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Soirée CAP du 25 mai 2018 – © Groupement paroissial de Montrevel
Soirée CAP 25 mai 2018 Sacrement de Pénitence et de Réconciliation !
Introduction Le mois dernier, nous avons parlé du pardon en général ! Nous avons pu voir qu’il était la seule limite que
l’on pouvait mettre au mal. Cette limite que Jésus lui-même a lis lorsque sur le bois de la croix il a pu dire :
« Père pardonne-leur car ils ne savent pas ce qu’ils font ! » (Lc 23,34). Non seulement Jésus a pardonné mais
en plus il a excusé.
Après avoir considéré différents textes de l’Écriture Sainte, dont particulièrement la belle parabole dite du
Fils Prodigue, nous avons pu voir comment vivre le pardon dans notre vie de disciple du Christ.
Il est une chose importante, que j’aimerais contempler avec vous aujourd’hui, c’est la réalité de ce beau
sacrement qu’est le sacrement du pardon. Dans une exhortation apostolique datée du 2 décembre 1984, le
saint Pape Jean-Paul II écrit au numéro 28 :
« Il est bon de renouveler et de réaffirmer cette foi à une époque où elle pourrait s'affaiblir, perdre
quelque chose de son intégrité ou entrer dans une zone d'ombre et de silence, menacée comme elle
l'est par la crise (…) en ce qu'elle a de négatif. En effet, le sacrement de la confession est en butte à
de nombreuses menaces : d'un côté, l'obscurcissement de la conscience morale et religieuse, la
diminution du sens du péché, la déformation de la notion de repentir, l'élan insuffisant vers une vie
authentiquement chrétienne ; d'un autre côté, la mentalité répandue ici ou là selon laquelle on
pourrait obtenir le pardon directement de Dieu, même de façon ordinaire, sans s'approcher du
sacrement de la Réconciliation, et aussi la routine d'une pratique sacramentelle qui manque parfois
de ferveur et de spontanéité spirituelle, cette routine étant due peut-être à une conception erronée
et détournée de son vrai sens en ce qui concerne les effets du sacrement. »
On le voit les deux pans de la crise :
La perte du sens du péché qui est nourrie par une vie qui a un élan chrétien limité
La routine qui entraine une participation machinale aux sacrements
Un jour on m’a dit : « C’est étonnant autrefois on se confessait mais on communiait peu, aujourd’hui c’est
l’inverse ! Pourquoi ? »
Et pourtant, nous entendons souvent le pape François réaffirmer à temps et à contre-temps :
« Dieu ne se lasse jamais de nous pardonner, c’est nous qui nous nous lassons de venir lui demander
pardon ! »
Dans ce grand sacrement nous venons demander pardon au Seigneur et nous recevons de lui son pardon.
Le concile Vatican II nous dit dans le document sur l’Église Lumen Gentium :
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Soirée CAP du 25 mai 2018 – © Groupement paroissial de Montrevel
« Ceux qui s’approchent du sacrement de Pénitence y reçoivent de la miséricorde de Dieu le pardon
de l’offense qu’ils lui ont faite et du même coup sont réconciliés avec l’Église que leur péché a
blessée et qui, par la charité, l’exemple, les prières, travaille à leur conversion » (n° 11).
Essayons d’entrer dans la réalité du mystère de ce sacrement. Cela nous donnera de nous rappeler ce
qu’est un péché, puis de redécouvrir le sacrement en lui-même avant de voir quelques éléments pour nous
aider à vivre de ce sacrement.
Qu’est-ce que le péché ? Qu’il me soit permis de vous donner une courte définition du péché. J’ai pris cette définition dans les fiche
Croire.com que l’on retrouve sur internet.
Le péché (du latin peccatum) est un acte qui atteint Dieu parce qu'il va dans le sens contraire de la
création : il empêche celui qui le commet de parvenir à être l'image de Dieu.
