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Rapport du groupe de travail sur
l’insertion professionnelle
des personnes avec autisme
Septembre 2017
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Remerciements
Le présent rapport a été réalisé grâce à la contribution du groupe de travail qui s’est réuni de
novembre 2016 à juin 2017.
Représentants de l’Unité d’Appui et de Coordination du Centre Ressources Autisme
Bretagne : Mme Lucie BOUGARAN, directrice ; M. Sébastien MIRAULT, psychologue (29) ;
Mme Gwenaëlle CASTELNAU, assistante sociale ; Mme Lila VINÇOT, documentaliste
Représentants des usagers et familles : M. Guillaume ALEMANY, coprésident,
ASPERANSA 29 ; M. Xavier CAVALAN, coprésident, Union Régionale Autisme France
Bretagne ; Mme Agnès JAMAIN, présidente association Assomathi ; M. Jean VINÇOT,
coprésident, ASPERANSA 29 ; Mme Florence BOUREL, vice-présidente, association
Autisme Breizh Autonomie ; Mme Joëlle GUENANEN, trésorière, association Autisme Breizh
Autonomie.
Représentants de l’insertion professionnelle et de la formation : Mme Catherine
BOISSERPE, Cap emploi 29 ; Mme Béatrice MAJASTRE, Cap emploi 29 ; Mme Nathalie
JAMIER, psychologue du travail, Pôle emploi 29 ; Mme Anne-Elizabeth OUDOT, conseillère
sociale et professionnelle, équipe Formation et insertion professionnelle de l’équipe
d’évaluation, MDPH 35 ; Mme Anaïs GUGUEN-ALLAIN, chargée de mission service
handicap, insertion, RSE, agence emploi Start People ; Mme Laetitia KNEBEL, chargée
d’insertion professionnelle, Handisup Bretagne Brest ; Mme Florence AUBRÉE, Handisup
Bretagne Rennes ; Mme Patricia LEGRAND-PEOC’H, chargée d’insertion professionnelle,
Handisup Bretagne Brest
Représentants des établissements et services médico-sociaux : Mme Catherine
BARDOUIL, éducatrice spécialisée, Le Chalet 56 - Mutualité 29-56 ; Mme Annette FREOUX,
directrice, ESAT Le Chalet 56 - Mutualité 29-56 ; Mme Aude PALLIER-GUIMARD, chargée
d’accompagnement professionnel, SAVS TED 29, Les Genêts d’Or ; M. Loïc COMMUNIER,
directeur de production, ADAPEI-NOUELLES 22
Représentant des entreprises adaptées : M. Luc RAOUL, directeur, SEVEL Services 29
Représentante de l’université : Mme Emmanuelle BONJOUR, enseignant-chercheur,
Rennes universités 35
Représentante de l’Agence Régionale de Santé Bretagne : Mme Julie VALADOU,
chargée de mission santé – référente autisme.
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Table des matières Introduction ............................................................................................................................................. 6
Partie 1 : Accompagnement de l’adulte avec TED/TSA vers l’emploi ..................................................... 8
1) La nécessité de l’évaluation ........................................................................................................ 8
a) Une première étape : la mesure du fonctionnement cognitif ................................................ 8
b) Le bilan neuropsychologique : clef décisive de compréhension du fonctionnement de la
personne .......................................................................................................................................... 8
c) L’évaluation fonctionnelle : mesure des capacités d’autonomie ............................................ 9
d) Évaluation des habiletés ou compétences sociales .............................................................. 11
e) Évaluation sensorielle ............................................................................................................ 11
f) Appui aux professionnels de l’insertion ................................................................................ 12
2) Les Groupes d’Entraînement aux Habiletés Sociales .................................................................... 13
a) Programmes d’enseignement des compétences et enjeux de la validation des
apprentissages ............................................................................................................................... 13
b) L’utilisation des intérêts spécifiques comme levier privilégié des apprentissages ............... 14
3) L’aide à l’insertion professionnelle : job coaching auprès de l’usager ...................................... 15
a) Cadre général de l’accompagnement ................................................................................... 15
b) Un accompagnement qui favorise l’apprentissage ............................................................... 15
c) Un accompagnement adapté et donc flexible ...................................................................... 15
d) Un accompagnement qui repose sur la disponibilité des acteurs ........................................ 16
e) Un accompagnement qui répond aux besoins quand ils se présentent ............................... 16
f) Les missions du job coach ..................................................................................................... 17
g) Le job coach ........................................................................................................................... 20
Conclusion (partie 1) : leviers pour l’amélioration des pratiques ..................................................... 22
Partie 2 : Accompagnement du monde de l’emploi : constats et propositions .................................... 23
1) Repérage des acteurs et du parcours d’insertion ..................................................................... 23
a) La scolarité et la formation.................................................................................................... 23
b) L’orientation .......................................................................................................................... 24
c) L’insertion professionnelle .................................................................................................... 27
d) Les structures innovantes ...................................................................................................... 29
2) Intégration socio-professionnelle ............................................................................................. 31
a) Identification des leviers et des freins à l’intégration professionnelle ................................. 31
Conclusion (partie 2) : leviers pour l’amélioration des pratiques ..................................................... 34
Partie 3 : Les actions à destination des partenaires du monde de l’emploi ......................................... 35
1) La sensibilisation ........................................................................................................................ 35
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2) La nécessité de construire des partenariats avec les divers acteurs de l’accompagnement .... 36
a) Place de la famille et des associations .................................................................................. 36
b) L’engagement des employeurs ............................................................................................. 36
c) L’intérêt des employeurs ....................................................................................................... 37
d) L’accompagnement des employeurs ..................................................................................... 38
Conclusion (partie 3) : leviers pour l’amélioration des pratiques ......................................................... 41
Conclusion générale : nouveaux dispositifs et financements ............................................................... 42
Glossaire ................................................................................................................................................ 44
Bibliographie – Sitographie ................................................................................................................... 46
ANNEXE 1 : GRILLE D’AIDE A L’EVALUATION DES BESOINS ................................................................... 50
ANNEXE 2 : QUESTIONNAIRES (TYPES 1 & 2) ........................................................................................ 51
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Introduction
La problématique de l’insertion professionnelle des personnes avec autisme/TED/TSA
rassemble les personnes concernées, leur famille et les professionnels qui souhaitent voir
évoluer positivement les réponses apportées en termes d’emploi et de formation dans une
continuité des parcours. Or, aujourd’hui en Bretagne, environ 35 personnes sont
accompagnées par un service spécialisé médico-social bénéficiant d’un agrément dédié, et
où un enseignement des habiletés socio-professionnelles est prodigué. D’autres structures
accompagnent également des adultes avec autisme/TED/TSA, mais sans agrément
spécifique. Lors de l’étude récente menée par Asperansa, 71% des 231 répondants (chiffres
en date d’avril 2017, enquête en cours ; cf. sitographie) déclarent ainsi ne pas bénéficier de
suivi, quand 71 de ces mêmes répondants le regrettent explicitement.
Pour réfléchir à cette question, les usagers et familles ont initié, dans le cadre de l’action 3
du plan d’actions régional autisme Bretagne, et en lien avec le Comité Technique Régional
Autisme (CTRA), la mise en place d’un groupe de travail. Ce groupe animé par l’Unité
d’Appui et de Coordination (UAC) du Centre Ressources Autisme (CRA) Bretagne, a mené
son travail de novembre 2016 à juin 2017.
L’objectif défini était d’identifier les problématiques rencontrées sur le territoire ainsi que les
actions déjà mises en œuvre, afin de faire des préconisations et proposer des solutions.
Pour mener à bien ce travail, des représentants d’associations d’usagers et de familles, de
l’insertion professionnelle, de la formation, d’établissements et service médico-sociaux,
d’entreprises adaptées et d’université se sont retrouvés pour se pencher sur la thématique
de l’insertion professionnelle des personnes avec autisme.
Après avoir constaté et identifié les difficultés, et s’inspirant initialement du modèle du
rapport Malakoff Médéric (Fondation Malakoff–Médéric Handicap, 2014/2015), trois axes de
travail sont apparus comme essentiels dans la prise en compte de la thématique de
l’insertion professionnelle.
Un premier axe est basé sur l’accompagnement de l’usager vers l’emploi, et de façon
privilégiée, sur ce qu’il sera pertinent d’apprendre aux personnes avec autisme pour aller
vers l’emploi.
Un deuxième axe se propose d’identifier les freins à l’accompagnement et leviers possibles à
faire jouer afin de favoriser, au sein du monde de l’emploi, l’insertion des personnes avec
TED/TSA.
Un troisième axe dégage enfin les actions pertinentes des spécialistes de l’autisme vers le
monde de l’emploi afin de sensibiliser ce dernier aux particularités et atouts des personnes
avec TED/TSA.
Ce découpage a permis d’ouvrir le champ, de prendre en compte toutes les dimensions, du
côté de la personne accompagnée, du côté des organismes et employeurs potentiels, et
dans les interactions possibles des divers acteurs.
Les conclusions de ce travail n’ont pas la prétention de solutionner cette vaste question de
l’insertion professionnelle mais, après un état des lieux et un repérage des difficultés,
proposent des préconisations clairement formulées et constituant la conclusion du présent
document. Tout d’abord, des descriptions précises des évaluations indispensables en
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préalable à tout travail d’accompagnement de la personne autiste dans sa démarche vers
l’emploi ; d’autre part, des propositions concrètes dans l’accompagnement du monde de
l’emploi vers la personne autiste ; enfin, des plans d’actions dans le travail de sensibilisation
et de promotion des personnes avec TED/TSA auprès du marché de l’emploi. Au-delà de la
présentation de ces propositions, il s’agira de définir les approfondissements à poursuivre
ainsi que les acteurs à mobiliser pour la mise en œuvre.
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Partie 1 : Accompagnement de l’adulte avec TED/TSA vers l’emploi
1) La nécessité de l’évaluation
Dans leur note de cadrage en vue de l’élaboration d’une recommandation de bonne pratique
pour les interventions et le projet personnalisé chez l’adulte, la HAS et l’ANESM
(HAS/ANESM, 2015) rappellent la nécessité, pour amorcer les bases d’un projet
personnalisé, d’une évaluation initiale et longitudinale (op. cit., p.17).
La démarche diagnostique, telle qu’elle est préconisée par le 3e plan autisme (2013) permet
non seulement de s’assurer, en étayant le jugement clinique par l’utilisation d’outils
standardisés, de la précision du diagnostic porté (volet nosographique), mais également de
contribuer, à travers des bilans psychométriques, neuropsychologiques, fonctionnels,
paramédicaux divers (volet fonctionnel), de dresser des éléments objectivés des forces et
faiblesses des usagers, et dès lors de mettre en place les aménagements et les modalités
de remédiations appropriées.
a) Une première étape : la mesure du fonctionnement cognitif
Ainsi, un bilan psychométrique, très généralement porté à l’aide de la WAIS-IV (ECPA,
2014), permet-il d’obtenir des éléments précis du niveau de fonctionnement cognitif global. Il
permet également de connaître la qualité des divers indices de fonctionnement.
L’hétérogénéité des profils cognitifs étant la norme dans les TED/TSA, ces diverses échelles
ont souvent des scores très contrastés.
Ainsi est-il typique qu’un adulte ayant reçu un diagnostic de syndrome d’Asperger bénéficie
d’un langage précis et soutenu, d’une syntaxe très maîtrisée, avec une bonne capacité à
former des concepts à partir d’un support verbal ou imagé.
À contrario, il aura souvent des difficultés dans la coordination œil-main, ce qui impactera
ses scores dans les indices visuo-spatial et de vitesse de traitement. De même, du fait des
fragilités exécutives, mais aussi des hypersensibilités sensorielles et du terrain anxieux de
ces populations, l’indice de mémoire de travail sera souvent en-deçà des capacités
cognitives générales.
Ces premiers éléments d’évaluation, qui permettent d’orienter la suite de l’évaluation
fonctionnelle, constituent les prémices indispensables à celle-ci. Ce « débroussaillage »
préalable à une évaluation neuropsychologique plus fine, permet également, pour les profils
verbaux, de s’assurer du bon niveau de compréhension des informations orales.
En effet, les accompagnants éducatifs (SAVS TED de Guipavas, ESAT Le Chalet de Pont
Scorff) font souvent remarquer que le niveau de communication expressive de beaucoup de
ces profils peut dissimuler une qualité de compréhension nettement inférieure. Il est par
conséquent important de s’assurer de ces compétences réelles, qui constitueront un premier
élément d’orientation fort.
b) Le bilan neuropsychologique : clef décisive de compréhension du fonctionnement
de la personne
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L’évaluation psychométrique – la «mesure» de l’intelligence obtenue lors d’un test de QI –
devra autant que possible être prolongée par une évaluation plus spécifique des fonctions
exécutives.
Les fonctions exécutives, dans leur acception extensive, englobent l’attention et la mémoire
de travail, la planification, l’inhibition, l’auto-vérification, la souplesse mentale, etc. Elles
constituent autant de fonctions cognitives de haut niveau permettant d’adapter et réguler le
comportement lors de situations inhabituelles et/ou complexes.
Trois grandes théories cognitives ont été appelées à «expliquer» l’autisme : celle d’un déficit
de théorie de l’esprit (capacité de prêter à autrui des émotions, pensées, croyances, etc.,
différentes des siennes); faiblesse de la cohérence centrale (difficulté à organiser une
perception comme un tout cohérent, à abstraire un sens global d’une abondance de détails);
et altération des fonctions exécutives.
Ainsi, l’évaluation portée par un neuropsychologue apparaît comme un élément décisif du
processus initial d’évaluation de la personne.
Un tel bilan, en objectivant la fragilité de l’attention, la difficulté à corriger ses erreurs, etc.;
mais aussi, le cas échéant, en exaltant la bonne capacité mnésique, ou, chez tel autre, la
capacité de concentration extrême appliquée à un intérêt spécifique, permet ainsi de donner
des clefs décisives de compréhension du fonctionnement de la personne.
Il permet de pointer les domaines de vigilance ou requérant un accompagnement approprié,
et de relever les lignes de forces qui permettront de préciser les opportunités personnelles et
professionnelles.
À la différence de l’évaluation intellectuelle pour laquelle une échelle fait consensus, aucun
outil, ou même aucune mallette d’évaluation ne permet de faire une évaluation exhaustive de
ces facultés spécifiques – comme, à un certain égard, la NEPSY-II (ECPA, 2012) le permet
avec les enfants et adolescents. Ainsi par exemple, peu d’outils sont-ils normés pour évaluer
les diverses modalités de l’attention d’une population adulte.
Un service d’accompagnement spécialisé devra donc constituer une batterie d’outils
d’évaluation couvrant suffisamment de fonctions exécutives pour être pertinent.
