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  • Socle commun de connaissances,

    de comptences et de culture

    Principes, enjeux, propositions

    * * *

    ladresse du Conseil Suprieur des Programmes

    SE-Unsa, Mai 2014

  • Le socle commun de connaissances, de comptences et de culture

    SE-Unsa, mai 2014 2

    AVANT-PROPOS

    lheure o le Conseil Suprieur des Programmes (CSP) compose une nouvelle dfinition du socle commun, au nom de la loi de refondation de 2012, le SE-Unsa souhaite contribuer au dbat sous la forme dune proposition de texte qui vise dfinir le socle commun, ses objectifs, ses implications pdagogiques, ses incidences sur le travail des lves, des professeurs et sur le systme ducatif.

    Ce texte respecte tant la loi dorientation que les principes de la charte des programmes, tablis par le CSP. Il fait des choix tablis et assums pour transformer lessai dun socle rellement commun, dmocratique et rpublicain. Il se veut lisible par tous les acteurs de la communaut ducative.

    Le SE-Unsa adresse cette proposition au Conseil Suprieur des Programmes, la Dgesco, lInspection Gnrale, et au Ministre.

  • SE-Unsa, mai 2014

    Concrtiser la promesse dmocratique du socle commun, cest le combat men

    par le SE-Unsa depuis de nombreuses annes.

    poste de la lutte contre lchec scolaire et entendent bien pouvoir mener leurs

    missions avec les meilleurs armes. Ils en ont ont assez des injonctions et

    prescriptions impossibles tenir et ont besoin dun cadre de rfrence qui fasse

    sens.

    Nous savons que cette ambition est partage par le Conseil Suprieur des

    Programmes. Nous souhaitons q

    redfinition du socle commun soit utile tous ses membres, et porte haut les

    enjeux dune refondation pdagogique indispensable notre cole.

    Christian Chevalier, Claire Krepper

    Le socle commun de connaissances, de comptences et de culture

    Concrtiser la promesse dmocratique du socle commun, cest le combat men

    Unsa depuis de nombreuses annes. Les enseignants sont lavant

    poste de la lutte contre lchec scolaire et entendent bien pouvoir mener leurs

    avec les meilleurs armes. Ils en ont ont assez des injonctions et

    prescriptions impossibles tenir et ont besoin dun cadre de rfrence qui fasse

    Nous savons que cette ambition est partage par le Conseil Suprieur des

    Nous souhaitons que cette contribution du SE

    redfinition du socle commun soit utile tous ses membres, et porte haut les

    enjeux dune refondation pdagogique indispensable notre cole.

    Christian Chevalier, Claire Krepper

    Le socle commun de connaissances, de comptences et de culture

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    Concrtiser la promesse dmocratique du socle commun, cest le combat men

    Les enseignants sont lavant-

    poste de la lutte contre lchec scolaire et entendent bien pouvoir mener leurs

    avec les meilleurs armes. Ils en ont ont assez des injonctions et

    prescriptions impossibles tenir et ont besoin dun cadre de rfrence qui fasse

    Nous savons que cette ambition est partage par le Conseil Suprieur des

    ue cette contribution du SE-Unsa la

    redfinition du socle commun soit utile tous ses membres, et porte haut les

    enjeux dune refondation pdagogique indispensable notre cole.

  • Le socle commun de connaissances, de comptences et de culture

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    TABLE DES MATIRES

    Avant-propos .............................................................................................................................................................................. 2

    Prsentation du dossier ......................................................................................................................................................... 5

    Introduction : des principes pour une rforme scolaire .................................................................................... 6

    1. Organisation du socle commun : larchitecture gnrale .................................................................................. 8

    Les comptences-cls ........................................................................................................................................................... 9

    Les domaines dapprentissage ....................................................................................................................................... 12

    2. Comment laborer le contenu de formation ? .................................................................................................. 15

    3. Quelles volutions pour lvaluation des lves ? .......................................................................................... 17

    4. Quelles consquences sur la formation et le travail des enseignants ? ............................................... 20

    Annexe - Quels sont les constats sur le socle commun actuel ? Quels sont les enjeux dune rforme curriculaire ? Avis et expertises. ................................................................................................................ 22

    REDACTEURS

    Claire Krepper, secrtaire nationale du secteur ducation

    Stphanie de Vanssay, conseillre technique premier degr, SE-Unsa

    Anthony Lozach, conseiller technique collge, SE-Unsa

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    PRESENTATION DU DOSSIER

    Le socle commun de connaissances, de comptences et de culture constitue le cadre de rfrence de la

    scolarit obligatoire commune en France, qui stend de lcole primaire au collge. Il constitue un

    objectif gnral de formation, au service de la russite de tous les lves.

    A ce titre, le socle doit permettre la poursuite d'tudes, la construction d'un avenir personnel et

    professionnel et prparer l'exercice de la citoyennet. Tous les enseignements contribuent

    lacquisition du socle commun par les lves. Les lments de ce socle commun et les modalits de son

    acquisition progressive sont fixs par dcret, aprs avis du Conseil Suprieur des Programmes.

    Les propositions suivantes sinscrivent dans ce cadre lgal.

    Comment sorganise ce document ?

    Lintroduction dfinit les principes qui guident cette rforme scolaire.

    Lorganisation du socle commun prsente les choix structurels pour rendre ces principes cohrents et

    oprationnels.