Le péché se distingue de la culpabilité (notion psychologique) ou de la faute (notion juridique). Le
chrétien a le sentiment d'avoir péché quand, à l'occasion d'un acte, il prend conscience de la distance
prise avec l'amour de Dieu ; quand il reconnaît, sous le regard de Dieu, ou à la lumière de sa Parole,
que son acte est un manque à cet amour de Dieu. C'est donc devant Dieu que la reconnaissance de la
faute devient reconnaissance du péché. Le pardon de Dieu est premier. C'est sa révélation qui nous
permet de nous reconnaître pécheurs.
Quelques réflexions sur la réalité du péché Tout d’abord, le péché est un acte qui est posé par l’homme. Il ne s’agit pas d’une situation ou d’une
sensation mais réellement d’un acte qui lui fait prendre de la distance ou le coupe de l’amour de Dieu. Ce
n’est pas le lieu de définir la manière dont nous pouvons considérer la réalité de la moralité des actes. Mais
n’oublions pas que le péché est un acte qui est posé. J’insiste sur ce fait ! La tentation n’est pas le péché
puisque l’acte n’est pas posé !
Il en résulte qu’en confession, on ne va pas dire : « Je suis orgueilleux » ; mais plutôt : « J’ai fait cela du fait
de mon orgueil ! » C’est très important.
Puisqu’il ne peut se définir que du fait du lien entre l’homme et Dieu, le péché ne peut se reconnaître qu’en
se mettant sous le regard de Dieu, ou à la lumière de la Parole de Dieu. Ce qui est magnifique, et la
définition citée plus haut le rappelle, ce qui est premier c’est la miséricorde de Dieu. En d’autres termes,
c’est parce que Dieu me fait miséricorde que je peux prendre conscience que je suis pécheur !
Il en résulte que nous sommes tous appelés à vivre sous le regard de Dieu afin de ne pas perdre le sens du
péché.
Que dit saint Jean-Paul II ? Dans l’exhortation apostolique déjà citée, Reconciliatio et Paenitentia, le saint pape nous présente la réalité
du péché à partir du récit de la tour de Babel (Gn 11,1-8). Vous connaissez l’histoire : les hommes parlent la
même langue et s’unissent afin de construire une ville avec une tour qui aillent jusqu’aux cieux. Le Seigneur
voit ce que veulent faire les hommes et les disperse en brouillant les langues.
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Soirée CAP du 25 mai 2018 – © Groupement paroissial de Montrevel
En lisant ce texte à la lumière de l’évangile et du récit du premier péché de l’homme, Jean-Paul II relève
trois éléments qui peuvent nous aider à entrer dans ce grand mystère qu’est celui du péché.
1. La désobéissance à Dieu.
« Dans le récit biblique sur la construction de la tour de Babel ressort un premier élément qui nous
aide à comprendre le péché : les hommes ont prétendu bâtir une cité, former une société, être forts
et puissants sans Dieu, même si ce n'était pas à proprement parler contre Dieu. (…) Dans le récit de
Babel, l'exclusion de Dieu n'apparaît pas tellement sur le mode d'une confrontation avec lui, mais
comme l'oubli et l'indifférence à son égard, comme si Dieu ne présentait aucun intérêt dans le cadre
du projet humain de bâtir et de s'unir. » (n° 14)
2. La division entre les frères.
« Suivant le récit des événements de Babel, la conséquence du péché est l'éclatement de la famille
humaine, déjà commencé lors du premier péché, désormais arrivé au pire en prenant une dimension
sociale. » (n° 15)
3. Péché personnel et péché social.
C’est une réalité délicate qu’il nous faut considérer car, même si le péché est toujours un acte d’une
personne, il une répercussion sur le prochain, sur la vie en société, sur la vie de l’Église.
De plus, le péché, qui offense toujours Dieu, peut être commis contre le prochain (non-respect de la vie
d’autrui, de la liberté d’autrui, etc.).
Enfin, il y a aussi les péchés qui se logent dans les rapports entre les différentes communautés humaines
qui ne sont pas toujours en accord avec le dessein de Dieu qui désire la justice et la paix !
