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UNE OFFRE DE SERVICES STRUCTURÉEVISANT À RENFORCER LE POIDS DES PRODUCTEURS DANS LA CHAÎNE DE VALEUR DE L’ANACARDE
Exemple de l’Union Régionale des Coopératives de Producteurs d’Anacarde de l’Atacora-Donga (URCPA-AD)
Ce document est une synthèse du rapport de capitalisation complet, disponible auprès d’Afdi
Une union de coopératives qui s’adapte progressivement aux besoinsdes producteurs
Historique des services proposés aux producteurs par l’URCPA-AD
L’URCPA-AD a pour mission d’améliorer les revenus des producteurs de noix de cajou en renforçant leurs capacités organisationnelles, de production et de commercialisation. Créée en 2004 autour de l’organisation d’une vente groupée dans la commune de Kouandé, l’URCPA-AD compte, début 2017, 10 Unions Communales, fédérant 109 coopératives
villageoises et représentant 1 800 producteurs membres. Environ 12 000 producteurs non-membres de la coopérative écoulent leur production à travers son activité de commer-cialisation qui représente environ 2,5% de la production béninoise.
2004 2006 2007 2008 2009 2010 2011 20152013 201420122005
500 t/anvendues
1300 t/anvendues
2500 t/anvendues
Première expérience de vente groupée
1 UCCPA* 3 UCCPA 9 UCCPA56 CVPA*
11 UCCPA169 CVPA
12 UCCPA166 CVPA 89 CVPA 91 CVPA 91 CVPA
Production
10 000sacs de jute
Valorisation
Négociation de lignes crédit/IMF*
330 t collectées
3 acheteurs
Commercialisation
6 UCCPA
2016
109 CVPA
44 000sacs de jute
Lancement ducrédit d’entretien
Second testde pré-collecte
25 t collectées
Premier testde pré-collecte
9 acheteurs5 contrats
1600 tvendues
Appui technique : entretien des plantations,récolte et conservation des noix
10 UCCPA
Passage au statut coopératif
Test apiculture et certification AB/équitable
Réseau de pépiniéristes
L’UNION RÉGIONALE DES COOPÉRATIVES DE PRODUCTEURS D’ANACARDE DE L’ATACORA-DONGA
* UCCPA : Union communale des coopératives de producteurs d’anacarde ; CVPA : Coopérative villageoise des producteurs d’anacarde, IMF : Institution de Micro-Finance
2013-2017, un passage réussi au statut coopératif
Rôle de l’URCPA-AD dans la filière anacarde béninoise
En 2013, l’URCPA, alors sous statut associatif, est devenue une union de coopératives. Ce changement de statut s’est effectué conformément à l’Acte Uniforme de l’OHADA. Il a entraîné des changements majeurs dans la gouvernance des groupements de producteurs : mobilisation de parts sociales et de droits d’adhésion conséquents, tenue plus exigeante des registres, superficie minimum d’exploitation obligatoire (0,5 ha),
obligation de vendre une part de la production au travers de la coopérative chaque année.
Ces contraintes ont quasi-immédiatement entraîné une impor-tante diminution du nombre d’adhérents entre 2012 et 2013. Depuis, les producteurs se sont progressivement aperçus des avantages de ce nouveau statut et adhèrent à nouveau.
UNE FILIÈRE FORTEMENT RÉMUNÉRATRICE AVEC DES COOPÉRATIVES QUI JOUENT UN RÔLE CENTRAL AU SERVICE DES PRODUCTEURS
L’anacarde se caractérise par une filière d’exportation porteuse qui connait une forte demande et une forte augmentation des prix depuis 3 ans alors que les charges de production restent fixes. 95 % des noix de cajou produites au Bénin sont collectées puis exportées sous forme de noix brutes en direction des prin-cipaux pays transformateurs, notamment l’Inde. Des unités de transformation nationales se sont également développées ces dernières années. Celles-ci s’approvisionnent sur le marché local, cassant les noix pour exporter les amandes en période de prix bas, ou exportant les noix brutes en période de prix élevés.
