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« Le prix de la liberté, c’est la vigilance éternelle » Thomas Jefferson
Courrier du C.V.P.R.Bulletin du Comité de Vigilance pour une Paix Réelle au Proche-Orient
JUILLET • AOÛT • SEPTEMBRE • 2017 • N° 66
SOMMAIRE
• Lettre ouverte à M. le Présidentde la République Françaisepar Shlomo Sand p. 3/4
• Macron fait sien « le choc des cilivisations »
par Michel Warschawski p. 5
• Le nationalisme israélien comme tous les autres et un poison ! A combattre p. 5
• A Tel-Aviv, Breaking the silencetémoigne du terrible quotidien de l’occupation p. 6
• Jérusalem : critiques contre la politique d’Israël envers les résidents palestiniens p. 7
• La « seule démocratie au
Proche-Orient » tourne à ladictature par Gidéon Lévy p. 8
• Crise d’Al-Aqsa : La boîte de Pandore des peurs israéliennesest ouverte par Merom Rapoport p. 9
• Israël accusé de chercher à « affaiblir » la présence chrétienne à Jérusalem p. 10
Dossier : Des nouvelles de Palestine occupée p. 11 à 14
• BDS : Sur la question de la légalité de l’appel au boycott p. 15
• La société AXA doit se conformer au droit international et rompre avec lapolitique coloniale israélienne p. 16
• BDS dans le monde : Etats-Unis, Canada, Espagne,Irlande, Grande-Bretagne, Suisse, Chili p. 17 à 19
• Un Etat colonial, mais aussi un régime corrompu jusqu’à la moelle p. 20
• Courrier des lecteurs p. 22
• Livres p. 23/24
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que nous organisons le 9 DécEMbRE 2017
à Paris, au Palais du Luxembourg,en partenariat avec le journal en
ligne ORIENT XXI,"Le déni de Palestine
Cent années de déclarationBalfour 1917- 2017"
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Editorial
Lettre ouverte à M. Emmanuel Macron, président de la République
Vous avez tort, Monsieur le Président !
e discours que vous avez prononcé lors de la cérémonie commé-morative de la « rafle du Vel d’Hiv » a été suivi de critiques partous les amis de la cause palestinienne. La raison essentielle,
vous le savez, votre assimilation plus que contestable entre « l’antisémi-tisme » et « l’antisionisme ». Je vous rappelle vos propos : « En France,cette corruption des esprits - le racisme et l’antisémitisme - est bien présente sous des apparences nouvelles (…). Nous ne céderons rien auxmessages de haine, nous ne céderons rien à l’antisionisme, car il estla forme réinventée de l’antisémitisme ». (Souligné par moi)
Je ne sais quel conseiller inspiré vous a préparé cette partie de cediscours, sans doute dans le but de faire plaisir au Premier ministreisraélien (voir de l’amadouer ?) - invité au demeurant d’une manièreétonnante à cette commémoration.
Mais, quelle erreur, Monsieur le Président ! Etre antisioniste, c’ests’opposer à l’idéologie sioniste. Ce n’est pas du racisme. Le sionismea d’ailleurs été, et demeure, contesté par de nombreux juifs dans lemonde. Les considérez-vous comme des antisémites ? Et pour moi, sije vous l’accorde, l’antisémitisme doit être combattu avec le maximumde rigueur, il doit, en revanche, en être de même du sionisme – n’endéplaise à Benyamin Netanyahou et à ses amis du CRIF.
Cette erreur est d’autant plus à mettre en évidence qu’elle est, en fait, en
Le président Emmanuel Macron, et le Premier ministre Benjamin Netanyahu, au palais de l'Elysée,à Paris, le 16 juillet 2017. (Crédit : Facebook/Le Likoud)
• Suite page 2
DR
totale contradiction (Votre désormais célèbre « en même temps », votre « poli-tique d’équilibre » peut-être ?) avec votre propre déclaration, lors de votre ren-contre à l’Elysée avec Netanyahou, quelques heures après : un appel « à lareprise de négociations de paix pour une solution à deux Etats (…) Israël etPalestine doivent pouvoir vivre côte à côte dans des frontières sûres et recon-nues, avec Jérusalem comme capitale ». Vous semblez donc croire que, ce quel’on a coutume d’appeler le « conflit israélo-palestinien » - qui est en réalité l’occupation de la Palestine (ou de son reste, 22 %) par un pays étranger, Israël,se résoudra par une négociation ? Après l’échec des nombreuses tentatives étasu-niennes depuis des lustres - le président Obama n’a pas réussi lui-même à fairebouger d’un pouce Israël - vous pensez, peut-être, que vous allez, vous, pouvoirrégler la question ? Ne surestimez-vous pas votre capacité de conviction ?
Je sais bien que, là où tous ont échoué, vous avez revendiqué (« Lepeuple libyen mérite cette paix et nous la lui devons »), l’accord de récon-ciliation conclu fin juillet, à La Celle Saint-Cloud, entre le Premier ministredu gouvernement libyen d’union et le maréchal Khalifa Haftar, l’hommefort venu de l’Est du pays. Mais ce cas est sans aucun rapport avec celuiprécité. Il s’agissait là, simplement, de réussir à réunir deux forces rivaleslibyennes qui se disputent le pouvoir. Non de mettre d’accord un Etat occu-pant son voisin et ce dernier qu’il déclare lui appartenir !
Ignorez-vous, Monsieur le Président, que les sionistes d’extrême droite,de droite, voire de gauche, forts de leur idéologie, n’ont jamais - sincère-ment - envisagé la possibilité de deux Etats, côte à côte, dans le cadre dumandat britannique ? Cette position n’est pas d’aujourd’hui. Elle estconstante, dans leur esprit depuis l’infâme « déclaration Balfour » du 2 novembre 1917, et, dans la réalité, depuis la proclamation de l’Etatd’Israël par David Ben Gourion, le 14 mai 1948.
Six années auparavant, d’ailleurs, en mai 1942, les sionistes, réunis encongrès, sous la houlette du même Ben Gourion, avaient adopté le« Programme de Biltmore » (du nom de l’hôtel new yorkais où il se tenait)par lequel ils revendiquaient la création d’un Etat juif sur la totalité du man-dat britannique, écartant toute idée d’Etat binational retenu par le LivreBlanc britannique de 1939. Les choses étaient claires. Il n’était pas questionde l’installation d’un « Foyer juif en Palestine » (revendiqué par la Chartedu Sionisme, proclamé à Bâle en 1897), mais, de l’établissement d’un Etatjuif, Eretz Israël, et cela, sur toute l’étendue de la Palestine historique.
Dois-je enfin vous rappeler à nouveau que, dans le programme duLikoud - présidé par Netanyahou – on peut lire : « Le gouvernement israé-lien rejette fermement la création d’un État arabo-palestinien à l’ouest duJourdain » ? Et que, déjà 600 000 colons israéliens juifs ont été installésdans cette Palestine que vous évoquez dans vos discours ?
• Des sanctions
Tous les partisans de la paix réclament depuis des années la fin de l’im-punité d’Israël et de ses dirigeants, la prise de sanctions, en particulier lasuspension de l’accord entre l’Union Européenne et cet Etat.
Serez-vous enfin l’homme d’Etat français, qui aura non pas la « témérité »de condamner… mais le courage d’agir, courage que n’ont pas eu vos pré-décesseurs - sauf le général De Gaulle, que vous admirez ? Les exemplesde sanctions que la France a approuvé ne sont-ils pas nombreux : contre laRussie, la Corée du Nord, l’Iran... ?
Ecoutez donc Mgr. Sabbah, le patriarche émérite de Terre Sainte (1) :« La réalité des colonies est un danger pour toute la région (…). Un jourles colons domineront la situation. Or, leur mode de gouvernement étantl’irrationalité, l’irrationalité gagnera tout le monde, Palestiniens commeIsraéliens, et ira peut-être même jusqu’à provoquer la chute d’Israël ».
Maurice buttin, président du cVPR PO
(1) Entretien à Jérusalem avec le journaliste Antoine Besson, le 18 janvier 2012.
EDITORIAL
• Suite de la première page
DIXIT
Robert Debré« (…) Ne voyons-nous pasaujourd’hui combien la création,après une guerre de conquête,d’un Etat juif, au milieu dumonde musulman devenu hostile,est une entreprise dangereuse etsans doute funeste ? La missionspirituelle d’Israël à laquellecroyaient mes parents et mesgrands-parents, est forcémentabandonnée par une nation deve-nue le jouet des grandes puis-sances uniquement dominées parleurs intérêts politiques et écono-miques, et l’on peut craindre
que, dans un temps plus ou
moins long, après bien des
tribulations, cette petite
République ne finisse comme le
royaume franc de Jérusalem »
(ndlr : souligné par nous)
Extrait du livre de Jean-Louis Debré« Ce que je ne pouvais dire »
Edit. Robert Laffont - page 342
• A Emmanuel Macron qui, envoyage à beyrouth le 23 janvier1967 a critiqué la campagneinternationale bDS, MichelWarschawski (1) avait "répon-du", quelques jours avant. (2)
"S'il y avait "S", c'est-à-dire, si lacommunauté internationale utili-sait des "sanctions " - comme ellel'a fait, que ce soit contrel'Apartheid en Afrique du Sud oucontre la répression des libérauxdémocrates en Chine - nul n'au-rait besoin de "B" (boycott) ou de"D" (désinvestissement) et notrebataille pour les droits desPalestiniens serait proche d'êtregagnée ".
(1) Militant israélien révolutionnaire etantisioniste, président du Centre d'Infor-mation Alternative (AIC) à Jérusalem.
(2) Propos recueillis par Alain Pojolat et
Alain Krivine, le 12 janvier 2017.
Courrier du CVPR, n°66 - p. 2
Courrier du CVPR, n°66 - p. 3
P oUR être tout à fait franc,j’ai été plutôt agacé par lefait que vous ayez invitéBenjamin Netanyahou,
qui est incontestablement à rangerdans la catégorie des oppresseurs, etne saurait donc s’afficher en repré-sentant des victimes d’hier. Certes, jeconnais depuis longtemps l’impossi-bilité de séparer la mémoire de lapolitique. Peut-être déployez-vousune stratégie sophistiquée, encorenon révélée, visant à contribuer à laréalisation d’un compromis équi-table, au Proche-orient ?
« L’antisionisme…
est la forme réinventée
de l’antisémitisme » ?
J’ai cessé de vous comprendrelorsqu’au cours de votre discours,vous avez déclaré que : « L’antisio-nisme… est la forme réinventée del’antisémitisme ». Cette déclarationavait-elle pour but de complaire àvotre invité, ou bien est-ce purementet simplement une marque d’incultu-
re politique ? L’ancien étudiant enphilosophie, l’assistant de PaulRicœur a-t-il si peu lu de livres d’his-toire, au point d’ignorer que nombrede juifs, ou de descendants de filia-tion juive se sont toujours opposés ausionisme sans, pour autant, être anti-sémites ? Je fais ici référence àpresque tous les anciens grands rab-bins, mais aussi, aux prises de posi-tion d’une partie du judaïsme ortho-doxe contemporain. J’ai égalementen mémoire des personnalités tellesMarek Edelman, l’un des dirigeantsrescapés de l’insurrection du ghettode Varsovie, ou encore les commu-nistes d’origine juive, résistants dugroupe Manouchian, qui ont péri. Jepense aussi à mon ami et professeur :Pierre Vidal-Naquet, et à d’autresgrands historiens ou sociologuescomme Eric Hobsbawm et MaximeRodinson dont les écrits et le souve-nir me sont chers, ou encore à EdgarMorin.
Enfin, je me demande si, sincère-ment, vous attendez des Palestiniensqu’ils ne soient pas antisionistes !
Je suppose, toutefois, que vousn’appréciez pas particulièrement lesgens de gauche, ni peut-être, lesPalestiniens ; aussi, sachant que vousavez travaillé à la banque Rothschild,je livre ici une citation de NathanRothschild, président de l’union dessynagogues en Grande-Bretagne etpremier juif à avoir été nommé Lordau Royaume Uni, dont il devint égale-ment le gouverneur de la banque. Dansune lettre adressée, en 1903, àThéodore Herzl, le talentueux ban-quier écrit : « Je vous le dis en toutefranchise : je tremble à l’idée de lafondation d’une colonie juive au pleinsens du terme. Une telle coloniedeviendrait un ghetto, avec tous les
L'éditorial reproduit la lettre ouverte que le Président du CVPR PO a adressé au président de la République après son discours au Vel d'Hiv.
Nous reproduisons ci-après la lettre ouverte de Shlomo Sand et la réaction d'un autre pacifiste israélien, Michel Warschavsky à ce même discours.
Lettre ouverte à M. le Président de laRépublique française par Shlomo SANd (1)
Oui la France est responsable de la déportation
En commençant à lire votre discourssur la commémoration de la rafle duVel’d’hiv, j’ai éprouvé de la recon-naissance envers vous. En effet, auregard d’une longue tradition dedirigeants politiques, de droite,comme de gauche, qui, au passé et auprésent, se sont défaussés quant à laparticipation et à la responsabilité dela France dans la déportation despersonnes d’origine juive vers lescamps de la mort, vous avez pris uneposition claire et dénuée d’ambiguï-té : oui la France est responsable dela déportation, oui il y a bien eu unantisémitisme, en France, avant etaprès la seconde guerre mondiale.Oui, il faut continuer à combattretoutes les formes de racisme. J’ai vuces positions comme étant en conti-nuité avec votre courageuse déclara-tion faite en Algérie, selon laquelle lecolonialisme constitue un crimecontre l’humanité.
Emmanuel Macron et Benjamin Netanyahou
© P
ool Source: Reuters
préjugés d’un ghetto. Un petit, toutpetit, Etat juif, dévot et non libéral,qui rejettera le Chrétien et l’étran-ger. » Rothschild s’est, peut-être,trompé dans sa prophétie, mais unechose est sûre, cependant : il n’étaitpas antisémite !
Il y a eu, et il y a, bien sûr, des anti-sionistes qui sont aussi des antisémites,mais je suis également certain que l’ontrouve des antisémites parmi les thuri-féraires du sionisme. Je puis aussi vousassurer que nombre de sionistes sontdes racistes dont la structure mentalene diffère pas de celle de parfaitsjudéophobes : ils recherchent sansrelâche un ADN juif (ce, jusqu’à l’uni-versité où j’enseigne).
Pour clarifier ce qu’est un point devue antisioniste, il importe, cepen-dant, de commencer par convenir dela définition, ou, à tout le moins,d’une série de caractéristiques duconcept : « sionisme », ce à quoi, jevais m’employer le plus brièvementpossible.
