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  • Code de la Proprit Intellectuelle. articles L 122. 4Code de la Proprit Intellectuelle. articles L 335.2- L 335.10 http://www.cfcopies.com/V2/leg/leg_droi.php http://www.culture.gouv.fr/culture/infos-pratiques/droits/protection.htm

    LIENS

    Contact SCD Nancy 1 : [email protected]

    Ce document numris est le fruit d'un long travail approuv parle jury de soutenance et mis disposition de l'ensemble de lacommunaut universitaire largie. Il est soumis la proprit intellectuelle de l'auteur au mmetitre que sa version papier. Ceci implique une obligation decitation et de rfrencement lors de lutilisation de ce document. D'autre part, toute contrefaon, plagiat, reproduction illiciteencourt une poursuite pnale. La Bibliothque a pris soin d'adresser un courrier l'auteur danslequel elle l'informe de la mise en ligne de son travail. Celui-cipeut en suspendre la diffusion en prenant contact avec notreservice.

    AVERTISSEMENT

  • UNIVERSITE HENRI POINCARE - NANCY l~o~i"2005

    FACULTE DE PHARMACIE

    LE MIEL : DE LA SOURCE A LA

    THERAPEUTIQUE

    THESE

    Prsente et soutenue publiquement

    Le 8 dcembre 2005

    pour obtenir

    Le Diplme d'Etat de Docteur en Pharmacie

    par Clmence HOYET

    ne le 21 mars 1980

    yB lU-\- ~Membres du jury

    Prsident: Mme Dominique LAURAIN-MATTAR, Professeur

    Juges: M. Max HENRY, Professeur

    M. Herv WEISBECKER, Docteur en Pharmacie

  • BU PHARMA-ODONTOL

    11111111111 IlIl'' Il IIIIII IlIlD 1040714204

  • UNIVERSITE HENRI POINCARE - NANCY 12005

    FACULTE DE PHARMACIE

    THERAPEUTIQUE

    THESE

    Prsente et soutenue publiquement

    Le 8 dcembre 2005

    pour obtenir

    Le Diplme d'Etat de Docteur en Pharmacie

    par Clmence HOYETne le 21 mars 1980

    Membres du jury

    Prsident: Mme Dominique LAURAIN-MATTAR, Professeur

    Juges: M. Max HENRY, ProfesseurM. Herv WEISBECKER, Docteur en Pharmacie

  • UNIVERSITE Henri Poincar - NANCY 1FACULTE DE PHARMACIE

    Membres du personnel enseignant 2005/2006

    DoyenChantal FINANCEVice DoyenFrancine PAULUSPrsident du Conseil de la PdagogiePierre LABRUDEResponsable de la Commission de la RechercheJean-Claude BLOCKDirecteur des EtudesGrald CATAUResponsable de la Filire officineGrald CATAUResponsables de la Filire industrieJean-Bernard REGNOUF de VAINSIsabelle LARTAUDResponsable de la Filire hpitalJean-Michel SIMON

    [IJltll.!II.I~ifllllllll'.I'Mie BESSON SuzanneMie GIRARD ThrseM. JACQUE MichelM. LECTARD PierreM. LOPPINET Vincent

    M. MARTIN Jean-ArmandM. MORTIER FranoisM. MIRJOLET MarcelM> PIERFITTE Maurice

    M. HOFFMAN Maurice

    1IIIIItlliIL'Ilf9JilBllI:tlillllllllllllriifltIWMme FUZELLIER Marie-Claude Mme POCHON Marie-FranceMie IMBS Marie-Andre

    M.MM.MieM.MmeMmeMmeMieM.M.M.MmeMmeM.M.M.M.M.M.M.M.MmeM.M.

    ATKINSON JeffreyAULAGNER GillesBAGREL AlainBATT Anne-MarieBLOCK Jean-ClaudeCAPDEVILLE-ATKINSON ChristineFINANCE ChantalFRIANT-MICHEL PascaleGALTEAU Marie-MadeleineHENRY MaxJOUZEAU Jean-YvesLABRUDE PierreLARTAUD IsabelleLAURAIN-MATTAR DominiqueLALLOZ LucienLEROY PierreMAINCENT PhilippeMARSURA AlainMERLIN Jean-LouisNICOLAS AlainREGNOUF de VAINS Jean-BernardRIHN Bertrand (Professeur associ)SCHWARTZBROD JanineSIMON Jean-MichelVIGNERON Claude

    Pharmacie cliniquePharmacologie cardiovasculairePharmacie cliniqueBiochimieToxicologieSant publiquePharmacologie cardiovasculaireVirologie, immunologieMathmatiques, physique, audioprothseBiochimie cliniqueBotanique, mycologieBioanalyse du mdicamentPhysiologie, orthopdie, maintien domicilePharmacologiePharmacognosieChimie organiqueChimie physique gnralePharmacie galniqueChimie thrapeutiqueBiologie cellulaire oncologiqueChimie analytiqueChimie ThrapeutiqueBiochimieBactriologie, parasitologieDroit officinal, lgislation pharmaceutiqueHmatologie, physiologie

  • MmeMmeMmeM.MmeM.M.M.MMmeM.M.M.M.M.MmeM.MieM.M.MieM.M.MmeMieMmeMmeMieMmeM.M.M.MmeMmeMmeMmeMmeMieM.M.Mme

    ALBERT MoniqueBANAS SandrineBENOIT EmmanuelleBOISBRUN MichelBOITEUX CatherineBONNEAUX FranoisCATAU GraldCHEVIN Jean-ClaudeCLAROT IgorCOLLOMB JocelyneCOULON JolDANGIEN BernardDECOLIN DominiqueDUCOURNEAU JolDUVAL RaphalFAIVRE BatriceFERRARI LucFONS FranoiseGANTZER ChristopheGIBAUD StphaneHINZELIN FranoiseHUMBERT ThierryJORAND FrdricKEDZIEREWICZ FrancineLAMBERT AlexandrineLEININGER-MULLER BrigitteL1VERTOUX Marie-HlneMARCHAND StphanieMARCHAND-ARVIER MoniqueMENU PatrickMERLIN ChristopheNOTTER DominiquePAULUS FrancinePERDICAKIS ChristinePERRIN-SARRADO CarolinePICHON VirginieSAUDER Marie-PauleTHILLy NathalieTROCKLE GabrielZAIOU MohamedZINUTTI Colette

    Bactriologie - virologieParasitologieCommunication et santChimie ThrapeutiqueBiophysique, AudioprothseChimie thrapeutiquePharmacologieChimie gnrale et minraleChimie analytiqueParasitologie, conseils vtrinairesBiochimieBotanique, mycologieChimie analytiqueBiophysique, audioprothse, acoustiqueMicrobiologie cliniqueHmatologieToxicologieBiologie vgtale, mycologieVirologiePharmacie cliniqueMycologie, botaniqueChimie organiqueSant, environnementPharmacie galniqueBiophysique, biomathmatiquesBiochimieToxicologieChimie physiqueHmatologiePhysiologieMicrobiologie environnementale et molculaireBiologie cellulaireInformatiqueChimie organiquePharmacologieBiophysiqueMycologie, botaniqueSant publiquePharmacologieBiochimie et biologie molculaire appliques aux mdicamentsPharmacie galnique

    Mme GRISON Genevive Pratique officinale

    M. COCHAUD Christophe Anglais

    MmeMmeMmeMme

    BEAUD MarietteBERTHE Marie-CatherineMOREAU BlandinePAVIS Annie

    Biologie cellulaireBiochimiePharmacognosie, phytothrapieBactriologie

  • SERMENT DES ApOTHICAIRES

    Je jure, en prsence des matres de la Facult, des conseillers del'ordre des pharmaciens et de mes condisciples:

    D'honorer ceux qui m'ont instruit dans les prceptes demon art et de leur tmoigner ma reconnaissance enrestant fidle leur enseignement.

    D'exercer, dans l'intrt de la sant publique, maprofession avec conscience et de respecter nonseulement la lgislation en vigueur, mais aussi lesrgles de l'honneur, de la probit et dudsintressement.

    De ne jamais oublier ma responsabilit et mes devoirsenvers le malade et sa dignit humaine ; en aucun cas,je ne consentirai utiliser mes connaissances et montat pour corrompre les murs et favoriser des actescriminels.

    Que les hommes m'accordent leur estime si je suis fidle mespromesses.

    Que je sois couvert d'opprobre et mpris de mes confrres si j'ymanque.

  • LA FACULTE N'ENTEND DONNER AUCUNE APPROBATION,NI IMPROBATION AUX OPINIONS EMISES DANS LESTHESES, CES OPINIONS DOIVENT ETRE CONSIDEREESCOMME PROPRES A LEUR AUTEUR .

  • REMERCIEMENTS (,!

    Mes remerciements s'adressent tout d'abord Mme Laurain-Mattar qui a accept

    la direction de ma thse, ainsi que la prsidence de mon jury.Je remercie galement M. Henry et M. Weisbecker qui ont bien voulu faire

    partie de mon jury.

    Je ddie cette thse mon arrire-grand-mre Suzanne.

    Merci infiniment mes parents et Pauline pour avoir toujours t mes cts.

    A Franck mon apiculteur ador.

    Merci toute ma famille et tout particulirement ma grand-mre et ma tante.

    A Martine, Franois, Virginie, Sbastien et Sbastien avec toute mon affection.

    Aux mabouls pour ces belles annes nancennes.

    Aux Blaz leurs moitis, leurs frres et surs ....

    A Magali, Vro et au chef pour cette entre idale dans la vie active.

    A tous ceux qui m'ont aid raliser ce travail de thse. Un merci tout particulier M. Yves Faucher et au service de chirurgie du Professeur Descottes pour leursprcieuses informations. Je remercie galement Rmy pour toute la

    documentation vtrinaire.

    2

  • 1J\f~Jlc:J~iJ'C;~/c:JJ\f t1

    1. ~17 J'~LI cf~ist~i,.~ .... ~1. L'utilisation du miel au fil des sicles ............ 7

    2. Mythe, symboles et tradition populaire ................. 8

    3. Le miel dans l'histoire de la pharmacie .... 8

    Il. ~e la fleur la ruche, l'laboration du miel 161. A partir du nectar .......................16

    2. A partir du miellat ...................17

    3. Pour aboutir au miel: de multiples transformations 18

    III. La rcolte du miel par l'apiculteur 201. La rcolte des hausses ..................... 20

    2. La dsoperculation et l'extraction du miel ......21

    3. La maturation et la mise en pots ......... 23

    4. La conservation du miel .................. 24

    IV. Composition et caractristiques physico-chimiques du miel 271. Les caractristiques organoleptiques du miel 27

    2. La composition chimique du miel .................. 30

    3. Les caractristiques physico-chimiques.......... 34

    V. Proprits thrapeutiques du miel 371. Les proprits cicatrisantes du miel ... 37

    2. Les proprits antibactriennes du miel ............41

    3. t'effet antioxydant..... 45

    4. L'effet anti-inflammatoire ........... 47

    5. L'activit antifongique...... 48

    6. L'activit antivirale......... 48

    7. L'activit anti-rnycobactrlenne.............. 49

    8. Effet anti-noplasique .. 50

    3

  • VI. Les utilisations thrapeutiques du miel 521. Le "cahier des charges" du miel usage thrapeutique.... 52

    2. Usages externes ............................................................... S5

    3. Usages internes .........................................................61

    4. Les usages vtrinaires du miel ................................... 63

    5. Effets secondaires, prcautions d'emploi..... 64

    VII.Un miel exceptionnel: le miel de Manuka 661. Origines botanique et gographique ............................... 66

