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Introduction
A l’heure où le risque infectieux est une préoccupation de plus en plus
importante dans les milieux hospitaliers, des mesures d’hygiène sont prises afin de
limiter le nombre d’infections nosocomiales. Des précautions protègent les patients
ainsi que les professionnels de santé contre ces infections.
En audioprothèse, nous ne sommes pas sans savoir que ce risque infectieux
existe. Pourtant, aucune règlementation en hygiène n’encadre à ce jour cette
profession dont l’exposition au risque est quotidienne. Les actes audio-prothétiques
sont pratiqués en grande majorité sur une population âgée et souvent
immunodéprimée, ce qui devrait accroître notre vigilance. En tant que professionnels
de santé, les audioprothésistes devraient être guidés par des recommandations et des
protocoles pour assurer au mieux la sécurité des patients.
C’est justement l’objectif de ce mémoire qui a été d’établir des protocoles
d’hygiène applicables au Centre Acoustique Tyrossais, lieu de mon stage
d’audioprothèse de 3ème
année.
La maîtrise du risque infectieux est possible si on considère tous les domaines
dans lesquels elle s’exerce (hygiène des mains, des locaux, prise en charge des
dispositifs médicaux…). N’ayant pas de document propre à l’audioprothèse, il a fallu
extraire, de la maîtrise globale du risque infectieux dans les établissements de soins,
des mesures qui s’appliquent à notre profession. De ces mesures découle ensuite la
rédaction des protocoles. Ces derniers sont propres à un établissement car ils
dépendent de la pratique de chaque professionnel de santé. En revanche, les
recommandations sont communes à tous car elles concentrent les précautions à
prendre dans une profession pour respecter les règles d’hygiène.
La chronologie de mon mémoire sera donc la suivante. Je commencerai par
vous définir l’hygiène et vous présenter les agents infectieux rencontrés. La maîtrise
du risque infectieux et son application en audioprothèse vous seront ensuite
exposées. La quatrième partie traite de l’hygiène hospitalière, cela nous permettra de
comprendre le mode d’élaboration des protocoles hospitaliers sur le fond et sur la
forme. Enfin, nous terminerons par la présentation des protocoles audio-prothétiques
établis.
2
Index des abréviations
AFNOR = Agence Française de NORmalisation
CCLIN = Centres de Coordination de la Lutte contre les Infections Nosocomiales
CEN = Comité Européen de Normalisation
CLIN = Comités de Lutte contre les Infections Nosocomiales
CSHPF = Conseil Supérieur d’Hygiène Publique de France
CSP = Code de la Santé publique
CTIN = Comité Technique national sur les Infections Nosocomiales
CTINILS = Comité Technique des Infections Nosocomiales et des Infections Liées
aux Soins
DAOM = Déchet Assimilé aux Ordures Ménagères
DASRI = Déchet d’Activité de Soins à Risque Infectieux
DGS : Direction Générale de la Santé
DHOS : Direction de l’Hospitalisation et de l’Organisation des Soins
DM = Dispositif Médical
DMDIV = Dispositif Médical de Diagnostic In Vitro
DMIA = Dispositif Médical Implantable Actif
DRCT = Déchet à Risque Chimique ou Toxique
EOHH = Equipes Opérationnelles d’Hygiène Hospitalière
HAS = Haute Autorité de Santé
HCSP = Haut Conseil de la Santé Publique
IAS = Infections Associées aux Soins
IN = Infections Nosocomiales
InVS = Institut de Veille Sanitaire
ISO = IOS = International Organisation Standardization
NF = Normalisation Française
OPCT = Object Piquant Coupant Tranchant
PHA = Produit Hydro-Alcoolique
SF2H = SFHH = Société Française d’Hygiène Hospitalière
3
Table des matières
Remerciements
Introduction……………………………………………………………………….…1
Index des abréviations…………………………………………………………….…2
I- L’hygiène……………………………………………………………………….…8
1-1- Définition…………………………………………………………….….8
1-2- Historique…………………………………………………………….….8
1-3- Organisation de l’hygiène en France…………………………………..10
1-3-1- Les différents organismes mis en jeux……………………….10
1-3-2- Organigramme………………………………………………...12
1-4- Hiérarchie des normes juridiques………………………………….…..12
1-4-1- Lois…………………………………………………………….12
1-4-2- Décrets……………………………………………………...….13
1-4-3- Arrêtés…………………………………………………………13
1-4-4- Circulaires……………………………………………………..13
1-4-5- Normes techniques……………………………………………13
1-5- Mise en place de l’hygiène……………………………………………..14
1-5-1- Recommandations………………………………………….…14
1-5-2- Procédure…………………………………………………..….14
1-5-3- Protocole……………………………………………………....15
1-5-4- Fiche technique……………………………………………..…16
1-6- Responsabilités des professionnels de santé en matière d’hygiène…..16
II- Agents infectieux……………………………………………………………..…19
2-1- Agents infectieux rencontrés…………………………………………...19
2-1-1- Bactéries…………………………………………………….….19
2-1-2- Mycètes…………………………………………………….…..20
2-1-3- Virus……………………………………………………………21
2-1-4- Prions…………………………………………………….…..…21
2-2- Sources de transmission d’agents infectieux en laboratoire
d’audioprothèse…………………………………………………………21
2-2-1- Vecteurs humains………………………………………………21
2-2-2- Vecteurs matériels…………………………………………...…22
2-3- Mécanismes et voies de transmission………………………………….22
2-3-1- Infection endogène…………………………………………..…22
2-3-2- Infection exogène………………………………………………22
2-3-2-1- Transmission par contact………………………….….22
2-3-2-2- Transmission par les gouttelettes………………….…23
2-3-2-3- Transmission par l’air………………………….……..23
4
2-3-2-4- Transmission par les vecteurs communs…………….23
2-3-2-5- Transmission par les produits biologiques humains…23
2-4- Voies de pénétration …………………………………………………....23
2-5- Ecologie bactérienne du conduit auditif externe……………………….24
2-5-1- Flore résidente………………………………………………….24
2-5-2- Flore transitoire………………………………………………..24
2-5-3- Constitution du cérumen………………………………………24
III- Maîtrise du risque infectieux et application à l’audioprothèse…………….…26
3-1- Techniques de décontamination…………………………………….….26
3-1-1- Pré-nettoyage………………………………………………..…26
3-1-2- Nettoyage……………………………………………………....26
3-1-3- Désinfection………………………………………………..…..27
3-1-3-1- Désinfection chimique………………………………..27
3-1-3-2- Désinfection thermique ou chimico-thermique……...29
3-1-4- Stérilisation……………………………………………………..29
3-1-4-1- Stérilisation par la chaleur humide………….....29
3-1-4-2- Stérilisation par chaleur sèche…………………30
3-1-4-3- Stérilisation à vapeurs chimiques non saturées.30
3-2- Classification du risque infectieux en audioprothèse…………………..30
3-3- Maîtrise du risque infectieux……………………………………..…….33
3-3-1- Hygiène des mains……………………………………………..33
3-3-1-1- Généralités………………………………………...…..34
3-3-1-1-1- Traitement hygiénique des mains par friction.34
3-3-1-1-1-1- Définition…………………………....34
3-3-1-1-1-2- Technique……………………….…...35
3-3-1-1-1-3- Produits autorisés……………….…...37
3-3-1-1-2- Lavage hygiénique des mains………………. 37
3-3-1-1-2-1- Définition……………………….…...37
3-3-1-1-2-2- Technique…………………….……...37
3-3-1-1-2-3- Produits autorisés…………….…..…38
3-3-1-1-3- Lavage chirurgical……………………………38
3-3-1-1-3-1- Définition……………………………38
3-3-1-1-3-2- Technique………………………...….38
3-3-1-1-3-3- Produits autorisés……………………38
3-3-1-1-4- Désinfection chirurgicale par friction…….….39
3-3-1-1-4-1- Définition……………………………39
3-3-1-1-4-2- Technique……………………….…...39
3-3-1-1-4-3- Produits autorisés……………………39
3-3-1-1-5- Indication des types de procédures par niveau
de risque…………………………………...…39
3-3-1-2- Application à l’audioprothèse………………………...40
3-3-2- Tenue vestimentaire et accessoires…………………………….41
5
3-3-2-1- Généralités……………………………………………41
3-3-2-1-1- Tenue vestimentaire…………………………41
3-3-2-1-2- Gants………………………………………....42
3-3-2-1-3- Masque………………………………….……42
3-3-2-2- Application à l’audioprothèse………………………..43
3-3-3- Hygiène des locaux…………………………………………….43
3-3-3-1- Généralités………………………………………….…43
3-3-3-1-1- Classification des zones………………….….44
3-3-3-1-2- Chauffage, ventilation et conditionnement
d’air…………………………………………..46
3-3-3-1-3- Eau……………………………………………46
3-3-3-1-4- Matériaux de revêtement……………………..47
3-3-3-1-5- Technique d’entretien……………………..…47
3-3-3-1-6- Matériel d’entretien……………………….…48
3-3-3-1-7- Produits d’entretien autorisés…………….….49
3-3-3-1-8- Travaux…………………………………….…49
3-3-3-2- Application à l’audioprothèse……………………….. 49
3-3-4- Dispositifs médicaux………………………………………...…51
3-3-4-1- Généralités………………………………………….…51
3-3-4-1-1- Définition…………………………………..…51
3-3-4-1-2- Différents dispositifs médicaux……………...53
3-3-4-1-2-1- Dispositifs médicaux à usage unique.53
3-3-4-1-2-2- Dispositifs médicaux réutilisables…
3-3-4-1-3- Classification des dispositifs médicaux…..….53
3-3-4-1-4- Traitement des dispositifs médicaux
réutilisables………………………………..…54
3-3-4-1-4-1- Traitement des dispositifs médicaux
critiques…………………………….54
3-3-4-1-4-1-1- Dispositifs médicaux
thermorésistants…………..54
3-3-4-1-4-1-2- Dispositifs médicaux
thermosensibles…………..57
3-3-4-1-4-2- Traitement des dispositifs médicaux
semi critiques…………………..…..57
3-3-4-1-4-2-1- Dispositifs médicaux
thermorésistants…………57
3-3-4-1-4-2-2- Dispositifs médicaux
thermosensibles……….…57
3-3-4-1-4-3- Traitement des dispositifs médicaux
non critiques……………………....57
3-3-4-1-5- Produits autorisés pour le traitement des
dispositifs médicaux………………………..59
3-3-4-1-6- Stockage……………………………………...59
6
3-3-4-1-7- Traçabilité……………………………………59
3-3-4-2- Application à l’audioprothèse……………………..…60
3-3-4-2-1- Caractéristiques techniques des dispositifs
médicaux……………………………………..60
3-3-4-2-2- Dispositifs médicaux classés selon l’acte
audio-prothétique………………………...…61
3-3-4-2-2-1- Otoscopie : description et traitement
des dispositifs médicaux utilisés….62
3-3-4-2-2-2- Audiométrie : description et
traitement des dispositifs
médicaux utilisés…………………..62
3-3-4-2-2-3- Prise d’empreinte : description et
traitement des dispositifs médicaux
utilisés……………………………....63
3-3-4-2-2-4- Retouche d’embout : description et
traitement des dispositifs médicaux
utilisés……………………………...64
3-3-4-2-2-5- Réglage des appareils auditifs :
description et traitement des
dispositifs médicaux utilisés……....65
3-3-4-2-2-6- Réparation des appareils auditifs :
description et traitement des
dispositifs médicaux utilisés…..….66
3-3-5- Vaccination du personnel de santé……………………………68
3-3-5-1- Généralités…………………………………………....68
3-3-5-2- Application à l’audioprothèse…………………….…68
3-3-6- Gestion des déchets………………………………………...….69
3-3-6-1- Généralités……………………………………………69
3-3-6-1-1- Définition…………………………………....69
3-3-6-1-2- Tri………………………………………….…70
3-3-6-1-3- Elimination………………………………….71
3-3-6-2- Application à l’audioprothèse………………………..71
IV- Hygiène hospitalière…………………………………………………………....74
4-1- Organisation de l’hygiène hospitalière…………………………………74
4-1-1- Centre de Lutte contre les Infections Nosocomiales (CLIN)…74
4-1-2- Equipe Opérationnelle d’Hygiène Hospitalière (EOHH)….…74
4-1-3- Correspondants hospitaliers………………………………...….74
4-1-4- Direction qualité……………………………………………..…74
4-2- Exemples de protocoles…………………………………………………74
4-2-1- Protocoles du centre hospitalier de Bayonne……………...…..74
4-2-2- Protocole du centre hospitalier de Dax………………………..74
4-2-3- Protocole du centre hospitalier de mont de Marsan……….….76
7
4-2-4- Protocole du centre hospitalier de Pau…………………….….76
4-2-5- Protocole du centre hospitalier universitaire de Pellegrin
(Bordeaux)……………………………………………………..76
4-3- Analyse des protocoles…………………………………………………76
V- Protocoles d’hygiène maîtrisant le risque infectieux au Centre Acoustique
Tyrossais ………………………...………………………………………………..78
5-1- Rédaction des protocoles applicables au Centre Acoustique Tyrossais.78
5-1-1- Protocoles sur l’hygiène des mains………………………….…78
5-1-2- Protocole sur l’hygiène de la tenue vestimentaire……………..84
5-1-3- Protocole sur l’hygiène des locaux……………………….……87
5-1-4- Protocoles sur l’hygiène lors des différents actes
audio-prothétiques effectué……………………………….…...90
5-1-4-1- Protocole : otoscopie………………………………….91
5-1-4-2- Protocole : audiométrie…………………………...…..95
5-1-4-3- Protocole : prise d’empreintes…………………….…97
5-1-4-4- Protocole : retouche d’embouts………………….….101
5-1-4-5- Protocole : réglages des appareils auditifs……..……105
5-1-4-6- Protocole : réparation des appareils auditifs……...…108
5-1-5- Protocole sur le traitement des déchets……………………….112
5-2- Coût de l’hygiène au Centre Acoustique Tyrossais……………….….115
5-2-1- Coût de l’hygiène des mains………………………………….115
5-2-2- Coût de l’hygiène de la tenue vestimentaire………………....116
5-2-3- Coût de l’hygiène des locaux……………………………..….116
5-2-4- Coût de l’hygiène dans les différents actes
audio-prothétiques…………………………………………...117
5-2-5- Coût de l’hygiène des déchets……………………………….120
5-2-6- Coût total…………………………………………………...…121
VI- Discussion……………………………………………………………………..124
Conclusion…………………………………………………………………...…….126
Bibliographie……………………………………………………………...……….127
Annexes……………………………………………………………………………131
8
I- L’HYGIENE
1-1- Définition
L’hygiène est avant tout une politique visant à prévenir, lutter contre et
contrôler les infections grâce à des mesures et des techniques évitant l’apparition et
la propagation des microorganismes pathogènes. C’est également un ensemble
d’actions concernant la propreté, la salubrité, le choix des produits et du matériel.
C’est une discipline dont l’application est basée sur la conscience professionnelle
liée à l’activité exercée. Elle ne s’improvise pas et doit être comprise par les
professionnels de santé (1)
.
1-2- Historique
Dans la mythologie de l’antiquité, ASCLEPIOS (grecque) ou ESCULAPE
(latine), dieu de la médecine, avait deux filles : HYGIE et PANACEE. HYGIE est la
déesse de la santé, de la propreté et de l’hygiène. Elle est entrée dans la langue
française au XVIème
siècle avec le mot « hygiène ». Quant à PANACEE, elle
rétablissait la santé à l’aide de médicament. Au Moyen Age, PANACEE est devenue
un nom commun signifiant remède universel à tous les maux.
Dès l’Antiquité, Hippocrate apporte à l’hygiène ses premières bases
scientifiques. Ses écrits sont le fruit non seulement de disciplines philosophiques
mais également d’une somme d’observations et d’expériences. Il comprend la réalité
épidémique des maladies infectieuses mais il lui manque trop d’informations sur
l’élément essentiel : l’agent infectieux. Néanmoins, il comprend le rôle de
l’environnement et l’influence de l’atmosphère sur les maladies infectieuses. Il écrit
et donne des éléments permettant de définir les bases scientifiques de l’hygiène
individuelle et apporte les balbutiements de l’hygiène publique et des populations.
C’est d’ailleurs à cette même époque que de nombreuses substances (épices,
essences, huiles végétales) étaient utilisées pour empêcher la putréfaction des plaies
et l’infection des blessures. Intuitivement, l’origine environnementale de certaines
maladies était reconnue. Certaines précautions étaient donc prises : eau bouillie,
fumigation de salles de soins… (2)
.
En 1846, à l’âge de 28 ans, un obstétricien hongrois, Ignaz Philipp
SEMMELWEIS, assistant du service d’obstétrique à Vienne fait un constat lucide :
la fièvre puerpérale peut être transmise à des femmes saines par « des particules
cadavériques » adhérant aux mains de médecins ayant effectués des autopsies. En
1847, il instaure le lavage des mains obligatoire avec une solution de chlorure de
chaux. Les résultats sur la mortalité par fièvre puerpérale des femmes sont probants
(12,4% à 1,3%) (3)
. Cependant, sa théorie est accueillie avec scepticisme et hostilité
par le corps médical. Cette théorie va à l’encontre des idées de l’époque selon
lesquelles les conditions atmosphériques et telluriques génèrent des épidémies de ce
type.
9
Le mot « antiseptique » fut employé au XVIIIème
siècle par PRINGLE. Ce
médecin militaire écossais classa un grand nombre de substances appliquées sur la
peau et les plaies (camphre, acides…). C’est également à cette époque que furent
découvertes les principales molécules encore utilisées actuellement :
- 1774 : Carl Wilhelm SCHEELE (1742-1786) chimiste suédois
découvrit le chlore.
- 1789 : Claude Louis BERTHOLLET (1748-1822) chimiste
français, découvrit les hypochlorites (sels de l’acide chloreux). Il les développa dans
le petit village de Javel. Ceci explique la dénomination d’un produit chloré : eau de
Javel.
- 1811 : Bernard COURTOIS (1777-1838) chimiste français isola
l’iode à partir des cendres de plantes marines.
Les fondements scientifiques de l’antisepsie et de la désinfection reposent sur
les découvertes de Louis PASTEUR (1822-1895). La théorie des micro-organismes
responsables d’un certain nombre de maladies infectieuses marqua la rupture avec
les pratiques antérieures. La fin du XIXème
siècle plonge dans un bouleversement
métaphysique, le monde devient hostile, rempli d’ennemis invisibles qui nous
envahissent par milliards. C’est la phobie du microbe, ils sont partout, nous
nettoyons tout pour lutter contre le danger, la saleté des autres devient une menace
pour notre propre santé. La microbiologie, nouvelle discipline, concourut à rendre
plus performantes les mesures et pratiques d’hygiène. Louis PASTEUR et Emile
ROUX (1853-1933), son élève, comprennent qu’essayer de détruire les germes in
situ ne suffit pas. Il faut utiliser des instruments non souillés, dépourvus de tout
germe. Ils préconisent entre autre de faire chauffer les récipients, les instruments et
les pansements des chirurgiens : il s’agit de stérilisation par la chaleur dont le
premier appareil est le four Pasteur.
Edouard QUENU (1852-1933) va parfaire cette démarche en préconisant le
port de gants en caoutchouc stérilisés pour opérer.
De 1950 à 1960 vont apparaître les grandes épidémies d’infections
hospitalières dues à une plus grande résistance des germes aux antibiotiques, ainsi
qu’au manque d’application des règles de base en hygiène. En 1966, a lieu à Paris le
premier colloque européen traitant de « l’hospitalisme infectieux ».
Le 19 septembre 1972, le Conseil de l’Europe adopte une résolution dans
laquelle il invite les gouvernements des états membres à prendre en compte dans leur
règlementation nationale un certain nombre de principes concernant la surveillance
des infections et la transmission des micro-organismes (2)
.
Voyons les impacts que cette prise de conscience a eus sur l’organisation de
l’hygiène en France.
10
1-3- Organisation de l’hygiène en France
1-3-1- Les différents organismes mis en jeux
En France, l’hygiène s’est imposée comme une nécessité. Des organismes
spécialisés ont été créés afin de gérer et d’encadrer la lutte contre les infections.
Le dispositif de lutte contre les Infections Nosocomiales (IN) à vu le jour en
1988 avec l’obligation faite par décret aux établissements de santé publics ou privés
participant au service public hospitalier de mettre en place des Comités de Lutte
contre les Infections Nosocomiales (CLIN). Il a été complété en 1992 par la création
d’une structure nationale, le Comité Technique national sur les Infections
Nosocomiales (CTIN), et de cinq structures interrégionales, les Centres de
Coordination de la Lutte contre les Infections Nosocomiales (CCLIN) ayant pour
mission l’appui scientifique et technique aux établissements de santé en matière
d’investigation, d’enquêtes épidémiologiques, d’information et de formation.
L’organisation de la lutte contre les infections nosocomiales va par la suite
connaître des modifications. En 2004, un groupe de travail permanent intitulé
Comité Technique des Infections Nosocomiales et des Infections Liées aux Soins
(CTINILS) est crée auprès du Conseil Supérieur d’Hygiène Publique de France
(CSHPF). Il remplace le CTIN de 1992.
La publication, en juin 2007, d’une définition plus large des infections
survenant lors de soins est une étape importante : on parle dorénavant d’Infections
Associées aux Soins (IAS) indépendamment de leur lieu de survenue. Ainsi, une IN
est une IAS survenant dans le cadre d’une prise en charge dans un établissement de
santé. Les hôpitaux ne sont donc plus les seuls établissements concernés par les
mesures d’hygiène.
En 2008, le Haut Conseil de la Santé Publique (HCSP) est créé (2) (4)
.
Cependant, la hiérarchie n’est pas clairement définie, certains organismes
dépendent du ministère de la santé, d’autres sont des sociétés savantes
indépendantes. Elles œuvrent cependant toutes pour améliorer la sécurité des patients
dans les établissements de soins.
Ministère de la Santé : Il est chargé de l'élaboration et de la mise en œuvre de la
politique gouvernementale en matière de santé de la population.
11
Sociétés savantes : Elles s’occupent de la sécurité et de la qualité des soins, de
l’épidémiologie, de la prévention et de la lutte contre les infections associées aux
soins dont les infections nosocomiales. La sécurité, la vigilance sanitaire et la gestion
des risques font également partie de leurs missions. Les sociétés savantes sont
nombreuses, parmi elles :
- HCSP : instance d’expertise qui a pour but de contribuer à
la définition des objectifs pluriannuels de santé publique, d’évaluer la réalisation des
objectifs nationaux de santé publique et de participer au suivi annuel. Elle fournit
aux pouvoirs publics l’expertise nécessaire à la gestion des risques sanitaires ainsi
que des réflexions et des conseils sur les questions de santé publique.
- InVS (Institut de Veille Sanitaire) : il assure la veille et la
vigilance sanitaire en surveillant et en observant l’état de santé de la population. Il
gère également l'alerte sanitaire et contribue à la gestion des situations de crise.
Nous pouvons aussi citer la Société Française d’Hygiène Hospitalière (SF2H),
la Haute Autorité de Santé (HAS), le Conseil Supérieur d’Hygiène Publique de
France (CSHPF).
CCLIN : Ces 5 centres interrégionaux sont des relais entre les informations qui
émanent du Ministère de la Santé et des sociétés savantes et les établissements de
santé.
CLIN : Comité chargé de définir une politique générale au sein d’un établissement
en matière de lutte contre les infections. Il y en a un par établissement de santé.
Établissements de santé : Lieux de diagnostic et de traitement des malades. Ils sont
aussi chargés de participer aux actions de santé publique et aux actions d'éducation
pour la santé. Ce sont des structures organisées telles que les hôpitaux par exemple.
Établissements de soins : Lieux où des soins sont pratiqués, mais cela concerne des
structures plus petites comme celles des professions libérales. Les audioprothésistes
sont dans cette catégorie.
12
1-3-2- Organigramme
Voici un organigramme simplifié de l’organisation française de l’hygiène (4) (2)
.
DGS : Direction Générale de la Santé
DHOS : Direction de l’Hospitalisation et de l’Organisation des Soins
1-4- Hiérarchie des normes juridiques
1-4-1- Lois
Au sens large du terme, la loi est une « prescription établie par l’autorité
souveraine de l’État, applicable à tous et définissant les droits et les devoirs de
chacun » (5)
. Dans le domaine qui nous concerne, la loi peut aussi se définir comme
« un certain nombre de principes dans un domaine donné » (5)
. Elles sont votées par
l’Assemblée Nationale et le Sénat et s’appliquent à partir de leur publication au
journal officiel. De plus en plus de lois sont la transposition de directives
européennes. Ce sont les articles en L. du Code de la Santé publique (6)
.
Ministère de la Santé (CTINILS, DGS, DHOS)
Sociétés Savantes (HCSP, InVS, SF2H, HAS,
CSHPF…)
5 CCLIN
CLIN
Établissements de
santé
Établissements de
soins
13
1-4-2- Décrets
En France, les décrets sont pris par le président de la République et par le
Premier ministre. Ce sont des « actes à portée réglementaire ou individuelle » (5)
. Ils
peuvent également être des transpositions de directives européennes et s’appliquent à
partir de leur publication au journal officiel. Ce sont les articles en R. et en D. du
Code de la Santé Publique (6)
.
1-4-3- Arrêtés
Les arrêtés sont des « décisions exécutoires de certaines autorités
administratives » (5)
. Leur action est à portée générale ou individuelle. Ils sont pris
par un ou plusieurs ministres et s’appliquent à partir de leur publication au journal
officiel ou dans le bulletin officiel du ministère concerné (5)
.
1-4-4- Circulaires
Elles ont pour but d’expliquer les textes réglementaires comme les lois, les
décrets, ou les arrêtés, et de donner les indications pour leur application. Ce sont des
textes qui ne font pas directement partie de la hiérarchie des normes et n’ont donc
pas force de droit. Cependant, les professionnels de santé sont tenus de les prendre
en considération afin d’assurer au mieux la sécurité des patients. Les circulaires sont
censées les guider dans leur pratique au quotidien (6)
.
