Transcript

Canet Saint-NazaireSyndicat d'études pour la coordination

des objectifs de sauvegarde et de gestion de l'étang de Canet Saint-Nazaire

9 Espace Méditerranée - 66000 Perpignan

Salses-LeucateSyndicat Intercommunal de Gestion de l’Etang de Salses-Leucate

Hôtel de Ville - rue docteur Sidras - 11370 Leucate

La PalmeMairie de La Palme - Avenue San Brancat - 11480 La Palme

Etangs du NarbonnaisSyndicat Mixte de Préfiguration du Parc Naturel Régional

de la Narbonnaise en MéditerranéeDomaine de Montplaisir - 11100 Narbonne

VendresSyndicat Mixte d’Aménagement et de

Développement de la Basse Vallée de l’AudeDomaine de Boyssan - Route de Vendres - 34500 Béziers

BagnasAssociation de Défense de l’Environnement

et de la Nature des pays d’AgdeRN 112- Domaine du grand Clavelet - 34300 Agde

ThauAPOGEE (Association Pour la Gestion de l'Etang de Thau

et de son Environnement)Le Relais bleu - RN 113 - BP 13 - 34140 Bouzigues

Etangs palavasiensSIEL (Syndicat Intercommunal des Etangs Littoraux)

BP 308 - 34113 Frontignan la Peyrade

OrSMGEO (Syndicat Mixte de Gestion de l'Etang de l'Or)

1000 rue d'Alco - 34087 Montpellier Cedex 4

PonantMairie du Grau-du-Roi - Quai Colbert - 30240 Le Grau-du-Roi

Mairie de la Grande Motte - Place du 1er octobre 197434280 La Grande Motte

MédardCompagnie des Salins du Midi

215 rue Samuel Morse - 34965 Montpellier Cedex 2

Lagunes du littoral gardoisSyndicat mixte pour la protection et la

gestion de la Camargue gardoiseHôtel du Département - rue Guillemette

30044 Nîmes - Cedex 9

Structures locales de gestion en Languedoc-Roussillon

Mission Pêche et Cultures marines201 avenue de la Pompignane

34064 Montpellier Cedex 2Tél. : 04 67 22 80 22

www.cr-languedocroussillon.fr

Délégation de MontpellierLe Millénaire - 56 impasse Archimède

34000 MontpellierTél. : 04 67 99 48 28

www.eaurmc.fr

Laboratoire Environnement-Ressources du Languedoc-Roussillon

Avenue Jean Monnet - BP 171 - 34203 Sète CedexTél. : 04 99 57 32 00

www.ifremer.fr

Région Languedoc-Roussillon (maître d’ouvrage)Agence de l'Eau RMC (partenaire technique)

Ifremer (opérateur scientifique)• à l'origine du Réseau de Suivi Lagunaire

• engagement financier et technique sur la durée du Contrat Etat-Région 2000-2006• validation annuelle du contenu des suivis sur proposition, en partie, des structures locales de gestion

Cépralmar• animation

• secrétariat technique

D’autres partenaires sont associés au sein du Comité de pilotageDIREN (Direction Régionale de l’Environnement)

DRAM (Direction Régionale des Affaires Maritimes)SMNLR (Service Maritime et de Navigation du Languedoc-Roussillon)

• avis sur le contenu du suivi• examen des résultats acquis chaque année

• préparation des restitutions• participation financière à des actions

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Pour plus d’information

20 rue de la République - 34000 Montpellier - Tél. : 04 67 22 81 [email protected]

www.cepralmar.org

du Réseau de Suivi LagunaireLe bulletin

2002

L a n g u e d o c - R o u s s i l l o n

Bilan des résultats 2002 & nature du suivi 2003Bilan des résultats 2002 & nature du suivi 2003

1

L'occupation humaine d'un bassin versant et les activités associéesgénèrent divers rejets d’origine domestique, agricole ou industrielledans le milieu naturel. Parmi les substances rejetées se trouvent descomposés de l'azote et du phosphore qui sont des ressourcesnutritives essentielles pour les végétaux aquatiques (herbiers,macroalgues, microalgues ou phytoplancton).

L'eutrophisation d’une lagune se produit lorsque ces éléments y sontapportés de façon excessive au milieu. Cela entraîne une surproduc-tion végétale, principalement de certaines espèces de macroalgues etde microalgues. L'équilibre entre les différentes formes de végétationest rompu, le milieu est perturbé. Ce phénomène est réversible : unegestion adaptée des apports permet de préserver les milieux noneutrophisés et de restaurer ceux qui le sont déjà.

Dans le cadre du RSL, l'évaluation de l'état des lagunes vis-à-vis del'eutrophisation est réalisée sur la base de l'analyse de paramètresmesurés dans l'eau, les sédiments, les peuplements végétaux et ani-maux vivant sur le fond. L'ensemble de ces informations permet d'éta-blir un diagnostic de l'eutrophisation de la lagune.

• pas d'influence significative des activités humaines• eaux transparentes• végétation dominée par les herbiers• présence d'un grand nombre d'espèces

• faible influence des activités humaines• bonne transparence des eaux• herbiers majoritaires mais apparition d'algues• beaucoup d'espèces présentes

• influence humaine significative• eaux légèrement turbides (à cause des algues microscopiques

en suspension : phytoplancton)• algues davantage présentes• apparition possible de malaïgues

• dégradation visible du milieu par les activités humaines• eaux souvent turbides (phytoplancton)• dominance des algues vertes par rapport aux herbiers• malaïgues fréquentes• diminution du nombre d'espèces

• forte dégradation du milieu par les activités humaines• eaux opaques (phytoplancton)• absence d'herbiers, présence seulement des algues vertes

proliférantes dans les faibles profondeurs• malaïgues fréquentes lorsque les algues vertes peuvent pousser• présence de cascails

Le Réseau de Suivi Lagunaire

Un diagnostic synthétique de l'eutrophisation

Bon

Moyen

Médiocre

Mauvais

L’outil distingue cinq états vis-à-vis de l’eutrophisation :

Très bon

Pour plus d'information sur le réseau, une

plaquette est à votre disposition sur simple

demande.

Le bulletin 2001 est disponible au Cépralmar.

Page 17, un glossaire explique l’ensemble des termes techniquesutilisés dans ce bulletin.

Initié en 2000 pour répondre à la demande des professionnelsde la pêche et de la conchyliculture et des gestionnaires deslagunes, le Réseau de Suivi Lagunaire rend compte annuelle-ment de ses résultats. Cette troisième édition du Bulletin du Réseau dresse le bilan des résultats obtenus suite aux campagnes réalisées en 2002.