Un groupe de travail, qui pourrait impliquer les équipes d’évaluation des CRA ainsi que les
neuropsychologues des SAVS et SAMSAH TED existants, pourrait se pencher sur ce qui
constituerait une telle batterie type, en ayant à l’esprit que certains outils manquent encore
au neuropsychologue de langue française.
c) L’évaluation fonctionnelle : mesure des capacités d’autonomie
Les outils d’évaluation psychométrique ou neuropsychologique ne suffiront cependant pas à
donner une mesure des capacités d’autonomie de la personne. Aussi, le psychologue ou
l’éducateur devra-t-il, à l’aide d’outils dédiés, et en croisant observations directes, tests et
questionnaires aux proches, relever un certain nombre de renseignements sur le niveau de
fonctionnement de la personne accompagnée.
Ainsi, un usager pourra présenter une intelligence préservée, ou vive, mais être incapable de
vivre de façon autonome, faire ses courses, gérer son budget, se déplacer. A l’égard de ce
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dernier point, une vigilance particulière devra être portée sur la mobilité des personnes, dans
la mesure où celle-ci, qu’elle soit permise par l’usage des transports en commun ou l’accès
au permis de conduire, conditionnera l’essentiel des opportunités sociales et
professionnelles.
Il faut par conséquent un point de vigilance à l’égard des compétences réelles des
personnes, découplées du seul potentiel académique, afin que les MDPH ne considèrent
pas par défaut, d’un seul QI montrant une intelligence préservée, que les capacités
d’autonomie sont à proportion. Ces capacités fonctionnelles devront être évaluées
spécifiquement.
La WAIS ne saurait être le critère décisif de mesure du handicap social de la personne avec
TED/TSA ; il n’en est qu’un élément, certes indispensable au projet de vie, mais peu corrélé
au retentissement fonctionnel sur la personne.
La Vineland-II (ECPA, 2015) et l’AAPEP constituent deux outils de référence.
La première est un outil très générique, permettant d’évaluer enfants comme adultes, et
jouissant d’une excellente validation sur un échantillon important de la population. Le
second, plus spécifiquement conçu pour faire suite au PEP dans le projet personnalisé de
l’enfant, s’adresse en première instance à l’adolescent et l’adulte avec TED/TSA et souffrant
d’un déficit modéré. Il peut néanmoins, par un système d’échelles subsidiaires, contribuer à
évaluer les profils plus efficients.
Vineland-II comme AAPEP (De Boeck éditions, 1997) permettent en outre d’articuler à leur
évaluation multidimensionnelle des axes de travail immédiats. Ils permettront également,
pour les adultes pour lesquels les outils habituels d’évaluation de l’intelligence et des
fonctions exécutives manquent de sensibilité, d’obtenir néanmoins des éléments rigoureux
des compétences réelles, déficits et émergences des personnes.
Il est à remarquer toutefois que, si l’AAPEP offre beaucoup de qualités – souplesse, aisance
à la prise en main, dessin de pistes de travail concrètes à partir des émergences, etc. – il a
été conçu pour des populations soufrant d’un déficit cognitif modéré. Aussi manque-t-il de
sensibilité pour des profils (très) compétents, où une évaluation plus spécifiques des
habiletés socio-professionnelles fait toujours défaut. Une évaluation des habiletés sociales
(cf. infra) devrait alors être portée.
La nouvelle version de l’AAPEP, le TTAP, devrait être traduite dans l’année 2017 par
Autisme France Diffusion. Peut-être répondra-t-elle partiellement aux carences actuelles.
Trop souvent jusqu’à présent, chaque structure a fourni beaucoup d’efforts, de façon encore
trop isolée, pour concevoir les outils d’évaluation précis dont elle avait besoin. Beaucoup de
ces outils sont restés tributaires de la personne qui les avait élaborés, et ont disparu avec
elle.
À l’égard de l’évaluation fonctionnelle de l’adulte avec TED/TSA, un travail de mise en
commun de l’existant, mais également de validation statistique des outils conçus par les
quelques groupes pionniers sur le territoire, reste par conséquent entièrement à faire.
Un tel travail, jouissant d’un budget dédié, permettrait de mettre en commun les
compétences des acteurs de terrain (éducateurs, coaches, cliniciens…) et des universitaires.
Il constituerait un excellent sujet pour un travail de thèse, sur un financement public.
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d) Évaluation des habiletés ou compétences sociales
Le psychologue, l’éducateur, le paramédical – idéalement associés en doublon afin de
croiser les regards et les spécialités –, devront enseigner, de façon structurées, en relevant
régulièrement les évolutions des apprentissages, présentés sous la forme d’un programme,
ou curriculum de compétences, une diversité d’habiletés sociales nécessaires à la vie
communautaire et conditionnant par conséquent la vie professionnelle.
Le DSM-5 (Diagnostic and Statistical Manual, 5th edition ; 2012), mise à jour récente de la
nosographie de référence de la psychiatrie américaine, redéfinit les critères diagnostiques du
TSA selon la notion de dyade. Cette notion coexiste par conséquent avec celle de la
Classification Internationale des Maladies (CIM), qui reste la seule officielle, mais dont la
dernière mouture en date (10e révision ; 1992) ne prend pas en compte les avancées les
plus actuelles de la recherche.
Le premier axe de la dyade touche au déficit socio-communicationnel. Celui-ci sera par
ailleurs affecté d’un degré de sévérité (parmi 3), lequel appellera à une intensité plus ou
moins importante de l’accompagnement.
L’une des difficultés actuelles des équipes accompagnantes réside dans la complexité à
évaluer et à remédier à ces déficits. En effet, si les protocoles existants à destination des
enfants sont, en langue française, balbutiants ils sont, pour les populations adultes, tout
bonnement inexistants.
Les équipes spécialisées (ESAT Le Chalet de Pont Scorff, SAVS TED de Guipavas) sont
ainsi encore contraintes de concevoir leurs propres outils d’évaluation fine.
Des outils existent en anglais, essentiellement à destination des adolescents, et qui
constituent une trame pouvant être partiellement reprise (Skillstreaming, Social Skills
Success). Mais un travail de traduction, d’aménagement et de validation à nos particularités
culturelles important reste à faire.
A l’instar des outils d’évaluation fonctionnelle, ceux des habiletés sociales devraient faire
l’objet d’une mise en commun de l’existant, mais également d’un processus de
validation universitaire. Les accompagnants doivent encore aujourd’hui consacrer un
temps très important à ces confections – temps qu’ils ne pourront pas déployer auprès de
leurs usagers.
e) Évaluation sensorielle
Le second terme de la dyade a permis l’ajout, dans les critères diagnostiques du TSA, de la
dimension d’altération sensorielle.
Qu’elle soit hypo- ou hypersensibilité, qu’elle affecte l’un des cinq sens, mais aussi les
systèmes proprioceptif et vestibulaire, la particularité sensorielle sera bien souvent au cœur
des difficultés de la personne. Une hyperacousie entraînera douleurs et effets de surcharge,
accentuera l’épuisement au travail, etc.
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Les travaux récents de Claire Degenne (2014) sur l’évaluation de la symptomatologie
sensorielle des personnes adultes avec autisme, ou l’étalonnage en cours (CRA de Haute-
Normandie) de l’outil d’évaluation créé par Olga Bogdashina (Profil Sensoriel Perceptif –
Révisé, PSP-R, 2012) mettent à disposition deux outils pertinents et dédiés.
L’appropriation de ces outils constitue une modalité évaluative indispensable au projet de la
personne.
Il guidera de façon décisive les aménagements de l’espace de vie et de travail de l’usager et,
plus encore, il constituera une modalité d’explication privilégiée des particularités de la
personne, en donnant sens à des comportements trop souvent perçus comme des
bizarreries ou de la mauvaise volonté, quand ils sont bien plutôt l’expression d’une surcharge
sensorielle.
Les divers acteurs de l’accompagnement ont constaté que, en outre, les équipes
s’approprient beaucoup plus facilement les éléments d’actualisation des connaissances sur
les TED/TSA portant sur les altérations sensorielles, plutôt que ceux dédiés à une évaluation
fonctionnelle.
Le récent audit des établissements de formation au travail social (DGCS, avril 2017) rend
bien compte de ces difficultés à instaurer une culture de l’évaluation et de la
psychoéducation auprès des travailleurs sociaux et, avec eux, dans les structures d’accueil
et d’accompagnement. La mise en place de bilans sensoriels par les professionnels
accompagnants, outre qu’elle permet de dégager des pistes de compréhension et d’action
décisives, constitue ainsi un « cheval de Troie » aux bonnes pratiques professionnelles.
f) Appui aux professionnels de l’insertion
Les personnes avec autisme peuvent éprouver des difficultés communicationnelles, qu’elles
soient d’origines linguistiques (articulatoires, relatives à la prise en compte du contexte, etc.),
exécutives (difficulté de l’initiation, du tour de rôle, etc.), mnésiques (difficulté de la
mobilisation de la mémoire autobiographique, etc.).
Le job coach intervenant en structure spécialisée sera issu d’une formation de travailleur
social et bénéficiera d’une solide compréhension des particularités exécutives et sensorielles
de l’autisme, et sera donc à même de repérer ces difficultés. Mais, dans les structures non
spécialisées dans le TSA, l’accompagnant vers l’emploi sera très majoritairement spécialiste
de l’accès à l’emploi, mais pas de l’autisme.
Par ailleurs, l’autisme est un handicap très souvent associé à d’autres troubles. Ces derniers
peuvent être somatiques (ex. : affections neurologiques, gastro-intestinales, etc.), neuro-
développementaux (ex. : trouble spécifique des apprentissages [« dys »], TDA/H, etc.), ou
psychiatriques (TOC, phobies, etc.). En se basant sur la classification la plus récente (DSM-
5), nous proposons ainsi qu’une série de points clefs, propres à l’autisme, et non-spécifiques
mais souvent comorbides, puissent ainsi être passés en revue.
Afin d’aider les professionnels (chargés d’insertion, job coaches, éducateurs spécialisés,
etc.) à initier un accompagnement approprié à la personne, il pourrait être pertinent de
diffuser auprès des acteurs de l’aide à l’emploi un document synthétique, sorte de
grille qui pourrait guider l’entretien et permettre de passer en revue les principales
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difficultés de la personne avec TED/TSA. Un tel guide à l’entretien (cf. annexe 1)
permettrait d’expliciter les difficultés, d’orienter vers les évaluations et accompagnements
nécessaires, et ainsi d’aider à l’autonomisation de la personne et à la particularisation du
projet.
2) Les Groupes d’Entraînement aux Habiletés Sociales
a) Programmes d’enseignement des compétences et enjeux de la validation des
apprentissages
L’un des principaux enjeux de l’accompagnement vers l’emploi consistera à enseigner les
habiletés sociales qui en constituent autant de prérequis et de compétences nécessaires au
quotidien.
En la matière, comme nous l’avons souligné plus haut, un protocole standardisé fait défaut.
Idéalement, une même grille, dûment validée, permettrait d’évaluer initialement, d’effectuer
un suivi des acquisitions, et d’orienter des pistes de travail objectives avec leurs critères de
cotation et de validation. Ces apprentissages se baseraient ainsi sur les mêmes critères
d’objectivité que les curriculums infanto-juvéniles, installés dans le monde anglo-saxons,
mais dont on ne peut que déplorer l’absence de traduction française. Citons ainsi à titre
d’exemple : Skillstreaming, Social Skills Solution.
Bardouil & Pallier (2017) proposent comme enseignements liminaires à un atelier
d’apprentissage d’habiletés sociales :
- savoir demander de l’aide ;
- converser : savoir écouter ;
- converser : initier une conversation, poursuivre une conversation, clore une conversation
de façon appropriée ;
- développer une relation amicale ;
- réagir à une critique, à un comportement dérangeant ;
- contrôler ses réactions, comprendre les intentions d’autrui ;
- autoévaluer ses compétences ;
- comprendre ses émotions : les identifier, les exprimer ;
- savoir parler de son handicap, de ses compétences, des points de vigilance ;
- apprendre à prendre conscience et surveiller sa présentation corporelle et vestimentaire ;
- etc.
Les apprentissages mis en place par les équipes du SAVS-Tremplin-AdJ de Guipavas,
ainsi que par l’ESAT Le Chalet de Pont-Scorff, pourraient être sollicités pour servir de
trame aux autres équipes.
De même, le travail en cours du CRA Bretagne sur l’établissement d’une mallette
consacrée à l’enseignement des habiletés sociales pourrait offrir un cadre de référence
théorique et bibliographique facilitateur auprès des professionnels se proposant d’animer ces
apprentissages.
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En outre, suivant l’exemple du CRA Nord-Pas-de-Calais, et grâce à un complément
budgétaire dédié, le CRA Bretagne pourrait jouer un rôle de coordination des divers
animateurs de ces groupes d’habiletés sociales.
Ces enseignements restent encore trop largement tributaires des initiatives des
seules associations, lesquelles ne disposent pas des moyens humains et financiers
pour les assurer. Si la présence associative reste indispensable au titre du partenariat
et de l’identification des besoins, son implication devrait pouvoir être soulagée. Elle
pourrait ainsi se recentrer sur l’organisation des activités de loisir socialisantes, où ces
compétences pourraient être régulièrement pratiquées, et en encourageant autant que
possible l’auto-organisation par les personnes avec TSA de leurs activités.
Il apparaît par conséquent important que les conditions réglementaires de financement
de ces Groupes d’Entrainement aux Habiletés Sociales (GEHS), soient éclaircies, via
la PCH charges spécifiques ou un complément d’AEEH, leur financement reposant
encore aujourd’hui presque exclusivement sur les familles et les associations. Dans un souci
d’homogénéité des pratiques, cet éclaircissement devra relever d’un consensus national, qui
pourrait par exemple apparaître dans une mise à jour (addendum) du Guide d’appui pour
l’élaboration de réponses aux besoins des personnes présentant des troubles du spectre de
l’autisme (CNSA, mai 2016).
L’autisme étant caractérisé par un déficit socio-communicationnel pérenne, enfants
comme adultes devraient pouvoir bénéficier d’un enseignement aux habiletés sociales
par des professionnels compétents. Des financements complémentaires, nécessaires
pour étayer la compensation, insuffisante, de la PCH ou du complément à l’AEEH,
devraient être levés.
Une alternative pourrait consister à confier aux SAVS/SAMSAH spécialisés, dans une
extension de la mission d’appui, et sur un prolongement budgétaire dédié, cette tâche
de coordination ou d’animation des GEHS.
b) L’utilisation des intérêts spécifiques comme levier privilégié des apprentissages
L’expérience désormais acquise dans l’enseignement des habiletés sociales montre la
nécessité d’utiliser les intérêts spécifiques des personnes avec TSA comme support à
l’interaction et levier de motivation aux apprentissages. Pour qu’un groupe fonctionne, il est
presque toujours tributaire de la capacité pour les encadrants de les constituer de telle façon
qu’ils puissent être des lieux de rencontre entre pairs. Trop souvent, on veut forcer
l’apprentissage de compétences sociales que, faute d’intérêt à les utiliser, les personnes ne
s’approprieront pas, ou seulement de façon superficielle, et dont elles n’auront par
conséquent aucun usage.