1-4-5- Normes techniques
L’article Ier du décret n°84-74 du 26 janvier 1984 donne une définition des
normes techniques : « La normalisation a pour objet de fournir des documents de
référence comportant des solutions à des problèmes techniques et commerciaux
concernant les produits, biens et services qui se posent de façon répétée dans des
relations entre partenaires économiques, scientifiques, techniques et commerciaux » (7)
. Il existe trois niveaux de normes techniques :
- NF = Normalisation Française régie par l’Agence
Française de NORmalisation (AFNOR). Cette agence est au cœur du système
français de normalisation. Sa vocation est d’anticiper le besoin en normes et
d’assurer leur adéquation constante aux marchés. Si on prend comme exemple la
réglementation relative à la désinfection, l’AFNOR va établir des normes d’essai qui
vont permettre d’évaluer, dans des conditions fixées, l’activité d’un produit sur un
type de microorganismes. Si l’exigence du résultat, défini dans chaque norme, est
atteint, le produit est réglementaire (8)
.
- CEN = Comité Européen de Normalisation. Ce comité
facilite le commerce européen en harmonisant la réglementation pour chacun des 31
14
états membres. Ces normes contribuent à construire un marché intérieur européen
plus vaste et à accroître la position de l'Europe dans l'économie mondiale.
- ISO = IOS = International Organisation Standardization.
C’est le plus grand développeur et éditeur de normes internationales. Il fédère un
réseau d'instituts nationaux de normalisation de 162 Pays.
Ces trois normes techniques n’ont pas de valeur juridique en tant que telles,
mais il est toujours préférable de s’y référer. Parfois, elles acquièrent une valeur
juridique lorsqu’elles sont mentionnées dans un décret ou un arrêté, ou lorsqu’elles
sont incluses dans l’annexe d’un décret ou d’un arrêté (6)
.
1-5-Mise en place de l’hygiène
L’exigence de qualité des prestations offertes au malade et la volonté d’un
exercice professionnel en adéquation avec l’état des connaissances conduisent à se
servir d’outils permettant de formaliser des pratiques fiables et sûres. Il existe de
nombreux documents dont le contenu est fondé sur des habitudes, l’expérience
professionnelle, mais au niveau de preuve insuffisant et qui s’avèrent parfois
délétères pour le malade.
Les outils qui vont être présentés ont des architectures méthodologiques
communes mais répondent à des objectifs différents. Il s’agit : des recommandations,
des procédures, des protocoles et des fiches techniques.
1-5-1- Recommandation
Les recommandations sont des propositions qui sont développées afin d’établir
des standards de pratique dont l’objectif est toujours le même : améliorer la qualité
des pratiques professionnelles en matière d’hygiène. Elles sont basées sur des
preuves scientifiques et nécessitent une actualisation périodique car l’état des
connaissances est en perpétuelle augmentation.
« Les recommandations médicales et professionnelles permettent d’établir
l’état des connaissances à propos de situations cliniques, avec un objectif
d’amélioration de la qualité des soins » (9)
.
Ce sont des supports pour l’élaboration de procédures, de protocoles et de
fiches techniques, dans la mesure où elles définissent les orientations de bonnes
pratiques. Leur intérêt est clairement de faire l’état des connaissances à un moment
donné sur un sujet précis.
1-5-2- Procédure
« Dans le cadre d’une démarche qualité, la procédure est la manière spécifiée
d’accomplir une activité » (9)
.
15
Elle décrit la manière d’accomplir l’action. Elle comporte l’objet, le domaine
d’application, l’intervenant, la manière de faire, le matériel utilisé et la façon avec
laquelle l’action est maîtrisée et enregistrée.
Elle est d’un niveau de portée moyen. Ainsi, elle concerne un domaine plus
restreint que les recommandations, mais plus général que le protocole ou la fiche
technique. Elle s’appuie sur les recommandations et peut être utilisée pour
l’élaboration de protocoles.
1-5-3- Protocole
Le protocole est un « descriptif de techniques à appliquer et/ou de consignes à
observer » (9)
.
C’est un guide d’application des procédures, centré sur une cible, présenté sous
forme synthétique et élaboré selon une méthodologie précise. Il est de portée
relativement restreinte dans la mesure où il concerne un objet précis. Il est adapté au
contexte dans lequel il est mis en œuvre et à la situation du patient (5)
.
Il doit présenter, dans son contenu, certains items tels que : définition,
objectif, personne et/ou service concernés, références et annexes, matériel,
déroulement.
Comme nous l’avons précédemment dit, un protocole n’est pas forcément
applicable d’un professionnel à un autre car les pratiques sont souvent différentes.
Par exemple, un centre d’audioprothèse dont le nombre moyen de patients quotidien
est de dix n’aura pas les mêmes protocoles qu’un centre où cette moyenne est de
vingt, ne serait-ce parce que la quantité de dispositifs médicaux utilisés est
différente. Les audioprothésistes utilisant le pistolet pour les prises
d’empreintes n’auront pas les mêmes indications que ceux utilisant les seringues.
Dans les hôpitaux, les protocoles sont établis par les Equipes Opérationnelles
d’Hygiène Hospitalière et découlent des recommandations émises par le ministère ou
les sociétés savantes. Ils sont ensuite validés par le CLIN de l’établissement de santé
concerné. Ce fonctionnement est possible dans les grosses structures de santé car des
personnes sont affectées au respect de l’hygiène. Pour les petits établissements de
soins (professions libérales par exemple), c’est au professionnel de rédiger les
protocoles, en fonction de sa pratique, et en se basant sur les recommandations qui se
réfèrent à son activité. Ils sont validés par l’organisme qui met en place les
protocoles, à savoir, le professionnel lui-même.
Le CCLIN peut aider et vérifier leur contenu et leur mise en place. En
audioprothèse, il est plus compliqué d’en établir car les recommandations sont
générales et globales à plusieurs professions de santé et ne sont pas spécifiques. Les
infirmières par exemple, ont des recommandations qui leurs sont propres car leur
pratique nécessite certainement plus de précautions et de maîtrise du risque
infectieux.
16
1-5-4- Fiche technique
La fiche technique peut être un élément du protocole. C’est donc un élément à
portée très restreinte puisqu’elle peut être centrée sur une tâche.
« La fiche technique est la description méthodique et chronologique des
opérations successives à effectuer pour la réalisation d’une tâche, d’un acte de soins.
Elle doit être validée, remise à jour périodiquement et lors de chaque évolution
technique, scientifique, législative » (9)
.
Sur le fond, la fiche technique doit contenir :
- les sources sur lesquelles elle est fondée
- l’applicabilité dans la pratique
- date de la dernière révision
Sur la forme, il est souhaitable d’élaborer une « cartouche » qui sera mise en
tête de chaque outil. Le modèle de présentation peut varier selon le graphisme
adopté. Cependant, il doit contenir les informations suivantes :
- l’identification
- le nom de l’émetteur
- la date d’émission
- la date de mise en application
- le(s) nom(s) de(s) personne(s) ayant validé le document
- la date de validation
- le nom de la personne ayan approuvé le document
- la date d’approbation
- la date de modification
- la date d’approbation après modification
- le nombre de pages
- la version (éventuellement)
Ces documents de référence ont un intérêt certain. Nonobstant, il convient de
ne pas succomber à la frénésie ambiante de tout formaliser, écrire et mettre sur
papier. La rédaction d’outils de bonnes pratiques doit répondre à un besoin et met en
place un enchaînement d’actes pour des pratiques d’un certain niveau de complexité.
Elle ne doit pas mettre en forme des gestes relevant de la pratique courante et
normalement acquis en formation de base (otoscopie, empreinte…)
1-6- Responsabilités des professionnels de santé en matière d’hygiène
Les professionnels de santé ont des responsabilités vis-à-vis des patients dont
ils ont la charge. Ils doivent, entre autres, maîtriser le risque infectieux afin de ne pas
favoriser la transmission des agents pathogènes. En cas de manquement à ces
obligations, des sanctions sont prévues. Différents types de responsabilités existent :
- responsabilité disciplinaire. Elle est appréciée par les
instances ordinales dans les professions dotées d’un ordre (médecins, chirurgiens
dentistes, sages-femmes, infirmiers). Elle se traduit par une sanction (de
17
l’avertissement à l’interdiction d’exercer) en cas de manquement à la déontologie (10)
. N’ayant pas d’ordre, les audioprothésistes ne sont pas concernés par cette
responsabilité.
- responsabilité civile. Elle est appréciée par les juridictions
civiles pour la pratique libérale, par les juridictions administratives pour la pratique
dans une structure publique. Elle se traduit par le versement de dommages-intérêts
destinés à réparer le préjudice commis par le professionnel à la victime. Cette
indemnité est versée par l’assureur du professionnel. Dans des cas exceptionnels, elle
est prise en charge au titre de la solidarité nationale (10)
.
Les audioprothésistes sont concernés par cette responsabilité (1)
.
- responsabilité pénale. Elle est appréciée par le juge pénal
lorsque la faute du professionnel peut être qualifiée d’infraction pénale. Elle se
traduit par des peines d’amende ou de prison. Il est impossible d’assurer sa
responsabilité pénale : celle-ci est toujours personnelle (10)
.
Les audioprothésistes sont également concernés par cette responsabilité (1)
.
Depuis la loi n°2005-102 du 11 février 2005, les dispositions tenant à la
profession d’audioprothésiste ont été insérées dans le Code de la santé publique, au
Titre VI dans le Livre III dont l’intitulé est « auxiliaires médicaux ». Le Code, à
l’article art. L. 4363-1, définit les audioprothésistes comme des auxiliaires médicaux,
assimilables à des professionnels de santé. C’est donc lui qui régit l’exercice de notre
profession (2) (11)
.
Nous n’avons pour l’instant pas trouvé de référence montrant qu’un
audioprothésiste avait été concerné et jugé responsable pour manquement à des
règles d’hygiène. Le CCLIN Sud-Ouest, auquel notre centre d’audioprothèse est
rattaché, n’a pas non plus d’information à ce sujet. Il faut dire qu’en dehors des
établissements de santé, les dangers d’infections existent mais ils sont, contrairement
au milieu hospitalier, difficilement quantifiables du fait, entre autres, de la
multiplicité des lieux (12)
.
Pourtant, les professionnels évoluant hors des établissements de santé doivent
rester vigilants car l’évolution des soins a entraîné une multiplication des techniques
exploratoires accompagnée d’une miniaturisation des dispositifs médicaux. Cette
miniaturisation nécessite le recours à de nouveaux matériaux, le plus souvent
thermosensibles, et dont le traitement est parfois négligé ou mal effectué. Ces
matériaux ne supportant pas la chaleur engendrent une prise en charge par
désinfection. Or ce procédé n’offre pas les mêmes garanties que la stérilisation (3-1-)
et leur choix nécessite l’étude de leur compatibilité avec les matériaux qui
constituent les dispositifs (4)
. La gestion de ces sujets précis nécessite des
connaissances particulières, nous pouvons donc nous demander : comment l’hygiène
est-elle enseignée ?
18
On connaît la faiblesse de son enseignement dans les études médicales et les
professionnels de santé, dans leur ensemble, sont très insuffisamment sensibilisés
aux techniques et aux enjeux de la désinfection des divers matériels qui leurs sont
devenus indispensables (8)
.
La réponse à la question de l’enseignement de l’hygiène reste incertaine. Dans
la résolution IV.01.82 du Code de déontologie Européen relative à la profession
d’audioprothésiste (13)
, il est indiqué les matières principales que doit comprendre
l’enseignement. Il n’y figure pas de matière se rapportant à l’hygiène. Dans le
programme d’enseignement du collège National d’Audioprothèse figure le module
hygiène (14)
; or la formation n’a pas eu de place pour l’hygiène dans notre cursus.
Cela est certainement dû au volume horaire trop restreint qui ne permet pas
d’aborder ce genre de thème.
Pour se rendre compte du manque d’implication des audioprothésistes en
matière d’hygiène, regardons le mémoire de Charles LAHON (1)
qui fait l’état de ce
domaine dans la profession. Son questionnaire a été envoyé à 282 centres
d’audioprothèse (groupements, indépendants, mutuelles). Seulement 95 centres ont
répondu. De son étude ressort que 97% des audioprothésistes interrogés se lavent les
mains, mais seulement 63% d’entre eux l’effectuent entre chaque patient. Parmi ceux
qui désinfectent leurs dispositifs médicaux, 35% disent ne pas respecter le temps de
désinfection préconisé par le fabricant. Il nous montre bien que même si la
responsabilité des audioprothésistes est engagée, beaucoup ne la respectent pas.
Les agents infectieux auxquels nous faisons face sont nombreux et variés. Que
sont-ils ?
19
II- AGENTS INFECTIEUX
2-1- Agents infectieux rencontrés
2-1-1- Bactéries (2) (8) (5) (15)
Les bactéries sont des organismes vivants unicellulaires procaryotes, sans
noyau différencié, sans mitochondrie, avec un génome habituellement circulaire
formé d’une double hélice d’ADN, directement au contact du cytoplasme.
L’organisation générale d’une bactérie est représentée par la figure 1. Toutefois,
quelques variations peuvent être observées. Elles peuvent être de forme sphérique,
allongée, incurvée ou fusiforme par exemple. Leur taille est souvent comprise entre
10-6
et 10-5
m.
Leur principale propriété est, pour la plupart des espèces, une multiplication
extrêmement rapide (20 à 30 minutes). Une bactérie se reproduit par division ou
scissiparité, de façon asexuée : le matériel génétique est tout d’abord dupliqué, puis
la bactérie s’allonge, se contracte en son milieu et se divise, formant ainsi deux
cellules filles identiques à la cellule mère (mitose). La descendance d’une cellule
bactérienne est donc un clone de cellules génétiquement identiques appelée colonie.
Figure 1 : Schéma d’une bactérie
20
Il existe deux sortes de bactéries : les bactéries aérobies qui ont besoin
d’oxygène pour se développer, et les bactéries anaérobies qui se développent dans
des milieux dépourvus d’oxygène.
Notons que les bactéries pathogènes ne constituent qu’une petite partie de
l’ensemble de la population bactérienne. La plupart des bactéries ne présente que peu
ou pas de danger et beaucoup s’avèrent indéniablement utiles à l’homme. Cependant,
les enquêtes de prévalence montrent qu’elles sont incriminées dans 90% des
infections nosocomiales, il s’agit des bactéries sous forme végétative, qui sont
ubiquitaires, et donc largement impliquées quelque soit le site d’infection.
Il existe deux types de bactéries pathogènes : les bactéries virulentes et les
bactéries opportunistes. Les bactéries virulentes sont capables de déclencher une
infection chez des hôtes sains en s’implantant sur le revêtement cutanéo-muqueux et
éventuellement envahir les tissus ou sécréter des toxines. Les bactéries opportunistes
déclenchent des infections chez l’hôte fragilisé et immunodéprimé. Ces bactéries ne
sont pas pathogènes pour le sujet sain. Il s’agit soit de bactéries saprophytes vivant
dans l’environnement (Pseudomonas aeruginosa, staphylococcus aureus, certaines
entérobactéries …), soit de bactéries commensales devenant pathogènes chez les
sujets aux défenses immunitaires altérées.
N’oublions pas de prendre en compte les spores, formes de résistance propre à
certaines bactéries. Elles sont capables de conserver, dans des conditions hautement
défavorables, leurs propriétés d’origine et de redonner une bactérie identique à celle
dont elle est issue. La présence d’une tunique sporale leur confère une grande
résistance aux différentes familles chimiques utilisées dans la désinfection. Aussi, les
concentrations et les durées de contact nécessaires à l’obtention d’un effet sporicide
sont très nettement supérieures à celles requises pour l’obtention d’un effet
bactéricide sur des formes végétatives.
2-1-2- Mycètes (2)
Les mycètes sont des végétaux eucaryotes thallophytes, pouvant être
composés d’une cellule (les levures) ou de plusieurs cellules (les moisissures). Les
levures sont généralement de forme ronde, alors que les moisissures s’étirent en
filaments ramifiés. Ces végétaux non chlorophylliens, donc incapables de
photosynthèse, doivent trouver leur carbone dans les composés organiques. Ils sont
donc obligatoirement soit :
- saprophytes : vivant sur des organismes morts ou en
décomposition
- symbiotiques : se développant en association avec
d’autres organismes
- parasites
Ils se reproduisent de façon sexuée ou asexuée par différents procédés,
notamment en émettant des spores fongiques caractéristiques de l’espèce. Ces spores
21
se dispersent facilement et adhèrent au corps des animaux, insectes… ce qui
participe à la grande dissémination des mycètes dans l’environnement.
Le nombre d’agents de mycoses est faible par rapport aux multiples espèces
fongiques que l’on inhale, ingère ou introduit par accident au niveau des tissus
humains. Il existe donc des facteurs de sélection de telle ou telle espèce pathogène.
Ces facteurs sont de deux sortes :
- facteurs dépendants de l’organisme receveur : âge, sexe, race,
maladie (diabète par exemple), dérèglement hormonal, affaiblissement du système
immunitaire ou autres.
- facteurs dépendants de l’agent pathogène : possibilité qu’a celui-
ci de se satisfaire des conditions physico-chimiques de l’hôte. Un champignon
n’entraînera une mycose profonde que s’il peut se développer à une température de
37°C…
2-1-3- Virus (2) (5)
Ce sont des agents infectieux très petits (entre 20.10-9
et 200.10-9
m), qui
possèdent un seul type d’acide nucléique, ADN ou ARN, et qui ne peut se reproduire
qu’en parasitant une cellule. Ils utilisent les mécanismes de synthèse de la cellule qui
les abrite pour diriger la synthèse des nouvelles particules virales : les virions. Ces
derniers contiennent le génome viral et le transfèreront à d’autres cellules
(reproduction).
2-1-4- Prions (2) (16)
Les prions ou Agents Transmissibles Non Conventionnels (ATNC) sont
responsables de maladies neurologiques transmissibles d’un individu à l’autre, mais
ne possèdent ni une structure cellulaire, ni une structure virale. C’est une entité
protéique infectieuse démunie d’acide nucléique. Ils sont connus pour être
responsables de la maladie de Creutzfeldt-Jakob.
2-2- Sources de transmission d’agents infectieux en laboratoire
d’audioprothèse
2-2-1- Vecteurs humains (10) (2) (17)
Détaillons les sources humaines qui peuvent véhiculer des micro-organismes.
Leur transmission est possible du professionnel vers le patient, du patient vers le
professionnel et du patient vers un autre patient. Ce sont des contacts directs qui sont
responsables de cette transmission croisée. Elle peut aussi s’effectuer par
l’intermédiaire de produits biologiques. Sont considérés comme à risque tous les
produits biologiques d’origine humaine sauf la peau saine et la sueur. Quant au
cérumen, l’élément crucial omniprésent dans notre profession, nous verrons en 3-2-
22
qu’il est infectieux et qu’il faut le manipuler avec précautions. Ainsi, le simple fait
de se serrer la main ou d’insérer l’aide auditive dans l’oreille du patient, sans
précaution préalable, sont des gestes potentiellement infectieux.
2-2-2- Vecteurs matériels (2) (17)
La transmission directe n’est pas la seule. Cette transmission est aussi possible
par l’intermédiaire de vecteurs matériels ; elle devient donc indirecte. Ce sont en
général des dispositifs médicaux réutilisables qui sont utilisés pour plusieurs
patients. S’ils ne font pas l’objet d’une prise en charge adaptée au risque qu’ils
représentent, ils deviennent dangereux lors de leur réutilisation. Nous pouvons citer
quelques dispositifs médicaux qui rentrent dans ce cadre : fraises et forets utilisés
pour retoucher des embouts infectés, les seringues pour les prises d’empreintes, les
spéculums pour les otoscopies…
Toujours dans le domaine de la transmission indirecte, le mobilier de la salle
d’attente, de la salle de consultation, ainsi que la propreté générale du centre
d’audioprothèse.
2-3- Mécanismes et voies de transmission
2-3-1- Infection endogène
Au sens large du terme, endogène signifie « qui prend naissance à l’intérieur
d’une structure, d’un organisme, d’une société, sous l’influence de causes
strictement internes » (5)
. Une infection est donc endogène quand elle se développe à
partir d’un micro-organisme appartenant à la flore du patient. Elle est souvent due à
des actes invasifs (accès vasculaire, suture…) et est donc prévenue par le respect des
règles d’asepsie lors de la mise en œuvre de techniques de soins invasifs, ou non (10)
.
2-3-2- Infection exogène
L’infection exogène est possible à cause de l’interaction du patient avec son
environnement. Différents modes de transmissions croisées existent.
2-3-2-1- Transmission par contact (4) (10) (18)
C’est le mode de transmission qui entraîne le plus d’infections croisées. Elle
implique le contact du sujet avec une source infectée. Il peut être direct si deux
surfaces corporelles se côtoient, l’une d’un sujet source et l’autre du sujet sain. Il est
indirect s’il fait intervenir un médiateur inanimé ou animé entre le sujet sain et le
sujet source. On la nomme transmission manuportée quand elle s’effectue avec les
mains.
23
2-3-2-2- Transmission par les gouttelettes (4) (10) (18)
Ce sont les voies respiratoires qui sont ici concernées. En parlant, en toussant
ou en respirant, de fines gouttelettes (diamètre supérieur à 5.10-6
m) sont émises et
sont chargées de micro-organismes. Elles ne restent pas longtemps en suspension, les
contaminations s’effectuent donc sur de courtes distances, environ 1m. La grippe et
les oreillons, pour ne citer qu’elles, s’acquièrent par ce mode de transmission.
2-3-2-3- Transmission par l’air (4) (10) (18)
Dans ce cas, les particules ont un diamètre inférieur à 5.10-6
m, elles restent
plus longtemps en suspension dans l’air. Ce sont des résidus solides des gouttelettes
déshydratées ou des poussières d’origine cutanée, textile ou végétale. Ils résistent à
la dessiccation ce qui explique que l’air reste contaminant même en l’absence du
malade. La tuberculose, la varicelle et la rougeole sont transmises par cette voie.
2-3-2-4- Transmission par les vecteurs communs (10) (18)
Elle concerne l’eau, les aliments, les médicaments. Cette contamination est
moins courante dans le cadre d’infections liées aux soins et intervient notamment
lors d’utilisation de flacons multi-doses ou d’antiseptiques contaminés.
2-3-2-5- Transmission par les produits biologiques humains (10) (18)
Tous les produits biologiques sont considérés comme à risque sauf la
peau saine et la sueur. Le cérumen rentre donc dans la catégorie des produits
biologiques potentiellement infectieux.
Un même micro-organisme peut avoir plusieurs voies de transmission. Leur
connaissance permet d’adapter les précautions à prendre pour prévenir la diffusion
des infections.
2-4- Voies de pénétration (2) (18)
Ce sont les différentes portes d’entrée des micro-organismes, il en existe cinq :
la voie respiratoire (bouche, nez), la voie cutanéo-muqueuse (par exemple les
coupures, entailles et crevasses affectant la peau), la voie entérique (tout ce qui
touche au tube digestif), la voie génitale et la voie parentérale (gestes invasifs
comme les ponctions, les injections…).
24
2-5- Ecologie bactérienne du conduit auditif externe
Le conduit auditif externe est constamment recouvert de micro-organismes.
Tous ne sont pas pathogènes, certains protègent même l’oreille contre certaines
infections notamment staphylococciques. Cependant, d’autres se révèlent être nocifs.
Il existe deux types de flores microbiennes, une résidente et l’autre transitoire.
2-5-1- Flore résidente (1) (2)
Elle est composée de germes qui se sont habitués à l’écosystème de conduit
auditif externe et qui se sont implantés de façon temporaire ou durable. Les
paramètres physico-chimiques tels que la température, le pH, l’humidité… sont des
facteurs essentiels contribuant à leur présence prolongée dans ce milieu. Ils y
trouvent les nutriments nécessaires à leur développement, notamment apportés par le
sébum et les débris cellulaires.
On y trouve principalement des bactéries aérobies et des staphylocoques à
coagulase négative (staphylocoque blanc). Aucun rôle pathogène de ces germes et en
particulier des staphylocoques blancs n’a été décrit au niveau du conduit auditif
externe. Cette flore permanente, quantitativement et qualitativement stable, sans
danger pour le sujet sain, forme une barrière naturelle à la surface de l’épiderme et
contribue à sa défense en créant un milieu défavorable aux autres bactéries
(potentiellement pathogènes). Elle a une faible virulence mais reste toutefois
vulnérable lors de gestes invasifs ou d’actes modifiant son équilibre.
2-5-2- Flore transitoire (1) (2)
Cette flore vient perturber la stabilité naturelle du conduit auditif externe et
joue un rôle prépondérant dans l’apparition d’infections croisées. Les germes
proviennent de l’air ou de contacts, direct ou indirect, avec des objets ou des
personnes (embouts des appareils auditifs). Des modifications de l’écosystème du
méat acoustique externe peuvent également entraîner leur apparition. Les micro-
organismes les plus souvent rencontrés sont les entérobactéries, les pseudomonas, les
streptocoques et les staphylocoques aureus (staphylocoques dorés à coagulase
positive). Ces-derniers ont une particularité, ils ne font pas partie des germes
habituels du conduit auditif externe, mais ils peuvent être trouvés chez des sujets
sains dans des pourcentages compris entre 7 et 23% (19)
. Leur identification dans un
prélèvement n’a donc pas forcément de valeur pathologique.
2-5-3- Constitution du cérumen
Le cérumen est une « substance grasse, jaune-brun, formée dans le conduit
auditif externe par les glandes sébacées qui le tapissent » (5)
. Sa composition et sa
dangerosité dépendent beaucoup de l’oreille dans laquelle il a été sécrété. Il est
25
potentiellement au contact de sang ou de muqueuses et il est difficile voire
impossible d’évaluer son pouvoir pathogène à l’œil nu. Il doit donc toujours être
considéré et traité comme une substance infectieuse (2) (18)
.
