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    IMAGINER LESFORTS DE DEMAIN

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    dito .........................................................................................................................................5

    Une panoplie de services forestiers 6/121 LES FORTS, SOURCES OU PUITS DE CARBONE ?......................................................................................62 LES POUVOIRS DES SOLS ...................................................................................................3 LES FORTS, TRSORS DE BIODIVERSIT ....................................................................4 BOIS, CHASSE, RCRATION : LES AUTRES SERVICES DE LA FORT ..................

    Les risques pour la fort 13/191 DES FORTS AGRESSES ....................................................................................................2 LARBRE FACE LA SCHERESSE ...................................................................................3 TEMPTES ET FEUX : LES ALAS EXTRMES .............................................................

    Quelles forts pour le futur ? 20/261 LA SYLVICULTURE DE DEMAIN .......................................................................................2 SADAPTER LA RARET DES RESSOURCES EN EAU ..............................................3 DES RESSOURCES GNTIQUES POUR LES FORTS .................................................4 ADAPTER SA FORT EST IL CONOMIQUEMENT RALISTE ? ..............................

    CONTACTS SCIENTIFIQUES ..............................................................................

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    IMAGINER LES FORTSDE DEMAIN Maintenir llvation de la temprature moyenne de la plante nettement en-dessous des 2C par rap- port aux niveaux prindustriels . Voil quoi se sont engages les 196 dlgations participant laCOP21, en dcembre 2015. Si laccord de Paris est historique et ambitieux, il ne doit pas masquer unralit alarmante : mme limite seulement 2C, cette hausse va ncessiter de profondes modica-tions de la gestion sylvicole.

    Le changement climatique bouleverse le fonctionnement de larbre et de la fort. Si certains de seseffets se rvlent parfois bnques, il risque de causer des dommages importants. A quoi ressemble-

    ront les forts en 2050 ? Quelles sont les essences les mieux adaptes un environnement donn ?Dans ce contexte climatique, comment se prmunir des risques quil sagisse des bio-agresseurs ou desscheresses venir ? Quelles sont les options pour les sylviculteurs ? Quelles ressources gntles forts de demain ? Mais aussi : comment la sylviculture peut-elle participer lattnuationgement climatique ?

    Les chercheurs de lInra dveloppent des outils novateurs et performants pour comprendre la dyna-mique des forts, mesurer et analyser les impacts du changement climatique sur cet cosystme com-plexe : concentrations en dioxyde de carbone dans latmosphre, prcipitations, micro-organismes dusol, vents... Amliorer la qualit du bois et optimiser la production de biomasse pour la lire bois-nergie sont galement au cur des travaux de lInra.

    Connatre les services rendus par les forts pour mieux les exploiter, comprendre les risques quellesencourent, proposer des stratgies plus ou moins long terme pour une sylviculture durable et agro-cologique... Ce dossier vous propose une promenade dans les bois de lInra ; l o les chercheursbchent sur lavenir des forts !

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    UNE PANOPLIE DE SERVICES FORESTI

    Une tour pour mesurerles ux de carboneLa fort de Hesse, en Moselle, est une magniquehtraie de plus de 50 ans. Une tour dpasse lacanope : cest l que les scientiques de lInraont dispos leurs instruments pour mesurer lesux de carbone entre la fort et latmosphre.Depuis 1996, ils mesurent ces changes encontinu an de mieux apprhender les variablesqui dterminent la capacit de la fort absorberle CO2 et donc, limiter limpact de nos missions.Pour cela, les chercheurs enregistrent de nombreusesdonnes climatiques, comme lhumidit de lair et du sol,ou ltat du feuillage des arbres. Cette installation fait partie

    du rseau europenIntegrated Carbon Observation System (ICOS) quivise comprendre, de grandes chelles, le cycle des gaz effet deserre, tant au niveau des ocans que des terres merges.

    La fort

    de Font-Blanche la loupeCompose de pins dAlep et de chnes vertla fort de Font-Blanche dans les Bouches-duRhne, est un excellent exemple de fort mmditerranenne. Et les chercheurs de lInrinstall leurs instruments. Ils mesurent, entreautres, les changes de CO2 et deau entre la fortet latmosphre, les ux de sve, la transpiratiodes feuilles, ou bien encore la respiration des so

    Les scientiques ont ainsi mesur limpact dhydrique exceptionnellement intense au colt 2015.

    LES FORTS,SOURCES OU PUITS DE CARBO Les forts et le changement climatiqueUn hectare dune belle fort de htres telle quon en trouve en Lorraine absorbe environ chaque anne le carbonvoiture qui roule pendant 40 000 kilomtres. Cest dire si les forts sont des allies prcieuses dans la lclimatique. A elles seules en effet, elles stockent moyen terme plus de la moiti du carbone des terres les chercheurs de lInra sattachent comprendre la dynamique de ces lments cls pour le bon fonctiIls tentent notamment didentier les facteurs qui peuvent augmenter ou diminuer la capacit des arbrede carbone (CO2), ce gaz effet de serre si connu. Et de savoir si le changement climatique rend les arbres plus vul

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    Inra - Herv Cochard

    Tour de mesures des changesentre latmosphre et la fort. Inra - Pascal Courtois

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    Quand la fort met du carboneEt voil quune scheresse sabat sur la fort. Pour viter de se dshydrater, les feuilles ferment leurs stomates, cespores par lesquels elles transpirent. Mais ce faisant, elles cessent dabsorber du CO2. Elles nen continuent pas moins derespirer et donc de produire du CO2. Ainsi, lorsque les pluies font durablement dfaut, la fonction de puits de carbonede la fort est gravement perturbe. Au point que certaines forts, notamment celles du Nord de lEurope ou les fortstropicales, peuvent devenir temporairement des mettrices nettes de CO2 lors dune scheresse prolonge.Dautres causes peuvent faire de la fort une source de gaz effet de serre. Les assauts dinsectes(surtout les herbivores qui sattaquent au feuillage) rduisent considrablement les capacitsdabsorption dune fort. Quant aux incendies, ils peuvent envoyer dans latmosphre enquelques heures, tout le CO2 quune fort a patiemment accumul au l des dcennies.

    Grossir et prendre du poidschez les arbresGrossir et prendre du poids, ce nest pas la mme chose chez les arbres.Paradoxalement, ces deux processus ne se droulent pas tout fait enmme temps. Tout dabord, le tronc grossit en taille grce la productionet lexpansion de nouvelles cellules. Ce nest quensuite que larbresalourdit : la paroi des cellules accumule de la cellulose et de la ligninequi leur donnent leur densit et leur rsistance mcanique. Entre les deuxphnomnes, il peut scouler jusqu un mois. Ces rsultats, obtenuspar une quipe internationale impliquant lInra, montrent que sur decourtes priodes, on ne peut pas dduire la productivit des fortsen mesurant la variation du diamtre des troncs. Ils suggrent aussique le changement climatique pourrait modier le dcalage entre lacroissance en taille et laugmentation de la biomasse, ce qui pourraitaffecter la xation du carbone par les forts.

    Les plus grands stockeursde carbone dAmazonieEn Amazonie, la contribution lattnuation du changement climatde chacune des 16 000 espces darbres diffrentes qui y vivent, estingale. Seules 200 dentre elles contribuent la moiti de laugmentade la biomasse et du stockage du carbone de la fort. Cest lun des rspublis par Rainfor, un rseau scientique europen et sud-amrparticipe lInra qui tente notamment de mieux valuer les ux de carbentre latmosphre et la fort amazonienne. Ces travaux pourront aidescientiques prdire le comportement des forts humides tropicales le contexte du rchauffement global.

    Taillis courte rotation :une source de biomasse optimiserPremire source dnergie renouvelable en France, le bois aencore de beaux jours devant lui. En effet, la mme quantit deCO2 capture par les arbres est mise dans latmosphre lors de

    sa combustion. Rsultat : un bilan carbone bien plus favorableque celui des nergies fossiles. Et les accords de la COP21devraient contribuer dynamiser encore plus la lire. Lune dessources de bois-nergie qui semble promise un bel avenir estcelle issue des taillis courte rotation (TCR). Entre sylviculture etagriculture, les TCR consistent planter des arbres croissancerapide qui seront rcolts tous les 7 ou 8 ans, voire 2 ou 3 anspour les trs courtes rotations. Cette production ultrarapide debois permet de valoriser des terrains peu aptes lagriculture.

    Des TCR sans puiser les sols ni la ressource en eauDeux problmes jouent encore contre les taillis courte rotation : ils consomment beaucoup deau et ilspeuvent appauvrir les sols. Les chercheurs de lInra planchent sur des solutions. Lune des pistes estdidentier et de slectionner les varits darbres les plus efficientes dans lutilisation de leau et desnutriments. Autre voie ltude : associer les TCR la culture de lgumineuses fourragres comme le treou la luzerne. Ces dernires, grce une symbiose avec des bactries, ont la proprit de xer lazote de lair,et donc, denrichir les sols en ce nutriment.