Les associations, en recensant les besoins des familles, en soutenant l’organisation
logistique, mais aussi, bien souvent, une part importante du coût de ces apprentissages, ont
été amenées à développer un remarquable réseau de compétences dans la mise en place
de Groupe d’Entraînement aux Habiletés Sociales. Leur implication dans le développement
de protocoles d’apprentissages en contexte professionnel paraît ainsi décisive.
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Il nous apparaît par conséquent fondamental de repenser le fonctionnement de ces GEHS,
en mettant en leur cœur la notion de motivation sociale (Chevallier et al., 2012), c’est-à-
dire en utilisant le ressort des intérêts des personnes, levier indispensable de tout
enseignement. L’exemple d’Handisup Haute-Normandie (2012) pourrait ainsi être suivi.
3) L’aide à l’insertion professionnelle : job coaching auprès de l’usager
a) Cadre général de l’accompagnement
L’accès à l’emploi est un des droits fondamentaux, inscrit dans la Convention des Nations
Unies relatives aux droits des personnes en situation de handicap.
Pour faire valoir ce droit, l’accompagnement des personnes avec TED/TSA doit donc viser à
promouvoir, grâce à un suivi intensif et individualisé vers ou dans l’emploi, leur
autonomisation et leur responsabilisation.
C’est un tel accompagnement que l’usage naissant tend à désigner par la locution de « job
coaching ». Il pourrait être pertinent d’ailleurs, pour mieux la faire entrer dans nos mœurs, de
réfléchir à un équivalent français décent. Le récent Guide d’appui pour l’élaboration de
réponses aux besoins des personnes présentant des troubles du spectre de l’autisme
(CNSA, mai 2016) propose comme alternatives « travail chaperonné », qui résonne de façon
bien désuète en français hexagonal ; ou « travail accompagné », locution si extensive qu’on
ne saurait dire ce qu’elle désigne.
Une locution comme « tutorat socio-professionnel individualisé », par exemple,
expliciterait assez précisément les divers enjeux de cet accompagnement.
b) Un accompagnement qui favorise l’apprentissage
La double visée du job coaching s’exprime ainsi en termes d’autonomisation et de
responsabilisation. C’est dire que, dès l’amorce du projet de vie de la personne
accompagnée, il sera très important de porter une emphase sur l’un et l’autre aspect.
Il serait en effet malvenu qu’un tel service fût conçu comme un simple supplétif à des
compétences socio-professionnelles défaillantes; cela fragiliserait alors dans l’œuf tout projet
éducatif, en maintenant dans un état d’hétéronomie l’usager, qui s’en remettrait au coach
pour effectuer des démarches trop coûteuses pour lui.
Il nous apparaît ainsi fondamental que, si le job coaching est un droit, il engage
également à un devoir réciproque d’apprentissage de l’usager.
c) Un accompagnement adapté et donc flexible
Comme tout processus éducatif, il vise l’émancipation, et non le maintien. Mais nous nous
heurtons peut-être ici à une difficulté conceptuelle. Si l’on ne guérit pas de l’autisme, peut-on
jamais s’émanciper de toute guidance socio-professionnelle ? Cette dernière relève-t-elle
effectivement d’un seul projet éducatif, ou bien plutôt, ou en partie, d’un geste thérapeutique
nécessaire et pérenne ?
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Cette alternative s’incarne à travers les structures dédiées à l’accompagnement des
personnes adultes avec TED/TSA telles qu’elles ont été conçues dans le Finistère. L’une,
« le Tremplin d’aide à l’autonomisation pour jeunes autistes adultes avec ou sans déficience
intellectuelle », propose un accompagnement non pérenne sur trois ans, renouvelables une
fois ; l’autre, « le Service d’Accompagnement à la Vie Sociale pour personnes avec TED »,
ne stipule pas de critères temporels prédéterminés d’arrêt de l’accompagnement.
Un même usager devrait pouvoir ainsi, en tant que de besoin, et en bénéficiant de
l’orientation appropriée par la MDPH, à la façon d’une plateforme, profiter d’un
accompagnement adéquat (ponctuel ou plus permanent), en basculant d’un service à un
autre.
d) Un accompagnement qui repose sur la disponibilité des acteurs
Le job coaching se devra d’être intensif et individualisé. Relativement à ce dernier point,
nous avons vu dans la partie précédente relative à l’évaluation à quel point cette phase
initiale du projet est décisive afin de particulariser les accompagnements, eu égard à
l’hétérogénéité intrinsèque aux TED/TSA, chaque situation différant de la précédente. Selon
le mot fameux de Stephen Shore, autiste et psychologue spécialisé, « Quand on connaît une
personne avec autisme, on connaît une personne avec autisme. ».
L’intensivité, quant à elle, nous rappelle que, malgré des présentations cliniques où le
handicap peut, la plupart du temps, s’avérer « invisible », beaucoup souffrent de déficits
exécutifs importants.
Pour être efficace, le coaching se devra ainsi, et notamment lors du démarrage des projets
et aux étapes clefs, de se penser comme une présence et une disponibilité quasi-
quotidienne, et tenue dans le temps en tant que de besoin.
À ce moment charnière de la construction identitaire qu’est l’accès à l’emploi, pas moins que
lors des premiers apprentissages infantiles, une logique de saupoudrage, avec une
intervention des professionnels diluée par un trop grand nombre de suivis, n’aurait guère de
pertinence, quand elle ne serait pas délétère en promettant des engagements qu’elle ne
serait pas capable de tenir, et placerait l’usager, seul, dans une situation beaucoup trop
anxiogène pour lui.
Un ratio d’encadrement de 8 à 9 usagers suivis par job coach est ainsi rapporté (SAVS
TED de Guipavas, ESAT de Pont-Scorff) comme une limite à ne pas dépasser pour
maintenir cette disponibilité.
e) Un accompagnement qui répond aux besoins quand ils se présentent
La question de l’émancipation du job coach est l’une des plus difficiles. A l’instar des
procédés de guidance dans les apprentissages structurés dans l’enfance, elle devrait
pourtant être anticipée dès la mise en place d’un accompagnement.
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Cependant, l’autisme est un handicap pérenne, quand bien même les possibilités
d’apprentissages et d’amélioration fonctionnelle sont toujours possibles. Priverait-on une
personne touchée par un handicap moteur de l’accompagnement qui lui est approprié ?
Dès lors, l’équilibre entre nécessité de l’accompagnement et risque de développement d’une
dépendance à la guidance demeure très délicat à assurer.
En outre, le bon déroulement, sur la durée, d’une insertion professionnelle n’assure pas
qu’une difficulté ne se présentera pas dans un futur plus ou moins proche.
Dans ce cadre, une compétence fondamentale à enseigner est la capacité à solliciter
spontanément le référent afin de lui exprimer une demande d’aide. De même, l’entourage
professionnel de la personne devrait pouvoir solliciter le job coach s’il ressent la personne en
difficulté.
Une structure d’accueil devrait par conséquent pouvoir maintenir une capacité d’intervention
ponctuelle auprès de/de supervision des tuteurs de ses sortants.
Afin de pallier les difficultés toujours susceptibles d’apparaître après l’émancipation d’avec le
job coach, une continuité devrait être rendue possible, en permettant un statut de
veille. Ce dernier permettrait alors à la personne et à l’employeur de faire appel au job
coach sur une intervention ponctuelle.
f) Les missions du job coach
i. Promotion des compétences des personnes avec TED/TSA
Les personnes avec TED/TSA ont des compétences valorisables dans le monde
professionnel. Ces compétences, loin de l’association des TED/TSA avec des déficits socio-
communicationnels massifs, pourront bien souvent s’avérer des atouts dans le monde de
l’entreprise, et par conséquent s’avérer prisées, voire faire l’objet de recrutement délibérés,
comme telles. Temple Grandin nous rappelle ainsi fort opportunément que, à l’aide d’une
démarche commerciale scriptée et portée par un fort levier motivationnel, elle s’était révélée
une vendeuse redoutablement efficace (cf. Simone, 2010).
Un recensement indicatif des qualités spécifiques des personnes porteuses d’un syndrome
d’Asperger est proposé par Rudy Simone (Simone, R., 2010). Selon cette dernière, en effet,
les talents de ces personnes prévalent sur leurs difficultés, en termes de :
1) Concentration et assiduité ;
2) Fierté du travail bien fait ;
3) Souci de reconnaissance ;
4) Pensée indépendante et originale ;
5) Intelligence « fluide » (la partie innée de l’intelligence, par distinction des agrégations
culturelles) ;
6) Zone de force cognitive (cf. Grandin, in Simone, 2010) ;
i. Pensée visuelle/tridimensionnelle : design, architecture, etc.
ii. Pensée par motifs (patterns) : musique, mathématiques, etc.
iii. Pensée verbale (word-detail) : journalisme, archivage, etc.
7) Attention aux détails ;
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8) Honnêteté ;
9) Prépondérance de la logique sur l’émotion.
On pourrait y ajouter (Bardouil & Pallier, 2017) :
10) L’attitude non-jugeante à l’égard d’autrui (la capacité à prendre l’autre tel qu’il est) ;
11) L’évitement des conversations superficielles, sans intérêt.
Il s’agira, pour le job coach, de promouvoir les usagers avec TED/TSA en étant capable de
valoriser leurs compétences spécifiques auprès des employeurs potentiels.
ii. Développement des compétences professionnelles et sociales
Le découpage entre habiletés sociales et professionnelles n’est que didactique ; au
quotidien, c’est un même jeu de compétences qui s’expriment. De la même façon, le job
coach doit pouvoir intervenir hors du cadre professionnel, au domicile de l’usager, et pour
résoudre un problème personnel.
En effet, au même titre que pour une personne neurotypique, la vie privée déborde
inévitablement sur la vie professionnelle, et vice-versa. Ce sera souvent un problème de
logement, une fuite d’eau, un problème de connexion, etc., qui mettront en difficulté l’usager
plutôt qu’un obstacle propre au monde du travail.
L’accompagnement par un SAVS ou un SAMSAH dispose ainsi de cet avantage que
l’intervention sociale y est prévue d’emblée.
Pour illustrer cet enchevêtrement de deux exemples décisifs, un nouvel emploi est souvent
l’occasion de rentrer dans un nouveau logement ; une aide à l’accès devrait ainsi
systématiquement être proposée. De même, pour obtenir un emploi, il peut s’avérer
nécessaire de disposer du permis de conduire. Un dispositif adapté comme Feu Vert Mobilité
pourrait alors être actionné par l’accompagnant.
Ainsi, les habiletés sociales constituent-elles des prérequis indispensables aux
compétences professionnelles, et ces dernières ne sauraient être apprises, entretenues,
développées, sans que le soient, en amont comme en parallèle, les aspects socio-
communicationnels plus globaux.
iii. Adaptation du poste de travail, aide à l’activité et à l’intégration
Les difficultés ressenties par les personnes avec TED/TSA sur le lieu de travail peuvent être
de nature diverse et concerner l’activité professionnelle comme leur insertion sociale au sein
de la structure professionnelle.
Bardouil, C. et Pallier, A. (2017) proposent une série, non exhaustive, d’interventions et
d’aménagements du poste de travail qui, articulées aux évaluations initiales de la personne
et à l’analyse de poste, permettront une meilleure intégration :
- structuration de l’espace de travail ;
- insonorisation de l’espace, complété si besoin d’un dispositif individuel (port de bouchons
d’oreilles, casque à annulation de bruit, etc.) ;
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- éclairage modulable (évitement des néons) ;
- mise en place d’outils ergonomiques spécialisés avec rangement structuré du matériel ;
- aménagement fonctionnel de l’espace de travail ;
- limitation au sol des espaces ;
- réduction des distracteurs (disposition de poste face au mur, mise en place de
paravents/claustras, compartimentation des postes/bureaux individuels, etc.) ;
- prise en compte des particularités sensorielles ;
- structuration spatio-temporelle à l’aide d’un planning visuel ;
- mise en place de supports de communication adaptés (protocoles avec consignes simples
et courtes, scénarii sociaux, etc.) ;
- modelage de tâches afin de faciliter leur compréhension ;
- accompagnement de proximité sur les moments d’apprentissage ;
- accompagnement de proximité sur les moments de transition ;
- etc.
Le job coach réalise les aménagements de poste adaptés aux particularités cognitives,
sensorielles et communicationnelles des personnes et se montre disponible pour les
accompagner dans les apprentissages sociaux et professionnels nécessaires à leur
intégration dans leur cadre de travail.
iv. Suivi de l’évolution personnelle et professionnelle des personnes
Les évaluations initiales et longitudinales ne sauraient se substituer aux interactions
régulières avec la personne accompagnée. Celles-ci devraient se tenir sur des temps de
rencontre programmés, et impliquer la personne, le moniteur d’atelier/tuteur du lieu de
travail, le job coach, afin de reprendre les situations d’incompréhension rencontrées par les
divers acteurs et leur apporter des réponses concrètes. Des bilans réguliers seraient
programmés afin de s’assurer du maintien du bien-être au travail.
L’accompagnant dans l’emploi intervient au long cours avec le souci de réduire son temps
d’intervention. Il doit pouvoir présenter la personne avec ses compétences et ses
particularités, et faire en sorte que les aménagements proposés pour faciliter l’inclusion de la
personne soient compris et acceptés. Cet accompagnement, mais aussi la promotion de ses
qualités, implique donc une connaissance précise de la personne, de ces traits
fondamentaux comme de sa situation actuelle.
Le job coach reste un référent pour la personne mais également pour l’entreprise.
v. Constitution d’un partenariat avec la structure professionnelle et les
multiples acteurs de l’accompagnement
Auprès de la population avec TSA, l’adage « Pas de nouvelle, bonne nouvelle » ne tient pas.
Il faut impérativement être proactif, et s’enquérir régulièrement, et en amont, du bien-être
personnel et professionnel de la personne avec TSA accompagnée. En effet, ce n’est pas
parce que l’usager n’exprime pas de plainte que les choses se passent bien. Une situation
peut se dégrader très vite, sans que le job coach n’en soit informé.
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Afin que le job coach puisse bénéficier de toutes les informations pertinentes, mais aussi
pour qu’il y ait constamment dans le cadre de l’entreprise une personne référente ou
ressources auprès de laquelle le job coach aura progressivement transféré ses
compétences, il apparait nécessaire que dès l’introduction sur le lieu de stage ou d’emploi,
un tuteur référent, à la fois familier du poste et bienveillant à l’égard de l’usager soit désigné.
