C. ADAMS

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THETFORD M-INES Historique, Notes et Biographies

Compils et publis l'occasion des Ftes des 12, 13 et 14 mai 1929.

-par-

Clophas Adams Journaliste et directeur du "Mgantic"

NOCES D'ARGENT SACERDOTALES DE M. L'ABB J. G. SAUVAGEAU, CUR DE ST-ALPHONSE DE THETFORD

OINQUANTIME ANNrvERSAIRE DE LA FONDATION DE THETFORD

OINQUANTI~ME ANNIVERSAIRE DE LA DCOUVERTE DE NOS MINES D'AMIANTE

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Note explicative

En 1Jrsentant nos lecteurs l'historiqtw de Thet-ford, nous croirions manqtter la plrts lmentaire justice en ne disant pas de sttite que pottr prparer ce travail nous notts sornrnes servi de docmnents compils par un enfant de let pctroisse. Saint-

. Alphonse, M. l'abb Alphonse Legendre. Ces documents relatent les diverses phases de

l'volrttion de notre ville depuis set fondation jusqu' 1.910, et, dans la ma.iettre partie des clwpitres, nous nous en sommes temt vrijier et corriger ce1taines dJates, certains dtails, lesquels renseignernents nous furent fournis par M. J.-TTictor Morrisset, N. P.

A partir de 1910, .iusqu'att 1er mars 1929, natts avons russi la compilation de ces notes, grce la collection des jottrnattx locattx gruciensernent mise notre dis1Josition par la farnille Alphonse Blais.

Nous n'avons pas la prtention cl'avoir fait ttn chef-d' oetttwe, mais nons avons fait notre possible et nous prions ceux qtti seraient tents de nous cri-tiquer, de se sonvenir qu'il est beaucottp 1Jltts facile de dtnre qtte de constntire,.car il est reconntt qu'ttn sot peut poser pltts de qnestions en ttne heure que cent savants_ ne pettvent en rsoud1e en tme anne.

Il est de totde vidence que bien des faits d'ordre particulier ne sont pas ici relats; notts nous en ~ormnes tenn aux fctits de porte gnmle et sttscep-tibles de faire rniettX connatre notre ville qui est sans contredit le centre le plus irntJortant, art point de vtte indttstriel, dans le paradis tenestre qu'est notre belle province de Qttbec.

C. ADAMS

Historique de la Cit de Thetford Mines PREMIERE EPOQUE- 1876-1885

LA MISSION

Saint-Adrien d'Irlande et Sacr-Coeur de Jsus taient depuis assez lOngtemps dj constitus en paroisses, ayant chacune son pasteur respectif, quand pour la premire fois on vit des maisons en construction sur leurs limites extrmes.

Les paroisses de Leeds et de Lac-Noir n'existaient pas encore, et polir se rendre de Saint-Adrien au Sacr-Coeur de Jsus; ou

vice~versa, l'on suivait, au dire des anciens, une route "trace travers le grand bois et les savanes". Ce chemin tait ce que nous appelons aujourd'hui la route de Robertson, ou le grand chemin public.

Voil ce qui explique l'ouverture de nouvelles terres le long de ce grand chemin. Dans leurs affaires, d'une paroisse l'autre. le.s cultivateurs remarqurent sans doute diffrents lots, de meil-leure apparence, les voyageurs pouvaient voir cette poque plusieurs terres en voie d'exploitation dans le 7ime et cians le 4ime rangs, bien que les propritaires n'y eussent pas encore des demeures fixes. Mais c'est partir de 1876 que nous voyons se former le premier noyau de cultivateurs, et le grain, d'o devait sortir l'arbre que nous voyons aujourd'hui dans son plein dveloppement, tait sem.

Les documents nous ont cGmserv quelques-uns des noms de ces pionniers, mais par malheur les autres sont demeurs dans

l'oubli. MM. Napolon Mtivier, Honor Morisset, Nazaire Breton, Jean Valle~- Georges Vallires, Firmin Cyr, Georges Delis1e, Thomas Gagn, Stanislas Royer, William Gingras, Thophile Turgeon, Richard Topping, Joseph Fecteau, Pierre

. Bourgault, Joseph Roy et Onsime Gilbert.

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--------------------------.,. HISTOH.IQUE DE LA CIT DE THETFORD MINES 9 * __ __.:,:.___:__::_::_ ___________________ *

Le fait; tout simple qu'il est, ne manque certainement pas d'intrt.

M. Joseph Fecteau demeurait depuis peu sur une terre aujour-d~hui place dans le 7ime Rang. Un bon matin de juillet, il partit de chez lui pour venir faucher du foin prs du village, ou plutt, pour parler plus juste, prs des quelques maisons bties da!lS la partie du village, aujourd'hui St-Maurice. L'endroit o. M. Fecteau travaillait se trouve quelques cents pieds de la rue. principale actuelle, en suivant en ligne droite la jete, dite "dump", de la mine Bell. Aprs quelques heures de travail. M. Fecteau voulant prendre un repos bien mrit et :vouiant aussL sans doute. mler l'utile l'agrable. s'en fut quelques pas plus loin pouf manger ces fruits si abonda.nts dans ncis parages: des bluts. Une pierre attira tout coup Son attention; Une pierre bleutre, comme nous l'avbns dj dit, traverse par un petit filet blanc. Quelle ne fut pas sa surprise. quand du bout de l'ongle il parvint en dtacher quelques fibres blanches, plus douces au toucher que la soie. Le fait, de prime abord. eut paru aussi trange plus d'un. M.- Fecteau dtacha un morceau de cette pierre, et ne pouvant tenir pius longtemps' le secret. de sa dcouverte, le montra Robert G .. Ward. alors sur les lieux. Ce-. lui-ci se rendit de suite Qubec afin de faire analyser la pierre curieuse, mais, chose trange. on lui rpondit qu'elle n'avait au-cune valeur.. On n'en resta pas l. La mme pierre fut envoye aux Etats-Unis, et la rponse fut tout autre. Aprs un examen minutieux, on assura qu'il y avait l toute une richesse.

Je m'tais bien propos au dbut de ne .faire aucune critique, mais une question s'impose, et c'est celle qui .m'a dj t faite plus d'une fois: "Ce M. Fecteau a d faire une fortune?" Hlas! non. On dit souvent qu'un inventeur ne jouit pas ou jouit peu de son oeuvre., C'est quelquefois trop vrai, et la premire hypo-thse s'est ralise pour le dcouvreur de nos mines. Tandis que d'autres accaParaient le terrain, le pauvie homme retourna la terre et sa charrue, ne se doutant peut-tre pas de la grande dcouverte qu'il venait de faire. Thetford lui devait et lui doit encOre un juste tribut de reconnaiss.ance, et cependant il est mort

*---------------------------------------------------'* 10 THETFORD MINES *'~-------------------------------------------* oubli, et sans que son nom figure nulle part pour passer la postrit.

-- 1877--

Aprs la rponse si favorable des Etats-Unis sur la valeur du nouveau minerai dcoovert, on comprend facilement que les explorateurs, envoys par diffrentes compagnies, ne tardrent pas faire leur apparition.

Je viens de dire le mot "dcouvert"; cela ne veut pas dire que l' oD. ne connaissait pas encore l'amiante. Des mines taient dj depuis longtemps en opration dans le vieux monde et mme dans notre continent.

Le petit coin de terre. ignor il y a deux ans, sortait dj de l'ombre et allait devenir un petit Klondyke d'o, sans faire peut-tre de ces fortunes, dites fabuleuses, on tait certain de revenir sain et sauf, sans risquer tout instant d'y laisser sa vie.

M. Robert G. Ward fut le premier qui acheta, avec ses propri-ts, le droit de mine au printemps de 1877. Les terrains lui ap-partenant alors, comprennent aujourd'hui toutes les proprits de la Compagnie Bell, et cette partie explore et mise en opration dans le printemps puis abandonne plus tard et remise en opra-tion en 1911 par la Bennett-Martin Asbestos ~ Chrome Mine Limited.

Dans l't, MM. Andrew, William et John Johnson ache-taient les terrains que cette compagnie possde encore aujourd'hui.

A l'automne, M. Robert G. Ward vendait la compagnie Bell la moiti de ses terrains, et les MM. King, ayant pour premier explorateur et agent M. Franois Roy, devenaient propritaires de l'immense tendue de terrains qu'ils possdrent jusqu' 1926. date o ces terrains furent acquis par l'Asbestos Corporation of Canada Limited. Ces quatre compagnies commencrent leurs oprations cette anne mme, de sorte que c'est de 1877 que date l'ouvertnre gnrale et les commencements d'opration de nos mines.

Ayant demand des renseignements sur les premire opra-

*-------------,---~--------> HISTORIQUE DE LA CIT DE THETFORD MINES 11

*-------------------------------------------C* rions des mines et sur les difficults que l'on avait alors sur-monter un vieux citoyen de Thetford fait le rcit suivant:

"Nous n'avions alors aucune machinerie; tout se faisait force d'hommes ou de chevaux, et nos seuls outils taient le pique, la pelle et la massue. C'est dire de suite que nous rencontrions souvent des difficults insurmontables. L'amiante qui se dta-chait facilement ou le moins difficilement tait seul ramass. Le reste de la pierre, en contenant encore beaucoup, tait forc:. ment laiss de ct comme une matire ngligeable."

Je lui fis alors remarquer que tous ces amas de pierres avaient t relevs depuis quelques annes et qu'on en avait extrait tout l'amiante, grce aux .concasseurs.

"C'est fort heureux, continua-t-il, car il s'en perdait plus de la moiti. Une fois l'amiante extrait et mls en petits sacs, commenaient d'autres difficults que les premiers mineurs n'ou-blieront jamais. Il n'y avait pas encore de chemin de fer, et il fallait bien transporter le minerai quelq11e part. Le po~te le plu's rapproch tait alors Ste-Julie de Somerset.

"A un jour dtermin, une caravane partait du petit village, compose de diffrentes quipes, des diverses compagnies, et par tapes, travers les bois et les savanes, par des chemins quelquefois impossibles, se rendait Ste-Julie. L'amiante tait transport dos de cheval. en t, et en traneaux, en hiver. On comprend les difficults que nous avions surmonter, mais il faut dire aussi que les voyages taient fertiles en incidents et en pisodes de toutes sortes. Cet tat de choses dura jusqu'au passage du chemin de fer actuel. c'est--dire deux ans plus tard, en 1879."