En 2016, la filière a connu une chute de la production, qui a été également constatée dans toute la sous-région d’Afrique de l’Ouest. Celle-ci s’est toutefois combinée à une forte hausse des prix, ce qui a bénéficié aux producteurs.
L’Etat béninois est engagé dans un mouvement de structuration de la filière et a lancé en 2016 la création d’une inter-profession de l’anacarde (IFA). Cette structuration s’accompagne d’une plus grande réglementation de la filière avec la mise en place de taxes communales imposées aux collecteurs, l’interdiction de collecter des noix hors périodes de commercialisation ou l’interdiction pour les coopératives de vendre des noix directement aux exportateurs.
La FENAPAB (Fédération Nationale des Producteurs d’Anacarde du Bénin) dont l’URCPA-AD est membre est un espace d’échange national entre les producteurs d’anacarde. Elle permet aux producteurs de se concerter en vue d’élaborer des stratégies communes et d’organiser un plaidoyer en faveur des coopéra-tives.
URCPA-AD [109 villages, 10 communes]
IMFRecherche
Pépiniéristes
Producteurs [1800 membres, dont 10% environ en agriculture biologique]
PTF* [Convention URCPA : financements, équipements, appui organisationnel] État
Collecteurs
AcheteursEXPORTATEURS
Transformatrices
Stockage
Prix plancher
ADHÉSION
DES PRODUCTEURS
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NÉGOCIATIONET VENTE
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MISE EN CONCURRENCE
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TRANSFORMATEURSNATIONAUX
VENTE DES NOIX AB**/ÉQUITABLE
PRODUCTION COMMERCIALISATIONVALORISATION
*PTF : Partenaires Techniques et Financiers, **AB : Agriculture biologique
2 33
LES FACTEURS DE SUCCÈS D’UNE UNION DE COOPÉRATIVES, ACTRICE FORTE DE LA FILIÈRE À L’ÉCOUTE DES PRODUCTEURS
Ce service concentre l’énergie de tous les élus et salariés. Il provoque l’adhésion, l’implication et la fidélisation des coopérateurs. Une dizaine d’autres services – techniques, financiers, logistiques ou commerciaux – ont progressivement émergé afin d’améliorer le volume, la qualité et le prix des noix produites.
― De 500 à 2 500 tonnes par an vendues à meilleur prix entre 2004 et 2015
L’URCPA anime des mécanismes sécurisés de gestion des stocks, des mouvements de trésorerie et de garantie des crédits. Les outils de gestion, particulièrement exigeants, favorisent la transparence et donc la confiance de tous dans les opérations. Cela a permis à la coopérative de négocier des conventions de partenariats avec des IMF (Institution de Micro-Finance) au bénéfice des producteurs : crédit d’« entretien des vergers » et crédit de « pré-collecte ». Elle sécurise aussi progressivement les débouchés à travers un réseau de 9 acheteurs qui lui font confiance.
― Des lignes de crédit de 120 000 000 FCFA pour les producteurs à des conditions négociées
En responsabilisant les leaders locaux dans les mécanismes de vente, de crédit, de stockage ou de collecte, l’URCPA-AD s’assure de leur participation active. Afin de renforcer leur capacité à mettre en place les services de la coopérative, ils sont régulièrement formés et accompagnés par des animateurs compétents. L’URCPA-AD s’appuie sur ce réseau très dense et impliqué pour attireret fidéliser les producteurs, ce qui reste un enjeu important pour la coopérative.
