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La dynamique des violences
conjugales et ses
répercussions
Florence ROCHET, psychologue à l’AVEMA
Préfecture - BOURG EN BRESSE – 27/11/2018
PERSONNEL DES MISSONS LOCALES JEUNES
AVEMA - la dynamique des violences conjugales – Préfecture 27/11/2018
AVEMA – France -Victimes 01
(Aide aux Victimes et Médiation dans l’Ain)
1, rue de la bibliothèque
à Bourg en Bresse
04.74.32.27.12
Accueil 9h/12h et 14h/17h
Fermé le vendredi après-midi
Association loi 1901 du réseau INAVEM (devenu France
Victimes)
Cette fédération a été créée en 1986 par Robert BADINTER
il existe environ 130 associations en France mais qui ne portent
pas le même nom.
AVEMA - la dynamique des violences conjugales – MLJ - 26/11/2018
Que trouve-t-on à l’AVEMA?
Pôle accueil: reçoit toutes les demandes (téléphoniques ou physiques) fait une première évaluation
pour répartir auprès du professionnel concerné par la demande
Pôle social: entretiens social d’évaluation et d’orientation, Intervenantes Sociales en Commissariat et
Gendarmerie (interface entre les personnes victimes, les forces de l’ordre et les services sociaux), aide
aux familles dont un membre est en risque de radicalisation, prostitution
Pôle juridique: entretiens physiques ou téléphoniques d’accès au droit en matière pénale, Bureau
d’Aide aux Victimes (BAV) au TGI de Bourg en Bresse (accompagnement en audience, CI...),
Administrateur Ad ’Hoc, référent terrorisme
Pôle psychologique: soutien psychologique individuel (3 RDV), service RELAIS (Recherche Ecoute
Lieu Accueil Infractions Sexuelles), travail en groupe (groupe conte pour les enfants, groupe boxe,
groupe photolangage® …), lien avec socio-esthétique, intervention de débriefing en urgence…
Pôle UMJm: lieu d’accueil des mineurs victimes d’AS et des auteurs de moins de 13 ans, lieu
d’audition, d’expertise médico-légale…
Pôle alternatives aux poursuites mineurs: Réparations pénales mineurs
Pôle alternatives aux poursuites majeurs: rappels à la Loi, Compositions pénales, Contrôle
Judiciaire, Classement sous condition…)
Pôle médiation et justice restaurative: médiations pénales, justice restaurative, prévention routière
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La dynamique des violences conjugales et
ses répercussions
Matinée: 10h/12h30
Introduction
Définition de la violence conjugale
Le cycle de la violence conjugale
Le trauma psychique et l’emprise
Enfants témoins
Après-midi: 13h30/16h30
Mieux comprendre la femme victime
Mieux comprendre l’homme violent
Repérage de la violence conjugale
La révélation
Et après?...
Questions avec la salle
Introduction
Intégrer le repérage de la violence conjugale
dans sa pratique professionnelle les jeunes sont peu représentés dans les statistiques sur les violences conjugales
MAIS ils sont concernés au premier plan
Tous les professionnels de la relation sont amenés quotidiennement à recevoir de nombreuses personnes impliquées dans les situations de violences intra-familiales: femmes victimes, enfants témoins, hommes violents, enfants victimes
la violence conjugale est un phénomène complexe qui a pour effet d’amener les personnes concernées à chercher de l’aide auprès des services sociaux non pas à propos de la violence de leur conjoint, mais pour traiter les multiples problèmes connexes ou consécutifs à cette situation.
Difficultés d’ordre médical
Éducatif
Économique
Social
sollicitations pour des motifs annexes sans que l’origine des difficultés soit énoncée et prise en considération.
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Définition de la violence conjugale
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Différenciation conflit et violence
Conflit= mode relationnel interactif fondé sur un
désaccord ponctuel auquel il faut trouver une solution
Violence= refuser de placer l’autre sur un pied d’égalité
et nier sa qualité de sujet
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La violence conjugale n’est pas une affaire d’ordre
privé et de liberté individuelle, mais une question
d’ordre public car elle est INTERDITE.