Après avoir abordé l’hygiène et les agents infectieux, nous allons maintenant
combiner les deux en nous intéressant à la maîtrise du risque infectieux, c’est-à-dire
les différents moyens qui permettent de limiter la propagation des germes. Au cours
de ce chapitre seront décrites les recommandations générales applicables aux
professions de santé. Nous allons donc au fur et à mesure extraire, de ces généralités,
les éléments qui se rapportent à la pratique spécifique de l’audioprothèse.
26
III- MAITRISE DU RISQUE INFECTIEUX ET APPLICATION A
L’AUDIOPROTHESE
3-1- Techniques de décontamination
3-1-1- Pré-nettoyage
Le pré-nettoyage se définit comme l’ensemble des opérations précédant le
nettoyage et qui peut englober la pré-désinfection. Cette étape a 3 objectifs :
- éviter le séchage des souillures sur le matériel par
trempage immédiat dans une solution
- diminuer le niveau de contamination microbienne
en utilisant un produit à activité microbienne
- protéger le personnel et l’environnement vis-à-vis
du risque infectieux
Tout matériel réutilisable doit être mis à tremper aussitôt après son utilisation,
dans un bac fermé contenant un bain de produit détergent-désinfectant sans
aldéhyde, pendant le temps préconisé par le fabricant. En l’absence d’indication, une
durée de 15 minutes au minimum sera adoptée, sans excès pour ne pas détériorer le
matériel (10) (20)
. Il n’a pas été mentionné de temps maximum durant lequel les
dispositifs médicaux (DM) peuvent être immergés dans cette solution. Le produit
détergent-désinfectant pour la pré-désinfection des DM peut être choisi dans la liste
positive des désinfectants de la SFHH (21)
.
Si cette étape ne peut pas être effectuée, par exemple pour certaines
professions qui ont des déplacements à domicile, il faut prévoir de rincer
immédiatement les dispositifs médicaux sous l’eau du robinet (éviter que les
salissures sèchent et adhèrent au matériel), ou s’il n’y a pas de point d’eau, de les
essuyer avec un support non tissé à usage unique préalablement imbibé de solution
détergente-désinfectante sans aldéhyde. Dans ce cas, la pré-désinfection par
trempage et la suite de l’entretien seront réalisées au cabinet du professionnel (10) (20)
.
Cette étape se termine par le rinçage des DM à l’eau du réseau (8)
.
3-1-2- Nettoyage
Son objectif est d’éliminer les salissures et de rendre le DM visuellement
propre, selon la formule consacrée « on ne stérilise que ce qui est propre ». C’est une
étape très importante qui conditionne l’efficacité de l’ensemble du traitement. Il est
réalisé dans la continuité du pré-nettoyage et dépend de 4 paramètres : l’action
physico-chimique du produit détergent ou détergent-désinfectant exempt d’aldéhyde,
le temps de contact, l’action mécanique, la température du bain. Les DM sont
démontés si besoin avant immersion (8) (10) (20)
.
Le nettoyage peut être manuel, c’est-à-dire qu’on brosse les DM afin
d’éliminer les particules adhérentes. Il faut veiller à ne pas choisir des brosses
27
détériorant les DM et à utiliser des produits détergents pouvant être choisis sur la
liste positive des désinfectants (21)
. Pour les matériaux fins, creux, fragiles ou
complexes, l’action mécanique du nettoyage peut être facilitée par l’utilisation d’un
bac à ultrasons.
Le nettoyage mécanique par ultrasons permet de détacher, à l’aide d’ondes,
les souillures des endroits difficilement accessibles. Ils sont inefficaces sur les DM
en matière plastique « tendre », caoutchouc, silicone, polychlorure de vinyle qui en
amortissent les effets (10) (20)
.
Le rinçage s’effectue à l’eau du réseau (8) (10)
.
3-1-3- Désinfection (8) (18) (20) (21)
« La désinfection est une opération au résultat momentané permettant
d’éliminer ou de tuer les micro-organismes et /ou d’inactiver les virus indésirables
portés par des milieux inertes contaminés, en fonction des objectifs fixés. Le résultat
de cette opération est limité aux micro-organismes présents au moment de
l’opération » (AFNOR NF T 72-101). Le terme désinfection englobe celle des sols,
des DM, des surfaces ou des mains.
Les deux méthodes les plus utilisées dans les établissements de soins sont la
désinfection chimique et la désinfection chimico-thermique.
3-1-3-1- Désinfection chimique (8)
On peut la réaliser de façon manuelle :
- par immersion dans une solution désinfectante pour les DM
immergeables
- par application d’un désinfectant à l’aide d’un support
préalablement humidifié avec une solution désinfectante pour les DM non
immergeables, certains appareillages et équipements, le mobilier, les sols
- par pulvérisation dirigée d’une solution désinfectante
Mais également de façon semi-automatique à l’aide d’un pulvérisateur
électrique permettant une désinfection de contact par « dispersat dirigé » d’une
solution hydro alcoolique (exemple : surfaces).
Ou encore de façon automatique à l’aide :
- d’appareils spécifiques pour la désinfection de contenants à
déchets humains (bassins…), d’endoscopes ou d’instrumentation (tuyaux
d’anesthésie…)
- d’aéroliseurs pour la désinfection par voie aérienne des surfaces
et des équipements qu’ils renferment
28
La désinfection chimique implique l’utilisation d’un produit désinfectant dont
les paramètres d’utilisation doivent lui permettre d’atteindre le spectre d’activité
correspondant au niveau de désinfection recherché. L’activité d’un produit est
directement liée au couple (temps de contact-concentration) qui est mentionné par le
fabricant (8)
. Ci-dessous un tableau indiquant les spectres d’activités recherchés en
fonction du risque infectieux.
Tableau 1 : Spectre d’activité des principales familles de désinfectant (8)
.
Niveau de
désinfection
requis
Spectre d’activité
recherché
Principes actifs pouvant
potentiellement répondre à
ces spectres d’activité (à titre
indicatif)
Facteurs influençant
l’efficacité d’un
désinfectant
Haut
Sporicide
Mycobactéricide
Virucide
Fongicide
Bactéricide
Acide peracétique
Dioxyde de chlore
Formaldéhyde
Glutaraldéhyde
Hypochlorite de
sodium
Peroxyde d’hydrogène
stabilisé
Succinaldéhyde
(aldéhyde succinique)
Concentration
Temps de
contact
Température
Présence de
matières
organiques
pH
Présence d’ions
calcium ou
magnésium (par
exemple dureté
de l’eau de
dilution)
Formulation du
produit
désinfectant
utilisé
Intermédiaire
Tuberculocide (+/-
mycobactéricide en
fonction des
objectifs)
Virucide
Fongicide
Bactéricide
Idem
+
Dérivés phénoliques
Alcools éthylique et
isopropylique
Bas Bactéricide
Idem
+
Ammoniums
quaternaires
Amphotères
Aminoacides
29
A chaque risque correspond donc un désinfectant dont les propriétés
microbiennes coïncident avec les micro-organismes qu’il doit éliminer.
3-1-3-2- Désinfection thermique ou chimico-thermique (8)
La désinfection chimico-thermique est effectuée à l’aide d’appareils
spécifiques, par exemple, pour la désinfection de bassins, d’endoscopes.
Quant à la désinfection thermique, elle est réalisée à l’aide d’appareils
spécifiques qui peuvent être des désinfecteurs à vapeur d’eau, ou de machines à laver
et à désinfecter. Elle offre un certain nombre d’avantages car elle réduit le risque
toxique pour le personnel et le malade, elle diminue les risques écologiques pour
l’environnement et les coûts liés à l’achat de produits désinfectants.
3-1-4- Stérilisation (2) (8) (10) (18) (20) (23)
Le but de la stérilisation d’un objet est la destruction ou l’inactivation
irréversible de tous les micro-organismes présents dans ou sur cet objet. Le résultat
de cette opération étant l’état de stérilité. On cherche en général à conserver cet état
par un conditionnement approprié. Ce dernier doit être étanche et stocké sans danger
de l’ouverture jusqu’à utilisation.
La normalisation fixe un objectif à atteindre pour qu’un DM soit considéré
comme « stérile » et confère à la stérilisation un objectif statistique : la probabilité
qu’un micro-organisme soit présent sur le DM doit être inférieure à 10-6
. La
stérilisation n’a pas un résultat parfait, mais se rapproche du meilleur résultat
possible pour réduire le risque infectieux. Plusieurs méthodes sont utilisées afin
d’obtenir l’état de stérilité.
3-1-4-1- Stérilisation par la chaleur humide
La stérilisation par la vapeur d’eau sous pression (chaleur humide) est la
méthode de référence pour les DM réutilisables (10)
. L’agent stérilisant est la vapeur
d’eau saturée à une température supérieure à 100°C, donc sous pression. Elle est
réalisée à l’aide d’un autoclave. Ce-dernier va effectuer un pré-vide fractionné pour
éliminer l’humidité résiduelle puis va chauffer de l’eau déminéralisée pour la
transformer en vapeur (110°C, 125°C, 134°C en fonction du cycle choisi). Ensuite, il
va sécher par chauffage et faire un vide fractionné avant d’imprimer un ticket
enregistrant les paramètres du cycle (température, pression, durée). La stérilisation
par la chaleur convient à des DM thermorésistants. Nous verrons qu’en
audioprothèse, certains de nos DM peuvent subir ce traitement, d’autres non.
L’autoclave doit avoir le marquage CE de conformité à la norme NF EN
13060 (23)
.
30
3-1-4-2- Stérilisation par chaleur sèche
La stérilisation par la chaleur sèche est à proscrire car d’efficacité aléatoire au
cœur de la charge et inefficace sur certains agents, notamment les Agents
Transmissibles Non Conventionnels (ATNC). Elle utilise la chaleur sèche pour
détruire les micro-organismes. A une température de 160°C, le temps de contact
nécessaire est de 120 minutes. A 170°C, celui-ci est de 60 minutes et à 180°C de 30
minutes. Il faut ajouter à ces temps le temps de préchauffage et de refroidissement. Il
faut bien entendu que les DM supportent ces températures très élevées. Un arrêté
ministériel a interdit l’usage de la stérilisation sèche dans les établissements de santé (10)
.
3-1-4-3- Stérilisation à vapeurs chimiques non saturées
Dans le chémiclave, la stérilisation est assurée par des vapeurs chimiques
insaturées. La vapeur est un mélange de formaldéhyde, d’acétone et d’alcool. A une
température de 132°C, le temps de contact nécessaire est de 20 minutes.
Actuellement, plusieurs organismes constituent un dossier d’évaluation des
performances et de la toxicité des appareils revendiquant une action de stérilisation
par vapeurs chimiques (2)
.
3-2- Classification du risque infectieux en audioprothèse
La classification du risque infectieux en audioprothèse est un élément très
important. Comme nous l’avons dit, les traitements des mains, des locaux, des
DM… vont dépendre du risque qui est quotidiennement présent. Cette classification
est donc l’élément clef qui va entraîner l’ensemble des mesures qui seront prises
dans tous les domaines dans lesquels l’hygiène s’impose.
Le tableau suivant nous indique l’ensemble des risques auxquels les
professionnels de santé peuvent être confrontés.
31
Tableau 2 : Classement des dispositifs médicaux et traitements requis (2) (8)
.
Destination du matériel
Classement
du matériel
Niveau de
risque
infectieux
Niveau de traitement
requis
Introduction dans le système
vasculaire ou dans une cavité ou
tissu stérile quelle que soit la voie
d’abord.
Exemples : instruments
chirurgicaux, implants, pinces à
biopsie etc.
Critique
Haut
risque
- Stérilisation ou
usage unique stérile à
défaut désinfection de
haut niveau*
En contact avec muqueuses, ou
peau lésée superficiellement.
Exemples : gastroscopes,
colonoscopes etc.
Semi-critique
Risque
médian
- Usage unique
- Stérilisation
- Désinfection de
niveau intermédiaire
En contact avec la peau intacte
du patient ou sans contact avec
le patient.
Exemples : tensiomètres, lits etc.
Non critique Risque bas - Désinfection de bas
niveau
* Désinfection de haut niveau en cas d’impossibilité d’appliquer un procédé de
stérilisation et s’il n’existe pas de dispositif à usage unique stérile.
Il ressort de ce tableau que : - catégorie critique => usage unique, stérilisation
ou à défaut désinfection de haut niveau
- catégorie semi-critique => usage unique,
stérilisation ou désinfection de niveau intermédiaire
- catégorie non critique => désinfection de bas
niveau
32
En plus de la classification en fonction de l’acte pratiqué, on note que le type
de micro-organismes susceptibles d’être retrouvés dans l’établissement de soins doit
influencer la technique de traitement des DM réutilisables.
Tableau 3 : Niveaux de traitement et résistance des micro-organismes à la
désinfection (8)
.
Les audioprothésistes effectuent des actes dont le risque doit être évalué. Nous
sommes au contact de peau intacte. Par exemple, quand nous réalisons une
audiométrie et que nous posons le casque audiométrique ou le vibrateur sur les
oreilles des patients. Nous sommes également au contact de peau lésée
superficiellement. En effet, nous savons que les conduits auditifs externes des
patients ne sont pas tous exempts de peaux mortes, d’eczéma, de croûtes… Ceci est
Spores bactériennes
Mycobactéries (M. tuberculosis +/- M.
avium)
Petit virus et virus non lipidique
Fungi
Bactéries végétatives
Virus de taille moyenne et virus
lipidiques
Stérilisation/Désinfection de
haut niveau
Désinfection de niveau
intermédiaire
Désinfection de bas niveau
33
considéré comme un risque semi critique d’après le tableau2. Quant au cérumen, il
est classé dans un risque semi-critique. « Les matériaux en contact avec du cérumen
sont classés dans un risque semi-critique à cause de leur potentielle contamination
avec du sang et des liquides du corps » (18)
.
La pratique de l’audioprothèse se rapproche beaucoup de celle du médecin
ORL. Nous avons des actes similaires (otoscopie, contact avec du cérumen…) mais
aucun de nos actes n’est plus dangereux que les leurs. Étant donné qu’aucun
document n’aborde le sujet du risque infectieux en audioprothèse, nous avons dû
nous rapprocher des médecins ORL auprès de qui nous avons trouvé les
informations utiles :
- le matériel ORL est classé dans le risque semi-critique (20)
- le matériel spécifique aux ORL est classé dans le risque semi-
critique (8)
- Vedel Amélie, dans son mémoire, n’a pas trouvé de DM propres
à l’audioprothèse dans le risque critique, tous font partie des risques semi-critiques et
non critiques (2)
- les bouchons d’impédance placés dans les oreilles ainsi que les
canules lavage d’oreille sont dans un risque semi-critique(24)
.
De plus, notre profession n’est pas contrainte de respecter des règles d’hygiène
particulières comme cela peut être le cas dans un bloc opératoire par exemple. Et
nous n’avons pas non plus de micro-organismes qui nécessitent une prise en charge
spécifique qui diffère de celle du tableau 3.
Nous pouvons donc dire que le risque infectieux rencontré en audioprothèse
est un risque semi-critique, une désinfection de niveau intermédiaire est donc
requise. Ces traitements sont bien sûr adaptés aux DM. Certains ne nécessitent
qu’une désinfection de bas niveau.
3-3- Maîtrise du risque infectieux
3-3-1- Hygiène des mains
Les mains, compte tenu de la flore résidente et transitoire, sont à l’origine de
la majorité des transmissions de divers micro-organismes. Il y a plus de 150 ans,
Ignaz Philip SEMMELWEISS (1818-1865) a montré que la désinfection des mains
par une solution de chlorure de chaux permettait de réduire considérablement la
mortalité par la fièvre puerpérale. Depuis, de nombreuses autres publications ont
confirmé ce rôle de prévention majeure. A maintes reprises, les organismes
nationaux et internationaux de prévention et de lutte contre les infections ont, depuis,
souligné dans leurs lignes directrices, que le lavage des mains est la mesure la plus
importante pour la prévention des infections.
L’hygiène des mains constitue donc une arme simple mais efficace qui
réduit l’incidence des infections tant en milieu médical, paramédical que dans les
34
collectivités. Elle est assurée par plusieurs techniques complémentaires qui visent à
rompre la chaîne de transmission manu portée des micro-organismes. Ces techniques
sont présentées sous forme de recommandations. Elles n’ont pas force de loi mais
sont les connaissances les plus récentes.
3-3-1-1- Généralités
3-3-1-1-1-Traitement hygiénique des mains par friction
3-3-1-1-1-1- Définition
Le traitement hygiénique des mains par friction est une opération ayant pour
but d’éliminer ou de réduire la flore bactérienne par friction en utilisant un produit
hydro alcoolique (PHA). Il est fortement recommandé d’effectuer une friction hydro
alcoolique en remplacement du lavage des mains, en l’absence de souillure visible
des mains.
Il est fortement conseillé d’effectuer une friction hydro alcoolique :
- en début et en fin de journée
- immédiatement avant tout contact direct avec un patient
- immédiatement avant tout soin propre ou un acte invasif chez un
même patient
- entre un soin contaminant et un soin propre ou un acte invasif
chez un même patient
- après le dernier contact de soin auprès d’un patient
- après contact avec l’environnement immédiat du patient
- après tout contact avec des liquides biologiques immédiatement
après avoir retiré les gants (à défaut, si pas d’usage de gants, après un lavage au
savon doux)
- avant d’enfiler des gants pour un soin
- immédiatement après le retrait des gants de soins
Il est fortement recommandé de préconiser le recours à la friction hydro
alcoolique :
- dans tous les lieux où sont réalisés des soins (unités d’hospitalisation
et d’hébergement, plateaux techniques, cabinets d’exercice de tous les professionnels
de santé, domicile ou substitut de domicile…)
- pour tous les professionnels de santé
- pour les prestataires internes et externes des structures
d’hospitalisation ou d’hébergement, bénévoles et autres professionnels (aide-
ménagère, auxiliaire de vie…) œuvrant à la prise en charge de patients dans une
logique de soins
- pour les visiteurs et les familles lorsqu’ils participent (sont associés)
aux soins
35
- et par extension aux collectivités accueillant des enfants, bien que
n’étant pas un lieu de soin au sens de la nouvelle définition des Infections Associées
aux Soins (IAS) (2) (10) (25)
.
3-3-1-1-1-2- Technique (4) (10) (25)
Il est recommandé de respecter les points essentiels suivants :
- de ne porter ni montre, ni bijou, bague ou alliance
- d’avoir les bras découverts
- d’avoir les ongles courts et sans vernis (même incolore)
- d’utiliser un PHA répondant aux normes
- de l’appliquer sur des mains sèches et visiblement propres. Si les
mains sont visuellement souillées, préférer un lavage des mains
- d’utiliser un volume de PHA pour permettre une friction d’une
durée suffisante (ce volume pouvant varier en fonction des personnes et des
produits)
- de couvrir toute la surface des deux mains et des poignets en
suivant les 7 étapes suivantes (fiche explicative page suivante)
- de répéter ces 7 étapes à plusieurs reprises, autant de fois que
possible jusqu’au bout du temps de contact. La durée de la friction est comprise entre
20 et 60 secondes
- de frictionner les mains jusqu’au séchage complet
- de ne pas réaliser un lavage des mains avant un traitement
hygiénique par friction : les savons sont détergents et suppriment la couche lipidique
cutanée, favorisant ainsi l’intolérance liée aux PHA. Cependant, certaines situations
(mains visiblement souillées) ou certains micro-organismes imposent un lavage des
mains, parfois suivi d’un traitement hygiénique par friction sur des mains
correctement séchées.
37
3-3-1-1-1-3- Produits autorisés
Les PHA utilisés pour le traitement hygiénique des mains par friction doivent
respecter des normes établies par l’AFNOR et le CEN. Celles-ci permettent
d’évaluer, dans des conditions fixées, l’activité d’un produit sur un type donné de
micro-organismes et de qualifier ce produit si l’exigence de résultat, définie dans
chaque norme, est atteinte. Il est fortement recommandé pour le choix des produits
d’hygiène des mains par frictions, de n’accepter que des produits répondant aux
normes NF EN 1040, NF EN 1275 (lévuricide) et NF EN 1500 (10) (21)
(25)
.
3-3-1-1-2-Lavage hygiénique des mains
3-3-1-1-2-1- Définition (2) (10)
Le lavage hygiénique des mains est une opération ayant pour but d’éliminer
les salissures présentes sur la peau et d’éliminer ou de détruire la flore transitoire par
lavage en utilisant un savon moussant liquide désinfectant avec distributeur adapté.
Il est effectué :
- en début et fin de journée
- entre deux activités non invasives
- systématiquement, entre deux patients ne présentant pas de
risque infectieux identifié
- après un geste de la vie courante (après s’être mouché, être allé
aux toilettes…)
- en présence de poudre sur les gants, au retrait des gants
- chaque fois que les mains sont visiblement souillées
Il est dorénavant remplacé par le traitement des mains par friction hydro
alcoolique, sauf lorsque les mains sont visuellement souillées.
3-3-1-1-2-2- Technique (10) (18)
La technique d’hygiène des mains pour un lavage hygiénique est la suivante :
- mouiller les mains
- prendre une dose de savon liquide désinfectant
- savonner 30 à 60 secondes au moins en insistant sur les espaces
interdigitaux, le pourtour des ongles, les bords externes des mains
- rincer sous l’eau du réseau
- sécher par tamponnement avec un essuie-mains à usage unique
- utiliser le dernier essuie-mains pour fermer le robinet
- jeter l’essuie-mains dans la poubelle sans contact avec les
mains.
38
3-3-1-1-2-3- Produits autorisés
« Il est fortement recommandé pour le choix des produits d’hygiène des mains
de n’accepter que les produits répondant aux normes NF EN 1040, NF EN 1275
(lévuricide) et NF EN 1499 » (10) (21)
(25)
.
3-3-1-1-3- Lavage chirurgical
3-3-1-1-3-1- Définition (2) (10)
Le lavage chirurgical est une opération visant à éliminer les salissures
présentes sur la peau et réduire la flore résidente de façon prolongée, par lavage
chirurgical avec un savon. Il s’effectue avant tout geste pour lequel une asepsie de
type chirurgical est requise (exemple : acte de radiologie interventionnelle ou de
chirurgie dentaire à haut niveau d’asepsie).
3-3-1-1-3-2- Technique (10)
La technique utilisée pour le lavage chirurgical des mains est présentée ci-
dessous :
- mouiller les mains et les avant-bras
- savonner mains et avant-bras, coudes inclus, pendant 1 minute
chacun avec un savon liquide désinfectant
- brosser les ongles 1 minute (30 secondes par main)
- rincer mains et avant-bras
- savonner mains et avant-bras, coudes exclus, pendant 1 minute
chacun
- rincer mains et avant-bras
- sécher par tamponnement avec deux essuie-mains à usage
unique stériles.
3-3-1-1-3-3- Produits autorisés
Ce sont les produits qui répondent aux normes NF EN 1040, NF EN 1499 et
NF EN 1275 (10)
.
39
3-3-1-1-4- Désinfection chirurgicale par friction
3-3-1-1-4-1- Définition (2) (10) (25)
La désinfection chirurgicale des mains par friction permet d’éliminer la flore
transitoire et de réduire la flore résidente de façon prolongée par friction chirurgicale
en utilisant un produit désinfectant. Il s’effectue avant tout geste pour lequel une
asepsie de type chirurgical est requise (exemple : acte de radiologie interventionnelle
ou de chirurgie dentaire à haut niveau d’asepsie). Il est préférable de privilégier cette
méthode au lavage chirurgical des mains.
3-3-1-1-4-2- Technique (10) (25)
La technique de la désinfection chirurgicale des mains par friction est la
suivante :
- lavage simple des mains et des avant-bras
- brosser les ongles 1 minute (30 secondes par main)
- rincer
- sécher soigneusement avec un essuie-mains à usage unique
- 1ère
friction des mains aux coudes inclus jusqu’à séchage
complet (temps > 1 minute)
- 2ème
friction des mains aux avant-bras (coudes exclus), jusqu’à
séchage complet (temps > 1 minute).
3-3-1-1-4-3- Produits autorisés
Seuls les produits répondant aux normes NF EN 1040, NF EN 1275
(lévuricide) et NF EN 12791 avec une évaluation de l’effet après trois heures, sont
autorisés à être utilisés pour la désinfection chirurgicale des mains par friction (10) (21)
(25)
.
Après avoir présenté les différents traitements hygiéniques des mains
existants, nous allons voir les circonstances dans lesquelles chacune est utilisée.
3-3-1-1-5- Indication des types de procédures par niveau de
risque
Les techniques d’hygiène des mains dépendent du risque auquel elles sont
confrontées. La prise en charge diffèrera selon si elles sont au contact d’une oreille
saine ou d’une plaie nécessitant une intervention chirurgicale. Il existe des
indications qui dépendent du risque rencontré, ce risque va conditionner l’emploi de
la méthode.
40
Tableau 4 : Indication des types de procédures par niveau de risque (26)
Niveau de
risque
infectieux
Procédures
Bas
- Lavage simple des mains
- Traitement hygiénique des mains par friction
Intermédiaire
- Traitement hygiénique des mains par friction
Ou
- Lavage hygiénique des mains
Haut
- Désinfection chirurgicale des mains par friction
Ou
- Désinfection chirurgicale des mains par lavage
Récapitulons maintenant les éléments concernant l’hygiène des mains que l’on
va appliquer à l’audioprothèse.
3-3-1-2- Application à l’audioprothèse
L’audioprothèse se situe dans les risques infectieux de bas niveau et de niveau
intermédiaire. Pour être sûr de respecter la protection des mains vis-à-vis du risque
infectieux, nous allons utiliser comme indications celles préconisées pour le risque
de niveau intermédiaire. Nous venons de voir qu’il est caractérisé par un lavage
hygiénique des mains ou par un traitement hygiénique des mains par friction.
