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5/10/2018 Histoire de France politiquement correcte - slidepdf.com

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HISOIRE DE FRANCEPOLIIQUEMEN CORRECE



ISBN : ----Copyright © by Éditions Xenia

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Olivier Griette

HISOIRE DE FRANCE

POLIIQUEMENCORRECE

Xenia





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CHAPITRE I : LA PRÉHISTOIRE

1) Des origines à l’invention de l’agriculture :le paléolithique*

Les premières emmes et les premiers hommes sont desgens du voyage* aricains. Apparus il y a plusieurs millions

d’années en Arique de l’est, ils pratiquent le nomadisme enrecherchant leurs moyens de subsistance, notamment par lacueillette et la chasse.

Progressivement, ils émigrent vers le nord et l’est, en occu-pant l’Asie puis l’Europe. Beaucoup plus tard, leurs descendantss’établissent en Amérique et en Océanie mais délaissent l’An-tarctique (pour des raisons inconnues).

Sur notre territoire, ils s’installent de préérence dans des

régions au climat avorable (qui sont d’ailleurs devenuesaujourd’hui des régions touristiques : Dordogne, Ardèche, Pyré-nées Orientales, Bouches-du-Rhône, Alpes Maritimes).

Les premiers humains ne disposent pas de la parole. Ledéveloppement du cerveau et une évolution encore incom-plète du larynx ne leur permettent pas de s’enrichir au contactde « l’Autre ».

Vers -700 000 avant J.-C.*, les emmes et les hommes préhis-toriques découvrent le moyen technique de abriquer le eu enrottant l’un contre l’autre des morceaux de bois de diérentedureté. C’est un premier progrès technologique d’une ampleurconsidérable. Cette découverte leur permet de s’éclairer, sechauer, de cuire les aliments et d’établir une distance natu-relle ace à nos amis les animaux (appelés à tort « animaux



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sauvages »). En permettant le regroupement de amilles venuesde tous les horizons autour d’un oyer, le eu avorise déjà le« vivre-ensemble ».

Mais si les humains, à cette époque, sont paraitement bienintégrés dans leur écosystème, ils sont aussi de terribles préda-teurs : Ils chassent sans discernement toutes les espèces de gibier,sans prendre en compte l’équilibre de la aune environnementale.Aujourd’hui, certaines espèces auraient été protégées : Les mam-mouths, par exemple, ont disparu à cause d’un changement clima-tique, mais quelques spécimen auraient sans doute pu survivre s’ils

n’avaient pas été constamment décimés par les humains.Les chasseresses et les chasseurs de la n du paléolithique ontappris à abriquer des outils de plus en plus perectionnés : ilssavent tailler les silex avec lesquels ils coupent, percent etrappent. Ils savent aussi aire des armes utilisées pour pêcher,chasser, mais aussi se déendre de leurs ennemis, car l’hommedu paléolithique (contrairement à la emme, tournée davantage vers le oyer convivial) est encore peu sensible à la notion de

dialogue, comme en témoignent les nombreuses scènes de vio-lences des peintures rupestres.

Car nos ancêtres nous laissent d’admirables peintures à l’inté-rieur des grottes où ils s’abritent pendant les épreuves climatiques.Très soucieux de leur milieu, ils n’utilisent que des colorantsnaturels et s’éclairent dans ces cavernes avec du sui, une énergierenouvelable provenant de graisses animales, comme le bœu oule mouton (ces graisses entrent aujourd’hui dans la composition

du Biodiesel, ce qui prouve la justesse de leur choix).Parmi les premiers habitants du pays, il y eut les « Homo

sapiens sapiens », c’est-à-dire « la personne qui sait qu’ellesait ». Bien que nous ignorions ce qu’elle savait exactement,nous savons qu’elle savait qu’elle savait, ce qui ait de nous,aujourd’hui, des « Homo sapiens sapiens sapiens ».



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Un autre peuple à la capacité crânienne moins développéecohabite pendant plusieurs milliers d’années sur notre terri-toire : Les Néandertaliens. Provenant à l’origine d’une petitecontrée d’Allemagne, ils ont sans doute des dicultés d’adap-tation, d’intégration et d’insertion sociale. Victimes de ce aitd’intolérance, ils disparaissent totalement.

Durant les longues soirées d’hiver — surtout pendant lespériodes de glaciation — la emme et l’homme commencent às’interroger, à se poser des questions semblables aux nôtres : Quisommes-nous ? D’où venons-nous ? Où allons-nous ?

Comme ils ne disposent pas des puissants moyens de lascience actuelle qui nous permettent depuis longtemps derépondre à toutes ces interrogations, ils imaginent des ormesde survie après la mort dans des « royaumes imaginaires ». Ilsenterrent leurs déunts, édient des tombeaux, puis des sanc-tuaires et développent de nombreuses superstitions. C’est l’ori-gine des religions.

Dossier n o 1 — Le fémur de «Lucy »

En 1974, en Éthiopie, des emmes archéologues et desarchéologues ont découvert les ragments d’un squeletteéminin, vieux de plus de 3,2 millions d’années. Ces scienti-ques l’ont abusivement dénommée « Lucy », alors qu’elle-même, bien sûr, devait s’identier à un prénom d’origine

aricaine (qui ne nous est malheureusement pas parvenu).Ce squelette, assez complet, a été retrouvé seul, dans un ter-rain très isolé, ce qui laisse supposer que la jeune emme, de20 ans environ, devait mener une existence libre, indépen-dante et responsable.

JE DÉCRYPTE, JE M’INTERPELLE



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Questions : À quelle partie du corps cet oscorrespond-il ?

– Penses-tu avoir un os comparable à celui de « Lucy »,même 3,2 millions d’années plus tard ?

– Peux-tu montrer son emplacement, sur ton propre corps ?

– Comment s’appelle ce processus qui ait grandir les os ?

– Que peux-tu en déduire ?

– D’après le squelette, les savantes et les savants estimentque « Lucy », adulte, devait mesurer entre 1,10 m et1,20 m. Tu sais que les personnes verticalement déavori-sées sont souvent victimes de discriminations : Penses-tu que ce handicap pourrait être à l’origine de sa mort ?Si oui, pourquoi ?

– Avec l’aide de la réérente (ou du réérent) scolaire adultede ta classe, imagine les causes de ce décès (exclusiondu groupe, persécution, stigmatisation, non respect dudroit à la diérence…).

– « Lucy » est l’un des plus anciens squelettes de toute

l’histoire de l’humanité. Le ait que ce soit une emmeprouve l’importance capitale des emmes, et ceci dèsl’origine du monde. Comment expliques-tu qu’onpuisse encore rencontrer dans de nombreux textesl’expression « l’Homme », pour dénir « la personne » ou« l’humanité » ?

Trois ragments, devenus célèbres, ont été étudiés avec une atten-tion toute particulière par les savantes et les savants du mondeentier. Il s’agit :

– Fragment No 1 : du émur de « Lucy » à l’âge de 10 ans. – Fragment No 2 : de ce même émur de « Lucy » à l’âge 15 ans.

– Fragment No 3 : de ce même émur de « Lucy » à l’âge de20 ans, à l’âge de sa mort.



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2) L ’ invention de l’agriculture : la révolution néolithique*

Vers - avant J.-C., grâce à l’intelligence et au savoir despeuples du Proche-Orient (devenus par la suite les Arabes), deuxinventions d’une extraordinaire importance vont parvenir et serépandre dans toute l’Europe : l’élevage et l’agriculture.

Alors que le climat se réchaue (sans que l’on sache avec cer-titude si cela est dû aux eux de bois de l’époque qui dégagentdéjà du gaz carbonique*), la emme et l’homme deviennentsédentaires : c’est-à-dire qu’ils se xent dans des villages où ils

décident de mettre leurs ressources en commun pour pratiquerl’entraide et la solidarité.

L ’ élevage consiste à domestiquer des animaux an qu’ilsournissent de la viande, des peaux, de la corne, du lait, desoeus, de la laine… Le chien est également très tôt domestiqué.Au lieu d’établir avec lui un réel échange, on développe ses plusbas instincts (comme l’agressivité, par exemple) pour l’employerà la chasse, puis pour garder les troupeaux contre d’éventuelles

bêtes dites « sauvages ».Par contre, le poisson d’élevage est encore inexistant. Celui-

ci continue à être pêché dans les rivières ou au bord de la mer,sans la moindre restriction, car la notion de quota et de totauxadmissibles de capture n’était pas une préoccupation majeurepour les éleveuses et les éleveurs du néolithique.

L ’ agriculture permet aux humains de mieux équilibrer leursrepas. Ils cultivent plusieurs céréales (orge, blé, seigle) qui leurapportent des glucides et des bres. Ces cultures leur permettentde ne plus dépendre des hasards de la chasse. Ils produisent cedont ils ont besoin. Ils deviennent producteurs et consomma-teurs, dépendant étroitement les uns des autres. Dans chaque village, ils partagent le superfu, mais aussi le nécessaire, commedes sœurs ou des rères : c’est la raternité.



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S’ils dérichent sans discernement les orêts en abattant lesarbres, en détruisant des orêts primaires à l’écosystème com-plexe et riche, il n’emploient, par contre, pour leurs cultures,que des engrais naturels, à l’exclusion de tout autre traitement,ce qui revient à produire une agriculture de grande qualité,entièrement biologique.

Pour réaliser ces travaux, les humains sont contraints deperectionner leurs outils. Avec les premiers métaux appa-raissent des objets en cuivre, en bronze, puis en er vers ans avant J.-C. : Les scies, les haches, les aucilles, les aux,

les couteaux, les pioches, orent de nouvelles perspectives deproduction.

Mais les hommes, moins sensibilisés à la valeur travail commemodèle de cohésion sociale que les emmes du néolithique,détournent parois ces inventions de leur onction initiale : lescouteaux, les haches et les harpons sont parois transormés enarmes de guerre.

Il semble que les confits entre les membres de commu-

nautés diérentes se réglaient rarement à l’amiable, commeen témoignent les vestiges des murailles ou des levées de terrecensées « protéger » les villages, alors qu’elle ne parvenaient, enréalité, qu’à provoquer et exacerber le rejet de l’Autre.

Sur notre territoire, les populations du néolithique sont ausside grandes bâtisseuses. Elles dressent de lourdes pierres, commeles menhirs (verticaux) et les dolmens (horizontaux). Les ali-gnements de Carnac en Bretagne présentent ainsi plus de 3000

menhirs plantés dans le sol. Touteois, l’intérêt de ces construc-tions est très relati, car les qualités nécessaires à la réalisationde ces monuments (projet commun, entraide, solidarité) urentsans doute mises au service de superstitions religieuses.

L ’ écriture apparaît à la n du néolithique, mais à des périodesdiérentes selon les civilisations. L ’ acquisition de l’écriture



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caractérise pour un peuple la n de la préhistoire. Les Égyptiens(Aricains) et les peuples du Moyen-Orient (les uturs Arabes)urent bien plus avancés que les Européens auxquels ils trans-mettront ce précieux savoir.

De nombreux exemples prouvent que si les emmes artistes et les artistesde la préhistoire n’avaient pas encore atteint la maîtrise totale de l’artabstrait du XXe siècle (comme le « carré noir sur ond blanc » de Kasimir

Malevitch, par exemple), ils possédaient déjà un grand sens artistique.La grotte de Lascaux est un modèle de l’art paléolithique. Elle utdécouverte accidentellement, le 8 septembre 1940 : au cours d’unepromenade, le chien de l’adolescent Marcel Ravidat tomba dans untrou qui se révéla être l’entrée de la grotte. On y découvrit, par la suite,de nombreuses peintures et gravures qui représentent une multitudede gures animales, très habilement exécutées.

Questions : Même si cette découverte était d’un certain intérêt,en septembre 1940, l’Europe libre combattait déjà les dictatures : nepenses-tu pas qu’au lieu de se promener dans les bois, le jeune Marcelaurait mieux ait de s’engager, de s’impliquer, de s’investir dans la luttecontre les orces antidémocratiques ?

– Pour assurer la sécurité de tous, les animaux de compagnie doiventêtre tenus en laisse. Crois-tu que le jeune Marcel promenait son chienen laisse ?

– Qu’aurait-il pu arriver de beaucoup plus grave au chien ?

– La divagation d’animaux et les mauvais traitements sont punis parla loi. À ton avis, et compte tenu des trois questions précédentes, le jeune Marcel a-t-il ait preuve d’une maturité susante ?

– Penses-tu que le chien a eu véritablement conscience de l’importancede sa découverte ? Pourquoi ? Justie ta réponse.

Dossier n o 2 — L ’ art de la préhistoire : Lascaux




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La grotte de Lascaux a été ermée au public dès 1963, en raison du gazà eet de serre produit par la respiration des visiteurs : en eet, le gazcarbonique provoque à la ois un réchauement de l’atmosphère et le

développement de micro-organismes dévastateurs (bactéries, moisis-sures, champignons…).

Des chercheuses et les chercheurs du CNRS (Centre National de laRecherche Scientique) ont calculé l’ensemble des paramètres quiproduisent les graves perturbations à l’intérieur de la grotte de Lascaux.

Problème : Sachant qu’il reste actuellement

18,8 m2 de micro-champignons sur les parois de lagrotte et qu’un m2 en contient une moyenne de 0,003grammes ; sachant que la chaleur d’un visiteur émiseen une heure correspond à 55 kilocalories, (mais à 38seulement si celui-ci stationne au même endroit) etque chaque kilocalorie avorise l’augmentation de0,007 % du poids de chaque micro-champignon par jour ; sachant que l’éclairage du parcours nécessaire à lavisite représente 740 % de la chaleur émise par un visi-teur, mais que la circulation naturelle d’air de 48 litrespar seconde ralentit le phénomène dans une propor-tion de 3,6 calories par litre ; et sachant, enn, qu’au-delà du seuil de 173 visiteurs par jours les perturbationsdeviennent exponentielles en augmentant de 7 % partranche de 20 visiteurs supplémentaires, combien au-drait-il de visiteurs, en supposant qu’on rouvre la grotte,an de pouvoir récolter une quantité de champignonssusante pour nourrir une chercheuse du CNRS pen-dant une semaine, à raison de deux assiettes par jour ?(une assiette de champignons = 200 grammes).

N.B : Pour aciliter la résolution du problème, onadmettra par convention que les champignons neréduisent pas à la cuisson.



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Paléolithique : Du grec palaios « ancien », et lithos « pierre. »

Âge de la pierre taillée. Période de la préhistoire qui s’étendde l’apparition de la emme et de l’homme, jusqu’à l’inventionde l’agriculture bio. Avant le paléolithique, l’histoire de la terreremonte presque à l’inni, voire au-delà.

Gens du voyage : Personnes qui n’ont pas de domi-cile xe et se déplacent sans cesse an de poursuivre leurs acti-vités. Au paléolithique, ils poursuivaient le gibier.

Les gens du voyage d’aujourd’hui pratiquent encore la vanneriecomme au paléolithique, mais ils se déplacent désormais à l’aidedes moyens de transport modernes, de puissantes berlines(souvent d’origine allemande) indispensables pour tracter leurscaravanes.

Avant ou après J.-C. : Représente les initiales de« Jésus-Christ », du nom d’un jeune homme de Palestine quiprêcha une religion monothéiste ayant connu un certain succèsde l’Antiquité jusqu’au Siècle des Lumières (XVIIIe).

Depuis des siècles, les historiens ont arbitrairement classé les évé-nements en onction de la date de naissance de ce jeune homme(Avant sa naissance : « av. J.-C. » ; après sa naissance : « Ap. J.-C. »).Beaucoup d’autres civilisations que la nôtre utilisent d’autrescalendriers tout aussi valables.

Pendant la Révolution rançaise, il y eut une tentative pour remé-dier à cette pratique peu scientique en restituant l’origine del’histoire en 1792, devenu « L ’ an 1 ». Mais cette réorme n’a pas pus’imposer en raison des résistances de populations endoctrinéespar un clergé rétrograde.

LES MOTS POUR LE DIRE



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Politiquement correct : Ensemble des paroles,des pensées, ou des écrits qui sont dans le sens de l’Histoire

et qui accompagnent l’évolution de la emme et de l’hommerationnels, c’est-à-dire libérés de tout préjugé discriminateur.

Néolithique : Du grec neos « nouveau », et lithos« pierre ». Âge de la pierre polie. Dernière période de la préhis-toire qui s’étend de l’invention de l’agriculture bio jusqu’à cellede l’écriture. (Note bien, cependant, que la « biographie » n’estpas l’équivalent de l’agriculture bio en matière d’écriture).

Gaz carbonique : Gaz dont le nom innocent cacheen réalité le terrible « dioxyde de carbone » ou, pire encore,« l’anhydride carbonique ». Ce gaz incolore et inodore provoqueun eet de serre qui contribue au réchauement de la planète.Les humains ne cessent d’en produire depuis leur apparition surterre, en respirant à pleins poumons de manière irresponsable.



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CHAPITRE II :LA GAULE CELTIQUE ET LA GAULE ROMAINE

Au cours du premier millénaire avant J.-C., les emmes etles hommes qui vivent depuis la préhistoire sur le territoirequi deviendra plus tard l’Hexagone* accueillent paciquementdeux nouveaux peuples qui vont les enrichir de leurs connais-sances : Les Grecs et les Celtes.

1) Les Grecs

Venus d’Asie mineure, c’est-à-dire de l’actuelle urquie, lesGrecques et les Grecs s’installent dans le sud du pays, notam-ment sur toutes les côtes méditerranéennes. Les Phocéenneset les Phocéens, originaires de la ville grecque de Phocée, vontainsi onder la grande cité antique de Marseille. rès en avance

sur leur époque, ils auront des relations commerciales impor-tantes avec de nombreux ports de Méditerranée.

Beaucoup de savantes et de savants pensent que ce sont euxqui diusent l’écriture parmi les peuples celtes (qui transcri- vent une partie de leur langue en caractères grecs).

La ville de Marseille a aussi bénécié très rapidement d’uneadministration libre et indépendante inspirée par la Grèce.En eet, les Grecques et les Grecs inventent dès le Ve siècle

avant J.-C., un modèle de gouvernement d’une perectionabsolue et d’une portée universelle : la démocratie.*



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À Marseille, parmi les nombreux exemples de céramique grecquedécouverts au Jardin des Vestiges (1er arrondissement), se trouvent lesrestes de vases particuliers datant du V e siècle avant J.-C : il s’agit deragments d’« aryballes », des petits récipients d’une vingtaine de cen-timètres de hauteur qui contenaient en général de l’huile paruméedont les athlètes s’enduisaient le corps pendant les compétitions.

