Les accidents de la vie courante des enfants

Preview:

DESCRIPTION

Paris, 13 juin 2007. Les accidents de la vie courante des enfants. La prévention est–elle possible ?. Bertrand CHEVALLIER Hôpital Ambroise Paré Boulogne-Billancourt. Définitions :. “  Les accidents de la vie courante se définissent comme étant des accidents - PowerPoint PPT Presentation

Citation preview

Les accidents de la vie courante des enfantsLa prévention est–elle possible ?

Bertrand CHEVALLIERHôpital Ambroise Paré Boulogne-Billancourt

Paris, 13 juin 2007

Définitions :

“ Les accidents de la vie courante se définissent comme étant des accidents survenant au domicile ou dans ses abords immédiats, sur les aires de sports et de loisirs, à l’école, et tous ceux survenant à un autre moment de la vie privée, à l’exception des accidents de la circulation, du travail, des suicides et des agressions ”.

(La Santé en Chiffres : accidents de la vie courante)

2

« Les accidents ne sont pas une fatalité »

Vis à vis des accidents de la vie courante, l’enfant (comme le vieillard) est particulièrement vulnérable

Développement Environnement extérieur

4

Je nais à paris le 1er janvier 2008, quel est mon avenir ?

1 chance sur 10 tous les ans d’avoir un accident 1 chance sur 100 d’être hospitalisé 1 chance sur 1000 d’avoir des séquelles 1 chance sur 20000 de mourir

Les accidents : 1ère cause de mortalité  entre 1 et 15 ans

L’importance du problèmeL’importance du problème

300 décès annuels 3 500 séquelles 35 000 hospitalisations 1/10 enfant est touché

annuellement Coût direct ( CNAM 1998) :

0,8 Md Euro Coût indirect : ? ( 2 - 3 md

euro)

Une réalité persistante

0

200

400

600

800

1000

1200

1400

1600

1800

2000

1950 1960 1970 1980 1990 2000

tous décès accidents

INSERM 2004

Mortalité (Inserm 1999)

0-1 an 1-4ans 5-9ans 10-14ans

Chutes 6 20 9 15Suffocations 55 21 13 12Noyades 7 41 10 11Feu 2 19 11 6Intoxications 0 9 2 1Brulures 1 1 2 1Morsures 0 2 0 0Autres – divers 14 33 22 16

MécanismesMécanismes Chutes Collisions Coups Torsions Intoxications

médicamenteuses Intoxications

domestiques, CO

Brûlures Morsures Suffocation Noyades :

78%

2%

3%

3% 2%2%1%

Ehlass 1999

Accidents les plus graves

• Critères retenus• Mortalité• Durée

d’hospitalisation• séquelles• Coût

• Mécanismes• Défenestration• Brulures• Suffocations• noyades

Les accidents sont différents selon l’âge de l’enfant

Age : 0-1 an

• Suffocation ++• Chute

– Table langer– Trotteur– Escalier

• Brûlure

Passivité de l’enfantManque de vigilance

Chute de table à langer Chaise haute

Noyade en baignoire

Chute en escalier

Age de la découverte

Curiosité, Envie de découverte

Lourdeur de la têteMauvaise coordinationMaladresseVision axialeAudition immature

MAIS

Age : 1-4 ans

chutes

intoxications

plantes

choc

Corps étrangers

pilescacahuètesJouetsBonbonsAliments ……..

Brûlures ébouillantementcontactélectriquechimique

défenestration

Noyade en piscine

Morsure de chien

Accidents les plus graves

Alors quelle prévention ?

Les acteurs de « l’accident »

Responsabilité des trois acteursRôle de l’entourage

Comportement de l’enfant

Environnementmatériel

Environnement humain

Enfant

Rue

Haddon 1987

L’équation de survenue des accidents met en jeu (2) : de nombreux facteurs

de risque

Prévention

Elle se heurte à des obstacles divers

Ce que craignent (pas mal ou beaucoup) les Français pour eux-

mêmes(Baromètre Santé 2000)

3

La prévention est difficileLa prévention est difficileLe comportement de l’enfant n’est

guère modifiable

Exemple suédois

Un être en développement• Son développement

– Capacités auditives et visuelles– La taille : vision globale impossible

• Sa capacité d’analyse– Voir et entendre ne signifient pas comprendre– Prise de décision : trop d’informations

simultanéesDifficultés majorées par le stress, la précipitation

Prévention routière/MAIF

L’efficacité passe par le développement d’une stratégie de promotion de la santé aux approches complémentaires :

• approche législative et parfois coercitive : adopter des réglementations pour que les produits soient plus sûrs, • approche environnementale : aménager l’environnement des enfants dans les appartements, les communs des immeubles ou les parcs de jeux, • approche éducative : développer des démarches pédagogiques auprès des parents et des jeunes enfants, 10

1. Réglementation - législation

• Action générale, non ciblée• Efficacité démontrée

• Ceinture de sécurité en France• Blister médicaments en Europe• Eau chaude sanitaire aux USA• Barrière de piscine en Australie

• Réglementations avec label• Application dépend de la Pédagogie ++++

Information – éducation à la santé

• Avantages : mieux ciblée• Conditions :

• Message clair • Vecteur adapté• Relais proche de la cible

• Marqueurs• Modification du comportement

• Difficultés• Long, onéreux, pas facilement évaluable• Nécessité d’actions répétées …..