    Les trois parties suivantes prsentent les enjeux de la mise en uvre du socle commun : la dfinition du

    contenu de formation, le travail et lvaluation des lves, le travail enseignant. Ces enjeux sont

    problmatiss. Pour chacune des parties, un questionnement et des pistes dactions permettent de

    construire avec lensemble de la communaut ducative les rponses les plus adaptes.

    Lensemble du texte fixe donc la nouvelle architecture du socle commun et une mthode pour

    dfinir ses contenus et sa mise en uvre.

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    INTRODUCTION : DES PRINCIPES POUR UNE REFORME SCOLAIRE

    Introduit par la loi dorientation de 2005, le socle commun de connaissances et de comptences est

    transform par la loi dorientation de 2012 en socle commun de connaissances, de comptences et de

    culture.

    Cette modification de lintitul prend son sens dans un contexte de refondation de lcole. Elle sinscrit

    dans un mouvement de rforme curriculaire qui comporte plusieurs dimensions qui sont lies et qui

    forment un tout :

    Une redfinition des contenus de formation, de laction pdagogique, de laide et de

    laccompagnement apports aux lves

    Une volution des modalits dvaluation et de certification des lves

    Une formation professionnelle des enseignants adapte aux enjeux dfinis

    Cette rforme curriculaire entend rpondre aux dfis poss lcole franaise du XXI sicle :

    Prparer les lves au monde daujourdhui et de demain, par des enseignements

    adapts, exigeants et unificateurs qui permettent aux lves de devenir des citoyens

    responsables et acteurs de leur vie sociale et professionnelle

    Prparer lintgration sociale et professionnelle des lves, dans une socit de la

    connaissance, par la dlivrance de diplmes et le dveloppement de comptences qui

    sinscrivent dans une formation tout au long de la vie

    Russir lcole inclusive, favoriser la persvrance scolaire et lutter contre le

    dcrochage.

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    Le socle commun prend appui sur ces orientations de fond, qui unifient et balisent laction de

    lcole. Il sappuie en consquence sur les principes suivants :

    Il comporte un objectif central : la russite de tous les lves et sappuie sur une conviction :

    tous capables !

    Il vise lacquisition de comptences disciplinaires et transversales, qui se dvelopperont encore

    aprs la scolarit obligatoire. Le socle commun est un jalon de la formation tout au long de la

    vie.

    Il permet de construire et partager une culture commune indispensable aux lves et la

    socit, idal d'un bien commun construire, qui admet le jeu des diffrences dans l'change,

    selon la charte des programmes.

    Il dfinit des domaines dapprentissages qui permettent une lecture et une organisation

    cohrente des programmes disciplinaires et de leurs objets dtude communs. Ils sont prsents

    dans tous les cycles de la scolarit. Ce choix facilite la mise en uvre de la continuit

    pdagogique et ducative. Il permet galement de dvelopper des contenus qui font sens pour

    tous les lves en tablissant notamment des objets de dtudes interdisciplinaires et des

    parcours dapprentissage en lien avec les questionnements des enfants et des adolescents dans

    la socit ici et maintenant.

    Il dfinit et planifie des apprentissages progressifs et adapts, organiss par les cycles de la

    scolarit obligatoire : ce sont les programmes.

    Il confronte les lves des situations complexes tout au long de leur scolarit dans les

    moments dapprentissages et dans les valuations.

    Il permet une valuation positive et varie des lves, notamment parce quil propose des

    noncs de comptences valuables, bass sur des chelles de rfrence.

    Il met laccent sur lengagement des lves dans leurs apprentissages, qui ne se rduisent pas

    une accumulation de connaissances. Apprendre est une dynamique qui ncessite les temps et

    les modalits daccompagnement ncessaires la pleine appropriation par les lves des

    savoirs et comptences jugs comme essentiels.

    Il prend appui sur le cadre de rfrence europen qui dfinit les comptences-cls pour

    lducation et la formation tout au long de la vie. Le contenu de ces comptences-cls est

    adapt au cadre franais. Sil sinscrit dans la continuit du socle commun de 2005, son contenu

    est modifi, adapt, actualis, selon des exigences didactiques indispensables leur mise en

    uvre.

    Il promeut lutilisation dans les coles et les collges de pratiques professionnelles prenant en

    compte les avances de la recherche, lexpertise individuelle et collective des personnels

    enseignants et dducation, afin de garantir aux lves un environnement de travail adapt et

    stimulant.

    Il permet aux enseignants et quipes pdagogiques dexercer leur responsabilit et leur

    autonomie pdagogiques dans un cadre fix nationalement.

    Il impose que ltat et les collectivits territoriales garantissent des moyens justes et

    ncessaires lexigence dmocratique que constitue lacquisition du socle commun par tous les

    lves.

    Il respecte et met en uvre les valeurs de la Rpublique, le principe de lacit, la lutte contre les discriminations et les strotypes.

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    1. ORGANISATION DU SOCLE COMMUN : LARCHITECTURE GENERALE

    Les finalits du socle commun sont les objectifs gnraux de formation de la scolarit obligatoire,

    dfinis par la loi.

    Le socle commun met en cohrence et articule pleinement :

    Sept comptences-cls, adaptation franaise de la recommandation du parlement europen et

    du conseil (2006)

    Cinq domaines dapprentissage, interdisciplinaires, qui sappuient sur les enseignements

    existants.