N’oublions jamais qu’à la source des péchés sociaux, il y a toujours des hommes pécheurs. Rappelez-vous
ce petit échange entre mère Térésa à un journaliste :
« Ma Mère que faudrait-il changer pour que cela aille mieux dans le monde ? Vous et moi ! »
Ainsi donc, ne disons pas que nous n’y pouvons rien, mais soyons certains que notre démarche de
conversion nous ouvre non seulement au mystère de l’amour miséricordieux de Dieu, mais également il
nous donne de faire avancer le monde dans la direction du dessein de Dieu. Nous sommes tous et chacun
responsables !
Dieu répond-t-il ?
Que fait Dieu face à cette réalité du péché ? Dès le début, dès le premier péché, Dieu annonce la victoire de son amour. Nous sommes dans le livre de la
Genèse au chapitre 3, nos premiers parents viennent de commettre le premier péché. L’Écriture nous
révèle alors les conséquences de ce péché à commencer par le fait que Dieu lui-même est en quelque sorte
obligé de venir chercher l’homme : « Adam où es-tu ? » (Gn 3,9). Cela nous rappelle ces quelques mots de
saint Jean-Marie Vianney : « Ce n’est pas l’homme qui revient à Dieu, c’est Dieu lui-même qui court
derrière l’homme pour le ramener à lui ! »
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Soirée CAP du 25 mai 2018 – © Groupement paroissial de Montrevel
Mais continuons. Dieu dit clairement au serpent qui a tenté nos premiers parents, lesquels en succombant
ont détruit l’harmonie voulu par Dieu :
« Parce que tu as fait cela, tu seras maudit parmi tous les animaux et
toutes les bêtes des champs. Tu ramperas sur le ventre et tu mangeras
de la poussière tous les jours de ta vie. Je mettrai une hostilité entre toi
et la femme, entre ta descendance et sa descendance : celle-ci te
meurtrira la tête, et toi, tu lui meurtriras le talon. » (Gn 3,14-15)
Il y a un tableau magnifique d’un peintre que j’aime beaucoup, le
Caravage, qui interprète ces versets. Sur ce tableau, nous voyons dans
l’ombre une veille femme (S. Anne – Image de l’ancien testament) puis
dans la lumière il y a Marie qui écrase la tête du serpent et, c’est là que
se trouve le génie du peintre et
de sa lecture théologique, le pied
de Jésus qui appuie sur le pied de
Marie. Marie ne peut écraser la
tête du serpent que du fait des mérites du Christ.
« Dieu a tellement aimé le monde qu’il a donné son Fils unique, afin que quiconque croit en lui ne se
perde pas, mais obtienne la vie éternelle. Car Dieu a envoyé son Fils dans le monde, non pas pour
juger le monde, mais pour que, par lui, le monde soit sauvé » nous dit saint Jean 3,16-17.
La réponse à notre question est donc toute simple : Dieu n’abandonne pas l’homme mais il vient à sa
recherche pour le sauver.
Comment vient-il nous sauver ? Afin d’accomplir son dessein d’Amour, Dieu se donne pour nous sauver. Il accompagne, veille, conduit,
l’humanité tout au long de l’histoire du salut et aujourd’hui encore.
1. Il élit et prépare son Peuple à accueillir le Messie. C’est toute l’histoire de la première Alliance.
2. Il nous donne son Fils qui nous révèle la plénitude de l’amour du Père. Il le fait non seulement par
sa prédication et par toute sa vie, mais également dans l’offrande de lui-même sur le bois de la
croix. Alors que l’homme a été désobéissant, le Christ Jésus a été pleinement obéissant au dessein
de miséricorde du Père.
