View
2
Download
0
Category
Preview:
Citation preview
1
02-Main Title.mp3
THE DUKE
John Wayne, né Marion Robert Morrison
le 26 mai 1907 à Winterset dans l'Iowa,
2
aux États-Unis, et mort le 11 juin 1979 à
Los Angeles (États-Unis), est un acteur,
réalisateur et producteur américain. S'il a
joué dans des films policiers, des films de
guerre et quelques comédies romantiques,
c'est dans ses nombreux westerns que
John Wayne s'est réellement imposé, sous
la direction de deux réalisateurs
particulièrement : John Ford (La
Chevauchée fantastique, Le Massacre de
Fort Apache, La Charge héroïque, Rio
Grande, L'Homme tranquille, La
Prisonnière du désert ou encore L'Homme
3
qui tua Liberty Valance) et Howard Hawks
(La Rivière rouge, Rio Bravo, El Dorado ou
Rio Lobo). Il tourna également plusieurs
films avec Henry Hathaway dont Cent
dollars pour un shérif, qui lui valut en 1970
le seul Oscar de sa carrière. En 1960, il
passa derrière la caméra pour réaliser une
fresque historique d'envergure, Alamo,
relatant les derniers jours de Davy
Crockett et ses compagnons lors de la
guerre d'indépendance du Texas. Huit ans
plus tard, il coréalisa Les Bérets verts,
film engagé justifiant l'intervention
4
américaine au Viêt Nam. Ses deux
réalisations reflètent l'engagement
personnel de John Wayne, républicain et
ardent patriote1.
Classé 13ème plus grande star de légende
5
par l'American Film Institute en 1999,
John Wayne est certainement un des
acteurs les plus représentatifs du
western, une incarnation à lui seul de
l'Amérique conquérante. Surnommé « The
Duke », il reste toujours aujourd'hui grâce
à ses films le symbole d'une certaine
virilité, révolue. Il interpréta ce rôle
d'homme viril, dur, solitaire et un peu
machiste tout au long de sa carrière, ce
qui lui fit déclarer "J'ai joué John Wayne
dans tous mes films et ça m'a plutôt pas
mal réussi"
6
Né dans une famille modeste et
presbytérienne, son père est Clyde
Leonard Morrison, (1884–1937),
d'ascendance irlandaise et écossaise et
fils d'un vétéran de la Guerre de
Sécession, Marion Mitchell Morrison
(1845–1915). Sa mère est Mary Alberta
Brown (1885–1970), d'origine irlandaise.
En décembre 1912 naquit son frère
Robert. Ses parents changèrent alors son
identité en Marion Mitchell Morrison
(toutefois il a souvent affirmé que son vrai
7
nom aurait été Marion Michael Morrison).
Peu après son père eut des lésions aux
poumons et fut contraint de "changer
d'air" pour sa santé. Il mit en vente sa
pharmacie et acheta une maison délabrée
près du désert des Mojaves, à Palmdale, et
des terres où il décida de faire pousser du
maïs. Sa femme et ses enfants vinrent le
rejoindre en 1914. "Je crois que c'était
une misérable baraque. Ni gaz, ni
électricité, ni eau courante. [...] Nous
étions absolument coupés du monde." C'est
pour aider son père qu'il apprit à se servir
8
d'un fusil et à monter à cheval. "Je suis
très à l'aise en selle, mais je ne suis pas
amoureux des chevaux. Ils sont seulement
utiles dans une ferme ou pour tourner un
film."
Lassée du climat rude et de la pauvreté de
9
la famille, Mary Morrison poussa son mari
à tout vendre. Ils partirent à Glendale,
faubourg de Los Angeles, en 1916, où le
père trouva un emploi dans une pharmacie.
Ils déménagèrent régulièrement,
s'installant à chaque fois dans une maison
plus petite. Marion devint vite un bon
élève, lisant beaucoup à la bibliothèque
municipale. À douze ans, il enchaîna en
parallèle des cours des petits boulots :
livreur de journaux, livreur, ouvreur du
cinéma Palace.
10
Son premier vrai souvenir d'un film est
probablement Les Quatre Cavaliers de
l'Apocalypse avec Rudolph Valentino6.
Grâce à son job d'ouvreur, il pouvait
accéder à un très grand nombre de films,
11
dont des westerns avec Harry Carey ou
des films d'aventures avec Douglas
Fairbanks. Il se lia d'amitié avec Bob
Steele, future star de westerns des
années 1920. C'est aussi dès cette époque
que Marion est surnommé « Big Duke » en
référence à son chien, « Little Duke »,
qu'il emmenait partout avec lui. Au collège,
il appartenait aux clubs sportifs et
culturels, et fit du théâtre, non comme
acteur, mais comme accessoiriste. Ses
rares performances d'acteur ne furent
pas convaincantes, trop pétrifié qu'il était
12
par le trac.
En 1924, l'Université de Californie du Sud
décida de recruter les meilleurs éléments
des clubs alentours pour sa propre équipe
13
de football, les Trojans, dont Marion
Morrison. Pouvant faire ses études
gratuitement grâce à une bourse sportive,
il fut aussi initié à une fraternité, Sigma
Chi8. Il rencontra peu après la vedette
Tom Mix, qui assistait à tous les matchs
de l'équipe. Appréciant la carrure du jeune
homme, il lui offrit un rôle dans un film
qu'il devait tourner quelques mois après.
Entre-temps, lors d'un weekend à Balboa,
il fut victime d'un accident en mer : il se
déchira un muscle de l'épaule, tenta
vainement quelque temps de continuer le
14
football mais fut évincé de l'équipe, avec
toutefois un diplôme de la Fédération de
football. Il n'y joua plus jamais. L'été au
studio, la star méprisa le jeune Morrison,
qui fut toutefois engagé, mais comme
accessoiriste.
Après une figuration sur le film The drop
15
Kick, il fut appelé sur le tournage de
Maman de mon cœur, dirigé par John
Ford, réalisateur déjà respecté à
Hollywood. Celui-ci décida un jour de
provoquer gentiment le jeune footballeur
Morrison en le faisant se mettre en
position, puis en lui faisant mordre la
poussière. La pareille que lui rendit
aussitôt le jeune homme le fit grimper
dans l'estime du réalisateur. Il l'embaucha
d'ailleurs comme acteur sur son film
suivant, La Maison du bourreau, dans un
petit rôle de paysan condamné par un juge.
16
John Ford le fit d'abord renvoyer à cause
de son comportement (il fut pris d'un fou
rire), puis le rappela et tourna la scène.
A partir de 1928, il décida de ne plus aller
à l'université. N'ayant plus la bourse
accordée grâce à l'équipe de football, il ne
17
pouvait s'offrir les cours. Il retourna à la
Fox et devint accessoiriste pendant trois
années. "J'ai été menuisier, manœuvre,
électricien, charpentier, peintre et
tapissier. J'ai tout fait, je connais tous les
problèmes du métier et les trucs pour les
résoudre." Il travailla alors de nouveau
avec John Ford, et d'autres réalisateurs,
et fit un peu de figuration, notamment
dans Words and music, Rough Romance ou
Cheer up and smile. Dans Salute, il se
confronta pour une des premières fois à
un autre étudiant-footballeur voulant
18
participer au film de Ford, Wardell Bond.
Dans Hommes sans femmes il fut engagé
comme cascadeur, mais payé au tarif d'un
accessoiriste.
19
Le cinéma parlant avait rendu difficile la
réalisation de westerns. Le réalisateur
Raoul Walsh prouva le contraire en co-
réalisant In Old Arizona qui fut un gros
succès. La Fox voulu alors lui confier la
réalisation d'un grand western, au budget
de un million de dollars. Des acteurs de
théâtre furent engagés : Tyrone Power et
Ian Keith. Pour le rôle principal, le choix
s'orienta vers Gary Cooper, mais
indisponible car sous contrat avec Samuel
Goldwyn. Walsh remarqua alors par hasard
cet accessoiriste qui déchargeait un
20
camion, Duke Morrison, puis décida de lui
faire faire un bout d'essai. Le producteur
délégué et le réalisateur décidèrent juste
après de lui faire changer de nom. Par
admiration pour le général Anthony
Wayne, on lui trouva un nom. Et tout
bêtement parce que "John" faisait
américain et simple, on lui donna ce
prénom. Ainsi Duke Morrison devint John
Wayne, sans même avoir été consulté.
21
Le tournage de La Piste des géants
commenca à Yuma. Wayne fut victime
d'une dysenterie qui l'obligea à un régime
et lui fit perdre trois semaines de
tournage. Le film fut tourné en 70mm,
près de vingt ans avant le CinemaScope.
La première mondiale eut lieu le 24
22
octobre 1930 dans un grand cinéma de
Hollywood et la société de production fit
faire à sa nouvelle vedette une promotion
mensongère, lui inventant une nouvelle
biographie. Le film fut un échec notoire et
la conséquence pour John Wayne fut de
redevenir un acteur inconnu, sous contrat,
à 75 dollars la semaine. De plus, il se fâcha
quelque temps avec John Ford.
23
Duke fut engagé en 1930 pour tourner
Girls demand excitement, une comédie
musicale dirigée par un chorégraphe de
New York parfaitement inexpérimenté,
avec Virginia Cherrill. Puis avec Loretta
Young, ce fut Three girls lost. Présenté le
1er mai 1931, le film fut résumé par un
critique par "Tout cela est assez idiot !".
La Fox ne renouvela pas le contrat de John
Wayne, qui fut embauché par Harry Cohn,
grand patron de la Columbia, qui lui fit
tourner un autre film sans intérêt, Men
are like that. Ces films permirent
24
toutefois à Wayne de se faire un public.
Mais une brouille avec Cohn lui fit perdre
son statut de vedette, et il devint un
second rôle, au profit de Tim McCoy
notamment18. Il n'oublia jamais cette
offense et, devenu une grande vedette,
refusa toujours de tourner pour la
Columbia.
25
La mode était aux films d'aviation. John
Wayne, qui venait de prendre un agent, Al
Kingston, tourna L'ombre d'un aigle. C'est
sur ce tournage qu'il rencontra Yakima
Canutt, qui allait devenir l'un des
cascadeurs les plus connus du cinéma
américain. Il enchaîna avec Hurricane
express où il interprétait un aviateur
décidé à venger son père, tué dans un
accident de chemin de fer. Le 24 juin
1933, il se maria enfin à celle qu'il aimait
depuis des années, Josie (Josephine
Saenz). Amie avec Loretta Young, cette
26
dernière lui permit d'obtenir un petit rôle,
celui d'un boxeur, dans La Vie de Jimmy
Dolan avec Douglas Fairbanks. Al Kingston
arrangea ensuite un entretien avec Trem
Carr et Leo Ostrow qui venaient de fonder
la société Monogram Pictures et Duke se
vit offrir un contrat de huit westerns par
an, payés 2500$. Il tourna la même année
Les Cavaliers du destin où il fut un cow-
boy chantant. Exaspéré par cette
expérience humiliante, il déclara plus tard
que sa chansonnette en play-back lui
donnait l'impression "d'être une foutue
27
pédale"19. Pourtant cette époque laissa à
Wayne de bons souvenirs, il déclara plus
tard : "D'avril à septembre on travaillait
comme des dingues pour fournir de la
pellicule aux petites salles qui achetaient
la production en bloc et d'avance. Puis, à la
fin de l'été, je filais chasser la palombe.
Ensuite c'était la saison des oies sauvages
et des canards. [...] Oui c'était le bon
temps".
28
Marié et à présent père, John Wayne
refusa un nouveau contrat de 24 000 $
proposé par Herbert J. Yates pour
Monogram Pictures, las de vivre loin de sa
29
famille et de ses enfants. Il s'essaya sans
succès à la gestion d'une agence
immobilière. Puis, sous le nom de Duke
Morrison, devint boxeur et fit quelques
combats dans le Nevada. Encore une fois,
sans grand succès. Résolu à revenir au
cinéma, il tenta de se faire remarquer par
Cecil B. DeMille, en vain. Son ami Paul Fix
lui proposa alors une pièce de théâtre, Red
Sky At Evening, avec Sally Blane. D'abord
enthousiasmé, il déchanta assez vite, se
rappelant ses expériences navrantes de
jeunesse. La seule et unique
30
représentation fut un désastre : ayant
vidé une bouteille de whisky pour se
donner du courage, Wayne entra sur scène
ivre, oubliant ses répliques et demandant
"Où suis-je ?".
31
Il reprit alors le chemin des studios et
tourna pour Universal quelques films où il
abandonnait son personnage de cow-boy.
Entre 1936 et 1937, il tourna ainsi Les
Pirates de la mer, Conflic où il joua un
boxeur, I Cover de war dans le rôle d'un
reporter, et L'idole de la foule. Produits à
coûts réduits, ces films furent des échecs
cuisants. Son public fidèle ne voulait de
John Wayne qu'il ne fut qu'un cow-boy,
sachant se battre et manier son pistolet.
Il revint alors vers Herbert J. Yates et
tourna d'autres films médiocres, dont
32
certains ne furent sortis qu'une fois John
Wayne devenu une star.
À l'été 1937, John Ford invita Wayne à
bord de son bateau, l'Araner, et lui donna
à lire un scénario de Dudley Nichols, La
33
Chevauchée fantastique, pour avoir son
avis quant à l'acteur qui pourrait endosser
le premier rôle. Vexé, il proposa néanmoins
Lloyd Nolan. Ce n'est que le lendemain que
Ford lui demanda "Idiot, tu penses que tu
ne pourrais pas le jouer le rôle ?". Mais les
producteurs envisageaient plutôt des
vedettes confirmées : Gary Cooper et
Marlène Dietrich. Le réalisateur réussit
finalement à imposer Wayne et Claire
Trevor, ainsi que d'autres acteurs
expérimentés, tels que Thomas Mitchell ou
George Bancroft.