Les céramistes grecs produisaient souvent des objets dont le décordépendait de l’usage du récipient et de son propriétaire. Ainsi, sur lesragments retrouvés, on distingue parois des couples d’athlètes mas-culins qui expriment clairement ce que nous appellerions aujourd’hui« le droit à la diérence. »

Dossier n o 1 — La culture grecque

Questions : Aujourd’hui, l’homosexualité, c’est-à-direl’amour d’une emme pour une autre emme ou d’un

homme pour un autre homme, quel que soit leur âge, peutte sembler paraitement normal. Mais il n’en a pas toujoursété ainsi : pendant des siècles, les homosexuel(le)s ont étévictimes de persécutions et de violentes discriminations dela part des hétérosexuel(le)s monogames*. Peux-tu en citerquelques-unes ?

– En Occident, entre la n de l’Antiquité et les temps mo-dernes, quelle religion a eu une inuence décisive pour ex-

clure les homosexuel(le)s de toute vie politique et sociale ? – Quels arguments ces religieux invoquaient-ils pour justier

ce rejet ?

– Sur quels textes se basaient-ils pour justier la stigmatisa-tion de ces personnes ? Quels étaient leurs véritables buts ?

– Penses-tu que c’était juste ?




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– Même s’il existe parois des guerres* justes (par exemple cellesque les Grecs menaient pour déendre la démocratie), l’amour

n’est-il pas toujours préérable à la guerre ? Justie ta réponse àl’aide d’exemples.

– Les artistes grecs, peut-être sans en avoir conscience, ai-saient eux aussi parois preuve d’une autre orme de discri-mination : tous les athlètes qui gurent sur les récipients sont jeunes, beaux et musclés. Pourquoi les peintres n’ont-ils jamaisreprésenté un athlète âgé, petit, obèse et rachitique ?

– Tu sais que l’idée de « la beauté » varie selon les époques etles diérentes cultures. Comment expliques-tu que les emmeset les hommes continuent, encore de nos jours, à suivre desstéréotypes ?

– Pourquoi les couples se orment-ils toujours en onction de cri-tères ondés sur l’apparence physique ?

– Qu’appelle-t-on « la tyrannie de la beauté » ? Propose des solu-tions pour y mettre n.

2) Les Celtes

Les Celtes sont des immigrés provenant d’Europe centrale etorientale. Certains se xent principalement sur un territoire quirecouvre aujourd’hui la France, la Belgique et la Suisse. Par lasuite, ce sont les Romains qui désignent les Celtes de ces régionssous le nom de « Gaulois », habitants de la Gaule.

La Gaule celtique est peuplée d’agricultrices et d’agriculteurs

dont les techniques sont remarquables : ils vivent dans desermes ou de petits villages pourvus de bâtiments très élaborés(habitations, granges, greniers, étables, écuries).

Pour cultiver les champs ils disposent de l’araire (un soc ener pour labourer) et mettent au point la toute première mois-sonneuse. La Gaule produit massivement des céréales qui, non



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seulement, nourrissent l’ensemble de sa population et sontexportées dans tout le monde antique (blé, orge, millet), mais

de plus, sont exclusivement réalisées en cultures bio.Mais cette technologie innovante est aussi mal orientée : l’éle- vage se concentre sur la production de viande de porc (lessalaisons, type saucisson, jambon), une viande beaucoup tropgrasse dont la consommation augmente les risques de maladiescardio-vasculaires.

De plus, les boissons alcoolisées ont très tôt leur appari-tion : une partie de l’orge est gaspillée pour abriquer la cervoise

(sorte de bière) que les hommes consomment sans modération,ce qui conduit parois les Gaulois à des excès incompatiblesavec une vie citoyenne responsable.

La société gauloise témoigne touteois de certaines avan-cées, puisque la emme peut posséder des biens et surtout, peutdivorcer. Mais ces quelques libertés ne compensent pas la pro-onde inégalité sur laquelle elle repose : trois catégories socialescomposées du peuple, des guerriers et des druides.

a) Le peuple : c’est la très grande majorité de la population.out à la ois paysans intelligents, artisans renommés et com-merçants exportateurs, ils travaillent beaucoup et ne possèdentpresque rien. Accablés de dettes, ils sont souvent tragiquementdéavorisés.

b) Les guerriers : craints dans tout le monde antique, ilsn’hésitent pas à recourir à la violence. Parois même, ils par-

ticipent à des guerres, comme en témoignent les nombreux vestiges où se retrouvent non seulement des armes déensives(casques, boucliers, plastrons) mais aussi, et c’est beaucoupplus grave, des armes oensives (ers de lance, épées, haches,poignards).

Les plus riches d’entre eux, les nobles, concentrent presque



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tous les pouvoirs, mais ils ne parviennent jamais à s’unir pourormer un véritable État.

c) Les druides : ils constituent la troisième catégorie, sansdoute la plus puissante, par les pouvoirs occultes qu’elle pos-sède. Car les Gauloises et les Gaulois, superstitieux, adorent denombreux dieux (aranis, dieu du tonnerre, Sucellos, dieu quitue et ressuscite, Damona, déesse des sources…).

Les druides, c’est-à-dire les prêtres de l’époque, protentdu manque de connaissances scientiques du peuple pour

cumuler d’importantes onctions : ils rendent la « justice »,

enseignent la « religion » et honorent les « dieux » aux cours decérémonies en plein air.

La première noblesse présente dans l’Hexagone a donc étécelle des Gaulois, tout comme la première distinction entre lesclasses sociales (le peuple, les nobles guerriers et les druides).Dès cette époque, le peuple est soumis à la loi des armes et n’apratiquement plus aucun pouvoir. Il audra attendre la Révo-lution rançaise de pour qu’il puisse reprendre ses droits.

3) La conquête et la romanisation de la Gaule

Depuis longtemps, les Romains étaient attirés par les richessesde la Gaule (notamment le oie* gras, exporté jusqu’à Rome) etcherchaient à envahir le pays. Alliés des Grecs installés à Mar-seille, ils avaient progressivement occupé toute la côte méditer-ranéenne. Protant d’une discorde entre plusieurs tribus, ungénéral ambitieux, Jules César, entreprend la conquête totale dela Gaule au er siècle avant J.-C.

Mais un jeune chevalier gaulois organise la résistance contrel’envahisseur romain : Iil s’agit du célèbre Vercingétorix (aidéde son cousin, injustement discriminé en raison de la com-plexité de son nom : « Vercassivellaunos »).



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En avant J.-C., les troupes gauloises se retrouvent prison-nières à l’intérieur de la cité ortiée d’Alésia. Assiégées, aa-mées pendant plus de deux mois, ces troupes nissent par serendre à César. Cette date marque la n de la Gaule celtiqueindépendante.

Devenue province romaine, la Gaule va petit à petit se roma-niser, c’est-à-dire que les habitantes et les habitants vont adopterles coutumes, la langue (le latin), le mode de vie et même lareligion des Romains. Ils se transorment en « Gallo-Romains ».

L ’ administration romaine s’appuie sur la noblesse gau-loise pour prendre le contrôle de tout le pays. Chaque année,les ches des principales cités se réunissent et prêtent sermentd’obéissance et de délité à l’empereur romain. En échange deleur participation active avec l’occupant, de nombreux noblesgaulois peuvent devenir « citoyens romains » et obtenir ainsi dehautes onctions. Ce système, réservé aux hommes, deviendrapar la suite une des caractéristiques des Français. C’est : lacollaboration*.

L ’ organisation romaine va surtout être marquée dans les villes : Celles-ci se développent selon un plan régulier et géo-métrique. Des grands monuments s’élèvent, soit pour illus-trer la vanité des militaires ou des hommes politiques (arcs detriomphe, palais, orums), soit pour maintenir le peuple en étatde soumission grâce à des divertissements (théâtres, thermesalimentés en eau par de aqueducs). On construit également descirques, des arènes où se déroulent des spectacles cruels : com-bats de gladiateurs, mise à mort de prisonniers et parois même,lutte contre nos amis les animaux.

An de réprimer toute tentative de rébellion des peuplescolonisés, le pouvoir impérial romain couvre toute l’Europed’un réseau routier exceptionnel. Ces voies romaines, souventrectilignes et pavées, servent en apparence au courrier et aux



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transports de marchandises, mais elles permettent surtout auxtroupes de se déplacer rapidement.

Dans les campagnes, l’infuence romaine est moins visible.Les agricultrices et les agriculteurs continuent à cultiverla terre et à pratiquer l’élevage. Mais de nouvelles culturessont introduites : les arbres ruitiers, la vigne et l ’olivier (quipermet de produire une huile vierge extra, première pressionà roid, bio, utilisée par les Romains pour se nourrir, s’éclaireret s’hydrater la peau).

Mais les Romains introduisent aussi dans les campagnes un

système d’exploitation tout à ait inégalitaire : la villa. C’est ungrand domaine qui regroupe des terres, des bâtiments agricoleset un ensemble de ermes autour de l’habitation d’un richepropriétaire.

Certaines villas ressemblent à de luxueuses demeures (avecthermes, chauage, décor rané et objets précieux), alorsque le peuple, muselé par trois siècles d’absence de confitsmajeurs et de stabilité politique, est contraint de subir la « Pax

Romana » (la Paix romaine) sans espoir de connaître une révo-lution sociale.

4) Le christianisme en Gaule

Jésus, un jeune homme né en Palestine au début de notre ère, estavant tout une réérence quotidienne pour l’ensemble du mondeoccidental, puisque le jour de sa naissance sert aujourd’hui

encore de point de départ pour notre calendrier : par conven-tion l’an 1, à partir duquel nous datons tous les événements, cor-respond à cette naissance (réelle ou supposée).

La vie plus ou moins légendaire de ce jeune homme a égale-ment un grand retentissement dans l’Empire romain, puis enGaule : né parmi le peuple hébreu, qui ne croit qu’en un seul



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dieu, Jésus expose des idées qui se heurtent à l’incompréhen-sion d’une grande partie de la population locale et déplaisent aupouvoir romain (qui occupe alors la Palestine), car elles nient lecaractère divin de l’Empereur.

Malgré les persécutions du pouvoir impérial, le christianisme(la religion du « Christ », c’est-à-dire « celui qui est choisi parDieu ») se développe bientôt jusqu’à Rome, gagne la Gaule parla Provence, puis la vallée du Rhône.

Les Gallo-romaines et les Gallo-romains sont prêts àaccueillir une religion de plus parmi tous leurs anciens dieux

gaulois dont la plupart sont déjà assimilés aux nouveaux dieuxromains (par exemple outatis se reconnaît dans le dieu Marset Belenos au dieu Apollon). Mais la religion chrétienne est plusexigeante : elle ne tolère qu’une vérité et qu’un dieu unique.

À l’origine, les communautés vont donc se ormer surtoutdans les villes, où se rendent les « évangélisateurs » (ceux quiprêchent cette nouvelle religion). Dans les campagnes, le chris-tianisme met davantage de temps à s’imposer, car les gens

restent dèles à leurs dieux traditionnels.L ’ édit de Milan, promulgué par l’empereur Constantin en

, met n aux persécutions des Chrétiens : Ce édit de tolé-rance est d’une importance capitale car accorde la liberté deculte à toutes les religions. C’est en quelque sorte une prégura-tion du « pacte républicain » sur lequel repose notre démocratieactuelle.



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Dossier n° 2 — Les arènes de Nîmes

Les célèbres arènes de Nîmes ont été construites au 1er siècle de notreère. Elles pouvaient contenir jusqu’à 25 000 spectateurs.

Avec l’aide de la réérente (ou du réérent) scolaire adulte de ta classe,localise la ville de Nîmes sur une carte de l’Hexagone.

Cherche dans le dictionnaire les mots suivants :MILITARISTE, IMPÉRIALISTE, PHALLOCRATE, RACISTE, et SADIQUE.

Questions : Parmi les noms dont tu viens de préciser le

sens, quels sont ceux qui s’appliquent le mieux pour dénir lesRomains ?

– Dans ces arènes étaient pratiqués diérentes sortes de « jeux »pour divertir et surtout endormir la conscience sociale dupeuple : on y trouvait des combats de gladiateurs, la mise à mortd’esclaves, l’exécution de prisonniers de guerre ou des sacricesde Chrétiens. Penses-tu que de telles pratiques auraient été com-patibles avec la Déclaration des droits de l’Homme ?

– An que les lions aient assez d’appétit pour dévorer les Chrétiens,on les laissaient littéralement mourir de aim avant les jeux ducirque. Crois-tu que les Romains attachaient une valeur quel-conque au respect de la vie animale ? Pourquoi ?




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Près de 2000 ans plus tard, les arènes de Nîmes sont encore utili-sées : Plusieurs ois par an, des corridas ont lieu où des taureaux sontmis à mort. À l’issue du « spectacle », si le torero est supposé avoir « biencombattu », il reçoit les deux oreilles et la queue du taureau (l’inversen’étant jamais vrai). En réalité, le « combat » s’apparente davantage àune longue torture puis à l’exécution de l’animal pour le « plaisir » dupublic et au nom des traditions.

– La persécution des Chrétiens (jusqu’à l’Édit de Milan de 313)n’est pas moralement acceptable. Cependant, tu as vu quetoutes les religions de l’antiquité pouvaient très bien cohabiterpaciquement et parois même être assimilées les unes auxautres.

– En prêchant une vérité unique, en reusant de reconnaître laprétendue « divinité » de l’Empereur et surtout en aisant preuved’intolérance vis à vis des autres religions, les Chrétiens n’ont-ilspas une grande part de responsabilité dans ces persécutions ?

– Comme tu le vois les traditions servent sur-tout à justier les atrocités commises par leshommes. Penses-tu qu’il est souhaitable dedéendre les traditions d’un pays ? Quel(s)risque(s) cela implique-t-il ? Justie ta réponse

avec des exemples récents. – Plus de 99 % des toreros sont des hommes

(contre moins de 1 % de emmes toreras).Comment expliques-tu la disproportion deces chires ?



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Hexagone : Du grec hexa, hex « six », et gônia « angle, côté. »

Nom le plus approprié pour dénir le territoire ayant plus oumoins la orme d’un hexagone et sur lequel vivaient, autreois,une majorité de personnes qui parlaient, entre autres langues,le rançais.

« La France » n’est pas un territoire. C’est une « idée » qui naîtra

en 1789.

« L ’ Hexagone » est un terme qui peut encore être employé denos jours pour dénir cette partie administrative de la Commu-nauté Européenne.

Démocratie : Du grec dêmos « peuple », et kratos « orce,puissance. »

Unique système politique qui va dans le sens de l’Histoire et oùla souveraineté appartient à l’ensemble des citoyennes et des

citoyens. Dans une véritable démocratie, il ne devrait y avoiraucun conit, puisque toutes les décisions sont prises « par » et« pour » le peuple.

La volonté du peuple s’exprime par le vote, qui dégage unemajorité. La majorité a toujours raison, mais il est parois néces-saire de la précéder pour éviter qu’elle ne s’égare.

Guerre juste : La guerre est une abomination absolue.Elle ravale la dignité de l’humanité tout entière et devrait être éra-diquée depuis longtemps. Cependant, il existe certaines excep-tions où les guerres se trouvent pleinement justiées : ce sontles « guerres justes » (par exemple, l’instauration de la démocratie,la lutte contre les discriminations, le maintient de la libre circula-tion des biens et des matières premières ou la déense des droitsde la emme).




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Hétérosexuel ( le ) s monogames : C’est le nomdésignant certaines personnes qui ne sont ni homosexuelles, ni

bisexuelles, ni transsexuelles, qui vivent en couple avec une seule ouun seul partenaire à la ois et uniquement du sexe opposé au leur.

Bien que ces personnes soient souvent victimes de préjugés oud’idéologies les empêchant de s’épanouir pleinement, on doitcependant respecter leur choix et s’abstenir de les stigmatiser.

Foie gras : Produit de luxe provenant d’un oie malade ethypertrophié d’oie ou de canard, obtenu par la torture (gavage).

Aujourd’hui, cette pratique inhumaine allant à l’encontre de lasanté et du bien-être des animaux est condamnée dans la plu-part des pays du monde, (mais les agriculteurs rançais, en raisond’un puissant groupe de pression, continuent à imposer leur« production »).

Foi : Ne pas conondre avec le mot précédent. (Compare l’or-thographe des deux mots). La oi est le ait de croire à un principepar une adhésion proonde de l’esprit et du cœur qui emporte

la certitude.Exemple : « La oi démocratique. »

Collaboration : Politique d’entente avec l’occupant,quel qu’il soit, mais désigne plus particulièrement l’entente avecl’occupant nazi, pendant la Seconde Guerre mondiale.

Tout au long de leur histoire les Français n’ont cessé de pratiquerla collaboration en échange d’un conort articiel, de richessesindignes ou de paix illusoires.



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CHAPITRE III : LES MIGRATIONS « BARBARES »

1) L ’ Empire romain menacé

Les richesses de l’Empire romain attirent les populations voi-sines depuis des siècles. Dès le début du deuxième siècle, l’em-pereur Hadrien a ait ériger au nord de la Grande-Bretagne unmur de près de mètres de haut pour empêcher les migrantsScots de venir partager les ressources du pays : ce « mur d’Ha-drien » est le premier « mur de la honte » en Europe.

Entre le Rhin et le Danube (qui orment une rontière natu-relle sur le continent) une ligne de ortications s’étend surplusieurs centaines des kilomètres : « le limes ». Ces ortica-tions constituent un véritable « rideau de er » de l’antiquité enmaintenant les peuples dits « barbares* » à l’écart de la « civili-sation » et dans la plus grande précarité. Comme nous l’avons

vu, la Gaule est alors une des plus riches provinces de l’Em-pire. Mais les Gallo-Romains redoutent et méprisent tous lespeuples qui ne disposent ni des mêmes avantages matériels, nides mêmes valeurs.

Au IIIe siècle des peuples d’origine germanique parviennentà ranchir la rontière et à pénétrer en Gaule. Dans un premiertemps, ceux-ci se contentent de simples réappropriations socialesen « empruntant » des biens gallo-romains avant de repartir. Au

cours de ces équipées surviennent parois d’inévitables déra-pages* » sans réelles conséquences (quelques viols, quelquesmeurtres ou quelques incendies). Puis, comme les Gallo-romainsmanquent de soldats pour « se déendre » et de bras pour tra-

vailler les champs, ils laissent certaines tribus de Germains s’ins-taller sur ce qu’ils considèrent être « leur » territoire.



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Les Gallo-romains ont donc cultiver une partie de « leurs »terres par des travailleurs d’origine étrangère et, dèles à ce quideviendra une longue tradition dans l’Hexagone, ils n’hésitentpas à recourir à la « collaboration » avec les hommes les pluspuissants : c’est ainsi qu’un Vandale commandera l’armée gallo-romaine dès la n du IVe siècle.

