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BASE Biotechnol. Agron. Soc. Environ.201115(1),183-194 Le Point sur :

LuttecontrelesravageursdesstocksdecéréalesetdelégumineusesauSénégaletenAfriqueoccidentale:synthèsebibliographiqueMomarTallaGuèye(1),DogoSeck(2),Jean-PaulWathelet(3),GeorgesLognay(4)(1)InstitutdeTechnologiealimentaire.BP2765.SN-Hann-Dakar(Sénégal).E-mail:[email protected](2)CentreRégionaldeRechercheenÉcotoxicologieetSécuritéenvironnementale(CERES/Locustox).RoutedeRufisque,km15.BP3300.SN-Dakar(Sénégal).(3)Univ.Liège-GemblouxAgro-BioTech.UnitédeChimieanalytique.PassagedesDéportés,2.B-5030Gembloux(Belgique).(4)Univ.Liège-GemblouxAgro-BioTech.UnitédeChimiegénéraleetorganique.PassagedesDéportés,2.B-5030Gembloux(Belgique).

Reçule29janvier2010,acceptéle1juin2010.

Lespertespost-récoltedescéréalesetlégumineusessontencoreauSénégaletenAfriqueoccidentaleunproblèmemajeur.Lesréponsesapportéespourcombattrelesinsectes,principauxdéprédateursdesstocks,ontétéessentiellementchimiques.Cependant,comptetenudesnuisancesassociéesàl’utilisationdespesticides,sélectiondesouchesrésistantes,pollutiondel’environnement, intoxications, la recherched’alternativess’impose. Ilest faitétatdesdifférentesméthodesdeprotectiondesstockspratiquéesenalternativeoucombinéesaveclespesticides.Lesprincipalesespècesderavageursrencontrées,enparticulierProstephanus truncatus(Horn),insecteémergeantauSénégal,peuventfairel’objetd’unelutteàl’aidedeméthodesalternativesutilisantenparticulierdesplantesinsecticides.Diversaspectsdecetteproblématiquesontpassésenrevue.Mots-clés.Céréales,légumineuses,post-récolte,lutte,pesticides,plantesinsecticides.

Controlling pests of cereals and legumes in Senegal and West Africa: a review.Post-harvestlossesofcerealsandlegumesareamajorprobleminSenegalandWestAfrica.Thesolutionstoeliminateinsects,majorpestsofstoredproductsweremainlychemical.However,due topollutionassociatedwithpesticidesuse,selectionof resistantstrains,environmentalpollution,poisoning,thesearchforalternativesisneeded.Itisreportedondifferentmethodsofprotectingstocksperformedalternativelyor incombinationwithpesticides.Themajorpestspeciesencountered,particularlyProstephanus truncatus (Horn), insectemerginginSenegal,couldbecontrolledbyalternativemethodsincludingspeciallytheuseofinsecticideplants.Differentaspectsrelatedtothisalternativewaytochemicalpesticidesarereviewedherein.Keywords.Cereals,pulses,post-harvest,control,pesticides,insecticideplants.

1. Contexte

Dans le Sahel, les céréales et les légumineusesconstituent la base de la nourriture des populations.AuSénégal, lemil et lemaïs sont les deux céréalesmajeures,tandisquel’arachide,produitderente,jadisbase de l’économie sénégalaise, avec le niébé, sontles principales légumineuses cultivées dans le pays.Pour toutes ces spéculations, les rendements actuelssont largement en deçà des attentes de la couverturenationaleennourriture.Lasécuritéalimentairecontinued’enpâtir.LebilandelarechercheagricoleauSénégalaénumérélesdifférentescontraintesquasicommunes

à toutes ces cultures: sècheresse, déficits hydriquesrécurrents, maladies, mauvaises herbes, épuisementprogressif des sols, manque d’encadrement, absenced’intrants,désengagementdel’Étatetdésorganisationdesfilières,qualitéetperformancesdessemences,etc.(Baetal.,2005;Ndiayeetal.,2005).

Lemanquede ressourcesalimentairesest comblédepuis toujours par des importations massives,notamment de céréales. Si, au niveau des céréalessèches, la dépendance extérieure est faible, il en estautrementpourlerizetleblépourlesquelslamoyenneannuelled’importationestdel’ordrede600000tonnespouruneenveloppeestiméeà110milliardsdefrancs

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CFA (Fall et al., 2008). Selon le PAM (2008), lesproduitscéréaliersreprésentent56%desimportationsdesproduitsalimentaires,soit1,5millionsdetonnes.Ledéficitvivrierchroniqueaétéexacerbéparlacrisealimentairemondialede2008.Eneffet,laprécaritédel’offre,spécialementpourlerizetleblé,ainsiquelerenchérissementdesprixd’achat,sontvenusaggraverle problème. Pourtant, à la faveur des programmesspéciaux du gouvernement sénégalais lancés depuis2003, la production céréalière connait ces dernièresannées une progression régulière. L’émergence denouveaux paradigmes tels que la réduction de lapauvreté, l’amélioration de la sécurité alimentaireainsi que les innovations dans les exploitations ontfiniparinverserlatendanceenmatièrederecherche.Les cultures vivrières autrefois délaissées au profitdes produits d’exportation se voient de plus en plusconsidérées dans les programmes de recherche desinstitutionsnationalesetsous-régionales(Coly,2007).AuNiger, des chercheursde l’Université deNiameyet de l’Institut deRecherche pour leDéveloppementont identifié le gène PHYC jouant un rôle dans laperceptiondelalumièrechezlesplantesetresponsablede l’adaptation dumil aux conditions de sècheresse,auxsolspauvresetàlagrandevariabilitédesconditionsenvironnementales(IRD,2009).Seloncetteétude, lemil,basealimentairede50millionsd’habitants,restelaseuleculturecorrespondantauxconditionsduSaheletauxhabitudesalimentairestraditionnelles.