41
Cependant, il a clairement été énoncé que le traitement hygiénique par friction
remplace maintenant le lavage hygiénique des mains, sauf dans le cas où les mains
sont visuellement souillées.
Les points clefs à respecter sont donc :
Mains non visuellement souillées Traitement hygiénique des mains par friction
Mains visuellement souillées Lavage hygiénique des mains
Ne pas effectuer de traitement hygiénique des mains par friction après un lavage des
mains
Les indications et techniques à respecter concernant ces traitements des mains
sont en 3-3-1-1-1- et 3-3-1-1-2-.
3-3-2- Tenue vestimentaire et accessoires
3-3-2-1- Généralités
3-3-2-1-1- Tenue vestimentaire (2) (4) (10) (18)
La tenue vestimentaire sert à protéger les professionnels de santé. Elle est
composée d’une blouse, qui est l’élément de base pour la réalisation d’un soin, qu’il
soit réalisé en dehors ou dans un établissement de soins. Cette blouse doit :
- être portée exclusivement dans l’enceinte de l’établissement par
toute personne effectuant ou observant des soins (professionnels, étudiants,
stagiaires)
- pouvoir être lavée à haute température (>60°C)
- être constituée d’un mélange de polyester et de coton (le plus
souvent 65%/35%). Le coton émet des particules et offre une bonne adhérence aux
micro-organismes contrairement aux mélanges de polyester et coton.
- être à manches courtes, pour faciliter le traitement des mains et
éviter le transport des germes
- être changée quotidiennement et à chaque fois que souillée
- être remplacée par la tenue de ville pour la prise de repas, afin
de se protéger des souillures et de limiter les risques de transmission des micro-
organismes dont elle est porteuse.
On note qu’un lavage des mains doit être réalisé avant d’enfiler et après avoir
retiré sa tenue professionnelle.
Toutefois, une sur-blouse ou un tablier plastique à usage unique viendront
compléter la tenue chaque fois qu’il existe un risque de projection ou
d’aérosolisation de sang ou de liquide biologique.
42
3-3-2-1-2- Gants
Le port de gants ne remplace ni le lavage, ni la désinfection des mains. Il
assure la protection des soignants et des patients en prévenant les transmissions
croisées. Les gants se portent sur des mains à ongles courts sans bague ni autre bijou.
PRINCIPE : 1 paire de gants, pour un geste, pour un patient (10)
Il existe deux types de gants. Les gants non stériles à usage unique sont
utilisés : - chaque fois qu’il y a un risque de contact avec :
- du sang ou tout autre produit biologique
- une peau lésée ou une muqueuse
- du linge ou du matériel souillé
- lors des soins, chaque fois que le soignant présente une lésion cutanée au
niveau des mains.
Ainsi que les gants stériles à usage unique qui sont employés pour tout acte
nécessitant un haut niveau d’asepsie et pour toute manipulation de produits ou
matériels stériles (2) (4) (10) (18)
.
Ne pas oublier de se désinfecter les mains avant la mise des gants et après leur
retrait. Ils doivent porter le marquage CE.
3-3-2-1-3- Masque
Le port du masque est indiqué dans certaines situations à risque pour la
protection du personnel et des patients. On distinguera :
- les masques médicaux (masques de soins, masques
chirurgicaux) qui sont destinés à éviter la projection de gouttelettes de salive ou de
sécrétions respiratoires lors de l’expiration du soignant vers le patient ou d’un
malade contagieux vers son entourage. En aucun cas il ne le protège contre les
agents infectieux transmissibles par voie aérienne. Certains modèles qui comportent
une couche imperméable, et parfois une visière, peuvent assurer également la
protection du soignant contre les projections de liquide provenant du patient au cours
d’un acte de soins ou de chirurgie, ils sont dits masques anti-projections. Ces
masques doivent répondre à la directive européenne 93/42/CEE relative aux DM
(norme EN 14683) (2) (10)
- les masques de protection respiratoire jetables sont constitués
d’un demi-masque englobant la bouche et le nez. Ils sont destinés à protéger celui
qui le porte contre l’inhalation de poussières et/ou d’aérosols contaminés par des
agents infectieux transmissibles par voie aérienne (10)
.
Le masque doit toujours être porté en couvrant le nez, le menton et la
bouche et doit être appliqué hermétiquement sur le visage. Il ne doit pas être
repositionné ou porté en collier (4)
.
43
3-3-2-2- Application à l’audioprothèse
Le port de la blouse est nécessaire dans la pratique de l’audioprothèse
puisqu’elle doit être portée lors de tout acte de soins effectués dans ou en dehors des
établissements de soins. De plus, la tenue vestimentaire ne doit pas être la même
dans et à l’extérieur du centre.
Le port de gants non stériles à usage unique est recommandé lorsque les mains
de l’audioprothésiste sont lésées. Pour le contact des mains avec le cérumen, le port
de gants est conseillé. Cependant un lavage hygiénique des mains peut également
être effectué si les mains sont souillées par du cérumen. Il n’est pas nécessaire de
porter des gants stériles.
Les masques et les sur-blouses ne sont pas recommandés car il n’y a pas de
projection de sang ou de liquide biologique dans l’exercice de notre profession.
Cependant, un masque peut être porté par un professionnel malade (grippe, rhume,
etc.) et en cas d’épidémie. L’utilisation du masque est laissée à l’appréciation de
l’audioprothésiste ; il doit faire preuve de bon sens face aux infections qu’il pourrait
transmettre.
On rappelle que les professionnels ayant des cheveux longs doivent les
attacher. Cela permet d’éviter de devoir sans arrêt les remettre en place avec les
mains et limite ainsi leur contamination.
3-3-3- Hygiène des locaux
3-3-3-1- Généralités
Le risque de transmission des micro-organismes à partir de l’environnement
doit être pris en compte car celui-ci peut représenter un réservoir secondaire potentiel
de micro-organismes. En effet, il peut être émetteur (environnement patient) et
récepteur (patient environnement). Le risque réel d’acquérir une infection liée à la
contamination de l’environnement est rarement démontrable car il est souvent
difficile d’établir un lien épidémiologique entre l’agent infectieux de l’entourage et
la survenue de l’infection. Cependant, il est légitime de considérer que plus
l’environnement est maîtrisé, plus le risque lié à cet élément diminue (2)
. Les
objectifs du traitement des locaux sont multiples : - concourir à l’hygiène générale
d’un établissement de soins, conserver un aspect propre, confortable et accueillant,
qui inspire confiance aux patients
- maîtriser le niveau de
contamination microbien de l’environnement (sols, surfaces…)
- maintenir le matériel et
l’environnement en bon état (4)
.
44
3-3-3-1-1- Classification des zones
Les zones rencontrées dans les établissements de soins sont classées. Le risque
infectieux y est évalué, ce qui permet d’adapter l’hygiène des locaux en
conséquence. Un exemple de classification des zones à risque en milieu hospitalier
est proposé ci-après. La zone 1 correspond aux locaux où le risque est le plus faible,
la zone 4 où il est le plus élevé. Il s’agit d’un exemple pouvant servir de document
de travail à toute profession de santé.
45
Tableau 5 : Classification des zones à risque en milieu hospitalier (20) (26)
.
ZONE 1
RISQUES MINIMES
ZONE 2
RISQUES MOYENS
ZONE 3
RISQUES SEVERES
ZONE 4
TRES HAUTS
RISQUES
Halls
Bureaux
Services administratifs
Services techniques
Maison de retraite
Maternité
Soins de suite et de
réadaptation
Soins de longue durée
Salles de rééducation
fonctionnelle
Etablissement
d’hébergement pour
personnes âgées
dépendantes (EHPAD)
Psychiatrie
Consultation externe
Crèche
Laboratoires
Stérilisation centrale
(zone lavage)
Pharmacie
Blanchisserie
Dépositoire
Offices
Sanitaires
Ascenseurs
Escaliers
Salles d’attente
Circulations
Soins Intensifs
Réanimation
Urgences
Salle de surveillance
post
interventionnelle
Salles d’accouchement
Pédiatrie
Chirurgie
Médecine
Hémodialyse
Radiologie
Exploration
Fonctionnelle
Nurserie
Biberonnerie
Stérilisation Centrale
(zone
de conditionnement)
Salle d’autopsie
Néonatologie
Salle d’intervention
Service de greffe
Service de brûlés
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Oncologie / Onco-hématologie
Hématologie
Hémodynamique
Endoscopie
Nettoyage quotidien
Nettoyage-
désinfection
quotidien
Nettoyage-
désinfection
quotidien voire
pluriquotidien
Nettoyage-désinfection
pluriquotidien et étape
de
désinfection
46
L’entretien des locaux a certes une périodicité de prise en charge, mais il
dépend également de leur nature et de leur fréquentation. Il faut faire preuve de bon
sens : des vitres dont l’aspect est détérioré par des salissures doivent être nettoyées
rapidement même si elles ont été lavées récemment !
Il semble important de tenir à jour un calendrier dans lequel on note les
opérations d’hygiène que l’on a effectuées. Pour des actes ne s’effectuant que
rarement (vitres, placards, etc.), un support écrit permet de se remémorer ce qui a été
fait.
3-3-3-1-2- Chauffage, ventilation et conditionnement
d’air (4) (10) (28)
Pour le chauffage, tous les moyens sont autorisés, il n’y a pas de restriction à
ce sujet.
Lorsqu’il s’agit de radiateurs (à eau chaude ou électriques), il est préférable d’avoir
un modèle facile à nettoyer (par exemple des plaques lisses).
Lorsqu’il s’agit d’un système de climatisation à air pulsé, il faut faire attention à ne
pas situer les zones sensibles (la salle d’examen et de soins, zone de stockage du
matériel stérile), directement sous les bouches de soufflage.
Lorsque le chauffage est assuré par des ventilo-convecteurs, on rappelle que les
filtres utilisés dans ces appareils ont pour fonction première la protection de
l’appareil et non la filtration particulaire de l’air. Ces filtres doivent donc être
entretenus selon une périodicité définie par le fabricant.
Pour la ventilation, elle peut être assurée par une ventilation mécanique
contrôlée (VMC) et permet l’extraction de l’air et participe à son renouvellement (il
n’y a pas de soufflage pour faire pénétrer l’air extérieur). Les bouches d’extraction
de l’air doivent se trouver dans les locaux ou les zones exposées à la contamination
(sanitaires, évier de nettoyage du matériel, local des poubelles, etc.)
Concernant l’air, il est simplement rappelé la nécessité d’une aération
quotidienne des locaux.
3-3-3-1-3- Eau
Elle est utilisée à diverses reprises dans les établissements de soins et pour
plusieurs types d’actions. Nous distinguerons l’eau nécessaire au rinçage des DM et
celle nécessaire au rinçage des mains lors de leur lavage.
Le rinçage des mains est réalisé avec l’eau du réseau. Il n’y a donc pas de
contrainte particulière.
Pour le rinçage des DM, l’eau devient un facteur essentiel dans le maintien du
niveau de désinfection. Par exemple, il est inutile de stériliser des DM allant dans
des cavités stériles du patient si on les rince à l’eau du réseau.
Pour des DM de risque non critique et de risque semi-critique, le rinçage peut être
réalisé à l’eau du réseau (eau courante) (8) (29)
.
47
Pour des DM de risque critique nécessitant une stérilisation ou, à défaut, une
désinfection de haut niveau, le rinçage préconisé est effectué avec de l’eau stérile (29)
(30). L’eau utilisée pour le rinçage des DM est adaptée à leur futur usage et au lieu
dans lequel ils vont être utilisés.
3-3-3-1-4- Matériaux de revêtement
Certains matériaux de revêtements doivent être préférés pour limiter le risque
infectieux.
Pour les sols, on prendra un revêtement lessivable, lisse, non poreux (carrelage
avec joints plats et étanches ou matériaux synthétiques) et facile à nettoyer et à
désinfecter. La moquette est à éviter dans les lieux de soins car elle ne peut être ni
lavée, ni désinfectée de façon récurrente (2) (10)
.
Pour les murs, on préfèrera un revêtement lisse et lessivable (papier vinylique,
peinture lessivable, matières plastiques diverses, carrelage avec joints plats et
étanches (2) (10)
.
Pour le plafond, on le choisira lisse et on évitera les faux plafonds car ils
majorent les risques infectieux. Le système d’éclairage doit être simple (tubes en
néon, spots, etc.). Il est préférable d’éviter toute suspension qui devient souvent un
« nid à poussières » (2)
.
Les plans de travail doivent être lisses, non poreux, faciles à nettoyer,
résistants aux produits d’entretien et aux désinfectants.
De plus, il faut posséder une décoration facile d’entretien, mais qui ne soit pas
encombrante. Eviter les plantes vertes, les fontaines ou autres jeux d’eau et le
mobilier recouvert de textile (2) (10)
.
3-3-3-1-5- Technique d’entretien
Trois techniques sont utilisées : le nettoyage, le nettoyage-désinfection et le
bio nettoyage. Leur usage dépend, comme nous l’avons, vu de la zone à nettoyer.
Commençons par définir ces trois termes.
Nettoyage : « opération d’entretien et de maintenance des locaux et des
équipements dont l’objectif principal est d’assurer un aspect agréable (notion de
confort) et un niveau de propreté (notion d’hygiène). Cette opération d’élimination
des salissures particulaires, biologiques, organiques ou liquides est réalisée par un
procédé respectant l’état des surfaces traitées et faisant appel, dans des proportions
variables aux facteurs combinés suivants : action chimique, action mécanique,
température et temps d’action » (27)
. Pour cette technique, on utilisera un textile
propre imprégné d’un détergent, une lingette pré-imprégnée ou un textile vaporisé
par un spray détergent. Les textiles doivent être largement imbibés afin de faciliter le
décollage des souillures, leur recueillement sur le support et leur élimination dans
l’eau de rinçage.
48
Pour les surfaces, il est effectué avec des textiles non tissés ou des lingettes
pré-imprégnées.
Pour les sols, il est réalisé à l’aide d’un balai à franges imprégnées, d’un balai
trapèze muni d’une gaze humide ou d’un textile pré-imprégné (2)
.
Nettoyage-désinfection : « il résulte de l’utilisation d’un produit détergent-
désinfectant qui associe en une seule opération nettoyage et désinfection » (27)
. Pour
les locaux exigeant cette technique, nous pouvons utiliser les mêmes supports que
ceux du nettoyage pour le sol et les surfaces, à la différence que le produit utilisé est
un détergent-désinfectant et non un détergent.
Bio nettoyage : c’est un terme désignant le traitement des surfaces et des sols
qui réunit le nettoyage et l’application finale d’un désinfectant.
Contrairement au nettoyage-désinfection, le bio nettoyage est obtenu par la
combinaison de 3 temps : - nettoyage
- évacuation de la salissure et des produits utilisés
- application d’un désinfectant
Les supports utilisés sont les mêmes que ceux des deux techniques
précédentes (2) (27)
.
Si on se réfère au tableau 5, les pièces correspondant à la zone 1 nécessitent un
nettoyage quotidien, celles de la zone 2 un nettoyage-désinfection ou un bio
nettoyage quotidien, celles de la zone 3 un nettoyage-désinfection ou un bio
nettoyage quotidien voire pluriquotidien (si le revêtement est visuellement souillé au
cours de la journée) et celles de la zone 4 un nettoyage-désinfection ou un bio
nettoyage pluriquotidien et étape de désinfection.
3-3-3-1-6- Matériel d’entretien
Le matériel nécessaire à la réalisation des techniques citées est le suivant :
- produits détergent et détergent-désinfectant dont les
précautions d’utilisation sont indiquées sur la notice
- supports non tissé à usage unique sont préférés par
commodité
- si les textiles de nettoyage sont réutilisés, les laver en
machine à haute température (>60°C) avec javellisation au dernier rinçage
- balai à franges ou balai trapèze muni d’une gaze
- lingettes pré-imprégnées
- l’ensemble du matériel d’entretien est nettoyé une fois par
jour
- Un chariot de ménage organisé en étage propre et étage
sale peut faciliter l’activité d’entretien (par exemple pour les grandes surfaces)
49
- les serpillères et les éponges sont interdites car elles
constituent des réservoirs de micro-organismes potentiellement pathogènes (10)
.
3-3-3-1-7- Produits d’entretien autorisés
Il n’y a pas de norme concernant l’utilisation de tel ou tel produit détergent (21)
.
Cependant, quelques critères de choix existent tels que : avoir une toxicité minimale
pour les utilisateurs, être biodégradable à 90%, ne pas être agressif vis-à-vis du
matériel et des supports et se rincer facilement si besoin (27)
.
En revanche, seuls les produits détergent-désinfectants répondant aux normes
AFNOR de base de bactéricidie (EN 1040 ou NFT 72 152, EN 1275 ou NFT 72-202,
EN 1276 ou NFT 72-173 ou NFT 72-170 ou NFT 72-171) sont autorisés (2) (21) (27)
.
Les sprays pour la désinfection des surfaces doivent avoir les mêmes normes
que celles des produits détergents-désinfectants (21)
.
Quant aux lingettes, elles doivent également répondre à ces normes (21)
.
Certains de ces produits possèdent une activité virucide. Ils ont un spectre
d’activité plus large et peuvent être utilisés car, qui peut le plus peut le moins.
3-3-3-1-8- Travaux (4)
Des travaux sont parfois effectués au sein des établissements de soins. Ils sont
nécessaires pour améliorer la prise en charge des patients, mais peuvent majorer le
risque infectieux pendant leur réalisation. Ainsi, des précautions doivent être prises.
On devra donc : - isoler la zone de travaux afin qu’elle ne contamine pas les
zones non concernées
- nettoyer minutieusement la zone en travaux avant la reprise
des actes de soins
- réaliser une évaluation visuelle par le personnel pour
contrôler l’état général de la pièce
Déterminons maintenant l’implication de tous ces éléments à l’audioprothèse.
3-3-3-2- Application à l’audioprothèse
Reprenons point par point les éléments qui concernent notre profession.
Dans un cabinet d’audioprothèse, nous pouvons trouver les pièces suivantes :
un hall d’entrée, une salle d’attente, un bureau d’accueil, un atelier, une salle de
consultations, des sanitaires. Ces pièces font toutes parties de la zone 1 ou 2 du
tableau 5. Les zones 1 nécessitent donc un nettoyage quotidien (hall d’entrée, bureau
d’accueil). Quant aux zones 2, elles exigent un nettoyage-désinfection quotidien
(salle d’attente, atelier, salle de consultations, sanitaires). Pour des questions
50
pratiques, le professionnel pourra effectuer un nettoyage-désinfection pour les zones
1, son efficacité étant plus importante que le nettoyage simple.
Le matériel que nous pouvons utiliser est :
- produits détergent et détergent-désinfectant dont les précautions
d’utilisation sont indiquées sur la notice
- supports non tissé à usage unique
- si les textiles de nettoyage sont réutilisés, les laver en machine à
haute température (>60°C) avec javellisation au dernier rinçage
- balai à franges ou balai trapèze muni d’une gaze
- lingettes pré-imprégnées
- l’ensemble du matériel d’entretien est nettoyé une fois par jour
Le chariot ne nous est pas utile car les surfaces que nous devons entretenir ne
sont pas très grandes.
Les moyens de chauffage et de conditionnement d’air n’ont pas de spécificité
liée à notre profession. Veillons juste à l’entretien de ces dispositifs et à prendre
soin d’aérer quotidiennement les locaux.
L’eau utilisée peut être celle du réseau. En effet, l’eau courante suffit pour le
rinçage des mains et des DM que nous utilisons.
Les matériaux de revêtement cités au 3-3-3-1-4- sont valables pour les centres
d’audioprothèse.
Les techniques d’entretien utiles (nettoyage-désinfection) sont applicables
pour le traitement de nos locaux. Il en est de même pour le matériel d’entretien
nécessaire et les produits utilisés.
Si des travaux sont effectués au sein du centre, nous pouvons suivre ce qui a
été mentionné au 3-3-3-1-8-.
51
3-3-4- Dispositifs médicaux
3-3-4-1- Généralités
3-3-4-1-1- Définition
Les Dispositifs Médicaux (DM) sont des produits de santé qui sont définis
dans le Code de la Santé Publique à l’article L. 5211-1, Cinquième partie, Livre II,
Titre I, Chapitre I (31) (32)
.
« On entend par Dispositif Médical tout instrument, appareil, équipement, matière,
produit, à l’exception des produits d’origine humaine, ou autre article utilisé seul
ou en association, y compris les accessoires et logiciels intervenant dans son
fonctionnement, destiné par le fabricant à être utilisé chez l’homme à des fins
médicales et dont l’action principale voulue n’est pas obtenue par des moyens
pharmacologiques ou immunologiques ni par métabolisme, mais dont la fonction
peut être assistée par de tels moyens. »
Cette définition est apparue en 1994 pour la première fois dans le CSP.
Plus précisément, les DM sont utilisés à des fins :
- de diagnostic, de prévention, de contrôle, de traitement ou
d’atténuation d’une maladie (thermomètre médical, stéthoscope, etc.)
- de diagnostic, de prévention, de contrôle, de traitement,
d’atténuation ou de compensation d’une blessure ou d’un handicap (pansements,
appareils auditifs, etc.)
- d’étude, de remplacement ou de modification de l’anatomie ou
d’un processus physiologique (prothèse articulaire, pacemaker, etc.)
- de maîtrise de la conception (stérilet, préservatif, etc.) (31)
.
Les DM sont classés et sont répartis, selon l’article R. 665-6 du CSP en 4
classes : - La classe I qui comporte les sous-classes suivantes :
- Classe I non stérile et sans fonction de mesurage
- Classe I stérile
- Classe I avec fonction de mesurage
- La Classe IIa
- La Classe IIb
- La Classe III
52
Ces classes correspondent à des niveaux de risque croissants, comme le
montre le tableau suivant :
Classe Caractérisation
Classe de risque I Faible degré de risque
Classe de risque IIa Degré moyen de risque
Classe de risque IIb Potentiel élevé de risque
Classe de risque III Potentiel très sérieux de risque
Des critères permettent d’établir cette classification, parmi eux : la durée
d’utilisation, l’invasivité, la possibilité ou non de réutilisation, la visée thérapeutique
ou diagnostique, la partie du corps qui entre en contact avec le DM. Les appareils
auditifs sont par exemple des DM de classe IIa et les DM utilisés en audioprothèse
font partis des Classe I et IIa (20) (31) (33)
.
Il faut savoir que cette classification existe. Cependant, nous ne nous en
servirons pas dans la suite de ce mémoire car elle n’apporte pas d’élément
concernant la prise en charge des DM. Il n’existe pas de corrélation directe entre la
classe du DM et une méthodologie de désinfection. La seule référence est le tableau
du 3-3-4-1-3-.
Les DM doivent répondre à des besoins de santé et de sécurité. Dans cette
optique, le marquage CE atteste de la conformité des DM à des exigences
essentiellement de conception, de performance, de sécurité et de santé pour les
patients, les utilisateurs et les tiers. Le marquage CE a donc pour but d’uniformiser
les modalités de mise sur la marché des DM dans l’espace économique européen (14)
(8) (31) (6).
Même si la fiabilité des DM est importante, il n’empêche que leur utilisation
peut entraîner des risques ou des incidents. Lorsqu’ils sont observés et rencontrés par
les professionnels de santé, ces dysfonctionnements doivent être mentionnés auprès
de l’Agence Française de Sécurité Sanitaire des Produits de Santé (AFSSAPS), qui
est l’autorité compétente en matière de matériovigilance (6) (20)
.
En plus du DM, il existe le Dispositif Médical Implantable Actif (DMIA) et le
Dispositif Médical de Diagnostic In Vitro (DMDIV). Nous n’aborderons pas ces
types de DM qui ne concernent pas la pratique courante de l’audioprothésiste.
53
3-3-4-1-2- Différents dispositifs médicaux
3-3-4-1-2-1- Dispositifs médicaux à usage unique
Ils comptent parmi les mesures les plus efficaces pour interrompre les chaînes
de transmission par contact. Ils sont signalés, sur l’emballage, par le symbole « 2 »
barré dans un cercle. Cela indique qu’ils ne doivent pas être réutilisés ou ne doivent
pas bénéficier d’une procédure d’entretien en vue d’une réutilisation quelque soit
leur utilisation initiale. Ils peuvent aussi être signalés par les mentions « usage
unique », « n’utiliser qu’une seule fois » ou « ne pas réutiliser » (7) (8) (10) (20) (24) (34)
3-3-4-1-2-2- Dispositifs médicaux réutilisables
Ce sont des DM qui peuvent être réutilisés. C’est donc sur eux que notre
attention va être particulièrement dirigée car, étant utilisés pour plusieurs patients,
leur prise en charge est importante afin d’éviter la transmission d’agents pathogènes.
Ils nécessitent une prise en charge qui comporte au minimum un nettoyage (10) (20)
.
3-3-4-1-3- Classification des dispositifs médicaux
Cette classification dépend du risque infectieux auquel va être confronté le
DM. Par exemple, on ne va pas désinfecter un spéculum de la même façon qu’un
instrument chirurgical invasif. Trois niveaux de risque sont répertoriés (non critique,
semi-critique et critique). Chaque DM appartient à l’une de ces 3 classes. Les
caractéristiques des classes ainsi que les traitements requis pour les DM ont été
exposés dans le tableau 2 du 3-2. Nous avons montré que les DM que l’on utilise
font partie du risque non critique ou semi-critique, nécessitant respectivement une
désinfection de bas niveau et une désinfection de niveau intermédiaire.
Un autre élément entre en compte dans le traitement des différents DM. Le
niveau d’exigence du traitement du matériel dépend également du niveau d’asepsie
de l’environnement dans lequel le matériel va être utilisé. Cela permet d’assurer une
cohérence entre les DM et l’environnement. Ainsi, on comprend aisément qu’un
DM, normalement à risque non critique, devra être stérilisé ou à usage unique s’il est
utilisé dans un bloc opératoire accueillant un greffé de moelle. Deux mêmes DM
pourront donc avoir un traitement différent (35)
.