Questions : Selon toi quels sentiments devaient-il éprouverlorsqu’ils apprenaient que, de l’autre côté de la rontière, de richesGallo-Romains se prélassaient dans des thermes ? Penses-tu quel’attitude des Lyonnais de l’époque était convenable ? Commentappelle-t-on cette attitude ? Quelle réaction dangereuse risque-t-elled’entraîner chez les peuples qui la subissent ?

Problème : Sachant qu’aujourd’hui, on peut irriguer un hectarede maïs bio en utilisant seulement 1250 m3 par an (grâce au sys-tème très perormant du « goutte à goutte »), combien d’hectares decéréales les « Barbares » auraient-ils pu irriguer avec les 80 000 m3 gas-pillés quotidiennement par les Gallo-Romains lyonnais ?

À Lyon et aux alentours, il reste encore de nos jours de très nombreuxvestiges des quatre aqueducs qui alimentaient la ville en eau potabledu temps où « Lugdunum » était la capitale des Gaules. On estime queces gigantesques ouvrages ournissaient plus de 80 000 m3 par jourpour alimenter non seulement des ontaines ou des thermes, maisaussi de belles demeures, des jardins et des bains privés. On sait qu’àla même époque les peuples dits « barbares » avaient beaucoup de

dicultés à se sédentariser. Certains étés torrides, ils devaient mêmemanquer d’eau uniquement pour envisager de cultiver le sol.

Dossier n o 1 — Les aqueducs de Lyon




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2) Les grandes migrations

Cette période de l’histoire s’est longtemps appelée à tort « lesgrandes invasions. » En réalité, tout au long du Ve siècle, l’Eu-rope est en proie à des troubles qui contraignent les populationsà partager les régions qu’elles occupaient.

Il s’agit bien davantage d’une migration que d’une « inva-sion », puisque les nouvelles populations sont elles-mêmes vic-times du déplacement d’autres peuples provenant de régionsencore plus à l’est et prétendument encore plus « barbares » (Les

Huns).Le décembre , protant sans doute de la nuit de la

Saint-Sylvestre, les migrants ranchissent la rontière de l’Em-pire en traversant le Rhin gelé. ous les peuples germaniques,avec emmes, enants et troupeaux pénètrent en Occident. Pourla première ois, ces réugiés économiques s’installent massive-ment (et sans espoir de retour) en Gaule.

Au cours du Ve siècle, s’installeront dans l’Hexagone :) Les Francs au nord.) Les Alamans dans le nord-est.) Les Wisigoths dans le sud.) Les Burgondes autour des vallées de la Saône et du Rhône.) Les Bretons en Bretagne (ce qui est logique).

Comme leurs aînés, ceux-ci commettent également quelques

« dérapages », notamment les peuples qui ne ont que traverserla Gaule et se sentent naturellement moins concernés par lescoutumes locales : une partie des Wisigoths se rend en Espagne,les Suèves vont en Galice ainsi que les Vandales, (avant derejoindre l’Arique) toujours gravement stigmatisés, accusésavec légèreté de tout « vandaliser » sur leur passage.



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3) Attila et les Huns

En , de nouveaux migrants venus d’Asie centrale pénètrent

en Gaule. Ce sont des Gens du voyage : « Les Huns. »Ils sèment le désordre et surtout la peur, car leur mode de vie

diérent est incompris par des populations aux habitudes rou-tinières. Contrairement aux autres « Barbares » qui nissaienttoujours par se sédentariser en « empruntant » les meilleursterres, les Huns préèrent conserver leur bien le plus précieux :la liberté.

Ces cavaliers nomades vivent en puisant leurs ressourcesparmi les terroirs qu’ils parcourent (méthode abusivementcondamnée, même si, là encore, quelques éléments incontrôlésternissent la réputation des Huns en pratiquant parois le vol, le viol, le massacre, le pillage, le saccage et l’incendie).

Selon les chercheuses et les chercheurs, l’hygiène ne aisantpas partie de leurs préoccupations majeures, les Huns pré-sentent peut-être un aspect un peu rustique, peu avorable à

leur intégration. Mais leur touchant amour des chevaux estresté légendaire : ainsi, l’historien romain Ammien Marcellinles décrit-il comme « cloués à leurs chevaux, buvant mangeantet dormant à cheval, allant même jusqu’à décorer leur étalon dela chevelure de leurs ennemis. »

Les peuples déjà installés en Gaule n’acceptent pas de lesaccueillir dans leur diversité et combattent ces nomades au nomde principes sécuritaires. Les villes, comme Paris et Orléans, se

retranchent derrières de hautes murailles et parviennent à leurinterdire le passage.

Attila, le che des Huns, a été largement calomnié par les his-toriens du Moyen-Âge et par les ches religieux qui avaient toutintérêt à dresser de lui un portrait peu fatteur : ce sont eux quiont prétendu qu’il se aisait appeler « le féau de Dieu. »



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De nos jours, la rigueur scientique, l’objectivité et l’impar-tialité totale des historiennes et des historiens nous permettent

de dresser un tableau plus nuancé : che de guerre intelligent,ayant su édérer les Hunnes et les Huns avec diplomatie, c’étaitun vrai lettré qui savait exécuter ses ennemis avec ranement.

Au moment où Attila est sur le point de se retirer du terri-toire, une armée très puissante décide l’aronter. C’est Aetius,le che d’une coalition de Romains et de migrants ralliés à lacause de l’Empire, qui écrase les troupes des Huns à la batailledes « Champs Catalauniques »().


Dossier n o 2 — La défaite d’ Attila

En 451, Attila, le che de l’armée des Huns est vaincu par une coali-tion de Gallo-Romains et d’autres peuples édérés. Voici le récit decet événement, rapporté par un chroniqueur du V e siècle :

« (…) une armée romaine, conduite par Aetius et grossie des Wisi-goths et des Francs, accourut du midi. À l’approche de cette arméeredoutable, Attila se retira en Champagne et s’arrêta près de Châ-

lons, en un lieu appelé “les champs Catalauniques.” Ce ut là que selivra une des plus célèbres batailles de l’histoire : un petit ruisseauqui arrosait les plaines se grossit du sang qui coulait des blessuresdes morts et devint un torrent roulant des ots de sang.

Vaincu, Attila et ses hordes féroces se retirèrent et repassèrent

le Rhin. »



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Questions : Comme tu peux le constater, à cette époque,les conits entre les diérentes communautés se réglaient

rarement par le dialogue. Cependant, sans même remettreen question ce terrible choix de la violence, les deux campsbelligérants n’auraient-ils pas pu trouver un lieu d’arontementplus judicieux ?

– Que devient le « petit ruisseau » à proximité des combats ? Àla suite des combats, son débit est-il resté le même ? Quellecouleur a-t-il pris, d’après toi ? Est-ce la couleur habituelle duruisseau ? Pourquoi ?

–

Même si le sang humain est un élément naturel entièrementbiodégradable, une telle concentration de rejets en un seulpoint de la rivière peut entraîner l’asphyxie des poissons paraccroissement de la turbidité* de l’eau.

– Cette concentration anormale de sang ne risque-t-elle pas deprovoquer, en plus du drame humain, une pollution impor-tante de tous les cours d’eau situés en aval ?

– Avec l’aide de la réérente (ou du réérent) scolaire adulte

de ta classe retrouve l’emplacement de la bataille sur unecarte de l’Hexagone. Puis imagine et décris l’ensemble desconséquences dans ce qu’on appelle aujourd’hui le « bassinSeine- Normandie ».


Barbares : À l’origine, pour les Grecs, ce mot signiait lesétrangers, ou « non- Grecs. » Puis les Romains reprirent le termepour désigner de manière péjorative tous les humains qui n’ap-partenaient pas à leur Empire. En réalité, c’est précisément le aitde considérer qu’il puisse y avoir des acquis de valeur inégaleselon les civilisations qui constitue un véritable acte de barbarie.*



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Barbarie : À l’exception d’une variété de canard, d’unguier, d’un cactus et d’un type d’orgue, la notion de « barbarie »

est toute relative. Dès le XVIe siècle, le grand philosophe Michelde Montaigne l’a d’ailleurs paraitement précisé dans l’un de sesEssais en écrivant cette phrase historique : « Chacun appelle bar-barie ce qui n’est pas de son usage ». Touteois, il est bon de rap-peler qu’il existe certaines exceptions (Recherche tous les motsqui suivent dans ton dictionnaire enn d’en préciser le sens) :Si, par exemple, le cannibalisme, les scarictions tribales, les sacri-ces humains et les mutilations rituelles peuvent être des cou-tumes tout à ait originales, il n’en va pas de même pour l’excision,l’inbulation ou la lapidation qui doivent être combattues commede graves discriminations, car elles ne concernent que les emmes.

An de nuire aux cultures « diérentes », certaines personnes mal inten-tionnées eignent de conondre coutumes et discriminations : ellesrecourent à une méthode trompeuse appelée « amalgame »*

Amalgame : Procédé mensonger consistant à présenterun ensemble de personnes dont les actes sont de nature dié-

rente, en exploitant un trait commun de manière à les discréditer.Exemple : Si au temps des grandes migrations certains peuplesdits « barbares » recouraient parois au pillage, au meurtre et auviol des emmes, l’immense majorité d’entre eux se contentaientuniquement de piller et de tuer (surtout lorsqu’il n’y avait plus deemmes).

Dérapage : Acte ou parole incontrôlée qui s’écarte brus-quement du sens de l’Histoire, des Droits de l’Homme, ou de

l’équilibre environnemental.Exemple : Pour impressionner ses ennemis, Attila avait coutumede dire : « Là où mon cheval passe, l’herbe ne repousse plus ».

Même s’il est biologique, (l’urine de cheval contient de l’ammo-niac qui nit par se dégrader naturellement) un désherbant



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total n’est jamais une bonne solution. Seul un herbicide sélecti permet d’éliminer les plantes adventices* sans causer de préju-dice à l’environnement.

Adventice : Du latin adventicius « qui s’ajoute, supplé-mentaire. »

Les plantes adventices (improprement appelées « mauvaisesherbes ») désignent toutes les plantes qui poussent naturelle-ment, là où nous ne le désirons pas.

L ’ expression « mauvaises herbes » est inappropriée étant donnéles nombreuses qualités que ces plantes recèlent parois.

Turbidité : Du latin turbidus « troublé, agité. »

Caractère d’une eau trouble qui n’est pas transparente et quicontient des matières en suspension.

La turbidité de l’eau est touteois une caractéristique physiquedicile à évaluer et, pour tout dire, elle-même assez trouble. Elleest mesurée à l’aide du « disque de Secchi » (ainsi plaisammentdénommé car son inventeur, peu satisait de son dispositi, sou-

haitait garder l’anonymat).Cela consiste à plonger dans l’eau un disque noir et blanc, et àle laisser descendre jusqu’au moment où l’on note l’instant de sadisparition.

Cette méthode est à la ois peu précise et onéreuse (le matérielétant dénitivement perdu à chaque mesure). L ’ emploi de nou-veaux disques (CD et DVD) ne semble pas avoir remédié à cettesituation.



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CHAPITRE IV : CLOVIS ET LES MÉROVINGIENS

1) La n de l’empire romain

Après une brève parenthèse historique de moins de 1 000 ans,la « civilisation » romaine occidentale, reposant sur un déni dedémocratie, de justice et d’égalité, s’eondre complètement en476 après J.-C.

L ’ Empire romain d’Occident proprement dit, après uneparenthèse encore plus brève de cinq siècles, basé essentielle-ment sur une organisation militaro-pré-industrielle, disparaîtà la même époque.

Société sclérosée* par des principes réactionnaires (esclava-gisme, sexisme, racisme, militarisme, colonialisme et cruautéenvers nos amis les animaux), le monde romain ne pouvait enaucun cas être viable à long terme.

Déjà en août , le che des Wisigoths Alaric avait ait sou-fer un vent de liberté sur l’Italie en aamant, en pillant et enbrûlant Rome. Mais il avait aussi galamment recommandé à sessoldats d’épargner la vertu des emmes. Ainsi pour la premièreois depuis de nombreux siècles, la « ville éternelle » pouvaits’ouvrir à tous les courants novateurs de l’altérité.*

Le « sac » de Rome par les Wisigoths eut un retentissementconsidérable dans tout l’Occident. Pour certaines historiennes

et certains historiens, cette date constitue même la n réelle del’Empire romain, tellement la ville, étouée par d’immensesmurailles, était jugée imprenable.

En Gaule, la disparition progressive de l’administrationromaine se traduit par une relative « rilosité* » des habitantset un repli identitaire caractéristique : à part certaines grandes



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villes encore tenues par la noblesse ou par le clergé, les cités se vident de leur population.

Dans les campagnes, les routes ne sont plus jugées « sûres. »Ce sentiment d’insécurité collecti paralyse le commercecar les dangers réels sont largement surestimés. Les quelquesmassacres, pillages et autres incivilités ne se produisent quedans deux types de domaines agricoles bien dénis : les richesdomaines et les autres.

Les habitants nissent par se regrouper dans d’importantesermes ortiées où ils vivent de ce qu’ils produisent, pratique-

ment en autarcie*.Seule l’Église bénécie de cette situation : grâce à son réseau

d’évêques, déjà bien implantés sur tout le territoire de la Gaule,elle s’accommode des diérentes vagues de migration en colla-borant de plus en plus étroitement avec les ches des migrants.Elle devient la seule orce organisée capable de recueillir l’héri-tage romain.

À la n de l’Empire romain correspond la n de la période

appelée « Antiquité » et le début du « Moyen-Âge » (mais àl’époque bien peu de gens en prennent véritablement conscience).

2) Qui est Clovis ?

Clovis est le che des Francs, un peuple d’origine germanique.Guerrier rusé et cruel, il prote de l’eondrement de l’Em-pire romain et du désordre causé par les grandes migrations.

Il combat Syagrius, le dernier représentant du pouvoir gallo-romain, qu’il parvient à vaincre à la bataille de Soissons (486).

Petit à petit, il réussit à se aire reconnaître l’unique roi detoutes les tribus ranques et agrandit son territoire en repous-sant les Alamans, puis les Wisigoths qu’il rejette en Espagne.

Mais les « succès » de Clovis s’expliquent surtout par l’appui



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qu’il recherche et obtient auprès des évêques. Ceux-ci, commenous l’avons vu, étaient restés les seuls personnages infuents etrespectés. Ils n’attendaient qu’une seule chose : trouver le pre-mier roi « barbare » qui accepterait de se convertir au christia-nisme pour être protégés.

De son côté, le cynique Clovis comprend très vite qu’il luiaudra le soutien des évêques s’il veut un jour dominer tout leterritoire de la Gaule. Encore païen, il épouse une princessechrétienne, Clotilde, puis il décide se convertir avec de sessoldats (auxquels il ne laisse guère le choix).

Le baptême de Clovis à Reims est un événement très impor-tant car, par la suite, tous les rois de l’Hexagone prétendrontdétenir leur légitimité d’un « pouvoir divin » en se aisant« sacrer » dans la même ville et de la même manière, (selon lalégende « avec une huile sainte venue du ciel et apportée par unecolombe »). L ’ événement a lieu en , , ou , on nesait pas exactement, peut-être le jour de la ête chrétienne ditede « Noël. »

Clovis choisit Paris comme capitale de son royaume et aitélever une basilique pour y abriter son tombeau. Il encouragela ondation de monastères et avorise le développement duchristianisme dans les campagnes. N’ayant consqué que lesbiens appartenant à l’État romain, il parvient aussi à rallier lesgrands propriétaires et à aire accepter son autorité par tous leshommes puissants de l’Hexagone.



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Dossier n o 1 — Le vase de Soissons

Ce célèbre épisode illustre tout à ait l’injustice et la brutalité du roi desFrancs : vers 486, Clovis se trouve à Soissons pour partager le butind’un pillage. Par calcul politique et pour atter le clergé, il prétend s’ap-

proprier un splendide vase liturgique pour le rendre à l’évêque de laville. Mais l’un de ses guerriers lui ait remarquer que ce serait contraireaux coutumes ranques qui exigent le choix du hasard, et il brise levase avec sa hache pour exprimer son mécontentement.

L ’ année suivante Clovis retrouve ce même guerrier, lui reproche lamauvaise tenue de ses armes et jette au sol sa rancisque. Au momentoù le guerrier se penche pour la ramasser, Clovis (assez taquin semble-t-il) lui end le crâne d’un coup de hache en lui criant : « Souviens-toi

du vase de Soissons ! »

Test : AURAIS-TU CASSÉ LE VASE DE SOISSONS ?

Imagine que tu aies été à la place de ce guerrier, victimecomme lui de la même injustice de la part de Clovis.Crois-tu que tu aurais pu aire preuve de davantage desang-roid et sauver, par le dialogue et la concertation,

le précieux vase de Soissons (ainsi que ta tête, l’annéesuivante) ?




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Pour le découvrir, entoure (au crayon à papier) les mots quicorrespondent le mieux aux qualités que tu penses détenir :

CALME ; PATIENT(E) ; PACIFIQUE ; ADROIT(E) ; DIPLOMATE ; RES-PONSABLE ; CITOYEN(NE) ; SOLIDAIRE ; OUVERT(E) ; TOLÉRANT(E) ;CONCILIANT(E) ; HUMANISTE ; DISSIMULÉ(E) ; FOURBE ; MENTEUR(EUSE) ; SOURNOIS(E) ; POLTRON(NE) ; FLATTEUR(EUSE) ; LÈCHE-BRODEQUIN ; MUET(TE).

– Si tu as entouré plus de 15 mots, tu aurais sans douteadopté, au cours d’un tel conit, une démarche participa-tive citoyenne et responsable. Grâce à toi les apprenant(e)sdu monde entier pourraient aujourd’hui admirer ce vasedatant de plus de 15 siècles, dans une des galeries dumusée du Louvre.

– Si tu as entouré entre 10 et 15 mots, tu aurais probable-ment sauvé ta tête mais, submergé(e) par un légitime sen-timent d’injustice, tu n’aurais probablement pas résisté auplaisir de briser ce symbole de pouvoir et de superstition.

–

Si tu as entouré moins de 10 mots, de toute açon ta vies’est arrêtée un « beau » jour de l’an 487. Tu aurais au moinspu entretenir tes armes correctement pour ne pas orir unprétexte à la colère de Clovis.

3) Qu’est-ce que la « loi salique » ?

Clovis appartient à la première dynastie de rois qui régnèrentsur l’Hexagone : les « Mérovingiens ». Ces rois prirent ce nom ensouvenir du grand-père de Clovis, appelé « Mérovée ».

Cette dynastie occupe également une place importante dansl’histoire pour avoir imposé un code de loi particulièrement



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inique* : la loi salique (du nom de la tribu des « Francs saliens »dont Clovis était issu).

