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Syndrome de Sjögren primitif
(SSp) - Aspects cliniques
Dr Véronique Le Guern Médecine Interne Centre de référence pour les maladies autoimmunes Hôpital COCHIN
Dr Véronique Le Guern
Médecine Interne
Centre de référence Maladies
Autoimmunes et Systémiques Rares
Hôpital COCHIN
Syndrome de Sjögren : définition
• Maladie systémique avec épithélite auto-immune
• Caractérisée par une infiltration lymphoïde focale des glandes exocrines, salivaires et lacrymales
• Responsable d’une sécheresse buccale et oculaire, de douleurs, de fatigue…
• Primitive lorsqu’elle est isolée (SSp)
• Secondaire lorsqu’elle est associée à une autre maladie auto-immune……
• Secondaire : • survient comme une
complication de la MAI sous-jacente
• Évolution parallèle à la MAI sous-jacente (poussées/rémissions)
• Les manifestations cliniques et biologiques sont moins fréquentes
• Polyarthrite rhumatoïde
• Associé : • Présentation clinique et
biologique idem / forme primitive
• Évolution propre du SS, même sévérité que dans la forme primitive
• Lupus systémique
• Sclérodermie Systémique • Thyroïdites auto-immunes
• CBP, hépatites auto-immunes
Syndromes de Sjögren associés, secondaires?
Uhlig T, Ann Rheum Dis, 1999;58(7):415 Theander E, Rheum Dis Clin N Am, 2008; 935
• SS secondaire à la polyarthrite rhumatoïde
• SS associé au LES (syndrome de chevauchement)
• 283 patients lupiques
• 9,2% des patients ont un SS selon les critères américano-
européens
• Lupus moins grave, âge de survenue + tardif
• Raynaud, anti-SSA et anti-SSB + fréquents
Manoussakis, Arthritis Rheum, 2004, 50:882
Moutsopoulos HM, Am J Med, 1979, 66:733
Syndromes de Sjögren associés, secondaires?
• Chez 133 patients atteints de SSc :
• 14% (19/133) de SS
• Association aux formes cutanées limitées de SSc (lcSSc)
• Au cours de la SSc : syndrome sec dans 68% das cas, en rapport avec une involution fibreuse glandulaire
• Comparaison 202 SSp et 27 SSp/SSc
• La SSc est moins sévère lorsqu’elle est associée à un SS
• Association aux formes cutanées limitées de SSc (81%)
• Moins de fibrose pulmonaire (29% SSc - 11% SS-SSc)
• Moins d’HTAP ou de crises rénales
• Association fréquente à d’autres MAI (CBP….)
Avouac, Arthritis Rheum, 2006, 54:2243
Salliot C, Rheumatology, 2007, 46:321
Syndromes de Sjögren associés, secondaires?
Syndrome de Sjögren : Épidémiologie
• Prédominance féminine : 9 femmes/1 homme • 40 ans : 1ers symptômes • 50 ans : Diagnostic
• Prévalence : • chiffres peu fiables
• 0,02 à 3 % de la population adulte selon les études
• Etude épidémiologique de capture-recapture en Seine-Saint-Denis : 128-202/million (0,013-0,020%)
• Maladie rare : 1/2000
• Création d’un centre de référence (KB/Cochin)
Maldini, Arthritis care res, 2014;mar;66(3):454-63.
