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Jean-Pierre Dalbéra 6/04/1997 DES BASES DE DONNÉES AUX APPLICATIONS MULTIMÉDIAS ACTIONS, INITIATIVES, PARTENARIATS DU MINISTÈRE DE LA CULTURE (1975-1997) Conférence à l'Ecole nationale du patrimoine promotion 1997 ____________ par Jean-Pierre DALBERA chef de la mission de la recherche et de la technologie Ministère de la culture 1

Des bases de données aux applications multimédias. Actions, initiatives, partenariats du Ministère de la Culture (1975-1997)

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Jean-Pierre Dalbéra 6/04/1997

DES BASES DE DONNÉES AUX APPLICATIONS MULTIMÉDIAS

ACTIONS, INITIATIVES, PARTENARIATSDU MINISTÈRE DE LA CULTURE

(1975-1997)

Conférence à l'Ecole nationale du patrimoine

promotion 1997____________

par Jean-Pierre DALBERAchef de la mission de la recherche et de la technologie

Ministère de la culture

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Jean-Pierre Dalbéra 6/04/1997

1) DU PALAIS AU MUSEE

2) HISTOIRE DE L'ART ET INVENTAIRES

3) PATRIMOINE CULTUREL ET PHOTOGRAPHIE

4) LES BASES DE DONNÉES DOCUMENTAIRES EN HISTOIRE DE L'ART

5) L’APPARITION DES BANQUES D'IMAGES SUR MÉMOIRES OPTIQUES

5.1) Le vidéodisque comme support des images

5.2) Les premiers vidéodisques documentaires et culturels

5.3) Les bornes multimédias interactives

5.4) La question des standards techniques

5.5) Des vidéodisques enregistrables aux disques compacts

5.6) L'accès visuel aux banques d'images

6) LES BANQUES D'IMAGES NUMÉRIQUES

6.1) Les premières réalisationsa) Le musée d'Orsayb) la bibliothèque publique d'information (BPI)

6.2) L'impulsion des programmes communautairesa) EMN (european museum network)b) RAMA (remote access to museum archives)c) NARCISSE (Network of Art Research Computer Image SystemS in Europe) et ses prolongementsd) AQUARELLE : le réseau d’information sur le patrimoine culturele) L’importance des normes et standards

7) VERS LA SOCIÉTÉ DE L’INFORMATION

7.1) Quels choix techniques, pour quels usages ?

7.2) De nouveaux outils numériques au service du patrimoine culturel

7.3) Culture, francophonie et autoroutes de l'information

BIBLIOGRAPHIE

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1) DU PALAIS AU MUSEE

La richesse actuelle de nos musées provient pour l'essentiel de collections privées qui jusqu'àla Révolution restèrent réservées aux classes possédantes. Ce sont les assembléesrévolutionnaires qui mirent l'ensemble de ces collections au service de l'éducation et del'étude, en les décrétant nationales et en instituant les premiers grands musées nationaux.

La création entre 1792 et 1794 du Muséum central des Arts qui deviendra le palais du Louvre,du Muséum d'Histoire Naturelle consacré à la Science, du Muséum des Monuments Françaisconsacré à l'Histoire, du Muséum des Arts et Métiers consacré aux Techniques, traduitplusieurs des préoccupations fondamentales de l'époque : "l'appropriation collective, le legs àla postérité, le dépôt sacré et la réappropriation patrimoniale" (1).

Ainsi, le musée n'est plus un simple lieu de présentation, il se spécialise et devient un lieu descience dont les fonctions sont "la collecte à tendance universelle, la conservation, l'étude etles recherches historiques, l'éducation". C'est la fin du désordre des cabinets de curiosités auprofit de l'esprit de l'Encyclopédie et du classement méthodique des objets et des oeuvres (2).

Les idées de conservation firent leur chemin durant le XIXème siècle qui a vu naître la plupartde nos musées actuels : musées des beaux-arts, d'archéologie, d'histoire, d'ethnographie,d'histoire naturelle, des industries et des techniques, etc. Un foisonnement caractéristiqued'une époque marquée également par le début des politiques publiques de protection dupatrimoine monumental, de sa restauration et des grands inventaires au sujet desquels lespouvoirs publics continuent à consacrer beaucoup d'efforts.

2) HISTOIRE DE L'ART ET INVENTAIRES

Étroitement liée à l'expansion du musée, l'histoire de l'art s'est définie au siècle dernier enportant sur un plan élevé l'étude des produits de l'activité humaine où prédominent lescaractères esthétiques. Comme l'a écrit A. Chastel, l'histoire de l'art a d'abord été celle deschefs-d'oeuvre (3).

Toutefois, cette conception a largement évolué au cours du XXème siècle et l'histoire de l'artne trace plus de frontière étanche entre l'artistique et l'utile. Une des conséquences de cetteorientation est l'obligation de procéder à des inventaires aussi exhaustifs que possible, carsouvent la fonction n’apparaît que dans la série. L'archéologie, l'ethnologie, l'histoire del'architecture offrent de multiples exemples de l'importance scientifique de ce typed'approche.

C'est pourquoi, en 1964, André Malraux a lancé l'inventaire général des richesses artistiqueset culturelles de la France ; une entreprise scientifique conduite par le ministère de la culturequi se poursuit aujourd'hui en étroite liaison avec la politique de protection du patrimoine.

Dès le lancement du programme d'inventaire général, deux objectifs sont clairement énoncés :"mettre à la disposition des chercheurs le tableau des connaissances utiles sur chaquetechnique, normaliser le langage employé pour l'étude des oeuvres" (4).

Mais l'inventaire général, c'est aussi une gigantesque campagne photographique qui a permisd'ores et déjà d'accumuler dans les centres de documentation, près de 2 millions dephotographies, ce fonds s'accroissant de près de 100.000 phototypes par an.

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3) PATRIMOINE CULTUREL ET PHOTOGRAPHIE

Car si les catalogues de musées et les grands inventaires textuels restent les outils de base dela recherche en histoire de l'art, l'apparition de la photographie, au milieu du XIXème siècle, aprofondément transformé cette discipline. Les plus anciennes archives photographiques d'artet d'histoire datent d'ailleurs de 1851.

En rendant inutiles les longues descriptions de monuments ou d'objets, la photographie apermis le développement d'une approche visuelle de l'oeuvre (5). Elle a favorisé une nouvelleérudition basée sur l'intuition et la capacité d'analyse des historiens. "Interpréter et expliquerdes images dans leur diversité et leur spécificité", c'est ainsi que M. Brock définit le travail del'historien d'art pour lequel disposer "du magasin le plus complet possible de bonnesreproductions en couleurs" est un objectif permanent (6).

De fait, la photographie est devenue un instrument de travail privilégié pour les historiens dela culture, car l'image reste irréductible au langage. De plus, les méthodes scientifiquesfournissent de nouvelles images des oeuvres : radiographie, éclairage en incidence rasante, enlumière infrarouge ou ultraviolette, etc., qui se révèlent souvent essentielles à lacompréhension de leur genèse ou à l'évaluation de leur état physique.

Les photothèques et centres de documentation sous tutelle du ministère de la culturecomprennent aujourd'hui plus de trente millions de photographies portant sur le patrimoineculturel (7).