    Les services cosystmiques rendus par les fortsApparue dans les annes 1970 et place sur le devant de la scnnale lors de lvaluation des cosystmes pour le millnaire(MilleniumEcosystem Assessment) dans les annes 2000, la notion service cosymique - bnces fournis par les cosystmes lhumanit - irle et la place de lhomme dans les cosystmes, ainsi que sur rciproques entre socit et cosystmes ou socio-cosystmes. sont souvent diviss en quatre catgories : services dapprovisio

    (aliments, eau douce, bois matriau, bois de feu, bres, produitsmiques, ressources gntiques...) ; services de rgulation (rgulaclimat, purication de leau, pollinisation) ; services culturels (locotourisme...) ou encore services de soutien aux conditions favvie sur Terre (cycle des lments nutritifs, cycle du carbone) quiailleurs ncessaires la production de tous les autres services. La des effets directs ou indirects sur de nombreux services cosys

    Capteurs mesurantles rayonnements reuset mis par la fort. Inra - Patrick Gross

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    Le sol, puits de carboneCette bonne odeur dhumus qui stimule vos narines lorsque vous vous promenez en forIl sagit de la matire vgtale qui se dcompose lentement ou, si vous prfrez, du CO2 qui a t transformen molcules vgtales. Le sol des forts accumule dincroyables quantits de carboneauparavant dans latmosphre et participe donc lquilibre climatique. Il y a plus de carble sol dune fort que dans le tronc et les branches des arbres. Deux phnomnes ont lieupart, les feuilles, les branches et les racines des arbres meurent et retournent au sol priod

    une litire organique arienne et souterraine. Dautre pbrables organismes (vers, champignons, insectes, bac

    dgradent cette litire. Une partie des dbris vgest modie et incorpore plus en profondeur a

    les particules minrales du sol. Une autre paredevient du CO2 et retourne vers latmosphreGnralement, dans une fort exploite dfaon extensive, la matire organique sdgrade plus lentement quelle ne saccuDans ce cas, mme une fort mature co squestrer du CO2 de latmosphre.

    Le triple impactdune intensicationde la rcolteLes besoins en nergies renouvelables augmentent, ce qui devraitconduire une intensication de lexploitation forestire. De

    nombreux propritaires forestiers - qui jusque-l ne rcol-taient que les troncs - voudraient dsormais produirede lnergie partir des petites branches, rameauxet feuilles qui reprsentent tout de mme20 % de la biomasse dun arbre. Ceci pourraitavoir un impact non ngligeable sur le carbonestock dans le sol. En effet, avec la rcolte desmenus bois, la matire vgtale au sol per-drait un apport important de carbone. Danscertains cas, cette exploitation, en perturbantles sols, pourrait acclrer le travail des dcom-poseurs et le retour du carbone vers latmosphre.Mais les chercheurs ont identi deux autres impactstout aussi importants. Dune part, les branches, rameauxet feuilles contiennent jusqu 50 % des minraux accumu-ls par un arbre. En temps normal, ces minraux reviennentau sol grce la dcomposition. Prlever ces parties conduitdonc un appauvrissement du sol en nutriments ncessaires la gnration suivante darbres. Dautre part, la matire orga-nique du sol participe aussi la fertilit des sols. Perturber sonrenouvellement peut donc contribuer au dysfonctionnementdes cosystmes forestiers. Ainsi, lorsque les branches et lesfeuilles sont rcoltes, la rotation suivante perd 3 7 % en

    productivit en moyenne. Dautres fonctions de lcosystme(maintien de la qualit de leau, biodiversit...) sont souventgalement impactes.

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    LES POUVOIRS DES SOL2

    Un rseau pour tester limpact des cendresDepuis 2013, le rseau Manipulation de la matire Organique du Sol (MOS) a pour objectif dtudier limpact dun prlde biomasse de la fort sur le fonctionnement des cosystmes forestiers. Au sein de ce rseau, les chercheurs tudient no

    le maintien de la fertilit du sol et le rle de sa faune dans la dgradation de la matire organique du sol. En serre et sur 1diffrents types de forts, ils testent leffet sur la croissance des arbres et sur les organismes du sol de diffrents types de ccendres brutes ou sous forme de granuls, enrichies avec de la dolomie (une roche calcaire) ou des rsidus organiques...Ils sintressent aussi laccueil que pourraient rserver les exploitants des forts et les citoyens cette technique denrichdu sol. Parmi leurs objectifs : clairer les rglementations futures sur lpandage des cendres en fort.

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    Les cendres de la fertilitLes pays scandinaves, lAllemagne et lAmrique du Nord ont trouv une sollappauvrissement du sol issu de lintensication de la rcolte forestire : lpanproduites par les chaudires ou les centrales thermiques. Ces cendres, que lon pminraux et matire organique, reviennent donc la fort et permettent dde fertilit. Toutefois, si le principe nest pas remis en cause, certains points fonAinsi, les impacts de ces pandages sont complexes. Ils peuvent aboutir une importante du pH du sol. De plus, si les cendres sont mal choisies ou mal contrlenrichir le sol en lments indsirables comme le plomb. Les cendres ont galecologique sur les organismes du sol et plus gnralement sur la biodiversit de lFrance, lpandage de cendres est aujourdhui interdit en fort, mais ceci est en dvoluer. En effet, cette mthode, si elle est raisonne et bien adapte chaqa un intrt cologique et conomique indniable. Cest pourquoi les cherchactuellement de comprendre les effets des cendres sur les cosystmes forestier

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    Leffet Mac Donald guette la fortDe Lisbonne Pkin, dAbidjan Lima, dans les rues marchandes et les centres commerciaux,vous trouvez les mmes restaurants, les mmes marques de prt--porter, chaussures,cigarettes ou appareils lectroniques. Pour les paysages, cest un peu la mme chose :ceux-ci connaissent une homognisation croissante au prot dun nombre limitdespces vgtales ou animales. Cest ce que les experts ont appel leffet MacDonald . Ainsi, dans le monde, les forts naturelles perdent du terrain tandis quelintroduction et lexpansion dun nombre limit despces darbres contribue cette uniformisation.

    Prs de la moiti des forts franaises sont des peuplements domins par une seuleespce darbre. Or, dans un paysage ne contenant que trs peu despces vgtales,on trouve une varit moindre doiseaux, mammifres, insectes ou champignons.Les bnces, ou services cosystmiques, que lhomme retire du fonctionnement dunpeuplement constitu dune seule essence sont ainsi moins nombreux. De plus, dans certainscas, la vulnrabilit de ces peuplements face aux menaces peut augmenter. Mais lcologie est unescience de la complexit : les conclusions htives peuvent mener de graves erreurs. Voil pourquoi leschercheurs de lInra mesurent la biodiversit des forts franaises et valuent leur capacit fournir diffrents servic

    LEurope des services forestiersQuel est limpact de leffet Mac Donald sur la capacit des forts offrir des services cosystmiques ? Cest la questidans le cadre dun vaste projet de recherche, appel FunDivEUROPE, associant 29 quipes europennes dont certaines deLes chercheurs ont combin des donnes provenant de six pays, puis ils ont dvelopp des simulations informatiques pour les consquences de lhomognisation biotique et du dclin de la diversit des arbres sur la capacit des cosystmes foresassurer seize fonctions essentielles telles que la production de bois duvre, le stockage de carbone, la rsistance aux bioagrou le maintien de la diversit des oiseaux. Le rsultat est sans appel : dans presque tous les cas, luniformisation diminue la cdes forts fournir des services multiples. Ce rsultat plaide pour une revalorisation des paysages riches en espces diffremme de remplir le plus grand nombre de fonctions environnementales, conomiques ou sociales.

    Lhistoire des champignons

    symbiotiques dcrypteUn consortium international pilot par lInra a dcrypt le gnome de 13 espcesde champignons forestiers parmi lesquels le bolet et lamanite tue-mouche.Cette tude de palognomique a permis aux chercheurs de retracer lhistoirevolutive des champignons tablissant des symbioses avec les racines des arbres.En change deau et de nutriments, les champignons obtiennent des sucres de leurplante-hte. Cette symbiose leur a fait perdre les enzymes de dgradation du boiscaractristiques de leurs cousins xylophages. Ils ont galement dvelopp une vritablecommunication chimique avec les arbres an de sinstaller dans la racine. Ces tudes degnomique fournissent des lments utilisables pour valuer limpact des changementsglobaux sur les services cosystmiques assurs par ces champignons.

    LES FORTS, TRSOR DE BIODIVE3

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    UNE PANOPLIE DE SERVICES FORESTIERS

    Bolets et amanite. Inra - Frdric Suffert

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    Lincroyable biodiversit de lenfer vertPrendre la mesure de la biodiversit des arbres dAmazonie : voil la tche herculenne quesest donne une quipe internationale laquelle participe lInra. Les chercheurs ont dressle premier inventaire large chelle des arbres du bassin amazonien. Pour comprendrelampleur de la tche, quelques chiffres suffisent : lAmazonie stend sur prs de6 millions de km2 et sur 9 pays. Cette fort humide compte 390 milliards darbresappartenant environ 16 000 espces. On y trouve entre 210 et 300 espcesdiffrentes par hectare. Au cours de leurs travaux, les chercheurs sont parvenus une conclusion tonnante : la moiti des arbres amazoniens appartiennent seulement 227 espces. Ils voudraient prsent comprendre les causes de

    cette hyperdominance. Par ailleurs, ils ont recens11 000 espces rares qui ne reprsentent en

    tout que 0,12 % des individus. Celles-ci sontmenaces par la dforestation et risquent dedisparatre avant mme davoir t dcritesconvenablement.

    Honneur aux petites forts fragmentesLes petites forts, bois et bosquets sont trs frquents dans beaucoup de paysages en France. Leurs caractristiques ldes rles environnementaux, mais aussi conomiques et culturels qui mritent dtre mieux connus, reconnus et valoriss. Cpetites forts sont bien souvent le principal rservoir de biodiversit dans les paysages agricoles. Les espces quelles abritesont en gnral relativement communes, mais bon nombre dentre elles rendent des services cosystmiques aux a

    dautres bnciaires, par exemple en abritant des pollinisateurs et en rgulant les populations despces considres commnuisibles aux activits humaines. Leur dispersion sur le territoire est en outre un atout pour une production de biomasse (boinergie notamment) au plus prs des utilisateurs. Les recherches visent aujourdhui mieux tirer prot de leurs spcicits dala perspective dune agrocologie des paysages.