Malgré les initiatives prises de part et d’autrepour accroître la production, le contexte d’insécuritéalimentaire est toujours marqué par des pertespost-récolte non négligeables. La valeur réelle desdéperditions notées lors du stockage est depuis fortlongtemps sujette à polémique. Devant la gravitédes pertes post-récolte du fait des insectes, Labeyrie(1992)disaitqu’enAfrique,lepaysantravaillepourlesinsectes.Faceàlamenacequeconstituentlesinsectes,principaux ravageurs des stocks, lesmoyensde luttesontessentiellementarticulésautourdel’utilisationdepesticidesdesynthèse.Dansdesconditionsoptimales,leur efficacité à contrôler les nuisibles des stocksest certaine. Toutefois, beaucoup de griefs leur sontportés,parmilesquelsl’accoutumancedesinsectesetla sélection de souches résistantes (Benhalima et al.,2004), intoxications, pollution de l’environnement etdésordresécologiques(Regnault-Roger,2002).Comptetenudelaréticencedesconsommateursàconsommerdesproduitstraitésauxpesticides,leslimitestolérablestendent vers des valeurs infinitésimales. Afin defaire faceà laproblématiquede synthétiserde façonpermanente de nouvelles molécules insecticides etpuisquelespesticidesnepeuventpasêtreabandonnés,c’estlagestionintégréequiestencouragée(Addaetal.,2002; Ketoh et al., 2005). Ceci rend obligatoire ladécouverted’alternativesmoinspolluantes.Danscette

optique, lavalorisationdesplantesàeffet insecticidesembleséduirepartoutdanslemonde.Ainsi,plusieursorganesetpartiesdesplantessontexploitésauxfinsdelimiterlespertespost-récolte.Cettenouvelleapprocheprend de l’ampleur au niveau des programmes derecherches enAfrique.Glitho (2002), sur la base depublications et communications de chercheurs duRéseau desBruches (REARB), a recensé 43espècesde plantes appartenant à 33genres de 15familles etfaisantl’objetdetestsbiologiquessurlesinsectesdesdenréesstockées.

Noustenteronsdanslespartiesquisuiventdemettrel’accentsurlesalternativesauxpesticidesorganiquesetenparticulier,surl’utilisationdesplantesinsecticidesdans la préservation des récoltes au Sénégal et enAfriquedel’Ouest.

2. LeS inSeCteS dAnS Le SyStèMe PoSt-réCoLte

Beaucoupdetravauxfontréférenceàl’attaqueetàladéperditiondesstocksdecéréalesetdelégumineusespar les insectes (Philogène et al., 1989; Ratnadassetal., 1989; Ashamo, 2006). Ils sont responsablessous les tropiques de pertes pouvant dépasser 30%.Unautreaspectinhérentàl’établissementdesinsectesest la colonisation des stocks par des champignonsproducteursdetoxinesàl’imaged’Aspergillus flavus,producteur d’aflatoxine. Ainsi, au Bénin, Lamboniet al. (2009) ont recensé, sur du maïs stocké, neufespèces de champignons, principalement des genresPenicillium, Rhizoctonia et Aspergillus associés auxravageurs.Cathartus quadricollis(Guérin)estapparucommel’insecteravageurleplusactifdanscerôlede«transporteurdechampignon».

2.1. Les principaux ravageurs des céréales et légumineuses au Sénégal et en Afrique occidentale

Deuxcatégoriesderavageurssontàdistinguer:ceuxqui attaquent les récoltes dès le champ à l’imagede Caryedon serratus (Olivier) sur arachide et deCallosobruchus maculatus (F.) sur niébé et ceuxqui sont exclusivement inféodés aux stocks, telsque Corcyra cephalonica (Stainton) et Triboliumcastaneum (Herbst) (tableau1). Au Sénégal, lestravauxserapportantaustockagedesvivriers,quesontlescéréaleset légumineuses,ontessentiellementtraitaumil,àl’arachideetauniébé.Secketal.(1992)ontmisenévidencel’importancedutauxdebrisuressurlespertessubiesparlemilstocké.Àtraversd’autresétudes,Seck(1991,1992)aabordéladynamiquedespopulationsdequelques insectes ravageursdumil eta ensuite essayédesméthodesde lutte intégréepourla gestionde ces populations.Ces études ont permis

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une meilleure compréhension des mécanismes depullulation de ces insectes. Guèye et al. (1999) ontquant à eux examiné la sensibilité du mil, de sesdérivés et du fonio vis-à-vis de quatre insectes desstocks.Cetteétudeamisenévidencel’importancedel’intégritéetdelafinessedesgrainssurleurrésistanceàl’infestation.

L’arachide et le niébé sont plus sensibles àl’infestation des déprédateurs. Sur arachide, Guèye(2000) situe vers avril la période où l’émergenced’adultes de C. serratus (Olivier) est à son niveaumaximal, qui coïncide avec une forte canicule.Considérant la perte en poids, des tests en stocksfermés(Ndiaye,1991)montrentquelapré-infestationauchampdesarachidesparC. serratus,mêmesielleest faible, peut suffire à détruire complètement desstocksdestinésàfournirdessemencesenquatremoisdeconservationseulement.

