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Quels sont les fondements du commerce international et de
l’internationalisation de la production?
La mondialisation peut être définie comme « l'émergence d'un vaste marché mondial des biens, des services, des capitaux et de la force de travail, s'affranchissant de plus en plus des frontières politiques des Etats, et accentuant les interdépendances entre les pays ».
Le phénomène de mondialisation comporte deux dimensions :
> La mondialisation désigne d’abord un processus de développement des échanges et de montée des interdépendances des économies nationales.
La seconde dimension de la mondialisation réside dans l’émergence de problèmes globaux. (cf chapitres sur le développement durable)
Cette mondialisation des économies et des marchés pose une série de questions :
Pourquoi les nations commercent-elles ?
Quel est le rôle des acteurs économiques dans ce processus de mondialisation ?
Comment peut-on réguler une économie qui se mondialise ?
I Panorama du commerce international
II les théories économiques sur le libre échange et le protectionnisme.
III La globalisation financière ou le développement des FTN
IV Faut-il avoir peur de la mondialisation, en particulier pour l’emploi dans les pays du Nord?
I Panorama du commerce international et du processus de mondialisation
La mondialisation passe par
1)l’intensification des échanges commerciaux
On remarque que le commerce international reste dominé durant toute la période par une
grande zone géographique à savoir ……………………………………………… En 2010, cette zone
représente à elle seule ………………………..% du commerce mondial.
De plus, on remarque qu’entre 1948 et 2010 le poids de certaines zone progresse
fortement ……………………………………… ………… la part de la première est multipliée par
………….. la part de la seconde triple et celle de la troisième double. Alors que d’autres
zones voient leur part diminuer comme
Exportations de marchandises
En milliards de $ courants et en %1948 1953 1963 1973 1983 1993 2003 2010
Monde (en milliards de $) 58 83 157 578 1835 3639 7 377 14 851
Monde
Amérique du Nord
Amérique Latine
Europe occidentale
Europe c/o, Etats baltes et CEI
Afrique
Moyen-Orient
Asie
Membre du GATT / OMC
100
27,5
12,3
31,0
6,0
7,4
2,1
13,8
62,8
100
24,6
10,5
34,9
8,2
6,5
2,1
13,2
69,6
100
19,4
7,0
41,0
11,0
5,7
3,3
12,6
75,0
100
17,2
4,7
44,8
8,9
4,8
4,5
15,0
84,1
100
15,4
5,8
39,0
9,5
4,4
6,8
19,1
87,0
100
16,8
4,4
43,7
2,9
2,5
3,4
26,3
89,4
100
15,8
3,0
45,9
2,6
2,4
4,1
26,2
94,3
100
13,2
3,9
37,9
4,0
3,4
6,0
31,6
94,2
l’ europe occidentale
37,9%
Europe, Moyen-Orient et Asie
1,5
Amérique du Nord et Latine, Europe orientale et Afrique
Taux d'ouverture = (Exportations + Importations)/2/PIB x 100
2) la hausse du degré d’ouverture des économies
Taux d’ouverture = (Exp + Imp)/2
PIB
On peut donc observer que les économies nationales sont de plus en plus ouvertes sur l’extérieur. Par exemple, si en 1913 le taux d’ouverture de la France était de ……………. % celui-ci était de …………… en 1960 et il est de ……….. % en 2000 et 27% en 2007. On observe que par rapport à ses principaux concurrents la France est une économie …………………………………….
14 10% 23
particulièrement ouverte
Une interdépendance accrue des économies : les économies sont contraintes d'importer une part croissante de biens et de services étrangers pour satisfaire leur demande intérieure. Ceci nous est donné par le taux de pénétration :
Taux de pénétration = Importations/Marché intérieur x 100
3)Plusieurs facteurs ont joué en faveur de cette progression :
La réduction des tarifs douaniers (cycles du GATT puis de l’OMC)
1913 1950 1980
Allemagne 13 26 8
France 20 18 8
Royaume-Uni 0 23 8
Droits de douane moyens de 1913 à 1980
Source : Y. AKYUZ, The WTO Negociations and Industrials Tariffs, this World Network, 2006
Droits de douane sur les produits industriels aux Etats-Unis
Progrès des moyens de communication et abaissement des coûts de transport
La mondialisation passe ensuite par
1) des échanges massifs de capitaux:
Les investissements en portefeuille : échanges de titres financiers (actions, obligations) et de titres monétaires (devises) entre résidents et non résidents qui soulignent l’internationalisation croissante des marchés boursiers et du marché des changes. Il s’agit aussi de transactions bancaires (prêts, emprunts) au niveau international.
Les investissements directs à l’étranger : création de filiales à l’étranger,prise de contrôle d’au moins 10% d’une société étrangère, prêts à une filiale, réinvestissement d’une partie des profits d’une filiale à l’étranger.
14 90914 9096 2096 209
1 8151 815
599599
1960 1980 1990 2000 2008
Les stocks D’IDE à travers le mondeEn milliards de $
et en % du PIB mondial
24,3%
6,5%
8,8%
18,0%
Stocks x 25
Stocks x 4 relativement au
PIB mondial
La mondialisation c’est également
2) la mise en place d’un système mondial de production animé par les firmes multinationales.
Elles utilisent
les investissements directs à l’étranger
les nouvelles technologies de l’information et de la communication (NTIC) pour répartir les tâches productives sur l’ensemble de la planète en fonction des avantages comparatifs de chaque pays.
Le développement des Firmes Transnationales (FNT)
1967 1977 1990 2000 2008
Nombre de Firmes Transnationales 6 000 11 000 37 000 63 000 82 000
Nombre de filiales internationales 27 000 82 000 170 000 690 000 810 000
C. Les différentes vagues de la mondialisation
La mondialisation n’est pas un phénomène nouveau. Depuis le milieu du XIXe siècle, il y a eu au moins deux vagues de mondialisation:
La première a commencé vers le milieu du XIXe siècle pour se terminer au début de la Première Guerre mondiale. Elle est caractérisée par une division traditionnelle du travail entre les pays européens qui importent les matières premières et exportent les produits transformés et inversement pour les colonies.
La seconde a débuté après la Seconde Guerre mondiale et se poursuit aujourd’hui. La croissance du commerce mondial est plus rapide que celle du PIB mondial.
Croissance du PIB mondial et des exportations
de 1720 à 1950
% annuel moyenPIB
mondialexportations
mondiales
2520
700
3000
2500
2000
1500
1000
500
1001950 1960 1970 1980 1990 2005
Exportations mondiales
PIB mondial
En indice base 100 en 1950
Le commerce mondial ne prendra
son essor réellement qu’à partir de
1950. Ainsi, on observe que celui-ci a
été multiplié par plus de ………
25…………… en l’espace de 50 ans
alors que le PIB mondial était
multiplié par ………7………….. Ainsi, le
commerce international s’est accru
…………3.6……………… fois plus vite
que la production.