34
Le film fut tourné d'octobre à décembre
1938, avec un budget modeste. Quelques
scènes furent filmées à Monument Valley,
le reste en Californie. Yakima Canutt
doubla John Wayne, notamment lors de la
grande attaque de la diligence. Ce dernier
fut tout au long du tournage tyrannisé par
le réalisateur, Ford le reprenant sans
cesse sur sa façon de marcher, de jouer,
de parler. « Je l'aurais tué. Il me mettait
en rage. Mais Ford savait ce qu'il faisait.
Il savait que j'avais honte d'être un cow-
35
boy de westerns de séries B et de me
retrouver là, en compagnie de ces grandes
vedettes. » Ford offrit à son acteur
vedette l'une des « plus belles entrées de
star de l'histoire du cinéma », avec son
fameux mouvement de caméra laissant
apparaître Ringo Kid, une selle dans une
main, un fusil dans l'autre.
36
La Chevauchée fantastique fut un succès
public et reçut sept nominations aux Oscar
du cinéma. Les conséquences furent
nombreuses : le western comme genre de
cinéma fut réhabilité (le critique Frank S.
Nugent écrivit : "Dans un grand geste
superbe, John Ford a balayé dix ans
d'artifice et de compromis et a réalisé un
film qui fait chanter la caméra") et John
Wayne sortit enfin de l'impasse dans
laquelle il se trouvait depuis le début des
années 1930.
37
Le succès international de La Chevauchée
fantastique fit de John Wayne une star,
auprès du public et des réalisateurs. Son
salaire fut multiplié par trois, puis par
onze en 1946, et il devint alors un des
acteurs les plus chers avec Gary Cooper ou
Clark Gable. Il retrouva le réalisateur
Raoul Walsh en 1940 pour un western sur
fond de guerre civile, L'Escadron noir,
avec Claire Trevor. La même année, il fut
engagé pour incarner un Américain
accueillant des réfugiés allemands fuyant
le régime nazi dans Les Déracinés, et
38
retrouva John Ford pour Les Hommes de
la mer. Tourné rapidement et pour un coût
relativement modeste, le film ne fut pas
un succès public. De plus, Wayne n'était
toujours pas pris au sérieux par le
réalisateur qui ne le pensait pas capable de
jouer des rôles plus complexes. Il tourna
un dernier film cette année 1940, La
Maison des sept péchés, première
collaboration avec Marlène Dietrich, avec
qui il s'entendit à merveille.
39
Il fut contacté par le réalisateur Cecil B.
DeMille. Wayne, qui n'avait pas oublié sa
40
première rencontre infructueuse avec lui,
refusa de jouer dans son film, en lui
adressant une longue notice visant à
modifier le scénario36. DeMille le rappela,
se fit prier, et après plusieurs discussions,
obtint que John Wayne tourna dans Les
Naufrageurs des mers du sud, en
compagnie de Ray Milland et Paulette
Goddard, l'histoire d'un pilleur d'épaves
dans les Caraïbes. Le tournage fut
agréable, l'entente parfaite, ce qui fit
déclarer à Wayne : "Après avoir tourné
avec lui, j'ai pu garder la tête haute, en
41
dépit des films dégueulasses que je devais
faire pour Republic." L'année 1942 vit
également Lady for a Night, de Leigh
Jason avec Joan Blondell pour partenaire.
Après l'entrée en guerre des États-Unis,
John Wayne voulut s'engager et partir
combattre en Europe. Mais, marié et père
de quatre enfants, sa demande fut
42
rejetée plusieurs fois, et sa participation
se réduisit à des visites dans des camps. Il
déclara plus tard : "J'ai toujours eu honte
de ne pas avoir combattu. Lorsque
j'interprète un officier à la tête de son
commando, j'ai une piètre opinion de moi-
même." Toutefois, sa réelle volonté de
s'engager, est aujourd'hui encore remise
en question, Wayne n'ayant peut-être pas
voulu mettre en péril sa récente gloire et
son début de carrière prometteur.
Il retrouva Marlène Dietrich en 1942 dans
une nouvelle adaptation du roman de Rex
43
Beach, Les Écumeurs avec un jeune
premier, Randolph Scott, puis dans La
Fièvre de l'or noir, qui connut un accueil
chaleureux de la part du public. Wayne
incarna également un pilote de l'armée
américaine combattant les Japonais dans
Les Tigres volants, film de propagande
réalisé par David Miller. Sacramento, un
nouveau western, fut choisi par John
Wayne car il devait incarner un
pharmacien, une manière de rendre
hommage à son père décédé en 1938.
44
Les années suivantes, John Wayne tourna
une série de films de guerre : Quelque
part en France de Jules Dassin où il
incarna un pilote réfugié en Normandie,
puis Alerte aux marines. Aux côtés de
Anthony Quinn, il incarna un colonel
américain luttant avec les résistants
philippins dans Retour aux Philippines.
Républicain et patriote, Wayne critiqua
par la suite le travail du réalisateur
Edward Dmytryk, qui fut lié au parti
communiste et figura sur la liste des Dix
d'Hollywood, ainsi que le scénario. Il
45
retrouva ensuite John Ford pour Les
Sacrifiés - qui se déroule pendant la
guerre du Pacifique - aux côtés d'un jeune
acteur, Robert Montgomery. Le film
rapporta de l'argent et se classa parmi les
vingt plus gros succès de l'année.
Entre temps, John Wayne revint au
46
western dans L'Amazone aux yeux verts,
revenant sur sa déclaration de ne plus
jamais en tourner. Scénarisé et interprété
par son ami Paul Fix, le film imposa
durablement l'image virile, nonchalante et
misogyne de son personnage. Il enchaîna
par la suite quelques films passés
inaperçus, La Femme du pionnier, Sans
réserve avec Claudette Colbert et L'Ange
et le mauvais garçon. Pour faire "rentrer
l'argent", il tourna également Taïkoun, de
nouveau avec Anthony Quinn. En 1948,
John Wayne, devenu une vedette
47
importante, faisait partie des acteurs
préférés du public américain, avec Clark
Gable, Gary Cooper et Humphrey Bogart.
En 1947, John Ford tourna le premier
volet d'une trilogie consacrée à la
cavalerie américaine, Le Massacre de Fort
Apache avec pour vedettes Henry Fonda
et John Wayne dans un rôle d'officier
"humain et pacifiste". Tourné à Monument
Valley pour un budget modeste, le film
réunit également Ward Bond et Victor
McLaglen. John Wayne, habitué aux
humeurs du réalisateur, fut un soutien
48
psychologique précieux pour le jeune John
Agar, martyrisé par Ford. L'accueil public
fut chaleureux. Il enchaina avec un rôle de
nouveau refusé par Gary Cooper, celui de
Tom Dunson dans La Rivière rouge de
Howard Hawks qui signa là son premier
western. Dans un rôle de cow-boy dur et
brutal, Wayne eut pour partenaire
Montgomery Clift avec qui il ne s'entendit
pas immédiatement. Ce film tourné en
extérieurs fut également un grand succès,
rapportant plus de dix millions de dollars.
Et s'il ne fut pas récompensé, John Wayne
49
impressionna John Ford qui déclara par la
suite à Hawks : "Je ne savais pas que ce
grand fils de pute pouvait jouer".
En 1948, il engagea à nouveau John Wayne
pour Le fils du désert, film en technicolor
50
avec Harry Carey Jr., tourné dans la vallée
de la Mort. Wayne tourna ensuite deux
films, Le Réveil de la sorcière rouge avec
Gail Russell et Le Bagarreur du Kentucky
avec Oliver Hardy, western sans
moyens56. Deuxième épisode de la trilogie
de la cavalerie de Ford, La Charge
héroïque fut tourné en 1949 à Monument
Valley et remporta un grand succès.
L'année suivante, Rio Grande, suite du
Massacre de Fort Apache, le mit en scène
aux côtés de Maureen O'Hara qui devint
une partenaire fidèle en même temps
51
qu'une grande amie.
John Wayne enfila de nouveau l'uniforme
de l'armée américaine dans trois films :
Iwo Jima de Allan Dwan, pour lequel il fut
nominé aux Oscars, Opération dans le
52
Pacifique puis Les Diables de Guadalcanal
de Nicholas Ray (qui désavoua le film par
la suite, au même titre que Wayne qui le
considérait comme une œuvre mineure),
clôturant ainsi sa série de films en
hommage aux combattants de la guerre du
Pacifique.
53
Quelques films emblématiques,
appartenant à l'anthologie du cinéma : La
Chevauchée fantastique, L'Homme qui tua
Liberty Valance, Rio Bravo, La prisonnière
du désert, L'Homme tranquille.
54
En 1964, on diagnostique chez Wayne un
cancer du poumon. Des rumeurs affirment
que le responsable de ce cancer était le
site nucléaire de Yucca Flat, proche du
plateau de cinéma lors du tournage du film
Le Conquérant. Patriote, John Wayne
pensait que les six paquets de cigarettes
qu'il fumait par jour en étaient la cause.
John Wayne dans Rio Bravo
55
Toujours présent à l'écran dans des
premiers rôles malgré la maladie jusqu'en
1976, il décède finalement d'un cancer de
l'estomac le 11 juin 1979. D'après son fils
Patrick, il se convertit au catholicisme peu
avant sa mort. Il est enterré au cimetière
de Pacific View à Corona del Mar.
John Wayne était connu pour ses opinions
patriotiques, anti-communistes et
conservatrices. Star du parti républicain,
il s'impliqua dans la création de la « Motion
Picture Alliance for the Preservation of
American Ideals », une association
56
américaine de cinéma conservatrice. S'il
n'a pas été incorporé pendant la Seconde
Guerre mondiale pour des raisons
familiales, il a toujours soutenu l'effort
de guerre américain : il incarnera toutes
les catégories de soldats américains et
cosigne, en 1968, avec Les Bérets verts le
seul film américain ouvertement pro-
guerre du Vietnam.
57
En 1964, il soutient encore la candidature
de Barry Goldwater à la présidence des
Etats-Unis et en 1968, est approché pour
être lui-même le candidat du parti
républicain. Il déclina la proposition au
prétexte qu'il ne pensait pas que le public
pourrait envoyer un acteur à la Maison
Blanche. Il fut même approché pour être
le colistier du candidat George Wallace. Il
ne donna pas suite. John Wayne fut
cependant un ardent soutien de son ami,
l'acteur Ronald Reagan, lors de ses
candidatures au poste de gouverneur de
58
Californie en 1966 et 1970.
Il occupe une position particulière dans le
panthéon des stars d'Hollywood pour
n'avoir interprété qu'un seul rôle dans les
175 films aux génériques desquels il
apparaît, mais en avoir fait un mythe et
archétype universellement accessibles :
celui du héros viril à la présence
rassurante, indépendant, solide contre
toute épreuve, avec un charisme de chef,
certain de ses idées sans jamais les
remettre en question et sans que la
situation ne lui donne jamais tort. Il sait
59
faire usage de ses poings et de ses armes
mais uniquement pour se défendre, sauf
lorsqu'il s'agit d'une bonne bagarre
collective. Il est à la limite du machisme
mais intimidé et mal à l'aise devant les
femmes. Ce personnage unique se place
toujours du bon côté, même s'il n'y est
pas nécessairement engagé de prime
abord.
60
Hunter S. Thompson compara son
personnage à celui d'un Requin Marteau «
Animal qui n'avait pas évolué depuis 2000
ans, et qui cognait sur tout ce qu'il ne
comprenait pas »
Pourtant, le personnage cinématographique
de Wayne est beaucoup moins
61
monolithique qu'il ne paraît de prime
abord. En effet, si l'on analyse les
personnages de ses plus grands rôles on
peut remarquer que s'il est toujours le
héros « jusqu'au boutiste » de l'histoire,
c'est toujours au détriment de sa vie
personnelle. Par exemple, dans L'Homme
qui tua Liberty Valance on apprend dès le
début du film qu'il est mort dans la
solitude loin de la femme qu'il avait aimée
et à la fin du film qu'il s'est effacé devant
James Stewart pour qu'il gagne la gloire
d'avoir tué Liberty Valence. Dans La
62
Prisonnière du désert il est un soldat
revenant de la guerre de sécession en
perdant et qui va perdre encore une partie
de sa vie à poursuivre une jeune femme
enlevée par les Indiens pour la tuer, ce
qu'en fin de compte il ne fera pas se
rendant compte de l'absurdité de ses
idées. Dans Chisum, on découvre très vite
que ce richissime rancher puissant, craint
et respecté de tous est passé à côté de la
femme qu'il aimait et vit en permanence
avec ce regret. Elle a épousé son frère
parce que Chisum n'a pas eu le temps de
63
s'occuper de sa vie personnelle. Quand sa
nièce arrive dans l'Ouest, il l'accueille
comme la fille qu'il aurait dû avoir. Dans
Rio Grande, dès le début on sait que ce
colonel intransigeant vit dans le regret
d'une vie loin de son fils et de sa femme
parce qu'il a incendié la mansion de celle-là
en obéissant aux ordres. Dans L'Homme
tranquille, il vient se réfugier en Irlande
pour trouver la paix intérieure après avoir
tué un boxeur au cours d'un match pour lui
"donner une leçon" et lui faire raccrocher
ses gants. Dans Le Massacre de Fort
64
Apache (Ford, 1948), Wayne, capitaine
York, s'oppose en humaniste à Henry
Fonda, colonel Thurday / Custer qui ne
rêve que d'exterminer les Indiens.