Le diagnostic
• Symptômes totalement aspécifiques • « Sécheresse, douleurs, fatigue »
• fréquents dans d’autres pathologies
• dans la population générale
• Nécessité d’une définition précise du
syndrome de Sjögren primitif • Pour « la vraie vie » et pour les études
les critères américano-européens 2002
(AECG)
1. Symptômes oculaires • yeux secs depuis plus de 3 mois
• sable dans les yeux
• Larmes artificielles plus de 3 fois par jour
2. Symptômes buccaux • bouche sèche depuis plus de 3 mois
• gonflement parotidien
• liquides pour avaler les aliments secs
3. S. objectifs d’atteinte oculaire • Test de Schirmer ≤ 5mm / 5 minutes
• Score de van Bijsterveld (Rose Bengale ou vert de lissamine) ≥ 4
4. S. objectifs d’atteinte salivaire • Scintigraphie salivaire
• Sialographie parotidienne
• Flux salivaire ≤ 1,5ml/ 15 minutes
5. Signes histologiques sialadénite lymphocytaire focale (Focus score ≥ 1)
6. Auto-anticorps anticorps anti-SSA ou anti-SSB ou les 2
Vitali, Ann Rheum Dis, 2002, 61 (554-8)
SS primitif : 4 critères/6 avec n°5 ou n°6 ou 3/4 critères objectifs
Critères ACR 2012 : Sjögren’s International
Collaborative Clinical Alliance (SICCA) 1. Symptômes oculaires
• yeux secs depuis plus de 3 mois
• sable dans les yeux
• Larmes artificielles plus de 3 fois par jour
2. Symptômes buccaux • bouche sèche depuis plus de 3 mois
• gonflement parotidien
• liquides pour avaler les aliments secs
3. S. objectifs d’atteinte oculaire • Test de Schirmer < 5mm/5 minutes
• Score Rose Bengale > 4
• Score oculaire (OSS) ≥ 3
4. S. objectifs d’atteinte salivaire • Scintigraphie salivaire
• Sialographie parotidienne
• Flux salivaire < 1,5ml/ 15 minutes
5. Signes histologiques sialadénite lymphocytaire focale
(Focus score ≥ 1)
6. Auto-anticorps
• Présence d’anticorps anti-SSA ou anti-SSB
• FR
• FAN ≥ 1/320
Shiboski, Arthritis care Res, 2012, 64 (475-487)
2/3 critères objectifs
Les critères d’exclusion
• Antécédents de radiothérapie (face et cou)
• Hépatite C
• Infection par le VIH
• Lymphome préexistant
• Sarcoïdose
• GVH
• Utilisation de médicaments anticholinergiques
• Syndrome IgG4
Vitali, Ann Rheum Dis, 2002, 61 (554-8)
Shiboski, Arthritis care Res, 2012, 64 (475-487)
Niveau de concordance des 2 systèmes
de classification
• Plutôt bon si tous les tests sont utilisés
• Plutôt mauvais si :
• Utilisation du test de Schirmer seul dans les critères AECG
• Et du flux salivaire non stimulé
• K = 0.53 entre AECG et ACR
• K = 0.14 entre Schirmer et OSS
Cornec D, Arthritis research & therapy, 2014
Syndrome de Sjögren:
Circonstances de découvertes
• Manifestations glandulaires • Syndrome sec +++
• Tuméfaction des glandes salivaires
• Manifestations extraglandulaires • Chez environ 60% des patients
• Triade classique : • douleurs
• Fatigue
• Sécheresse
Les signes biologiques • Les marqueurs d’autoimmunité :
• 1/3 : Ac anti-SSA(Ro)
• 1/3 : Ac anti-SSA(Ro) + Ac anti-SSB(La)
• 1/3 : Pas d’auto-Ac mais au moins 1 focus/4mm2
• Les marqueurs d’activité B : • Hypergammaglobulinémie
• Facteur Rhumatoïde
• Cryoglobulinémie
• Élévation de la b2 microglobulinémie
• Chaines légères libres d’Ig
• BAFF