L’ensemble des lagunes suivies bénéficie aujourd’hui d’un diagnostic complet. Nous disposons maintenant, grâce à l'ensemble des données acquises sur les principales lagunes dela région d'une meilleure connaissance de ces milieux et deleur fonctionnement. Ce bulletin est donc l'occasion de préci-ser les enseignements de ces diagnostics sur les lagunes. Il faitégalement, comme annoncé dans l'édition de 2001, un pointsur la situation de la contamination chimique. Pour plus d'informations, le rapport scientifique 2002 est disponible enligne sur les sites internet des partenaires.

Comme les années précédentes, des suivis particuliers ont également été conduits : suivi des apports des stations d'épu-ration et de leur impact sur les étangs de Salses-Leucate etBages-Sigean, campagnes TBT sur Thau, Salses-Leucate, etPrévost, carottages sédimentaires sur les étangs du Méjean etde Bages pour connaître l'historique de la contamination chimique.

Paramètres suivis dans la colonne d'eau :• oxygène dissous• turbidité• phosphates• nitrites• nitrates• ammonium• chlorophylle a et phéopigments• azote total• phosphore total

Paramètres suivis dans les sédiments :• azote total• phosphore total• matière organique• diversité et abondance

de la macrofaune présente

Paramètres suivis pour la végétation :• quantités d’espèces représentes• nombre d’espèces présentes• proportion d’espèces climax

et opportunistes• abondance du phytoplancton

Planification des suivis jusqu’en 2006

Canet St-NazaireSalses-LeucateLa PalmeEtangs du NarbonnaisThauEtangs palavasiensOrGrand BagnasVendresPonantMédardMaretteRhône de St Romans

1999 2000 2001 2002 2003 2004 2005 2006

Diagnostic complet (végétaux, sédiments et animaux vivant sur le fond), tous les 5 ans

Suivi simplifié des végétaux (entre deux diagnostics complets)

Suivi annuel de la qualité de l'eau

Ayrolle

Campignol

Gruissan

SÈTE

NARBONNE

BÉZIERS

Thau

En 2002, l’état de la lagune de Thau vis-à-vis de l'eutrophisation varie de bon à moyen selon les zones.

Cette qualité est stable depuis le début du RSL.

Programme 2003 : • suivi de la qualité de l'eau

• diagnostic complet de l'eutrophisation

Bages-Sigean

Ingril sud

Ingril nord

Pierre Blanche

Prévost

Grec

Méjean

Pérols

Arnel

Vic

Vendres

Eutrophisé depuis de nombreuses années,l'étang de Vendres présente toujours une eau de mauvaise qualité vis-à-vis

de l'eutrophisation.

Programme 2003 :• suivi de la qualité de l'eau

Salses - Leucate

La qualité des eaux de cet étang reste satisfaisante. La végétation est essentiellement représentée par des herbiers, principalement dans la partie nord. Certaines zones de bordure confinées apparaissent toutefois dégradées.

Programme 2003 :• suivi de la qualité de l'eau• suivi des rejets des stations d'épuration et de leur impact• poursuite de la réalisation d'un modèle numérique simulant

les courants (courants, circulation des masses d'eau)

Grand Bagnas

L'étang du Grand Bagnas présente encore en 2002 un mauvais état vis-à-vis de l'eutrophisation. Actuellement, cela n'a pas de conséquence sur la valeur patrimoniale de cette réserve naturelle.

Programme 2003 :• suivi de la qualité de l'eau

Médard

Soumises à des apports d'origines diversesselon les périodes de l'année, les eaux decette lagune présentent un mauvais état vis-à-vis de l'eutrophisation, avec toutefoistrès peu de microalgues présentes.

Programme 2003 :• suivi de la qualité de l'eau

Or

Les campagnes 2002 confirment un mauvais état de cet étang vis-à-vis de l'eutrophisation. Les très fortes concentrations en phytoplancton favorisent toujours l'expansion des cascails.

Programme 2003 :• suivi de la qualité de l'eau• diagnostic simplifié de la végétation

aquatique (macrophytes)

Ponant

La qualité de l'eau du Ponant reste mauvaisevis-à-vis de l'eutrophisation. L'analyse des autrescompartiments montre que cet étang est envoie de dégradation.

Programme 2003 :• suivi de la qualité de l'eau

Etangs palavasiens

En 2002, l'état de l'eau de ces étangs vis-à-vis de l’eutrophisationreste mauvaise à l'est, s’améliore légèrement à l'ouest. Cette situation résulte d'une meilleure qualité des eaux du Canal duRhône à Sète, moins soumises aux apports du Lez cette année.

Programme 2003 :• suivi de la qualité de l'eau

MONTPELLIER

0 5 10 Km

Etangs du Narbonnais

La partie sud de l’étang de Bages-Sigean présente en 2002 une légère dégradation due

à des proliférations importantes d’algues vertesfilamenteuses. Sur l’étang de Gruissan, un retourà une bonne qualité des eaux vis-à-vis de l’eutro-

phisation est observé. Pour les autres lagunes, la situation reste inchangée par rapport à 2001.

Programme 2003 :• suivi de la qualité de l'eau

• suivi des rejets des stations d'épuration et de leur impact

• poursuite de la réalisation d'un modèle numérique simulant les courants

(courants, circulation des masses d'eau)

La colonne d'eau présente en 2002 un bon état vis-à-vis de l'eutrophisation.

Les caractéristiques du sédiment montrent que l'étang de La Palme a toujours

été épargné par l'eutrophisation.

Programme 2003 :• suivi de la qualité de l'eau

La Palme

Canet St-NazaireLes eaux de cette lagune présentent en 2002

un mauvais état de l'eau vis-à-vis de l'eutrophisation. Cette situation est due à un important stock

de phosphore dans les sédiments, apporté par les particules sédimentaires en provenance

du bassin versant. Sur l'étang de Canet St-Nazaire, eutrophisation et comblement sont étroitement liés.

Programme 2003 :• suivi de la qualité de l'eau

Très bon

Bon

Moyen

Médiocre

Mauvais

Etat vis-à-vis de l’eutrophisation :

Résultats 2002Eutrophisation

3

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étang deCanet St-Nazaire Depuis le début du RSL, la qualité des eaux de l'étang

de Salses-Leucate vis-à-vis de l'eutrophisation oscilleentre des états bons à très bons, même si certaineszones confinées sont de moins bonne qualité. Les eauxsont peu chargées en azote et phosphore mais ellespermettent le développement de microalgues en quan-tité suffisante pour l'activité conchylicole présente. Lesvégétaux sont essentiellement représentés par des her-biers et des espèces caractéristiques de milieux noneutrophisés, comme l'algue verte Valonia qui présentecependant un comportement invasif dans cette lagune.Un programme de recherche sur cette algue a com-mencé fin 2002. Les analyses des sédiments montrentque l'étang a toujours été épargné par l'eutrophisation.