- 1878-1881-

Les documents sont muets sur les annes 1878-1879 et 1880, et nous ne pouvons trouver nulle part ailleurs aucune trace

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St-Alphonse, aujourd'hui St-Maurice. Cette stat1st1que accuse donc un accroissement de population trs remarquable.

-1881-1882-

La petite mission avait fait de rapides progrs depuis les deux dernires annes: elle avait dj sa petite caisse, et les bons paroissiens se laissaient bercer par le rve de la voir bientt rige en paroisse. Cependant, vu le nombre encore relativement petit des habitants, les recettes ne permettaient pas d'lever un temple, quelque modeste qu'il put tre, et de soutenir un prtre.

La ~rande difficult qui existe au commencement de toute mission s'tait aussi rencontre, alors que pour la premire fois M. l'abb J.-A. D'Auteuil arriva au milieu du nouveau temple onfi sa sollicitude. Cependant, disons-le de suite, elle fut vite tranche. Il fallait trouver un coeur gnreux qui ft prt sacrifier sa maison," payer de son temps et de ses labeurs, por fournir un local propre y clbrer le Saint-Sacrifice, et donner l'hospitalit au bon et dvou missionnaire. Les recherches, je l'ai dit, ne furent pas loilgues, et les paroissiens le trouvrent dans la personne de M. Napolon Mtivier, qui, avec sa ver-tueuse femme et ses excellents enfants, montra un zle toute preuve et un dvouement exemplaire pour donner tout le confort possible.

Cette maison de Napolo;, Mtivier, o le saint sacrifice de la messe fut clbr pour 1~ premire fois dans nos mines, est main-tenant disparue; elle tait situe St-Maurice, sur le lot cadastral 434, au sud du chemin de fer et en arrire de la proprit de M. E.-0. Landry. Le prtre missionnaire, que son devoir retenait auprs de ses paroissiens de St-Adrien, ne vint ' la mission qu'une fois le mois jusqu'en 1885.

Plusieurs de nos artistes ont fait des tableaux qui sont regards comme des chefs-d'oeuvre sur diffrentes scnes de la vie cana-dienne, mais s'il en est une qui mrite notre attention et qui devrait tre peinte par le pinceau d'un artiste ou dcrite par la

*-----------------------------~-------------------------* HISTORIQUE DE LA CIT DE THETFORD 1'>'11-NES 13 };~------------------------------------------------------"*

plume d'un crivain, c'est bien celle qui se prsente en ce moment sous nos yeux.

Il y a un mois que le missionnaire est venu la mission. C'est avec grande impatience que l'on attend son retour. Enfin, c'est demain qu'il doit venir. Voyez-les tous, le soir mme de l'ar-rive du prtre, se rendre 'leur primitive glise, s'agenouiller

a~x pieds du Ministre de Dieu, et se rconcilier avec ce mme Dieu dans une bonne confession. Le lendemain, tous assistent la messe, hommes, femmes et enfants, et ptesque tous reoivent la Saiilte Communion. Ils reoivent ensuite avec avidit les paroles de vrit de la bouche du mme prtre, et ce n'est qu'aprs les avoir tous vus, aprs avoir donn des conseils et des encou-ragements tous, que le bon prtre reprend le chemin de son village, pour ne revenir qu'aprs un mois. Ce sont ces exemples que nous puisons l'origine de notre ville, les mmes que nous retrouvons partout o se groupent des Canadiens-franais pour travailler l'ombre de la croix et du clocher au dveloppement de leur beau Canada.

Le petit village existait depuis prs de six ans, l'horizon s' lar-gissait grce aux dfrichements que chacun faisait sur sa petite proprit, un beau grand chemin traversait deux ranges de mai-sons tout fait coquettes, sans avoir cependant le fini et le dcor qu'elles ont aujourd'hui, les mines fonctionnaient toujours, donnant les meilleures esprances possible, on voyait s'accrotre rapidement la population, et l'on faisait des rves d'or. Hlas! ils devaient durer ce que durent les rves, l'espace d'un moment.

Les anciens donnent gnralem~nt deux noms cette anne 1881: l'anne de la grande scheresse et l'anne du grand feu.

Une grande scheresse, commence dans les derniers jours de juin, dura jusqu'au milieu du mois d'aot. Les moissons Jurent peu prs nulles, et comme aujourd'hui encore; les cultivateurs en profitaient pour dfricher leurs terres, et meaient le feu aux arbres et arbustes disposs ici et l en monticules.

Aid par un vent assez violent, le feu prit vite des proportions alarmantes et malgr les efforts de tous les habitants, gagna du terrain et arriva aux habitations. Le malheur tait vident.

* * 14 THETFORD MINES *:_ ____________________ *

Le feu consuma les vingt~cinq trente maisons; deux dans le quartier de la Station furent sauves du dsastre.

Les braves pionniers ne se. dcouragrent pas, et ds la fin de l'automne, la grande partie des maisons incendies tient recons~ truites. La maison qu bon M. Napolon Mtivier eut le sort des autres. Redoublant comme eux de zle et de courage, il se remit l'oeuvre, et dans la mme anne il offrait de nouveau :un nouvel asile l'autel et son ministre.

Ce fut la seule chapelle jusqu'en 1882, alors que toutes les familles de la mission se runirent pour faire l'achat de cette maison. De 1882 1885, elle servit la fois de chapelle et d'cole.

Cette maison tait devenue comme une relique, puisqu'elle ren-fermait tant de prcieux souvenirs. On pouvait la voir encore il y a quelques annes, isole, bien humble, fire de sa mission passe, nous montrant les premires pages de son histoire, et con-templant avec orgueil Ie dveloppement et l'tat actuel de notre ville, de l'autre ct de la ligne du chemin de fer,. en face de la rsidence de Mme Godfrey Bellavance, dans la paroisse de Sr-Maurice. On y dressa un modeste autel. Pour la premire fois, le 29 juiu 1882, les bancs.y furent vendus, et la recette .totale fut de $9.10. C'tait beaucoup si l'on songe l'tat dans lequel se

tro~vaient les paroissiens, et aux sacrifices qu'ils ont d faire. pour l'achat de cette maison. La dernire vente s'y fit le 25 janvier 1885 et rapporta $23.10, ce qui indique un surcrot assez nota-ble dans la population.

- 1883-1884-

Nous sommes forcs, par le manque de documents, de passer encore presque sous silence les annes 1883 et 1884. Un fait certain, cependant: c'est qu'il s'y fit un accroissement de popu~ lation presque phnomnal. compos d'un grand nombre de familles nouvelles, mais aussi de je1;1nes gens, que la renomme des mines encore naissantes attirait de toutes les paroisses et mme de tous les comts environnants. Nous en avons une- preuve dans l'ouverture de deux grandes maisons de pension, l

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*--------------------------:!~ ~6'-----,--------T_H_E_T_F_o_R_D_~_I_IN_E_s _________ ,,,,

A une assemble gnrale de tous les paroissiens, prside par le prte missionnaire, le rvrend M. J.-A D'Auteuil, il fut dcid de la construire sur l'emplacement o se trouve le pres--bytre actuel de St-Aiphonse, Aprs les premiers travaux de dfrichement et de dblayage, faits par concours. et corves, on donna l'eneprise un paroissien, M. Elzar- Mtivier. L~ prix de la soumission fut de $1,800,00. L'ouverture solennelle au culte s'en fit le 18 octobre. L'clat de la fte fut rehauss par la prsence d'un grand nombre de fidles de toutes les paroisses environnantes.

Maintenant, il est bien lgitime de savoir pourquoi le village reut pour patron et pour protecteur un des plus grands Docteurs de l'Eglise catholique, saint Alphonse de Liguori, et d'o vient cet autre nom, Thetford, qui lui a t ajout par l'autorit civile. M. Pierre-Georges Roy, de Lvis, qui nous empruntons le

' paragraphe suivant, nous le dit dans un -de ses ouvrages intitul: "Noms Gographiques<

''Le Canton de Thetford a pris son nom de la ville de Thet-ford, dans le comt de Norfolk, en Angleterre,

"Lorsqu'en 1878 furent dcouvertes les mines d'amiante de Thetford et qu'elles commeucrent tre exploites, le village qui se forma proximit prit le nom de Thetford-Mines ..

"Le premier missionnaire qui desservit Thetford-Mines fut le rvrend M. Joseph-Alphonse D'Auteuil. Par une gracieuset dont Son Eminence le Cardinal Taschereau tait coutumier l'gard des prtres qui se dvouaient aux sacrifices ,et l'abn-gation que demande la vie de missionnaire, lorsque Thetford:"" Mines. fut rig en mission, il lui donna saint Alphonse pour patron.''

Et voil l'origine des deux noms de notre paroisse. L'un, pour nous, n'a gure. de signification, mais l'autre, en nous donnant pour patron un si grand saint, nous rappelle aussi toute la vie de dvouement et d~abngation- que fut celle de notre premier pasteur.

Depuis 1885, jusqu'en 1892, l'on voyait aussi tout ct

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de la premire glise un bien humble et bien modeste cimetire, o dormaient de leur dernier sommeil. l'ombre de la grande croix noire, nos regretts disparus depuis la fondation de la paroisse proprement dite, lieu bni du dernier repos, entour d'une haute clture blanche, o les paroissiens avaient la pieuse et sainte coutume d'aller, chaque dimanChe, s'agenouiller sur une tombe encore peine ferme et adresser au ciel une fervente prire pour le repos de l'me d'un tre chri.

Une distance de quelques pieds, servant de chemin de com-munication, entre l'glise et la sacristie, l'en sparait, et sa lon~ gueur comprenait l'espace inclus entre l'glise et la ligne du chemin d fer. Une grande porte et deux .petites latrales en fermaient l'entre. Au centre, une grande croix, qui, tout en yeillant et en protgeant de son ombre tutlaire ceux qui y repo-saient, semblait redire tous ces mots de I'Epitre de la Messe des MortS: "Bienheureux ceux qui meurent dans le Seigneur."

- !886-

Depuis longtemps dj, les paroissiens soupiraient aprs le jour o ils verraient un ministre du Seigneur demeurer conti~ nuellement au milieu d'enx.