La sensibilité du niébé aux ravageurs est sansdoute la cause du nombre important d’étudesconsacrées à cette denrée. Acanthoscelides obtectus(Say), Callosobruchus rhodesianus (Pic) et surtoutC. maculatus sont les insectes majeurs responsablesde la quasi-totalité des dégâts observés sur niébé. Ilarrivequ’ilyaitcompétitionentreeuxdanslesmêmesstocks. La plus grande voracité de C. maculatus aété relatée dans plusieurs travaux; Amevoin et al.(2005) ont décrit la dynamique de cohabitation desdeuxCallosobruchus.EneffetC. rhodesianus atteintsonpicetdisparaitentroismois,coïncidantavecuneexplosion des populations de C. maculatus qui estresponsabledel’essentieldesdégâts.

2.2. Cas de Prostephanus truncatus (Horn), ravageur du maïs émergeant au Sénégal

P. truncatus est un ravageur redouté sur maïs etcossettes de manioc. Depuis son introductionaccidentelle à la fin des années 1970, d’abord enTanzanie et par la suite enAfrique occidentale, auTogo, en 1984 (Farrell et al., 2002), P. truncatusne cesse de progresser.Une étude deNansen et al.(2002a)indiquaitsaprésencedansaumoins14paysafricains. Il vient d’être découvert pour la premièrefoisauSénégal(Guèyeetal.,2008a)dansdeuxsitesdudépartementdeKoldaà12°50’57”N15°02’36”Wet 12°54’35”N 14°57’01”W et dans la nouvellerégion de Kédougou à 12°29’20”N 12°17’26”W.Tousces sites sontàmoinsde20kmdes frontièresde laGuinéeoù ilaétésignalédepuis1998(Amanet al., 2007). Il est probable queP. truncatus a étéintroduit au Sénégal à partir de laGuinée Conakrypar le biais des transactions qui s’effectuentnotamment au niveau des marchés hebdomadairesfrontaliers.

Verstraeten et al. (1987), menant des essais surlespossibilitésdemigrationdeP. truncatusdansdumaïségrené,ontpumettreenévidencesamobilité,sa rapidité de pénétration et sa voracité. Déjà, lesauteurs prévenaient sur les risques d’envahissementderégionsentièresenquelquesannées,euégardàsonadaptationaumanioc,ausorghoetdesespossibilitésdevivredansleboistendredessilos.

Nansen etal. (2002b) ont établi par piégeageune corrélation positive entre l’activité d’individus

de P. truncatus et la proximitéde plantations de teck (Tectona grandis).

Une étude modélisant lestypesdedégâts entreS. zeamaisetP. truncatusdansdesmagasinsen milieu rural ouest africain aconclu à la plusgrandevoracitédeP. truncatusqu’ilsimputentàsoncomportement: le foragedel’adulte détruit quatre fois plusquelaconsommationdelalarveetdel’adulte(Holstetal.,2000).Les dégâts peuvent s’amplifierlorsque l’infestation commencedès le champ (Vowotor et al.,2005).

Cependant, depuis l’intro-duction de son ennemi naturelTeretrius nigrescens (Lewis),Hill et al. (2003) constatent encinqansuneréductiondrastique(plus de 80%) des populationsdeP. truncatusauKenya.

tableau 1.Principalesespècesd’insectesrencontréesdanslesstocksdecéréalesetlégumineusesauSénégal—Main species of insects in the stocks of cereals and legumes in Senegal.insectes Famille denrées infestéesCaryedon serratus(Oliv.) Bruchidae ArachidesCallosobruchus maculatus(F.) Bruchidae NiébéAcanthoscelides obtectus(Say) Bruchidae NiébéSitophilus zeamaisMotsch Curculionidae CéréalesSitophilus oryzae (L.) Curculionidae CéréalesTribolium castaneum(Herbst) Tenebrionidae Céréales/légumineusesTribolium confusum(DuVal) Tenebrionidae Céréales/légumineusesSitotroga cerealella(Oliv.) Gechiidae CéréalesCorcyra cephalonica(Stainton) Pyralidae CéréalesEphestia cautella(Walker) Pyralidae CéréalesCryptolestessp. Cucujidae CéréalesRhyzopertha dominica(F.) Bostrichidae CéréalesPlodia interpunctella(Hübner) Pyralidae CéréalesTrogoderma granarium(Everts) Dermestidae Céréales

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3. MoyenS de Lutte

Cette revue n’a pas pour objet de s’étendre sur lesdifférents groupes de pesticides, sur leurs modesd’actionetefficacité.Sonambitionestdemettreenévidencelesdangersliésauxpesticidesquijustifientlarecherchedeméthodesalternatives.Actuellement,prèsde750000personnescontractent,chaqueannée,unemaladie chronique telle que les cancers suite àuneexpositionàdespesticides.Plusde20000décèsaccidentelset3millionsd’empoisonnementsliésauxpesticidessontannuellementrecensésdanslemonde(PANAfrica,2003).

3.1. La lutte chimique

insecticides utilisés dans la protection des stocks au Sénégal.ÉtantmembreduComitéPermanentInter-étatsdeLuttecontrelaSècheresseauSahel(CILSS)quiregroupeenpluslespayssuivants,BurkinaFaso,CapVert,Gambie,GuinéeBissau,Mali,Mauritanie,Niger et Tchad, le Comité Sahélien des Pesticides(CSP) autorise les produits dans le traitement desdenréesalimentaires.LeCSPapourtâchedeprendredes décisions communes à l’ensemble des pays duCILSS en matière de circulation des pesticides eten vue de leur utilisation judicieuse. La dernièreactualisationdelalisteglobaledespesticidesautorisésaeulieuenjuillet2009.Toutefois,dansledomainede la protection des denrées alimentaires, il n’a étéretenuquequatremoléculesdifférentes(tableau 2).