4) LES BASES DE DONNÉES DOCUMENTAIRES EN HISTOIRE DE L'ART

Confrontée à des masses énormes de documents, d'images, de références bibliographiquesnécessaires à la connaissance du patrimoine, la communauté scientifique ne pouvait ignorerl'outil informatique pour mener à bien ses travaux scientifiques de catalogage.

Ainsi, au début des années 70, les conservateurs du ministère de la culture, en collaborationavec les chercheurs du CNRS et des universités, ont entrepris le développement des systèmesdescriptifs indispensables à la transcription de leurs savoirs dans des domaines aussi diversque les peintures, les sculptures, les monuments historiques, les sites archéologiques, lesarchives écrites, les objets à caractère ethnographique, les estampes, etc.

A cette époque, dans les laboratoires publics de recherche, les initiatives ont été nombreusespour créer des bases de données textuelles, notamment en archéologie et pour informatiser lesphotothèques scientifiques.

Mais fait nouveau dans ces disciplines des sciences humaines, en concrétisant la penséeformelle, l'informatique a rendu la normalisation incontournable et les chercheurs se sonttrouvés contraints de s'accorder sur leurs différents concepts scientifiques (8).

A l'issue de travaux méthodologiques complexes, un ensemble de bases de données textuellesinformatisées à vocation nationale a été créé par le ministère de la culture. Le double souci demaintenir une cohérence dans le traitement des informations et d'en simplifier l'accès aconduit le ministère à choisir d'emblée des logiciels documentaires compatibles (Texto,Mistral) pour ses bases de données. Les plus importantes d’entre elles sont aujourd'huiconsultables sur les réseaux de communication Télétel (3614 JOCONDE) ou Internet(http://www.culture.fr sous la rubrique « documentation »). Des interrogations approfondiespeuvent être effectuées dans les institutions culturelles concernées et dans les centres dedocumentation du patrimoine avec l'assistance de documentalistes spécialisés afin de pouvoiraccéder à la totalité des dossiers (9).

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Parmi ces bases textuelles, les bases JOCONDE et MERIMEE regroupent chacune plus de120.000 notices sur les oeuvres des musées ou les monuments historiques. L'iconographie yest traitée à l'aide du thesaurus de F. Garnier, ce qui accroît les performances des recherches(10).

Une fiche documentaire minimum recensant les champs à retenir pour faciliter le dialogue etgarantir une compatibilité entre les bases, a été élaborée par les chercheurs, dès le début desannées 80. Son extension internationale est maintenant à l'ordre du jour, comme l'estl'établissement de systèmes descriptifs multilingues par grandes catégories d'objets d'art.

Malgré les lourdeurs matérielles et les difficultés des langages d'interrogation, la réalisationde bases de données textuelles, a ouvert la voie aux systèmes d'informations multimédias dontla technologie permet maintenant la mise en oeuvre (11).

En effet, les mémoires optiques de masse (vidéodisques, disques compacts, disques optiquesnumériques) et les réseaux de communication en donnant accès à de grands ensemblesd'images électroniques n’ont pas rendu inutiles les bases textuelles.

L'image documentaire ne peut se suffire à elle-même et doit être accompagnée d'informationsmême si ces dernières peuvent être moins détaillées que dans les bases textuelles (12). Ainsi,les données de la base constituent naturellement des points d'accès aux images elles-mêmes etfacilitent les recherches.

5) L’APPARITION DES BANQUES D'IMAGES SUR MÉMOIRES OPTIQUES

5.1) Le vidéodisque comme support des images

Disponible dès le début des années 80, le vidéodisque a offert un outil de stockage et demanipulation d'images électroniques adapté à la consultation de grands ensembles dephotographies (14) (15).

En permettant l'accès pratiquement instantané à 54.000 images fixes de qualité vidéo par faceenregistrée (au standard PAL ou NTSC), le vidéodisque pouvait être "feuilleté" comme unlivre d'images grâce à la télécommande du lecteur.

A ce premier degré d'interactivité, il était complété par un catalogue imprimé fournissant leslégendes et explications de chaque image, numérotée à l'écran.

C'est cette formule que la bibliothèque publique d'information (BPI) du Centre GeorgesPompidou a utilisée dans un premier temps pour diffuser les 135.000 images des vidéodisques"Civilisations", "Beaux-arts" et "Sciences et techniques" de sa photothèque (16). Lesvidéodisques achetés par les particuliers étaient en général consultés de cette façon mais pourles rendre attractifs, ils comprenaient de nombreuses séquences animées, ce qui entransformait la nature documentaire.

Toutefois, c'est couplé à un micro-ordinateur ou à un minitel que le vidéodisque a apporté, audébut des années 80, la véritable innovation documentaire, qu'il s'est inscrit dans la continuitédes efforts pour inventorier les collections et qu'il a répondu aux attentes des chercheurs enfacilitant l'accès aux images.

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Deux écrans de visualisation étaient en général utilisés, l'un pour l'affichage des informationstextuelles de la base de données, l'autre pour l'image vidéo associée.

Ce poste de consultation de banque d'images est devenu classique, car la plupart des logicielsdocumentaires étaient capables de piloter un lecteur de vidéodisque. Néanmoins, il estaujourd'hui complètement dépassé par les systèmes numériques qui offrent une plus grandesouplesse de manipulation et d’intégration.5.2)

5.2) Les premiers vidéodisques documentaires et culturels

Durant la décennie 80, de nombreux vidéodisques ont été réalisés en vue de ce typed'applications (17). Un fonds d'aide à l'édition électronique sur mémoires optiques a été misen place en 1989 par le centre national de la cinématographie en collaboration avec leministère de l'industrie afin de soutenir les initiatives en matière de réalisation devidéodisques et de disques compacts.

Parmi les premiers produits culturels ayant bénéficié du soutien du ministère de la culture(directions ou établissements), on peut citer : - "Videralp-musée", (collections des muséesethnologiques de la région Rhône-Alpes), -"Videralp de l'an 1000 à l'an 2000",(documents iconographiques des bibliothèques de Rhône-Alpes), - "Vidéocatalogue" (imagesdes collections françaises), - "Vidéomuseum du XXème siècle" (images des collectionspubliques françaises d'art du XXème siècle), - "Louvre" : 3 vidéodisques édités sur les peintures, dessins, objets, sculptures, antiquités du musée du Louvre, - "Enluminures",(images de la bibliothèque Sainte-Geneviève), - "Images de l'archéologie", (photographies de l'institut de recherche e n architecture antique e t d u centre de recherche sur lamosaïque), - "Images d e l a révolution française" (images d e la bibliothèquenationale), - "Noir et blanc" (archives photographiques: fonds Nadar, Atget, Gilletta,Brutails, etc), - "Les velins du Roi", (images de la bibliothèque du Muséum nationald'histoire naturelle), -etc.

Ce fonds d’aide existe toujours en 1997; il a permis d’attribuer des avances remboursables àprès de 170 projets. Il vient d’être étendu aux services et produits en ligne qui aujourd’hui semultiplient sur les réseaux de communication. Au sein du ministère de la culture, il estcomplété par des aides à l’écriture de scénarios qui ont été mises en place par la direction dulivre et de la lecture et par la direction de la musique et de la danse.

5.3) Les bornes multimédias interactives

Au cours de la décennie 80, le vidéodisque a également été intégré dans des bornesinteractives d'informations culturelles au sein desquelles il apportait les images fixes ouanimées, indispensables à la sensibilisation du grand public.

