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1 NOTE DE DECRYPTAGE SUR LES ENERGIES RENOUVELABLES ET L’EFFICACITE ENERGETIQUE Is Deen Omolere AKAMBI, ECO-Bénin et Réseau Climat & Développement Juillet 2016 Mise à jour avec l’appui de Vanessa Laubin (GERES) Relecture : Lucile Dufour (RAC-F)

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Page 1: Note décryptage Energie et Efficacité énergétique 2016

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NOTE DE DECRYPTAGE SUR LES ENERGIES RENOUVELABLES ET L’EFFICACITE

ENERGETIQUE Is Deen Omolere AKAMBI, ECO-Bénin et Réseau Climat & Développement Juillet 2016

Mise à jour avec l’appui de Vanessa Laubin (GERES) Relecture : Lucile Dufour (RAC-F)

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LERESEAUCLIMAT&DEVELOPPEMENTCréé par le Réseau Action Climat-France (RAC-France) et ENDA Énergie, Environnement,Développement au Sénégal, le RC&D rassemble aujourd’hui 63 associations francophones portantdes projets de terrain et de plaidoyer sur les changements climatiques. C’est le seul réseau quirassemblelesONGfrancophonessurleschangementsclimatiques.Ens’appuyantsurladiversitédesesmembres - porteurs de projets sur le terrain ou experts des négociations internationales - leréseau fait la promotion d’un nouveau modèle de développement qui prend en compte lescontraintes climatiques et énergétiques. Lesmembresmettent enœuvre des projets innovants etintégrés au niveau local, ou alors sensibilisent les populations à la nouvelle donne énergétique etclimatique. LeRC&D travaille aussipour renforcer la voixde la société civile francophonedans lesenceintes politiques nationales, régionales et internationales, via des ateliers de renforcement decapacitésetd’échanges,etdesnotesdedécryptageetdepositioncommunes.Depuis2015,leRéseauClimat&Développementdisposed’uneéquipedesixambassadeursclimat,chargésdedécrypter lesnégociations internationales,departiciperauxsommets internationauxetde représenter le réseau en tant qu’experts auprès de ses partenaires (négociateurs climat,journalistes,sociétécivile).Cetteéquiped’ambassadeursconstituedonclaforcedefrappeduréseaudanslesinstancesetmomentsinternationaux,enparticulierlorsdesConférencesdesParties.Cetteéquipe travaille tout au long de l’année pour représenter et porter les préoccupations telles queformulées par les associations de terrain du RC&D, sur 6 enjeux identifiés comme clés : énergiesrenouvelables et efficacité énergétique, adaptation, agriculture et sécurité alimentaire,financements,genreetdroitshumains.Pour leRéseauClimat&Développement, lesommetdeParisdevait répondreaudoubledéfide lalimitationduréchauffementglobalendeçàde1,5°Cetceluidela luttecontrelapauvretédanslespays lesplusaffectéspar les changements climatiques.Si l’objectifde limitationdes températuresest bien présent dans le texte final, beaucoup reste encore à faire pour s’assurer que l’Accord deParispermetted’atteindreunejusticeclimatiquepourgarantirl’accèsauxénergiesrenouvelablesetpour améliorer la capacité d’adaptation et de résilience des communautés vulnérables tout enrespectantlesdroitsdel’homme,degenreetengarantissantlasécuritéalimentairedespopulations.Après laCOP21, lesenjeuxrestentdoncgrands,delaratificationet l’entréeenvigueurdel’Accordde Paris, de la revue à la hausse des contributions nationales qui mènent aujourd’hui à unetrajectoire de réchauffement de 3°C, à l’opérationnalisation de l’Accord en politiques et actionsconcrètesauniveaudespays.La 22ème Conférence des Parties (COP-22) à la Convention-Cadre des Nations Unies sur lesChangements Climatiques (CCNUCC), qui se tiendra du 7 au 18 Novembre 2016 à Marrakech auMaroc est l’occasion de rappeler ces enjeux. Organisée sur le continent africain, elle sera surtoutl’occasiondemettreenavantlespréoccupationsdespopulationslesplusvulnérablesetdeporterlesdemandesetlesrecommandationsdelasociétécivileafricaineauplushautniveau.C’estpourquoileRéseau Climat & Développement compte s’impliquer dans les préparatifs de la COP22. Le RC&DappelleàuneCOPquimettelesvulnérabilitésaucœurdesdiscussions,pourfairefaceauxdéfisdel’adaptation et de la transition énergétique du continent africain, avec des financements climatprévisiblesetadéquatstoutenadoptantuneapprocheparlesdroits.Cetteversionactualiséedelanote de décryptage s’écrivant au lendemain de la COP21 et àl’orée de celle de Marrakech ennovembreprochain,feralebilandelaCOP21etdessineralesperspectivesdelaprochaineCOP22.