• Les cytopénies : • Neutropénies
• Lymphopénies
• Thrombopénies
Xérostomie = maître symptôme
• Présente dans 96% des cas
• Sécheresse, brûlure de la muqueuse linguale, buccale
• Langue dépapillée, framboisée
• Parodontopathie, troubles gingivaux
• Difficulté d’expression orale
• Difficulté de mastication, d’alimentation
• Altération ou modification du goût
• Fissurations des commissures labiales
• Infections secondaires (candidoses)
Ramos-Casals 2008, 87:210-219
Dépistage de la xérostomie :
le débit salivaire
• Réalisation facile : recueil de la salive de façon non stimulée pendant 5 minutes dans un tube gradué, que l’on pèse avant et après recueil (1 gramme = 1 ml)
• pathologique si inférieur à 1,5ml/15minutes, soit 0,1 ml/min • Pas de corrélation à l’âge ni au degré d’infiltration lymphocytaire des
glandes salivaires
• Altération du débit salivaire plus marqué si présence d’anti-Ro/SSA
• Les autres critères objectifs : • sialographie
• scintigraphie parotidienne Haga, J Rheumatol 2002, 29:305
SIALOGRAPHIE : produit de contraste hydrosoluble Dilatation pathologique des canalicules Examen peu sensible
Fluxion des glandes salivaires
• Tuméfaction douloureuse aigue le plus souvent bilatérale des parotides : Mickulicz (27% des cas)
• Installation secondaire d’une tuméfaction chronique des glandes salivaires
• Asymétrie de la tuméfaction : se méfier du lymphome +++
Ramos-Casals 2008, 87:210-219
Échographies parotidiennes et sous-
maxillaires
• Paramètres évalués :
• Echogénicité parenchymateuse
• Homogénéité parenchymateuse
• Présence de plages
hypoéchogènes
• Présence de « foci »
hyperéchogènes
• Visibilité des bords glandulaires
Score (somme des grades) de 0 à 48 Technique reproductible Cut off à 17
Hocevar A, Eur J Radiol. 2007 Mar 2; Epub
La BGSA
• Définition :
• Sialadénite lymphocytaire focale
• avec un focus score ≥1,
• Défini par le nombre de foci lymphocytaires (adjacent à des acini muqueux normaux, et contenant plus de 50 lymphocytes) pour 4 mm2 de tissu glandulaire
• Taille de prélèvement :
• Techniques de prélèvement
• Effets secondaires « neurologiques » : hypoesthésie labiale dans 6 % des cas
• Comparaison techniques « minimales » versus incision linéaires de 0,5 à 3 cm (!!!) : beaucoup moins d’effets indésirables après technique « minimale »
Sialadénite lymphocytaire focale:
Chisholm et Masson
Stade Infiltrat
0 Absence d’infiltrat
1 Infiltrat léger
2 Infiltrat moyen (- de un focus pour 4 mm2)
3 Un foyer pour 4 mm2
4 Plus de un foyer pour 4 mm2
Chisholm, J Clin Pathol, 1968, 21:656-60
Sialadénite lymphocytaire focale:
Focus score
• Nombre de foyers présents dans un champ de 4 mm2
• Focus score = 1 correspond à stade III de Chisholm
Daniels TE, Arthritis Rheum. 1994 Jun;37(6):869-77
Les faiblesses de la BGSA….
• Focus score > 1 chez
• 8/54 sujets sains (15%)
• 19/102 sujets (18,5%) (étude post-mortem)
• Relecture de lame : modification du Focus Score dans 53% des cas…
Vivino, J Rheumatol. 2002 May;29(5):938-44.
Segerberg-Kontinen, J Autoimmun, 1989; 2(4) : 553-8
Radfar, Arthritis Rheum. 2002 Oct 15;47(5):520-4.
Avec cependant un intérêt certain….