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    Les agresseurs en danger dans les forts mlaLes recherches le montrent bien : une plus grande diversit darbres favorise la rsistance

    agresseurs. Prenons par exemple un ravageur bien connu, le scolyte. Pour survivre, il do

    hte. Pour cela, il saide de lodeur de larbre et de sa silhouette, ou encore, des phrode ses congnres. Dans une fort monospcique de pins, le scolyte est sauv : t

    conviennent. Mais dans une fort mlange, laffaire se corse. Les pins sonles autres arbres constituent des barrires visuelles et odorantes. De plustend favoriser la diversit des ennemis des agresseurs, quil sagisse doiseaudinsectes parasitodes. Dans ces conditions, il est moins probable quun iexploser et mettre en danger la croissance et la survie des arbres. Cepenexceptions : dune part, il existe des insectes herbivores, tels que le bombyx d

    chenille peut se nourrir de plusieurs espces darbres feuillus, voire de conifrdans certains cas, les prdateurs peuvent aussi se dvorer entre eux et diminuer

    contrler un agresseur des forts.Cocons de Bombyx. Inra - Alain Beguey

    Altise commune ( Altica oleracea). Inra - Bastien Castagneyrol

    La queue fourchue du htre (Furculafurcula) est une chenille qui se nourritsur le htre, les saules, les bouleauxet les chnes. Lorsquelle est drange,elle prend une posture dfensiveen projetant vers lavant les deuxexpansions de sa queue fourchue . Inra - Bastien Castagneyrol

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    Amliorer la qualit du boisBois de construction, bois de chauffage, bois pour la production de biothanol : chacuna sa spcicit. Par exemple, pour obtenir du biothanol, il faut que la cellulose quiconstitue les parois des cellules du bois, soit facile sparer de la lignine. Pourla construction, ce sont plutt les critres de robustesse et de durabilit (lisaux concentrations en phnols du bois) qui sont privilgis. Les chercheurs delInra tentent dobtenir les meilleures varits pour chaque usage. Pour cela,ils recherchent dans la variabilit gntique des espces les plus utilisesles traits qui dnissent la plus haute qualit du bois. Puis, par slection, ils

    obtiennent les meilleures varits. Jusquici, ctaient plutt des caractrescomme la vitesse de croissance ou la robustesse face aux maladies qui taientprivilgis par les slectionneurs. Dsormais, ces derniers pourront aussi sintresser la qualit du bois.

    Les dfauts du boisau laser et aux rayons X

    Bosses, creux, fentes : sous la rugosit de lcorce, le relief des troncrvle la prsence de dfauts, comme par exemple des nudsqui diminuent la qualit du bois. Les scientiques laborent destechniques an de dtecter ces lments cachs. Lutilisation dunscanner rayons X et le traitement par des algorithmes ddispermettent de quantier ces dfauts internes sur des portionsde troncs coups. Ils cherchent aussi rvler la prsence desdfauts sur des troncs darbres coups ou sur pied en utilisant la

    technologie Lidar. Celle-ci permet de cartographier en 3D et de faontrs prcise la surface de lcorce. Ces nouvelles mthodes encore e

    phase de dveloppement, pourraient conduire une valuation plusobjective de la qualit dun tronc. Elles pourraient aussi permettre aux

    scieries de dbiter les produits en tenant compte de la localisation des dfau

    Observer le bois la lumire infrarougeAutre outil en dveloppement pour valuer la qualit du bois : la spectroscopie dans le proche et moCelui-ci permet danalyser la composition chimique du bois. Les chercheurs laborent actuellement

    pour connatre, partir de cette composition, certaines proprits du bois comme sa durabilit ou sa d terme, est de pouvoir analyser haut dbit les arbres sur pied ou des troncs dj abattus an de leur donnedestin le plus adquat en fonction de leur qualit.

    BOIS, CHASSE, RCRATION :

    LES AUTRES SERVICES DE LA FOR4

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    UNE PANOPLIE DE SERVICES FORESTIERS

    Mise en place dun billon de chnepour tomographie rayons X. Inra - Yves Bernardi

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    Natura 2000 : havres de paix pour les espces eNatura 2000 est un rseau europen de sites naturels pour prserver des habitats en danger et des esIl recouvre 18 % du territoire europen. Pour faire partie du rseau, les particuliers, associations ou contrat avec ltat. Ces contrats Natura 2000 peuvent tre assimils des paiements pour services linvestissement et les frais des actions engages visant protger la biodiversit. Ce systme, qui combinhumaines, a permis de trs beaux projets de voir le jour, notamment en fort. Cependant, les contrats sigtre plus nombreux, notamment dans le secteur forestier, si lon compare avec ce qui se passe chez nos vau Danemark. Des chercheurs de lInra se sont penchs sur le problme et ont montr quune rexion msur les paiements actuellement mis en uvre auprs des propritaires forestiers, les encourageant davanta la conservation de la biodiversit. Les pertes en revenus lis au bois quimposent certaines actions de suffisamment prises en compte. En ciblant mieux les propritaires forestiers privs et les zones fort potcontrats Natura 2000 pourraient amliorer le rapport cot-efficacit du systme dincitation actuel.

    Chasseurs et fort :

    cest gagnant-gagnantIl existe des zones forestires o les grands mammifres herbivores,trop nombreux, posent problme aux gestionnaires. Par exemple,lorsquils sont en surpopulation, cerfs, chevreuils et sangliers mettenten pril la rgnration naturelle de la fort. Lune des rponses cetrop-plein danimaux peut tre la chasse. Contrairement une idereue, les chasseurs sont les premiers vouloir la conservation dugibier, an de pratiquer leur loisir et pouvoir remplir leur besace. Or,daprs les travaux dune quipe de lInra, les rgulations qui encadrentla chasse sont quelque peu surannes : elles datent essentiellementdes annes 1960-70, lorsqueffectivement, les populations animales

    taient des niveaux assez bas. Les chercheurs pensent quunergulation adapte la ralit des forts daujourdhui pourraitpermettre la chasse de devenir une allie de la bonne gestion desforts et de leur biodiversit.

    La fort des pique-niqueset des potesRandonnes, balades en vlo, pique-niques, observation doisfort, cest aussi un lieu pour se dtendre, respirer et oublier le vie quotidienne. Ces bienfaits que Dame Nature prodigueont une valeur conomique quon ne peut ngliger. Les cheapprhendent et quantient ces services rcratifs de la fort. ils ont ralis une grande enqute en ligne pour connatre les hdes visiteurs des forts, leurs gots, leurs besoins et les distansont prts parcourir pour proter dune journe dans les bomontr que les visiteurs prfrent les forts mixtes, riches en efeuillus et conifres. Les aires de parking ou de pique-niqimportantes pour faire venir les familles. Un peu de reliefde vue et des rivires sont des lments au fort pouvoir daux donnes recueillies, les chercheurs ont dvelopp des cartmodles qui permettent de faire des prvisions sur laffludans chaque fort, notamment en fonction de la population

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    Prlvement de rondelles de chne. Inra - Ren Canta

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    Le changementclimatique, allides bioagresseursAvec le changement climatique, les airesdinuence des bioagresseurs se modient. Prenonspar exemple, la maladie des bandes rouges.Cause par une famille de champignons appeleDothistroma, elle empche les pins de grandir.Prsente depuis les annes 1960 en France, elle namerg vritablement que dans les annes 1990 la faveur dun climat plus favorable. Aujourdhui,elle remet en cause la viabilit du pin laricio enFrance que les sylviculteurs ont dailleurs cess deplanter. Autre exemple : le champignon Diplodiapinea, responsable du dprissement des pousses

    du pin. Les chercheurs ont observ que ce sontles arbres ayant subi une forte scheresse quisont les plus sensibles. Avec laugmentation deleur frquence, limpact de cette maladie devraitaugmenter srieusement.

    Combattre leschampignons pathognes

    La meilleure arme contre les bioagresseurs des forts resprvention. Parmi les rgles de bon sens respecter : ne pas p

    des arbres cibles des maladies ou des insectes dans des zones propiagresseurs. Les chercheurs ont montr quaugmenter le nombre despces

    fort peut, dans bien des cas, constituer un frein efficace aux insectes et champignons. Aprvention : mettre prot la variabilit gntique au sein des arbres. Dj, les chercheursau point un clone de platane, appel Platanor, qui rsiste au chancre color. Ils tentent de une varit de frnes rsistante la chalarose. Mais que faire une fois lagresseur prsentLes moyens de lutte sont rduits puisque les traitements chimiques sont gnralement intNanmoins, les scientiques tentent douvrir de nouvelles voies dans le domaine duutiliser les virus qui sattaquent aux champignons. LInra a obtenu dexcellents rsultats pchtaignier. Reste voir si ce succs peut tre reproduit chez dautres essences.

    LES RISQUES POUR LA FORTLES FORTS AGRESSESCOMME TOUS LES ORGANISMES VIVANTS, LES ARBRES ONT DE DANGEREUX ENNEMIS. UNE FORVIRER AU BRUN DU FAIT DE MINUSCULES ET TENACES AGRESSEURS. LES PLUS REDOUTS PARPROCESSIONNAIRES. PARMI LES CHAMPIGNONS, CITONS LA MALADIE DES BANDES ROUGES QUI TOUCPLATANE OU BIEN ENCORE LA CHALAROSE DU FRNE.

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    Pesotum ulmi , graphiose de lorme. Inra - Paul Bondoux

    Inra - Michel Meuret

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    Les Landes et les champignons Armillaria ostoyae, champignon qui parasite les racines et le collet des rsineux, causedimportantes pertes conomiques notamment dans le sud-ouest de la France surles pins maritimes. Une quipe de lInra a montr que cette espce darmillaire acommenc son expansion dans les Landes partir des plus anciennes zones boises lesplus anciennes, celles qui pr-existaient avant les grandes plantations de pins maritimesdu XIXe sicle. Aujourdhui, le champignon progresse encore dans le massif partir de cesendroits et des nouveaux foyers de maladie, protant de la continuit des plantations depins sur prs dun million dhectares. Ces rsultats illustrent les risques phytosanitaires accruslis aux forts plantes dune seule espce darbre sur de vastes supercies.