    2. Proprits .................................................................... 67

    3. Produits commercialiss base de miel de Manuka. 69

    4. Analyse critique ...........71

    5. Pansements inspirs des mcanismes antimicrobiens du miel.......71

    VIII. Intrts et limites l'utilisation du miel 721. Intrts ............................................. .-..... 72

    2. Limites ........................... 73

    ~4:)J\f~~iJ'Jr/c:JJ\f ;75~"~~/c:J(jIl~I'J1f/~ 7t7~J\fJ\f~~~Jr ~7

    4

  • Figures

    Figure 1: Vase de montre de forme globulaire en faence bleute dcor bleu et portantl'inscription theriaca, Nevers fin du XVllme sicle........................................... 12

    Figure 2: Schma reprsentant les diffrentes parties d'une ruche ........20Figure 3: Cadre rempli de miel avec les alvoles opercules 21

    figure 4: Couteau dsoperculer ................................................. 21Figure 5: Herse dsoperculer 22Figure 6: Extracteur manuel 22Figure 7: Cadres dsoperculs dans le panier de l'extracteur 23

    Figure 8: Maturateur 23Figure 9: Filtre situ dans la partie suprieure du maturateur et servant sparer le miel

    et divers dbris (cire, abeilles ) 24Figure 10: Evolution au fil du temps de la teneur en HMF dans le miel 26Figure 11: La roue des odeurs et des armes des miels et la petite roue des armes et

    sensations exognes 29Figure 12: structure de base d'un f1avonode........................................46Figure 13: structure chimique de la querctine 46Figure 14: Fleurs de Leptospermum scoparium 66Figure 15: Aire de rpartition de Leptospermum scoparium 67

    Tableaux

    Tableau 1 : Les diffrentes couleurs des miels en fonction de leur origine f1orale....27Tableau 2 : Composition moyenne des miels europens 31Tableau 3 : Concentrations Minimales Inhibitrices des miels (%v/v sur glose agar) sur

    des souches bactriennes responsables de mammites chez les bovins 63Tableau 4 : Concentrations minimales de miel de Manuka et de miels avec une activit

    peroxydasique (%v/v) inhibant la croissance de diverses souches bactriennes invitro 68

    5

  • INTRODUCTION~'Ci-L7 ' i:/~
  • 1. Un peu d'histoire

    1. L'utilisation du miel au fil des sicles

    La connaissance et l'utilisation du miel remontent aux temps les plus reculs de

    l'histoire de l'Homme.

    On sait que le miel est un aliment connu depuis fort longtemps: sur les parois de la

    grotte de l'Araigne (cueva de aralia) prs de Valence en Espagne, on a retrouv despeintures prhistoriques montrant que l'homme pratiquait la cueillette d'essaims. On

    y voit un homme suspendu des lianes, portant un panier pour recueillir sa rcolte,la main plonge dans un tronc d'arbre la recherche de rayons de miel.

    On lui reconnat aussi depuis la plus haute Antiquit des proprits mdicinales

    prventives et curatives qui ont t longtemps utilises empiriquement.

    Ds 2700 avant J.c., des tablettes d'argile msopotamiennes mentionnent le miel

    non pas comme un aliment, mais comme un mdicament.

    Mille ans plus tard, le papyrus d'Ebers crit Thbes, donne la formule d'un mlange

    de miel et de pain de Saint Jean indiqu comme mdicament propre la diurse.

    Les gyptiens connaissaient bien le miel dont ils se servaient mlang de la propolispour embaumer leurs morts et les empcher de se putrfier. Ils l'utilisaient galement

    pour panser les blessures et pour soigner les yeux.

    A Babylone, des textes mdicinaux assyriens font tat de l'utilisation du miel en

    friction: "Tu frotteras la bouche du malade avec du miel et du beurre purifi".

    Les philosophes grecs Dmocrite et Pythagore, affirmaient que leur exceptionnelle

    longvit tait due leur consommation rgulire de miel.

    Lors des jeux Olympiques les athltes buvaient de l'eau mielle pour recouvrerrapidement leurs forces

    Les mdecins hindous dclaraient, il y a 5000 ans que les hommes ne s'alimentantque de lait et de miel pouvaient vivre 500 ans.

    Hippocrate (460-377 avant J.c.), pre spirituel de la mdecine, conseillait le mieldans le but de prolonger l'existence dans toute sa vigueur. Il faisait du miel un

    fortifiant de la vue et des organes sexuels, un remde contre les douleurs d'oreille et

    un cicatrisant efficace des plaies de toutes sortes.

    Nikandros de Colophon (135 avant J.c.) donne des formules base de miel: ce sont

    7

  • les fameux thriaques.

    Les armes napoloniennes transportaient dans leurs campagnes du miel afin de

    soigner les soldats blesss.

    Le miel est aussi le premier aliment sucr de l'Histoire avant la dcouverte de la

    canne sucre.

    2. Mythe, symboles et tradition populaire

    Les abeilles et le miel ont depuis toujours fascin les hommes.Chez les grecs, le miel reprsentait l'loquence. Ils comparaient les talents des grands

    orateurs au miel produit par les abeilles.

    On retrouve cette mme comparaison dans la tradition chrtienne (Saint Ambroisepatron des apiculteurs tait reconnu pour ces talents d'orateur), ainsi que chez leshbreux (en hbreu, le nom donn l'abeille signifie parole).Le Dieu Zeus tait appel l'homme abeille en rfrence son enfance durant laquelle

    il avait t nourri au lait de chvre et au miel.

    Dans de nombreuses cultures, le miel symbolise la fcondit et la richesse.

    Dans le Coran, la description du paradis mentionne la prsence de rivires de miel.

    3. Le miel dans l'histoire de la pharmacie

    Le miel a depuis toujours t utilis dans des prparations pharmaceutiques.Il figure en tant que matire mdicale dans le manuel de stage en pharmacie de

    Camille et Marcel Guillot datant de 1942. Dans ce livre, les auteurs distinguent le

    miel de Narbonne (ou miel blanc du Languedoc), le miel ambr du Gtinais et lemiel brun de Bretagne. Les deux premiers tant rservs la prparation de mellite,

    l'autre utilis pour faire des lavements et en mdecine vtrinaire.

    3.7 Les prparations pharmaceutiques contenant du miel

    Le miel entre dans la composition de nombreuses prparations pharmaceutiques.

    Bon nombre d'entre elles sont aujourd'hui inusites comme les mellites, les

    8

  • oxymellites et les lectuaires; mais d'autres ont merg plus rcemment comme les

    aromiels.

    3.1.1 Mellites

    les mellites sont des prparations liquides ayant une consistance sirupeuse dues une

    forte proportion de miel dans leur composition. Ils doivent avoir la mme densit et

    la mme consistance que les sirops.

    les liquides servant dissoudre le miel sont l'eau ou diverses solutions

    mdicamenteuses.

    le miel dont on se sert ordinairement est celui de Narbonne ou du Gtinais. Il doit

    tre trs blanc et de bonne qualit. exempt de toute cire et de toute matire

    trangre.

    les mellites se prparent en gnral comme des sirops. par solution chaud. en

    vitant une bullition prolonge.

    Prparation du mellite simple (sirop de miel):

    Miel blanc .4000

    Eau 1000

    On fait dissoudre chaud. on cume. on chauffe puis on filtre.

    laxatif et rafrachissant. utilisable en lavement la dose de 30 100 grammes.

    Mellite de mercuriale

    Mercuriale sche 125g

    Eau distille 1000g

    Miel blanc 1000g

    Prparation laxative et purgative prescrite autrefois en lavement.

    Posologie: 50 100 g pour 400 g d'eau.

    9

  • Mellite de roses rouges

    Poudre de ptales de roses rouges 1000g

    Miel blanc. 6000g

    Alcool SO SOOOg

    Ce mellite, trs astringent du fait de sa forte teneur en tanins contenus dans les

    ptales de roses, tait utilis en gargarismes et collutoires.

    3.1.2 Oxymellites

    Si l'on emploie comme solvant le vinaigre, les mellites prennent le nom d'

    oxymel lites ou oxymels.

    Prparation de l'oxymellite simple:

    Vinaigre blanc SOg

    Miel blanc 2000g

    Cette prparation est aujourd'hui inusite.

    On trouve aussi dans la 23 me dition de l'Officine de Dorvault la formule de

    l'oxymel scillitique.

    Oxymel seillitique:

    Vinaigre scillitique 1000g

    Miel blanc .4000g

    Le vinaigre scillitique s'obtient par macration de squames de scille (planteappartenant la famille des Liliaces et dont le bulbe renferme des htrosidescardiotoniques) dans un mlange d'acide actique cristallis et de vinaigre blanc.Cette prparation tait utilise autrefois comme tonicardiaque. Dans le livre

    10

  • "Elments de Pharmacie thorique et pratique", cet oxymel scillitique est indiqu

    "pour vacuer les humeurs visqueuses des poumons et de l'estomac, dans l'asthme et

    pour rsoudre certaines obstructions".

    3.1.3 Electuaires

    On entend sous les dnominations d'lectuaires des mdicaments d'une consistance

    de pte molle, composs de poudres trs fines divises soit dans du sirop, soit dans

    un mellite ou dans une rsine liquide.

    La prparation de ces mdicaments tait pour les anciens le summum de l'art.

    L'lectuaire thriaque (du grec theriakos qui signifie "bon contre les btes sauvages")tait un remde universel qui pouvait tout gurir. Galien qui tenait une officine sur

    la voie sacre Rome, contribua la renomme extraordinaire de la thriaque. A

    cette poque, elle contenait 74 composants; puis au fil des sicles, la formule s'estrduite.

    Entre autre dans la formule de l'lectuaire thriaque, on trouve des racines (d'iris, degingembre, de valriane, de rhapontic ), des corces (cannelle, citron), dessommits fleuries (marrube, scordium, ), des feuilles de laurier, du poivre, desvipres sches, de l'agaric blanc, de la gomme arabique, de la myrrhe, du miel blanc,

    du vin de malaga ....

    Dans l'Officine de Dorvault (23 me dition), on trouve de nombreuses formulesd'lectuaires:

    Electuaire ferrugineux:

    Carbonate de fer 20g

    Quinquina 1OgCannelle 5g

    Miel 120g

    Cette prparation tait employe comme tonique emmnagogue; la posologie tait

    de deux cuillres par jour.

    11

  • Electuaire expectorant

    Miel blanc. 100g

    O xyde d 'antimoine 0 ,3 0 ,6 g

    Vin d'ipca 2 4 g

    Cette prparation tait p rconise dans les cas d'dme pulmonaire, de

    . bronchite,...

    Ces prpa rations taient jadis conserves dans des vases de faence ou de porcelaineafin de les protger de la lumire et de l'humidit (figure 1).

    Figure 1: Vase de montre de forme globulaire en faence bleute dcor bleu etportant l'inscription theriaca, Nevers fin du XVIIme sicle(w ww.ord re.pha rmacien. fr)

    3.1.4 Aromiels

    Il s'agit d 'association entre du miel et des huiles essentielles.

    Le miel serait, en effet, un excellent vecteur pour faire pntrer les huiles essentielles

    au sein de l'organisme.

    12

  • De l est ne l'ide de mlanges associant les vertus des plantes celle du miel. Selon

    Roch Domerego (2001) un aromiel prendre par voie buccale se fait selon laproportion de 3 5 grammes d'huiles essentielles pour 100 gramme de miel. Pour

    les applications usage externe, la proportion doit tre ramene 25 gouttes

    d'huiles essentielles pour 100 grammes de miel.