Commel’indiqueletableau2,seulstroisfumigantset un insecticide de contact (Spintor) sont dédiésaux denrées stockées, sur un total de 101produits.Toutefois, ilconvientdenoterquedans lapratique,d’autresinsecticidessontencorecourammentutilisés.Il s’agit entre autres de l’Actellic (m.a. pirimiphos-méthyle), de la K-Othrine (m.a. deltaméthrine250g.kg-1) et du Dursban (chlorpyriphos-éthyl50g.kg-1). Ces produits ne sont pas interdits dansles pays du CILSS, mais ils ne sont autorisés que

pour d’autres applications. En guise d’exemple,la deltaméthrine est autorisée dans la lutte contreHelicoverpa armigera, le chlorpyriphos-éthyl(dursban) contre les sauteriaux, les termites dumanguier, la cyperméthrine contre les chenilles, lesinsectespiqueurs-suceursducotonnier,etc.Lesraisonsdelarestrictiondecesproduitsdansletraitementdesdenréesstockéesnesontpasexposées,mais il resteévidentque leur libertédecirculationestsynonymedeleurusagedanslesdenréesstockées.UneenquêterécentemenéeparGuèyeetal.(2008b)afaitressortirl’usagederaticides,fongicides,herbicidesouencoredesliquidesnondéterminéssurdumaïsdestinéàlaconsommation humaine. En outre, l’étude a relevéune ignorance totaledesmatièresactivesetdosesàutiliser.Lacouleurdusachetsembleêtrelecritèreleplusretenudanslechoixdupesticide.

Sur le plan financier, au Sénégal, outre lesquantitésfabriquéeslocalementetconsomméesdanslepays, leCORAF(2007)estimait les importationsen insecticides (matières actives, produits finis)à 4,4milliards de CFA (6707317euros). Cesimportationsnesefontpassurautorisationpréalabledu Service de la Protection des Végétaux ou dusecrétariat permanent du comité national de gestiondespesticides,quipermettraitd’instaureruncontrôlepourunemeilleuregestiondecesproduits.

résistance des ravageurs aux insecticides. Larésistancedesinsectesauxpesticidesdesynthèseestl’un des principauxméfaits de l’application répétéedesproduits contre les ravageurs.Denombreuxcasde résistance sont révélés partout. Actuellement,aucun groupe parmi les organophosphorés,organochlorés, pyréthrinoïdes ou encore fumigantsn’échappeàlarésistancedesinsectes.Avecleretraitau niveaumondial du bromure deméthyle en 2015(Bell,2000),leproblèmedelafumigationestundespluspréoccupantsenAfrique.Belletal.(1995)puisBenhalimaetal.(2004)rapportentrespectivementdessouchesdeTrogoderma granarium(Everts)provenant

tableau 2.Insecticidesautorisésdansletraitementdesdenréesalimentaires(extraitdelalistedespesticidesautorisésparleCSPduCILSS,versiondejuillet2009)—Insecticides approved for the treatment of food (from the list of pesticides approved by the CILSS CSP, July 2009 version).Spécialité commerciale Firme Matière(s) active(s) domaine d’utilisationDETIAGASEX-B DétiaDegeschGmbh Phosphured’aluminium

(570g.l-1)Ravageursdesdenréesstockées

PHOSFINON570GE STEPC Phosphured’aluminium(570g.l-1)

Enfumigationcontrelesinsectesdesdenréesstockées

CELPHOS ExcelCropCareLTD Phosphured’aluminium(560g.l-1)

Insecticide/rodenticidecontrelesinsectesetlesrongeursdesdenréesstockées

SPINTORPOUDRE DowAgroSciences Spinosad(125g.kg-1) Ravageursdesdenréesstockées

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duBurkinaetdespopulationsdeSitophilus zeamais(Motsch)duMarocayantunfortdegrédetoléranceàlaphosphine,produitréputéefficaceetnelaissantpasderésidus.LesespècesdugenreSitophilussontparmicellesquisontlepluscitéesdanslarésistanceaux pesticides. Pour pallier cette résistance, uneassociation avec d’autres gaz a été prônée. À cetégard,Athié etal. (1998) suggèrent la combinaisonde laphosphineaudioxydedecarbone(10à20%)pourmaitriserdessouchesrésistantesdeS. oryzaeetdeRhyzopertha dominica(F.).Pimenteletal.(2009),surbasedelaméthodeFAOdedétectionstandarddelarésistanceàlaphosphine,ontaussidécouvertpourlapremièrefoisauBrésillarésistanceàlaphosphinede vingt populations de S. zeamais issues des LC50jusqu’à86,6foisplusélevées.CesauteursexpliquentlabasephysiologiquedelarésistanceàlaphosphineparlacapacitédecessouchesdeS. zeamaisàréduireleurtauxderespirationetnonparuneexclusionactivedu gaz. L’examen de ces différents travauxmontreque l’acquisition de la tolérance à la phosphine estdansbiendescasassociéeàdemauvaisespratiquesdefumigationdontlemanqued’étanchéitédessilos,lemanque de suivi de la concentration du gaz lorsdes opérations, le temps d’exposition, mais surtoutl’utilisation à grande échelle d’un seul produit.Zettleretal. (2000)faisaientdéjàétatde lamenacequi pèse sur l’utilisation de ces fumigants, raisonpourlaquelleilsévoquentl’intérêtdedévelopperdenouvelles alternatives dans le cadre de programmesde lutte intégrée. À ce sujet, plusieurs pistes sontproposées.Herronetal.(1996),seréférantàdeslieuxdestockageoùdesgrains traitésontétémélangésàdes reliques de vieux grains infestés, ont constatéuneaugmentationdesniveauxd’infestationetde larésistance au fénitrothion et au pirimiphos-méthylchez des populations deOryzaephilus surinamensis(L.).Ainsi, lesmesuresd’hygiène,bienquen’ayantque peu d’effet direct, s’avèrent nécessaires pourralentirledéveloppementdelarésistance.Mohandaset al. (2006) suggèrent l’hydroprène, un analoguede l’hormone juvénile présenté comme alternativeaux insecticidesconventionnelsdeparsaspécificitécontre les formes immatures des insectes de stockset une non-toxicité vis-à-vis des mammifères.Selon Mbata et al. (2009), une faible oxygénationdécoulant de l’application d’une faible pression(32,5±1,0mmHg) lors du stockage des variétésrésistantes à C. maculatus peut constituer unealternativeauxfumigants.