-Ce-fut en 1886 que cet ardent dsir reut son accomplissement: et Son Eminence le Cardinal Taschereau, a.:quiesant leur requte, leur donnait leur premier cur. A la .fin de septembre, M. le cur J.-A. Dauteuil quittait sa cure de Sr-Adrien d'Irlande pour venir prendre possession de celle de Saint-Alphonse qu'il avait desservie dix ans comme missionnaire.

Saluons en passant ce prtre vnr qui fut le fondateur de notre ville et son premier pasteur. Son zle et son dvouement, qui ne connurent jamais de bornes, lui feront accomplir les grandes oeuvres, qu'il a su mner bonne fin, et dont nous ferons l'numration au cours des pages qui vont suivre. Nous nous rservons plus loin un plus long espace afin de le louer aussi dignement qu'il sera en notre possible de le faire, et de rendre ce vnrable prtre tout le mrite qui lui revient.

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De 1886, date l'ouverture des cahiers des dlibrations de la nouvelle paroisse, ainsi que le premier registre. Jusqu' cette date, nous trouvons les actes de baptmes, mariages et spultures dans les archives de la paroisse de Saint-Adrien d'Irlande.

Les registres de la paroisse de Saint-Alphonse s'ouvrent le 2 octobre 1886, par le baptme de Joseph-Eugne Breton, fils de M. Nazaire Breton. Le premier mariage date aussi de cette mme anne, et fut celui de M. Arthur Valle et de Mlle Adline Thivierge.

Aprs la bndiction de la premire glise, la premire grande crmonie religieuse dont furent tmoins les paroissiens de Saint-Alphonse, fut la bndiction du premier Chemin de Croix. Le 19 dcembre. M. le cur, autoris par Sou Eminence le Cardinal Taschereau, le bnissait et l'rigeait avec toutes les crmonies ordinaires. "Les paroissiens d'alors, comme ceux d'aujourd'hui. rehaussent l'clat de la fte par leur prsence, et ne manqurent pas de donner la fte toute la manifestation extrieure possible."

Une question qui ne manque pas d'importance et qi a bien sa place ici, est de savoir comment l'on subvenait alors aux frais ordinaires du culte, et aussi comment parvint-ou payer la dette ncessairement contracte par la construction de cette premire glise.

Le mme systme encore en usage dans la paroisse tait encore en vigueur, c'est--dire, la collecte mensuelle. La premire col-lecte mensuelle pour les frais du culte et de construction date de 1882, et dura jusqu'eu 1886. Grce une petite retenue d'un centin par jour sur le salaire des mineurs et des journaliers. la fabrique se vit, en 1886, en possession de la jolie somme de $649.04, c'est--dire, tout prs de la moiti du prix de cons-truction. Cette collecte mensuelle cessa ds lors pour recom-mencer quelques annes plus tard, lors de la construction de la deuxime et de la troisime glise, mais sous une ~forme diff-rente.

A partir de 1886, le village commence prendre un tout autre aspect, et laisse quelque peu prsager ce qu'il sera plus tard. 1). la rue principale s'ajoutrent des autres rues parallles, l'est de

------------;----------* HISTORIQUE DE LA CIT DE THETFORD MINES 19 *------~----------------~* l'glise, et un petit noyau commenait dj se former l'ouest, appel plus tard le quartier de l'glise. La population s'accentue de jour en jour, et dj le village dpasse en population les paroisses environnantes, ses soeurs anes... La compagnie Qubec Central venait de terminer depuis trois ans Ia construction de son Chemin de fer, et les produits et marchandises arrivaient maintenant facilement des grandes villes, Qubec, Montral et Sherbrooke.

L'amiante, au lieu d'tre transport Ste-Julie, l'tait Lvis ou directement New-York. Le village de Saint-Alphonse commenait dj, grce ses trois ou quatre maisons de commerce, tre le centre vers 'lequel convergeaient toutes les paroisses environnantes. C'tait maintenant toute une richesse pour les cultivateurs des campagnes voisines, et un bien-tre inesp~ pour les villageois. Les travaux des mines battaient leur plein, et l'on sentait qu'une re nouvelle de prosprit com-me:nait.

- 1887-1888-

En vain, cherche-t-on partout des documents relatant quelques faits importants durant l'anne 1887. On peut cependant affirmer, en toute sret, que l'accroissement de population com-menc en 1886 se continua dans de trs grandes proportions, jusqu'au printemps de 1888. L'glise devint trop petite et l'on commena son agrandissement. Le 13 septembre, les rpa-rations taient termines, et les paroissiens assistaient une nouvelle crmonie dont ils avaient dj t tmoins en 1886. Ce jour-l, M. le cur bnissait et rigeait de nouveau le chemin de la Croix dj bni et rig, et cela, cause du dplacement subi par l'allongement et la rparation presque totale de l'glise.

L'glise venait de subir ses dernires rparations. Comme nous l'avons aime cette premire glise, bien humble

et bien modeste cepeudant avec ses longs murs blanchis, son toit rouge, perc de dix lucarnes, et son clocher surmont d'une petite qoix noire. Lorsque la ncessit nous obligea de cons-truire la deuxime glise, plus grande et plus coufortable, il nous

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semblait en la quittant que nous y la-issions une partie de notre coeur.

- 1889-

A partir de 1889, la paroisse de Sr-Alphonse-de-Thetford commence marcher grands pis dans la voie du progrs. La transformation a t complte, et les petites villes de l'Est se demandent dj si leur soeur cadette ne leur fera pas la leon. Dj la tche est devenue trop ardue pour notre dvou pasteur, et il demande un assistant Son Eminence le Cardinal Tas-chereau.

On ne nous reprochera pas, je l'espre, de donner de sni te la liste complte de nos chefs ecclsiastiques et de leurs assistants qui se sOnt succds dans notre paroisse. Notre but et de les mettre plus en vidence, en leur donnant la place d'honneur qui leur convient, et d'viter les recherches inutiles aux lecteurs.

Nous empruntons les diffrentes dates et les diffrents champs d'action o ces Rvrends Messieurs ont exerc leur apostolat, l'histoire de notre clerg contemporain de M. l'abb J.-B. Allaire.

Rvrend M. J.-A. D'Auteuil:-Notre premier pasteur naquit la Rivire-Ouelle le 15 octobre 1844. Il fut ordonn prtre le 28 mai 1876. D'abord vicaire Sr-Ferdinand-d'Halifax (1876-1879), il devint cur fondateur de Sr-Adrien-d'Irlande (1879-1886), cur fondateur de Sr-Alphonse (1886), et de Saint-Antoine-de-Pontbriand (1896). M. le cur se retirait du ministre en 1899, et devenait cur de St-Andre-de-Kamouraska, en 1903, il mourut en 1926.

Rvrend M. Lactance Myrand:--Notre second pasteur fut le rvrend L. Myrand. Il arrivait Sr-Alphonse quelques jours aprs le dpart du rvrend M. J.-A. D'Auteuil, ;,ais son tat de sant ne lui permit pas de rester plus de quelques mois~ parmi nous. Il se retirait du ministre aprs Son dpart de Sr-Alphonse, et Dieu le rappelait lui l'anne suivante.' l'Htel-Dieu de Qubec.

Rvrend M. J.-Geo. Goudreau :-Notre troisime pasteur fut le rvrend M. J.-G. Goudreau, qui naquit aux Grondines,

*--------------;------------* * ___ H_IS_T-::O_R_I_Qc._U_E_D_E_,_L_A_C_IT_E_._D_E_T_H_E_T_F_O_R_D_M __ I_N_B_s __ _::2J

le 13 septembre 1857. Ordonn prtre le 30 mai 1885, il tait successivement vicaire St-Damien-de-1' Auberivire (1885-1886), Sillery (1886-1887) et St-Victor-de-Tring (1887-1889). Professeur au Collge Sainte-Anne-de-la-Pocatire (1889-1896), puis cur du Mont-Carmel-de-Kamouraska (1896-1898), de St-Gilles (1898-1899), puis deSt-Alphonse-de-Thetford, de 1899 1917, il mourut en 1917.

Nous avons encore le bonheur de possder celui que la Provi-dence, par l'intermdiaire de Sa Grandeur Monseigneur L.-N. Bgin, archevque de Qubec, nous a donn comme quatrime cur, homme d'un grand prestige, merveilleusement servi par une intelligence puissante et cratrice.

M. l'abb J.-G. Sauvageau, n St"Casimir, comt de Port-neuf, P. Q., le 8 fvrier 187 8, a fait ses tudes au Sminaire de Qubec, ordonn prtre le 3 juillet 1904, St-Casimir, dans sa paroisse natale, par Sa Grandeur Monseigneur Bruneault, vque de Nicolet, fut vicaire St-Roch de Qubec, de 1904-1906, fut vicaire Notre-Dame de Lvis de 1906-191!, puis Missionnaire diocsain des Oeuvres Sociales de 19 11-1913, puis 'cur de St-Zphirin de Stadacona d'octobre 1913 avril 1917, puis cur de St-Alphonse-de-Thetford depuis le !er mai 1917 ce jour.

Voici la liste des Messieurs les vicaires de Saint-Alphonse de Thetford, de 1889 nos jours:

M. l'abb J.-E.-A. Vzina (1889-1891) :-N L'Ange-Gardien, Montmorency, le 29 dcembre 1861. Ordonn prtre le 30 mai 1885, D'abord vicaire St-Joseph de Beauce, l'Ile-aux-Grues, missionnaire la Grosse-Ile, puis vicaire Saint-Alphonse, de 1889 1891. Aprs avoir t successivement vicaire Ste-Marguerite, St-David, St-Denis, Notre-Dame d'Ogdensburg, New-York, il devenait cur de St-Gilbert (1903-1904), de St-Franois, Ile d'Orlans (1904-1905), auxiliaire St-Jean-Deschaillons (1905-1907), puis de St-Philmon, en 1907.

M. l'abb J.-B. Derme (1891-1892) :-N Saint-Jean-Baptiste de Qubec, le 21 janvier 1866, Ordonn le 14 mars

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1891. Son premier vicariat fut celui de St-Aiphonse de Thet-ford (1891-1892). En 1892, il tait nomm ....

M. l'abb P.-F.-J. Oreilly (1892) :-N St-Sauveur de Qubec, le7 aot 1858. Ordonn le 4 janvier 1887. D'abord professeur au Collge de Lvis (1887-1892), vicaire Sillery ( 1892), puis St-Aiphonse ( 1892). De la charge d'aumnier de la solitude de Belmont, Qubec, il tait, en 1895, nomm cur de St-Patrice de Beaurivage.

