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IFPEK Rennes
Institut de Formation en pédicurie-podologie
12 Rue Jean-Louis Bertrand, 35000 Rennes
L’INFLUENCE DU VECU
EMOTIONNEL DU PATIENT SUR SA
POSTURE
MALHERBE Anaïs
Formation de pédicurie-podologie
Promotion 2015-2018
Formateur guidant: LE NORMAND Gilles
UE 5.4. Initiation à la démarche de recherche
Sommaire
Introduction ................................................................................................................................... 1
I. Posture de l’Homme .......................................................................................................... 2
I.1 Définition de la posture ................................................................................................. 2
I.2 Mise en place de la posture ........................................................................................... 2
I.3 Champs d’application.................................................................................................... 4
I.3.1 Podologie .................................................................................................................. 4
I.3.2 Posturologie............................................................................................................... 6
I.3.2.1 Posturopodie ...................................................................................................... 8
I.3.2.2 Syndrome de déficience posturale ou SDP ....................................................... 9
I.3.2.3 Stabilométrie ................................................................................................... 10
I.3.2.3.a. Définition, utilisation ................................................................................ 10
I.3.2.3.b. Intérêts de la plateforme ............................................................................ 11
II. L’Homme en tant qu’être sensible .................................................................................. 12
II.1 Qu’est-ce que l’émotion ? ........................................................................................... 12
II.2 L’émotion comme messager ....................................................................................... 12
II.3 Différents types d’émotions ........................................................................................ 13
II.3.1 Simples ................................................................................................................ 13
II.3.2 Mixtes .................................................................................................................. 14
II.3.3 Refoulées ............................................................................................................. 15
II.3.4 Pseudo-émotions ................................................................................................. 15
II.4 Mise en place d’une émotion ...................................................................................... 15
II.5 Système limbique ........................................................................................................ 15
II.6 Vécu émotionnel ......................................................................................................... 17
III. Lien entre la posture et le vécu émotionnel..................................................................... 18
III.1 Décompensation posturale .......................................................................................... 18
III.2 Etudes déjà effectuées ................................................................................................. 18
III.3 Thérapie cognitiviste ................................................................................................... 19
III.4 Proposition d’un protocole d’expérimentation ............................................................ 20
III.4.1 Population ........................................................................................................... 20
III.4.2 Outils et matériel ................................................................................................. 21
III.4.3 Protocole ............................................................................................................. 21
III.4.4 Résultats attendus ................................................................................................ 22
IV. Vers une prise en charge plus globale du patient ............................................................ 23
IV.1 Définition de la profession de pédicure-podologue et champs de compétences ........ 23
IV.2 Ouverture sur l’avenir de la santé ............................................................................... 24
Conclusion .................................................................................................................................. 25
Bibliographie ............................................................................................................................... 26
Sommaire des annexes ................................................................................................................... i
1
Introduction
Je suis étudiante en troisième année de pédicurie-podologie à l’IFPEK de Rennes et on
m’a demandé d’effectuer un travail d’initiation à la recherche pour conclure mon cursus.
Le sujet de mon étude est « le vécu émotionnel du patient sur sa posture ». Ce sujet m’a
intéressée dès mon entrée en formation à l’institut. En effet, je suis persuadée que la
bonne prise en charge du patient passe par une bonne analyse de la globalité de la
personne que l’on a en face de nous lors d’une situation de soin. Cette analyse
complète : psychique et physique, permet l’élaboration d’un protocole
d’accompagnement qui sera le plus personnalisé et adapté possible au patient. Je trouve
que dans la relation de soin, hors soin psychiatrique ou psychologique, l’aspect
psychique du patient n’est pas ou très peu analysé. Or, de nombreuses études ont
montré l’importance de la complémentarité du psychique et du physique. J’aimerais
étudier la relation entre ces deux concepts dans le domaine de la podologie et voir si
cela peut avoir un intérêt pour ma pratique future et celle de mes confrères. Je
souhaiterais savoir s’il est possible d’objectiver ce lien lors d’un examen clinique.
Les différentes questions que je me suis initialement posées sont :
-Comment le psychique peut-il influencer le physique ?
-Dans quelle mesure le physique peut-il influencer le psychique ?
-Est-ce le même impact pour les émotions ancrées (dépression, anxiété, timidité, etc.)
que pour les émotions « superficielles » (joie, peur, stupéfaction, etc.) ?
-Comment peut-on objectiver cette relation ?
-Le vécu émotionnel du patient peut-il influencer assez sa posture pour que cela puisse
être observable (plateformes de stabilométrie, podométrie ou œil nu) ?
-Est-il possible de mettre en place un protocole pour révéler cette relation psychique-
physique en podologie (expériences scientifiques couplées à des tests psychologiques)
?
-Serait-il intéressant de s’en servir en podologie pour notre pratique ?
Ma question de départ était: Comment expliquer le lien entre le psychique et le physique
?
Ma problématique porte donc sur l’influence du vécu émotionnel du patient sur sa
posture lors d’une prise en charge podologique en examen clinique.
Dans une première partie, j’évoquerai le concept de la posture et son intérêt en
podologie et notamment en posturologie. Puis, dans un second temps, je développerai
le vécu émotionnel de l’Homme avec ses différentes composantes. Pour finir, j’étudierai
le lien entre ces deux concepts et son impact sur la profession de pédicure-podologue.
2
I. Posture de l’Homme
I.1 Définition de la posture
La posture est généralement définie comme « l’ensemble des mécanismes permettant
le maintien de la station debout »1. Mais c’est une notion beaucoup plus complète et
complexe que cela à vrai dire. En effet, elle englobe aussi la station assise, accroupie
ou autre, et peut être aussi bien statique que dynamique, accompagnant tous les gestes
de la vie quotidienne de l’Homme. C’est en prenant en compte cette globalité qu’Henri
Otis Kendall (1950) va donner sa définition de la posture comme étant « un état
composite de l’ensemble des articulations du corps à un moment donné ».
De plus, la posture a évolué au fil de l’histoire. D’une posture quadrupède chez nos
ancêtres de la préhistoire, elle est passée à la bipédie plusieurs milliers d’années après
avec l’arrivée de l’espèce Homo Sapiens. Ce changement important s’est produit après
une évolution lente et progressive de l’espèce humaine.
I.2 Mise en place de la posture
La mise en place de la posture est effectuée grâce à une mécanique très complexe
appelée la régulation posturale. Elle consiste en la gestion, consciente ou non, de la
position des différents segments du corps humain entre eux. Ce phénomène s’appelle
la proprioception et s’effectue en fonction du but recherché, l’action ou la station.
En effet, pour que les muscles effecteurs puissent réaliser la tâche indispensable à la
posture, il faut que le système intégrateur, composé par le cerveau, élabore cette
programmation du mouvement ou de la posture selon le cas. Cette intégration ne peut
être effectuée sans l’aide de capteurs sensoriels disséminés sur et dans le corps humain.