    La posologie usuelle pour un adulte est la suivante:

    Trois cuillres caf par jour pendant dix jours pour les pathologiesaigus

    Une cuillre soupe deux fois par jour, jusqu' un mois, pour despathologies chroniques.

    Exemple d'un aromiel prconis pour les furoncles (Domerego, 2001): miel de Thym+ huile essentielle de Thym graniol + huile essentielle de Me/a/euca a/ternifolia.

    Les pharmaciens peuvent tre confronts ce type de thrapeutique bien qu'elle ne

    soit que peu connue. Il ne faut pas manquer de rappeler qu'un diagnostic mdical

    doit tre pos avant de commencer tout traitement par aromiel.

    La prsence d'huiles essentielles dans ces prparations doit les contre indiquer

    strictement chez les femmes enceintes, les femmes qui allaitent ainsi que chez les

    enfants avant 12 ans (sauf prescription mdicale).De plus, il faut conseiller l'utilisation d'huiles essentielles chmotypes, c'est--dire

    chimiquement dfinies et qui garantissent une scurit d'utilisation optimale.

    3.1.5 Propomiels

    Ce sont des prparations dans lesquelles sont mlangs de l'extrait de propolis et du

    miel. La propolis est un genre de rsine produite par les abeilles et qui a des

    proprits antibactriennes trs intressantes. L'association de ces deux produits est

    prconise dans des cas o en raison de l'thanol qu'il contient, l'extrait de propolis

    ne peut tre employ pur (par exemple en cas de brlures). Dans les propomiels vise cicatrisante, la propolis intervient raison de 0,5% de matire active dans le

    miel. Dans ces prparations, le miel est d'une part un excipient puisqu'il sert de

    vhicule l'extrait de propolis et d'autre part un principe actif de par ses propritscicatrisantes entre autres.

    13

  • 3.1.6 Pan-miels

    Ce sont des prparations employes Cuba et qui sont composes d'un mlange de

    pollen et de miel.

    3.1.7 Apipharmacope

    L'Apipharmacope est une ide du Professeur Roch Domerego, prsident de

    l'association europenne d'Apithrapie, qui vise crer une Pharmacope des

    produits de la ruche. Cette Apipharmacope est un chanon qui manque aujourd'huientre l'apiculture et l'apithrapie. Dfinir des protocoles de production, avoir des

    matires standardises, tout cela permettrait de mieux comparer les tudes

    scientifiques et surtout d'avoir une reproductibilit dans les effets thrapeutiques

    obtenus.

    3.2 Les spcialits pharmaceutiques contenant du mielen France

    Dans les spcialits vendues dans les pharmacies franaises, le miel joueessentiellement un rle d'excipient. On en trouve dans diffrentes spcialits

    indiques pour traiter les maux de gorge: les pastilles Drill", Strepsils rnlel-cltrone

    Pulrnollv-

    On retrouve le miel comme excipient dans des sirops contre la toux comme

    Apltussine" qui contient 93 grammes de miel de Pin.

    Feromlel" est un sirop base de miel d'acacia (72,9%) et de fer (0,6%) qui acomme indication les besoins nutritionnels spcifiques des enfants et des adolescents

    en priode de croissance.

    Dolodent", solution gingivale destine au traitement symptomatique des douleurs

    lies la pousse dentaire, compte dans ses excipients du miel.

    On trouve du miel dans des gels destins la lubrification des muqueuses ou des

    14

  • instruments mdicaux comme Taldo" ou Hvalorniels-

    Le miel entre dans la composition de nombreux complments allmentalres indiqus

    pour le tonus et la vitalit (Phvtofluide- ...)En cosmtologie, le miel est prsent dans de nombreuses crmes, soins, masques ...

    Le miel adoucit, tonifie et nourrit la peau. Le laboratoire Nuxe propose dans sa

    gamme Rve de miel" des baumes pour les lvres, une crme pour le visage, une

    crme pour les mains et un gel nettoyant.

    15

  • Il. De la fleur la ruche, l'laboration du miel

    L'apptence naturelle des abeilles pour tout ce qui est sucr les amne butiner

    diffrentes sources. Le miel est labor par les abeilles partir de substances sucres

    vgtales provenant soit:

    des nectars de plantes (essentiellement de fleurs)des exsudats rejets par des insectes piqueurs et suceurs (puceronsessentiellement)exceptionnellement, de jus de fruits dj attaqus par d'autres insectes oupar de petits animaux (les pices buccales de l'abeille ne lui permettantpas de perforer les fruits)

    1. A partir du nectar

    1.1 Dfinition et origine du nectar

    Le nectar est produit par des organes propres aux vgtaux suprieurs, qui portent le

    nom de nectaires. Ce sont des structures glandulaires de petite dimension dont la

    localisation est trs variable, qui reoivent un canal (faisceaux libro-ligneux)acheminant la sve de la plante. On distingue les nectaires floraux ( la base desfleurs), des nectaires extra floraux (sur les feuilles, les tiges ou les autres parties de laplante). Le nectar reste accumul sur le nectaire ou passe dans un organe spcialis,le plus souvent un peron dans lequel il est protg de la dessiccation.

    1.2 Composition du nectar

    Le nectar se forme partir de la sve de la plante, mais sa composition diffre de

    celle de la sve.

    C'est une solution aqueuse plus ou moins visqueuse en fonction de sa teneur en eau

    qui peut tre trs variable: la matire sche reprsente de 5 80 % du nectar.Cette matire sche est forme 90% de sucres dont les plus courants sont le

    16

  • saccharose, le glucose et le fructose. Outre les sucres, largement majoritaires, on peuttrouver des acides organiques (acide fumarique, acide succinique, acide malique,acide oxalique), des protines dont des enzymes et des acides amins (acideglutamique, acide aspartique, mthionine, srine, tyrosine...), des substancesaromatiques et des composs inorganiques (phosphate entre autre).Tous ceslments vont donner au miel sa couleur et ses armes.

    7.3 Rcolte du nectar par les butineuses

    les nectaires sont gnralement situs au fond de la corolle des fleurs. Pour y

    accder, la butineuse doit pntrer dans la fleur et allonger sa langue. Elle aspire le

    nectar, par pompage et par capillarit. lorsque son jabot est rempli, elle rentre laruche o elle transfre le nectar "prdigr" aux ouvrires manutentionnaires; cet

    change de nourriture se nomme trophallaxie.

    Chaque fleur butine laisse dans le miel sa carte d'identit, au travers de son nectar

    mais surtout de ses micro-lments (pigments, armes, grains de pollens...)

    2. A partir du miellat

    2. 7 Dfinition et origine du miellat

    le miellat est un produit sucr labor par divers insectes partir de la sve des

    vgtaux et dont se nourrissent certaines abeilles et fourmis.

    l'origine du miellat est reste longtemps un mystre. Dans l'Antiquit, Pline pensait

    qu'il provenait du ciel et cette ide a perdur jusqu'au milieu du XVIIIe sicle. Puis,deux coles vont s'affronter, l'une soutenant la thse d'une origine vgtale, l'autre

    d'une origine animale. Pour ceux qui croient la thse vgtale, le miellat est une

    scrtion des feuilles produite sous certaines conditions mtorologiques. les

    partisans de l'origine animale considrent que ce sont des insectes, les pucerons, qui

    excrtent une substance sucre aprs avoir suc la sve des plantes.

    Depuis, on sait que le miellat provient des insectes et non des plantes.

    17

  • 2.2 Les insectes producteurs de miellat et leurs planteshtes

    les insectes producteurs de miellat sont tous des hmiptres homoptres, c'est dire

    que ce sont des insectes qui possdent des pices buccales leur permettant de piquer

    les tissus vgtaux pour en prlever la sve. Ce sont des cigales, des psylles, des

    cochenilles et surtout des pucerons.

    Ils perforent les tissus vgtaux de la plante pour atteindre les faisceaux dans lesquels

    circule la sve. Celle-ci passe dans le tube digestif de l'insecte o elle est transforme

    en miellat qui est ensuite excrt par l'anus.

    les plantes htes de ces insectes sont surtout des arbres forestiers ou

    d'ornementation. Il s'agit principalement du sapin, de l'pica, du pin sylvestre, du

    mlze et du chne. Bien d'autres arbres peuvent hberger des insectes producteurs

    de miellat: le chtaignier, l'rable, le bouleau, l'aulne, le frne, le charme... mais, ces

    miellats sont produits en plus petite quantit et sont de qualit infrieure celle des

    miellats de sapin ou d'pica.

    2.3 La rcolte du miellat par J'abeille

    les rcoltes de miellat ont lieu entre la fin du printemps et l't. les quantits

    rcoltes sont trs variables d'une anne l'autre. En effet, les pucerons sont trs

    sensibles aux conditions mtorologiques dfavorables, et sont exposs de

    multiples prdateurs (coccinelles, punaises, gupes). Il faut noter qu'en prsenced'une abondance de nectar, cette source est dlaisse par les abeilles. Les butineuses

    recueillent le miellat par lchage et remplissent progressivement leur jabot. Cedernier plein, elles regagnent la ruche.

    3. Pour aboutir au miel: de multiples transformations

    3.1 Dans le tube digestif des abeilles

    le changement de la solution sucre en miel commence dj dans le jabot de labutineuse o diverses enzymes entrent en action.

    18

  • A la ruche, le nectar rcolt et "prdigr" par la butineuse est pris en charge par de

    plus jeunes abeilles, qui se l'changent plusieurs fois (trophallaxie) et l'enrichissent enmatires spcifiques et notamment en enzymes.

    Les principales enzymes sont:

    La diastase qui permet de modifier l'amidon

    L'invertase qui divise le saccharose en glucose et en fructose

    La glucose oxydase qui, partir du glucose, produit de l'acide gluconique et

    du peroxyde d'hydrogne.

    Au fil des changes entre les abeilles, la composition de la mielle volue: des sucres

    se scindent, d'autres s'assemblent afin de former de nouveaux sucres plus complexes.

    Les ouvrires compltent ainsi la transformation commence dans le jabot de labutineuse.

    3.2 La dshydratation du miel

    Quand la butineuse arrive la ruche, la teneur en eau du nectar est suprieure 50%. Le miel va tre dshydrat par les ouvrires. Pour cela, elles rgurgitent

    plusieurs reprises une goutte de leur jabot et l'talent dans l'atmosphre sche de laruche. Quand la concentration en eau atteint 40 50%, elles entreposent le mieldans les cellules. Les abeilles ventilent galement la ruche: elles font rentrer de l'air

    extrieur que la colonie va chauffer plus de 30c et de ce fait, le miel va s'asscher.

    L'air chaud et charg de l'humidit excessive du miel est rejet vers le milieuextrieur. La teneur en eau du miel doit ainsi tre abaisse jusqu' atteindre environ18%. La cellule est alors ferme avec un opercule de cire qui permet une bonne

    conservation.

    La colonie dispose en rserve d'un aliment hautement nergtique, stable, de longue

    conservation et peu sensible aux fermentations.

    19

  • III. La rcolte du miel par l'apiculteur

    La rcolte du miel peut se pratiquer ds la fin de la mielle quand les cadres des

    hausses sont remplis de miel opercul.

    1. La rcolte des hausses

    . Une ruche, exploite de faon rationnelle, est divise en deux parties: le corps et la

    hausse (figure 2).Le corps est la partie infrieure; il contient de hauts cadres dans lesquels les abeilles

    stockent du miel, et du pollen.