L’ensemble des cas évoqués ci-dessus montrela nécessité d’associer la lutte chimique à d’autrestechniquesquiserontàmêmedeconfinerlesdégâtsdes insectes dans des limites économiquementsupportables, tout en assurant un environnementmoinsexposéauxpollutionschimiques.

3.2. Les alternatives à la lutte chimique

Faceauxnuisancesdelaluttechimiquenonobstantlessuccèsenregistrés, ilaétédéveloppéplusieursautresformes de lutte contre les insectes.Nous ne citeronsquelesprincipales.

La résistance variétale.Desvariétésplus tolérantesaux insectes ont été développées dans le but delimiter les pertes. Le maïs a été particulièrementétudié dans les pays tropicaux (Kumar, 2002) et enAfrique occidentale, suite à la récente apparition deP. truncatus dans ce continent.Au Nigéria,Applebyet al. (2003) résument les principaux atouts issus devariétés résistantes de niébé surC. maculatus en unallongementdudéveloppementpré-imaginal,àlafortemortalitéetaufaiblepoidsdesadultesémergeants.Descaractéristiquestellesquelarugositédelasurfaceetlepoids des grains, ainsi que la dureté peuvent réduirelespertesduesàC. maculatusàcaused’unfaibletauxde multiplication et de croissance des populations(Sulehrieetal.,2003).

Lutte physiqueL’irradiation et la lutte par le froid. Ces méthodes,bien que procurant de bons résultats, ne sont guèreprésentesenAfriquedufaitducoutdel’énergieetdelalourdeurdesinstallationsdebase.

Le stockage hermétique. Ce type de stockage est deplus en plus pratiqué en milieu rural. Le niébé estl’une des denrées les plus concernées du fait de saforte sensibilité aux ravageurs. Ce sont souvent desfûtsd’huile récupérés,desbidonsenplastiqueetdesjarrescommodespouremmagasinerjusqu’à100voire200kgdegraines.Ilestdevenuactuellementpratiquecourantederajouterquelquescomprimésdephostoxin.Lestockagehermétiquedegrainesdeniébécombinéàl’ajoutdefruitsdeB. senegalensisà1,2g.l-1(poidséchantillon/volume enceinte) réduit l’émergencede C. maculatus, tandis qu’une concentration de2,4-4,8g.l-1 inhibe complètement l’avènement d’unenouvellegénération(Secketal.,1996).

L’insolation. C’est une pratique effectuée le plussouventavantemmagasinagedesrécoltes.Ellepermetd’acheverleséchageetdefairefuirlesinsectesgrâceàlachaleuretàl’incidencedirectedesrayonssolaires.Desessaisconduitssurniébéontdonnéunemortalitétotale des bruches C. maculatus et C. subinnotatus(Pic)auboutde6hd’expositionà50°C(Laleetal.,2003).D’aprèsSembèneetal.(2006),surarachide,sila température externe au sol est supérieure à33°C,uneheured’expositionausoleildansundispositifdetypeMurdocketal.(1991)suffitpourobtenirlamortde tous les stades deCaryedon serratus. Il faut dire

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que le renouvellement périodique de cette opérationlors des journées ensoleillées pourrait être à mêmed’assurer un stockage adéquat. Le cas des semencesestparticulièrementintéressantàconsidérer.

L’enfumage. Il est surtout pratiqué en milieu ruralautantpour lesvivresque les semences.Dans le casdes semences, essentiellement demil et demaïs, lesépis sont suspendusau-dessusdu foyer, luiproférantuneimmunitécontrelesinsectesgrâceàlachaleuretà la fumée.L’accumulationpotentiellede substancesdélétèresissuesdesfuméesn’apasnonplusfaitl’objetd’uneattentionouderecherchesparticulières.