Ces récepteurs sont de différentes sortes :
- Le fuseau neuromusculaire : mécanorécepteur situé dans le muscle, il régit la
tension musculaire car il est sensible à l’étirement du muscle en question. Il
participe au réflexe myotatique qui est la contraction du muscle en réponse à son
propre étirement. Ce qui contribue au maintien d’une contraction musculaire
légère continue ou encore appelé tonus musculaire.
- L’organe tendineux de Golgi : mécanorécepteur situé dans les tendons des
muscles squelettiques, il est sensible à la tension du tendon et non à l’étirement
de celui-ci ou du muscle auquel il est rattaché. Il informe du degré de force du
muscle.
1N. Meyer (2016) Le grand livre de la posturologie page 4
3
- Les organes de Ruffini et Pacini : mécanorécepteurs situés dans les articulations,
ils renseignent sur les mouvements articulaires (ouverture, vitesse, direction,
amplitude).
- Les capteurs extéroceptifs : situés sur la peau, ils sont de différents types
(barorécepteurs pour les corpuscules de Merkel et de Pacini, thermorécepteur
pour les terminaisons libres etc.) et informent sur les différentes composantes du
contact tactile (pression, étirement, thermique, algique etc.).
- Le système vestibulaire : par sa composition complexe : trois canaux semi-
circulaires2 et un système utricule-saccule3, il participe à l’équilibre statique et
dynamique, au positionnement de la tête dans l’environnement et à l’orientation
du regard par rapport à la tête. Ce système est renforcé par le complexe visuel
grâce au nerf vestibulaire qui effectue la liaison.
- Le système visuel : permet la perception de l’environnement extérieur (distance
des objets par rapport au corps, taille des objets etc.).
Figure 14 L’appareil vestibulaire
Après avoir capté des informations de l’environnement intérieur ou extérieur, ces
récepteurs vont faire circuler celles-ci via des fibres nerveuses afférentes. Puis, ces
structures vont amener l’information jusqu’au système de traitement de l’information, le
cerveau. Il va tout d’abord analyser ces informations, les trier en fonction de leur
importance puis va élaborer une réponse adaptée au cas par cas. La réponse sera
ensuite diffusée par les fibres nerveuses efférentes qui sont reliées aux différents
muscles du corps humain. Enfin, ces muscles vont réagir et produire la réponse motrice
commandée par le cerveau afin de permettre un ajustement de la position du corps.
2Ils permettent la perception de l’accélération angulaire dans les trois plans de l’espace 3Ou système otholitique, il permet l’estimation de l’accélération linéaire, la gravité, les
forces gravito-inertielles 4http://imagesbiogeolfxm.free.fr/sn/original/appareil%20vestibulaire.html
4
Figure 25 L’organisation de la posture, L. Peyronne et P. Galas
I.3 Champs d’application
I.3.1 Podologie
Dans la pratique de la podologie, l’étude de la posture du patient est une étape
incontournable de l’examen clinique. En effet, lors du déroulé de cette exploration, le
praticien examine la personne en charge. C'est-à-dire, le patient se tient debout dans
une position où il se sent à l’aise. Lors de cet examen, tout d’abord statique, le podologue
explore la morphologie globale de la personne en prenant en compte différents étages :
tête, épaules, rachis, bassin, genoux, chevilles et pieds.
Cet examen s’effectue dans trois plans: frontal, sagittal et horizontal afin d’étudier la
globalité tridimensionnelle du corps.
5http://www.saintcharlesbasket.fr/uploads/1370/Proprioception%20-%20Laurent%20Peyronne%20(BE1)%20-%20St%20Charles%20Basketball%202011.pdf
5
Figure 36 Les trois plans d’observation en charge, Centro Ortopedico Ferranti (2016)
- Dans le plan frontal, le praticien observe :
- la position de la tête par rapport à l’axe corporel pour mettre en avant un
possible décalage latéral de celle-ci ;
- la localisation des deux hémicorps à différents niveaux afin d’observer
d’éventuelles bascules (tête, épaules, bassin) ;
- l’alignement des épineuses vertébrales du rachis ;
- la symétrie des appuis podaux dans le but d’évaluer la physiologie du pied et
son assise au sol.
- Dans le plan sagittal, l’étude se fait sur :
- l’alignement des plans scapulaire et fessier entre eux pour constater
éventuellement des verticalisations vertébrales dues à une avancée d’un plan
par rapport à l’autre (antépulsion ou rétropulsion localisées ou globalisées) ;
- les flèches cervicale et lombaire par les mesures de la distance entre la
courbure maximum et le fil à plomb tendu de la base de l’occiput au sacrum, elles
mettent en avant d’éventuelles anomalies des courbes du rachis (hypercyphose
thoracique ou hyperlordose lombaire).
- Dans le plan horizontal, le professionnel évalue l’avancée d’un hémicorps par
rapport à l’autre à différents niveaux (tête, épaules, bassin) afin d’identifier
d’éventuelles rotations, torsions et scolioses rachidiennes.
Cette exploration peut être complétée par l’étude dynamique de la marche, ou
éventuellement de la course, afin de voir si les spécificités observées en statique se
retrouvent en dynamique ou non.
6https://www.ortopediaferranti.it/analisi-posturale-palermo/
6
I.3.2 Posturologie
Il existe une discipline médicale qui s’appelle la posturologie. Cette matière médicale,
peu reconnue dans la population générale, n’est actuellement pas encore inscrite dans
le dictionnaire. Cependant, elle existe depuis le XIXe siècle avec l’apport, notamment,
de Karl Von Vierordt qui fonda la première école de posturologie à Berlin en 1890. En
France, la posturologie apparait plus tard vers les années 1990 grâce à Pierre-Marie
Gagey et la publication de deux grands ouvrages sur le sujet : « Posturologie généraliste
» en 1989 et « Posturologie : Régulation et dérèglement de la station debout » en 1995.
De ce dernier ouvrage, P. M. Gagey accompagné de B. Weber définissent la
posturologie comme « l’étude de l’organisation géométrique et biomécanique des
différents segments du corps dans l’espace. La posturologie étudie les processus de
régulation qui permettent la stabilisation d’un individu dans un environnement au cours
de la station debout et du mouvement.».
La posturologie tend tout de même à se faire connaitre des praticiens de rééducation
grâce à un certain nombre de formations privées ou publiques. Le DIU 7de posturologie
clinique créé par Michel Lacour en 2000 assure une reconnaissance universitaire.
D’autres formations privées comme « Connaissance & évolution » de P. et S. Villeneuve
sont aussi bien reconnues.