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INTRODUCTIONL’année 2015 était pour la communauté mondiale, celle d’un grand tournant pour laconcrétisationd’untexteàforcescontraignantesdevantsuccéderauProtocoledeKyoto.Ils’agitdel’accorddeParis.UndesenjeuxmajeurspourleRéseauClimat&Développementétaitdeplaiderauprèsdesnégociateurspourquel’accentsoitmissurlanécessitédel’accèspourtousauxservicesénergétiquesissusderessourcesrenouvelables,àprixabordableetadaptés aux contextes locaux. Objectif: enclencher une transition énergétique durablepourluttercontrelapauvreté,permettred’atteindrel’objectifinscritdansl’AccorddeParisetéviterlesimpactscatastrophiquesduchangementclimatique:«Contenirl’élévationdelatempératuremoyennedelaplanètenettementendessousde2°Cparrapportauxniveauxpréindustrielsetpoursuivre l’actionmenéepour limiter l’élévationdes températuresà1,5°C».TransformerlemodèleénergétiquemondialAlorsque laplanète fait faceàuneévolutiongalopantede lapopulation, laissantplusdedeuxAfricainssurtrois(soitenviron621millionsdepersonnes)1sansélectricité,lesénergiesfossiles représentent plus de 80% de l’énergie consommée dans le monde, avec pourconséquence la pollution de l’air, l’augmentation des émissions de Gaz à Effet de Serre(GES), et pour corollaires l’accélération du réchauffement climatique et les risques sur lasantédespopulations.LeGrouped’ExpertsIntergouvernementalsurl’EvolutionduClimat(GIEC)confirmedansson5ème rapport qu’il est nécessaire de réduire drastiquement les investissements dans lescombustiblesfossilesaucoursdeladécennieàvenir(d’ici2029)etdedoubleraumoinslesinvestissements dans les énergies renouvelables afin de limiter le réchauffement sous leseuildes+2°C.I- LEDEFIDEL’ACCESUNIVERSELAUXSERVICESENERGETIQUES1-1- LesservicesénergétiquesgagedudéveloppementsocialetéconomiqueUn des obstacles majeurs au développement durable de l’Afrique est la précaritéénergétique. Selon le rapport sur le progrès de l’Afrique, 621 millions d’africains n’onttoujourspasaccèsàl’électricitéet727millionsdepersonnescuisinentauboisdechauffeetau charbon. Chaque année 600000 africains dont près de la moitié sont des enfants demoinsdecinqans,meurentàcausedelapollutiondel’airdueàl’utilisationdecombustiblessolides pour faire la cuisine. Par ailleurs, pour se développer et créer de l’emploi, le tissuéconomiquelocal(artisans,entreprises,services)doitégalementbénéficierd’uneélectricitéfiableetdequalité.Or,cescaractéristiquesnesontpasremplies,ycomprisdanscertaines

1 Energie population et planète : saisir les opportunités énergétiques et climatiques de l’Afrique, Rapport 2015 sur les progrès en Afrique, Africa Progress Panel

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grandesvillesafricaines,etafortiorienmilieurural. Enfin,danslesrégionsoùcetteénergieestdisponible,seposelaquestiondel’inégalitédanslarépartitionentreménagesurbainsetménagesrurauxetentrerichesetpauvres.Lebilanénergétiquedespaysdel’Afriquesubsahariennerestedominéparlabiomassequicomptepourplusdestroisquartsdel’énergieprimaireconsommée.Plusdestroisquartsdelaproductiond’hydrocarburesducontinent sontexportés,et seulement le tiersestutilisépourlesbesoinsenénergiedelazone.L’utilisationdelabiomasse(boisdefeu,charbon)estlaplusimportanteenAfriquesurtoutpourlesbesoinsdecuissonavecdestechnologiestrèspeu efficientes (foyers trois pierres par exemple) et qui encouragent la déforestation. Laconsommationdeboisdefeus’élèvepourl’Afrique,àplusde485millionsdemètrescubeset ces volumes devraient continuer de croître selon la FAO2. Au rythme actuel dudéveloppement, ilneserapossibleà l’Afriqued’assurer l’accèsàcecombustible,pourtantprécaire,quejusqu’en2080.Tableau 1: Projections de la consommation de bois de feu dans les régions endéveloppementjusqu’en2030-FAO 1970 1980 1990 2000 2010 2020 2030Fuelwood(Millioncubicmetres)SouthAsia 234.5 286.6 336.4 359.9 372.5 361.5 338.6