Le job coaching devra donc être conçu en collaboration étroite avec l’environnement de
travail. Les changements significatifs devront être anticipés. Un temps plus important pourra
être accordé, en tant que de besoin, pour effectuer une tâche, par exemple. De la même
façon, la santé, l’épuisement sensoriel, doivent être surveillés de façon proactive, afin
d’anticiper et prévenir les situations d’échecs professionnels.
Le job coach aura par ailleurs un rôle majeur dans la coordination avec les divers acteurs de
l’accompagnement – de la famille, aux acteurs éducatifs et médicaux, etc.
Dans le découpage des tâches, une fois passé l’accompagnement initial intensif, le job
coach prendra un peu de recul ; au quotidien, c’est le tuteur qui sera référent. La
perspective d’évolution idéale est ainsi celle d’un « transfert de compétences », où le
job coach expert cèdera la place à l’accompagnant quotidien sur le lieu de travail
même.
g) Le job coach
i. Compétences attendues du job coach
Le job coach doit être à même de développer diverses compétences. Celles-ci relèvent d’au
moins quatre registres. Il doit :
1) Être familier des problématiques autistiques, notamment des enjeux cognitifs et
sensoriels, afin de pouvoir prendre le point de vue de l’usager et anticiper/résoudre
ses difficultés sur son poste ;
2) Être formé à la psychoéducation, afin d’enseigner correctement les techniques
d’apprentissage auprès de l’usager ;
2) Connaître le monde du travail et être capable de promouvoir les qualités spécifiques
de ses usagers ;
3) Être capable d’adaptation et d’inventivité, mais aussi connaître le réseau
professionnel local – autant de compétences impondérables, auxquelles des
diplômes spécifiques ne sauraient guère former.
Dans l’accompagnement sur le terrain, le job coach devra pouvoir déployer une pluralité de
techniques selon la situation : réaliser soi-même la tâche, utiliser le jeu du miroir, mettre en
place un travail de structuration cognitive (développement de la planification, de la réaction
aux imprévus, aux critiques, etc.).
C’est dire là encore, qu’une curiosité tous azimuts, une ou des expériences professionnelles
antérieures, une sensibilisation à des techniques d’accompagnement psychologique
structuré (Thérapie Comportementale et Cognitive) sous la guidance d’un psychologue,
constitueront des atouts décisifs pour ce type de poste.
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On voit ici que les professionnels souhaités devront, dans leur recrutement et leur formation,
ne pas tant viser un diplôme spécifique – encore chimérique – qu’un profil, sinon un
éclectisme de bon aloi, et qu’il ne faudra pas s’interdire d’aller chercher, outre dans le
champ de l’éducation spécialisée ou des relations humaines, des recrues armées de
background plus « commerciaux ».
ii. Lieux d’intervention du job coach et mission d’appui
Le job coach pourrait intervenir dans une pluralité de structures et de contextes. Ainsi, et de
façon non exhaustive, a-t-il pleinement sa place en « Service d’Accompagnement à la Vie
Sociale » (SAVS), ou en « Service d’Accompagnement Médico-social pour Personnes
Adultes Handicapées » (SAMSAH), en Etablissement et Service d’Aide par le Travail
(ESAT), mais aussi dans le cadre d’une pratique libérale.
Par ailleurs, à l’instar de la généralisation des missions d’appui ayant vocation à s’étendre
progressivement à l’ensemble du tissu médico-social, peut-on envisager que, dans le
cadre de budgets dédiés, les expertises développées par les structures pionnières
puissent bénéficier aux autres structures du même type destinées à accueillir des
populations « tout venant ».
iii. Formation et supervision des job coaches
Un certain nombre d’équipes ont développé une expertise en matière de job coaching. Ainsi
à titre d’exemple, et de façon non exhaustive, les équipes éducatives de l’ESAT de Pont-
Scorff, du SAVS TED/Trempli/AdJ de Guipavas ont-elles accumulé une solide expérience
sur ces enjeux. De même, certains intervenants de Cap emploi Finistère sont en phase
d’accompagnement d’une dizaine de personnes avec TED/TSA.
Il y aurait ainsi une pertinence forte à ce que les personnes expertes du territoire puissent
être sollicitées, afin d’assurer un rôle de formation et de supervision des job coaches qui
seront amenés à accompagner de nombreux usagers avec TSA dans les années à venir.
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Conclusion (partie 1) : leviers pour l’amélioration des pratiques
Evaluations spécialisées et coordonnées
- Groupe de travail suivi d’une veille d’actualisation (SAVS TED, SAMSAH TED, unités
d’évaluation des CRA, etc.) sur la constitution d’une batterie d’outils de référence
d’évaluation neuropsychologique de la personne adulte avec TED/TSA ;
- Mise en commun des outils d’évaluation fonctionnelle utilisés par les services spécialisés
existants, et financement d’un travail de recherche universitaire (thèse) sur la validation d’un
outil standardisé ;
- Mise en commun des programmes d’apprentissages des habiletés sociales utilisés par les
services spécialisés existants, et financement d’un travail de recherche universitaire (thèse)
sur la validation d’un outil standardisé ;
- Finalisation d’une grille thématique/d’un guide à l’entretien recensant les principales
difficultés propres à l’autisme (exécutives, sensorielles), mais également les pathologies
souvent associées (somatiques, neurodéveloppementales, psychiatriques), à destination des
acteurs de l’aide à l’emploi non spécialistes. Cette grille est en annexe 1 à ce rapport, et
devra bénéficier d’un temps de sensibilisation avant diffusion.
Apprentissages sociaux et professionnels
- Réflexion sur/supervision des groupes d’entraînement aux habiletés sociales (GEHS), avec
un développement des groupes de socialisation (notion d’activités de loisir socialisantes) et
une meilleure prise en compte de la motivation sociale ;
- Développement de GEHS dispensés par des professionnels formés. L’effort humain et
financier du tissu associatif devrait ainsi être soulagé, même si le maintien du partenariat,
spécifiquement dans l’identification des besoins et la pair-aidance, reste indispensable ;
- Eclaircissement par les MDPH des conditions réglementaires de financement des GEHS.
Apprentissages professionnels
- Standardisation d’un ratio d’encadrement par job coach limité à 9 usagers, afin de rendre
compte du temps nécessaire à l’accompagnement ;
- Recrutement des job coaches sur des critères associant compétences éducatives,
connaissances du monde de l’emploi, et spécialisation dans l’autisme ;
- Possibilités d’intervention des job coaches hors de la seule sphère professionnelle, les
difficultés personnelles entravant très souvent les perspectives et le maintien à l’emploi ;
- Elaboration d’un référentiel d’activités et de compétences du job coach ;
- Extension des missions d’appui aux job coaches des structures innovantes auprès des
structures du même type sur des budgets dédiés ;
- Formation continue et supervision des job coaches.
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Partie 2 : Accompagnement du monde de l’emploi : constats et
propositions
Structures existantes et manquantes
L’objectif de ce travail a consisté à repérer les acteurs, à identifier les leviers et les freins,
afin de réfléchir à des propositions d’action envers les partenaires du monde de l’emploi, en
vue de favoriser l’accès à l’emploi, et son maintien, pour les personnes autistes.
1) Repérage des acteurs et du parcours d’insertion
Compte tenu des nombreux acteurs et de leurs interactions autour de la question de
l’insertion professionnelle, nous avons fait le choix de partir de l’existant, pour repérer en
terme de dispositifs, organismes et structures de l’insertion professionnelle ce qui fonctionne,
mais aussi ce qui fait défaut, dans le parcours et l’accompagnement vers l’emploi.
Il est repéré que les initiatives personnelles dans le monde de l’emploi jouent un rôle
important dans les expériences réussies, il est également noté l’existence de disparités entre
les territoires.
Un constat de départ s’impose : l’insertion professionnelle doit se travailler en amont car elle
commence avant la recherche d’emploi, au niveau des études secondaires et études
supérieures, et se décide également à travers l’orientation.
a) La scolarité et la formation
Si l’on considère que le projet professionnel se travaille tout au long de la scolarité, il
convient de souligner les besoins dans le parcours relatif à la scolarité et la formation des
jeunes autistes.
i. Enseignement scolaire
La formation des Auxiliaires de Vie Scolaire (AVS), par la multiplication des temps de
formation, ainsi que par l’évolution de leur statut professionnel, progresse de façon louable.
Durant l’année scolaire 2016/2017, des intervenants du SESSAD autisme de Brest, du
Service d’Accompagnement Comportemental Spécialisé (SACS) de Quimper, ainsi que du
CRA Bretagne ont été sollicités pour participer à leur formation.
On peut encore néanmoins regretter le caractère encore trop ponctuel des partenariats
évoqués et l’absence de conventionnement interdisant le déploiement de projets à long
terme.
De même, la formation des enseignants référents est indispensable pour leur permettre
d’adapter leurs outils pédagogiques aux particularités des élèves avec autisme.
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ii. Formation professionnelle et apprentissage
Nous n’avons pas repéré de dispositifs d’accompagnement spécifiques aux personnes avec
autisme dans le domaine de l’apprentissage ou de la formation professionnelle.
Néanmoins, l'Association pour l’insertion sociale et professionnelle des personnes
handicapées (ADAPT) de Brest et le Centre Pédagogique Professionnel (CPP) Championnet
de Quimper commencent à accueillir des TED/TSA en pré-orientation professionnelle, et le
Groupement Régional pour l’Accompagnement, la Formation et l’Insertion Concertée
(GRAFIC) Bretagne le fait dans le cadre de l'apprentissage – initialement créé pour un public
avec déficience intellectuelle.
Il faut également prévoir l’information des référents handicaps des organismes de
formations, par exemple à l’AFPA.
iii. Formation universitaire
Il existe à l’université des services de médecine préventive, ainsi que Handisup, chargés des
aménagements à la scolarité mais il semble que les aménagements possibles soient
insuffisants au regard des besoins des étudiants avec autisme.
Par exemple, il est plus difficile de recourir à l’intervention d’un AVS après le baccalauréat à
l'Université ou dans les grandes écoles, la MDPH n'étant compétente que pour les BTS. A
l'université, après avis du service médical, la décision appartient à la direction de l'Université.
A l’UBO de Brest, des étudiants ont créé une association « Handicapables » pour soutenir
les étudiants en situation de handicap.
Promouvoir :
- la formation des acteurs scolaires (AVS et enseignants-référents) par la constitution
de partenariats durables ;
- l’élaboration et la mise en œuvre de dispositifs d’accompagnement adaptés à
l’autisme dans les établissements de formation universitaire et professionnelle par
l’investissement des schémas directeurs handicaps ;
- l’élargissement des compétences de la MDPH dans ce domaine ;
- l’information des référents-handicap des organismes de formation.
b) L’orientation
La question de l’orientation est primordiale à toute insertion professionnelle, la souplesse et
la continuité du parcours devant être des priorités. Une réussite de l'insertion professionnelle
est conditionnée par une orientation adéquate vers une catégorie d'emplois correspondant
aux capacités des personnes concernées. Cette orientation doit donc être réalisée avec soin,
en prenant en compte les caractéristiques des personnes concernées, leurs capacités
réelles d'insertion dans les emplois envisagés et les contraintes que peuvent faire peser les
difficultés liées à leur handicap.
Des ressources existent mais devraient être adaptées pour correspondre aux besoins des
personnes autistes dans l’insertion professionnelle.
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i. Les prestations ponctuelles spécifiques (PPS)
Les prestations ponctuelles spécifiques (PPS) sont des ressources spécialisées, pouvant
être mobilisées par les opérateurs d’insertion et de maintien dans l’emploi (Cap emploi,
SAMETH, Pôle emploi, Missions Locales). Elles sont mises en œuvre par des prestataires
spécifiques, formés et expérimentés dans un domaine de handicap précis.
Elles mettent en œuvre des expertises, des conseils ou des techniques de compensation
pour répondre à des besoins en lien avec la situation de handicap de la personne.
Ces prestations permettent sur des temps définis (de 6 à 30 heures) de travailler sur :
- un diagnostic approfondi des capacités ;
- l'élaboration et la validation d'un projet professionnel ;
- l'évaluation des capacités fonctionnelles dans le cadre de ce projet ;
- l'identification et la mise en œuvre des mesures et techniques de compensation du
handicap éventuellement nécessaires ;
- l'appui à l'entrée en formation ;
- l'appui à l'entreprise dans le cadre d'une embauche, d'un maintien ou d'un suivi dans
l'emploi.
Ces prestations couvrent tous les champs du handicap : mental, moteur, visuel, auditif,
psychique sauf l’autisme, qui peut être qualifié de handicap cognitif (Ramus, 2012) ou
sensoriel.
Les opérateurs d’insertion sont donc contraints dans le domaine de l'autisme de prescrire
des PPS mentales ou psychiques. D’une part cela est difficile à expliciter à la personne
autiste (qui n’assimile en rien son handicap à un handicap psychique ou mental et qui peut
se sentir jugée et dévalorisée par cette proposition). D’autre part, cela n’est pas adapté, car
les prestataires n’ont pas les compétences nécessaires pour comprendre le handicap
autistique, pour analyser la situation et apporter les conseils adéquats.
ii. Les centres de pré-orientation professionnelle
La situation est la même en ce qui concerne les centres de pré-orientation professionnelle.
Le centre de pré-orientation étudie avec la personne en situation de handicap une orientation
professionnelle adaptée en tenant compte de son état de santé.
Pendant cette période (environ 2 mois ½), elle a le statut de stagiaire.
Au cours du stage de pré-orientation, la personne bénéficie d'un accompagnement
individualisé assuré par un formateur référent. Ce formateur peut proposer des mises en
situation au sein d'ateliers professionnels ou en entreprises afin d'évaluer les capacités au
regard du projet professionnel envisagé.
Il existe des centres de pré-orientations « généralistes » (tous handicaps) et « handicap
psychique ».
Là encore, des sessions spécifiques « autisme » pourraient être envisagées, avec des
professionnels formés pour permettre d’apporter des réponses adaptées et ainsi gagner en
temps, en efficacité et en confiance pour les personnes autistes, qui ont déjà terriblement
tendance à se dévaloriser.
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iii. Les Centres d’Information et d’Orientation
Afin de compléter le panel des structures intervenant dans le domaine de l’orientation, il sera
nécessaire de former à la connaissance de l’autisme les personnels des CIO (Centre
d’Information et d’Orientation).
iv. Les décisions d’orientation formulées par les CDAPH
Dans l’orientation professionnelle, il faut aussi tenir compte de l'évolution des personnes
concernées, et les orientations proposées ne doivent pas être considérées comme
définitives. Les Commissions des Droits et de l’Autonomie des Personnes Handicapées
(CDAPH) qui prononcent les décisions d'orientation, doivent pouvoir s’appuyer sur les écrits
et documents fournis par les services compétents en mesure de réaliser les évaluations.