En effet, la régulation posturale se faisant grâce aux différents capteurs internes et
extéroceptifs, cette science regroupe plusieurs corps de métier car elle intègre le corps
humain dans sa globalité :
- Capteurs articulaires : Ostéopathe ;
- Capteurs plantaires : Podologue ;
- Capteurs mandibulaires : Dentiste ;
- Capteurs vestibulaires : O.R.L et Kinésithérapeute ;
- Capteurs visuels : Ophtalmologiste et Orthoptiste ;
- Capteurs cutanés : Médecin généraliste et Kinésithérapeute.
Ces capteurs posturaux fonctionnent en synergie et constituent les 6 piliers du système
postural (Vallier, 2014).
La place du podologue dans la posturologie est très importante du fait de la gestion des
capteurs plantaires. En effet, le pied a un rôle primordial dans l’organisation du système
postural. Il relie le corps au sol, ce qui en fait l’un des systèmes sensoriels, avec le
capteur visuel, le plus important dans la posture humaine. De nombreuses études ont
pu, d’ailleurs, démontrer le lien entre le capteur podal et la posture, notamment Winter
en 1991, Fujiwara & al. en 1992 et Roll en 1994. Ce que je ne détaillerais pas ici.
Le pied tient la place de pivot dans le pendule inversé que constitue le corps humain lors
de la station debout.
7Diplôme Inter Universitaire
7
Figure 48 L’homme en simple pendule inversé, G. Elie
La schématisation du corps humain en pendule inversé peut s’expliquer comme suit :
[L’homme] debout oscille autour d’un axe idéal, dont la base est située au niveau
du contact des pieds sur le sol, [au niveau de ses] chevilles. Il se comporte
comme un pendule inversé [car ici l’orientation est] vers le ciel et le phénomène
de pendule est procuré par les réactions musculaires de rééquilibration
permanente contre la gravité. (Meyer, 2016).
Ce modèle est tout de même simplifié, car en réalité la base du pendule n’est pas
constituée d’un seul point d’impact au sol mais d’une multitude de capteurs répartis sur
l’ensemble des deux pieds.
Cet équilibre instable est inhérent au corps humain. En effet, notre corps, constamment
en mouvement du fait de la vie qu’il abrite, doit en permanence lutter pour que son centre
de gravité soit toujours au centre du polygone de sustentation afin de maintenir cet
équilibre.
Lors de la prise en charge d’un patient en examen clinique en posturologie, le podologue
posturologue va effectuer un bilan postural complet du patient. Grâce à divers tests
posturologiques (Epreuve Posturo-Dynamique, Bassani, Romberg, Cover-test etc.), il va
évaluer les différentes entrées sensorielles (podale, oculaire, vestibulaire etc.) et ainsi
pourvoir déterminer la fonctionnalité des capteurs. Cela permettra d’effectuer un
diagnostic exhaustif afin de traiter le patient au mieux. Soit par le podologue si les
déficiences s’avèrent podales. Soit en orientant vers un confrère (ostéopathe,
ophtalmologue, dentiste etc.), si les dysfonctions dépassent son champ de
compétences.
En effet, lorsqu’un patient vient à consulter un praticien posturologue, c’est qu’il présente
généralement une pathologie non organique9.
8http://ada-posturologie.fr/Lisbonne.htm 9Douleur ou dysfonction qui n’a pas de cause médicale exclusive reconnue par les
explorations classiques (analyse sanguine, IRM, radio, etc.).
8
Chaque personne est asymétrique, de par sa constitution de base, ses habitudes et son
mode de vie (alimentation, travail, sport etc.). Certaines personnes compensent cette
asymétrie sans subir de problèmes quand d’autres présentent des troubles. Il s’agit ici
de la pathologie posturale qui est : « un déséquilibre de ces grands aplombs qui génère
un excès de contraintes responsable de pathologies musculo-articulaires et d’une
modification du schéma moteur. Le déséquilibre postural est causé par l’asynchronisme
d’un ou de plusieurs capteurs posturaux » (Vallier, 2016).
Ce déséquilibre peut apparaitre à la suite de diverses causes :
- Mauvaises postures prolongées et répétées au travail
- Traumatismes lourds ou moindres (fractures, traumatisme crânien, entorses etc.)
- Séquelles de chirurgie (cicatrice etc.)
- Etc.
Ceci va générer des flux informationnels asynchrones qui vont être envoyés au système
nerveux central. Ce dernier va, en retour, entrainer une réponse défaillante. Ce qui va
amener à une asymétrie du tonus musculaire qui sera à l’origine du trouble postural
observé lors de l’examen clinique.
Le traitement qui sera mis en place consistera à neutraliser cet asynchronisme afin
d’induire une posture plus économique et donc moins gênante pour le patient.
I.3.2.1 Posturopodie
La posturopodie est, d’après l’A.P.I (Association Posturologie Internationale) la : «
spécialisation du podologue qui, suite à l’analyse clinique posturale, traite les troubles
fonctionnels de la posture et de la stabilité par l’intermédiaire du pied et des semelles de
posture ».
L’action du podologue va consister en une neutralisation des zones nociceptives
plantaires ou EIAPs (Epine Irritative d’Appui Plantaire), une action mécanique sur les
pathologies de l’arc inférieur et une remédiation posturale grâce aux stimulations
neurosensorielles par les différents capteurs podaux.
9
I.3.2.2 Syndrome de déficience posturale ou SDP
Ce syndrome a été étudié par H. M. Da Cunha en 1979 mais a été défini par G. Vallier
comme ceci :
Il s’agit d’un tableau de symptômes et de signes stabilométriques et cliniques :
Le patient se plaint d’avoir du mal à se tenir debout : soit il titube, soit il souffre
dans cette posture.
L’enregistrement stabilométrique confirme que ses performances se situent en
dehors des limites de la normalité (le contrôle des oscillations posturales est
anormal).
L’examen clinique révèle une asymétrie anormale de son tonus postural (la
régulation de son activité tonique est anormale).
Mais il existe un quatrième critère, indispensable au diagnostic, qui distingue
nettement la démarche du posturologue de la démarche classique : la
manipulation d’une ou plusieurs entrées du système modifie immédiatement
certains signes d’asymétrie avant de faire disparaître à terme les signes et les
symptômes du syndrome.
Les signes cliniques peuvent être variés et nombreux pour une même personne. En
voici la liste selon l’A.P.I et en annexe 1 : Les signes fonctionnels du syndrome de
déficience posturale (SDP) par Cunha:
Figure 510 Tableau des signes fonctionnels du SDP, H. M. Da Cunha (1979)
10http://docplayer.fr/35273407-Posturologie-un-pont-entre-les-therapies-fonctionnelles.html
10
I.3.2.3 Stabilométrie
I.3.2.3.a. Définition, utilisation
L’un des outils de diagnostic en podologie est la stabilométrie. L’utilisation de cette
plateforme est une méthode d’analyse intéressante car non invasive, atraumatique et
surtout facilement reproductible. L’HAS définit la stabilométrie statique de la façon
suivante :
La posturographie statique a pour but d’étudier les mécanismes de régulation de
l’équilibration à travers l’examen de la trajectoire des centres de pression
(statokinésigramme). Cette technique utilise des plates-formes de force, munies
de plusieurs capteurs permettant de mesurer l’évolution au cours du temps, de
la distribution du poids du corps sur la plate-forme de force. Chaque capteur
supportant une partie du poids du corps, mesure donc la force qui lui est
appliquée. Pour simplifier l’étude de la distribution spatiale et temporelle du poids
du corps sur la plate-forme, on définit une grandeur appelée le centre des
pressions. (MULLER, 2007).