• Les centres germinatifs
Theander E, Ann Rheum Dis 2011;70:1363–1368
Xérophtalmie = maître symptôme
• Présent dans 93% des cas
• conséquence d’une kératoconjonctivite sèche (KCS)
• Sensation de corps étrangers intraoculaires
• Sensation de brûlures, photophobie, fatigue visuelle
• Sensation de voile devant les yeux
• Rougeur, larmoiement paradoxal
• Risque : ulcération cornéenne
Identification de plusieurs types de patients
Syndrome sec
Auto-Ac (anti-SSA/SSB)
négatifs
BGSA positive
Manifestations
systémiques
Auto-Ac positifs
•Patients plus jeunes
•Moins de syndrome sec
•Plus de parotidomégalie, vascularites,
leucopénies, raynaud
•Plus de marqueurs immunologiques
•Patients plus âgés
•Moins de parotidomégalie
•Plus d’arthralgies
•Plus de syndrome douloureux
•Plus de fatigue
•Moins de marqueurs immunologiques
Ramos-Casals M, Medicine, 2008; 87: 210-219
Les cohortes
Cohorte espagnole
1010 patients
Cohorte française
395 patients
Focus score > 1 79% 87,8%
FAN 85% -
Anti-SSA 52% 59,2%
Anti-SSB 34% 33,5%
FR - 41,1%
Atteintes systémiques 71% 34,1%
Ramos-Casals M, Medicine, 2008; 87: 210-219, Gottenberg JE, PlosOne, 2013;8 (5, e59868)
Corrélation anti-SSA/SSB et marqueurs B
• Le taux d’anti-SSA/SSB
est corrélé à :
• Hypergammaglobulinémie
• B2 microglobulinémie
• FR
• BAFF
• Chaines légères libres
kappa
Cohorte ASSESS
Corrélation
atteintes systémiques
/
b2 microglobulinémie
et chaînes légères
libres k
Gottenberg JE, PlosOne, 2013;8 (5, e59868)
Lymphomes et SSp : facteurs predictifs
Baimpa, medicine 2009, 88:284 Theander, Ann Rheum dis, 2006, 65(6); 704
Facteurs de risque HR (IC 95%) p
Neutropénie 8,97 (1,10-73,30) 0,04
Cryoglobulinémie 2,91 (1,15-6,44) 0,008
Splénomégalie 3,97 (1,49-10,62) 0,006
Adénopathies 2,62 (1,15-5,94) 0,021
Taux bas de C4 3,31 (1,35-8,12) 0,009
Facteurs prédictifs de lymphomes de la zone marginale
+ Lymphopénie CD4 pour les lymphomes B diffus
Les marqueurs plus récemment identifiés
Gottenberg JE, PlosOne, 2013;8 (5, e59868)
BAFF médian (pg/ml) β2-microglobuline
(mg/l)
Mortalité au cours du Sjögren
EGM = extra-glandular
manifestations
Horvath I, Journal of Immunology Research Volume 2014, Article ID 647507
SSp et atteinte articulaire
• La plus fréquente des manifestations extraglandulaires
• Arthralgies inflammatoires récidivantes (50 % des
patients)
• Touchent chevilles, épaules, MTP, IPP, MCP, poignets,
parfois les genoux,coudes,
• Parfois, signes fluxionnaires locaux (17,6% des patients) • Problème du diagnostic différentiel avec la PR
• Classiquement : polyarthrite non érosive…
SSp et articulations
• Problème classique :
• Syndrome sec, arthralgies inflammatoires
• Facteur Rhumatoïde +
• SSp ou SS secondaire à une PR ?