Le vidéodisque "Salamandre" sur les châteaux de la Loire et leur région est le premier à avoirété conçu dans le domaine patrimonial, pour un usage grand public.

Le disque seul a été édité et vendu sur le marché mais plusieurs bornes d'informationstouristiques ont également été réalisées et mises en consultation dans des lieux publics(autoroutes, syndicats d'initiative,...). En avance sur son temps et surtout très coûteuse, cetteexpérience a souffert du manque de suivi technique des matériels mis à disposition du public.

D'autres bornes semblables ont, par la suite, vu le jour, à l'initiative de collectivitésterritoriales, de sociétés privées ou d'institutions culturelles, pour valoriser les richessesculturelles d'une région (à Lyon ou Montpellier, en Dordogne avec le disque sur Lascaux, en

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Bretagne, etc). Aujourd'hui, ce type de bornes d'information a évolué vers le tout numériqueen raison des possibilités d'intégration et de la fiabilité de ces nouveaux matériels.

Les 7 bornes de la "Galerie des dates" du musée d'Orsay méritent une mention particulière enraison de leur originalité conceptuelle.

Elles ont été les premières, dans un musée national, à apporter une information généralemultimédia sur les événements artistiques, scientifiques et politiques susceptibles d'aider levisiteur à comprendre une période historique (dans ce cas, 1848-1914).

Pour des raisons techniques, ces bornes ne sont plus opérationnelles, un cédérom« 1848/1914, toute une histoire », coédité par la réunion de musées nationaux (RMN) a étéréalisé sur ce même sujet.

Pour leurs aspects innovants, il convient également de citer la borne sur "le Parthénon",réalisée en 1990 par le département des antiquités grecques et romaines du musée du Louvre(18) et la borne d'information (intégrant un vidéodisque) du Fonds régional d'artcontemporain Midi-Pyrénées (19).

En ce qui concerne les applications muséographiques, une enquête effectuée en juillet 1993par le département des publics, de l'action éducative et de la diffusion culturelle de ladirection des musées de France a recensé les "interactifs" destinés à 130 musées. Elle a ététrès utile pour percevoir les usages de ces nouveaux systèmes et en informer lesprofessionnels des musées. Une nouvelle enquête a été publiée en 1996 en collaboration avecla Cité des sciences et de l’industrie (44).

5.4) La question des standards techniques

Si le vidéodisque d'images fixes possédait de nombreux atouts (capacité de stockage élevée,rapidité d'accès aux images, simplicité d'utilisation, etc), il avait également des inconvénientsdont les principaux étaient une faible définition des images vidéo et un prix de revient élevé.

Pour pallier l'insuffisante qualité des images, un vidéodisque haute définition (1125 lignes) aété imaginé au début des années 80, par l'équipe de G. Broussaud de l'ex-Centre mondial del'informatique. Pour des applications culturelles, seule la fondation Albert Kahn a utilisé cesystème en vue de présenter sa collection d'autochromes mais ce procédé s’est rapidementrévélé sans lendemain faute de l’existence d'une norme internationale. Des vidéodisquesanalogiques en haute définition (TVHD) ont vu le jour essentiellement au Japon mais ils ontété eux aussi supplantés par les procédés de vidéo numérique.

Cette incertitude sur le choix d’un standard technique a été un handicap sérieux pour ledéveloppement des produits multimédias culturels à haute valeur ajoutée d'autant plus queleur coût de conception est élevé. Le cédérom s’est imposé en quelques années sur lesmarchés professionnels et de loisirs où il a supplanté le disque compact-interactif (CD-I) dePhilips. Mais il est maintenant en passe d’être supplanté par le DVD (Digital Versatile Disc)dont les capacités de stockage sont beaucoup plus élevées (de 4,7 à 17 gigaoctets).

Avec le développement des services en ligne (réseaux téléphoniques, câbles, satellites, etc)d’autres formes de diffusion de l’information ne nécessitant pas un matériel de lecture aussionéreux commencent à voir le jour, notamment le « cybertel », une console simplifiée quipermet l’accès à l’Internet sur la télévision. Dans ces conditions, les investissements s’avèrenttoujours risqués et l’édition électronique reste encore peu rentable, sauf pour les jeux ou desproduits très spécialisés.

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5.5) Des vidéodisques enregistrables aux disques compacts

Durant les années 80, une solution pour abaisser les coûts de saisie et de fabrication généréspar les sous-traitants, était fournie par les systèmes autonomes d'enregistrement devidéodisques.

En effet, il existait des enregistreurs (Panasonic, Sony, TEAC,..) permettant de réaliser, soi-même, grâce à une caméra CCD vidéo professionnelle installée sur un banc de reproduction,un vidéodisque analogique capable de stocker et de restituer les images produites.

La mission de la recherche a acquis en 1988, un système semblable afin de le mettre à ladisposition des services patrimoniaux du ministère désireux de mener des programmes derecherche documentaire multimédia.

Plusieurs banques d'images scientifiques ont ainsi pu être réalisées par les services eux-mêmes, à des coûts très réduits (art paléolithique mobilier au musée des antiquitésnationales, illustrations du journal "Le petit Parisien" aux archives nationales, photothèquedu laboratoire de recherche des musées de France, antiquités orientales du musée duLouvre).

Ce type de matériel, très simple d'usage, a contribué à former les utilisateurs du ministère dela culture et à les libérer des prestataires de service. En ce sens, il leur a apporté uneautonomie comparable à celle du micro-ordinateur au début des années 80 et leur a permisd’acquérir un savoir-faire appréciable.

Des vidéodisques enregistrables et effaçables ont été mis au point mais ils ont eux aussi étésupplantés en quelques années par des systèmes numériques intégrés, dont les coûts sontdevenus comparables et qui, associés à des numériseurs, disposaient de fonctionnalités plusintéressantes. Les banques d’images réalisées ont depuis été transférées sur des supportsnumériques.

5.6) L'accès visuel aux banques d'images

La démarche d'un utilisateur professionnel face à une banque d'images documentairescomprenant des milliers de documents est de repérer, d'abord, les ensembles d'images quicorrespondent à sa demande, puis de les visualiser, car les descriptions textuelles ne peuventtotalement décrire leur qualité intrinsèque.

C'est en voyant et en comparant les images entre elles que l'utilisateur est capable de précisersa demande iconographique, qu'il fait un choix définitif ou qu'il perçoit certaines relationsinsoupçonnées.

L'imageur documentaire, créé par H. Hudrisier a été le premier système, conçu comme unetable lumineuse électronique, pour visualiser, manipuler, trier et consulter des listes d'images(20). Il associait étroitement accès visuel et accès logique et assurait l'affichage d'unemosaïque de 16 imagettes sur un des écrans de la station de travail.

A la suite de cette réalisation, plusieurs équipes de recherche et des sociétés ont développédifférents moyens d'accès visuel aux banques d'images fixes qui ont été commercialisés etintégrés aux stations de travail (21) (22) (23). Au delà des solutions techniques trouvées pour faciliter l'accès aux images fixes et qui sontmaintenant généralisées, la possibilité de consulter et d'analyser des documents multimédias(textes, graphiques, sons, images fixes et animées) appartenant à la même banque de donnéesou à des banques distinctes, rencontre encore des obstacles techniques, tout particulièrement

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lorsque les fonds sont de très grande taille comme c'est fréquemment le cas dans lesétablissements culturels.