54
3-3-4-1-4- Traitement des dispositifs médicaux réutilisables
3-3-4-1-4-1- Traitement des dispositifs médicaux
critiques
3-3-4-1-4-1-1- Dispositifs médicaux
thermorésistants
Comme nous l’avons vu, les DM de risque critique, réutilisables et
thermorésistants doivent subir une stérilisation ou, à défaut, une désinfection de haut
niveau. La stérilisation doit toujours être préférée à la désinfection car l’efficacité est
supérieure et mieux maîtrisée. Elle permet grâce à un emballage approprié et intègre,
de maintenir l’état stérile.
55
Récapitulons par des schémas ces deux procédures :
Étapes et modalités d’une stérilisation
Pré-nettoyage
Rinçage
Rinçage
Nettoyage
Séchage
Par égouttage, essuyage,
soufflage d’air médical
Conditionnement
Stérilisation à la vapeur
d’eau sous pression
134°C pendant 18 minutes de
plateau de stérilisation
Stockage
Eau courante du réseau de
distribution
Eau courante du réseau de
distribution
Étapes Modalités
- Immersion dans une solution
détergente-désinfectante, ne
contenant pas d’aldéhyde pendant
la durée requise par le fabricant du
produit ou 15 minutes minimum.
- A défaut, rinçage à l’eau du réseau
de distribution ou essuyage si pas
de point d’eau.
- Nettoyage automatique avec bac à
ultrasons + produit détergent ou
détergent-désinfectant
- Nettoyage manuel avec brossage +
produit détergent
56
Nous présentons ici la stérilisation à la vapeur d’eau (autoclave) car c’est la
méthode de référence pour les DM réutilisables (10)
.
Étapes et modalités d’une désinfection
Pré-nettoyage
Rinçage
Rinçage
Nettoyage
Séchage
Par égouttage, essuyage,
soufflage d’air médical
Stockage
Rinçage
- Immersion dans une solution
détergente-désinfectante, ne
contenant pas d’aldéhyde pendant
la durée requise par le fabricant du
produit ou 15 minutes minimum.
- A défaut, rinçage à l’eau du réseau
de distribution ou essuyage si pas
de point d’eau.
Eau courante du réseau de
distribution
Eau courante du réseau de
distribution
- Nettoyage automatique avec bac à
ultrasons + produit détergent ou
détergent-désinfectant
- Nettoyage manuel avec brossage +
produit détergent
Désinfection
Eau courante du réseau de
distribution ou eau stérile pour une
désinfection de haut niveau
Chimique : immersion ou
application d’une solution
désinfectante
Chimico-thermique
Thermique
57
La différence entre les désinfections réside dans la nature du produit
désinfectant utilisé. Il n’y a que cette caractéristique qui varie entre les désinfections
de niveau intermédiaire et de haut niveau. On rappelle que ces caractéristiques sont
mentionnées au tableau1 du 3-1-3-1-.
Nous sommes ici en train de décrire le traitement des DM critiques
thermorésistants, le produit désinfectant utilisé doit être bactéricide, virucide,
fongicide, mycobactéricide et sporicide. C’est une désinfection de haut niveau.
Il y a tout de même une interrogation concernant la prise en charge des DM
critiques thermorésistants. En effet, les sources bibliographiques ne donnent pas les
mêmes points de vue. Premièrement, il est indiqué que « les désinfections de haut
niveau doivent être strictement réservées aux dispositifs médicaux réutilisables
thermosensibles destinés aux actes invasifs ne supportant pas la stérilisation à la
vapeur d’eau » (10)
(20)
. Cela impliquerait forcément l’achat d’un autoclave pour les
professionnels qui utilisent des DM critiques thermorésistants. Deuxièmement, il est
mentionné que l’on peut réaliser une désinfection de haut niveau à défaut de pouvoir
faire une stérilisation et si les DM ne sont pas à usage unique(8) (10)
. Cela donnerait le
choix au professionnel entre la stérilisation, la désinfection et l’usage unique. Après
consultation de deux membres du CCLIN Sud-Ouest, les deux m’ont dit qu’il était
en effet possible d’effectuer les trois méthodes. Même si la stérilisation est favorisée
car elle maîtrise mieux le risque infectieux que la désinfection de haut niveau.
3-3-4-1-4-1-2- Dispositifs médicaux
thermosensibles
La technique prenant en charge les DM critiques thermosensibles doit faire
appel à des produits désinfectants répondant à des normes bien précises (10) (21)
. En
effet, la désinfection est choisie car ces DM ne supportent pas la chaleur donc il n’est
pas possible de réaliser une stérilisation à l’autoclave. Dans un risque critique le
choix des produits s’effectue en fonction du risque infectieux dont les DM font
l’objet et donc du spectre d’activité que l’on doit atteindre. Dans ce cas, on utilisera
des produits bactéricide, virucide, fongicide, mycobactéricide et sporicide.
3-3-4-1-4-2- Traitement des dispositifs médicaux
semi critiques
3-3-4-1-4-2-1- Dispositifs médicaux
thermorésistants
Les DM thermorésistants de risque semi-critique nécessitent au minimum une
désinfection de niveau intermédiaire. Ils peuvent aussi faire l’objet d’une
stérilisation, d’une désinfection de haut niveau ou d’usage unique.
58
Là encore, la bibliographie se contredit concernant la prise en charge des DM
semi critiques thermorésistants. En effet, les sources bibliographiques ne donnent
pas les mêmes points de vue. Premièrement, il est indiqué que « les désinfections de
niveau intermédiaire doivent être strictement réservées aux dispositifs médicaux
réutilisables thermosensibles destinés aux actes invasifs ne supportant pas la
stérilisation à la vapeur d’eau » (10)
(20)
. Cela impliquerait forcément l’achat d’un
autoclave pour les professionnels qui utilisent des DM semi critiques
thermorésistants. Deuxièmement, il est mentionné que l’on peut réaliser une
désinfection de niveau intermédiaire (8) (10)
. Cela donnerait le choix au professionnel
entre la stérilisation, la désinfection et l’usage unique. De plus, il est écrit dans (36)
que l’autoclave n’est pas indispensable si on utilise des DM de risque semi critiques.
Les deux membres du CCLIN Sud-Ouest m’ont dit qu’il était possible
d’effectuer les trois méthodes. D’autant plus que les fabricants proposent des
produits désinfectants de haut niveau qui sont anticorrosifs pour les métaux alors que
ces-derniers sont thermorésistants !
3-3-4-1-4-2-2- Dispositifs médicaux
thermosensibles
Pour prendre en charge les DM semi critiques thermosensibles, on doit faire
appel à des produits désinfectants répondant à des normes bien précises (10) (21)
. Dans
ce risque, on utilisera des produits bactéricide, virucide, fongicide et
mycobactéricide et on suivra la procédure de désinfection du 3-3-4-1-4-1-1-.
3-3-4-1-4-3- Traitement des dispositifs médicaux non
critiques
Ce niveau de risque correspond à l’utilisation de DM dits non-critiques. Ils ne
sont pas en contact direct avec le patient ou sont en contact avec une peau saine. Le
risque infectieux est faible mais ces DM peuvent faciliter la transmission croisée des
infections.
Le traitement requis pour ces DM est une désinfection de bas niveau :
Produit désinfectant au minimum
bactéricide
Par immersion ou par application
d’un support non tissé à usage unique
imprégné d’un produit détergent-
désinfectant (8) (20)
.
59
3-3-4-1-5- Produits autorisés pour le traitement des
dispositifs médicaux
La liste des produits autorisés pour le traitement des DM est consultable dans
la Liste positive désinfectants (21)
. La dernière liste à avoir été établie est celle de
2009. Elle paraît dans la revue Hygiènes, appuyée par la SF2H. Cette liste est non
exhaustive, car comprend les fabricants qui ont bien voulu soumettre leurs produits
aux tests validant leur conformité. Cependant, elle reste une valeur de référence.
3-3-4-1-6- Stockage (8) (10)
Le stockage doit permettre de conserver l’intégrité du DM et d’empêcher la
recontamination du dispositif désinfecté ou stérilisé.
Pour les produits stérilisés, les conditions de stockage ne doivent pas
détériorer les emballages de stérilisation (serrage, humidité, rayonnement solaire
direct, etc.). En effet, ce sont eux qui garantissent la pérennité de l’état stérile.
Quant aux produits désinfectés, ils seront rangés dans un endroit propre et sec
(placard propre et fermé par exemple) à l’abri des contaminations.
3-3-4-1-7- Traçabilité (10) (24) (37)
Elle est définie comme « l’aptitude à retrouver la trace, l’historique de la
fabrication d’un objet, du déroulement d’un soin ou d’un processus »
C’est aujourd’hui un outil qui permet de prévenir le risque et aide à garantir la
sécurité et la qualité des soins appliqués aux patients. La traçabilité assure le suivi
des actes, du matériel, ainsi que des procédures de traitement des DM chaque fois
qu’il s’agit de matériel réutilisable en contact avec des tissus considérés comme
infectieux (risque semi-critique et critique).
Ce suivi peut s’effectuer grâce à un outil informatique ou manuellement (cette
dernière nécessite plus de temps et d’organisation). A ce jour, aucun cadre juridique
spécifique ne fixe les conditions et la durée d’archivage des documents, mais il est
conseillé de les conserver au moins 5 ans.
Elle est parfois difficile à mettre en place car tous les DM ne sont pas munis
d’un code fournisseur.
Pour les DM stérilisés, la traçabilité est facilitée par le choix d’un appareil de
stérilisation éditant un document relatif aux paramètres (température, pression,
temps) enregistrés à chaque cycle. Le professionnel doit également fournir des
renseignements sur : - la liste des DM stérilisés pour chaque cycle
- le type de cycle programmé s’il y a plusieurs possibilités
- le numéro de cycle de stérilisation et la date et l’heure de
stérilisation
60
- le nom de la personne qui a assuré le cycle de la stérilisation et
sa signature
Pour les DM désinfectés, la traçabilité comporte :
- la liste des DM désinfectés
- la date et l’heure de désinfection (début – fin)
- le nom et le numéro de lot du produit désinfectant utilisé
- le nom de la personne qui a assuré la désinfection et sa
signature
- le numéro de cycle en cas d’utilisation d’un laveur-
désinfecteur
3-3-4-2- Application à l’audioprothèse
3-3-4-2-1- Caractéristiques techniques des dispositifs
médicaux
L’évolution de la qualité des soins s’est accompagnée d’une multiplication des
techniques exploratoires ainsi que de la miniaturisation des DM. Cette avancée ne
doit pas nous faire perdre de vue que les DM doivent être traités avec un spectre
d’activité qui est fonction de leur utilité et de leur environnement.
Cela nécessite une bonne connaissance de la composition des produits utilisés
afin d’évaluer leur compatibilité avec certains matériaux, DM ou revêtements
On sait par exemple que les ultrasons sont inefficaces sur des DM en matière
plastique « tendre », caoutchouc, silicone, polychlorure de vinyle qui en amortissent
les effets (10) (20)
.
Aussi, les DM en acier, en inox ou les mélanges de métaux (tungstène)
peuvent être stérilisés (38)
.
En audioprothèse, beaucoup de DM sont présents. Chacun ayant une
composition et une utilisation qui va nécessiter l’emploi d’un désinfectant adapté. Le
but étant de ne pas détériorer le matériel.
On note que l’on peut utiliser des désinfectants de haut niveau pour désinfecter
des DM de risque semi critique même si la prise en charge peut se satisfaire d’une
désinfection de niveau intermédiaire (20)
.
La durée de vie des DM n’est pas réellement connue. C’est au professionnel
d’apprécier visuellement si les DM sont encore utilisables ou non. Par exemple, une
pince de Hartmann rouillée ne doit plus être utilisée.
Malgré une demande aux fabricants et fournisseurs de matériel audio-
prothétique de nous renseigner sur la prise en charge de leurs DM, aucune
information concernant ce sujet n’a pu être recueillie. Par exemple, pas de précision
sur l’entretien d’une pince de Hartmann, une seringue couverte de cérumen, les
61
forets et fraises utilisés pour la retouche des embouts, etc. Pourtant, les demandes ont
été effectuées auprès des principaux fabricants dans le domaine de l’audioprothèse.
Il est indiqué que « le refus pour un fabricant de divulguer ces informations doit être
un motif d’exclusion des produits » (8)
. On constate une ignorance quant à la
nécessité d’une prise en charge vis-à-vis des agents infectieux, concernant les DM
employés en audioprothèse. Et lorsque nous nous sommes adressés à des revendeurs
pour obtenir les coordonnées des fabricants, nous n’avons pu les obtenir. La
responsabilité des fabricants et fournisseurs doit être précisée.
Nous avons donc confronté les matériaux qui composent les DM avec les
caractéristiques des produits désinfectants.
3-3-4-2-2-Dispositifs médicaux classés selon l’acte audio-
prothétique
Ne perdons pas de vue que notre objectif est d’établir des protocoles.
Concernant les DM, les protocoles vont être rédigés pour chaque acte
audioprothétique que nous réalisons, à savoir : l’otoscopie, l’audiométrie, la prise
d’empreintes, les retouches d’embouts, les réglages et les réparations des appareils
auditifs. Commençons donc par énumérer les DM dont nous nous servons dans
chacune de ces démarches et attribuons leur une prise en charge adaptée. Les
produits suivants : HEXANIOS G+R et STERANIOS OPA sont issus des
laboratoires ANIOS, c’est avec ces produits que la prise en charge des DM va être
effectuée. HEXANIOS G+R est un produit nettoyant pré-désinfectant pour les étapes
de pré-nettoyage et nettoyage. Il fait partie de la Liste Positive Désinfectant 2009 et
sa fiche technique est consultable en ANNEXE 1. Il est actuellement remplacé par le
SEPTANIOS qui a le même spectre d’activité, le même temps d’utilisation, la même
concentration, la même compatibilité avec les matériaux et le même prix. L’un ou
l’autre de ces deux produits peut être utilisé.
Quant au STERANIOS OPA, il a été créé cette année et ne figure donc pas sur la
Liste Positive Désinfectant 2009, sa fiche technique est consultable en ANNEXE 2.
C’est un désinfectant de haut niveau, il peut être utilisé pour la désinfection de DM
de niveau semi critiques (normalement soumis à une désinfection de niveau
intermédiaire) mais comme la désinfection de haut niveau a un spectre d’activité
plus large, elle peut être utilisée. Nous n’avons pas besoin d’avoir de l’eau stérile,
même si nous utilisons un produit désinfectant de haut niveau car n’oublions pas que
nous sommes dans un risque semi- critique et que l’eau du réseau suffit pour rincer
les DM.
Nous avons choisi le STERANIOS OPA car c’est le seul pour lequel est clairement
identifiée une compatibilité avec les métaux inoxydables et les matières plastiques,
ce qui est utile pour les DM rencontrés en audioprothèse.
62
3-3-4-2-2-1- Otoscopie : description et traitement des
dispositifs médicaux utilisés
3-3-4-2-2-2- Audiométrie : description et traitement
des dispositifs médicaux utilisés
Dispositifs
Médicaux
Utilisation Classification
du matériel
Entretien Fréquence
* Spéculum
Dans Conduit
Auditif Externe
(CAE)
=
risque médian
Semi-critique
Usage Unique
OU
Désinfection de
haut niveau
Entre 2 patients
* Anse de billeau
* Pince Hartmann
Dans CAE
=
risque médian
Semi-critique
Désinfection de
haut niveau
OU
Stérilisation
Entre 2 patients
Entre 2 patients
* Otoscope
Supporte le
spéculum, reste en
dehors du CAE
Non critique
Désinfection de bas
niveau Entre 2 patients
Dispositifs
Médicaux
Utilisation Classification Entretien Fréquence
*Casque
* Vibrateur
* Poire
Contact oreille du
patient
Contact peau et
mastoïde du
patient
Contact avec
mains du patient
Non critique Désinfection de bas
niveau
Entre 2 patients
63
3-3-4-2-2-3- Prise d’empreinte : description et
traitement des dispositifs médicaux utilisés
Dispositifs
Médicaux
Utilisation Classification Entretien Fréquence
* Spéculum
Dans CAE
=
risque médian
Semi-critique
Usage Unique
OU
Désinfection de
haut niveau
Entre 2 patients
* Coton
* Pâte à
empreintes
* Embout pistolet
Dans CAE
=
risque médian
Semi-critique Usage Unique
* Embout du
pousse-coton
lumineux
* Seringue
Dans CAE
=
risque médian
Semi-critique Désinfection de
haut niveau Entre 2 patients
* Cuillères
* Otoscope
* Pistolet
* Pousse-coton
lumineux
Contact pâte à
empreinte
Contact avec
mains
audioprothésiste
Non critique Désinfection de
bas niveau Entre 2 patients
64
3-3-4-2-2-4-Retouche d’embout : description et
traitement des dispositifs médicaux utilisés
Les embouts auriculaires sont des DM semi critiques et nécessitent au minimum une
désinfection de niveau intermédiaire. Cependant, leur prise en charge ne peut pas
être effectuée car cela prendrait beaucoup trop de temps (environ 30 min de
désinfection quand le patient arrive et 30 autres minutes avant de lui rendre son
embout), créant une contrainte horaire difficilement acceptable. De toute façon, nous
ne pouvons pas désinfecter tous les embouts car se pose le problème des écouteurs
Dispositifs Médicaux Utilisation Classification Entretien Fréquence
* Embout auriculaire
Dans CAE
=
risque médian
Semi-critique
Lingettes
désinfectantes
pour enlever
un peu de
cérumen
Avant contact
avec DM
* Foret acier
* Fraise acier boule
* Fraise tungstène
* Pierre abrasive
Contact embout
Semi-critique
Désinfection
de haut niveau
OU
Stérilisation
Entre 2 patients
* Polisseur
caoutchouc Contact embout Semi-critique
Désinfection
de haut niveau
Entre 2 patients
* Papier de verre Contact embout Semi-critique Usage Unique
* Polisseur Contact embout Semi-critique
Désinfection
avec produit
pour la ponce
Entre 2 patients
* Pièce à mains
Contact avec
mains
audioprothésiste
Non critique Désinfection
de bas niveau Entre 2 patients
65
déportés, l’électronique étant hydrophobe et thermosensible. Nous prenons donc
juste soin d’enlever un maximum de cérumen en sachant bien que cette manœuvre
n’a pas un spectre d’activité suffisant. Puisque nous ne pouvons pas intervenir sur les
embouts, nous nous efforçons de travailler avec des DM désinfectés, ceux-là mêmes
qui vont entrer en contact avec l’embout des patients.
Il existe un produit spécial pour les polisseurs qui permet de désinfecter la ponce.
3-3-4-2-2-5- Réglage des appareils auditifs :
description et traitement des dispositifs médicaux utilisés
Dispositifs
Médicaux
Utilisation Classification Entretien Fréquence
* Sonde in vivo
Dans CAE
=
risque médian
Semi-critique
Usage Unique
* Support in vivo
* Nearcom Contact avec
peau du patient Non critique
Désinfection de
bas niveau Entre 2 patients
* Insert
Dans CAE
=
Risque médian
Semi-critique Désinfection de
haut niveau Entre 2 patients
66
3-3-4-2-2-6- Réparation des appareils auditifs :
description et traitement des dispositifs médicaux utilisés
Dispositifs
Médicaux
Utilisation Classification Entretien Fréquence
* Stéthoscope
* Scalpel
* Fer à souder
* Lame scalpel
* Tournevis
Contact avec
mains
audioprothésiste
Contact tube
Contact avec
Appareils de
Correction
Auditive (ACA)
Non critique Désinfection de
bas niveau Entre 2 patients
* Étain Contact fer à
souder et ACA Non critique Usage Unique
* Pâte à modeler Contact embout
et ACA Semi-critique Usage Unique
* Accessoire
Widex pour
écouteur
* Brosse
* Aiguille
aspirateur
* Tétine
stéthoscope
Contact embout
et ACA Semi-critique
Désinfection de
haut niveau Entre 2 patients
67
* Brucelles
* Pic à empreinte
Contact embout
et ACA Semi-critique
Désinfection de
haut niveau
OU
Stérilisation
Entre 2 patients
* Tube
* Ustensiles
appareils: dômes,
cache micro,
coude
Contact embout
mais pas de
transfert d’agents
pathogènes
Contact embout
Semi-critique
Lingettes
désinfectantes
pour enlever un
peu de cérumen
OU
Machine à
ultrasons +
HEXANIOS
G+R
Patient Unique
Nous ne considérons pas les ACA en contour d‘oreille comme des DM à risque
semi critique. Ils sont classés dans le risque non critique car au contact de la peau
saine et de la sueur du patient.
Cependant, pour les ACA intra auriculaires, nous emploierons la même prise en
charge que les embouts auriculaires, à savoir : utilisation de lingettes désinfectantes
ou d’un essuie-mains imbibé de désinfectant pour enlever le maximum d’agents
infectieux. En sachant que cela n’est pas suffisant.
Dans le paragraphe 3-1-3-1- sur la désinfection chimique, il est écrit qu’elle peut être
réalisée par : - immersion dans une solution désinfectante pour les DM
immergeables
- application d’un désinfectant à l’aide d’un support préalablement
humidifié avec une solution désinfectante pour les DM non immergeables
- pulvérisation dirigée d’une solution désinfectante.
Nonobstant, l’immersion est irréalisable avec des ACA intra auriculaires et
des embouts auriculaires avec écouteurs déportés. L’application d’un désinfectant est
inefficace face à des ACA intra auriculaires et embouts auriculaires avec écouteurs
déportés, car le cérumen qui remplit les évents et les écouteurs ne peut être enlevé
avec le support. Quant à la pulvérisation, les souillures ne sont pas évacuées et le
problème reste entier. Les deux dernières méthodes désinfectantes exposées sont
applicables avec des DM bien précis dont nous ne nous servons pas en
audioprothèse.
De manière analogue à la prise en charge des embouts auriculaires, nous ne
pouvons pas désinfecter les tubes, dômes, coude, etc. à chaque fois que le patient
prend rendez-vous. L’objectif dans ce cas est de ne pas transmettre et de ne pas
68
recevoir d’agents pathogènes. Il n’est en aucun cas de lui désinfecter tout son
matériel. On va donc nettoyer superficiellement ces accessoires de façon à diminuer
le nombre de micro-organismes et prendre soin d’avoir une bonne hygiène des mains
pour ne pas contaminer le patient. Pour les dômes et les tubes, on peut également les
immerger dans la machine à ultrasons + HEXANIOS G+R pendant le temps de la
réparation.
3-3-5- Vaccination du personnel de santé
3-3-5-1- Généralités
La vaccination permet une protection individuelle du professionnel de santé,
de son personnel ainsi qu’indirectement, celle de ses patients.
L’article L3111-4 du Code de la Santé Publique stipule que « toute personne
qui, dans un établissement ou organisme public ou privé de prévention ou de soins,
exerce une activité professionnelle l’exposant à des risques de contamination doit
être immunisée contre l’hépatite B, la diphtérie, le tétanos et la poliomyélite » (32)
.
Cette obligation s’applique également aux étudiants des établissements préparant à
l’exercice des professions médicales et autres professions de santé.
Selon l’article L3112-1 et L3112-2 du Code de la Santé Publique, certaines
professions doivent obligatoirement être vaccinées par le BCG (vaccin
antituberculeux). Les professions concernées par ce vaccin sont : aide soignantes,
ambulanciers, audioprothésistes, auxiliaires de puériculture, ergothérapeutes,
infirmiers, manipulateurs de radiologie médicale, kinésithérapeutes, orthophonistes,
orthoptistes, pédicures, podologues, techniciens d’analyse biologique,
psychomotricien, sapeurs-pompiers, etc. (2) (10)
.
Dans l’ensemble des établissements de santé, la vaccination contre la grippe
doit être proposée annuellement aux soignants (4)
.
Quelques recommandations concernent des professions et vaccinations bien
précises. Par exemple, la vaccination contre le typhoïde est obligatoire, avec un
rappel tous les trois ans, pour tout personnel de laboratoire manipulant des
prélèvements de selles (4)
.
Ces vaccinations doivent évidemment être à jour.
3-3-5-2- Application à l’audioprothèse
La profession d’audioprothésiste dépend du Code de la Santé Publique, nous
sommes donc tenus de respecter les exigences qui sont mentionnées dans ce Code.
Les audioprothésistes doivent donc être vaccinés contre l’hépatite B, la diphtérie, le
tétanos et la poliomyélite, comme le stipule l’article L3111-4. Ces vaccinations sont
valables pour les étudiants intégrant les établissements qui préparent à l’obtention de
notre diplôme.
69
Aussi, il est indiqué que les audioprothésistes doivent être vaccinés par le
BCG.
3-3-6- Gestion des déchets
3-3-6-1- Généralités
3-3-6-1-1- Définition
En France, plusieurs textes règlementent la gestion des déchets. La loi n°75-
633 du 15 juillet 1975 modifiée par les lois du 13 juillet 1992 et du 2 février 1995,
définit le terme « déchet » et instaure le principe suivant : « tout producteur de
déchets est responsable de leur élimination » (4) (10)
. Le décret n°97-1048 du 6
novembre 1997 applique ce principe aux d’activités de soins (DAS).
Il existe plusieurs types de déchets, tous n’ayant pas le même caractère
infectieux. On distingue :
* D’une part les Déchets Assimilables aux Ordures Ménagères
(DAOM). Il s’agit de déchets ne présentant pas de risque infectieux, chimique,
toxique ou radioactif. Ils sont essentiellement constitués d’emballages, de cartons, de
papiers essuie-mains, de draps d’examen non souillés.