    SCHEMA N1 : ORGANISATION DU SOCLE COMMUN

    Domaines dapprentissages

    Comptences-cls

    lve 1 2

    3

    1 - prpare sa poursuite d'tudes

    2 prpare la construction de son avenir personnel et professionnel

    3 - prpare l'exercice de sa citoyennet

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    LES COMPETENCES-CLES

    Les comptences-cls sont des savoir-agir qui sappuient sur des ressources diverses (connaissances,

    capacits, attitudes) dont lacquisition est indispensable pour atteindre les finalits fixes la scolarit

    obligatoire. Les lves dveloppent ces comptences-cls dans les diffrents domaines dapprentissage

    qui proposent des enseignements disciplinaires, interdisciplinaires et transversaux. Ces comptences-

    cls sont interdpendantes.

    Cest la matrise des comptences au niveau attendu que certifie lacquisition du socle commun. Le CSP

    labore conjointement un cadre de rfrence pour lvaluation des lves.

    Ces comptences-cls sont adaptes de la recommandation 2006/962/CE du parlement europen et du

    Conseil, du 18 dcembre 2006, sur les comptences cls pour l'ducation et la formation tout au long de

    la vie.

    Ces nouvelles dfinitions prennent en compte les dimensions culturelles et enrichissent la prcdente

    dfinition des comptences du socle commun.

    Les sept comptences-cls du socle commun :

    1. Comptences de communication en langue franaise

    2. Comptences de communication en langue trangre vivante

    3. Comptences mathmatiques, scientifiques et technologiques

    4. Comptences numriques et info-documentaires

    5. Comptences et expressions culturelles

    6. Comptences sociales et civiques

    7. Autonomie, initiative, apprendre apprendre

    Elles se dfinissent ainsi :

    1. Comptences de communication en langue franaise

    lissue de la scolarit obligatoire, llve est capable d'exprimer et d'interprter des concepts, penses,

    sentiments, faits et opinions oralement et par crit (couter, parler, lire et crire), et d'avoir des

    interactions linguistiques appropries et cratives dans les situations courantes de la vie sociale et

    culturelle dans lesquelles il peut tre impliqu. Le niveau de matrise attendu est indiqu dans le cadre

    de rfrence pour lvaluation.

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    2. Comptences de communication en langue trangre vivante

    lissue de la scolarit obligatoire, llve est capable de communiquer lors de tches simples et

    habituelles demandant un change d'informations direct sur des sujets et des activits familiers. Il est

    sensible la mdiation et la comprhension des autres cultures. Le niveau de matrise attendu est

    indiqu dans le cadre de rfrence pour lvaluation.

    3. Comptences mathmatiques, scientifiques et technologiques

    lissue de la scolarit obligatoire, llve est capable de dvelopper et appliquer un raisonnement

    mathmatique en vue de rsoudre divers problmes de la vie quotidienne, l'accent tant mis sur le

    raisonnement, l'activit et le savoir. Il matrise, emploie et applique des connaissances et mthodologies

    servant expliquer le monde, comprendre comment les hommes le mesurent et le transforment. Il

    comprend les changements lis l'activit humaine et la responsabilit de tout individu en tant que

    citoyen. Le niveau de matrise attendu est indiqu dans le cadre de rfrence pour lvaluation.

    4. Comptences numriques et info-documentaires

    lissue de la scolarit obligatoire, llve est capable dutiliser de manire critique les technologies de

    la socit de l'information. Il apprend chercher linformation, organiser son espace informationnel et

    tre critique face la pluralit et multiplicit des informations. Llve apprend sexprimer, crer

    des contenus, publier et contribuer en ligne. Il dveloppe une culture numrique en exerant sa

    libert dexpression et en confrontant ses opinions, son travail et ses crations un auditoire universel.

    Le niveau de matrise attendu est indiqu dans le cadre de rfrence pour lvaluation.

    5. Comptences et expressions culturelles

    lissue de la scolarit obligatoire, llve sait utiliser ses sens pour dcouvrir et exprimer une vision

    personnelle intuitive et imaginative du rel. Il exprimente que les arts permettent dapprhender le

    monde travers des approches sensibles et cratives. Cette exprience se dveloppe par la

    confrontation avec la varit des uvres et formes artistiques, la manipulation, la cration personnelle

    et collective, par lusage du corps et de lesprit. Le niveau de matrise attendu est indiqu dans le cadre

    de rfrence pour lvaluation.

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    6. Comptences sociales et civiques

    lissue de la scolarit obligatoire, llve est capable de participer de manire efficace et constructive

    la vie sociale car il a acquis les comptences personnelles, interpersonnelles et interculturelles

    ncessaires. Il comprend les codes de conduite et les usages des diffrents environnements dans

    lesquels il volue. Par ses comptences civiques, notamment sa connaissance des notions et structures

    sociales et politiques (dmocratie, justice, galit, citoyennet et droits civils), il peut assurer une

    participation civique active et dmocratique. Llve se situe dans le temps et dans lespace, et explique

    les ruptures et les continuits dans le monde pass et dans le monde daujourdhui. Le niveau de

    matrise attendu est indiqu dans le cadre de rfrence pour lvaluation.

    7. Autonomie, initiative, apprendre apprendre

    lissue de la scolarit obligatoire, llve peut passer des ides aux actes. Il est capable de crativit,

    dinnovation et de prise de risques, ainsi que de programmer et de grer des projets en vue de la

    ralisation d'objectifs. Le dveloppement de lautonomie passe tant par le dveloppement des pratiques

    intellectuelles que corporelles. Il est capable dentreprendre et dorganiser lui-mme un apprentissage

    titre individuel ou en groupe, par la collaboration et la coopration, selon ses propres besoins car il

    dcouvre et dveloppe des mthodes. Il est capable de sinscrire dans la construction dun parcours de

    formation. Le niveau de matrise attendu est indiqu dans le cadre de rfrence pour lvaluation.