SSp et articulations
• 134 patients atteints d’un SSp • 80 (59%) : FR IgM +
• 10 (7,5%) : Anti-CCP +
• 7 (5,2%) : Anti-kératine +
• 5 (3,7%) : Anti-CCP et anti-Kératine +
• La présence d’anti-CCP n’exclut pas le diagnostic de SSp ⇨ surveillance clinique et radiologique
Gottenberg J-E, Ann Rheum Dis, 2005;64:114
SSp et atteinte musculaire
• Observations ponctuelles de myosites avec syndrome myogène et déficit moteur proximal
• L’association fatigue-douleurs musculaires : fait discuter une fibromyalgie…
• Moins de syndromes fibromyalgiques chez les hommes
SSp, peau et vaisseaux
• Xérose cutanée : • 23 à 67% des patients
• À l’origine d’un prurit
• Raynaud (18% des patients) associé à • atteinte articulaire
• atteinte cutanée et vasculaire
• Présence d’auto-anticorps
• Erythème annulaire : • 6% des patients SSp
• Associé +++ aux anti-SSA et/ou SSB
• Ressemble au lupus sub-aigü+++
• Bande lupique négative
SSp, peau et vaisseaux
• Purpura vasculaire • Purpura hypergammaglobulinémique de
Waldenström
• Vascularite cryoglobulinémique
• Vascularite isolée
• Vascularites urticariennes • Plaques urticariennes érythémateuses,
œdémateuses
• Persistent plus de 24h, parfois plusieurs semaines
• Livedo (APL++)
• 38/52 biopsies cutanées
• 95% de vascularites des petits vaisseaux (vascularite leucocytoclasique)
• 5% de vascularites des vaisseaux de moyen calibre (vascularite nécrosante)
• Vascularites cutanées associées à :
• Manifestations articulaires, Raynaud
• FR, FAN, anti-Ro/SSA
• Vascularites systémiques : • en rapport avec la cryoglobulinémie
Ramos-Casals, Medicine 2004, 83:96
SSp et vascularite cutanée
Système nerveux périphérique et SSp
• Observée chez 10 à 35% des patients • Selon les séries
• Selon les critères cliniques ou électrophysiologiques
• Neuropathies habituellement peu sévères, d’évolution lente et progressive
• 36/82 patients (Delalande, Medicine. 2004 Sep;83(5):280)
• Neuropathie des petites fibres
Système nerveux périphérique et SSp
• Polyneuropathies axonales
• Polyneuropathies axonales
sensitivo-motrices
• Polyneuropathies sensitives
distales
• Neuronopathies sensitives
– Mécanisme ischémique probable (vasculite, vascularite nécrosante)
– Rôle de la cryoglobulinémie peu étudiée
– Ganglion rachidien postérieur (ganglionopathie)
– Infiltration lymphocytaire des ganglions spinaux et des racines dorsales
– Très évocatrices du SSp
Système nerveux périphérique et SSp
• Atteinte des nerfs
craniens
• Neuropathies autonomes
– Trijumeau, atteinte
unilatérale, branches
inférieures, sensitive
– VII, VIII
– Anhydrose/dishydrose
– Hypotension orthostatique
– Tachycardie
– Pupille tonique d’Addie
Intérêt de la biopsie neuro-musculaire
• Étude rétrospective chez 40 patients avec pSS et
neuropathie périphérique
• 40 biopsies neuromusculaires revues
• Pas de vascularite : n =18
• Vascularite lymphocytaire : n=8
• Vascularite nécrosante : n=14
B. Terrier et al, Arthritis care and research, 2007, 57;1520
Intérêt de la biopsie neuro-musculaire
• Comparaison patients avec vascularite (n=22) /sans
vascularite (n=18) :
• Début brutal de la neuropathie
• multinévrite, atteinte sensitivo-motrice
• Purpura vasculaire, signes généraux, manifestations extraglandulaires
• CRP élevée, FR +, gammapathie monoclonale
• Hypocomplémentémie, hypergammaglobulinémie, cryoglobulinémie
• Auto-anticorps spécifiques
• Comparaison vascularite lymphocytaire (n= 8) /vascularite
nécrosante (n= 14)
• Évolution sous traitement immunosuppresseur meilleure dans les formes
nécrosantes (71% vs 25%)
B. Terrier et al, Arthritis care and research, 2007, 57;1520
Neuropathie des petites fibres
• Patients avec douleurs neuropathiques
• Brûlures, Piqures, dysesthésies
• Exacerbations paroxystiques
• Et examen neurologique normal
• Et EMG normal
• Biopsie cutanée : raréfaction des fibres nerveuses
intraépidermiques (FNIE)
A.L Fauchais et al, Revue de médecine interne, 2011, 142
Neuropathie des petites fibres (NPF)
• 40 patients avec SSp et NPF définie par
• Douleurs sensitives évocatrices
• EMG normal
• Et anomalies électrophysiologiques :
• réponses cutanées sympathiques (RCS),
• potentiels évoqués laser
• mesure des seuils sensitifs thermiques.