Actuellement, pour les personnes handicapées, les CDAPH prononcent des orientations qui
les destinent à intégrer soit le milieu de travail ordinaire, soit le milieu de travail protégé. Ces
orientations « couperet » ne sont cependant pas adaptées à tous les cas, et ne tiennent pas
suffisamment compte des possibilités d'évolution des personnes concernées. Elles ont une
autre conséquence qui peut être pénalisante : elles privent en effet les personnes orientées
vers le milieu protégé de pouvoir avoir recours aux services de Cap emploi, réservés aux
personnes orientées vers le milieu de travail ordinaire. Par ailleurs, le secteur protégé n'offre
qu'une palette peu étendue d'emplois.
Il serait donc souhaitable que les orientations prononcées par les CDAPH permettent
d'envisager une plus grande souplesse et une continuité dans les parcours des personnes
concernées.
Si les modalités les plus propices de cet assouplissement restent encore à formaliser et à
systématiser, la demande d’un interlocuteur pérenne est, quoi qu’il en soit, centrale de la part
des usagers et de leurs représentants. A cet égard, si l’exemple de Cap emploi Finistère est
spécifique, il est revendiqué lui aussi comme une modalité adaptée d’accompagnement par
les personnes qui en bénéficient.
Promouvoir :
- la reconnaissance de l’autisme en tant que « handicap » cognitif, au même titre que
les « dys » (l’autisme n’est ni un « handicap » psychique, ni un « handicap » mental) ;
- la création de places dans des dispositifs PPS et de pré-orientation spécifiquement
dédiées aux personnes avec TED/TSA ;
- la formation à l’autisme des prestataires chargés de la mise en œuvre des PPS, des
formateurs des centres de pré-orientation et des personnels des CIO, ainsi que des
missions locales ;
- plus de souplesse dans les orientations professionnelles réalisées par les CDAPH
(notamment des passerelles entre milieu protégé et milieu ordinaire) ;
- un accompagnement par les services de Cap emploi quelle que soit la décision
d’orientation.
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c) L’insertion professionnelle
Dans le parcours relatif à l’insertion professionnelle, les acteurs de l’insertion tels que Pôle
emploi, Cap emploi, le SAMETH, Handisup sont des acteurs repérés qui ont un savoir-faire
dans ce domaine, mais il existe des disparités importantes entre les départements.
Le réseau Cap emploi est un acteur essentiel doté des atouts suivants :
une offre de service en direction des personnes et des entreprises, un savoir-faire et
un réseau d’entreprises important ;
des équipes formées à la prospection commerciale et à l’ergonomie des situations de
travail, une connaissance experte du partenariat et de l’économie du territoire, une
expertise des dispositifs, mesures et outils existants ;
une pratique de la sensibilisation des employeurs et de la promotion de profils. Les
phases d’intégration font partie intégrante de la mission de placement.
L’association gestionnaire de Cap emploi 29 a marqué un fort intérêt pour chercher à
répondre aux besoins des demandeurs d’emploi en situation d’autisme. Impulsé et soutenu
par son comité de direction, l’association gestionnaire a formé les équipes du Cap emploi
aux particularités et besoins des personnes avec autisme et a dans une démarche
volontariste créé un groupe d’analyse de pratique et de recherche basé sur la mise en
œuvre expérimentale d’un accompagnement adapté aux besoins de cette population. Les
quatre cadres de la structure ont par ailleurs été formées à la méthode de job coaching.
Suite à cette action expérimentale les constats sont les suivants : au-delà des compétences
validées de la personne :
La question de la communication, de la compréhension réciproque conseiller /personne en situation d’autisme nécessite un temps largement supérieur au temps dédié habituellement dans la gestion des accompagnements Cap emploi ;
Cette dimension temps /disponibilité vaut de façon transversale sur tout le process d’accompagnement : phase d’accueil et de définition des attentes et besoins, phase de construction de projet puis préparation à l’emploi, positionnement sur offre de stage et/ou d’emploi, intégration dans l’emploi et son maintien ;
Le partenariat spécifique à ce handicap nécessite un fort développement et une complémentarité lisible pour la personne, pour les structures et pour les familles ;
Le profil notamment «comportemental» doit être évalué, compris, testé pour anticiper les postures inadaptées dans le travail ;
La personne doit être accompagnée tout au long de son parcours dans sa compréhension des autres, dans l’apprentissage des codes sociaux, culture et règles de l’entreprise dans l’expression et la gestion de ses émotions, dans le soutien de sa motivation …
L’employeur doit être très sensibilisé et le bon environnement (social et matériel) doit être recherché immédiatement. La promotion des profils suppose pour augurer des chances de succès une recherche très ciblée des entreprises potentiellement accueillantes ;
La recherche de stage et son déroulement nécessite une sensibilisation de l’employeur aussi importante que celle nécessaire dans la phase de recherche d’emploi et d’entrée en emploi ;
La préparation « assidue » à l’entretien de recrutement et la présence du conseiller professionnel lors de la rencontre candidat/employeur est indispensable dans la majorité des cas ;
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La phase d’intégration dans l’entreprise est essentielle et nécessite une sensibilisation intensive (et sur la durée) de l’employeur et des équipes, un débriefing fréquent avec la personne (difficultés relationnelles ou comportements inadéquats, compréhension des consignes, des codes sociaux, sensation d’ennui …) ;
le suivi et le maintien dans l’emploi exigent une forte présence et réassurance de l’employeur, une capacité de médiation et une posture de coach auprès de la personne ce qui suppose une disponibilité sans faille.
Au-delà de ces constats :
La mission du Cap emploi consiste à accompagner vers l’emploi tous types de handicap et pourtant face aux personnes porteuses du TSA, la démarche proposée par le Cap emploi doit être reconsidérée dans sa forme et son contenu ;
Le suivi adapté aux personnes avec autisme ne peut durablement être mis en œuvre dans un contexte de 130 personnes accompagnées par conseiller ;
Le climat de confiance et la communication spécifique avec la personne en situation d’autisme, la sensibilisation des entreprises et la promotion des profils accompagnés n’ont pu s’opérer que dans un cadre expérimental et volontariste ;
L’accompagnement des personnes avec TED/TSA peut se réaliser dans le cadre d’une action spécifique portée par les associations gestionnaires de Cap emploi prêtes à s’engager avec comme ressource le savoir-faire et la compétence technique partenariale commerciale et ergonomique développée dans les équipes du Cap emploi.
Il est donc souhaitable que la démarche initiée dans le Finistère soit étendue à
l'ensemble de la Région.
L’exemple de Cap emploi dans le Finistère nous montre que cet organisme
correspond bien aux besoins d’accompagnement des personnes autistes vers
l’emploi, mais les moyens dont il dispose actuellement sont insuffisants pour remplir
pleinement ses missions d’accompagnements.
Il faut définir un circuit et des outils dans le domaine de l’insertion professionnelle pour les
personnes avec autisme qui comprendrait :
des prestations de pré-orientations ;
des prestations ponctuelles (PPS) spécifiques autistes ;
un organisme missionné pour accompagner les personnes et leurs familles dans la
recherche d’emploi, en milieu ordinaire ou milieu protégé.
En effet, les personnes concernées par l'autisme et leur famille sont actuellement
confrontées à l'extrême complexité des parcours qui leurs sont imposés : recherche par
elles-mêmes de place en ESAT pour les cas d'orientation vers le milieu protégé, difficultés
de prise en compte des particularités de l'autisme par les services compétents dans le
domaine de la recherche d'emploi, avec des allers et retours entre Cap emploi et Pôle
emploi. Il est donc très souhaitable que ces parcours soient simplifiés et lisibles.
L’organisme Cap emploi pourrait, avec des moyens supplémentaires conséquents et
adaptés, devenir le service compétent pour toutes les personnes concernées par l'autisme.
Mais, pour que cette fonction soit réalisée dans des conditions satisfaisantes pour les
personnes autistes, il conviendrait cependant que les agences de Cap emploi disposent de
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personnes formées aux particularités de l'autisme, et que soient créées des cellules
« autisme » au sein de ces agences. Cette formation, ainsi que l'embauche de personnes
supplémentaires dédiées à cette fonction, doivent pouvoir être financées. Un financement
sur les crédits du futur 4ème plan autisme, mis en place au niveau des ARS et attribués aux
organismes gestionnaires de Cap emploi, pourrait permettre de créer ces structures dédiées
au sein de certains bureaux de Cap emploi, avec l'objectif de généraliser ces structures
spécifiques dans toutes les agences de Cap emploi, dans un délai raisonnable. La mise en
place de ce « guichet unique » simplifierait la recherche de solution pour ces personnes, qui
ont besoin, dans ce domaine aussi, de bénéficier d'une réelle prise en charge, avec un suivi
adapté à leurs besoins.
Dans l’accès à l’emploi des personnes avec autisme, parmi les personnes relevant de Pôle
emploi, toutes ne sont pas suivies par Cap emploi ; il faudra également prévoir la formation
de tous les référents handicaps de Pôle emploi. Cette formation devra s’étendre aux
conseillers, chargés de portefeuille et assurant par conséquent un suivi, mais également aux
psychologues du travail, qui devront être à même de bien comprendre les particularités
autistiques. Ces formations seront indispensables pour assurer, de la part de Pôle emploi, un
rôle d’aiguillage vers Cap emploi, lequel devra rester l’interlocuteur privilégié.
Promouvoir :
- la mise en place, au sein des organismes gestionnaires de Cap emploi, d’un guichet
unique d’accompagnement vers l’emploi ;
- la délivrance de prestations de pré-orientations (PPO) et de prestations ponctuelles
(PPS) spécifiques autistes ;
- l’accompagnement des personnes et de leur famille dans la recherche d’emploi, en
milieu ordinaire ou milieu protégé ;
- la création de cellules « autisme » au sein des agences des organismes
gestionnaires de Cap emploi ;
- l’adaptation de l’accompagnement et du temps qui y est consacré en fonction des
besoins des personnes ;
- l’allocation de moyens financiers (crédits du futur 4ème plan autisme) pour
l’embauche du personnel dédié des cellules « autisme » ;
- la formation du personnel des cellules « autisme » au sein des organismes
gestionnaires de Cap emploi et des référents handicap et psychologues du travail de
Pôle emploi, missions locales.
d) Les structures innovantes
Des structures innovantes devraient être déployées, afin de permettre aux usagers d’y
développer des compétences préprofessionnelles. Les statuts des Groupes d’Entraide
Mutuelle (GEM) se prêteraient très bien à ces enjeux de socialisation, mais leur déploiement
auprès de ces populations reste difficile. De même, les FabLab (ou « laboratoires de
fabrication ») proposent des réponses inédites auprès des TSA. Certains usagers avec un
diagnostic de syndrome d’Asperger trouvent néanmoins une place dans des GEM dits «
handicap psychique ».
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Ces GEM autisme pourraient se développer avec l’aide des associations sur la base d'une
décision ministérielle relayée par le financement CNSA. Leur développement est en effet
prévu par le plan quinquennal d’évolution de l’offre médico-sociale, et précisé par la
circulaire relative à la transformation de l’offre d’accompagnement des personnes
handicapées (Ministères des affaires sociales et de la santé, 2017). L’annexe 3, action 8 de
ladite circulaire inscrit ainsi le développement de la pair-aidance comme l’une des conditions
de l’empowerment, ce dernier contribuant à l’inclusion sociale des personnes. Ainsi, les GEM
« participent au déploiement du parcours global coordonné ».
La création de nouveaux GEM sur la période 2017-2019, ainsi que la revalorisation des GEM
existants, constituerait ainsi un vecteur de socio-professionnalisation très approprié pour les
personnes avec TED/TSA.
D’autres activités comme l’atelier numérique d’ASPERANSA Morbihan, les montages vidéo
des conférences d’ASPERANSA, ou les activités encadrées par des salariés d’Orange
permettent également de développer des compétences professionnelles.
Demeurent par ailleurs des difficultés pour certaines personnes autistes dans l’accès à
l’emploi, de telle façon que ces profils ne conviendraient pas au Tremplin/SAVS. Ces
dernières structures restent tributaires d’une orientation MDPH. Pour ces profils, encore loin
de la logique de projet professionnel, les GEM pourraient constituer une orientation
alternative.
Un GEM pourrait par ailleurs constituer un lieu-ressource alternatif où demander cette aide
lors de situations ponctuelles. Dans le même ordre d’idée, le service de Pont-Scorff offrait,
après l’émancipation progressive de l’usager, une permanence qui permettait ce type
d’intervention longitudinale.
Par ailleurs, si le Tremplin/SAVS TED offre une spécificité inégalé de l’accompagnement
offert à ses usagers, il manque encore, dans l’offre qu’il propose, de lieux d’immersion
professionnelle qui constitueraient autant de terrains d’autonomisation ; et de même, de
structures d’évaluation de la vie en autonomie.
Dans le cadre offert par la circulaire du 5 mai 2017 sur les Fonds d’Intervention Régionaux
(FIR), des GEM TSA expérimentaux pourraient être déployés dès 2017, sur les crédits du
4ème plan autisme (hors cadre de ladite circulaire et des crédits CNH 2016).
Au titre d’autres exemples d’innovations inspirantes, l’atelier informatique d’ATYPIcK, géré
par un GEM et l’association Fil Rouge, permettant une préévaluation des capacités
professionnelles, ou encore le GEM L’Autre Regard, peuvent être cités. De même, l’ESAT Le
Pommeraye, non spécifique à l’autisme, a été amené à développer des compétences
propres à l’accompagnement de cette population, et constitue un modèle compétent de
tremplin protégé vers le milieu ordinaire.
Promouvoir :
- le développement de structures innovantes, parmi lesquelles des GEM autisme, sur
la base d’une décision ministérielle, avec l’aide des associations, et sur des
financements issus du 4ème plan autisme
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2) Intégration socio-professionnelle
a) Identification des leviers et des freins à l’intégration professionnelle
En complément des observations sur les acteurs de l’insertion, le groupe de travail a décidé
de s’appuyer sur un sondage dont l’objectif était de récolter des retours d’expériences
professionnelles, réussies ou non, de personnes autistes et de structures professionnelles.
Il s’agissait de mieux identifier les freins et leviers à l’embauche des personnes autistes, afin
de réfléchir à des actions à mettre en place auprès des employeurs. Un questionnaire a été
élaboré sur un format court, facilitant le traitement de l’information, et en deux versions, afin
d’avoir les points de vue des personnes autistes et des acteurs du monde de l’emploi
(entreprises ordinaires, entreprises adaptées et ESAT).
Les quelques retours de questionnaires (12 au total) ont permis de corroborer les constats
du groupe de travail, et de proposer une analyse des résultats qui, si elle n’est pas
représentative car basée sur un nombre restreint, donne des indications sur les freins et les
leviers à l’intégration professionnelle.
i. Les représentations relatives à l’expérience professionnelle vécue
L’expérience professionnelle est considérée comme une opportunité (dès lors qu’elle est
réalisée dans de bonnes conditions), tant pour les employeurs que pour les personnes avec
autisme.