Croissance, en volume, des exportations mondiale des marchandises et du PIB mondial, 1950-2010 (Variation en %)
L’évolution du commerce international après 1945 et ses caractéristiques principales
On remarque que cette progression est surtout due à l’accroissement des produits
manufacturés dont le volume a été multiplié par ………………………… tandis que le volume
des produits des industries extractives a été multiplié par ……………………………. et celui des
produits agricoles par ……………………………..
Variation annuelle moyenne en pourcentage 1950-2008
Exportations totale
65
10
8
L’évolution du commerce international après 1945 et ses caractéristiques principales
Dès lors la part que représentent les produits manufacturés dans le commerce mondial croît
passant de ………… % en 1950 à …………… aujourd’hui. Celle des produits des industries
extractives reste ……………………. Tandis que celle des produits primaires décline fortement
passant de ………… à …………………..
40 75stable
50% 10%
Par ailleurs ce commerce
international est jusqu’alors dominé par les
pays européens et notamment le Royaume-
Uni, la France et l’Allemagne ainsi que les
Etats-Unis dont le poids va aller croissant.
Enfin, les spécialisations entre pays
sont fortement marquées entre pays
producteurs de produits bruts, de matières
premières et agricoles d’une part et d’autre
part les pays producteurs de produits
manufacturés. C’est ce que l’on appelle la
DIVISION INTERNATIONALE DU TRAVAIL (DIT)
TRADITIONNELLE.
Part des principaux exportateurs dans le total des exportations de produits
manufacturés
Un commerce dominé par quelques régions et finalement un petit nombre de pays
On remarque clairement que le commerce mondial est dominé par 3 zones principales que
sont …………………………………………………………………………………….…………. lesquelles représentent
à elles seules ……………………………% des échanges de marchandises, et ………………………% des
échanges de services et donc ………………..% du commerce mondial.
Europe Occidentale, Asie, Amérique du Nord
82,7 90
84,2
Document 5
En milliards de $ courants et en %
en 2010
Exportations de
marchandises
Exportations de
services
commerciaux
Exportations
totales
Monde 14 851 100 3 692 100 18 543 100
Amérique du Nord
Amérique du Sud et Centrale
Europe
CEI
Afrique
Moyen-Orient
Asie
1 961
579
5 629
594
505
891
4 692
13,2
3,9
37,9
4,0
3,4
6,0
31,6
603
112
1 743
79
84
97
974
16,3
3,0
47,3
2,1
2,3
2,6
26,4
2 564
691
7 372
673
589
988
5 666
13,8
3,7
39,8
3,6
3,2
5,3
30,6
Les 15 premiers pays exportateurs de marchandises et de services en milliards de $
courants et en %2010
1. Etats-Unis
2. Chine
3. Allemagne
4. Japon
5. Pays-Bas
6. France
7. Royaume-Uni
8. Corée du Sud
9. Italie
10. Hong-Kong
11.-15. Belgique, Singapour, Canada, Russie, Espagne
Les dix premiers exportateurs mondiaux
Les quinze premiers exportateurs mondiaux
1 796
1 748
1 501
909
686
664
633
548
545
507
2 226
9 537
11 763
9,7
9,4
8,1
4,9
3,7
3,6
3,4
2,9
2,9
2,7
12
51,3
63,3
Plus précisément le commerce international est dominé par un petit nombre de pays. En
effet, à eux seuls les 5 premiers exportateurs mondiaux (………………………………………………………
………………………………………………………………………..…………..…….. ) représentent ………………….%
du commerce international, les 10 premiers exportateurs mondiaux représentent
……………….% des échanges et les 15 premiers …………………….%.
Etats-Unis, Chine,
Allemagne, Japon et Pays-Bas 35,8
51,3
63,3
Qui exporte ?
II Les théories du libre échange et du protectionnisme
A. Les approches traditionnelles du commerce international : le commerce international comme moteur et facteur de la croissance
1. Le mercantilisme
Le mercantilisme est une doctrine économique élaborée entre le XVIème et le XVIIème siècle.
Il considère que l'enrichissement d'une économie nationale repose sur l'échange mais dans le seul sens des exportations.
Dans le système mercantile, le commerce extérieur est considéré comme le moyen permettant d'obtenir de l'or et d'accumuler des richesses au sein de la nation grâce à un excédent commercial.
On vérifie alors la maxime : "nul ne gagne qu'un autre ne perde" d'A. de Montchrétien. Les auteurs mercantilistes nient les vertus d'une division du travail à l'échelle internationale et légitiment les politiques autarciques de protection (les seules importations légitimes sont celles de métaux précieux).
Cette conception de la "richesse" sera sévèrement critiquée par A. Smith dans
son ouvrage du même nom, celui-ci défendant l'idée selon laquelle la dite richesse
provient non pas d'une accumulation de métaux précieux mais de la production de biens
manufacturés, production qui est d'autant plus importante que l'échange international et
la division du travail existe.
De même, la conception selon laquelle par le biais du commerce international
"nul ne gagne qu'un autre ne perde" sera fortement critiquée par les auteurs classiques
(A. Smith et D. Ricardo) et néo-classiques (Hecksher-Ohlin-Samuelson) qui vont s’attacher
à montrer (sous certaines hypothèses) que :
2. La théorie des avantages absolus d’Adam Smith (1776)
Les analyses développées par ADAM SMITH forment le point de départ de la théorie classique des échanges internationaux.
"si un pays étranger peut nous approvisionner en une marchandise à meilleur marché que nous ne pouvons le faire nous mêmes, mieux vaut le lui acheter avec une partie du produit de notre activité, employée dans des productions pour lesquelles nous avons quelques avantages".
A.SMITH considère que l'élimination des obstacles aux échanges répand "l'opulence générale" (richesse des nations) parce qu'elle ouvre la voie à une division du travail rationnelle fondée sur des coûts de production différents selon les pays (en terme moderne on dira sur des productivités du travail différentes selon les pays).
Ainsi, chaque pays devra se spécialiser dans la production et l'exportation des biens qu'il réalise à un coût moins élevé que l'étranger ou ce qui revient au même pour lesquels il dispose d'une productivité du travail plus élevée que les autres.
Les gains issus de cet échange seront ainsi partagés entre les deux pays : la division internationale du travail permet ainsi aux deux pays concurrents d'accroître leurs richesses, d'élargir le marché, d'accentuer leur division du travail et de baisser les prix.