Tout d’abord, le sionisme n’estpas le judaïsme, contre lequel ilconstitue même une révolte radicale.Tout au long des siècles, les juifspieux ont nourri une profonde ferveurenvers leur terre sainte, plus particu-lièrement pour Jérusalem, mais ilss’en sont tenus au précepte talmu-dique qui leur intimait de ne pas yémigrer collectivement, avant lavenue du Messie. En effet, la terren’appartient pas aux juifs, mais àDieu. Dieu a donné et Dieu a repris,et lorsqu’il le voudra, il enverra leMessie pour restituer. Quand le sio-nisme est apparu, il a enlevé de sonsiège le « Tout Puissant », pour luisubstituer le sujet humain actif.
Chacun de nous peut se prononcersur le point de savoir si le projet decréer un Etat juif exclusif sur un mor-ceau de territoire ultra majoritairementpeuplé d’Arabes, est une idée morale.En 1917, la Palestine comptait700.000 musulmans et chrétiensarabes et environ 60.000 juifs dont lamoitié étaient opposés au sionisme.Jusqu’alors, les masses du peuple yid-dish, voulant fuir les pogroms de l’em-pire Russe, avaient préféré émigrervers le continent américain, que deuxmillions atteignirent effectivement,échappant ainsi aux persécutionsnazies (et à celles du régime de Vichy).
L’évolution de
l’idéologie sioniste
En 1948, il y avait en Palestine : 650000 juifs et 1,3 million de musulmans etchrétiens arabes dont 700.000 devinrentdes réfugiés : c’est sur ces bases démo-graphiques qu’est né l’Etat d’Israël.Malgré cela, et dans le contexte de l’ex-termination des juifs d’Europe, nombred’antisionistes sont parvenus à laconclusion que si l’on ne veut pas créerde nouvelles tragédies, il convient deconsidérer l’Etat d’Israël comme un faitaccompli irréversible. Un enfant néd’un viol a bien le droit de vivre, maisque se passe-t-il si cet enfant marche surles traces de son père ?
Et vint l’année 1967 : depuis lorsIsraël règne sur 5,5 millions dePalestiniens, privés de droitsciviques, politiques et sociaux. Ilssont assujettis par Israël à un contrô-le militaire : pour une partie d’entreeux, dans une sorte de « réserved’Indiens » en Cisjordanie, tandisque d’autres sont enfermés dans un« réserve de barbelés » à Gaza (70%de ceux-ci sont des réfugiés ou desdescendants de réfugiés). Israël, quine cesse de proclamer son désir depaix, considère les territoires conquisen 1967 comme faisant intégralementpartie de « la terre d’Israël », et s’ycomporte selon son bon vouloir : jus-qu’à présent, 600 000 colons israé-liens juifs y ont été installés…. etcela n’est pas terminé !
Est-ce cela le sionisme d’aujour-d’hui ? Non ! Répondront mes amis dela gauche sioniste qui ne cesse de serétrécir, et ils diront qu’il faut mettrefin à la dynamique de la colonisationsioniste, qu’un petit Etat palestinienétroit doit être constitué à côté de l’Etatd’Israël, que l’objectif du sionismeétait de fonder un Etat où les juifs exer-ceront la souveraineté sur eux-mêmes,et non pas de conquérir dans sa totalité« l’antique patrie ». Et le plus dange-reux dans tout cela, à leurs yeux : l’an-nexion des territoires occupés consti-tue une menace pour Israël en tantqu’Etat juif.
Je me définis comme non
sioniste, ou antisioniste
Voici précisément le moment devous expliquer pourquoi je vousécris, et pourquoi, je me définis
Courrier du CVPR, n°65 - p. 4
comme non sioniste, ou antisioniste,sans pour autant devenir antijuif.Votre parti politique inscrit, dans sonintitulé : « La République », c’estpourquoi je présume que vous êtes unfervent républicain. Et dussé-je vousétonner : c’est aussi mon cas. Donc,étant démocrate et républicain, je nepuis, comme le font sans exceptiontous les sionistes, de droite comme degauche, soutenir un Etat juif. LeMinistère de l’Intérieur israélienrecense 75% de ses citoyens commejuifs, 21% comme musulmans etchrétiens arabes et 4% comme« autres » (sic). or, selon l’esprit deses lois, Israël n’appartient pas à l’en-semble des Israéliens, mais aux juifsdu monde entier qui n’ont pas l’inten-tion de venir y vivre.
Ainsi, par exemple, Israël appar-tient beaucoup plus à Bernard Henry-Lévy et à Alain Finkielkraut qu’à mesétudiants palestino-israéliens quis’expriment en hébreu, parfois mieuxque moi-même ! Israël espère aussiqu’un jour viendra où tous les gensdu CRIF, et leurs « supporters » yémigreront ! Je connais même desfrançais antisémites que cette pers-pective enchante ! En revanche, on apu entendre deux ministres israéliens,proches de Benjamin Nétanyahou,émettre l’idée selon laquelle il fautencourager le « transfert » desIsraéliens arabes, sans que personnen’ait émis la demande qu’ils démis-sionnent de leurs fonctions.
Voilà pourquoi, Monsieur lePrésident, je ne peux pas être sionis-te. Je suis un citoyen désireux quel’Etat dans lequel il vit soit uneRépublique israélienne, et non pas unEtat communautaire juif. Descendantde juifs qui ont tant souffert de discri-minations, je ne veux pas vivre dansun Etat, qui, par son autodéfinition,fait de moi un citoyen doté de privi-lèges. A votre avis, Monsieur lePrésident : cela fait-il de moi un anti-sémite ?
Voir: http://www.investigaction.net/fr/lettre-ouverte-a-m-le-president-de-la-republique-francaise/
(1) Shlomo Sand (né en 1946 à Linz enAutriche) est un historien israélien spécia-lisé dans l'histoire contemporaine. Il faitpartie des nouveaux historiens israéliens.Il est professeur à l'université de Tel Avivdepuis 1985.
Macron fait sien "le choc des civilisations"Par Michael WARSCHAWSkI (1)
I l est jeune et a porté l’image du renouveau dans la politique française. Pas seulement le renou-veau qu’attend de lui le monde de la banque qu’il représente sans aucune médiation, directement,
mais un renouveau du discours politique dont François Hollande avait fait une langue de boisennuyeuse, vide de valeurs et de vision pour le futur.
Dans un domaine, au moins, Emmanuel Macron nous montre qu’il ne représente aucun renouveau, et qu’il esttotalement dans la continuité de la politique de Hollande et Sarkozy avant lui : l’instrumentalisation de l’antisémitis-me pour justifier son inconditionnalité envers l’État d’Israël. Je ne suis pas, bien sur, un macroniste, loin s’en faut,mais je m’attendais à un peu plus d’intelligence de la part du nouveau Président de la République.
lors de la visite du Premier Ministre israélien, le discours de Macron sentait le ranci : la critique d’Israël serait,a-t-il dit "une nouvelle forme d’antisémitisme" Quelle originalité ! On en viendrait à regretter Jacques Chirac et sesprises de tête avec les dirigeants israéliens.
Mais il y a pire, bien pire. Aucune réaction de la part du Président de la République française aux propos racistesde Netanyahou, qui s’exprimait à ses côtés et affirmait : "l’Islam militant [le bémol s’imposait, MW], sunnite et chiite,veut éradiquer la [sic] civilisation et détruire l’Europe. Israël n’est que leur premier objectif. Votre lutte contre l’Islammilitant est notre lutte. Il fait donc fait ensemble front contre l’Islam militant, et l’écraser."
longtemps, la France avait pris ses distances avec le discours mortifère néo-conservateur, israélo-étatsunien,sur le choc des civilisations. la Présidence Macron marque-t-elle un retour a la stratégie de George W. Bush, dontBarack Obama s’était désengagé ? le proche avenir nous donnera des éléments de réponse, mais on est mal parti.
http://www.ujfp.org/spip.php?article5753
(1) Michel Warschawski (Mikado) (né en 1949 à Strasbourg) est un journaliste et militant pacifiste d'extrême gauche israélien,cofondateur et président du Centre d'information alternative de Jérusalem et ancien président de la Ligue CommunisteRévolutionnaire Marxiste israélienne. Anti-sioniste, il souhaite le remplacement d'Israël comme État juif par un État binational
LE NATIONALISME ISRAÉLIEN, comme tous les autres, est un poison ! A combattre.
par Claire VÉRILHAC
Non, M. Macron nous ne céderons en rien aux messagesde haine envoyés par Israël et relayés par vous. Nous continuerons de combattre les nationalismes toutcomme le racisme et l’antisémitisme qui sont leurs habituels compagnons de route. Nous ne céderons rien àla dérive en marche d’un pouvoir personnel qui bafouenos droits sociaux, s’attaque à nos libertés et soutient lespires idéologies.
toutes ses formes : État, territoire,religion, préférence nationale, etreprésente un danger permanentpour la paix, c’est bien Israël,hélas ! (ndlr : souligné par nous)
S’opposer à ce nationalisme israé-lien, porté par des politiciens d’extrê-me droite, des extrémistes religieux,des colons et des va-t-en-guerre anti-arabes est non seulement undroit mais un devoir pour tous lesdémocrates et les humanistes.
Pourtant il setrouve en France,I L nous rappelle qu’il est parfai-
tement légitime, et même salu-taire, de critiquer les nationa-
lismes qui ont conduit à l’horreur,quels que soient leurs noms : fascis-me, nazisme, pétainisme ... de mêmeque celui revendiqué par le FrontNational, porteur d’isolationnisme,d’égoïsme, de racisme.
S’il est un pays qui exalte unnationalisme, le sionisme, sous
Courrier du CVPR, n°66 - p. 5
« Le nationalisme,c’est la guerre »tel fut l’ultime message de FrançoisMitterrand dans unde ses derniers discours de Président,devant le Parlementeuropéen àStrasbourg.D
R
DR
pays des droits humains, des politi-ciens sous influence, trop lâches outrop incompétents, qui osent apporterleur soutien à la colonisation, au nonrespect du droit international, auxmassacres, à l’apartheid et au racisme.
Et de nouveau le
parallèle antisémitisme-
antisionisme
Et un pas supplémentaire vientrécemment d’être franchi par le nou-veau Président de la République quireprenait mot pour mot la propagandeisraélienne : « Nous ne céderons rien àl’antisionisme, car il est la forme réin-ventée de l’antisémitisme. » on savaitEmmanuel Macron peu féru de géogra-phie qui croit que la Guyane est uneîle ! Il a du aussi sécher les cours d’his-toire pour ignorer combien les nationa-lismes ont imposé de malheurs, desouffrances, de morts. Mais ondécouvre qu’il ne brille pas non pluspar ses connaissances en droit au pointd’assimiler ainsi une opinion à un délit,ce qui est le propre des dictatures !
D’autant qu’il devrait également lesavoir, l’antisémitisme est le compa-gnon de route habituel des nationa-lismes. or, dans sa recherche de sou-tiens à sa politique indéfendable, Israëlse range désormais aux côtés desrégimes les plus réactionnairesd’Europe centrale où l’antisémitismeprolifère. Comme la Hongrie de Viktororban qui vient de réhabiliter l’amiralMiklos Horty, le Pétain hongrois alliéd’Hitler ! Et qui mène campagne contreGeorge Soros, le philanthrope juif amé-ricain d’origine hongroise accusé desoutenir le mouvement BDS.
on aura noté le peu de réactionspolitiques à la scandaleuse présencede Netanyahou à la commémorationde la rafle du Vél d’Hiv. Tout commeaux propos du Président Macron où,pour la première fois, la Franceapporte son soutien officiel à la hon-teuse propagande israélienne. Cequasi silence est inquiétant ! Jusqu’oùnotre pays sera-t-il ainsi engagé auxcôtés des pires conservatismes et desnationalismes les plus étroits ?
De tous temps on a tenté de fairetaire ceux qui défendent des valeursuniverselles fondées sur la raison.Comme Spinoza, en 1656, frappéd’un « herem » qui l’excluait de lacommunauté juive et le maudissaitpour cause d’hérésie. Un fanatiqueavait même tenté de le poignarder etle philosophe d’Amsterdam conti-nuait de porter le manteau troué parla lame afin de ne pas oublier et detémoigner aux yeux de tous jusqu’oùpeuvent conduire le repli communau-taire et l’obscurantisme.
En ces temps troublés arborons,nous aussi, le "manteau troué" deSpinoza !
Continuons…
Continuons de dénoncer la poli-tique nationaliste du gouvernement
israélien, la colonisation, les atteintesaux droits humains.
Continuons de soutenir le mouve-ment BDS (Boycott, Désinvestisse-ments et Sanctions).
Continuons de lutter contre tousles racismes et l’antisémitisme.
Ne cédons rien à la dérive en marched’un pouvoir personnel qui bafoue nosdroits sociaux, s’attaque à nos libertés etsoutient les pires idéologies.
Exigeons de nos dirigeants uneattitude digne de la France et quicesse de relayer les messages dehaine envoyés par Israël.
29 juillet 2017
voir : http://www.ujfp.org/spip.php?
article5774
Courrier du CVPR, n°66 - p. 6
A Tel Aviv, Breaking the Silencetémoigne du terrible quotidien de l'occupation
Un Soldat israélien participant à un exercice,près de Yeruham, dans lesud d'Israël, le 24 mars2016 (photo d'illustration). REUTERS/Amir Cohen
Breaking the silence
réprimée par le
gouvernement israélien
E N Israël, témoigner du quoti-dien de l'occupation militaire en
Cisjordanie peut vous conduire auposte de police. La semaine dernière,la justice israélienne a ouvert uneenquête contre Dean Issacharoff, l'undes porte-parole de l'association devétérans Breaking the Silence(Brisons le silence). Son crime estd’avoir relaté en public un épisode deson service militaire. Dans le colli-
mateur de ce gou-vernement consi-déré comme étant leplus à droite de l’his-toire de l’Etat hébreu,
l’oNG Breaking the Silence dénonce àhaute voix depuis dix ans l’occupationmilitaire des Territoires palestiniens. Etmalgré ses déboires judiciaires, ellen’entend pas se taire. Elle organisait lesamedi 1er juillet à Tel Aviv une lectu-re publique de témoignages inédits,par les soldats eux-mêmes.
Une intervention
au grand jourAvec notre envoyée spéciale à
Tel Aviv, Marine Vlahovic (1)
Au grand jour, dans un parc situéau cœur de Tel Aviv, les intervenantsse succèdent au micro. Un peu fébri-
le, ori Erez attend son tour. Le jeunehomme a servi dans les forces spé-ciales au nord de la Cisjordanie il y a8 ans. C’est un passage de montémoignage : « Donc on a sorti cegars de la Jeep, on lui a enlevé lebandeau qui couvrait ses yeux, et lecâble qui lui liait les mains, et on l’alaissé comme ça. »
Arrestations arbitraires, violencesgratuites, exécutions sommaires,Brisons le silence dévoile un récitbrut de l’occupation militaire israé-lienne. Et pour ori Erez, il est néces-saire de témoigner à visage décou-vert. « Les Israéliens n’ont aucune
idée de ce qui se passe dans lesTerritoires occupés, et sans montémoignage ils resteront dans l’igno-rance, c’est mon devoir », poursuit-il.