À la suite de la campagne de 2001, de nouvellesmesures sur le TBT ont été conduites en 2002. Elles ontmontré l'absence de cette molécule dans la zone desparcs conchylicoles, même si elle est toujours anorma-lement présente dans la zone technique de PortLeucate et dans le chenal d'accès du port. Pour lesautres contaminants chimiques, les données existantesrévèlent une absence de contamination chimique. Lesprochaines campagnes des réseaux RINBIO (2003) etRNO (2006-2007) actualiseront ces éléments.Comme tous les sites conchylicoles, l'étang de Salses-Leucate est également suivi du point de vue microbio-logique et du phytoplancton toxique. Les résultats2002 attestent d'une qualité microbiologique constan-te, en accord avec le classement sanitaire de cette zone.Le développement régulier, plus souvent dans la partiesud, du Dinophysis reste un problème pour cet étang.En effet, cette microalgue peut développer une toxicitéqui nuit aux activités de pêche et d'élevage descoquillages.L'existence d'un SAGE, validé par la Commission Localede l'Eau le 2 juillet 2003, et d'un Contrat d'étang, pro-chainement suivi d'un second, sont des atouts pour lapréservation de cet étang et sa gestion. De même, l'éla-boration d'un modèle de circulation hydrodynamiquesera, pour la structure locale de gestion qui se met enplace, un bon outil d'aide à la gestion.

étang deSalses-Leucate

Synthèse régionale par lagune

Pour plus de détails, les résultats complets et leur interprétation sont présentés dans le rapport scientifique 2002 du RSL .

Etang de La Palme

Etang de Salses-Leucate

Etang de Canet St-Nazaire

Le programme d'action du Réseau de Suivi Lagunaireen 2002 a été conséquent. En plus du suivi de la colon-ne d'eau sur les 20 lagunes concernées et du diagnos-tic complet des lagunes de Canet St-Nazaire, La Palme,Vendres, Grand Bagnas, Ponant et Médard, ont été réa-lisés un suivi des stations d'épuration et de leur impactsur les étangs de Salses-Leucate et Bages-Sigean, unsuivi du TBT dans l'eau et des taux de chambrage deshuîtres dans les étangs de Thau, de Salses-Leucate et duPrévost, et enfin une étude de l'historique de la conta-mination dans les étangs de Bages-Sigean et duMéjean.L'ensemble de ces résultats (excepté l'historique de lacontamination, en cours d'interprétation) est synthétiséci-après. Les résultats des diagnostics complets dechaque étang, acquis entre 1998 et 2002 sont préciséscar ils permettent de mieux décrire et comprendre lesniveaux d'eutrophisation des écosystèmes suivis. Unpoint sur l'état de la contamination chimique de chaqueétang est également proposé. Les conclusions fourniessont issues des interprétations d'autres réseaux : le RNO(Réseau National d'Observation - Ifremer) et le RINBIO(Réseau Intégrateurs Biologiques - Ifremer Agence del'Eau). Le RNO évalue les niveaux et tendances de conta-minants et de paramètres généraux de la qualité desmilieux en les mesurant dans l'eau, les sédiments ou lesmoules. Le RINBIO mesure quant à lui les niveaux decontamination chimique des milieux en utilisant desindicateurs biologiques (voir Bulletin 2000).

Etang de Canet-St Nazaire / Etang de Salses-Leucate

Etang de la Palme

Avec un bassin versant disproportionné par rapport à sapetite superficie, l'étang de Canet St-Nazaire reçoit jus-qu’à 20 fois son volume d’eau par an. Cela influenceconsidérablement la qualité de ses eaux et entraîne unmauvais état vis-à-vis de l’eutrophisation. Toutefois, lescaractéristiques de l'étang de Canet se distinguent decelles des autres étangs présentant le même état vis-à-vis de l'eutrophisation.Le diagnostic complet réalisé en 2002 a permis demieux comprendre le fonctionnement de cette lagune.Il montre que son mauvais état est essentiellement lié àun très fort enrichissement des sédiments en phospho-re. Ce stock de phosphore vient des volumes impor-tants de particules minérales (le phosphore est en effetfixé sur les limons fins) qui arrivent à la lagune lorsd'épisodes pluvieux. Le comblement et l'eutrophisationont donc, sur Canet St-Nazaire, des causes communes.Cette situation entraîne, du fait du relargage vers lacolonne d'eau, de fortes concentrations en phosphoredans l'eau toute l’année.Toutefois, l'étang de Canet St-Nazaire demeure peuperturbé. En effet, les fortes teneurs en phosphore deseaux entraînent la consommation immédiate de l’azo-te apporté par les cours d’eau, ce qui réduit les possibi-lités de proliférations du phytoplancton et des alguesopportunistes. La principale espèce de macrophyte pré-sente est une espèce climax, Ruppia cirrhosa. L’étude dela macrofaune vivant sur le fond montre des résultatscontrastés. Les espèces indicatrices d’eutrophisationsont absentes, mais la diversité est modérée. Cela estvraisemblablement à relier aux changements brusquesde salinité des eaux de la lagune qui entraînent defortes contraintes pour cette faune.Du point de vue de la contamination chimique, la cam-pagne réalisée en 1996 a relevé une présence élevée deDDT dans les sédiments, ce qui témoigne de sourcesd’apport sur le bassin versant malgré l’interdictiond’utilisation de cet insecticide depuis 1973. La prochai-ne campagne (2006-2007) actualisera ces données.

étang deLa Palme

L’étang de La Palme fait partie du Projet de Parc NaturelRégional de la Narbonnaise. C’est l’une des dernièreslagunes du Languedoc-Roussillon à posséder un graunaturel qui s’ouvre au gré des coups de mer. Peu sou-mise aux influences des activités humaines, cette laguneest épargnée par l'eutrophisation comme le démontrele bon état de ses eaux depuis plusieurs années etconfirmé en 2002. Le diagnostic complet réalisé cettemême année indique que cette situation est ancienne,étant donné la faible présence de phosphore dans lessédiments. La végétation subaquatique est majoritaire-ment composée de vastes herbiers. La macrofaunevivant sur le fond se caractérise par un faible nombred’espèces du fait des fortes variations de salinité dansl'étang. Le très bon état vis-à-vis de l’eutrophisation decette lagune lui confère le statut de référence au seindes lagunes du Languedoc-Roussillon. Il en va de mêmepour la contamination chimique puisque les niveauxmesurés dans les sédiments (campagne de 1996) sontparmi les plus bas à l’échelle régionale. Dans la colonned'eau, les résultats obtenus en 2000 ont montré uneprésence de mercure et, dans une moindre mesure, decuivre. Ces résultats devront toutefois être confirméslors de la campagne 2003 avant de définir, le caséchéant, les actions à engager.

76

Les étangs du Narbonnais font l'objet depuis plusieurs années d'une attentionparticulière de la part du Syndicat Mixte de Préfiguration du Parc NaturelRégional de la Narbonnaise en Méditerranée. Cette mobilisation des acteurs aabouti à la mise en place d'un défi "toxiques" sur ce complexe lagunaire, dansle cadre de la politique de défi territorial de l'Agence de l'Eau, et à l'élaborationd'un Contrat d'étang.En 2002, des investigations particulières ont été menées sur l'anse de Peyriacpour disposer d'informations sur l'évolution historique de la contaminationchimique de l'étang. L'interprétation des analyses est en cours et sera com-muniquée ultérieurement.