Portugal Grande Bretagne
Coût d’un tonneau de vin en heures de travail
80 h 120 h
Coût d’une mesure de tissu en heures de travail
100 h 90 h
Coût total en autarcie 180 h 210 h
Coût total après spécialisation 160 h 180 h
Gain horaire procuré par la spécialisation
20 h 30 h
La spécialisation et l’échange international ont donc trois avantages :
D’une part, la productivité globale des économies augmente puisque la division internationale du travail (DIT) permet d’économiser du temps de travail.
D’autre part, la production va augmenter car les pays vont pouvoir consacrer les heures épargnées à une production supplémentaire du bien pour lequel ils sont plus compétitifs.
> Enfin, ils vont acheter à moindre coût les produits qu'ils ne savent pas fabriquer avec efficacité, ce qui augmente le pouvoir d'achat de leur population.
La DIT est donc à l'origine du commerce international et ce dernier favorise la croissance et le développement.
Cette démonstration n'est vraie que si le commerce international n'est pas entravé par des droits de douane qui annuleraient l'avantage absolu, c'est à dire que si le commerce international admet le libre-échange.
Pourtant, Adam Smith admet que des mesures protectionnistes puissent être adoptées dans trois cas :
Lorsque l’indépendance nationale est menacée
Lorsque les autres pays sont protectionnistes
Lorsque l’emploi est gravement menacé.
Néanmoins, cette approche du commerce international en termes "absolus" pose bien entendu problème pour les pays qui ne posséderaient aucun avantage de ce type : seraient-ils pour autant exclus des bienfaits supposés de la DIT, aucun autre pays n'ayant intérêt à commercer avec eux ?
En sens inverse, un pays qui se révélerait meilleur que les autres pour toutes les productions aurait-il intérêt à produire lui-même tout ce dont-il a besoin ?
La réponse que D. RICARDO (1772-1823) apporte à ces questions est connue sous le nom de "théorie des avantages comparatifs".
3. La théorie des avantages relatifs de David RICARDO (1816)
David Ricardo (1772-1823) reprend le modèle d'Adam Smith mais cette fois-ci un des deux pays est le plus efficace pour les deux produits. On peut alors supposer que ce pays n'a pas intérêt à se spécialiser et à échanger. Pourtant, Ricardo va démontrer que les pays ont intérêt à se spécialiser dans le produit pour lequel il dispose d'un avantage comparatif ou relatif, c'est à dire là où ils ont la plus grande supériorité ou la moins grande infériorité.
Avantage comparatif = Productivité du pays A/Productivité du pays B
Portugal Grande Bretagne
Coût d’un tonneau de vin en heures de travail
40 h 200 h
Coût d’une mesure de tissu en heures de travail
80 h 100 h
Avantage comparatif dans le vin du Portugal
200/40 = 5
Avantage comparatif dans le tissu du Portugal
100/80 = 1,25
Coût total en autarcie 120 h 300 hCoût total après spécialisation 80 h 200 hGain horaire procuré par la spécialisation
40 h 100 h
Quantité produite après la spécialisation 3 tonneaux de vin
3 mesures de drap
. La spécialisation a donc augmenté la production mondiale de 2 tonneaux de vin et de 2 unités de tissus supplémentaires.
Chaque pays va pouvoir échanger ses excédents et gagner à l'échange à la condition que les prix relatifs du marché mondial ou termes de l'échange soient compris dans la fourchette des prix relatifs de l'échange interne :
Prix relatif = prix d’un bien B / prix d’un bien A
Dans notre exemple, la fourchette des prix relatifs internes se situe entre 2 (le tissu coût 2 fois plus cher que le vin au Portugal) et 0,5 (il faut deux fois moins d’heures pour fabriquer du tissu que du vin en Grande-Bretagne). Ainsi, si le prix mondial s'établit à 1 (une tonneau de vin s’échange contre une unité de tissu), le Portugal gagne 1 mesure de tissu soit 100% de tissu en plus en vendant son vin et la GB gagne 1 tonneau de vin soit 100% de vin en plus en vendant une unité de tissu. Mais, si le prix mondial se fixe à 3 tonneaux de vin pour 1 mesure de tissu, le Portugal perd 0,33 mesure de tissu en plus (une perte de 33%) alors que la GB gagne 5 tonneaux (un gain de 400% !).
Portugal
Grande Bretagne
Coût d’un tonneau de vin en heures de travail
40 h 200 h
Coût d’une mesure de tissu en heures de travail
80 h 100 h
Avantage comparatif dans le vin du Portugal
200/40 = 5
Avantage comparatif dans le tissu du Portugal
100/80 = 1,25
Coût total en autarcie 120 h 300 hCoût total après spécialisation
80 h 200 h
Gain horaire procuré par la spécialisation
40 h 100 h
Quantité produite après la spécialisation
3 tonneaux de vin
3 mesures de drap
ici, la fourchette des prix relatifs internes se situe entre 2 (le tissu coût 2 fois plus cher que le vin au Portugal) et 0,5 (il faut deux fois moins d’heures pour fabriquer du tissu que du vin en Grande-Bretagne). Ainsi, si le prix mondial s'établit à 1 (une tonneau de vin s’échange contre une unité de tissu), le Portugal gagne 1 mesure de tissu soit 100% de tissu en plus en vendant son vin et la GB gagne 1 tonneau de vin soit 100% de vin en plus en vendant une unité de tissu. Mais, si le prix mondial se fixe à 3 tonneaux de vin pour 1 mesure de tissu, le Portugal perd 0,33 mesure de tissu en plus (une perte de 33%) alors que la GB gagne 5 tonneaux (un gain de 400% !).
Cette démonstration suppose un certain nombre d’hypothèses :
•L’immobilité internationale des facteurs
•les rendements sont constants ce qui signifie qu’un pays avantagé le restera et qu’il n’y a pas d’économies d’échelle.
•Le commerce mondial est un commerce interbranche
4. Le théorème HOS (1933)
HECKSCHER et OHLIN ont montré que chaque pays a intérêt à se spécialiser
dans la production de la marchandise pour laquelle il a un avantage comparatif en terme
de dotations factorielles. C’est-à-dire que chaque pays a intérêt à se spécialiser dans la
marchandise qui utilise de manière intensive le facteur de production (travail ou capital
technique) dont il est par rapport aux autres le mieux doté et il doit par la suite tendre à
exporter cette marchandise.
P. A. SAMUELSON (1941, 1948 et 1949) montrera par la suite qu’il résulte de la
spécialisation une tendance à l’égalisation du prix des facteurs de production dans les
différents pays, puisque le facteur qui est abondant dans un pays est davantage demandé
(son prix augmente) alors que le facteur rare, moins demandé, voit son prix baisser.
• Hypothèse n°1 - Deux facteurs : le travail n’est pas le seul facteur de production. Il faut lui adjoindre le facteur capital (dont la terre). Mais ces deux facteurs sont immobiles au niveau international comme dans la théorie de Ricardo.