* D’autre part les déchets d’activités de soins à risques. Ils sont
issus des activités diagnostiques, de suivi et de traitement préventif, curatif ou
palliatif, dans le domaine des professions de soins. Et doivent, selon la nature du
risque, être séparés dès leur production, conditionnés de manière distincte dans un
emballage primaire et suivre des filières d’élimination spécifiques. Ils se divisent en
plusieurs catégories : - les Déchets d’Activités de Soins à Risques Infectieux
(DASRI). Ils contiennent ou peuvent contenir des agents pathogènes viables ou leurs
toxines dont on sait ou dont on a de bonnes raisons de croire, qu’en raison de leur
nature, de leur quantité ou de leur métabolisme, ils sont responsables de maladie
chez l’homme ou chez d’autres organismes vivants. Précisons la nature des
différents déchets d’activités de soins à risques infectieux :- les DM ou matériaux
piquants, coupants, tranchants, dès leur utilisation, qu’ils aient été ou non en contact
avec un produit biologique
- les flacons de produits sanguins à usage
thérapeutique incomplètement utilisés ou arrivés à péremption, les tubes de
prélèvements sanguins, les dispositifs de drainage
- tout dispositif de soins et tout objet souillé
par (ou contenant) du sang ou un autre liquide biologique
- certains déchets de laboratoire (milieux de
culture, prélèvements, etc.)
- petit matériel de soins fortement évocateur
d’une activité de soins pouvant avoir un impact psycho-émotionnel (seringue,
tubulure, sonde, canule, drain, etc.) (10) (39)
.
70
- les Déchets d’Activités de Soins à Risques
Chimiques et Toxiques (DRCT) comme les médicaments.
- les déchets d’activités de soins à risques radioactifs
comme les films radiologiques.
- et enfin les pièces anatomiques (39)
.
3-3-6-1-2- Tri
Il existe des filières d’élimination spécifiques, les déchets doivent être triés dès
leur production. Pour les DASRI :
Tableau 6 : Choix des emballages en fonction du type de DASRI (39)
Type de conditionnement
Norme
Type de DASRI pouvant y être
déposés
Perforants
Solides
ou
mous
Liquides
Sacs en plastique ou en papier doublés
intérieurement de matière plastique
NF X 30-501
Caisse en carton avec sac intérieur
NF X 30-507
Fûts et jerrycans en plastique
NF X 30-505
Mini collecteurs et boîtes pour déchets
perforants NF X 30-500
Fûts et jerrycans pour déchets liquides
NF X 30-506
Les emballages des DASRI sont à usage unique. Ils sont munis de fermetures
temporaires (en cours d’utilisation) et définitives (avant leur enlèvement pour
l’entreposage). De couleur jaune dominante, un repère horizontal indique la limite de
remplissage.
Ils doivent être disposés à portée de mains du professionnel pour permettre une
élimination immédiate de l’objet.
71
Pour les DRCT, les sociétés assurant la collecte mettent à disposition des
emballages étanches, en matériaux adaptés aux déchets à éliminer et comportant le
symbole de danger.
Les déchets d’activités de soins à risques radioactifs (DASRR), quant à eux,
sont collectés spécifiquement puis éliminés dans des installations autorisées.
Les pièces anatomiques sont conditionnées de manière appropriées dès leur
production avant d’être collectées dans un emballage rigide à usage unique,
homologué et compatible avec le fonctionnement du crématorium (4) (39)
.
3-3-6-1-3- Élimination
Elle consiste en l’évacuation des différents déchets vers les centres de collecte.
Avant élimination, les déchets sont stockés. Cependant, il existe des durées
maximales entre la production et le moment où ils sont traités, dépendant de la
quantité produite : - 72 heures pour des productions supérieures à 100 kilogrammes
par semaine
- 7 jours pour des productions comprises entre 5 kilogrammes par
mois et 100 kilogrammes par semaine (10) (39)
.
Le professionnel de santé qui souhaite éliminer ses DASRI peut se
rapprocher : - de la mairie de sa commune pour savoir s’il existe un système de
collecte organisé ou s’il est autorisé à les déposer en déchetterie
- de la DDASS (service Santé Environnement) dont il dépend
- d’un prestataire de service, par une convention écrite
- d’entreprises privées, qui proposent un ramassage régulier et
fournissent les différents types d’emballages réglementaires. Leur prix est fonction
du volume récolté. Dans ces conditions, le producteur doit veiller au respect des
conditions réglementaires car il reste responsable de ses déchets même s’il n’en
assure pas l’élimination (10)
.
Les DRCT sont confiés à des entreprises agréées pour le transport de telles
marchandises, puis traités dans des installations classées pour la protection de
l’environnement. Il en est de même pour les déchets d’activités de soins à risques
radioactifs (4) (39)
. Si le professionnel veut des conseils concernant l’élimination de ces
déchets, il peut se référer aux organismes indiqués pour les DASRI.
3-3-6-2- Application à l’audioprothèse
En audioprothèse, les déchets se limitent aux déchets assimilables aux ordures
ménagères, aux DASRI, et aux DRCT (produits désinfectants et piles).
Pour les piles, la quantité produite par un centre d’audioprothèse à l’année est
trop petite pour pouvoir être ramassée par un organisme spécialisé. Il nous est
conseillé de joindre nos piles à celles des grandes surfaces ou autres structures qui en
produisent en plus grande quantité.
72
Chaque déchet doit être évacué de façon correcte. Regardons ceux qui peuvent
émaner d’un centre d’audioprothèse :
Tableau 7 : Exemples des déchets rencontrés dans la pratique de
l’audioprothèse
Types de déchets
Exemples de déchets pouvant
émaner d’un centre d’audioprothèse
DAOM
Cartons des fabricants, emballages,
papiers essuie-mains
DASRI
Perforants Lame scalpel
Solides ou
mous
Spéculums, coton, pâte à empreinte,
embout pistolet, papier de verre, tube,
sonde in vivo, lingettes désinfectantes
Liquides
DRCT
Produits détergents et désinfectants
pour les DM et les locaux, piles (10,
312, 13, 675)
Maintenant que nous avons vu l’hygiène générale dans les professions de
santé et leur application en audioprothèse, regardons comment organiser ces
connaissances. En effet, la mise en place de l’hygiène nécessite des documents
écrits, appelés protocoles, sur lesquels va s’appuyer le professionnel de santé. Étant
73
donné qu’il n’y a actuellement pas de protocole établi en audioprothèse, intéressons
nous à un milieu où l’hygiène est un sujet majeur, l’hygiène hospitalière.
74
IV- HYGIENE HOSPITALIERE
En tant qu’établissement de santé, les structures hospitalières doivent
organiser en leur sein la lutte contre les infections nosocomiales. Pour ce faire, elles
se dotent d’un Comité de Lutte contre les Infections Nosocomiales (CLIN), d’une
Équipe Opérationnelle d’Hygiène Hospitalière (EOHH) et définissent un programme
annuel d’actions visant à assurer : - la prévention des infections nosocomiales
- la surveillance des infections nosocomiales
- la définition d’actions, d’information et de
formation de l’ensemble des professionnels de l’établissement en matière d’hygiène
- l’évaluation périodique des actions de lutte
contre les infections nosocomiales (40)
.
4-1- Organisation de l’hygiène hospitalière
4-1-1- Centre de Lutte contre les Infections Nosocomiales (CLIN) (40)
Le CLIN n’est ni un service, ni une structure, c’est un comité. Il donne les
orientations de lutte contre les infections nosocomiales en lien avec les objectifs du
ministère. Il définit ensuite une politique générale au sein de l’établissement en
matière de lutte contre les infections en relation avec l’EOHH.
C’est lui qui valide les protocoles établis dans l’établissement de santé.
Le CLIN comporte entre 12 et 22 membres, parmi eux : le président de la
commission médicale d’établissement, le représentant légal de l’établissement de
santé, le médecin responsable de la médecine du travail dans l’établissement, le
directeur du service de soins infirmiers, un pharmacien, un biologiste, deux membres
proposés par la commission médicale d’établissement parmi les médecins et
chirurgiens de l’établissement, le responsable de l’EOHH, le médecin responsable de
l’information médicale, un membre de l’EOHH désigné par celle-ci, un infirmier
exerçant une activité de soins ainsi que d’autres membres désignés.
4-1-2- Equipe Opérationnelle d’Hygiène Hospitalière (EOHH) (40)
Elle est constituée par les établissements de santé afin de mettre en œuvre les
actions de lutte contre les infections nosocomiales. L’EOHH est composée de
professionnels médicaux, pharmaceutiques et infirmiers, nécessaires à la mise en
place des plans de lutte. Elles ne sont pas toutes constituées du même personnel et
peuvent faire l’objet de coopération inter-établissements.
Elle met en place le programme du CLIN pour tous les services de
l’établissement de santé.
C’est elle qui rédige les protocoles. Cependant, pour des sujets semblables, les
EOHH des établissements de santé ne rédigent pas les mêmes protocoles. Elles
bénéficient et utilisent les mêmes sources d’informations (règlementations,
75
recommandations) mais elles les adaptent à leurs services (en fonction du personnel,
des locaux, etc.) et à leurs pratiques (DM différents, etc.). La modification des
protocoles s’effectue lorsqu’il y a des évolutions, règlementaires, du matériel et des
techniques ou après un audit, ou constatation d’un danger ou d’un risque. Quand les
protocoles sont rédigés, ils sont proposés au CLIN. Ce-dernier effectue une pré-
lecture. S’ils sont convenables, ils sont validés. Sinon, ils sont renvoyés à l’EOHH
pour des modifications dont ils doivent faire l’objet.
4-1-3- Correspondants hospitaliers
Ils épaulent l’EOHH en rendant compte, dans chaque service, de l’efficience
des protocoles établis. Ce sont souvent des infirmiers hygiénistes ou des aides-
soignantes. Ils sont dans chaque service, assurent le lien entre celui-ci et l’EOHH et
participent à l’élaboration des protocoles.
4-1-4- Direction qualité
Les membres de la direction qualité définissent la trame des documents d’une
structure. C’est en quelque sorte la « procédure des procédures », qui établit la forme
des documents, comme par exemple celle des protocoles.
4-2- Exemples de protocoles
Les protocoles présentés ci-après proviennent de différentes enceintes
hospitalières du sud-ouest. Dans chacun des Centres Hospitaliers ou Centres
Hospitaliers Universitaires rencontrés, aucun ne présente de protocole spécifique au
service ORL. Il aurait été intéressant de savoir comment la prise en charge de
l’hygiène y est organisée.
4-2-1- Protocoles du centre hospitalier de Bayonne (Côte d’Argent)
Les protocoles sont disponibles en ANNEXE 3. Le premier concerne les
gestes d’hygiène des mains avec une solution hydro-alcoolique, le second répond au
problème du tri et de l’élimination des déchets d’activités de soins à risques.
4-2-2- Protocole du centre hospitalier de Dax
Le protocole présenté en ANNEXE 4 aborde l’entretien des locaux.
76
4-2-3- Protocole du centre hospitalier de mont de Marsan
Le CH de Mont de Marsan n’a pas voulu fournir de protocoles. Cependant,
ils ont accepté de donner la trame sur laquelle se base les EOHH ainsi que leurs
correspondants pour les rédiger ANNEXE 5.
4-2-4- Protocole du centre hospitalier de Pau
Celui du CH qui est présenté en ANNEXE 6 porte sur l’entretien du matériel
médico-chirurgical.
4-2-5- Protocole du centre hospitalier universitaire de Pellegrin
(Bordeaux)
Celui de Pellegrin se rapporte à l’entretien du matériel informatique
ANNEXE 7.
4-3- Analyse des protocoles
De la comparaison de ces différents protocoles, il ressort que :
Sur la forme : - Ils sont tous divisés en deux parties. Le
cartouche qui rassemble les indications suivantes : Nom du CH
ou CHU, titre du protocole, date de mise en application, numéro
de la version (si besoin), le numéro de la page, rédaction,
validation, approbation. La fiche technique qui détaille et
explique les différents items.
Sur le fond : - ils ne sont pas tous validés, approuvés ou vérifiés
par les mêmes personnes en fonction des établissements. Et même
au sein du même établissement, ce ne sont pas les mêmes qui ont
ces responsabilités en fonction des protocoles. Par exemple à
Bayonne, pour le premier protocole, la validation s’effectue par le
président du CLIN et un praticien hygiéniste. Par contre pour le
deuxième, elle se fait par le président du CLIN, le directeur
adjoint et par la directrice des soins. Les deux sont en revanche
approuvés par le directeur qualité. Ils sont rédigés par des
infirmières hygiénistes et un cadre de santé
- les items contenus dans chacun des protocoles
diffèrent légèrement. On retrouve quand même les éléments
principaux, à savoir : Objectif, définition, domaine d’application,
personnes/services concernés, références, matériel nécessaire,
déroulement.
77
Cependant, la présentation peut être différente d’un protocole à
un autre pour présenter une partie similaire. Certains préfèrent les
tableaux, d’autres la rédaction.
Il n’y a pas de protocole propre aux ORL dans les CH et CHU rencontrés. Les
DM réutilisables sont tous envoyés à la stérilisation. Quant aux DM à usage unique,
ils ne subissent pas de traitement.
L’organisation dont sont dotés les établissements de santé pour gérer le risque
infectieux n’a évidemment rien à voir avec celle des centres d’audioprothèse.
Cependant, notons que chacun d’entre eux rédige et valide, en leur sein, les
protocoles qu’ils établissent.
Les professions de santé comme la nôtre peuvent donc elles aussi établir des
protocoles. Ils seront propres au centre qui les a établis et s’appuieront sur les
règlementations et recommandations concernant l’audioprothèse. N’ayant pas de
recommandation spécifique, l’objectif de la partie III- a justement été de cibler et
d’analyser, point par point, la pratique de l’audioprothèse afin d’extraire, des
recommandations générales, celles qui nous concernent. Aidons nous de ces parties
qui nous sont propres, ainsi de ce qui a été réalisé dans les structures hospitalières
pour rédiger nos protocoles.
78
V- PROTOCOLES D’HYGIENE MAITRISANT LE RISQUE INFECTIEUX
AU CENTRE ACOUSTIQUE TYROSSAIS
5-1- Rédaction des protocoles applicables au Centre Acoustique Tyrossais
5-1-1- Protocoles sur l’hygiène des mains
Centre Acoustique
Tyrossais
Protocole :
Hygiène des mains
par friction avec une
solution hydro-
alcoolique
Date de mise en
application :
Page : 1/4
Rédigé par : Validé par :
Appliquer une hygiène des mains adaptée à chaque activité, afin d’éviter la
transmission croisée manu-portée des micro-organismes.
Traitement des mains à l’aide d’un produit hydro-alcoolique. Solution ou gel
ayant une activité sans effet nettoyant qui s’utilise sans adjonction d’eau.
L’ensemble des professionnels du Centre Acoustique Tyrossais :
M. Campaignolle, Mme
Campaignolle et les stagiaires.
CONSEIL SUPERIEUR D’HYGIENE PUBLIQUE DE FRANCE, Hygienes
Volume XVIII n°4, Surveiller et prévenir les infections associées aux soins,
Septembre 2010.
SFHH, Hygienes, Liste positive désinfectants, Juin 2009.
1- Objectifs
3- Personnes concernées
4- Références
2- Définition
79
Protocole :
Hygiène des mains par friction avec une
solution hydro-alcoolique
Date de mise en
application :
Page : 2/4
VEDEL Amélie, Hygiène et maîtrise du risque infectieux en laboratoire
d’audioprothèse, Mémoire de fin d’études du Diplôme d’État
d’Audioprothésiste à l’Université de Montpellier, Octobre 2007.
SFHH, Hygiènes, recommandations pour l’hygiène des mains, Juin 2009.
MINISTERE DE LA SANTE ET DES SOLIDARITES, Infections liées aux
soins réalisés en dehors des établissements de santé, Janvier 2006.
4 flacons de solution hydro-alcoolique de norme NF EN 1040, NF EN 1275 et
NF EN 1500. Ils sont placés dans : - la salle d’attente
- le bureau d’accueil
- l’atelier
- la salle de consultations
- En début et en fin de journée
- Immédiatement avant tout contact direct avec un patient
- Immédiatement avant tout soin propre chez un même patient
- Après le dernier contact de soin auprès d’un patient
- Après contact avec l’environnement immédiat du patient
- Avant d’enfiler des gants pour un soin
- Immédiatement après le retrait des gants de soins
- Mains mouillées
- Mains souillées
- Mains lésées
- Mains gantées
- Après un lavage hygiénique des mains
7- Contre-indications
5- Matériel
6- Indications
80
Protocole :
Hygiène des mains par friction avec une
solution hydro-alcoolique
Date de mise en
application :
Page : 3/4
Rappel : - Le port de bijoux sur les mains et les poignets est proscrit
- Les ongles doivent être courts et sans vernis (même incolore)
- Les manches doivent être courtes
Utiliser un volume de produit hydro-alcoolique pour permettre une friction
d’une durée suffisante (ce volume pouvant varier en fonction des personnes et
des produits).
Couvrir toute la surface des deux mains et des poignets en suivant les 7 étapes
suivantes :
8- Déroulement
81
Protocole :
Hygiène des mains par friction avec une
solution hydro-alcoolique
Date de mise en
application :
Page : 4/4
Répéter ces 7 étapes à plusieurs reprises, autant de fois que possible jusqu’au
bout du temps de contact. La durée de la friction est comprise entre 20 et 60
secondes.
Frictionner les mains jusqu’au séchage complet
82
Centre Acoustique
Tyrossais
Protocole :
Traitement des
mains par lavage
hygiénique
Date de mise en
application :
Page : 1/1
Rédigé par : Validé par :
Appliquer une hygiène des mains adaptée à chaque activité, afin d’éviter la
transmission croisée manu-portée des micro-organismes.
Opération ayant pour but d’éliminer les salissures présentes sur la peau et
d’éliminer ou de détruire la flore transitoire par lavage en utilisant un savon
moussant liquide désinfectant avec distributeur adapté.
L’ensemble des professionnels du Centre Acoustique Tyrossais :
M. Campaignolle, Mme
Campaignolle et les stagiaires.
MINISTERE DE LA SANTE ET DES SOLIDARITES, Infections liées aux
soins réalisés en dehors des établissements de santé, Janvier 2006.
SFHH, Hygiènes, Liste positive désinfectants, Juin 2009.
INTEROGANIZATIONAL GROUP FOR SPEECH-LANGUAGE
PATHOLOGY AND AUDIOLOGY, Infection prevention and control
guidelines for audiology, March 2010.
SFHH, Hygiènes, recommandations pour l’hygiène des mains, Juin 2009.
VEDEL Amélie, Hygiène et maîtrise du risque infectieux en laboratoire
d’audioprothèse, Mémoire de fin d’études du Diplôme d’État
d’Audioprothésiste à l’Université de Montpellier, Octobre 2007.
1- Objectifs
3- Personnes concernées
4- Références
2- Définition
83
Protocole :
Traitement des mains par lavage hygiénique
Date de mise en
application :
Page : 2/2
- 1 évier et 1 robinet délivrant de l’eau courante.
- 1 produit désinfectant répondant aux normes NF EN 1040, NF EN 1275 et NF
EN 1499.
- Essuie-mains à usage unique.
- En début et fin de journée
- Après un geste de la vie courante (après s’être mouché, être allé aux
toilettes…)
- En présence de poudre sur les gants, au retrait des gants
- Chaque fois que les mains sont visiblement souillées
- Avant d’enfiler la blouse et après l’avoir retirée
Il est remplacé par le traitement hygiénique des mains par frictions avec un
produit hydro-alcoolique lorsque les mains ne sont visuellement pas souillées. La
friction est plus rapide et plus pratique à réaliser.
Rappel : - Le port de bijoux sur les mains et les poignets est proscrit
- Les ongles doivent être courts et sans vernis (même incolore)
- Les manches doivent être courtes
Mouiller les mains
Prendre une dose de savon liquide désinfectant
Savonner 30 à 60 secondes au moins en insistant sur les espaces interdigitaux,
le pourtour des ongles, les bords externes des mains
Rincer sous l’eau du réseau
Sécher par tamponnement avec un essuie-mains à usage unique
Utiliser le dernier essuie-mains pour fermer le robinet
Jeter l’essuie-mains dans la poubelle sans contact avec les mains.
8- Déroulement
7- Contre-indications
5- Matériel
6- Indications
84
5-1-2- Protocole sur l’hygiène de la tenue vestimentaire
Centre Acoustique
Tyrossais
Protocole :
La tenue
professionnelle
Date de mise en
application :
Page : 1/3
Rédigé par : Validé par :
Définir la conduite à tenir en matière de tenue de travail et d’équipement de
protection vestimentaire afin de limiter le risque de transmission croisée.
Ensemble des équipements et des vêtements de travail nécessaire pour éviter la
contamination des professionnels et des patients.
L’ensemble des professionnels du Centre Acoustique Tyrossais en contact avec
les patients : M. Campaignolle, Mme
Campaignolle et les stagiaires.
CONSEIL SUPERIEUR D’HYGIENE PUBLIQUE DE FRANCE, Hygiènes
Volume XVIII n°4, Surveiller et prévenir les infections associées aux soins,
Septembre 2010.
MINISTERE DE LA SANTE ET DES SOLIDARITES, Infections liées aux
soins réalisés en dehors des établissements de santé, Janvier 2006.
VEDEL Amélie, Hygiène et maîtrise du risque infectieux en laboratoire
d’audioprothèse, Mémoire de fin d’études du Diplôme d’État
d’Audioprothésiste à l’Université de Montpellier, Octobre 2007.
INTEROGANIZATIONAL GROUP FOR SPEECH-LANGUAGE
PATHOLOGY AND AUDIOLOGY, Infection prevention and control
guidelines for audiology, March 2010.
1- Objectifs
3- Personnes concernées
4- Références
2- Définition
85
Protocole :
La tenue professionnelle
Date de mise en
application :
Page : 2/3
- 5 blouses : - A manches courtes
- Pouvant être lavées à haute température (>60°C)
- Constituées d’un mélange de polyester et de coton (le plus
souvent 65%/35%)
- Gants non stériles à usage unique. Ils doivent porter le marquage CE.
- Masque de protection respiratoire jetable. Ils doivent être appliqués
hermétiquement sur le visage et sont constitués d’un demi-masque englobant le
menton, la bouche et le nez.
Blouse : - Dans l’enceinte de l’établissement par toute personne effectuant ou
observant des soins (professionnel, stagiaires)
- Doit être changée quotidiennement et à chaque fois que souillée
- Doit être remplacée par la tenue de ville pour la prise de repas
Gants : - Se portent sur des mains à ongles courts sans bague ni autre bijou.
- 1 paire de gants, pour un geste, pour un patient
- Chaque fois qu’il y a un risque de contact avec :
- du sang ou tout autre produit biologique
- une peau lésée ou une muqueuse
- du linge ou du matériel souillé
- Lors des soins, chaque fois que le soignant présente une lésion cutanée au
niveau des mains.
Pour le contact des mains avec le cérumen, le port de gants est conseillé. Cependant
un lavage hygiénique des mains peut également être effectué si les mains sont
souillées par du cérumen.
Masque : - Peut être porté par le professionnel malade (grippe, rhume, etc.) et en
cas d’épidémie. Son utilisation est laissée à l’appréciation de l’audioprothésiste, il
doit faire preuve de bon sens face aux infections qu’il pourrait transmettre. Il ne doit
pas être repositionné ou porté en collier.
5- Matériel
6- Indications
86
Protocole :
La tenue professionnelle
Date de mise en
application :
Page : 3/3
Blouse : - Effectuer un lavage hygiénique des mains.
- Enfiler la blouse.
- Effectuer un lavage hygiénique des mains.
Gants : - Lavage hygiénique des mains ou friction avec un produit hydro-alcoolique
(en fonction de l’état de souillure des mains)
- Enfiler les gants
- Effectuer le soin
- Retirer les gants
- Lavage hygiénique des mains ou friction avec un produit hydro-alcoolique
(suivant que les mains sont poudrées ou non)
7- Déroulement
87
5-1-3- Protocole sur l’hygiène des locaux
Centre Acoustique
Tyrossais
Protocole :
Hygiène des locaux
Date de mise en
application :
Page : 1/3
Rédigé par : Validé par :
Le patient doit bénéficier d’un environnement nettoyé-désinfecté afin de lui
garantir confort et sécurité (propreté visuelle et microbiologique).
Nettoyage-désinfection : Technique d’entretien employant un produit détergent-
désinfectant qui associe en une seule opération nettoyage et désinfection. Pour cette
technique, on utilisera un textile propre imprégné du produit, une lingette pré-
imprégnée ou un textile vaporisé par un spray détergent-désinfectant. Il peut
remplacer le nettoyage normalement destiné aux zones 1. Il est plus efficace et : qui
peut le plus peut le moins.
Ce protocole s’adresse au personnel de l’établissement qui est chargé de
l’hygiène des locaux, à savoir M. Campaignolle, Mme
Campaignolle et les stagiaires.
CONSEIL SUPERIEUR D’HYGIENE PUBLIQUE DE FRANCE, Hygiènes
Volume XVIII n°4, Surveiller et prévenir les infections associées aux soins,
Septembre 2010.
MINISTERE DE LA SANTE ET DES SOLIDARITES, Infections liées aux
soins réalisés en dehors des établissements de santé, Janvier 2006.
VEDEL Amélie, Hygiène et maîtrise du risque infectieux en laboratoire
d’audioprothèse, Mémoire de fin d’études du Diplôme d’État
d’Audioprothésiste à l’Université de Montpellier, Octobre 2007.
1- Objectifs
3- Personnes concernées
4- Références
2- Définitions
88
Protocole :
Hygiène des locaux
Date de mise en
application :
Page : 2/3
CONSEIL SUPERIEUR D’HYGIENE PUBLIQUE DE FRANCE, Guide de
bonnes pratiques de désinfection des dispositifs médicaux, Comité Technique
National des Infections Nosocomiales, 1998.
SOCIETE DE FORMATION THERAPEUTIQUE DU GENERALISTE,
Hygiène et prévention du risque infectieux en cabinet médical ou
paramédical, recommandations professionnelles, Haute Autorité de Santé,
Juin 2007.
CCLIN SUD-OUEST, Entretien des locaux des établissements de soins, Avril
2005.