M. l'abb Tlesphore Soucy (1892-1896): - N St-Edouard de Lotbinire, le 8 dcembre 1863. Ordonn le 1er mars 1890. Successivement vicaire St-Jean Port-Joli, Ste-Agathe, St-Georges, Beauce, puis St-Aiphonse (1892-1896). Aprs un repos d'un an, il devenait vicaire Portneuf, puis cur de St-Ludger, Beauce, eri 1899.

M. l'abb Louis Gosse/in (1896-1898) :-N St-Laurent, Ile d'Orlans, le 19 dcembre 1868. Ordonn prtre le 17 mai 189 6 et nomm vicaire dans la mme anne St-Aiphonse (1896-1898), vicaire St-Romuald (1898-1903). puis cur de Ste-Martine de Courcelles, Ileauce, en 1903 ..

M. l'abb Joseph-P. Gagnon (1898-1899) :-N St-Roch de Qubec, le 16 mai 1864. Ordonn le 26 mai 1889. Suc-cessivement vicaire Lotbinire, StwGeorges de Beau.ce, St-Henri de Lauzon, St-Franois de Beauce, Plessisville, puis St-Aiphonse. En 1899, M .. l'abb Gagnon prenait possession de la cure de St-Dsir de Lac-Noir.

M. l'abb J.-F.-Ed. Paquet (1899) :-M. l'abb Paquet ne fut que quelques mois au milieu de nous; ensuite cur St-Gilles.

M. l'abb Auguste Castonguay (1899-1904) :-N Ste-Louise, L'Islet, le 7 fvrier 1871. Ordonn le 30 juillt 1899, et nomm immdiatement au vicariat de Thetford (1899-1904). Nomm ensuite Broughton, Notre-Dame du Portage, puis Sacr-Coenr de Jsus, en 1906 ..

M. l'abb Pierre-Philas Leclerc (1901-1906): - N St-Pierre, Ile d'Orlans, le 29 avril 1869. Ordonn le 27 mai 1893. Successivement la cathdrale de Sherbrooke, aumnier !':asile de Beauport (1894-1896-1896-1899), St-Jean-

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Baptiste, Qubec, professeur au Sminaire de Rimouski, et St-Aiphonse (1901-1906). Puis aumnier l'Hospice St-Joseph de Lvis, et cur de Berthier-en-Bas, en 1907.

M.l'abbJ.-EugneMaurais (1904-1905) :-N St-Anne de la Pocatire, 15 avril 1875. Ordonn le 5 janvier 1902. D'iabord vicaire St-Franois, Beauce, puis St-Alphonse (1904-1905), de l Portneuf, St-Joseph de Lvis, St-Roch et St-Jean-Baptiste de Qubec.

M. l'abb T.-Isidore-Emile Girox (1905-1907) :-N Beauport, le !er aot 1872. Ordonn le 19 mai 1898. Suc-cessivement vicaire Portneuf, St-Joseph de Lvis, St-Franois. Beauce, St-Frdric, professeur au Collge d Lvis, vicaire St-Jean Port-Joli, puis St-Alphonse de Thetford (1905-1907), en repos de 1907-1909 et cur de Laval. en 1909.

M. l'abb J .. -V.-Edmond Par (1906) :-Ordonn le 21 mai 1905. Ne fit qu'un sjour de six semaines St-Alphonse.

M. l'abb J.-Eug.-Thodule Proulx (1906-1915) :-N St-Ubald, Portneuf, le 18 janvier 1879. Ordonn le 13 mai 1906, et nomm vicaire St-Alphonse en juillet de la mme anne.

M. l'abb Egide Groleau (19071909) :-Ordonn prtre le 3 mai 1907. M. l'abb Groleau nous quittait en juillet 1909, pour entrer au Noviciat des Chanoines rguliers de l'Immacule-Conception, Rome. Il fut remplac temporairement par M. l'abb Thodo.re Gagnon, qui, aprs quelques semaines. tait nomm vicaire St-Edouard de Frampton.

M. l'abb Thodore Gagnon (1909), ne demeura que six semaines St-Alphonse.

M. l'abb Onsime Gosse/in (1909-1915). M. l'abb Albert Labrecque, de septembre 1913 mars 1914. M. l'abb Cyrille Deslauriers, d'aot 1914 dcembre 1915. M. l'abb Gdon Julien, de juillet 1915 novembre 1918. M. l'abb Ulric Martel, d'octobre 1915 mai 1917. M. l'abb Edouard Pacaud, de dcembre 1915 mars 1916. M. l'abb David Pettigrew, de juillet 1916 septembre 1917. M. l'abb Ren Routhier, de mai 1917 octobre 1918.

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M. l'abb Lon Ltoumeau, de septembre 1917 juin 1919. M. l'abb Fernand Belleau, d'octobre 1918 avril 1919. M. l'abb Eusbe Labb, le 29 novembre 1918. M. l'abb Emile Laplante, de juin 1919 octobre 1925. M. l'abb Ulric Turcotte, de juillet 1919 aot 1921. M. l'abb Edgar Lemay, d'aot 1921 avril 1924. M. l'abb Pierre Grave/ est arriv Sr-Alphonse le 17 mai

1924. M. l'abb Emile Beaudet, le 29 octobre 1925. M. l'abb Stanislas Cantin, arriv le 4 avril 1928. M. l'abb Antoine Masson, rriv le 5 septembre 1928. De tous es Rvrends Messieurs qUi se sont dvous pout

notre bien, la paroisse de Sr-Alphonse de Thetford garde le plus inoubliable et le meilleur souvenir.

- 1890-

Une note de journal du 20 juillet 1890 nous dit ce qui suit: "La petite paroisse de Sr-Alphonse de Thetford est en liesse aujourd'hui. Les maisons dcores, les. dr peaux . hisss, les travauX: suspendus et: une agitation peu ordinaire danS .les rues, annoncent sans contredit un vnein~nt extrordinaire." En effet: c'tait le jour dsign pour la bndiction de la premire cloche. Son. Eminence le Cardinal Taschereau n'ayant pu accep-ter l'invitation de venir la bnir lUi-mme, avait: dlgu M. le cur de St-Pierre-de-Broughtoh. Cette premire cloche reut les noms de Lontine-Alexandrine-Ptronille-Alphonsina. Son poids est de 93 7 livres.

La paroisse de Sr-Alphonse croirait manquer au grand devoir de la ~econnaissance si elle ne remerciait publiquement les Mes~ sieurs dont les noms suivent, et par qui la premire cloche, qui vient d'tre bnie, fut gnreusement prsente:

L'honorable N. Cormier, snateur, MM. G. Turcotte, dput au Fdral. L. -J. Frchette, Louis Roberge, marchand, Louis Roberg, fils, Joseph Demers, marchand, Sina Rouseau, Pi~rre

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Beaudoin, marchand, Antoine Lemieux, Louis Beaudoin, Alfred Roy, Michel Portier et Charles Morin, mdecin.

Pendant sept ans, du haut de son modeste clocher, elle annona rios jours d.e joies comme nos jours de tristesse, mlant sa note joyeuse nos chants ou son refrain sonore nos pleurs.

Pendant sept ans, elle nous invita la prire, et sa voix nous tait devenue familire. Un jour, cependant, il fallut s'en sparer, mais elle, ne connaissant ni fatigue, ni repos, allait con-tinuer dans une paroisse naissante le noble devoir qu'elle avait su si bien remplir parmi nous.

TROISIEME EPOQUE- 1885-1905

Vie municipale.- Thetford Sud 1885-1892.

Les annes que nous venons de parcourir depuis la fondation de la paroisse jusqu'en 1891 forment ce que l'on pourrait appeler la seconde poque. Avec cette anne 1891. le village entre dans la troisime phase de son existence, phase qtii ne manque pas d'intrt pour nous, puisque les faits qui s'y rattachent nous touchent enc?re de plus prs.

L'on a vu, anne par anne, se dvelopper l'arbuste plant en 1876; aujourd'hui, c'est un arbre au tronc solide et fort, vivifi par une sve abondante et vigoureuse. Il couvre main-tenant de son ombre prs de cinq cents familles, et peut trouver seul dans notre sol l'lment ncessaire pour s'accrotre davantage. Ainsi, la suite d'une requte de tous les paroissiens, voyons-nous le village s'riger en municipalit sous le nom de "La Muni-cipalit de la partie sud du Canton de Thetford", le 16 novem-bre 1885.

Nous croyons qu'il est plus utile de donner de suite la liste complte de tous nos magistrats qui se sont succds sous ce regtme. La liste pourra tre un peu longue, mais le seul but est de rendre hommage cs citoyens qui ont su tenir d'-une main ferme le gouvernail de nos destines, et conduire bon port la barque sociale dont ils avaient la direction.

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1891.-Le premer maire de la municipalit de Thetford-Sud, fut M: A.-S. Johnson, du 17 dcembre 1885 au 15 janvier 1888. Plus tard, M. Napolon Cyr fut choisi comme maire et fut lu pour les annes 1892-1893. Le rsultat de la premire lection composa le conseil comme suit: MM. Onsime Gilbert, Franois Roberge, Pierre Nolet, Honor Morisset, Ferdinand Let-tre et James Croteau, fils.

1892-1893.-C'est un hommage rendre ces premiers magistrats que de dire qu'ils furent tous rlus ponr les annes 1892 et 1893, l'exception de M. Pierre Nolet, qui, oblig de dmissionner en 1892, fut remplac par M. Charles Fontaine.

1894.-L'lection de 1894 modifia beaucoup la composition du Conseil de la municipalit. M. Louis Martel fut apt>el la mairie, et fut maintenu dans l'exercice de cette charge jusqu'_en 1901, alors qu'au mois d'aot il donnait sa dmission. Le conseil se trouvait alors compos de MM. Charles Fontaine. Honor Morisset, Sina Rousseau, Gdon Gilbert, Joseph Wal-ker et William Turner.

1895.-M. Sina Rousseau seul sort de charge et fut remplac par M. James Savage.

1896.-MM. Charles Fontaine et Honor Morisset, sortant de charge, furent remplacs par MM. Achille Lehoux et David Lessard.