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Regard sociologique sur les violences
conjugales
Phénomène social complexe
S’enracine dans les rapports sociaux de genre
malgré une évolution de la place de la femme
Les violences conjugales bénéficient d'une tolérance, d'une minimisation et d'une banalisation de la part de la société
Cette banalisation repose sur des stéréotypes concernant les femmes et leur rapport aux hommes, sur l'amour-passion confondu avec l'emprise et la possession.
Socialement, la justice sanctionne un acte répréhensible et non le processus
=> Le dépôt de plainte fait tiers dans la relation duelle de violence.
=> seules 14 % à 20 % des violences conjugales seraient dénoncées via le DP (et seulement 2 % déclareraient un viol conjugal)
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Qui est concerné?
82 % des violences conjugales sont exercées sur des femmes
Elles touchent toutes les couches de la société, à toutes les périodes de la vie de couple
Mais encore plus fréquentes chez:
-Les jeunes (enquête de St Denis de 2008, chez les 18/21 ans:
-4 % déclarent des attouchements de leur sexe contre leur gré, tentative ou viol dans les 12 derniers mois
-12 % des violences psychologiques
-9 % des violences physiques
-Lors de la première grossesse (40 % des violences conjugales démarrent lors d’une première grossesse)
-Lors d’une séparation
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Différentes formes de violences
conjugales Violences objectivables:
violences invisibles:
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Différentes formes de violences
conjugales Violences objectivables:
-Physiques
-Sexuelles
violences invisibles:
-Verbales
-Psychologiques
-Economiques
-Sociales
-Spirituelles
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La violence conjugale est un processus évolutif au cours duquel un partenaire (ou ex….) adopte, à l’encontre de l’autre, des comportements agressifs, violents et destructeurs.
Les 4 éléments qui définissent
la violence conjugale
Rapport de domination
Persistance dans le temps (Vs violence isolée et hors du commun, mais prudence
dans cette évaluation)
Comportements violents (peuvent évoluer, s’intensifier et d’autres s’atténuer)
Conséquences toujours présentes et graves
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Définition de la violence conjugale
Les violences conjugales sont des agressions, même d’apparence minime,
répétées et perpétrées par un intime dans un contexte de contrôle et de coercition.
Le recours à la violence n’est pas une perte de contrôle, c’est un moyen
pour dominer l’autre personne et affirmer son pouvoir sur elle (= un
processus d'emprise).
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La violence conjugale se développe à travers des
cycles dont l’intensité et la fréquence augmentent
avec le temps
Le cycle de la violence conjugale
Cycle de la violence conjugale
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Escalade des tensions
=Seul élément repérable par la justice
JustificationCulpabilité et espoir
Lune
de miel
Phase 1: période d'escalade des
tensions
Débute généralement par des agressions
psychologiques: dénigrement de ce qu'est la
femme, disqualification de ce qu'elle dit et fait.
Par la suite, la violence verbale s'installe. Elle
représente souvent l'étape qui précède l'agression
physique.
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Phase 1: période d'escalade des
tensions
La montée de la violence s'accentue avec des scénarios qui se révèlent du même
type: "la soupe est trop salée", "les enfants ont fait du bruit".
On assiste à la diminution de la communication, à la multiplication des non-ditschez la femme.
Tous ses actes et choix se font en anticipation de la réaction possible de l’agresseur.
Soumission aux besoins, désirs et caprices du conjoint violent
Evitements de la famille, amis, intervenants sociaux qui s’indignent et ne
comprennent pas.
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Phase 2: période d'explosion de la
violence
se caractérise par la perte totale de contrôle du partenaire violent (en
apparence!). La violence peut survenir à partir du moindre incident.
Cette phase est la plus courte et la fin de l'accès de violence semble liée à l'épuisement physique et émotionnel de l'agresseur ou de la victime
(l'agresseur a le sentiment qu'elle a compris).
La femme est terrorisée. Elle peut tenter de se défendre ou chercher un
endroit pour ce mettre à l'abri.
Souvent, c'est dans cet état de choc qu'elle pourra commencer à parler de
sa situation à un proche ou à un professionnel.
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Phase 3: la rémission et la justification
La victime est dans la culpabilité et la honte; elle se sent responsable de ce
qui est arrivé. La colère n'est pas présente à cette phase ou si elle l'est , elle
est vite minimisée au profit des excuses et de la compréhension
Le conjoint a tendance à regretter ce qu’il a fait et à vouloir se faire pardonner. Sans pour autant accéder à une véritable culpabilité (« tu sais
bien qu’il ne faut pas me dire ça… »)
Craignant de perdre sa partenaire, il minimise les faits, justifie ses
comportements par des facteurs extérieurs à lui et promet de ne plus
recommencer.