• Ou un taux faible de FNIE sur la biopsie cutanée
• Comparés à 100 patients avec SSP
• Patients avec NPF + agés
• Xérostomie et arthralgies + fréquentes
• Moins de marqueurs d’activité B, moins d’auto-anticorps
Sene D et al, Médicine(Baltimore), 2013 Aug 26
SNC et SSp : Prévalence
• Nombreuses controverses
• Années 80 : • Elaine Alexander : formes sévères d’atteinte
encéphalique et médullaire au cours du Sjögren primitif avec une prévalence allant jusqu’à 25 % des patients porteurs d’un SSp
• Variabilité de la prévalence (0 à 100%) : • Inclusions des manifestations psychiatriques ou
neuropsychologiques
• Formes de SS associés/secondaires (LED/SAPL)
• Recrutement Médecine Interne/ Rhumato > Neuro
Système nerveux central et SSp :
Les manifestations cliniques
Atteintes neurologiques focales
Atteintes neurologiques diffuses
Atteintes neurologiques focales
Atteintes encéphaliques
• Les + fréquentes
• SEP « like »
• Brutales ou
progressives ++
• Signes déficitaires
polymorphes
Atteintes médullaires
• Myélite transverse
• Myélopathies
progressives « SEP
like »
• Syndrome de Devic
(NMO)
Atteintes neurologiques diffuses
Méningoencéphalites
• Méningite lymphocytaire
• Association à
vascularite cérébrale?
• LCR : méningites
lymphocytaires, bandes
oligoclonales IgG
Troubles cognitifs
• Troubles de l’attention,
de la mémoire
• Troubles de l’humeur,
état dépressif
Atteintes méningoencéphalitiques
• Représenteraient 25% des atteintes neurologiques
centrales selon Alexander
• En fait, moins fréquentes
• 2% des patients de la série lilloise
• Physiopathologie : vascularite? Vasculopathie ?
Troubles cognitifs et psychiatriques au cours
du SSp
• Nombreux travaux
• Ils peuvent être discrets ou réaliser un tableau de démence
• 1985 : 40 patients avec SSp • 25/40 : troubles psychiatriques, dépression
• 16/40 : détérioration intellectuelle
• 2010 : 10 patientes/10 contrôles • Altérations des fonctions cognitives fréquentes chez les patientes
• Corrélés aux anomalies de la scintigraphie cérébrale
Malinow KL. et al, Ann Intern Med, 1985;103; 344
Le Guern V et al, ARD, 2010; 69(1); 132
Poumon et SSp
• Atteinte trachéobronchique
• Manifestations trachéo-
bronchiques liés à la sécheresse
(toux+++)
• Trachéobronchite
• Obstruction distale/ atteinte
bronchiolaire/ bronchiolites
• bronchectasies
•Manifestations respiratoires: 9 à 75% des cas
•Infraclinique le plus souvent,
•10% des patients vont avoir une atteinte pulmonaire cliniquement significative
• Atteinte Pleuropulmonaire
• Pneumopathies lymphoïde
interstitielle
• Pneumopathie infiltrante
diffuse
• Lymphomes
• Amylose
• Rare : épanchements pleuraux
L’atteinte pulmonaire
Atteinte des voies aériennes Atteinte interstitielle
Dilatation des bronches Bronchiolite constrictive Bronchiolite folliculaire
Usuelle: UIP Non spécifique: PINS Lymphocytaire: LIP
Lymphome de MALT Amylose
Atteinte lymphoproliférative
Exploration d’une atteinte pulmonaire
• En fonction des symptômes • Cliché de thorax
• EFR
• Se discute: • TDM thoracique
• LBA
• Biopsies bronchiques
• Biopsie pulmonaire
Atteinte rénale et Syndrome de
Sjögren primitif (SSp)
• Fréquence mal connue :