Les étangs du Narbonnais

La presqu’île de l’Aute, située dans la partie centrale dela lagune de Bages-Sigean, constitue une frontièrenaturelle qui limite les échanges hydrauliques entre lesbassins nord et sud. Ce confinement de la partie nord,soumise à d’importants apports en azote et en phos-phore en provenance du bassin versant, se traduitdepuis maintenant plusieurs années par un état vis-à-visde l’eutrophisation moyen à médiocre pour l’ensembledes compartiments étudiés (faune, flore, sédiments eteau). Les bassins situés au sud de l’île, influencés par leséchanges avec la mer, présentent en revanche des étatsbons à moyens.L’année 2002 est marquée par une situation particuliè-re de la qualité des eaux avec la disparition de ce gra-dient d'eutrophisation. Les résultats révèlent un étatmoyen au nord avec une apparente dégradation desparties médianes et sud. Ces résultats sont confortéspar le diagnostic simplifié par les macrophytes qui révè-le un accroissement du recouvrement par les alguesvertes opportunistes.L’analyse de l’évolution, depuis 1999, de l’état vis-à-visde l’eutrophisation de cette lagune semble indiquerque l’état dégradé des bassins nord peut avoir, à terme,une influence sur la qualité des eaux du bassin sud, demême que, sous certaines conditions de circulationhydraulique, les rejets dans le grau de la station d’épu-ration de la ville de Port-La-Nouvelle et du canal de laRobine.Un suivi des stations d’épuration du bord de l'étang adébuté en 2002, à l'image de celui sur Salses-Leucate.Il a permis de préciser la contribution de chacune auxflux totaux et de confirmer la prépondérance desapports domestiques par rapport à l'agriculture et l'in-dustrie. Ainsi, la nouvelle station d'épuration deNarbonne, les aménagements en cours sur la station dePort La Nouvelle, et ceux prévus sur les autres stations

étang de Bages-Sigean

Etang de Bages-Sigean

Etang de l’Ayrolle

Etang de Gruissan

NARBONNE

Peyriac, étang de Bages-Sigean / Etang de Bages

Pont de Mandirac / Etang de Gruissan

du pourtour de l’étang devraient entraîner à terme uneréduction significative des apports en azote et phos-phore et une diminution de l'eutrophisation.Les niveaux de contamination des sédiments mesurésen 1996 montrent également que le secteur nord estsensible aux apports anthropiques car les niveaux sontnettement supérieurs à ceux des autres parties del'étang. En 2002, dans le cadre du RSL, une étude de lachronologie de la contamination chimique (métaux,hydrocarbures, …) a été menée dans l'anse de Peyriac.L'analyse de la carotte prélevée est en cours. Quand ellesera terminée, nous aurons une vision de l'évolution dela contamination au cours du siècle passé. Toutefois,quelques éléments d'informations sont d'ores et déjàdisponibles. Pour le cadmium notamment, on constateque la contamination diminue dans les couches super-ficielles, traduisant ainsi les effets des mesures de réduc-tion des apports. Cette tendance très nette à l’amélio-ration est confirmée par l’analyse de la contaminationchimique des moules qui montrent une stabilité desteneurs en cadmium proches du seuil de santépublique. Pour les insecticides, à l'instar de la majoritédes lagunes du Languedoc-Roussillon, les teneurs enDDT et produits de dégradation sont supérieures à laplupart des sites français.Enfin, le modèle de circulation hydrodynamique mis enplace sur cette lagune permettra aux acteurs locaux demieux comprendre le fonctionnement de cette lagune etde tester différents scenarii de gestion. L’ensemble de cesinformations est de nature à accompagner et alimenterles réflexions menées dans le cadre du futur Contrat pourles étangs du Narbonnais, dont deux des principauxobjectifs sont d’améliorer la qualité des eaux lagunaireset le fonctionnement hydraulique des lagunes.

Etang de Campignol

98

Le mauvais état vis-à-vis de l'eutrophisation des eaux decette lagune est observé depuis plusieurs années. Leseaux de l'Aude et les rejets des stations d'épurationapportent à l'étang de l'azote et du phosphore. Du faitde la très faible circulation de l'eau dans l'étang deVendres, ces nutriments vont être massivementconsommés par les algues microscopiques, celles-citrouvant dans cette lagune un milieu favorable à leurprolifération (milieu calme, nutriments en quantité).Le diagnostic complet réalisé en 2002 confirme cet étatde dégradation. En effet, les sédiments sont très forte-ment enrichis en matière organique, azote, phosphore.Par ailleurs, la forte abondance de phytoplancton dansl'étang de Vendres empêche la pénétration de la lumiè-re dans l'eau et perturbe la pousse des macrophytes,d'où l'absence d'algues et d'herbiers dans le plan d’eauprincipal. La situation semble moins critique dans lesecteur sud où quelques herbiers sont présents dans lespetits plans d'eau des roselières. L'abondance desmicroalgues profite par contre aux cascails dont ellesconstituent la nourriture. Ces vers tubicoles recouvrenten effet plus de la moitié de la surface du sédimentdans le bassin principal.Le plan de gestion de l'étang de Vendres, validé par lesacteurs locaux au début de l'été 2003, prévoit notam-ment la mise en place d'une structure de gestion. Cerôle sera assuré par le Syndicat Mixte de la Basse Valléede l'Aude. Les premières actions vont notamment por-ter sur la rédaction d'un règlement d'eau pour amélio-rer la gestion hydraulique de l'étang de Vendres (circu-lation de l'eau, gestion des apports d'eau, ...) et deszones humides de la basse vallée de l'Aude.

étang de Vendres

Etang du Grand Bagnas / Etang de l’Ayrolle

Etang de Gruissan

Cette lagune présente toujours un bon état vis-à-vis del'eutrophisation. Déjà lors des premiers suivis en 1999,cet écosystème s'est révélé épargné de l’eutrophisationpour l’ensemble des compartiments examinés. Cela setraduisait par une prédominance des herbiers et unemacrofaune diversifiée. En 2002, le diagnostic simplifiédes macrophytes confirme ce très bon état. Il montrenotamment que 75% de la surface de la lagune estrecouverte par les espèces caractéristiques de milieuxen bon état vis-à-vis de l'eutrophisation (zostères,Ruppia).Comme pour l'étang de Campignol, aucun problèmespécifique de contamination chimique n'a été identifiédans cette lagune. Les résultats obtenus en 2000 indi-quent la présence dans le milieu de produits de dégra-dation du DDT, signe d'une contamination anciennepar cet insecticide.