La consultation et la diffusion sur les réseaux de dossiers électroniques est un enjeu majeurpour les centres de documentation sur le patrimoine culturel (services de l’archéologie, del’inventaire, bibliothèques, centres d’archives, musées, etc). Un programme de recherchemené par la mission de la recherche et la sous-direction de l’inventaire avec l’Institut derecherche en informatique et automatique (INRIA) est consacré à ce thème (informations surce programme à l’adresse suivante : « http://aquarelle.inria.fr/Inventaire »)

6) LES BANQUES D'IMAGES NUMÉRIQUES

6.1) Les premières réalisations

L'insuffisante qualité des images vidéo, le souci de conservation à long terme, l'obsolescencerapide des standards techniques, les besoins de transmission des images à distance par lesréseaux de télécommunications, les possibilités de traitement offertes par la numérisation ontconduit les services culturels à s'intéresser aux banques d'images numériques dès qu'elles sontdevenues opérationnelles et financièrement abordables.

a) Le musée d'Orsay

En 1986, le musée d'Orsay a été le premier musée au monde à disposer d’une banque dedonnées et d'images numériques fonctionnant en réseau. Gérée par le logiciel Basis, ellecomprenait plus de 20.000 notices sur des oeuvres d'art appartenant à la période 1848-1914(peintures, dessins, sculptures, objets d'art, photographies, architecture, etc) et fournissait desinformations détaillées sur chaque oeuvre, l'iconographie y était analysée à l'aide du thesaurusde F. Garnier cité précédemment. Les images en couleurs de définition 1280 x 1024 pixels (aunombre de 9.000) étaient stockées sur des disques optiques numériques. Jusqu'au début des années 90, l'accès à cette base documentaire a été gratuit pour les visiteursdu musée qui avaient à leur disposition plusieurs postes de consultation à deux écrans (texte etimage) reliés par réseau au serveur. En 1997, ce dispositif n’est plus accessible aux visiteurs.

L’objectif actuel est de permettre des interrogations à distance des bases de données sur lesoeuvres et de développer des produits mieux adaptés aux attentes des publics. La réalisationde plusieurs cédéroms et l’ouverture d’un site web du musée va dans ce sens(http://www.musee-orsay.fr/)

b) la bibliothèque publique d'information (BPI)

Dès son ouverture, la BPI a porté une grande attention aux dispositifs susceptibles de faciliterl'accès du public aux informations multimédias. D'abord librement accessibles sur des postestraditionnels de visualisation de diapositives, les fonds de la photothèque ont par la suite ététransférés sur des vidéodisques associés à une base de données télématiques, consultables surplace.

Le projet de création d'un service d'interrogation à distance de ces images préalablementnumérisées, a été lancé au début des années 90 sous le nom de Sémaphore. Il est actuellementopérationnel et dans plusieurs bibliothèques (Lyon, Rennes, Saint Quentin-en-Yvelines)reliées au serveur de la BPI par le réseau Numeris, les lecteurs peuvent rechercher sur despostes de consultation spécifiques des documents iconographiques commentés de leur choix

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et en obtenir la reproduction sur une imprimante pour un coût modéré (le paiements'effectuant par carte).

Ce système de diffusion, élaboré et mis en oeuvre en collaboration avec les équipes de laBibliothèque nationale de France, de France Télécom et d'autres partenaires, n’est pasaccessible par l’Internet, car il n’a pas retenu les standards internationaux de communication.De plus, la diffusion d’images sur le réseau mondial se heurte au problème de droits qui n’ontpas été acquis par la BPI.

La mise au point de Sémaphore a été plus longue et difficile que prévue mais le dispositifpermet néanmoins d'étudier en vraie grandeur: - les réactions des publics de bibliothèquesface à ce type d'outil, - le prix de commercialisation des images, acceptable par lesutilisateurs, - les modalités d'utilisation du réseau, - le choix optimum entre la qualité desimages, leur taux de compression et les coûts de transfert, - les questions relatives aux droit dereproduction des images (compléments d’information sur le site web « http://www.bpi.fr »).

Par ailleurs, sur son site web, la BPI permet d’accéder en ligne au catalogue de ses ouvrageset à diverses bases de données en rapport avec ses activités et ses fonds.

6.2) L'impulsion des programmes communautaires

Pour pallier le retard de l'Europe dans les technologies de l'information et de lacommunication, l'Union européenne a lancé dès 1984 d'ambitieux programmes de rechercheet de développement comme ESPRIT, RACE ou IMPACT fonctionnant par appels àpropositions.

Plusieurs projets concernant des applications culturelles multimédias ont ainsi pu voir le jourgrâce aux subventions attribuées par la Commission. Ils ont donné des impulsions souventdécisives au niveau des moyens matériels mais également ils ont incité les services duministère à des coopérations internationales, à adapter leurs systèmes de production à denouvelles normes, à expérimenter des équipements performants ou encore à prendre encompte certaines contraintes économiques.

a) EMN (european museum network)

Le projet EMN a été soutenu en 1988 dans le cadre de RACE I. Son but était de développerles échanges d'informations entre différents musées européens et de mettre à la disposition dupublic sur des bornes interactives un outil multimédia d'informations. Chaque borne devait,dans la langue du visiteur, permettre une navigation interactive entre 800 objets appartenant àhuit musées européens et regroupés par thème. Une imprimante devait délivrer au visiteur lerésultat de son parcours imaginaire.

En France, c'est le musée des antiquités nationales qui a participé au réseau aux côtés demusées allemands, portugais, espagnols, hollandais et danois. Les premiers systèmesinteractifs mis au point ont été testés durant l'été 1992.

Initialement plus ambitieux puisque les musées participant à "l'European Museum Network"devaient échanger des images par les réseaux de télécommunications, ce projet a favorisé uneintégration culturelle européenne autour de nouveaux concepts pédagogiques dans desmilieux encore peu familiarisés avec les technologies de la communication. Il n'a pas atteintpleinement son objectif technique, notamment en raison des coûts trop élevés descommunications à haut débit mais pour la première fois il a conduit à s’interroger sur lesbesoins d’interconnexion entre bases de données multimédias sur le patrimoine cultureleuropéen.

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b) RAMA (remote access to museum archives)

Le projet RAMA a été financé dans le cadre du programme RACE II. Il a associé plusieursindustriels (Télésystèmes en France) et a visé à définir un système de télécommunicationsentre bases documentaires multimédias de musées européens d'Espagne, de France (le muséed'Orsay), du Royaume-Uni, d'Allemagne, des Pays-Bas, de la Grèce.

Il a mis en oeuvre les développements les plus récents de la période en matière detélécommunications en vue d'assurer des temps de réponse rapides et la transmission d'imagesnumériques de qualité.

Les premières démonstrations ont eu lieu en juin 1994. Au-delà de cette première phase,Télésystèmes s’est efforcé de créer un réseau de bases de données européennes sur lesmusées, fournissant un service à valeur ajoutée (télé-enseignement, télé-édition, télé-achat,etc). Ses objectifs actuels sont d’intégrer les standards de communication reconnusinternationalement et d’étendre son réseau de partenaires.

c) NARCISSE (Network of Art Research Computer Image SystemS in Europe) et sesprolongements

Le projet NARCISSE, financé dans le cadre d'IMPACT II, est le troisième programmeeuropéen sur l'image auquel a participé activement le ministère de la culture. Piloté par lelaboratoire de recherche des musées de France en collaboration avec le professeur J. Thuillier,NARCISSE a permis la création d’une banque d'images scientifiques d'oeuvres des muséeseuropéens, numérisées en très haute définition et a permis à plusieurs cédéroms d’être édités.