• Atteinte rénale infraclinique
• 27% à 67% des patients : dysfonction tubulaire ou glomérulaire
• Atteinte rénale clinique :
• 48/1010 (5%) sur la cohorte espagnole
• 35/715 (4,9%) sur une cohorte grecque
• 24/400 (6%) dans la cohorte ASSESS
Ramos-Casals M et al, Medicine, 2008;87(4);210
Goules A. et al, Arthritis & Rheum, 2013;65( 11);2945
Eriksson P et al, Scand J Urol Nephrol, 1995, 29(4);383
Bossini N. et al, Nephrol Dial Transplant, 2001,16;2328
Descriptions anatomo-cliniques
• Données pauvres dans la littérature
• 24 patients avec SSp et PBR identifiés sur une période de 30 ans
parmi 7276 patients
• 17 cas de néphrites interstitielles
• 2 cas de glomérulonéphrites
• 2 cas de glomérulosclérose
• 35 patients identifiés parmi 715 patients avec SSp
• 13 cas de néphrites interstitielles
• 17 cas de glomérulonéphrites
• 5 cas d’atteintes mixtes
Goules A. et al, Medicine, 2000;79; 241
Goules A. et al, Arthritis & Rheum, 2013; 65( 11); 2945
Maripuri S. et al, Clin J Am Soc Nephrol, 2009; 4; 1423
Objectifs de l’étude
• Décrire l’atteinte histologique des atteintes rénales
associées au SSp
• Définir des corrélations anatomo-cliniques
• Analyser l’efficacité des traitements sur les différents
types d'atteinte rénale
• Analyser le pronostic des différents types d'atteinte rénale
Patients et méthodes
• Étude rétrospective multicentrique collaborative
• Signalement des patients
• avec un SSp et une atteinte rénale
• documentée histologiquement
• Critères AE/ Critères AE élargis
• SNFMI
• Néphrologues
• Cohorte prospective ASSESS
Au moins 3 critères AE
Dont sialadénite
lymphocytaire et/ou
anticorps anti-SSA/SSB
Résultats – les patients
95 patients avec
PBR
82 patients avec
critères AE
13 patients avec
critères AE élargis
81/95(85%) PBR >2000
1
2
3
Atteintes mixtes : GEM, HSF, GN prolif, GN mésangiale
Néphropathies tubulo-interstitielles
Néphropathies glomérulaires : GN MP
73/95
76.8%
13/95
13,6%
8/95
8%
Résultats - l’atteinte rénale histologique
Risque de lymphome et SSp
• Risque Relatif estimé selon les études entre 6,1 et 44,4
• Prévalence LNH : entre 3 et 7,5 % des cas de SGS primitif
• LNH extranodal +++ (glandes salivaires, estomac, poumons) MALT+++
• Délai de survenue du lymphome après le diagnostic de Sjögren : 2 à 4 ans
Lymphomes et SSp
• Étude multicentrique rétrospective : 33 patients
• LNH zone marginale (48,5% des cas)
• LNH extranodaux (78,8% des cas)
• LNH glandes salivaires (54,6% des cas)
• Adénopathies périphériques (65,5%)
• Vascularites cutanées (33,3%)
• Neuropathies périphériques (24,2%)
• Fièvre (25%) , anémie (48,1%), lymphopénie (78,6%)
Voulgarelis, Arthritis Rheumatism, 1999, 42:1765
Lymphomes et SSp
Baimpa, medicine 2009, 88:284 Theander, Ann Rheum dis, 2006, 65(6); 704
Facteurs de risque HR (IC 95%) p
Neutropénie 8,97 (1,10-73,30) 0,04
Cryoglobulinémie 2,91 (1,15-6,44) 0,008
Spénomégalie 3,97 (1,49-10,62) 0,006
Adénopathies 2,62 (1,15-5,94) 0,021
Taux bas de C4 3,31 (1,35-8,12) 0,009
Facteurs prédictifs de lymphomes de la zone marginale
+ Lymphopénie CD4 pour les lymphomes B diffus
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