65
C'est probablement ce côté paradoxal qui
rend le personnage de John Wayne encore
si moderne de nos jours à la différence,
par exemple, d'un Randolph Scott. Même
dans la vie, Wayne était un paradoxe qui
s'assumait avec un grand humour. Il
s'avouait être un macho qui n'épousait que
des femmes latines qui savaient lui
résister. Républicain pour la guerre du
Vietnam, il charmera les étudiants
pacifistes de l'université d'Harvard en
1974 en arrivant sur un char et en
répondant à toutes leurs questions avec un
66
sourire et un humour qui conquirent
l'assemblée. Homophobe reconnu, il fut
pourtant l'un des seuls acteurs
d'Hollywood à soutenir Montgomery Clift
dans ses derniers jours ou quand la presse
l'attaqua sur sa vie privée. Le plus grand
paradoxe de Wayne résidant dans son
prénom réel le macho d'Hollywood avait un
prénom de fille : Marion.
67
Un détail semble confirmer que le Duke
était probablement un humaniste (même si
ce n'est pas une preuve parfaite) : John
Wayne fut initié à la franc-maçonnerie, à
l'instar de John Ford et Victor McLaglen à
la Marion McDaniel Lodge de Tucson en
Arizona, le 9 juillet 1970. Il est
intéressant de noter que si son adhésion
fut assez tardive, il avait été membre de
l'ordre DeMolay ( une association para-
maçonnique pour jeunes) pendant ses
études.
68
LA CHEVAUCHEE
FANTASTIQUE
Réalisé par John Ford
Avec John Wayne, Claire Trevor, Thomas
Mitchell
69
Titre original : Stagecoach
Long-métrage américain . Genre : Western
Durée : 01h37min Année de production :
1939
Distributeur : Tamasa Distribution
Synopsis : La diligence est le lieu de
rencontre de neuf personnes qui font
route, en Arizona, sur une piste menacée
par les Indiens de Geronimo. Dallas, une
prostituée, est chassée de la ville, tout
comme Josiah Boone, un vieux médecin
alcoolique.
Mrs Mallory, enceinte, va rejoindre son
70
mari, un officier, tandis que Hatfield, un
joueur, décide de l'accompagner par
galanterie. Gatewood, le banquier, s'enfuit
avec l'or déposé chez lui.
Mr Peacok, qui place du whisky dans les
saloons, regagne sa famille à Kansas City.
Curly Wilcox, le shérif, accompagne le
conducteur Buck, sur cette route
dangereuse.
A la sortie de la ville, ils prennent un autre
passager, Ringo Kid, qui souhaite exécuter
les trois frères Plummer, assassins de son
père et de son frère. Toutes ces
71
personnes font le difficile apprentissage
de la cohabitation dans un espace clos. Le
voyage se poursuit dans une atmosphère
de plus en plus tendue.
La chevauchée fantastique est un film
d'une importance capitale dans l'histoire
du western. Il fut un tremplin pour John
Wayne et John Ford. Il relança également
72
l'intérêt du grand public pour le genre, aux
côtés d'autres grands westerns sortis
cette année-là : Femme ou démon, Sur la
piste des Mohawks, Les Conquérants, Le
Brigand bien-aimé…
Depuis l'échec de La Piste des géants en
73
1930, Wayne était confiné dans les
productions de série B. Bien qu'ami de
Ford depuis longtemps, ils n'ont alors
jamais fait de film ensemble — à part en
tant que figurant. Le film marque donc la
première de leurs nombreuses
collaborations.
74
Le film est aussi un tournant dans la
carrière de Ford. Durant les premières
années de sa carrière commencée en 1917,
il tourna de nombreux westerns muets,
notamment avec Harry Carey. Il réalisa
aussi deux westerns épiques : Le Cheval de
fer (1924) et Trois sublimes canailles
(1926). Mais, depuis, Ford n'avait plus
touché au genre. La Chevauchée
fantastique marque donc son retour au
western après treize ans, lui qui sera le
plus important réalisateur du genre. Il
s'agit aussi du premier film qu'il tourne
75
dans le décor naturel de Monument Valley
qui deviendra sa marque de fabrique, et un
symbole du western tout entier.
76
À l'origine John Ford présenta le projet
au producteur David O. Selznik mais celui-
ci lui rétorqua : « ce n'est pas à Ford de
nous proposer un film c'est à nous de lui
confier un sujet ». (À cette époque, le
concept de l'auteur-réalisateur était peu
apprécié par les majors d'Hollywood).
Selznik pensait à Gary Cooper dans le rôle
de Ringo Kidd et Marlene Dietrich dans
celui de Dallas. John Ford n'insistera pas
et trouvera un producteur en la personne
de Walter Wanger.
77
LE MASSACRE DE FORT
APACHE
Réalisé par John Ford
Avec Henry Fonda, John Wayne, Shirley
Temple
Titre original : Fort Apache
78
Long-métrage américain . Genre : Western
Durée : 02h07min Année de production :
1948
Synopsis : Envoyé dans le désert de
l'Arizona pour prendre le commandement
de Fort Apache, le lieutenant-colonel
Owen Thursday espère retrouver son
grade de général. Mais au Fort il est
méprisé pour son ignorance des tactiques
indiennes et ses hommes n'apprécient pas
sa discipline stricte.
Mais lorsqu'il apprend que Cochise, le chef
des Apaches a quitté sa réserve et
79
conduit sa tribu vers le territoire
mexicain, il espère le capturer et rétablir
ainsi sa renommée. Mais les indiens sont
d'excellents stratèges...
Le tournage se déroula de fin juin au 2
octobre 1947. Le coût de production s’est
élevé à 2 500 000 dollars et les recettes
américaines atteignirent 4 900 000
dollars.
Le Massacre de Fort Apache, dont le titre
80
de tournage était War Party, fut le
deuxième film de Ford pour sa propre
compagnie, Argosy Pictures Corp, et le
premier avec Frank S. Nugent au scénario.
Le fort construit pour le film à Simi Valley
a servi pour de nombreuses autres
81
productions. Il est toujours en place et il
est possible de le visiter. Fort Apache
inaugure le « cycle de la cavalerie »,
poursuivi avec La Charge héroïque et Rio
Grande. Les trois films sont interprétés
par John Wayne.
82
La place des indiens dans les films de Ford
a changé : ce ne sont plus simplement des
ennemis irréductibles mais des hommes
dignes et valeureux victimes de trahison,
tant par les indiens acquis à la cause
blanche que par des officiers arrogants et
racistes. En ce sens il annonce La Flèche
brisée et La Porte du diable. Le massacre
final peut être rapproché de celui de La
Charge fantastique et la déclaration finale
du capitaine York annonce L'Homme qui
tua Liberty Valance.
À propos de la fin du film, Ford s'explique
83
avec Peter Bogdanovich :
« Peter Bogdanovich : Dans Fort
Apache, pensez-vous que les hommes
avaient raison d'obéir à Fonda, même s'il
était évident qu'il avait tort et qu'ils
seraient tués à cause de cette erreur ?
— John Ford : Oui. Il était leur colonel
et ce qu'il disait suffisait.
— P.B. : La fin de Fort Apache devance
ce que dit le journaliste dans L'Homme qui
tua Liberty Valance : “Lorsque les légendes
deviennent la réalité, on imprime les
légendes.” Êtes-vous d'accord avec cela ?
84
— J.F. : Oui, parce que je pense que
c'est bon pour le pays. Nous avons
beaucoup de personnes qui sont supposées
avoir été de grands héros et nous savons
sacrément bien qu'elles ne l'ont pas été.
Mais c'est bon pour le pays d'avoir des
héros à admirer. Prenons Custer, un grand
héros. En réalité il ne l'était pas. Ce
n'était pas un homme stupide mais ce jour
là il s'est comporté stupidement. Ou Pat
Garrett qui est un grand héros de l'Ouest.
Il ne l'était pas non plus - il est censé
avoir tué Billy the Kid, mais en réalité
85
c'est un de ces hommes qui l'a fait. D'un
autre côté, bien évidemment, les légendes
ont toujours une base. »
L'un des épisodes des Têtes Brulés
s’intitule Le Massacre de Fort Apache en
référence au film.
86
LA RIVIERE ROUGE
Réalisé par Howard Hawks
Avec John Wayne, Montgomery Clift,
Joanne Dru, plus
87
Titre original : Red River
Long-métrage américain . Genre : Western
, Action , Aventure
Durée : 02h13min Année de production :
1948
Synopsis : Un jeune homme s'oppose a son
père adoptif devenu trop dur avec les
hommes lors du convoi d'un troupeau de
dix mille bêtes qu'ils doivent vendre dans
le Missouri.
La Rivière rouge est le film des premières
: c'est le premier western de Hawks, la
première fois qu'il dirige John Wayne et
88
le premier film de Montgomery Clift
découvert par Hawks.
Le film a été tourné en extérieur de juin à
décembre 1946 en Arizona.
Le film est souvent comparé aux Révoltés
du Bounty.
Borden Chase a modérement apprécié que
Hawks modifie la fin de son roman qui se
termine par la mort de Tom Dunson.
Howard Hughes a retardé la sortie du film
en accusant Hawks d'avoir plagié Le Banni
que Hawks avait pourtant en partie
réalisé. Il faudra l'intervention de John
89
Wayne pour calmer le milliardaire alors
fâché avec Hawks.
Dans Rio Bravo, John Wayne porte la
même ceinture que sur la Rivière Rouge.
Pour la distribution, Hawks avait tout
d'abord envisagé d'engager Gary Cooper
(Tom) et Cary Grant (Cherry).
Coût de production : 3 000 000 de dollars
(c'est plus que ce que prévoyait le budget
initial).
Recettes américaines : 4 500 000 dollars.
90
LE FILS DU DESERT
Réalisé par John Ford
Avec John Wayne, Pedro Armendariz,
Harry Carey Jr.
Titre original : 3 godfathers
91
Long-métrage américain . Genre : Western
Durée : 01h46min Année de production :
1948
Synopsis : Trois bandits, en fuite après
l'attaque d'une banque, découvrent dans le
désert un chariot. C'est là qu'une femme,
avant de mourir, a donné naissance à un
garçon.
Tournage du 3 mai au 9 juin 1948 dans le
désert de Mojave, la Vallée de la Mort et
à Lone Pine.
Recettes : 2 700 000 dollars.
Le film est une parabole des Rois Mages.
92
Ford signe une œuvre simple et sublime,
magnifiée par le Technicolor, sur l'amour,
l'amitié, l'expiation, le sacrifice et le
pardon. Aucun des personnages n'apparaît
comme négatif, même le shérif B. Sweet
(c'est-à-dire "doux") paraît sympathique:
il forme la patrouille de poursuite sans
volonté de tuer. Le film est nourri de
références bibliques.
Le film est un remake de Marked Men
réalisé vingt-huit ans plus tôt par Ford
avec Harry Carey auquel le film est dédié :
«To the memory of Harry Carey, bright
93
Star of the early western sky». Harry
Carey Jr., le fils d'Harry Carey,
interprète d'ailleurs l'un des trois
fugitifs.
94
LE BAGARREUR DU
KENTUCKY
1949 - Etats-Unis - Western - 1h40
Réalisation : George Waggner
Auteurs & scénaristes : George Waggner
avec : John Wayne (John Breen), Vera
Ralston (Fleurette De Marchand), Philip
95
Dorn (Col. Georges Geraud), Oliver Hardy
(Willie Paine), Marie Windsor (Ann Logan),
John Howard (Blake Randolph), Hugo Haas
(Gen. Paul De Marchand)
Après la défaite de Waterloo, des
centaines de familles françaises,
contraintes à l'exil, arrivent en Alabama.
Un fermier du Kentucky, John Breen,
tombe amoureux de Fleurette, la fille du
général Paul De Marchand qui les dirige. Il
intervient pour empêcher des brutes de
faire main basse sur les terres de ces
Français.
96
LA CHARGE HEROIQUE
Réalisé par John Ford
Avec John Wayne, Victor McLaglen, Ben
Johnson
97
Titre original : She Wore a Yellow Ribbon
Long-métrage américain . Genre : Western
, Romance
Durée : 01h44min Année de production :
1950
Synopsis : En 1876, après la défaite et la
mort de Custer, dix mille Indiens
commencent à se réunir pour marcher
contre les Blancs. Le capitaine Nathan
Brittles, à quelques jours de la retraite,
effectue sa dernière patrouille. Ce sera un
échec complet, car à cause de la femme et
de la nièce du commandant du fort qu'il
98
doit mener à la diligence, il ne pourra
prendre le risque d'empêcher les Indiens
de faire leur jonction, de s'approvisionner
en fusils auprès d'un trafiquant d'armes
et de massacrer des planteurs.
Mais, durant les dernières minutes de son
commandement, Brittles effectue un raid
audacieux contre le camp où se sont
regroupés des milliers d'Indiens et il met
en fuite leurs chevaux, évitant ainsi une
guerre sanglante. Quand il croit quitter
définitivement l'armée et la cavalerie, il
est nommé chef des éclaireurs civils.
99
Ford a traité de la défaite subie à Little
Big Horn par le général Custer dans Le
massacre de Fort Apache un an plus tôt.
La charge héroïque constitue le deuxième
volet de la trilogie du cycle de la cavalerie
qu'il achévera avec Rio Gande un an plus
tard.
" Autour du cou, elle portait un ruban
jaune… ". La vieille chanson populaire, She
wore a yellow ribbon donne son titre au
film, devenu en version française La
charge héroïque (référence à la charge
finale parmi les chevaux).
100
Comme Le juge Priest du Soleil brille pour
tout le monde comme le jeune Lincoln, le
capitaine Nathan Brittles a perdu la
femme aimée. Ila aussi perdu ses deux
filles comme l'indiquent les deux tombes
entourant celles de leur mère, disposition
qui était déjà annoncée par les trois
photos sur une étagère dans la chambre
de Nathan.
