ci devi ent excessif (+ 8°6) à la suite d’une panne de la pompe (débit nul) tandis que le moteur continue à tourner (du 24 déc. 06 au 6 janv. 07) [fig. 10].
8. Résultat des pompages d’essai
8.1. Courbe caractéristique du forage
La ‘courbe caractéristique’ est la fiche d’identité de l’ouvrage.
Reproduite avec la même durée des paliers de débit lorsqu’une anomalie ou une éventuelle baisse de production est constatée dans le temps, elle permet d’en déceler l’origine (défaillance de la pompe ou colmatage du forage, par exemple) par comparaison avec la courbe initiale établie [fig. 11].
Rabattements en fonction des débits
Les rabattements (s) mesurés aux débits (Q) par paliers non enchaînés de 1 h 30 déterminent l’expression de la courbe :
Q (m3/h) s (m)
65 0,33 107,6 0,73 139,5 1,02 182 1,53
s = 3,25.10-3.Q + 2,95.10-5.Q2
Au terme des paliers, la différence entre le niveau d’eau statique, initial, et celui mesuré après la dernière remontée, ou rabattement résiduel, est de 0,32 m.
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Pertes de charge
Parce qu’inférieur à 5.10-5, il est admis que le coefficient du terme quadratique de la courbe traduise un ouvrage bien développé, à pertes de charge très faibles ; conséquence liée, en partie, à l’absence de tubage au-delà de 68,5 m.
La courbe [fig. 11] précise que pertes de charge linéaires et quadratiques sont égales (0,35 m) jusqu’à 100 m3/h. Tandis qu’à environ 200 m3/h, celles-ci sont le double.
Débit critique
Le débit maximal affluant au forage en écoulement laminaire, marqué par un point d’inflexion de la courbe caractéristique, est soupçonné à 150 m3/h. Mais la rupture de pente indécise peut aussi laisser supposer un débit supérieur ou égal à 180 ou 200 m3/h.
8.2. Evolution du niveau dynamique en pompage conti nu 2 mois à 182 m 3/h et interprétations
Niveau statique initial : 37,72 m (*) Niveau dynamique 4 j après : 40,04 m Niveau dynamique en fin de pompage : 40,70 m
Rabattement final : 3 m.
Observations/interprétations de l’évolution du niveau dynamique :
- Les ‘petites’ pluies des 15-17 sept. (15 mm) et 20 oct. (15 mm) rechargent efficacement l’aquifère puisque le niveau se relève -aussitôt- d’environ 10 cm. En réalité, l’impulsion piézométrique s’explique par transfert de pression puisqu’elle ne s’accompagne pas de variations de conductivité et de température.
- La vitesse à laquelle le niveau dynamique diminue, 13 j après le démarrage de l’essai, est pratiquement la même qu’en statique, c’est-à-dire avant et après pompage : avant 1,3 cm/j, pendant 1 cm/j puis 1,4 cm/j, après 1 cm/j [fig. 9].
Autrement dit, se pose une alternative : soit le prélèvement des 271.000 m3 sur 2 mois n’entame pas la masse d’eau souterraine et met en évidence une ressource exploitable très importante, soit elle est ré-alimentée dans le fond de la carrière par le rejet de l’eau pompée !
Cette deuxième hypothèse pourrait être accréditée par l’évolution des paramètres conductivité/température après 14-15 j de pompage (§ 8.6, fig. 10) : la conductivité augmente régulièrement de 30 µS/cm jusque 9 j avant arrêt de l’essai, il y a enrichissement en sels dissous provenant du sol (**), tandis que la température a diminué de 0°5 et reste stable jusqu’à l’arrêt.
(*) par rapport à la dalle béton, soit - 0,18 m/sol.(**) mais l’analyse complète en fin d’essai ne le démontre pas.
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Rapport de fin de travaux
La sensibilité aux épisodes pluvieux, l’existence de pertes karstiques dans la carrière (correctement scellées avant l’essai), l’infiltration manifeste de l’eau exhaurée dans les colluvions argilo-sablo-graveleuses de recouvrement du karst du fond de la carrière (les dimensions de l’étendue d’eau créée ne correspondent pas au volume exhauré) renforcent cette hypothèse ou autorisent le doute.