La posturographie consiste en l’évaluation des paramètres de l’équilibre et des appuis
podaux du patient. Grâce à des capteurs de force disposés sur le dispositif, il est possible
d’analyser plusieurs paramètres intéressants pour évaluer la gestion de la posture du
patient : Ces données sont tirées de l’ouvrage « Le grand livre de la posturologie » du
docteur N. Meyer (2016):
- Le X moyen : valeur moyenne des positions du centre de pression entre la droite
et la gauche, cela reflète la symétrie du tonus postural ou au contraire peut mettre
en évidence un hyper appui latéral ou aussi un évitement d’appui lié à une
douleur.
- Le Y moyen : projection moyenne du centre des pressions sur l’axe
antéropostérieur qui peut mettre en avant une postériorisation ou une
antériorisation de l’axe corporel.
- La surface ou le « spaghetti » : surface sur laquelle se déplace le centre de
masse du sujet, il dénote la précision du système du système postural et permet
de visualiser l’instabilité du sujet et la direction préférentielle des excursions du
centre de pression.
- La LFS ou longueur du déplacement en fonction de la surface : appréciation de
la dépense d’énergie qu’il faut au patient pour contrôler son système postural.
- La VFY ou variance de la vitesse des déplacements selon l’axe des Y : mesure
la distribution des valeurs de vitesse de rééquilibration sur la plate-forme, elle
donne une idée de l’importance du travail postural du sujet.
- Le quotient de Romberg : comparaison entre la surface de la projection du centre
de masse les yeux ouverts et les yeux fermés, il permet de visualiser un
parasitage de la posture par le capteur oculaire et de définir deux populations
différentes : les « visuels » physiologiques et les « non-visuels » pathologiques.
11
- La FFT ou transformée de Fourier rapide : courbe mettant en relation les
fréquences et les amplitudes d’oscillations du corps, elle peut donner des
informations sur les troubles de l’équilibre et les structures impliquées dans ceux-
ci.
I.3.2.3.b. Intérêts de la plateforme
Cette méthode d’observation permet plusieurs choses :
- Tester la régulation posturale du patient lors du bilan en comparant plusieurs
modalités d’examen en fonction de ce que l’on recherche, par exemple : yeux
ouverts / yeux fermés si on a un doute sur la fonctionnalité du système visuel,
sur dur / sur mousse si on soupçonne un épine irritative d’appui plantaire ou EIAP
etc.
- Communiquer de façon plus visuelle avec le patient et les différents confrères
afin d’amener à une compréhension plus facile des déficiences posturales du
patient et donc à une meilleure prise en charge thérapeutique.
- Suivre l’évolution de la posture du patient d’une consultation à l’autre, en
permettant des éléments de comparaison, en fonction du traitement mis en place
par le podologue ou un confrère.
- Comparer l’amélioration de la posture avec le ressenti propre du patient par
rapport à ses symptômes.
Figure 611 Exemple de plateforme de stabilométrie : FUSYO de Medicapteurs
11http://ifpek.centredoc.org/doc_num.php?explnum_id=368
12
II. L’Homme en tant qu’être sensible
Pour m’orienter, j’ai pu m’entretenir avec un professeur en psychologie, spécialisé dans
le domaine de la psychologie cognitive. Cet entretien informel m’as permis de m’éclairer
sur ma problématique de recherche et avoir un retour sur le protocole d’expérimentation
que je souhaite mettre en place. De cet échange, j’ai pu obtenir une aide sur les lectures
à effectuer en psychologie, un avis positif sur l’intérêt de mon questionnement et une
orientation sur l’élaboration d’un test sur l’état psychologique.
II.1 Qu’est-ce que l’émotion ?
D’après mes recherches, la notion d’émotion est étudiée depuis des centaines d’années,
tout d’abord grâce à Charles Darwin qui publia « L’expression des émotions chez les
hommes et les animaux » en 1872. Ces premiers travaux significatifs vont permettre
d’établir les premiers postulats de l’étude des émotions. A l’heure actuelle, le terme
« émotion » s’avère avoir de multiples définitions en fonction des auteurs et de leur
approche réflexive.
Ce qui est avéré, c’est qu’il vient du latin « exmovere » ou « emovere » signifiant «
mouvement vers l’extérieur » ou « mettre en mouvement » et qu’il atteste la modification
d’un état initial. D’après le CNRTL12, l’émotion est définie comme une « conduite
réactive, réflexe, involontaire vécue simultanément au niveau du corps d’une manière
plus ou moins violente et affectivement sur le mode du plaisir ou de la douleur ».
II.2 L’émotion comme messager
Etant des êtres pourvus de sensibilité, nous avons tous constamment des émotions tout
comme des sensations. En effet, nous percevons notre environnement extérieur et
intérieur en permanence, que cela soit de manière consciente ou inconsciente. La
majorité de nos émotions ne sont pas conscientisées car dans la vie quotidienne, elles
ne posent pas de souci particulier. Mais ce qu’il faut savoir, c’est que l’émotion est un
messager de l’environnement dans lequel on est. Elle nous permet de nous orienter
dans notre vie. Son intensité ressentie nous révèle le degré d’importance des choses
que l’on vit par le monde extérieur mais aussi intérieurement, par le fait de penser à un
souvenir heureux par exemple.
Nous allons voir qu’il existe différents types d’émotions et qu’il en résulte différents
messages.
12Centre National de Ressources Textuelles et Lexicales
13
II.3 Différents types d’émotions
D’après l’article « les genres d’émotions », de la psychologue Michelle Larivey, il existe
quatre genres d’expériences émotives distinctes :
II.3.1 Simples
Ce sont les seules vraies émotions. Elles permettent de nous informer de l’état de nos
besoins. On peut les séparer en deux grandes classes : les positives, nous indiquant
que le besoin est comblé et les négatives pour nous indiquer le contraire.