A la nuit tombante, après s'être recueilli
sur le sort de Custer et de ses hommes
dont la mort vient de lui être annoncée par
lettre, il vient lui parler au cimetière. Il
101
confie ses inquiétudes à la disparue : que
sera sa retraite ? D'ici là une dernière
mission l'attend, il doit conduire la femme
du commandant et sa nièce Olivia au relais
où elles prendront la diligence.
Il arrose les fleurs de la tombe. Raccord
sur la stèle où nous voyons une ombre de
femme grandir. Un rapide gros plan fait
apparaître la jeune et jolie Olivia, venue
offrir des cyclamens pour la défunte. Une
plongée sur Nathan le montre se
détournant de la morte vers Olivia. Celle-
102
ci après avoir échangé quelques mots avec
Nathan le quitte. Sortant par la gauche du
plan, elle laisse un grand vide que Nathan
ressent lorsqu'il s'adresse à nouveau à la
défunte à gauche. "C'est une gentille
enfant quand je la vois, je pense à toi."
C'est l'une des scènes où Ford exprime le
mieux la transmission des valeurs d'une
génération à l'autre, la permanence du
dialogue entre les vivants et les mort.
103
RIO GRANDE
Réalisé par John Ford
Avec John Wayne, Maureen O'Hara, Ben
Johnson
Long-métrage américain . Genre : Western
104
Durée : 01h45min
Synopsis : Colonel de la cavalerie
américaine, Kirby York acceuille dans son
régiment son propre fils, le jeune Jeff,
recalé à West Point. Séparée de York
depuis un épisode tragique de la Guerre de
Sécession, Kathleen, la mère de Jeff,
intervient auprès de son époux pour qu'il
n'accepte pas le jeune homme dans sa
garnison. La guerre contre les Indiens fait
rage, et la mère craint pour la vie de son
fils. Une terrible bataille contre les
Apaches s'annonce...
105
L’HOMME TRANQUILLE
Réalisé par John Ford
Avec John Wayne, Maureen O'Hara, Barry
Fitzgerald,
106
Titre original : The Quiet Man
Long-métrage américain . Genre : Comédie
Durée : 02h09min Année de production :
1952
Synopsis : Après avoir tué son adversaire
au cours d'un combat, un boxeur décide de
rentrer dans son pays natal, l'Irlande. Il
épouse Mary-Kate Danaher malgré le
frère de sa belle, opposé a ce mariage.
Depuis quinze ans, John Ford désirait
porter à l’écran la nouvelle de Maurice
Walsh dont il avait acquis les droits en
1936.3 Une nouvelle se situant dans une
107
Irlande chère au cœur du fils d’émigrés
irlandais qu’est John Ford : « C’est ma
première tentative d’histoire d’amour. Je
voulais tourner une histoire d’amour entre
adultes. »
Après avoir parcouru les plus grandes
maisons de production d’Hollywood avec
son scénario, la Metro-Goldwyn-Mayer, la
20th Century Fox ou la RKO, John Ford se
vit refuser cette histoire que les
producteurs qualifièrent « d’idiotie
irlandaise romantique et sans intérêt
commercial », pas une seule compagnie
108
n’acceptait de lui confier un sou pour la
réalisation du projet.
C’est La RKO qui finalement envisage, la
première, de financer l'œuvre à la
condition que Ford réalise deux films pour
la compagnie et que ceux-ci soient des
succès. Ford qui vient de monter sa propre
compagnie, Argosy Pictures, avec le
réalisateur/producteur Merian C. Cooper,
réalise donc Dieu est mort. Mais c’est un
flop commercial, emportant avec cet échec
les rêves de productions de L’homme
tranquille par la RKO.
109
Puis c’est Alexander Korda et sa
compagnie, la London Films, qui sont prêts
à financer le film. Mais suite à un
désaccord avec Merian C. Cooper, Korda
se retire du projet.
Ford avait déjà bien travaillé sur le projet,
il avait engagé le scénariste Richard
Llewellyn, l’auteur de Qu'elle était verte
ma vallée, pour écrire une première
version, Laurence Stallings travailla
également sur le scénario, puis Frank
Nugent signa la version définitive. Ce
110
dernier peaufina le scénario en dix
semaines peu de temps avant le tournage
du film.
Pendant toute la durée du projet, Ford
avait déjà en tête ses interprètes
principaux.6 Comment imaginer d’autres
acteurs que John Wayne, héros récurrent
des films de Ford, en colosse vulnérable
pour interpréter le rôle de Sean Thornton
et que Maureen O'Hara, la plus rousse de
toutes les Irlandaises, dans celui de Mary
Kate Danaher. Elle-même irlandaise, née à
Dublin, Maureen O'Hara avait déjà
111
participé à un film de John Ford, Qu'elle
était verte ma vallée.
L'actrice relata ses week-ends passés à
bord de l’Araner, le bateau de John Ford,
à prendre des notes sur le scénario et à
les retaper, bercée par des disques de
musique irlandaises, ainsi qu’à sa
participation aux repérages des lieux de
tournage et ce, en partie, préconisé pour
des raisons d’économies budgétaires. Elle
évoqua également les difficultés de Ford à
trouver des financements pour tourner le
film :
112
« Chaque année, nous nous réservions l’été
libre et chaque année il n’y avait toujours
pas l’argent et nous ne pouvions pas faire
le film. Le scénario avait été proposé à la
Fox, à la RKO et à la Warner Bros., et tous
les studios trouvaient qu’il ne s’agissait que
d’une idiote et stupide petite histoire
irlandaise. « Cela ne fera pas un sou, cela
ne peut être réussi », disaient-ils. Et les
années passaient… John Wayne et moi
sommes allés au studio et avons dit : « M.
Ford, si vous ne vous dépêchez pas, c’est
moi qui jouerai le rôle de la veuve et Duke
113
celui du personnage de Victor McLaglen
parce qu’il sera trop vieux ! »
C’est finalement John Wayne alors sous
contrat avec la petite compagnie du «
Poverty Row », La Republic Pictures, qui va
aider Ford à réaliser son projet en
poussant Herbert J. Yates, le patron de la
firme, à financer L’homme Tranquille. John
Wayne est en effet la seule grande star
de cette petite compagnie en étant sa
vedette « western » depuis 1935, date de
sa création. Mais comme toutes les autres
compagnies, Yates n’est pas très chaud
114
pour produire L’homme Tranquille qu’il
considère comme « un film d’art à la noix »
et inquiet pour sa star dans ce rôle plus
introspectif qu’à l’accoutumée. Comme la
RKO, Yates demande à Ford de réaliser
auparavant un film, ce fut Rio Grande, un
western tourné en 32 jours seulement.
C’est le triomphe commercial et Ford peut
enfin réaliser son film.
Ce sera le grand retour de Ford à sa chère
Irlande, peinte dans le film avec des
couleurs admirables. Retour d’un exilé qui
après avoir tourné d’autres films plus
115
politiquement marqués sur une Irlande
luttant contre l’oppression britannique (Le
Mouchard, Révolte à Dublin), va ici décrire
un pays sublimé, teinté d’une mélancolie
sous-jaccente, et qui semble en paix avec
juste quelques allusions politiques dans les
propos de certains protagonistes. Ford,
tout comme le personnage de John Wayne,
retrouve la terre de ses ancêtres. « Ford
fut profondément ému quand il visita la
maison de sa famille à Tourberg, An
Spidéal. Surtout lorsqu’il vit la chambre et
le lit où son grand-père était né. »
116
Il emmène Yates en repérages en Irlande
avec Ward Bond, autre interprète «
Fordien » par excellence, et convaincra le
producteur d’augmenter le budget initial
afin de tourner en extérieurs pour pouvoir
bénéficier des beautés naturelles du pays.
« John Ford a demandé à John Wayne et à
moi d’accepter une réduction de salaire,
raconte Maureen O’Hara. Nous avons
accepté parce que nous attendions depuis
longtemps et que nous avions tellement
envie de faire le film. John Wayne accepta
cent mille dollars (renonçant aussi à son
117
habituel pourcentage sur les bénéfices) et
j’ai touché soixante cinq mille »
Le premier tour de manivelle s’effectue le
6 juin 1951. Le réalisateur s’entoure alors
d’une véritable « famille Fordienne »
composée de parents, collaborateurs,
anciens et nouveaux amis, dont beaucoup
sont des irlandais de pure souche. Tout ce
petit monde émigre en Irlande, pour un
tournage en extérieurs de six semaines,
dans le comté de Mayo avec pour quartier
général le Château d'Ashford et tourne
dans le village de Cong et de ses environs.
118
Le propre frère de Ford, Francis Ford
vedette du muet, fait partie de la
distribution dans le rôle de Dan Tobin, le
truculent ancêtre du village. Les autres
comédiens ne sont pas en reste, ainsi John
Wayne emmène avec lui ses quatre enfants
qui feront des apparitions dans le film,
deux des frères de Maureen O’Hara font
partie de la distribution, Andrew
McLaglen, futur réalisateur et fils de
Victor McLaglen, est l’assistant
réalisateur de Ford, Arthur Shields le
frère de Barry Fitzgerald est le révérend
119
Cyril Playfair.
Le film se déroulera dans cette ambiance
familiale et chaleureuse. Ford va résumer
en un seul film tout son univers et toute sa
vision du monde. Dans ce petit village
d’Inisfree idéalisé, que les troubles qui
agitent l’Irlande ne semblent pas
atteindre, et avec tous ces portraits de
personnages pittoresques, Ford va créer
un petit monde truculent avec une
atmosphère onirique et haute en couleur,
témoignant d’une connivence et d’une joie
de vivre communicatives où les traditions,
120
les coutumes, les conventions y ont une
importance capitale.
Ford persuadera également Yates à
recourir aux caméras Technicolor au lieu
du Trucolor, procédé plus économique que
la Republic Pictures utilisait avec des «
couleurs maison » aux teintes ocres et
brunes (voir Johnny Guitare). Et les
couleurs seront sublimées, malgré le
crachin irlandais qui persiste pendant le
tournage et donnera au film une couleur
toute particulière. Ernest Day, assistant
opérateur, se souvient « Quand il ne
121
faisait pas beau, on attendait… Dès qu’il y
avait une éclaircie, on tournait. »
Ford travaillera encore quelques semaines
dans les studios Republic à Hollywood pour
terminer son film. Herbert J. Yates qui
n’était guère enthousiaste à la production
du projet va récolter l’un de ses plus
grands succès populaires et critiques de sa
compagnie, productrice essentiellement de
films de série B, elle recevra d’ailleurs son
unique nomination aux Oscars pour le
meilleur film. Par contre sur les sept
nominations deux Oscars seront
122
remportés, l’un pour John Ford, son
dernier, comme meilleur réalisateur,
l’autre pour Winton C. Hoch et Archie
Stout pour la meilleure photographie.
L’Homme tranquille restera une des
œuvres préférées du public dans la
filmographie de Ford.
123
HONDO L’HOMME DU
DESERT
124
Réalisé par John Farrow
Avec John Wayne, Geraldine Page, Ward
Bond
Titre original : Hondo
Long-métrage américain . Genre : Western
Durée : 01h23min Année de production :
1953
Synopsis : Eclaireur pour l'armée, Hondo
Lane sillonne l'Ouest pour prévenir les
conflits entre le gouvernement américain
et les Apaches. Il croise sur sa route
Angie Lowe, une courageuse mère de
famille élevant seule son fils Johnny.
125
Entre la femme et Hondo naît une passion
amoureuse. Le valeureux cavalier fera
l'impossible pour protéger sa bien-aimée
des Indiens.
À l'origine, Hondo avait été conçu pour le
cinéma en relief (3-D). John Wayne
souhaitait uniquement se consacrer à la
production et désirait confier le rôle-titre
à Glenn Ford ; celui-ci déclina la
proposition compte tenu de sa mésentente
avec John Farrow, le réalisateur et John
Wayne prit donc le rôle.
126
LA PRISONNIERE DU
DESERT
Réalisé par John Ford
Avec John Wayne, Natalie Wood, Jeffrey
Hunter
127
Titre original : The Searchers
Long-métrage américain . Genre : Western
, Aventure
Durée : 02h00min Année de production :
1956
Distributeur : Warner Bros. France
Synopsis : Texas 1868. La famille d'Aaron
Edwards est decimée par une bande de
Commanches qui attaquent son ranch et
enlèvent ses deux fillettes. Ethan, le
frère d'Aaron, découvre le drame et se
lance sur les traces des ravisseurs avec
deux autres compagnons.
128
Le film a été tourné en août 1955 en
extérieur à Monument Valley, Edmonton,
Gunnison et Aspen (Colorado) et dans
l'Utah.
Les plans qui ouvrent et ferment le film (la
caméra se trouve à l'intérieur de la maison
et par un subtile plan séquence Ford sort
de celle-ci et embrasse avec sa caméra
Ethan Edwards et l'impressionnant
paysage de Monument Valley), sont
considérés parmi les meilleurs du cinéma
de Ford.
Ford aborde de nouveau le problème des
129
guerres indiennes et des prisonnières dans
Les Deux Cavaliers (Two rode together)
en 1961.
Le film rompt avec les westerns
manichéens : le personnage d'Ethan
s'acharne sur des causes perdues, il
n'hésite pas non plus à abattre des bisons
pour accélérer le déclin du peuple indien.
Celui-ci est abordé avec beaucoup de
dignité. Dans le John Ford de Peter
Bogdanovich, Ford déclare : « C'est un
peuple très digne — même lorsqu'il a été
battu. Naturellement, ce n'est pas très
130
populaire aux États-Unis. Le public aime
voir les Indiens être tués. Il ne les
considère pas comme des êtres humains,
possédant une culture profonde,
différente de la nôtre. Si vous regardez
les choses en détail, vous découvrez
pourtant que leur religion ressemble en
beaucoup de points à la nôtre. »
Ford a demandé à Wayne de s'inspirer de
l'acteur Harry Carey qui était un ami de
Ford.