SoutheastAsia

294.6 263.1 221.7 178.0 139.1 107.5 81.3

EastAsia 293.4 311.4 282.5 224.3 186.3 155.4 127.1

Africa 261.1 305.1 364.6 440.0 485.7 526.0 544.8SouthAmerica

88.6 92.0 96.4 100.2 107.1 114.9 122.0

World 1444.7 1572.7 1611.6 1616.2 1591.3 1558.3 1501.6

Charcoal(Milliontons)SouthAsia 1.3 1.6 1.9 2.1 2.2 2.4 2.5SoutheastAsia

0.8 1.2 1.4 1.6 1.9 2.1 2.3

EastAsia 2.1 2.3 2.3 2.2 2.1 2.0 1.8Africa 8.1 11.0 16.1 23.0 30.2 38.4 46.1

1-2- DonnerlaprioritéauxinvestissementsdanslesénergiesrenouvelablesenAfriqueLe coût d’accès à l’électricité est souvent prohibitif par rapport aux revenusdesménagescompte-tenu des importants coûts de production et d’installation d’infrastructurescentralisées. Pour exemple, 42% de la population ouest africaine vit avec moins de1,25$/jour et les coûts de raccordement s’élèvent souvent à plus de 100€. Les coûts deproductions’élèventainsiàenvironde140USD/MWhenAfriquedel’Ouestenraisondelafortedépendanceaupétroleetaugazdans lagénérationd’électricité (80%de lacapacité 2 http://www.fao.org/docrep/012/i0152f/i0152f05.pdf: données et outils de la planification de la dendroénergie, fig 13 et 14

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installée).Lespopulations lespluspauvresd’Afriquesontcellesquipaient lesprix lesplusélevéspourl’énergieaumonde:lesménagespauvresdépensentenviron10dollarsUS/KWhpours’éclairer,soitenviron20foisplusquelesménagesàrevenuélevéraccordésauréseauconventionnel.Lafiguresuivantetraduitbiencesdisparités.

Figure 1: prix de vente comparé de l'électricité pour un client domestique (base 300 KWh/mois) en 2014 - ©GERES, 2016,

Sachant que la consommation sera aumoinsmultipliée par 10 d’ici 2030 enAfrique, lafactureénergétiqueauniveaudespaysafricainsdeviendraviteinsolvable3enl’absencedetransition énergétique, avec pour réponse actuelle de gestion les délestages planifiés.Pourtant, l’Afrique dispose d’un énorme potentiel renouvelable: hydraulique associé ausolaire,àlagéothermieetl’éolien.Lacapacitédegénérationsolairepourraitatteindreplusde10000Gigawatts4.Le déficit de financement pour satisfaire l’Objectif de Développement Durable énergie enAfriqueestestiméàaumoins55milliardsdedollarsparand’icià2030.Cetinvestissementdoit être mobilisé de façon à éviter la construction, dans l’urgence liée à la nécessité decouvrir les besoins d’une population en forte croissance, d’infrastructures de productionfortement émissives. Cela créerait un effet de verrou sur les 40 prochaines années, quirendraitd’autrepart impossible l’atteintede l’objectifde limitationdu réchauffementbienen deçà de 2°C ou même 1,5°C. Les énergies renouvelables représentent actuellementl’option la plus économique et capable d’impulser le développement économique surtoutauprèsdescommunautéspauvresdontl’ensembledesservicessociauxdebase(l’éducation,lasanté,l’accèsàl’eau,etc.)restentencoreinsuffisammentsatisfaits. 3 Réseau Climat & Développement, 2014, Le rôle clé des énergies renouvelables et de l’efficacitéénergétiqueenAfrique,p10.4 Contribution de la banque Africaine de développement à la réunion de la COP 21 à la CCNUCC : l’Afrique et le climat : une opportunité pour s’adapter Novembre 2015

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Grâce à une vision juste et à des engagements politiques forts, l’Afrique peut donccontribuer à la révolutionmondiale de l’énergie en passant directement aux technologiesrenouvelablesetenaméliorantlesviesgrâceàdesénergiespluspropresetplussûres.Ilfautdonc consacrer les prochains investissements à l’énergie propre, durable et accessible àtous.Cecis’inscriraitdans ladroite lignede la luttecontre leschangementsclimatiquesetapporteraitunesolutionefficaceauxbesoinsénergétiquesnécessairespourimpulserunréeldéveloppement à l’Afrique. Certaines institutions, à l’instar de la Banque Africaine deDéveloppement,sesontdéjàengagéesàtravaillerétroitementaveclespaysafricainspourlesaideràfairefaceauxdéfisduchangementclimatiqueetàconduireleurtransitionverslacroissance verte. Ils se sont notamment engagés à donner l’impulsion pour que tous lesAfricainsaientaccèsàl’énergiemoderned’icià2025.Lescollectivitésterritorialesafricaines,deparlescompétencesquileurssontconcédéesavecles lois de décentralisation, sont désormais légitimes pour participer activement aufinancement des investissements liés au climat en général et sur l’accès aux servicesénergétiquesdurablesde leurs communautésenparticulier.Malheureusement, lemanquede moyens financiers et humains handicape le processus de décentralisation et empêcheainsi les collectivités territoriales du Sud de planifier et mobiliser efficacement etdurablement les investissementsen faveurdesénergies renouvelables,ycomprispourdeséquipementsdécentralisés.Ilestdoncnécessaired’acheverleprocessusdedécentralisationetdedoter les localitésdemoyenshumains (expertise technique)et faciliter l’accèsdirectaux financements (en particulier au Fonds vert) pour une appropriation territoriale et unepriseencomptedel’efficacitéénergétiqueetdel’énergierenouvelabledanslespolitiquesdedéveloppementlocalenAfrique.Desmilliersd’Africainsprivésd’énergies, non reliés au réseau,qui gagnentmoinsde2,50dollarsUSparjour,représententdéjàunmarchépotentieldeplusde10milliardsdedollarspar an5. La communauté internationale devrait fournir un effort équivalent sous formed’aideetdefinancements,pourconstruirelesconditionsfavorablesauxinvestissementsetàl’accèsàl’énergieauxpopulationsactuellementlaisséespourcompte.1-3- Lesco-bénéficesLe choix d’une transition énergétique à 100% énergies renouvelables offre des avantagessocio-économiques incontestables, et peut se traduire également par une bonne prise encomptedel’environnementetdugenre.