• Hypothèse n°2 - Un coefficient de capital identique : les technologies de production sont identiques d’un pays à l’autre, mais diffèrent selon les branches d’activité, c’est-à-dire que, quel que soit le pays, pour produire du blé il faut utiliser une proportion identique de travail, de capital et de ressources naturelles, mais que la production d’automobiles nécessite, elle, une utilisation de facteurs différente.
La loi de la dotation de facteurs (encore appelée " loi d'Heckscher-Ohlin ") peut être énoncée comme suit : chaque pays dispose d'un avantage comparatif et a intérêt à se spécialiser dans les produits qui utilisent le facteur de production dont il dispose en abondance.
Elle consiste à observer que les pays richement dotés en travail (pays à bas salaires) disposent d'une supériorité dans les productions intensives en main-d'oeuvre, telles que le textile par exemple. De même, les pays richement dotés encapital disposeront d'un avantage de coûts comparés dans les productions capitalistiques, telle que la production d’avions par exemple, les pays disposant d'abondants gisements pétrolifères pourront se spécialiser dans l'extraction (et, le cas échéant, le raffinage) du pétrole, etc.
L’échange international de marchandises se révèle donc être un échange de facteur abondant contre des facteurs rares.
Le théorème HOS montre que le commerce international enrichit mutuellement les pays qui commercent et tend à égaliser dans tous les pays la rémunération réelle (en pouvoir d'achat) de chacun des facteurs de production.
En effet, le pays qui se sera spécialisé dans une industrie à forte intensité de main-d’oeuvre va augmenter la demande de travail. Le facteur travail va devenir plus rare et donc plus cher (les salaires sont ainsi appelés à augmenter en Chine).
A l’inverse, le facteur capital, moins utilisé, va devenir plus abondant et donc moins cher.
Le libre-échange produirait donc des effets particulièrement bénéfiques. Grâce à lui, les différences des niveaux des salaires, ainsi que les disparités des taux de profits de pays à pays tendraient à disparaître. Les économies nationales deviendraient de plus en plus similaires. On retrouve la théorie de la convergence des économies.
Pays A richement doté en facteur travail
Pays B richement doté en facteur K
Coût de la main doeuvre moins élevé
Coût du capital moins élevé
Spécialisation et DIT
Échange international
Économies de travail et de K
Hausse de la productionHausse de la demande de travail
Hausse du coût du travail
Hausse de la demande de K
Hausse du coût du K
Convergence des niveaux de développement
La qualité des facteurs de production doit être aussi prise en compte. Cette analyse a été
esquissée par W. LEONTIEFF en 1953 et 1956 dans un célèbre paradoxe.
Pensant vérifier la théorie HOS et montrer que les Etats-Unis exportent des
biens « capital intensif » et importent en échanges des biens « labor intensif » puisqu’à
cette époque comparativement aux autres nations les Etats-Unis ont une dotation
factorielle où le capital est plus abondant que le travail, il observe, paradoxalement, le
contraire à savoir que les Etats-Unis exportent surtout des produits à forte intensité en
travail et non en capital.
Ce constat semble donc contredire le théorème d’HOS ; mais en réalité selon
W. Léontieff il ne fait que le prolonger. En effet, il faut tenir compte de la qualité des
facteurs de production. Ainsi, W. LEONTIEFF explique son paradoxe en affirmant que le
travailleur américain, plus qualifié et plus productif, vaut trois travailleurs étrangers et
au final les Etats-Unis sont comparativement aux autres nations relativement mieux
dotés en facteur travail.
– Les avantages cumulatifs du commerce mondial en libre-échange :
La spécialisation permet une économie de travail et une hausse de la productivité globale
Les coûts unitaires vont diminuer ainsi que les prix. La compétitivité du pays va augmenter ce qui va permettre aux firmes de vendre plus sur les marchés intérieurs et extérieurs.
> L’échange international provoque une pression à la baisse sur les prix. L’importation de produits moins chers et le renforcement de la concurrence poussent les prix à la baisse ce qui augmente le pouvoir d’achat des consommateurs qui vont augmenter leur demande de services internes.
Les limites de l’analyse traditionnelle
Il n'existe pas une mais deux divisions internationales du travail
1. Les théories classique et néo-classique du commerce international n'expliquent qu'en partie les caractéristiques des échanges internationaux concrètement observables. Elles ne permettent pas de rendre compte par exemple de la forte densité des échanges au sein du monde industriel (entre pays similaires) et de la faiblesse des échanges Nord-Sud (entre pays différents par les dotations et latechnologie). La « logique des différences » (de coûts, de dotations, de technologie) inhérente aux analyses classiques et néo-classiques voudrait que le commerce se développe principalement entre pays dissemblables. Tel n'est pas le cas, bien au contraire.
Comment se fait-il que les pays du Nord échangent-ils essentiellement entre eux ?
Amérique du Nord (16.9) Asie (28.4)
Europe occidentale (37.9)
6.416.6
26.9
2.8
5.4
5.4
3.52.8
1.9
Flux des exportations mondiales en 2010 (en % du commerce mondial de marchandises)
2. Contrairement à la théorie traditionnelle de Ricardo et d’HOS, le
commerce mondial ne repose pas seulement sur des différences de
productivité et de coûts. Il repose aussi sur des différences de produits.
Pour comprendre ces échanges de produits similaires entre pays
développés, les économistes
keynésiens se tournent vers la demande.
Dans la recherche des déterminants des échanges internationaux l’accent va être mis, dans les années 60, sur la Recherche-Développement et ses conséquences, le progrès technique et les innovations.
R. VERNON exposera dans ce sens sa théorie sur le cycle de vie du produit.
1. Innovation et cycle de vie du produit
B. les explications contemporaines du commerce international
Lors de la création d’un nouveau produit, les entreprises nationales innovantes vendent exclusivement le
produit sur le territoire national, puis à la fin de la phase de nouveauté commencent à apparaître des
exportations, peu importantes quantitativement et destinées aux fractions les plus aisées des
2
3
4
étrangers. Lors de la phase de maturité, des concurrents commencent à se manifester en mettant en
vente sur le marché national ainsi que sur les marchés étrangers des produits très proches. Aussi
pour lutter contre la concurrence qui menace leurs exportations, les firmes innovantes vont installer
des filiales à l’étranger ce qui va tendre à diminuer les flux commerciaux. Avec la phase de
sénescence, la production dans le pays diminue et les importations en provenance des filiales
étrangères des firmes nationales ne cessent de croître.
Le cycle de vie du produit de Vernon : un produit est lancé dans le pays qui l'a créé, puis exporté,
lorsque la demande s'accroît, vers des pays à niveau égal de développement.