L’enquête ouverte contre DeanIssacharoff, l’un des porte-parole del’oNG, pour avoir relaté l’arrestationviolente d’un Palestinien au cours deson service n’effraie pas YéhudaShaul, le fondateur de « Brisons lesilence ». « Nous espérons que Deansera poursuivi en justice, car au pro-cès nous viendrons tous pour témoi-gner de ce que nous avons fait pen-dant notre service militaire, affirme-t-il. Pour ouvrir la boîte de Pandore
et en faire le procès du système del’occupation. »
Près d’une vingtaine d’oNG israé-liennes ont pris la défense de DeanIssacharoff, en promettant de ne pasrester silencieuses, face à l’occupation.
Voir: http://www.rfi.fr/moyen-orient/
20170702-tel-aviv-breaking-the-silence-
temoigne-terrible-quotidien-occupation
(1) Marine Vlahovic... se définit commereporter tout-terrain et journaliste dequartier, exerçant à Toulouse et ailleurs.Elle a travaillé pour ARTE Radio,Reporterre, Boudu, France Culture (etFrance Bleu).
Jérusalem : critiques contre la politique d’Israël envers les résidents palestiniens
L ’ONG de défense des droits del’Homme Human Rights Watch a
indiqué mardi qu’Israël avait déchu15.000 Palestiniens du droit de vivreà Jérusalem depuis 1967 et prévenuque cette pratique pouvait relever du"crime de guerre". "Israël affirme trai-ter Jérusalem comme une ville uni-fiée, mais en réalité les règles nesont pas les mêmes pour les juifs etles Palestiniens", écrit la directrice deHRW pour le Moyen-Orient, Sarahleah Whitson, dans un rapport.
Israël s’est emparé de Jérusalem-Est lors de la guerre des Six Jours ily a cinquante ans. l’Etat hébreu adepuis annexé la partie palestiniennede la ville. Cette annexion n’a jamaisété reconnue par la communautéinternationale, qui considère Jérusa-lem-Est comme un territoire occupé.Israël proclame tout Jérusalemcomme sa capitale indivisible.
les quelques 300.000 Pales-tiniens de Jérusalem-Est ont le statut de résidents perma-nents qui leur donne accèsaux droits sociaux, mais ilsn’ont pas la nationalité israé-lienne, ni le droit de vote.
Depuis 1967, les autoritésisraéliennes ont révoqué le sta-tut de résident permanent de14.595 Palestiniens, dit HRW,citant des chiffres du ministèreisraélien de l’Intérieur. Unetelle mesure les place enséjour illégal à Jérusalem. Un
certain nombre partent s’installer enCisjordanie, territoire palestiniencontigu et également occupé parIsraël depuis 1967. Dans la plupartdes cas, la raison invoquée consistedans le fait que le "centre de vie" desintéressés ne se situerait pas ou plusà Jérusalem parce qu’ils vivraient ouétudieraient, de manière prolongée,ailleurs dans les Territoires occupésou à l’étranger. Ces dernièresannées, Israël a aussi déchu de leurstatut de résident de Jérusalem desPalestiniens auteurs d’attaques anti-israéliennes.
Parmi les effets concrets de laperte du statut de résident, HRW citel’impossibilité de travailler légalement,de se rendre à l’étranger de peur dene pouvoir revenir, ou d’obtenir descertificats de naissance pour sesenfants pourtant nés à Jérusalem. Or,Jérusalem-Est étant occupé, cesPalestiniens sont théoriquement
protégés par la quatrième Conventionde Genève sur la protection despopulations civiles, souligne HRW.
« L’expulsion ou le transfertforcé d’une partie quelconque de lapopulation d’un territoire occupépeut revenir à un crime de guerre »relevant de la Cour pénale interna-tionale, souligne HRW.
le ministère israélien del’Intérieur n’a pu être joint pourréagir au rapport.
Avec la colonisation ou la déli-vrance au compte-gouttes de per-mis de construire aux Palestiniens,la déchéance du statut de résident« reflète l’objectif du gouvernementisraélien de maintenir une solidemajorité juive » sur tout Jérusalemet de limiter la croissance démo-graphique palestinienne, dit HRW.
Environ 200.000 juifs vivent àprésent à Jéru-salem-Est, majo-ritairement descolons. Sur toutJérusalem (ycompris l’ouest,très majoritaire-ment juif), lesP a l e s t i n i e n sreprésen ten t37% de la popu-lation, selonHRW.
Photo : © 2016 Ammar Awad/Reuters
Courrier du CVPR, n°66 - p. 7
Courrier du CVPR, n°66 - p. 8
La « seule démocratie au Proche-Orient » tourne à la dictature par Gidéon Lévy (1)
L’agression contre lesmédias en Israël est unsymptôme d’une maladiebeaucoup plus grave quiatteint ses institutions.
L’interdiction d’Al Jazeera
L E ministre israélien de la com-munication, Ayoub Kara, m’afait honte. Il m’a fait honte en
tant qu’Israélien, journaliste et êtrehumain épris de liberté. Ayoub Karaveut mettre Israël sur les rangs del’Arabie Saoudite, de l’Égypte, deBahreïn et des Émirats, en déclarant laguerre à Al Jazeera....
La déclaration de l’intention dugouvernement de fermer Al Jazeera etde bloquer sa diffusion en Israël pour-rait avoir très peu de conséquencespratiques. Il est difficile de savoir si legouvernement israélien peut fermer lebureau d’Al Jazeera, si les employésd’Al Jazeera peuvent être empêchésde travailler comme journalistes, si lebureau de presse gouvernemental peutrévoquer ses accréditations, et st si legouvernement peut empêcher lesIsraéliens de regarder Al Jazeera. Maisce sont des questions mineures. Leproblème principal est l’intentionisraélienne et la politique israélienne,qui a un contexte beaucoup plus large.
Ce dont il est question, c’est du visa-ge démocratique de l’état et d’une ten-tative de freiner la liberté d’expressionet la liberté de la presse en Israël – « laseule démocratie au Moyen-Orient ».Ce processus pourrait commencer avecAl Jazeera mais il ne s’arrêtera pas là. Ilcontinuera avec la BBC et CNN et ilpourrait se terminer par la fermeture desmédias israéliens que le gouvernement
ne supporte pas. Etdonc, l’affaire AlJazeera devrait s’in-quiéter beaucoupplus d’Israéliens, deJuifs et d’Arabes.
Des fissures qui
s’approfondissent
dans la
démocratie
israélienne
Ce que nousvoyons n’est rien de moins que les fis-sures qui s’approfondissent dans ladémocratie israélienne. C’est une voieextrêmement dangereuse, dans laquel-le d’autres gouvernements du mondese sont précipités. Vous savez où celacommence, mais pas où cela s’arrête.C’est le chemin dangereux que lePremier ministre turc Recep TayyipErdogan, pour prendre un exemple, aemprunté.
Le gouvernement actuel en Israëlest le gouvernement le plus nationalis-te et le plus réactionnaire que Israël aitjamais eu. M. Netanyahu est en postedepuis près de 10 ans, mais ce n’estque dans le présent terme que lui et sescollègues ont gagné assez de confian-ce pour commencer à changer le visa-ge d’Israël et même de sa règle dedroit. Son gouvernement a adopté unelégislation antidémocratique contreles oNG, a lancé une attaque politiquecontre le système juridique, lancé descampagnes de haine contre les médiaset la gauche, et a déclaré la guerre àtoute critique d’Israël à l’étranger.
Un système d’apartheid
contre BDS :
Il met en place l’infrastructure juri-dique et politique pour créer un systè-me d’apartheid en Israël, en attaquanttoute personne qui pourrait devenir unobstacle à la réalisation de cet objectif.Dans ce cadre, Israël a récemmentcommencé à empêcher les militants dedéfense des droits de l’homme, les cri-tiques d’Israël et les partisans de lacampagne BDS, d’entrer en Israël etdans les Territoires occupés. Dans cecontexte, le Premier ministre, qui faitl’objet d’une enquête policière, soup-çonné de corruption et d’autrescrimes, essaie de s’attaquer à lagauche et aux médias en Israël. (...)
Faire une déclaration pour fermerle bureau d’un média avec l’excuseultime que celui-ci soutienne le terro-risme et viole la sécurité d’Israël estperçue en Israël comme une initiativepatriotique et populaire. La fermetured’Al Jazeera est une autre attaquecontre les Palestiniens israéliens, quisont les principaux téléspectateursd’Al Jazeera en Israël et qui ont été lacible d’une campagne systématiquemenée par le gouvernement et lePremier ministre lui-même. LesPalestiniens israéliens sont la cin-quième colonne et Al Jazeera est leurdrapeau.
Il y a des commentateurs qui ontsuggéré que le mouvement contre AlJazeera en Israël doit être vu dans lecontexte de la nouvelle coalition des« États sunnites modérés » au Moyen-orient, dirigée par l’Arabie saoudite,qu’Israël essaie d’intégrer. Je ne suispas d’accord avec cette explication.De Tel-Aviv, l’initiative de Kara abeaucoup plus à voir avec la luttecontre le mouvement pour le boycott,le désinvestissement, et les sanctions(BDS), contre Haaretz, mon journal,contre l’organisation israélienne pourla justice sociale, New Israel Fund, et
Un policier israélien attaque des journalistes et des médecins près d’AlBireh, au nord de Ramallah, en Cisjordanie - Photo : Fadi Arouri
Netanyahou est accusé par la droite israélienne d’avoircédé aux manifestants palestiniens sur la question desdétecteurs de métaux. Ces événements ont eu un doubleeffet : sur les Palestiniens de Jérusalem-Est qui ont l’impression d’avoir réussi à vaincre Israël, sur l’ailedroite israélienne qui s’estime humiliée dans ce qu’elleconsidère comme son site le plus sacré.
Courrier du CVPR, n°66 - p. 9
contre l’oNG Breaking the Silence(créé par les anciens combattantsisraéliens) – plutôt qu’avec de secrètesrelations avec Riyad et Le Caire.
Si la décision du ministre Karan’est pas annulée ou déclarée illégalepar la Cour suprême, il sera clairqu’Israël prend une voie extrêmementdangereuse. L’association des journa-listes israéliens a déjà protesté contrel’intention de fermer Al Jazeera. Ilappartient maintenant à tous les démo-
crates israéliens de dire à leur gouver-nement : ne freinez pas le libre accès àtoute source d’information, qu’ellesoit critique ou non à l’égard d’Israël !
20 août 2017
L’article en anglais, publié le 12 août2017 sur le site d’Al jazeera.
(1) Gidéon Lévy : Né en 1955, à Tel-Aviv,est journaliste israélien et membre de ladirection du quotidien Ha’aretz. Il vit dansles territoires palestiniens sous occupation
Dayan, alors ministre de la Défense,qui avait décidé que le Waqf (les auto-rités religieuses musulmanes) devaitgarder le contrôle du mont duTemple/al-Aqsa. « Celui qui contrôle lemont du Temple, contrôle Jérusalem.Celui qui contrôle Jérusalem, contrôlela Terre d’Israël », déclara Grinberg àGuri, ajoutant : « le mont du Templen’est pas entre nos mains, Jérusalem nesera pas entre nos mains et la Terred’Israël ne sera pas non plus entre nosmains. Tout est perdu. »
Cinquante ans plus tard, la déclara-tion de Grinberg selon laquelle Israëldoit contrôler le mont du Temple/al-Aqsa s’il veut contrôler tout le paystrouve encore un écho parmi la droiteisraélienne. Cependant, loin d’être unmot d’ordre entendu uniquement ausein d’une petite frange messianique,l’idée s’est répandue et est acceptéepar les partis qui contrôlent aujour-d’hui le gouvernement israélien.
Ce contexte permet de comprendrela grande déception d’une large frangede la droite du pays face à la décisiondu Premier ministre BenyaminNetanyahou la semaine dernière d’en-lever les détecteurs de métaux qui gar-daient l’accès à al-Aqsa. Pour cescercles, cette décision n’était pas seule-ment une reddition complète aux mani-festants palestiniens et aux pressions dela Jordanie, mais aussi un aveu d’échecdans la lutte pour le contrôle du montdu Temple et, par conséquent, dans lalutte concernant l’ensemble d’Israël.
La boîte de Pandore
Arieh Eldad, ancien membre de laKnesset de l’un des partis de la droiteradicale et dont le père était ami deGrinberg, a énoncé une propositionsimple lors d’une interview à la fin de lasemaine dernière dans le quotidiennational Maariv : reconstruire le Templesacré sur le mont du Temple, et ensuitese débarrasser de toutes les mosquées.Eldad, disons-le, n’est pas un religieux.Pour lui, comme pour Grinberg qui l’ainspiré, le fait que le Waqf musulmancontinue de contrôler l’ensemble d’al-Aqsa, ajouté au fait que le Dôme duRocher est encore intact, est une mani-festation de l’échec de la souverainetéjuive en général en Israël. (...)
En termes de résultat, les critiques« messianiques » comme … (cellesd’Eldad) diffèrent peu des critiquesplus « réalistes ». Netanyahou – ontsoutenu ses détracteurs du Foyer juifet même de son propre parti, le
Israël
Crise d’al-Aqsa : la boîte dePandore des peurs israéliennesest ouverte par Meron Rapoport (1)
Vue générale montrant des hommes et des femmes juifs orthodoxes au Mur occidental dans la vieille villede Jérusalem, entre la mosquée al-Aqsa (à droite) et le Dôme du Rocher (à gauche, le 31 juillet 2017, aucours du jeûne annuel de Tisha bé Av commémorant, dans la tradition juive, la destruction des ancienstemples juifs il y a environ 2000 ans (AFP).
La guerre de 1967
UNE semaine après la guerrede 1967, deux poètes eurentune conversation : Haim
Guri, identifié depuis longtemps avecla gauche sioniste, et Uri Zvi Grinberg,qui a toujours été considéré comme leCassandre nationaliste de la droiteisraélienne.
Guri célébrait la victoire danscette guerre, et surtout la conquête deJérusalem. « Le mont du Temple estentre nos mains », déclara-il avecémotion à Grinberg, citant le généralcommandant les parachutistes quiavaient pris la vieille ville. Pour lesIsraéliens, cette phrase allait plus tardsymboliser cette guerre.
Grinberg refusait toutefois de seréjouir. Il était en colère contre Moshe
Likoud – avait ignominieusementplié, offrant une victoire retentissanteaux Palestiniens. Les images dedizaines de milliers de Palestinienscélébrant la victoire au Haram al-Sharif et faisant flotter le drapeaupalestinien sur la mosquée al-Aqsan’ont fait que renforcer les sentimentsde défaite et d’humiliation à droite….