Le partenaire violent ne ressent pas de culpabilité. Il peut s’excuser sur les débordements, mais jamais sur le fait de les avoir provoqués.
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Phase 3: une période de rémission
La victime se considère en partie comme responsable de ce qui s’est passé. Elle se sent aussi coupable d’avoir été autant en colère contre son conjoint.
Elle va ainsi minimiser et banaliser les faits
Le couple va entamer une période dite de « lune de miel »,
Pour ne pas perdre sa femme, l’homme va lui offrir des fleurs ou accepter des choses extraordinaires (une sortie…) « Je te demande pardon , je ne recommencerai pas (promesses), je t’aime, je ne peux pas me passer de toi, cadeaux, fleurs, etc. , je souffre de… (enfance, état d’âme, jalousie, divorce difficile…) », menaces de suicide, culpabilisation
La femme va redécouvrir un partenaire prévenant, calme… qui va accepter une sortie en famille ou avec des amis… Tout semble bien aller
Cette lune de miel encourage la femme à rester où à reprendre la vie commune, à effacer les scènes terribles qu’elle a vécues.
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Phase 3: le paradoxe de l’espoir
un des moteurs de cette violence se trouve dans cette phase de rémission
(de lune de miel): l’espoir la victime reste attachée à son agresseur
l’empêche de renoncer à cette relation
la rémission lui permet de retrouver le statut de femme aimée, désirée. C’estde nouveau une personne.
OR, cette phase a pour effet d’augmenter la tolérance face à la violence de
la prochaine fois.
Quand son partenaire redevient gentil, « comme avant » ou « comme elle
l’aurait souhaité », la femme reste prisonnière de cet espoir qui va permettre de nouveaux passages à l’acte.
La femme espère qu’elle arrivera, avec son amour, à le faire changer
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Une spirale sans fin
Avec le temps, cette phase de calme est de plus en plus courte. Des femmes peuvent être alors exposées quotidiennement au
mépris, au contrôle, aux agressions, vivant dans la peur,
l’insécurité…
Au fûr et à mesure, cette phase de lune de miel peut
complètement disparaître. Il n’y aura que des phases 1 et 2 de
plus en plus rapprochées.
AVEMA - la dynamique des violences conjugales – MLJ - 26/11/2018
Une spirale sans fin
Plus le cycle se répète, plus l’emprise de la violence sur la femme est
importante et moins la femme existe.
Elle est niée en tant qu’individu et se nie elle-même.
La femme se percevra elle-même comme incompétente dans sa vie de
couple et ailleurs.
Dévalorisée, elle se sentira incapable de s’en sortir
Prise dans ce non sens de l’emprise la victime a énormément de mal à sortir de la violence.
AVEMA - la dynamique des violences conjugales – MLJ - 26/11/2018
Ce qui maintient les victimes dans la relation
les aspects psychologiques:
Minimisation, déni de la violence subie.
Le mythe de la « femme salvatrice » de son homme
Le sentiment de culpabilité
Le manque de confiance en soi (sentiment d’anéantissement)
Difficulté à reconnaître l'échec de la relation.
L’union est souvent le résultat d'une fascination, souvent le premier qui les a
sorti d'un contexte familial difficile
L’emprise, lien d’aliénation, la dissociation
AVEMA - la dynamique des violences conjugales – MLJ - 26/11/2018
Ce qui maintient les victimes dans la relation
les aspects de la réalité:
L’unité familiale à préserver
Reconnaître de s’être trompée en se liant à cet homme. =>Echec.
L’isolement => absence d’opportunité pour trouver de l’aide
Manque d'autonomie matérielle et financière=> dépendance
Leur état dépuisement physique et psychologique.
Les menaces, la peur de représailles, les pressions extérieures.
La méconnaissance de ses droits et la peur d’affronter les institutions et l’appareil
judiciaire.
La peur de subir une diminution des ressources et des obstacles matériels à surmonter (trouver un logement, un emploi…)
Autant d’éléments qui font que les femmes peuvent se sentir impuissantes et incapables
d’envisager des changements positifs pour elles-mêmes et leurs enfants.