Poudres minérales et terres de diatomées.Lespoudresàactionabrasiveàl’imagedelacendreetdusablefinontététraditionnellementutiliséesdanslaconservationdes récoltes. Avec du maïs, Akob et al. (2007) ontdémontré l’efficacité aubout de sixmoisde cendresdefeuillesdeEucalyptus grandissurS. zeamaisàunedosede20gpar2kgparuneréductiondelaF1avecunseulémergeantetdespertesdepoidsde2,4%.Defaçonplusélaborée,lesterresdediatoméesontconnuunregaind’intérêt.Carlsonetal.(1962)pensentquelesterresdediatoméessontappropriéespourcertainspays sous-développés qui connaissent des problèmesperpétuels de stockage à cause d’équipementsinadéquatscouplésavecdehautestempératureset/ouhumidité. Les avantages de leur utilisation: absencederésidus,efficacitédanslecontrôledesinsectessansdéveloppementderésistance,facilitédemanipulation.Korunicetal.(1996)éclairentleurmoded’actionparuneffetabrasifetuneabsorptiondeslipidescuticulairesentrainant la mort des insectes par dessiccation,conséquenced’uneperted’eauimportante.Toutefois,leurefficacitéestmeilleureauxfortestempératuresetauxbasseshumiditésetdépendenoutredeladenréetraitéeetde l’insecteconsidéré (Vayiaset al.,2009).Deuxformulationsnaturellesdezéolithesàdesdosesallantde0,25à0,75g.kg-1 se sont révélées efficaces(94-100%) aubout de trois semaines avecS. oryzae(L.)etT. castaneum,alorsqu’àlaplusfortedose,soità 0,75g.kg-1, la mortalité avecR. dominica a été aumeilleurdescasde74%(Kljajicetal.,2010).

Lutte biologique.Cemodedeluttes’articuledanslamajeurepartiedescassurl’utilisationdeparasitoïdes,parasites et prédateurs. Elle a été particulièrementétudiéeenAfriquedans lecasde labrucheduniébéC. maculatus(Ketohetal.,2002;Jalouxetal.,2004).L’introduction d’espèces comme Dinarmus basalis(Rondani)etEupelmus vuilleti(CRW.)danslesgrenierspermit de limiter les populations deC. maculatus auTogo.Toutefois,ilestrelevédanscesétudesd’unepart,des compétitions interspécifiques entre parasitoïdesdont l’activité dépend de la densité de l’hôte et

d’autre part, une sensibilité plus forte des auxiliairesaux traitements. Au Burkina, Sanon et al. (2005)ont constaté que l’introduction de feuilles deBoscia senegalensisdanslesgreniersmontreunetoxicitéaussibienpourlesbruchesC. maculatusqueC. rhodesianusaucoursdestroispremiersmoisdestockage.Dufaitqueleslarvessedéveloppantàl’intérieurdesgrainessont peu affectées par le traitement et compte tenude la diminution des composés volatils émis par lesfeuilles, les pertes au bout de six mois ne sont passignificativement différentes du contrôle. Une étudedynamiquedespopulationsdeC. serratusauSénégala révélé un fort parasitisme desœufs deC. serratussurPiliostigma reticulatumetunetotaleincapacitéduparasitoïdeàexercer lamêmeprédationsur lesœufspondussurarachide(Guèye,2000).Surcéréales,nousn’avonspasconnaissancedel’usagedeparasitespourlecontrôledesravageursdanslasous-région.

Des micro-organismes entomopathogènes, bac-téries,champignons,nématodes,protozoairesetvirusont intéressé les chercheurs dans la lutte biologique.L’espècelaplusconnuedanscedomaineestlabactérieBacillus thuringiensis.Parailleurs,danslaluttecontreC. serratus,Ekesietal.(2001)ontobtenudel’applica-tiondeconidiesdeMetarizhium anisopliaesurgoussesd’arachideuncontrôlecomparableàceluiobtenuaveclepyrimiphos-méthylà10ppm.L’isolat leplusactifCPD4amêmemontrédeseffetsrépulsifscontrecettebruche. Dans le cas du maïs, une expérimentationconduiteauBéninenlaboratoireetdansleschampsarévélélespossibilitésd’utilisationd’isolatdeconidiesdeBeauveria bassinacontreP. truncatus.L’efficacitéd’un tel traitement sur la densité de P. truncatusproviendrait d’une forte mortalité au niveau larvaire(Meikleetal.,2001).Lesauteurspensentaussiàunepossiblepersistancedeschampignonsdanslescadavresdesadultesparunesporulationlorsquelesconditionsdeviennentdéfavorables.Cequiseraitbénéfiquepourlapersistancedutraitementaucoursdustockage.

Malgré les chances de succès, le constat est quela lutte biologique tarde à prendre son essor dansbeaucoup de pays ouest-africains. Certains facteursconcourent à limiter l’emploi de techniques assezexigeantesvoire sophistiquéesdans les zones ruralesafricaines particulièrement concernées par les pertespost-récolte. Ekesi et al. (2001) soulignent quel’efficacité des entomopathogènes peut être affectéepar de fortes intensités lumineuses et les rayonsultraviolets.Ainsi,unstockagede longueduréedansdetelles localitéss’avèredifficile,surtoutsi l’onsaitquebeaucoupde localités sontdépourvuesd’énergieet d’installations adéquates pour la conservation detelsorganismes.Deplus,leschampignonsontbesoind’unehumiditéélevéepourêtreactifs,corollaired’unedétériorationdesgrainsàstocker.Cesquelqueslimitessont de nature à nous inciter à rechercher d’autres

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LuttecontrelesinsectesdesdenréesstockéesauSénégal 189

moyens utilisant des techniques moins couteuses etdont lamiseenœuvrepar lesproducteursestmoinscontraignante.