    Chaque comptence-cl est compose de comptences didactises, dcrites en niveaux de matrise,

    pour quelles soient observables et valuables.

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    LES DOMAINES DAPPRENTISSAGE

    Les domaines dapprentissage structurent les contenus de formation. Ils rassemblent des

    enseignements disciplinaires et transversaux, qui poursuivent des objectifs et des apprentissages

    communs. Ces domaines dapprentissage sont uniformment nomms sur tous les cycles de la scolarit

    commune. Leur dfinition dtaille liste les savoirs et comptences ncessaires la matrise des

    comptences-cls. Ils donnent une vision globale, interactive et dynamique des champs de savoirs

    enseigns.

    Les 5 domaines dapprentissage sont les suivants :

    Langues et communications

    Mathmatiques, sciences et technologie

    Culture humaniste

    Expressions artistiques et culturelles

    Dveloppement personnel

    Tout en autorisant lintroduction de nouveaux objets de savoirs, les domaines rassemblent les

    disciplines suivantes :

    1. Domaine des langues et communications

    Langue franaise, langues trangres vivantes.

    2. Domaine scientifique

    Mathmatiques, sciences (SVT, physique-chimie) et technologie.

    3. Domaine de la culture humaniste

    Histoire, gographie, franais (littrature).

    4. Domaine des arts et des expressions culturelles

    Arts plastiques, ducation musicale.

    5. Domaine du dveloppement personnel

    EPS, enseignement moral et civique.

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    Ces domaines dapprentissage sont de nature pluri-disciplinaire. Plusieurs disciplines contribuent donc

    un domaine dapprentissage. Une discipline peut contribuer plusieurs domaines selon les thmatiques

    tudies. Ils organisent lenseignement des connaissances et comptences luvre dans les quatre

    cycles de la scolarit commune. lcole primaire, ces domaines remplacent les anciens champs

    disciplinaires. Au collge, ces domaines sont constitus des enseignements disciplinaires de tronc

    commun et denseignements interdisciplinaires. Les situations travailles dans les domaines

    dapprentissage contribuent lacquisition de lensemble des comptences-cls.

    Deux parcours, dfinis par la loi, sintgrent ces domaines dapprentissage, de manire transversale :

    le parcours dducation artistique et culturelle

    le parcours individuel dinformation, dorientation et de dcouverte du monde conomique et

    professionnel

    SCHEMA N2 : LES DOMAINES DAPPRENTISSAGE, DE LECOLE AU COLLEGE

    Les programmes denseignement sont dfinis par domaine dapprentissage et par cycle (avec des

    repres annuels si ncessaire). Ce sont des guides pour la mise en uvre pdagogique du contenu de

    formation, dveloppant les comptences des lves travers des objets denseignement. Ils comportent

    des parties disciplinaires des ouvertures interdisciplinaires et ils dveloppent linitiative et la

    responsabilit pdagogiques des enseignants et des quipes. Ils proposent des situations

    dapprentissage riches de sens, et notamment, de nombreuses tches complexes.

    Domaine des langues et communications

    Domaine des sciences

    Domaine de la culture humaniste

    Domaine des arts et des expressions culturelles

    Domaine du dveloppement personnel

    Cycle des apprentissages fondamentaux

    CP CE1 CE2

    Cycle de consolidation

    CM1 CM2 -6me

    Cycle des approfondissements

    5 4 3

    Cycle des apprentis--sages premiers

    1 2 3

    Paliers du socle commun 1

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    Lvaluation des lves, pour tre positive, est au service du dveloppement des comptences des

    lves. Pour tre oprationnelles, ces comptences doivent tre didactises et dcrites en niveaux de

    matrise progressifs.

    Lvaluation permet de valoriser le travail et les progrs accomplis, de montrer la perspective de

    progression, de rpondre aux difficults rencontres lors des apprentissages. Lvaluation est bien

    dabord au service des apprentissages. La fonction certificative de lvaluation, distincte de sa fonction

    formative, sera voque par ailleurs.

    Un rfrentiel, sappuyant sur les comptences-cls, dcline et dcrit les comptences (disciplinaires et

    transversales) qui les composent, servant de cadre de rfrence pour lvaluation des lves.

    AU FINAL, LE SOCLE COMMUN EST UN TEXTE A PLUSIEURS ETAGES

    Architecture Fixe les principes et organisation du socle commun

    Comptences-cls et domaines dapprentissage Listent le contenu du socle commun, associant connaissances et comptences

    Rfrentiel dvaluation Constitue le cadre de rfrence pour lvaluation des lves

    Programmes par domaines et cycles Mettent en action le socle commun

    Des entres par disciplines

    Facilitent la mise en uvre des programmes

    Des accompagnements pdagogiques

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    2. COMMENT ELABORER LE CONTENU DE FORMATION ?

    Nous avons dans une premire partie dfini larchitecture du socle commun, en fondant nos choix sur

    lesprit mme de la loi dorientation qui, tout en raffirmant le socle commun comme principe

    organisateur de la scolarit commune, appelle le redfinir pour le mettre en cohrence avec les

    programmes. Entre continuits et ruptures, ce nouveau socle commun de connaissances, de

    comptences et de culture prend place dans une rforme curriculaire plus large que nous avons

    prsente en introduction.