    Comment la cochenille a dcouvert la CoDepuis 1994, la cochenille du pin maritime fait des ravages en Corse. Cinquante milley sont menacs. Les larves de cet insecte se nourrissent de la sve des pins, et peuvent nir leur arbre hte. Une quipe de lInra sest demande comment la cochenille avait rucoloniser lIle de Beaut. Grce aux outils de la gntique des populations, les cherchles trois tapes de linvasion. Peu aprs la Seconde Guerre mondiale, le ravageur est arriv sud-est de la France, probablement dans des grumes en provenance des Landes. Puis, linsenaturellement tendu vers lItalie. Enn, cest probablement le mistral qui a permis la cocde faire le grand saut vers la Corse.

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    Linexorable invasion de la chenille de la processionnaire du pinLa chenille processionnaire du pin est un rel sujet dinquitude sanitaire : ses soies urticantes en forme de harpon pdes problmes respiratoires, oculaires ou cutans chez les humains. Elles peuvent aussi affecter, voire tuer, les animet le btail. Enn, sa prsence peut faire chuter de moiti la productivit des forts de rsineux. Autrefois cantonn la France, le rchauffement climatique a permis cet insecte dtendre ses domaines en raison dune meilleure survune arme denvahisseurs, elle progresse vers le Nord de 5 kilomtres par an. Le front naturel se trouve actuellemenParis, mais le transport accidentel par lhomme a permis des colonies de stablir dans le Nord et lEst de la Francla processionnaire, les chercheurs adaptent et amliorent des mthodes classiques comme lpandage deBacillus thuringiensis, lebacille tueur de chenilles. Mais ils testent aussi plusieurs alternatives originales : Tirs de paintball contre la chenille

    A quoi jouent ces chercheurs qui tirent au fusil paintball sur les troncs des pins ? Ils testent une technique innovansexuelle. Leurs balles, dveloppes par une socit prive, ne contiennent pas de lencre mais des phromones femela processionnaire du pin. En saturant une fort de ces odeurs attractives, ils esprent drouter l

    limiter ainsi la fcondation. Cette invention, souple et pratique, a reu le prix de linnovatioministre de lcologie et pourrait tre commercialise ds 2017.

    Faire ripaille de la processionnaireEt si lun des moyens de rguler les populations de cet insecte tait, tout simplemeprdation ? Deux expriences menes par les chercheurs de lInra voudraient metprot les services cologiques apports par nos amis ails. La premire consiste des nichoirs msanges en ville ou en fort. Ces oiseaux peuvent dvorer en une journe jusqu 40 chenilles en moyenne, et jusqu 900 en priode de nidicatileur ct, les chauves-souris sont de redoutables prdateurs pour le papillon de la

    processionnaire. Cest ce qua montr une autre quipe de lInra dans la fort desLandes. La prsence des chauves-souris se traduit par une diminution des infestaau cours de lanne suivante. Une conclusion commune de ces deux travaux : la

    biodiversit est une valeur sre utiliser contre les espces invasives.

    Ostoyae sur pin maritime. Inra - Xavier Capdevielle

    Procession de chenillesprocessionnaire dans un pin. Inra - Christelle Robinet

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    Des arbres affams et affaiblisSoumis la scheresse, les arbres doivent prendre des mesures drastiques pour ne pas se desscher. Lune dentre elles con conserver leur eau en fermant leurs stomates, les pores par lesquels ils transpirent. Mais ceci a pour effet de stopper aula photosynthse, et donc, la production de molcules carbones qui leur apportent de lnergie. Or, linstar des ours et dmarmottes, les arbres doivent faire leurs rserves pour lhiver, surtout ceux qui perdent leurs feuilles. Suite de forles rserves de sucre et damidon des arbres peuvent se retrouver au-dessous des niveaux critiques. Sils survivent lhivearbres nen seront pas moins affaiblis, affams et auront des difficults dvelopper leurs feuilles au printemps. Ils peuvmettre des annes rcuprer forces et rserves, et retrouver de bons niveaux de croissance.

    Les agresseurs opportunistesDes arbres affaiblis sont des proies faciles pour les insectes et les champignons pathognes.Ainsi, les pins prouvs sont souvent la cible des scolytes, ces petits coloptres xylophages.De mme, des champignons qui sattaquent aux racines, tels que larmillaire, protent

    de ce que les dfenses de larbre sont au plus bas suite une scheresse. Des maladiescontre lesquelles les arbres sains peuvent se dfendre risquent de devenir mortelles pourdes individus sortant dune forte crise hydrique. Certains agresseurs sont capables dedonner le coup de grce des arbres affams par les scheresses. Par exemple, les chenillesprocessionnaires ou les autres insectes qui sattaquent aux feuilles peuvent, au retour dela belle saison, empcher larbre de reconstituer ses rserves dnergie dj au plus bas.Le cycle infernal du dprissement senclenche alors, parfois jusqu la mort de larbre.

    Quels sont les arbres rsilients ?Les chercheurs de lInra ont remarqu quau sein dun mme peuplement darbres, certains individus sont plus rsilients q

    dautres. Dsormais, ils identient les caractristiques de ces arbres rsilients. Les travaux sont en cours, mais ils tpiste : les arbres qui prsentent les plus fortes croissances rsisteraient plutt moins bien aux scheresses extrmmourir en premier. Ce serait plutt les individus croissance moyenne qui se rvlent des champions de la soif. Odes forts ont naturellement tendance privilgier les plus fortes productivits. Ils devront sans doute accepter un compromentre performance de croissance et rsistance aux alas climatiques dans un futur proche.

    LES RISQUES POUR LA FORT

    LARBRE FACE LA SCHERESSE1920, 1976, 1989 OU 2003, CES ANNES ONT CONNU LES PLUS GRAVES SCHERESSES EN FORT EN FRCELLES CI ONT DUREMENT AFFECT LA SANT DES ARBRES ET SVREMENT RDUIT LEURIL NE FAUT PAS OUBLIER LIMPACT SUR LE LONG TERME DE CES PISODES SECS. LES ARBRES QUI SPEUVENT METTRE DES ANNES RETROUVER LA FORME. OR, LE CHANGEMENT CLIMATIQUE NOUDES SCHERESSES PLUS FRQUENTES ET PLUS AIGUS. VOIL POURQUOI LES CHERCHEURS TENCOMPRENDRE LES EFFETS DU MANQUE DEAU SUR LES ARBRES ET DE DCOUVRIR LEURS MCANRSILIENCE. LINRA CHERCHE AUSSI AIDER LES SYLVICULTEURS SADAPTER AUX SCHERESSMANQUERONT PAS DE REVENIR SANS CESSE.

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    Des collgiens chercheursDes collgiens qui arrachent une une les feuilles des htres dune ppinire de lInra, cela mrite-t-il une sanction ?Tout le contraire ! Ces jeunes gens font partie dun projet scientique et pdagogique plusieurs fois prim. Le projetSurvivors est une alliance entre des chercheurs de lInra de Nancy-Lorraine, le Centre Permanent dInitiative pourlEnvironnement (CPIE) et le collge dEinville-au-Jard. Il a pour but de comprendre comment les arbres meurent.Est-ce le manque deau qui provoque une embolie mortelle de leur systme hydraulique ? Ou bien, est-ce parce quils nepeuvent plus obtenir dnergie de la photosynthse quils agonisent ? Pour rpondre cette vritable question scientique,les chercheurs ont mis au point une exprience laquelle les collgiens contribuent depuis trois ans. Ainsi, chaque anneils arrachent les trois quarts des feuilles dun groupe darbres, tandis quils oprent une srie de mesures sur des arbresprivs deau et sur les arbres tmoins. Ce projet est un lieu dchange privilgi avec des chercheurs. Les collgiensapprennent que la science ne peut rpondre aux questions quelle se pose quau prix de longs et patients efforts.

    Scolyte destructeur.Le rgne animal, Georges Cuvier. Atlas 2. Paris, d. Fortin,Masson & Cie 1829 1843.

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    Dendrochronologie :le temps long des arbresChaque anne, les arbres ajoutent leur tronc un anneau de croissance appel cerne plus ou moins larcette habitude est une aubaine. Ces anneaux concentriques enregistrent, pour qui sait les lire, la chronode son environnement. Ainsi, les annes de scheresse laissent un cerne trs n. La rsilience de larbre

    contraire son dclin et sa mort, processus qui peuvent durer des annes, sinscrivent aussi dpeuvent aller plus loin grce ltude de la composition isotopique des cernes qui rvle

    physiologiques passes de larbre. Par exemple, ils ont montr quau cours du dernier srendu plus efficace leur utilisation de leau pour produire du bois. Principale explicati

    de la teneur atmosphrique en CO2. Pour absorber la mme quantit de CO2, les arbres sont capablesde diminuer louverture de leurs stomates et ainsi rduire leur transpiration.

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    La cavitation, qusaco ?Tous les personnels de sant du monde ont le rexe dter lair de la seringune piqre. En effet, une bulle dair dans nos artres pourrait provoquer une

    consquences fatales. Les arbres connaissent un problme semblable. Leur svtravers des vaisseaux situs sous lcorce. Si une bulle dair pntre dans un vai

    irrmdiablement perdu. Cette embolie, appele cavitation chez les arbres, surviensoumis un stress hydrique. Si la cavitation stend trop de vaisseaux, larbre meurt

    Un recordman de la soif

    Et le grand prix de la rsistance la scheresse dans la catgorie arbres est attribu ...Callitris tuberculata.Ce conifre sest adapt aux rgions les plus arides de lAustralie. Daprs lquipe internalInra qui a tudi ce champion, son systme vasculaire permet le transport de la sve mmdeau extrmement basses. Pourtant, avec le changement climatique, lespce nest pas tireffet atteint les limites physiques de la stabilit de leau et ne pourra donc plus amliorer sscheresse.