3. Même si Dieu seul pardonne les péchés, Jésus a confié aux Apôtres et à leurs successeurs la mission
de pardonner les péchés : « Recevez l’Esprit Saint. À qui vous remettrez ses péchés, ils seront remis ;
à qui vous maintiendrez ses péchés, ils seront maintenus » (Jn 20,22-23). C’est tout le sens des clés
du Royaume confié à Pierre et aux Apôtres (Mt 16,19). C’est la réalité du sacrement de pénitence
institué par le Christ.
En d’autres termes, nous ne pouvons pas situer le sacrement de pénitence en dehors de ce mystère si
grand et si beau : mystère de la miséricorde de Dieu qui vient nous sauver parce qu’il désire que nous
participions à sa vie.
« Voyez quel grand amour nous a donné le Père pour que nous soyons appelés enfants de Dieu – et
nous le sommes. Voici pourquoi le monde ne nous connaît pas : c’est qu’il n’a pas connu Dieu. Bien-
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Soirée CAP du 25 mai 2018 – © Groupement paroissial de Montrevel
aimés, dès maintenant, nous sommes enfants de Dieu, mais ce que nous serons n’a pas encore été
manifesté. Nous le savons : quand cela sera manifesté, nous lui serons semblables car nous le verrons
tel qu’il est. » (1Jn 3,1-2)
Comment accueillir le sacrement de Réconciliation ? Nous avons pu le voir, nous sommes pécheurs. Nous avons pu considérer que Dieu ne nous laisse pas
tomber mais qu’il vient nous sauver et qu’il a confié à son Église de dispenser son amour miséricordieux aux
hommes. Pour cela, il nous donne un sacrement magnifique : le sacrement du pardon.
Quelques éléments d’histoire ! Il est important de savoir que la modalité de célébration du sacrement du pardon a énormément évolué au
cours de l’histoire. Je ne vais pas entrer dans des explications trop longues, je vous cite simplement ce
qu’en dit le Catéchisme de l’Église Catholique :
« Au cours des siècles la forme concrète, selon laquelle l’Église a exercé ce pouvoir reçu du Seigneur,
a beaucoup varié. Durant les premiers siècles, la réconciliation des chrétiens qui avaient commis des
péchés particulièrement graves après leur Baptême (par exemple l’idolâtrie, l’homicide ou
l’adultère), était liée à une discipline très rigoureuse, selon laquelle les pénitents devaient faire
pénitence publique pour leurs péchés, souvent durant de longues années, avant de recevoir la
réconciliation. A cet " ordre des pénitents " (qui ne concernait que certains péchés graves) on n’était
admis que rarement et, dans certaines régions, une seule fois dans sa vie. Pendant le septième siècle,
inspirés par la tradition monastique d’Orient, les missionnaires irlandais apportèrent en Europe
continentale la pratique " privée " de la pénitence qui n’exige pas la réalisation publique et prolongée
d’œuvres de pénitence avant de recevoir la réconciliation avec l’Église. Le sacrement se réalise
désormais d’une manière plus secrète entre le pénitent et le prêtre. Cette nouvelle pratique
prévoyait la possibilité de la réitération et ouvrait ainsi le chemin à une fréquentation régulière de ce
sacrement. Elle permettait d’intégrer dans une seule célébration sacramentelle le pardon des péchés
graves et des péchés véniels. C’est, dans les grandes lignes, cette forme de la pénitence que l’Église
pratique jusqu’à nos jours. » (n° 1447)
Eléments qui structurent le sacrement du pardon Comme dans tout sacrement, il y a dans le sacrement du pardon : l’œuvre du fidèle qui demande et reçoit
le sacrement et l’œuvre de Dieu qui agit par l’Église.
Dans le cadre du sacrement du pardon, l’œuvre du pénitent est triple :
La contrition
L’aveu
La satisfaction, réparation ou pénitence
L’œuvre de Dieu qui agit par le ministère de l’Église peut se présenter simplement ainsi :
« L’Église qui, par l’évêque et ses prêtres, donne au nom de Jésus-Christ le pardon des péchés et
fixe la modalité de la satisfaction, prie aussi pour le pécheur et fait pénitence avec lui. Ainsi le
pécheur est guéri et rétabli dans la communion ecclésiale. » (CEC, n° 1448)
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Soirée CAP du 25 mai 2018 – © Groupement paroissial de Montrevel
Prenons le temps de regarder chacune de ces étapes.