    DES CONTINUITES INDISPENSABLES : LES COMPETENCES-CLES

    Les comptences-cls structurent le socle commun. Il nest en effet ni envisageable ni

    raisonnable de sortir du cadre de rfrence europen, ou de modifier largement les

    comptences-cls qui ont progressivement pris leur place dans le paysage ducatif franais. Ce

    serait annuler les efforts et les progrs raliss depuis 2005, malgr de nombreux obstacles,

    dans la mise en uvre du socle commun.

    Les comptences-cls restent au nombre de 7, leur dnomination est adapte. Elles prendront

    en compte des comptences jusque-l ngliges : comptences info-documentaires,

    comptences lies au dveloppement personnel (psycho-sociales, corps, apprentissages).

    DES RUPTURES : UNE APPROCHE GLOBALE ET INTERDISCIPLINAIRE

    La dfinition de nouveaux domaines dapprentissage permet un renouvellement de lapproche

    programmatique jusque-l en uvre. Cette redfinition des programmes, avec une nouvelle

    entre, sera pleinement articule la matrise des comptences-cls. Ces principes sont dicts

    par la charte des programmes adopte par le CSP.

    Le socle commun de connaissances, de comptences et de culture dsigne bien dsormais tant

    le contenant que le contenu des apprentissages de la scolarit commune. Il ne se rduit pas un

    Livret Personnel de Comptences.

    ENTRE RUPTURES ET CONTINUITES : LA QUESTION DES SAVOIRS ET DES OUTILS DE SUIVI

    DES ELEVES

    Les savoirs enseigns peuvent tre interrogs sans que les programmes ne soient

    perptuellement remis en question dans leur conception ou leur structure.

    Il faut distinguer loutil de suivi des apprentissages de llve, de loutil de certification finale. Un

    outil de suivi o sont noncs les acquis progressifs des lves aura tout son sens pour une

    valuation positive des lves, quand programmes et comptences seront pleinement lis. Ces

    outils sont indispensables.

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    Lampleur de la tche, et les enjeux qui y sont lis, ncessitent la mobilisation des diffrents acteurs du

    systme ducatif. Une mthode de travail performante, ouverte, collaborative doit tre adopte,

    pilote par le Conseil Suprieur des Programmes.

    Questions ouvertes

    Quels savoirs enseigner dans une socit ouverte, mondialise, dans un monde en

    mutations ?

    Comment intgrer de nouveaux objets de savoir dans le socle commun ?

    Comment organiser la rdaction des nouveaux programmes ? Sous quelle forme ?

    Comment dfinir des comptences didactises et valuables pour chaque discipline ?

    Quelle progression et quelle planification des connaissances et comptences mettre en

    place en fonction des cycles et des degrs denseignement ?

    Comment intgrer les ducations au socle commun ?

    Comment articuler le socle commun avec laval, le cycle maternel, et avec lamont, les

    lyces ?

    Propositions et pistes dactions

    Le travail est pilot par le CSP, cest--dire que le CSP dfinit le cadre de travail, la commande et

    organise une consultation large, dans un mouvement la fois vertical et horizontal.

    On constituera autant de groupes dexpertise que de domaines dapprentissage pour rdiger les

    programmes.

    Leurs missions seront de :

    proposer des comptences didactises qui structurent les enseignements, dclines en niveau

    de matrise, selon les cycles. Les comptences senrichissent selon les cycles. De nouvelles

    comptences peuvent galement tre requises progressivement.

    proposer une liste de savoirs essentiels pour tous les domaines concerns.

    proposer des situations dapprentissage disciplinaires et interdisciplinaires, notamment des

    situations complexes, plusieurs chelles : dans le cadre du domaine dapprentissage, en

    commun avec dautres domaines galement.

    pour chaque situation dapprentissage, dterminer une ou plusieurs comptences transversales

    travailles galement.

    Le Conseil Suprieur des programmes veillera :

    lquilibre global des propositions

    la cohrence gnrale du socle commun

    la faisabilit des programmes

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    3. QUELLES EVOLUTIONS POUR LEVALUATION DES ELEVES ?

    Les modles dvaluation des lves lcole et au collge sont la fois dissemblables et marqus par

    les mmes questionnements. Le socle commun de 2005 a cherch introduire une cohrence et une

    progressivit entre les deux niveaux denseignement. Mais le livret de comptences sest superpos aux

    mthodes et objectifs dvaluation existants, ne facilitant pas la mise en uvre du socle commun.

    Nanmoins, lvaluation des comptences sinscrit progressivement dans le paysage ducatif franais,

    fcondant les pratiques pdagogiques, mobilisant la recherche et les quipes de formation, et

    conduisant pas pas lappropriation du socle commun.

    Les enqutes successives de PISA, mais aussi les propres enqutes de la DEPP (Ministre de lducation

    nationale), montrent, outre des niveaux dacquisition moyens, les fortes ingalits entre les rsultats

    des lves la fin de la scolarit commune. Plus inquitant, ces ingalits tendent crotre.

    Ce que montrent aussi ces enqutes, cest la difficult pour lcole franaise mesurer, valoriser, et

    dvelopper les comptences des lves. Des systmes dvaluation trs divers cohabitent au sein de

    notre systme scolaire, et au sein mme de la scolarit obligatoire.