Pourquoipasserauxénergiesrenouvelables?

Pourunequestionde santépublique. Le charbon correspondà40%de laproduction

5 Groupe de la BAD, L’afrique et le climat : une opportunité pour s’adapter et prospérer, p4

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électriquemondiale6.Ilestresponsabledeplusde72%desémissionsdeCO2,etaccroîtla mortalité et les problèmes respiratoires. L’utilisation du bois de feu sur les foyers«troispierres»estégalementunesource importantedemaladies respiratoires.Ainsi,600 000 Africains meurent chaque année à cause de la pollution de l’air intérieurgénérée par l’utilisation de la biomasse pour la cuisson, dont principalement desfemmesetdesenfants.L’accèsinégalauxservicesénergétiquesmodernesrenforcelesdisparitésenmatièredesantéetd’éducation7.Pour économiser de l’argent. Selon l’Agence internationale pour les EnergiesRenouvelables (IRENA), les énergies renouvelables coûtent moins cher que lesgénérateurs audiesel ou les raccordements àun réseau instable. Leprixdesénergiesrenouvelables,dont le solaireet l’éolien,estenbaisseconstanteet facilitedeplusenplus l’accès à l’énergie.Mais les subventions aux énergies fossiles faussent les prix etempêchentl’investissementdanslesénergiesrenouvelables.Ilfautquecessubventionssoient progressivement redirigées vers les projets d’énergies renouvelables quibénéficient auxpluspauvres. Enoutre, lesénergies fossiles se raréfientet coûtentdeplus enplus cher aux gouvernements qui voient leur balance commerciale deplus enplusdéficitaire.Pour faciliter l’accès de tous à l’énergie, y compris dans les zones rurales les plusreculées. Le réseau centralisé est à un stade embryonnaire, et créer l’infrastructurestable coûte cher et n’est pas toujours adaptée aux zones rurales. Certaines initiativesdécentralisées-mini ou hors-réseau répondent mieux aux besoins des populations enzonerurale.Ainsi,onestimeque60%del’accèsà l’électricitépourtousd’ici2030serahors-réseauxouviadesmini-réseaux.8Pourmettreenœuvrecessystèmesdécentralisés,outredesinvestissementsmassifs,adopteruneapprocheascendanteetparticipativeestcruciale;cequiimpliqueunerévisionducadrejuridiqueetinstitutionnel.Autrementdit,il faut que les vrais besoins et désirs énergétiques des bénéficiaires (ménages, petitesentreprises, etc.) soient couverts et que les services soient adaptés aux différentscontextessocioculturels.Pour protéger l’environnement. Les énergies fossiles contribuent à dégraderl’environnement.Parailleurs,laconsommationnonmaîtriséedeboisdefeuentraîneladégradation des forêts et à terme l’avancée du désert. Au Sahel par exemple, celacontribueàaccélérerlephénomènededésertification.L’exploitationducharbonetdupétroledégradeégalementl’environnement.Parailleurs,lesénergiesfossilesémettent

6 Réseau Climat et Développement , 2014, rôle clé des énergies renouvelables et de l’efficacité énergétique en Cameroun au Mali et en Côte d’Ivoire, page 6 7 PowerPeoplePlant.SeizingAfrica’senergyandclimateopportunities.AfricaProgressreport2015,AfricaProgressPanel 8 Réseau Climat & Développement, 2014, Le rôle clé des énergies renouvelables et de l’efficacitéénergétiqueenAfrique,p10.