Mais avant cela, il bon de faire mémoire en amont de l’importance de prendre conscience que nous
sommes pécheurs et que nous sommes appelés à faire un examen de conscience, fait à la lumière de la
Parole de Dieu, pour découvrir la réalité de notre péché.
Faisons-le dans la foi et l’espérance, en sachant bien que nous sommes tous membres du même syndicat,
celui des PPP : Pauvres Pécheurs Pardonnés !
Actes du pénitent La contrition
Il s’agit du regret de nos fautes, de notre péché, avec la résolution de ne plus pécher à l’avenir. Elle est
véritablement un don Dieu, une impulsion de l’Esprit Saint qui nous aide à prendre conscience de l’amour
de Dieu et combien notre péché le blesse.
La contrition peut être suscitée par :
Notre peur des conséquences de notre péché. Les peines dues au péché conduisent à la
séparation d’avec Dieu.
Notre conscience de cet amour de Dieu qui dépasse tout ce qu’on peut imaginer et que
nous désirons le recevoir toujours plus et toujours mieux.
La confession
Après avoir fait notre examen de conscience, il nous faut confesser tout notre péché. Il s’agit de l’aveu.
Certes humainement, cela nous libère mais surtout nous prenons conscience de notre responsabilité dans
le péché et nous nous ouvrons à nouveau à Dieu en le lui donnant.
L’aveu accomplit à un prêtre est véritablement la matière essentielle du sacrement. Il ne peut y avoir de
sacrement du pardon s’il n’y a pas d’aveu !
La satisfaction ou pénitence
Notre péché lèse le prochain, il est donc important de réparer le mal commis. Par exemple restituer des
choses volées, rétablir la réputation de celui qui a été calomnié, compenser des blessures.
Mais surtout, le péché blesse et affaiblit le pécheur dans sa relation à Dieu et à son prochain. L’absolution
enlève le péché mais elle ne rétablit dans une juste relation, c’est pourquoi le pécheur doit retrouver une
pleine santé spirituelle et de ce fait il est appelé à faire quelque chose pour réparer le péché commis.
Acte de Dieu Il est simple et unique : l’absolution. Mais cela nécessite quelques explications.
Celle-ci est donnée par le ministère de l’Église. L’évêque étant le pasteur de l’Église particulière dont il a la
charge est principalement celui qui est appelé à exercer ce ministère de réconciliation. Il l’accomplit
également par le ministère des prêtres qui reçoivent de lui le pouvoir de pardonner les péchés.
Le Catéchisme de l’Église Catholique, au numéro 1465 :
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Soirée CAP du 25 mai 2018 – © Groupement paroissial de Montrevel
« En célébrant le sacrement de la Pénitence, le prêtre accomplit le ministère du Bon Pasteur qui
cherche la brebis perdue, celui du Bon Samaritain qui panse les blessures, du Père qui attend le Fils
prodigue et l’accueille à son retour, du juste Juge qui ne fait pas acception de personne et dont le
jugement est à la fois juste et miséricordieux. Bref, le prêtre est le signe et l’instrument de l’amour
miséricordieux de Dieu envers le pécheur. »
En d’autres termes, le prêtre, pasteur, est serviteur du pardon des péchés.
Avez-vous de bonnes raisons de ne pas aller vous confesser ? Souvent, nous nous donnons de bonnes raisons pour ne pas aller se confesser. En voilà une petite liste qui
n’est pas exhaustive.
Qui est donc le prêtre pour pardonner les péchés ?
