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Page 1: Pr[eau]jet URBAIN - IM2E · de l’eau et des milieux aquatiques ... oc aLisation des grands projets urbains menés par Le. g. rand. L. ... le retalutage des berges et leur végétalisation,

© Paul G arc ias

PR[EAU]JET URBAINRIZE & RUISSEAU DES PLANCHES

PR[EAU]JET URBAINRIZE & RUISSEAU DES PLANCHES

RENATURATION ENMILIEU RURAL

LA VEYLE :Saint-Denis-les-bourg

RENATURATION ENMILIEU PÉRURBAIN

LA BIÈVRE :L’Haÿ-les-Roses

RENATURATION ENMILIEU URBAIN PEU DENSE

L’YZERON :Oullins

VÉGÉTALISATION ENMILIEU URBAIN DENSE

LA LEYSSE :Chambery

RENATURATION ENMILIEU URBAIN DENSE

LE RUISSEAU DES PLANCHES :Lyon 9ème

RECRÉATION ENMILIEU URBAIN DENSE

LA RIZE :Lyon 3ème

42 m 164 m

Rue Marietton

Rue du Souvenir

Rue du Bourbonnais

Saôn

e

Parc Montel

Parc du Vallon

Ruisse au des Planches

Le Grand Lyon est depuis le début des années 1990 un chef de file européen en matière de développement durable grâce à ses in-novations et expérimentations urbaines. Dans cette perspective, la direction de l’eau du Grand Lyon a mis en place un programme de recherche qui associe le CNRS et Artelia au sujet de la renaturation des petites rivières urbaines. Parmis elles, le Ruisseau des Planches (Vaise) a été retenu car il recouvre de multiples enjeux.

Le premier enjeu est celui de la réouverture de ruisseaux au-jourd’hui busés. Il s’agit de répondre à la demande d’espaces verts tout en règlant, en partie du moins, le problème des circulations douces (en témoigne le réaménagement des berges du Rhône). La renaturation des continuités écologiques se confond souvent avec celles des continuités urbaines, comme le suggere les travaux de prospective menés notamment à Montpellier en 2014 par les archi-tectes italiens Bernardo Secchi et Paola Vigano (Montpellier 2040).

Le second enjeu est de répondre de façon adaptée aux injonc-tions européennes en matière de gestion territoriales et concertées de l’eau et des milieux aquatiques (DCE 2000 / 60 / CE, Directive ERU, etc.). Le Grand Lyon est positionné comme le principal opérateur de la renaturation des rivières urbaines compte tenu de ses nouvelles

Le programme du projet répond aux préoccupations principales des pouvoirs lo-caux. Il est ainsi proposé de doubler les surfaces dédiées à l’habitat et en corrolaire d’im-planter de petits équipements publics (crêche par exemple) au bénéfice des nouveaux rési-dents.

Le programme prévoit néanmoins de conserver des locaux d’activités en les adap-tant aux nouveaux besoins. Il convient également de déve-lopper des immeubles de bu-reaux et de moderniser le pôle automobile pour répondre à la demande locale.

Le programme constitue un net progrès par rapport à la situation existante en particulier en matière d’infiltration des eaux pluviales. Sur les presque 11 hectares que couvre la future ZAC du Ruisseau des Planches, les 9/10èmes sont aujourd’hui imperméabilisés. Le projet accorde une place significative aux espaces verts dans la mesure où il repose précisément sur la renaturation d’une petite rivière urbaine. Les plantations en pleine terre favorisent en effet une gestion écologique des eaux urbaines en les absorbant et en les fil-trant.

prérogatives (loi MAPAM du 27 janvier 2014) en matière de gestion des milieux aquatiques et prévention des inondations (GEMAPI). Le troisième enjeu concerne la réorganisation spatiale de l’habi-tat et des activités. Un vaste chantier de renaturation contribuerait, d’une part, à réduire la vulnérabilité des biens et des personnes aux risques d’inondations, et d’autre part, à réintroduire des espèces pis-cicoles et une végétation autrefois présentes.

Dernier enjeu, et non des moindres, l’ouverture d’un nouveau réseau - plus «naturel» et à ciel ouvert - représenterait un atout dans la lutte contre les îlots de chaleur et l’optimisation de la gestion des eaux pluviales.

L o c a L i s at i o n d e s g r a n d s p r o j e t s u r b a i n s m e n é s pa r L e g r a n d L y o n e t d u p r o j e t d u r u i s s e a u d e s p L a n c h e s ( V a i s e , 9 è m e a r r o n d i s s e m e n t )© Paul G arc ias & L lewel la Maléfant

p L a n d e m a s s e d u s e c t e u r d u r u i s s e a u d e s p L a n c h e s a V a n t r e n at u r at i o n p r i n c i p e s d ’ a m é n a g e m e n t s

U n p r o j e t q U i e n c o U r a g e l a m i x i t é d e s f o n c t i o n s U r b a i n e s e t l a p e r m é a b i l i t é d e s s o l s

l e p r o j e t d U r U i s s e a U d e s p l a n c h e s r é p o n d l o c a l e m e n t à d e s e n j e U x m é t r o p o l i t a i n s