étang de Campignol

La qualité des eaux de cette lagune est très variable carfortement influencée par les conditions météorolo-giques annuelles et les apports d'eau douce. En 2002une restauration spectaculaire de l'état de l'eau vis-à-visde l'eutrophisation (état bon) est observée après lemauvais état de l’année 2001, vraisemblablement dû àun apport important d’eaux chargées en nitrates à la findu printemps.En 1999, le diagnostic complet révélait un bon état,avec toutefois un enrichissement des sédiments enmatière organique et en azote, témoin d'une eutrophi-sation passée. Le compartiment macrofaune était com-posé de très peu d'espèces, toutes indicatrices de milieueutrophisé. En 2002, l'analyse simplifiée des végétauxconfirme le très bon état de ce compartiment avec tou-tefois le développement d’espèces opportunistes suiteà l’eutrophisation ponctuelle des eaux observée en2001. En conclusion, si l'état de l'eau et de la végéta-tion de l'étang de Gruissan sont satisfaisants, le sédi-ment est encore dégradé. Cette lagune semble donc envoie de restauration.

étang de Gruissan

Les eaux de cet étang présentent encore un mauvaisétat vis-à-vis de l’eutrophisation du fait des apports dela plaine située en amont, (apports d'origine agricole etdomestique). Déjà en 1999, le premier diagnostic com-plet montrait que cet écosystème était en voie dedégradation avec un enrichissement moyen des sédi-ments, alors que les compartiments végétation etmacrofaune étaient dégradés. En 2002, la dégradationdu compartiment macrophyte se poursuit et se traduitpar la disparition des herbiers à Ruppia, le développe-ment d’algues opportunistes et la forte colonisation desfonds par les cascails. En connexion directe avec l'étangde l'Ayrolle, l'étang de Campignol lui apporte des eauxencore riches en nutriments qui pourraient à termeentraîner sa dégradation.Du point de vue de la contamination chimique, lesrésultats du suivi de la qualité des sédiments (1996) nemontrent aucun problème spécifique de contaminationdans l’étang de Campignol.

étang de l’Ayrolle

Etang de VendresEtang du Grand Bagnas

Cet étang, qui fait partie d'une vaste zone humide, estune magnifique réserve naturelle accueillant de nom-breuses populations d’oiseaux. Il présente néanmoinsune mauvaise qualité des eaux vis-à-vis de l'eutrophisa-tion, liée à son confinement. Avec un bassin versantmal connu, cette lagune reçoit des apports nutritifs enexcès. Toutefois, cette situation ne semble pas nuire,pour le moment, aux objectifs de gestion fixés parl’ADENA (accueil d'une avifaune nombreuse, maintiende la biodiversité,…).En 2002, le diagnostic complet révèle que les fortesconcentrations de phosphore mesurées dans les sédi-ments sont responsables du mauvais état vis-à-vis del'eutrophisation de ce compartiment. Cette situationrésulte d'apports importants et réguliers depuis plu-sieurs années. La végétation aquatique est composéeexclusivement de Potamot. Elle représente un habitatprivilégié pour les insectes et les crustacés, sources denourriture pour l'avifaune. Malgré une diversité réduite,le compartiment macrofaune présente un bon état,avec pour certaines espèces de très fortes densités. Laprésence de cascails, en particulier dans la partie ouestconfirme le caractère eutrophisé de cet écosystème.Compte tenu des conséquences liées à la proliférationde cette espèce (limitation de la circulation des eaux,comblement), une surveillance de son développementest vivement recommandée.Un plan de gestion est actuellement en cours de rédac-tion, et devrait être terminé à l’automne 2003.

étang duGrand Bagnas

Etang de Thau

Crique de l’Angle

1110

Les aménagements réalisés sur cette lagune et son bassin versant depuis plus d’une dizaine d’années ontpermis le maintien d'une qualité satisfaisante des eauxmalgré une importante augmentation de la démogra-phie (17% entre 1982 et 1999) autour de l'étang. Laqualité des eaux apparaît comme bonne à moyenne dupoint de vue de l'eutrophisation, ce qui est favorable àla croissance des coquillages du fait de l'abondance duphytoplancton. En 2002 les résultats du réseau REMO-RA montrent encore des taux de croissance excellentspour les huîtres, supérieurs à ceux enregistrés dans lesautres bassins conchylicoles français. Le diagnosticcomplet réalisé en 1999 montrait une hétérogénéité del'état vis-à-vis de l'eutrophisation pour les différentscompartiments pris en compte. Alors que les sédimentsprésentaient des états moyen à médiocre, les compar-timents biologiques étaient dans des états moyen(macrophytes, phytoplancton) à très bon (macrofaune).Ces résultats mettaient en évidence le processus de restauration de cette lagune vis-à-vis de l'eutrophisa-tion. Le diagnostic complet sera actualisé en 2003 etpermettra de confirmer cette évolution.Une des problématiques sur Thau reste l'apparitionrégulière de phytoplancton toxique (Alexandrium cate-nella). Les études en cours permettront de mieux com-prendre les processus responsables de la proliférationde cette microalgue. Les réseaux de suivi de l'Ifremermontrent également que du point de vue de la conta-mination microbiologique, la qualité des zones d'éleva-ge est stable avec quelques épisodes de contamination.Les résultats obtenus en 2002 confirment la fragilité dela zone vis-à-vis de cette contamination, notamment

lors d'épisodes pluvieux. Les simulations réalisées enutilisant le modèle mathématique élaboré par l'Ifremermontrent également que le taux de raccordement deshabitations et la capacité épuratoire des stations d'épu-ration seraient des facteurs déterminants quant à laqualité microbiologique des eaux de l'étang. Cetteinformation confirme l'importance de mener, sur lebassin versant, des actions en terme d’assainissement.Du point de vue de la contamination chimique, lesrésultats des mesures de 1996 montraient des concen-trations variables selon les substances, mais toutes infé-rieures au seuil de santé publique. Les teneurs les plusimportantes étaient observées dans le secteur des EauxBlanches où se concentrent des activités portuaires etindustrielles et résultaient d'épisodes anciens de conta-mination. La tendance enregistrée en 2000 montre unenette diminution des niveaux de présence des compo-sés chimiques. Toutefois, des niveaux élevés en PCB eten produits de dégradation du DDT sont encore obser-vés. Les mesures réalisées en 2002 sur le TBT mettenten évidence une diminution des concentrations dansl'eau. Celle-ci s'est accompagnée d'une réduction dutaux de chambrage des huîtres et d'une stabilisationdes effets sur la reproduction des Murex (imposex). Cesrésultats sont à relier aux campagnes de sensibilisationqui ont été menées. Néanmoins, la persistance duchambrage des huîtres sur l'ensemble du bassin, lesniveaux actuels de TBT et les différentes simulationsréalisées, attestent de l’existence de sources internes àla lagune sur lesquelles il est important d'agir.Actuellement l'ensemble des acteurs se mobilise pourélaborer le Contrat qualité pour la lagune de Thau.L'objectif de préservation de la qualité du milieu seraréaffirmé dans ce contrat qui devrait instituer unenorme environnementale sur l’étang.