Seul Dieu peut pardonner les péchés. Nous savons que le Seigneur a donné ce pouvoir aux apôtres (Jn 20,
23) ; en outre, cet argument, je l’ai déjà lu quelque part… Ah oui dans l’Evangile : c’est ce que disaient les
pharisiens, avec indignation, quand Jésus a pardonné les péchés… (Mt 9 1-8) !
Je me confesse directement à Dieu, sans intermédiaire
Génial… Mais il y a quelques "mais"… Comment allez-vous savoir que Dieu accepte votre repentir et vous
pardonne ? Vous entendez, peut-être, une voix céleste qui vous le confirme ? Comment savez-vous que
vous êtes en situation d’être pardonné ?
La chose n’est pas si simple… Cet argument n’est pas nouveau ; il y a près de 1 600 ans, saint Augustin
répliquait à ceux qui invoquaient le même argument : « Non, que personne ne se dise : je fais en secret
pénitence devant le Seigneur… Car alors le Seigneur aurait-il dit sans raison : ‘Tout ce que vous lierez sur la
terre sera lié dans le ciel’. Sans raison aussi que les clés du Royaume des Cieux auraient été confiées à
l’Église ? Ce faisant, nous frustrons l’Évangile de Dieu, nous rendons inutile la parole de Dieu. »
Pourquoi devrais-je dire mes péchés à un homme qui est un pécheur comme moi ?
Le problème n’est pas la « quantité » des péchés : s’il est moins, autant ou plus pécheur que vous …. Vous
n’allez pas vous confesser parce que le prêtre est saint et immaculé, mais parce qu’il peut vous donner
l’absolution, un pouvoir qui lui a été conféré par le sacrement de l’Ordre, et non pour sa bonté. C’est une
chance – en réalité, une disposition de la sagesse divine – que le pouvoir de pardonner les péchés ne
dépende pas de la qualité personnelle du prêtre, ce qui serait terrible, car on ne saurait jamais qui est assez
saint pour pardonner. En outre, le fait qu’il soit un être humain et que, comme tel, il a péché, facilite la
confession : précisément parce qu’il a expérimenté dans sa propre chair ce que c’est que d’être faible, et,
par conséquent, il est mieux à même de vous comprendre.
J’ai honte
C’est logique, mais il faut la surmonter. C’est un fait connu de tous : plus il vous coûte de dire quelque
chose, plus grande sera la paix intérieure que vous éprouverez après l’avoir dite. Et c’est justement parce
que vous vous confessez peu qu’il vous en coûte ; si vous le faites plus souvent, vous n’aurez plus cette
honte, vous verrez !
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Soirée CAP du 25 mai 2018 – © Groupement paroissial de Montrevel
De toute façon, ne vous croyez pas aussi original que cela… Ce que vous allez lui dire, le prêtre l’a déjà
entendu des milliers de fois. À ce stade de l’histoire, il est difficile de croire que vous pouvez inventer de
nouveaux péchés !
Enfin, n’oubliez pas cette réalité spirituelle : le Diable ôte la honte à l’heure de pécher, et vous la rend,
multipliée par deux, à l’heure de demander pardon. Ne tombez pas dans son piège !
Je confesse toujours les mêmes péchés
Ce n’est pas un problème. Il faut confesser les péchés commis, et il est assez logique que nos défauts soient
toujours plus ou moins les mêmes. Ce serait terrible de changer constamment de défauts ; quand vous
prenez votre bain ou lavez vos vêtements, vous ne vous attendez pas à ce que de nouvelles tâches
apparaissent, que vous n’auriez jamais vues auparavant ; la saleté est toujours plus ou moins du même
type. Pour vouloir être propre, il suffit de vouloir enlever la crasse… qu’elle soit originale ou ordinaire.
En fait, il n’est pas vrai que ce sont toujours les mêmes péchés : ils sont différents, même étant de la même
espèce. Si j’insulte ma mère dix fois, il ne s’agit pas de la même insulte ; chaque fois, elle est différente ; de
même que ce n’est pas la même chose de tuer une personne que dix personnes : si j’ai tué dix personnes,
ce n’est pas le même péché, mais dix assassinats différents. Les péchés antérieurs m’ont déjà été
pardonnés, maintenant j’ai besoin du pardon pour les « nouveaux », autrement dit, ceux commis depuis la
dernière confession.