Doute sérieux dans la mesure où un contrôle piézométrique en cours du forage de Croix-Blanche (aep de Montredon-Corbières) appartenant au même système hydrogéologique de Montlaurès met en évidence la baisse naturelle, régulière, mais de 5 cm/j (oct. 2006-janv. 2007), cinq fois plus rapide. Ce qui laisse supposer que le forage F2 du Ratier se situerait dans une masse d’eau à forte inertie ou/et sur une zone majeure, privilégiée, de drainage du système vers la source de Montlaurès ou/et la terrasse alluviale urbaine.
8.3. Paramètres hydrodynamiques de la nappe
La transcription de la série chronologique du niveau dynamique en coordonnées semi-logarithmiques [fig. 12] et le filtrage des données permettent d’atteindre les paramètres hydrodynamiques par résolution graphique (théorie de Theis-Jacob) et analyse multirésolution [fig. 13]. Ils n’ont de valeur que dans l’environnement immédiat du forage.
Transmissivité
T = 1,5.10-2 m2/s avant arrêt accidentel du 13 oct., quasi-identique (2.10-2 m2/s) à la valeur calculée sur F1 au bout de 3 j de pompage continu à 16,8 m3/h (août 2003).
T = 4,6.10-3 m2/s après l’arrêt accidentel du pompage.
Coefficient de perméabilité
Bien que de signification relative et locale, avec une épaisseur d’aquifère de 60 m (110 m - 50 m) [fig. 5], le coefficient s’avère très élevé : 0,3 m/s < K < 0,9 m/s selon la valeur de T.
Coefficient d’emmagasinement
La captivité -ou mise en pression- de l’aquifère karstique est remarquablement soulignée et observée (caméra) par le flux d’eau naturel ascendant : majeur de 100 à 72 m (évalué à 40 m3/h), moindre de 72 à 51 m, matérialisé par la trajectoire ascensionnelle de cuttings de la taille du cm [fig. 5].
Le degré de captivité est évalué à partir du scalogramme [fig. 13] dressé après l’arrêt du pompage. Il montre une périodicité marquée autour de 12 h et petite réplique vers 20-24 h. Périodicité confirmée par le spectre de densité de variance sur la même chronique après filtrage par moyenne mobile d’amplitude 15 (le spectre est construit à partir des résidus du filtrage afin d’éliminer les mouvements à long terme). Les composantes diurnes et semi-diurnes sont bien la signature de la marée terrestre, preuve de la captivité de l’aquifère.
13
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Rapport de fin de travaux
L’analyse multirésolution [fig. 13] permet d’isoler les différentes composantes contenues dans le signal global. La composante à 12 h offre une amplitude de 0,03 m et conduit à l’estimation du coefficient d’emmagasinement S = 4.10-5 (avec dilatation cubique de l’onde marée 2.10-8 et épaisseur aquifère 60 m).
Rayon d’influence du pompage
Distance à laquelle le rabattement dû au pompage à 182 m3/h est quasiment nul. Au bout de 24 h de pompage, le calcul donne un rayon -tout à fait théorique- compris entre 5 et 9 km selon la valeur de T.
5 km est la distance forage F2-source de Montlaurès, principal ou unique exutoire artésien de l’aquifère capté.
Effets aux limites
Comme signalé ci-dessus §8.2, la ré-alimentation de l’aquifère est soupçonnée (dans la carrière) à partir de 14-15 j de pompage continu à 182 m3/h au regard de la seule physico-chimie de l’eau, la stabilisation attendue du rabattement pouvant être masquée par la baisse générale naturelle de la nappe.
8.4. Débit maximal et rythme d’exploitation envisag eables
Sous réserve des résultats d’un renouvellement du pompage d’essai avec rejet direct bien au-delà du barrage mobile de Cap de Pla pour écarter tout souci de ré-alimentation (cf. §9), les 15 premiers jours de l’essai suggèrent qu’un débit d’exploitation à 200 m3/h 24 h/j avec un rabattement de l’ordre de 3 m est tout à fait réaliste en période très sèche telle que subie depuis 9-10 mois.
Un débit supérieur, par exemple 300 m3/h, n’est pas utopique mais demande à être testé pour en définir le rythme.
8.5. Choix du groupe électro-pompe, profondeur d’im mersion
La profondeur d’installation de la pompe est fonction du niveau dynamique prévisible. Ce niveau est donné par le rabattement induit par le débit d’exploitation, majoré de la variation piézométrique annuelle.