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desgazàeffetdeserreresponsablesduchangementclimatiquequiaffectedirectementl’Afrique.Développer lesénergies renouvelableset l’efficacitéénergétiquepermettraitdeproduireetconsommerde l’énergiedemanièreplusraisonnéeetplus«propre» -sansémettredepollutionetsansdégraderl’environnement.Pourcréerdesemplois.Lemarchédel’approvisionnementenénergieenzoneruraleestsous-exploité et représente un fort potentiel en création d’emplois locaux directs etindirects.Des emplois directs dans la fabrication de foyers améliorés, dans l’entretiendespanneaux solaires. Etdesemplois indirectspuisquegrâceà l’accèsà l’énergie, lescommunautés marginalisées développent des activités de transformation et deproductiongénératricesde revenus. Les communautés sontainsimoinsmarginalisées,etenmesuredeluttercontrel’exoderural.Pourautonomiserlafemme.L’accèsàl’énergieestactuellementmarquéparl’inégalitédegenre.Lesfemmessontplusvulnérablesfaceàlapauvretéénergétique-notammentpour lesbesoinsénergétiquesdomestiquesmaiségalementproductifs.Elles jouentunrôledepivotdans lavieéconomiquedescommunautés,particulièrementenl’absenced’infrastructuresetdeservices.Plusimpactéesetvulnérables,lesfemmespeuventaussidevenirdesagentsdechangementpositifvers l’accèsauxénergiesrenouvelablespourtous. Avec un accès aux énergies renouvelables, c’est du temps qu’elles pourrontconsacreràd’autrestâches,ycomprisdesactivitésgénératricesderevenus.C’estuneexcellenteraisonpourréformerlespolitiquesénergétiquesenAfriquedeprivilégierlessolutionsénergétiquescitoyennesetvectricesd’émancipation.Pour réduire la vulnérabilité aux changements climatiques. Par exemple, commeobservéplushaut,laconsommationdebiomasseénergiedanslesfoyerstraditionnelsdecuissonentraîneune importantepressionsur lescouverts forestiers.Pourtant,outre lerôlequelaforêtjoueenmatièredebiodiversité,lesécosystèmesforestiers,ainsiquelessystèmes agro-forestiers, ont un rôle essentiel dans la modulation des conditionsclimatiqueslocales,permettantnotammentdepréserverdavantaged’humiditédanslessolsetainsimieuxmaîtriserlecycledel’eau,maisaussidelimiterl’érosionéoliennedueà des vents violents. La réduction de la consommation de biomasse, à travers deséquipements plus performants, mais aussi la diffusion de sources d’énergie moderne,permetdoncàlafoisd’atténuerlesémissionsdeGES(réductiond’absorptiondespuitsdecarbone),maisaussid’améliorerl’adaptation(améliorationdesservicesrendusparlesécosystèmes).

II- LECLIMATEST-ILFAVORABLEAUDEPLOIEMENTDESENERGIESRENOUVELABLESEN

AFRIQUE?

2-1-Lespolitiquesrégionalesetnationalesenplace

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Il y a une volonté manifeste de la Communauté économique des États de l'Afrique del'Ouest(CEDEAO) de développer sa politique régionale d’énergies renouvelables et unepolitique régionale d’efficacité énergétique a aussi été soutenue par les Nations Unies àtravers «Sustainable Energy for All (SE4All)». Le processus d’élaboration de ces deuxpolitiques a étémis enœuvre par le Centre pour les Energies renouvelables et EfficacitéEnergétiquedelaCEDEAO(CEREEC)avecl’appuiduProgrammedecoopérationAfrique-UEdans le domaine des énergies renouvelables (RECP) et la facilité Energie ACP-UE. Il existedésormais un cadrage politique au sein duquel, toutes les initiatives de promotion del’efficacitéénergétiqueetdesénergiesrenouvelablestrouvent leurancrage.Cespolitiques(dont les objectifs sont contenus dans l’encadré 1) soutiennent désormais plusieursinitiativesrégionalesetnationales.

Encadré 1: Les politiques régionales d’efficacité énergétique et d’énergierenouvelablesdelaCEDEAO

Ø Politiqued’efficacitéénergétiquedelaCEDEAO(PEEC):L’objectif global de la politique régionale à l’horizon 2020 est d’améliorer davantagel’efficacité énergétique annuellement pour atteindre des niveaux comparables à ceuxdes leadersmondiaux.Celasignifiequechaqueannée,laquantitéd’énergienécessairepour produire une certaine quantité de biens et de services diminuera d’environ4%.DanslamiseenœuvredecettePEECsixinitiativespharesontétélancées:

§ Initiative sur l’éclairage efficace: remplacer les lampes à incandescenceinefficacesd’ici2020

§ Initiativesurladistributiond’électricité:réduirelespertesmoyennesdeladistributiondel’électricitéduniveauactuelde16%àlanormemondialede7%,d’icià2020;Initiativesurlacuissonpropre:acheverl’accèsuniverselàunecuissonsûre,propre,abordable,efficaceetdurablepourtoutelapopulationdelaCEDEAO,d’icià2030;

§ Initiative sur l’efficacité énergétique dans les bâtiments: Créer un cadrerégionalharmonisédansledomainedelarèglementationthermiquedesbâtimentsauniveaudelaCEDEAO;Initiativesurlesnormesetlabels:mettreenplaceunComitéTechniquedelaCEDEAOpourl’EfficacitéEnergétiqueetlaLabellisation,etadopter les premiers labels et normes communs à toute la région pour leséquipementsénergétiquesprincipauxd’iciàfin2014.