• Limites : campagnes d’information

Méconnaissance des familles

Développement psychomoteurde leur enfant

J’aurai jamaiscru qu’il puisse le faire

Les messages clés• 1. Surveiller l’enfant lorsqu’il est

dans son bain

• 2. L’attacher lorsqu’il est sur une chaise haute, dans un transat, dans la poussette, même pour un temps court

• 3. Vérifier ce que fait un enfant quand il est seul dans une pièce ( ne pas le laisser seul trop longtemps)

• 4. Ranger les médicaments à hauteur et surtout dans une armoire fermée à clefs

• 5. Ranger les produits ménagers en un lieu sécurisé ( et non pas sous l’évier), sans le transvaser dans une bouteille alimentaire.

• 6. Ne jamais laisser seul à la maison un enfant même pour un temps court +++

• 7. Ne pas laisser seul un enfant avec un chien (même son propre chien) et lui apprendre a respecter l’animal.

• 8. Vérifier la température du robinet et privilégier les robinets mitigeurs.

• 9. Attention aux piscines privatives42 enfants décédés en 2006 en France550000 piscines privées

Promotion d’un

Environnement sûr

3ème volet de la prévention

Approche communautaire dans la prévention des accidents de l’enfant

12

Concept de « communauté sûre»

On ne prévient que ce que l’on connaît bien

• adaptée à la situation locale (cibles ? facteurs de risques spécifiques?)

• connaissance de l’environnement Nécessité d’une approche

multidisciplinaire lorsque le phénomène est complexe

• approche multidisciplinaire ( utilisation optimale des compétences de la société)

Action de longue durée ( recueil des données, prévention et surveillance)

14

Boulogne-Billancourt

108.000 habitants 19000 enfants

2060 accidents280 hospitalisations 26 en USI 1 décès

Revenu moyen : France + 17% Chômage : 6,7% Immigration : 13%

Région Ile de France, limitrophe de Paris Département des Hauts de Seine

16

Trois évènements concrets ont déclenché une prise de conscience de l’enjeu réel

1989 : Défenestration d’un enfant de trois ans

1991 : Décès de deux enfants de trois ans et de huit ans : incendie d’habitation

1993 : Asphyxie aiguë brutale dans un grand magasin

Recueil des accidents

Tous accidents concernant un enfant habitant dans la commune de Boulogne-Billancourt.

Nécessitant des soins médicaux ou l’intervention d’institutionnels.

Lieux de recueil : urgences hospitalières, Clinique chirurgicale, pompiers, SAMU, Croix rouge, police, écoles.

Grille de recueil informatisée – Recoupement.

Analyse – géocodage ( INSERM)

7000 accidentsrecensés et analysés

MécanismesEnvironnement

Points noirsCirconstances famililiales

12 actions de prévention

Résultats : 1996-2002

20

Accidents de la voie publique

Comité de coordination

Médecin Psychologue Sociologue

Police

Pompiers

Croix rouge

Parent Politique Architecte Plombier

Enseignant

Entraîneur Sportif Epidémio

action stratégie

Organe de décision

21

Actions de prévention• Brûlures par eau chaude sanitaire• Incendies d’habitation• Accidents de rollers• Morsures d’animaux• Aménagement des carrefours, des

pistes cyclables• Équipement des terrains de jeux• Subventionnement de dispositifs

de prévention au domicile

22

Un exemple d’action communautaire Les brûlures par eau chaude sanitaire

Boulogne, 1996-2001

23

Identification du problème

Recueil 1996 : 69 brûlures• 46 ébouillantement dont 26 par eau chaude

sanitaire Analyse

• Logements anciens• Famille nombreuse• CSP plutôt défavorisé

Géocodage• Deux quartiers de la ville.

24

Visite domiciliaire N : 22/ 26 ( 20 visites témoins)

type de chauffe – eau : – ancienneté, – révision.

distance robinet incriminé – chauffe eau

T° au chauffe au et au robinet

besoins de consommation et capacité des chauffe eau.

modifications du réglage des chauffe eau 25

Résultats Logements anciens ( 16/22)

Chauffe eau • Ancienneté : 17 ans ( 9-24 ans) • Date de la dernière révision : 12 ans ( 6-

24)• Capacité faible : 250 l

Discordance entre besoin et capacité des chauffe eau

Températures • au chauffe eau : 57° ( 51-63°)• Au robinet incriminé : 54° ( 50 – 59°)

Modifications intempestives : 7/2226

Stratégie d’action

absence de réglementation «  nationale »

éducation-information : média locale, information plombiers…….

• Modification du comportement subventionnement

• Changement de chauffe eau-révision• Mitigeurs• Dispositifs de blocage de l’eau chaude

28

évaluation

Processus :– Impact des informations : 29%– Demande de subventionnement : 61 familles– Visites gratuites de plombier : 43 familles– Mitigeurs ?

Résultats : • 9 brûlures par eau chaude sanitaire en

2000• Diminution de la température des chauffe

eau 29

Conclusions (1)• Les accidents ne sont pas une fatalité et plusde 50% d’entre eux sont évitables +++++

• La prévention des accidents de la vie courante est une priorité de santé publique. Elle est difficile mais possible associant réglementation, éducation à la santé et promotion de la sécurité.

• Les populations les plus à risques sont les plus vulnérables– Socialement– Économiquement– Psychologiquement– Physiquement

• Les populations les plus vulnérables sont également celles qui sont le moins accessibles à la prévention

La sécurité de l’enfant : un droit fondamental

« L’enfant a le droit de vivre en toute sécurité, dans un environnement tenant compte de ses capacités, de ses limites, autorisant les étapes de son épanouissement »…….

« En présence de conflits entres des intérêts particuliers divergents, le devoir des politiques est de faire respecter le droit fondamental de l’enfant.

S. Andersson 1990

Apprentissage des gestes qui sauvent : 1200 familles formées en 3 ans

<< 10% de la populationFrançaise les connaissent

PREVENTIONSECONDAIRE

Un développement harmonieux……..

38

Plutôt que des séquelles

Merci de votre attention

2008

Recommended