Le premier constat fait par les initiateurs du projet est qu'il existe plus d'un million dedocuments iconographiques (vues en lumière visible, rasante, frisante, infrarouge, ultraviolet,radiographies, bétagraphies, gammagraphies, coupes stratigraphiques, etc) dans leslaboratoires de musées en Allemagne, au Danemark, en France, en Italie ou au Portugal (24).

En plus de la volonté d'assurer la pérennité de ces images, de faciliter leur gestion et derenouveler leur exploitation, il s'agissait d'en faciliter la diffusion entre les centres et servicesconcernés mais aussi d'en étendre l'utilisation.

Pour ce faire, un système descriptif multilingue a été élaboré pour la base de données. Eneffet, les problèmes posés par la fragilité des documents d'archives sont des préoccupationsconstantes dans les musées comme dans les autres institutions culturelles à vocationpatrimoniale et la numérisation en très haute définition de ces documents devrait à termeoffrir un moyen de conservation et de consultation adapté et souple. Le ministère disposeaujourd'hui d'un numériseur en très haute définition d'images en couleurs, mis au point par lasociété Thomson-Broadcast. Un cédérom de démonstration puis des cédéroms sur Poussin etCorot ont d’ores et déjà été réalisés et commercialisés avec un certain succès. Plusieurs autresdisques sont en projet.

Le projet NARCISSE s'inscrit dans la continuité d'un programme de développementtechnologique, appelé VASARI (Visual arts systems archiving retrieval images) et soutenudans le cadre d'ESPRIT.

En effet, le développement des systèmes multimédias ouvre des perspectives nouvelles enmatière de communication "homme-machine" et les modes d'interrogation actuels serontbientôt assistés par la reconnaissance semi-automatique des formes ou les systèmes experts.Dans ces domaines avancés de traitement d'images, les travaux de l'équipe d'Henri Maitre, à

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l’École nationale supérieure des télécommunications, effectués en collaboration avec lelaboratoire de recherche des musées de France, sur l'analyse numérique et statistique d'imagesd'oeuvres d'art, ont exploré des voies innovantes (13).

Le programme communautaire VASARI, mené par plusieurs laboratoires et par desindustriels, a permis de poursuivre ces recherches, dans un contexte international, en vue dedéfinir les conditions optimales de traitement numérique d'images de haute définition depeintures de chevalet de grand format.

D'autres programmes communautaires ont concerné également ces sujets de recherche :MARC (méthodologies de reproduction en couleurs d'oeuvres artistiques) piloté parThomson-CSF ou MUSA (utilisation du multimédia pour protéger le patrimoine cultureleuropéen) coordonné par l'Italie (29).

Le soutien communautaire s'est étendu également, grâce à IMPACT, à la réalisation deproduits interactifs destinés à stimuler le marché de l'édition électronique.

Plusieurs projets (à participation française) sur le patrimoine culturel européen ont été retenuset financés en 1994 : - les cathédrales gothiques en Europe (CNMHS), - la genèse de l'arteuropéen : l'art flamand (RMN), - Via Lucis, la peinture au XVè siècle (RMN), - dictionnairemultimédia sur l'art moderne et contemporain (Vidéomuseum), - Europart (étude pour unservice européen d'informations multilingues sur le patrimoine).

Le programme NARCISSE a permis -d’une part la modernisation des systèmes d’informationdu laboratoire de recherche des musées de France, -d’autre part la redéfinition du rôle desbases de données scientifiques dans l’orientation et la cohérence des travaux de conservationet de restauration effectués sur les oeuvres.

Ainsi, un système de gestion documentaire commun au laboratoire et au service derestauration des musées de France, pour les archives, les mouvements des oeuvres et les basesdocumentaires va être mis en place.

L’élaboration de thesaurus à partir d’un vocabulaire spécialisé ayant trait à la conservation età la restauration des oeuvres est apparue comme une phase préliminaire indispensable qui doitêtre suivie par la mise en place d’une base multilingue et relationnelle de donnéesscientifiques textuelles et d’images (I0 000 images en 1996, 40 000 en 1997) pour larecherche dans le domaine de la peinture et des objets d’art et d’archéologie. Un systèmecomposé d’un serveur commun et d’une ligne ATM (projet ACTS VISEUM 1996-1998)permettra de relier les différents services et évitera des duplications dans la saisie.

Parallèlement, le laboratoire de recherche des musées de France poursuit ses travaux enmatière de recherche sur l’image.

Le traitement et l’analyse d’images en noir et blanc et en couleurs, 2D et 3D, à partir dedifférents procédés (projet ACOHIR 1997-1999 soutenu par la Direction Générale : DG III dela Commission européenne) ont pour objet l’amélioration de la lisibilité des documents, lasimulation des traitements de restauration, le développement de logiciels permettant l’étudede la palette des couleurs, son exploitation statistique ainsi que la reconnaissance de formes.

Le projet MENHIR (DG III 1997-1998) doit faciliter l’accès aux banques d’imagesnumériques en haute définition pour la recherche. Une base de données multilingues sur latechnique de Picasso est en cours de création.

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d) AQUARELLE : le réseau d’information sur le patrimoine culturel

Dans le cadre de « Telematics », un des grands programmes de recherche et développementde l’Union européenne (DG XIII), le ministère de la culture (direction des musées de France,direction du patrimoine, mission de la recherche et département de l’organisation et dessystèmes d’information) s’est associé à l’Institut National de Recherche en Informatique etAutomatique (INRIA) et à plusieurs autres partenaires culturels et scientifiques européens(Italie, Royaume-Uni, Grèce) pour mettre en oeuvre le projet Aquarelle dont l’objectif est deconstituer un réseau d’informations électroniques sur le patrimoine culturel européen, eninterconnectant les bases de données.

A l’issue d’une étude préparatoire, Aquarelle a été retenu début 1995 par la DG XIII qui en afait un projet pilote. Le financement accordé s’élève à 3 MEcus.

Les principaux objectifs techniques du projet sont les suivants:

Développer un système de recherche d’information permettant de localiser ladocumentation culturelle disponible dans des serveurs d’archives primaires et dans desserveurs de dossiers.

Fournir les outils permettant d’accéder à l’information par navigation hypertexte et parrequêtes adressées à des serveurs documentaires.

Offrir aux utilisateurs la possibilité de se connecter directement à un serveurd’information donné, ou de réaliser une recherche exhaustive par diffusion de larequête à l’ensemble des serveurs pertinents.

Concevoir et installer un serveur d’accès à Aquarelle assistant les utilisateurs dans laformulation, la traduction et l’émission de leurs requêtes. Ces serveurs jouerontégalement un rôle dans la gestion des connexions et des droits d’accès.

Concevoir et réaliser un environnement informatique permettant la création deproduits dérivés multimédias (dossiers), et encourageant la réutilisation del’information de référence disponible sur le réseau.