Avec les hypothèses : 200 m3/h 20 h/j, rabattement max. 5 m + profondeur minimale niveau statique (sécheresse extrême) 40 m + hauteur 5 m au-dessus de la crépine de la pompe, la profondeur d’immersion serait de 50 m. A cette cote, la présence d’une cavité karstique à 51 m invite à ne pas disposer la pompe juste en face mais 2 m au-dessous, soit à 52 m.
14
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Rapport de fin de travaux
Le diamètre intérieur du forage étant de 270 mm, à titre d’information les caractéristiques dimensions et moteur de groupes électropompes par exemple dans la marque KSB, selon débits et HMT sont les suivantes :
débit (m3/h)
HMT (m)
puissance (kW)
diamètre (mm)
hauteur (m)
poids (kg)
200 90 232 3,0 360 300
105 117 256 3,3 520
8.6. Qualité de l’eau
1/ Il est remarquable, en milieu karstique, qu’après développement, l’eau pompée soit toujours limpide. Contrôlée aux prélèvements des 5 oct. et 8 nov. (analyses complètes), la turbidité est respectivement de 0,25 et 0,21 nfu. Situation à rapprocher, sans doute, du régime de très long étiage de la nappe et de la grande cavosité (perméabilité) du réservoir aquifère.
Au F1, elle était au bout de 3 j à 16,8 m3/h : 0,15 nfu.
2/ Evolution conductivité/température [fig. 10] :
- Conductivité constante au F1 : 610-620 µS/cm aussi bien pendant qu’après pompage de F2. Egalement la température 15°0-15°5, les micr o-variations étant attribuées aux séquences de pompage de remplissage de la bâche.
- Au F2, de 570 µS/cm avant pompage, la conductivité culmine à 600 pour revenir à 580 µS/cm 14-15 j après le début du pompage. Comportement mis en relation avec la sollicitation de réseau karstique inférieur, plus profond, la température augmentant dans le même temps de 0°5.
- Au-delà des 14-15 j, l’accroissement régulier de la conductivité du F2 jusqu’à 610 µS/cm est supposé acquis par percolation dans les sédiments de la carrière de l’eau exhaurée. Elle retrouve la même valeur qu’au F1 une semaine avant arrêt du pompage tandis que la température reste stable à peine plus élevée de 0°2 qu’au F1.
3/ La valeur constante de la température de l’eau, comparée à la température annuelle moyenne de l’air (14°) et au gradient géothermique (1°/33 m) suggère des circulations souterraines à faible profondeur (50 m), sans doute à renouvellement rapide.
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4/ Résumé des analyses complètes [cf. annexe] confrontées à celle du F1 :
F2 F1 Qualité (code Santé)
05/10/2006 08/11/2006 13/08/2003 limite référence
bactéries aér. rev. 36°/ml 13 3 29 bactéries aér. rev. 22°/ml 44 11 35 coliformes totaux/100 ml 0 2 0 0 Escherichia coli/100 ml 0 0 0 0 entérocoques/100 ml 7 0 0 0
bactéries sulf. réduct./100 ml 2 0 0 0 turbidité néphélométrique nfu 0.25 0.21 0.15 1 0.5
conductivité 25° µS/cm 730 740 740 180-1000pH terrain 7.00 6.85 labo 7.07 6.5-9
calcium mg/l 120 110 110 magnésium mg/l 16 15 19
sodium mg/l 20 19 22 potassium mg/l 1.6 1.5 1.8 chlorures mg/l 38 36 32 250
hydrogénocarbonates mg/l 293 305 305 sulfates mg/l 75 72 78
carbone organique total mg/l 0.66 0.64 0.56 2 ammonium mg/l 0.29 0 0 0.1
nitrites mg/l 0 0.2 0 0.5 nitrates mg/l 22 19 11 50
micropolluants minéraux x composés organ./mnx + hpa
rien à signaler x
p e s t i c i d e s présents : atrazine deisopropyl µg/l 0 0 0.06 0.1
terbuthylazine desethyl µg/l 0.06 0 0.06 0.1
Un seul paramètre (entérocoques) dépasse les limites de qualité de l’eau potable. Parce que le milieu aquifère est de nature karstique, très perméable, un suivi analytique spécifique est souhaitable pour les éléments : bactériologie, turbidité, substances azotées, c.o.t. et métabolites des triazines.