4. utiLiSAtion deS PLAnteS inSeCtiCideS

L’usage des plantes indigènes dans la conservationdes récoltes a été pratiqué avant même l’apparitiondesinsecticidesdesynthèse.Lesplantessontutiliséescontre les ravageurs pour leurs effets répulsif, decontact ou fumigant. Lesmolécules actives peuventvarierd’unefamilleàuneautreetàl’intérieurd’unemême famille et la sensibilité peut différer pourun insectedonnéd’un stadeàunautre.Boekeet al.(2004) ont relevé une action répulsive et toxique deTephrosia vogelii Hook f. sur C. maculatus, alorsqueBlumea aurita (L.)DC, qui ne présente aucunetoxicité,possèdeunfortpouvoirrépulsif.Parailleurs,Dracaena arborea duMonoauBéninest répulsif etlamêmeespèce récoltéedans leBorgoun’est guèreefficace. Paul et al. (2009) fournissent plusieursexemples de plantes avec une efficacité différenteentrelesfeuillesentièresouréduitesenpoudreetlesgrainesdans lecontrôledeC. maculatus etZabrotes subfasciatus (Boheman). Ces auteurs ont en outremisenexergueavecChenopodium ambrosioidesunevariabilité de l’efficacité des traitements en fonctiondes zones de collecte et des stades phénologiques.Letableau 3indiquequelquesespècesemployéesenAfriqueoccidentaledanslaluttecontrelesinsectes.

4.1. toxicité de contact chez les plantes insecticides

LeneemAzadirachta indica est sansdoute laplantela plus étudiée pour ses propriétés antiappétantes,répulsives, toxiques et inhibiteur de la croissancedes insectes. Plusieurs composés ont été mis enévidencedansl’activitéduneemetlesprincipauxsontdes limonoïdes. L’azadirachtine en est le composémajoritaire;lasalanine,lanimbineetleursanaloguessont aussi significativement présents (Lale et al.,1999). Cependant, seuls l’azadirachtineA (AzaA)et le 3-thigloyazadirachtol (AzaB) ont une activitésignificative.Philogèneetal.(2002)fontmentiondel’utilisation du neem dans le sous-continent indiendepuis plus de 4000ans contre les insectes desdenrées stockées. Dans le cas du haricot, Facknath(2006) suggère aux fermiers pauvres commemoyensimple et bon marché la combinaison du neem etdu brassage des grains (source de vibrations). Cetteméthodedonneuncontrôleplussatisfaisantquel’unou l’autre système utilisé seul dans le contrôle despopulationsdeA. obtectus,S. oryzae,O. surinamensiset Cryptolestes ferrugineus (Stephens). En fait, la

perturbation physique amontré lesmêmes capacitésque le neem à induire une réduction de la F1 et unallongementducyclecheztouslesinsectestestés.

IlestintéressantdementionnerlestravauxdeSecketal.(1994)quiontobtenuenapplicationdirectedefruitsetdefeuillesdeB. senegalensisàdesdosesde2 à 4% (P/P) 80 à 100% de mortalité des adultesdeC. maculatus et réduit significativement à la foisl’émergenceetlesdégâtsdelaF1.Kiendrebeogoetal.(2006)onteuuneapprochenovatriceparl’utilisationd’une plante parasite, Striga hermonthica (Del.)BenthsurC. maculatus.Toutefois,lafractionétherdepétrolequiadonnélemeilleurrésultatpermetàpeineuneffetovicidede51%etlarvicidede72%àladosede0,4%(P/P).

4.2. Les huiles essentielles

Les huiles essentielles des plantes font partie cesdernières années des voies les plus explorées dansla régulationdes ravageurs.Leurapplicationdans laprotectiondesstocksafaitl’objetdenombreuxtravaux.Leur toxicité s’exprime de différentes manières:activités ovicide, larvicide, antinutritionnelle etinhalatoire(Kéïtaetal.,2000;Regnault-Roger,2002).Mis à part l’inhibition de l’éclosion des œufs, lesvapeurs d’huiles essentielles accroissent lamortalitédeslarves.Papachristosetal.(2002)ontdémontrélatoxicitédeLavandula hybrida,Rosmarinus officinalisetEucalyptus globulussurlesœufsdeA. obtectusavecunedifférencedesensibilitésignificativementcorréléeàl’âge.C’estau-delàdetroisjoursquelasensibilitéestlaplusforte,probablementàcaused’uneplusgrandeperméabilitéduchorionoude lamembranevitellinefacilitantainsiladiffusiondesvapeurs.Ogendoetal.(2008)ontquantàeuxdémontrélatoxicitédeshuilesessentielles deOcimum gratissimum L. à 1µl.l-1 surR. dominica, O. surinamensis et C. chinensis (L.)avecdestauxdemortalitéde98à100%en24h.Ilsont identifié le méthyle eugénol comme composantmajoritaire et précisent une très forte variation dansla composition chimique de neuf chémotypes deO. gratissimum en relation avec la saison, le staderécolte ainsi que l’origine géographique. Habiba(2007) a obtenuune toxicité par contact équivalenteavecdeshuilesessentiellesd’O. gratissimumainsiquecelles deXylopia aethiopica sur S. zeamais. L’étudemenéeparNoudjou-Wandji(2007)semblemontreruneffetknock-downdel’huileessentielledelapoudredeX. aethiopica surC. maculatus. Cet auteur a obtenuunemortalitémaximale lorsdes troispremiers joursau-delà desquels la teneur en huile baisse, résultantd’une quasi-absence de molécules volatiles libéréesentrainantunebaisseaccruedelamortalité.