Et pourtant, pour la droite israé-lienne..., ces événements constituentune reconnaissance douloureuse que50 ans après la conquête (« réunifica-tion ») de Jérusalem-Est, Israël n’esttoujours même pas capable d’y ins-taller des détecteurs de métaux sansla permission du Waqf et l’assenti-ment de la jeune génération dePalestiniens à Jérusalem. (...)
Bruits à droite
L’inquiétude de Netanyahou vis-à-vis de ceux qui se trouvent à sa droite
explique également sa suggestion àl’émissaire américain Jason Greenblatt– qui a fuité dans les médias – de trans-férer la juridiction de certains villagespalestiniens situés à l’intérieur d’Israëlà l’Autorité palestinienne dans le cadred’un accord sur le statut final. Ce typede proposition n’a aucune chanced’aboutir parce que les Palestiniens larejetteront et qu’il n’y a pas de véri-tables négociations actuellement.Toutefois, le fait de l’évoquer vise àassurer à Netanyahou le soutien desélecteurs de droite, lesquels voudraientvoir le plus petit nombre possible dePalestiniens dans l’État d’Israël.
En apparence, la crise d’al-Aqsasemble terminée. Les fidèles musul-mans sont retournés sur le Mont, Israëla enlevé les détecteurs de métaux et lescaméras, et la vie à Jérusalem-Est estrevenue à sa routine tendue habituelle.Mais il ne serait pas exagéré de prédi-re que ce qui s’est passé cette fois à al-
Aqsa ne sera pas oublié de sitôt : paspar les Palestiniens de Jérusalem-Est,qui ont l’impression d’avoir réussi àvaincre Israël par le pouvoir de protes-tations non violentes ; pas par l’ailedroite israélienne, qui s’estime humi-liée dans ce qu’elle considère commeson site le plus sacré ; et pas parNetanyahou, qui continuera à chercherune légitimité plus loin à droite.
Middle East Eye – 2 août 2017Traduit de l’anglais par l’AFPS
(1) Meron Rapoport est un journaliste etécrivain israélien. Il a remporté le prix dejournalisme international de Naples pourson enquête sur le vol d’oliviers à leurs pro-priétaires palestiniens. Ancien directeur duservice d’informations du journal Haaretz,il est aujourd’hui journaliste indépendant.
Voir :http://www.france-palestine.org/Crise-d-al-Aqsa-la-boite-de-Pandore-des-peurs-israeliennes-est-ouverte
Israël accusé de chercher à "affaiblir"
la présence chrétienne à Jérusalem
Les principales Égliseschrétiennes de Jérusalemont, fait rare, publié uncommuniqué mardi dénonçant des tentatives"systématiques" d’Israël"d’affaiblir la présencechrétienne" dans la Villesainte. Le communiqué aété rédigé par les chefs desÉglises catholique, grecqueorthodoxe, arménienne etluthérienne ainsi que desreprésentants d’autrescommunautés chrétiennes.
Jérusalem-Est
L E texte vise le récent jugementd’un tribunal israélien ayant per-
mis à un groupe qui milite pour lacolonisation de Jérusalem-Est (sec-teur palestinien occupé et annexé parIsraël), de s’emparer de terres appar-tenant aux Églises dans cette partiede la ville. Il critique également un
projet de loi israélien sur le statut desterres appartenant à des Églises encours de discussion au Parlementisraélien.
Présence chrétienne
menacée ?
"Nous voyons dans ces actionsune tentative systématique d’affaiblirl’intégrité de la Ville Sainte deJérusalem et la Terre Sainte et desaper la présence chrétienne", sou-ligne le communiqué.
Décision de justice
controversée
Le 31 juillet, un tribunal deJérusa-lem a confirmé la validitéd’une vente immobilière impli-quant l’organisation ultra-nationa-liste israélienne, Ateret Cohanim etl’Église Grecque orthodoxe portantsur l’acquisition de deux hôtelssitués près de la porte de Jaffa dansla Vieille ville. L’Église a démentiavoir vendu le terrain et affirméque le jugement était "politique-ment motivé".
Le patriarche de l'Église orthodoxe grecque, Théophile III © epa.
Courrier du CVPR, n°66 - p. 10
Proposition de loi
Parallèlement, une proposition de loiau Parlement prévoit de transférer àl’État d’Israël, tous les terrains ayantappartenu à des Églises, qui ont étévendus à des investisseurs privés enéchange de compensations, ont indi-qué les médias israéliens.
Voir : http://www.france-palestine.org/
Israel-accuse-de-chercher-a-affaiblir-
la-presence-chretienne-a-Jerusalem
ou http://www.7sur7.be/7s7/fr/1735/
Israel-Palestine/article/detail/ 3251768/
2017/09/05/Israel-accuse-de-chercher-
a-affaiblir-la-presence-chretienne-a-
Jerusalem.dhtml
DR
DES NOUVELLES DE PALESTINE OCCUPÉELe bibLiobus de RamaLLah par Mélinée Le PrioL
Dossier
Librairies, bibliothèques, refuges insolites… Les livrespeuvent rendre magique n’importe quel lieu, pourvu quelecteurs, passeurs et passionnés s’y rencontrent.
QUAnD elle entre dans un villageou un camp de réfugiés palesti-nien, cette drôle de camionnette
bariolée est presque toujours accueilliepar un éclat de joie. « Les enfants l’atten-dent avec impatience », explique ShadiDaoud, coordinateur du projet. « Poureux, ce bus à livres est une échappatoire,une porte vers l’imaginaire auquel ilsn’ont pas accès chez eux ou à l’école. »
Le bibliobus est sans doute le projet leplus emblématique du centre culturelfranco-allemand de Ramallah (Cisjor-danie). À la fois bibliothèque ambulante,espace d’activités éducatives pour les 10-15 ans et vitrine de ce centre culturel àl’extérieur de ses locaux de Ramallah, lacapitale de l’Autorité palestinienne, ilexiste depuis 2011 et roule quasimentdouze mois par an. en Cisjordanie pen-dant l’année scolaire, et dans la bande deGaza pendant l’été.
« Si les enfants ne peuvent pas veniraux livres, les livres viennent à eux » :telle est l’intention de ce projet quequelques autres instituts français ont aussimis en place à travers le monde, commeen Allemagne et au Liban. « Mais celasemble particulièrement pertinent dansles Territoires palestiniens, où l’occupa-tion israélienne rend les déplacementsdifficiles, surtout pour les plus jeunes »,précise Adèle Spieser, codirectrice de cecentre culturel. en conséquence, l’essen-tiel des livres jeunesse de l’institut (enarabe, français et allemand) ne se trouvepas dans sa médiathèque soignée deRamallah, mais dans cette fourgonnettevouée à sillonner le pays. Davantage queles romans, les livres documentaires illus-trés sont les plus plébiscités par les jeunesemprunteurs habitués du bibliobus. « Lesenfants découvrent en images les volcans,l’espace ou la biologie, et cela les changede leurs manuels scolaires sans couleurs
ni dessins », expliqueShadi Daoud.
Même si les organisa-teurs ont à cœur de fairedu passage de ce bus unmoment de plaisir pourles jeunes, le projets’inscrit bien dans le cadre scolaire : 14 écoles de Cisjordaniesont partenaires dubibliobus et en reçoiventla visite une à deux fois
par mois. À chaque fois, le partenariat s’est
mis en place sous l’impulsion d’ensei-gnants de français ou d’allemand (leslangues étrangères les plus enseignéesdans ce pays après l’anglais). À Gaza,l’été, le bus ne fait pas escale dans desécoles mais dans des centres culturels.
Parmi les deux animateurs présents àbord, au moins un est francophone ou ger-manophone. Des activités éducatives liéesaux langues étrangères sont ainsi propo-sées aux élèves autour du bibliobus, par lebiais du livre mais aussi de l’audiovi-suel… Car l’étonnant véhicule s’est vuéquiper récemment d’un cinéma mobile :de quoi parachever l’« évasion » de cesjeunes amateurs de culture.
Article paru dans La Croix du 29 août 2017
Voir: http://www.la-croix.com/Journal/ Le-b i b l i o b u s - R a m a l l a h - 2 0 1 7 - 0 8 - 2 9 -1100872616
ISRAËL SAISIT LES SALLES DE CLASSESmobiles dans un village palestinien à laveille de la nouvelle année scolaire
par Amira HAss
Les caravanes devaient serviraux élèves de la première à laquatrième année. Avec cet incident, c’est le quatrième raidde ce genre sur les villages deCisjordanie au cours des dernières semaines.
mencé à étudier sur le sol en béton ».Une tente a été montée sur place, maiselle n’était pas assez grande pour les 80 élèves, dit-elle.
L’Administration civile, qui fait par-tie du ministère de la Défense, a égale-ment confisqué les caravanes et le maté-riel dans deux communautés bédouinesde Jérusalem, et elle a publié l’ordre dedémolition d’une cabane en zinc qui sertd’école dans le village de Rifa’iyeh, ausud d’Hébron. Selon l’Administrationcivile, les mobiles homes avaient étémontés sans les permis nécessaires.
La veille de l’ouverture de l’année sco-laire en Cisjordanie et à Gaza, des inspec-teurs de l’Administration civile accompa-gnés de militaires ont fait irruption dansJubbet Adh-Dhib, où ils ont démantelé etconfisqué six caravanes qui avaient étédonnées par une organisation humanitaireeuropéenne en tant que salles de classespour les élèves de l’école primaire.
Alors que les caravanes étaientdémantelées et enlevées, les Palestiniensse sont mis à lancer des pierres sur lesforces de sécurité israéliennes, qui tirè-rent en l’air.
Les quatre communautés où l’Adminis-tration civile a confisqué et démoli les sallesde classes sont situées en Zone C, oùIsraël n’autorise pas les Palestiniens àconstruire et à se relier au système d’eau et
L e début de l’année scolairedans un village de Cisjor-danie a été renvoyé à diman-che après que l’Adminis-tration civile israélienne,
eut confisqué et détruit les caravanes censées servir de salles de classe, ainsique les autres matériels éducatifs. Lesautorités ont également confisqué etdétruit les caravanes utilisées commesalles de classes dans trois autres com-munautés palestiniennes ces deux der-nières semaines.
Les cours pour les 80 élèves environ,de la première à la quatrième année, desvillages de Jubbet Adh-Dhib et Zatra ontfinalement été donnés sous des tentesimprovisées, mercredi matin. Une habi-tante de Jubbet Adh-Dhib a déclaré àHaaretz : « Nous avons été surprisquand, dans la matinée, des élèvesvenant de Zatra sont venus et ont com-
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les enfants allaient étudier dans les villagesvoisins, à environ une heure de marche.
À 5 h du matin, dimanche de cettesemaine, la Police des frontières et despoliciers ont investi le village de Jabel al-Baba, où ils se sont emparés d’une cara-vane qui devait servir d’école maternellepour 25 élèves de 4 à 6 ans. Ils ont confis-qué aussi 10 tables, 30 chaises d’enfants,deux cabinets et un tableau noir, pour unevaleur de 10 000 shekels.
L’oCHA, le Bureau des NationsUnies pour la coordination des Affaireshumanitaires, fait savoir que depuis ledébut de l’année, israël a détruit 192 structures palestiniennes mises enplace sans permis en Zone C. en 2016,israël a détruit 875 structures palesti-niennes. (nDLR : souligné par nous).
d’électricité, en dépit des besoins et de lacroissance naturelle de la population. Desorganisations humanitaires internationalesaffirment qu’il y a environ 50 ordres dedémolition israéliens en cours contre lesécoles palestiniennes en Cisjordanie.
La semaine dernière, l’Administra-tioncivile a confisqué la voiture et le camiond’un entrepreneur venu préparer un systèmeélectrique pour l’école de Jubbet Adh-Dhib.L’Administration a également confisqué lesdeux générateurs de cet entrepreneur, ainsique sa perceuses et sa découpeuse, et placéen détention deux de ses ouvriers pendantdeux heures. Les deux véhicules sont esti-més à 40 000 dollars, et le matériel saisi à4000 dollars.
Protestation néerlandaise
Début juillet, l’Administration civile aconfisqué 96 panneaux solaires dans cemême village construit en 1929. Certains deces panneaux avaient été financés par legouvernement néerlandais et installés parComet-ME, une organisation israélo-palesti-nienne.
Les Pays-Bas ont protesté auprèsd’Israël contre la confiscation de ces pan-neaux, lesquels valaient environ 40 000 €.Suite à l’incident, le ministre des Affairesétrangères néerlandais a déclaré que sonpays continuerait de financer des projetshumanitaires en Cisjordanie, qu’Israëll’autorise ou non.
Jusqu’à ce que les salles de classemobiles soient installées dans le village,
Selon le coordinateur des activités gou-vernementales dans les territoires, toutesles structures qui ont été démolies étaientillégales et les démolitions ont été effec-tuées dans le cadre de la loi. À Jubbet Adh-Dhib, les structures avaient été installées lasemaine dernière en violation flagrante desordres pour cesser l’installation. Les outilsutilisés pour l’installation ont aussi été sai-sis, a indiqué un responsable du COGAT.
Il a déclaré que l’Administration civi-le gardait le contact tout au long de l’an-née avec les organisations internationalesopérant dans la région, afin de coopéreravec elles pour faire avancer les projetsjuridiques en Zone C, tels que la rénova-tion et l’expansion d’une école à KhirbatAtwani et d’une autre à Jab’a.
In Haaretz le 13 septembre 2017
(Traduction JPP pour l’AURDIP).
Courrier du CVPR, n°66 - p. 12
Dossier
4 réalités scandaleuses à propos de l’occupation israélienne
récit de ce qu'est la vie
quotidienne des
Palestiniens sous
occupation israélienne
depuis 50 ans par Nadine
Marroushi, chargée de
campagne à Amnesty
international.
ancienne que l’occupation par israëldu territoire palestinien, continue às’appliquer aux Palestiniens de Cisjor-danie et elle peut être imposée à toutmoment.
Voici quatre faits qui montrent le véri-table impact de cette loi draconienne sur lavie quotidienne des Palestiniens.1 – Sous réserve qu’un commandant mili-taire israélien l’autorise à l’avance, il estinterdit aux Palestiniens de Cisjordanie departiciper à une marche, un rassemblementou une veillée réunissant 10 personnes ouplus dans un but politique ou au coursduquel un discours est prononcé sur unequestion politique, ou autour d’un sujetqui peut être interprété comme politique,voire pour discuter d’un tel sujet.
Depuis 1967, les autorités israéliennesont arrêté et placé en détention en vertud’ordonnances militaires des centaines demilliers de Palestiniens, dont des femmeset des enfants. Beaucoup ont été incarcérésaux termes de l’ordonnance militaire 101pour avoir participé à des manifestationspacifiques considérées comme politiques.