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9. Conditions d’exploitation de l’ouvrage
Outre le respect des procédures réglementaires en matière d’autorisation d’exploiter, la mise en service du forage exigerait, au préalable :
1. de reproduire le pompage d’essai à 200 voire 300 m3/h en éloignant le rejet de façon à être certain qu’il ne soit pas recyclé,
2. de recenser tous les foyers potentiels de pollution de la nappe captée sur 8-10 km2, 3. dans cette étendue minimale, d’améliorer les connaissances hydrogéologiques, 4. et d’envisager les mesures de protection sanitaire rapprochée.
A priori, les actions proposées anticipent les exigences administratives et contribuent donc à réduire le délai d’élaboration du dossier d’autorisation de prélever et de distribuer.
9.1. Renouvellement du pompage d’essai longue durée
Il doit servir à valider le débit d’exploitation de 200 m3/h quasiment garanti sur 15 j 24h/24 mais douteux au-delà de cette durée, et d’étudier la possibilité de l’accroître à 300 m3/h.
L’opération impose de rejeter l’eau pompée dans le rec de Veyret à 500 m dans l’aval du barrage de Cap de Pla, c’est-à-dire dans une canalisation de longueur 2 km environ.
Durée maximale de l’essai : 2 mois.
A cet effet, le forage pourrait être équipé de l’hydraulique définitive, compris robinet de prélèvement, débitmètre électronique et sonde enregistreuse multiparamètres (+ tube guide sonde), dispositifs indispensables à la conduite de l’essai.
Un suivi continu par sonde de turbidité est nécessaire puisque ce paramètre présente fréquemment des poussées en régime de hautes-eaux dans les aquifères karstiques en raison de l’absence de filtration.
Dans cette même situation, il conviendrait d’obtenir au moins une nouvelle analyse d’eau complète.
9.2. Inventaire des sources potentielles de polluti on
Inventaire destiné à mettre en évidence et hiérarchiser les contraintes environnementales dans une étendue d’au moins 10 km2 autour du forage : jusqu’à 1,5 km au nord de la RN113, 2,5 km au sud jusqu’à l’autoroute A61, à l’est les Hauts de Narbonne et St-Jean-St-Pierre, à l’ouest la route de Fontfroide.
Cela passe notamment par un recensement des forages privés existants qui constituent des regards directs sur la nappe.
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9.3. Améliorer la connaissance hydrogéologique du g isement capté
Et son fonctionnement. Au bénéfice d’une bonne protection sanitaire du forage et de la ressource.
Il s’agirait, en particulier, de :
a/ délimiter précisément tous affleurements carbonatés, gréseux, fissurés, karstiques, susceptibles de constituer l’impluvium efficace de l’aquifère capté et leurs contacts imperméables (marneux) et perméables (alluvo-colluviaux) ;
b/ de repérer les réseaux de failles et diaclases par photo-interprétation aérienne (méthode qui a permis de retenir le site privilégié du forage) qui constituent des zones d’infiltration préférentielles ;
c/ identifier et caractériser tous les phénomènes karstiques (avens, grottes, pertes, dépressions sub-endoréïques, lapiès) ; avec les précédentes investigations, ils permettent de cerner les zones ou points vulnérables à la pollution et décider des limites du périmètre de protection rapprochée du forage ;
d/ avant de renouveler le pompage d’essai, indiqué §9.1, construire 1 piézomètre Ø110 mm, profondeur environ 50 m, entre le pont-bascule de la carrière et la route d’accès à Bioterra, destiné à étudier l’influence d’une mise en eau de la retenue de Cap de Pla sur F2 et vérifier le rayon d’action du F2 en pompage, ultérieurement servir de point de surveillance de la nappe ;
e/ exécuter un nivellement piézométrique d’une vingtaine de forages inventoriés (§9.2) correctement distribués afin de préciser les directions de l’écoulement souterrain ;
f/ et préciser l’incidence de la mise en production du forage sur la ressource karstique en suivant l’évolution niveau/débit/conductivité/température à son exutoire -la source de Montlaurès- et aux forages des Mailloles à Moussan (Syndicat du Montlaurier), de Croix Blanche à Montredon, en fonction de la pluviométrie sur un cycle hydrologique, au moins.