Les personnes avec autisme perçoivent l’expérience professionnelle vécue comme positive
lorsque qu’elles considèrent que le contexte de travail les respecte : bonnes conditions de
travail et climat relationnel serein. Au contraire, l’expérience est perçue comme négative
lorsque l’activité professionnelle engendre des difficultés et lorsque le contexte de travail
(conditions de travail et contexte relationnel) tend à les accentuer, voire même à en ajouter.
Quelques aménagements proposés pouvant améliorer :
- leurs conditions de travail (des aménagements sensoriels, un emploi du temps plus précis,
pour s’organiser, (une équipe professionnelle qui) privilégie la proactivité à la réactivité, des
consignes claires (une personne-ressource pour les expliquer), un aménagement du temps
et des conditions de travail, selon les problématiques de chacun (médecine du travail).
- le contexte relationnel dans la structure (une meilleure compréhension, de la part des
collègues, des difficultés rencontrées (job coach), le respect de la différence.
Pour les entreprises, l’expérience d’insertion vécue est perçue comme positive et est
considérée comme une opportunité d’appréhender différemment l’accompagnement et de
s’adapter à la diversité des publics.
Les répondants identifient les forces et difficultés qu’elles ont pu percevoir chez les
personnes employées mais aussi celles des structures professionnelles, elles-mêmes :
- force : sensibilisation en amont de l’ensemble de l’équipe.
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- faiblesse : manque d’expérience et de connaissances des problématiques liées à l’autisme,
dans l’accompagnement des personnes avec autisme (notamment, importance de la
présence d’un tuteur attitré).
ii. Les freins et les leviers identifiés à l’insertion professionnelle des personnes avec
autisme
Les personnes avec autisme ont conscience que certaines compétences sont valorisables
dans le monde du travail (la rigueur, la ponctualité, les compétences techniques,
l’investissement...). Les principaux freins relevés concernent davantage les difficultés
d’adaptation aux attentes des employeurs et aux codes sociaux (implicites) qui régissent les
comportements aux différentes phases du processus d’insertion.
Elles proposent quelques pistes d’amélioration : Accompagnement des personnes - Plus de places de SAVS / plus d’éducateurs spécialistes des TSA (tuteurs pour les adolescents, les jeunes et les adultes en difficulté) ; - Un accompagnement tout au long du processus de recrutement (lettre de motivation et CV, recherche d’entreprise, prise de contact avec les responsables, préparation de l’entretien d’embauche, accompagnement à l’entretien d’embauche). Existence de référents - Une personne-référente avec qui discuter des difficultés, des aménagements possibles et qui puisse discuter avec l’entreprise, en cas de problème ; - Une entreprise-référente : en cas de difficultés particulières, rassurer le futur employeur ; échanger entre professionnels en toute liberté et sans tabou. Information / formation à destination des personnes avec autisme - Former à la « Recherche d’emploi » ; - Informer sur l’utilisation et la communication de la RQTH : comment elle peut être perçue dans l’entreprise, quand et comment la présenter ? / pour qu’elle ne soit pas utilisée de manière négative dans le processus d’embauche et dans l’activité. Sensibilisation / information / formation à destination des structures professionnelles - Informer / former les potentiels recruteurs/futurs collègues/encadrants sur les particularités de l’autisme ; - Changer les mentalités (« Le problème n’est pas technique, il est humain »).
Les représentants des structures professionnelles interrogées identifient, eux aussi, les
compétences des personnes avec autisme susceptibles de constituer des leviers à l’insertion
(fiabilité, régularité, qualité du travail réalisé) et des difficultés susceptibles, au contraire, de
constituer des freins (difficultés de compréhension des consignes, lenteur, difficultés
relationnelles éventuelles, difficultés d’intégration dans l’équipe).
Néanmoins, elles déclinent également les forces des structures professionnelles pour une
insertion réussie (information, communication, formation sur l’autisme) et leurs faiblesses
(méconnaissance de l’autisme (représentations fausses), absence d’un tuteur « formé » ou
« sensibilisé »).
La sensibilisation / l’information / la formation / l’accompagnement des structures
professionnelles est la piste d’amélioration privilégiée.
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- Former / Communiquer / former / informer / Organiser un temps de sensibilisation du
personnel par des « professionnels » ;
- Etre accompagné par une personne spécialiste de l’autisme (expliquer les difficultés
rencontrées ; indiquer des pistes pour réagir de façon appropriée) ;
- Rencontrer des employeurs qui emploient des personnes avec autisme.
iii. Les propositions pour améliorer l’insertion professionnelle des personnes avec
autisme
Concernant l’aménagement des conditions de travail, il serait intéressant de prévoir des
aménagements sensoriels, des emplois du temps précis et des consignes précises.
Quant au contexte relationnel, une meilleure compréhension de la part des collaborateurs et
le respect de la différence faciliteraient l’adaptation au travail.
Le besoin d’accompagnement dans la démarche d’insertion professionnelle pourrait trouver
une réponse dans la création de places en SAVS (Service d’accompagnement à la Vie
Sociale) avec des professionnels formés à l’autisme.
Un accompagnement tout au long du processus de recrutement (lettre de motivation et CV,
recherche d’entreprise, prise de contact avec les responsables, préparation de l’entretien
d’embauche, accompagnement à l’entretien d’embauche) semble indispensable pour
favoriser l’embauche des personnes autistes.
Une personne-référente devrait être identifiée, avec qui la personne avec autisme pourrait
discuter des difficultés, des aménagements possibles, et qui pourrait échanger avec
l’entreprise en cas de problème.
Il a également été proposé de repérer une entreprise-référente dans le parcours de chaque
personne, qui pourrait faire le lien en cas de difficultés particulières, rassurer le futur
employeur ; échanger entre professionnels en toute transparence.
Le besoin de sensibilisation et d’information à destination des structures professionnelles sur
les particularités de l’autisme est repéré comme indispensable. Ceci afin qu’ils apprennent à
communiquer avec des personnes qui n’ont pas les mêmes codes, à comprendre certaines
façons de réagir, à être flexible et adaptable. Un manque d’expérience et de connaissances
des problématiques liées à l’autisme peut générer toute sorte de maladresses, pouvant aller
jusqu’à un échec de la démarche d’insertion professionnelle.
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Conclusion (partie 2) : leviers pour l’amélioration des pratiques
Accompagnement des personnes avec autisme
- Développement des formations des AVS et des enseignants-référents dans le cadre de
conventionnements ;
- Filière spécifique « autisme » en centres de pré-orientation ;
- Prestations ponctuelles spécifiques (PPS) autistes ;
- Orientation en CDAPH : prise en compte de l’évolution des personnes concernées,
évaluation par des services compétents, souplesse et continuité des parcours notamment
dans le milieu protégé ;
- Possibilité, offerte par une actualisation du cadre légal propre aux MDPH, d’une double
orientation milieu ordinaire/milieu protégé, afin de fluidifier les parcours ;
- Simplification des parcours de recherche d’emploi ; désignation de Cap emploi comme
« guichet unique » pour le milieu ordinaire et protégé, avec des moyens supplémentaires
financiers et en personnel, et la création de cellules « autisme » ;
- Création de places « autisme » en SAVS / SAMSAH ;
- Aménagement des conditions de travail ;
- Accompagnement tout au long du processus de recrutement par une personne-référente.
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Partie 3 : Les actions à destination des partenaires du monde de
l’emploi
1) La sensibilisation
Les employeurs ayant peu de connaissance de l’autisme, des besoins importants de
sensibilisation sont recensés.
Il convient de réfléchir aux propositions qui viseraient à :
- Sensibiliser à l’autisme afin de contribuer à lever les freins inhérents à une certaine
méconnaissance ;
- Informer sur l’intérêt que peuvent trouver les employeurs dans les particularités des
personnes autistes ;
- Réfléchir aux aménagements au poste de travail qui pourraient servir à l’ensemble des
salariés.
Nous pouvons supposer que plus les employeurs et, immédiatement en amont, les
professionnels de l’aide à l’insertion (chargés d’insertion, psychologues du travail de Pôle
emploi, etc.) seront informés, voire formés, plus ils seront ouverts à l’embauche de
personnes autistes.
Les contenus des temps de sensibilisation
Les temps de sensibilisation permettront d’évoquer :
- La présentation de l’autisme, les particularités cognitives et sensorielles ;
- Les performances particulières des personnes autistes ;
- Les difficultés des personnes autistes en situation d’emploi ;
- La valorisation de la contribution des personnes autistes à l’économie et au développement
d’outils informatiques (cf. Schovanec, p.13) ;
- Les précautions favorisant l’embauche (information sur les difficultés relatives à l’entretien
d’embauche « classique » ; propositions d’aménagements des entretiens d’embauches
basés davantage sur des épreuves techniques, plus objectivables ; mise à disposition par les
employeurs d’appels à candidature avec des postes adaptés) ;
- Les précautions favorisant la prise de poste (informations explicites sur les codes
implicites ; schéma directeur handicap ; aménagements au poste de travail à envisager
(horaires, conditions de travail…)) ;
- Les précautions favorisant le maintien dans l’emploi ; le coaching via un intervenant
extérieur, en précisant que l’entreprise aura toujours une personne à contacter (SAVS, job
coach, SAMSAH...) en cas de problème ; la mise en place d’un tutorat ou d’un interlocuteur
privilégié au sein de l’entreprise ; la prise en compte des particularités de l’autisme dans le
rapport à la hiérarchie, aux collègues et aux missions confiées.
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Les modalités de la sensibilisation
Les temps de sensibilisation peuvent prendre différentes formes selon les attendus, les
objectifs et les disponibilités des employeurs, une des règles à observer étant de toujours
privilégier les échanges autour du support, quel qu’il soit :
- Présentation à un groupe à l’aide d’un diaporama avec un temps d’échange simultané ou
en fin de présentation ;
- Organisation de table ronde-forum (faire témoigner des entreprises qui ont embauché des
personnes autistes) ;
- Réunions « Petits déjeuners réflexion » à destination des managers qui souhaitent recevoir
de l’information courte et efficace sur différents aspects pouvant les intéresser dans leurs
fonctions ;
- Présentations ou témoignages d’expériences réussies ;
- Construction d’une boîte à outils pour les entreprises comprenant des indications sur les
précautions à prendre au moment de la prise de poste et favorisant le maintien dans
l’emploi. Cela pourrait faire l’objet d’un groupe de travail.
- Diffusion aux entreprises du guide SIMON réalisé par Handisup Haute Normandie. Ce
guide explique de manière claire et concise les particularités des personnes avec autisme et
propose des pistes de réflexions et des conseils en termes d’actions ou d’aménagements à
entreprendre pour favoriser l’intégration d’une personne autiste au sein de l’entreprise (cf.
Bibliographie – sitographie : la présentation de Passwerk, ou la vidéo consacrée à
l’embauche « Bref, je suis Aspie », ou encore « La vie couleur autisme »).
2) La nécessité de construire des partenariats avec les divers acteurs de
l’accompagnement
a) Place de la famille et des associations
Du fait de leurs difficultés socio-communicationnelles, les personnes avec TED/TSA auront
souvent besoin, à tout le moins lors des premières phases de l’accompagnement à leur
projet professionnel, d’un proche parental ou associatif à même d’exprimer leurs besoins en
termes d’aménagements de poste, de déficits exécutifs, de motivations spécifiques, etc. Ce
sera notamment souvent le parent, notamment pour le jeune adulte, qui initiera la sollicitation
du job coach lors de l’apparition d’une difficulté sur le lieu de travail.
Dans ce contexte, et par distinction d’autres types de handicap, l’intégration de la
famille – du fait de leur proximité et de leur connaissance irremplaçable de leur proche
– et des représentants associatifs – du fait de leur compétence – devrait être, avec
l’accord de l’usager, au cœur de l’accompagnement coordonné.
b) L’engagement des employeurs
Au-delà de la sensibilisation qui a une visée informative, l’engagement des structures
professionnelles est important si l’objectif souhaité est la mise en œuvre d’actions concrètes.
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Nous faisons le pari que de nombreuses structures professionnelles seraient disposées à
intégrer une personne avec autisme. Néanmoins, l’embauche d’une personne ou l’accueil
d’un stagiaire avec autisme est encore considéré(e), par la majorité d’entre elles, comme
étant une initiative risquée (représentations relatives à l’employabilité des personnes avec
autisme, aux efforts à consentir, à la capacité d’adaptation (« auto-efficacité » perçue) des
entreprises - renforcées par une méconnaissance des dispositifs d’accompagnement des
personnes et des employeurs -, etc.).
Comment, dans ce contexte, inciter les structures professionnelles à passer à l’acte, en
conformité avec leurs idées et leurs valeurs ?
De ce point de vue, les campagnes de sensibilisation et d’information basées sur de la
communication persuasive ne sont pas efficaces : elles favorisent, naturellement, l’apport
d’informations, peuvent même permettre aux individus de changer d’attitude mais n’incitent
pas à produire de nouveaux comportements. Ces enseignements profitent, avant tout, aux
personnes déjà engagées dans ce processus de changement. Il s’agit, alors, non plus
seulement d’informer mais, en amont, de trouver le moyen de rendre les structures
professionnelles sensibles au message délivré. Les études menées en psychologie sociale,
dans le champ de la communication, mettent en évidence l’intérêt de rendre les individus
visés actifs dans la dynamique de changement, avant de tenter de les persuader (Eyssartier,
Joule & Guimelli, 2007). Inciter les structures professionnelles à s’engager dans un
processus de co-construction des actions à mettre en œuvre pourrait servir cet objectif.
Par ailleurs, pour comprendre les déterminants de l’engagement des structures
professionnelles dans une activité planifiée, telle que l’intégration d’une personne avec
autisme, nous pouvons faire appel à la Théorie du Comportement Planifié (TCP) de Fishbein
& Ajzen (2010). Selon cette théorie, en effet, l’intention d’agir repose sur 3 facteurs :
- l’attitude envers le comportement envisagé (jugé positivement ou négativement)
- le respect de normes sociales incitant (ou non) à la mise en œuvre du comportement
(influence sociale significative pour l’individu)
- la perception de ses capacités à mettre, effectivement, en œuvre ce comportement (cf.
auto-efficacité perçue de Bandura (1991)), autrement dit de ses ressources et des
opportunités/obstacles à la réalisation de ce comportement)
Une entreprise ayant accumulé une expérience positive de l’emploi de personnes avec
TED/TSA pourrait enfin être sollicitée, avec un statut d’entreprise-référente, afin que
d’autres employeurs potentiels puissent recevoir, de la part de leurs pairs, ces retours
d’expériences réussies et franchir le pas de l’engagement.
c) L’intérêt des employeurs
Il est indispensable de dépasser l’idée que la bienveillance amènerait les employeurs à
souhaiter embaucher des autistes au sein de leur entreprise.