La loi salique est une sorte de code civil et pénal qui pré-cise dans les plus inmes détails les devoirs de chacun dansla société et les peines encourues par ceux qui les enreignent.Presque toujours ces peines se résument à des amendes, plusou moins élevées selon la nature du crime. Ainsi, un richeFranc pourra commettre les pires atrocités (blesser, mutiler,tuer quelqu’un ou même un animal), il n’encourra d’autre peinequ’une lourde amende à verser par lui ou sa amille, alors qu’un

pauvre Franc le paiera de son sang et qu’un non-Franc pauvreaura tout intérêt à se soustraire à la justice.

Cependant, la plus grave discrimination provenant de ce codeconcerne les emmes : par exemple, s’il veut se marier, le ancédoit « acheter » (comme un objet) sa uture épouse au père decelle-ci. À part quelques rares exceptions, le divorce n’est pasautorisé. Enn, la emme est exclue de toute responsabilité etde tout héritage.

Comble de l’ironie, cette loi sera même ressuscitée et réem-ployé au XIVe siècle pour justier l’interdiction aite aux emmesde monter sur le trône.

La loi salique va donc non seulement imposer un code pro-ondément inégalitaire, mais elle va aussi très durablementimprégner les mentalités en aussant l’égalité des chances et enretardant la parité homme / emme pendant plus de siècles.



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Dossier n o 2 — La loi salique Voici un extrait de la loi qui composait la base de la sociétéranque, appelée également « loi salique. » La première rédactionde ce texte remonte au règne de Clovis :

« Si quelqu’un arrache à un autre une main ou un pied, un œilou le nez, il devra lui payer 100 sous d’amende ; mais si la maincontinue à pendre au bras, 63 sous.

Si quelqu’un tue un Franc libre, l’amende est de 200 sous. Siquelqu’un tue un Romain, l’amende est de 100 sous.

Si quelqu’un vole un porc, il devra payer 17 sous. Si quelqu’unvole ou tue un esclave, l’amende est de 30 sous. S’il vole ou tueun chien dressé, 15 sous, un chien de berger 3 sous, une rucheenermant un essaim 45 sous, un cheval 30 sous. »

Le « sol » ou « sou » de cette époque correspondait à peu près à4,5 grammes d’or pur.

Pour te donner un ordre de grandeur, un téléphone portabled’aujourd’hui (avec accès Bluetooth) aurait coûté environ 1 sou, etune console de jeu (type PlayStation 2) environ 2 sous.


Problème : Sachant qu’un paysan ranc libre dis-pose au départ de 12 sous (’équivalent d’un SMIC mensuelde l’époque), combien lui reste-il de sous après avoir été

condamné par la loi salique, à la suite de ces diérentespéripéties :

1) Violente altercation avec un citoyen romain qu’il accuse(sans preuve) d’avoir volé un chien de berger, qu’il traitede « römische Schwein » et auquel il arrache l’oreillegauche de son cheval.



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2) Peu après, tandis que ce même paysan ranc libre

est en train de voler un essaim qui se trouve àl’extérieur de sa ruche, le chien dressé d’un esclavetente de lui arracher le bras (mais sa main – celle dupaysan ranc libre – continue à pendre).

3) Le cheval blessé, animé d’une rancune tenace (maiscompréhensible), en prote pour revenir donnerune ruade mortelle au paysan ranc libre, alors quecelui-ci, gravement allergique et déjà couvert depiqûres d’abeilles, est occupé à se gratter avec sonunique bras demeuré valide.

Sclérosé : Du grec sklêros « dur. »

1) Sens propre : atteint de sclérose (induration pathologique d’unorgane ou d’un tissu due à une proliération de tissu conjoncti avec ormation excessive de collagène).

2) Sens guré :a) Pour un individu : crétin.b) Pour une société : ensemble de crétins.

Altérité : Caractère de ce qui est « autre ». Un individu ouun peuple doit toujours aller vers l’Autre. Si celui-ci se montreagressi, c’est qu’on n’a pas su s’ouvrir à l’Autre.

(Le contraire de l’altérité est l’identité. La vocation de l’identitédite « rançaise » est de se ondre dans l’altérité).



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Frilosité : Nom ormé à partir de l’adjecti « rileux ».

Sens propre : Grande sensibilité au roid.Sens guré : Grande lâcheté qui consiste à prendre prétexte de« petits dérapages » de l’Autre pour vivre à l’écart et se replier sur soi.

Exemple : « Après quelques pillages, quelques massacres etquelques carnages, une certaine rilosité incita les Gallo-romainsà édier des murailles. »

Autarcie : Du grec autos « soi-même » et arkein « sure. »

Grave maladie mentale conduisant un individu à s’isoler de sessemblables.

Exemple : « Un moine vivant en autarcie. »

Parois, il s’agit d’un groupe de gens qui vivent en retrait de lasociété et se reproduisent entre eux. De telles pratiques abou-tissent souvent à des dégénérescences héréditaires d’ordrephysique ou psychique (mariages consanguins des nobles, desprinces et des rois).

Lorsque tout un pays entend se sure à lui-même et reuse àla ois les valeurs universelles et le commerce mondial, il secondamne à disparaître.

Inique : Du latin iniquus « inégal. »

Ce mot n’a aucun rapport avec une expression amilièreemployée par les enants des quartiers (Remarque bien la pré-sence de la lettre « i » au début du mot).

« Inique» signie proondément injuste.

Exemple d’un comportement inique pour un homme : préérerse pacser (conclure un « Pacte Civil de Solidarité ») avec unebelle emme et donc exclure celles qui sont esthétiquementdéavorisées.





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CHAPITRE V : UNE DES RACINES DE L ’ EUROPE : L ’ ISLAM

1) Une religion nouvelle

À la n du VIe siècle, l ’Arabie n’est pratiquement qu’un désert,très peu peuplé par des nomades et quelques paysans éleveurs.C’est à La Mecque, vers , que va naître celui qui va devenir leprophète le plus important des Musulmans : Mahomet.

Après une enance et une adolescence diciles, qui lecontraindront par la suite à commettre quelques incivilités*,le jeune Mahomet devient conducteur de caravanes, commer-çant, puis che militaire et religieux.

Vers l’âge de ans, il a des visions et une révélation. Ellesle conduisent à annoncer aux Arabes quelle est la véritable reli-gion : c’est l’islam (le mot « islam » signie soumission). La doc-trine de Mahomet se trouve exposée dans un livre saint qui se

nomme le Coran.Parmi les préceptes de l’islam que doivent observer les

croyants, il existe cinq règles ondamentales :

) Croire en un seul dieu, Allah et en son prophète Mahomet.) Prier cinq ois par jour.) Faire l’aumône.4) Jeûner du lever au coucher du soleil pendant le mois du

ramadan.

) Faire au moins une ois le pèlerinage de la Mecque.L ’ islam propose également un ensemble de règles de vie qui

tentent d’établir des rapports harmonieux entre les diérentescommunautés. Ces règles morales sont assez simples puisqu’ils’agit d’une religion d’amour, de tolérance et de respect de la vie(sau pour ceux qui reusent de le comprendre).



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Lorsque Mahomet commence à prêcher la nouvelle religion,il rencontre tout d’abord une certaine hostilité de la part deshabitants de La Mecque et il est contraint de se rendre dansune autre ville d’Arabie : Médine. Cet événement, qui s’ap-pelle « l’Hégire », constitue le début du calendrier musulman.(Aujourd’hui les Européens utilisent par pure convention lecalendrier dit « grégorien », mais il pourraient tout aussi bienutiliser le calendrier musulman).

À Médine, Mahomet approondit sa pensée et conquiert denombreux partisans. Dix ans plus tard, il peut revenir dans sa

ville natale en triomphateur. Petit à petit, grâce à sa orce deconviction et à ses succès militaires, toute la péninsule arabiquedevient musulmane.

Mahomet meurt en , mais auparavant, il a ordonné à sesdisciples de répandre les bienaits et la connaissance de sa doc-trine à tous les humains, en convertissant le monde entier à lanouvelle religion. Les Arabes, d’un tempérament à la ois ou-gueux et enthousiaste, s’empressent alors d’obéir aux ordres de

leur prophète.

2) L ’ épanouissement du monde arabe

Le monde arabe ne cesse de se développer, du VIIe auVIIIe siècle. Cette période a longtemps et abusivement étéappelée « conquête arabe » par de nombreux « historiens » peuscrupuleux. Si les Arabes étendent leur infuence aux territoires

voisins de l’Arabie dès la mort du prophète Mahomet, c’est avanttout pour diuser la pensée nouvelle de l’islam (et étendre leurempire commercial).

Malgré quelques combats et quelques batailles qui provoquentparois d’inévitables dommages collatéraux*, les peuples voisinsse soumettent sans trop de résistance : les Arabes s’implantent



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rapidement en Palestine, en Syrie, en Arménie, en Perse etmême jusqu’en l’Inde. Vers l’ouest, ils parviennent en Égypte,puis se xent dans toute l’Arique du Nord. (Il est vrai qu’ilsdétruisent alors entièrement Carthage, mais pour onder aus-sitôt une nouvelle ville : unis).

La plupart du temps les Arabes ne rencontrent que des peuplesmaltraités par leur gouvernement, aaiblis par des guerresinternes, accablés d’impôts et persécutés pour leurs pratiquesreligieuses. Beaucoup de gens les accueillent en libérateurs et serallient à eux.

Bientôt, l’Empire arabe devient immense et d’importantsliens culturels unissent l ’ensemble de ses provinces : la religionislamique, la langue arabe et l’administration.

Le commerce de l’Empire devient vite très forissant. Grâceaux marchands, aux caravanes et aux navires arabes, les pro-duits du monde entier convergent vers ce carreour de l’Asie,de l’Arique et de l’Europe : thé, papier, épices, perles, pierresprécieuses, ivoire, poudre d’or et esclaves (notons que dans le

monde arabe l’esclavage ne constituera qu’une courte paren-thèse d’à peine treize siècles).

En , l’armée arabe (constituée essentiellement de Berbèresralliés) ranchit le détroit de Gibraltar et s’établit dans toutel’Espagne.



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Dossier n o 1 — Comment multiplier ?

Au Moyen-Âge, les mathématiciennes et lesmathématiciens arabes ont inventé une tech-nique de multiplication des nombres qui est àla ois inaillible, plus rapide et plus simple quela nôtre :

Prenons un exemple. Imagine que tu veuillesmultiplier le nombre 243 par 152. Prends uneeuille de papier et, avec une règle, trace unegrille de trois carrés sur trois. Puis divise chaquecarré à l’aide d’une diagonale. Multiplie chacundes chires de 152 par chacun des chires de243. Tu multiplies donc 2 par 3, 2 par 4, puis

2 par 2. Ensuite 5 par 3 et ainsi de suite. Enadditionnant le résultat de chaque diagonale(en commençant par celle de droite, même situ es gauchère – ou gaucher), et surtout sansoublier les retenues, tu obtiendras le résultatde cette multiplication.

Si tu n’as rien compris, c’est normal : seuls lesmathématiciennes et les mathématiciens

arabes du Moyen-Âge, doués d’une intelli-gence susamment pénétrante, pouvaientcomprendre à quel point cette technique demultiplication des nombres est à la ois inail-lible, plus rapide, et plus simple que la nôtre.




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3) L ’ apport de la civilisation musulmane à l’Europe

Cette civilisation va briller d’un éclat particulièrement vi.

Les Musulmans vont créer une société qui s’enrichira des dié-rences tout en respectant les identités dans la diversité.

Dans l’ensemble de l’Empire arabe (à l’exception de l’Espagne)un large choix est laissé aux peuples nouvellement ralliés :

) Soit ils sont convertis à l’Islam.) Soit ils sont déportés.) Soit ils sont réduits en esclavage.

) Soit ils sont massacrés.Mais en Espagne, la tolérance est encore bien plus grande.Les Chrétiens, comme les Juis, ne croient qu’en un seul dieu etbénécient de ce ait d’importantes libertés et d’un statut trèsavantageux : c’est le statut de Dhimmi.

Contrairement à un païen, un Dhimmi ne peut pas être mas-sacré (sau à bon droit). Il ne peut ni construire, ni réparer seslieux de cultes (à l’intérieur, il doit observer ses rites en silence

pour ne pas oenser les Musulmans). Il doit porter des vête-ments distinctis. Il ne peut occuper aucun poste dans l’admi-nistration publique. Et s’il est vrai qu’il doit s’acquitter d’unimpôt assez conséquent (la « Jiziya »), il reçoit en échange une« protection » pour pouvoir continuer à payer son protecteur.

Ces dispositions remarquables vont permettre une coexis-tence pacique des diérentes religions, et implanter unmodèle de pluralité encore inconnu dans le reste de l’Occident.

L ’ échange, le respect, la curiosité de l’Autre et la tolérance enversune mosaïque de cultures multiples vont avoriser, durant toutle Moyen-Âge, une véritable éclosion des arts, des lettres et dessciences.

Non seulement en Espagne, mais dans tout l’Empire arabe vont se créer des écoles, des universités et des bibliothèques.



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Les connaissances des savantes et des savants grecs, hindous,persans, sont diusées dans toute l’Europe. La poésie, l’archi-tecture, la géographie, la médecine, la chirurgie, l’anatomie,l’astrologie, l’astronomie, la physique, la chimie et l’optique ontdes progrès considérables.

Les mathématiques orment domaine capital où les contri-butions arabes sont telles qu’une expression particulière dénitl’importance de cet apport : « les mathématiques arabes ». Àl’époque, les textes scientiques sont d’ailleurs essentiellement

rédigés en langue arabe et leur infuence s’étend de l’Asie cen-trale jusqu’au sud de l’Hexagone. Certaines chercheuses et cer-tains chercheurs islamiques d’aujourd’hui pensent même quele prétendu héritage sumérien, babylonien, égyptien, hindou etgrec pourrait avoir été tout à ait secondaire.

En botanique, les Arabes ont progresser les plantes médi-cinales. L ’ utilisation des alambics leur permet de distiller l’es-sence de rose. Grâce aux jardins d’acclimatation, ils étudient de

nouvelles cultures et introduisent des plantes encore inconnuesen Europe : ainsi on parvient à cultiver en Espagne, le riz, lemûrier, l ’artichaut, l’asperge, l’abricot et des feurs magniquestelles que le jasmin ou le camélia.

Leurs technologies surpassent tout ce que le monde a connu jusqu’alors : quelques historiens tendancieux* prétendent qu’ils’agit davantage d’une transmission du savoir puisque la plu-part de ces découvertes proviendraient d’emprunts étrangers.

Mais quoi qu’il en soit, la civilisation arabo-musulmane saitassimiler, perectionner, enrichir puis diuser l’ensemble de cestechniques, comme l’emploi de la poudre* noire, l’industrie dupapier, du cuir, du textile, ou bien encore les méthodes d’irriga-tion (par exemple celle de « la noria »).



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Dossier n o 2 — La noria


Une noria est une machine hydraulique à godets qui

sert à élever l’eau et à irriguer des terres.Ancêtre de toutes les inventions technologiquesmajeures (transmission des orces, moteur hydraulique,machine à vapeur, turbine, turbo compresseur, porte-plume à réservoir), la noria ut découverte en Mésopo-tamie (Irak actuel), au IIIe siècle avant notre ère.

Rappelons qu’à cette même époque, les « Gaulois »étaient encore de quasi-sauvages.

C’est grâce à la présence arabe, au sud de l’Europe, queles bienaits de ce mode d’irrigation se répandirent parla suite sur tout notre continent.

Le principe de la noria est extrêmement ingénieux,puisqu’il permet d’irriguer d’importantes suraces culti-vables en utilisant une énergie totalement renouve-lable et entièrement bio : le courant d’une rivière.



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Matériel nécessaire (très simple) :

– Trois branches d’arbre ourchues, et une longue tige bien droite.

– Une roue de bicyclette « nature » (sans pneu, ni chambre à air).

– Sept boîtes de conserve vides (type raviolis, ou paella royale).

– Une pelote de celle en lin écru (ou en polypropylènerecyclable).

–

Un morceau de gouttière d’environ un mètre (en PVC nontoxique, norme CE 607).

– De hautes bottes en caoutchouc bio (sans métaux lourds, niacide phtalique).

Comme il est rare de trouver à la ois sept boîtes de conservevides, une pelote de l, une roue de bicyclette et un morceau degouttière (norme CE 607) au bord d’un ruisseau, il est préérabled’apporter avec toi toutes ces petites ournitures.

Inutile de dépenser ton argent de poche pour réaliser ce projet :un peu de patience et d’imagination te suront pour découvrirla plupart des objets nécessaires dans le bac aecté aux déchetsrecyclables (de ta maison ou de ton immeuble).

Expérience : CONSTRUIS TOI-MÊME UNE NORIA

Cherche d’abord un petit cours d’eauavec susamment de débit (si tuhabites en ville, tu peux choisir le cani-veau d’une rue en pente, mais il est pré-érable de te rendre à la campagne).



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Réalisation (très simple) :

Dès que tu auras repéré l’emplacementidéal, voici comment tu devras procéder :

1) Avec de la celle, xe solidement lesboîtes de conserve à la roue. Fais atten-tion de ne pas te couper avec les bordstranchants (tu risquerais d’attraper letétanos ou la myxomatose).

2) Sur chacune des rives du cours d’eau, en-once deux branches d’arbre ourchues.

3) Mets l’axe de la roue en place : C’est lalongue tige de bois dont les extrémitésvont reposer sur les ourches.

4) La roue se met à tourner, dans le sensdu courant. Les boîtes se remplissent,montent, puis redescendent en sevidant.

5) Place le morceau de gouttière trans-

versalement à la roue, à l’endroit oùles boîtes de conserve déversent leurcontenu (en le calant dans la ourche dela troisième branche).

Si tu as réussi à construire une noria qui onctionne bien, alors tes

pieds doivent être copieusement inondés. Et si tes chaussettes sonttrempées, c’est que tu n’as pas bien pris en compte le sixième pointdu « matériel nécessaire ».

Grâce à la collecte sélective, tu as pu redonner une seconde vie à biendes objets, mais n’oublie surtout pas, à la n de ton expérience, de lesrapporter et de les remettre dans les bacs de recyclage.



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4) Charles Martel barre la route à la civilisation

Au début du VIIIe siècle, les Arabes, déjà présents en Espagne,

décident de ranchir les Pyrénées. Avant même de songer véri-tablement à partager leur brillante civilisation avec les peuplesdu nord, ils pratiquent de nombreuses petites razzias*. Puis, ilsoccupent le sud de l’Hexagone tout en remontant la vallée duRhône, ainsi que vers le nord-ouest du territoire.