§ Initiativesurlefinancementdel’énergiedurable:mobiliserlesinstrumentsdefinancement pour appuyer l’efficacité énergétique et les projets d’énergierenouvelableauniveaudelaCEDEAO

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2-2-LaCOP21etlanonexplicitationdesquestionsénergétiquesdansl’AccorddeParisL’AccorddeParisstipulelanécessitédelimiterl’élévationdelatempératuremoyennedelaplanète nettement en-dessous de 2°C et en poursuivant l’actionmenée pour tendre vers1,5°C.Cependant,l’Accordachoisil’optiondelaneutralitétechnologique,etnefaitpasréférenceau développement des énergies renouvelables, malgré toute l’importance de la prise encomptedelathématiquedansl’atteintedel’objectifdelongterme.Ilouvredonclaporteàde fausses solutions et ne garantit pas comment atteindre les objectifs qu’il s’est fixé.Pourtant,ledéveloppementmassifdesénergiesrenouvelablesestnécessairedèsàprésentsi l’on veut avoir une chance d’atteindre l’objectif des 1,5°C. Seul point qui pourrait êtreconsidéré comme positif: l’unique référence aux énergies renouvelables est faite dans lepréambuledel’Accord,etinsistesurlanécessitédudéveloppementdel’accèsauxénergiesrenouvelablessurlecontinentafricain.Cependant,lapriseencomptedelapromotiondesénergiesrenouvelablesaétédiscutéeautitre des actions urgentes à traiter de façon spécifiquepar les Etats. Les pays ontmontréleurs volontés en faveurdes énergies renouvelables à travers leursCPDNet les initiatives

Encadré1(suite)PERC-LapolitiquedesénergiesrenouvelablesdelaCEDEAO(PERC)viseàatteindrelesobjectifssuivants:

§ La part des énergies renouvelables (y compris les grandes centraleshydroélectriques) dans le total de la capacité de production d’électricité installédanslaCEDEAOatteindra35%àl’horizon2020et48%àl’horizon2030;

§ Lapartdesénergiesrenouvelablesnouvellescommel’énergieéolienne,solaire,lespetites centrales hydroélectriques et al bioélectricité (à l’exception des grandescentrales hydroélectriques) sera portée à 10% en 2020 et à 19% en 2030.Cesobjectifs se traduisent par une capacité supplémentaire de 2425MW d’électricitérenouvelablesen2020et7606MWd’icià2030.

§ Fournirunaccèsuniverselauxservicesénergétique.ilestprévuqu’environ75%delapopulationruralesoitapprovisionnéeparl’extensiondesréseauxetenviron25%par des mini réseaux et systèmes PV hybride autonomes alimentés par desappareils de cuisson plus performant soit par le biais des foyers améliorés ou leremplacementducombustiblespard’autres formesd’énergiemodernescomme leGPL;

§ La part de l’éthanol/biodiesel dans les carburants de transport passera à 5% en2020et15%en2030;

§ En2030,environ50%detouslescentresdesantéet25%deshôtelsetindustriesagroalimentaires ayant des besoins en eau chaude seront équipés de systèmessolairesthermiques.

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commel’Initiativedel’AfriquepourlesEnergiesRenouvelables(IAER).L’urgenceclimatiquerésideàprésentdanslaconcrétisationdecesactionsenfaveurdesénergiesrenouvelables,sachantqu’unepartieimportantedesengagementsprisparlesEtatsafricainsenmatièrededéploiementdesénergies renouvelablesaété faitedemanièreconditionnéeà l’obtentiondefinancementsinternationaux.Atitred’exemple,surles300milliardsdedollarsrequisparles pays d’Afrique de l’Ouest dans leurs CPDN soumises en 2015, au moins la moitiéconcernentdesmesuresd’atténuationdanslesecteurénergétique.L’Afrique a besoin d’une transition énergétique axée sur le déploiement des énergiesrenouvelables et de l’efficacité énergétique, qui crée des emplois et soit accessible auxpopulationslesplusvulnérables.2-3-L’initiativeafricainesurlesénergiesrenouvelablesSurpropositionduGroupeAfriqueetlancéeofficiellementaucoursdelaCop-21,l’InitiativeAfricainesurlesEnergiesRenouvelables(IAER)visequalitativementà:

- aider à la réalisation du développement durable, à renforcer le bien-être et undéveloppement économique conséquent en garantissant l'accès universel à desquantitéssuffisantesàdel'énergiepropre,appropriéeetabordable

- aider les pays africains à sauter des étapes pour embrasser des systèmes

énergétiques renouvelables qui soutiennent leurs stratégies de développement àfaible émission de carbone tout en améliorant la sécurité économique eténergétique.

Sesobjectifschiffréssont:• Au moins 10 GW de capacité nouvelle et additionnelle de production d’énergie

renouvelabled’ici2020.• Mobiliserlepotentielafricainpourproduireaumoins300GWd’ici2030.

CetteinitiativedontlaBanqueAfricainedeDéveloppementestlemaîtred’ouvrageseveutuncanalindépendantduFondsVertclimat,quisoutiendraitdansunpartenariatpublic-privéle déploiement de technologies énergétiques durables favorables et adaptées à chaquerégion.L’IAERsoutenueparleG7,G20etlaCOP21estsouslemandatdel’UnionAfricaine,et approuvée par les Chefs d’États et de gouvernements africains sur les changementsclimatiques(CAHOSCC).Elleestouverteàlaparticipationdetousles54paysducontinent.Au titrede lamise enœuvrede l’IAER,un financementde 10milliardsdedollars a étéannoncé à Paris d’ici 2020, avec notamment la France, l’Allemagne et la Suède commecontributeursmajeurs. Si elle est réalisée et si les conditions sont réunies pour atteindretoutes les populations, y compris les plus isolées, cette initiative pourrait avoir un impacttransformationnelimmensesurlecontinentafricain.