Farid al Atrash et Issa Amro sont deuxdéfenseurs palestiniens des droits humainsqui comparaissent actuellement devant untribunal militaire israélien. Ils sont poursui-vis pour toute une série de chefs d’inculpa-tion, dont « participation à une manifesta-tion non autorisée », des faits qui ne sontpas considérés comme une infraction péna-le selon les normes internationales. Cesdeux hommes défilaient de manière paci-fique le 26 février 2016 pour protestercontre les colonies israéliennes – établiesillégalement dans les territoires palesti-niens occupés – et contre les restrictionsdiscriminatoires à la liberté de mouvementdans la vieille ville d’Hébron.
Le droit à la liberté de réunion pacifiqueainsi que le droit à la liberté d’expression etd’association sont énoncés par les traitésrelatifs aux droits humains auxquels Israëlest partie, et notamment le Pacte internatio-nal relatif aux droits civils et politiques(PIDCP).
Lire aussi : Prisonniers palestiniens : lapolitique « illégale et cruelle » d’Israël2 – Il est interdit de brandir des drapeaux ou
Amira Hass inRamallah, 2001(photo credit: YossiZamir/Flash90)
L e 27 août marque les 50 ans de lapromulgation par israël de l’or-
donnance militaire 101, une loi quisanctionne l’expression pacifique deleurs opinions politiques par lesPalestiniens. Quiconque enfreint cetteordonnance est passible d’une peinemaximale de 10 ans d’emprisonne-ment et/ou d’une lourde amende.Cinquante ans plus tard, l’ordonnancemilitaire 101, qui est presque aussi
des emblèmes et de publier tout documentou image dont le contenu a une portée poli-tique sans autorisation d’un commandantmilitaire israélien.
Au cours des 50 dernières années, desPalestiniens ont été arrêtés et placés endétention pour avoir exposé dans une pièceune affiche considérée comme politique oupour avoir brandi le drapeau palestinien. Detels actes constituent toujours des infractionspénales bien que les Palestiniens aient signé,en 1993, un accord de paix avec Israël quivisait à reconnaître leurs droits politiques.Depuis cette date, la Palestine a obtenu lestatut d’observateur non membre auxnations unies, et plus de 135 États membresla reconnaissent comme un État. Pourtantbrandir le drapeau palestinien en Cisjordanieou exposer la « mauvaise » affiche dans unepièce sont toujours considérés comme desinfractions pénales aux termes des ordon-nances militaires israéliennes, à moins qu’uncommandant militaire israélien ne l’autorise.
L’un des chefs d’inculpation retenuscontre Issa Amro dans son procès encours devant un tribunal militaire concer-ne sa participation à une manifestation« sans autorisation » alors qu’il portaitun t-shirt avec l’inscription « I have adream » et brandissait le drapeau palesti-nien. Ces actes ont été considérés commepolitiques et, par conséquent, délictueux.3 – Les expressions verbales, entreautres, de soutien ou de sympathie enversles activités et les buts de toute organisa-tion considérée comme illégale aux termesd’ordonnances mili-taires sont interdites.
Ceci s’applique à de nombreux partispolitiques et syndicats étudiants palestiniens.
Une personne peut être arrêtée en vertude l’ordonnance militaire 101 pour avoirsoutenu un parti politique ou un syndicat étu-diant ou autre considéré par Israël commeune « organisation hostile » en brandissantun drapeau, en chantant un hymne ou enscandant un slogan dans un lieu public.
Dans certains cas, l’arrestation et ladétention s’accompagnent d’actes de tortu-re et d’autres formes de mauvais traite-ments. Des Palestiniens de tous les milieuxsociaux, notamment des journalistes, desétudiants, des enseignants, des agriculteurs,des responsables politiques et des chauf-feurs, ont été affectés par cette ordonnance.4 - Quiconque enfreint l’ordonnancemilitaire 101 est passible d’une peinemaximale de 10 ans d’emprisonnementet/ou d’une lourde amende.
L’ancien prisonnier d’opinion BassemTamimi a été condamné le 6 novembre 2012à quatre mois d’emprisonnement et à uneamende de 5000 shekels (environ 1 280 dol-lars américains à l’époque) pour avoir parti-cipé à des manifestations pacifiques contreles colonies israéliennes. Dans le cadre d’unaccord de réduction de peine, le juge militai-re a également prononcé contre cet hommeune peine de trois mois d’emprisonnementavec sursis, applicable pendant trois ans.Bassem Tamimi a affirmé qu’il s’était sentiobligé de négocier un tel accord car il avaitenfreint l’ordonnance militaire 101.
Pratiquement tous les procès dePalestiniens devant des tribunaux mili-taires israéliens débouchent sur descondamnations qui, dans la plupart descas, sont le résultat d’accords de réduc-tion de peine. La raison en est que les pré-venus palestiniens savent que le systèmeest tellement injuste que s’ils comparais-
sent devant le tribunal ils seront déclaréscoupables et condamnés à une peine pluslourde. (nDLR : souligné par nous)
Publié le 25 août 2017.
Voir : https://www.amnesty.fr/liberte-d-expres-
sion/actualites/israel-4-realites-scandaleuses-
au-sujet-de-lordonnance-militaire 101
Dossier
Manifestation àRamallah ©AbbasMomani/AFP/Getty Images)
La situation actueLLe
dans la bande de GazaPar Ziad Medoukh (1)
elle est marquée par le
maintien du blocus israélien
inhumain, imposé de façon
illégale par les forces de
l’occupation depuis plus de dix
ans, et la fermeture
permanente des passages qui
relient la bande de Gaza à
l’extérieur.
Courrier du CVPR, n°66 - p. 13
Une échoppe éclairée par un groupe électrogène à BeitLahiya, dans le nord de la bande de Gaza, le 11 janvier2017. REUTERS/Mohammed Salem
C oncernant les passages commer-ciaux : actuellement, par jour, 300 à340 camions entrent à Gaza, via le
seul passage commercial ouvert cinq jourspar semaine, ce passage se situe au sud de labande de Gaza. Mais la moitié de cescamions sont pour les organisations interna-tionales et leurs projets de reconstructiond'écoles et de stations d’eau. Parmi cescamions, 5 ou 6 seulement contiennent desmatériaux de construction notamment leciment. Ce passage se ferme sous n’importequel prétexte, par décision israélienne, sansprendre en considération les besoinsénormes de la population civile.
Gaza n’a droit qu’à 140 produits au lieude 970 avant le blocus, quelques produits etmédicaments n’entrent pas, ce qui a aggravéla situation. Selon les estimations des orga-nisations internationales, la bande de Gaza abesoin de plus de 1300 camions par jourpour répondre aux besoins énormes d’unepopulation en augmentation permanente.Sans oublier la liste de 90 produits toujoursinterdits d’entrer par ordre militaire israé-lien. Cette fermeture a empêché la libre cir-
culation des importations et des exportationsdes biens et produits de Gaza, en particulierles matières premières et les produits semi-finis. Le gouvernement israélien refuse l’ou-verture des passages d’une façon régulière etmaintient son blocus sur Gaza. Les organi-sations internationales n’arrivent pas à fairepression sur ce gouvernement, et lesPalestiniens de Gaza sont dans l’attente.
Les projets de reconstruction public ouprivé sont au point faible, trois ans après lafin de la dernière attaque sanglante contreGaza en été 2014. Le comité national de lareconstruction de Gaza a annoncé que seu-lement des réparations pour les maisonstouchées partiellement par les bombarde-ments israéliens, qui ont été faites.
Seulement 65 % de l’argent promis a étéversé. Soit directement à l’Autorité palesti-nienne, qui se heurte à d’énormes difficul-tés pour mener des projets de reconstructiondans la bande de Gaza, qui réellement n’yexerce aucun pouvoir, à cause des mesuresisraéliennes d’une part, et des divergencespolitiques entre les différents partis palesti-niens d’autre part. Soit aux organisations
internationales qui s’intéressent surtout àdistribuer des aides alimentaires aux sans-abris plutôt que de commencer la recons-truction des maisons détruites.
On est passé suite à cette situationcatastrophique dans la bande de Gazad’une économie familiale non-violente àune économie dépendante d’Israël et desorganisations internationales.
La poursuite des incursions, bombarde-ments - malgré une trêve respectée par lesfactions de Gaza, mais jamais par l’arméed’occupation israélienne. On compte plus dedeux cent violations israéliennes en 2016 : 45 bombardements, 70 incursions dans dif-férentes zones frontalière au sud et au nordde la bande de Gaza, 85 attaques contre lespêcheurs et leurs bateaux de pêche. 25 Palestiniens ont trouvé la mort à Gazasuite à ces attaques et bombardements.
Le maintien de la division inter palesti-nienne, malgré la création d’un gouverne-ment d’union nationale dans les territoirespalestiniens, pas d’unité nationale, ce qu’aaggravé la souffrance des habitants de labande de Gaza. Actuellement, il y a, en fait,deux gouvernements, un à Gaza et un enCisjordanie, leur divergence et leurs déci-sions contradictoire empêchent les habitantsde Gaza d’accès à tous les services.
L’autorité palestinienne verse le salaireà 70.000 fonctionnaires de Gaza via lesbanques, mais elle ne contrôle pas tous lessecteurs économiques, ni les passages danscette région dominé jusqu’à maintenant parle Hamas.
La dégradation de la situation écono-mique, le taux de chômage dépasse les 65 % de la population civile, mais le phé-nomène le plus dangereux est la hausse duchômage chez les jeunes de moins de 30ans, qui atteint 80 %, en 2017, plus de50.000 personnes s’ajoutent au chômage.La pauvreté. 70 % de la population de Gazavit en dessous de seuil de pauvretéL’augmentation du nombre de personnesqui dépendent des organisations humani-taires. 75 % des Palestiniens de Gaza viventsur des aides alimentaires. Selon les sourcesdu bureau des nations Unies pour les réfu-giés palestiniens - UnRWA - dans la bandede Gaza, plus de 990.000 personnes ontbénéficié du programme de l’aide alimen-taire géré par le bureau en 2017, ce
programme a élargi ses services pour ciblerles citoyens et non seulement les réfugiés.
Sur le plan économique, la situation necesse de s’aggraver avec les conséquencesdramatiques du blocus et de la dernièreagression qui ont causé l’augmentation duchômage, et du niveau de pauvreté, sansoublier l’incapacité de bâtir une véritableéconomie dans la bande de Gaza. Celle-cisouffre d’une crise très grave due aux agres-sions israéliennes et au blocus. Cette situa-tion empêche tout développement d'uneéconomie en faillite qui ne trouve pas lesressources nécessaires pour sortir d'une crisequi touche tous les secteurs. Pour beaucoupd’économistes, l’année 2016 est considé-rée comme la plus catastrophique pourl’économie palestinienne depuis 20 ans.
Trois ans après : Gaza est toujours sousblocus, Gaza est plus que jamais une pri-son à ciel ouvert. et l'armée de l'occupa-tion poursuit sa politique agressive à l'en-contre des civils. Trois ans après cette nou-velle offensive, la situation stagne, aucontraire, elle devient de pire en pire, rienne bouge. Pour plus de deux millions habi-tants toujours enfermés, cette situationreste très grave à tous les niveaux, surtoutsur le plan humanitaire malgré les pro-messes de reconstruction rapide.
Les Palestiniens de Gaza attendent etattendent. Ils n'ont pas d'autre choix que d'at-tendre. Ils attendent une ouverture, ils atten-dent la levée de ce blocus inhumain, imposédepuis plus de dix ans, ils attendent une réel-le réaction internationale qui mette fin à l'im-punité de cet occupant. Ils attendent avec uncourage à toute épreuve, une sérénité exem-plaire et une volonté remarquable.
en attendant, à Gaza, la vie continue,ses habitants confiants et déterminéss'adaptent et montrent une patienceextraordinaire, ils tiennent bon, persis-tent, patientent, résistent, restent à côtéde leurs maisons détruites, mais surtout,ils continuent d'espérer, espérer un chan-gement radical, une solution politique. ilsespèrent en un lendemain meilleur, unlendemain de liberté, de paix, mais,avant tout et surtout, un lendemain dejustice. (nDLR : souligné par nous)
De Gaza, le 20 août 2017
En avril, le versement des salaires des fonctionnaires, amputés de 30%, avait déclenché d'importantes manifestations à Gaza. MOHAMMED ABED / AFP
Ziad Medoukh, lauréat du prix internationald'une Fondation indienne
(1) Ziad Medoukh,directeur du départe-ment de français del'université Al-Aqsade Gaza en Pales-tine, Coordinateur duCentre de la Paix, a
été choisi comme le lauréat du PrixInternationale de la Fondation indienneJamnalal Bajaj pour l'année 2017 dans lacatégorie de la promotion des valeurs gand-hiennes en dehors de l'Inde. Pour sesactions et activités pour les enfants et lesjeunes de Gaza. Plusieurs personnalités etassociations françaises informées du travailmené par le professeur palestinien dans sonuniversité et dans la société civile, ont soute-nu sa candidature pour ce prix International.La distinction symbolique de cette Fondationindienne vient récompenser le travail de ZiadMedoukh auprès des jeunes et des enfantsde Gaza.
La Fondation Jamnalal Bajaj qui a étécréée par le petit-fils du Mahatma Gandhidans les années soixante-dix , vise à pro-mouvoir les activités constructives gand-hiennes. Elle attribue son prix internatio-nal chaque année à une personnalité endehors de l'Inde pour récompenser sesefforts et ses actions humanitaires.
En plus du développement du départe-ment de l'université de Gaza, Ziad Medoukhorganise de nombreuses activités de béné-volats avec des étudiants dans les usines, leschamps, et les foyers de la bande de Gaza,pour aider les travailleurs, les paysans, et lespêcheurs dans leur travail quotidien et soute-nir leur résistance populaire et pacifique.
En septembre 2014, le créateur duCentre de la paix a commencé avec lesjeunes de son université un programme desoutien psychologique pour les enfants trau-matisés par l'offensive militaire israéliennede l'été 2014. Un programme toujours encours, qui a vu l’organisation de plus de 70 séances de soutien et d’animation pourdes centaines d’enfants dans des dizainesde structures, écoles, jardins d’enfants, etcentres d’accueil partout dans la bande deGaza. En plus, Ziad Medoukh a participé àaider des dizaines de diplômés de françaisde son département et à trouver du travaildans des écoles et structures de Gaza.
Malgré des conditions très difficiles et uncontexte particulier marqué par un blocusisraélien inhumain, Ziad Medoukh poursuitinlassablement son travail et son engagementauprès des jeunes et des enfants de Gaza.
Ziad Medoukh a montré que l'attribu-tion de ce Prix international pour l'univer-sitaire palestinien de Gaza est une recon-naissance internationale de la souffrancede la population de la bande de Gaza,mais surtout la reconnaissance de la justice de la cause palestinienne. Il sou-ligne également le rôle de la non-violencecomme forme de résistance en Palestine.