AVEMA - la dynamique des violences conjugales – MLJ - 26/11/2018
La perte de l’espoir, un pas vers le changement
Avec la disparition progressive des phases de lune de miel, on peut assister à la
perte de l’espoir.
3 étapes peuvent être mises en avant :
1 : « Je ne le changerai pas »
2 : « ça ne changera pas ».
3 : « Il ne changera pas ».
A partir de ce moment, on peut penser le changement, la reconstruction et
le départ définitif.
AVEMA - la dynamique des violences conjugales – MLJ - 26/11/2018
Le déclic
Déclic= une limite est atteinte.
Les déclics qui accompagnent la perte de l'espoir et qui les amènent à agir:
la violence de trop, l'ultime humiliation pour la femme
expérience avec le vécu de la mort
la violence retournée contre les enfants.
une émission de TV qui les sort de l'isolement.
…
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Le trauma psychique et l’emprise
AVEMA - la dynamique des violences conjugales – MLJ - 26/11/2018
Survenue d’un événement soudain et violent qui menace l’intégrité de la
personne.
Il produit chez l'individu qui le vit
-une peur intense, qui s’apparente à un sentiment d’effroi, la personne
se trouve tétanisée, pétrifiée
-incompréhension,
-impuissance,
-état de panique et de confusion,
-état de sidération.
Définition du traumatisme psychique
Les effets du trauma psychique
Les expressions des réactions traumatiques et post-traumatiques se font avant tout
dans un vécu d’effondrement psychique, d’où une symptomatologie dépressive dite
post-traumatique: dépréciation de soi, disparition de l'illusion d'invulnérabilité et
d’immortalité, effondrement de la croyance naïve que l'environnement physique est
solide et protecteur et que l’humanité est bonne.
Un vécu d’abandon.
Syndrome de répétition: reviviscence de l’expérience par le biais d’hallucinations, de souvenirs forcés, de ruminations mentales, de flashs mnésiques…
AVEMA - la dynamique des violences conjugales – MLJ - 26/11/2018
Trauma psychique et emprise
Constat d’une clinique très souffrante du trauma psychique lié à un événement
unique présentant un commencement net et une fin claire (agression, incendie…).
Mais dans les violences conjugales, l’événement est répété, est présent
constamment, ou menace de se reproduire à tout instant durant une longue période.
=>Il se produit une victimisation chronique d’assujettissement (soumission, oppression,
mise sous emprise…) = trauma de type 2 (E. JOSSE)
58% des personnes victimes de VC présentent un syndrome post-traumatique contre 24
% chez les personnes victimes d’autres faits de violences (SALMONA 2017). Plus la
violence perdure, plus le pourcentage de personnes présentant ce syndrome
augmente, allant jusqu’à 80 %
AVEMA - la dynamique des violences conjugales – MLJ - 26/11/2018
L’emprise n’est pas quantifiable ni
objectivable, elle n’existe pas dans le code
pénal et pourtant…..
Emprise = prise de pouvoir
L’emprise induit une
modification de
conscience chez la
victime
objectif :
empêcher le discernement et la révolte
obtenir l’obéissance
annuler l’altérité
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Chronologie de l’installation de l’emprise
1 – l’agresseur prépare le terrain
Paroles disqualifiantes, attaques verbales, jalousie, intimidations
2 – la victime s’habitue
Elle perd son esprit critique, lui trouve des excuses
3 -la violence ambiguë devient identifiable
mais considérée comme normale
4 – montée en puissance de la violence
La victime perd confiance en elle, elle devient « objet »
5 – installation de la confusion
Déstabilisée, dissociée, angoissée, isolée, prise de décision impossible
6 – la violence ne devient mesurable qu’en fonction de la douleur et de l’intentionnalité
Nombre de femmes maltraitées ne savent pas qu’elles le sont
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Focus sur l’isolement de la victime
Souvent, les violences conjugales débutent par un encouragement à
l'isolement, puis s'installe une privation progressive de liberté.
L'isolement de l'épouse provoque une perte de repères, elle n'a plus, sur elle, que le regard de son mari. La victime se retrouve prisonnière de son
partenaire et les violences augmentent en gravité.