    C'est aussi dans cette section de la ruche que se trouve le couvain. L'apiculteur se

    contente de surveiller le corps de ruche et ne prlve pas le miel qui y est

    entrepos; celui-ci servira nourrir les jeunes larves et permettra la colonie depasser la mauvaise saison.

    La hausse constitue la partie suprieure de la ruche; elle est gnralement spare du

    corps par une grille qui empche la reine de venir y pondre. L'apiculteur la place ds

    le printemps. Elle est compose de cadres (gnralement moiti moins haut que ceuxdu corps) destins recevoir le surplus de miel.

    Ruche dlvlslble

    Hausse ---

    Corps

    Plancher ---1..1:'

    Figure 2: Schma reprsentant les diffrentes parties d'une ruche

    20

  • A la fin de la mielle quand les cadres sont remplis de miel et operculs (figure 3),l'apiculteur ramasse les hausses des ruches et les ramne dans sa miellerie afin

    d 'extraire le miel.

    Figure 3: Cadre rempli de miel avec les alvoles opercules

    2. La dsoperculation et l'extraction du miel

    L'apiculteur retire, l'aide d'un lve cadres, les cadres remplis de miel. II doit

    dsoperculer les alvoles gorges de miel. Plusieurs outils permettent d'effectuer ce

    travail: le couteau dsoperculer (figure 4) ou la herse (figure 5)(mthodemanuelle), la machine Caillas (mthode mcanique).

    Figure 4: Couteau dsoperculer

    21

  • Figure 5: Herse dsoperculer

    Les cadres sont ensuite mis dans un extracteur (figures 6 et 7). C'est une sorte decentrifugeuse manuelle ou automatise o ils vont tourner trs rapidement. La force

    centrifuge fait alors sortir le miel des alvoles. Projet sur les parois, le miel coule aufond de l'appareil.

    Figure 6: Extracteur manuel

    22

  • Figure 7: Cadres dsoperculs dans le panier de l'extracteur

    3. La maturation et la mise en pots

    Le miel, la so rt ie de l'extracteur, est vers dans un maturateur (figure 8) . Il s'agitd'un simple rcipient de dcantation surmont d'un filtre (figure 9) destin retenirles impurets qui pourraient y tre contenues (bulles d'air, fragments de cire...). Ilfaut deux trois jours pour que les impurets et l'air remontent la surface afind'tre limins. Il est indispensable que le maturateur soit plac dans un endroit

    propre et surtout sec. Enfin, l'apiculteur soutire le miel du maturateur et le

    conditionne dans des pots.

    Figure 8: Maturateur

    23

  • Figure 9: Filtre situ dans la partie suprieure du maturateur et servant sparer lemiel et divers dbris (cire, abeilles ...)

    4. La conservation du miel

    Le miel est une solution aqueuse, sucre et acide qui va se dgrader au fil du temps,

    va subir des transformations, des modifications de ses caractristiques physico-

    chimiques.

    4.1L'eau

    Le miel est une solution aqueuse; or les microorganismes ont besoin d'eau pour se

    dvelopper. Une teneur trop importante d'eau dans le miel constitue un

    environnement favorable la prolifration de ces microorganismes: il se produit

    alors un phnomne de fermentation.

    Pour viter ce dsagrment, l'apiculteur doit veiller ce que le miel rcolt soit

    suffisamment sec. Idalement, la teneur en eau d'un miel ne doit pas dpasser 18%.

    Le codex alimentarius (ensemble de normes alimentaires internationales sur la qualitet l'innocuit des aliments labores par la Commission mixte Food and Agriculture

    Organization -Organisation mondiale de la sant) limite 21% la teneur en eau desmiels. Seuls les miels de Bruyre et de Trfle peuvent avoir une teneur suprieure

    sans toute fois dpasser 23%.

    24

  • 4.2 Le rle des enzymes

    Les miels contiennent des enzymes qui viennent des abeilles ou des insectes qui ont

    rejet les miellats (pucerons, cochenilles ...).Les enzymes sont des protines fragiles qui vont se dgrader lentement et ce

    processus est acclr par la chaleur.

    En fonction de l'origine botanique du miel, la quantit d'enzymes prsentes varie

    fortement.

    La mesure de l'activit des enzymes va indiquer si le miel a subi ou non une

    dgradation. Deux enzymes peuvent tre analyses dans le miel: l'amylase et

    l'invertase.

    La mesure de leurs activits permet de savoir si un miel a t chauff ou conserv

    une temprature trop leve.

    Normalement, les oprations ralises par l'apiculteur de la rcolte au

    conditionnement ne portent pas prjudice ces enzymes.

    4.3 L'hydroxymthylfurfural

    Les monosaccharides, et tout particulirement le fructose, sont dgrads en milieu

    acide par dshydratation molculaire avec formation d'hydroxymthylfurfural

    (HMF).Le taux d'HMF est le critre le plus fiable pour dterminer l'ge d'un miel. ainsi que

    pour tudier son ventuelle dgradation. Ni les nectars, ni les miellats, ni les miels

    frais ne contiennent de l'HMF.

    Ce produit se forme trs lentement au fil du temps et son volution estexponentielle (figure 10).La production de HMF est favorise par la forte teneur en fructose et par l'acidit du

    milieu.

    25

  • 30mg25 m920 mg15111g10mg5 mg

    Ala rcolte Aprs 6 mois Aprs 1 an Aprs 18 mois Aprs 2 ans

    Figure 10: Evolution au fil du temps de la teneur en HMF dans le miel

    (trait Rustica de l'apiculture)

    Tous les miels n'voluent pas de la mme faon: les miels de nectar atteignent entre

    5 et 15 mg/kg de HMF au bout de deux ans, alors que les miels de miellats (souventplus riches en fructose et plus acides), peuvent atteindre 25 mg/kg de HMF.La concentration en HMF est augmente par des chauffages excessifs.

    Le volume 11 du "Codex alimentarius", qui est consacr aux produits sucrs, prcise

    que le miel ne doit pas possder une teneur en HMF suprieure 80 mg/kg. (Cetteteneur leve s'explique par la ncessit de prendre en compte l'ensemble des miels

    produits dans le monde et notamment les miels tropicaux). Mais pour les mielsproduits dans l'Union Europenne, le taux maximum d'HMF a t fix 40 mg/kg.

    4.4 Date limite d'utilisation optimale (OLVO)

    Jusqu' la DLUO le miel doit conserver ses proprits sensorielles et physico-

    chimiques. Cette date limite garantit au consommateur que le miel possde toutes

    ses qualits. Gnralement la DLUO est de deux ans.

    26

  • IV. Composition etchimiques du miel

    caractristiques physico-

    1. Les caractristiques organoleptiques du miel

    Les miels rcolts peuvent tre trs divers, tant par leur coloration que par leur

    consistance et leur arme.

    1.1 La couleur

    En fonction de ses origines florale et gographique, le miel peut prsenter diffrents

    coloris. Il existe des miels limpides comme de l'eau, des miels jaunes, ambrs,verdtres, rougetres, et certains presque noirs. l'exception du violet et du bleu lacouleur des miels varie l'infini.

    Tableau 1 Les diffrentes couleurs des miels en fonction de leur origineflorale

    (Le trait Rustica de l'apiculture)

    Origine florale CouleurAcacia Incolore

    Lavande, Tilleul Ivoire

    Tournesol, Pissenlit Jaune

    Chtaignier, Bruyre Brun

    Saule, Sapin Trs fonce avec des reflets verts

    1.2 La texture

    Cristallis finement ou grossirement, dur ou souple, pteux ou liquide, le miel peut

    se prsenter sous de nombreux aspects.

    27

  • S'il est parfaitement fluide au moment de son extraction, le miel ne reste cependant

    pas dans cet tat de faon indfinie.

    La vitesse de cristallisation varie avec la composition en sucres, la teneur en eau, la

    temprature de conservation. Certains miels cristallisent dans les jours qui suivent lamise en pot (comme le miel de colza), alors que d'autres restent l'tat liquidependant des annes temprature ordinaire (c'est le cas du miel d'acacia et desmiels de miellat)L'aptitude cristalliser d'un miel est fonction du rapport glucose/eau selon White et

    al. (1962). La cristallisation est nulle ou trs lente pour un indice infrieur 1,6. Elleest rapide et totale lorsque l'indice dpasse 2.

    La cristallisation est particulirement fine dans les miels de luzerne, trfle, colza,

    bruyre. Elle est plutt grossire dans ceux de chtaignier, oranger, sapin, tilleul.

    Les consommateurs souhaitent souvent avoir un miel crmeux. Il est possible de

    diriger la cristallisation afin d'obtenir une texture crmeuse. La mthode utilise le

    plus frquemment s'appelle l'ensemencement; il s'agit de travailler avec unmlangeur un miel grains fins cristalliss jusqu' l'obtention de la texturerecherche. Ce miel va servir ensemencer ( une concentration de 5%) un autre ftde miel et il lui confrera la texture recherche.

    7.3 Le got et les armes

    Suivant son origine florale, le miel peut prsenter une grande varit de saveurs et

    d'armes diffrents. Il existe une roue des odeurs et des armes (figure 11) quipermet de dcrire, comme on sait le faire pour les vins, les sensations perues tant au

    niveau olfactif que gustatif lors de la dgustation d'un miel.

    Le Centre Apicole de Recherche et d'Information (CARI) est une associationwallonne but non lucratif qui uvre pour la promotion et le dveloppement de

    l'apiculture. Le CARI a men des recherches sur les saveurs et les armes des miels et

    a ralis une roue des odeurs et des armes.

    28

  • Figure 11: La roue des odeurs et des armesdes miels et la petite roue des armes etsensations exognes.

    (Trait Rustica de l'apiculture)

    29

  • Voici quelques exemples de dgustation de miel:

    Le miel de Chtaignier

    Son odeur est domine par une note "boise"et ensuite par des notes de "chaud" et

    de "chimique". En bouche, l'arme est trs proche et, cot des notes de "bois"

    toujours dominante, les notes de "chaud", puis de "chimique" ressortent davantage.

    Le miel de Tilleul

    Hormis les notes" floral fruit frais ", toutes les classes sont perues. Viennent d'abord

    le "chaud", le "chimique", le "frais" et le "bois", ensuite"l'avanc" et enfin le "vgtal".

    En bouche, le caractre "frais" domine nettement devant le "chimique" et couvre le

    "chaud", le "bois" et le "floral fruit frais".

    Le miel de Tournesol

    L'odeur est considre comme "avance" et, dans une moindre mesure, comme

    "vgtale".

    En bouche, le caractre "vgtal" domine avec le caractre "chaud". Les notes

    "avanc" et "floral fruit frais" sont difficilement perues.

    2. La composition chimique du miel

    Le miel, comme nous l'avons vu prcdemment, est labor en plusieurs tapes et

    chacune influence sa composition chimique. Il n'existe donc pas un miel mais des

    miels; tout dpend du type de plante visite par les abeilles, de la source rcolte

    (nectar ou miellat) ...La composition moyenne des miels europens est rsume dans le tableau qui suit.