Ces deux classes se subdivisent en trois catégories bien spécifiques :
- Par rapport au besoin : elle rend compte du comblement ou non du besoin lui-
même, il peut s’agir par exemple pour les émotions négatives de la tristesse ou
de l’ennui et pour les positives de la joie ;
- Par rapport au responsable : elle établit nos réactions envers ce qui nous aide,
ou au contraire nuit, à la satisfaction du besoin. Ce peut être soi-même ou bien
une autre personne physique ou morale. Des exemples d’émotions de ce type
sont la colère ou l’impatience pour les négatives et l’amour ou la fierté pour les
positives ;
- D’anticipation : elle est définie comme les réactions à ce qu’il « pourrait
arriver ». Elle fait appel à notre imagination et de ce fait met en lumière ce qui
nous importe dans la vie. Ici, les exemples d’émotions négatives peuvent être la
peur ou l’inquiétude, pour les émotions positives l’excitation ou bien l’appétit et le
trac en est une manifestation mixte.
14
Par rapport au besoin Par rapport au responsable D’anticipation
Positives :
Indiquant la
satisfaction
Agrément
Contentement
Délectation
Emerveillement
Enchantement
Euphorie
Joie
Jouissance
Heureux
Plaisir
Ravissement
volupté
Adorer
Affection
Attendrissement
Chérir
Fierté
Tendresse
Désir
Enervement
Envie
Excitation
Négatives :
Indiquant
l’insatisfaction
Amertume
Chagrin
Désœuvrement
Douleur
Ennui
Envie
Mécontentement
Mélancolie vague
Nostalgie
Peine
Tristesse
Abhorrer
Agressif
Choqué
Colère
Dégout
Détester
Enragé
Exaspération
Exécrer
Fureur
Haine
Impatience
Rage
Révolté
Effroi
Epouvante
Frayeur
Peur
Terreur
Figure 713 Tableau des émotions simples d’après M. Larivey
II.3.2 Mixtes
Elles ressemblent à des émotions simples mais correspondent à un mélange d’émotions
plus ou moins masquées qui a pour but de nous cacher ce que nous vivons réellement
à l’instant. Ce sont des expériences défensives. Des exemples d’émotions mixtes
peuvent être la culpabilité (saine ou malsaine en fonction de son implication dans la
situation), la jalousie ou bien la honte.
13http://www.redpsy.com/guide/
15
II.3.3 Refoulées
Ce sont des expériences qui ont une forte imprégnation corporelle. Elles correspondent
à des malaises d’intensité variable, ressentis physiquement à la suite d’une émotion,
que l’on cherche à écarter de sa tête, ou bien d’une action que l’on tente à tout prix
d’éviter. L’angoisse est l’une de ces expériences. Elle amène à un inconfort physique,
plus ou moins incommodant, à la suite de l’occultation d’un sujet désagréable. Cette fuite
permanente peut entrainer, à terme, des phobies. D’autres exemples peuvent être
l’anxiété ou la fébrilité par exemple.
II.3.4 Pseudo-émotions
Elles regroupent diverses expériences qui se trouvent assimilées à des émotions mais
qui n’en sont pas, par exemple, les actions, les images, les états ou bien les évaluations.
Ce sont des ressentis subjectifs ou des manifestations physiques d’une émotion,
comme la gorge nouée par l’émotion de la tristesse par exemple.
II.4 Mise en place d’une émotion
D’après le modèle de M. Fouchey, psychiatre, tiré de “les émotions-définition”, une
émotion est produite selon ce plan:
Une situation nouvelle arrive ;
Une évaluation émotionnelle se met en place, elle consiste en l’attribution d’une
signification émotionnelle à la situation vécue ou à une partie de celle-ci ;
Ce qui provoque une tendance à l’action : l’organisme va réagir immédiatement
pour faire face au caractère émotionnel de la situation vécue, le corps va se
préparer à interagir avec son environnement interne ou externe ;
Des réponses physiologiques, comportementales et cognitives se mettent en
place ;
Un sentiment subjectif apparaît, l’individu émotionné se sent dans un état
différent.
II.5 Système limbique
Le système limbique est l’une des plus anciennes parties du cerveau. Il est présent chez
de nombreux animaux tels que : l’Homme, le singe et même le serpent. Il a été étudié
par Paul Mac Lean en 1952, qui le définit comme étant le centre de la gestion des
émotions.
16
Cette entité est composée de plusieurs structures anatomiques situées sous le cortex
cérébral, telles que : l’hippocampe, l’amygdale, le fornix, le cortex limbique, le septum,
l’hypothalamus, les corps mamillaires ou bien le noyau antérieur du thalamus. Chacune
de ces structures gère des fonctionnalités propres tout en étant interconnectée aux
autres.
Figure 814 Les différentes régions du système limbique
Par exemple, l’amygdale va avoir un rôle dans la gestion de l’agressivité, de la peur, de
l’anxiété et dans la mémoire émotionnelle. L’hippocampe, quant à lui, va gérer
l’apprentissage et le stockage de l’information en mémoire à long terme. Le cortex
limbique va élaborer le contrôle conscient du comportement.
Gérant, principalement, à la fois les émotions et la mémoire, le système limbique s’avère
indispensable au bon fonctionnement de notre corps. En effet, il fait la liaison entre la
situation vécue (agréable ou désagréable), l’émotion qui en découle et la mémorisation
de cet événement. Ce qui en fait un outil indispensable de la survie de l’espèce, car il
entraine un phénomène de protection lorsque l’on est à nouveau confronté à une
situation pathogène.
De plus, d’après Vallier (2014), « le système limbique, facteur émotionnel, intervient
dans la régulation posturale ». En effet, cette structure est intimement reliée au système
nerveux et au système hormonal qui vont induire des réactions physiologiques en
réponse à l’émotion ressentie.
14http://www.neuromedia.ca/le-systeme-limbique/
17
II.6 Vécu émotionnel
Les émotions ne peuvent pas être considérées comme des entités unitaires vécues au
cas par cas par l’individu. En effet, chaque émotion ressentie va influencer le
comportement cérébral de ce dernier. La constante succession d’événements, que l’on
peut vivre au cours de notre vie, va amener au développement progressif de la
personnalité de chacun. Comme le détaillait C. Darwin dans ses travaux sur le sujet,
notamment dans son ouvrage « L'Expression des émotions chez l'homme et les
animaux » (1872), les émotions sont par nature adaptatives. Elles permettent à l’individu
de se forger au fur et à mesure de ce qu’il vit, grâce aux différentes interactions avec
son environnement intérieur et extérieur.
Chaque individu étant unique, les émotions ne peuvent être considérées comme des
entités codifiées et transposables. En effet, une situation identique pourra être vécue de
différentes façons en fonction de la personne qui la vit, tout comme deux situations
totalement opposées entraineraient une même émotion chez ces deux personnes.
C’est en cela que l’on peut dire que le vécu émotionnel est subjectif car il dépend de
chaque individu.
Ce vécu peut être positif comme par exemple le fait de tomber amoureux qui déclenche
de la joie. Mais il peut aussi être négatif comme le fait de vivre un deuil entrainera de la
tristesse. Cette accumulation de situation va être mémorisée par le cerveau et ainsi
forger la personne au fur et à mesure des expériences.