― Un passage difficile mais réussi en coopérative, avec 1.800 coopérateurs en 2017
1. Une coopérative organisée autour d’un service structurant « la vente groupée dont l’utilité sociale et économique est reconnue
2. Une coopérative qui a su attirer et rassurer les acteurs de la filière
3. Des élus des coopératives villageoises fortement impliqués
De par sa reconnaissance, l’URCPA-AD a une capacité réelle à mobiliser des ressources financières propres. Elle prélève aujourd’hui 40 FCFA de frais de gestion par kilo de noix vendues, ce qui représente 5 à 10% du prix au kilo. Ces frais sont réévalués régulièrement. Toutefois, leur recouvrement reste problématique et la coopérative travaille à son amélioration. L’URCPA-AD a deux partenaires historiques subventionnant majoritairement les services complémentaires. La capacité de l’URCPA-AD à maintenir et diversifier ces subventions est un défi permanent.
― 40 FCFA /Kg prélevés par sac vendu, soit un autofinancement potentiel de 55% du coût direct du service « vente groupée », y compris RH (prévisions 2017)
Le maillage territorial de la coopérative permet une représentation au plus près des producteurs. Les membres sont reliés à leurs coopératives communale et régionale par leurs élus et les animateurs. Les différents échelons communiquent intensément, par de multiples canaux : émissions radios, rencontres statutaires, notamment AG, nombreux ateliers et formations, déplacements hebdomadaires des animateurs, etc. Chaque coopérative villageoise peut expérimenter et/ou adapter les services. Cette souplesse suscite l’adhésion et favorise l’innovation.
― Des services complémentaires adaptés, des expérimentations qui se diffusent
4. Une organisation souple à l’écoute des producteurs pour mieux répondre à leurs besoins
5. Un modèle économique favorisant la croissance de la coopérative mais très dépendant de ressources externes
4 55
La région de l’Atacora-Donga présente des plantations d’anacardiers âgées, sujettes aux feux de brousse du fait du climat soudano-guinéen et du faible nombre de sarclages réalisés. L’anacardier ayant été introduit pour favoriser la reforestation de la région, il n’a pas fait l’objet de recherches
variétales ni de parcelles orientées vers la production de noix. Il en résulte des plantations aux rendements relativement faibles (de 250 à 300 kg/ha). Cependant les noix de la région sont recherchées car elles présentent une très bonne qualité.
PRODUIRE
SERVICES D’APPUI À LA PRODUCTION
Mise à dispositionde matériel
végétal de qualité
Associationapicultureet vergers
d’anacardiers
Facilitationde l’entretien
des plantations
Formationstechniques récolte et
conservation
Certification AB et commerce
équitable
URCPA-ADNégociation de financements/crédits, répartition des équipements, formation des producteurs, appui administratif CVPA/UCCPA,
suivi des producteurs AB/commerce équitable
UNION COMMUNALEConseils besoins/répartition équipements, mobilisation du certificateur AB/commerce équitable
Coop. villageoiseCommandes groupées
Dossiers de subventions, doléances, recouvrement crédits, docs de certification
PRODUCTEURSDoléances, contraction crédit d’entretien
IMFCrédit
Recherche
Formation des animateurs aux itinéraires techniques,formation des pépiniéristes
CERTIFICATEURCertification
AB/commerce équitable
PépiniéristesProduction/vente
de plants de qualité
ACHETEUR AB-COM.ÉQUITABLE
Suivi des producteurs
PTFFinancement de formations, d’équipements, de salariés
UNE OFFRE DE SERVICES STRUCTURÉE AUTOUR DE LA CHAÎNE DE VALEUR DE L’ANACARDE
L’URCPA accompagne les producteurs de la région dans leurs pratiques agricoles afin de les aider à protéger leurs plantations, maximiser leur rendement et préserver la qualité de leurs noix. Elle accompagne les producteurs de Kouandé, 10 % de ses membres, sur des itinéraires techniques AB et commerce équitable.
La coopérative a aussi développé, un partenariat commercial avec un réseau de pépiniéristes, pour réduire les coûts des
plants greffés et des surgreffages. Cela permet l’installation et le renouvellement de plantations anciennes tout en augmentant leur rendement et donc les marges des producteurs.