UNION REGIONALE DES MEDECINS LIBERAUX MIDI-PYRENEES,
Hygiène 05 Traitement des dispositifs médicaux réutilisables, Octobre 2008.
SFHH, Hygiènes, Liste positive désinfectants, Juin 2009.
MINISTERE DE LA SANTE ET DES SPORTS, INSTITUT DE VEILLE
SANITAIRE (InVS), Gestion de la qualité de l’air intérieur, Établissements
recevant du public, 2010.
MINISTERE DE LA SANTE, DE LA FAMILLE, ET DES PERSONNES
HANDICAPEES, Circulaire DHOS/E2/DGS/SD5C/2003/N°591 relative aux
modalités de traitement manuel pour la désinfection des endoscopes non
autoclavables dans les lieux de soins, 17 Décembre 2003.
- 1 blouse.
- Produit détergent-désinfectant (spray ou liquide) répondant aux normes EN
1040 ou NFT 72 152, EN 1275 ou NFT 72-202, EN 1276 ou NFT 72-173 ou NFT
72 170 ou 171.
- Seau dans lequel on mélange le produit détergent-désinfectant et l’eau. Voir
conditions d’utilisation du fabricant en fonction du produit utilisé (température de
l’eau, concentration, etc.).
- Supports non tissés à usage unique
- 1 balai à franges
- Lingettes pré-imprégnées d’un produit détergent-désinfectant répondant aux
mêmes normes que celles citées ci-dessus.
- 1 poubelle pour récolter les supports tissés à usage unique ainsi que les
lingettes utilisées (DASRI). Il peut s’agir d’un sac, d’une caisse, d’un fût ou d’un
jerrican respectivement de norme NF X 30-501, NF X 30-505, NF X 30-507.
5- Matériel
89
Protocole :
Hygiène des locaux
Date de mise en
application :
Page : 3/3
ZONE 1 (hall d’entrée, bureau d’accueil):
- Nettoyage-désinfection quotidien
ZONE 2 (salle d’attente, atelier, salle de consultations, sanitaires) :
- Nettoyage-désinfection quotidien
- Effectuer une friction hydro-alcoolique ou un lavage hygiénique des mains
avant de commencer l’entretien des locaux.
- Porter une tenue vestimentaire propre et adaptée. La même blouse que celle du
travail si elle n’est pas souillée.
- Travailler du plus propre vers le plus sale et de haut en bas. Commencer par
les pièces de la zone 2 et finir par celles de la zone 1.
- Nettoyer les surfaces et la décoration avec les lingettes ou avec les supports
non tissés à usage unique imbibé de produit détergent-désinfectant.
- Nettoyer le sol avec le balai à franges imprégné de produit détergent-
désinfectant.
- Nettoyer le matériel d’entretien après utilisation.
- Effectuer une friction hydro-alcoolique ou un lavage hygiénique des mains
après avoir terminé l’entretien des locaux.
6- Indications
7- Déroulement
90
5-1-4- Protocoles sur l’hygiène lors des différents actes audio-
prothétiques effectués
La difficulté pour établir les protocoles réside dans le fait qu’il faille allier le
respect des règlementations et recommandations, avec la pratique de l’audioprothèse.
Le respect de l’hygiène ne doit pas être un fardeau ou une contrainte, elle doit
s’insérer naturellement dans le quotidien de l’audioprothésiste.
J’ai donc réalisé des protocoles qui correspondent à la façon de travailler au
Centre Acoustique Tyrossais à partir des « applications à l’audioprothèse » qui ont
été élaborées précédemment.
91
5-1-4-1- Protocole : otoscopie
Centre Acoustique
Tyrossais
Protocole :
Otoscopie
Date de mise en
application :
Page : 1/4
Rédigé par : Validé par :
Effectuer une otoscopie sans transmettre d’agents pathogènes au patient
examiné. Définir les précautions à prendre pour respecter l’hygiène lors de cet acte.
Otoscopie : Examen clinique du tympan et du conduit auditif externe
L’ensemble des professionnels du Centre Acoustique Tyrossais :
M. Campaignolle et les stagiaires.
MINISTERE DE LA SANTE ET DES SOLIDARITES, Infections liées aux
soins réalisés en dehors des établissements de santé, Janvier 2006.
CONSEIL SUPERIEUR D’HYGIENE PUBLIQUE DE FRANCE, Guide de
bonnes pratiques de désinfection des dispositifs médicaux, Comité Technique
National des Infections Nosocomiales, 1998.
1- Objectifs
3- Personnes concernées
4- Références
2- Définition
92
Protocole :
Otoscopie
Date de mise en
application :
Page : 2/4
SOCIETE DE FORMATION THERAPEUTIQUE DU GENERALISTE,
Hygiène et prévention du risque infectieux en cabinet médical ou
paramédical, recommandations professionnelles, Haute Autorité de Santé,
Juin 2007.
CCLIN PARIS-NORD, Traitements des dispositifs médicaux thermosensibles,
Revue des dispositifs thermostables en consultation d’Oto-Rhino-
Laryngologie, Septembre 2003
- 2 spéculums
- Pince de Hartmann
- Anse de billeau
- Otoscope
- Lingette désinfectante LINGET’ANIOS (liste positive désinfectant 2009)
- Support pour récupérer le cérumen
- HEXANIOS G+R
- Bac de trempage + HEXANIOS G+R
- Machine à ultrasons + HEXANIOS G+R
- Bac de trempage + STERANIOS OPA
- Autoclave
- Plateau en métal pour recueillir les objets souillés par le cérumen ou les ACA
- Essuie-mains à poser dans le plateau
L’otoscopie est effectuée systématiquement par l’audioprothésiste avec chaque
patient.
Lorsque le CAE est bouché et que l’obstacle est trop profond pour pouvoir être
enlevé par l’audioprothésiste.
7- Contre-indications
5- Matériel
6- Indications
93
Protocole :
Otoscopie
Date de mise en
application :
Page : 3/4
- Friction hydro-alcoolique des mains
- Essuyer otoscope avec une lingette détergente désinfectante ou avec un support
non tissé à usage unique imbibé de produit détergent-désinfectant
- Réaliser l’otoscopie de la première oreille avec l’otoscope et un spéculum
- Immerger spéculum dans le bac de trempage + HEXANIOS G+R avant
désinfection de haut niveau
- Effectuer l’otoscopie de l’autre oreille
- Immerger spéculum dans le bac de trempage + HEXANIOS G+R avant
désinfection de haut niveau
- Utiliser pince de Hartmann et anse de billeau pour enlever l’éventuel bouchon
de cérumen ou autre.
- Jeter le support du cérumen ou autre dans la poubelle pour DASRI
- Immerger pince de Hartmann et anse de billeau dans le bac de trempage +
HEXANIOS G+R avant désinfection de haut niveau ou stérilisation
- Friction hydro-alcoolique des mains
Pour la suite du traitement des spéculums, de la pince de Hartmann et de l’anse de
billeau, on attendra la fin de la matinée ou la fin de journée pour réaliser la
désinfection de haut-niveau ou la stérilisation avec les autres DM nécessitant l’une
ou l’autre de ces prises en charges.
8- Déroulement
94
Protocole : Date de mise en
application :
Otoscopie
Page : 4/4
Rappelons le déroulement des deux techniques :
Stérilisation
Désinfection
de haut niveau
Pré-nettoyage : immersion
dans HEXANIOS G+R
Rinçage à l’eau du réseau
Séchage et conditionnement
dans un emballage adapté
Stérilisation
Séchage Stockage dans un endroit
propre et sec
Rinçage à l’eau du
réseau
Immersion dans une
solution désinfectante
STERANIOS OPA
Nettoyage dans le bac à
ultrasons avec HEXANIOS
G+R
Rinçage à l’eau du réseau
95
5-1-4-2- Protocole : audiométrie
Centre Acoustique
Tyrossais
Protocole :
Audiométrie
Date de mise en
application :
Page : 1/2
Rédigé par : Validé par :
Effectuer une audiométrie sans transmettre d’agents pathogènes au patient testé.
Définir les précautions à prendre pour respecter l’hygiène lors de cet acte.
Audiométrie : Mesure clinique de l’acuité auditive.
L’ensemble des professionnels du Centre Acoustique Tyrossais :
M. Campaignolle et les stagiaires.
MINISTERE DE LA SANTE ET DES SOLIDARITES, Infections liées aux
soins réalisés en dehors des établissements de santé, Janvier 2006.
CONSEIL SUPERIEUR D’HYGIENE PUBLIQUE DE FRANCE, Guide de
bonnes pratiques de désinfection des dispositifs médicaux, Comité Technique
National des Infections Nosocomiales, 1998.
CCLIN PARIS-NORD, Traitements des dispositifs médicaux thermosensibles,
Revue des dispositifs thermostables en consultation d’Oto-Rhino-
Laryngologie, Septembre 2003.
1- Objectifs
3- Personnes concernées
4- Références
2- Définition
96
Protocole :
Audiométrie
Date de mise en
application :
Page : 2/2
- Casque audiométrique
- Vibrateur osseux
- Poire (= bip de réponse)
- Lingette désinfectante LINGET’ANIOS (liste positive désinfectant 2009)
L’audiométrie est effectuée par l’audioprothésiste au premier rendez-vous et au
cours de l’appareillage lorsque l’évolution de la surdité du patient a besoin d’être
vérifiée.
- Friction hydro-alcoolique des mains
- Essuyer casque, vibrateur, bip avec LINGET’ANIOS
- Effectuer audiométrie avec casque, vibrateur et bip
- Friction hydro-alcoolique des mains
5- Matériel
6- Indications
7- Déroulement
97
5-1-4-3- Protocole : prise d’empreintes
Centre Acoustique
Tyrossais
Protocole :
Prise
d’empreintes
Date de mise en
application :
Page : 1/4
Rédigé par : Validé par :
Effectuer une prise d’empreintes sans transmettre d’agents infectieux au patient
examiné. Définir les précautions à prendre pour respecter l’hygiène lors de cet acte.
Prise d’empreintes : Permet la conception d’embouts sur mesure pour le patient
appareillé ainsi que différents types de bouchons (anti-eau, antibruit, etc.).
L’ensemble des professionnels du Centre Acoustique Tyrossais :
M. Campaignolle et les stagiaires.
MINISTERE DE LA SANTE ET DES SOLIDARITES, Infections liées aux
soins réalisés en dehors des établissements de santé, Janvier 2006.
CONSEIL SUPERIEUR D’HYGIENE PUBLIQUE DE FRANCE, Guide de
bonnes pratiques de désinfection des dispositifs médicaux, Comité Technique
National des Infections Nosocomiales, 1998.
SOCIETE DE FORMATION THERAPEUTIQUE DU GENERALISTE,
Hygiène et prévention du risque infectieux en cabinet médical ou
paramédical, recommandations professionnelles, Haute Autorité de Santé,
Juin 2007.
CCLIN PARIS-NORD, Traitements des dispositifs médicaux thermosensibles,
Revue des dispositifs thermostables en consultation d’Oto-Rhino-
Laryngologie, Septembre 2003
1- Objectifs
3- Personnes concernées
4- Références
2- Définition
98
Protocole :
Prise d’empreintes
Date de mise en
application :
Page : 2/4
CCLIN PARIS-NORD, Traitements des dispositifs médicaux thermosensibles,
Revue des dispositifs thermostables en consultation d’Oto-Rhino-
Laryngologie, Septembre 2003.
- 2 spéculums
- Otoscope
- 2 Cotons
- 2 Pousse coton
- Embout du pousse-coton lumineux
- Pâtes à empreintes
- Cuillères
- Pistolet
- 2 Embouts pistolet
- Seringue
- Lingette désinfectante LINGET’ANIOS (liste positive désinfectant 2009)
- Support non tissée à usage unique
- HEXANIOS G+R
- Bac de trempage + HEXANIOS G+R
- Machine à ultrasons + HEXANIOS G+R
- Bac de trempage + STERANIOS OPA
- Plateau en métal pour recueillir les objets souillés par le cérumen ou les ACA
- Essuie-mains à poser dans le plateau
La prise d’empreinte est effectuée pour les patients dont l’appareillage nécessite
des embouts sur mesure. Elle est aussi utilisée pour la fabrication des protections
anti-eau, antibruit, etc.
Lorsque le CAE est bouché et que l’obstacle est trop profond pour pouvoir être
enlevé par l’audioprothésiste.
7- Contre-indications
5- Matériel
6- Indications
99
Protocole :
Prise d’empreintes
Date de mise en
application :
Page : 3/4
- Friction hydro-alcoolique des mains
- Otoscopie si elle n’a pas encore été réalisée (voir protocole otoscopie)
- Essuyer le pousse-coton lumineux, le pistolet et les cuillères
- Placer les cotons dans les CAE
- Immerger l’embout du pousse-coton lumineux dans le bac de trempage
+ HEXANIOS G+R avant désinfection de haut niveau
- Prendre l’empreinte. Si pistolet : - Jeter l’embout pistolet dans la poubelle pour
DASRI
- Changer l’embout du pistolet
- Prendre l’empreinte de la deuxième oreille
- Jeter l’embout pistolet dans la poubelle pour
DASRI
Si seringue : - Prendre les pâtes à empreinte avec les
cuillères et les mélanger
- Retirer la pâte à empreinte de la seringue et
immerger la seringue dans le bac de trempage + HEXANIOS G+R avant
désinfection de haut niveau
- Retirer les empreintes et les poser dans le plateau du patient
- Friction hydro-alcoolique des mains
- Otoscopie pour vérifier qu’il ne reste pas de pâte dans le CAE
- Friction hydro-alcoolique des mains
Pour la suite du traitement de l’embout du pousse-coton lumineux et de la seringue,
on attendra la fin de la matinée ou la fin de journée pour réaliser la désinfection de
haut niveau avec les autres DM nécessitant la désinfection.
8- Déroulement
100
Protocole : Date de mise en
application :
Prise d’empreintes
Page : 4/4
Déroulement de la désinfection de haut niveau :
Pré-nettoyage : immersion
dans HEXANIOS G+R
Rinçage à l’eau du réseau
Séchage
Stockage dans un endroit
propre et sec
Rinçage à l’eau du réseau
Nettoyage dans le bac à
ultrasons + HEXANIOS G+R
Rinçage à l’eau du réseau
Désinfection de haut niveau :
Immersion STERANIOS OPA
101
5-1-4-4- Protocole : retouche d’embouts
Centre Acoustique
Tyrossais
Protocole :
Retouche
d’embouts
Date de mise en
application :
Page : 1/4
Rédigé par : Validé par :
Effectuer une retouche d’embouts sans transmettre d’agents infectieux au
patient examiné. Définir les précautions à prendre pour respecter l’hygiène lors de
cet acte.
Retouche d’embout : Rectification de la forme de l’embout qui permet de
modifier l’acoustique, le confort ou la tenue dans l’oreille du patient.
L’ensemble des professionnels du Centre Acoustique Tyrossais :
M. Campaignolle et les stagiaires.
MINISTERE DE LA SANTE ET DES SOLIDARITES, Infections liées aux
soins réalisés en dehors des établissements de santé, Janvier 2006.
CONSEIL SUPERIEUR D’HYGIENE PUBLIQUE DE FRANCE, Guide de
bonnes pratiques de désinfection des dispositifs médicaux, Comité Technique
National des Infections Nosocomiales, 1998.
SOCIETE DE FORMATION THERAPEUTIQUE DU GENERALISTE,
Hygiène et prévention du risque infectieux en cabinet médical ou
paramédical, recommandations professionnelles, Haute Autorité de Santé,
Juin 2007.
CCLIN PARIS-NORD, Traitements des dispositifs médicaux thermosensibles,
Revue des dispositifs thermostables en consultation d’Oto-Rhino-
Laryngologie, Septembre 2003
1- Objectifs
3- Personnes concernées
4- Références
2- Définition
102
Protocole :
Retouche d’embouts
Date de mise en
application :
Page : 2/4
CCLIN PARIS-NORD, Traitements des dispositifs médicaux thermosensibles,
Revue des dispositifs thermostables en consultation d’Oto-Rhino-
Laryngologie, Septembre 2003.
- Embout auriculaire
- Foret en acier
- Fraise en acier boule
- Fraise tungstène
- Pierre abrasive
- Polisseur en caoutchouc
- Papier de verre
- Polisseur
- Pièce à mains
- Lingette désinfectante LINGET’ANIOS (liste positive désinfectant 2009)
- Support non tissée à usage unique
- HEXANIOS G+R
- Bac de trempage + HEXANIOS G+R
- Machine à ultrasons + HEXANIOS G+R
- Bac de trempage + STERANIOS OPA
- Autoclave
- Produit désinfectant pour la ponce si utilisation du polisseur
- Plateau en métal pour recueillir les objets souillés par le cérumen ou les ACA
- Essuie-mains à poser dans le plateau
La retouche d’embouts est effectuée lorsque, pour des questions acoustique de
confort ou de tenue, une modification s’impose pour améliorer la qualité de
l’appareillage du patient. Elle s’inscrit dans la démarche globale que doit suivre
l’audioprothésiste vis-à-vis de son patient.
5- Matériel
6- Indications
103
Protocole :
Retouche d’embouts
Date de mise en
application :
Page : 3/4
Pour la retouche d’embouts, il n’y a pas de chronologie car la nature de la
retouche à effectuer est très vaste. Il y aurait donc une infinité de protocoles.
Décrivons la prise en charge des différents DM qui entrent en jeu lors de cet acte.
Friction hydro-alcoolique des mains
Désinfecter l’embout auriculaire avec une lingette désinfectante
Utilisation de foret en acier, fraise en acier boule, fraise tungstène, pierre
abrasive bac de trempage + HEXANIOS G+R avant circuit de désinfection
de haut niveau ou circuit de stérilisation (présentés ensuite)
Utilisation du polisseur en caoutchouc bac de trempage + HEXANIOS
G+R avant circuit de désinfection de haut niveau
Utilisation du papier de verre jeter dans la poubelle pour DASRI
Utilisation du polisseur produit désinfectant pour la ponce
Utilisation de la pièce à mains Essuyer avec une lingette désinfectante
Friction hydro-alcoolique des mains
7- Déroulement
104
Protocole : Date de mise en
application :
Retouche d’embouts
Page : 4/4
Rappelons le déroulement des deux techniques:
Stérilisation
Désinfection
de haut niveau
Rinçage à l’eau du réseau
Séchage et conditionnement
dans un emballage adapté
Stérilisation
Séchage Stockage dans un endroit
propre et sec
Rinçage à l’eau du
réseau
Immersion
STERANIOS OPA
Nettoyage dans le bac à
ultrasons avec HEXANIOS
G+R
Rinçage à l’eau du réseau
Pré-nettoyage : immersion
dans HEXANIOS G+R
105
5-1-4-5- Protocole : réglages des appareils auditifs
Centre Acoustique
Tyrossais
Protocole :
Réglage des
appareils
auditifs
Date de mise en
application :
Page : 1/3
Rédigé par : Validé par :
Effectuer le réglage des appareils auditifs sans transmettre d’agents infectieux
au patient appareillé. Définir les précautions à prendre pour respecter l’hygiène lors
de cet acte.
Réglage des appareils auditifs : Ensemble des DM qui interviennent dans la
programmation des aides auditifs du patient.
L’ensemble des professionnels du Centre Acoustique Tyrossais :
M. Campaignolle et les stagiaires.
MINISTERE DE LA SANTE ET DES SOLIDARITES, Infections liées aux
soins réalisés en dehors des établissements de santé, Janvier 2006.
CONSEIL SUPERIEUR D’HYGIENE PUBLIQUE DE FRANCE, Guide de
bonnes pratiques de désinfection des dispositifs médicaux, Comité Technique
National des Infections Nosocomiales, 1998.
1- Objectifs
3- Personnes concernées
4- Références
2- Définition
106
Protocole :
Réglage des appareils auditifs
Date de mise en
application :
Page : 2/3
SOCIETE DE FORMATION THERAPEUTIQUE DU GENERALISTE,
Hygiène et prévention du risque infectieux en cabinet médical ou
paramédical, recommandations professionnelles, Haute Autorité de Santé,
Juin 2007.
CCLIN PARIS-NORD, Traitements des dispositifs médicaux thermosensibles,
Revue des dispositifs thermostables en consultation d’Oto-Rhino-
Laryngologie, Septembre 2003.
CCLIN PARIS-NORD, Traitements des dispositifs médicaux thermosensibles,
Revue des dispositifs thermostables en consultation d’Oto-Rhino-
Laryngologie, Septembre 2003.
- Sonde in vivo
- Support in vivo
- Nearcom
- Lingette désinfectante LINGET’ANIOS (liste positive désinfectant 2009)
- Support non tissée à usage unique
- HEXANIOS G+R
- Plateau en métal pour recueillir les objets souillés par le cérumen ou les ACA
- Essuie-mains à poser dans le plateau
Les réglages sont effectués dès qu’ils sont nécessaires à l’amélioration de la
qualité de vie du patient. L’audioprothésiste ou le patient peuvent juger de leur
opportunité.
5- Matériel
6- Indications
107
Protocole :
Réglage des appareils auditifs
Date de mise en
application :
Page : 3/3
- Friction hydro-alcoolique des mains
- Essuyer nearcom avec une lingette désinfectante
- Utilisation nearcom pour programmer les appareils
- Essuyer support in vivo avec une lingette désinfectante
- Utilisation de la mesure in vivo
- Jeter les sondes in vivo dans la poubelle pour DASRI
- Friction hydro-alcoolique des mains
7- Déroulement
108
5-1-4-6- Protocole : réparation des appareils auditifs
Centre Acoustique
Tyrossais
Protocole :
Réparation
des appareils
auditifs
Date de mise en
application :
Page : 1/4
Rédigé par : Validé par :
Effectuer une réparation d’appareils auditifs sans transmettre d’agents
infectieux au patient examiné. Définir les précautions à prendre pour respecter
l’hygiène lors de cet acte.
Réparation des appareils auditifs : Ensemble des opérations maintenant les aides
auditives en bon état de fonctionnement. Cela peut concerner des DM permettant
l’ouverture des appareils, leur nettoyage, leur écoute ainsi que le changement
d’ustensiles comme les dômes ou les cache-micros. Elle s’inscrit dans la démarche
globale que doit suivre l’audioprothésiste vis-à-vis de son patient.
L’ensemble des professionnels du Centre Acoustique Tyrossais :
M. Campaignolle et les stagiaires.
MINISTERE DE LA SANTE ET DES SOLIDARITES, Infections liées aux
soins réalisés en dehors des établissements de santé, Janvier 2006.
CONSEIL SUPERIEUR D’HYGIENE PUBLIQUE DE FRANCE, Guide de
bonnes pratiques de désinfection des dispositifs médicaux, Comité Technique
National des Infections Nosocomiales, 1998.
1- Objectifs
3- Personnes concernées
4- Références
2- Définition
109
Protocole :
Réparation des appareils
auditifs
Date de mise en
application :
Page : 2/4
SOCIETE DE FORMATION THERAPEUTIQUE DU GENERALISTE,
Hygiène et prévention du risque infectieux en cabinet médical ou
paramédical, recommandations professionnelles, Haute Autorité de Santé,
Juin 2007.
CCLIN PARIS-NORD, Traitements des dispositifs médicaux thermosensibles,
Revue des dispositifs thermostables en consultation d’Oto-Rhino-
Laryngologie, Septembre 2003
CCLIN PARIS-NORD, Traitements des dispositifs médicaux thermosensibles,
Revue des dispositifs thermostables en consultation d’Oto-Rhino-
Laryngologie, Septembre 2003.
- Stéthoscope
- Scalpel
- Lame scalpel
- Fer à souder
- Etain
- Tournevis
- Pâte à modeler
- Accessoire Widex pour écouteurs
- Brosse
- Aiguille aspirateur
- Tétine stéthoscope
- Brucelles
- Pic à empreinte
- Tube
- Ustensiles des appareils auditifs (cache-micro, dôme, coude)
- Lingette désinfectante LINGET’ANIOS (liste positive désinfectant 2009)
- Support non tissée à usage unique
- HEXANIOS G+R
- Bac de trempage + HEXANIOS G+R
- Machine à ultrasons + HEXANIOS G+R
- Bac de trempage + STERANIOS OPA
5- Matériel
110
Protocole :
Réparation des appareils
auditifs
Date de mise en
application :
Page : 3/4
- Autoclave
- Plateau en métal pour recueillir les objets souillés par le cérumen ou les ACA
- Essuie-mains à poser dans le plateau
Pour la réparation des aides auditives, il n’y a pas de chronologie car la nature
des réparations à effectuer est très vaste. Il y aurait donc une infinité de protocoles.
Décrivons la prise en charge des différents DM qui entrent en jeu lors de cet acte.
Friction hydro-alcoolique des mains
Utilisation de : stéthoscope, scalpel, lame scalpel, fer à souder,
tournevis Essuyer avec une lingette désinfectante
Utilisation de l’étain et de la pâte à modeler Usage unique
Utilisation de l’accessoire Widex pour les écouteurs, brosse, aiguille
aspirateur, tétine stéthoscope Bac de trempage + HEXANIOS G+R avant
désinfection de haut niveau
Utilisation des brucelles et du pic à empreinte bac de trempage +
HEXANIOS G+R avant désinfection de haut niveau ou stérilisation
Pour la manipulation des ustensiles des appareils auditifs Essuyer avec
lingette désinfectante ou immerger dans machine à ultrasons + HEXANIOS
G+R pendant le temps de la réparation.