Si ce vécu s’avère trop lourd ou traumatisant (choc émotionnel, stress etc.), cela
entrainera un dysfonctionnement émotionnel chez cet individu. Soit, il se sentira débordé
par une émotion ingérable ou bien au contraire il pourra ne plus rien ressentir.
18
III. Lien entre la posture et le vécu émotionnel
Nous venons de voir les notions de posture et d’émotion dans les parties précédentes.
Venons-en à parler de l’interaction entre les deux.
III.1 Décompensation posturale
La décompensation posturale correspond au relâchement à la fois psychique et
physique. Pour N. Meyer (2016), « c’est le moment où le travail postural devient trop
pesant, du faits d’événements de vie qui engendrent un stress majeur et mettent à mal
nos capacités de régulation posturales ». Souvent les patients souffrent de douleurs
articulaires, musculaires ou d’autres symptômes, qui apparaissent au cours de leur vie
lorsque les situations deviennent trop contraignantes. En fonction de chaque personne,
les facteurs déclencheurs de cette décompensation peuvent être différents, tels qu’un
divorce, un deuil ou un surmenage professionnel par exemple.
III.2 Etudes déjà effectuées
De multiples expériences ont montrées l’influence des émotions provoquées sur le corps
de l’Homme. Notamment, les travaux de P. Ekman et al. (1983) sur l’analyse de la
fréquence cardiaque et de la température corporelle en fonction de photos exprimant
différentes émotions, ou en faisant imaginer des situations émouvantes. Nous pouvons
voir, d’après ce schéma que ces différentes émotions ont un impact bien distinct sur ces
deux paramètres physiologiques. Par exemple, la colère est corrélée à une
augmentation des battements du cœur et une température cutanée élevée, tandis que
la joie est associée à une fréquence cardiaque faible.
Figure 915 Schématisation des réactions physiologiques différenciant certaines émotions, P. Ekman et al. (1983)
15https://www.unige.ch/fapse/motivation/courssander.pdf
19
Un protocole d’expérimentation sur lien entre la musicothérapie et la posture a aussi mis
en évidence cette interaction entre les émotions provoquées par l’écoute d’une musique
et la modification de la posture (Maugendre, 2016).
III.3 Thérapie cognitiviste
Lors d’une journée d’observation que j’ai effectuée chez un podologue posturologue
cognitiviste, j’ai pu étudier son protocole de travail. Celui-ci consiste à aider les patients
qui ont été orientés par le centre de la douleur de la clinique Bretéché de Nantes et
présentant des douleurs chroniques. Cette personne a notamment écrit un article sur le
stress et la posture (Cf. Annexe 2 : Article France Douleurs - Stress et posture).
La thérapie cognitiviste s’applique à l’étude de la globalité de la personne. Elle tend à
faire corréler et harmoniser la psyché16 et la posture de cette dernière. Le praticien
tentera de remettre le patient en harmonie avec lui-même afin d’éviter tous les
désagréments pouvant perturber son quotidien, tels que la fatigue, le stress ou
l’énervement.
D’après la fondation de posturologie AIRE, ce procédé conduit à :
- « La prise de conscience par la personne de son profil psychologique et
comportemental
- La mise en œuvre d’un traitement adapté : médicamenteux, psychique en
fonction
- L’acceptation du travail sur soi avec un thérapeute spécialisé (coach, PNL)
- La prise de conscience par la personne de la nature et de l’importance des
syndromes posturaux cognitifs qui l’affectent (cette prise de conscience lui fait
également comprendre de manière claire, de l’origine des douleurs et
dysfonctionnements qui dérangent sa vie)
- L’application de traitements posturaux adaptés ».
La prise en charge que j’ai pu observer se décomposait comme suit :
- Le patient devait remplir un questionnaire dans la salle d’attente avant son
rendez-vous (Cf. Annexe 3 : Questionnaire pré rendez-vous du podologue
rencontré), un délai de 15 minutes était prévu pour cela. Cette fiche consistait en
un listing complet du vécu, à la fois physique et psychique de la personne
(douleur, accidents, épisodes dépressifs etc.).
- Après cela, le patient était accueilli par le podologue dans sa salle d’examen. Le
praticien discutait des points importants qu’il avait repérés en lisant le
questionnaire préalablement rempli. Cette discussion donne un bon aperçu de la
globalité du patient.
- Une étude stabilométrique est effectuée. Elle consiste en l’enregistrement de la
posture du patient dans 6 conditions (chaussé yeux ouverts (YO), chaussé yeux
fermés (YF), pieds nus YO et YF, sur mousse YO et YF).
16Ensemble des phénomènes psychiques qui constituent l’individualité.
20
- Le praticien va comparer les résultats des différentes conditions d’enregistrement
afin de faire ressortir les caractéristiques posturales du patient.
- Ces caractéristiques sont expliquées par le praticien par leur connotation
psychique. Par exemple, l’axe des Y est assimilé à l’axe émotionnel. Si la
personne n’est pas centrée, c’est qu’elle n’est pas bien dans son émotion du
moment. Pour l’axe des X, si la personne est en arrière, c’est qu’elle fuit le
problème etc.
- Ces explications sont partagées avec le patient qui va pouvoir comprendre sa
problématique.
- Le praticien propose une prise en charge adaptée en fonction des résultats
obtenus et voit avec le patient ce qu’il en pense.
- Si une perturbation posturale est détectée, un traitement orthétique sera mis en
place.
III.4 Proposition d’un protocole d’expérimentation
Je souhaite effectuer un protocole d’expérimentation afin de mettre en lumière ce lien
corps-esprit. Je propose pour cela une étude alliant un test psychologique et une étude
de la posture via une plateforme de stabilométrie normée.
III.4.1 Population
La population étudiée est constituée de personnes :
- Majeures et exemptes de tutelle (afin d’éviter les demandes d’autorisation du
tuteur pour le test)
- Volontaires pour l’expérimentation
- De sexe non exclusif
- Ayant toutes leurs capacités cognitives
- Francophones
- Sachant lire
- Exemptes de toute pathologie organique (afin de ne pas avoir de biais dans les
résultats dus à la défaillance corporelle)
Pour permettre une bonne
compréhension des consignes
21
III.4.2 Outils et matériel
Pour cette expérience, j’ai choisi :
- Pour l’étude de l’état psychologique, le Big Five Inventory français ou BFI (Cf.
Annexe 4 : Big five inventory français). Ce test, reconnu scientifiquement, a été
publié par les psychologues John, Donahue et Kentle en 1991. Il consiste en
l’identification des cinq grands facteurs de la personnalité (Ouverture à
l’expérience, Consciencieusité, Extraversion, Agréabilité et Névroticisime ou
OCEAN) et permet de décrire le patient de la façon la plus complète possible. Il
constitue selon S. Srivastava, « un modèle de ce que les gens veulent savoir les
uns des autres ». Ce test est composé de 45 items et 5 propositions de réponses.