    Coupe transversale dun tronc de chne. Inra - Michel Pitsch

    Imagerie 3D par microtomographie rayons X du systme vasculairedu bois de peuplier. Inra - ric Badel

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    Dgts sur le long termePour le citoyen lambda, une fois la tempte passe, la viepeut redevenir normale assez vite, il suffit que les routessoient dblayes et les rseaux lectriques et tlphoniquesrpars. Cest tout le contraire pour les exploitants de la fort,au lendemain de la tempte, les travaux sont faramineux etdangereux. Il faut rcolter les dizaines de milliers de troncsaussi vite que possible sous peine de les voir pourrir et que lesarbres rests debout soient dgrads par des insectes et deschampignons. Il faut ensuite stocker pour conserver ce boisrcolt pour un temps long. Pas question en effet de braderdu bon bois en saturant le march. Or, grave dilemme pour la

    lire sur lequel planchent les chercheurs de lInra : les moyensinvestis pour rcuprer une partie du bois terre sont autantde moyens non consacrs une bonne gestion des forts quiont tenu le coup.

    Peut-on se prmunirdes dgts de temptes ?Ds quun arbre atteint 10 ou 12 mtres de hauteur, il subit la contrainte duvent. Il est donc susceptible dtre renvers ou cass. Certes, mais si onne peut pas arrter une tempte, on peut en limiter les dgts. Lapremire recommandation des scientiques : favoriser les essencesles mieux adaptes au climat et au type de sol. Autre conseil :oprer des coupes et des claircies quand les arbres ont unecroissance dynamique de faon ce quils soient plus robustes,plus trapus. Enn, il ne faut pas laisser vieillir la fort sans larcolter, car alors, cest laisser le soin la tempte de dtruirele bois. En dautres termes : des forts dges varis, en bonnesant et pas trop hautes ont plus de chances de sen tirer boncompte en cas de coup dur.

    TEMPTES ET FEUX :DES ALAS EXTRMESLES INCENDIES ET LES TEMPTES : VOICI DEUX DES GRANDES MENACES QUI PSENT SUR LATOUTES LES PERTES DE BOIS SURVENUES DEPUIS 1950 EN EUROPE, LES VENTS VIOLENTS SONT DENTRE ELLES, CONTRE 16 % POUR LES FLAMMES. LES CHERCHEURS DE LINRA TENTENT DE MIEUCES ALAS AFIN DE LIMITER LES PERTES. UNE MEILLEURE GESTION, DES PRATIQUES SYLVICOLESENCORE LA PRISE EN COMPTE DES ASPECTS PHYTOSANITAIRES RDUIRONT NON SEULEMENT LA FALES PROPRITAIRES MAIS AUSSI LES CONSQUENCES POUR LES COSYSTMES FORESTIERS.

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    LES RISQUES POUR LA FORT

    Feu exprimental. Inra - Christian Slagmulder

    Dgts dus la tempte Klaus (janvier2009) sur la fort de pins des Landes. Inra - Frdric Bernier

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    Combattre le feu par le feuLes brlages dirigs dhiver ou les contre-feux sont des moyens deprvenir et de combattre les incendies en rduisant la biomasse

    disponible. Entre 2006 et 2010, le projet europenFire Paradox

    apermis de sensibiliser les autorits ces mthodes efficaces, qui sontaujourdhui utilises dans tout le grand sud de laFrance. Nouvelle tape : les recherchesde lInra contribuent rhabiliterlutilisation traditionnelle du feupar les bergers, notammentdans les Pyrnes.

    Des temptes virtuellesDes chercheurs de lInra ont dvelopp un modle numrique qui simule lle vent et les arbres lchelle dune fort. Ceci, en fonction de la exibilit etde rupture des arbres, mais aussi des modications locales de la force du vent loarbres commencent tomber. Ils ont ainsi montr que les dgts se propagent etemps. Tout dabord, les rafales descendantes brisent certains arbres, crant desLorsque ces dernires atteignent une certaine taille, le vent sacclre dans cet casse les arbres en bordure. Les dgts augmentent alors dramatiquement couloirs de vent peuvent se former. Ces rsultats montrent que la dure de lale mouvement des arbres, la turbulence du vent et son caractre alatoire, sont en compte dans la prdiction des dgts.

    Acclimater les arbres au gros tempsLes arbres sont en interaction permanente avec leur environnement et adaptent leur croissance aux dcontraintes environnementales quils subissent. Des chercheurs de lInra ont voulu savoir quelle tait lahtres face au vent dans un peuplement forestier. Pour imiter leffet du vent, ils les ont chis laide d

    cordes plusieurs fois au cours dune anne. Les rsultats sont trs nets : les arbres ayant reu les plus fpaississent leur tronc. Leur croissance en circonfrence, au cours dune anne, a atteint jusqu 15que celle de leurs congnres pargns. Ces rsultats donnent un sens nouveau certaines p

    sylvicoles. En effet, les claircies permettent au vent de mieux pntrer sous la canope, coles arbres renforcer leur tronc en augmentant leur diamtre, et donc, mieux se prpar

    rsister aux temptes.

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    Mesure du rayonnementsolaire en fort. Inra

    Arbre poussant flanc de montagne dans les Alpes.Sous leffet des contraintes extrmes du milieu montagna(vent, neige, pente) les arbres adoptent des ports torturs Inra - Herv Cochard

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    Du feu dans les pucesDepuis une quinzaine dannes lInra, les chercheurs dveloppent et utilisent un simulateurdu comportement du feu, en collaboration avec leLos Alamos National Laboratory . Appel

    FIRETEC, cet outil permet de modliser en 3D linteraction entre le feu, le vent, le reliefet la vgtation. Parmi les points forts de ce modle : la vgtation y est intgre avecune rsolution spatiale de 2 mtres. Ainsi, les scientiques tudient la propagation desammes dans des zones trs htrognes. Ils peuvent notamment valuer limpact demodications naturelles ou articielles de cette vgtation : claircies, dbroussaillement,attaques de scolytes ou scheresses prolonges. Grce FIRETEC, les chercheurs ontpu, parmi dautres projets, vrier lefficacit des brlages dirigs, effectuer desrecommandations sur les ouvrages de prvention pour la scurit des pompiers,ou bien encore, tester les normes de dbroussaillement appliques dans leshabitations des zones risque.

    Scolytes et incendies :allis de circonstanceLes scolytes, ces petits coloptres qui sattaquent aux conifres, peuveaggraver la vulnrabilit des forts face aux incendies. Cest le rsultattravaux mens par une quipe franco-amricaine grce au modle Lorsque les pins infests de scolytes meurent, leurs aiguilles roussisseet leurs branches se desschent. Cest l que le risque est maximum : ccombustible sec prsent dans le haut de la canope favorise les feux dcime, de loin les plus puissants et difficiles combattre. Ces arbres rou

    deviennent en outre un danger pour leurs voisins ayant survcuun feu qui aurait eu un faible impact sur des arbres sains, peu

    dimportants dgts en prsence darbres tus par les scolyEn France, scolytes et feux de fort se conjuguent raremeleurs zones dinuence ne sont pas les mmes. Mais avechangement climatique, les incendies pourraient remonvers le Nord, alors que les scolytes pourraient proter delaffaiblissement des peuplements pour stendre. Mieux

    vaut tre prvenus.

    LES RISQUES POUR LA FORT

    Images issues du modle FIRETEC : en haut, on voit le comportement du feu dans un peuplementsain et en bas, le mme peuplement lorsquune partie des arbres a t tue par les scolytes(arbres roussis en jaune). On constate que le feu se propage plus vite et de manire plus intensedans le peuplement atteint (hauteur de f lamme notamment). Inra - Franois Pimont

    Formation sur le brlage dirigdans le massif des Maures (Var). Inra - Christophe Matre

    Galeries et larves de scolytesvecteurs de la graphiose de lorme. Inra - Jean Pinon

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    QUELLES FORTS POUR LE FUTUR

    JUSQU RCEMMENT, LES ARBRES TIRAIENT PLUTT PROFIT DU CHANGEMENT CLAUGMENTATION DES CONCENTRATIONS DE CO2 DANS LATMOSPHRE STIMULE LA PHOTOSYNTHSE ELEUR CROISSANCE. LE PROBLME, CEST QUE CETTE HAUSSE DE TEMPRATURE AUGOR, CELLE CI COMMENCE MANQUER, EN RAISON DE LA DIMINUTION DES PRCIPIHAUSSE DE LVAPORATION CONSCUTIVE CELLE DES TEMPRATURES. DJ, CERTPAR LE CHANGEMENT CLIMATIQUE. LPICA ET LE SAPIN COMMENCENT AUSSI SO

    DE LLVATION DES TEMPRATURES ET DU MANQUE DEAU ET PRSENTENT DES SIGGNRALEMENT, LA PLUPART DES ESPCES LIGNEUSES SERONT IMPACTES.