étang de Thau

Le Canal du Rhône à Sète

En 2002, la mauvaise qualité des eaux de ce canal estconfirmée avec toutefois une moindre dégradation desa partie sud-ouest au niveau de l'étang d'Ingril. Celle-ci s'expliquerait par les conditions hydroclimatiques en2002 qui ont provoqué une exportation plus importantedes eaux du Lez vers la mer par le canal de Palavas-les-flots. La prise en compte du canal dans l'élaborationd'un modèle de circulation hydraulique étangs palava-siens-étang de l'Or permettra de mieux comprendreson rôle de vecteur de l'eutrophisation.

Canal du Rhône à Sètelagune de Thau

MONTPELLIER

CarnonPalavas

Frontignan

Le Canal du

Rhône à Sète, les étangs palavasiens

et l'étang de l'Or

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En 2002, les étangs palavasiens présentent des états moyens à mauvais vis-à-vis de l’eu-trophisation, avec un net gradient de dégradation de la qualité des eaux d’ouest en est(accentué du fait des conditions hydrologiques observées en 2002, cf. Canal du Rhôneà Sète). Le Canal du Rhône à Sète est une voie de diffusion de la pollution apportéeprincipalement par le Lez et la Mosson vers l’ensemble du complexe. Les étangs lesplus proches de ces sources sont donc aussi les plus dégradés (Arnel, Méjean-Pérols,Grec). Les étangs les plus éloignés (Ingril, Vic) sont les mieux préservés.Le diagnostic complet, réalisé en 2001, apporte des informations sur l'historique del’eutrophisation, la manière dont le milieu réagit à ce phénomène et enfin sur sacapacité à se restaurer dans l’hypothèse d'une réduction des apports en azote etphosphore. Il montre également que la plupart des étangs palavasiens se situent dansune période charnière vis-à-vis de l’eutrophisation où une réduction des apports peutencore permettre leur restauration.Les données actuelles tendent à montrer que les travaux en cours, visant une meilleuregestion des effluents urbains de l'agglomération de Montpellier serait de nature àcontribuer à l'amélioration de la qualité des eaux des étangs vis-à-vis de l'eutrophisa-tion. Compte-tenu de la complexité des phénomènes en jeu (relargage de phosphorepar les sédiments, temps de réaction des milieux à une situation nouvelle, …), uneattention particulière devra être portée au suivi de ces étangs après ces aménage-ments.Le Syndicat Intercommunal des Etangs Littoraux (SIEL) vient d'élaborer, en concerta-tion avec les différents acteurs locaux, un programme d’action sur ces étangs. Ce der-nier devrait s'intégrer dans un Contrat d’étang qui mobilisera les partenaires autourd'un objectif commun de restauration et de préservation des étangs palavasiens.Des analyses réalisées en 1996 ont révélé que les sédiments des étangs les plus éloi-gnés du Lez sont épargnés par la contamination organique qui touche surtout l’étangde l’Arnel, de Méjean-Pérol, et du Prévost. Parmi les composés concernés, certains,comme le DDT (insecticide) et les PCB (fluide diéléctrique) ne sont quasiment plusutilisés de nos jours et leurs teneurs dans les sédiments devraient normalement diminuer de façon progressive. La prochaine campagne (2006-2007) actualisera cesdonnées. En revanche, les sédiments de l’ensemble du complexe contiennent descomposés métalliques (plomb, zinc, cuivre, ...). Dans l'étang du Prévost, on note uneprésence de mercure plus importante que dans de nombreux sites français mais à desteneurs toutefois très largement inférieures aux normes sanitaires en vigueur. La sourcede cette contamination n’a pas encore été identifiée. Le suivi depuis 1987 sur lesmoules de cet étang montre une tendance à la diminution des concentrations. Enfin,un suivi réalisé dans le cadre du RSL en 2002 a montré l’absence de TBT dans l’étangdu Prévost.

étang d’Ingril

En 2002, l’analyse des eaux de l’étang d’Ingril a concluà un état moyen vis-à-vis de l’eutrophisation. Cetteamélioration de la qualité de l’eau par rapport à 2001peut être expliquée en partie par une plus faibleinfluence constatée du Canal du Rhône à Sète (et doncde ses apports en azote et en phosphore). Les échangesconstants avec la mer par le grau de Frontignan sont unatout pour mieux résister à l’eutrophisation. Si l’amé-lioration de la qualité de l’eau se confirme, la recon-quête du milieu par les herbiers pourra s’engager, signeconcret d’un rétablissement de la lagune.Le diagnostic complet de cette lagune montre qu’ellese situe dans une phase de transition. En effet, avec desconcentrations très faibles en phosphore au nordcomme au sud, ses sédiments sont encore préservésalors que le compartiment végétal indique une impor-tante eutrophisation. Sa dégradation semble doncassez récente, ce qui indique que son évolution n’estpas figée. La potentialité biologique étant bonne,l’étang d’Ingril retrouvera un meilleur état si les apportsen azote et phosphore diminuent significativementdans les prochaines années.En 2002, les réseaux de surveillance de l'Ifremer ontsignalé une présence ponctuelle de Dinophysis à l'au-tomne.

étang de Vic

L’étang de Vic, comme celui d’Ingril, connaît une amé-lioration de la qualité de ses eaux par rapport à 2001,et passe d’un état mauvais à médiocre vis-à-vis de l’eu-trophisation. Situé en "deuxième ligne", cet étang nebénéficie pas d’échanges avec la mer. Aussi, l’apparen-te amélioration de sa qualité semble directement liée àla diminution significative des apports par le Canal duRhône à Sète cette année. Le diagnostic complet de 2001 indique un fort enri-chissement des sédiments en azote et phosphore. Cetétang est donc concerné depuis plusieurs années parl’eutrophisation. La disparition d’espèces végétales sen-sibles comme les herbiers et la présence de cascails,observés de manière éparse sur l’étang, en sont destémoins. Toutefois, les peuplements de macrofauneencore en bon état indiquent que ce milieu peut enco-re se restaurer naturellement, à condition de réduire lesapports en azote et en phosphore dans les années àvenir.

Les eaux de l’étang de Pierre-Blanche présentent à nou-veau en 2002, un mauvais état vis-à-vis de l'eutrophisa-tion.Le diagnostic complet de l’eutrophisation de cettelagune révèle une dégradation sensible depuis plusieursannées, comme l'atteste la présence de cascails.L’ensemble de l’étang n’est cependant pas touché de lamême façon : les zones moins profondes semblentavoir été relativement épargnées. La très bonne poten-tialité biologique donnée par la macrofaune indiqueque cet étang possède une bonne capacité de restau-ration, dans la mesure où les apports en azote et phos-phore diminuent notablement.