Les huiles essentielles de certaines plantes sontutiliséespour leurs activitésde contact et inhalatoire

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u 3.Quelquesespècescouram

mentutiliséesdanslesgrenierspaysanscontrelesinsectesdesstocksauSénégaletenAfriquedel’ouest—

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Meliaceae

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Capparaceae

feuilles,fruits

niébé

Secketal.,1994;Sanonetal.,2002;

Sanonetal.,2005

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Asclepiadaceae

feuilles

arachide

Thiawetal.,2007

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L.

Caesalpiniaceae

feuilles,graines

niébé

Seck,1993

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Poaceae

feuilles

niébé

Boekeetal.,2004;K

etohetal.,2005

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Lamiaceae

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niébé

Boekeetal.,2004;K

eïtaetal.,2000

Lipp

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arachide

Mevyetal.,2007

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Labiatae

feuilles

niébé

Keïtaetal.,2001

Pipe

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Keïtaetal.,2000

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feuilles,fruits

niébé

Seck,1993

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Leguminosae

feuilles

arachide

Thiawetal.,2007

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Scrophulariaceae

feuilles

niébé

Kiendrebeogoetal.,2006

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aAsteraceae

feuilles

poischiche

Keïtaetal.,2000

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LuttecontrelesinsectesdesdenréesstockéesauSénégal 191

qui n’offrent pas souvent lemêmedegré d’efficacitéselon la cible visée. Citons, à titre d’exemple,Tapondjouetal.(2002)quiontobtenudelapoudredefeuillesdeC. ambrosioidesen24hunemortalitétotaledes adultes de S. granarius (L.) et S. zeamais à unedosede6,4%(P/P).À0,4%, iln’aéténotéaucuneémergence à la F1 pour les bruches C. chinensis,C. maculatusetA. obtectus.Parcontre,lafumigationparl’huileessentielledecetteplante(0,2µl.cm-2)tue80 à 100% des adultes deC. chinensis,A. obtectus,S. zeamaisetP. truncatus,tandisqu’avecC. maculatusetS. granarius,lamortalitén’aétérespectivementquede20et5%.Seloncesderniers, il estprobablequel’activité des feuilles soit due à une forte teneur enhuilesessentielles.Liuetal. (1999)relatentuneplusgrande sensibilité des adultes de S. zeamais (DL50=0,043mg.mg-1 de poids corporel) que T. castaneum(DL50=0,118mg.mg

-1 de poids corporel) aucontact de l’huile essentielle de Evodia rutaecarpa(Hook.f.etThomas),alorsqu’enfumigationS. zeamais(LC50=41mg.l

-1 air) se révèle plus tolérant queT. castaneum(LC50=11,7mg.l

-1air).Parunemortalitédecontactéquivalenteàcelledestémoins,Georgeetal.(2009)ontapportélapreuvequeleshuilesessentiellesdeThymus vulgaris (L.)etdeMentha pulegium (L.),activessurl’acariendespoulesDermanyssus gallinae,ne le sont que par inhalation (CL99<0,30mg.cm

-3).Ketohetal. (2002)évoquentunepossibleabsorptiondes huiles par les graines de niébé. De plus, leparasitoïdeD. basalissembleplussensiblequesonhôteaux terpènes émis particulièrement parCymbopogon schoenanthus(L.)etOcimum basilicum(L.).

5. PerSPeCtiveS

Les différentes méthodes présentées commealternatives aux pesticides présentent chacune desavantages,maisaussiquelqueslimites.C’estlàtoutlesensd’unegestion intégréebaséesur lacombinaisonde plusieurs procédés pour circonscrire l’activité desinsectes, redoutables compétiteurs de l’homme. Lesdifférences de sensibilité des insectes aux produitsdevraientnousameneràconsidérerlaluttedemanièreplus spécifique. En effet, le choix de l’insecticide(naturel)devraenprioritéreposersurl’insectemajeuràcombattre.Ilaétéprouvéquelaréponseàl’intensitédelatoxicitéd’unproduitdépendaitdansbiendescasdemanièrespécifiqueduravageuretpourunravageurdonnédustadeconsidéré.L’efficacitédesplantesn’estpas nonplus toujours garantie avec tous ses organesetdépenddustadephénologique.Deplus,l’efficacitédes biocides est en partie associée aux conditionspédoclimatiques.

DanscetteluttedestinéeauxfermiersdontlaplupartenAfriquesontillettrésouàfaibleniveaud’éducation,

il est impératif de tenir compte des choix de latechniqueetdesmodèlesproposés.Eneffet,lescadresde vie enmilieu rural souvent rudimentaires rendentcomplexe lamiseenpratiquedecertainesméthodes.La promotion de variétés résistantes, des techniquestellesquel’insolationainsiquel’applicationdirectedeplantes à action inhalatoire sont à prendre avec plusde considération, compte tenu de leur simplicité demiseenœuvre.Certainespratiquesempiriquesencoreutiliséesdanslaconservationdesrécoltesmériteraientd’être évaluées afin d’établir scientifiquement leurefficacité réelle et leur innocuité sur la santé despopulations,comptetenudesconditionsdestockage.Danscetteperspective,nousentameronsuntravailderecherchesurl’effetdediversesplantespotentiellementinsecticidesàlafoissurcéréalesetlégumineusessurles insectes S. zeamais, T. castaneum, C. maculatus,C. serratus et P. truncatus. Les molécules activesseront recherchées, demême que les résidus sur lesdenréesstockéesdestinéesàl’alimentation.

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