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.III- REGARDSSURLESCONTRIBUTIONSNATIONALES: LESENERGIESRENOUVELABLES

ETL’EFFICACITEENERGETIQUEFONTELLESLAPRIORITEDESETATSAFRICAINS?CASDUMALI,DUGABONETDUMAROC

La COP de Varsovie (2013) a invité tous les Etats à présenter leur Contribution prévuedéterminée au niveau national (CPDN – INDC en anglais) pour la lutte contre leschangements climatiques en vuede l’accord àParis en2015. Les contributionsnationalesdes189paysquiontsoumisuneCPDNcouvrent95,7%dutotaldesémissionsmondiales.Endehorsdel’UnionEuropéenneetses28Etatsmembres,137contributionsdes161restantescomprennent une composante d'adaptation, ce qui reflète une volonté commune desgouvernements à renforcer les efforts nationaux d'adaptation9.Les ContributionsDéterminées au niveau National (CDN) devraient offrir des réductions d'émissionsimportantes afin de ralentir la croissance des émissions dans la prochaine décennie.Cependant, les efforts ne sont toujours pas suffisants pour maintenir la hausse de latempératuremondialedepuisl'époquepréindustrielleà2degrésCelsius,etencoremoinsà1,5degrésCelsius,latrajectoireactuellemenantàplusde3degrés.Les pays africains démontrent eux aussi leur volonté de contribuer à la lutte contre lechangementclimatique,parl’intégration,demanièreplusoumoinspoussée,d’objectifsdedéveloppementdesénergiesrenouvelablesdansleurscontributionsnationales.L’un des premiers pays d’Afrique à avoir déposé sa contribution nationale, le Gabon, faitl’option de réduire de 65% ses émissions par rapport au scénario tendanciel (2025). Cesobjectifs de réductions d’émissions se focalisent sur l’opérationnalisation d’un planambitieux de développement de l’énergie renouvelable basée sur l’hydroélectricité àhauteurde80%etde20%basésurleGazd’ici2025.Enmatièred’efficacitéénergétique,lepays s’engage à l’améliorer pour atteindre 4000 GWh consommés d’ici 202510. Aucunengagement de moyen ou long terme n’a été pris en faveur de l’abandon de laconsommationd’énergiefossile.LeMali quant à lui resteunpuitsdegaz àeffetde serrepour tous les scénarios, la forêtjouant un rôle majeur en termes de séquestration. Le secteur de l’énergie reste un desprincipaux vecteurs de réduction des émissions de GES du scénario d’atténuation parrapportau scénariodebase,puisqu’il contribueraitàhauteurde31,6%àcette réduction,contre 29% pour l’agriculture et 21% pour les forêts et le changement d’utilisation desterres. Le coût globaldu scénariod’atténuation conditionnel s’élèveà34,68milliards$USdont 1,16 pour l’énergie. Ce qui est bien paradoxal car cette estimation globale pour lacontribution de l’énergie à la réduction des émissions est visiblement faible. Ces 9 Rapport synthèse du secretariat de l’UNFCCC : Aggregate effect of the intended nationally determined contributions: an update, May 2016, 75 pages 10 Contribution Prévue déterminée au Niveau national du Gabon

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engagementsdanslesecteurdel’énergiecombineraientdesactionsd’utilisationrationnellede l’énergie, l’économie d’énergie et la maîtrise d’ouvrage. Les principales actionsconcernéessont:

- Lavalorisationàgrandeéchelledesénergiesrenouvelables(258millionsdedollars);- Le projetManantali II qui prévoit la construction d’une ligne de haute tension sur

600kmpourl’électrificationde34villages,seraréaliséentre2016et2021etcoûtera15millionsdedollars;

- Leprojetd’électrificationvillageoisepar systèmed’énergies renouvelablesqui seraréaliséentre2015et2020(7,2millionsdedollars);

- Leprojetde la centralehydroélectriquedeKénié (réalisableentre2015et2020etcoûtera165millionsdedollars11).

LeMaroc,pays«exemplaire»pourlesénergiesrenouvelables

Deuxièmepaysd’AfriqueàavoirremisausecrétariatdesNationsuniespourlaCOP21,leMarocs’estengagéàréduired’aumoins13%sesémissionsdegazàeffetdeserred’icià2030.LePlanvertadoptéen2014prévoitdefairepasserlapartdesénergiesrenouvelablesde28%en2008à42%en2020età52%à l’horizon203012. Parmi lesprojetsd’énergierenouvelablesenvue,onpourranoter:

- LaplusgrandecentralesolairedumondeserabientôtopérationnelleàNoor,prèsde Ouarzazate et devra fournir 580 mégawatts (soit l’énergie nécessaire pourfournir de l’électricité à plus d’un million de foyers). Elle est répartie sur 450hectares, 500 000miroirs cylindro-paraboliques de 12mètres de hauteur chacun,répartissur800longuesrangéessuivrontlentementlesoleil.