Ziad Medoukh recevra son prix interna-tional en novembre prochaine du main duPrésident de la République Indienne lorsd'une cérémonie officielle à Bombay enInde, s'il arrive à sortir de sa prison à cielouvert de Gaza.
Courrier du CVPR, n°66 - p. 14
La campagne "Boycott, Désinvestissement Sanctions" trouve son origine dans l'appel lancé, le 9 juillet 2005, aux sociétésciviles internationales et aux gens de conscience du monde entier, par 172 partis, organisations et syndicats, représentant lasociété civile palestinienne, en vue d'imposer de larges boycotts à Israël, et des retraits d'investissement.Elle a essentiellement pour but de faire respecter par Israël le droit international, superbement ignoré par l’Etat hébreu depuissa proclamation par David Ben Gourion, le 14 mai 1948.
Cet appel énonce les trois exigences indissociables du peuple palestinien :
1/ Fin de l'occupation de la Palestine (Cisjordanie, Jérusalem-Est, Bande de Gaza) et de la colonisation de toutes les terres.2/ Egalité absolue des droits accordés aux Juifs et aux Palestiniens d’Israël, dont la nationalité.3/ Droit des réfugiés au retour et à l'indemnisation, comme stipulé par la résolution 194 de l'ONU, du 11 décembre 1948.
La campagne BDS
en France et
dans le monde
Courrier du CVPR, n°66 - p. 15
Depuis les déclarations de Manuel Valls confirmées par Emmanuel Macron
assimilant antisionisme et antisémitisme des campagnes essayent de faire
croire que, en France, « le BDS est illégal ». l’Association France Palestine
Solidarité explique dans le texte ci-dessous qu’il n’en est rien.
L'APPEL au boycott n'est pas illégal en France, pas plus que dans unquelconque pays de l'Union européenne. En vertu de quoi d'ailleurspourrait-il l'être alors que cette forme d'action citoyenne a maintesfois été utilisée par la société civile française contre des cas d'injus-
tice ? Elle avait même été une arme décisive dans la chute du régime d'apar-theid en Afrique du Sud. Plus récemment, elle a été brandie à propos duMexique au moment de l'affaire Florence Cassez, de la Chine à propos de larépression au Tibet ou de la Russie après l'annexion de la Crimée.
En France, ce qui est légal ounon est défini par les lois quisont constamment modifiées.
L'appel au boycott ne peut devenirillégal à la suite d'un simple arrêt, fût-il de la cour de cassation, plus hautejuridiction judiciaire française. Parcontre il est exact qu'une circulaire deMme Alliot-Marie, qui n'a pas forcé-ment marqué le ministère de la Justicepar la pertinence de ses initiatives, aincité les procureurs, sur la base d'unemauvaise interprétation de la loi sur lapresse, à poursuivre les personnesappelant au boycott... d'Israël. Et quedans plusieurs cas des militants ontété abusivement condamnés.
Nous n'avons de cesse d'en deman-der l'abrogation et c'est sur ce pointqu'avec nos partenaires de laPlateforme des ONG pour la Palestine,nous avons interpellé les candidats àl'élection présidentielle.
Jean-Jacques Urvoas, à l‘époquedéputé et président de la commissiondes lois, avait écrit en ce sens àChristiane Taubira alors Garde dessceaux, le 20 novembre 2015 :
Sur la question de la
légalité
de
l'appel
au
boycott
« L'incitation à poursuivre ce militantis-me constitue une atteinte à la démocra-tie et aux libertés fondamentales, tellesque la liberté d'expression, qui ne doi-vent faire l'objet de limitations qu'en casdéclarations ou de faits inacceptableset contraires aux valeurs républicaines». Propos que nous faisons nôtres sansaucune restriction. Devenu Garde dessceaux à son tour, il « oublia » pourtantd'en tirer les conséquences et d'abrogerla circulaire Alliot-Marie.
Sur cette question, FedericaMogherini, Haute Représentante del'Union européenne pour les affairesétrangères et la politique de sécurité, aété particulièrement claire. En réponseà une députée européenne, MartinaAnderson, elle a déclaré le 15 sep-tembre 2016 : « L'UE se positionne fer-mement pour la protection de la libertéd'expression et de la liberté d'associa-tion, en cohérence avec la Charte desDroits Fondamentaux de l'UnionEuropéenne, qui est applicable au ter-ritoire des États membres de l'UE, ycompris en ce qui concerne les actionsBDS menées sur ce territoire. La liber-té d'expression, telle qu'elle est souli-gnée par la jurisprudence de la CourEuropéenne des Droits del'Homme,
s'applique aussi aux informations etaux idées qui « offensent, choquent oudérangent l'État ou n'importe quel sec-teur de la population » ».
Citons également AmnestyInternational France à propos desmenaces graves dont sont l'objetmaintenant les membres du Conseilnational de l'AFPS : « Nous avons àplusieurs reprises demandé aux auto-rités françaises d'abroger la circulai-re Alliot-Marie et de cesser les pour-suites à l'encontre des militants dumouvement BDS. Le fait que cette cir-culaire serve désormais de prétexte àdes actions de piratage et de harcèle-ment de ses militants démontre l'ur-gente nécessité d'y mettre un terme. »
Le recours devant la CourEuropéenne des Droits de l'Hom-me est en cours d'instruction.
La procédure juridique nationaleétant allée jusqu'au bout à l'issue de ladécision de la Cour de cassation, lescondamnés ont décidé, car ce choixleur appartient, de former un recours
Annexe :
devant la CEDH, avec le soutien actifde l'AFPS et d'autres associations.
Ce recours a été déposé à la CEDHle 18 mars 2016. Le 7 avril 2017, laCEDH a communiqué cette requête augouvernement français en l'invitant àprésenter par écrit ses observations.Ceci constitue une première étapeessentielle, et positive, de la procédu-re, par laquelle la CEDH confirme lecaractère sérieux du recours formé parles requérants et demande des explica-tions à la France. Elle permet d'espérerque la CEDH conclura, au terme de laprocédure, que la condamnation deces appels au boycott constituait uneviolation de la liberté d'expression.
Elle apporte un nouveau démenti,s'il en était besoin, à ceux qui préten-dent aujourd'hui que l'appel au boy-cott de produits importés d'Israëlserait illégal, en s'appuyant non sur laloi, silencieuse sur ce sujet, mais surune jurisprudence récente de la Courde Cassation, par nature susceptibled'évolution. Et c'est bien l'objet durecours auprès de la CEDH, que desouligner le caractère attentatoire à laliberté d'expression de ces décisions.
Juillet 2017
BDS
La Société AXAdoit se conformer au droit international et rompreavec la politique coloniale et d’apartheid israélienne !
70 organisations, associations, partis et
syndicats ont publié un appel pour demander
à la société AXA conformer au droit
international et de rompre avec la politique
coloniale et d’apartheid israélienne.
Courrier du CVPR, n°66 - p. 16
Manifestants devant le siège d’AXA
A XA est actionnaire de trois banques israéliennes :Hapoalim, Leumi et Mizrahi Tefahot. Un rapport ducentre de recherche israélien Who Profits (« Qui
profite ») a montré que l’ensemble des banques israé-liennes sont impliquées dans l’infrastructure financièrede toutes les activités des compagnies, des agences gouvernementales israéliennes et des personnes, parties prenantes de la colonisation et du maintien de l’occupation.
Par sa filiale AB, AXA conserve également desinvestissements dans Elbit Systems, l’une des princi-pales sociétés d’armement israéliennes, accusée entreautres d’avoir fourni à l’armée israélienne des obus àbase de phosphore blanc (arme interdite) contre lapopulation civile de Gaza.
DR
Dans un appel publié ce 28 juillet2017 , toutes ces organisations etassociations demandent à AXA decesser ses partenariats controverséset de cesser de tirer profit de l’occu-pation et de la colonisation du peuplepalestinien. Les signataires du com-muniqué rappellent à ce propos que
des sociétés telles que Veolia etOrange ont dû, suite aux mobilisa-tions citoyennes internationales, ces-ser leurs implications dans la coloni-sation israélienne et que des fonds depension tels que PGGM aux PaysBas, FDC au Luxembourg ou DanskeBank au Danemark se sont désinves-
tis eux-aussi des banques israéliennesen raison de leur soutien aux coloniesisraéliennes.
Lire les signataires et l’appel en entierici :
http://www.aurdip.fr/70-organisa-
tions-associations.html
Courrier du CVPR, n°66 - p. 17
Au cours des dernières années, Israël et ses substituts ont redoublé d’ef-forts pour diaboliser et mettre hors la loi le militantisme de solidarité avecla Palestine, particulièrement en tentant de brouiller la distinction entre lacritique d’Israël et de l’idéologie de son État sioniste d’une part, et l’antisé-mitisme – sectarisme contre les juifs –, d’autre part.
BDS DANS LE MONDE
ETATS-UNISA une majorité écrasante, les socialistes
démocrates (DSA) états-uniens ont voté
en faveur de l’appel BDS
Les démocrates californiens soutiennent les droits des palestiniens
D EPUIS 2016 la campagne deBernie Sanders , DSA a quadruplé
ses effectifs (aujourd’hui 25 000 mem-bres) et s’affirme comme la plusimportante organisation démocrate-socialiste aux Etats-Unis. Le vote enfaveur de BDS marque une relèvegénérationnelle ainsi que l’évolutiondu regard sur la Palestine. Le DSAétait jusqu’alors le bastion du sionismede gauche soutien d’Israël. La vieillegarde du parti a eu beau qualifier BDSde raciste et antisémite rien n’y a fait.Le lobby pro-israélien a averti que l’in-tersectionnalité qui se développe estune menace contre le soutien à Israël.Intersectionnalité est le terme employépour la mise en perspective de toutesles luttes de libération des peuplesopprimés.
En mai dernier, le parti démo-crate de Californie réuni encongrès a approuvé une motionappelant le gouvernement des
Etats-Unis a soutenir une paix juste etcritiquant Israël pour le développe-ment des activités de colonisation etson refus de laisser entrer les mili-tants critiques à son égard. Cettemotion rompt avec la position tradi-tionnelle du parti de défendre en prio-rité la sécurité militaire d’Israël , lesoutien à la solution des deux Etats etla poursuite des négociations. Lamotion rejette également toute res-triction à la liberté d’expressionpublique dans le respect de la non-violence ainsi que le soutien auxmilitants de la campagne BDS quifont face à une répression accrue tantsur les campus universitaires que dela part des autorités locales, de l’Etatde Californie ou fédérales.
De plus en plus de démocrates, ycompris juifs, longtemps réticents àcritiquer sérieusement la politique
israélienne s’alarment aujourd’huide l’extrémisme de la politiquemenée par Israël ainsi que de la vio-lence de l’occupation. Fortementchoqués par les discours belliqueuxde l’administration Trump et par sonchoix du financier de la colonisation,David Friedman comme ambassa-deur des Etats-Unis en Israël. Leuropinion est en train de changer.
5 août 2017
Synthèse et traduction de deux articlesparus sur electronicintifada
Ali Abunimah Activism and BDS Beat 7 August 2017
https://electronicintifada.net/blogs/ali-abunimah/democratic-socialists-give-joyous-thumbs-bds
Nora Barrows-Friedman The ElectronicIntifada Podcast 24 July 2017
https://electronicintifada.net/blogs/nora-barrows-friedman/listen-california-democrats-defend-right-boycott-israel
DR
LE 27 juin, la Commission decoopération internationale du
Congrès des députés, la Chambrebasse d’Espagne, a adopté à l’unani-mité une résolution appelant le gou-vernement « à reconnaître et à défen-dre le droit des militants des droits del’Homme, de Palestine, d’Israël et desautres pays, de participer à des activitéslégales et pacifiques protégées par ledroit à la liberté d’expression et à laliberté de réunion, telles que les cam-pagnes de boycott, désinvestissement etsanctions (BDS) ».
Podemos, dont les élus ont pro-posé la motion, a déclaré que cetteapprobation signifie que le gouverne-ment « doit faire respecter ces droitset agir contre le harcèlement desmilitants engagés dans des cam-pagnes pacifiques, légales et légitimescontre la violation des droits humains enPalestine , en Espagne et dans beau-coup d’autres pays ».
C’est la deuxième fois en peu detemps que les plus hautes instancesespagnoles reconnaissent le droit auboycott. En avril dernier le ministre
espagnol des Affaires Etrangères avaitégalement reconnu le droit à la libertéd’expression à la campagne BDS.
Des dizaines de villes espagnolesdont Barcelone ainsi qu’un parlementrégional se sont prononcées contrel’apartheid israélien.
Pour les articles suivants, traduction et extraits par Dominique Vincent-Séraphin
CANADA
La plus importante organisationouvrière du Canada boycotte « Israël »
Courrier du CVPR, n°66 - p. 18
Source: sites web et rédaction – 05-09-2017
ESPAGNEUn vote positif important en Espagne
Compilation des deux articles Traduction JPP pour l’AURDIP
IRLANDE
Décision du Syndicat des Musiciens d’Irlande deboycotter Israël d’apartheid
L E syndicat le plus important dusecteur privé au Canada
«Unifor», qui représente plus de 310000 membres dans divers secteurs adécidé de boycotter «Israël», affir-mant que le peuple palestinien a ledroit de décider de son sort.
La décision, annoncée lorsdu congrès annuel à Manitoba,comprend l’abstention des
investissements dans l’entité sioniste,la tenue de liens israéliens et l’imposi-tion de sanctions contre tout ce quiconcerne «Israël».
Cette décision a été faite « en rai-son des violations persistantes desdroits de l’homme par le gouverne-ment Netanyahu », a indiqué l’orga-
nisation, qui regroupe des centainesde milliers de travailleurs.
Elle est censée être en vigueurtant que « Israël » poursuit laconstruction des colonies dans lesterritoires palestiniens occupésdepuis 1967, notamment enCisjordanie occupée.
Voir: https://french.alahednews.com.lb/
essaydetails.php?eid=24341&cid=293#.
Wa-nP4URM60
L A campagne BDS continue de
se développer en Irlande, 549
travailleurs culturels ont signé depuis
2010 le Voeu des Artistes Irlandais de
Boycotter Israël. Parmi les signa-
taires, on trouve des cinéastes, des
romanciers, des peintres, des sculp-
teurs, des danseurs, des composi-
teurs, des musiciens interprètes
Le ministère britannique des collec-tivités locales a émis en septembre 2016une directive sur les investissementsréalisés par les collectivités locales pourleurs fonds de pension, qui déclarait que« le désinvestissement et les sanctionscontre des nations étrangères ou contreles industries de défense britanniquessont inappropriées, sauf lorsque des
sanctions juridiques officielles, desembargos et des restrictions ont étémises en place par le gouvernement ».