9.4. Mesures prévisibles de protection du forage et de la ressource
Parmi les mesures de protection qui pourraient être arrêtées par l’hydrogéologue agréé en matière d’hygiène publique dans le cadre de la procédure d’autorisation du forage concernant le périmètre rapproché, on doit s’attendre à :
- l’obligation de canaliser le rec de Veyret de l’entrée dans la carrière jusqu’au barrage (fossé étanche de périmètre mouillé 1 m2 sur 1,2 km) puisqu’il draine la z.i. de Montredon, les voies de communication, Bioterra, la carrière, etc.
- l’interdiction de forages de plus de 10 m de profondeur,
- une mise aux normes (en cours) de la station d’épuration de Montredon-Corbières,
- l’interdiction de la pratique -à titre de loisirs- de véhicule et moto tout-terrain,
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- l’interdiction d’épandre des produits phytosanitaires (cultures et voies de communication) et la diminution des doses d’apport d’engrais azotés,
- l’imperméabilisation de la totalité de la plate-forme de Bioterra et un dimensionnement en sécurité de la bâche de rétention du pluvial (occurence au moins décennale),
- la réglementation de l’urbanisation,
- la pose d’une étanchéité contrôlable (double paroi) de tout réservoir d’eaux usées, hydrocarbures, jus, déchets,
- ...
sachant que la protection de la ressource aquifère captée par F2 profitera aussi de l’existence des périmètres de protection des forages des Mailloles (périmètre effectif) et de Croix-Blanche (en cours d’établissement).
_
Figure 1
Plans de situation des forages F1, F2
Echelle 1/10.000, extrait carte ign n° 2546 OT
Echelle 1/1.000, extrait plan topo. J.C. Dader géomètre
Hy
dro
.Géo
.Co
nsu
lt- ja
nv. 2
00
7
F1 - F2
F2F1
débit (m3/h)
Figure 2a
Figure 2b
Courbe caractéristique estimée et provisoire de l’ensemble F1, F2au terme de la reconnaissance du F2
Evolution parallèle des rabattements F1, F2, distants de 6 m -pompage F2 (reconnaissance à 58 m3/h (72 h) 18 - 21 avril 2006
rabattement (m)
temps (h)
0
0,1
0,2
0,3
0,4
0,5
0,6
0,7
0,8
0,9
1
0 10 20 30 40 50 60 70 80
F2
F1
Hydro.Géo.Consult - janv. 2007
0
0,5
1
1,5
2
2,5
3
3,5
4
4,5
5
0 20 40 60 80 100 120 140 160
Figure 3
Plans de situation des pertes karstiques de la carrière de Cap de Pla
Hy
dro
.Géo
.Co
nsu
lt- ja
nv. 2
007
Perte 1 Perte 2
Perte 1 Perte 2 Perte 3
Perte 3
N113
250 m
Figure 4
Aspect des pertes karstiques de la carrière de Cap de Pla avant scellement
Hydro.Géo.Consult - janv. 2007
Perte 1 Perte 2
Perte 3
2,5 m
2,5 m
Perte 4
marnes noires
calcaire micritiquefin gris
calcaire micritiquebeige
brèche calcaire
brèche calcaireà ciment argileuxrouge
fond bouché
cavité avecdépôt de cuttings
important
cavité avecdépôt de cuttings
20 400 60
Observations
Foration / Alésage
73 : pertes totales
102 : vibrations importantesdu train de tiges
130 : présence de marnesindiquée par la pression
134 : frappe irrégulière,probable alternancemarno-calcaire
149 : passage très dur
venuesd’eau
152
alternancemarno-calcaire ?
130 ?
72
76
51
109
134 ?