Par ailleurs, l’URCPA vient aussi de remplacer des mécanismes de crédit d’entretien des vergers, proposés par certains collecteurs à des tarifs élevés, par un service de crédit plus adapté aux besoins des producteurs et moins coûteux. Elle vient là encore conforter les marges de ses membres.
De faibles rendements mais une qualité intéressante
Renforcement du poids des producteurs
Et sur le terrain...
55 débroussailleuses pour le sarclage, 100 scies pour
l’élagage et plus de 40 000 sacs de jute pour la conservation
6000 producteurs formés chaque année à préserver la qualité de leurs noix lors de la récolte et de l’étape de conservation. Autant de producteurs formés à entretenir leur plantation selon les itinéraires techniques
développés par les instituts de recherche
Grâce à l’apiculture + 50 à 70% de noix récoltées et un revenu augmenté d’en
moyenne 130 000 FCFA/an
Un approvisionnement en plants greffés à partir
d’arbres élites à coûts réduits
Le crédit d’entretien des vergers :
Union régionaleIMF
URCPA
Producteurs
CONVENTION
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IMF locale
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REMBOURSEMENT DU PRÊT
Coop.villageoise
(Vente des noix)
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Depuis 2012, l’URCPA accompagne les producteurs de 15 coopératives villageoises de la commune de Kouandé dans la certification de leurs noix sous label « agriculture biologique » et « commerce équitable ».
Pour cela, elle a mis à disposition de cette seule commune deux animateurs qui assurent un conseil à l’exploitation et forment les producteurs aux pratiques de l’agriculture biologique. La coopérative a mis en place ce service avec l’appui d’un acheteur
national, à l’initiative du projet. Lui aussi met à disposition un animateur et un superviseur pour appuyer les producteurs sur leur exploitation.
En 2015-2016, 852 tonnes de noix commerce équitable, dont 700 tonnes sont aussi certifiées AB, ont été produites. Cette expérience, très intéressante pour les producteurs et la coopérative, reste localisée à la commune de Kouandé du fait de la faible demande actuelle.
« La coopérative m’a aidé à trouver un crédit pour réaliser l’entretien de ma plantation. Cet argent me permet de travailler correctement. Avec, j’ai pu acheter du matériel et rémunérer des travailleurs pour réaliser les travaux de sarclage sur ma parcelle. »
« L’entretien a porté ses fruits : il y a deux ans, à la mi-mars, j’avais ramassé 500 kg de noix. Cette année, à la même période, j’en avais déjà ramassé 810 kg. »
Jean Guela, producteur d’anacarde,10 ha d’environ 10 ans, CVPA Maka, Bassila
Le crédit d’entretien des vergers
« Cette année, je gagne 20 FCFA supplémentaires pour chaque kg vendu en AB et ma coopérative gagne 40 FCFA de plus par kg vendu en commerce équitable. Avec les autres coopérateurs, nous pensons investir le supplément de la coopérative dans un tricycle à moteur, pour faciliter la centralisation de nos noix. »
Michel Yorouba, producteur de noix AB et commerce équitable, CVPA de Bekeh, Kouandé
Le crédit d’entretien proposé par l’URCPA répond à un fort besoin financier des producteurs. La période d’entretien des plantations se superpose avec celle des semis des plantations vivrières.Ainsi, seul l’emploi de saisonniers permet de réaliser les sarclages, élagages et éclaircies nécessaires au bon entretien de leur plantation. Traditionnellement, les collecteurs proposaient de financer ces dépenses en échange d’un sac de noix par hectare entretenu. L’URCPA propose aujourd’hui un système de crédit plus avantageux pour le producteur grâce à un partenariat avec une IMF. Le recours à cette ligne de crédit permet aux producteurs d’économiser de 10 000 à 35 000 FCFA/ha par rapport au prêt d’un collecteur.