    30

  • Tableau 2 : Composition moyenne des miels europens(Les techniques de l'ingnieur, 2000)

    Composition Pourcentage Type de Principaux composantstotal composs15 20%

    Eau (moyenne17%)

    Monosaccharides Glucose (33%)Fructose (39%)Disaccharides Maltose (0,9%), Isomaltose,Hydrates de carbone 75 80 % Saccharose (2,3%)

    Erlose, Raffinose, (mlzitose),Polysaccharides (kojibiose), (dextrantriose),

    (mlibiose)Gluconique (0,1 0,4 %),

    (malique), (succinique), (oxalique),Acides (0,1 0,5%) (glutamique), (pyroglutamique),

    (citrique), (glucuronique), formique(0,01 0,05%)

    Matires albuminodes, matires

    Protines et acides azotes, (proline), (tyrosine),amins (0,2 2%) (leucine), (histidine), (alanine),(glycine), (mthionine), (acide

    Substances diverses 1 5 %aspartique)

    Vitamines B,C, (A,D,K)Enzymes provenant Amylases a et B, gluee-Invertase,des glandeshypopharynglennes glucose oxydase

    Enzymes provenant (Catalase), (amylases), (phosphatasesdu nectar acides)Minraux K, Ca, Na, Mg, Mn, Fe, Cu, (Co, B,Si, Cr, Ni, Au, Ag, Ba, P, Cs)

    Esters Mthylantranylates, actates,mthylthylctones...

    Armes Aldhydes et Formaldhyde, actaldhyde...actones

    Alcools Mthanol, thanol, isobutanol, 2-phnylthanol ...Flavones Flavanol, catchine, querctine

    Lipides Traces Acides gras (Acides palmitique, butyrique,caprique, caproque. valrique)

    Les substances indiques entre parenthses sont l'tat de traces; les % sont donns par rapportau poids total du miel

    31

  • 2. 1 Les sucres

    Les hydrates de carbone constituent la partie la plus importante du miel. Il s'agit en

    grande partie de monosaccharides (glucose et fructose), du saccharose, du maltose,et d'autres sucres prsents l'tat de traces (erlose, mlzitose, isornaltose, nigrose,turanose, maltulose...)La prsence de glucose et de fructose est le rsultat de l'action d'une enzyme sur le

    saccharose: l'invertase.

    La prsence des autres sucres semble dpendre des plantes qui ont t butines.

    2.2 L'eau

    La teneur en eau est en moyenne de 17 %, mais le miel tant un produit biologique,ce chiffre peut fluctuer. Les abeilles ferment avec un opercule les alvoles remplies de

    miel quand la teneur en eau avoisine les 17%. Il faut noter que certains miels de

    Bruyres peuvent contenir jusqu' 22-25% d'eau.

    2.3 Les acides

    Le miel contient aussi des acides. Le plus important est l'acide gluconique mais on

    trouve aussi une vingtaine d'acides organiques, comme l'acide actique, l'acide

    citrique, l'acide lactique, l'acide malique, l'acide oxalique, l'acide butyrique, l'acide

    pyroglutamique et l'acide succinique. A l'tat de traces, le miel contient de l'acide

    formique, de l'acide chlorhydrique et de l'acide phosphorique. Les lactones

    participent galement l'acidit du miel.

    2.4 Les aliga-lments

    Le miel est un aliment qui apporte de nombreux oligo-lments qui sont

    indispensables la sant de l'homme.

    Suivant leurs origines florales, les miels prsentent des concentrations variables en

    oligo-lments. 11 est intressant de constater que des miels de diffrentes saisons et

    32

  • de diffrentes origines gographiques se compltent; ainsi une consommation varie

    tout au long de l'anne assure des apports intressants en oligo-lments.

    Potassium, phosphore, calcium, soufre, magnsium, manganse, silicium, bore, fer,

    zinc, cuivre et baryum sont retrouvs en plus ou moins grande quantit dans le miel.

    Ces substances participent au bon fonctionnement de notre organisme.

    Quelques rles d'oligo-lments dans l'organisme humain: Le potassium est un cation intracellulaire d'une grande importance puisqu'il est

    utilis entre autre par les cellules du muscle cardiaque.

    Le phosphore entre dans la composition de l'adnosine triphosphate.

    Les ions calcium jouent un rle dans les phnomnes lis la coagulation du sanget l'excitation neuromusculaire.

    Le soufre est un oxydant; il entre dans la composition de nombreuses molcules

    organiques intervenant dans de nombreux mtabolismes.

    De plus, le miel facilite l'assimilation des oligo-lments; en effet les travaux du

    Professeur Bengsch (1997) ont montr que les oligo-lments sont mieux assimilspar l'organisme lorsqu'ils sont dans du miel que lorsqu'on les consomme seuls.

    2.5 Les protines

    Le miel est une substance assez pauvre en protides. On y trouve des peptones, des

    albumines, des globulines ainsi que des acides amins comme la proline, l'acide

    aspartique, l'acide glutamique, l'alanine, la cystine...

    2.6 Les enzymes

    De nombreuses enzymes existent dans le miel: l'invertase, l'a-amylase, la ~-amylase,l'-glucosidase, la glucose oxydase, une catalase et une phosphatase. Elles

    proviennent soit des nectars (origine vgtale), soit des scrtions salivaires desabeilles (origine animale).L'invertase est responsable de l'hydrolyse des disaccharides.

    Les amylases transforment l'amidon en glucose.

    La glucose-oxydase donne de l'acide gluconique et du peroxyde d'hydrogne

    partir du glucose.

    33

  • Ces enzymes tant thermolabiles, leur prsence ou leur absence peut servir

    d'indicateur de surchauffe du miel.

    2.7 Les vitamines

    Le miel contient peu de vitamines. On y trouve essentiellement des vitamines du

    groupe B: vitamines B1, B2 B3 (appele aussi PP), B4 et B5. Parfois on y trouve ausside la vitamine C, ainsi que les vitamines A, K et D.

    2.8 Divers

    Plusieurs facteurs antibiotiques naturels ont t trouvs dans le miel peroxyde

    d'hydrogne, flavonodes, ...

    Le miel contient galement des lments figurs : grains de pollen, spores de

    champignons, algues microscopiques, levures, etc., dont l'identification sous le

    microscope permet d'obtenir des renseignements sur l'origine florale et

    gographique (analyse pollinique des miels ou mlisso-palynologie).L'tude microscopique du miel permet de lui attribuer une appellation: miel toutes

    fleurs, miel de lavande, de chtaignier... Un miel n'est jamais issu 100% du mmetype de fleur; on donne au miel le nom de l'espce qui est majoritaire.Les pigments colorent et aromatisent les miels. Ce sont principalement des

    carotnodes, des xanthophylles et des flavonodes.

    3. Les caractristiques physico-chimiques

    3.7 Monographie du miel

    Le miel possde une monographie dans la Pharmacope franaise Xme dition

    (1996).y sont prsents les caractres du miel, les oprations raliser afin d'en faire

    l'identification, ainsi que les diffrents essais auxquels il doit rpondre.

    34

  • 3.1.1 Caractres

    D'aprs la Pharmacope franaise, Xme dition (1996):"Le miel, immdiatement aprs sa rcolte, est un liquide pais plus ou moins color,

    lgrement trouble. 11 peut devenir grenu et prendre une consistance plus ou moins

    ferme. 11 prsente une odeur caractristique variant lgrement selon son origine

    botanique et une couleur variant du blanc au brun rouge."

    3.1.2 Identification

    La Pharmacope franaise dcrit une chromatographie sur couche mince qui permet

    d'identifier les sucres du miel.

    3.1.3 Essai

    La Xme dition de la Pharmacope franaise (1996) dcrit une douzaine d'essais pratiquer sur le miel.

    Entre autre y est dcrit un essai concernant l'amidon:

    "A 20 grammes de miel, ajoutez 20 millilitres d'eau et agitez. Dans deux tubes essaide mme diamtre, introduisez 10 ml de la dispersion homogne obtenue. Dans le

    premier tube essai, ajoutez 0,1 ml de solution alcoolique d'iode iodure R. Agitez.La coloration obtenue n'est pas plus prononce que celle du deuxime tube essai

    tmoin"

    3.2 Le pH

    Le pH du miel est acide; il oscille entre 3 et 6.

    3.3 Solubilit

    Le miel est soluble dans l'eau, l'alcool dilu et insoluble dans l'alcool fort, l'ther, le

    chloroforme, le benzne.

    35

  • 3.4 Densit

    Pour une teneur moyenne en eau de 17,2% 20C, la densit moyenne est de 1,42

    et varie gnralement de 1,39 1,44 selon la nature des miels analyss.

    3.5 Viscosit

    Elle varie en fonction de la temprature, de la teneur en eau et de la composition

    chimique du miel. A 35C, tous les miels sont fluides. Certains sont thixotropes (c'est--dire que ces miels lorsqu'on les agite deviennent liquides mais reprennent leur

    viscosit premire aprs repos) comme ceux d'Erica et surtout de Calluna. Ils ont uneviscosit anormale, leur consistance tant celle d'un gel.

    36

  • V. Proprits thrapeutiques du miel

    Le miel a toujours t utilis comme remde de nombreux maux. Quelques usagesempiriques ont travers le temps comme le fait de prendre une cuillre de miel

    lorsque la gorge se fait douloureuse, mais les autres sont tombs dans l'oubli. Partant

    de constations cliniques impressionnantes, des chercheurs de toutes les parties du

    globe travaillent afin de dmontrer scientifiquement les atouts du miel.

    1. Les proprits cicatrisantes du miel

    Le miel est reconnu depuis longtemps comme favorisant la cicatrisation de plaies

    qu'elles soient profondes, tendues, ncroses, surinfectes....

    7. 7 Observations cliniques

    Les cas rapports de cicatrisation grce des applications de miel ne manquent pas.

    C'est sous l'impulsion du Professeur Bernard Descottes au dbut des annes 80 que le

    miel a fait son entre l'hpital de Limoges.Le miel a t utilis pour la premire fois chez une jeune fille de 20 ans qui avait subiune rsection importante de l'intestin grle. Suite au drainage d'un abcs de paroi

    important, la patiente prsentait une perte de substance au niveau de la partie

    centrale de sa plaie abdominale.

    Une application de miel au niveau de cette cavit a conduit en huit jours unecicatrisation pratiquement complte.

    Monsieur L., malade polytraumatis a t admis dans le service de chirurgie du

    Professeur Descottes aprs un mois et demi pass en ranimation. Il prsentait une

    volumineuse escarre au niveau de la mallole externe droite. L'excision ncessaire

    d'une plaque de ncrose ayant mis nu le tendon, l'quipe mdicale a instaur un

    traitement au miel. Aprs quatre jours de traitement, l'aspect de la plaie est devenutrs vascularis.

    Aprs douze jours, la perte de substance tait pratiquement comble.

    37

  • Au bout de dix huit jours, le patient a pu quitter l'unit de soins et la cicatrisations'est acheve sans problme.

    Des cicatrisations ont aussi t obtenues chez des animaux.

    Des vtrinaires (Simon A. et al., 1997) ont trait avec du miel et du sucre unegnisse Prim'Holstein ge d'un an qui prsentait trois plaies infectes suintantes et

    malodorantes.

    Au bout d'une semaine, la mauvaise odeur et les suppurations ont disparu. En un

    mois, le bourgeonnement conjonctif comblait compltement les plaies. Au bout dedeux mois, la cicatrisation tait totale.

    1.2 Donnes scientifiques

    1.2.1 Rappels sur la cicatrisation

    La cicatrisation d'une plaie se droule en trois temps:

    -} La dtersionC'est la phase de nettoyage de la plaie; elle a pour but d'liminer les tissus

    ncrotiques et de favoriser la cicatrisation par bourgeonnement.

    Elle peut se faire mcaniquement (avec un bistouri), chimiquement (avec desenzymes), chirurgicalement (par exrse quand la ncrose est trop paisse),biologiquement (avec des asticots), ou de faon auto lytique (par l'action despolynuclaires et des macrophages).

    -} Le bourgeonnementCette deuxime phase se caractrise par l'apparition de nouveaux capillaires qui

    apportent les nutriments ncessaires la multiplication cellulaire.