AVEMA - la dynamique des violences conjugales – MLJ - 26/11/2018
3 étapes pour assoir l’emprise
1/colonisation psychique
2/ captation de l’attention et de
la confiance
3/ programmation qui ancre
l’emprise
L’auteur entre dans le territoire psychique de sa partenaire
(surveille ses paroles, la pousse dans ses limites et
retranchements, s’empare de son intime…)
Il n’y a bientôt plus de délimitation (corporelle/psychique) entre
victime et auteur
Privation de liberté, d’agir, de penser
Regards menaçants, attitudes annonçant le passage à
l’acte puis banalisation et réconfort (cf Cycle de la
violence)
La résistance de la victime s’amenuise
Maintien de l’influence néfaste en dehors de la présence de
l’auteur (peur)
L’emprise fait obéir aux injonctions sans pouvoir en saisir le sens
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Emprise et/ou persuasion coercitive
contrôle de l’environnement (relations, information)
instillation de la peur (châtiments arbitraires, menaces, alternance violence/douceur, culpabilisation)
induction de la confusion et du doute (communication incohérente, messages contradictoires, injonctions paradoxales, mensonges, déformation de langage)
induction d’états dissociatifs (sens critique diminué, perceptions modifiées, état de conscience altéré = vulnérabilité à la suggestion, anesthésie)
Toute personne y est vulnérable si 3 conditions :
durée, isolement, désespoir
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Les effets de l’emprise et du trauma
Communs à tout type de trauma dû à la violence :
sentiments d’impuissance,
sentiments d’injustice,
sentiments d’incompréhension,
atteinte à la dignité, intrusion dans l’intimité,
peur (de la réitération)
AVEMA - la dynamique des violences conjugales – MLJ - 26/11/2018
Les effets de l’emprise
Conséquences sur la durée:
• Troubles anxieux généralisés, émotivité, nervosité,
• Solitude, isolement,
• Perte de confiance, doute de tout, méfiance
• Perte de l’estime de soi, sensation d’être inutile, responsable de la violence, de tout rater
• Dépression, abattement, phobies, désespoir, désintérêt
• Pertes de mémoire, de concentration, de la capacité de réflexion
• Impression de fatalisme, de ne jamais s’en sortir. « À quoi bon ? »
• Pesanteur, difficultés à faire face aux obligations, famille, profession, démarches…
• Peur chronique de tout ce qui est inconnu ou nouveau (par épuisement, d’où perte d’adaptabilité)
AVEMA - la dynamique des violences conjugales – MLJ - 26/11/2018
Les effets de l’emprise
Plan somatique:
• Troubles du sommeil: Insomnies, cauchemars,
• TCA: perte d’appétit, anorexie, boulimie, nausées
• Troubles du rapport au corps: Oubli de soi (soins quotidiens)
• Fatigue, épuisement physique et nerveux
• Douleurs diverses, troubles musculo-squelettiques, inflammations, baisse du système
immunitaire
• Consommation possible d’alcool, tabac, médicaments, drogues
AVEMA - la dynamique des violences conjugales – MLJ - 26/11/2018
Les effets de l’emprise
Troubles du comportement :
• Inhibition,
• Conduite d’échec
• Hyperactivité,
• Hypervigilance,
• Agitation,
• Panique,
• Angoisses…
AVEMA - la dynamique des violences conjugales – MLJ - 26/11/2018
Les effets de l’emprise
La dissociation: sensation d’irréalité, d’étrangeté (étranger à soi-même),
désorientation, dépersonnalisation
= Mécanisme neurobiologique de sauvegarde (court-circuit)
Elle produit:
• Anesthésie émotionnelle
• Sidération psychique (conscience altérée, sensation d’irréalité, d’être spectateur
des événements)
• Troubles de la mémoire
• Distorsion de la perception des faits
• Mémoire traumatique
AVEMA - la dynamique des violences conjugales – MLJ - 26/11/2018
Les conséquences des violences conjugales
Blessures physiques
Problèmes de santé chroniques (troubles du sommeil, alimentaires, gastro-intestinaux, tremblement, épuisement, hypertension….)
Troubles psychologiques (perte de l’estime de soi, dépression, stress, anxiété, sentiment de confusion, culpabilité, sentiment de vide, de désespoir….)