Me confesser ne sert à rien, je continue à commettre les péchés que je confesse
Le découragement peut vous faire penser : « C’est pareil, que je me confesse ou pas ; rien ne change, tout
continue comme avant ». Ce n’est pas vrai. Le fait de se salir ne conduit pas à la conclusion qu’il est inutile
de prendre un bain. Quelqu’un qui prend un bain tous les jours, se salit aussi tous les jours. Mais grâce au
fait de prendre un bain tous les jours, il n’accumule pas la crasse, et se maintient propre. C’est la même
chose avec la confession. Quand il y a combat, même s’il y a chute, le fait même d’aller se débarrasser du
poids des péchés vous rend meilleur. Il vaut mieux demander pardon, que ne pas le demander. Le
demander nous rend meilleurs.
Et si le confesseur pense du mal de moi ?
Le prêtre est là pour pardonner. S’il pense mal, ce serait son problème qu’il devra confesser. En fait, il a
tendance à penser du bien de vous : il évalue votre foi (sachant que si vous êtes ici pour dire vos péchés, ce
n’est pas pour lui, mais parce que vous croyez qu’il représente Dieu), votre sincérité, votre volonté de vous
améliorer, etc. Je suppose que vous aurez réalisé que s’asseoir pour écouter des péchés, gratuitement –
sans gagner un sou – pendant des heures, si on ne le fait pas par amour des âmes, on ne le fait pas. Donc, si
le prêtre vous consacre du temps, vous écoute avec attention, c’est parce qu’il veut vous aider et vous êtes
important à ses yeux. Même s’il ne vous connaît pas, il vous estime assez pour vouloir vous aider à aller au
Ciel.
Et si le prêtre ensuite va dire à quelqu’un mes péchés ?
Ne vous en faites pas. L’Eglise se soucie tant de cette question qu’elle applique la peine la plus lourde qui
existe dans le Droit canonique – l’excommunication – pour le prêtre qui se risquerait à dire quelque chose
dont il a eu connaissance par la confession. Dans l’histoire, il y a des martyrs du « sceau sacramentel » : des
prêtres qui sont morts pour ne pas révéler le contenu de la confession.
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J’ai la flemme
C’est peut-être vrai, mais je ne crois pas que ce soit un véritable obstacle pour la confession, car il est assez
facile à surmonter. Comme si on disait que cela fait un an qu’on n’a pas pris un bain parce qu’on a la
flemme…
Je n’ai pas le temps ! Il est difficile de croire que, ces derniers mois, vous n’avez pas disposé de dix minutes
pour vous confesser. Et si vous vous amusiez à comparer le nombre d’heures passées devant votre
télévision, votre console de jeu ou sur votre smarpthone pendant ce temps-là ?
Envoi Au terme de ces quelques mots, je tiens à laisser la parole à saint Jean-Paul II qui nous écrit au terme de
l’exhortation apostolique Reconciliatio et Paenitentia :
« Je confie au Père, riche en miséricorde, je confie au Fils de Dieu, devenu homme pour être notre
Rédempteur et Réconciliateur, je confie à l'Esprit Saint, source d'unité et de paix, mon appel paternel
et pastoral à la pénitence et à la réconciliation. Que la très sainte et adorable Trinité fasse germer
dans l'Eglise et dans le monde cette petite semence qu'en ce moment je remets à la terre généreuse
de tant de cœurs humains.
Afin qu'il en résulte sans tarder des fruits abondants, je vous invite tous à vous tourner avec moi vers
le Cœur du Christ, signe éloquent de la miséricorde divine, ‘propitiation pour nos péchés’, ‘notre paix
et notre réconciliation’, afin d'y puiser la force intérieure pour nous détourner du péché et nous
convertir à Dieu, et d'y trouver la bienveillance divine comme réponse aimante au repentir humain.