- Leplusgrandparcéoliend’AfriqueàTarfayaaétérécemment inauguré: il fournitdel’électricitéà1,5millionsd’habitantssansémettredecarbone.

L’exempleduMarocestextrêmement intéressantàplusd’untitre.D’unepart,parcequelesannoncesetlesobjectifsinclusdanslaCPDNontétésuivisd’actes,etquelacentraledeOuarzazate sera bientôt opérationnelle. D’autre part, en raison de la structurationfinancièreduprojet,aveclacréationd’unvéhiculespécialisé(laMASEN)quicumulefondspublicset fondsprivés(ycompris lescapitauxduRoi)etquidisposed’uneéquipedédiéepour lamise en oeuvre du programme national. Enfin, parce que leMaroc, à travers ceprojet, a «raconté une histoire» autour d’un programme d’énergie renouvelables qui apermis de réunir les financements nécessaires et de réaliser les projets, preuve que lepotentiel de développement des énergies renouvelables est bien réel pour le continentafricain.

11 Contribution Prévue Déterminée au Niveau National du Mali 12 Contribution Prévue Déterminée au Niveau National du Maroc

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Alalecturedestroisdifférentescontributionsnationalesdecespaysafricainsonnotequemalgré la forte volonté de participer aux efforts de réduction d’émission, une certainedisparitéexisteentrel’estimationdesbesoinsetlesobjectifsdedéveloppementdurabledespays.Ilestdoncnécessaired’approfondirlescontributionsnationalesetsurtouts’assurerdelapossibilitédelesmettreenœuvreauplusvite.

IV- LESENJEUXDELACOP22ENMATIERED’EFFICACITEENERGETIQUEETD’ENERGIERENOUVELABLE

Les grands enjeux de la Cop 22 seront notamment de corriger les déficits de l’Accordambitieux de Paris notamment celui en rapport avec la non prise en compte du facteurénergétique.Lesenjeuxserontdetrouverlemoyende:

- comptabiliserlesfinancements«climat»- fixerlemontantdesfinancementspourl’après2025- réviseràlahausserapidementlesengagementsnationaux,avant2018- préciser le cap de long terme : décarbonisation complète de l’économie en 2050

visantzéroénergiesfossileset100%EnergiesRenouvelables- suivre les avancées sur lesmoyens financiers et opérationnels afin de prévenir les

pertesetdommages;- décliner de façon opérationnelle le respect des droits humains et autres principes

clés.

V- LESRECOMMANDATIONSDURESEAU

Dans lecontextepostCOP21, leRéseauaformulétroistypesderecommandationsenvued’opérationnaliser l’Accord de Paris et de concrétiser les contributions nationalesnotamment en vue de la COP 22, en faveur de l’Initiative Africaine pour les EnergiesRenouvelables(IAER)etpourlescontributionsnationales.EnvuedelaCOP22,leRéseauClimat&Développementrecommandede:

• ReconnaîtreexplicitementdanslesdécisionsdelaCOP22l’importancedesEnergiesrenouvelables pour atteindre les objectifs de l’Accord de Paris y-compris dans lesdirectivespourlesmécanismesfinanciersetdetechnologies.

• Renforcer les processus d’examination technique avant 2020 sur les Energiesrenouvelablesetlancerunprogrammedetravailsurlesénergies

• Mettre l’accent sur l’accès aux services énergétiques durables favorables auxpopulationspauvresdanslamiseenœuvreduLimaParisActionsAgenda.

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Enfaveurdel’InitiativeAfricainepourlesEnergiesRenouvelables,ilfaut:

• Promouvoirlaparticipationeffectivedelasociétéciviledansl’opérationnalisationdel’initiative à travers le renforcement des capacités et leur implication dans leprocessusdécisionnel

• Mettreenplaceunmécanismerégionaldegouvernancepartagéesurl’énergiepourcoordonner les initiatives et le développement des normes communes pour lesinfrastructures.

• Développerunmécanismedefinancement innovantà l’échellerégionale(redirigerunepartiedessubventionsfossiles).

• Financerdesprojetsdepetitetaille,décentralisés,pourquel’initiativebénéficieauxpopulationslespluspauvres,vulnérablesetdeszonesrurales,etaussis’assurerquelesprojetsrespectentlesdroitsdel’homme,prennentencomptelegenre.

Au titre de l’opérationnalisation des Contributions Déterminées au niveau National, ilfaudra:

• S’assurerque lesactionsenmatièred’énergie renouvelabledans lesCPDNsontenharmonieaveclespolitiquesénergétiquesrégionalesetsous-régionales

• ImpliquerlesacteursdelasociétéciviledanslamiseenœuvreetlesuividesactionsenfaveurdesénergiesrenouvelablesetefficacitéénergétiqueinclusdanslesCPDN

• S’assurer que les projets intègrent des volets sensibilisation et un changement decomportement dans les modes de construction et de consommation et deproduction.