Ensuite, une fois le produit normalisé, sa production peut être délocalisée ce qui suscite des échanges intra-firmes au sein des firmes multinationales qui sont, en partie, des échanges intra-branches.
Ainsi, contrairement à la théorie traditionnelle, ce n’est pas l’avantage comparatif qui crée la spécialisation et l’échange mais l’inverse.
En effet, lorsque deux pays ont des dotations de facteurs identiques, ils ne devraient avoir aucun intérêt à échanger. Pourtant, en se spécialisant et enéchangeant, ils agrandissent la taille de leur marché et dégagent des économies d’échelle qui leur donnent un avantage comparatif. On a donc la séquence :
Echange international => Economie d’échelle => spécialisation => avantage comparatif
2. Des avantages comparatifs spontanés aux avantages comparatifs construits
les nouvelles théories du commerce international développées par E.
HELPMAN et P. KRUGMAN considèrent que les Avantages comparatifs sont
plus construits que spontanés. C’est-à-dire que les avantages comparatifs sont
plus la conséquence des échanges internationaux que leur origine. En se
spécialisant et en prenant part au commerce mondial, chaque pays multiplie
ses avantages ; ce n’est pas parce qu’un pays est plus compétitif dans un
produit qu’il l’exporte, mais c’est surtout en exportant qu’il devient plus
compétitif.
Plus précisément, l’ouverture internationale crée l’avantage
comparatif car elle permet la spécialisation et engendre un effet de
dimension
3. La demande de diversité des consommateurs
Dans ce cadre selon B. Lassudrie-Duchène (1971) il faut relâcher l’hypothèse
classique et néo-classique d’homogénéité des produits. L’idée ici développée est
que les produits d’une même branche ne sont pas identiques. Ils sont
hétérogènes dans leurs caractéristiques, même si leur utilité est la même. Ils
vont différer par leur couleur, leur packaging, leur publicité, leur marketing, leur
image, le service après-vente proposé, leur qualité…
De plus, selon Lassudrie-Duchêne, la demande des consommateurs est une
demande de différence dans la similarité.
L’existence d’un commerce international ne s’explique alors pas tant par des
différences de prix, et donc de coûts de production, mais par la différenciation
des produits, et donc par des politiques stratégiques de recherche, de qualité,
de marketing et de publicité. La compétitivité structurelle supplante alors la
compétitivité-prix.
si les échanges intra-branches se développent entre pays présentant des dotations factorielles proches, il n’en reste pas moins que les produits ne sont pas rigoureusement identiques (une Renault n’est pas une Opel).
Ils présentent un potentiel de différentiation résultant de leur image de marque, de leurs qualités spécifiques. En effet, le goût du consommateur pour la variété offre une part de marché à tout exportateur qui propose une spécification différenciée d’un même produit générique.
Ceci résulte de la volonté du consommateur de se différencier en acquérant des produits ayant une image de marque valorisante.
Le commerce intra-branche : les échanges intra-branches
sont des échanges de similarité qui résultent de la proximité
des économies. Un commerce intra-branche est un commerce
qui se fait à l'intérieur de la branche pour des produits qui se
distinguent, soit au niveau de leur utilisation (papier
couché/papier journal), soit au niveau de leur technologie
(photo papier/photo numérique), soit au niveau de leur marque
(Renault/Fiat), soit au niveau de leur qualité. Ce commerce
met en concurrence des pays au niveau de développement
comparable (échange de biens manufacturés contre d'autres
biens manufacturés).
La compétitivité hors-prix ou structurelle : Un pays détient
une compétitivité structurelle ou hors-prix lorsque, à prix
équivalent, ses produits sont mieux adaptés à la demande
mondiale. Afin de s’adapter en permanence à l’évolution de la
demande, à l’émergence de nouvelles concurrences et de
nouvelles exigences du consommateur, chaque entreprise doit
faire preuve de toujours plus de réactivité pour préserver ses
positions sur ses marchés, les développer et en conquérir de
nouveaux.
R et D Politique commerciale toyotisme flexibilité IDE
innovations Qualité et différenciation du
produit
Adaptation aux variations de la
demande
Compétitivité structurelle ou hors-prix
La politique de recherche et d’innovation va permettre une double différenciation des produits :
Une différenciation verticale des produits qui consiste à décliner une gamme de produits à partir d'un produit central pour satisfaire les besoins de différenciation des clients qui n’ont pas les mêmes revenus (de la Twingo à l’Espace pour Renault). Les Allemands ont tendance à se positionner sur le moyen et le haut de gamme.
Une différenciation horizontale des produits qui consiste à augmenter la variété des produits pour satisfaire la diversité des goûts des consommateurs (ordinateur de bureau, ordinateur portable, ultraportables,…). Le design entre dans cette logique de différenciation.
L’entreprise qui saura innover dispose d’un monopole temporaire pour conquérir les marchés extérieurs indépendamment du prix (Apple avec l’Iphone ou l'Ipad par exemple). Dans un contexte de mutations technologiques accélérées, la recherche-développement et l’innovation sont devenues un atout primordial de compétitivité.
•Enfin, les échanges de biens et de services permettent des transferts de technologie qui bénéficient aux pays moins avancés et leur permettent un rattrapage.
•Le libre échange renforce la concurrence ce qui pèse sur les prix et oblige les entreprises à innover soit en terme de procédé pour réduire leurs coûts de production, soit en terme de produits pour se différencier de ses concurrents
•La hausse de la taille des marchés va dégager des économies d’échelle. (ceci n’est pas vrai dans la théorie deRicardo)
On voit donc surgir une nouvelle division internationale du travail dans laquelle :
Les pays du Nord échangent entre eux des produits similaires (des produits chimiques, des médicaments, des biens d’équipement, des automobiles, des produits de télécommunications, des produits électroniques...mais aussi des produits agricoles et alimentaires). Ce commerce intra-branche représente plus de la moitié des échanges.
Les pays du Nord échangent avec les pays émergents des biens manufacturés différents. Les pays du Sud exportent des produits intermédiaires (acier), des biens de consommation (textile, cuir, habillement, jouet) mais aussi des produits des NTIC (électronique grand public, télécommunications). Ce commerce interbranche se développe avec le transfert d’une partie de l’industrie mondiale dans les nouveaux pays industrialisés (NPI) et l’ensemble constitué du Brésil, de la Russie, de l’Inde et de la Chine. Les pays du Nord échangent avec le reste des pays du Sud des produits manufacturés contre des produits primaires car l’ancienne DIT n’a pas disparu.