Le premier prototype sera disponible en mai 1997. Il permettra la navigation dans troislogiciels différents de bases de données : Mistral, Basis, Oracle.

Pour les informations de type textuel, iconographique ou graphique provenant de l’inventairegénéral, une recherche appelée « Mediaculture » financée par la mission de la recherche et dela technologie est menée depuis 1995 dans le cadre général des objectifs d’Aquarelle, unemaquette de dossier électronique multimédia concernant la ville de Cognac est d’ores et déjàconsultable sur l’Internet à l’adresse suivante : http://aquarelle.inria.fr./Inventaire.

e) L’importance des normes et standards

Ces programmes européens dont un des buts est de faciliter les échanges d’informations entreinstitutions culturelles et entreprises de différents pays conduisent à s’interroger sur le choixde normes et de standards adéquats. Ils amènent également à résoudre les questions liées audroit de la propriété intellectuelle et à la sécurité des systèmes en élaborant des systèmesd’identification des oeuvres et de protection contre le détournement.

Techniquement, l’interconnexion des bases de données repose sur deux normesinternationales: SGML et Z39-50 (53).

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SGML (Standard for General Marked Language) est une norme qui permet de baliser lesdocuments, c’est à dire de les découper en unités logiques exploitables séparément. Ellepermet toute réorganisation de documents et facilite la gestion de la documentation.

De plus, cette norme autorise la création de DTD, (Description de Documents Types). CesDTD agissent comme des guides pour la rédaction de documents. Il existe d’ores et déjà uneDTD pour les dossiers décrivant des oeuvres de musées (la DTD du CIMI) ou des monuments(la DTD de l’Inventaire mise au point grâce au programme Mediaculture).

La norme Z39-50 quant à elle vise à fournir un langage commun entre bases de donnéesdocumentaires. Formellement, ce langage se présente sous la forme d’une dizaine de verbesde commande et de leurs paramètres associés.

Cette norme permet à un logiciel « client » (par exemple comme Netscape complété par desapplicatifs spécifiques) d’interroger en même temps plusieurs bases de données, qui peuventêtre sur des machines différentes et être exploitées par des logiciels différents.

L’accélération des échanges mondiaux qui accompagne le développement de la « société del’information » oblige impérativement les services à prendre en compte les progrès techniquespour poursuivre leur mission de connaissance et de valorisation du patrimoine et contribuer aurayonnement culturel de la France.

Dans cette course de vitesse qu’il faut mener pour que les services publics patrimoniauxtiennent sur les réseaux la place que mérite la culture française, les travaux scientifiquesmenés sur le patrimoine culturel pendant de nombreuses années s’avèrent être les meilleursatouts, d’une part pour la qualité et la richesse de leurs contenus, d’autre part pour la rigueurdes méthodes d’élaboration de la documentation indispensable à la diffusion électroniquemondiale.

7) VERS LA SOCIÉTÉ DE L’INFORMATION

7.1) Quels choix techniques, pour quels usages ?

La multiplication des offres des grands constructeurs au niveau des matériels et des logicielsmultimédias, les possibilités nouvelles fournies par les réseaux (réseau téléphonique,commutation ATM, réseaux câblés, satellites, Internet, intranet, etc), le degré d'intégration dessystèmes informatisés et l'augmentation permanente de leur puissance conduisent à laréalisation de produits multimédias, hors ligne ou en ligne, en nombre croissant de manièreexponentielle.

A la lumière des expériences accumulées durant ces dernières années, les responsablesculturels commencent à percevoir l'utilité de ces applications qui ouvrent de multiplesperspectives innovantes et suscitent de nouveaux usages.

En raison des coûts de fabrication, ils s'interrogent néanmoins sur les supports et les systèmesà retenir, car les standards techniques apparaissent en perpétuelle évolution même si lestechniques numériques simplifient les transferts de données en cas d’abandon d’unetechnologie par un constructeur. A juste titre, ils restent méfiants vis-à-vis des sociétés deservice qui, souvent, peuvent influencer la production de contenus pour les adapter auxcontraintes technologiques du moment.

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Une petite brochure de la direction des musées de France (18) destinée aux professionnels dela culture fournissait dès 1992 des conseils toujours valables pour éviter les surprises : enpremier définir ses objectifs, évaluer les moyens disponibles, écrire le projet, élaborer sesspécifications, le réaliser techniquement et enfin évaluer son impact auprès du public.

Cette dernière phase mériterait d'ailleurs davantage de travaux de recherche car peu d'équipesse consacrent à ce thème et sont capables de suivre l'évolution extrêmement rapide desproduits diffusés.

Un programme de recherche cofinancé par la délégation au développement et aux formations(DDF), la mission de la recherche (MRT) et la Cité des sciences et de l’industrie (CSI) a étélancé en 1996 pour évaluer les usages des produits multimédias diffusés sur les réseaux parles institutions culturelles et éducatives dans six sites pilotes. Ces sujets de recherche fontmaintenant l’objet d’une priorité pluriannuelle au sein des services scientifiques du ministèrede la culture.

L'enjeu actuel est bien de parvenir à tirer le meilleur parti des possibilités des technologiespour les mettre au service de la culture, répondre à l'attente des différents publicsfrancophones et soutenir le développement de l'édition électronique européenne enprivilégiant la qualité.

Toutefois, la réduction continue des dépenses publiques conduit à reconsidérer les stratégiesde partenariat avec les entreprises privées et à resserrer les activités des services publicsautour de missions encore mieux identifiées.

En matière de recherche culturelle, de production et de diffusion de la documentationpatrimoniale, le ministère de la culture et ses partenaires publics disposent de compétencesmultiples et d’une avance qu’il s’agit de maintenir.

Les progrès accomplis ces dernières années le montrent mais la tâche reste immense etimpose une coordination et une programmation des travaux capables de rassembler lesmoyens et de favoriser les synergies nationales.

A cet effet, les programmes interministériels initiés dans le cadre du Comité interministérielde la recherche et de la technologie (CIRST) présidé par le Premier Ministre devraientconstituer des moyens efficaces comme le sont les accords de collaboration entre le ministèrede la culture et le CNRS ou l’INRIA (47).

7.2) De nouveaux outils numériques au service du patrimoine culturel

Les technologies numériques abolissent les frontières entre les applications puisque toutdocument peut aujourd’hui faire l’objet d’une numérisation et être géré par le mêmeordinateur.

Ainsi, la possibilité est offerte de traiter globalement les documents textuels, manuscrits ouimprimés, les images fixes ou animées, les sons, les cartes, plans, relevés, les graphiques etdessins, les images de synthèse qui peuvent se trouver dans un dossier patrimonial.

Il s’agit donc de se préparer à gérer des dossiers électroniques complexes qui seront les basesde données structurées de demain et qui seront accessibles à distance.

Dans cette perspective, on commence à percevoir tous les avantages qui peuvent être tirés desimages de synthèse dans la connaissance, la conservation, la restauration et la mise envaleur du patrimoine culturel.

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Dans le domaine du bâti, le développement des outils informatiques a profondémenttransformé le travail des architectes et de leurs partenaires.

La modélisation tridimensionnelle des bâtiments à partir des données architecturales (plans,métrés, matériaux utilisés, éléments de construction, etc) est devenue courante.

La maquette informatisée offre des possibilités de simulation et de présentation sanscommune mesure avec les méthodes traditionnelles.