À cette époque les rois mérovingiens ne gouvernent presqueplus : leur règne n’aura été qu’une longue suite de crimes et de violences. Peu à peu, ils perdent toute autorité sur leur peuple.Incapables, cruels et lâches, ils laissent le pouvoir réel aux« maires du palais » (l’équivalent actuel de premier ministre).

Charles Martel est l’un des ces maires du palais et, à ce titre, ilgouverne de tout le royaume ranc. C’est un homme rustre et ruste.

Enant illégitime d’une concubine débauchée de Pépin deHerstal, il est célèbre pour avoir tué un ours au cours de sonadolescence, en croyant débarrasser sa commune d’un éroce

prédateur (ce qui dénote à la ois une ignorance proonde ducomportement animalier et un mépris total de la biodiversité).Emprisonné par sa belle-mère, il était néanmoins parvenu às’évader et avait ni par s’emparer du pouvoir après de nom-breuses exactions.

En , près de Poitiers, Charles Martel dirige l’armée ranqueet barre la route aux Arabes en les repoussant vers le sud. L ’ issuede cette bataille aura un énorme retentissement dans tout l’Oc-

cident : pendant des siècles, les « historiens » prétendront que ce jour-là, « l’Europe a été sauvée des Musulmans. »

En réalité, Charles Martel (dont le nom signie « Marteau »,ce qui laisse entrevoir la brutalité de son caractère) n’a pas« sauvé » l’Europe. Il a entravé la marche d’une civilisation bienplus avancée que celles des peuples du nord. Il a condamné les



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Européens à subir plus tard des guerres de religions, des guerresciviles et des guerres entre les États. ous ces confits meurtriersn’auraient sans doute jamais existé si l’apport matériel, intellec-tuel et moral de l ’Islam avait pu s’épanouir.

C’est pourquoi le grand écrivain Anatole France écrivit que le jour le plus uneste de l’histoire avait été :

« Le jour de la bataille de Poitiers, quand, en 732, la science, l’artet la civilisation arabes reculèrent devant la barbarie ranque. »

Incivilités : Chez ceux qui les commettent, elles révèlenttoujours un malaise, un violent sentiment d’injustice et une sen-sation de rejet de la part de la société. Elles se traduisent de di-érentes açons :

1) Soit par manque de courtoisie et de politesse.

2) Soit par un manque de contrôle des pulsions individuelles quipeut provoquer une certaine agressivité.

3) Soit à la ois, par un manque de courtoisie et de politesse, unmanque de contrôle des pulsions individuelles et un manquede contrôle des pulsions collectives, qui conduisent générale-ment au carnage intégral.

Dommages collatéraux : Au singulier, « dommagecollatéral. »

1) Sens premier : À l’origine c’est une expression militaire et poli-tique qui désigne les pertes humaines ou matérielles involon-taires durant un conit.




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Exemple : Entre 1975 et 1979, les Khmers Rouges tentèrentd’établir au Cambodge une société plus égalitaire, plus juste

et plus raternelle. Mais, en raison de dommages collatéraux,un tiers de la population cambodgienne trouva la mort.

2) Sens second : Dénit tout inconvénient qui résulte de la miseen œuvre ou l’application d’une idée généreuse (de la mêmeaçon qu’un médicament peut soigner une maladie tout enprovoquant des eets secondaires).

Exemple : Les champs d’éoliennes, qui valorisent la orcemotrice du vent pour produire de l’électricité, constituentune très bonne alternative aux énergies carbonées (gaz,pétrole, kérosène, houille, tourbe). Mais certains « puristes »évoquent un dommage collatéral : une cinquantaine de mâtsde 40 mètres de haut sufrait pour « nuire » à la beauté d’unpaysage. (Notons que les études portant sur un enouissementéventuel des éoliennes dans le sol prouvent que leur rende-ment énergétique serait alors bien inérieur).

Tendancieux (historiens) : Adjecti ormé à par-tir du nom « tendance. »

Autreois les manuels scolaires destinés aux apprenantes et auxapprenants étaient rédigés par des « historiens » tendancieux. Celasignie que les « historiens » laissaient deviner certaines de leursopinions dans leurs écrits sans jamais les exprimer ouvertement.

Ces opinions, très souvent ausses, cachaient en réalité des pré- jugés et un engagement partial, partisan, sectaire et injuste, auservice d’une idéologie intolérante.

Aujourd’hui, les recherches pédagogiques (c’est-à-dire lesmanières d’enseigner) ont ait des progrès considérables : leshistoriennes et les historiens, soucieux d’établir un dialogue toutaussi impartial que rigoureux, prennent en compte l’ensembledes études dans le respect de toutes les vérités, (mais bien sûr àl’exception de celles qui vont à l’encontre du sens de l’Histoire).



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Poudre noire : Il s’agit un mélange de salpêtre, desoure et de charbon de bois qui possède un grand pouvoir

détonant. Les premières armes à eu sont sans doute utilisées enChine dès le début du Moyen-Âge, mais ce sont les Arabes quiintroduisent cette belle invention dans le monde méditerranéen.L ’ emploi de la poudre noire y est attesté dès le XIIIe siècle, c’est-à-dire près de cent avant sa présence dans l’Hexagone.

Aujourd’hui, dans certaines banlieues, les enants des quartiersperpétuent cette tradition. Mais bien souvent, leur commerce estdavantage spécialisé dans la vente de « poudre blanche. »

La poudre blanche est employée principalement pour le maquil-lage des yeux des emmes et des hommes. C’est une variétéde « khôl » qui est le plus souvent noir ou gris. S’il souligne har-monieusement l’œil, la paupière et donc le regard, il ne autpas oublier que le khôl blanc avorise aussi la délinquance desnanciers.

Razzia : Du mot arabe rhâzya « attaque. »

Une razzia est une méthode assez espiègle pour emprunter lesbiens d’un autre, par surprise et sans lui laisser le temps de réagir.Si cet « autre » manque d’humour ou d’esprit de partage, unerazzia peut s’accompagner, dans certains cas, d’une part de vio-lence inattendue et regrettable.

Mais le sens actuel du mot nous permet de comprendre et deretrouver le caractère bénin de cette notion.

Exemple : « Faire une razzia sur les petits ours du buet. »





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CHAPITRE VI : CHARLEMAGNE ET LES CAROLINGIENS

1) Qui est Charlemagne ?

Né en , Charlemagne est roi des Francs. Couronné empe-reur d’Occident en l’an , il meurt en à Aix-la-Chapelle(Allemagne).

C’est le plus illustre représentant des souverains « carolin-giens » (dynastie à laquelle il donne son nom). Fils d’un roiranc verticalement déavorisé (Pépin le Bre, ainsi surnomméen raison de sa taille) et d’une reine ranque pédi-dysmorphique(Berthe au Grand Pied).

Le jeune Charles est poursuivi par une hérédité tragique :il va en eet commettre le même crime que son grand-père,Charles Martel. Comme lui, il ne va pas hésiter à massacrer un

ours (qu’une rumeur populiste* accusait de dévaster la régiondes Vosges). Sans la moindre concertation au sujet d’un traite-ment moralement responsable de la condition animale, Charles va poignarder l’ours et le précipiter au ond d’un ravin. Dès ce jour, ses compagnons inconscients de la gravité de son acte lesurnomment « Charlemagne » (Carolus Magnus, en latin) cequi signie « Charles le Grand ».



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Charlemagne est un célèbre non-droitier, c’est-à-dire un « gaucher »dans un langage complètement inapproprié. En eet, tout commele (la) non-voyant(e) et le (la) non-entendant(e), la non-droitière etle non-droitier ont toujours été victimes de graves discriminationsdans les diérentes sociétés humaines.

Les historiennes et les historiens estiment que depuis l’origine de

l’humanité 92 % des gens ont été droitiers, contre seulement 8 %de non-droitiers. Une simple considération de ces chires constituedéjà, en soi, un témoignage accablant envers la société. Cela révèleaussi l’existence d’une implacable dextrocratie*dans le monde entier.

Contrairement au monde animal, où nos amies les « bêtes » ontpreuve de la plus stricte neutralité entre la droite et la gauche,l’homme a créé un univers extrêmement invalidant pour les non-droitières et les non-droitiers. Voici quelques exemples d’objets quinous rappellent que la société moderne est le résultat de siècles

discriminatoires :

La plupart des outils mécaniques (la aux, la aucille, le sécateur), desoutils électriques (meuleuse, ponceuse, scie sauteuse), les ciseaux,le tire-bouchon, les automobiles (les commandes essentielles sontà droite : levier de vitesses, rein à main, clignotants… même si cer-tains pays, comme la Grande-Bretagne, l’Irlande ou l’Australie, ontpris conscience du problème et ont des eorts importants pourrééquilibrer cette dramatique répartition).

L ’ écriture est sans doute le domaine où l’inégalité demeure la plusagrante : jusqu’à la seconde moitié du XXe siècle, les non-droitièreset les non-droitiers étaient « contrariés », ce qui signie qu’ils étaientcontraints, par la orce, de renoncer à écrire de la main gauche. Pourte permettre de comprendre la nature de cette véritable torturepsychologique, nous te proposons une expérience très éclairante.

Dossier n o 1 — Être un non-droitier




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Expérience : DEVIENS NON-DROITIER

Si tu ais partie des 92 % de droitières et de droitiers du monde,prends une euille de papier recyclé (ou certié « gestion durabledes orêts ») et recopie l’ensemble de ce dossier n° 1 à l’aide de taseule main gauche. Pour paraire cette expérience tu écriras à laplume ou, à déaut, avec un stylo à plume.

Regarde le résultat : tu as sans doute devant toi un inâme tor-chon, à peine lisible.

Pourtant aujourd’hui, la plupart des non-droitières et des non-

droitiers parviennent à écrire à peu près correctement. Réalises-tuce qu’ils ont enduré an de pouvoir s’adapter ? Imagines-tu lestrésors de patience et d’application qu’ils leur a allu, pour vaincrece handicap ?

Maintenant que tu es sensibilisé(e) au problème, penses-tu qu’ilsoit juste de continuer à écrire de gauche à droite, alors que 8 %des gens ne peuvent s’empêcher de tacher leur euille de papierrecyclé en écrivant ?

Que audrait-il aire pour mettre n à la dextrocratie ? Propose dessolutions concrètes.

Attention : Si tu ais partie des 8 % de non-droitières et de non-droitiers du monde, il est inutile et même dangereux de recopierce texte. Eectuer un tel exercice risquerait de raviver le proondtraumatisme* dont tu as souert et que tu n’as peut-être pasencore totalement surmonté.



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2) Une première « idée européenne » pervertie

out au long de son règne, Charlemagne va tenter d’agrandir

et d’unier les territoires dont il a la charge. Progressive-ment, les rontières de l’empire carolingien vont à peu prèsse conondre avec celles qui constitueront en « l’Europedes » (Belgique, Pays-Bas, Luxembourg, Allemagne, Italie etHexagone). Certains historiens iront même jusqu’à prétendreque cet empire prégure en quelque sorte l’union européenne…

Il aurait pu s’agir de la mise en œuvre d’une grande idée sile projet n’avait pas été perverti dès son origine : aucun cri-tère démocratique n’est retenu pour l’adhésion des nouveauxmembres et seules les conquêtes militaires permettent l’élargis-sement de cette première « union » des pays européens. De plus,toutes ses « valeurs » sont dominées par les intérêts de l’Église.

À partir du règne de Pépin le Bre (père de Charlemagne),tous les souverains de l’Hexagone sont « sacrés » par l’Église,c’est-à-dire qu’ils sont censés être rois par la volonté de Dieu etnon plus seulement par la seule volonté des ches de leur peuple.Cette anomalie perdurera dans le pays jusqu’en .

Sous le prétexte de propager le christianisme et de convertirles « indèles », Charlemagne va consacrer presque toute sa vieà aire la guerre. Voici le résumé de ses multiples ingérences* :

) Il combat les indépendantistes gascons en Aquitaine.) Il combat les Lombards en Italie.) Il combat les Musulmans en Espagne.

) Il combat les indépendantistes basques (à Roncevaux).) Il combat les indépendantistes bretons en Bretagne.) Il combat les Avars en Autriche et en Hongrie.) Il combat les Slaves et les Bavarois, en Allemagne.) Il combat les navigateurs arabes (improprement appelés

« pirates ») en Méditerranée.



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Cependant les combats les plus durs, les plus longs, les plusacharnés, ceux où Charlemagne va se montrer d’une cruautéimpitoyable, vont concerner les Saxons.

3) Le chêne sacré des Saxons : massacre à l’équarrisseuse

Les Saxons habitaient au nord ouest de l’Allemagne. Àl’époque aucun missionnaire n’avait réussi à les convertir et ilsétaient restés païens, c’est-à-dire superstitieux, mais libres.

Charlemagne décide d’annexer leur pays, au nom de la « civi-

lisation » chrétienne, en les accusant de commettre quelquesincursions et quelques petits pillages dans son empire.

Il lui audra ans de guerres pour parvenir à ses ns.Durant d’innombrables campagnes, il recourra aux pires atro-cités : massacres de civils, exécution massive de prisonniers etdéportation de tout un peuple.

Parmi ces crimes, l’un des plus odieux est sans doute l’abat-tage du chêne que les Saxons tenaient pour sacré et qu’ils appe-

laient : « Irminsul. »rès en avance sur les autres peuples, les Saxons vénéraient cet

arbre majestueux dans lequel il voyaient « le pilier du monde ».(Il représentait symboliquement pour eux le ragile équilibre dela biodiversité*).

Peu concerné par les problèmes de la biosphère*, Charlemagnedécide en 772 de aire abattre « Irmisul », à la ois pour briser lemoral de ses ennemis et contraindre les habitants à se christia-

niser : devant une population consternée, les soldats détruisententièrement le chêne sacré en utilisant des haches, des cognées,puis des haches équarrisseuses pour nir leur terrible besogne.



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4) La société carolingienne

Charlemagne parvient à unier « ses » terres en organi-

sant également une administration implacable. Les provincessont divisées en comtés, logiquement gouvernés par des« comtes » qui jouent le rôle d’administrateurs, de juges, deches militaires et de percepteurs. Les évêques, de connivenceavec le pouvoir politique, collaborent à ce quadrillage écono-mique de l’empire.

Près des rontières des zones militaires sont crées, avec destroupes toujours disponibles, appuyées par des orticationspermanentes : ce sont les « Marches », dont les gouverneurs (les« ducs » ou les « marquis ») disposent de privilèges arbitraires.

Véritables ancêtres des « services spéciaux » du pouvoir, les« missi dominici » (mot à mot : les « envoyés du maître ») serendent aux quatre coins de l’empire pour imposer les ordres deCharlemagne. Ils renorcent ainsi la hiérarchie des onctions, lacentralisation de l’État, l’idéologie impériale et l’infuence del’Église au détriment des peuples.

Charlemagne a besoin de onctionnaires et de membresdu clergé ayant une certaine culture, car la plupart des textesadministratis sont rédigés en latin. Il va donc s’attacher à déve-lopper l’instruction. Des écoles gratuites sont ondées dans les villas, les villages et surtout les monastères.

Quelques étudiants avorisés peuvent même bénécier del’enseignement de maîtres venus de toute l’Europe, notamment

d’Italie du nord, d’Angleterre, d’Irlande et d’Allemagne. Le travail de ces érudits, ainsi que les monastères et les grandes biblio-thèques, vont d’ailleurs contribuer à sauvegarder la culture del’Antiquité.



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Dossier n o 2 — L’ école carolingienne


En 789, Charlemagne ordonne la création d’une école élémentairedans chaque évêché et chaque monastère. Dans cette première orga-nisation, certains « historiens » ont cru reconnaître les ondements loin-tains de l’école laïque, gratuite et obligatoire d’aujourd’hui. La réalitéest tout autre : il s’agissait d’une école acultative, dominée par l’Égliseet réservée aux seuls garçons riches.

On y apprenait la lecture dans la Bible, le chant religieux, le latin d’Égliseet le calcul. Par conséquent, seul le calcul devait avoir un intérêt quel-conque. Voici l’exemple d’un problème que de rares privilégiés de tonâge avaient à résoudre à l’époque carolingienne.

Problème : Au cours d’une chasse, le jeune Grimoald tueun sanglier, mais marche sur un serpent qui lui inige une bles-sure mortelle. Sa mère, la belle Frédégonde, lui dit (paroles de cir-constance) :

« Mon enant, si tu avais vécu aussi longtemps que tu as vécu, etencore autant, plus la moitié et plus un an, tu aurais cent ans ».

Quel est l’âge de Grimoald ?



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Bien évidemment, les enseignantes et lesenseignants carolingiens n’avaient aucunenotion de réalisme. Pour résoudre ce pro-

blème, il convient de le transposer dans destermes actuels et dans une situation beau-coup plus vraisemblable :

Au cours d’une visite à un reuge de la SPA,le jeune Kévin adopte un Pitbull abandonné,(car il sait « qu’il n’y a pas de chiens méchants,mais surtout de mauvais maîtres »). Unenuit, Kévin se lève pour aller aire pipi et

marche accidentellement sur une des pattesdu chien. La emme médecin du SAMU,une gentille urgentiste, lui dit (paroles decirconstance) :

« Mon garçon, si tu avais vécu aussi long-temps que tu as vécu, et encore autant, plusla moitié et plus un an, tu aurais cent ans ».

Quel est l’âge de Kévin ?

5) La dislocation de l’empire carolingien

Dès la mort de Charlemagne, cet empire ondé sur la orcemilitaire (et non sur une concertation intercommunautaire)commence à se disloquer.

Son ls, Louis le Pieux (surnommé ainsi parce qu’il étaitextrêmement dévot) va naturellement tomber sous l’infuencedes hauts dignitaires de l’Église. Ses propres ls, lassés par tantd’indolence, nissent même par le destituer et l’enermer dansun couvent (ce qui, compte tenu de ses penchants, est loin deconstituer une n tragique).



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Bientôt, les trois rères se partagent l’Empire en troisroyaumes (traité de Verdun, ). Charles le Chauve reçoit lapartie occidentale (qui deviendra l’Hexagone), Louis le Germa-nique reçoit les terres orientales (qui ormeront l’Allemagne) etLothaire se voit attribuer une longue bande de terre située entreles territoires de ses deux rères.

Désunis, les Carolingiens ne peuvent aire ace à de nouvellesmigrations. Les « Sarrasins » (c’est-à-dire les peuples de cones-sion musulmane) en protent pour réquenter tout le sud del’Europe : l’italie, la Provence, le Dauphiné et la Savoie.

Les Slaves et les Hongrois (les « Magyars ») pénètrent vers lecentre de l’Europe. Ils traversent la Germanie, l’Italie et parviennent jusqu’à l’est de l’Hexagone.