S’il semble acquis que les aménagements au poste de travail sont à envisager pour favoriser
le travail des personnes autistes dans des conditions respectueuses de leurs particularités, il
est raisonnable de supposer que les entreprises agiront si elles y trouvent un intérêt.
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Il convient donc de réfléchir aux arguments qui intéresseront les employeurs si l’on veut les
inciter à embaucher des personnes autistes et à mettre en œuvre les aménagements
nécessaires au bon déroulement de la collaboration.
Les leviers favorisant l’embauche d’une personne autiste peuvent varier selon différents
facteurs. Par exemple, même si la bienveillance ne suffit pas, la sensibilité des employeurs
favorise leur implication.
Cette sensibilisation devrait également être investie par l’employeur public, à l’instar de
l’hôpital qui, plus qu’un autre, devrait montrer l’exemple de l’ouverture à la différence et à la
bonne prise en compte des particularités des personnes avec TED/TSA.
Il peut être pertinent par ailleurs de présenter des expériences réussies au travers de
témoignages ou d’écrits pour mettre en évidence l’intérêt pour chacune des parties, de
permettre l’embauche de personnes autistes. Il est également important de valoriser ce qui
est fait en ce sens
Une proposition qui pourrait intéresser les entreprises serait qu’elles mettent elles-mêmes à
disposition un job coach qui rentrerait dans leur obligation d’emploi de personnes en
situation de handicap, et diminuerait de ce fait la part due dans le cadre des 6 % d’emploi de
personnes handicapées. Cela serait ainsi permis en cas d'accord collectif exonérant du
paiement de la contribution AGEFIPH agréé par la DDCS.
d) L’accompagnement des employeurs
En préalable, la question de porter la RQTH à la connaissance du médecin du travail est
posée : Dire ou ne pas dire son handicap à l’employeur ? Ne pas le dire peut rendre
complexe la situation au travail mais la relation employeur / employé peut également être
faussée du fait de la connaissance de la RQTH, qui peut engendrer une non reconnaissance
ou une remise en question des compétences professionnelles. La question centrale est ici
celle de la confiance. De l’avis général, il est cependant préférable que l’employeur soit
informé mais c’est à la personne elle-même d’en décider (cf. Simone, 2010).
Si l’on sait qu’une expérience réussie peut favoriser le souhait de renouveler l’expérience, il
est à l’inverse difficile de renouveler une expérience qui n’a pas été concluante.
Il est en conséquence important de penser à l’accompagnement des employeurs qui
accepteraient d’embaucher ou d’accueillir un stagiaire. Il est également primordial d’informer
les entreprises qu’en cas de problème, l’organisme qui a placé la personne est présent pour
aider à faire face aux éventuelles difficultés qui pourront se présenter.
Pour encourager les entreprises à embaucher des personnes autistes, il faut leur permettre
de se préparer aux difficultés qu’ils risquent de rencontrer et aux aménagements à envisager
sur le poste de travail, sans quoi le risque d’échec est élevé. Il est également important de
prévoir la sensibilisation des collègues de la personne autiste.
Un organisme tel que Cap emploi est réellement adapté pour accompagner les personnes
autistes et les employeurs, il faut s’appuyer sur cette structure existante mais développer les
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moyens dont elle dispose car ils sont insuffisants tant en termes de nombre de personnes
accompagnées que de temps alloué aux accompagnements.
i. Le partenariat
En amont de la mise en place des actions de sensibilisations, il sera important de développer
le partenariat avec les acteurs régionaux :
Les Directeurs des ressources humaines (l’association nationale des DRH-
ANDRH, a une unité handicap qui organise des réunions sur des
problématiques données). Il semblerait pertinent de leur proposer des temps
de sensibilisation sur la question de l’emploi des personnes autistes ;
Le Conseil régional (propose des formations PRFPH) ;
Les référents du travail et les psychologues du travail de Pôle emploi ;
La médecine du travail ;
Les acteurs du social et solidaire. Si l’on se réfère au rapport présenté en
mars 2017 par Josef Schovanec au ministère des affaires sociales et de la
santé sur le devenir professionnel des personnes autistes, il conviendrait de
sensibiliser les professionnels du secteur associatif sur la question de
l’accessibilité des personnes autistes puisque le secteur associatif en France
emploie des personnes avec autisme.
On note l’importance du réseau et de la communication, car les entreprises communiquent
entre elles, les projets sont impulsés grâce à des échanges de pratiques.
ii. Rôle des ESAT de transition
Dans le cadre de la récente circulaire relative à la transformation de l’offre
d’accompagnement des personnes handicapées (Ministère des affaires sociales et de la
santé, 2017), les personnes avec TED/TSA pourront bénéficier d’une mise en situation
professionnelle (MISPE) préalable au sein d’un ESAT.
Ces MISPE renforcent ainsi « le rôle des ESAT en matière d’évaluation des compétences
professionnelles, un rôle essentiel pour positionner les ESAT en tant que passerelle vers le
milieu ordinaire et donc acteur de l’inclusion pour les personnes pouvant travailler en milieu
ordinaire ».
Un tel ESAT « de transition », présent dans chaque département, avec en son sein une
équipe formée à l’évaluation et à l’accompagnement des personnes avec TED/TSA,
permettrait de rechercher les sorties les plus adaptées possibles pour chacun.
L’exemple de l’ESAT La Pommeraye (ADAPEI 49) pourrait ainsi être suivi, afin de
standardiser ces lieux tremplins vers les cadres professionnels appropriés. Les
personnes avec TED/TSA pourraient également investir cet espace de transition grâce
à la possibilité de stages précédant l’emploi et évaluant sa viabilité.
Un groupe-commission devrait collecter les expériences innovantes – à l’instar du
télétravail (Chambre, 2014) – encore éclatées, afin de les faire mieux ressortir et d’en
développer la pratique sur le territoire. Les compétences autistiques spécifiques – par
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exemple, la méticulosité dans l’entretien des outils – pourraient ainsi être intégrées au
marché de l’emploi, dans une démarche de réponse aux demandes.
iii. Les Entreprises Adaptées (EA)
De même que les ESAT, les EA devraient bénéficier d’un accompagnement aux
spécificités de l’autisme. Diffuser par exemple la « psychologie des métiers »
proposées par Schovanec (2017) permettrait de même de favoriser le hors-les-murs,
les embauches à mi-temps ou aux trois-quarts temps. En Direct, franchise nationale
présente à Brest, ou l’ADGAP des Papillons Blancs, pourraient ainsi bénéficier d’un
plan d’action.
iv. Pluralité des voies d’accès vers l’insertion en milieu ordinaire
Entreprises adaptées ou ESAT ne sont pas les seules modalités d’inscription vers l’insertion
socio-professionnelles pour les personnes avec TED/TSA.
Bien plutôt, dans une réflexion étendue au seul enjeu professionnel, le développement du
bénévolat, ou l’insertion par l’économie sociale et solidaire, à l’interface des milieux protégés
et solidaires, peuvent constituer des tremplins appropriés afin de graduer l’accès à l’emploi,
permettant ainsi le développement des habiletés sociales prérequises.
Les entreprises locales innovantes, à l’instar de l’Ara Hôtel à Landerneau, ou encore du
dispositif alsacien Rêves de Bulles, constituent ainsi autant d’exemples desquels s’inspirer.
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Conclusion (partie 3) : leviers pour l’amélioration des pratiques
Informer et former de nombreux acteurs à l’autisme et ses spécificités
- AVS, enseignants référents ;
- Référents handicap des organismes de formation (Université, AFPA…) ;
- Professionnels des centres de pré-orientation ;
- Professionnels de Cap emploi et référents handicap de Pôle emploi ;
- Professionnels de SAVS / SAMSAH ;
- Employeurs et collaborateurs des personnes autistes en entreprise.
Accompagnement des entreprises
- Intégration des partenaires familiaux et associatifs à la coordination du projet
professionnel ;
- Partenariat avec les acteurs régionaux (ANDRH, Conseil régional, Pôle emploi, médecine
du travail, acteurs du social et solidaire,…) pour faciliter la mise en place des actions de
sensibilisation ;
- Cap emploi : personne-référente accessible aux entreprises en cas de difficulté ;
- Information sur l’intérêt pour les employeurs de l’embauche de personnes avec autisme
(présentation d’expériences réussies, mise à disposition par l’entreprise d’un job coach pour
obligation d’emploi de personnes handicapées…) ;
- Co-construction avec les structures professionnelles des actions à mettre en œuvre pour
favoriser l’insertion professionnelle des personnes avec autisme ;
- Développement du rôle de transition des ESAT dans le cadre de la circulaire 2017 sur la
transformation de l’offre d’accompagnement ;
- Intervention auprès des EA afin de les sensibiliser aux spécificités autistiques et répondre à
une demande forte d’emploi dématérialisés et partiels, souvent propices aux personnes avec
TED/TSA.
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Conclusion générale : nouveaux dispositifs et financements
La question de l'insertion professionnelle des personnes avec autisme fait apparaître de
nombreuses difficultés, qui s’expliquent, d’une part, par une méconnaissance de ce que sont
les TED/TSA par les acteurs qui interviennent dans ce domaine, et d’autre part, par la
carence de dispositifs dédiés, existants mais trop peu nombreux. Les propositions du groupe
de travail pour améliorer cette situation dans les multiples domaines d’interventions de
l’insertion professionnelle, sont réunies ici selon deux axes principaux : les nouveaux
dispositifs et les financements dédiés nécessaires.
Nouveaux dispositifs
Une meilleure évaluation des capacités des personnes concernées
- Groupe de travail suivi d’une veille sur la constitution d’une batterie d’outils de référence
d’évaluation neuropsychologique et fonctionnelle de la personne adulte avec TED/TSA
Une meilleure réponse au trouble socio-communicationnel
- Supervision des groupes d’entraînement aux habiletés sociales (GEHS), avec un
développement des groupes de socialisation (notion d’activités de loisir socialisantes) et une
meilleure prise en compte de la motivation sociale
Apprentissages professionnels
- Standardisation d’un ratio d’encadrement par job coach limité à 9 usagers, afin de rendre
compte du temps nécessaire à l’accompagnement ;
- Recrutement des job coaches sur des critères associant compétences éducatives,
connaissances du monde de l’emploi, et spécialisation dans l’autisme ;
- Elaboration d’un référentiel d’activités et de compétences du job coach.
Simplification des parcours de recherche d'emploi
- Filière spécifique « autisme » en centres de pré-orientation ;
- Orientation en CDAPH : prise en compte de l’évolution des personnes concernées,
évaluation par des services compétents, souplesse et continuité des parcours notamment
dans le milieu protégé ;
- Possibilité, offerte par une actualisation du cadre légal propre aux MDPH, d’une double
orientation milieu ordinaire/milieu protégé, afin de fluidifier les parcours ;
- Simplification des parcours de recherche d’emploi ; désignation de Cap emploi comme
« guichet unique » pour le milieu ordinaire et protégé, avec des moyens supplémentaires
financiers et en personnel, et la création de cellules « autisme ».
Accompagnement des entreprises
- Intégration des partenaires familiaux et associatifs à la coordination du projet
professionnel ;
- Cap emploi : personne-référente accessible aux entreprises en cas de difficulté ;
- Co-construction avec les structures professionnelles des actions à mettre en œuvre pour
favoriser l’insertion professionnelle des personnes avec autisme ;
- Développement du rôle de transition des ESAT dans le cadre de la circulaire 2017 sur la
transformation de l’offre d’accompagnement ;
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Financements dédiés
Une meilleure évaluation des capacités des personnes concernées
- Mise en commun des outils d’évaluation fonctionnelle utilisés par les services spécialisés
existants, et financement d’un travail de recherche universitaire (thèse) sur la validation d’un
outil standardisé ;
- Mise en commun des programmes d’apprentissages des habiletés sociales utilisés par les
services spécialisés existants, et financement d’un travail de recherche universitaire (thèse)
sur la validation d’un outil standardisé.
Une meilleure réponse au trouble socio-communicationnel
- Eclaircissement, par une actualisation du cadre légal des MDPH, des conditions
réglementaires de financement des GEHS.
Simplification des parcours de recherche d'emploi
- Prestations ponctuelles spécifiques (PPS) autistes ;
- Création de places « autisme » en SAVS / SAMSAH.
Sensibilisation et formation des acteurs de l’enseignement et de l’accompagnement
- AVS, enseignants référents ;
- Référents handicap des organismes de formation (Université, AFPA…) ;
- Professionnels des centres de pré-orientation ;
- Professionnels de Cap emploi et référents handicap de Pôle emploi ;
- Professionnels de SAVS / SAMSAH ;
- Employeurs et collaborateurs des personnes autistes en entreprise.
Sensibilisation du monde économique
- Partenariat avec les acteurs régionaux (ANDRH, Conseil régional, Pôle emploi, médecine
du travail, acteurs du social et solidaire, …) pour faciliter la mise en place des actions de
sensibilisation ;
- Information sur l’intérêt pour les employeurs de l’embauche de personnes avec autisme
(présentation d’expériences réussies, mise à disposition par l’entreprise d’un job coach pour
obligation d’emploi de personnes handicapées…) ;
- Intervention auprès des EA afin de les sensibiliser aux spécificités autistiques et répondre
à une demande forte d’emploi dématérialisés et partiels, souvent propices aux personnes
avec TED/TSA.
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Glossaire
AAPEP Adolescent and Adults PsychoEducational Profile – Profil Psycho-Éducatif pour Adolescents et Adultes
AEEH Allocation d'Éducation de l'Enfant Handicapé
AFPA Association pour la Formation Professionnelle des Adultes
AGEFIPH Association pour la Gestion du fonds pour l'Insertion Professionnelle des Personnes Handicapées
ANDRH Association Nationale des Directions des Ressources Humaines
ANESM Agence Nationale de l’Évaluation et de la qualité des établissements et services Sociaux et Médico-sociaux
ARS Agence Régionale de Santé
AVS Auxiliaire de Vie Scolaire
BTS Brevet de Technicien Supérieur
CDAPH Commissions des Droits et de l’Autonomie des Personnes Handicapées
CIO Centre d’Information et d’Orientation
CIM-10 Classification Internationale des maladies (10e version)
CNSA Caisse Nationale de Solidarité pour l'Autonomie
CPP Centre Pédagogique Professionnel
CRA Centre de Ressources Autisme
CTRA Comité Technique Régional Autisme
DDCS Direction Départementale de la Cohésion Sociale
DSM-5 Diagnostic and Statistical Manual of Mental Disorders – Manuel diagnostique et statistique des troubles mentaux (5
e version)
ESAT Établissement et Service d'Aide par le Travail
GEHS Groupes d’Entrainement aux Habiletés Sociales
GEM Groupe d’Entraide Mutuelle
GRAFIC Groupement Régional pour l’Accompagnement, la Formation et l’Insertion Concertée
HAS Haute Autorité de Santé
MDPH Maison Départementale des Personnes Handicapées
MISPE Mise en Situation Professionnelle en ESAT
NEPSY-II A Developmental NEuroPSYchological Assessment – Bilan neuropsychologique de l’enfant
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PPS Prestations Ponctuelles Spécifiques
PRFPH Politique Régionale de Formation des Personnes Handicapées
PSP-R Profil Sensoriel Perceptif - Révisé
RQTH Reconnaissance de Qualité de Travailleur Handicapé
SACS Service d’Accompagnement Comportemental Spécialisé
SAMETH Service d’Appui au Maintien dans l’Emploi des Travailleurs Handicapés
SAMSAH Service d'Accompagnement Médico-Social pour Adultes en situation de Handicap
SAVS Service d'Accompagnement à la Vie Sociale
TDA/H Trouble Déficitaire de l’Attention avec ou sans Hyperactivité
TED Troubles Envahissants du Développement
TOC Troubles Obsessionnels Compulsifs
TSA Troubles du Spectre de l’Autisme
TTAP TEACCH Transition Assessment Profile
UAC Unité d’Appui et de Coordination
UBO Université de Bretagne Occidentale
WAIS-IV Wechsler Adult Intelligence Scale - Échelle d'intelligence pour adultes selon Wechsler (4
e version)
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Bibliographie – Sitographie
American Psychiatric Association (2015).