- Pour l’analyse de la posture, j’utilise une plateforme de stabilométrie normalisée
(normes 1985 de l’AFP17).
III.4.3 Protocole
Le test se déroule comme suit :
- Le patient est accueilli par le praticien qui lui explique le déroulé de l’expérience ;
- Le patient est installé dans une pièce isolée afin qu’il puisse remplir le
questionnaire BFI. Un délai de 20 minutes lui est accordé afin d’effectuer cette
étape ;
- Au terme des 20 minutes, le praticien vient chercher le patient afin de le diriger
dans la salle d’expérimentation ;
- Le praticien réexplique au patient les consignes ;
- Des enregistrements stabilométriques sont réalisés.
La plateforme de mesure stabilométrique, reliée à un ordinateur, est placée dans des
conditions bien standardisées afin d’avoir des résultats comparables :
- Dans une pièce bien espacée ;
- Avec un éclairage bien homogène, sans contre-jour ;
- Sans bruit parasite ;
- La plateforme est positionnée sur un sol strictement plat où est mise à l’horizontal
grâce à un niveau ;
- Les pieds du patient sont positionnés d’une manière imposée : talons espacés
de 2 cm et ouverture des pieds à 30° ;
- Une cible est positionnée à hauteur des yeux et à 90 cm de distance du patient ;
- Les instructions données par le praticien doivent être claires, concises et toujours
identiques d’un examen à l’autre. Par exemple « Regardez la cible située à
hauteur de vos yeux, laissez les bras détendus le long du corps, ne parlez pas,
ne serrez pas les dents et respirez calmement » N. Meyer (2016) ;
17Association Française de Posturologie
22
- La durée de l’enregistrement est de 51.2 secondes ;
- La fréquence utilisée est de 40 Hz.
Quatre conditions d’enregistrements consécutives sont faites : Pieds nus Yeux Ouverts,
Pieds Nus Yeux Fermés, Sur mousse Yeux Ouverts, Sur mousse Yeux fermés. Les
différentes mesures stabilométriques obtenues seront comparées entre elles. Ce qui
ressortira une analyse globale de la posture du patient.
Par la suite, les deux tests : psychique et physique sont compilés afin d’en ressortir un
lien entre eux.
III.4.4 Résultats attendus
En comparant ces deux tests, il doit y avoir des corrélations à effectuer entre l’état
psychique du patient et sa posture physique. Bien évidemment, cela dépend de ce qu’a
vécu la personne et de la manière dont il gère ses émotions. Pour que ce protocole ait
un intérêt exploitable, il faut pouvoir le faire pour un grand nombre de personne afin
d’avoir assez de données à comparer.
23
IV. Vers une prise en charge plus globale du patient
IV.1 Définition de la profession de pédicure-podologue et champs
de compétences
La profession de pédicure-podologue est définie comme suit :
« Le pédicure-podologue intervient sur les troubles cutanés, morphostatiques et
dynamiques du pied et des affections unguéales du pied, en tenant compte de la
statique et de la dynamique du pied et en tenant compte des interactions avec
l’appareil locomoteur. Le pédicure podologue prescrit, confectionne ou adapte
des dispositifs médicaux podologiques externes. Il prescrit et applique des
topiques et des pansements. Le pédicure-podologue réalise des activités en
matière de prévention, de formation, d’encadrement, d’éducation et de
recherche. » par le Bulletin officiel santé protection sociale solidarité no 2012/06
de l’ordre nationale des pédicures-podologues.
D’après le référentiel de compétences du pédicure-podologue établi par le ministère
des affaires sociales et de la santé (Cf. Annexe 5 : BO Santé – Protection sociale
Solidarité), le praticien présente de nombreuses compétences. Elles sont exposées
comme ceci :
« 1. Analyser et évaluer une situation et élaborer un diagnostic dans le domaine
de la pédicurie-podologie.
2. Concevoir, conduire et évaluer un projet thérapeutique en pédicurie-
podologie (1).
3. Mettre en œuvre des activités thérapeutiques dans le domaine de la
pédicurie-podologie.
4. Concevoir et conduire une démarche de conseil, d’éducation, de prévention
en pédicurie-podologie et en santé publique.
5. Communiquer et conduire une relation dans un contexte d’intervention.
6. Évaluer et améliorer sa pratique professionnelle.
7. rechercher, traiter et analyser des données professionnelles et scientifiques.
8. Gérer une structure et ses ressources.
9. Coopérer avec d’autres professionnels.
10. Informer et former des professionnels et des personnes en formation. »
En analysant plus particulièrement les compétences 1, 4 et 5 nous pouvons en retirer
plusieurs détails importants :
- « [Le pédicure-podologue analyse] la demande, [identifie] les besoins et les
attentes du patient. »
- « L’impact des contextes socio-économiques, professionnels, environnementaux
est pris en compte en fonction de la situation. »
24
- « [Il doit] élaborer et formaliser un projet thérapeutique en fonction du diagnostic,
du consentement éclairé du patient et en tenant compte de l’état général du
patient et de son environnement. »
- « [Il doit rechercher] la participation et … l’adhésion du patient et [prendre] en
compte … ses réactions. »
- « Une attention est portée à la personne. »
Ces descriptifs nous amènent à concevoir le métier de pédicure-podologue non pas
comme un métier purement scientifique mais comme une discipline plus globale prenant
en compte l’intégralité de la personne que l’on prend en charge. Comme nous avons pu
le voir dans cette recherche, de nombreuses pathologies rencontrées en podologie
découlent directement du vécu de patient.
IV.2 Ouverture sur l’avenir de la santé
Aujourd’hui, notre gestion de la santé est basée sur la notion de rendement plus que sur
l’humain. Regardons les luttes qui s’opèrent actuellement entre les services de santé et
le gouvernement. La recherche constante d’optimisation dans notre vie quotidienne et
professionnelle n’amènerait-elle pas à une mise à l’écart de l’homme dans sa sensibilité
au profit de la gestion pure et simple du corps comme outil de performance ?
Les métiers de la santé, notamment celui de pédicure-podologue sont en contact direct
avec l’humain. En cela, ne serait-il pas intéressant de prendre en compte toutes les
dimensions du patient, si le but recherché est l’amélioration de son état global.
La relation soignant-soigné au travers de la communication est une notion primordiale
dans la prise en charge. En effet, le praticien doit pouvoir mettre en confiance le patient
afin que ce dernier puisse se dévoiler dans son entièreté. Cette relation ne pourra être
mise en place qu’avec l’implication du soignant et la mise en place d’outils de
communication.
25
Conclusion
En entrant en études de pédicurie-podologie à l’institut de Rennes, j’ai été mise en
contact direct avec les patients. Lors des divers stages effectués en soin ou en examen
clinique, j’ai pu observer des personnes ayant des vécus singuliers et des manières de
l’exprimer différentes. Ces confrontations m’ont amenées, par la suite, à réfléchir sur le
possible lien entre le psychique et le physique.