Mais pour l’Occident, la plus grave « menace » est constituéepar les « Normands ».

6) La migration des Normands

Les Normands (étymologiquement « les hommes du nord »)proviennent d’une partie de l’actuelle Scandinavie (Danemark,Suède et Norvège).

Probablement victimes d’un premier réchauement cli-matique qui aurait entraîné une croissance des terres cultivables suivi d’une hausse anormale de la population, ces« Vikings »(comme ils s’appelaient) vont partir à la recherche denouvelles terres en explorant les côtes.

Mais les Vikings ne sont pas seulement des réugiés clima-tiques. Ils sont aussi orcés de réagir ace à l’avancée des Francsqui menacent de christianiser de orce le Danemark, toutcomme ceux-ci venaient de le aire avec les Saxons.

À partir du VIIIe siècle, les Normands longent les côtes del’Hexagone. Puis grâce au ond plat de leurs « Drakkars » (de



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solides bateaux à voile et à rames), ils remontent les principauxfeuves an de prospecter l’intérieur du pays. Les premièresincursions sont presque sans conséquences puisqu’elles ne visent que les églises et les monastères où les richesses accumu-lées par les religieux constituent des proies aciles.

Dans un deuxième temps, ils pénètrent plus proondémentdans les terres mais, mal accueillis par une population soupçon-neuse, ils sont contraints d’attaquer les grandes villes. En ,le comte Eudes parvient à déendre Paris, alors que les Carolin-giens ne cessent de collaborer avec « l’ennemi » en payant des

rançons pour « acheter la paix ».C’est ainsi qu’en , Charles le Simple accorde au che VikingRollon le droit de rester sur la terre qu’il lui abandonne et quiprendra le nom de « Normandie. »

Durant près d’un siècle, les derniers rois carolingiens semontrent incapables de gouverner le pays. Complètement dis-créditée, la dynastie s’achève en , date à laquelle la Couronnepasse à l’un des descendants du comte Eudes : Hugues Capet.

Les « Capétiens » vont régner sur l’Hexagone pendant plus de ans.


Populiste : En théorie, dans une démocratie, le peuple a

toujours raison puisque la souveraineté appartient à l’ensembledes citoyennes et des citoyens, grâce au surage universel.

Mais le peuple, naturellement bon, peut aussi être trompé pardes personnes qui le attent an de gagner sa conance et l’ex-ploiter par la suite : ce sont les populistes.



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Heureusement, les « élites » (notamment les intellectuels pari-siens, les artistes engagés, les écrivains responsables, les ensei-gnants-chercheurs, les journalistes indépendants, les juristeséclairés et les sportis très concernés) sont là pour combattre lepopulisme, guider le peuple, lui donner des repères et paroismême précéder ses choix.

Dextrocratie : Du latin dexter « la droite » et du greckratos « la orce, le pouvoir. »

Ce terme désigne un type de société où les droitiers imposentune hiérarchie sociale reposant sur une suprématie de la main

droite (ce qui implique par conséquent une grave discriminationenvers les non-droitières et les non-droitiers).

Tout comme les aristocrates, les autocrates, les bureaucrates, lesphallocrates, les ploutocrates et les théocrates, les dextrocratesont toujours abusé scandaleusement de leur pouvoir.

Traumatisme : Du grec trauma « blessure. »

1) Ensemble de troubles physiques provoqués par un chocextérieur.

Exemple : « Un homard jeté sans ménagement dans unegrande casserole. »

2) Ensemble de troubles psychiques résultant d’un choc émo-tionnel proond.

Exemple : « Un homard constatant que la température de l’eaus’élève dangereusement. »

3) Événement qui déclenche chez un sujet une émotion dépas-sant sa capacité à gérer le stress.

Exemple : « Un homard prenant brutalement conscience ducaractère tragique de l’existence et l’exprimant par de violentssoubresauts ».

Ingérence : Avant le XXe siècle, il s’agissait de l’interven-tion d’un État puissant dans les aaires d’un État plus aible. C’était



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très souvent en raison d’intérêts politiques et économiques d’uncynisme révoltant.

Aujourd’hui, par contre, l’ingérence est devenue une valeur. C’estaussi et surtout un droit reconnu par l’ensemble des nationsdémocratiques : « le droit d’ingérence ».

Les opérations militaires actuelles, éventuellement menés contreun petit pays, n’ont donc plus aucun rapport avec celles d’au-treois, puisqu’elles dépassent désormais la notion archaïque de« souveraineté des États », an de déendre les valeurs univer-selles de la civilisation.

Biosphère : Du grec bios « la vie » et sphaîra « ballon, globe. »

La biosphère est l’habitat occupé par l’ensemble des êtres vivantsqui se développent sur terre. En continuant à saccager la planète,les humains non-écologistes risquent de transormer notre pla-nète en « nécrosphère » (zone morte).

La biosphère est habitée par la biodiversité*.

Biodiversité : Ce néologisme (mot nouveau) est ormé

de deux notions qui transcendent (surpassent) toutes les autresvaleurs de l’humanité : le bio et la diversité.

La biodiversité désigne la variété naturelle de tous les organismesvivants. Sa déense constitue une priorité absolue, notammentdepuis le sommet de Göteborg de 2001 où un accord a étéconclu entre tous les pays européens :

« UNE EUROPE DURABLE POUR UN MONDE MEILLEUR ». (Notonsque l’idée d’une « Europe provisoire pour un monde encorepire », a été écartée à l’unanimité des participants).



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CHAPITRE VII : LA VIE AU MOYEN-ÂGE SOUS LES PREMIERS CAPÉTIENS

À cette époque la société peut se diviser en trois catégories,ou trois « ordres » :

) Les paysannes et les paysans qui travaillent.) Les nobles qui sont censés combattre.

) Les membres du clergé qui sont censés prier.Peu à peu, avec le développement des villes, apparaîtra par la

suite une quatrième catégorie issue des commerçant(e)s et desartisan(e)s enrichi(e)s : la bourgeoisie.

1) Les paysannes et les paysans

À partir du Xe siècle, la population de l’Hexagone ne cesse

de croître. On estime qu’entre le Xe et le XIIIe siècle, le nombred’habitants va doubler, en passant de à millions. Les pay-sannes et des paysans qui ournissent par leur travail harassantles principales richesses du royaume représentent plus de %de la population.

Pourtant, ils ne tirent que de très maigres ressources de leurlabeur, car ils sont au service des seigneurs qui les exploitentsans le moindre scrupule. Les paysans et les paysannes se répar-

tissent en deux catégories :a) Les « vilains » et les « vilaines » (qui ne sont pas à l’origine des

personnes esthétiquement déavorisées, mais qui le deviennenttrès vite en raison de leurs activités socio-proessionnelles).

En principe ils sont « libres », mais ils restent contraints de



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travailler pour leur seigneur, même s’ils peuvent parois devenirpropriétaires d’une partie des terres qu’ils cultivent.

b) Les « sers » et les « seres » dont les conditions de vie sontproches de celles d’esclaves (le mot « ser » vient d’ailleurs dulatin « servus » qui signie esclave). Au début, les sers n’ontmême pas le droit de quitter leur champs et ils appartiennent àleur seigneur, comme des objets.

Qu’il soit ser ou vilain, le paysan (ou la paysanne) est obligéde payer une multitude de taxes et de redevances à son seigneur :une partie de sa récolte, un certain nombre d’animaux, et d’im-

portantes sommes d’argent (comme le « cens » ou la taille »). Ilest également astreint à des corvées, c’est-à-dire à des journéesde travail entièrement réservées à son « maître ».

Les rendements agricoles sont aibles, mais auraient été su-sants si leur répartition avait été équitable. En eet, les outilssont encore très simples et les cultures (entièrement biolo-giques) privilégient la qualité sur la quantité : les paysan(ne)s sedispensent d’engrais en recourant au principe de la « jachère »,

une méthode très originale qui consiste la plupart du temps àlaisser la terre se « reposer » sans culture, une année sur deux.

Face à l’augmentation de la population et à l’absence de jus-tice sociale, il aut donc bientôt recourir au dérichement desorêts an d’agrandir les suraces cultivables. Sans la moindreconsidération pour le patrimoine naturel ou la préservation dela biomasse orestière, les seigneurs et les ecclésiastiques vontencourager les populations à déricher de nouvelles terres.

Seules les crises « providentielles » du XIVe siècle (guerres, épi-démies, amines) niront par mettre un terme à cette catastro-phique déorestation.



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Dossier n o 1 — La biomasse


Au sens le plus général, la biomasse est la masse totale les matièresvivantes présentes à un moment donné, dans un espace déni.

Pouvoir mesurer cette biomasse est très important. Dans un milieunaturel, par exemple, cela permet de découvrir, d’évaluer, puis deprotéger le développement de tous les animaux et tous les végétaux.

Ainsi, les emmes scientiques et les scientiques sont souvent

conduits à calculer la biomasse végétale d’une orêt. Il s’agit d’uneentreprise dicile qui consiste à « peser » la totalité des organismesvégétaux qui se trouvent sur une surace délimitée de terrain.

En réalité, les valeurs obtenues sont approximatives car, pourconnaître le poids exact de la biomasse végétale d’une orêt, ilaudrait : en couper toutes les plantes, en abattre tous les arbres etmême en arracher toutes les racines du sol, an de pouvoir peserle tout. Beaucoup de savantes et de savants pensent que ce serait

dommage.On préère donc prélever et peser quelques échantillons de chaquevariété, puis on obtient le résultat en multipliant ces chires par lenombre de végétaux identiques, (cela s’appelle : « extrapoler »).



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Réalisation (très simple) : Tu peux calculer toi-même la biomasse de toncorps. Voici comment procéder :

1) Délimite un espace de temps où tu vas pouvoircomptabiliser tous les aliments que tu consommes(un laps de temps de 24 heures ou mieux, d’unesemaine).

2) Additionne le poids (en kilos et en sous-multiplesdu kilogramme) de chaque quantité de produitsbio que tu manges durant cette période ainsi quela quantité de produits non-bio (par convention onignorera les boissons alcoolisées, même bio).

3) En établissant un rapport entre ces deux résultats, tutrouveras la proportion de produits bio qui entrentdans ton alimentation.

4) Enn, en extrapolant sur plusieurs années, tu vaspouvoir évaluer le pourcentage de la biomasse deton corps d’aujourd’hui.

Expérience : CALCULE TA PROPRE BIOMASSEDans un sens plus particulier, la biomasse d’une personneest la masse totale des produits bio qui la compose, c’est-à-dire l’ensemble des aliments bio qu’elle consommedepuis des années et qui se retrouve dans les tissus deson corps.



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Si ce pourcentage est supérieur à 70 %, tu disposes d’un bon

capital santé et d’une espérance de vie supérieure à la moyennedes enants de ton âge. Tes parents, ta mère ou ton père, ta outes tutrice(s), tes ou ton tuteur(s), sont des personnes sensibiliséesà la protection des sols, au risque de réchauement climatique, àl’épuisement des nappes phréatiques, au commerce équitable, etaussi à ta santé.

Si ce pourcentage se situe entre 20 et 70 %, tu n’échapperas sansdoute pas à plusieurs maladies très invalidantes, mais ton espé-rance de vie reste dans la moyenne supérieure. Les personnes quit’élèvent ne s’intéressent probablement qu’à ta santé, ce qui n’estpas du tout une attitude citoyenne.

Si ce pourcentage est inérieur à 20 %, ta santé est déjà menacéepar tout ce que tu as absorbé dans ton enance : engrais chimiques,pesticides, insecticides, herbicides et ongicides (entre autres). Tusubis de la part des personnes inconscientes qui t’élèvent unevéritable violence. Tu as le droit de les dénoncer et de porterplainte contre eux, depuis l’entrée en vigueur de la « Convention

relative aux droits de l’enant » (2 septembre 1990).

2) La noblesse et le système éodal

Proondément inégalitaire, la société éodale privilégie lanoblesse qui concentre presque tous les pouvoirs (avec l’Église).À la base se trouve le simple chevalier, c’est-à-dire un « homme

en arme » qui jure délité à un seigneur plus puissant que lui,en devenant ainsi son « vassal »(remarquons que « la emme enarme », victime des stéréotypes* de son époque, est systémati-quement écartée).

Au-dessus du simple chevalier se situe le baron, puis le vicomte, le comte et le duc. S’il n’existe pas de « chevalière »(à



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l’exception d’une bague à large chaton plat), on peut en revanchetout aussi bien subir le despotisme d’une vicomtesse, d’unecomtesse ou d’une duchesse.

Téoriquement le roi se trouve au sommet de cette hiérarchiehéréditaire* mais, sous les premiers Capétiens, les ducs despuissantes régions sont en réalité de véritables souverains.

Comme le noble détient souvent des pouvoirs directs sur undomaine (la seigneurie), il ait construire des ortications pourle déendre. Peu à peu, ces édices de pierre deviennent vasteschâteaux orts où la population peut venir se réugier en cas

d’attaque « ennemie ». C’est en échange de cette « protection »que les paysannes et les paysans nissent par être complètementasservis.

Le noble est essentiellement un oisi qui occupe ses loisirs àchasser, à participer à des tournois et à guerroyer.

La chasse lui ore la possibilité de continuer à tuer pour « sedivertir » pendant les rares périodes où les confits armés sontabsents de ses terres. C’est un privilège de la noblesse qui peut

ainsi avoir à sa table la viande de grands gibiers (sanglier, che- vreuil, cer…), alors que le peuple doit se contenter de lapinou de volaille. Souvent, les chasseurs détruisent une partie desrécoltes (peut-être même avec un certain plaisir) en passant surles terres cultivées des paysannes et des paysans.

Les tournois sont des « jeux » constitués par un ensembled’épreuves et d’exercices entre diérents chevaliers. Ce sontde véritables combats, extrêmement violents, où il y a souvent

des blessés et parois des morts. Destinés en priorité aux jeuneshommes, pour « paraire leur éducation », cette orme de jeun’avait en réalité aucune vertu pédagogique pertinente*.

La guerre est la troisième et dernière « onction » du noble.Dès son plus jeune âge, le noble est entraîné à monter à cheval,à manier les armes et à combattre. La plupart du temps, il pour-



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suit son apprentissage auprès d’un seigneur jusqu’au momentoù il peut devenir chevalier à son tour, au cours d’une céré-monie appelée « adoubement ».

rès idéalisées, les « guerres » se résument généralementà l’arontement de deux groupes de pillards qui incendient, violent et tuent, de préérence sur des terres étrangères.

Vers le XIIe et XIIIe siècle, sous l’infuence de l’Église erayéepar le pouvoir de la noblesse, les coutumes se modient. Lasociété tente de limiter la brutalité des usages : l’instaurationde la « Paix de Dieu », par exemple, interdit aux combattants de

s’attaquer aux paysans, aux marchands et au clergé.La vie au château se transorme également. À l’intérieur des

orteresses, une certaine recherche de conort, de bien-être,commence à apparaître. Les murs des grandes salles se couvrentde toiles tendues, les enêtres s’élargissent pour laisser passerdavantage de lumière.

Les distractions deviennent plus rafnées. Au cours des estins,les « troubadours »(au sud du pays) et les trouvères (au nord) qui

sont des poètes et des musiciens, chantent les exploits des chevaliers « du temps jadis », les légendes du roi Arthur, ainsi qu’unnouvel idéal de perection amoureuse : « L ’ amour courtois. »



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Chrétien de Troyes est l’un des plus célèbres auteurs du Moyen-

Âge. Ses romans de chevalerie s’inspirent des légendes celtes duroi Arthur, mais les scènes et les situations présentées reètentl’état d’esprit de la noblesse de son époque.

L ’ exemple qui suit illustre paraitement l’ensemble de règles quedevaient suivre un couple idéal : le chevalier est contraint de ran-chir de multiples épreuves et obéit ainsi à un code moral rigou-reux appelé « l’amour courtois ». Voici un extrait du « Chevalier à lacharrette » (vers 1180) où le héros Lancelot s’apprête à combattre

Méléagant, le ravisseur de sa « Dame » (la reine) :« En Lancelot croissent orce et hardiesse. Amour lui apportegrande aide. Jamais il n’a haï personne comme celui qu’il combat.(…) Méléagant se dérobe et se reuse. Lancelot ne le menace,mais d’estoc et de taille (de la pointe et du tranchant de l’épée), ille chasse vers la tour où la reine est à sa enêtre. Elle a allumé dansson corps la amme, la reine qui le regarde tant. Et cette ammele ait si ardent qu’il pourchasse Méléagant et le mène partoutoù il lui plaît. Malgré qu’il en ait (malgré lui) Méléagant est mené

comme un aveugle ou bonhomme à la jambe de bois. »

Dossier n o 2 — L ’ amour courtois




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Questions : Autant que par l’amour de sa « Dame », Lan-celot paraît motivé dans son combat par la haine de l’Autre.

– Ce sentiment de haine envers un concurrent malheureux est-il compatible avec le véritable contrat moral (union libre) quiengage deux personnes envers la société ?

– La violence peut-elle précéder ce type d’engagement ?Pourquoi ?

– Que ait la reine à sa enêtre ?

– A-t-elle une conduite adulte et responsable ?

–

Sur quels critères semble-t-elle juger Lancelot, en le regardantavec tant d’insistance ? Crois-tu qu’elle cherche à savoir si Mé-léagant peut cacher une beauté intérieure ?

– À la n de ce passage, que penses-tu de la comparaison quirapproche l’attitude désemparée de Méléagant avec celle d’unnon-voyant et d’une personne à mobilité réduite ? L ’ auteur,Chrétien de Troyes, ne ait-il pas preuve d’une scandaleusehandiphobie* ?

3) Le clergé et la toute puissance de l’Église

La société médiévale est entièrement instrumentalisée parl’Église. Les membres du clergé, c’est-à-dire les prêtres et lesévêques (clergé séculier), ainsi que les abbés et les moines (clergérégulier) se partagent avec les nobles la plupart des pouvoirs duroyaume.

La quasi-totalité de la population est chrétienne. La vie desgens est donc rythmée par une succession de règles très strictesqui sont imposées à l’aide d’une idéologie culpabilisante : lapeur du diable et de l’ener est inculquée dès l’enance et chacunest persuadé qu’il doit se soumettre à l’ordre établi s’il veut avoirune chance de gagner le « paradis » après sa mort.



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Face au peuple, maintenu dans l’ignorance, des hommesd’Église (les clercs) contrôlent l’enseignement dans les monas-tères et les universités. Cet enseignement est réservé à une inmepartie de la population. Les clercs ont également le monopoledes hôpitaux, des hospices et d’une grande partie des tribunaux.