Manuel diagnostique et statistique des troubles mentaux (DSM-5), Elsevier Masson
éditeur
Agence Régionale de Santé Bretagne (2014).
Les personnes avec troubles envahissants du développement prises en charge en
Bretagne
https://www.bretagne.ars.sante.fr/les-personnes-avec-troubles-envahissants-du-
developpement-prises-en-charges-en-bretagne
Aspi’Pro / Association Les Têtes de l’Art (2016).
Bref, je suis Aspie…
https://www.youtube.com/watch?v=vh9byweNOlM
Association Action et Compétence / Centre Ressources Autisme Alsace
Rêves de Bulles
http://cra-alsace.fr/reves-de-bulles/
Association Asperansa (2011).
La vie couleur autisme
https://forum.asperansa.org/download/file.php?id=1000
Association Asperansa (2016).
Enquête et propositions sur les besoins des adultes autistes :
http://www.asperansa.org/enquete.pdf
Association Asperansa (2017).
Enquête sur les besoins des adultes autistes (en cours) :
https://www.asperansa.org/actu/questionnaire_201704.html
Bandura (1991).
Social cognitive theory of self-regulation, in Organizational Behavior and Human
Decision Processes, 50, 248-287.
Bardouil, C. (29 avril 2016).
ESAT « Le Chalet » Pont-Scorff
Conférence à Lorient
https://www.youtube.com/watch?v=8ZyqGApBiE8
Bardouil, C. & Pallier, A. (2017).
Principes et méthodes de l’accompagnement individualisé pour la formation et
l’emploi de personnes autistes, support de présentation (non publié)
Bogdashina, O. (2012).
Page 47 sur 54
Questions sensorielles et perceptives dans l’autisme et le syndrome d’Asperger, AFD
éditeur. Voir par ailleurs l’Etude sur l’étalonnage d’un outil d’évaluation des
particularités sensorielles (CRA de Haute-Normandie) :
http://cra-haute-normandie.superdoc.com/modules/edito/content.php?id=73
Chambres, P. (2014).
Expérimentation du télétravail comme vecteur d’accès à l’emploi pour des personnes
avec Troubles du Spectre de l’Autisme (TSA) :
http://www.arapi-autisme.fr/pdf/BS/34/BS34-14Chambres.pdf
Chevallier, C., Kohls, G., Troïani, V., Brodkin, E.S. & Schultz, R.T. (2012).
The social motivation theory of autism, in Trends in Cognitive Sciences, 16(4)
CNSA (2016).
Guide d’appui pour l’élaboration de réponses aux besoins des personnes présentant
des troubles du spectre de l’autisme
http://www.cnsa.fr/documentation/cnsa-dta-2016_web.pdf
Degenne, C. (2014).
Évaluation de la symptomatologie sensorielle des personnes adultes avec autisme et
incidence des particularités sensorielles sur l’émergence des troubles du
comportement
https://tel.archives-ouvertes.fr/tel-01037912/document
Eyssartier, C., Joule, R.V. & Guimelli, C. (2007).
Effets comportementaux et cognitifs de l’engagement dans un acte préparatoire
activant un élément central versus périphérique de la représentation du don
d’organes, in Psychologie Française, 52
Fishbein, M. & Ajzen, I. (2010).
Predicting and changing behavior: The reasoned action approach, Taylor & Francis
éditeur
Fondation Malakoff–Médéric Handicap (2014/2015).
Accès à l’emploi des personnes porteuses du syndrome d’Asperger et autisme de
haut niveau
http://www.fondationhandicap-malakoffmederic.org/wp-
content/uploads/2016/03/Etude_Ethik_n2.pdf
Handisup Haute-Normandie (2012). Guide Simon – L’entreprise devient accessible aux étudiants autistes
http://www.Handisup.asso.fr/docs/Nos_actions/Projet_SIMON/Handisup_guide_simo
n_web.pdf
Conférence à Lorient le 29 avril 2016
https://www.youtube.com/watch?v=ok_wTZ_Lycw
HAS/ANESM (2015). Note de cadrage
Page 48 sur 54
Autisme et autres troubles envahissants du développement : les interventions et le
projet personnalisé chez l’adulte
http://www.anesm.sante.gouv.fr/IMG/pdf/Lettre_Cadrage_AnesmVDEF_Autisme.pdf
Ministère des affaires sociales et de la santé (2017).
Circulaire relative à la transformation de l’offre d’accompagnement des personnes
handicapées dans le cadre de la démarche « une réponse accompagnée pour tous »,
de la stratégie quinquennale de l’évolution de l’offre médico-sociale (2017-2021) et
de la mise en œuvre des décisions du CIH du 2 décembre 2016
http://circulaires.legifrance.gouv.fr/pdf/2017/05/cir_42206.pdf
Ministère des affaires sociales et de la santé (2017).
Ministère du travail, de l’emploi, de la formation professionnelle et du dialogue social
Circulaire interministérielle relative aux modalités de mise en œuvre du dispositif
d’emploi accompagné prévu par le décret n° 2016-1899 du 27 décembre 2016
modifié
http://circulaire.legifrance.gouv.fr/pdf/2017/05/cir_42210.pdf
Ministère des affaires sociales et de la santé (2017).
Circulaire du 5 mai 2017 relative aux modalités de mise en œuvre du fonds
d’intervention régional en 2017
http://circulaires.legifrance.gouv.fr/pdf/2017/05/cir_42254.pdf
Ministère des affaires sociales et de la santé (2017).
Secrétariat d’Etat chargé des personnes handicapées et de la lutte contre l’exclusion
Stratégie quinquennale de l’évolution de l’offre médico-sociale – Volet handicap
psychique
http://solidarites-
sante.gouv.fr/IMG/pdf/strategie_quinquennale_de_l_evolution_de_l_offre_medico-
sociale_volet_handicap_psychique.pdf
Organisation des Nations Unies.
http://www.un.org/french/disabilities/default.asp?id=1413
Organisation mondiale de la santé (2000).
Classification internationale des maladies (CIM-10), OMS éditeur
Passwerk
Présentation vidéo
http://www.passwerk.be/sites/default/files/videos/original/PASSWERK%20FR%20INT
ERNET%20MP4_0.mp4
Ramus, F. (2012).
Guide du handicap cognitif
http://www.scilogs.fr/ramus-meninges/le-guide-du-handicap-cognitif/
Schovanec, J. (2017).
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Rapport sur le devenir professionnel des personnes autistes, Ministère des Affaires
sociales et de la santé
http://social-sante.gouv.fr/ministere/documentation-et-publications-
officielles/rapports/handicap/article/rapport-sur-le-devenir-professionnel-des-
personnes-autistes-de-josef-schovanec
Simone, R. (2010).
Asperger’s in the job, Future Horizons éditeur
Troisième plan autisme (2013).
http://social-sante.gouv.fr/IMG/pdf/plan-autisme2013-2.pdf
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ANNEXE 1 : GRILLE D’AIDE A L’EVALUATION DES BESOINS
Sévérité Evaluation
DY
AD
E
Déficit socio-communicationnel
- Réciprocité sociale ou émotionnelle - Déficit des comportements non verbaux - Déficit du développement, du maintien, de la
compréhension des relations
1 à 3 Habiletés Sociales (psychologue, ES) Ex. : Skillstreaming
Caractère restreint/répétitif des intérêts/activités & hypo-/hyperréactivité sensorielle
- Caractère stéréotypé/répétitif des mouvements/objets/langage
- Intolérance au changement - Intérêts restreints - Hypo-/hyper-sensorialité (5 sens + vestibulaire
& proprioceptif)
1 à 3
Evaluation fonctionnelle (psychologue)
Ex. : AAPEP, Vineland-II
Evaluation exécutive (Neuropsychologue)
Evaluation(s) sensorielle(s)
(médecin spécialiste, paramédical + évaluation
spécifique) Ex. : Profil Sensoriel &
Perceptif Révisé
Particularités psychométriques/neuropsychologiques (psychologue/neuropsychologue)
- Niveau cognitif
- Homo-/hétérogénéité du profil cognitif
- Altérations exécutives : attention, mémoire de travail, planification, initiation, etc.
Particularité du langage (orthophoniste)
- Altération de la prosodie, du volume, bégaiement, etc.
Pathologie médicale/génétique associée (médecin spécialiste)
- Notamment : neurologique, gastro-entérologique, etc.
Trouble neurodéveloppemental, mental, comportemental associé
- TDA/H (psychiatre + neuropsychologue)
- Trouble(s) « dys », etc. ([neuro-] psychologue + paramédical)
- Troubles psychiatriques « tout venant » : anxiété, dépression, phobies, (vidéo)-addiction,
etc. (psychiatre, psychologue [TCC], etc.)
- Trouble du comportement (psychiatre, psychologue [comportementaliste])
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ANNEXE 2 : QUESTIONNAIRES (TYPES 1 & 2)
1) Questionnaire auprès des acteurs
Insertion professionnelle des personnes autistes/TED
Suite au Comité Technique Régional Autisme de juin 2016, le Centre Ressources Autisme
Bretagne a mis en place en novembre 2016 avec de nombreux acteurs un groupe de travail
sur l’insertion professionnelle des personnes avec autisme/Troubles Envahissants du
Développement (TED). L’objectif de ce groupe de travail est de répertorier l’existant dans la
région et de faire des propositions pour ce qui concerne la formation et l’emploi des
personnes avec autisme/TED.
Grâce à ce questionnaire, nous voulons récolter les retours positifs et les axes d’amélioration
du point de vue des acteurs afin de connaitre les freins et les leviers à l’insertion
professionnelle des personnes avec autisme / TED, c’est pourquoi nous vous sollicitons
pour répondre aux questions ci-dessous, dont les retours seront anonymes et confidentiels.
- Qui êtes-vous ?
Âge :
Formation :
Expérience(s) :
- Quelles expériences de formation ou insertion professionnelle avez-vous
eues ?
(Ex : stage(s), emploi(s) (CDD, CDI), formation(s), alternance(s), …)
- Par quel organisme / orientation / démarche êtes-vous allé(e) vers ce(s) lieu(x) d’emploi ou de formation ?
(Ex : Pôle emploi, réponse à appel à candidature, candidature spontanée, relation, Cap emploi, ….) - Pour quel métier avez-vous été recruté / retenu ?
- Combien de temps avez-vous passé / depuis combien êtes-vous dans cette
Entreprise/Etablissement/Organisme ?
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- L’expérience a-t-elle été / est-elle positive ?
Si oui pourquoi ?
Si non, pourquoi ?
- Avez-vous rencontré des difficultés ?
Si oui lesquelles ?
Qu’est-ce qui aurait pu vous aider pour que cette expérience soit davantage réussie ?
(Ex : accompagnement par un job coach, aménagement sensoriel, de l’emploi du temps, …)
- Qu’est-ce qui peut aider ou compliquer la recherche d’emploi pour une
personne avec autisme?
Ce qui facilite :
Ce qui rend difficile :
- De quelles aides auriez-vous besoin pour vous accompagner dans la
recherche de formation, stage ou emploi?
- Avez-vous des remarques, des suggestions à nous proposer ?
Merci pour vos réponses, qui nous seront précieuses pour élaborer la suite à donner dans
nos actions.
Veuillez envoyer le questionnaire complété à GTInsertionproBretagne@gmail.com
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2) Questionnaire auprès des acteurs
Insertion professionnelle des personnes autistes/TED
Suite au Comité Technique Régional Autisme de juin 2016, le Centre Ressources Autisme
Bretagne a mis en place en novembre 2016 avec de nombreux acteurs un groupe de travail
sur l’insertion professionnelle des personnes avec autisme / Troubles Envahissants du
Développement (TED). L’objectif de ce groupe de travail est de répertorier l’existant dans la
région et de faire des propositions pour ce qui concerne la formation et l’emploi des
personnes avec autisme / TED.
A travers ce questionnaire, nous voulons récolter les retours positifs et les axes
d’amélioration du point de vue des acteurs afin de connaitre les freins et les leviers à
l’insertion professionnelle des personnes avec autisme / TED, c’est pourquoi nous vous
sollicitons pour répondre aux questions ci-dessous, dont les retours seront anonymes et
confidentiels.
- Quel acteur êtes-vous ? Nombre de salariés ?
(Ex : Entreprise, ESAT, Entreprise adaptée, Université, Centre de formation…)
- Combien de personnes avec autisme/TED avez-vous / avez-vous eu dans votre
entreprise / établissement / organisme (E/E/O)?
- S’agissait-il de stage, emploi (CDD, CDI), alternance… ?
- Comment cette personne est entrée dans votre E/E/O ? (Ex : Pôle emploi, réponse à appel à candidature, candidature spontanée, relation, Cap emploi…) - Pour quel métier la personne a été recrutée ?
- Combien / depuis combien de temps cette personne a passé / est dans votre
E/E/O ?
- L’expérience a-t-elle été / est-elle positive ?
Si oui pourquoi ?
Si non, pourquoi ?
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- Avez-vous rencontré des difficultés ?
Si oui lesquelles ?
- Qu’est-ce qui aurait pu vous aider pour que cette expérience soit davantage
réussie ?
- Quels sont selon vous les leviers et les freins pour l’embauche d’une personne
avec autisme ?
Les leviers :
Les freins :
- Avez-vous des remarques, des suggestions à nous proposer :
- Seriez-vous intéressés pour participer à un temps de sensibilisation gratuit à la
connaissance de l’autisme et ses particularités ?
Merci pour vos réponses, qui nous seront précieuses pour élaborer la suite à donner dans
nos actions.
Veuillez envoyer le questionnaire complété à GTInsertionproBretagne@gmail.com.
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