1897-1898.-MM. Joseph Walker et William Tur11er seuls gardre_nt leurs siges. Le nouveau conseil se composa donc de quatre nouveaux membres qui furent: MM. Robert Moreau. Louis Bilodeau, Pierre Nolet et Alfred St-Pierre, qui furent tous rlus pour l'anne 1898, except M. William Turner qui fut remplac par M. Pierre Bourgault.

1899.-MM. Honor Morisset, Charles Fontaine et J.-L. Roberge, marchand, remplacent MM .. Pierre Nolet, Alfred St-Pierre et Pierre Bourgault.

1900-1901-1902.-MM. Robert Moreau et Louis Bilodeau sortent seuls de charge pour tre remplacs par MM. Alfred Lettre et Charles Lemay. Tous les membres de ce conseil furent lus pour l'anne 1901. et au mois d'aot, M. le maire Louis

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Martel donnait sa dmission et tait remplac par M. J.-L. Roberge, marchand, qui, son tour, fut lu pendant trois termes conscutifs. En 1902, M. Charles Fontaine sortait seul de charge ct avait pour successeur M. Honor Allaire.

1903-1904.--MM. Ephrem Fortieret.Edouard Lemay si-gent la place de MM. Alfred Lettre et James Walker. M. le maire J.-L. Roberge avait t lu pour son troisime terme d'of-fice, inais le 6 juillet il donnait sa dmission et tait remplac la mairie par M. Honor Morisset. En 19 04. le conseil de la municipalit de Thetford-Sud se composait comme suit: MM. Honor Morisset, Ephrem Portier, Charles Lemay; Honor Allaire, Edouard Lemay et Ferdinand Massicotte.

1904. -- Maire: M. Honor Morisset. Conseillers: MM. Ferdinand M~ssicotte, Edouard Lemay, James Walker. Pierre Bourgault et Ephrem Portier.

1905. - Maire: M. Ephrem Portier. Conseillers: MM. Charles Fontaine et Joseph Dumas.

-1906. - Maire: M. Edouard Lemay. Conseillers: MM. Alfred Lettre et Joseph Richard. Dans le cours de l'anne, M. Willie Roberge remplaait M. Pierre Bourgault.

1907. -- Maire: M. Edouard Lemay. Conseillers: MM. Ferdinand Massicotte, rlu, et Tlesphore Dodier.

1908.-Maire: M. Edouard ;Lemay. Conseillers: MM. Ho-nor Allaire et Oliva Dion.

1909.-Maire: M. Ferdinand Massicotte. Conseillers: MM. Napolon Phaneuf et Joseph Toussaint.

Le 29 juin 1909, la municipalit de Thetford-Sud tait divise. St-Antoine-de-Pontbriand et Robertsonville forment une municipalit distincte.

1910.-Maire: M. Ferdinand Massicotte. Conseillers: MM. Oliva Dion, Louis Hbert, Zphirin Lepage, Clovis Biron, Johnny Perron et 'Ludger Gagn.

191 1.- Maire: M. Ferdinand Massicotte. Conseillers lus: MM. Joseph Breton et Tlesphore Dion.

1912.-Maire: M. Ferdinand Massicotte. Conseillers lus:

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'!926.-Maire: M. Eugne Turcotte. Conseillers: MM. Wil-frid St-Pierre, Franois Nolet, Joseph Deblois, Edmond Poulin et Ludger Gagn.

L'rection du village en municipalit indpendante et spare, la .formadon du premier conseil et le premier prlvement d'une texe furent les seuls faits importnts de l'anne 1891.

M. Honor Lenglois fut le premier secrtaire de la municipalit de Thetford Sud jusqu'au 5 mai 1891, M. Georges-A. Langevin, alors employ au bureau de la compagnie Bell, lui succdait, pour tre son tour remplac, le 4 aot de la mme anne, par M. Lo Gingras. La difficit consistait alors trouver un local pour les sances de ce conseil. Depuis sa formation jusqu'au 4 aoftt 1891, elles se tinrent chez M. Eugne Fugre, dans le quartier de la station. Aprs la nomination de M. La Gingras, les sances eurent lieu chez le nouveau secrtaire.

L~ tche tait trs ardue pour ces premiers magistrats, car ils avaient, ds le dbut, rpondre plusieurs besoins trs pres-sants et, disons-le en passant, la caisse n'accusait pas encore un bien fort capital. Aussi, la ncessit d'un prlvement de taxe, la premire impose aux paroissiens de St~Alphonse, s'imposait-elle d'elle-mme. C'est ce qui fut fait ds les premires sances du conseiL et cette premire taxe fut de trente~cinq centins par cent piastres sur la valeur de chaque proprit.

-1892-

KINGSVILLE

1892-1905

L'anne 1892 fut marque par deux faits importants qtie nous trouvons, l'un dans les archives de la fabrique, et l'autre dans les cahiers des minutes du Conseil de Ville.

Le premier est la formation du premier corps de syndics, et le deuxime, la formation d'une nouvelle municipalit par le mor-celle')'ent de la municipalit de Thetford-Sud.

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La partie du territoire avoisinant les mines, se forma en muni cipalit spare sous le nom de Kingsville.

La premire lection des syndics eut lieu le deuxime dimanche de juillet, et le suffrage gnral des paroissiens en forma le pre-mier corps comme suit: premier syndic et prsident, M. le cur J.-A. Dauteuil; deuxime et troisime syndics, MM. Thomas Camden et Honor Langlois.

Le 24 juillet avait lieu la premire dlibration de ces nouveaux syndics et, pour la premire fois, on pro jeta de substituer au premier cimetire situ, comme on l'a vu plus haut, prs de la premire glise, un autre plu~ grand et plus isol. La ncessit de ce changement s'imposait pour deux raisons: d'abord, parce que le premier cimetire allait devenir sous peu \trop petit, et ensuite, parce qu'on allait se trouver bientt dans la ncessit

d~ construire une nouvelle glise. Le cimetire projet cette assemble, environ un demi-mille de l'glise, a d, plus tard, tre nouveau chang de place. C'est en dcembre 1910 que l'on dlibra sur cette question et, en 1911. l'rection du cime-tire actuel tait faite. Cependant, le transport des morts de l'ancien cimetire celui d'aujourd'hui ne s'effectua que plusieurs annes aprs.

Le 3 novembre, le nouveau conseil municipal tenait sa pre-mire runion. C'est partir de cette date jusqu' son rec-tion en ville, 'que le village porta le nom de Kingsville. La charte d'rection en ville substituera, ce mot, les trois autres: "Ville de Thetford Mines". Aprs avoir prt serment, M. Onsime Bouthillet occupa le sige de la prsidence pour cette premire session. M. le notaire Lonidas Lalibert agissait comme ecnvain. L'on procda de suite l'lection du premier maire de Kingsville. et sur proposition de M. Nap. Tanguay, second par M. Gualbert Genest, M. Antoine Lemieux. fut lu unanimement.

Nous donnons plus loin la liste complte de tous les mairs et conseillers de Thetford Mines, depuis le premier conseil jusqu' celui de nos jours.

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Le 1 6 juin, lors de l'octroi de la charte de ville par la Lgis-lature de Qubec, une nouvelle lection amena au pouvoir les pre-miers chevins .. Nous en ferons mention lorsque, par la suite des vnements, nous serons arrivs cette poque.

Void la liste des secrtaires qui se sont succds depuis la formation du conseil municipal de la ville jusqu' nos jours:

M. Thodule Turcotte, 3 novembre 1892-1896; M. le notaire Elise Nol, 1896 1899; M. le notaire Louidas Lalibert, 1899 1903; M. le notaire O. Vachon, 1903 1906; M. l'avocat S.am. Deschamps, 1906 1907; M. le notaire Victor Morisset, 1907 1919; M. J.-A. Dubuc, 1919 1923; M. Honorius Gilbert, 1923 ...

-- 1893--

Il est beau et bon de travailler au progrs et l'embellissement d'une ville ou d'nn village, mais il est une autre chose qui doit passer avant toute autre: c'est la protection de la vie et de la sant des citoyens. Aussi il fait plaisir de constater que l'un des premiers actes du conseil, aprs avoir satisfait aux besoins les plus urgents, fut la formation d'un Bureau de sant. C'est ce qui fut fait la sance du conseil du 6 fvrier 1893, sur la demande de M. le Dr Chs-E. Morin. Le bureau se composa de trois membres: M. le docteur en fut le directeur, assist de MM. Thodore Dumais et Octave Turcotte.

"Le village, nous dit une chronique du temps, a pris depuis quatre ans des proportions vraiment phnomnales, et marche pas de gant dans la voie du progrs. Maintenant, de chaque

. ct de la rue principale, depuis le quartier de l'Eglise jusqu' l'autre extrmit, l'on voit une suite de belles rsidences. Il en est de mme pour les deux rues parallles la rue principale,

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l'une, au sud, longeant la ligne du chemin de fer,. l'autre au nord. La rue Bell, avec ses deux ranges bien rgulires de jolies maisons rouges, jette un joli coup d'oeil. Le quartier Johnson, de son ct, essaie de rivaliser de zle avec l'autre extrmit du village., et forme un trs fort noyau. Un grand nombre de maisons de commerce et d'industrie' de tous genres font des affaires d'or. Les mines sont dans leur plein fonctionnement, et des familles nouvelles affluent de partout."

Un tel_ aperu nous montre clairement le progrs acco_mpli et l'tat du village en 1893.

Pour la premire fois, le 6 mars, une grande question fut mise l'ordre du jour: des requtes de licences furent prsentes au conseil. Les demandeurs taient au nombre de cinq.

Pour ne blesser personne, et aussi pour ne pas sembler vouloir mettre un point de critique, tout petit qu'il puisse tre, nous ne donnerons aucun nom.

Le 13 mars, le conseil passait le premier rglement coricernant la vente des boissons dans le village et, l'unanimit, on en limita le nombre une seule.

Le 18 mars, avait lieu la nomination des premiers .estimateurs du village. qui furent MM. Franois Landry. Honor Langlois et Pierre Lambert. Le 13 avril. on faisait la premire liste des lecteurs, pour l'Assemble lgislative, du village de Kingsville.

Cette liste servit de base pour l'valuation des propritaires du village, et aprs le rapport des estimateurs, le conseil mettait, le 17 juillet, le premier rle d'valuation.