Friction hydro-alcoolique des mains
6- Déroulement
111
Protocole : Date de mise en
application :
Réparation des
appareils auditifs Page : 4/4
Rappelons le déroulement des deux techniques:
Stérilisation
Désinfection
de haut niveau
Rinçage à l’eau du réseau
Séchage et conditionnement
dans un emballage adapté
Stérilisation
Séchage Stockage dans un endroit
propre et sec
Rinçage à l’eau du
réseau
Immersion dans
STERANIOS OPA
Nettoyage dans le bac à
ultrasons avec HEXANIOS
G+R
Rinçage à l’eau du réseau
Pré-nettoyage : immersion
dans HEXANIOS G+R
112
5-1-5- Protocole sur le traitement des déchets
Centre Acoustique
Tyrossais
Protocole :
Traitement des
déchets
Date de mise en
application :
Page : 1/4
Rédigé par : Validé par :
Définir les modalités de tri des différents déchets produits par le centre
d’audioprothèse en respectant les règles d’hygiène et en prévenant le risque
infectieux.
- Déchets Assimilables aux Ordures Ménagères (DAOM). Il s’agit de déchets ne
présentant pas de risque infectieux, chimique, toxique ou radioactif. Ils sont
essentiellement constitués d’emballages, de cartons et d’essuie-mains.
- Déchets d’Activités de Soins à Risques Infectieux (DASRI). Ils contiennent ou
peuvent contenir des agents pathogènes viables ou leurs toxines dont on sait ou dont
on a de bonnes raisons de croire, qu’en raison de leur nature, de leur quantité ou de
leur métabolisme, ils sont pathogènes pour l’homme ou pour d’autres organismes
vivants. Nature des différents déchets d’activités de soins à risques infectieux :
- Objets Piquants, Coupants, Tranchants (OPCT), dès leur utilisation,
qu’ils aient été ou non en contact avec un produit biologique.
- Tout dispositif de soins et tout objet souillé par un liquide biologique
(cérumen).
- Déchets d’activités de soins à risques chimiques et toxiques (DRCT) comme
les piles et les deux produits liquides utilisés (HEXANIOS G+R et STERANIOS
OPA). Le premier n’est pas classé en termes de danger pour l’environnement, il peut
être éliminé avec l’eau du réseau. En revanche le STERANIOS OPA ne doit pas être
déversé dans les cours d’eau.
Ce protocole s’adresse à tous les membres du personnel du centre, à savoir
M. Campaignolle, Mme
Campaignolle et les stagiaires.
1- Objectifs
3- Personnes concernées
2- Définitions
113
Protocole :
Traitement des déchets
Date de mise en
application :
Page : 2/4
CONSEIL SUPERIEUR D’HYGIENE PUBLIQUE DE FRANCE, Hygiènes
Volume XVIII n°4, Surveiller et prévenir les infections associées aux soins,
Septembre 2010.
MINISTERE DE LA SANTE ET DES SOLIDARITES, Infections liées aux
soins réalisés en dehors des établissements de santé, Janvier 2006.
MINISTERE DE LA SANTE ET DES SPORTS, Déchets d’activité de soins à
risques, comment les éliminer ?, 2009.
Pour les DASRI : - Caisse en carton avec sac intérieur de norme NF X 30-507
(solides ou mous).
- Mini collecteurs et boîtes pour déchets perforants de
norme NF X 30-500 (OPCT).
Pour les DRCT : - Bidons de 10L
Pour les DAOM : Rien de particulier car éliminés avec les ordures ménagères.
Prévoir des poubelles accessibles dans chaque pièce où les DAOM sont susceptibles
d’être produits (salle de consultations, bureau d’accueil et atelier. Préférer une
manipulation avec les pieds pour limiter la contamination des mains.
4- Références
5- Matériel
114
Protocole :
Traitement des déchets
Date de mise en
application :
Page : 3/4
- Tri des déchets à la source dès la production
Types de Déchets
Conditionnements
OPCT
DASRI
Risque
infectieux
Collecteur à aiguilles jaune de normes
NF X 30-500 ou NF X 30-505.
Carton (25L) de norme NF X 30-501 ou
NF X 30-505 ou NF X 30-507.
DAOM
Poubelle avec poche transparente (30L et
110L)
DRCT
Collectés par un bidon puis par une
société spécialisée
- Stockage dans un endroit propre et éviter l’exposition directe à
l’ensoleillement.
- Elimination : - quand le bac de STERANIOS est renouvelé, verser l’ancienne
solution dans le conteneur adapté (bidon de 10L). La société spécialisée viendra le
ramasser.
- société spécialisée vient ramasser le collecteur à OPCT et le
carton pour DASRI.
- les DAOM sont éliminés par la filière normale des ordures
6- Déroulement
115
Protocole :
Traitement des déchets
Date de mise en
application :
Page : 4/4
ménagères.
- les piles sont transportées dans des structures importantes produisant
plus de piles que les centres d’audioprothèse.
5-2- Coût de l’hygiène au Centre Acoustique Tyrossais
Le coût de l’hygiène est un élément important qu’il faut prendre en
considération. Il peut être perçu comme un obstacle par les professionnels. Les
calculs qui vont être réalisés seront basés sur la pratique de l’audioprothèse au
Centre Acoustique Tyrossais. Cela donnera un ordre de grandeur et une idée de ce
que peut coûter le respect de l’ensemble des règles d’hygiène que nous avons
détaillées précédemment. Pour le calculer, nous allons reprendre le matériel
nécessaire à l’application de chaque protocole et calculer leur coût.
5-2-1- Coût de l’hygiène des mains
Traitement des mains par frictions avec un produit hydro-alcoolique :
ANIOSGEL 85 NPC de chez Anios : 1 flacon de 1L.
L’audioprothésiste effectue environ 4 frictions avec un produit hydro-
alcoolique par patient. Nous voyons environ 15 patients par jour ce qui fait 15 x 4 =
60 frictions/j.
En sachant que nous utilisons 3mL de produit à chaque fois et que les flacons
sont de 1L, on a 1000/3=333.3 frictions avec un flacon.
333.3/60=5.5j. On a donc besoin de 1 flacon de produit hydro-alcoolique par
semaine.
1 flacon coûte 12€. Pour l’audioprothésiste, le coût des produits hydro-
alcooliques est donc de 12€ par semaine donc de 48€ par mois
Il est plus difficile d’évaluer la consommation de produit de la part de
l’assistante et des patients, admettons qu’ils en consomment 1 flacon par mois.
Le coût total des produits hydro-alcooliques du centre est de 48 + 12= 60€ par
mois.
116
Traitement des mains par lavage hygiénique: DERMANIOS SCRUB CG de
chez Anios : 1 flacon de 1L.
Nous l’utilisons environ 5 fois dans la journée car il n’est pas fréquent que
nous ayons les mains souillées.
Les doses de produit sont de 3mL, il y a 1000/3= 333.3 doses de produit dans
1L. A raison de 5 doses par jour, le flacon est entièrement consommé en 333.3/5=67
jours (environ 3 mois).
Sachant que 1 flacon de 1L coûte 11€, on a donc 11€ pour 3 mois soit 11/3=
3.7€ pour un mois.
A cela, ajoutons les essuie-mains utilisés pour se sécher les mains. 6 bobines
de 340 essuie-mains coûtent environ 27.95€. Donc 1 feuille vaut 27.95 / (6 x 340) =
environ 0.01€. Nous utilisons 5 feuilles par jour donc environ 20 feuilles par mois
soit 0.01 x 20 = 0.20€ par mois.
Le coût total de l’hygiène des mains au Centre Acoustique Tyrossais est donc
de 60 euros + 3.7 euros + 0.20 = 63.9€ par mois
= 63.9 x 60 = 3834€ pour 5 ans
5-2-2- Coût de l’hygiène de la tenue vestimentaire
Prix de 5 blouses = 5 x 36€ = 180€.
Prix des gants non stériles 6.7€ les 100 gants d’où 6.7/100 environ égal à
0.07€ le gant donc 0.14 € la paire. Nous préférons effectuer un lavage hygiénique
des mains lorsque les mains sont souillées par du cérumen, notre consommation de
gants est donc limitée. Elle avoisine les 3 paires de gants par semaine, cela fait 12
paires par mois soit 12x0.14=1.68€.
Masques de protection respiratoire 8€ les 20 masques soit 8/20=0.4€ le
masque. Ne devant être porté uniquement lorsque le professionnel est malade ou en
cas d’épidémie, il est difficile d’évaluer le coût du port du masque. Il reste minime et
négligeable dans le calcul du coût de l’hygiène.
Le coût de l’hygiène de la tenue vestimentaire est donc d’environ 180 + 1.68 =
181.68€.
5-2-3- Coût de l’hygiène des locaux
ANIOSURF PREMIUM 1 flacon doseur de 1L pour le sol. Il faut des doses de
20mL pour l’utilisation de ce produit. On fait 1000/20=50 nettoyages avec 1L. Or,
nous avons vu qu’il faut réaliser l’entretien des locaux quotidiennement, soit 20 fois
par mois correspondant au nombre de jours où l’on travaille. 1 flacon de 1L dure
117
donc environ 2 mois. 1 flacon de 1L coûte environ 8€. Cela fait donc 8/2 = 4€ par
mois.
Balai à franges environ 15€.
Seau environ 20€.
ANIOS TSA pour les surfaces hautes. 1L vaut environ 10€. Il est difficile de
quantifier la quantité consommée de ce produit car nous ne savons pas quel volume
est expulsé à chaque pression. Admettons qu’il en faille 1 par mois.
LINGET’ANIOS, 7€ la boîte de 120 lingettes. Pour les surfaces et pour les
DM de risque non critique. Le nombre de lingettes nécessaires est difficile à
apprécier, nous estimons à 1 boîte par semaine la quantité suffisante. Donc 7€ par
semaine soit 28€ par mois.
Le coût de l’hygiène des locaux est donc d’environ 4 + 15 + 20 + 10 + 28 =
77€ par mois, et (4 x 60) + 15 + 20 + (10 x 60) + (28 x 60) = 2555€
pour 5 ans.
5-2-4- Coût de l’hygiène dans les différents actes audio-prothétiques
Le coût dépend du nombre de DM dont nous avons besoin, et ce nombre
dépend de la pratique de l’audioprothésiste ainsi que de la prise en charge des DM. Il
ne sera pas le même selon que l’on utilise la désinfection de haut niveau ou la
stérilisation (pour les DM thermorésistants).
Au Centre Acoustique Tyrossais, nous allons effectuer 2 désinfections par
jour, une en fin de matinée et l’autre en fin de journée.
Désinfection de haut niveau
* Pendant la matinée :
Immersion des DM dans le bac de trempage + HEXANIOS
G+R
* A 11h30 :
Rinçage et immersion dans le bac à ultrasons +
HEXANIOS G+R (15min)
Rinçage et immersion dans le bac de désinfection
STERANIOS OPA (5min)
* A 12h :
Rinçage, séchage, stockage
--------------------------------------------------------------------------
* Pendant l’après-midi :
Immersion des DM dans le bac de trempage + HEXANIOS
118
G+R
* 18h30 :
Rinçage et immersion dans le bac à ultrasons +
HEXANIOS G+R (15min)
Rinçage et immersion dans le bac de désinfection
STERANIOS OPA (5min)
* 19h :
Rinçage, séchage, stockage
Pour réaliser une désinfection, il nous faut :
- 2 bacs de trempage. 2 x 28€ = 56€
- HEXANIOS G+R : 15€ le flacon de 1L. Sa concentration
d’utilisation est de 0.5%. Nous immergeons nos DM dans 2L d’eau, il nous faut donc
10mL de produit pour 2L. On préconise de changer la solution une fois par jour. En
sachant que nous en avons besoin pour le bac de trempage et pour la machine à
ultrasons, il faut 2 x 10mL = 20mL de produit par jour. Le flacon de 1L permet de
faire 1000/20 = 50 jours de travail, c’est-à-dire environ 2 mois. D’où 15€ pour 2
mois soit 7.5€ par mois.
- STERANIOS OPA : 20€ le flacon de 2L. Il ne se dilue
pas et se change tous les 7 jours. Il nous faut donc 1 flacon de 2L par semaine, c’est-
à-dire 4 flacons par mois. D’où 4 x 20 = 80€ par mois.
- 1 machine à ultrasons : 200€
- 2 poissonnières pour poser les objets à immerger et les
transférer du bac de trempage à la machine à ultrasons : 2 x 30 = 60€
Le matériel pour réaliser les désinfections coûte 56 + 200 + 60 = 316€.
Chaque procédure de désinfection coûte ensuite 7.5 + 80 = 87.5€ par mois.
Pour la stérilisation, étant donné que tous les DM de risque semi critique ne
peuvent pas être stérilisés, nous ferons : une désinfection (2 par jour) ainsi qu’1
stérilisation par jour (car la quantité de DM à stériliser n’est pas très importante.
L’autoclave pour réaliser les stérilisations coûte environ 4000€.
Nous estimons que la quantité totale de DM nécessaire à la réalisation des
actes audio prothétiques en fonction de notre pratique et du rythme des désinfections
et stérilisation est la suivante :
119
Quelques remarques concernant le calcul du coût :
- Nous ne prenons en compte uniquement les DM qui se rajoutent
au budget des audioprothésistes afin de respecter les règles d’hygiène.
- Nous ne comptabilisons pas les DM dont le risque est non
critique car leur traitement s’effectue par essuyage avec une lingette désinfectante
- Nous ne prenons pas en compte des DM dont le prix est
négligeable : brosse, coton, papier de verre, étain, pâte à modeler
- Pour les sondes in vivo, étant donné qu’elles sont à usage unique
et que leur prix n’est pas négligeable, nous les intègrerons plus tard en rajoutant une
somme quotidienne correspondant au nombre de mesures in vivo que nous
effectuons tous les jours.
Nous estimons à 5 le nombre de patients pour lesquels on effectue la mesure in
vivo. Cela nous donne donc 10 sondes in vivo par jour, ce qui coûte environ 10 x 1 =
10€ par jour, soit 200€ par mois, soit 12000€ pour 5 ans (le prix des sondes varie du
simple au triple 0.5 à 1.5 euros pièce).
10 Anses de billeau : 10 x 9.2 = 92€
10 Brucelles : 10 x 13.1 = 131€
10 Embouts pousse coton : 10 x 8 = 80€
30 Forets (différents diamètres) : 30 x 5 = 150€
30 Fraises (différents diamètres) : 30 x 2 = 60€
10 Pics à empreinte : 10 x 15.2 = 152€
10 Pierres abrasives : 10 x 2 = 20€
10 Pinces de Hartmann : 10 x 24.3 = 243€
2 Plateaux inox : 2 x 6.3 = 12.6€
10 Polisseurs caoutchouc : 10 x 3 = 30€
10 Seringues empreintes : 10 x 11.25 = 112.5€
40 Spéculums : 40 x 4 = 160€
10 Aiguilles aspirateur : 10 x 12.3 = 123€
10 Tétines stéthoscope : 10 x 0.7 = 7€
Ce qui nous fait un total de : 1373.1€
Le coût de l’hygiène dans les différents actes audio prothétiques revient donc
à environ : - 316 + 1373.1 + (87.5 x 60) + 12000 = 18939.1€ pour 5 ans
Désinfection
- 316 + 1373.1 + (87.5 x 60) + 4000 + 12000 = 22939.1€ pour 5 ans
Désinfection et stérilisation
120
5-2-5- Coût de l’hygiène des déchets
Nous avons effectué une estimation du coût auprès d’un organisme agréé pour
l’élimination des déchets. Nos déchets dont la prise en charge est particulière sont les
DASRI (DM au contact du cérumen) et les DRCT (produits détergents et
désinfectants).
Pour établir le devis, nous avons donné à l’organisme la quantité de déchets
que le Centre Acoustique Tyrossais pouvait produire. Cela a permis de connaître la
nature des conditionnements nécessaires. Ils nous ont ensuite donné le montant de
l’évacuation des déchets, celui-ci comprend les fournitures de conditionnement, la
collecte, le traitement et le bordereau de suivi.
Les parties des devis indiquant le coût sont exposées en ANNEXE 8 : la
société propose une évacuation tous les 2 mois. Nous produisons 16L de
STÉRANIOS OPA tous les 2 mois, nous avons besoin de 2 bidons de 10L. Or
chaque bidon coûte 22€ TTC d’où les 2 bidons à 44€ TTC. Pour les DASRI, le
carton de 25L et les 3 collecteurs à aiguilles valent 33.15€ TTC.
On rappelle que les piles sont éliminées dans des structures qui en produisent
plus (en masse) qu’un centre d’audioprothèse. Les DAOM ne sont quant à eux pas
considérés comme faisant partie d’une filière spécifique d’hygiène. Leur évacuation
est normale et n’est pas considérée comme une mesure spécifique au respect des
mesures d’hygiène.
Le coût bimensuel de l’hygiène des déchets est donc : 44 + 33.15 = 77.15€. Le
coût pour 5 ans est de 77.15 x 6 x 5 = 2314.5€
121
5-2-6- Coût total
D = Désinfection de niveau intermédiaire
S = Stérilisation
Coût pour 5 ans (€)
Hygiène des mains 3834
Hygiène de la tenue
vestimentaire 181.68
Hygiène des locaux 2555
Hygiène des déchets 2314.5
Hygiène dans les différents
actes audio prothétiques
Avec in vivo Sans in vivo
D D + S D D + S
18939.1 22939.1 6939.1 10939.1
Hygiène du
Centre Acoustique
Tyrossais
27824.28
pour 5 ans
=
22.3
par jour
31824.28
pour 5 ans
=
25.5
par jour
15824.28
pour 5 ans
=
12.7
par jour
19824.28
pour 5 ans
=
15.9
par jour
Le calcul du coût de l’hygiène par jour est basé sur 250 jours de travail dans
l’année, soit 1250 jours de travail sur 5 ans.
Le calcul du prix varie en fonction des fournisseurs, des promotions, etc. Les
prix qui ont été communiqués permettent juste d’avoir un ordre d’idées.
Les diagrammes suivants montrent le coût de l’hygiène avec différentes façons de
travailler. En effet, nous avons vu que la pratique des audioprothésistes pouvait le
faire varier. Nous allons illustrer le tableau précédent, dont les deux facteurs
principaux pouvant modifier le coût sont la mesure in vivo et la stérilisation :
122
14% 1%
9%
8%
68%
Coût de l'hygiène avec mesure in vivo et sans stérilisation
Hygiène des mains
Hygiène de la tenue vestimentaire
Hygiène des locaux
Hygiène des déchets
Hygiène des actes audio-prothétiques
12% 1%
8%
7%
72%
Coût de l'hygiène avec mesure in vivo et avec stérilisation
Hygiène des mains
Hygiène de la tenue vestimentaire
Hygiène des locaux
Hygiène des déchets
Hygiène des actes audio-prothétiques
123
Il ressort de ces graphiques que l’importance du coût de l’hygiène est dû à
l’hygiène des actes audio-prothétiques. Sa part est d’au moins 44% dans le coût
global. Ensuite, sa prédominance dépend des méthodes de travail de
l’audioprothésiste. Elle peut monter à 72% s’il utilise la mesure in vivo et la
stérilisation. Ces deux-derniers étant les deux facteurs augmentant considérablement
le coût. Toutes ces pratiques peuvent être utilisées, à l’audioprothésiste d’adapter le
calcul en fonction de son mode de fonctionnement.
24%
1%
16%
15%
44%
Coût de l'hygiène sans mesure in vivo et sans stérilisation
Hygiène des mains
Hygiène de la tenue vestimentaire
Hygiène des locaux
Hygiène des déchets
Hygiène des actes audio-prothétiques
19% 1%
13%
12%
55%
Coût de l'hygiène sans mesure in vivo et avec stérilisation
Hygiène des mains
Hygiène de la tenue vestimentaire
Hygiène des locaux
Hygiène des déchets
Hygiène des actes audio-prothétiques
124
VI- DISCUSSION
L’audioprothèse est une profession dans laquelle le risque infectieux est faible.
Les audioprothésistes n’ont pas encore pris conscience des mesures d’hygiène qui
peuvent s’appliquer à notre profession et un changement de comportement envers
ces agents infectieux entraînerait un bouleversement de leurs habitudes.
Mais dans ces temps où il faut assumer ses responsabilités et ses devoirs, il faut
prendre des précautions. Les patients sont de plus en plus vigilants sur la façon avec
laquelle ils sont pris en charge et les agents infectieux présentent de plus en plus de
résistance aux antibiotiques. Leur propagation doit donc être maîtrisée.
Ce mémoire a été réalisé dans le but de répondre aux besoins des
audioprothésistes et des patients. En adaptant les recommandations générales
d’hygiène à notre profession, et en proposant des protocoles d’hygiène s’appliquant
au Centre Acoustique Tyrossais, ce travail permet de préciser le domaine de
l’hygiène pour les audioprothésistes qui veulent maîtriser le risque infectieux.
Cependant, quelques remarques émanent de ce mémoire :
- une des premières phrases que j’ai entendue à l’école
d’audioprothèse est la suivante « il y a autant de façon d’exercer l’audioprothèse
qu’il y a d’audioprothésistes ». Cette phrase ne veut pas dire que l’on peut faire
n’importe quoi ! Elle signifie que les pratiques mises en place pour le mieux-être du
patient diffèrent d’un professionnel à un autre. Certains aspects du métier ont donc
peut-être été oubliés dans ce mémoire, notamment concernant les dispositifs
médicaux utilisés.
- l’hygiène n’est pas un domaine immobile. Elle s’actualise avec
les nouvelles techniques afin de répondre en permanence au risque infectieux. Il
serait donc intéressant de constituer un groupe de travail en audioprothèse pour
mettre à jour les connaissances pouvant faire évoluer la maîtrise du risque. Ce
groupe serait formé par des audioprothésistes, ainsi que par des professionnels de
l’hygiène comme des médecins hygiénistes. Ce groupe de travail pourrait par
exemple rédiger des recommandations propres à l’audioprothèse. Cela permettrait
aux audioprothésistes de s’y référer directement, plutôt que d’aller « piocher » dans
les recommandations générales valables pour toutes les professions de santé.
- la réelle « bataille » livrée avec les fabricants de matériel audio-
prothétique tout au long de la réalisation de ce mémoire témoigne de la non prise en
considération de l’hygiène. En effet, il a été très compliqué d’obtenir des
informations sur le traitement des dispositifs médicaux. Ce-dernier étant facile
d’accès dans d’autres professions médicales et paramédicales.
125
- le respect de l’hygiène à un coût car la pratique du professionnel
est modifiée entraînant l’achat d’un supplément de matériel. Le coût qui a été calculé
est propre au Centre Acoustique Tyrossais. Il donne un ordre de grandeur. Il varie
essentiellement selon deux critères : la stérilisation et la mesure in vivo. Un
autoclave vaut environ 4000 euros alors que les sondes in vivo (usage unique) ont un
prix non négligeable. De plus, chaque audioprothésiste calcule son coût en fonction
de ses fournisseurs, des remises, etc.
126
Conclusion
L’objet premier de ce travail a été d’exposer les principes généraux de
l’hygiène dans les professions de santé et ensuite de dévoiler ceux qui s’appliquent à
notre profession. Elle doit être respectée dans plusieurs domaines de notre pratique
quotidienne. La façon la plus efficace est de la consigner dans des protocoles afin de
faciliter leur écriture et leur mise en application. Les protocoles sont propres à la
façon de travailler du professionnel. Ceux qui ont été établis dans ce travail sont
valables dans le Centre Acoustique Tyrossais. Mais ils donnent une idée de ce qu’ils
peuvent être dans les autres centres d’audioprothèse.
Le respect de l’hygiène entraîne une modification des habitudes de travail et
un coût non négligeable. Cependant, il permet de ne pas transmettre d’agents
infectieux aux patients, de valoriser les actes audio-prothétiques et de redorer
l’image de l’audioprothèse.
127
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du 6 décembre1999. Art.R.711-1-1 à R.711-1-10.
134
ANNEXE 3
Protocole du Centre Hospitalier de Bayonne (Côte Basque) : Geste d’hygiène des
mains avec une solution hydro-alcoolique
137
Protocole du Centre Hospitalier de Bayonne (Côte Basque) : Tri et élimination des
déchets d’activités de soins
148
ANNEXE 7
Protocole du Centre Hospitalier Universitaire de Pellegrin (Bordeaux) : Entretien du
matériel informatique
149
ANNEXE 8
Partie du devis de l’organisme s’occupant de l’élimination des déchets produits au Centre
Acoustique Tyrossais
ARTICLE 1 : OBJET DU CONTRAT
Le CLIENT confie à HYGI-SANTE la prestation de fourniture de contenants, la collecte sur
son site et le traitement d’effluents de laboratoires.
ARTICLE 4 : CONDITIONS FINANCIERES IV-1 Rémunération Fourniture du conditionnement, collecte, traitement et bordereaux de suivi :
Montant Global et Forfaitaire : 18,40 €HT / Bidon 10 litres
ARTICLE 1 : OBJET DU CONTRAT
Le CLIENT confie à HYGI-SANTE la prestation de fourniture d’emballages, la collecte sur
son site et le traitement des déchets d’activités de soins à risque infectieux (D.A.S.R.I) dans le
cadre de la loi n° 75-633 du 15 juillet 1975 (élimination des déchets et responsabilité du
producteur), et des arrêtés du 7 septembre 1999 et du 24 novembre 2003.
ARTICLE 4 : CONDITIONS FINANCIERES IV-1 Rémunération
Fourniture emballage, Collecte, Traitement, Bordereaux de suivi : Carton 25 litres + 3 Collecteurs à aiguilles 1,8 litres :…. 27,72€ HT/unité Les collecteurs à aiguilles doivent être mis dans les cartons 25 litres pour la collecte.
150
Résumé
Après avoir abordé l’hygiène et les agents infectieux rencontrés en
audioprothèse, nous regarderons comment faire face à ces micro-organismes dont la
propagation doit être maîtrisée au sein des centres audio-prothétiques. Leur maîtrise
passe par la mise en place de protocoles. Ces-derniers s’appliquent dans plusieurs
domaines, tous ceux où l’hygiène doit être considérée. Voyons ensemble comment
établir ces protocoles et avec quels outils les réaliser sur le fond et sur la forme. Le
respect de ces protocoles a des conséquences sur la pratique des audioprothésistes
ainsi que sur la trésorerie, car l’hygiène a un coût.
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