152
limons, sables,cailloutis
niveau statique35,27 m/sol
le 05/05/2006
cavité c
610 620 630
Conductivité ( S/cm)m
600
51
72
82
91
102
109
116
113
remontée de grains< 2 mm
remontée de grainsanguleux et arrondisde 2 à 20 mm environ
forage Ø 207 mm
forage Ø 159 mm
Inspection caméra (forage F1 : pas de pompage)et analyse des échantillons
forage F1 :le 11/05/2006
pompage
128,9
Forage d’exploitation(14 juin - 2 août 2006)
Diagraphie température / conductivité
forage F1: pas de pompagele 05/05/2006
Vitesse d’avancement (m/h)
0
10
20
30
40
50
60
70
80
90
100
120
150
130
140
110
15.2 15.3 15.5 15.615.4 15.2 15.3 15.5 15.615.4
Température (°C)
610 620 630
Conductivité ( S/cm)m
Température (°C)
600
0
10
20
30
40
50
60
70
80
90
100
120
150
130
140
110
fracture f
fff
ff
c
f
f
f
f
f
f
f
f
c
c
58
62
c
f
f
c
c
f
124
46
8
4
descente des grains,
traces de marnes noiressur la paroi
eau stagnantede plus en plus turbide,
descente des grains
Forage de reconnaissance (10 - 13 avril 2006)
Figure 5 - CONSTRUCTION FORAGE F2 PLATE-FORME DU RATIER A NARBONNE
13
152Hydro.Géo.Consulteb - juin 2006 + fe janv. 2007
reconnaissance
alésage
0,0 m
bouchon sobranite
forage Ø 337 mm
tube acier noir Ø 400/420 mm
cimentation incomplète
crépine acier inox 304Là trous oblongs 30 x 6 mmØ 271/275 mm
tube plein acier inox 304 Lsoudé Ø 269/273 mm
forage Ø 311 mm
paroi nue Ø 220 mm
forage Ø 165 mm
dépôt de cuttings
niveau statique 38 m/solle 06/09/2006
4,3
13,5
12,0
35,0
44,5
64,5
68,5
125,3
152,0
cimentation
forage Ø 480 mm
Figure 6a
INSPECTION CAMERA
Vues remarquables du forage de reconnaissance F2
prof. 7,9 m
prof. 40,9 m
prof. 12,6 m
prof. 42,8 m
Hydro.Géo.Consult / fe - janv. 2007
Hydro.Géo.Consult / fe - janv. 2007
Figure 6b
INSPECTION CAMERA
Vues remarquables du forage de reconnaissance F2
prof. 46,8 m
fissure enduite
de calcite miel
fissure enduite
de calcite miel
cavité
caillou instable
au bord du trou
prof. 51,9 m
prof. 48,2 m
prof. 56,5 m
Figure 6c
INSPECTION CAMERA
Vues remarquables du forage de reconnaissance F2
prof. 47,7 m
prof. 71,8 m
prof. 71,2 m
prof. 81,8 m
cavité remplie
de déblais de forage
cavité horizontale développée
sur quelques mètres
cavité horizontale
cavité horizontale
développée sur > 2 m
déblais de forage
Hydro.Géo.Consult / fe - janv. 2007
Figure 6d
INSPECTION CAMERA
V ues remarquables du forage de reconnaissance F2
prof. 99,1 m
prof. 108,9 m prof. 115,5 m
prof. 102,0 m
brèche désagrégée
a ciment rouge
cavité horizontale
flux d’eau important
cutting maintenu
en suspension
par flux d’eau
ascendant
Hydro.Géo.Consult / fe - janv. 2007
Figure 6e
INSPECTION CAMERA
Vues remarquables du forage de reconnaissance F2
prof. 116,2 m prof. du fond 128,9 m
dépôt de cuttings
de brèche polygénique
traces de marne noire
laissées par l’outil
Hydro.Géo.Consult / fe - janv. 2007
C (µS/cm)
T°C
Niveau (m/repère)
Figure 7
Evolution niveau, conductivité, température du F1 : 11 mai - 27 juin 2006H
yd
ro.G
éo.C
on
sult
- janv. 2
007
14
16
18
20
22
24
26
28
11/5
/060:
00
13/5/0
60:
00
15/5/0
60:00
17/5
/06
0:00
19/5/0
60:
00
21/5/0
60:00
23/5
/06
0:00
25/5
/06
0:00
27/5/0
60:
00
29/5/0
60:00
31/5
/06
0:00
2/6/06
0:00
4/6/
060:00
6/6/