Comme le village tait maintenant assez considrable, e~ que la prudence est toujours la mre de la sret, un point important restait rsoudre. Api's s'tre appliqu protger la vie et la sant des citoyens, il fallait songer prendre les moyens nces-saires pour protger leurs proprits. Il fallait donc se mettre en garde contre le danger des incendies si frquents dans nos forts. Pour la premire fois. la sance du conseil du 14 aot, on discuta le projet d'acheter une pompe incendie.

On verra plus tard comment ce projet se ralisera. L'anne 1893 vit aussi le commencement des travaux de notre

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bois. M. Alexndre Groleau remplaait alors M. Legendre.' pour tre remplac son tour, en 1903, par M. Eugne Lamonde.

CELEBRATION DE LA ST-JEAN-BAPTISTE

Il n'est personne qui ne garde encore trs vivace le- souv~nir de ces ftes qui soulevrent chez nous, pour la premire fois peut-tre, le vrai patriotisme. Grce. l'initiative d'un .comit de citoyens, elles eurent nu rsultat qui dpassa toute attente.

Aprs une grand' messe solennelle harmonise, une magnifique parade, dans laquelle figuraient; fanfare en tte, toutes les socits de secours mutul. plusieurs chars allgoriques, et le. petit saint Jean-Baptiste traditionnel circula dans les rues du village.

En quelques instants, toute notre histoire dfila sous nos yeux; la fameuse cabane d'corce du sauvage, les diffrents corps de mtiers, les diverses industries, les maisons de commerCe; voire mme jusqu' nos mines en miniature.

Dans l'aprs-midi, une fte champtre runissait tous les parmss1ens. Diffrents sports et amusements, mls d'inc_idents de toutes sortes, firent paratre bien courtes ces quelques heures. Le soir, aprs plusieurs discours patriotiques, un magnifique feu d'artifice vint clore cette journe.

Le prOjet de substitution d'un nou.ve'au cimetire au premier, mis en 1892, avait t peu aprs adopt. M. le cur avait fait alors appel l bonne volont des paroissiens pour dblayer et niveler le terrain, trs accident cet endroit, et elle ne lui fit pas dfaut. Tout le monde y mit la main, rivalisant de zk et pendant les mois de juin, juillet, aot et septembre, des annes 1894-1895, l'on vit tous les paroissiens sacrifier leur repos bien mrit d dimanche pour travailler, avec la permission de Son Eminence le Cardinal Taschereau, cette oeuvre essentiellement religieuse. Le 7 octobre 1894, avait lieu la bndiction solen-nelle du cimetire par Sa Grandeur Mgr L.-N. Bgin, alors arche-vque de Qubec. Cette itnposa:nte crmonie se fit au milieu d'un grand concours de prtres et d'une foule immense de fidles de la paroisse et des villages voisins.

*-------------:-------------* HISTORIQUE DE LA CIT DE THETFORD MINES 35

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A la sance du 4 noyembre 1895, le conseil mit excution le projet d'achat des boyaux incendie, discut et adopt quel-ques mois auparavant.

- 1896-

Le 28 mars .. tout le village tait en deuil. Les drapeaux, demi-mt, annnaient la mort de M. William King qui venait de s'teindre sa rsidence prive aprs une courte maladie. M. William King est, sans contredit, celui qui, ds les dbuts de la paroisse, a le plus fait pout son avancement. Les anciens, et tous ceux qui l'ont connU, parlent encore aujourd'hui de sa bont et de sa douceur pour tous ses employs, et de sa grande libralit pour les pauvres qui ne frapprent jamais en- Vain sa porte. LeS journaux du temps ont rendu sa mmoire un loge digne des qualits du regrett disparu, et son souvel).ir reste jamais grav dans la mmoire de tous ceux qui, de loin ou de prs, ont eu quelques rapports ou quelques liaisons avec lui.

A sa sance rgulire du mois de mars, le conseil fit appel quelques hommes de bonne volont afin de former une brigade volontaire de pompiers. Comme nous l'avons vu plus haut, le conseil, aprs avoir mis le projet de l'achat d'une pompe et des boyaux incendie, l'avait mis excution. Cependant, les res-sources de la caiss municipale ne permettaient pas de garder continuellement les hommes sous fonction et de se pourvoir de tous les accessoires ncessaires. La pompe n'tait certainement pas selon les npuveaux modles, mais aprs exprience faite, elle tait tout fait suffisante pour toutes les occasions qui pourraient se prsenter .. Il fallait donc que quelques hommes se dvouas-sent et fussent toujours prts rpondre l'appel en cas d'in-cendie._ Nos annales, cependant~ et nous devons en remercier le ciel, part trois ou quatre fois. ne fo.nt mention d'aucun incendie notable.

On vient de voir les diffrente,s mesures prises par le conseil afin de protger la vie, la sant" it les proprits ds -citoyens. Ii en restait cependant Jile autre non mo ms importante. La

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population augmentait considrablemen.t de jour en jour et il devenait urgent de se protger contre les dsordres qui commen-aient se faire trop frquents. Il fallait leur mettre un frein immdiatement et saper le mal dans sa racine. C'est cette fin que M. le cur J.-A. D'Auteuil prsentait, la sance du conseil du 7 avril. une requte demandant la formation d'un corps de police. La requte fut de suite prise en srieuse considration, mais ce n'est qu'en 1899 que ce corps fut form.i.

Le 6 juillet, on commena la construction de la btisse. C'est pour subvenir au paiement de ces achats qu'avait lieu, le 2 no-vembre, le deuxime prlvement de taxe. Elle fut, cette fois, de soixante sous par cent piastres sur la valeur des biens-fonds, et de cinq sous par piastre sur le loyer annuel de tout locataire.

L'accroissement rapide de la population fut cause que la pre-mire glise tait devenue, en 1896, de beaucoup trop petite. La ncessit de construire un autre temple s'imposait. Le projet de construction tait adopt depuis quelque temps dj, et des demandes de soumissions avaient t envoyes dans les diffrents journaux de la province. Le Il octobre 1896, avait lieu une as-semble gnrale des syndics et des paroissiens, dans le but d'exa-miner les plans et devis de la future glise, prpars par J' architec-te M. David Ouellet, de Qubec, et approuvs par Mgr C.-A. Ma-rois, vicaire-gnral, et pour prendre en considration les diffren-tes soumissions reues pour les excuter.

L'entreprise fut adjuge M. Jos. St-Hilaire, de St-Romuald, pour le prix de vingt-cinq mille piastres, y compris le systme de chauffage.

Le corps des syndics, en 1896, et le deuxime form depuis le commencement de la paroisse, se composait de M. le cur J.-A. D'Auteuil et de MM. L Mc Crea, Louis Martel et Louis Roberge, marchand,

Une difficult surgissait. O fallait-il construire la nouvelle glise? Ne valait-il pas mieux la construire sur le ct oppos la rue principale, tout ct du premier presbytre, sur le terrain appartenant la Fabrique, ou n'tait-il pas prfrable de

*--------------------------~-----------------------'* HISTORIQUE DE LA CIT DE THETFORD MINES 37 *-------------~------------,-=*

construire sur le mme ct de la rue prindpale, quelques pieds de la premire glise? II ne nous appartien.t pas de discuter la chose, puisque la question a t tranche par l'autorit eccl-siastique.

Le 15 novembre, M. l'abb F.-N. Portier, cur de St-Joseph de Beauce, tait dlgu par Son Eminence le Cardinal L.-N. Bgin pour fixer la place de la nouvelle glise. L'endroit qu'oc-cupe l'glise actuelle fut_choisi.

Les dbats relatifs cette construction furent dfinitivement termins dans une nouvelle assemble des paroissiens, le 6 d-cembre. II y fut adopt:

1.-De substituer au premier plan de l'architecte, un autre plan avec une sacristie distincte angle droit, d'aprs les plans et devis de l'architecte D. Ouellet.

2.-De porter l'entreprise $27,500.00 au lieu de $25,000. 3.-De donner l'entreprise M. Joseph St-Hilaire. de Saint-

Romuald.

- 1897-

Le village de Kingsville comme tous les autres centres assez considrables de la province, ne fut pas longtemps exempt de l'envahiSsement des cirques, thtres, ou autres amUsements trangers. Les membres du conseil, toujours soucieux de sau-vegarQer les intrts des citoyens, ne pouvaient pas ne pas leur imposer nn frein qui eut pour bon rsultat, sinon de les loigner compltement de notre population, au moins d'en diminuer le nombre. C'est, disons-le en passant, grce une forte taxe impose par le conseil sa sance du 1 0 fvrier, que notre ville doit d'tre protge contre ces amusements extrieurs, dont le moindre danger peut-tre est de faire perdre un argent trop diffi-cilement gagn.

Un des vnements les plus importants, pour le ct religieux, . fut la substitution des marguilliers au corps des syndics existant

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depuis 1892. La premire lection eut lieu le 21 fvrier. Pour former un corps le. plus complet possible, il fut rsolu que le nombre des marguilliers lire serait de douze, dont trois devant demeurer immdiatement en exercice, et dits marguilliers du banc, et neuf, dits anciens marguilliers.

Furent lus marguilliers du banc: MM. Napolon Mtivier, Octave Turcotte et Stanislas Royer.

Formrent le corps des anciens marguilliers: MM. Paul .Mar-chand, Elie Breton, James Croteau, pre, Gualbert Genest, Fer-dinand Dubreuil et Thomas Grgoire.

Voici la liste des marguilliers depuis 1898 jusqu' date: 1898:-M. William Gingras. 1899 :-M. Elise Lafrance. 1900:-M. Honor Morisset. 1901 :-M. Edouard Couture. 1902:-M. Damase Valle. 1903:-M. Georges Delisle. 1904 :-M. Thophile Turgeon. 1905 :-M. Cyrille Gagnon. 1906:-M. Pierre Couture. 1907:-M. Sina Rousseau. 1908:-M. Thomas Grgoire. 1909 :-M. Napolon Beauchemin. 1910 :-M. Joseph Legendre. 191 1 :-M. Edouard Lem a y. 1912 :-M. Antoine Genest. 1 9 1 3 :-M. Napolon Pinet. 1914:-M. Joseph Richard. 1915:-M. France Breton. 1916 :-M. Nazaire Fu gre. 1 9 1 7 :-M. Zol Dumais.