La problématique de mon mémoire s’est donc naturellement portée sur l’influence du
vécu émotionnel du patient sur sa posture lors d’une prise en charge podologique en
examen clinique.
Pour établir cette étude, j’ai effectuée une recherche bibliographique dans les domaines
de la podologie et de la psychologie puis j’ai proposée l’élaboration d’un protocole
expérimental pour mettre en lumière ce lien corps-esprit.
Grâce à cette exploration globale, j’ai pu déterminer qu’il existe bien un lien entre le
psychique et le physique. Ce lien dépend de ce qu’aura pu vivre la personne et aussi de
la manière dont elle arrive à gérer les situations rencontrées au cours de sa vie. Le vécu
émotionnel est très difficile à étudier de par ses différences intra individuelles. C’est pour
cela qu’il est compliqué de montrer formellement l’impact du vécu émotionnel sur chaque
personne. Cependant, afin de passer cette barrière, de nombreuses études ont été
mises en place pour objectiver cette interaction complexe. En partant du principe que la
posture est modifiée lorsque l’on provoque certaines émotions, on peut élargir cette
connivence avec le vécu émotionnel plus subtil.
Je n’ai pas eu le temps de mettre en place le protocole d’expérimentation proposé car
mes recherches bibliographiques ont été très compliquées et chronophages du fait de
la difficulté de la recherche. Mais cette étude m’a beaucoup apportée. En effet, j’ai pu
étancher ma soif de savoir sur ce domaine, développer mes capacités de réflexion et
d’investissement personnel.
Ce mémoire m’a donné envie de me former, par la suite, dans les domaines de la
posturologie et de la psychologie afin d’approfondir plus en détail la globalité de la
personne.
En tant que future pédicure-podologue, je compte mettre en place ce que j’ai appris par
cette étude, lors de mes futurs temps de consultation. Je pense que cette prise en charge
globale du patient ne pourra être qu’un bénéfice à l’amélioration de son bien-être. Ce qui
pourra être un outil de prise en charge non négligeable pour ma pratique future.
26
Bibliographie
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dérèglements de la station debout. 3e éd. Issy-les-Moulineaux: Editions Masson,
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chroniques : migraines, douleurs cervicales, lombalgie, vertiges, fatigue,
acouphènes. 1re éd. Paris: Eyrolles, 2016.
- Odoul, Michel. Dis-moi où tu as mal : Je te dirai pourquoi. 10e éd. Paris: Albin
Michel, 2002.
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Perpignan: Posturopole, 2014.
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%20Laurent%20Peyronne%20(BE1)%20-
%20St%20Charles%20Basketball%202011.pdf
- unite4_1-big_five_inventory.pdf de https://ateliers.cnfs.ca/atelierscnfs/cheminer-
vers-le-mieux-etre/2015/pdf/unite4/unite4_1-big_five_inventory.pdf
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Mémoire :
- Maugendre, C. (2016). L’influence de l’émotion sur le système postural de
l’Homme. Institut de formation en Pédicurie-Podologie de Rennes
i
Sommaire des annexes
I. Annexe 1 : Les signes fonctionnels du syndrome de déficience posturale (SDP)ii
II. Annexe 2 : Article France Douleurs - Stress et posture .......................................... iii
III. Annexe 3 : Questionnaire pré rendez-vous du podologue rencontré ................... vi
IV. Annexe 4 : Big five inventory français ...................................................................... viii
V. Annexe 5 : BO Santé – Protection sociale Solidarité ............................................... xi
ii
I. ANNEXE 1 : LES SIGNES FONCTIONNELS DU SYNDROME DE
DEFICIENCE POSTURALE (SDP)
iii
II. ANNEXE 2 : ARTICLE FRANCE DOULEURS - STRESS ET
POSTURE
iv
v
vi
III. ANNEXE 3 : QUESTIONNAIRE PRE RENDEZ-VOUS DU
PODOLOGUE RENCONTRE
vii
viii
IV. ANNEXE 4 : BIG FIVE INVENTORY FRANÇAIS
ix
x
xi
V. ANNEXE 5 : BO SANTE – PROTECTION SOCIALE SOLIDARITE
BO Santé – Protection sociale – Solidarité no 2012/6 du 15 juillet 2012 p17 à 22
xii
xiii
xiv
xv
xvi
NOM: MALHERBE
PRENOM: Anaïs
TITRE : The influence of the patient's emotional experience on his posture.
L’influence du vécu émotionnel du patient sur sa posture.
ABSTRACT : In Western medicine in general, there is a tendency to separate the notion of the psychic and the notion of physics. For example, the general practitioner treats physical pains and the psychiatrist cares about psychic problems. But aren’t we one and the same complex unit? I intend to study this notion during podiatry management in clinical examination. For this, I have made a global bibliographic research in the fields of psychology and podiatry, more particularly of posturology. I have also developed a mixed experimentation protocol coupling a study of the psychological state of the patient and an analysis of his posture. This investigation is done with a psychological test and a stabilometry platform to show this complex interaction. Thanks to this multidimensional study, I can confirm that there is indeed a link between the psychic and the physical. This relation, still underdeveloped in the health field, is important to consider when taking care of a person. Indeed, the patient must be supported as a whole and it totally depends on the involvement of the caregiver.
RESUME : Dans la médecine occidentale en général, on a tendance à séparer la notion de psychique et la notion de physique. Par exemple, le médecin généraliste traite les douleurs physiques et le médecin psychiatre s’occupe des problèmes psychiques. Mais n’est-on pas une seule et même unité complexe ? Je compte étudier cette notion lors d’une prise en charge de podologie en examen clinique. Pour cela, j’ai effectué une recherche bibliographique globale dans les domaines de la psychologie et de la podologie et plus particulièrement de la posturologie. J’ai aussi élaboré un protocole d’expérimentation mixte couplant une étude de l’état psychique du patient et une exploration de sa posture. Cette analyse a été réalisée avec un test psychologique et une plateforme de stabilométrie afin de mettre en lumière cette interaction complexe. Grâce à cette étude multidimensionnelle, je peux confirmer qu’il existe bien un lien entre le psychique et le physique. Cette relation encore peu développée dans le domaine de la santé, est tout de même importante à prendre en compte lors de la prise en charge d’une personne. En effet, le patient doit être pris en charge dans sa globalité et cela dépend totalement de l’implication du soignant.
KEY WORDS : Emotion, posture, physics, psychic, stabilometry
MOTS CLES : Emotion, posture, physique, psychique, stabilométrie
INSTITUT DE FORMATION EN PEDICURIE-PODOLOGIE: IFPEK 12, rue Jean-Louis Bertrand, 35000 Rennes TRAVAIL ECRIT DE FIN D’ETUDES 2018
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