La puissance de l’Église repose sur sa richesse. Non seule-ment, elle reçoit des héritages et les dons de ses dèles (bour-geois, nobles, princes), mais elle possède aussi de nombreusesterres où elle exploite le travail des paysans. De plus, seul lepeuple doit lui verser un impôt très lourd : la dîme. Certains

évêques et abbés mènent d’ailleurs une vie aisée, comparable àcelle des plus puissants seigneurs.

Les abus sont tels que certains moines nissent par renoncerà leurs biens et décident de se retirer dans des abbayes. Souvent,ils se contentent d’activités insigniantes, comme prier en reco-piant des manuscrits, mais parois, ils entreprennent de déri-cher de nouvelles terres ou d’assécher des marais, (le scandaledu saccage des « zones humides » ne prendra n que bien plus

tard, en , avec la convention de Berne).L ’ ensemble du pays se trouve quadrillé par un réseau très

dense de chapelles, d’abbayes, de monastères, d’églises et decathédrales (dans les grandes villes), car les clercs sont égale-ment de grands bâtisseurs. Les édices qui se dressent encoredans le pays ont nécessité le travail de milliers d’ouvriers trèspeu payés, pendant des siècles.

Entre et , l’art roman s’épanouit dans l’Hexagone.

Les édices ont des murs épais soutenus par des contreorts,peu d’ouvertures étroites et des voûtes intérieures en ormes dedemi-cercles.

Entre et la n du Moyen-Âge, l’art gothique se répand(surtout dans le nord du pays). Les murs, moins épais, sont sou-tenus par des arcs-boutants. Les ouvertures munies de vitraux



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sont plus larges et plus nombreuses, alors que les voûtes reposentsur une technique nouvelle : la croisée d’ogives.

Malgré un coût humain et nancier exorbitant, la construc-tion de ces édices se poursuit durant tout le Moyen-Âge, carcela permet à l’Église d’armer sa toute puissance, ainsi que lasupériorité du « pouvoir de Dieu » sur celui des emmes et deshommes.

Handiphobie : Nom composé de « handicap » et dumot grec phobos « crainte. »

Sentiment inacceptable qui consiste à voir comme un « handi-capé », un non-voyant, un non-parlant, un non-entendant, unnon-marchant ou un non-comprenant.

Un handiphobe voit une personne qui doit être aidé par lasociété.

Un handiphile voit une personne dont la diérence enrichit lasociété.

Stéréotype : Du grec stereos « solide » et tupos « emp-reinte, modèle ».

(Il ne s’agit pas d’un individu quelconque, muni d’un baladeur

Mp3 stéréo).Un stéréotype est une idée toute aite, un cliché, un lieucommun. Chez celui ou celle qui l’emploie, il révèle générale-ment un esprit étroit, mesquin, étriqué et empreint de préjugésridicules.




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Exemple : Le ait de supposer que certaines proessionsconviennent davantage à l’un des deux sexes est un stéréotype

très courant.Voici une liste de métiers qui prouvent bien évidemment lecontraire :

Égoutier / Égoutière ; Terrassier / Terrassière ; CRS / Céhèresse ; Assis-tant maternel / assistante maternelle ; Nourrice (nounou) / Nourrice(nounou) ; Plombier-zingueur /Plombière-zingueuse ; Équarrisseur / Équarriseuse.

Attention : Certains noms de métiers éminisés peuvent être

trompeurs : ainsi, le éminin de « catcheur » est « catcheuse »,uniquement si ce sport à lieu sur un ring. Lorsque le combat sedéroule dans la boue ou le chocolat, la prétendue « catcheuse »n’est plus en réalité que la victime d’une odieuse exploitationsexiste.

Hiérarchie héréditaire : C’est une hiérarchie oùl’ensemble des pouvoirs, des privilèges et des richesses, sonttransmis par un être vivant à ses descendants.

Dans l’Ancien Régime la transmission du pouvoir monarchique,issue de la éodalité, s’eectuait de père en ls. Il n’existe sansdoute aucun système plus inégalitaire que celui-ci.

Aujourd’hui, grâce à l’abolition de tous les privilèges (loi votéependant la nuit du 4 août 1789), cette hiérarchie sociale estondée non plus sur « la naissance », mais uniquement sur l’eort,le talent et le mérite, comme le prouve à chaque instant l’originedes élites qui nous gouvernent.

Pertinent (e) : « Une vertu pédagogique pertinente »est un élément ou une activité qui permet d’améliorer la qualitéde l’éducation d’un(e) apprenant(e).

De nos jours, même si les tournois médiévaux sont peu pratiquésdans les écoles, tous les psychologues scolaires s’accordent à



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dire que « les activités violentes de ce type sont non-pertinentespédagogiquement. »

Jeûne : Le jeûne est une privation volontaire de nourriture(alors que « le jeune » – attention à l’orthographe – est un êtrepersécuté par la police, la justice et la société).

1) Il peut être l’expression d’une erveur religieuse.

Exemple : De nombreux Français pratiquent le jeûne pendantle ramadan.

2) Il peut être un moyen de dénoncer les injustices.

Exemple : Une grève de la aim de « sans-papiers ».3) Il peut être une nécessité biologique.

Exemple : Le loir jeûne tout l’hiver (Attention : L ’ expressionpopulaire « paresseux comme un loir » est à proscrire, car ellestigmatise gravement nos amis les animaux).





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CHAPITRE VIII : LES CROISADES

On appelle « croisades »* les huit expéditions militaires orga-nisées par les papes, entre et , pour arracher la Pales-tine aux musulmans.

Depuis des siècles, les Chrétiens se rendaient en pèlerinageà Jérusalem où, selon leur religion, se trouve le « tombeau deJésus ». Mais au XIe siècle, une dynastie turque s’empare du pou-

voir sur une grande partie de l’Asie Mineure et entend changerles règles du pèlerinage : désormais, les voyageurs sont un peurançonnés, un peu rackettés, ou un peu massacrés.

Prenant prétexte de cette situation nouvelle, le pape Urbain IIs’empresse de prêcher une croisade an de « délivrer la “erreSainte” ». En réalité, il s’agit de consolider le pouvoir de l’Égliseen l’uniant sous le commandement de la Papauté et en détour-nant les ardeurs guerrières des nobles et des chevaliers vers des

contrées lointaines. Pour les convaincre, Urbain II n’hésite pasà leur déclarer :

« Si ceux qui iront là-bas perdent leur vie pendant le voyageou dans la bataille, leurs péchés seront pardonnés. »

Parmi les diérentes croisades, huit sont dirigées par desnobles et des souverains issus de toute l’Europe occidentale.

1) Les huit croisades ofciellesLa première croisade (-) est marquée, après de nom-

breux pillages et de nombreux carnages, par la prise de Jéru-salem et la création d’un royaume Franc en Palestine.

La deuxième croisade (-) est destinée à venir en aide



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aux Chrétiens menacés de Jérusalem. Après de nombreux pil-lages et de nombreux carnages, c’est un échec complet.

La troisième croisade (-) est organisée pourreprendre Jérusalem tombée aux mains de « l’ennemi ». Mais,après de nombreux pillages et de nombreux carnages, la villereste aux musulmans.

La quatrième croisade (1202-1204) est déroutée versConstantinople. Endettés auprès des Vénitiens qui devaientleur ournir des navires, les croisés* nissent par s’allier aveceux pour eectuer de nombreux pillages et de nombreux car-

nages dans la ville.La cinquième croisade (1217-1221) est dirigée vers l’Égypte.

Elle a pour but la conquête d’une partie du sultanat qui aurait étéproposé par la suite en échange des territoires perdus de Pales-tine. Pourtant, malgré de nombreux pillages et de nombreuxcarnages, les résultats de l’expédition sont totalement nuls.

La sixième croisade (-) est inspirée par l’empereurd’Allemagne. Celui-ci tente de reprendre le contrôle des villes

« saintes » par des négociations avec le sultan d’Égypte. oute-ois, il laisse en repartant une situation conuse qui aboutira à laois à la reconquête musulmane, à l’arontement des diérentesactions chrétiennes, à de nombreux pillages et à de nombreuxcarnages.

La septième croisade (-) est entreprise par Louis IXqui tente la reconquête à partir de l’Égypte. Malgré les épidé-mies, les croisés parviennent tout de même à aire de nombreux

pillages et de nombreux carnages. Mais, capturé, le roi doit verser une énorme rançon.

La huitième croisade () est de nouveau dirigée parLouis IX contre le bey de unis. Cependant, l’expédition tournecourt : à peine débarqué, le roi meurt de la peste, avant mêmeque les croisés puissent se livrer au moindre pillage ou au



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moindre carnage (cette dernière croisade est sans doute vécuepar les soldats comme étant la plus tragique de toutes).

2) Les croisades populaires

En marge des croisades « ocielles » (c’est-à-dire organi-sées par les papes, les souverains et les nobles), d’importantesoules populaires vont participer à ces expéditions lointaines.En eet, beaucoup de prédicateurs, comme Pierre L ’ Ermite, parexemple, parcourent les campagnes et excitent les populations jusqu’à soulever un puissant enthousiasme dans toute l’Europe.

Durant la première croisade (), ce sont même les pay-sannes et les paysans, animés d’une oi naïve, qui précèdentl’armée les chevaliers. Contrairement aux soldats, ils n’ontaucune idée de conquête ou d’enrichissement personnel.

Mais, trompés, abandonnés, délaissés par les orces du pouvoir, ils se retrouvent bien vite sans le moindre ravitaillementpour survivre. Ils se voient donc contraints de recourir malgré

eux à de nombreux pillages et de nombreux carnages.Les arontements, la maladie, la amine déciment plus des

trois quarts de ces croisé(e)s inexpérimenté(e)s. Les quelquesmilliers de survivant(e)s nissent par se ondre dans l’arméedes chevaliers qui les rejoint en Asie Mineure.

En 1251, un autre mouvement populaire apparaît : « la croisadedes Pastoureaux». À l’époque, le terme « pastoureaux » désigneles « bergers » (étant donné la présence importante des emmes,

ce mouvement aurait dû légitimement s’appeler « la croisade desPastourelles et des Pastoureaux »).

L ’ origine de ce mouvement provient de la capture de LouisIX et des échecs de son armée durant la septième croisade. Lepeuple se demande comment un roi si pieux a pu être ainsi« abandonné de dieu ». Un moine prétend que l’orgueil des che-



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valiers, des riches et des puissants ont « déplu au Seigneur » etque seuls les humbles, les pauvres et les bergers, parviendront à

reprendre Jérusalem.Des milliers de paysannes et de paysans convergent vers les villes pour ormer des cortèges. Ils sont armés de haches, decouteaux et de bâtons. Apeurés, les bourgeois et les nobles leurreusent l’accès de grandes cités. Prenant prétexte de quelquespillages et quelques carnages, les autorités organisent alors uneéroce répression. Les dernières Pastourelles et les derniers Pas-toureaux nissent par s’embarquer à Marseille pour rejoindre

les autres croisés.Parmi les expéditions les plus tragiques, se trouve sans doute

« la croisade des enants » : deux cortèges se orment en mêmetemps en 1212, en Allemagne et dans l ’Hexagone. Dans les deuxcas, une masse de pauvres et d’enants anatisés se regroupe,traverse misérablement des territoires plus ou moins hostiles etnit par échouer dans des ports de Méditerranée (Gênes et Mar-seille). Trop pauvres et trop aibles, ils n’entreprennent aucun

pillage, aucun carnage et meurent de amine, de maladie et deroid, dans le dénuement le plus total.



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Dossier n o 1 — La croisade des enfants


En 1212, Étienne, un jeune berger des environs de Ven-dôme (41) a une vision : il croit voir « Jésus », déguiséen pèlerin, qui lui demande de reconquérir la « TerreSainte » et de délivrer Jérusalem. Aussitôt, Étienne

parcourt le pays en appelant à la croisade : une ouled’enants « inspirés » le rejoint, malgré le désaccorddes parents et les réticences du clergé.

Un immense cortège de 30 000 personnes se orme,composé d’enants, mais aussi de nombreux adultesdéshérités (paysans, pauvres, prêtres, marchands,aventuriers et « aventurières »). Le cortège parvient jusqu’à Saint-Denis pour rencontrer le roi PhilippeAuguste. Pourtant, il semble que les pèlerins n’aientobtenu aucun appui du pouvoir.

Guidés par des « signes » (grenouilles, papillons etoiseaux se dirigeant vers la mer), les croisés pour-suivent leur route et atteignent la Méditerranée. Ilss’attendent alors à voir un miracle : grâce à leur oi età leurs prières, les ots devaient s’écarter pour décou-vrir un passage jusqu’en Terre Sainte, comme la merRouge, dans la Bible.

Apparemment, cette croisade ut un échec complet,puisqu’on perd la trace de ces croisés à Marseille. Cer-tains chroniqueurs pensent qu’ils s’embarquèrent etrent naurage. D’autres arment qu’ils urent venduscomme esclaves.



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Test : AURAIS-TU PARTICIPÉ À LA CROISADE DES ENFANTS ?

Imagine que tu te trouves à la place du jeune Étienne. Entoure (aucrayon à papier) les numéros qui correspondent à chacune de tesréponses, puis tu les additionneras, comme s’il s’agissait de points :

Tu songes tout à coup au sort de tes moutons. Ta réaction estla suivante :

1) Je ne pars plus.

2) Je cherche un « remplaçant. »

3) J’en trouverai d’autres en Palestine.

Tu as eu une « vision » identique à celle du jeune berger :

1) Je dois « consulter. »

2) Où est-ce, Jérusalem ?

3) Comment convaincre les autres ?

Tes parents se montrent modérément enthousiastes à l’idée deton projet de croisade :

1) Ils sont prudents.2) Ils n’ont jamais été jeunes ?

3) Que Dieu leur pardonne…

Les grenouilles, les papillons, les oiseaux se dirigent vers laMéditerranée :

1) Et alors ?

2) Pas bêtes, les bêtes !

3) Le pire non-voyant est celui qui ne veut point voir.

À Marseille, les ots reusent de s’ouvrir comme la mer Rouge :

1) Manquait plus que ça !

2) On peut encore s’embarquer, non ?

3) S’embarquer, nager, voler…



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Si tu obtiens un total compris entre 5 et 8 points, tu as unsolide sens critique et tu te mées du « surnaturel ». Tu n’aurais

pas participé à la croisade des enants, mais grâce à ton senspratique, tu aurais certainement ait ortune dans l’élevage demoutons.

Si tu as entre 9 et 11 points, tu sais au ond de toi que les raisonsqui t’ont poussé à aire cette croisade sont bien minces. Maiscomme tu n’oses pas reconnaître tes erreurs devant 30 000personnes, tu nis noyé un beau matin de 1212, quelque partentre Marseille et La Ciotat.

Si tu as plus de 11 points, ton, ta, tes parent(e)(s), ton, ta, testuteur(s) ou tutrice(s) vont être rapidement convoqué(e)(s) parla réérente (ou le réérent) scolaire adulte de ta classe.

3) La croisade contre les Albigeois

À la suite du résultat très mitigé des quatre premières croi-sades, le pape Innocent III (bien mal nommé) décide derenorcer son pouvoir en inventant la notion de « croisade poli-tique ». C’est ainsi qu’il prêche contre des territoires chrétiens,notamment dès contre les « Albigeois ».

Les Albigeois sont aussi appelés « Cathares » (du greckatharos « pur »). Principalement établis dans le Languedoc,ils pratiquent un christianisme qui s’éloigne des dogmes o-

ciels de l’Église. Ils croient que Dieu a créé les âmes pures, maisqu’un autre Dieu, un Dieu du mal, les a enermées dans lescorps humains. L ’ Église va combattre cette nouvelle croyanceen la qualiant « d’hérésie ». Le catharisme a pu se développerau cours de tout le XIIe siècle en raison des nombreux excès etdes abus scandaleux du clergé catholique.



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Innocent III promet aux croisés, non seulement le pardon deleurs péchés, mais aussi la conscation des terres des « héré-tiques » à leur prot. Avec la complicité active de plusieurs roisde l’Hexagone (qui espèrent ainsi accaparer le Languedoc), lesseigneurs du Nord ravagent toute la région et se livrent à denombreux pillages et à de nombreux carnages pendant plus de vingt ans.

Pour mettre n à toute tentative de « déviance », Innocent IIIinvente un tribunal ecclésiastique aussi tragiquement originalque cruellement ecace : l’Inquisition.

Les enquêteurs, appelés « inquisiteurs », peuvent désormaisaire arrêter toute personne qui leur semble suspecte. L ’ inculpéignore le nom de ses accusateurs et n’a pas le droit d’avoir unavocat pour se déendre. S’il reuse d’avouer « ses crimes » (nepas suivre la doctrine ocielle), il peut être torturé. Après avoiravoué, s’il reuse de renoncer publiquement à ses croyances, ilest livré aux juges laïcs et brûlé vi.

Cet obscurantisme* médiéval a continué sous de multiples

ormes (notamment avec la « question ») jusqu’au siècle desLumières (XVIIIe). Seule l’infuence déterminante des grandsphilosophes de cette époque permettra sa disparition dénitive.

4) Les conséquences des croisades

Dès la première croisade, les Chrétiens se trouvent en contactavec les lieux où aboutissent les routes des caravanes provenant

à la ois d’Arabie et de l’Asie lointaine. La découverte de mar-chandises nouvelles va introduire un commerce extraordinaireentre l’Orient et l’Europe occidentale.

Cet essor du commerce correspond au développement des villes et à l’accroissement de la population. À l’origine, lesartisan(e)s, les marchand(e)s et les paysan(ne)s, sont soumis aux



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seigneurs qui perçoivent des redevances et exigent des corvées(travail orcé) plusieurs jours par an. Mais peu à peu, avec l’en-richissement des villes, les bourgeois parviennent à s’unir pourarracher aux seigneurs une certaine autonomie, des avantageset des libertés qui sont appelées ociellement des « chartes ».

Les rois capétiens et le clergé, en utilisant les croisades, ontréussi à aaiblir considérablement la noblesse qui a été enpartie décimée et ruinée par ces guerres inutiles. Les rois vontencore réduire le pouvoir des grands seigneurs en s’appuyantsur les bourgeois(ses) de villes : ils leur donnent même parois

des onctions importantes au sein des conseils royaux (ormed’administration et de gouvernement).

Mais dans les villes, la situation n’est pas plus enviablequ’avant pour les gens du peuple : le pouvoir appartient désor-mais aux plus riches qui n’ont pas davantage de consciencedémocratique que l’ancienne noblesse.

Une quatrième classe sociale très puissante apparaît doncprogressivement auprès des paysan(ne)s, des nobles et du

clergé : La bourgeoisie.Plus importants encore que les conséquences économiques,

les apports culturels provenant du monde arabe vont êtreextrêmement enrichissants pour toute l’Europe, car la culturemusulmane va révolutionner l’ensemble des connaissancesscientiques.