    -} L'pithlialisationC'est pendant cette phase que les cellules pidermiques de la berge de la plaie

    prolifrent avant de migrer vers la surface cutane.

    38

  • 1.2.2 Hydratation

    D'aprs Lusby et al. (2002). le miel contribue l'hydratation de la plaie. Et unenvironnement humide est favorable la premire tape de la cicatrisation: la

    dtersion. En effet. la dtersion en milieu humide permet de solliciter la flore

    bactrienne normalement prsente sur la peau qui est capable d'liminer les dbris

    ncrotiques et/ou fibrineux.

    1.2.3 pH

    Les fibroblastes jouent un rle fondamental dans le processus de cicatrisation. Or.leur migration. leur prolifration et surtout la synthse de collagne sont optimales

    dans un environnement lgrement acide. Le pH du miel varie entre 3 et 6 : les

    pansements au miel favorisent donc l'activit fibroblastique.

    1.2.4 Viscosit

    Le caractre visqueux du miel (plus ou moins prononc suivant son origine florale).cre une barrire protectrice autour de la plaie. empchant ainsi toute surinfection

    de la lsion et ce d'autant plus que le miel est aussi dot de proprits

    antibactriennes.

    1.2.5 Osmolarit

    Le miel possde une forte osmolarit qui provoque un "appel" de lymphe et de

    plasma qui draine les exsudats et favorise l'arrive massive des cellules entrant dans

    le processus de cicatrisation (macrophages. fibroblastes...)

    1.2.6 Les sucres

    Les sucres et notamment le lvulose et le fructose prsents dans le miel amliorent

    39

  • localement la nutrition de la plaie et donc acclre le processus d'pithlialisation.

    les cellules (macrophages, fibroblastes ...) impliques dans le processus decicatrisation trouvent grce ces sucres une source d'nergie supplmentaire qui

    contribue leur bon fonctionnement.

    1.2.7 Le peroxyde d'hydrogne

    Subrahmanyam (1996) voque le rle du peroxyde d'hydrogne produit par laglucose oxydase dans la phase de dtersion. le peroxyde d'hydrogne ragit avec les

    ions fer ce qui entrane la formation de radicaux hydroxyles; c'est la raction de

    Fenton.

    Raction de Fenton:

    Fe3+ + OH- + OH -

    1.2.8 Rle dsodorisant

    Molan (1998) a remarqu que les plaies traites avec du miel ne dgageaient aucunemauvaise odeur. les bactries dgradent normalement les acides amins issus du

    srum ou des cellules mortes en rejetant des composs malodorants; mais, si du mielest leur disposition, alors elles vont le dgrader en priorit. Ce processus aboutit

    la formation d'acide lactique inodore. le miel appliqu sur une plaie a un effet

    dsodorisant.

    1.2.9 Non adhrant aux plaies

    lusby et al. (2002) souligne aussi le fait que les pansements au miel n'adhrent pasaux plaies. Ainsi le tissu nouvellement form est respect et le changement de

    pansement se fait sans douleur.

    40

  • 2. Les proprits antibactriennes du miel

    2. 7 Observations cliniques

    l'application de miel sur des plaies infectes aboutit leur asepsie. A partir de ceconstat de nombreux essais cliniques ont t conduits travers le monde.Au dpartement de Chirurgie du CHU de Bujumbura au Burundi (Ndayisaba et o.,1992), quarante patients avec des plaies diverses et infectieuses ont t traites avecdu miel. les prlvements bactriologiques effectus avant le traitement ont montr

    la prdominance des Staphylococcus aureus, suivis d'Escherichia coli et desPseudomonas spp. Ont aussi t isols des plaies: des Klebsiella, des Enterobactercloacae des Proteus, des Acinetobacter, des Citrobacter et des Staphylocoques autresque S.aureus.Au fur et mesure du traitement, le nombre de prlvements bactriologiquementpositifs a diminu. Au stade cicatrisation des plaies, seules quelques plaies

    prsentaient encore des germes.

    le miel a aussi t test sur des souches bactriennes prsentant des rsistances aux

    antibiotiques. Cooper et al. (2002) ont ralis une tude qui dmontre l'efficacit invitro du miel de Manuka et du miel pasteuris sur une souche de Staphylococcusaureus rsistante la Mthicilline ainsi que sur des souches d'entrocoques rsistant

    la vancomycine.

    le miel est capable d'inhiber la croissance d'Helicobacter pylori (Osato et al., 1999 ;AI Somai et al., 1994) qui provoque des gastrites, des ulcres gastriques et des ulcresduodnaux.

    Dans un contexte o de plus en plus de souches bactriennes rsistantes aux

    antibiotiques mergent, ces rsultats sont encourageants; le miel pourrait tre une

    alternative intressante dans la thrapeutique anti-infectieuse.

    2.2 Donnes scientifiques

    les chercheurs ont montr que c'est l'action combine de proprits physiques et

    chimiques qui confre au miel son activit antibactrienne.

    41

  • 2.2.1 Effet osmotique

    Le miel est une solution de sucres hyper sature puisque compose 80% environ

    de fructose et de glucose.

    Les sucres auraient une activit antibactrienne par leur pouvoir d'abaissement de

    l'activit de l'eau (Molan, 1992). L'activit de l'eau (appele aussi activit hydrique)exprime le degr de disponibilit de l'eau dans un milieu ou un produit donn.

    Entre les sucres du miel et les molcules d'eau, se produit une forte interaction. Par

    consquent, il y a trs peu d'eau disponible pour le dveloppement de

    microorganismes.

    Cette eau libre est mesurable; son unit est "aw" (water activity). Dans le miel, l'eaulibre est comprise entre 0,562 et 0,62. Seules quelques levures russissent se

    dvelopper dans ces conditions.

    Mais les proprits antibactriennes du miel ne sont pas dues uniquement cettehaute teneur en sucres. En effet, des tudes scientifiques comparant les effets

    antibactriens du miel et du sucre ont t menes (Bose, 1992; Drouet, 1983) ; il enrsulte que le miel a un pouvoir antibactrien suprieur celui du sucre. Il y a donc

    dans le miel des composs autres que les sucres qui empchent les microorganismes

    de se dvelopper.

    2.2.2 Acidit

    Le pH du miel est suffisamment acide (entre 3 et 6) pour inhiber le dveloppementde nombreux microorganismes pathognes. Le pH du miel non dilu est un facteur

    antibactrien significatif; cependant, si on le dilue, le pH peut ne plus tre assez bas

    pour limiter la prolifration des bactries. Les fluides corporels peuvent tre

    responsables de la dilution du miel; c'est une donne dont il faut tenir compte

    lorsque l'on est dans une dmarche de soins.

    2.2.3 Viscosit

    Du fait de sa viscosit, le miel va former une barrire protectrice qui va prserver la

    42

  • zone traiter de toute surinfection. C'est une proprit purement mcanique.

    2.2.4 Peroxyde d'hydrogne

    La principale activit antibactrienne du miel est lie la production enzymatique de

    peroxyde d'hydrogne. La glucose oxydase est une enzyme qui est scrte par les

    glandes hypopharyngiennes des abeilles. Au moment de la rcolte du nectar ou du

    miellat, ainsi que pendant les trophallaxies successives, cette enzyme est mlange au

    mlange sucr qui va devenir le miel.

    L'enzyme au contact du glucose produit la raction suivante:

    glucos e

    + Oz GlU~XYd"O

    IHlOzl

    III

    Gluconolactone

    [H20HO a

    'c?""1

    HC-OH1

    HO-C1H

    HC- OH1

    HC-OH1CH20H

    Acide gluconique

    Le peroxyde d'hydrogne ainsi produit sert d'agent "strilisant".

    De nombreuses tudes ont mis en vidence le fait que la glucose oxydase n'est

    oprationnelle que lorsque le miel est dilu. En effet, son pH optimal est beaucoup

    plus basique que celui mesur dans le miel non dilu.

    43

  • Avant son identification par White en 1962, le peroxyde d'hydrogne tait appel

    inhibine. La glucose oxydase est une enzyme thermolabile et photosensible: les

    miels qui ont t stocks dans de mauvaises conditions perdent donc la capacit de

    produire du peroxyde d'hydrogne et ont une activit antibactrienne moindre.

    Le peroxyde d'hydrogne est dtruit par les catalases et notamment celles de la

    peau; ceci est un inconvnient non ngligeable pour l'utilisation topique de miel.

    2.2.5 Autres facteurs antibactriens

    L'activit peroxydasique n'est pas la seule responsable de l'effet antibactrien, car

    lorsque l'on chauffe un miel, on inactive la glucose oxydase sans pour autant inhiber

    totalement les proprits antibactriennes de ce miel. De mme le pouvoir

    antibactrien du miel ne semble pas affect quand on le traite avec des catalases qui

    dtruisent le peroxyde d'hydrogne.

    D'autres facteurs contribuent faire du miel un produit antibactrien.

    Des travaux ont montr la prsence d'autres facteurs antibactriens dans des miels

    l'tat naturel: f1avonodes (Taormina et al., 2001), acides phnoliques (Dimitrova etal., 2003; Wahdan, 1998), ...Certains miels sont dous d'une activit qualifie de "non peroxydasique", c'est--dire

    qu'ils conservent un fort pouvoir antibactrien mme quand leur activit

    peroxydasique est neutralise (catalase, chauffage...); c'est le cas notamment de mielsno zlandais et australien issus d'arbustes Leptospermum spps (Molan, 1999)

    2.2.6 Variation de l'activit antibactrienne

    L'origine florale a une influence sur l'activit antibactrienne.

    De nombreuses publications scientifiques rapportent que les miels sont plus ou moins

    actifs sur les souches bactriennes et que leur efficacit dpend de leur origine florale.

    Dans la thse de Nadine Guillon (1996), le miel de thym (Thymus vulgaris L.,Lamiaces) prsente l'une des activits antibactriennes les plus fortes. Compte tenuque cette plante contient une huile essentielle riche en phnols (thymol, carvacrol)dont les proprits antibactriennes sont bien connues, il n'est pas tonnant que ce

    44

  • miel soit parmi les plus efficaces.

    Il faut noter aussi, qu'en fonction de sa concentration et de son origine botanique,

    un miel peut tre bactricide (c'est--dire qu'il peut totalement tuer les bactries) outre bactriostatique (les bactries ne sont pas tues, mais leur dveloppement eststopp).

    3. L'effet antioxydant

    3.7 Le stress oxydant

    Le stress oxydant, dfini comme le dsquilibre entre la production de radicaux

    libres et le systme de dfense antioxydant, joue un rle significatif dans l'apparitionde nombreuses maladies.

    En effet, l'agression de l'ADN cellulaire par les radicaux libres peut gnrer des

    cancers, des perturbations mtaboliques, mais aussi acclrer le vieillissement

    tissulaire et crbral.

    3.2 Les flavonodes

    Les miels sont riches en flavonodes. Ce sont des pigments prsents dans les vgtaux

    (figure 11) et qui constituent une protection contre les rayons ultra violets et la photooxydation. Ils sont aussi protecteurs vis--vis des radicaux libres.