Cas pratique : le crédit, une solution pour assurer l’entretien des plantations
Cas pratique : accompagner les producteurs dans le respect des cahiers des charges AB et commerce équitable des noix, dans la commune de Kouandé
6 77
Un début de campagne difficile
L’anacarde est une production dont les prix varient fortement au cours des campagnes. Ils peuvent doubler entre la période de pré-campagne où l’État fixe un prix plancher et le mois suivant l’ouverture de la campagne. Or, peu avant et au début des campagnes de commercialisation, de nombreux producteurs présentent des besoins financiers qui les poussent à vendre précocement une partie de leur production. Par ailleurs, la dispersion de l’offre de noix entraine de nombreux frais de collecte pour les acheteurs, ce qui se répercute sur les prix pratiqués.
L’URCPA a développé un système de crédit, appelé pré-collecte, qui permet aux producteurs d’éviter de brader leurs noix. Ils peuvent en effet échanger une partie de leur production contre une avance et récupérer par la suite une ristourne calculée sur la plus-value que réalisera la coopérative sur la vente de ces noix. Par ailleurs, la coopérative travaille à la structuration de l’offre de l’anacarde en assurant la collecte et la centralisation des noix avant les ventes groupées, améliorant ainsi la marge de négociation des producteurs, leur rémunération et s’offrant
la possibilité de récupérer des frais de gestion auprès des collecteurs. Pour ce faire, elle accompagne les élus des coopératives villageoises et communales à monter des dossiers de demande de subventions pour des magasins de stockage, du matériel de pesée, des tricycles à moteur.L’URCPA mène également une réflexion sur la mise en place d’une unité de transformation des noix au profit des producteurs.
VALORISER
SERVICES D’APPUI À LA VALORISATION
Préfinancement de la campagne,
pré-collecte
Collecte etCentralisation
Stockage Transformation
URCPA-ADNégociation de financements/crédits, répartition des équipements, appui
administratif CVPA/UCCPA, outils de gestion, suivi pré-collecte
Union communaleConseil besoins/répartition équipements, caution morale pour la
pré-collecte
Coop. villageoiseDossiers de subventions, doléances, contraction crédit de pré-collecte
Producteurs Prévisions volumes de pré-collecte, apport des noix
IMFCrédit, suivi, pré-collecte
Groupement de transformatrices
Dossiers de subventions
PTFFinancement de formations, d’équipements,
de salariés et d’ateliers de travail
En 2016, 400 producteurs, de 37 villages et 9 communes,
ont bénéficié d’une avance afin d’éviter le bradage de leurs noix
Une ligne de crédit mobilisée qui a atteint 120 000 000 FCFA en 2015 et un taux de remboursement de 100% depuis
la mise en place du service
Jusqu’à 1 165 producteurs concernés par la pré-collecte,
pour 333 tonnes de noix vendues (2015)
59 transformatrices appuyées dans la gestion de leur activité ou de leur groupement et à qui l’accès aux équipements de transformation est facilité
43 magasins de stockage répartis dans les coopératives
villageoises et communales
Et sur le terrain...
Renforcement du poids des producteurs
Le préfinancement de la campagne, pré-collecte :
Union régionaleIMF
URCPA
Unioncommunale
Coop.villageoise
Producteurs
IMF locale Animateurs
NÉGOCIATIONS MODALITÉS PRÊT
CRÉDIT
CAUTION FINANCIÈRE
REMBOURSEMENT
CAUTION MORALE
APPUI ADMINISTRATIFSUIVI DES ACHATS
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Tenue outils de gestion
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Cas pratique : la pré-collecte, ou la construction d’une relation de confiance avec une IMF
La pré-collecte répond à un besoin financier d’une partie des producteurs avant la campagne de commercialisation des noix. Le système de crédit a été développé avec une IMF. Trois années ont été nécessaires à l’octroi d’une ligne de crédit par cette IMF à l’URCPA. Un premier test concluant du mécanisme de pré-collecte, une présentation approfondie de la filière et la sécurisation du mécanisme de prêt et de remboursement ont permis de convaincre l’institution. Les crédits sont négociés au niveau régional et administrés par les caisses locales afin de réduire les risques de non-remboursement.Les contrats honorés, les bilans annuels avec l’IMF ont assuré le renouvellement de l’opération et l’adaptation des conditions d’emprunts à la production.En l’absence de crédit, les producteurs vendent leur production à un prix pouvant être inférieur au prix plancher que l’État fixe pour la campagne. Grâce au crédit de pré-collecte, les producteurs bénéficient d’une avance en échange de leurs noix. À la vente des noix, la coopérative villageoise prélève le remboursement du crédit et de ses intérêts avant de retourner une ristourne au producteur améliorant ainsi ses revenus.