John Wayne a appelé l'un de ses fils Ethan
en souvenir du film.
131
L'histoire s'inspire d'un fait réel : une
petite fille est kidnappée en 1836 au
Texas. Plus tard elle deviendra la femme
d'un chef Comanche, elle sera retrouvée
plusieurs années plus tard, et ramenée de
force dans la communauté blanche malgré
ses protestations. Cet événement a inspiré
le livre d'Alan Le May, duquel s'inspire
John Ford.
132
RIO BRAVO
Réalisé par Howard Hawks
Avec John Wayne, Dean Martin, Ricky
Nelson
Long-métrage américain . Genre : Western
Durée : 02h21min Année de production :
133
1959
Distributeur : Warner Bros.
Synopsis : Un shérif arrête le frère de
l'homme le plus puissant de la région. Il
n'a pour alliés qu'un adjoint ivrogne, un
vieillard boiteux, un gamin, une joueuse de
pocker et un hôtelier mexicain, et contre
lui une armée de tueurs.
Le film a été tourné aux studios de Old
Tucson à Tucson, Arizona.
Harry Carey Jr. figure au générique mais
pas à l'écran. Son rôle fut coupé au
montage.
134
Ricky Nelson était alors un chanteur très
en vogue.
L'environnement musical du film exploite
le degüello, thème traditionnel mexicain,
réutilisé dans d'autres westerns.
"Deguello" signifie égorgement. Il s'agit
de la chanson chantée par les Mexicains
pendant le siège d'El Alamo. Ce thème
musical n'est pas le véritable air joué au
siège de Fort-Alamo, que Hawks jugeait
trop « faible », mais une composition
originale de Dimitri Tiomkin, réutilisée
dans Alamo de John Wayne.
135
Dans Assaut, qui en est un remake, John
Carpenter a rendu hommage au film de
Hawks en signant le montage du film avec
un pseudonyme, John T. Chance, le
personnage principal de Rio Bravo
interprété par John Wayne.
136
LES CAVALIERS
Réalisé par John Ford
Avec John Wayne, William Holden,
Constance Towers
Titre original : The Horse Soldiers
Long-métrage américain . Genre : Western
Durée : 01h59min Année de production :
1959
137
Synopsis : En pleine guerre de Sécession,
le colonel Marlowe et son détachement de
cavalerie nordiste se lancent dans un raid
de sabotage en territoire ennemi. Sa
femme étant morte sur une erreur de
diagnostic, Marlowe s'oppose au médecin
militaire. Dans un périple, ils sont obligés
d'emmener avec eux une aristocratie
sudiste qui pourrait menacer le succès de
la mission. Un autre antagonisme naît
entre Marlowe et la sudiste. Après
maintes péripéties, ils arrivent à saboter
la principale voie ferrée, à brûler train et
138
coton. Poursuivis par les Sudistes, ils leur
échappent par ruse puis les combattent
durement. Vainqueurs, les nordistes vont
sauter un pont pour éviter d'autres
poursuivants. Seuls resteront, le médecin
qui ne veut pas abandonner ses blessés et
la sudiste que Marlowe a relâchée et dont
il s'est épris.
Le film n'a aucun lien avec le roman Les
Cavaliers de Joseph Kessel et l'adaptation
cinématographique qui en fut faite par
John Frankenheimer, Les Cavaliers (The
Horsemen) en 1971.
139
Vers la fin du tournage, un cascadeur, vieil
ami de John Ford, se tua en simulant une
chute. De ce fait, la séquence finale - qui
prévoyait le retour de la cavalerie en
fanfare, bannière au vent - ne fut jamais
tournée. John Ford laissera la fin telle que
nous la connaissons aujourd'hui.
140
ALAMO
Réalisé par John Wayne
Avec John Wayne, Richard Widmark,
Laurence Harvey
141
Long-métrage américain . Genre : Western
Durée : 02h47min Année de production :
1960
Synopsis : En 1836, dans une vieille mission
transformée en fort, une centaine de
texans résistent au général mexicain
Santa Anna et à ses milliers d'hommes,
pendant que s'organise l'armée de
l'indépendance texane.
Le film s'inspire d'un épisode de la guerre
d'indépendance du Texas, celui du siège
de Fort-Alamo, mais comporte de
nombreuses erreurs historiques ou faits
142
imaginaires, ainsi que des anachronismes
dans les événements, l'armement, les
costumes, etc. Ce qui fit que des
collaborateurs du film, dont l'écrivain,
folkloriste et journaliste J. Frank Dobie
et le spécialiste de l'histoire du Texas Lon
Tinkle, refusèrent que leurs noms figurent
dans la liste des chercheurs historiques du
film. Et selon l'historien spécialiste d'El
Alamo Timothy Todisch : « il n'y a pas une
seule scène du film qui soit historiquement
vérifiable... ».
143
Le général Santa Anna porte un shako
utilisé par l'infanterie, or il est à cheval.
Les combattants du fort chantent Happy
birthday to you, chanson composée 57 ans
plus tard.
James Bowie reçoit l'annonce du décès de
sa femme Ursula (morte du choléra) alors
que celle-ci décéda le 10 septembre 1833.
Le « massacre de Goliad » (en) dont
parlent les assiégés eut lieu 2 semaines
après le siège de Fort Alamo.
On ignore en fait si Davy Crockett est
mort lors de l'ultime combat d'Alamo, la
144
légende dit qu'il aurait été fait prisonnier
puis exécuté, mais cette version n'a
jamais pu être vérifiée.
145
LE GRAND SAM
146
Réalisé par Henry Hathaway
Avec John Wayne, Stewart Granger,
Capucine
Titre original : North to Alaska
Long-métrage américain . Genre : Western
Durée : 01h55min Année de production :
1960
Synopsis : L'Alaska au tournant des
années 1900, deux chercheurs d'or
associés, Sam McCord et George Pratt,
trouvent un filon sur leur concession.
George envoie alors Sam à Seattle, avec
mission de lui ramener sa fiancée ; Sam
147
dominiqua atallahdécouvrant que celle-ci -
lassée d'attendre - s'est mariée, s'ingénie
à lui en trouver une autre : ce sera
Michelle, surnommée "Angel", une
chanteuse de saloon. Les choses se
compliquent lorsque la jeune femme
s'éprend de Sam et que le frère de
George, Billy, s'intéresse également à elle.
Par ailleurs, un autre chercheur d'or,
Frankie Canon, tente de subtiliser la
concession de Pratt et McCord...
Critique
Brillamment mis en scène par le vétéran
148
Henry Hathaway, Le Grand Sam est
inclassable : on y retrouve des ingrédients
du film d'aventures, de la comédie et du
western, avec notamment des séquences
humoristiques et des bagarres
homériques. Les acteurs s'en sont
manifestement donnés à cœur joie, à
commencer par le "triangle amoureux",
John Wayne, Stewart Granger et
Capucine.
149
LES COMANCHEROS
150
Réalisé par Michael Curtiz
Avec John Wayne, Stuart Whitman, Ina
Balin
Long-métrage américain . Genre : Western
Durée : 01h47min Année de production :
1961
Synopsis : 1843. Joueur professionnel,
Paul Regret tue un homme au cours d'un
duel et doit fuir au Texas où il fait la
connaissance d'une aventurière nommée
Pilar. A Galveston, il est capturé par le
capitaine Cutter, des Texas Rangers.
Ensemble, les deux hommes devront
151
affronter la bande des Commancheros.
Le réalisateur Michael Curtiz étant tombé
malade au cours du tournage (ce sera son
dernier film, il décèdera d'un cancer en
avril 1962) c'est John Wayne lui-même qui
réalisera plusieurs séquences du film, sans
pour autant, à sa demande, être crédité au
générique en tant que co-réalisateur.
C'est le premier film qui réunit John
Wayne et Lee Marvin à l'écran. Les deux
autres sont L'homme qui tua Liberty
Valance (1962) et La Taverne de
152
l'Irlandais (1963), tous les deux réalisés
par John Ford.
C'est également la dernière apparition à
l'écran de l'acteur de western Guinn "Big
Boy" Williams.
Les indiens qui jouent dans ce film sont en
fait des Apaches, qui sont très différents
des Comanches.
Quand John Wayne arrive avec le chariot
chez les Commancheros, John Wayne
153
donne aux indiens des carabines
Winchester alors que l'histoire est censée
se passer aux environs de 1840.
154
L’HOMME QUI TUA
LIBERTY VALENCE
Réalisé par John Ford
Avec James Stewart, Lee Marvin, John
Wayne
155
Titre original : The Man Who Shot Liberty
Valance
Long-métrage américain . Genre : Western
Durée : 02h03min Année de production :
1962
Synopsis : Un homme politique reconnu,
Ransom Stoddad, assiste à l'enterrement
de son ami Tom Doniphon avec sa femme.
C'est pour lui l'occasion de revenir avec un
journaliste sur les moments importants de
sa vie, notamment son arrivée dans
l'Ouest, l'arrestation de sa diligeance par
le célèbre bandit Liberty Valance, sa
156
volonté de se venger de celui-ci. Jadis,
Donophon était devenu son allié...
L'homme qui tua Liberty Valance est
l'avant-dernier western de John Ford. Il
a, selon Jacques Lourcelles, valeur de
testament de l'auteur dans ce domaine.
C'est pourquoi le film baigne dans une
mélancolie, voire une amertume1,
renforcée par le caractère statique de
l'action2. Le film, fortement symbolique,
présente un scénario original et complexe,
propice à l'analyse. On en donne ici
quelques éléments saillants.
157
Le duel au cours duquel un homme tue
Liberty Valance comporte en fait trois
protagonistes : Stoddard, Valance et
Doniphon (aidé par Pompey). Le duel est
atypique, car totalement déséquilibré : son
issue semble fixée d'avance. Pour le
souligner, le tablier de « laveur de
vaisselle » que porte Stoddard. Pourtant,
de la main gauche, Stoddard parvient à
tuer Valance, du moins le croit-on. Mais un
flash-back (dans le flash-back qu'est
l'histoire elle-même) vient corriger cette
première version : c'est Doniphon, tapi
158
dans l'ombre, qui a tué Valance.
Car, dans L'homme qui tua Liberty
Valance, il n'y a pas un mais deux bons en
face du méchant. L'opposition classique
entre le voyou individualiste et sanguinaire
et le héros individualiste et honnête est
biaisée par l'apparition d'un troisième
personnage, anti-individualiste et honnête.
Et la vraie opposition du film se situe
entre les deux bons, Stoddard et
Doniphon4.
Le film propose, cela a été noté à de
nombreuses reprises, une description
159
métaphorique du processus de civilisation :
Tom Doniphon représente la loi de l'Ouest,
Ransom Stoddard représente la légalité, le
premier s'efface au profit du second. Plus
précisément6, Valance représente le règne
de la force, Stoddard l'établissement de
la loi et Doniphon la nécessité de la force
pour établir la loi. C'est dire que ni
Stoddard ni Doniphon ne se suffisent à
eux-mêmes dans l'accomplissement du
processus historique. Stoddard succède à
Doniphon grâce à son duel contre Valance,
duel auquel Doniphon a participé de
160
manière essentielle mais qui reste cachée.
Les personnages secondaires eux aussi ont
un fort rôle symbolique. Hallie, fiancée de
Tom, évolue progressivement vers Ransom,
qui lui apprend à lire, qu'elle admire et
finira par épouser. Son chemin symbolise
en fait celui d'une société qui passe de la
force au droit, d'un territoire "ouvert" qui
devient un État policé. Gamble met en
lumière le rôle de la presse qui participe à
la création de l'État en prenant le parti
des faibles contre la puissance de la
violence et de l'argent. Le journaliste
161
Peabody, battu et laissé pour mort parce
qu'il a osé se dresser face à Valance, fait
ensuite la campagne et assure la victoire
électorale de Stoddard. Dutton Peabody
incarne l'arrivée du "quatrième pouvoir",
celui de la presse, qui achève la transition
vers la modernité américaine.
Mais le travail de Ford ne se résume pas à
un jeu de symboles. Le film est un
testament car, comme le note Lourcelles,
le réalisateur y met en scène deux des
principaux types d'hommes de son œuvre :
l'homme d'action solitaire et le citoyen
162
responsable au service de la communauté.
C'est la structure en flash-back qui
permet de faire cohabiter ces deux types
de personnages qui représentent deux
étapes successives de l'histoire
américaine.
La carrière de Stoddard, homme épris de
justice, est fondée sur une imposture8 :
l'homme qui a tué Liberty Valence, ce
n'est pas lui mais Doniphon. Le personnage
du journaliste de 1910 prend clairement le
parti de la légende (comme son
prédécesseur Peabody) : « When the
163
legend becomes fact, print the legend! »
(« quand la légende devient le réel,
imprime (diffuse) la légende »). Le final du
film refuse, au nom de la légende, de
réhabiliter Doniphon : le mythe américain,
pour se construire, a-t-il plus besoin de
croire en la victoire du juriste qu'en celle
du cow-boy.
Pourtant Ford, quant à lui, montre les faits
bruts et la légende, sans privilégier l'un
par rapport à l'autre au moyen d'un
paradoxe (Lourcelles) qui est au coeur du
film : la vraie légende, pour les
164
spectateurs du film, est portée par
Doniphon, l'homme qui a vraiment tué
Valance, alors que pour les personnages du
film, c'est Stoddard, l'homme qui a tué
Liberty Valance, qui est une légende, alors
qu'il n'a pas tué Valance. La vérité et la
légende sont donc liées.
L'histoire de l'Ouest apparaît finalement
comme le total de la vérité et de la
légende. L'Ouest est totalement intégré à
sa légende.