060:00
8/6/06
0:00
10/6/0
60:
00
12/6/0
60:
00
14/6
/06
0:00
16/6
/06
0:00
18/6/0
60:
00
20/6/0
60:00
22/6
/06
0:00
24/6
/060:
00
26/6/0
60:
00
28/6/0
60:00
T eau
T air
630
640
650
660
670
680
690
700
11/5
/06
0:00
13/5
/06
0:00
15/5/
060:
00
17/5
/06
0:00
19/5
/06
0:00
21/5
/06
0:00
23/5
/06
0:00
25/5/
060:
00
27/5
/06
0:00
29/5
/06
0:00
31/5/
060:
00
2/6/
060:
00
4/6/
060:
00
6/6/0
60:
00
8/6/0
60:0
0
10/6/
060:
00
12/6
/06
0:00
14/6
/06
0:00
16/6/
060:
00
18/6
/06
0:00
20/6
/06
0:00
22/6
/06
0:00
24/6
/06
0:00
26/6/
060:
00
28/6
/06
0:00
36,00
36,20
36,40
36,60
36,80
37,00
37,20
37,40
Niveau piézométrique
Conductivité à 20°C
Niveau (m/repère) C (µS/cm)
T°C
Figure 8
Evolution niveau, conductivité, température du F1 : 9 - 25 août 2006
Hy
dro
.Géo
.Co
nsu
lt- ja
nv. 2
007
37,50
37,55
37,60
37,65
37,70
37,75
37,80
37,85
37,90
37,95
38,00
9/8/06 0:00 11/8/06 0:00 13/8/06 0:00 15/8/06 0:00 17/8/06 0:00 19/8/06 0:00 21/8/06 0:00 23/8/06 0:00 25/8/06 0:00
590
592
594
596
598
600
602
604
606
608
610
Niveau piézométrique
Conductivité à 20°C
15,5
15,55
15,6
15,65
15,7
15,75
15,8
15,85
15,9
15,95
16
9/8/06 0:00 11/8/06 0:00 13/8/06 0:00 15/8/06 0:00 17/8/06 0:00 19/8/06 0:00 21/8/06 0:00 23/8/06 0:00 25/8/06 0:00
Température eau
Figure 9
Hydro.Géo.Consult / sl - janv. 2007
Evolution des niveaux d'eau dans les forages F1, F2et hauteur des pluies, 31 août 2006 - 5 janv. 2007
37,5
38,0
38,5
39,0
39,5
40,0
40,5
41,0
Pro
fond
eur
(m)
/ dal
le b
éton
0,0
5,0
10,0
15,0
20,0
25,0
30,0
30-a
oût
4-se
pt9-
sept
14-s
ept
19-s
ept
24-s
ept
29-s
ept
4-oc
t9-
oct
14-o
ct19
-oct
24-o
ct29
-oct
3-no
v8-
nov
13-n
ov18
-nov
23-n
ov28
-nov
3-dé
c8-
déc
13-d
éc18
-déc
23-d
éc28
-déc
2-jan
v
Pré
cipi
tatio
ns (
mm
) à
Nar
bonn
e -
Ega
ssié
ral
AAADDPFPPP
arrêt accidentel (foudre)absence de donnéesdébut pompagefin pompagepompe en panne
AA
AD
FP
AD
DP
AD
F2
F1
Pompage d'essais 6 sept. - 10 nov. 2006 à 182 m3/h
Figure 10
Hydro.Géo.Consult / sl - janv. 2007
Evolution conductivité et température dans les forages F1, F2 31 août 2006 - 5 janv. 2007
400
430
460
490
520
550
580
610
640
670
700
730
Con
duct
ivité
(µS
/cm
)
14
16
18
20
22
24
Tem
péra
ture
(°C)
F1
F2
F2
F1
AD
AD
AD
PP
AD
PP
absence de données
pompe F1 en panne
Pompage d'essai 6 sept. - 10 nov. 2006 à 182 m3/h
Figure 11
Hydro.Géo.Consult / sl - Janv 2007
0,0
1,0
2,0
3,0
0 10 20 30 40 50 60 70 80 90 100 110 120 130 140 150 160 170 180 190 200 210 220 230 240 250
rabattement (s en m)
débit(Q en m3/h)
Pompage d'essai par paliers de débit de 1h30 non enchaînés le 6 septembre 2006
Courbe caractéristique du forage F2
pertes de charge linéaires
s = 3,25.10-3.Q
pertes de charge quadratiques
s = 2,95.10-5.Q2
Figure 12
Hydro.Géo.Consult/ sl - Janv. 2007
Evolution du niveau d'eau dans le forage F2 en log du temps : 31 août 2006 - 5 janv. 2007
37,5
38
38,5
39
39,5
40
40,5
41
0,001 0,01 0,1 1 10 100 1000
jour
Pro
fond
eur
(m)
/ da
lle b
éton
DP
AD
FPAA
AAADDPFP
arrêt accidentel (foudre)absence de donnéesdébut pompagefin pompage
Figure 13
Analyses spectrale et en ondelettes du niveau d’eau de F2
calcul du coefficient d’emmagasinement
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