C. Les vertus du protectionnisme : les analyses critiques à l’égard du libre échange
1. Qu’est-ce que le protectionnisme
Le protectionnisme est une politique économique interventionniste menée
par un État dans le but de protéger son économie contre la concurrence des autres
États. Les mesures protectionnistes consistent essentiellement à freiner les
importations (barrières douanières, normes contraignantes, freins administratifs...),
encourager les exportations (subventions diverses, incitations fiscales), privilégier les
entreprises nationales dans les appels d'offres de marchés publics, empêcher les
investisseurs étrangers de prendre le contrôle d'entreprises nationales...
2. Les instruments du protectionnisme
Protection tarifaire Non-tarifaire au sens strict
Protectionnisme déguisé
1 – Droits de douane 1 – Quota (limitation quantitative)
1 - Dumping
2 – Accords d’autolimitation
2 – Manipulation des changes
3 – Normes techniques
3 - Subventions
4 – Normes sanitaires 4 – Avantages fiscaux
5 – Règles administratives
5 – Accés privilégié aux marchés publics
La protection des industries naissantes (F. List, 1789-1846), une entreprise qui
lance une nouvelle production supporte dans cette phase de lancement des coûts très
élevés (coûts d’apprentissages…), cette entreprise ne pourra pas lutter contre les
entreprises qui produisent le même type de bien et depuis plus longtemps qu’elle.
3. Les théories partisanes du protectionnisme
a) Le protectionnisme pour favoriser le libre échange, ou la théorie du protectionnisme éducateur
List considère que les concurrents sont tous des étrangers, il est donc favorable à la
prise de mesures protectionnistes, provisoires, qui a pour but de permettre à cette
entreprise de se développer à l’abri de la concurrence étrangère. Lorsque l’entreprise
parvient à maîtriser ses coûts et qu’elle est devenue compétitive, List est favorable au
libre échange.
Le protectionnisme défensif de Nicholas Kaldor (1908-1986), il consiste à protéger
les entreprises de la concurrence étrangère notamment lorsque les entreprises sont en
difficulté à cause de celle-ci, à court terme cela peut protéger les entreprises menacées de
disparaître, il permet donc de sauvegarder des activités qui sont peu compétitives et au
final à court terme de sauvegarder des emplois. De plus le protectionnisme va permettre
de laisser du temps au pays pour prendre des mesures de reconversion et de
reclassement.
b) Le protectionnisme défensif , l’approche de Nicholas KALDOR
III La globalisation financière ou le développement des FTN
1) La naissance du GATT
En 1947, les accords du GATT (General Agreement on
Tariffs and Trade, Accords Généraux sur les Tarifs douaniers et le commerce) sont signés.
Le GATT a pour objectif de coordonner internationalement la libéralisation du
commerce extérieur.
Au centre du GATT il y a le MULTILATÉRALISME
L’objectif principal de l’accord était l’abaissement des droits de douane et la réduction
des restrictions quantitatives ou qualitatives aux échanges.
2) Les principes du GATT
a/ Absence de discrimination entre les pays membres,
principe de réciprocité :
b/ Absence de discrimination concernant les produits :
clause de la nation la plus favorisée ou multilatéralisme :
Chaque pays s'engage à appliquer les mêmes règles (fiscalité, normes) sur son territoire
au niveau des produits et entreprises étrangers qu'au niveau des produits et entreprises
nationaux.
les règles s’appliquent à tous les signataires et ne peuvent pas être négociéede pays à pays (refus du bilatéralisme). Tout ce qui est accordé à un pays doit l’être aux autres.
la réciprocité (ou principe du donnant-donnant): un pays qui reçoit des avantages commerciaux est tenu d'accorder en retour des concessionséquivalentes.
c/ Interdictions des restrictions quantitatives et abaissement des barrières douanières
d/ Interdiction du Dumping et des subventions à l’exportation
3. Les principaux résultats du GATT
Taux d’ouverture de 1950 à 1995 pour l’économie mondiale
Réduction des droits de douane :
4. Mais aussi ses limites
Le commerce des textiles et des vêtements ainsi que l’agriculture et les services n’étaient
pas couverts par le GATT (sauf Uruguay Round)
Aussi, les tarifs douaniers sont restés très élevés pour l’agriculture et les services.
Tarifs douaniers par pays et par secteur d’activité en 1994
l’OMC 153 états membres ce qui représente 97% du commerce mondial
champ d'action beaucoup plus vaste (marchandises mais aussi services, propriété
intellectuelle), par ailleurs il constitue une enceinte de négociation permanente qui évite
la technique assez lourde des cycles de négociations.
2. Ses buts sont de favoriser par la libéralisation des échanges une croissance non
inflationniste et créatrice d'emplois.
Prendre en compte l'objectif de développement durable : le développement est durable
lorsqu'il répond aux besoins du présent sans compromettre la capacité des générations
futures à répondre à leurs propres besoins.
Promouvoir la participation des PED aux échanges mondiaux.
La globalisation financière est un prolongement du libre échange : les capitaux peuvent circuler librement d’un pays à l’autre. Au lieu de produire localement puis d’exporter, les firmes peuvent vouloir produire directement à l’étranger. On parle alors d’IDE ou de délocalisation :
1)Au sens strict, la délocalisation consiste à changer de lieu une unité de production ; il s’agit alors de l’ouverture d’une unité de production à l’étranger, concomitante à la fermeture d’une unité locale, sans que soit affectée la destination des produits.
2)Dans un deuxième sens, la délocalisation désigne le recours à la sous-traitance proposée par une société étrangère afin de fournir des biens ou des services auparavant produits localement.
3)Dans un troisième sens, on parle de délocalisation pour toute création d’unité de production à l’étranger plutôt que sur le territoire national, sans fermeture d’usine dans le pays d’origine.
B LE DEVELOPPEMENT DES FIRMES MULTINATIONALES : L’EMERGENCE D’UN NOUVEL ACTEUR DANS LA DIT
1. Les IDE d’hier à aujourd’hui
Il serait faux de croire que les flux des IDE sont un phénomène récent. En effet,
les flux d’IDE existent dès le 19ème siècle.
A cette époque ils sont orientés aux 2/3 des pays occidentaux vers les pays en
développement.
Ainsi, en 1914 sur 100 euros d’IDE 62,8 € sont situés dans les pays en
développement.