165
HATARI
Réalisé par Howard Hawks
Avec John Wayne, Hardy Krüger, Elsa
Martinelli
166
Long-métrage américain . Genre :
Aventure
Durée : 02h37min Année de production :
1962
Synopsis : Une jeune femme qui dirige une
réserve d'animaux sauvages se fait aider
par des amis de son père. Tout se passe
bien entre bêtes et hommes jusqu'au jour
où un photographe arrive.
167
LE JOUR LE PLUS LONG
Réalisé par Ken Annakin, Andrew Marton,
Bernhard Wicki, Gerd Oswald, Darryl F.
Zanuck
Avec John Wayne, Eddie Albert, Paul Anka
Titre original : The Longest Day
Long-métrage américain . Genre : Guerre
Durée : 03h02min Année de production :
168
1962
Synopsis : L'évènement militaire qui va
mettre fin à la seconde guerre mondiale:
le débarquement en Normandie par
l'armée américaine.
Dans le film, trois parachutistes français
atterrissent près d'une résistante qui leur
envoie des signaux lumineux. Ils doivent
neutraliser une ligne de chemin de fer
avec l'aide de maquisards. Ils sont
parachutés avant les Américains.
Cette scène est authentique car 36
parachutistes français du Special Air
169
Service (S.A.S.) furent parachutés à
minuit, en quatre groupes sur la Bretagne
pour créer deux bases parachutistes,
encadrer la Résistance bretonne avec le
parachutage de renforts les nuits
suivantes et neutraliser le réseau ferré
breton pour retarder l'envoi de troupes
allemandes vers le front de Normandie. Un
parachutiste français et breton, Émile
Bouétard, fut tué au combat à Plumelec à
0 h 40 ce 6 juin 1944.
170
L'atterrissage des deux parachutistes
dans la cour d'un bâtiment d'un QG
allemand est fondée sur le livre de
Cornélius Ryan.
Lors de l'attaque du pont sur l'Orne par
les commandos du major Howard, on voit
quelques soldats aller sous le pont
décrocher les charges destinées à le
détruire. En réalité, les charges en
question étaient sur les « rambardes » de
chaque côté. De plus, elles ne furent pas
trouvées par le commando car les
Allemands les enlevaient chaque soir, de
171
crainte que les résistants ne les utilisent
contre l'occupant. De plus, le film montre
une résistance acharnée sur le pont alors
que ce soir là il n'était gardé que par trois
soldats allemands.
Le parachutiste John Steele, resté pendu
au clocher de l'église de Sainte-Mère-
Église, n'est pas resté accroché côté «
place de l'église », mais de l'autre côté
(côté presbytère). Pour des raisons
esthétiques et de profondeur de champ,
Zanuck a « accroché » Steele du côté de
la place.
172
Il est à noter cependant qu'Alexandre
Renaud , à l'époque maire de Sainte-Mère-
Église , et auteur d'un ouvrage intitulé
Sainte-Mère-Église, Première tête de
pont américaine en France , 6 juin 1944, ne
fait pas mention - chose curieuse - de ce
parachutiste resté accroché au clocher de
l'église. De toute manière, cet épisode
reste pour le moins assez surprenant, car
selon Alexandre Renaud, le clocher était
déjà occupé par la Flak ( DCA allemande )
qui tirait à la mitrailleuse sur les
parachutistes en cours de descente et
173
dont beaucoup tombaient dans les marais
environnants en restant empêtrés dans les
branchages... En bonne logique, ce
parachutiste resté accroché n'aurait donc
pu échapper aux balles allemandes...
Sur la place de l'église, on voit stationnée
une 2CV commercialisée en 1948.
La prise du casino par le commando
Kieffer est largement fantaisiste, le
casino avait été rasé par les Allemands qui
l'avaient remplacé par un bunker. De plus,
cette scène a été tournée à Port-en-
Bessin dont on voit la tour Vauban.
174
Le mitraillage des plages par 2 FW190
(dont un piloté par l'Obstlt Josef « Pips »
Priller) a entretenu chez certains le mythe
que seuls deux avions allemands ont
attaqué les alliés ce jour-là. En réalité,
plusieurs staffeln ont effectué des
sorties, notamment contre la flotte, et
principalement l'après-midi. De nombreux
avions ont cependant été abattus, vu
l'écrasante supériorité numérique alliée
sur ce secteur. À noter qu'il y eut entre
autres des ju87 Stuka obsolètes dont 5
furent d'ailleurs abattus.
175
Sur une des dernières scènes, à laquelle
Robert Mitchum demande à un soldat en
jeep de le monter en haut de la plage, la
jeep n'est pas montée dans le souci de
l'authenticité.
Les obstacles sur les plages de
débarquement sont inversés. Dans le film
la pointe est orientée vers la mer alors
qu'en réalité elles étaient dirigées vers
les terres de façon à ce que les péniches
de débarquement y soient "guidées"
jusqu'à une mine.
Les numéros de capot commençaient sur
176
les jeep américaines quelles soient Willys
ou Ford par 20 (exemple 20193276) alors
qu'ici le numéro commence par 88 puis
133553, ce qui n'est pas réel.
De plus les supports en bois qui devaient
se trouver sur le capot pour accueillir le
pare brise rabattable sont absentes.On y
retrouve des supports en U métallique au
niveau des essuies-glaces qui viennent se
poser sur le capot. Ces jeeps sont alors
passées par L'armée française et datent
alors de l'après guerre,et donc
n'existaient pas le 6 juin 1944.
177
Dans la scène de la pointe du Hoc, on peut
voir un ranger n'ayant pas son chargeur
clipsé à son fusil.
Lors de la traversée de la Manche, le Mont
Saint-Michel apparait un court instant, ce
qui est aberrant car le Mont est de l'autre
côté du Cotentin.
Il faut noter le doublage absolument
catastrophique du personnage du pilote
allemand, le colonel Josef Priller "Pips",
par Yves Brainville qui arrive à le faire
parler avec un accent plus belge que
germanique.
178
LA CONQUÊTE DE
L’OUEST
179
Réalisé par John Ford, Henry Hathaway,
George Marshall
Avec Carroll Baker, Lee J. Cobb, Henry
Fonda, Debbie Reynolds, John Wayne,
George Peppard, James Stewart, Elie
Wallach, Richard Widmark, Gregory Peck,
Karl Malden, commentaire Spencer Tracy
Titre original : How the West Was Won
Long-métrage américain . Genre : Western
Durée : 02h42min Année de production :
1962
Synopsis : La conquête de l'Ouest nous est
racontée à travers l'histoire d'une famille
180
de pionniers qui traversa les rivières, les
plaines, mais aussi à travers la guerre de
sécession et l'installation du chemin de
fer. Ils rencontrent sur leur chemin des
brigands, des bandits, et aussi des
indiens...
Le film a eu trois réalisateurs : Ford pour
la guerre de Sécession, Marshall pour les
séquences de chemin de fer et Hathaway
pour le reste.
Deuxième film tourné avec le procédé
Cinérama, le premier étant Les Amours
enchantées de Henry Levin et George Pal.
181
Il est à noter que la version française de
la Conquête de l'Ouest a inclus également
des changements dans certains des noms
des personnages. Par exemple le
personnage de James Stewart est appelé
Lawrence Rawlings et non Linus, et le nom
de celui de George Peppard passe de Zeb à
Sam.
182
LE GRAND MC LINTOCK
Réalisé par Andrew V. McLaglen
Avec John Wayne, Maureen O'Hara,
Patrick Wayne, plus
Titre original : McLintock!
183
Long-métrage américain . Genre : Western
, Comédie
Durée : 02h07min Année de production :
1963
Synopsis : George Washington McLintock,
propriétaire du plus grand ranch de la
région, est riche, respecté et craint par
tout le monde sauf par sa femme
Katherine qui revient après deux ans
d'absence pour demander le divorce et
obtenir la garde de leur fille Rebecca.
Mais aucun des deux n'entend capituler au
profit de l'autre.
184
LA TAVERNE DE
L’IRLANDAIS
Réalisé par John Ford
185
Avec John Wayne, Lee Marvin, Jack
Warden
Titre original : Donovan's Reef
Long-métrage américain . Genre : Romance
, Comédie , Action
Durée : 01h49min Année de production :
1963
Synopsis : Guns et Boats, deux anciens
combattants du Pacifique se sont installés
en Polynésie. La fille d'un troisième
camarade, élévée dans la société puritaine
de Boston vient à la recherche de son
père. Alors qu'ils se retrouvent, comme
186
chaque année, dans l'île de Haleakaloa, où
habite Guns, pour une rituelle bagarre, cet
ancien marin irlandais va donner à la jeune
héritière prude et pleine de préjugés une
leçon de charité et de joie de vivre.
L'île d'Haleakaloha n'existe pas en réalité.
Le film a été tourné dans l'archipel de
Hawaii. Il commet une petite erreur
historique dans la mesure où la Polynésie
française n'a pas fait l'objet d'invasion
par les Japonais pendant la guerre. Enfin,
si l'on en croit les dialogues du film, elle
serait toute proche d'Honolulu.
187
LE PLUS GRAND CIRQUE
DU MONDE
Réalisé par Henry Hathaway
Avec Claudia Cardinale, John Wayne,
Richard Conte
188
Titre original : Circus World
Long-métrage américain . Genre : Comédie
dramatique
Durée : 02h15min Année de production :
1964
Synopsis : Matt Masters, impressario d'un
cirque en tournée en Europe, tente de
retrouver la mère de sa fille adoptive.
Frank Capra devait à l’origine diriger le
film. Suite à un désaccord avec le
scénariste James Edward Grant, Henry
Hathaway le remplaça.
La scène de l’incendie failli coûter la vie à
189
John Wayne. L’acteur, cerné par les
flammes, ne vit pas que l’incendie se
propageait dangereusement. Il continuait à
jouer son personnage alors que toute
l’équipe s’était déjà enfuie. Il s’en sortit in
extrémis à moitié asphyxié.
John Wayne insista pour que ce soit Rita
Hayworth qui interprète le rôle de prévu
initialement pour Lilli Palmer.
Le chapiteau visible dans le film est celui
du Circus Franz Althoff (aujourd'hui
disparu).
190
LA PLUS GRANDE
HISTOIRE JAMAIS
CONTEE
191
Réalisé par George Stevens
Avec Max von Sydow, Charlton Heston,
Martin Landau
Titre original : The Greatest Story Ever
Told
Long-métrage américain . Genre : Drame ,
Historique , Biopic
Durée : 04h20min Année de production :
1965
Synopsis : Une adaptation
cinématographique de la vie de Jésus
Christ très proche des récits bibliques.
192
LES QUATRE FILS DE
KATIE ELDER
193
Réalisé par Henry Hathaway
Avec John Wayne, Dean Martin, Martha
Hyer
Titre original : The Sons of Katie Elder
Long-métrage américain . Genre : Western
Durée : 02h02min Année de production :
1965
Synopsis : Katie Elder meurt dans la
misère. A son enterrement, ses fils
découvrent que le ranch familial a été
perdu au jeu lors d'une partie truquée par
leur père, juste avant que ce dernier soit
assassiné. Les frères vont ensemble mener
194
leur enquête.
Henry Hathaway réalise avec son talent
habituel ce western de facture très
classique, réunissant une pléiade
d'excellents acteurs, dont John Wayne
qu'Hathaway dirigera à plusieurs reprises
(Le Grand Sam, Cent dollars pour un
shérif, Le Plus Grand Cirque du monde...).
195
EL DORADO
196
Réalisé par Howard Hawks
Avec John Wayne, Robert Mitchum,
James Caan
Long-métrage américain . Genre : Western
, Action , Aventure
Durée : 02h06min Année de production :
1966
Synopsis : En arrivant à El Dorado,
l'aventurier Cole Thornton retrouve un
ancien ami, JP Harrah, qui est aujourd'hui
le shérif de la ville. Engagé par un
proriétaire terrien, Thornton renonce à sa
mission quand Harrah lui apprend qu'elle a
197
pour but de chasser les McDonald de leurs
terres...
A la sortie du film, Marcel L'Herbier, lui-
même auteur d'un film intitulé El Dorado,
suggère que le film d'Howard Hawks
s'intitule "Eldorado", en un seul mot.
198
LA CARAVANE DE FEU
Réalisé par Burt Kennedy
Avec John Wayne, Kirk Douglas, Howard
Keel
Titre original : The War Wagon
Long-métrage américain . Genre : Western
Durée : 01h41min Année de production :
199
1967
Distributeur : Universal
Synopsis : Taw Jackson est jeté en prison
après avoir été dépossédé de ses terres
par Frank Pierce et sa bande. A sa sortie,
il décide de se venger avec l'aide d'un
tueur à gages engagé par Pierce pour le
tuer...
John Wayne et Kirk Douglas ont
également tourné ensemble dans L'Ombre
d'un géant et Première Victoire d'Otto
Preminger.
200
LES BERETS VERTS
Réalisé par John Wayne, Ray Kellogg
Avec John Wayne, David Janssen, Jim
Hutton
201
Titre original : The Green Berets
Genre : Guerre
Durée : 01h41min Année de production :
1968
Synopsis : Le Colonel Mike Kirby est
chargé de réunir deux équipes de soldats
d'élite dits Bérets Verts ("Green
Berets"), pour une mission au Sud Viêt-
nam. Sur place, ils doivent tout d'abord
construire un camp et le défendre contre
l'attaque ennemie, avant de mener une
opération commando en kidnappant un
Général nord-viêtnamien.