    La rforme de lvaluation doit rpondre plusieurs enjeux pdagogiques et institutionnels :

    mesurer les progrs et les acquis des lves, limiter les russites et les checs abusifs des lves

    en commenant par dfinir ce quest la russite.

    tre juste et exigeante, refuser ce titre la compensation gnralise des rsultats autorise par

    les moyennes chiffres, lvaluation chiffre pouvant garder une utilit.

    expliciter les objectifs de formation court, moyen et plus long terme.

    susciter lengagement et la confiance des lves, reconnatre le droit lerreur, phnomne

    inhrent tout apprentissage.

    faire baisser la pression structurelle des evaluations.

    rendre les lves plus autonomes et plus responsables, notamment par la co-valuation, lauto-

    valuation.

    dvelopper la dimension formative de lvaluation, sintresser autant au processus

    dapprentissage qu la performance.

    confronter rgulirement les lves des situations complexes indites.

    rendre des comptes llve, sa famille, mais aussi lcole et ltablissement. La vision de

    llve pour tre juste doit tre globale, en vitant les jugements.

    certifier in fine des acquisitions, des niveaux de matrise.

    .

  • Le socle commun de connaissances, de comptences et de culture

    SE-Unsa, mai 2014 18

    Questions ouvertes

    Comment garantir aux lves les temps dapprentissage adapts dans le temps scolaire ?

    Comment mettre en place une valuation positive ?

    Comment instaurer une continuit entre les premier et second degrs dans la mesure des

    apprentissages des lves ?

    Que faire des paliers du socle commun ?

    Comment valuer les comptences transversales ?

    Comment valider le socle commun ? Que faire du DNB ?

    Propositions et pistes dactions

    Ces propositions rpondent en partie aux questions souleves, et prolongent des pistes fcondes dj

    en uvre :

    laborer des outils dvaluation et de suivi communs entre les degrs et les cycles.

    varier les modes dvaluation (oral/crit, individuel/collectif, quantitatif/qualitatif)

    dvelopper des outils de suivi des russites des lves, type portfolio.

    dvelopper lautonomie pdagogique des enseignants au sein des coles et des

    tablissements.

    ne pas valider les competences du socle commun avant la troisime.

    dvelopper lvaluation partage, en primaire comme en collge, notamment pour la

    certification en fin de chaque cycle.

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    SE-Unsa, mai 2014 19

    FOCUS N1 : TRANSFORMER LE DNB EN BREVET DU SOCLE COMMUN

    Tout au long du collge, le tronc commun des enseignements disciplinaires permet aux lves de travailler et dacqurir progressivement les comptences du socle commun, dclines en niveaux de matrise. Quant aux enseignements complmentaires, ce sont des espaces interdisciplinaires et transversaux qui privilgient louverture, la pdagogie de projet, lengagement des lves, le travail collaboratif. Ils doivent permettre aux lves de raliser des productions varies (exposs, rapports, reprsentations, communications numriques, actions diverses au sein des collges) qui sont autant doccasion dvaluer en situation complexe les comptences des lves. Ces productions varies doivent enrichir un portfolio dapprentissages des lves. En classe de 3me, ces valuations interdisciplinaires, comme loral dhistoire des arts par exemple, deviennent des preuves certificatives. Elles mlent productions orales et crites, sont chelonnes sur lanne et dfinies dans un cadre national (objectifs, droulement, modalits dvaluation), mais lorganisation des preuves relve du local. En fin danne scolaire, llve prsente un projet personnel sur un thme quil a choisi. Les lves sont accompagns dans la prparation de ces preuves. Le socle commun est considr comme acquis si llve remplit les conditions minimales fixes pour les sept comptences-cls. Son parcours et ses ralisations sont pris en compte et examins collectivement tout au long du collge, et en fin de parcours pour la validation finale du socle commun. A la fin du mois de juin, aprs la phase dorientation, les lves reoivent leur diplme du socle commun.

    FOCUS N2 : LA TRANSITION CM2-6EME

    Avec une troisime anne du cycle de consolidation place en 6me, les enseignants du collge auront la charge de la validation du palier 2. Cependant, les enseignants du primaire complteront pour chaque comptence-cl loutil de suivi des lves, ce qui facilitera la liaison entre les degrs, lintrieur du cycle. Les enseignants de collge devront ainsi sappuyer sur le travail ralis en primaire pour valider le niveau 2. Comme pour la validation du brevet du socle commun, celle-ci ne peut intervenir au cours de la deuxime anne de cycle. En effet, le socle commun doit avoir lpaisseur du temps de la scolarit commune, et des cycles de cette scolarit. Il ne faut pas seulement garantir une acquisition la fin des cycles, mais garantir des temps et des situations dapprentissage nombreuses, cohrentes, riches de sens, qui sinscrivent dans une progression pense et organise. Les lves de primaire peuvent arriver en 6me avec des acquis dj solides pour le palier 2, mais ils devront enrichir leurs connaissances et leurs comptences par les programmes de la classe de 6me, sans avoir le sentiment de repartir de zro. Le conseil cole-collge a pour fonction de faciliter la transition entre coles et collge. Les questions dvaluation sont sensibles. Avec ce nouveau socle commun, il importe bien que la communaut ducative partage le mme champ de rfrence, notamment en ce qui concerne lvaluation des lves. Loutil de suivi doit donc tre commun aux coles et collges. Le conseil cole-collge examinera particulirement le suivi des lves en difficults.

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    SE-Unsa, mai 2014 20

    4. QUELLES CONSEQUENCES SUR LA FORMATION ET LE TRAVAIL DES ENSEIGNANTS ?

    Nos propositions sont bases sur le respect des textes rglementant le travail des enseignants, et la

    rpartition horaire des programmes en vigueur. Les professeurs de collge ne deviennent pas

    polyvalents parce que les programmes sont organiss en domaines. Mais les entres de programmes

    la fois disciplinaires et interdisciplinaires, la ncessit de travailler des comptences diverses et

    partages, permettent denrichir et diversifier les pratiques pdagogiques des enseignants, tout en

    mettant en avant leur expertise. Le principe de libert pdagogique est confort si cette notion

    comprend la capacit faire des choix cohrents et sinscrire dans une action commune, une

    autonomie et une responsabilit collectives.