14 90914 9096 2096 209
1 8151 815
599599
1960 1980 1990 2000 2008
Les stocks D’IDE à travers le mondeEn milliards de $
et en % du PIB mondial
24,3%
6,5%
8,8%
18,0%
Qui gagne en intensité
Stocks x 220
Stocks x 4 relativement au
PIB mondial
Répartition des stocks d’IDE entrants
62,8
37,2
32,7
67,3
75
62,2
75 63,9
37,825 25 32,4
PED PDEM
Part divisée par 2
Part multipliée par 1,7
1914 1960 1975 1985 1995 2011
Pays émergentsPays émergents
1914 1960 1980 1990 2000 2010 2011
PDEM en %
Zone euro
France
Etats-Unis d’Amérique
37,2 67,3 57,5
22,1
4,5
11,9
75,1
25,6
4,7
26,0
75,9
21,8
5,2
37,3
64,8
25,5
5,3
17,1
63,9
24,6
4,7
17,2
PED en %
Afrique
Amérique du Sud sans le Brésil
Asie du Sud-Est
62,8 32,7 42,5
5,9
2,6
2,6
24,9
2,9
1,8
3,1
23,3
2,1
2,5
3,6
31,4
2,8
2,2
4,9
32,4
2,8
2,4
5,3
Economies émergentes 0,0 0,0 0,8 3,8 3,7
Brésil
Chine
Inde
2,5
0,1
0,0
1,8
1,0
0,0
1,6
2,6
0,2
3,4
3,0
1,0
3,3
3,5
1,0
STOCK en milliards de $ nd 68 698 2 081 7 450 19 906 20 438
Stocks et répartition des stocks des IDE entrants en %
D’après Manuel de Statistiques du CNUCED Ed. 2011, Février 2012
Principaux pays d'accueil des IDE à fin 2010 (données en milliards de dollars)
Principaux pays investisseurs à fin 2010 (données en milliards de dollars)
Flux d’IDE entrants (en % du total)
Pays développés
Pays en développement
Pays émergents
Flux d’IDE sortants (en % du total)
Pays développés
Pays en développement
Pays émergents
2. Les motivations des FMN La prise de contrôle de matières premières, une raison historique
Le premier objectif est d’acheter ou encore celui du contrôle et de l’exploitation des
matières premières.
Cette stratégie d’implantation à l’étranger, qui se décide en fonction de la localisation des
matières premières, est dominante à la fin du XIX et au début du XX mais reste une réalité
aujourd’hui.
Les sept sœurs du pétrole la United Fruit Company, les cinq géants du grain, les diamants,
… Ce sont les FMN dites primaires.
Les limites à la croissance interne des entreprises les incitent à rechercher des
débouchés externes par les exportations et le développement des filiales à l’étranger.
Les pays développés sont le lieu privilégié d’implantation de ce type d’investissement.
Au delà de l’accroissement du nombre de consommateurs les avantages sont
multiples :
- Réduction des coûts liés aux transports
- Mieux connaître le marché
- Effet de marque auprès des consommateurs (proximité locale, création d’emplois)
- contourner les mesures protectionnistes
Ce sont les FMN dites à stratégies commerciales (IBM, Ford et Carrefour en Asie,
Mac Donald’s)
La recherche de débouchés extérieurs, une seconde raison à partir des années 1950
1302 Hypermarchés 2919 Supermarchés
6252 Maxidiscompte 4813 Proximité
Depuis une trentaine d’année une nouvelle raison de produire à l’étranger a
pris une importance croissante : la pression des coûts de production et plus largement la
recherche d’avantages comparatifs.
Dans ce cadre, ces IDE qualifiés de verticaux accentuent la DIT de complémentarité.
Ce sont les FMN dites à stratégies productives.
A la recherche des avantages comparatifs, une troisième raison (à partir des années 70-80)
Depuis une vingtaine d’année une dernière raison est apparue celle de la
recherche de véritable conglomérat. En effet, avec la globalisation les FMN cherchent à
constituer de grands groupes réunissant des sociétés industrielles, commerciales mais
également financières. Elles utilisent les stratégies précédentes selon les coûts, les
marchés, les nouveautés technologiques, et les gains financiers. Pour cela elles multiplient
les accords de fusions et d’acquisitions.
Ce sont les FMN dites à stratégies globales
A la recherche de constitution de conglomérats (à partir des années 90)
La mise en place de la Décomposition Internationale des processus productifs et le développement des échanges intra-firmes
La production des entreprises multinationales se fait de plus en plus sur le
mode de la fragmentation ou de l’intégration verticale : les activités productives sont
réparties sur un réseau international de sites, chaque site étant spécialisé dans la
production d’un ou plusieurs biens intermédiaires, lesquels constituent des inputs
pour d’autres sites ce qui génère des échanges intra-firmes.
A Les stratégies de localisation
20 Minutes, 12 octobre 2005.
Fabrication d’un iPod produit en octobre 2005 et vendu 299 dollars.
Composant FournisseurLieu de
fabricationPrix
d’usine
Marge brute du
fournisseur
Disque dur Toshiba (Japon) Chine 73,39 19,45
Module d’affichage Toshiba-Matsushita Japon 23,27 6,68
Contrôleur vidéo Broadcom (US) Taiwan Singapour 8,36 4,39
Contrôleur général PortalPlayer (US) US ou Taiwan 4,94 2,21
Assemblage Inventec (Taiwan) Chine 3,86 3,86
Batterie ND (Japon) ND 2,89 0,87
Mémoire SDRAM Samsung (Corée) Corée 2,37 0,67
Back enclosure ND (Taiwan) ND 2,30 0,69
Mainboard PCB (Taiwan) ND 1,90 0,57
Mémoire mobile Elpida (Japon) Japon 1,85 0,46
Ensemble des 10 principaux composants 125,13 39,85
Autres composants 19,28
Ensemble consommations intermédiaires 144,40
Conception, marketing
Apple (US) US 224,40 80
Distribution (gros et détail) Prix final 299,40 75
Vendu 299 dollars, l’iPod génère un peu plus de 195 dollars de profits dont 80 dollars pour Apple.
3) Le développement des échanges intra-firmes
Logiquement l’on constate que ce sont dans les secteurs les plus
concentrés et les plus intenses en capital (automobile, pharmacie,
Equipement électrique) que les échanges intra-firmes sont les plus élevés
alors que dans les secteurs peu concentrés (les petites structures demeurent
la règle) et à forte intensité en main d’œuvre que les échanges intra-firmes
sont les moins importants.
Le commerce intra-firme désigne les échanges internationaux de
biens ou de services entre différentes entreprises appartenant au même
groupe.
De récentes études considèrent qu’aujourd’hui un tiers des échanges internationaux au sein des PDEM sont des échanges intra-firmes.
Exportations Importations
1990 2000 1990 2000
Etats-Unisdont firmes américainesdont firmes non américaines
32.823.19.7
36.227.78.6
43.716.127.6
39.417.222.2
Japondont firmes japonaisesdont firmes non japonaises
16.614.52.1
30.828.62.2
14.74.2
10.5
23.614.88.8
Francedont firmes européennesdont firmes européennes
34.021.013.0
40.623.017.6
19.07.0
11.0
35.87.5
28.3
IV Faut-il craindre la mondialisation en particulier pour l ’emploi?