Je vous invite aussi à vous tourner avec moi vers le Cœur immaculé de Marie, Mère de Jésus, en qui
‘s'est effectuée la réconciliation de Dieu avec l'humanité..., s'est achevée l'œuvre de la réconciliation,
parce qu'elle a reçu de Dieu la plénitude de la grâce en vertu du sacrifice rédempteur du Christ’. En
vérité, Marie est devenue, par sa maternité divine, ‘l'alliée de Dieu’ dans l'œuvre de la réconciliation.
Son ‘Fiat’ a marqué le commencement de la ‘plénitude des temps’ qui a vu se réaliser par le Christ la
réconciliation de l'homme avec Dieu. C'est entre les mains de cette Mère, c'est à son Cœur immaculé
- auquel nous avons confié plusieurs fois l'humanité entière perturbée par le péché et déchirée par
tant de tensions et de conflits - que je remets spécialement cette intention: que par son intercession,
l'humanité découvre et parcoure le chemin de la pénitence, l'unique chemin capable de la conduire à
une totale réconciliation ! »
Abbé Pierre Le Bourgeois
PS : Le dernier paragraphe doit beaucoup au site Aletia qui a publié l’article : « 14 (mauvaises) raisons de ne
pas vous confesser ».
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Soirée CAP du 25 mai 2018 – © Groupement paroissial de Montrevel
Annexe : Suite à une question posée lors de la soirée, comment concrètement reconnaître ses fautes, on peut
reprendre le texte de St Paul aux Corinthiens et « faire son examen de conscience » en remplaçant le
mot « amour » par est-ce que « je » ? je prend patience ? ; je rends service ?, je ne jalouse pas ?, je
ne me vante pas ?, je ne me gonfle pas d’orgueil ?…etc
PREMIÈRE LETTRE DE SAINT PAUL APÔTRE AUX
CORINTHIENS
01 J’aurais beau parler toutes les langues des hommes et des anges, si je n’ai pas la charité, s’il me
manque l’amour, je ne suis qu’un cuivre qui résonne, une cymbale retentissante.
02 J’aurais beau être prophète, avoir toute la science des mystères et toute la connaissance de Dieu,
j’aurais beau avoir toute la foi jusqu’à transporter les montagnes, s’il me manque l’amour, je ne suis
rien.
03 J’aurais beau distribuer toute ma fortune aux affamés, j’aurais beau me faire brûler vif, s’il me
manque l’amour, cela ne me sert à rien.
04 L’amour prend patience ; l’amour rend service ; l’amour ne jalouse pas ; il ne se vante pas, ne se
gonfle pas d’orgueil ;
05 il ne fait rien d’inconvenant ; il ne cherche pas son intérêt ; il ne s’emporte pas ; il n’entretient pas de
rancune ;
06 il ne se réjouit pas de ce qui est injuste, mais il trouve sa joie dans ce qui est vrai ;
07 il supporte tout, il fait confiance en tout, il espère tout, il endure tout.
08 L’amour ne passera jamais. Les prophéties seront dépassées, le don des langues cessera, la
connaissance actuelle sera dépassée.
09 En effet, notre connaissance est partielle, nos prophéties sont partielles.
10 Quand viendra l’achèvement, ce qui est partiel sera dépassé.
11 Quand j’étais petit enfant, je parlais comme un enfant, je pensais comme un enfant, je raisonnais
comme un enfant. Maintenant que je suis un homme, j’ai dépassé ce qui était propre à l’enfant.
12 Nous voyons actuellement de manière confuse, comme dans un miroir ; ce jour-là, nous verrons
face à face. Actuellement, ma connaissance est partielle ; ce jour-là, je connaîtrai parfaitement,
comme j’ai été connu.
13 Ce qui demeure aujourd’hui, c’est la foi, l’espérance et la charité ; mais la plus grande des trois,
c’est la charité.
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