UN SYSTÈME SÉCURISÉ :Les coopératives qui souhaitent mettre en place ce crédit doivent d’abord avoir réalisé deux ventes groupées avec succès et obtenir une caution morale auprès de leur coopérative communale. L’utilisation de leur crédit et l’évolution des stocks sont suivies tout au long de la pré-collecte. Chaque tranche du crédit ne peut être décaissée que si 80% de la tranche précédente a été utilisée et que les noix achetées sont présentes dans le magasin.
Le préfinancement de la campagane, pré-collecte :
8 99
« Le système de pré-collecte nous apporte des fonds quand nous manquons de liquidités. Les outils de gestion
nous assurent du montant de notre ristourne. Celle-ci profite aussi à notre coopérative, qui mobilise
les lignes de crédit. »
Les coopérateurs de Kabaré
Une demande stable et des prix fluctuants
La demande en noix de cajou, si elle est forte, n’en demeure pas moins inégale. Les prix varient dans le temps et dans l’espace. Ils peuvent évoluer fortement en quelques jours seulement et d’un village à un autre.
De plus, les collecteurs pratiquent des méthodes d’achats qui visent à maintenir à la baisse les montants payés aux producteurs (trucage des pesées, renégociations des prix, etc.).
Renforcement du poids des producteurs
L’URCPA met en concurrence les offres des collecteurs et acheteurs, aux niveaux villageois, communal et régional afin de pouvoir proposer le meilleur prix possible à ses membres et aux autres producteurs participant aux ventes groupées.
Par ailleurs, elle appuie ses élus dans la mise en place et la réalisation des opérations de vente de noix afin de s’assurer que les pesées ne lèsent pas les producteurs et que les frais de gestion, justifiés par la centralisation des noix, soient payés par l’acheteur.
COMMERCIALISER
SERVICES D’APPUI À LA COMMERCIALISATION
Prospection / Négociation Vente
FÉDÉRATION NATIONALESystème d’information des marchés
URCPA-ADProspection, négociation, suivi des ventes
UNION COMMUNALEProspection, négociation, vente, remontée frais de gestion
COOP. VILLAGEOISEProspection, négociation, vente, remontée frais de gestion
PRODUCTEURSDécision de vente
COLLECTEURS, TRANSFORMATEURS, ACHETEURS NATIONAUXAchat des noix
Un prix au producteur qui est passé de
300 FCFA/kg environ à plus de 600 FCFA/kg
entre 2013 et 2016, en raison d’une faible production mondiale
Jusqu’à 9 ventes négociées à l’aide de l’URCPA, dont 5 sous
contrats formels (2016)
Des frais de gestion qui sont passés de
10 FCFA/kg vendu à 40 FCFA/kg vendu
2460 producteurs impliqués dans
la vente groupée en 2016
Et sur le terrain...
La prospection d’acheteurs et la négociation des contrats s’effectuent tant au niveau des villages que de la coopérative régionale.
Les élus des coopératives et le directeur général de l’URCPA sont les acteurs de ces démarches, véritable cœur de métier de la coopérative. Ils sont responsables des marchés négociés en concertation avec les membres de la coopérative.