Le PSC (Palestine SolidarityCampaign) a demandé en décembre2016 une révision judiciaire de cesmesures gouvernementales. Le tribu-nal administratif a reconnu que Le
DR
DR
DR
BDS
gouvernement britannique avait agide manière illégale en essayant d’em-pêcher les municipalités d’appliquerle boycott, le désinvestissement et lessanctions (BDS) contre l’Étatd’Israël via leurs régimes de retraites.
En conséquence, les parties cor-respondantes de la directive ont étédéclarées illégales et ne peuvent plusrestreindre les collectivités localesdans leurs décisions sur leurs fondsde pension
Voir : http://www.france-palestine. org/
Le-PSC-met-en-echec-les-tenta-
tives-du-gouvernement-britannique-
de-rendre
Le PSC met en échecles tentatives du gouvernement britannique de rendreillégaux le boycott, ledésinvestissement etles sanctions
2016 une révision judiciaire de cesmesures gouvernementales. Le tribu-nal administratif a reconnu que Legouvernement britannique avait agide manière illégale en essayant d’em-pêcher les municipalités d’appliquerle boycott, le désinvestissement et lessanctions (BDS) contre l’Étatd’Israël via leurs régimes de retraites.
En conséquence, les parties corres-pondantes de la directive ont étédéclarées illégales et ne peuvent plusrestreindre les collectivités localesdans leurs décisions sur leurs fondsde pension.
Voir : http://www.france-palestine.org/
Le-PSC-met-en-echec-les-tentatives-du-
gouvernement-britannique-de-rendre.
GRANDE-BRETAGNE
L E ministère britannique des col-lectivités locales a émis en sep-
tembre 2016 une directive sur lesinvestissements réalisés par les collec-tivités locales pour leurs fonds de pen-sion, qui déclarait que « le désinvestis-sement et les sanctions contre desnations étrangères ou contre les
industries de défense britanniquessont inappropriées, sauf lorsque dessanctions juridiques officielles, desembargos et des restrictions ont étémises en place par le gouvernement ».
Le PSC (Palestine SolidarityCampaign) a demandé en décembre
SUISSE
Défendre la libertéd’expression
L E mois dernier, le BNC asalué la récente décision du
parlement suisse de bloquer unemesure qui voulait interdire augouvernement de financer lesgroupes qui soutiennent le BDS.
Lors des débats à la Chambrehaute de la Suisse, le ministre desAffaires étrangères, Didier Burkhalter,a fait valoir que la mesure anti-BDSserait antidémocratique car elle anni-hilerait la capacité de la société civileà critiquer les gouvernements.
Cette mesure était défendue par leParti du Peuple, parti de droite, qui oeu-vrait de concert avec l’ONG Monitor, uneorganisation israélienne spécialisée dansla diffamation de celles et ceux, Israéliens,Palestiniens et internationaux, qui défen-dent les droits des êtres humains.
Au cours des dernières années,Israël et ses substituts ont redoubléd’efforts pour diaboliser et mettrehors la loi le militantisme de solidari-té avec la Palestine, particulièrementen tentant de brouiller la distinctionentre la critique d’Israël et de l’idéo-logie de son État sioniste d’une part,et l’antisémitisme – sectarismecontre les juifs -, d’autre part. (...)
Les militants pour les droits desPalestiniens ripostent avec des cam-pagnes d’envergure pour défendre laliberté d’expression.
CHILIUne victoire BDS à l’université du Chili
L E mois dernier, le BNC a saluéla décision prise par des uni-
versités du Chili d’annuler deuxinitiatives coparrainées par l’am-bassade israélienne.
Un responsable de l’Autorité desantiquités d’Israël devait prendre laparole à l’Université Alberto Hurtadoet à l’Université du Chili, mais lesmilitants étudiants ont objecté le rôle
de son organisme dans la destructionet le vol du patrimoine culturel pales-tinien qui se poursuivent.
BDS Chili a décrit ces annula-tions comme une preuve de la déter-mination des étudiants chiliens à« travailler pour que cessent lesliens de nos universités avec les ins-titutions complices de l’apartheidisraélien ».
Ali Abunimah pour The ElectronicIntifada |Traduction JPP pour l’AURDIP
Voir l’article complet sur : http://www.aur-dip.fr/les-legislateurs-en-espagne.html
Courrier du CVPR, n°66 - p. 19
Plus de 90% des étudiants de Sciences Sociales del’Université du Chili (UChile) ont voté pour le BDS.
DR
Courrier du CVPR, n°66 - p. 20
Un État colonial, mais aussi un régimecorrompu jusqu'à la moelle
Il y a, un ou deux ans, je
publiais un article sur l'immense
rideau qui fermait, à certains
moments, la rue Balfour, lieu de
la résidence du Premier
Ministre et de sa famille.
« Qu'ont-ils à cacher ? ». Je me
demandais naïvement, et plus
naïvement encore, je répondais
« rien ... en fait, ils ne veulent
pas voir le peuple, c'est tout ».
Grâce au travail de plusieurs
journalistes, mais aussi de la
police criminelle, le rideau s'est
déchiré, et on sait ce qu'ils
cachent.
C OMMENçONS par l'apéri-tif : ils cachaient des cen-taines de caisses de cham-pagne rose [sic] qu'adore
Madame Sarah, et des centaines deboites de cigares-bâtons-de chaise dontraffole Monsieur Benjamin. Cadeauxdu milliardaire Arnon Milchan, maispas tout à fait gratuits comme on peutl'imaginer : Milchan sera témoin à char-ge dans le dossier 1000, dans lequelNetanyahou est suspecté de corruption.
Mais, avant même que le premierministre soit mis en examen, c'est safemme qui occupe la justice : elle vientd'être inculpée de fraude aggravée,suite a une longue série de dépensesimportantes (nourriture, boissons,catering de luxe) inscrites sur le comp-te de la résidence officielle, mais quiétaient destinées à leur villa deCésarée et accessoirement au pèrede Madame Netanyahou.
Passons maintenant aux chosessérieuses qui se passent derrière lerideau de la rue Balfour, et en parti-culier au dossier 3000 : des cen-taines de millions de dollars de potsde vin et de commissions dansl'achat de sous-marins allemands. SiNetanyahou n'est pas – encore –interrogé, tout son entourage l'a été,y compris son ancien chef de cabinetet plusieurs anciens ministres, sansoublier les chefs de la marine mili-taire. Plusieurs sont déjà inculpés,
certains ont accepté de témoigner àcharge, en échange d'une promesse depeine plus légère. L'odeur qui transpireà travers le rideau de la rue Balfour estnauséabonde, celle d'une corruptiongénéralisée.
Face à ce qui apparaît comme unevéritable avalanche d'affaires sordides,loin de démissionner, Netanayahoucontrattaque : devant ses supporters quisont prêts à tout entendre et à tout accep-ter, il dénonce un complot des élites –justice, police et surtout media –contre… le peuple, dont il est évidem-ment le représentant, ayant été démocra-tiquement élu. « Les élites refusent leverdict populaire » répètent à tour de rôleses proches, en particulier la ministre dela justice [sic] Ayelet Shaked pour qui ladémocratie est un chèque en blanc et uneimpunité totale à ceux que la majorité aélu : droit, séparation des pouvoirs, « checks and balances » comme le disentles Américains – elle n'en a jamais enten-du parler. C'est d'ailleurs une des raisonspour laquelle elle a fait de la CourSuprême son ennemi numéro un, avecpour objectif déclaré de lui enlever sonrôle de cour constitutionnelle, et la rédui-re à une simple cour d'appel.
Netanyahou se voitcomme un nouveauSultan
Avec ses frasques, son bling bling,mais aussi la centralité qu'il donne à laSultane Sarah et surtout à celui qu'ilconsidère comme le prince héritier, sonfils Yair, Netanyahou se voit comme un
nouveau Sultan. Le jeune homme de 26 ans, dont l'intelligence n'est pas laqualité la plus remarquable, n'a jamaistravaillé de sa vie, et ne fait qu'accom-pagner son père dans ses voyages offi-ciels. Il est actif, hyperactif peut-ondire, dans la défense agressive de sonSultan de père, et surtout de la Sultane.Dans le cadre de cette campagne, ilvient de publier une caricature ouverte-ment antisémite qui a mis, une fois deplus, son père dans l'embarras.
Alors que les dirigeants israéliensétaient connus pour leur train de viemodeste et l'absence de frasques dansleurs façons de mener les affaires de lanation, les Netanyahou sont l'exactopposé : demandez aux Jérusolomitainsce qu'ils pensent des convois officiels ettonitruants qui accompagnent plusieursfois par jour le premier ministre dansses déplacements publics et privés, àcoup de sirènes, de klaxons, et de fer-metures de rues. J'avais rencontré cetype de convois en Turquie, à l’époquede la dictature militaire… Et qu'on nenous raconte pas que se sont les servicesde sécurité qui l'exigent : le Président del’Etat, Reuven Rivline, ne fait pas toutce bruit quand il se déplace, et il n’hési-te pas à aller à pied et à serrer les mainsdes passants. Mais le Chef de l’Etat,pourtant nationaliste de droite, ne seconsidère pas comme le Sultan…
Les frasques de Netanyahou et desa famille resteraient du domaine desfaits divers s'ils n'étaient pas le décord'un régime pourri par la corruptionet qui, pour pouvoir poursuivre sesméfaits, a besoin de se défaire de cette
démocratie (ethnique et coloniale)dont Israël a su faire son image demarque internationale (ndlr : souli-gné par nous). Une course contre lamontre se déroule devant nos yeux :le système judiciaire et la police cri-minelle qui veut en finir avec la pour-riture Netanyahou, et les projets de cedernier et de sa ministre de la justice,de briser les ailes de ces institutions.Si Netanyahou gagne ce bras de fer,on pourra dire sans hésitationqu’Israël est entre dans une nouvelleère, dans un nouveau régime.
Texte paru sur le compte Facebook deMichel Warschawsky
Un garde du corps fermant la porte de la résidence officielledu premier ministre Benjamin Netanyahu le 2 janvier, pourmasquer à la presse la vue de l’arrivée des enquêteurs de lapolice venus voir les cadeaux reçus par Benjamin Netanyahu. Credit Gali Tibbon/Agence France-Presse — Getty Images
Courrier du CVPR, n°66 - p. 21
LE CourrIEr DES LECtEurS
http://orientxxi.info/le-moyen-orient-1876-1980/moyen-orient-une-geographie-qui-a-une-histoire-ii,1986
https://plateforme-palestine.org/La-France-veut-developper-son-busi-ness-avec-Israel
http://www.elysee.fr/declarations/article/discours-du-president-de-la-republique-a-l-ouverture-de-la-conference-des-ambassadeurs/
http://orientxxi.info/magazine/de-gaulle-les-juifs-un-peuple-sur-de-lui-meme-et-dominateur,1964
http://orientxxi.info/magazine/apres-la-defaite-la-gauche-arabe-a-l-offensive,1963
http://www.ujfp.org/spip.php?article5800Témoignages sur le massacre cen-suré de Deir Yassin : « ils ont empi-lé les corps et les ont brûlés »
http://www.middleeasteye.net/fr/reportages/interview-alain-gresh-le-v-l-d-hiv-est-une-affaire-franco-fran-aise-qui-ne-concerne-pas
http://orientxxi.info/magazine/la-difficile-definition-d-une-doctrine-macron-au-proche-orient-et-au-maghreb,1942
http://cjpp5.over-blog.com/2017/07/iris.org-l-est-mediterraneen-un-nouvel-eldorado-gazier-par-mikael-lefevre.html
http://orientxxi.info/magazine/tant-que-l-occident-fabriquera-des-terro-ristes-il-y-aura-des-attentats,1914
http://www.iris-france.org/96454-pourquoi-fait-on-aujourdhui-de-l i r a n - l e - % e 2 % 8 0 % 8 9 g r a n d -satan%e2%80%89%e2%80%89/
https://plateforme-palestine.org/L-histoire-non-dite-de-l-occupation-israelienne
http://cjpp5.over-blog.com/2017/06/orientxxi.info-fallait-il-intervenir-militairement-contre-kadhafi-en-libye-par-patrick-haimzadeh.htmlhttp://orientxxi.info/magazine/ce-qui-se-cache-sous-la-guerre-contre-le-terrorisme-en-irak,1813
Autre articles
intéressants à lire :
Dans son N°64, le "Courrier" a citéune lettre reçue du père MichelLelong. Il a omis de publier une der-nière phrase, que notre ami nousdemande de reprendre, ce que nousfaisons bien volontiers :
Le conflit israélo-palestinien estessentiellement politique, mais ilcomporte une dimension religieuse.Il est donc essentiel que les respon-sables et porte-paroles du Judaïsme,du Christianisme et de l'Islam parlentet agissent ensemble - et avec tous lesautres - en se rappelant et en rappe-lant que le message des Prophètesbibliques, celui du Christ et celui duCoran nous appellent à chercher lajustice, condition de la paix, ce qui,de nos jours, exige le respect par tousles Etats du Droit international.
Michel Lelong - Paris
Numéro très spécial, avec des articleset des analyses très pertinentes sur lasituation dans les territoires palesti-niens occupés, un numéro qui dénon-ce l'apartheid d'un état colonial, et quimontre l'injustice subie par le peuplepalestinien qui continue sa résistanceet son attachement à sa terre en toutedignité. Bravo pour ce numéro etpour tous les numéros qui informentcertes sur la Palestine, mais qui mon-trent la solidarité internationale avecune cause de justice. Amitiés de Gazala vie. Vive la solidarité
Ziad Medoukh - Gaza
Je voulais simplement te dire combienj'ai apprécié ton édito du dernier n° 65L'injustice, l'occupation barbare, la loidu plus fort, le racisme brutal, sontnon seulement passés sous silencemais tacitement admis..... me revientcette phrase de Blanqui à propos de laCommune : "combien de servitudepour faire une liberté". C'était il y a unsiècle et demi....
Edouard Kleimann - Cherbourg
D’abord, je tiens à souligner combienj’apprécie la lecture de la publicationen général. Les articles et contribu-tions complètent avec pertinence mespetites connaissances sur la situationen Palestine-Israël, sans oublier lecontexte global du Proche-Orient. Larevue réussit une synthèse sur l’ac-
tualité selon diverses sources qu’il estrare de réaliser, avec un éditorial tou-jours pertinent. De même, le dossierque chaque numéro propose permetde mieux comprendre l’évolutionstructurelle des conditions de viedans la région, notamment celui dun° 65 sur « Les lois israéliennes dis-criminant les Palestiniens en Israëlet à Jérusalem-Est occupée. » Enfin,je trouve la rubrique bibliographiquetrès bonne, d’un accès agréable, bienmise en page.