    Depuis toujours, la fort sest adapte aux changements climatiques. Lentement, mais srementterme de la dernire glaciation, les chnes ont recolonis la France en 2 000 ans environ. M

    fois, tout va trop vite. Comme le dmontrent les chercheurs de lInra, certaines espces pse remettre des scheresses successives, comme celles qui ont frapp la France e

    Or, ces pisodes climatiques extrmes vont se multiplier et pourraient devenir la nopartir de 2050. Va-t-on assister un dprissement, voire une disparition de dans les prochaines annes ? Cela dpendra en grande partie de notre capacit limle rchauffement climatique. Mais mme sil nexcde pas 2C, le sylviculteur vaadapter sa gestion pour prparer les peuplements faire face aux changements v

    Pour accompagner le secteur forestier dans cette tche immense, lInra est en premligne : quelles sont les essences les mieux adaptes un environnement donn ? Q

    ressources gntiques pour les forts de demain ? Est-ce que les populations sont cadvoluer gntiquement sur un temps si court ? Les chercheurs tudient les diff

    cosystmes et la faon dont les espces, les populations, les individus, ragissent ldu climat. Le but tant bien sr daider les forestiers choisir les espces et les arbre

    Avec cependant de grandes incertitudes quant au risque climatique. En effet, si laccord de Pade limiter la hausse des tempratures moins de 2C, rien nindique aujourdhui que nous y parvie

    prconisations valables pour une augmentation des tempratures de 2C peuvent se rvler inadaptes sirvle plus importante. Une sacre responsabilit, car les choix de plantation engagent les forestiers pour delongues, allant de 50 ans plusieurs sicles.

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    Fort dAgeville. Image dun scannerlaser terrestre. Inra - Adelin Barbacci

    Grimpage dendromtrique surun chne dans la fort dAmance. Inra - Ren Canta

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    Forts mlanges et forts puresface au changement climatiqueEst-il prfrable de privilgier les monocultures dessences adaptes aux fortes chaleurs et au manque deau, ou de favoriserau comportement diffrent vis--vis des pisodes climatiques extrmes ? Une grande tude europenne impliquant lInra, rponses. Entre 2010 et 2014, les chercheurs ont tudi six types forestiers dEurope reprsentant les diffrents climats, depu jusquen Finlande, pour mesurer limpact de la scheresse sur les peuplements varis ou les monocultures. Les rsultats sontsurprenants. Ainsi, les forts mlanges borales se rvlent moins rsistantes une scheresse extrme que les monocultureforte comptition entre les espces pour laccs leau, lorsquelle se rare. La prsence du bouleau, par exemple, se rvleles autres espces en mlange. Arbre croissance rapide, il consomme normment deau via ses racines peu profondes, au despces. A linverse, les forts mlanges des climats temprs ou du Sud, rgulirement confrontes des pisodes de schimpactes que les monocultures. Il semble quil se produise des interactions positives entre les espces, notamment pour lahydriques, pour lacquisition des lments nutritifs contenus dans le sol, le partage du domaine arien et laccs la lumirela fort mlange semble constituer une solution intressante dans les rgions qui connaissent dj des pisodes de scherechercheurs le reconnaissent : ils doivent encore affiner leurs connaissances avant de soumettre des recommandations prcisedici quelques annes.

    Le retour du cdreEn 2100, lactuel climat mditerranen stendra jusquau sud de laLoire et certaines espces, le htre par exemple, peineront sadap-ter cette volution. Dautres au contraire, pourraient prosprer.Cest le cas du cdre de lAtlas, introduit avec succs en France auXIXesicle. Produisant un bois de qualit, durable, imputrescible,cet arbre croissance relativement rapide sduit les sylviculteurs.Mais videmment, tout nest pas aussi simple. Oui, le cdre rsistebien la scheresse mais condition que ses racines puissent pui-ser leau en profondeur. Elles parviennent simmiscer sans mal lelong des ssures des roches les plus dures, mais les horizons hydro-morphes ou compacts (marneux, argileux...) constituent des bar-rires infranchissables. Autre souci, larbre est sensible aux gelestardives. Difficile de prvoir comment il sadaptera la priode detransition qui conduira terme au climat mditerranen. En outre,

    larbre va tre confront des parasites ou des champignons quine laffectent pas dans son aire actuelle de rpartition. Malgrces incertitudes, les chercheurs de lInra estiment que larbrepourrait dores et dj prosprer dans laire naturelle du chnepubescent qui a les mmes exigences climatiques : Aquitaine etPoitou-Charentes (en vitant les dpartementsctiers sous inuence trop ocanique), suddes Alpes et du Massif Central, couloirrhodanien jusquen Bourgogne. Un juste retour des choses quand on ypense puisque le cdre tait prsentau nord de la Mditerrane avant ladernire glaciation. Sil na pu y reve-nir de lui-mme, cest parce que la merlui barrait la route.

    QUELLES FORTS POUR LE FUTUR ?

    LA SYLVICULTURE DE DEMAIN1

    I n r a - F. C

    o u r b e t

    Une mine dor vertAu cours des annes 1960-1970, encomplment de ses arboretums historiquesde collections comme Amance (Nancy) et laVilla Thuret (Antibes), lInra a mis en place unrseau darboretums dits cologiques .Objectif : tester des espces mme de rpondreaux problmes qui se posaient lpoque, quilsagisse de la reforestation rapide aprs incendie, de latolrance la pollution atmosphrique ou du remplacement darbres assaillis pravageur. Dsormais en partie grs par lOffice National des Forts (ONF), cearboretums font depuis peu lobjet de toutes les attentions. Et pour cause, les trdinventaire en cours rvlent que parmi les centaines despces darbres qui y installs, certaines ont fait preuve dune rsistance stupante. Plantes dans dmilieux parfois difficiles (le but tant den liminer la plupart pour ne retenir qmieux adapts) et confrontes des conditions climatiques parfois trs loignleur aire dorigine, elles ont malgr tout survcu. Mieux, certaines espces, insla fois en Normandie, en zone de montagne et en zone mditerranenne se sont

    rvles capables de rsister aussi bien aux geles tardives quaux scheresrcurrentes. Ces championnes de ladaptation peupleront-elles demain le

    forts franaises ? Il est videmment trop tt pour le dire. Pour leschercheurs, le travail consiste maintenant analyser ces rsultats et explorer plus avant ces ressources biologiques mconnues an den exdes ressources gntiques adaptes aux besoins des forestiers : produc

    de bois duvre ou de biomasse, revgtalisation de sols nus... Et laveEh bien lInra rchit avec ses partenaires la cration dun rseau denouveaux dispositifs rpartis de faon plus homogne sur lensemble du

    territoire national et peupls cette fois-ci despces choisies en fonction deobjectifs actuels, savoir la slection despces adaptes au climat du futur.

    Arboretum cologique dliminationdu Caneiret, massif de lEstrel (Var). Inra - C. Ducatillion

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    Modliser le futur de la fortQuel avenir pour ma fort ? Cette question, les forestiers se la posent en permanence.Cette interrogation est de taille car les usages de la ressource bois voluent sans cesse.Prenez le pin maritime par exemple. Il y a une trentaine dannes, il devait fournir dubois massif destin notamment la menuiserie traditionnelle ou aux charpentes. Il fallaitdonc des arbres de grande taille. Aujourdhui, les industriels privilgient les arbres depetit diamtre, quils vont utiliser pour la cration de palettes, pour la chimie de lacellulose, la construction (ossatures bois, poutres en bois lamell-coll, composites)

    ou pour la biomasse. Pour rpondre ces nouveaux besoins, le sylviculteur doitsadapter. Et cest justement pour laider prendre les bonnes dcisions quat cr le Groupement dIntrt Scientique Cooprative de donnes sur lacroissance des peuplements forestiers (GIS Coop). Constitu dun rseau deplacettes dissmines dans des forts des principales essences de production travers tout le territoire, le GIS Coop a pour objectif la collecte des donnessur la croissance des peuplements forestiers en fonction du climat, de la naturedu sol et surtout des pratiques sylvicoles. Grce ces informations, les chercheurslaborent des modles de prvision de croissance destination des gestionnaires,par exemple pour prdire comment voluera un peuplement, et quelles ressources ilspourront en tirer dans 5, 10 ou 15 ans, en fonction des choix dexploitation. Mais plusgnralement, ils constituent une aide la dcision collective, puisquils permettent demodliser lvolution des ressources dun massif forestier tout entier.

    50 hectares de parcellespour imaginer la fort de demainUn laboratoire dcologie terrestre ciel ouvert ! Voil le formidable outil dont disposent, depuis 2013, s

    sylviculteurs. Xylosylve-Ecosylve est une plate-forme conue pour observer et analyser le compforestiers en Aquitaine. Le principal intrt de ce dispositif, cest quil va permettre de tune dure de 20 ans minimum, huit scnarios sylvicoles innovants. Objectif : aid

    forestiers (impliqus ds lorigine dans le projet) adapter leur activit aux volfutures, quil sagisse du changement climatique ou des exigences de produc

    Et tout cela en veillant au respect de lenvironnement. Le choix des essenplantes dans les diffrentes parcelles ainsi que les mthodes de culturretent ces proccupations. Ici, on cherche maximiser la production biomasse. L, on vise lamlioration du rendement de bois de productioen mlant leucalyptus au traditionnel pin maritime. Plus loin, on plantdes lgumineuses (ajonc, gent) dans les parcelles pour favoriser lanutrition minrale des arbres, en remplacement des intrants chimLes parcelles sont scrutes par une batterie de capteurs et appareils demesure qui analysent en temps rel les cycles biochimiques et les entre latmosphre, le couvert vgtal et le sol. Ces enregistrements sur

    long terme vont permettre daffiner la comprhension du fonctionnemendes cosystmes, mais galement de mesurer les bnces pour lutilisate

    et limpact environnemental des diffrents scnarios. Ils permettront aussi suivre en temps rel les effets du changement climatique sur lvolution d

    et inversement, de prciser et quantier le rle potentiel des diffrents cosystforestiers dans les cycles des gaz effet de serre. La plateforme Xylosylve-Ecosylve

    du rseau europenIntegrated Carbon Observation System (ICOS).