Cette étape ne peut se passer d’une communication interne importante car chacun doit être tenu au courant des évolutions des stocks disponibles, des prix pratiqués à différents endroits,
des souhaits des producteurs et de l’évolution des ventes opérées, afin de négocier au mieux le prix de vente des noix. La communication est assurée par téléphone, lors de CA ou d’ateliers de travail, ou par les animateurs mis à dis-position des coopératives villageoises et des unions communales.
Les contrats informels avec des acheteurs nationaux sont encore privilégiés par la coopérative régionale car ils sont plus souples au regard des difficultés qui peuvent être rencontrées dans le respect des délais convenus ou des volumes de noix vendues.
La vente des noix est primordiale dans la relation de confiance entre les élus de la coopérative, ses membres et les producteurs non membres de la coopérative.
Le bon déroulement de la vente, avec une pesée précise des noix et une transparence des transferts d’argent de l’acheteur à la coopérative et de la coopérative aux producteurs permet de garantir cette confiance et d’impliquer les producteurs dans la vente.
Afin de garantir la bonne pesée des noix, la coopérative doit avoir à sa disposition au moins deux bascules de pesées, ce qui permet de constater leur bon état.
Les élus sont chargés d’assurer ces opérations, et de tenir les outils de gestion à jour. Ceux-ci, en papier carboné, laissent une trace des transactions et des versements réalisés au niveau des villages, des communes et de la région. À cette occasion, la coopérative prélève des frais de gestion sur les bénéfices de la vente. Ceux-ci contribuent à sa pérennité.
Des volumes de vente en progression depuis 2004 :(excepté en 2016 en raison de conditions météorologiques défavorables)
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Vente groupée
Précollecte
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Atelier de formation des élus pour la vente groupéeDjougou, février 2017« Ces outils de gestion sont très importants pour nous. C’est une question de
confiance entre nous et les producteurs. Grâce à eux, les producteurs savent combien nous leur devons et combien ils nous doivent.
Si nous faisons une erreur, ces outils sont là pour témoigner des opérations qui ont été menées »
Issaka Bessekourou, Président,CVPA de Biguina 1, Bassila
Atelier de formation des élus pour la vente groupée Djougou, février 2017
Cas pratique : la recherche de marché et l’enjeu de la communication interne
Cas pratique : garantir la confiance des producteurs lors de la vente des noix
10 1111
LE PARTENARIAT URCPA-AD/ UNICOQUE : DES ÉCHANGES D’EXPÉRIENCES ENTRE COOPÉRATIVES DE FRUITS À COQUE
Depuis 2006, l’URCPA-AD est partenaire d’Afdi. Association constituée par les organisations agricoles françaises, elle y mobilise les compétences nécessaires à l’accompagnement de ses partenaires. Pour accompagner l’URCPA-AD, Afdi mobilise les coopératives France Prune et Unicoque, leader français de la noisette, ainsi que le CerFrance 47. Si France Prune et le CerFrance ont participé à divers échanges avec l’URCPA-AD, Unicoque est plus largement impliquée dans le partenariat en raison de la similitude de leurs produits (historique, marché, itinéraires techniques, process) et de la proximité de ses administrateurs avec Afdi.
Source d’inspiration pour l’URCPA-AD, Unicoque a su au cours de son histoire, renforcer la place de ses producteurs au sein de sa chaine de valeur de la noisette en assurant progressivement la transformation et la commercialisation des noix.
Le partenariat se traduit notamment par des échanges réguliers entre producteurs et techniciens agricoles, ou directeurs des deux pays : 17 missions Nord/Sud et Sud/Nord ont été organisées en 10 ans, autour de thèmes comme le renforcement des services de la coopérative, la mobilisation de ressources financières propres ou auprès des IMF, ou la transformation des noix.