1) Les conséquences positives pour les pays du Sud
- Accroissement du PIB (Investissement facteur de croissance) ;
- Embauche (hausse du PA, de la conso, baisse du chômage)
- Transferts de technologie
- Hausse des revenus des ménages et à terme accroissement des recettes de l’Etat
- Appréciation de la monnaie nationale du fait des IDE et d’un accroissement des
exportations (baisse du prix des importations). L’appréciation de la monnaie attire
d’autres IDE
2) Les conséquences négatives pour les pays du Sud
-Instabilité , l’IDE peut se retirer et conduire à la destruction d’emplois
- Dépendance voire soumission vis-à-vis de l’étranger / le pays risque de se laisser enfermer dans des spécialisations nécessitant une main d’œuvre peu qualifiée
- Industrialisation forcée et risque de pénurie agricole (si industrialisation avant la révolution verte)
- Creusement des inégalités entre les secteurs ou certaines zones géographiques
- Les profits peuvent être rapatriés et non réinvestis
- Appauvrissement du pays en ressources
3) Les délocalisations sont favorables aux pays riches
-le secteur industriel a perdu quelques 1.5 millions d’emplois en 20 ans
mais durant les années 80 et 90 les exportations de produits industriels progressent au même rythme que celui des importations. Cependant les différences sont grandes selon les secteurs . La France reste attractive pour les IDE étrangers en raison d’une main d’œuvre qualifiée et productive et des infrastructures de qualité.
- La chute spectaculaire des emplois industriels résulte des transformations du système de production et des modes d’organisation : la productivité du travail augmente de 4% par an alors que le PIB n’augmentait que de 1.5 à 2% par an.
- Le recours croissant à l’externalisation
Mais faute de compétitivité suffisante l’ouverture internationale peut remettre en cause des productions nationales et ainsi détruire des emplois
La France connaît des points faibles par rapport à ses concurrents
dans certains secteurs tels que :
Dès lors de nombreux emplois ont été perdus dans ces secteurs, et
les plans de reclassement des salariés se sont multipliés.
Le 3 Mai 2011, le Tribunal de commerce a prononcé la
liquidation judiciaire de la société Textiles de France (avec
fermeture totale d’ici une semaine). Textiles de France est le
nom actuel d’une entreprise très ancienne ( 1854) et connue
sous le nom de Gratry Lorthiois.
Etablie à Louviers dans l'Eure (43 salariés), l'entreprise textile Audresset, la dernière a exercé ce type d'activité dans
une ville longtemps capitale régionale de l'industrie textile, a fermé ses portes le mercredi 18 décembre 2002.
1960 1980 2000 2006
Production nationale en % des ventes 97,2 82,3 50,1 41,7
Importations en % des ventes 2,8 17,7 49,9 58,3
Emplois en milliers 665,6 430,8 141,9 85,4
L’industrie du textile en France
La production des constructeurs automobiles français réalisée en France
2011-2012
L’emploi en France de 1952 à 2006
- Les délocalisations se font principalement du Nord vers le Nord :
La majorité des IDE durant les années 90 et début 2000 était constituée d’échanges croisée entre l’Europe et les USA. On assiste toujours à un phénomène de polarisation là où se concentre la matière grise mondiale, même si la main d’œuvre y est chère.
- En délocalisant, les entreprises gagnent en compétitivité. Ceci permet une baisse des prix qui permet à son tour d’augmenter le pouvoir d’achat donc la consommation et le développement de nouveaux secteurs d’activité (thèse du déversement). Ainsi, la délocalisation de la fabrication du matériel informatique par les USA a permis une baisse des prix de 10 à 30% supérieure à ce qu’elle aurait été sans ce processus.. Cette baisse des prix a permis la création d’un surplus de richesse de 230 milliards de $ entre 1995 et 2002, soit un supplément de 0.3% de PIB par an.
4) Les délocalisations sont dangereuses pour les pays riches
La montée en gamme des pays en développement et le dévpt des NTIC rendent délocalisables y compris les services
Du coup tous les emplois sont menacés : l’Inde, paradis de la délocalisation high tech : - de 6000€ par an pour un ingénieur parlant anglais, plus de 165 000 diplômés par an sortant d’écoles d’ingénieurs réputées, un réservoir de 650 000 ingénieurs anglophones…Les salariés du Nord mis en concurrence avec ceux du Sud ce qui joue à la baisse sur les conditions de travail au Nord
Elles sont durement ressenties localement : la délocalisation est souvent d’abord un enjeu territorial
Enfin, le mouvement des délocalisations est une tendance lourde dont certains estiment qu’il va connaître une forte accélération dans les prochaines années. Ainsi la masse salariale américaine délocalisée était estimée à 4 milliards de $ en 2000, 24 en 2005 et sans doute 65 en 2010. Et l’Europe devrait suivre le mouvement, avec u décalage de quelques années.
B Que faire face aux délocalisations ?
•Abaisser le coût du travail ?
•Doper l’innovation et la recherche
•Durcir les règles du jeu pour les entreprises qui délocalisent
•Renforcer les normes sociales mondiales
•Augmenter les coûts du transport
•Agir sur la fiscalité : la question de la TVA sociale
COÛT DU TRAVAIL
La proposition phare est la baisse de 30 milliards d'euros, soit 1,5 % du PIB,
des cotisations sociales, de préférence en un an, au plus en deux ans. Les cotisations
famille et maladie versées par l'employeur seraient réduites de 20 milliards, celles des
salariés de 10 milliards. Ces baisses ne cibleraient pas que les bas salaires mais
s'appliqueraient également à ceux représentant jusqu'à 3,5 fois le SMIC (près de 4 990
euros).
Pour assurer le financement de la protection sociale, 20 à 22 milliards d'euros seraient
récupérés en augmentant la CSG de 2 points, 5 à 6 milliards d'euros en relevant la TVA de certains
produits qui bénéficient de taux réduits, et 2 à 3 milliards en jouant sur la fiscalité anti-pollution
(taxe carbone) et celle des transactions financières, de l'immobilier et les niches fiscales.
Question d’actualité
2 mesures du rapport Galois
EDUCATION, RECHERCHE ET INNOVATION
Les budgets de la recherche et du soutien à l'innovation seraient
"sanctuarisés" pendant le quinquennat, et 2 % des achats courants de l'Etat réservés
à des innovations de PME.
Les entreprises se rapprocheraient des universités et établissements
scolaires techniques ou professionnels. Elles entreraient au conseil d'administration
de ces derniers.
Le nombre de formations en alternance serait doublé sur le quinquennat
et un droit individuel à la formation serait attaché à chaque personne, et non à
l'emploi qu'elle occupe.
La priorité serait donnée par le Commissariat à l'investissement au
numérique, aux nanotechnologies, à la santé ou encore à la transition énergétique.
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