202
John Wayne réalise (et finance
partiellement : il était patriote et avait
participé à d'assez nombreux films de
guerre, dont Iwo Jima et Le jour le plus
long, sans oublier Alamo) ce film dès le
début de la guerre du Vietnam pour
justifier l'intervention américaine d'une
manière insistante qui échappera
difficilement au spectateur car les 20
premières minutes sont consacrées à une
explication justificative méthodique de
l'engagement américain (à comparer avec
le Dien Bien Phu français où le spectateur
203
est immédiatement plongé dans la bataille
sans aucune explication préalable). En tant
que film de propagande, certains
l'accusent d'être à mettre avec les plus
lourdes réalisations de l'URSS. Sa sortie
déclencha de violentes manifestations
dans de nombreux pays du monde et il
fallut attendre plus de 20 ans pour le voir
passer sur une chaîne de télévision
française.
204
LES FEUX DE L’ENFER
Réalisé par Andrew V. McLaglen
Avec Katharine Ross, Vera Miles, John
Wayne
205
Titre original : Hellfighters
Genre : Divers
Durée : 02h01min Année de production :
1968
Synopsis : Chance Buckman est un pompier
hors norme, spécialisé dans la lutte contre
les incendies de puits de pétrole. Sa
femme Madelyn l'a quitté, alors que leur
fille Tish n'était qu'un bébé, pour ne plus
vivre dans une anxiété permanente. Sur le
point de prendre quelques jours de
vacances aux Bahamas, Chance retarde son
départ pour une intervention au Texas. Il
206
y retrouve son coéquipier, Gregory Parker.
Cette opération de routine pour les deux
hommes se solde pourtant par un accident.
Chance, blessé, se retrouve à l'hôpital. Sa
fille Tish choisit ce moment pour
découvrir ce père qu'elle ne connaît pas.
Elle est fascinée par les exploits de ce
dernier, autant que par Gregory...
207
CENT DOLLARS POUR UN
SHERIF
Réalisé par Henry Hathaway
Avec John Wayne, Glen Campbell, Kim
Darby
Titre original : True Grit
Long-métrage américain . Genre : Western
208
Durée : 02h08min Année de production :
1969
Distributeur : Paramount
Synopsis : Pour venger la mort de son
père, une jeune femme qui a tout d'un
garçon manqué, est prête à tout. Elle fait
appel à Rooster Cogburn, un marshal
borgne qui n'a peur de rien, et à un Texas
Ranger assoiffé d'argent pour retrouver
l'assassin de son père.
En dépit d’une notoriété établie, John
Wayne, alors âgé de 62 ans, obtient pour
ce film son unique oscar. Il interprètera
209
de nouveau le personnage de Cogburn dans
Une bible et un fusil, réalisé en 1975 par
Stuart Millar, aux côtés de Katharine
Hepburn (le seul film qu'ils tourneront
ensemble). Précisons que dans ce second
volet des aventures du marshal Cogburn, le
rôle du juge Parker est joué cette fois-ci
par John McIntire qui succède à James
Westerfield décédé en 1971. Jean
Martinelli prête encore sa voix au héros.
La chanson du générique du film, dont les
paroles ont été écrites par Don Black, est
interprétée par Glen Campbell qui joue le
210
rôle de Leboeuf, le Texas Ranger. Glen
Campbell est également connu comme
chanteur de musique country et artiste de
shows télévisés dans les années 1970.
Petit anachronisme à signaler : la carabine
du marshal Cogburn est une Winchester
modèle 1892, or l'action du film est
censée se dérouler en 1880 comme
l'atteste, à la fin du film, la date inscrite
sur la pierre tombale de John Ross, le
père de Mattie.
Erreur dans le film : lorsque Cogburn
charge héroïquement la bande de "Lucky"
211
Ned Pepper, il tire en tenant son pistolet
dans la main gauche et sa winchester dans
la main droite ; son bandeau est sur son
œil gauche comme il l'a toujours été dans
le film. À un moment donné, il fait demi-
tour et là tout s'inverse : le pistolet est
passé dans sa main droite, la winchester
dans sa main gauche et son bandeau est
posé sur son œil droit.
Les Frères Coen ont réalisé une nouvelle
adaptation du roman de Charles Portis,
True Grit, sorti le 23 février 20111, avec
212
Jeff Bridges.
Le même faux raccord est visible dans le
True Grit de 1969 avec John Wayne (100
dollars pour un shérif), réalisé par Henry
Hathaway, et dans celui des frères Coen.
Mattie Ross traverse la rivière avec son
cheval, en sortant elle s'avance vers
Cogburn et Labeef (ou Laboeuf). Quelques
secondes après, elle est toute sèche. Les
frères Coen auraient ainsi fait une
référence au premier True Grit.
213
LES GEANTS DE L’OUEST
Réalisé par Andrew V. McLaglen
Avec John Wayne, Rock Hudson, Antonio
Aguilar
214
Titre original : The Undefeated
Long-métrage américain . Genre : Western
Durée : 01h59min Année de production :
1969
Synopsis : Après la guerre de Sécession,
des soldats sudistes tentent de rejoindre
le Mexique afin d'échapper à la prison.
Mais John Henry Thomas, un colonel
nordiste, est chargé de les rattraper.
Outre Rock Hudson, ce western de
facture classique (fort bien mené par
Andrew V. McLaglen) réunit à nouveau,
autour de John Wayne, sa "bande"
215
habituelle, que l'on retrouve plus ou moins
dans la filmographie du "Duke" depuis le
tournant des années 1950 - notamment les
réalisations de John Ford - : Harry Carey
Jr, Bruce Cabot, Ben Johnson, John Agar,
Paul Fix... Ce, pour le plus grand plaisir des
cinéphiles familiers des films de Wayne.
216
CHISUM
Réalisé par Andrew V. McLaglen
Avec John Wayne, Forrest Tucker,
Christopher George
217
Long-métrage américain . Genre : Western
Durée : 01h51min Année de production :
1970
Synopsis : Eleveur de bétail, John Chisum
s'allie à Billy the Kid et à Pat Garrett pour
défendre sa terre.
Le scénario reprend un épisode d'une
légende de l'Ouest américain, celle de Billy
the Kid. Outre celui-ci, apparaissent
d'autres personnages authentiques,
Lawrence Murphy, John Henry Tunstall,
Patrick Garrett et John Simpson Chisum.
Ce dernier (né en 1824, décédé en 1884)
218
est campé par John Wayne "The Duke",
dans un rôle taillé sur mesure pour lui.
Chisum est d'ailleurs produit par la Batjac,
la société de production qu'il avait fondée,
et réunit autour du "Duke" d'autres
habitués de l'univers de John Ford, tels le
réalisateur Andrew V. McLaglen (qui fut
son assistant) ou Ben Johnson, dans un
film où tous les ingrédients du western
classique sont présents (bagarres, duels,
humour, règlement de comptes final...).
219
RIO LOBO
220
Réalisé par Howard Hawks
Avec John Wayne, Jorge Rivero, Jennifer
O'Neill
Long-métrage américain . Genre : Western
Durée : 01h54min Année de production :
1970
Synopsis : Pendant la Guerre de Sécession,
le Capitaine Cordona et ses hommes
attaquent un train d'or qui est sous la
responsabilité du Colonel McNally. Au
cours de l'opération, ils tuent un jeune
officier. McNally, qui le considérait comme
son fils, jure de le venger. Cordona est
221
capturé mais il refuse de dénoncer ses
informateurs. A sa sortie de prison, il
change pourtant d'avis et accepte de
l'aider...
Le film est une nouvelle déclinaison du
canevas de Rio Bravo : propriétaire terrien
despote, ville terrorisée, prison assiégée,
justicier vieillissant ... mais cette version
en est plus éloignée que El Dorado du
même Howard Hawks. Elle introduit un
nouvel ingrédient : la guerre de Sécession.
Cette guerre fratricide achevée, les
personnages, une fois démobilisés, peinent
222
à retrouver leurs marques. Les rancœurs
ne se sont pas tues avec la paix, la violence
et l'impunité subsistent. Le savoir-faire
guerrier reprend le dessus et la conclusion
du film en tire une certaine amertume.
Rio Lobo est le dernier film de Howard
Hawks.
223
BIG JAKE
Réalisé par George Sherman
Avec John Wayne, Richard Boone, Patrick
Wayne
224
Long-métrage américain . Genre : Western
Durée : 01h50min Année de production :
1971
Synopsis : Big Jake, un pionnier de l'Ouest
qui a quitté sa femme depuis dix-huit ans,
entame une traque intense contre les
kidnappeurs de son petit-fils.
Big Jake est une "affaire de famille" : le
film est produit par Michael Wayne pour la
Batjac, la compagnie de production fondée
par son père John, co-réalisé par celui-ci
(bien que non-crédité à la mise en scène),
interprété par lui et deux autres de ses
225
fils, Patrick et Ethan. En outre, le "Duke"
retrouve pour la cinquième et dernière
fois Maureen O'Hara (Rio Grande,
L'Homme tranquille…), et pour la deuxième
fois Richard Boone (après Alamo, et avant
Le Dernier des géants, l'ultime film de
John Wayne).
226
LES COWBOYS
Réalisé par Mark Rydell
Avec John Wayne, Roscoe Lee Browne,
Bruce Dern
Titre original : The Cowboys
Long-métrage américain . Genre : Western
227
Durée : 02h05min Année de production :
1972
Synopsis : Gagnes par la fievre de l'or, les
employes abandonnent le ranch dans lequel
ils travaillaient. Son proprietaire, Will
Andersen, se voit contraint d'embaucher
des adolescents pour les former au dur
metier de cow-boy.
Pour l'une de ses premières réalisations,
Mark Rydell (The Rose, La Maison du lac...)
dirige John Wayne qui a alors une longue
carrière derrière lui, celle du "légendaire
héros indestructible qui ne meurt jamais".
228
Or, précisément, Les Cowboys casse cette
légende : en effet, une vingtaine de
minutes avant la fin du film, le "Duke" est
tué ! De plus, il s'en remet à un jeune
réalisateur et accepte de tourner avec des
acteurs débutants.
En outre, le film permet au futur
compositeur attitré de Steven Spielberg
et auteur de la musique de la saga Star
Wars, John Williams, de signer l'une de
ses premières partitions d'envergure pour
le cinéma (après, notamment, celle pour
Reivers - 1969 - du même Mark Rydell).
229
LES VOLEURS DE TRAIN
Réalisé par Burt Kennedy
Avec John Wayne, Ann-Margret, Ben
Johnson
Titre original : The Train robbers
Long-métrage américain . Genre : Western
230
Durée : 01h32min Année de production :
1973
Synopsis : Un tueur est recruté par une
veuve, Mrs. Lowe, pour qu'il retrouve l'or
ayant appartenu à son mari.
231
LES CORDES DE LA
POTENCE
232
Réalisé par Andrew V. McLaglen
Avec John Wayne, George Kennedy, Gary
Grimes
Titre original : Cahill U.S. Marshal
Long-métrage américain . Genre : Western
Durée : 01h43min Année de production :
1973
Synopsis : A la suite d'une bagarre dans un
saloon, Daniel Chill est mis en prison avec
trois étrangers. Ceux-ci proposent au
jeune homme de les aider à piller une
banque Le petit frère de Daniel, Billy Joe,
est chargé de mettre le feu à une ferme
233
afin de détourner l'attention. Pendant ce
temps il délivre les hommes qui pillent la
banque en temps record, donnent le magot
à Billy et se "renferment" en prison. Mais
le lendemain, arrive dans la petite ville le
marshal Cahill, très étonné de voir son
propre fils en prison...
234
UN SILENCIEUX AU BOUT
DU CANON
Réalisé par John Sturges
235
Avec John Wayne, Eddie Albert, Diana
Muldaur
Titre original : McQ
Long-métrage américain . Genre : Action ,
Drame
Durée : 01h47min Année de production :
1974
Synopsis : Seattle. Espérant venger la
mort de son partenaire, abattu par un
chef de gang, le lieutenant McQ fait
équipe avec Pinky Farell, un détective
privé. Tous deux se retrouvent mêlés à un
trafic de drogue explosif.
236
BRANNIGAN
Réalisé par Douglas Hickox
Avec John Wayne, Richard Attenborough,
Mel Ferrer
Long-métrage américain . Genre : Policier
Durée : 01h51min Année de production :
1975
237
Synopsis : L'inspecteur Brannigan est
envoyé à Londres pour organiser
l'extradition d'un trafiquant américain.
Mais ce dernier est kidnappé et le policier
américain se heurte aux autorités locales
pour mener son enquête.
238
UNE BIBLE ET UN FUSIL
Réalisé par Stuart Millar
Avec John Wayne, Katharine Hepburn,
239
Anthony Zerbe
Titre original : Rooster Cogburn
Long-métrage américain . Genre : Western
Durée : 01h47min Année de production :
1975
Synopsis : Le shérif Rooster Cogburn est
toujours aussi redoutable et redouté
malgré les années passées. Trouvant
cependant ses méthodes trop expéditives,
le juge Parker lui retire son étoile, ce qui
n'empêche pas Cogburn de continuer à
défendre le bon droit.
Lancé à la poursuite d'une troupe de
240
bandits qui a dérobé de la nitroglycérine, il
tombe sur la fille d'un pasteur avec
laquelle il devra bien finir par apprendre à
faire équipe.
Une bible et un fusil est la suite du film
Cent dollars pour un shérif (True Grit) de
Henry Hathaway. Les personnages sont
différents ainsi que le scénario mais on
retrouve le célèbre shérif Rooster
Cogburn dans une nouvelle aventure.
Il s'agit de l'unique collaboration entre
Katharine Hepburn et John Wayne.
241
LE DERNIER DES GEANTS
Réalisé par Don Siegel
Avec John Wayne, Ron Howard, James
Stewart
Titre original : The Shootist
Long-métrage américain . Genre : Drame
242
Durée : 01h40min Année de production :
1976
Synopsis : Les derniers jours d'un celebre
tireur, legende de l'Ouest, qui vient
d'apprendre qu'il va mourir d'un cancer.