    Il existe un lien entre la couleur et le pouvoir antioxydant d'un miel: plus ce dernier

    est fonc, et plus il contient de pigments protecteurs. (Taormina et 0/., 2001)Martos et 0/. (2000), ont isol dans des miels d'Eucalyptus par des flavonodes telsque la myrictine (3,5,7,3',4',5'-hexahydroxyflavone), la trictine (5,7,3',4',5'-pentahydroxyflavone), la querctine (3,5,7,3',4'-pentahydroxyflavone), la lutoline(5,7,3',4'-tetrahydroxyflavone) et le kaempfrol (3,5,7,4'-tetrahydroxyflavone).Des flavonodes plus particuliers que l'on retrouve aussi dans la propolis ont t mis

    en vidence dans les miels d'Eucalyptus; il s'agit de la pinobanskine (3,5,7-trihydroxyflavanone), de la pinocembrine (5,7-dihydroxyflavanone), et de lachrysine (5,7-dihydroxyflavone).

    45

  • Les flavonodes contribuent l'effet antioxydant du miel.

    R1

    HO

    OH

    R2

    Figure 12: structure de base d'un flavonode

    (www-unsa.jouy.inra.fr/ nutos/FLAVONOI DES.htm.)

    3.3 Effet sur la peroxydation des lipides

    Le miel limite la peroxydation des lipides (Gheldof N. et al., 2002) et notamment duLDL cholestrol et donc pourrait jouer un rle prventif dans la formation desplaques d'athrome. La querctine (figure 12), un f1avonode prsent dans certainsmiels est capable d'inhiber l'oxydation du cholestrol (Valenzuela et a., 2003)Remplacer le sucre blanc par du miel dans son alimentation quotidienne est une

    faon simple de consommer davantage d'antioxydants.

    OH

    OH a

    Figure 13: structure chimique de la querctine

    (www.nutranews.orglfra/ index.php?articleid=4613)

    46

  • 4. L'effet anti-inflammatoire

    4. 1 Observations cliniques

    Lorsqu'une agression infectieuse (bactrie, virus, levures...), chimiques (antignes,allergnes, ...), ou physique (traumatismes, corps trangers, radiations...) se produitdans notre organisme, aussitt une raction de dfense se met en place: c'est

    l'inflammation.

    Dans une tude mene en 2003 par AI-Waili, des patients souffrant de psoriasis et de

    dermatite atopique ont t traits grce une mixture compose en quantits gales

    de miel, de cire d'abeille et d'huile d'olive. Il a montr que le miel rduit les

    oedmes, les exsudats ainsi que les douleurs engendrs par les lsions cutanes.

    4.2 Donnes scientifiques

    Des recherches ont mis en vidence l'action du miel sur les cellules responsables du

    phnomne inflammatoire.

    Abuharfeil et al. (1999) ont montr que des cultures in vitro de lymphocytes B et Tont une prolifration accrue en prsence de miel. Ils ont aussi constat que les

    phagocytes taient activs in vitro par du miel.

    Tonks et al. (2001) ont, eux aussi, tudi l'influence du miel sur les cellules del'inflammation.

    Ils ont aboutit aux rsultats suivants: le miel une concentration de 1% stimule in

    vitro la libration par les monocytes de cytokines (tumour necrosis alpha,interleukines 1 et 6) qui sont les acteurs de la rponse immunitaire en cas d'infection.Au sein du subtil mlange qu'est le miel, on trouve des f1avonodes; or, de

    nombreux travaux scientifiques ont mis en vidence l'action anti-inflammatoire des

    f1avonodes.

    47

  • 5. L'activit antifongique

    5. 1 Mycoses cutanes

    AI Waili (2004 a) a men l'essai clinique suivant: pendant un mois, des patientsatteints de mycoses dermiques, dues notamment Pytiriasis versicolor et

    Epidermophyton inguinale, ont t traits trois fois par jour avec une mixturecompose parts gales de miel, d'huile d'olive et de cire d'abeille.

    1\ a obtenu des rponses cliniques dans 86% des cas pour les patients atteints par

    Pytiriasis versicolor, et dans 79% des cas chez ceux touchs par Epidermophyton

    inguinale.

    Une gurison complte a t observe dans 79% des cas pour Pytiriasis versicolor et

    dans 71% des cas pour Epidermophyton inguinale.

    5.2 Mycoses vaginales

    Une autre publication scientifique (Obaseiki- Ebor et Afonya, 1984) rapporte que lemiel a une efficacit comparable aux antifongiques classiques sur des candidoses

    vaginales provoques par Candida albicans.

    1\ faut souligner que pour traiter des mycoses, les concentrations en miel sont plus

    leves que pour obtenir un effet antibactrien.

    6. L'activit antivirale

    6. 1 Observations cliniques

    Les Herps Simplex Virus (HSV) provoquent des lsions trs douloureuses soit auniveau labial, soit au niveau gnital. Ces virus se "rveillent" plus ou moins

    frquemment conscutivement un traumatisme, une exposition au soleil, un

    stress ou encore pendant les menstruations.

    48

  • La principale molcule usage topique utilis pour traiter ces pousses herptiques

    est l'aciclovir.

    AI-Waili (2004 b) a ralis un essai clinique avec des patients souffrant de poussesrcurrentes d'herps labiaux et gnitaux.

    Le miel (origine multi florale) diminue de 35% la dure de l'attaque pour l'herpslabial.

    Avec le miel, les douleurs de l'herps labial sont calmes plus vite, les crotes se

    forment plus rapidement et la gurison est constate plus tt qu'avec l'aciclovir.

    Il en est de mme pour les herps gnitaux.

    De plus, dans deux cas pour l'herps touchant la lvre, et dans un cas pour l'herps

    touchant la sphre gnitale, le miel a endigu les pousses. L'aciclovir n'a endigu

    aucune pousse au cours de cet essai.

    6.2 Donnes scientifiques

    L'effet anti-viral du miel n'est ce jour pas expliqu. Cependant, certains composantsprsents dans le miel sont connus pour leurs effets anti-viraux sur l'HSV comme les

    flavonodes (Amoros et al., 1992), le cuivre (Sagripanli et al., 1997).Le monoxyde d'azote (NO) jouerait aussi un rle anti-viral (Torre, 2002); or onretrouve le NO dans de nombreux miels (AI-Waili, 2003).

    7. L'activit anti-mycobactrienne

    Avicenne recommandait son poque le miel comme remde la tuberculose.

    Asadi-Pooya et al. (2003), ont tudi in vitro le potentiel bactricide du miel sur lesmycobactries. Ils ont dmontr que la croissance des mycobactries tait inhibe

    lorsque l'on ajoute du miel ( des concentrations de 10% 20%) au milieu deculture.

    49

  • 8. Effet anti-noplasique

    8. 7 Donnes scientifiques

    Des chercheurs japonais (Swellam et al., 2003) se sont intresss au pouvoirantinoplasique du miel in vitro et in vivo.

    Ils ont cultiv des lignes de cellules tumorales responsables de cancers de la vessie

    chez l'Homme mais aussi chez les souris et les ont mis en prsence de diffrentes

    dilutions de miel. Le miel inhibe in vitro la croissance de ces cellules cancreuses Le

    miel semble capable de provoquer l'apoptose des cellules cancreuses.

    Cet effet in vitro est dpendant de la ligne cellulaire et de la concentration en miel.

    Les chercheurs ont provoqu chez des rats et des souris des lsions cancreuses au

    niveau de leur vessie.

    Les animaux on t diviss en quatre groupes:

    un groupe a reu du miel dans l'eau de boisson

    un groupe a reu des injections au niveau de la lsion tumorale de miel 6%

    un groupe a reu des injections au niveau de la lsion tumorale de miel 12%

    le dernier groupe a reu une injection de solution saline au niveau de lalsion tumorale

    Cette tude in vivo a mis en vidence que le miel ralentit la croissance des tumeurs

    chez les animaux ayant reu du miel comparativement ceux traits avec la solution

    saline.

    L'tude conclue que l'administration de miel dilu a un effet inhibiteur sur la

    croissance de tumeurs vsicales provoqus chez des rats et des souris; il inhibe aussi

    la croissance de certaines lignes cellulaires cancreuses murines et humaines.

    L'tude n'apporte pas d'explication sre quant l'effet anti-tumoral du miel;

    cependant les chercheurs mettent l'hypothse suivante: l'acide cafique et ses esters,

    les flavonodes ainsi que d'autres composants du miel possderaient un effet

    inhibiteur sur les tumeurs.

    50

  • 8.2 Consommer du miel pour prvenir les cancers

    Le rapport entre les habitudes alimentaires et l'apparition de cancer est aujourd'huibien connu. Une alimentation quilibre en vitamines et minraux antioxydants

    diminue l'incidence du risque de cancer comme l'a montr l'tude SU.VI.MAX

    (2004).Le miel est riche en antioxydants et de ce fait joue un rle intressant dans laprvention du vieillissement cellulaire et des cancers. Ce produit sucr apporte des

    polysaccharides, des minraux, des fibres, des vitamines ... l o le saccharose

    n'apporte que des calories vides. Remplacer le sucre par le miel au quotidien est une

    faon simple d'amliorer son alimentation.

    Le miel est un aliment redcouvrir, car si l'on ignore encore beaucoup de ses

    proprits on en sait suffisamment pour comprendre qu'il est bnfique la sant.

    51

  • VI. Les utilisations thrapeutiques du miel

    Certaines utilisations thrapeutiques sont devenues courantes comme au CHU deLimoges o le miel est employ quotidiennement. D'autres usages restent thoriques

    ou marginaux mais seraient trs utiles dvelopper.

    1. Le "cahier des charges" du miel usage thrapeutique

    le miel utilis l'hpital n'est videmment pas un miel ordinaire. les produits

    destins une utilisation mdicale doivent tre d'une qualit irrprochable.Afin de mieux comprendre comment est gr l'approvisionnement du miel

    thrapeutique, j'ai pris contact avec le CHU de Limoges qui, depuis le dbut desannes quatre-vingt, utilise avec succs le miel comme agent cicatrisant.

    la pharmacie de l'hpital s'occupe de commander, de rceptionner et de contrler

    la qualit du miel.

    1.1 Entretien tlphonique avec M. Faucher cadreprparateur de la Pharmacie Centrale du CHU de Limoges

    De quelles origines florales sont les miels que vous commandez?

    Nous commandons prs de 90% du miel de Thym, car c'est celui qui est le plus

    rclam par les services du CHU. Nous commandons aussi occasionnellement du

    miel de Chtaignier.

    Pourquoi et comment avez-vous choisi ces miels?

    le miel de Thym est riche en essences qui sont connues pour leurs proprits antl-

    inflammatoires, antiseptiques... Une thse encadre par le Professeur Bernard

    Descottes et soutenue par Nadine Guillon (1996) a dmontr l'efficacit du miel dethym et sa supriorit par rapport d'autres miels d'origines diffrentes.

    52

  • Comment ont t slectionns les apiculteurs qui vous fournissent?

    Nous sommes alls directement voir comment ils travaillaient. Nous leur avons

    expliqu quelles taient nos exigences en matire de qualit bactriologique. Un

    cahier des charges a t tabli de sorte que les miels fournis au CHU de Limoges ne

    doivent pas dpasser 50 units formant colonies (UFC) par grammes analyss.

    Ces apiculteurs produisent-ils un miel certifi Bio ,,?

    Non, et ce pour une raison pratique: les infirmires prfrent utiliser un miel de

    texture liquide car il est plus simple d'utilisation que le miel cristallis. Or, pour qu'un

    miel rponde aux normes "Bio" il ne doit pas avoir t chauff... et l'un de nos

    fournisseurs chauffe un peu son miel afin de le rendre liquide.

    Quels contrles faites-vous sur les miels qui vous sont livrs?

    A la rception, des chantillons de miel sont envoys au service de bactriologie afin

    de vrifier qu'ils rpondent bien au cahier des charges.