Dépendances (fuite dans l’alcool, les drogues, les médicaments)
Difficultés sociales (isolement social, stigmatisation, incompréhension par l’entourage, absentéisme au travail, échecs à répétition, problèmes relationnels…)
Impact économique (perte financière, biens personnels brisés, frais juridiques, de déménagement….)
Impact sur les enfantsAVEMA - la dynamique des violences conjugales – MLJ - 26/11/2018
Les enfants témoins
« quand les éléphants se battent, les fourmis meurent.» proverbe laotien
« Quand les éléphants se battent, les
fourmis meurent »
On estime que 80% à 90 % des enfants vivants dans un
contexte de violence conjugale sont exposés à la
violence.
Au moins 40% des enfants victimes de violences
conjugales sont directement victimes de violences
exercées contre eux.
AVEMA - la dynamique des violences conjugales – MLJ - 26/11/2018
Enfants exposés = enfants en danger
Une violence qui se vit au sein de la famille, alors que la famille devrait être
un lieu et des relations sécurisantes.
Les enfants vivent dans la même maison que les parents, ils entendent les
conversations, captent les regards, ressentent la tension et peuvent craindre
pour leur sécurité ou celle de leur mère, par exemple.
Un enfant n’est pas un témoin passif, il interprète et évalue les épisodes de
violence ce qui le met en position de détresse et aux prises avec
d’importants dilemmes de loyauté
Le couple est alors pour eux un lieu naturellement violent, dans lequel la
jalousie, le contrôle et la domination de l'homme sur la femme font partie
des relations habituelles.
AVEMA - la dynamique des violences conjugales – MLJ - 26/11/2018
Enfants exposés = enfants en danger
Ils apprennent de leur famille:
une façon violente de gérer les conflits, l'intimidation et la manipulation
émotionnelle comme outil pour obtenir ce qu'ils veulent. (=la violence est
payante et peut être justifiée)
Qu’il n’existe que deux choix: agresser ou subir,
Que les rôles sont stéréotypés,
Que certaines émotions sont mauvaises, donc que la colère doit être
réprimée parce qu’elle peut être dangereuse.
AVEMA - la dynamique des violences conjugales – MLJ - 26/11/2018
Attitudes de l’enfant pendant les scènes de
violence
Etre saisit d’angoisse
Se cacher
Chercher à préserver un ou des membres de la fratrie,
Attirer l’attention sur eux
Apaiser la tension
S’interposer entre les deux parents
Appeler les forces de l’ordre
Attention: L’intervention des forces de l’ordre ou les secours peuvent impressionner l’enfant.
AVEMA - la dynamique des violences conjugales – MLJ - 26/11/2018
Violence conjugale, comment
grandir? L'enfant grandit dans un climat d'insécurité et développe une grande détresse face aux
violences, face à son incompréhension et son impuissance, face à la menace de voir mourir
un de ses parents, de mourir lui-même, ou d'être abandonné.
AVEMA - la dynamique des violences conjugales – MLJ - 26/11/2018
Facteurs de risques Facteurs de protection
-Précocité des violences
-Etre l’ainé(ée)
-Être enfant unique
-Violences graves et fréquentes
-Interposition de l’enfant
-Violences directes sur l’enfant
-Comportements de soutien et de
compréhension de sa souffrance
par le parent victime
-Capacité d’être chaleureux,
rassurant avec l’enfant
-Lui donner des repères
-Lui permettre une bonne estime
de soi
Retentissements des violences conjugales sur
les enfants Evaluer le retentissement de l’exposition d’un enfant à une situation de violence conjugale est
un exercice délicat.
Il n’y a pas à proprement parler de symptômes spécifiques de l’enfant exposé à la violence conjugale.
Cependant, nous trouverons des symptômes communs avec l’enfant victime de maltraitance.
60% des enfants exposés aux violences conjugales présentent un syndrome de stress post-traumatique :
troubles du sommeil,
troubles de l’alimentation,
régression (énurésie, encoprésie secondaire),
retards de développement psychomoteurs et/ou psychoaffectifs
plaintes somatiques, enfant qui a toujours mal quelque part (ventre, tête)+ malaises, mais aussi enfant qui se fait mal sans cesse
état dépressif avec perte des conduites ludiques, isolement, repli, pleurs inexpliqués
agitation, hyperactivité
conduites à risque…
AVEMA - la dynamique des violences conjugales – MLJ - 26/11/2018
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