Même les éclairages naturels et artificiels peuvent être simulés comme l'impact de l'ouvragedans son environnement. A partir de plusieurs vues de la maquette calculées selon unetrajectoire définie à l'avance, on peut produire un film qui donnera au spectateur l'impressionde survoler le bâtiment ou de se déplacer à l'intérieur de celui-ci.

Plusieurs travaux remarquables de reconstitution de monuments ou de sites disparus ont étéeffectués; les plus connus sont : l'église abbatiale de Cluny III (27), les thermes de Cluny, lestemples de Karnak en Égypte (26), la cathédrale de Strasbourg, la ville antique de Marseille,le château du Grand Pressigny, Paris au 18ème siècle, la ville historique de Nancy, la courcarrée du Louvre, le cirque antique d'Arles, les basiliques S. Francesco d’Assise et St-Pierrede Rome, une tombe de la vallée des Reines en Égypte, la cour carrée du Louvre,le pont neufà Paris, la cathédrale de Bourges, le hall de la Dépèche du Midi, les thermes de St-Bertrandde Comminges (55), la grotte Cosquer, le sanctuaire d’Athena à Delphes (51).

Les technologies du virtuel permettent maintenant l'exploration en temps réel d'un site disparuou d'un bâtiment avant sa conception (25). La visite virtuelle par deux personnes situées l'uneà Monte-Carlo et l'autre à Paris, de l'abbaye de Cluny reconstituée (30) a été la premièretentative en la matière effectuée par l’INA avec le soutien de la mission de la recherche lorsd’Imagina en 1993.

Au-delà de ces reconstitutions virtuelles, les images de synthèse peuvent être utilisées commedes éléments structurant la présentation des connaissances patrimoniales et améliorant defaçon significative les outils de gestion de la documentation associée.

Les travaux du Groupe d’Etudes pour l’Application des Méthodes Scientifiques àl’Architecture et à l’Urbanisme, -le GAMSAU est une unité de recherche de l’Ecoled’architecture de Marseille et du CNRS, vont dans ce sens. Un des programmes de recherchede ce laboratoire a pour but d’associer étroitement les techniques de photogrammétriearchitecturale aux outils informatiques de représentation du savoir patrimonial afin de mieuxexploiter la richesse des relevés (http://www.gamsau.fr).

7.3) Culture, francophonie et autoroutes de l'information

Comme le montrent les chapitres qui précédent, le service public culturel s'efforce, depuislongtemps, d'accompagner les évolutions technologiques en matière de bases de données, debanques d'images et de produits d'édition électronique.

En dépit des risques d'obsolescence rapide des techniques, de l'étroitesse du marché et desréticences qu'engendre toute nouveauté, il a été à l'origine d'innovations majeures concernantles systèmes documentaires des musées, des archives, de l’archéologie métropolitaine et del'inventaire général aujourd'hui en partie accessibles sur Internet avec des images de plus enplus nombreuses.

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De même, c’est la Réunion de musées nationaux qui a contribué à faire émerger, en France,une édition électronique d’art de haute qualité grâce à ses coproductions.

La Bibliothèque nationale de France (BnF) offre déjà des services multimédias à haut débit(commutation ATM) dans ses salles de lecture de Tolbiac avec la possibilité de consulter enligne des catalogues, des ouvrages, des banques d’images et des films documentaires. L’accèsà distance à ces documents fait encore l’objet de négociations avec les sociétés d’édition et degestion des droits.

Sur son site web (http://www.bnf.fr), la BnF permet la consultation à distance des cataloguesBN-Opale (780 000 livres entrés par dépôt légal, 500 000 livres, 150 000 publications, etc) etBN-Opaline (71 000 cartes et plans, 46 300 estampes et photographies, 239 000 documentssonores, 28 300 documents des arts du spectacle, etc) ainsi que des expositions électroniquessur le patrimoine ancien (manuscrits enluminés, etc)

La médiathèque de l’Institut de Recherche et de Coordination Acoustique/Musique (IRCAM)qui a été ouverte au public en 1996 rend également possible la consultation multimédia enligne d’une grande partie de ses documents textuels, sonores et audiovisuels. Son site web(http://www.ircam.fr) diffuse le catalogue de la médiathèque et de nombreuses informationssur la vie et les activités de l’Institut.

Les contenus des serveurs web des grandes institutions culturelles ne sont pas encore tousaussi complets mais en général ils donnent déjà de nombreuses informations sur lesconditions de visite, sur les principales oeuvres de leurs collections, ils offrent des parcoursthématiques de grande qualité ou des catalogues et bases de données en libre accès.

Pour sa part, le serveur (http://www.culture.fr) du ministère de la culture accessible sur leréseau Internet, permet de consulter l’organigramme du ministère, des annuaires électroniques(publications, expositions, produits d’édition électronique, centres de documentation, discoursdu ministre, communiqués de presse, textes juridiques, etc), de consulter les grandes bases dedonnées, de visiter des expositions sur écran portant sur l’art, sur la peinture du XVIIIèmesiècle, sur l'archéologie terrestre et sous-marine, sur l'art contemporain, sur des siteshistoriques, etc. Il met à sa demande l'utilisateur en connexion avec de nombreux autresserveurs culturels dans le monde. Le succès de ce serveur est tel que plus de quatre millionsde connexions par mois (« hits ») y sont enregistrées.

Au moment où se généralisent les systèmes entièrement numériques, où les réseaux detélécommunications vont permettre la délocalisation de bases de données multimédias, oùl'approche par le sens va transformer la notion de recherche documentaire, où l'éditionélectronique grand public démarre, le service public culturel a acquis suffisammentd'expérience pour contribuer activement à la réalisation de produits électroniques innovantsadaptés à tous les types de public.

Il dispose d'atouts indéniables en raison de la richesse et du prestige international dupatrimoine français. Il touche, à longueur d'année, un public très nombreux de chercheurs, dedocumentalistes, d'amateurs avertis ou de simples visiteurs français et étrangers. Pourtant, lesconnaissances historiques accumulées au fil de longues années de recherche dans ses centresde documentation et dans ses bases de données sont encore largement ignorées desprofessionnels français et européens de l'édition.

C'est pourquoi, le partenariat est un des enjeux du développement de ce secteur d'activités nonseulement en raison des coûts élevés de réalisation des produits électroniques mais égalementde la diversité des compétences nécessaires et de la mondialisation du marché.

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Une évolution majeure en ce sens s’est produite en février 1994, lorsque le Gouvernement adécidé de lancer des actions interministérielles pour accompagner le développementd'autoroutes électroniques à haut débit et positionner la France sur les marchés dumultimédia (33)(35)(36)(40) (46).

Des rapports importants ont été publiés sur ces sujets (rapports de M. Bangeman de l’Unioneuropéenne sur la société de l’information, de G. Théry sur les autoroutes de l’information,de T. Breton sur les téléservices, de P. Laffitte sur la société de l’information, etc) (43) (52).

Dans le même temps, le ministère de la culture a pris de nombreuses initiatives en cesdomaines. Il s'est notamment interrogé sur la nécessité d'adapter la législation sur les droitsd'auteurs à ces nouveaux produits culturels qui associent textes, images fixes et animées,musique et sons.

Une commission présidée par le professeur Pierre Sirinelli a été réunie et un rapportpréconisant une identification des oeuvres numérisées et la mise en place d'une gestioncollective des droits a été publié (31).