L’étang de l’Arnel présente en 2002, comme pour lesannées précédentes, un état mauvais vis-à-vis de l’eu-trophisation. Alimenté directement par la Mosson lorsdes crues et par le Canal du Rhône à Sète via quatrepasses, cet étang peut enregistrer de fortes chutes desalinité indiquant une contribution importante de cessources d'apport en eau douce. La restauration deseaux de l’Arnel ne pourra être effective que lorsque laqualité des eaux de ces cours d'eau sera restaurée.Le diagnostic complet de 2001 décrit un étang encours de dégradation. L'Arnel reste toutefois dans unmeilleur état que les trois autres lagunes situées audébouché du Lez. En effet, il est probable que son insta-bilité hydrologique limite sa productivité biologique etainsi freine sa dégradation. L’amélioration de la qualitédes eaux qu’il reçoit est donc un préalable indispen-sable à sa restauration.

étang de l’Arnel

étang de Pierre Blanche

Etang de l’Arnel

Etang du Grec

Les étangs palavasiens

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étang de l’OrLe mauvais état, observé de façon récurrente depuis1999, des eaux de l'étang de l'Or vis-à-vis de l'eutro-phisation est lié au fait que les apports du bassin versantsont supérieurs à la capacité d’acceptation du milieu. Lediagnostic complet réalisé en 1999 montrait une situation fortement dégradée pour l'ensemble des com-partiments. Elle se caractérisait par des sédiments particulièrement chargés en phosphore et des bloomspermanents de phytoplancton. Ces derniers favorisentla prolifération des cascails qui se nourrissent de cesmicroalgues mais limitent le développement des algueset des herbiers. En 2002, le diagnostic simplifié par lesmacrophytes confirme l'état de 1999 avec une absenced'évolution des peuplements végétaux qui restent trèspeu abondants. Par ailleurs, il faut souligner que la prolifération massive de cascails, suivie par le RSLdepuis 2001, compromet l'intégrité physique du milieuen participant au comblement de cette lagune.Des efforts très importants de réduction des apportsseront nécessaires pour recouvrir un état satisfaisant vis-à-vis de l'eutrophisation. De telles actions sont prévuesdans le cadre du Contrat d'étang. Toutefois, la questiondu niveau de l'effort de réduction de ces apports restepour l'instant sans réponse. De même, les délais de restauration du milieu une fois les apports réduits, sontmal connus.Dans le secteur nord de la lagune, les résultats de 1996 montrent des teneurs en hydrocarbures dans les sédiments supérieures aux valeurs généralement rencontrées en Languedoc-Roussillon. Cela témoignaitd'une contamination sans doute à relier à la proximitéde voies de circulation importantes. La prochaine campagne (2006-2007) actualisera ces informations.Fin 2003, la bathymétrie de l'étang de l'Or va être réa-lisée. Elle permettra d'élaborer un modèle de circulationhydraulique pour aider à la gestion de l'étang. LeContrat de baie, signé le 4 juillet 2003 et qui a pourobjet notamment la préservation du milieu naturel,bénéficiera de cet outil.

étang du Grec

L’étang du Grec est isolé de la mer, et communique pardeux passes avec le Canal du Rhône à Sète. Il reçoitdepuis plusieurs années les rejets de la station d’épura-tion de Palavas, mais ses caractéristiques physiques(surface, volume, degré de confinement) semblentinsuffisantes pour lui permettre de supporter cesapports. Ses eaux montrent, encore en 2002, un mau-vais état vis-à-vis de l’eutrophisation. Ses sédiments, enraison de fortes concentrations en phosphore, gardentla mémoire d’une dégradation sensible qui dure depuisplusieurs années. Cependant, la présence de zonessableuses relativement préservées de l’eutrophisation età la potentialité biologique satisfaisante est un gage desa réelle capacité de restauration. Si une réduction sensible de l’ensemble des apports en azote et en phos-phore est mise en œuvre, cet étang devrait à termeretrouver une qualité satisfaisante.

L’étang de Méjean-Pérols est celui du complexe palava-sien qui est sans doute le plus soumis à des apportseutrophisants. Il reçoit directement les rejets de la sta-tion d’épuration de Lattes, et les apports du Lez aveclequel il communique par une canalette. Ses échangesd’eau se font principalement par trois passes avec leCanal du Rhône à Sète, à un niveau où ce canal est par-ticulièrement eutrophisé. En 1990, la lagune présentaitdéjà un mauvais état vis-à-vis de l’eutrophisation.Actuellement celui-ci continue à se dégrader.Le diagnostic complet de cette lagune indique que sessédiments accumulent des quantités importantes dephosphore depuis plusieurs années. Son état avancé dedégradation est d’ailleurs reflété par des eaux extrême-ment turbides, du fait d'un excès de phytoplancton. Enempêchant la pénétration de la lumière, cela interdit ledéveloppement des macrophytes et favorise la prolifé-ration de cascails, toujours plus nombreux d’années enannées. Ils forment une véritable barrière nord-sud quidoit sensiblement influencer l’hydrodynamisme del’étang en créant deux sous-bassins bien distincts. Lapartie est, plus éloignée des apports eutrophisants est,à l’heure actuelle, de moins mauvaise qualité que lapartie ouest, même si sa dégradation se poursuit. Laréduction programmée des apports directs en azote eten phosphore devrait permettre une réhabilitation del’étang qui devrait être plus rapide dans la partie est.

étang de Méjean-Pérols

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rMONTPELLIER

étang du Prévost

L’étang du Prévost est le second étang du complexe palavasien où une activitéconchylicole est développée. Il dispose d’une grande ouverture sur la mer grâce à ungrau situé dans sa partie est. Malgré cela, seule la partie ouest semble profiter deséchanges avec la mer en raison d’un banc de sable qui sépare l’étang en deux etcanalise les entrées d’eaux marines vers l’ouest. C’est aussi le seul étang qui possèdeune liaison directe avec le Canal de Palavas, par l’intermédiaire de la Canalette. Cetteliaison influence grandement la qualité des eaux de la lagune, qui présente en 2002,comme pour les trois dernières années, un mauvais état vis-à-vis de l’eutrophisation. Le suivi annuel de la qualité de l'eau et le diagnostic complet de l’eutrophisation réalisé en 2001 montrent des situations particulières à l'est et à l'ouest de la lagune.La partie ouest de l’étang apparaît mieux préservée, avec une eau et des sédimentsde meilleure qualité. A l’est, le phosphore des sédiments présente un état mauvaisindiquant une eutrophisation importante depuis plusieurs années. Coincé entre leCanal du Rhône à Sète au nord et le Lez à l’est, l’étang du Prévost ne verra son étatd’eutrophisation s’améliorer que lorsque ces deux cours d'eau seront eux-mêmes demeilleure qualité. La présence de phytoplancton toxique a encore été relevée épisodiquement en 2002par le réseau de suivi du phytoplancton toxique de l’Ifremer, mais aucune toxicité n'aété observée. Le réseau de suivi microbiologique a montré cette année des concen-trations dans les coquillages de l’étang un peu plus marquées qu'en 2001 mais la ten-dance est à l’amélioration depuis 1993.