    A par un contrle bactriologique, recherchez-vous d'autres substances

    telles que les mtaux lourds, les pesticides... ?

    Non. A priori nous nous fournissons chez des apiculteurs qui possdent des ruchers

    situs dans des zones gographiques prserves. Mais, nous avons conscience que ces

    contrles seraient importants raliser; d'autant que l'hpital est dot

    d'infrastructures qui pourraient les effectuer (laboratoire de pharmacologie).

    Hormis le service du Professeur Descottes, y a-t-il d'autres services qui

    vous commandent et utilisent du miel ?

    Entre cinq et six services du CHU commandent rgulirement du miel. Et

    notamment la ranimation.

    53

  • Et quel(s) usagees) en font-ils?

    Au sein du CHU de Limoges, le miel n'est utilis qu'en usage externe dans le but de

    cicatriser des plaies.

    Par exemple, en ranimation, les infirmires ont obtenu la cicatrisation d'une cavit

    importante conscutive l'ablation d'un poumon, en appliquant des compresses

    striles imbibes de miel.

    Quelle est la consommation annuelle de miel au CHU?

    La pharmacie centrale commande environ 100 kg de miel par an.

    Quel est le cot d'un traitement par le miel?

    C'est difficile valuer; cependant je peux vous dire quel prix nous achetons lemiel. Un kilo cote entre 12 et 15.

    Au sein de l'hpital, ralisez-vous des prparations base de miel?

    Faites-vous des mlanges avec d'autres substances comme des huiles essentielles?

    De faon anecdotique, j'ai dj prpar des mlanges de miel et de propolis. Mais,sinon, nous ne faisons pas de prparation avec le miel.

    Pour ce qui est d'ajouter des huiles essentielles au miel, je ne pense pas que les mielsobtenus soient plus efficaces que le miel de thym seul (celui-ci contient djnaturellement des huiles essentielles).De plus, rajouter des huiles essentielles augmenterait considrablement le cot destraitements.

    1.2 Charte du label "produits prservs" pour le miel

    Cette charte a t tablie par l'Association Europenne d'Apithrapie.

    Les apiculteurs signataires de la Charte produiront un miel qui sera ralis en vertu

    d'une mthode de production dfinie.

    54

  • Ce miel, reconnu par les scientifiques, aura pour vocation d'entrer dans le monde

    mdical et paramdical.

    Chaque producteur de miel vocation thrapeutique s'engagera respecter la

    Charte. Il acceptera durant toutes les tapes de l'levage, de la production et du

    conditionnement, la prsence possible d'un vrificateur charg de contrler les

    diffrents points dfinis par celle-ci.

    Le non respect des prsentes dispositions entranera, pour l'apiculteur rcoltant,

    l'interdiction dfinitive de produire du miel vocation thrapeutique.

    L'apiculture dfinie pour accder au label est une apiculture sdentaire, c'est--dire

    que les ruches, tout au long de l'anne, devront tre et rester la mme place, au

    sein du mme rucher.

    Tout signataire de la charte du label "produits prservs" devra obligatoirement tre

    membre de l'Association Europenne d'Apithrapie.

    Celle-ci s'engagera, chaque anne, dfinir le prix de vente du miel.

    Les dtails de la charte sont en annexe 1.

    2. Usages externes

    2. 1 Les applications sur la peau et les muqueuses

    De nombreux rapports mdicaux dans le monde dcrivent les effets bnfiques du

    miel sur la gurison des plaies. Ont t traits avec succs, des escarres, des brlures,

    des plaies post chirurgicales, des lsions eczmateuses, des lsions psoriasiques...

    L'efficacit du miel a t dmontre tant sur des lsions saines qu'infectes.

    2.1.1 Protocoles de soins

    A l'heure actuelle, il n'existe pas de consensus en ce qui concerne l'application du

    miel sur les plaies.

    Dans des essais cliniques raliss en Australie (Molan, 1998), la plaie est d'abordirrigue avec une solution strile saline, puis le miel est appliqu directement sur la

    55

  • surface lse, le tout tant recouvert par de la gaze strile. Ce type de pansement et

    renouvel tous les jours ou tous les deux jours. Dans le service de chirurgie viscrale et transplantations du Professeur Descottes

    limoges, c'est un autre protocole de soin qui est ralis.

    Les patients sont informs oralement et par crit grce un feuillet sign du

    Professeur Descottes. S'ils sont d'accord pour tre traits avec du miel, ils signent une

    feuille d'autorisation.

    Le protocole de pansement est le suivant:

    Stade de dtersion:

    Les infirmires ralisent une dtersion chimique avec de l'eau oxygne et de la

    Btadine scrub (ou de la chlorhexidine si le patient est allergique l'iode).Puis, elles effectuent une dtersion mcanique avec une brosse dents chirurgicale

    souple et strile qui permet, d'une part d'liminer les produits de dtersion et d'autre

    part, de stimuler les tissus sous jacents.Si ncessaire, les produits de dtersion sont vacus de la plaie avec une sonde

    d'aspiration souple.

    La plaie est ensuite irrigue avec du srum physiologique, ce qui permet d'valuer les

    effets de la dtersion. Le schage de la plaie se fait dlicatement par tamponnements.

    Les miels utiliss pour raliser les pansements sont des miels de thym, de lavande et

    des miels toutes fleurs dominante chtaigner.Le miel est tal en une fine couche uniforme sur toute la surface de la plaie.

    Pour les surfaces difficiles d'accs, le miel est coul directement sur une compresse

    sche qui est applique contre la plaie.

    Un pansement occlusif sec et strile recouvre la plaie.

    La rfection des pansements se fait tous les jours ou deux fois par jour si ncessaire.

    Stade de bourgeonnement

    Quand la plaie arrive ce stade, les tapes de dtersion l'eau oxygne et avec labrosse dents sont progressivement abandonnes.

    La plaie est irrigue doucement au srum physiologique puis tamponne avec des

    compresses striles.

    Le miel est appliqu de la mme faon que prcdemment. La plaie est recouverte

    d'une feuille de Jelonet et de Moviplast.

    56

  • Les pansements sont refaits toutes les 48 heures.

    Stade d'pithlialisation

    Le nettoyage est ralis au srum physiologique.

    La plaie est laisse l'air; ventuellement une application de miel peut tre faite.

    De l'osine alcoolique est applique en fin de cicatrisation.

    2.1.2 Escarres

    Van der Weyden (2003) a montr l'efficacit du miel pour soigner des escarres (l'unesitue la cheville l'autre concernant la rgion sacre) chez deux de ses patients. Il aconstat une gurison rapide et complte des plaies. De plus il souligne les effets

    dsodorisant et anti-inflammatoire du miel ainsi qu'une attnuation de la douleur

    avec ce traitement mellifre.

    2.1.3 Ulcres veineux

    Des patients souffrant d'ulcres veineux ne rpondant pas favorablement lacontention veineuse ont t traits avec du miel (Dunford, 2004). Pendant douzesemaines et en complment d'une contention veineuse adapte, un pansement au

    miel a t appliqu sur les lsions. La douleur a t considrablement diminue, la

    taille des ulcres a rduit et les mauvaises odeurs ont t neutralises par le miel.

    2.1.4 Lsions provoques par des radiothrapies

    Les patients souffrant de cancers doivent parfois subir des sances de radiothrapie et

    ce type de traitement entrane des lsions et des ulcrations trs douloureuses.

    Lorsque les tumeurs affectent l'appareil digestif haut, les patients souffrent

    d'ulcrations du tube digestif. Celles-ci provoquent de douloureuses dysphagies ce

    qui rend difficile l'acceptabilit et l'observance du traitement. Ces souffrances ont

    aussi une incidence sur leur tat gnral puisqu'ils s'alimentent beaucoup plus

    difficilement.

    57

  • Des chercheurs ont essay de soulager ces patients avec du miel (Biswal et al., 2003;Chiba et al., 1985). Leurs rsultats sont encourageants : le miel protge lesmuqueuses et ainsi la plupart des patients ne dveloppent que des lsions partielles

    beaucoup moins douloureuses.

    2.1.5 Dermatite atopique et Psoriasis

    AI-Waili (2003) a test sur des patients atteints de dermatite atopique et de psoriasisune mixture compose parts gales de miel, de cire d'abeille et d'huile d'olive. La

    mixture base de miel, de cire et d'huile d'olive rduit la douleur, l'dme et

    l'exsudat; elle amliore et acclre la cicatrisation.

    Pour les patients n'ayant aucun traitement avant cette tude, dans 80% des cas, on

    constate une amlioration de leur dermatite atopique.

    Chez le groupe de patients souffrant de dermatite atopique et bnficiant d'un

    traitement par corticodes avant l'essai clinique, la mixture base de miel permet une

    diminution des posologies des corticodes sans aggravation de leurs lsions.

    Chez 50% des sujets souffrant de psoriasis, on constate une amlioration dessymptmes et comme pour les patients atteints de dermatite atopique, ceux qui

    taient traits par des corticodes avant l'essai ont diminu leurs posologies.

    2.1.6 Brlures

    Le miel est capable de soigner des brlures aussi bien voire mieux que les traitements

    conventionnels. Subrahmanyam, un chercheur indien a beaucoup travaill sur ce

    thme. Il a compar l'efficacit du miel avec des traitements comme Opsite

    (Subrahmanyam, 1993), la sulfadiazine argentique (Subrahmanyam, 1997) et la peaude pomme de terre bouillie qui est un remde traditionnel indien (Subrahmanyam,1996). Les rsultats de ses diffrentes tudes montrent que les pansements au mielsoignent plus rapidement les brlures, les dsinfectent, diminuent la douleur et

    l'inflammation, et enfin, favorisent la formation du tissu de granulation et ainsi la

    cicatrisation. De plus, lorsque l'piderme est brle, la peau perd sa barrire

    dfensive naturelle; du fait de sa texture visqueuse, le miel recre cette barrire et

    empche ainsi toute surinfection. Le miel est un traitement adapt au soin des

    brlures lgres modres.

    58

  • 2.1.7 Ulcres gastro-intestinaux et dyspepsies

    Empiriquement le miel a toujours t indiqu pour soulager les dyspepsies.Helicobacter pylori est une bactrie qui provoque des gastrites et des ulcres

    gastriques ou duodnaux. Connaissant les pouvoirs antibactriens du miel, des

    chercheurs (Osato, 1999; AI Somal et al., 1994) ont test la sensibilit d'Helicobacterpylori vis--vis du miel.

    Le miel affecte in vitro la croissance et la viabilit de cette bactrie, d'une part, du

    fait de l'effet antibactrien (peroxydasique et non peroxydasique) et, d'autre part,du fait de l'effet osmotique.

    Gharzouli et al. (2002) ont valu le potentiel gastro protecteur de diffrents mielsainsi que d'une solution sucre. Ils ont donn des rats des substances agressives

    pour l'estomac telles que l'thanol, l'indomtacine et l'aspirine et ont observ l'effet

    des miels et de la solution sucre sur les lsions. Que ce soit avec les miels ou avec lasolution base de sucres, les chercheurs ont constat une nette rduction de

    l'tendue des lsions hmorragiques des muqueuses gastriques. Cependant les miels

    se sont montrs plus protecteurs que la solution sucre; la forte concentration en

    hydrates de carbone n'est donc pas la seule responsable de l'effet protecteur.

    2.2 En ophtalmologie

    Le miel tait utilis dans des temps anciens pour soigner des pathologies oculaires.

    Emarah (1982), a tudi l'effet thrapeutique du miel sur des pathologies oculairestelles que des kratites, des conjonctivites et des blpharites. Le mi


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