Par ailleurs, des journées d'études intitulées "multimédia, l'enjeu culturel" ont été organiséesfin septembre 1994 à l’École nationale supérieure des beaux-arts (32) sous la Présidence deM. J. Toubon.

Elles ont permis d'engager une réflexion collective sur les questions de formation,d'applications culturelles des techniques multimédias dans les domaines des musées, dupatrimoine, du livre et de l'édition, du cinéma et de l'audiovisuel, de la musique (48) (49)(50).

Dans le même temps, un plan de numérisation des images du patrimoine culturel (muséesrégionaux et services de l’inventaire) a été initié par le ministère de la culture avec le soutiende la DATAR (37) (54).

A la fin de l'année 1994, un appel à propositions, coordonné par le ministère de l'industrie,des postes et télécommunications et du commerce extérieur, a été lancé en vued'expérimenter de nouveaux services et des plates-formes destinés aux autoroutes del'information (41)(42).

Son succès a été important puisque 635 projets ont été déposés. Parmi ceux-ci, figurent prèsd'une centaine de projets à dominante culturelle concernant des galeries électroniques surl'art contemporain, des systèmes de consultation sur réseau d'informations multimédias surle patrimoine culturel, des serveurs musicaux, des systèmes d'information sur le tourismeculturel et sur les spectacles, etc. Des labels ont été attribués par les différents départementsministériels aux projets les plus avancés et innovants.

Cette reconnaissance officielle de la qualité des projets labélisés a permis à ceux qui seportaient candidats aux appels d'offres de la Commission européenne (Direction généraleXIII ou III) de se trouver en position favorable.

En février 1995, le groupe des 7 pays les plus industrialisés: le G7 (France, Italie,Allemagne, Grande-Bretagne, USA, Japon, Canada) a consacré une de ses séances plénièresà la société de l'information. A son tour, il a sélectionné onze projets très ambitieux parmilesquels deux sont de nature culturelle : le musée virtuel et la bibliothèque virtuelle.

A travers les services du ministère de la culture, les musées nationaux et la bibliothèquenationale de France, notre pays est co-responsable de ces projets avec l'Italie pour le premieret le Japon pour le deuxième.

Un des principaux objectifs de ces initiatives est d'assurer l'interopérabilité etl'interconnexion des systèmes d'informations électroniques mis en place dans chaque paysafin de permettre au plus grand nombre d'utilisateurs d'accéder, dans leurs languesmaternelles, aux oeuvres fondamentales de l'humanité.

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Au-delà de ses enjeux économiques et politiques, la société de l'information représente undouble défi culturel et social pour que chacun, y compris dans les pays les moinsdéveloppés, puisse accéder dans des conditions peu onéreuses, à la connaissance et àl'éducation (39).

C'est pourquoi, la France qui a présidé l'Union européenne jusqu'à la fin du mois de juin1995, a inscrit parmi les priorités le développement du marché du multimédia dans laperspective de soutenir le développement d'une industrie européenne des programmes, seulegarante du respect des identités culturelles et de la diversité linguistique.

Dans ce but, l'héritage culturel européen devrait constituer un atout en raison de sa richesseet de son intérêt pour l'humanité.

Il s’agit maintenant de soutenir durablement une politique européenne concertée capable defavoriser cette émergence et de susciter les partenariats indispensables pour faire face à lapuissance des entreprises américaines ou japonaises (34)(38). Les nouveaux appels àpropositions de l’Union européenne et notamment Raphael (DG X) ou Info 2000 (DGXIII),répondent à cette attente.

Enfin, la présence des services publics français dans l’édition électronique et plus encore surles réseaux de communication constitue un des meilleurs atouts du développement de lafrancophonie (45).

La réunion en mai 1997 à Montréal des ministres francophones chargés des inforoutesdevrait réaffirmer cette nécessité vitale pour la défense des langues actuellementminoritaires sur l’Internet et susciter une mobilisation accrue pour accélérer la mise àdisposition de ressources francophones de qualité au service notamment de l’enseignement,de l’éducation et du tourisme culturel.

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BIBLIOGRAPHIE

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21- P. AIGRAIN, "Organizing image banks for visual access : model and techniques" dans"Actes du congrès Optica 87", Amsterdam, 1987

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24- M. F. CLERGEAU, "Documents de laboratoire et banques d'images : projets européens",dans "Histoire de l'art et moyens informatiques (H.A.M.I.)", n° 37, Collège de France, Paris,Juin 1990.

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28- "Interactifs et musées", rapport du département des publics, de l'action éducative et de ladiffusion culturelle de la direction des musées de France, Ministère de la culture et de lafrancophonie, Paris, février 1994.

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30- "actes du colloque Imagina 93", Institut national de l'audiovisuel , Brie-sur-Marne, 1993

31- Rapport de la commission présidée par Pierre SIRINELLI, "Industries culturelles etnouvelles techniques", Documentation française, Paris 1994

32- "Multimédia, l'enjeu culturel", synthèse des travaux des journées d'étude, département del'information et de la communication, ministère de la culture et de la francophonie, Paris,novembre 1994

33- “ Les enjeux du multimédia ”, dans Futuribles, n°191, Paris, octobre 1994

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37- “ Tirer parti de l’introduction des technologies multimédias dans le domaine de laculture ”, rapport au Ministre de la culture, Sema Group, mars 1995, (à consulter au ministèrede la culture)

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38- Actes de la table ronde “ Arts en réseaux ”, Imagina, INA et mission de la recherche,1996

39- Rapport de l’atelier “ culture et autoroutes de l’information ”, ministère de la culture,février 1996. (à consulter au ministère de la culture)

40- « Choix technologiques et alliances dans le multimédia », dans « Communications etstratégies », n° spécial 19, IDATE, Montpellier, 3ème trimestre 1995.

41- « Les autoroutes et services de l’information », actes du colloque, ministère de l’industrie,des postes et télécommunications et du commerce extérieur, 7 décembre 1994.

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43- Gérard Théry, « les autoroutes de l’information », rapport au Premier Ministre,Documentation française, 1994.

44- « Interactifs, fonctions et usages dans les musées », direction des musées de France, 1996.

45- « La francophonie face aux défis des nouvelles technologies », actes de la XIIè session duHaut conseil de la francophonie, Paris 1996.

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50- « Arts en réseaux », actes de la table ronde d’Imagina, INA - ministère de la culture,Monte-Carlo, février 1997.

51- « Innovation et technologie au service du patrimoine de l’humanité », dans les actes ducolloque, Admitech-Unesco, Paris, 24 juin 1997, p377-387.

52- « Rapport sur la France et la société de l’information, un cri d’alarme et une croisadenécessaire », P. Laffitte, Office parlementaire d’évaluation des choix scientifiques ettechnologiques, Sénat, n°213, Paris, 1997.

53- « Rapport d’avancement sur la diffusion des bases de données », Jean-Louis Pascon,document interne au ministère de la culture, 1997.

54- « Aménagement culturel du territoire et multimédia », dans les actes du colloque« Aménagement du territoire et technologies modernes de communication », J.P. Dalbéra,Sénat, 24 janvier 1997.

55- « La recherche architecturale, travaux 1994 », cédérom, diffusion par le bureau de larecherche architecturale du ministère de la culture, Paris, 1996

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