    Depuis plusieurs dcennies, les enseignants ont d accueillir des lves donnant moins de sens aux

    apprentissages. Dans le mme temps, la socit leur a fix lobjectif de la russite de tous, et donc de

    prendre en compte et de combattre lchec scolaire. Les contenus scolaires ont assez peu volu dans la

    mme priode. Le socle commun de connaissances, comptences et de culture doit apporter des

    rponses engages pour rpondre lchec et la grande difficults scolaires, au dcrochage, tout en

    proposant un enseignement exigeant qui fait progresser tous les lves.

    Mais les changements de contenus ne garantiront pas eux seuls les progrs ncessaires. Les pratiques

    pdagogiques ont volu mais ne sont pas assez diversifies et doivent prendre plus en compte le

    numrique. La formation initiale et continue, conue comme un processus descendant (confrences

    pdagogiques ventuellement suivies dateliers) est assez peu relie aux tches denseignement et aux

    activits dapprentissage relles. Un changement de modle simpose.

    Questions ouvertes

    Existe-t-il des modalits denseignement plus efficaces pour faire acqurir des comptences ?

    Comment mettre en uvre une pdagogie diffrencie ? Que faut-il entendre par pdagogie

    diffrencie ?

    Comment diversifier les pratiques dvaluation ?

    Comment rellement accompagner les lves dans leurs apprentissages, sur le temps scolaire ?

    Comment concevoir une formation au plus prs des attentes des enseignants ?

    Quels sont les nouveaux modles de formation des enseignants qui permettront de dvelopper

    de nouvelles formes dorganisation des apprentissages ?

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    SE-Unsa, mai 2014 21

    Propositions et pistes dactions

    Passer de la formation au dveloppement professionnel, processus de long terme

    offrant des occasions rgulires dapprentissage avec les collgues de travail. Les activits de

    formation partent des besoins et des problmes rencontrs dans le travail quotidien.

    Construire avec, par et pour les enseignants, des comptences professionnelles

    travers des tches concrtes de rflexion, danalyse, dvaluation et dobservation de situations

    de classe.

    Accompagner les quipes dans la dure et sur le lieu de leur activit professionnelle

    quotidienne.

    Organiser un travail collaboratif entre enseignants et avec dautres professionnels ou

    membres de la communaut ducative.

    Se saisir des outils et des ressources numriques pour faire voluer les pratiques

    professionnelles.

    Utiliser les programmes comme guide de mise en uvre pdagogiques du socle

    commun avec la ncessit de concevoir des entres multiples, dont une par discipline.

    Employer le temps scolaire comme une vraie ressource pour les apprentissages.

    Lorganisation du travail est une cl pour le dveloppement de la diffrenciation pdagogique.

    Le dveloppement professionnel est fond sur la reconnaissance de lexpertise des acteurs, la

    valorisation de la collaboration, le partage de linformation, lencouragement la prise de risque.

    Cest cette mme dmarche de dveloppement - efficace pour les enseignants - qui permettra aux

    lves de dvelopper leurs propres comptences.

    Pour y parvenir, le pilotage men par les corps intermdiaires doit tre souple, intelligent, cohrent,

    conscient des enjeux et des changements en cours.

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    SE-Unsa, mai 2014 22

    ANNEXE - QUELS SONT LES CONSTATS SUR LE SOCLE COMMUN ACTUEL ? QUELS SONT LES ENJEUX DUNE REFORME CURRICULAIRE ? AVIS ET EXPERTISES.

    Cette annexe regroupe des extraits qui clairent les enjeux autour dun socle commun refond. Ils sont

    ncessairement partiels et ne visent qu alimenter la rflexion et les orientations.

    UN SOCLE COMMUN EST UN ENGAGEMENT FORT (PERRENOUD)

    La dfinition des contenus de lducation fondamentale est un enjeu culturel et politique majeur.

    Cest la rponse dune socit la question : que faut-il enseigner tous, dune manire ou dune

    autre ? On ne peut rpondre cette question quau nom dun modle de socit et dune vision de

    ltre humain.

    La culture commune est en ralit, au mieux, une culture laquelle chacun devrait accder. Lintention

    de donner tous une culture de base reste importante, ne serait-ce que parce quelle offre une

    rfrence lorsquon cherche valuer lefficacit du systme ducatif. Ds lors quune socit dfinit

    un socle commun, elle sengage davantage en principe faire tout ce quelle peut pour que tous les

    lves sen approchent et soblige en mme temps, lorsquelle ny parvient pas, sen expliquer ou

    sen excuser.

    Philippe Perrenoud, Quand lcole prtend prparer la vie Dvelopper des comptences ou enseigner

    dautres savoirs, esf, 2011

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    SE-Unsa, mai 2014 23

    IL FAUT ENSEIGNER CE QUEST LETRE HUMAIN (EDGAR MORIN)

    La mission essentielle de l'enseignement est de nous prparer vivre ! Or il manque

    l'enseignement, du primaire l'universit, de fournir des connaissances vitales. Ainsi, on n'enseigne pas

    ce qu'est ltre humain : les savoirs sont disperss et compartiments dans les sciences humaines et les

    sciences biologiques.