Cela dépasse peut-être le cadre de lapublication, mais j’aimerais bientrouver quelque part une informationobjective sur les capacités de résilien-ce de la société palestinienne.Notamment sur le fonctionnement desa vie économique et de sa vie cultu-relle. Malgré les pressions et les dis-criminations de l’oppression israé-lienne, comment fonctionnent la viefinancière, ainsi que la vie entrepre-neuriale dans ses dimensions interneset externes (les liens avec l’économieisraélienne ; les exportations de pro-duits) ? Comment fonctionne la vieuniversitaire, artistique, ou culturelle(le rôle et la vie des divers institutsculturels propres à la Palestine etGaza, ou soutenus par d’autres paysdont la France) ?
Il me semble qu’il serait utile, à côtéde l’approche historique, juridique etsocio-politique du conflit, de déve-lopper une plus grande connaissancede la vie propre des gens dans sesdiverses dimensions, sans oubliersans doute la vie religieuse et les rela-tions entre religion et politique.
J’espère que ces propos te seront unpeu utiles. En tout cas, tous mes com-pliments et mes encouragements pourl’énorme travail que tu accomplis.
Gilbert Charbonnier - Avignon
Je vous félicite pour ce " Courrier duCVPR ", si lucide et compréhensibleen tenant toujours les positions deprincipe sur lesquels vous avez si sin-cèrement adhéré depuis un demi-siècle. Je me félicite ainsi pour votrepersévérance pour la cause de la jus-tice et la paix en Palestine. Comme laplupart des Palestiniens et des gensde conscience dans le monde, je
souffre des régressions dangereusesdans les démarches politiques dumonde occidental, ainsi que le parle-ment européen. Merci de ne jamaisbaisser les bras et tenir bon à noscôtés. J'espère que pour le "Courrier "suivant, vous aurez la possibilité depublier la lettre ouverte de KairosPalestine adressée au ConseilMondial des Eglises (WCC) (...)Avec mes salutations les plus sincèreset remerciements pour les précieuseset belles mémoires que je retiens deParis et de la France, avec vous-mêmeet beaucoup d'autres amies et amis.
Hind Khoury - Jérusalem (Ancienne déléguée générale de
Palestine en France)
Le Monde a sorti, au printemps der-nier, un numéro spécial hors série : LeMonde en 40 cartes. Dans ce numé-ro, deux cartes sur Israël et laPalestine se suivent et certains pointssont discutables :1. Le titre d'abord : « Israël menacédans ses murs » et la seconde : « LaCisjordanie sous la pression des colo-nies ». Quelque chose ne va pas. Cen'est pas la Cisjordanie qui a été admi-se à l'UNESCO et l'Ambassade auVatican porte bien le nom de Palestine.2. Pour Israël, ce n'est pas vraimentune carte mais un chorème comme
disent les géographes : un modèled'organisation de l'espace. Pour lesTerritoires palestiniens, c'est une carte,mais il manque Gaza. Les échelles etles contenus ne sont pas les mêmes.Le traitement graphique pour le docu-ment Israël porte en rouge vif tous lespoints où des agressions ont été com-mises. On a l'impression que ledemandeur est le service de communi-cation de l'Armée pour montrer com-bien la situation est tendue pour lesIsraéliens (...). Tournons la page : lescolonies sont représentées certes pardes points rouges sur un fond jaune,mais les surfaces ne sont pas données.Par simple souci de parallélisme, il eutété correct de signifier plus brutale-ment l'agression qui vise à grignoter leterritoire palestinien, le rendant demoins en moins viable. 600 000colons y vivent en effet. Un processusde colonisation qui ne ressort pas net-tement (...) et au diable la discontinui-té territoriale pour les Palestiniens.
Andrée Dagorne - Dinard
Vu à Cordoue
Effectuant un séjour en Andalousie,j'ai visité Cordoue, et j'ai découvertdeux témoignages contre la poli-tique coloniale d'Israël et en solida-rité avec le peuple palestinien,
témoignages qui reflètent chacunun état d'esprit exemplaire. C'estpourquoi je souhaite les partageravec vous.
1. Le musée judéo-sépharade,nommé la "Casa de Sefarad", abri-te notamment une expo temporairesur les bibliocides et autodafés delivres au cours des âges et jusqu'à nosjours. On y voit ainsi les autodaféslors de l'Inquisition et lors de lapériode nazie. Sur le panneau"Ramala" il est écrit (traduction) :"Le 30 mars 2002, l'armée israélien-ne a occupé et détruit les équipe-ments et archives de la bibliothèquede Al-Bireh, à Ramallah. Lors desjours suivants, les archives du minis-tère palestinien de l'Education (desmilliers de dossiers universitaires)ont été détruites". Je rêve qu'un jourune telle information figure aussidans un musée juif en France !
2. Dans un jardin public très fré-quenté. Une plaque avec une citationde Mahmoud Darwich, fixée devantun olivier dans un jardin public, par lamairie de Cordoue et la Plateforme"Cordoue avec la Palestine" en soli-darité avec la résistance. Arbre de larésistance palestinienne : "Ici nousmourrons. Ici dans le dernier défilé.Ici ou là-bas ... des oliviers germerontde notre sang." Mahmoud Darwich.Je rêve que la mairie de Paris, la villeoù j'habite, effectue un jour égale-ment ce geste.
Jean-Guy Greilsamer – Paris
CVPR-PO: Association 1901,fondée par Béréa Adli-BlochPrésident d’HonneurProfesseur Jacques Milliez.Président : Me Maurice Buttin. Vices Présidents : Francis Blanchet, Pierre LafranceSecrétaire générale : Hasna Abid.Trésorier :Henri Marchal
Directeur de la publication : Maurice Buttin
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Francis Blanchet
Secrétariat : 54, rue des Entrepreneurs, 75015 PARISCCP 41 675 48 J La Source. Courriel : maurice.buttin@orange.fr
Courrier du CVPR, n°66 - p. 22
Une mosquée « Marie, mère de Jésus »…
L'une des mosquées d'Abu Dhabi (Emirats arabes unis) a récemment chan-gé de nom à la demande du prince héritier, le cheikh Mohammad BenZayed Al-Nayan. Un signal fort pour le dialogue inter-religieux.
Le cheikh émirati Mohammad Ben Zayed Al Nahyan, également princehéritier d’Abu Dhabi et chef des forces armées émiriennes, a demandé à cequ’une des mosquées de la capitale des Émirats arabes unis change denom, afin de « renforcer les liens humains qui existent entre les fidèles desdifférentes religions ». Le lieu de culte s’appellera donc désormais« Marie, mère de Jésus ». Une démarche a priori surprenante, mais quiporte en réalité un message fort et en adéquation avec l’histoire du chris-tianisme et de l’islam.
En effet, la Sainte Vierge joue un rôle certain dans la religion musulmane,souvent ignoré par de nombreux Occidentaux. Aux yeux des fidèles de l’is-lam, Maryam (tel est son nom dans le Coran) est en effet la mère de Jésus(nommé Issa), même s’ils ne reconnaissent pas l’Incarnation et ne reconnais-sent pas non plus la divinité de Jésus qui n’est pour eux qu’un prophète.
Cette information nous a été communiquée par une adhérente,
Andrée Dagorrne. - Dinard
un royaume d'olives etde cendres ayelet waLdmanet michael ChaBon, 2017
50 ans après la guerredes Six-Jours et l'oc-
cupation de la Cisjordanie par Israël,que signifie, au quotidien, vivre dansles Territoires occupés ? AyeletWaldman et Michael Chabon se sont associés à l'ONG israélienne « Breaking the Silence » pour deman-der à 24 brillants écrivains du mondeentier de se rendre dans les Territoiresoccupés afin de témoigner du quotidiende ceux et de celles qui y vivent, et deréfléchir, de l'intérieur, au conflit israé-lo-arabe. Au travers de leurs courtsrécits, poignants, incisifs, tendres ourévoltés, on entre dans les villes occu-pées, dans les maisons, on partage lesinquiétudes des Palestiniens, leurscombats, leurs humiliations, leurs difficultés à se déplacer, à étudier, àavoir une vie sociale. Ce livre est aussiun état des lieux des guerres qui déchi-rent deux peuples, des tensions histo-riques, géopolitiques et économiques,et d'une politique gouvernementaleisraélienne toujours plus invasive. 26 histoires qui racontent le coûthumain de l’occupation.
Source : https://www.babelio.com/livres/Waldman-Un-royaume-dolives-et-de-cendres/965565
sur les ailes d’air FrancehuguettePéroL, 2017
Ce récit est une invi-tation au voyagedans un monde oùs'écrivait l'Histoiredes années soixante-
dix : la Révolution Culturelle enChine, les bouleversements duProche-Orient, l'Iran où le Shahvivait les derniers mois de son règne,la Russie alors encore Union sovié-tique, le Brésil un et divers. Tout enaccompagnant son mari, alorsDirecteur Général d'Air France,Huguette Pérol a noté ses souvenirs
de voyage pour illustrer le rôle decette Compagnie Nationale, quicontribue à établir des liens entre lespeuples et les civilisations.
Source : http://www.editions-harmattan.fr/index.asp?navig=catalogue&obj=livre&no=53974
témoins de Paix enPalestineLucienneGouGuenheim,Claire-Lise oTT,JacquesToureiLLe,
danielle VerGnioL, 2017
Recueil de témoignages de personnesqui ont séjourné en Palestine dans lecadre du Programme d'accompagne-ment oecuménique en Palestine etIsraël (EAPPI), créé suite à la deuxiè-me Intifada (2000). Ces " accompa-gnateurs oecuméniques " sont despersonnes âgées de 25 à 70 ans, de toutes nationalités et de tous horizons. Depuis 2002, près de 1600 volontaires de 25 nationalitésont participé à ce programme. Leurmission est d'observer et de rendrecompte des atteintes aux Droits del'Homme et d'offrir une présence pro-tectrice aux personnes vulnérables.Aux côtés de Palestiniens etd'Israéliens, ils oeuvrent à la paix demanière non-violente. La préface est deDominique Vidal, journaliste etessayiste, spécialiste du Moyen-Orient.
Source : https://www.decitre.fr/livres/temoins-
de-paix-en-palestine-9782916842509.html
jérusalem / histoire d'une
ville-mondeBerTheLoT,KaTeLL, 2016
Jérusalem n'est
pas un champ
clos sur lequel se
rejouerait depuis
des millénaires
le « choc des
civilisations », la
LIVRES
DR
guerre des identités religieuses ou
nationales. En se tenant à distance de
ces catégories douteuses pour racon-
ter la longue histoire urbaine de
Jérusalem des origines à nos jours,
en restant attentif à l'esprit des lieux
autant qu'aux cassures du temps, on
découvre au contraire une ville-
monde ouverte aux quatre vents, le
berceau commun dans lequel se sont
inventés tour à tour le judaïsme, le
christianisme et l'islam, et dont les
lieux saints emblématiques reflètent
autant les échanges et les influences
réciproques que les conflits et les
confrontations.
Pour la première fois, cette synthèse
rend accessible à un large public les
toutes dernières découvertes archéo-
logiques, des archives encore
inédites et les débats historiques les
plus récents, en guidant le lecteur
grâce à une chronologie et à une car-
tographie entièrement renouvelées.
Une lecture indispensable pour com-
prendre pourquoi le monde s'est
donné rendez-vous à Jérusalem.
Source : https://www.librairieflammarion.fr/
livre/9947005-jerusalem-histoire-d-une-
ville-monde-berthelot-katell-flammarion
Palestine : hier, aujourd’huiet demainTareqSuwaidan,2013
Ce livre est
une brève
présentation
générale de l'histoire longue et
turbulente de la Palestine, de sa
naissance à nos jours. Il s'agit d'une
séquence chronologique des événe-
ments pour expliquer le sens de la
Terre ainte, l'un des territoires où le
sang a le plus coulé au cours de
l’Histoire.
Source : https://www.librairie-sana.com/-
societe-temoignages-livre/4844-palestine-
hier-aujourd-hui-et-demain-sur-librairie-
sana-9788496557338.html
DR
DR
DR
DR
Courrier du CVPR, n°66 - p. 23
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CINÉMA
Wajib emWas tous les réfugiés palestiniens disper-
sés dans le monde entier.
Source : http://www.ujfp.org/spip.php? article
5708
Gaza surF club
DR
DR
DR
DR
3000 nuits mai maSri, 2015
Dans les années 1980, Layal, une
jeune institutrice palestinienne, est
injustement condamnée par un tribu-
nal israélien à huit ans de prison ferme,
pour son implication terroriste suppo-
sée. Cette nouvelle mariée, qui vient
d’apprendre qu’elle est enceinte, est
abandonnée par son mari. Soutenue
par sa mère et son avocate israélienne,
elle doit supporter la sauvagerie de ses
premières colocataires israéliennes et
puis la méfiance des autres détenues
palestiniennes. Elle a réussi aussi à
défier la direction carcérale, en refu-
sant de se faire avorter. Avec ses
co-détenues, elle se lance dans une
grève de faim menée suite au massacre,
en septembre 1982, de Sabra et Chatila.
Source : http://www.telerama.fr/cinema/films/
3000-nuits,511803.ph
annemarie JaCir, 2017
A l'approche d'un mariage, la tradi-
tion veut, en Palestine, que les
hommes de la famille aillent porter
personnellement leur invitation à
tous ceux qui seront conviés à la
fête. Cette tournée des popotes a ins-
piré à Annemarie Jacir, déjà repérée
avec le beau Sel de la mer (2008), un
film à la fois simple et subtil, Wajib.
On y suit un père et son fils qui,
munis d'un stock d'invitations au
mariage de leur fille et sœur, font du
porte-à-porte chez les connaissances
et amis, à Nazareth. Rien de plus.
Les grandes joies seront pour le jour
de la fête. Et les drames sont mis
entre parenthèses.
Source : http://www.telerama.fr/cinema/wajib
-une-etonnante-douceur-palestinienne-a-
locarno,161518.php
des souvenirs en reconstruction
dima aBu GhouSh, 2017
Le film documentaire raconte
l’histoire de Emmaüs, "Emwas en
arabe", un village palestinien rasé
après la guerre des Six jours en
1967, et avec lui ses deux villages
frères, Yalo et Beit Nuba. Dima, la
réalisatrice, est née à Emmaüs. A
2 ans, elle suit les siens forcés de
quitter leur village natal avec tous
les habitants.
Le documentaire ramène le village
démoli à la vie à travers les souve-
nirs de ses habitants. Il soulève des
questions sur l’avenir de Emmaüs et
de ses habitants qui rêvent encore de
revenir sur leur terre à l’instar de
olivia eLiaS, 2017
Piégée dans "la plus grande prison à
ciel ouvert au monde" et soumise à
la loi de la guerre, la nouvelle géné-
ration est irrésistiblement attirée par
les rivages. Révoltés par l’occupa-
tion et par l’impasse politique, les
surfeurs de Gaza recouvrent, au
coeur des vagues de la Méditerranée,
leurs libertés personnelles.
Source : http://www.film-documentaire.fr/
4DACTION/w_fiche_film/49749_1
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