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1918 :- M. Elzar Payeur. 19 !'9 :-M. Ferdinand Massicotte. 1920:-. M. Joseph Gagn. 1921 :-M. Pierre Payeur. 1922:-M. Joseph Gilbert. 1923.:-M. Joseph Demers, cultivateur. 1924 :-M. Joseph-Odilon Vallires. 1925 :-M. Ferdinand Lapierre. 1926:-M. Thomas Camden. 1927:-M. Alexandre Groleau. 1928:-M. Eugne Verreault. 1929:-M. Joseph Labrecque.

-1897-

Les plans et devis de construction de la nouvelle glise, de style ogival. avaient t adopts et l'entreprise adjuge. M. Jo-seph St-Hilaire: il ne restait plus que le contrat signer. Ce fut le premier acte des marguilliers du banc, et la passation de ce con~ trat se fit le 28 fvrier t'897. M. le cur J.-A. D'Auteuil et M. Luc Cartir furent, la mme assemble, nomms inspecteurs des travaux. De grandes questions s'agitrent alors au sujet de la construction de la nouvelle glise, comme dans_ toutes les cons-tructions de ce genre. Pour un double point de vue, d'conomie et de dfrichement, il fut rsolu, une assemble gnrale des marguilliers, le 13 juin, d'extraire des terrains de la Fabrique la pierre ncessaire pour les fondations. Le rsultat fut que ces terrains, apparemment impropres toute culture, devinrent trs cultivables et d'un trs grand prix.

Restait dcider l'emprunt et l'emploi, soit d~ la peinture ou de la tle d'acier pour les murs intrieurs et extrieurs de l'glise.

La ncessit .de l'emprunt s'imposait et ne rencontra aucune objection . . L'autre question fut cependant longtemps dbattue. A une

~------------------------------~~-----------------* 40 THETFORD MINES *~--------------~---------------------------* assemble prcdente, le 13 juin, il avait d'abord t dcid d'em-ployer la peinture seule pour l'intrieur. L'assemble gnrale des paroissiens, le 25 juillet, renversa cette dcision et vota l'emploi de la tle d'acier, tant pour l'intrieur que pour l'ext-rieur. Cette dernire dcision fut de nouveau sanctionne dans une nouvelle assemble tenue le z5 octobre.

Les travaux de construction furent pousss avec une si grande activit que, le 23 novembre, les paroissiens avaient le bonheur d'assister deux imposantes crmonies, rappelant le souvenir de celles de 1885 et 1890. Au milieu de toute la population pieusement runie, M. le cur J.-A. Dauteuil bnissait la premire pierre du nouveau temple, et la premire cloche destine au petit clocher. Signrent l'acte de bndiction de la premire pierre,, MM. Antoine Lemieux, J.-L. Roberge, J. Bernier, Ed. Roberge, Alfred Gagnon, F.-X. Roberge, G.-A. Langevin et J.-H. Les-sard. La premire cloche, du poids de 320 lbs, reut les noms de Ludovica, Nazaria, Alphonsina. La liste des parrains et marraines qui. ont sign ce deuxime acte est trop longue __ pour que nous la donnions ici. Sous l'habile direction de M. le cur et de quelques organisateurs laques, ces ftes ont eu un cachet tout particulier de grandeur et de solennit.

On peut avoir une ide approximative des travaux accomplis dans les mines, depuis le commencement de leurs oprations jus-qu' 1897, par la demande que fit la compagnie King, la sance du conseil du 5 avril. Avec la pierre retire des excavations, "pits", depuis 1878, on avait form d'immenses jetes, "dumps", depuis les excavations elles-mmes jusqu' la ligne du chemin de fer. Cet espace devint bientt insuffisant, et cette compagnie fut oblige de les continuer depuis la ligne du chemin de fer jusqu' la' rue principale. En 1897, cette mme com-pagnie demandait un permis de construction d'un pont au-dessus de la rue prinCpiJle, pour tendre ses jetes jusqu' la rivire, traverse elle-mme en 1909. Ceci peut aussi s'appliquer aux autres compagnies qui, avec un :qombre peu prs gal d'em-ploys, s'taient aussi vite dveloppes et avaient fait d'aussi ra-pides progrs.

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TROISIEME EPOQUE- 1891-1905

Deuxime. partie: 1898-1905

- 1898-

C'est dans l'espace de temps compris entre les annes 1898 et 1905, espace que j'appellerai la deuxime partie de la troisime poque, que vont se drouler les principaux faits qui ont donn notre village cet tat de grandeur et de prosprit dont il jonit maintenant. C'est dans ce laps de temps, sous l'habile direction de nos magistrats, que va se prparer, de loin, peut~tre, cet panouissement de grandeur dans la proclamation de la charte de ville par la Lgislature de Qubec, en 1905. Les faits les plus remarquables sont en grande partie pour .le ct civil; mais pnisque le pouvoir civil ne peut rien tant qu'il ne va de pair avec le pouvoir ecclsiastique, les faits de ce dernier ne laisseront pas d'avoir leur importance capitale.

Ds le dbut de cette anne, il s'agissait de rsoudre deux grandes questions qui, vu leur troite connection, peuvent cepen-dant se rduire une seule. Comme on l'a vu prcdemment, l'assemble gnrale des paroissiens, tenue le 20 de juillet de l'anne prcdente, l'emprunt ncessaire pour ~ouvrir le prix de construction de la nouvelle glise avait t propos et adopt. Restait maintenant donner la Fabrique un titre bon et valable pour pouvoir faire un tel emprunt, et voir aux meilleurs moyens prendre pour y faire honneur.

La solution ces deux questions fut donne une assemble des marguilliers, tenue le 23 de janvier de cette. anne 1898. Il y fut rsolu: lo-Que les immeubles appartenant la Fabrique de St-Alphonse et qui, jusque-l, taient rests au nom de la corporation archipiscopale de Qubec, soient transfrs notre propre Fabrique; 2o-De faire une rpartition sur chaque pro-pritaire de terres ou d'immeubles pour un terme de six annes.

C'est alors que J'on vit apparatre de nouveau la collecte men-suelle des premiers temps, bien que sous une forme nouvelle.

*------------------------------------------------* THETFORD MINES 42 *~-------------------------------------------~--* Au lieu d'tre, cette fos, une retenue sur le salaire des mineurs et des journaliers, comme ou l'avait fait en 1886, elle se fit domicile. Quelques paroissiens de bonne volont furent nomms pour aller, une fois le mois, frapper toutes les portes et deman-der vingt-cinq centins par mois, chaque famille. Grce ~e mode de procder, dont tous les paroissiens furent trs satisfaits et pour lequel ils se sont toujours montrs bien dvous, aucune autie rpartition ne fut juge ncessaire.

Bien que les travaux de construction fussent pousss avec une trs .grande activit, les paioissiens soupiraient aprs le jour o ils pourraient prendre possession de leur nouvelle glise. Ce jour tant dsir arriva enfin, et le 6 janvier en avait lieu la bndiction prive, pour des raisons toutes spciales. Li bndiction fut immdiatement suivie de la premire messe.

Le changement tait plus que sensible. A notre bonne vieille chapelle laquelle nous ve!Jions de dire un dernier adieu et laquelle, dans sa manire contente d'avoir vcu, semblait saluer humblement celle qui lui faisait maintenant ombrage, et se mler malgr son langage muet la joie des paroissiens, succdait une vaste glise, au style gothique, aux longs murs blancs et dors et au clocher lanc.

Le souvenir en tant encore vivace et les paroissiens conservant encore avec un soin tout particulier la photographie de cette deuxime glise, nous croyons qu'Il vaut mieux, pour tre plus brd, n'en pas ajouter davantage. . Ce fut ds les premiers jours de fvrier que le village, prenant

u.n nouvel essor dans la voie du dveloppement et du progrs, commena peser pour beaucoup dans la balance politique. Le 7 de ce mois, en effet, tait faite la premire grande division de la municipalit en trois arrondissements de votation.

Les livres des dlibrations du conseil, ne relatant que le fait et les diffrents arrondissements, nous nous contenterons de les rapporter comme tels quels: - !er arrondissement: les lots Nos 2S, du _Se Rang, 26, du 6e, et une partie du 26, du Se.

2e arrondissement: le reste du lot No 26, du Se Rang. 3e arrondissement: les lots Nos 27 et 28.

*-------------.,---------------* HISTORIQUE DE LA CIT DE THETFORD MINES 43 * ______ .:._ ________________ ___::*

- 1899-

Si l'anne 1898 ne fut pas trs fertile en faits importants, l'anne 1899 fit poque dans les. annales de notre paroisse, non pas peut-tre encore par la multiplicit des faits, mais bien par leur grande importance et par Je nouvel lan qu'ils ont donn notr~ pa,ro_isse.

Avant de les relater, cependant, nous avons un devoir bien doux remplir.

Pas un paroissien n'a oubli que ce fut.durant cette anne, a~ mois. d'avril. que nous avions la douleur de perdre le dvou fondateur de notre paroisse et notre premier pasteur, M. l'abb J.-A. D'Auteuil. que la maladie obligeait, pour quelques annes, laisser le ministre et ses enfants de St-Alphonse, . si chers son ,coeur.

Il faudrait une autre plnme que la mienne pour Je louer digne-ment .et lui donner tout Je mrite qui lui revient. Pour cela, il nous faudrait repasser, J'un aprs l'autre, tous les actes accomplis pendant les treize annes passes au milieu de nous, et dans tous, il nous apparat comme Je prtre zl et charitable, comme ie pasteur dvou, au coeur large, la main bienfaisante. Fondateur de la paroisse, il s'y trouvait com,;,e un pre a milieu de ses enfants, les conduisant d'une main ferme dans le chemin de l'honneur, du devoir et de la vertu, aprs leur en avoir lui~mme donn l'exemple.

Depuis son arrive, en octobre 1886, jusqu' son dpart, en avril 1899, il prsida nos destines religieuses et civiles, n'ayant en vue que son devoir, la plus grande gloire de Dieu, le bien spirituel et temporel de ses ouailles et J'agrandissement de notre village.

Il a eu la joie de voir son oeuvre entrer et marcher dans la voie de la grandeur, du progrs et de la prosprit.

Pourvoir ses oeuvres, nous n'avons qu' jeter un coup d'oeil sur le pass, voir ce qu'tait le village en 1886 et ce qu'il tait en 1899. Notre paroisse lui doit en effet, dans une bien large mesure, ce qu'elle tait son dpart. .

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La paroisse de St-Antoine de Pontbriand est une autre de ses oeuvres .