Pr[eau]jet URBAIN Renaturation des rivières urbaines dans le Grand LyonUn projet pour le Ruisseau des Planches

Le premier principe consiste à développer une program-mation en adéquation avec l’histoire industrielle de Vaise. Le pôle automobile, aujourd’hui fait d’espaces de vente abrités dans des « boîtes à chaussures », est incompatible avec le re-tour de la nature en ville. Le projet prévoit par conséquent d’insérer un nouveau pôle dans les futures constructions et d’en renforcer la crédi-bilité et l’image en invitant la filière automobile à investir des locaux adaptés à la production de certains biens manufac-turés et à la recherche et développement. Le projet prévoit également l’implantation d’un site de production en partie Nord de l’ex-îlot Maurin. Ce dernier pourrait ainsi conserver sa vocation industrielle tout en étant reconfiguré pour ac-cueillir des habitants. Il ne s’agit pas à proprement parler d’un parti pris car la production automobile est inscrite dans la carte génétique de la métropole : la réputation de l’école lyonnaise est fon-dée sur la fiabilité de ses produits. En 1914, les marques lyon-naises (14 à Lyon et 1 à Villefranche-sur-Saône) employaient environ 6000 ouvriers. Aujourd’hui, de nombreux sous-trai-

tants français et étrangers sont susceptibles de privilégier un environnement qui concentre les secteurs du crédit, de l’in-novation et de la vente automobile. Le second principe consiste à renaturer le ruisseau sur 630 mètres et de relier, grâce à des circulations douces, l’îlot de l’Hôtel des ventes au square Montel en passant par l’ex-îlot Maurin. Les travaux portent sur la démolition des murets anti-crues, le retalutage des berges et leur végétalisation, ainsi que la déminéralisation des terrains alentour. La mise à ciel ouvert dans l’îlot Maurin ne représente qu’un tiers du linéaire mais les deux tiers des coûts. Une telle opération conduit de surcroît à réorganiser la totalité des parcelles en construisant les nouveaux bâtiments à l’écart du cours d’eau afin d’en limiter l’exposition aux risques d’inon-dation. Une fois libérés de la plupart des constructions exis-tantes (elles seraient démolies), les terrains seraient donc remodelés en « paliers » suivant la logique d’aménagement imaginée aux Ardoines. (Brun et Adisson, 2011).

La renaturation d’un cours d’eau ne dé-signe pas tant un retour à un état considéré comme « naturel » du cours d’eau – qui sup-pose a priori la définition d’un état de réfé-rence – qu’à une logique de restauration de ses fonctions naturelles. Des exemples de renaturation de coursd’eau existent déjà en France, mais à des échelles différentes. Les cas les plus aboutis viennent surtout de milieux ruraux (La Veyle) ou urbains peu denses (La Bièvre). La « renatu-ration » en ville relève davantage à de la végé-talisation voire du paysagement de berges. Le projet du Ruisseau des Planches fait de la renaturation un processus clé du renouvelle-ment urbain.

l e s p r i n c i p e s q U i g U i d e n t l ’ e x p é r i e n tat i o n i n t é g r e r l e p r i n c i p e d e r e n at U r at i o n a U f o n c t i o n n e m e n t U r b a i n

© Paul G arc ias© Paul G arc ias

RésidentielActivités et commercesBureauxEquipements publics

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PR[EAU]JET URBAINRIZE & RUISSEAU DES PLANCHES

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Surface imperméable

Surface végétale

Parcs

Activité dédiée à l’automobile

Densification du bâti

Axes de communication mis en valeurConnections végétalesRuisseau des Planche ouvertRuisseau des Planches enterréPérimètre de projet

r e n at U r e r l e r U i s s e a U d e s p l a n c h e s

r e l i e r l e s t r a m e s v é g é t a l e s

r e c r é e r l a v i l l e d e n s e

f a c i l i t e r l ’ a c c e s s i b i l i t é d e s m o d e s d o U x

c o n f o r t e r l e p ô l e a U t o m o b i l e

La « nature » a souvent été convo-quée au cours des 150 dernières an-nées, et ce alors que l’empreinte éco-logique des villes et notamment des plus grandes d’entre elles n’a jamais été aussi importante. Les résultats encore provisoires issu du programme de recherche sur les rivières disparues à Lyon suggèrent que leur renaturation peut contribuer à donner davantage d’épaisseur au concept, toujours creux, du dévelop-pement durable. Il s’agit de rouvrir à l’air libre des

rivières jadis enfouis sous l’impulsion des hygiénistes ; autrement dit il est ici question de valoriser ce qui subsiste de nature réelle, de façon à créer des continuités autant écologiques que sociales pour relier les quartiers qui jusqu’à présent se tournent le dos. C’est donc la nature « sous nos pieds » qui constitue le socle de projets urbains fidèles au « génie du lieu » : les villes ne devraient pas être des « mi-racles de la nature », mais les chefs-d’œuvre des hommes et de la nature.

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