243
LES REALISATEURS
JOHN FORD
John Ford (nom de naissance John Martin
Feeney) est un réalisateur américain,
également producteur, né le 1er février
244
1894 à Cape Elizabeth (en) près de
Portland (Maine), mort le 31 août 1973 à
Palm Desert (Californie). Il a été quatre
fois lauréat de l'Oscar du meilleur
réalisateur (seul cinéaste à avoir réussi le
quadruplé).
John Ford est considéré comme l'un des
réalisateurs les plus importants de la
période classique d'Hollywood (de la fin
des années 1920 à la fin des années 1960).
De tous les grands cinéastes américains il
est celui dont l'influence est la plus
considérable. Sa carrière embrasse celle
245
des studios puisqu'il arrive à Hollywood au
moment où les grandes majors se mettent
en place et réalise son dernier film alors
que ces majors commencent à être
dirigées par des financiers. Ford fut
admiré et respecté par les grands patrons
d'Hollywood dont il fut souvent l'ami : il
tournait vite et respectait les budgets.
Malgré cela, il se considérait comme un
salarié surpayé par ces studios pour faire
des films dénués de son style afin de ne
pas perturber les affaires de ses
employeurs.
246
Il fut l'un des réalisateurs effectuant le
moins de prises par plan (ratio de 2,5),
cela lui permettant de garder la mainmise
sur le montage des films, les prises
alternatives n'existant tout simplement
pas. « Nous devons à John Ford le droit
accordé au metteur en scène de
superviser le montage », reconnaît Fred
Zinnemann. Ford mit sa notoriété au
service du syndicat des metteurs en scène
américains dont il fut l'un des dirigeants
les plus actifs. Sa fidélité tout au long de
sa carrière, envers sa famille d'acteurs,
247
de techniciens et de scénaristes, dont
beaucoup étaient originaires, comme ses
parents, d'Irlande, est remarquable.
Son œuvre est surtout reconnue pour ses
westerns. La connaissance de cette
filmographie souffre de la disparition de
la quasi-totalité de ses premiers films,
soit un tiers. Un d'entre eux, Upstream
(1927), qu'on croyait disparu, a été
retrouvé en Nouvelle-Zélande en juin
2010.
248
Michael Curtiz
Né dans une famillle juive de Budapest,
Michael Curtiz part de chez lui à 17 ans
pour se joindre à un cirque, puis suit une
formation d'acteur à l'Académie royale
des Arts de Hongrie (à l'époque de
l'Empire austro-hongrois) dont il est
diplômé en 1906. En 1912, il commence sa
carrière d'acteur et de metteur en scène
249
en Hongrie sous le nom de Kertész Mihály
: il contribue à la fondation du cinéma
hongrois, réalisant notamment l'un des
premiers succès nationaux, Bánk Bán
(1914). Il est contraint de quitter le pays à
cause de la « terreur blanche » exercée
sur les juifs, les intellectuels et les
communistes par les armées de Miklos
Horthy après la guerre civile de 1919. Il
travaille dès lors en Allemagne, au
Danemark, en Autriche et en Italie.
Il est également opérateur d'actualités et
assistant de Victor Sjöström en Suède. Il
250
arrive à Hollywood en 1926, où il dirige
Errol Flynn dans des films devenus de très
grands classiques du cinéma : Capitaine
Blood (1935), La Charge de la brigade
légère (1936) et culminant avec Les
Aventures de Robin des Bois en 1938. Mais
c'est pour Casablanca, avec Humphrey
Bogart et Ingrid Bergman, que la signature
de Curtiz appartient au panthéon du
cinéma.
Considéré comme le plus important des
réalisateurs de la Warner Bros. durant les
années 19301, Curtiz est souvent
251
considéré comme un metteur en scène
compétent mais sans style vraiment
identifiable. Il a travaillé dans de
nombreux genres différents, signé plus de
80 films chez Warner Bros.2, souvent
sans grande originalité, ce qui n'empêche
pas que nombre de ses films aient eu et
conservent une audience significative.
Les admirateurs de son travail arguent du
fait que, dans les années 1940, il a
développé un style sophistiqué, marqué par
des mouvements de caméra très fluides,
de fortes compositions, des éclairages
252
texturisés remarquables pour un
spectateur attentif.
De fait, certains de ses films sont devenus
des films cultes : The Sea Hawk (L'Aigle
des Mers) et The Adventures of Robin
Hood (Les Aventures de Robin des Bois)
sont des chefs d'œuvre de récit
d'aventure. Sodome et Gomorrhe l'un de
ses premiers films muets portait déjà
l'empreinte d'un maître de l'évocation
visuelle.
253
Henry Hathaway
Henry Hathaway est un réalisateur et
producteur américain, né le 13 mars 1898
à Sacramento, Californie, et décédé le 11
février 1985 à Los Angeles (États-
Unis).De son vrai nom, le marquis Henri
254
Léonard de Fiennes (aristocratie belge) Il
avait débuté dans un rôle d'enfant en
1908, puis exerça différents métiers dans
les studios, ce qui en fit un excellent
technicien, avant d'aborder la mise en
scène en 1932, avec une préférence pour
le film d'action et le western.
255
Howard Hawks :
Howard Winchester Hawks est un
réalisateur, producteur, et scénariste
américain né le 30 mai 1896 à Goshen dans
l'Indiana, appartenant à la période
classique d'Hollywood. Il est mort le 26
décembre 1977 à Palm Springs en
Californie, des séquelles d'une chute, le
lendemain du décès de Charles Chaplin.
Réalisateur à la production riche et
256
éclectique, il est l'auteur de plusieurs
films d'importance tels Scarface,
L'Impossible Monsieur Bébé, Le Grand
Sommeil, Les hommes préfèrent les
blondes et Rio Bravo.
Cinéaste de la morale, ses personnages
sont souvent caractérisés par une grande
rigueur d'esprit et un fort sens du devoir.
François Truffaut qualifiera son œuvre de
"cinéma à hauteur d'homme" par sa mise
en scène frontale et le refus de diminuer
ses personnages.
Howard Hawks est le premier enfant de
257
Frank W. Hawks, industriel de l'Indiana et
de Helen Howard issue d'une riche famille
d'industriels du papier dans le Wisconsin à
Neenah. Diplômé de Cornell University en
1918, il est pilote de course avant de
rejoindre l'aviation militaire pendant la
Première Guerre mondiale. Aussi ses films
mettant en scène des aviateurs et des
pilotes de course ont un cachet
d'authenticité. Après la guerre, il exerce
divers petits métiers puis s'installe à
Hollywood en 1924. Il écrit son premier
scénario, Tiger Love, la même année et
258
dirige son premier film l'année suivante :
The Road to Glory. Après huit films muets,
il passe facilement au parlant, et va
toucher à tous les genres: western,
comédie, film noir, comédie musicale,
péplum, action.
259
Andrew Victor Mc Laglen
Andrew V. McLaglen est un réalisateur
anglo-américain né à Londres (Angleterre)
le 28 juillet 1920.
Fils de l'acteur Victor McLaglen, il fut
assistant de John Ford avant de réaliser
principalement des westerns et des films
de guerre avec les plus grands acteurs
260
américains tels James Stewart, Kirk
Douglas, Robert Mitchum ou Gregory Peck.
Il est l'un des rares réalisateurs, avec
John Sturges et Don Siegel, à avoir dirigé
John Wayne et Clint Eastwood.
261
BONUS
262
LES VOIX FRANCAISES
DE JOHN WAYNE
Raymond Loyer :
Raymond Loyer (de son vrai nom Raymond
André Lucien Allemand), né le 3 décembre
1916 à Paris et décédé le 3 septembre
2004 à Paris, est un acteur français.
263
Il est surtout connu pour avoir été la "voix
française" principale de John Wayne. Il
doubla également entre autres Charlton
Heston, Robert Mitchum, Henry Fonda,
Burt Lancaster et Jim Davis (Jock Ewing
dans Dallas).
264
Claude Bertrand :
Claude Bertrand (Claude Ernest Bertrand),
né le 24 mars 1919 à Greasque (Bouches-
du-Rhône) et mort le 14 décembre 1986 à
Montpellier (Hérault), était un acteur
français.
Après ses études, passionné par le
théâtre, il décide de devenir acteur. Il
265
s’inscrit alors aux cours du Conservatoire
national d’art dramatique de Paris.
En 1946, il commence par jouer des rôles
de figurant au Théâtre du Vieux
Colombier.
Claude Bertrand a prêté sa voix à de
nombreux acteurs dans les années 1960 et
70. Parmi eux, on peut notamment citer
Roger Moore, Charles Bronson, John
Wayne mais aussi Bud Spencer ou Eddie
Albert (dans la série Switch). Il a
également participé au doublage de
plusieurs dessins animés, parmi lesquels
266
plusieurs productions Disney (Les
Aristochats, Le Livre de la Jungle), le
Capitaine Haddock dans les adaptations
des Aventures de Tintin , Banta dans
Goldorak ainsi que le docteur Zero dans
Albator 78.
Il a joué sur les planches avec Franck
Fernandel, Claude Piéplu et beaucoup
d'autres, et il a participé à des pièces de
l'émission Au Théâtre ce soir de Pierre
Sabbagh, comme Arsenic et Vieilles
dentelles en 1971, et on a pu le voir dans
de nombreux téléfilms, parmi lesquels on
267
peut citer Les Cinq Dernières Minutes et
Thierry la Fronde.
En 1979, à l’âge de 60 ans, Claude
Bertrand prend sa retraite et s’installe à
Bessèges dans le Gard. Il décède le 14
décembre 1986 des suites d'un cancer, à
l'âge de 67 ans.
268
Jean Martinelli :
Jean Martinelli, né le 15 août 1910 à Paris,
où il décède le 13 mars 1983, est un acteur
français.
Fils de la célèbre chanteuse d'opéra
Germaine Martinelli, il interpréta
269
notamment, au cours de sa longue
carrière, la voix de Nounours dans la série
télévisée pour les enfants Bonne nuit les
petits. Lorsqu'il sortait du théâtre, après
avoir joué un rôle épuisant (par exemple
Cyrano en 1969), il n'appréciait pas quand
on lui rappelait cet emploi secondaire au
regard de sa brillante carrière.
270
Les Musiques de Films de
John Wayne
Dimitri Tiomkin :
Dimitri Tiomkin est un compositeur et
producteur ukrainien, né le 10 mai 1894 à
271
Krementchouk (aujourd'hui en Ukraine) et
décédé le 11 novembre 1979 à Londres
(Royaume-Uni). Il est surtout connu pour
ses célèbres partitions de western la
plupart du temps interprété par John
Wayne.
272
Victor Young :
Victor Young est un compositeur et acteur
américain né le 8 août 1899 à Chicago,
Illinois (États-Unis), décédé le 10
novembre 1956 à Palm Springs (Californie).
Lui aussi est connu pour des films ou l’on
retrouve John Wayne mais pas forcément
des westerns. Les musiques les plus connus
sont de loin L’Homme Tranquille et Rio
Grande.
273
Elmer Bernstein :
Elmer Bernstein né le 4 avril 1922 à New
York, décédé le 18 août 2004 à l'âge de
82 ans à Ojai en Californie.
Il est l'auteur de plus de 250 musiques de
274
films et téléfilms comme Les Sept
Mercenaires, Cent dollars pour un shérif,
L'Homme au bras d'or, La Grande Évasion,
Les Blues Brothers, SOS fantômes.
Richard Hageman :
Il étudie la musique au Conservatoire de
275
Bruxelles et au Conservatoire Royal
d'Amsterdam, puis devient pianiste-
accompagnateur des chanteurs de la
Compagnie Royale de l'Opéra
d'Amsterdam, dont il sera le chef
d'orchestre à partir de 1899. En 1906, il
accompagne au piano la chanteuse Yvette
Guilbert lors d'une tournée aux États-
Unis. Il s'y installe alors définitivement et
sera naturalisé américain en 1915.
À partir de 1908, il est chef-assistant de
l'orchestre du Metropolitan Opera
276
("Met") de New York, dont il sera l'un des
chefs-invités entre 1914 et 1937. Il est
aussi chef d'orchestre au Curtis Institute
de Philadelphie entre 1932 et 1936. Il
sera également directeur musical durant
sept ans du Chicago Civic Opera (en) et
aussi le chef-invité régulier de quelques
grands orchestres américains, dont ceux
de Chicago, Philadelphie et Los Angeles. À
partir de 1938, il dirige au Hollywood Bowl,
durant plusieurs saisons estivales. Cette
même année 1938, il est sollicité par
Hollywood pour composer des musiques de
277
films, ce qu'il fera jusqu'en 1953, en
particulier pour sept films de John Ford
(l'un d'eux, La Chevauchée fantastique de
1939, lui vaudra de gagner un Oscar — il
aura cinq autres nominations —). Notons
encore sa participation à onze films en
tant qu'acteur de "second rôle" (dont celui
d'un chef d'orchestre dans Le Grand
Caruso en 1951).
On lui doit aussi des compositions
"classiques", notamment de nombreux
"Songs" (mélodies) pour voix et piano ou
pour chœurs (entre autres, des
278
arrangements de chants traditionnels
américains), de la musique de chambre,
des pièces pour orchestre, un opéra
(Caponsacchi — 1931 —, créé à Fribourg-
en-Brisgau en 1932, rejoué au
Metropolitan Opera en 1937), ainsi que
deux oratorios, I hear America call (1942)
et The Crucible (1943, créé la même année
à Los Angeles).
279
Dominic Frontiere :
Dominic Frontiere est un compositeur et
producteur américain né le 17 juin 1931 à
New Haven, Connecticut (États-Unis). Il
composera pour John Wayne aussi bien
des films policiers que des westerns.
280
FIN
Recommended