    Lenseignement actuel ne rend pas apte traiter nos problmes fondamentaux et globaux, alors que

    nous pourrions puiser dans l'acquis des disciplines les connaissances ncessaires. Les disciplines sont

    ncessaires, mais leur clture est nfaste. La sparation des savoirs cre une nouvelle ignorance. Savoir

    les relier ncessite une connaissance qui rponde aux dfis de la complexit de notre monde social et

    plantaire.

    Le Monde, 25 oct. 2013

    LE DNB, REFLET DES INEGALITES DE NOTRE SYSTEME SCOLAIRE

    85% des lves ont obtenu leur diplme, seulement 75% en srie professionnelle.

    96 % des enfants issus dun milieu trs favoris russissent contre 75 % des lves issus dun

    milieu dfavoris

    Prs de 130.000 lves nont pas obtenu le DNB

    91 % des lves en classe de troisime qui se prsentent au DNB maitrisent les comptences du

    socle exigibles en fin de collge et ncessaires lobtention du diplme.

    Note dinformation de le DEPP n7 - Mars 2014

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    SE-Unsa, mai 2014 24

    LEVALUATION ACTUELLE DU SOCLE COMMUN NEST PAS FIABLE

    Les indicateurs concernant les comptences de base en franais et en mathmatiques sont partiels,

    peu exigeants, et donc trompeurs quant la matrise du socle commun.

    Le champ des indicateurs existants ne permet pas dvaluer avec prcision la matrise du socle

    commun.

    HCE, rapport sur la mise en uvre du socle commun, 2011

    LEVALUATION DES ELEVES A LECOLE ET AU COLLEGE EST DEFAILLANTE

    Si la varit et la diversit des systmes de notation est lapanage de lcole primaire, il nen est pas

    de mme au collge o la culture de la note chiffre est trs profondment ancre dans les murs, sans

    doute en raison de lhritage franais du petit lyce qui sest dclin sinon dcalqu sur le collge

    unique.

    La question de la notation et de lvaluation nest pas premire au sein des coles et des collges.

    Cest lorsque les quipes sinterrogent sur la faon denseigner et sur la manire de mieux faire russir

    les lves quelles en arrivent tout naturellement rflchir sur la forme de lvaluation. Le

    questionnement sur lvaluation est donc une consquence dune rflexion globale sur la faon

    denseigner.

    Toutefois, dans la plupart des coles et des collges, la rflexion sur lvaluation na gure abouti. Les

    dmarches sont peu cohrentes, les pratiques dvaluation le plus souvent individuelles et donc trs

    htrognes. Le constat dune absence dobjectivit est quasi constant : on ne sait pas ce quon value,

    les niveaux de performance ne sont pas dfinis. Il est impossible de savoir ce que matrisent

    effectivement les lves et de comparer les rsultats dune classe lautre, dune cole ou dun

    tablissement lautre.

    Labsence de diffrenciation entre valuation formative et sommative est rcurrente. Le mlange des

    deux empchent les enseignants de connatre le niveau des acquis des lves et donnent aux lves le

    sentiment dtre en contrle permanent, ce qui engendre une forme de stress pour certains. Tout

    ceci est renforc par la place trs rduite des formes dvaluation reues positivement par llve

    (notamment lauto-valuation).

    Lvaluation et la notation des lves, IGEN, 2013

  • Le socle commun de connaissances, de comptences et de culture

    SE-Unsa, mai 2014 25

    LE SOCLE COMMUN DOIT REPONDRE AU PROBLEME DU DECROCHAGE SCOLAIRE

    Lcole franaise connat le triste privilge de compter dans ses classes des enfants de 8 ou 9 ans

    capables de dire quils sont nuls et quils ny arriveront jamais.

    Il convient galement dengager des corrections, sinon des rformes de fond, sagissant de pratiques pdagogiques et de conceptions de lenseignement qui favorisent et mme conduisent au dcrochage.

    Aucune rforme de lenseignement ne devrait tre engage dsormais sans quelle ne contienne des

    modalits de prvention du dcrochage. Lobjectif de rduire 9,5 % les sortants sans qualification dici

    2020 peut tre atteint, comme peut tre atteint celui de diminuer de moiti dans les cinq prochaines

    annes le flux des dcrocheurs.

    Dcrochage scolaire, rapport IGEN, IGAENR, juin 2013

    CARACTERISTIQUES DES PAYS PERFORMANTS AYANT ENGAGE UNE REFORME

    CURRICULAIRE

    Le cadrage national ne va gure au-del de linstruction par circulaire : les textes concernant les livrets

    scolaires et le livret personnel de comptences ne sont pas accompagns. Les choix personnels peuvent

    alors venir contrecarrer les instructions nationales qui font office de pilotage. Le pilotage local est trs

    ingal : il ny a pas de gouvernance claire concernant lvaluation.

    linverse, les pays ayant de bons rsultats aux valuations internationales ont tous fait le choix

    dun cadrage oprationnel. Ils en affichent clairement les finalits mme si celles-ci peuvent tre

    diffrentes dun pays lautre.

    Des pays qui accordent lautonomie aux tablissements en termes de curricula et fixent le

    cadre de lvaluation

    Des pays qui dfinissent lvaluation comme devant faire russir les lves ou comme devant

    permettre leur slection

    Des pays qui dcouplent clairement lvaluation des lves de lvaluation des enseignants ou

    des tablissements

    Des pays o les formes de lvaluation utilisent une chelle de performance plus rduite

    Lvaluation et la notation des lves, IGEN, juillet 2013


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