Pour s’assurer d’un lien fort, Unicoque désigne une personne salariée intéressée par l’action pour être l’interface entre Afdi, URCPA et Unicoque. Le partenariat est par ailleurs considéré comme un outil de formation pour les salariés d’Unicoque, qui affiche l’action de solidarité dans son rapport d’activités et de développement durable.
À l’avenir, Unicoque s’est déclarée prête à commercialiser une partie des noix de l’URCPA-AD en France, afin de favoriser le développement de son activité de transformation.
« Ce partenariat correspond bien à ce qu’on est. Il s’inscrit dans la durée, sur le terrain avec les producteurs, de façon éthique et sur la base de valeurs humanistes. [...]Les candidats viennent ici pour une aventure humaine et l’expérience Afdi y contribue. »
Jean-Luc Reigne, Directeur Général d’Unicoque
Mission Sud/Nord organisée par Afdi,URCPA/Unicoque, Cancon, 2013
« Nombre d’entre eux, membres du personnel et adhérents, ont cette fibre de la transmission et apprécient de pouvoir partager leur expérience. »
Jean-Jacques Crestian, Président Afdi 47, Ancien administrateur d’Unicoque
« Nos échanges avec Unicoque nous motivent à développer notre offre de services et à nous orienter vers la transformation des noix de nos coopérateurs [...]Ils nous aident à concevoir nos projets selon nos besoins, avec une vision à long terme. »
Mohamed Baranon, Directeur général de l’URCPA
12 1313
AFDI C’EST :
• Une association d’agriculteurs engagés dans la coopération internationale
• Un réseau de 16 associations départementales et régionales
• Plus de 6 000 adhérents professionnels agricoles et ruraux
• 450 organisations professionnelles membres
• 17 pays d’intervention
• Plus de 60 partenariats au Sud
Soutenir les initiatives des organisations agricoles partenaires : En coopérant exclusivement avec des organisations créées et gérées par les paysans, Afdi favorise leur renforcement institutionnel et organisationnel et le développement de l’ensemble des services agricoles adaptés aux besoins de leurs membres.
Promouvoir les agricultures familiales : Afdi met des compétences et des moyens à disposition des organisations paysannes partenaires afin de les accompagner dans la construction de leurs argumentaires politiques. Afdi aide les OP à préparer les dialogues avec Etats, sociétés civiles et organisations internationales.
Créer des alliances entre organisations agricoles : Afdi argumente auprès des acteurs ruraux français sur le rôle primordial des agricultures familiales dans la lutte contre la faim et la pauvreté. Elle interpelle en particulier les organisations agricoles françaises sur les liens entre ces agricultures à travers le monde, et les mobilise pour qu’elles s’engagent dans le plaidoyer pour le respect du Droit à l’alimentation.
NOTES
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AFDI11, Rue de la Baume – 75 008 Paris - France
afdi@afdi-opa.org - www.afdi-opa.orgTel : +33 (0)1 45 62 25 54
AFDI NOUVELLE-AQUITAINEChambre Régionale d’Agriculture de Nouvelle-Aquitaine
Cité Mondiale – 6, Parvis des Chartrons – 33 075 Bordeaux Cedex - Franceafdi@aquitaine.chambagri.fr
Tel : +33 (0)5 56 01 33 35
UNION RÉGIONALE DES COOPÉRATIVES DE PRODUCTEURS D’ANACARDE DE L’ATACORA-DONGA
BP 645, Natitingou, Rép. Béninurpaatadong@yahoo.frTel : +229 (0) 97 11 30 38
UNICOQUELamouthe, 47 290 Cancon - France
contact@unicoque.com - www.unicoque.comTel : +33 (0)5 53 01 67 70
Document réalisé par Yannick Saint-Paul, chargé de mission capitalisation Afdi,avec le soutien d’Agricord, de l’AFD et de la Coopération belge au développement - DGD,
Service Public Fédéral Affaires étrangères, Commerce extérieur et Coopération au Développement. Juin 2017.
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