. Ami trs dvou de l'ducation, la ville de Thetford lui doit son couvent et si la maladie qui a occasionn son dpart l'.a empch de construire le coHge, qu'il projetait, les paroissiens savent ce qu'il a fait et ce qu'il a donn pour sa construction.

Comme on l'a vu prcdemment dans la liste complte des rvrends Messieurs les curs et vicaires qui se sont succds dans la paroisse, M. le cur J.-A. D'Auteuil eut pour successeur M. l'abb L. Mayrand gui arrivait au milieu de nous dans ce mme mois d'avril. Cependant, comme on l'a vu aussi, sop. mauvais tat de sant 1 'obligea se retirer en octobre de la mme anne.

M. l'abb J.-G. Goudreau, troisime cur de la paroisse, pre-.nait possession de la cure dans le mme mois d'octobre.

La position ne manquait pas d'tre dlicate l'arrive de ce nouveau pasteur. La dette de l'glise, la construction prochaine d'un nouveau presbytre, puisque le 1er mai de l'anne prcdente toutes les btisses paroissiales, chapelle et presbytre, avaient t cdes aux commissaires d'coles, la construction du collge, dj projete, taient autant de graves questions rsoudre.

L'oeuvre tait bien commence, mais il n'est pas rare qn'il faille autant de soin pour continuer une oeuvre et la faire pro-gresser que pour la fonder.

Tous les paroissiens savent avec quel dvouement et quel zle ce dvou pasteur a su noblement s'acquitter de sa tche. Nous serons mme d'en mieux juger encore dans le cours de cette histoire.

-- 1899--

On a vu en 1893 que des besoins pressants et le plus grand bien des citoyens requraient la formation d'un premier bureau de sant. Ce bureau, soit que son terme d'office fut fini, soit. pour toute autre cause que nous ignorons,- n'existait plus que de nom. Les mmes l}cessits et les mmes besoins se prsen ~ trent de nouveau en 1899, et la sance du conseil du !er mai,

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un nouveau bureau de sant fut form, compos de MM. E. Simard, J.-B. Hbert, Frs Landrz et Jules Ltourneau. La formation de ces diffrents bureaux de sant, par le Conseil. tait une grande mesure de prudence, car ils ont eu pour effet, et la chose est indniable, de faire dispratre bieu souvent de notre milieu un grand nombre de causes prochaines de graves pidmies.

Il est certain que l'on peut toujours tendre la perfection, mais l'atteindre est autre chose. L'une doit tre constamment cherche ici-bas, l'autre ne peut jamais entirement s'obtenir.

Il en est de mme pour le progrs d'un village. Malgr tous les efforts que peuvent faire les magistrats qui le gouvernent, il s'y glisse toujours quelques dfectuosits, voire mme quelques dsordres, contre lesquels il faut tout prix remdier.

Le fait, quelque bonne foi que l'on pouvait avoir, ne pouvait manquer de se vrifier chez nous. On le comprend facilement, car dans un centre minie.r comme le ntre. o accourent des personnes des quatre coins de la province, il ne pouvait manquer de se trouver des individus prenant un malin plaisir jeter le trouble, de diffrentes manires, au milieu de notr population, d'ordinaire si paisible. Cependant. il ne faut pas tre trop gostes et n jeter la pierre qu'aux trangers. Il faut peut-tre aussi ajouter que quelques-uns des ntres se sont laisss fasciner par cet exemple et se sont joints quelquefois ces petits groupes de perturbateurs de l'ordre public.

Notre conseil comprit qu'il tait temps d'agir, et le projet dj labor de former un corps de police fut mis excution par le rglement No 3 2, la sance du 14 juillet.

Nous donnons la liste complte de ces premiers policiers. Le quartier Dauteuil eut: MM. T. Cyr, R. Lalibert, P.

Auclair et J. Genest. Le quartier King eut: MM. Amable Lessard. Edmond Huard,

Ovide Fugre, France Breton, Napolon Beauchemin et Joseph Grgoire.

Le quartier Bell eut: MM. Ed. Wyatt, Benjamin Simoneau, O. Marcoux. Joseph Grosleau et R. Fraser.

*---------------------------------------------------* t6;_ ________________ T_H_E __ T_F_O_R_D __ M __ IN __ E_s ________________ * Le quartier Johnson eut: MM. Luc Delisle, Louis Marois,

Alfred Gr'goire et Thodore Par. Tout le monde a pu juger dans le temps des bienfaits salu-

r.tires de ce corps de volontaires, et si quelques-uns sont tombs sous ses rigueurs, a n'a t que pour le plus grand bien de toute la population, pour la paix et la tranquillit du village.

Avec l'agrandissement du village, d'autres besoins devenaient ncessaires pour la henne administration et surtout "pour l'ac-croissment du trsor public. Il fallait- donc au conseil trouver de nouvelles sources de revenus.

Au mois d'octobre, avait lieu l'ouverture des classes au cou.: vent, sous la direction des Rvrendes Soeurs de la Charit, de Qubec:

Le rve de notre dvou fondateur et celui de tous les' pres et mres de famille, toujours soucieux de donner leurs enfants une ducation plus solide et plus soigne, tait ralis.

A nos anciennes coles, succdait un magnifique couVent o devait Se_ former l'avenir, sous une rgle plus svre, toit te une nouvell gnration.

-1900-

Le village, bien jeune encore, vit dans les premiers mois de l'anne 1900 disparatre trois de ses hommes d'action les plus estims, tous trois pionniers

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les premiers jours de janvier. Voulant sauver son enfant, dont les habits avaient pris en feu en jouant prs d'un pole, Mme Ths Sheridan fut eUe-mme enveloppe par les flammes et mou-rut quelques benies aprs, victime hroque de son dvouement. L'enfant tait sauv. -

Le 5 mars, vu les proportions toujo_urs croissantes que prenait le village, et le dsir du Conseil de lui donner la meiiieure admi-nistration possible, une nouvelle division fut juge ncessaire.

Cette fois, cependant, le noombre des arrondissements fut port jusqu' treize, ayant chacun leurs inspecteurs respectifs, qui, demeurant dans leur arrondissement propre, pourraient contrler plus facilement la tche qui leur tait assigne. Nous passerons sous silence les noms des inspecteurs qui varieront si souvent dans les annes suivantes.

Comme on 1' a vu prcdemment, les btisses paroissiales, cha-pelle et presbytre, avaient t concdes aux commissaires d'coles. Dans le printemps qui suivit la bndiction de la nouvelle glise, l'ancienne chapelle avait t dmolie, et les mat-riaUx transports en arrire du couvent. L'affluence toujours croissante des lves cette maison l'avait dj rendue trop petite, et les Rvrendes Soeurs se virent dans l'obligation de se pourvoir d'un autre local. L'occasion tait bonne de se servir de ces mat-riaux et de faire revivre, sous une forme quelque peu diffrente, cet antique monument de la pit des premiers paroissiens. Au mois de juiiiet, les Rvrendes Soeurs mettaient ce projet ex-cution, en construisant ce qu'on pourrait peut-tre appele! une annexe, bien que ce n'en soit pas une en ralit, mais ce que les paroissiens se plaisent appeler le "Petit Collge". II y eut d'abord trois classes, frquentes en majeure partie par les petits garons, mais au mois d'aot !901, un nouveau besoin d'agran-dissement se faisant sentir, trois autres nouvelles classes furent de nouveau ajouter.

Immdiatement aprs la bndiction du nouveau cimetire, on avait cess d'enterrer les cadavres dans l'ancien, qui, cependant, n'avait pas encore t relev. La construction d'un nouveau

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presbytre ayant t dcide et l'emplacement de l'ancienne cba-placelle ayant t choisi cet effet, on se mit immdiatement l'oeuvre ds les premiers jours du mois d'octobre.

Sans vouloir nullement toucher la question si brlante de la politique, ce qui, on le comprend, n'aurait pas sa place dans ce rcit, nous rapporterons simplement un fait, qui ne manque pas d'intrt, puisqu'il est unique dans nos annales, mais qui eut, son temps, beaucoup_ de retentissement, je veux dire la visite de Sir Wilfrid Laurier, premier ministre du Canada, Inutile d'ajouter d'autres dtails, car on se rappelle trs bien encore qu'il fut reu avec tous les honneurs dus ses hautes qualits et son rang. Le passage de l'honorable premier mit.listre nous n1ontre le baut rang qu'occupait dj notre village parmi les autres du comt.

-- 1901-

L'anne 1901, comme quelques autres annes prcdentes, est peu prs vide de faits importants, et cette page de notre histoire n'est qu' demi remplie,

Les .registres accusent cependant un surcrot considrable dans la population, Prs de cent cinquante familles nouvelles, pen-dant les annes 1901 et 1902, trouvrent cbez nous, avec le travail. un coin de terre pour s'y btir et s'y fixer. Le village, ds lors, changea compltement d'aspect et les grandes lignes d'un horizon nouveau s~ dessinrent rapidement. une des causes de cette affluence, nous pouvons presque dire la seule, fut la grande prosprit et le fonctionnement continuel de n6s mines. La demande d'employs que les diffrentes compagnies minires firent dans toute la province et le relvement du salaire y contri-bua aussi en grande partie. La construction de deux immenses moulins concasseurs par les compagnies King et Mitchell, mou-lins qui furent mis en opration au mois de juillet, donna du travail un grand nombre de personnes.

Les travaux de construction du presbytre actuel, commens

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EGL.ISE SAINT-AL.PHONSE DE THETFORD MINES

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l'automne prcdent et continus pendant l'hiver, furent ter-mins dans l't. M. le cur en prenait possession le 15 mai.

Au mois de juillet, nous avions la douleur de perdre deux citoy.ens bien connus et estims: M. Ths. Camden, un des pre-miers syndics de la paroisse, frapp par le tonnerre, et M. G.-A. Langevin, un des premiers chantres et musicien dans la premire chapelle du quartier Johnson, un des premiers employs au bureau de la Compagnie Bell, et htelier pendant plusieurs annes.

Au mois de novembre, la suite d'une grande retraite, avait lieu, dans notre glise, une _crnionie bien imposante. Plus de deux cents pres de famille, se rendant l'appel de notre dvou pasteur et des Rvds Pres prdicateurs, s'enrlaient dans la Ligue du Sacr-Coeur.

Le spectacle, tout nouveau, ne manqua pas d'tre trs imposant. Ce n