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    Vue arienne de la canope dune fortproche de Chalon-sur-Sane, Bourgogne. Inra - Christian Slagmulder

    Relevs floristiques sur placette. Inra - Patrick Behr

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    Optimiser lutilisation de leau ?Il y a des gnes pour aLe chne sessile et le chne pdoncul reprsentent prs dun quart de la supercieforestire franaise et 11 % du bois rcolt. Or, certaines populations montrent inquitants de dprissement aprs chaque pisode de scheresse extrme. Mais, ce quinterpelle, cest quau sein dune mme population, les arbres ne ragissent pas tous dla mme manire au stress hydrique. Certains dprissent quand dautres parviennent optimiser lutilisation de leau dont ils disposent, en limitant lvaporation, sans s

    dveloppement. Dans le cadre du projet H2Oak, les scientiques cherc identier les traits gntiques impliqus chez les chnes

    sessile et pdoncul dans lefficience dutilisation deleau (Water Use Efficiency ou WUE), cest--dire le

    rapport entre la croissance en biomasse et lespertes deau par transpiration. Deux objectifs sontpoursuivis. Dune part, caractriser la diversitde la rponse une scheresse daphique ausein des deux espces, et dautre part observer,

    sur le long terme, limpact de la sylviculture surcette diversit. Et notamment mesurer quel pointles choix dexploitation compromettent ou amliorent

    la rsistance des populations la scheresse.

    Projet PiloteLimiter au maximum les checs de plantation, voil un des objectifs du projet Pilote. Et le temps presse car les scheressessuccessives commencent peser lourdement sur le renouvellement des forts. Pour preuve, 8 millions de jeunes arbresnont pas rsist celle de lt 2015. Pour survivre aux premires annes, les jeunes arbres doivent dvelopper le plusrapidement possible leur systme racinaire. Mais ils se retrouvent frquemment en comptition avec dautres vgtaux,comme la fougre, les ronces ou certaines gramines, qui luttent avec plus defficacit pour laccs leau. Pour donner lesmeilleures chances de survie aux plantations, les chercheurs testent, dans diffrentes forts, de nouvelles mthodes detravail prparatoire, bases sur lutilisation doutils mcaniques capables dintervenir localement, en minimisantlimpact sur lenvironnement. Par exemple, en dcompactant le sol jusqu 60 centimtres deprofondeur, de manire permettre aux plants dinstaller plus facilement leur systmeracinaire. Ou en arrachant en profondeur les racines despces concurrentes, pour retarderleur rapparition, comme alternative lutilisation dherbicides. Lefficacit et limpactdes outils sont mesurs, et des propositions damlioration sont soumises auxconstructeurs, qui les intgrent dans les versions suivantes. A la mise en uvre,ces outils sont plus onreux que les machines classiques. Mais leur plus grandeefficacit les rend plus rentables sur le long terme, notamment dans certainesconditions fortement contraignantes pour les jeunes plants.

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    QUELLES FORTS POUR LE FUTUR ?

    2 SADAPTER LA RARETDES RESSOURCES EN EAU

    Biljou, un joyau pour les forestiersQuelles consquences vont avoir les scheressesfutures sur ma fort, et que puis-je faire pourlimiter les impacts ? Ces questions proccupent auplus haut point les gestionnaires et propritairesforestiers. Bonne nouvelle, grce au modleBiljou dvelopp par lInra en partenariat avecles forestiers et divers nanceurs : ils peuventdsormais calculer lintensit des scheresses quiont affect leurs peuplements au cours des annes

    prcdentes, an de dterminer prcisment leurimpact sur la productivit ou la sant des forts.Mais surtout, loutil de calcul mis disposition estcapable, en se basant sur diffrents scnariosclimatiques, de quantier lintensit, la prcocit etla svrit des scheresses futures, pour unergion, un type de fort (rsineux, feuillus dcidus( feuillage caducs), couvert dense ou clair...) etune nature de sol prcis. A ce titre, Biljoureprsente un outil prcieux daide la rexionpuisquil permet au forestier dapprhender lamarge de manuvre dont il dispose pour adaptersa production lvolution du climat.

    Systme racinaire de pin maritime. Inra - Guy Roussel

    Glands de chne sessile. Inra - Jeannine Goacolou

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    3 DES RESSOURCES GNPOUR LES FORTSLES ARBRES RENFERMENT UNE FORMIDABLE DIVERSIT GNTIQUE. FOIS PLUS IMPORTANTE QUE CELLE DES POPULATIONS HUMAINES. POUR

    HISTOIRE VOLUTIVE EST BIEN PLUS LONGUE QUE LA NTRE ! MALINCROYABLE FACULT DADAPTATION DONT ILS SONT CAPA

    CLIMATIQUE, COMME CELUI RENCONTR DURANT LA DERNPOST GLACIAIRE, LA SLECTION NATURELLE FONCTION

    LADAPTATION LOCALE AUX NOUVELLES PRESSIONS ENREPRODUCTION EN EFFET, LES POPULATIONS DARBR

    QUANTITS DE GNES, DONT CERTAINES COMBINAISONDE LADAPTATION. CEST CE QUI PERMET AUX INDIVIDSUIVANTES DE SADAPTER. ET CEST ASSEZ RAPIDE BIEN ENTENDU . LA PREUVE, CEST QUAU COURS DFALLU QUE 6 000 ANS AUX CHNES, CONFINS DANS LPOUR RECONQURIR TOUT LE CONTINENT JUSQUAU S

    DCOUVERTE PLUTT ENCOURAGEANTE POUR LAVENVONT TRE RAPIDEMENT CONFRONTS UN CHANG

    SI RAPIDEMENT QUE CETTE FOIS IL VA FALLOIR LEUR DDE POUCE. ET A, CEST LE TRAVAIL DES GNTICIENS. LE

    LES GNES IMPLIQUS DANS LADAPTATION AUX CONDITIONDTECTER LES INDIVIDUS QUI PRSENTENT LES BONNES COM

    LEUR INTER CROISEMENT AVEC LES RESSOURCES ACTUELLES PO

    SUIVANTES.

    Le gnome du chnesquenc...pour quoi faire ?Trois ans ! Cest le temps quil aura fallu auxchercheurs de lInra et du CEA pour squencer legnome du chne pdoncul, lune des espcesles plus prsentes dans notre pays. Mais pourles gnticiens, cest maintenant que le vraitravail commence. Il sagit dsormais dedcrire la variabilit de ce code gntique dansles populations naturelles qui existent au seinde lespce et dcouvrir notamment ceux quisont impliqus dans ladaptation aux contraintesclimatiques. Mais cest loin dtre vident. En effet,un processus aussi complexe met en uvre un grandnombre de gnes qui travaillent en rseaux. Lorsquils y

    seront parvenus, les gnticiens pourront slectionner lesindividus qui prsentent les bonnes combinaisons de gnes etorienter les croisements de manire prparer les gnrations futures, affronter les nouvelles conditions environnementales.

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    Chne pdoncul. Inra - A. Kremer

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    QUELLES FORTS POUR LE FUTUR ?

    La bonne temprature du pina va chauffer, dans le Sud-Ouest ! Et cest une sacre guigne pour le pin maritime, qui fait lobjetdune sylviculture intensive en Aquitaine. Pour prserver cette importante lire, il est primordialde prdire la faon dont lessence sadaptera aux changements climatiques, et notamment labaisse des prcipitations. Grce aux travaux de chercheurs europens, et notamment de lInra,on en a aujourdhui une ide plus prcise. Les scientiques, aprs avoir slectionn les gnespotentiellement impliqus dans ladaptation au climat, ont identi, dans 36 populationsde pin maritime originaires de diffrents pays (Maroc, Portugal, Espagne et France),18 mutations dont la frquence prsente une corrlation signicative avec leur climatdorigine. Pour conrmer cette hypothse, ils ont plant 19 de ces populations dansun mme lieu, au Nord-Est de lEspagne et mesur leur taux de survie 5 ans plus tard.

    Bingo ! Les arbres qui portaient les mutations les plus en adquation avec le climat dusite dexprimentation avaient largement support les conditions extrmes. Et plus lafrquence des mutations sloignait de loptimum, plus la mortalit tait importante.Autant dire que le pin maritime provenant de Gascogne, o la pluviomtrie est biensuprieure, ntait gure la fte ! Mais le sacrice tait ncessaire : ces travaux vont permettreaux chercheurs daccompagner les forestiers dans le choix des arbres quil convient de planterdans un lieu donn, en tenant compte de lvolution future du climat.

    Ensemble, cest mieuxAdopter une vision densemble. Cest dsormais le crdo desgnticiens de lInra. Il y a 15 ou 20 ans, les chercheurs avaienttendance cibler et tudier des caractristiques bien prcises,tels que la rponse de larbre une scheresse, la prcocit dudbourrement vgtatif au printemps, le rythme de croissanceou encore la rsistance un agent pathogne. Aujourdhui, non

    seulement ils tudient simultanment toutes les rponses des arbreces facteurs environnementaux, mais ils partagent et confrontent au

    leurs recherches aux travaux des scientiques intervenant dans daudisciplines, notamment celles qui concernent ladaptation au changem

    climatique. Ces interactions permettent de mieux apprhender la diversitdes populations, et facilitent la caractrisation des ressources gntiques. Ainsi

    les gnticiens, en collaboration avec les spcialistes en dendrochronologie (lhistoire dun arbre par analyse dchantillons de bois), tudient la rponse passe de la

    aux alas climatiques. Ils sintressent notamment la plasticit de certains individus. Autrement capacit sadapter aux perturbations de lenvironnement, en modiant trs rapidement leur phnotype, adautres arbres de la mme espce en sont incapables. Ces champions de ladaptation, font bien entendu

    la plus grande attention !