Etang du Prévost (ci-dessus) - Etang du Grec

Etang de l’Arnel

Etang du Prévost - Cabane du Salaison, étang de l’Or

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1716

Bassin versantLe bassin versant d'une lagune est l'aire géographique à partir delaquelle toutes les eaux qui s'écoulent alimentent cette lagune.

BloomProlifération de micro ou macroalgues aquatiques suite à l'appari-tion de conditions favorables (température, salinité, concentrationsen azote et phosphore, …).

Cascails (Ficopomatus enigmaticus)

Colonies de vers logés dans des tubes de calcaire formant desamas et pouvant contribuer au comblement des lagunes.

ChambrageAnomalie dans la calcification des coquilles d'huîtres se manifes-tant pas des chambres remplies d'une substance gélatineuse trans-lucide.

Contamination Introduction directe ou indirecte par l’homme de substances dansle milieu entraînant une augmentation de leur concentration dansce milieu mais sans entraîner d’effet sur la faune ou la flore, l’exploitation des ressources et l’usage du mileu.

Contrat d'étangLe contrat d'étang est un programme d'actions volontaire etconcerté sur 5 ans. Il a généralement pour but d'améliorer la qua-lité d'un étang. Il est élaboré et mis en œuvre par l'ensemble desacteurs impliqués dans la gestion de l'étang (collectivités, socio-professionnels, administrations, …).

Macrofaune (benthique)

Faune d'une taille supérieure à 1 mm (gastéropodes, crustacés, ...)qui vit sur la surface ou enfouie dans les premiers centimètres dusédiment. Le nombre d'espèces ainsi que le nombre d'individusprésents indique la capacité du milieu à accueillir une vie animalede qualité (potentialité biologique).

MacrophytesVégétaux pluricellulaires vivant dans les lagunes : macroalgues et herbiers. Les macrophytes caractéristiques des milieux noneutrophisés sont appelées espèces climax (herbiers, certainesalgues comme les acétabulaires). D'autres témoignent par leurprésence d'une eutrophisation du milieu (exemple : ulves, chaeto-morphes,…), on les qualifie d'opportunistes.

Malaïgue (“Mauvaises eaux” en occitan)

Phénomène naturel survenant à l'issue de l'épuisement de l'oxygè-ne puis de la diffusion de sulfures dans l'eau entraînant la mortalitéde nombreux organismes. La dégradation des algues est une descauses de la surconsommation d'oxygène.

Pollution Introduction directe ou indirecte par l’homme de substances dansle milieu ayant ou pouvant avoir un effet sur la faune ou la flore,l’exploitation des ressources et l’usage du mileu.

RelargageProcessus de diffusion vers la colonne d'eau des nutriments (azote,phosphore) piégés dans le sédiment. Il est notamment accélérépendant l'été du fait des fortes températures.

SAGE (Schéma d'Aménagement et de Gestion des Eaux)

Le SAGE est un document de planification à portée réglementaire.Il définit, sur son territoire, des objectifs et des règles pour la gestion de l'eau.

TBT (Tributylétain)

Matière active des peintures antisalissures des coques de bateaux,le TBT est une substance très toxique, même à des concentrationsextrêmement faibles. Elle provoque notamment des modificationsde la calcification des huîtres (chambrage) et perturbe la sexualitédes gastéropodes. Ces peintures sont interdites depuis 1982 sur lesbateaux de moins de 25 mètres. L'Organisation MaritimeInternationale a décidé d'interdire le TBT à partir du 1er janvier2003. Cette décision n'a toutefois pas encore été traduite en droitfrançais et européen.

Glossaire

Coquille d’huître chambrée / Cascail

Pied de Ruppia Cirrhosa

Etang du Ponant

Etang du Médard

étang du Ponant

L'étang du Ponant, en tant qu'exutoire des crues duVidourle, a un fonctionnement particulier. Son diagnos-tic complet a montré qu'il présente une stratification deses eaux. Si les eaux du fond présentent une relative sta-bilité de température et de salinité, les eaux de surfaceprésentent de grandes variations pour ces deux para-mètres. Cette stratification de la masse d'eau crée unebarrière de densité entre des eaux salées au fond et deseaux plus douces en surface et a tendance à freiner leséchanges d'oxygène entre la surface et le fond.Depuis l'année 2000, le mauvais état des eaux de cettelagune se maintient et se manifeste par des fortes abon-dances de phytoplancton. Le diagnostic complet de2002 montre une situation médiocre vis-à-vis de l'eutro-phisation. Cette légère différence de résultat s'expliquepar le fait que si les compartiments sédimentaires etvégétaux présentent un état dégradé, la macrofauneprésente quant à elle un très bon état (diversité impor-tante et présence d'espèces sensibles à l'eutrophisation).L'ensemble de ces données, associées à la mauvaisequalité des eaux, laisse penser que l'étang du Ponant esten voie de dégradation et il est probable que l'état de lamacrofaune se dégrade également.Les mesures réalisées en 2000 révèlent des concentra-tions très élevées en lindane (insecticide chloré). Lesniveaux enregistrés sont les plus importants de ceuxmesurés en Languedoc-Roussillon. La présence de cetinsecticide dans les eaux témoigne de son utilisationpassée et présente sur le bassin versant, alors qu'il estinterdit d'usage en agriculture depuis 1998. Il sembleimportant d'en identifier les sources afin d'en diminuerles apports.La mobilisation actuelle des acteurs locaux au sein d'unestructure de gestion permet d'être optimiste sur l'inver-sion de la tendance d'évolution de l'étang du Ponant.

étang du Médard

Le suivi réalisé en 2002, confirme le mauvais état deseaux vis-à-vis de l'eutrophisation observé depuis 2000.Cette situation est liée en grande partie au fait quecette lagune est soumise à une double influence, avecdes apports importants d'origine agricole (lors descrues du Vidourle) et/ou domestique suivant lespériodes de l'année.Le diagnostic complet met en évidence un mauvais étatvis-à-vis de l'eutrophisation avec un sédiment forte-ment enrichi en azote et en phosphore. Les comparti-ments biologiques (faune et flore) présentent un étatmédiocre. Par ailleurs, il apparaît que le niveau d'eutro-phisation actuel n'est pas suffisamment élevé pourentraîner une prolifération massive des microalgues(phytoplancton) comme cela est observé dans lesétangs palavasiens. Les macrophytes sont donc encorediversifiées et abondantes et les cascails peu présents.Ces éléments indiquent que l'on se situe dans unephase charnière pour cette lagune. La situation actuellepeut assez facilement être stabilisée ou améliorée pardes actions adéquates.

Etang du Ponant

Etang du Médard


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