    Pin maritime (France). Inra - Didier Bert

    Fort dAgeville.Image dun scanner laser terrestre. Inra - Adelin Barbacci

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    Adapter la sylviculture :serait-il urgent dattendre ?

    Les choix de plantation engagent les forestiers sur des dizaines dannes et les dcisioirrversibles. A ce titre, la moindre erreur peut se rvler dramatique dun po

    Or, avec les incertitudes lies au changement climatique, les forestiers sont cochoix dlicats. La Montagne Noire franaise (dans le Tarn) constitue un bon

    depuis quelques annes, lpica y montre dinquitants signes de dque faire ? Le remplacer par une essence moins sensible au stress hydri

    le Douglas peut tre envisag. Mais se pose alors la question du timinsubstituer lessence ? Ds la prochaine plantation ? la suivante ? Ledevrait-il pas attendre davoir davantage dinformations pour se dcdiffrentes options sont associes des cots et des bnces bien dpour le forestier. Pour aider les gestionnaires prendre la bonndveloppe des outils de calcul conomique qui tiennent compte lies aux impacts du changement climatique. En effet, lheure act

    sont encore largement incertains, au moins localement. Dans la MNoire, par exemple, une tude de lInra montre ainsi quil peut

    point de vue conomique de remplacer immdiatement lpica par le D

    le changement climatique gnre dimportantes mortalits au sein de la pdpica. Sinon, il vaut mieux attendre... quelques annes, voire plus, an dles cots de ladaptation pour le forestier.

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    4 ADAPTER SA FORTEST IL CONOMIQUEME

    Lunion fait lAFORCERenforcer les relations entre organismes de recherche et de gestion, vodu Rseau mixte technologique (RMT) AFORCE, mis en place en 200Rassemblant 16 partenaires du milieu forestier - organismes de recherc

    dveloppement, de gestion, denseignement et de formation- il a pour daccompagner les forestiers dans la prparation des forts au changemclimatique. Cest dailleurs sous leur impulsion qua t cr le rseau gestionnaires manquant de recommandations prcises pour adapter leuface un futur incertain.Le rseau sorganise autour de 5 thmes de travail et sefforce de rponproblmatiques principales souleves par les forestiers : la fort peut-econtinuer produire de la mme manire ? Sa survie est-elle en jeu ?Pourra-t-elle encore attnuer les missions de gaz effet de serre si ellelle-mme affecte par le climat ? Dj, les acquis de projets de recherlobjet dapplications sur le terrain et des outils daide la dcision com tre proposs aux forestiers, pour les aider notamment prvoir lvoclimat et ses consquences pour leur fort.

    Pins Douglas issues de populationsouest-amricaines. Inra - Olivier Bertel

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    UNE PANOPLIE

    DE SERVICES FORESTIERS UNIT COLOGIE ET COPHYSIOLOGIE FORESTIRESINRA, UNIVERSIT DE LORRAINE

    Bernard Longdoz(les forts, sources ou puits de carbone ?)[email protected] - 03 83 39 73 03Damien Bonal (les plus grands stockeurs de carbone dAmazonie,biodiversit) - [email protected] - 03 83 39 73 43Nicolas Marron (taillis courte rotation)[email protected] - 03 83 39 73 30

    UNIT COLOGIE DES FORTS MDITERRANENNES

    Guillaume Simioni (fort de Font-Blanche)[email protected] - 04 32 72 29 03

    LABORATOIRE DETUDES DES RESSOURCES FORT BOISINRA, ENGREF

    Cyrille Rathgeber (grossir et prendre du poidschez les arbres) - [email protected] - 03 83 39 40 64Thiry Constant (les dfauts du bois au laseret rayons X) - [email protected] - 03 83 39 40 66

    INTERACTION SOL PLANTE ATMOSPHREINRA, BORDEAUX SCIENCE AGRO

    Laurent Augusto (le sol, puits de carbone) [email protected] - 05 57 12 25 23

    UNIT BIOGOCHIMIE DES COSYSTMES FORESTIERS

    Laurent Saint-Andr (les cendres de la fertilit ; le sol,puits de carbone) - [email protected] - 03 83 39 73 36

    UNIT INTERACTIONS ARBRES/MICRO ORGANISMESINRA, UNIVERSIT DE LORRAINE

    Francis Martin (champignons symbiotiques)[email protected] - 03 83 39 40 80

    UNIT BIODIVERSIT, GNES ET COMMUNAUTSINRA, UNIVERSIT DE BORDEAUX

    Bastien Castagneyrol (les forts, trsor de biodiversit)[email protected] - 05 57 12 27 30

    DYNAMIQUES ET COLOGIE DES PAYSAGES AGRIFORESTIERS

    Marc Deconchat (honneur aux petites fortsfragmentes) - [email protected] 05 61 28 54 92

    UNIT AMLIORATION, GNTIQUE ET PHYSIOLOGIEFORESTIRES

    Vincent Segura (amliorer la qualit du bois)[email protected] - 02 38 41 78 11

    LABORATOIRE DCONOMIE FORESTIREINRA, AGROPARISTECH

    Anne Stenger (Natura 2000)[email protected] - 03 83 39 68 63Jens Abildtrup (les forts des pique-niques et des potes ;chasseurs et forts) - [email protected] 03 83 39 68 64

    LES RISQUESPOUR LA FORT

    UNIT INTERACTIONS ARBRES/MICRO ORGANISMESINRA, UNIVERSIT DE LORRAINE

    Benoit Marais (bio-agresseurs des forts)[email protected] - 03 83 39 40 53

    UNIT BIODIVERSIT, GNES ET COMMUNAUTSINRA, UNIVERSIT DE BORDEAUX

    Cyril Dutech (les Landes et les champignons)[email protected] - 05 57 12 27 25Sylvain Delzon (cavitation)[email protected] - 05 40 00 38 91Cline Meredieu (temptes)[email protected] - 05 57 12 28 61

    UNIT DE RECHERCHE ZOOLOGIE FORESTIRE

    Alain Roques (invasion de la chenille processionnairedu pin) - [email protected] - 02 38 41 78 58

    UNIT ENTOMOLOGIE ET FORT MDITERRANENNE

    Jean Claude Martin (tirs de paintball contre la processionnaire du pin) [email protected] - 04 32 72 29 11

    CENTRE DE BIOLOGIEPOUR LA GESTION DES POPULATIONS

    Carole Kerdelhue (la cochenille du pin maritime en Corse)[email protected] - 04 30 63 04 35

    UNIT COLOGIE ET COPHYSIOLOGIE FORESTIRESINRA, UNIVERSIT DE LORRAINE

    Nathalie Breda (larbre face la scheresse ; des collgiens chercheurs)[email protected] - 03 83 39 40 48Stphane Ponton (dendrochronologie)[email protected] - 03 83 39 73 25

    LABORATOIRE DTUDES DES RESSOURCES FORT BOISINRA, ENGREF

    Thiry Constant (acclimater les arbres au gros temps)[email protected] - 03 83 39 40 66

    INTERACTION SOL PLANTE ATMOSPHRE

    INRA, BORDEAUX SCIENCE AGROSylvain Dupont (temptes virtuelles)[email protected] - 05 57 12 24 33

    UNIT COLOGIE DES FORTS MDITERRANENNES

    Franois Pimont (combattre le feu par le feu, scolytes et incendies)[email protected] -04 32 72 29 47

    QUELLES FORTSPOUR LE FUTUR ?

    UNIT COLOGIE DES FORTS MDITERRANENNES

    Hendrik Davi (la sylviculture de demain)[email protected] - 04 32 72 29 99Francois Courbet (le retour du cdre)[email protected] - 04 32 72 29 69

    UNIT COLOGIE ET COPHYSIOLOGIE FORESTIRESINRA, UNIVERSIT DE LORRAINE

    Damien Bonal(forts mlanges et forts puresface au changement climatique)[email protected] - 03 83 39 73 43

    VILLA THURET

    Catherine Ducatillion (une mine dor vert, rseau darboretums)[email protected] - 04 97 21 25 02

    UNIT EXPRIMENTALE FORT PIERROTON

    Patrick Pastuszka (50 parcelles pour imaginer la fortde demain ; modliser le futur de la fort)[email protected] - 05 57 12 28 16

    LABORATOIRE DTUDES DES RESSOURCES FORT BOISINRA, ENGREF

    Catherine Collet (projet Pilote)[email protected] - 03 83 39 40 43

    UNIT COLOGIE ET COPHYSIOLOGIE FORESTIRESINRA, UNIVERSIT DE LORRAINE

    Nathalie Breda (Biljou)[email protected] - 03 83 39 40 48Olivier Brendel (optimiser lutilisation de leau)[email protected] - 03 83 39 41 00

    UNIT BIODIVERSIT, GNES ET COMMUNAUTSINRA, UNIVERSIT DE BORDEAUX

    Christophe Plomion (ressources gntiques pour les forts)[email protected] - 05 57 12 27 65

    UNIT DE RECHERCHE AMLIORATION, GNTIQUEET PHYSIOLOGIE FORESTIRES

    Catherine Bastien (ressources gntiques pour les forts)[email protected] - 02 38 41 78 29

    LABORATOIRE DCONOMIE FORESTIRE

    Marielle Brunette (adapter la sylvicultureest-il conomiquement raliste ?)[email protected] - 03 83 39 68 54

    CONTACTS SCIENTIFIQUES

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    147 rue de lUniversit75338 Paris - Cedex 07France

    Juin 2016 Tl. : +33(0)1 42 75 91 86inra.fr

    C o n c e p t i o n e t r a l

    i s a t

    i o n : S t u

    d i o g r a p

    h i q u e

    - I n r a -

    U C P C / P h o t o

    d e c o u v e r t u r e :

    I n r a

    - W i l l i a m

    B e a u c a r

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