Les mathématiciens arabes nous réapprennent à compter, àcalculer, à raisonner ; les astronomes arabes nous révèlent le

mouvement des planètes, les mystères de la matière, et l’originede l’univers ; les géographes arabes nous transmettent des cartesdu monde, des routes maritimes et des techniques de mesures.

Dans tous les domaines (la médecine, la philosophie, la bota-nique, les arts…) les croisés rapportent la culture encyclopé-dique des Arabes en Occident. Ces connaissances complètent



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paraitement les diérents emprunts qui avaient déjà eu lieuau début du Moyen-Âge, grâce à la conquête musulmane del’Espagne.

Dossier n° 2 — Les mots ara

Beaucoup de mots du rançais d’aujourd’hui sont en réalité d’ori-gine arabe. Voici une liste de mots qui sont entrés dans notrelangue depuis les premiers contacts entre les Européens et lesArabes au VIIIe siècle, en passant par la période des croisades jusqu’aux échanges méditerranéens plus récents.

Tous proviennent de la large sphère culturelle de l’ancien Empirearabe, qu’ils en soient directement ou indirectement issus :

Algèbre ; Algorithme ; Artichaut ; Aubergine ; Azur ; Berga-

mote ; Bougie ; Caban ; Caé ; Carae ; Caramel ; Chat ; Che-mise ; Chire ; Chimie ; Coton ; Douane ; Divan ; Échecs ;Élixir ; Épinard ; Éponge ; Estragon ; Gazelle ; Girae ; Gou-dron ; Guitare ; Jaquette ; Jarre ; Jasmin ; Jupe ; Laque ; Lilas ;Luth ; Magasin ; Maroquinerie ; Massage ; Matelas ; Mousse-line ; Nénuphar ; Noria ; Orange ; Rame ; Raquette ; Saran ;Sacre ; Saphir ; Satin ; Sirop ; Soa ; Sorbet ; Sucre ; Tamaris ;Tambour ; Tasse ; X (Inconnue en mathématiques) ; Zénith ;Zéro (notion algébrique).

– Que remarques-tu en lisant cette liste ? Regroupe ces mots endiérentes catégories (par exemple : les mots qui concernentles sciences, ceux qui concernent l’artisanat, la botanique…).

– Que nous révèle la présence des mots scientiques ? Les ruitset les légumes qui sont cités existaient-ils dans l’Hexagone,


bes



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avant les contacts avec la civilisation musulmane ? Ces contactsont-ils été enrichissants ?

–

Que peux-tu apprendre sur la vie quotidienne des peuplesarabes ? À ton avis, étaient-ils rustres ou ranés ? Justie taréponse en donnant des comparaisons avec les autres peuplesdu Moyen-Âge.

– On estime que plusieurs centaines de mots du rançais actuelproviennent de l’arabe contre moins de cent qui proviennentde la langue gauloise. Qu’en déduis-tu, sur les origines cultu-relles de l’Hexagone ?

Voici maintenant une autre liste de mots rançais, qui sont direc-tement issus de la langue gauloise :

Ardoise ; Auvent ; Bac ; Baquet ; Bassin ; Bâche ; Balai ;Barque ; Barrière ; Bauge ; Bec ; Bécasse ; Benne ; Billot ;Bitume ; Blaireau ; Bouc ; Boue ; Bauge ; Bourbier ; Cabane ;Cervoise ; Chariot ; Chéti ; Débraillé ; Garrot ; Garrotter ;Gaspiller ; Glaive ; Gober ; Goberger (se) ; Gosier ; Gringalet ;Guenille ; Javelot ; Lance ; Mégot ; Palerenier ; Renrogner ;

Suie ; Tanner ; Tonneau ; Trogne ; Truand ; Truander ; Truie ;Valet ; Vassal.

Regroupe de nouveau les mots de cette seconde liste en di-érentes catégories (par exemple : les mots qui dénissent lesobjets, ceux dénissent les activités de la vie quotidienne, les rap-ports entre les gens…)

Compare-les avec celles des mots d’origine arabe.

– Lequel des deux héritages culturels te semble-t-il être le plus

important ? Pourquoi ? Que peux-tu en conclure ? L ’ ancienneexpression populaire « Nos ancêtres les Gaulois » te paraît-elle judicieuse ?



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Croisé(s) : Nom ormé à partir du verbe « croiser », signiant« Garni de croix. »

Personne qui partait combattre les « indèles* ». Ceux ou cellesqui participaient à ces expéditions militaires lointaines portaientune croix d’étoe cousue sur leurs vêtements. Ce signe de recon-naissance, qui devint vite très populaire, avait, semble-t-il, uneorigine religieuse.

Croisade : Ce mot peut avoir deux signications.

1) Tentative pour créer un mouvement d’opinion, au cours d’uneaction citoyenne :

Contre quelque chose : « une croisade contre le réchauementclimatique. »

Ou en aveur de quelque chose : « une croisade pour le reroi-dissement de la planète ».

2) Expédition militaire destinée à contraindre par la orce despopulations réractaires à une idéologie politique et / ou à unedoctrine religieuse.

Exemple : « Le pape prêche une croisade contre les indèles. »

En ce sens, il n’y a jamais de croisade « en aveur de quelquechose ». Cette absence de tout élément positi aboutit géné-ralement à de nombreux pillages et à de nombreux carnages.

Infidèles : Hérétiques, mécréants, païens… Ce termedésigne tous ceux qui ont une autre religion que la religionconsidérée comme vraie par d’autres.

Cette notion est très dangereuse, car elle introduit une hiérarchieentre les diérentes croyances qui, en réalité, se valent toutes etsont uniquement une aaire de goût, de préérences, de choixpersonnels.




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L ’ expression « chiens d’indèles » doit être évitée, car elle estdoublement stigmatisante : à la ois envers « l’Autre » et envers

nos amis les canidés.Carnage : Action de tuer des personnes ou des animauxen grand nombre, tuerie, boucherie massacre, hécatombe, des-truction massive… bre, une action assez déterminée et peusoucieuse des règles du vivre-ensemble.

Attention : Lorsqu’une telle action se produit au nom de prin-cipes justes, on ne doit plus parler de « carnage », mais de « dom-mages collatéraux » (voir chapitre V).

Le radical carne (« chair,viande ») se retrouve dans plusieurs mots :Carnassier / carnivore : Qui ne ait aucun eort pour devenirvégétarien.

Carnaval : Divertissement local grotesque.

Carne : Mauvaise viande ou mauvaise personne.

Incarnat : Qui est d’une couleur proche de celle d’une cerise bio.

Incarnation : Production de chair en réparation d’une plaie.

Incarné : Dont le bord est entré dans les chairs (en parlant d’unongle, par exemple).

Obscurantisme : Nom ormé à partir de l’adjecti « obscur. »

Exercer un pouvoir tyrannique pour empêcher la diusion dela science, de la culture et de la vérité, au plus grand nombre degens possible.

Exemple : Au Moyen-Âge, les moines chrétiens imposaient

l’idée que la terre était plate. Pourtant, les Égyptiens de l’Anti-quité en déjà avaient mesuré la circonérence, calculée en pasde chameaux.

(Notons que si une telle découverte apparaît digne de la scienceet des Lumières, le recours à des chameaux pour une tâche aussiingrate est en soi une méthode assez obscurantiste).





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CHAPITRE IX : LA MONTÉE DU POUVOIR ROYAL

1) La conquête de l’Hexagone : guerres et persécutions

Entre la n du XIIe siècle et le début du XIVe siècle, trois rois vont avoir une importance capitale dans le développement del’autorité royale : Philippe Auguste, Louis IX et Philippe le Bel.

Ces trois souverains utilisent tous les moyens possibles pouragrandir « leur » domaine : achats, alliances, mariages, héritages,traités, guerres et élimination des grands seigneurs éodaux. Ilsnissent par imposer leur pouvoir, souvent au détriment de lamorale la plus élémentaire.

) Philippe Auguste : Il va utiliser la ruse pour parvenir àquintupler la surace de ses terres durant son règne. Sans scru-pule, il part en croisade avec le roi d’Angleterre, Richard Cœur

de Lion, mais prétexte une maladie an de rentrer en France etmieux l’éliminer en complotant avec Jean sans erre.

Bientôt trahi à son tour, Jean sans erre décide alors deormer une vaste coalition européenne contre Philippe le Bel.Mais tous ces coalisés sont vaincus près de Lille, à la bataillede Bouvines (), notamment grâce à la présence de milicespopulaires. L ’ autorité du roi s’en retrouve renorcée.

Le roi prend souvent les villes et les associations de marchandssous sa protection. Il augmente les privilèges des bourgeois etleur accorde même une représentation ofcielle dans le gouver-nement du pays.

Si Philippe Auguste a été le premier Capétien à expulser lesJuis de son royaume pour des raisons bassement politiciennes,



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il a aussi été le premier à les rappeler, de açon à mieux taxerleurs richesses.

) Louis IX : « Le roi très pieux » entend aire de l’Hexagoneun « modèle » de la chrétienté. An de fatter le clergé, il n’hésitepas à prendre des mesures discriminatoires beaucoup plus radi-cales à l ’égard des Juis : il bannit du royaume ceux qui reusentde se convertir au christianisme (une loi qui sera annulée peuaprès en échange d’une importante somme d’argent), puis illeur impose de porter des signes distinctis sur leurs vêtements(pour mieux les stigmatiser auprès de la population).

Il se montre également très avorable à l’Inquisition qu’il sou-tient dans la lutte contre les prétendus « hérétiques » albigeois.Enn, il participe personnellement à deux croisades destinées àexterminer « les indèles » musulmans.

Louis IX aura donc inauguré une politique de collabora-tion totale avec le pape. Pour le récompenser de ses « services »,l’Église le proclamera « Saint ». (Cependant, il mourra avantd’avoir pu apprécier son nouveau titre de « Saint Louis »).

) Philippe IV le bel : Petit-ls de « Saint Louis », surnommé« le roi de er », il est sans doute un des souverains qui s’appa-rente le plus à ce qu’on appelle aujourd’hui un « criminel deguerre ». Rusé, violent, entêté et orgueilleux, il n’a qu’un seulbut : renorcer son pouvoir en agrandissant le royaume. Il nereculera devant aucun procédé pour atteindre ses objectis.

Il décide tout d’abord de remplir les caisses de l’État en ran-çonnant les Juis. Après une multitudes de mesures humiliantes

et lorsqu’il comprend qu’il ne peut plus rien leur soutirer, il les vole, les persécute, pour nir par les expulser : en , tous lesJuis sont condamnés à l’exil et leurs biens sont consqués.

Puis il lève de nouveaux impôts sur le clergé, sans prendrel’avis du Saint-Siège. Comme le pape prétend lui aire obstacle,le roi expédie une sorte de commando en Italie an de le aire



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enlever. Le pape est jeté en prison et meurt peu après. Désor-mais, pendant près d’un siècle, les papes résideront en Avignonet seront soumis au roi.

Mais la politique de prestige coûte de plus en plus cher et lescaisses royales sont de nouveau vides. Philippe le Bel s’en prendalors aux richesses des « empliers ». Ceux-ci orment à l’origineun ordre militaire et religieux dont la onction est de protégerles pèlerins qui se rendent à Jérusalem. Devenu par la suite une véritable banque en protégeant les richesses des pèlerins, l’ordrese replie en Europe après la libération de la Palestine (appelée

improprement « perte de la erre Sainte »).En , sous le prétexte de crimes probablement imagi-naires, le roi ait arrêter tous les empliers simultanément. Aprèsd’abominables tortures, ils nissent par « avouer », et un grandnombre d’entre eux sont brûlés vis. L ’ ordre des empliers estdénitivement supprimé et tous leurs biens sont consqués parle roi.

À cette époque, la plus grande partie de l’Hexagone est déjà

constituée et le pays repose sur une puissante administrationcentralisée. Le « ciment » de cette unité aura donc été constituépar l’intolérance, la discrimination et la persécution des popu-lations « diérentes. »

2) Le peuple au XIVe siècle : amines, épidémieset répression

Après la période des progrès relatis du XIIe et XIIIe siècle,le peuple subit de plein ouet les tragiques répercussions desguerres. De plus, une succession d’hivers rigoureux détruisentles semences des paysans, alors que des étés pluvieux pour-rissent les maigres récoltes.

L ’ augmentation de la population se poursuit (l’idée de maî-



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trise des naissances à l’époque n’étant pas même ébauchée) etles bouches à nourrir deviennent bientôt trop nombreuses parrapport aux ressources agricoles. De terribles amines réappa-raissent dans toute l’Europe, alors que les maladies se déve-loppent plus rapidement parmi des populations aaiblies.

Venue d’Orient, la peste noire atteint le port de Marseille en. Un an plus tard, elle ravage tout l’Occident. La rate* et lerat sont accusés à tort de répandre la mal. La peste noire va tuerplus d’un tiers des habitant(e)s d’Europe (jusqu’aux deux tiersdans certaines régions) : les campagnes se vident et certaines

villes sont même abandonnées. Le commerce, jadis forissant,est ruiné par la désertication et l’abandon des moyens descommunication.

Endoctrinés, les gens du peuples pensent qu’ils s’agit d’une« punition de Dieu » et qu’ils doivent redoubler de oi pour seaire pardonner « leurs autes » : certain(e)s pénitent(e)s traversent les villes en se fagellant. D’autres accusent les Juisd’avoir empoisonné les puits du Languedoc : ils les massacrent

par milliers. Mais ces terribles démonstrations collectives neparviennent pas à soulager leurs peines : les guerres, un instantsuspendues, reprennent de plus belle en entraînant leurs cor-tèges de pillages et de carnages.

Les paysannes et les paysans, abandonnés de tous, nissentpar s’en prendre à leurs seigneurs. Comme dans les villes, lapopulation se révolte contre la misère et l’exclusion. Certainsesprits éclairés commencent même à remettre en question le

pouvoir du roi… Toutes ces révoltes seront écrasées dans le sang.

3) La guerre de Cent Ans

L ’ origine de cette eroyable et interminable guerre ratri-cide* (-) entre deux nations européennes provient



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d’une lointaine répudiation sexiste*, puis de la réactualisationd’un code de loi barbare, tout aussi sexiste.

En 1152, le roi Louis VII avait répudié son épouse, Aliénord’Aquitaine. Il avait obtenu le divorce, non pour incompatibilitéd’humeur ou de caractère, mais pour « aute grave » (donc sansprestation compensatoire). Ce jugement inique, qui n’avait paspris en compte la réalité d’une emme délaissée par son mari,allait provoquer indirectement la uture guerre de Cent Ans :en eet, deux ans plus tard, Aliénor s’était remariée avec HenriPlantagenêt. Ce roi d’Angleterre déjà duc de Normandie, héri-

tier de l’Anjou et du Maine, avait donc reçu, comme dot de saemme, l’Aquitaine et le Poitou. Depuis cette époque, tous les roisd’Angleterre auront des prétentions sur l’Hexagone.

En , le dernier des trois ls de Philippe le Bel meurt sanslaisser d’héritier mâle. Les « légistes » reusent alors l’accès dutrône aux emmes de la noblesse royale. Ils prennent prétexte de vagues usages datant de Clovis et de l’antique « loi salique ». Cecode (parmi bien d’autres discriminations) interdisait l’exercice

du pouvoir à toutes les emmes.Deux prétendants s’arontent alors pour la succession :

1) Philippe de Valois, neveu de Philippe-le-Bel (qui deviendraPhilippe VI).

) Édouard III, roi d’Angleterre, mais aussi petit ls de Phi-lippe le Bel par sa mère.

Sous la rivalité des Plantagenêt et des Capétiens se cachent

aussi des intérêts économiques : l’Angleterre importe de nom-breux produits qui lui ont déaut. (Aujourd’hui, grâce à laCommunauté européenne et aux institutions démocratiques,ce type de confit ne pourrait plus exister).

Si la guerre couvre une période de ans, elle est en réa-lité entrecoupée de trêves plus ou moins longues. Dans un pre-



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mier temps, l’Angleterre remporte de nombreuses « victoires » :Crécy () et Poitiers ().

Dès la bataille de Crécy, la « bombarde » (ancêtre du canon)est employée pendant les combats. Alors que les Chinoisavaient inventé la poudre essentiellement pour des raisons es-tives (les eux d’artice), les Occidentaux n’en perectionnent latechnique que pour s’entretuer.

Puis Charles V reprend l’avantage sur les Anglais, notam-ment grâce au charisme du connétable Bertrand du Guesclin.Durant son règne, le roi réorganise les nances, en rétablissant

une monnaie stable. Malheureusement, les taxes nouvelles etl’impôt de la gabelle sur le sel (augmenté et rendu permanent)sont principalement utilisés pour la reprise de la guerre.

À la mort de Charles V et de Du Guesclin (1380) les troupesanglaises ne possèdent plus que quelques villes, mais le pays estépuisé.

Une troisième période commence alors, marquée par d’im-portants revers : un roi (Charles VI) mineur au début de son

règne, puis devenu très vite non-comprenant, des nobles quigaspillent les ressources de l’État et enn des princes royauxqui déclenchent une véritable guerre civile en se disputant lepouvoir (rivalité entre les Armagnacs et les Bourguignons).

Le roi d’Angleterre prote de cette situation troubléepour écraser le pays à Azincourt (). La reine Isabeau estcontrainte de signer le traité de royes () qui déshéritele utur Charles VII et reconnaît la souveraineté anglaise sur

l’Hexagone.Mais au moment où le confit semble terminé, Jeanne d’Arc,

une jeune illuminée (sans doute manipulée) parvient à inspirerune certaine crainte superstitieuse parmi les soldats anglais.Jeanne parvient à délivrer la ville d’Orléans, puis à aire cou-ronner Charles VII à Reims.



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Capturée par les Anglais, elle est brûlée vive à Rouen en .Cette n prématurée permettra au personnage de devenir unmythe, largement récupéré* par la suite.

L ’ échec de Jeanne d’Arc (qui n’a pas réussi a repousser lesAnglais hors de l’Hexagone) va néanmoins laisser de terriblestraces idéologiques sur le pays. Le peuple, instrumentalisé parla monarchie, a pour la première ois l’illusion d’appartenir àun même pays et à une même culture : il éprouve un certain« patriotisme », ce sentiment tragique qui annonce déjà les plusgrands massacres du utur.

Il audra encore plus de vingt ans à Charles VII pour réorga-niser une armée solide qui réussira enn à mettre un point nalà la guerre de Cent Ans (bataille de Castillon, ).


Dossier n o 1 — Les voix de Jeanne d’Arc

Durant toute son enance, Jeanne d’Arc garde les moutons enLorraine. Vers l’âge de 13 ans, la jeune bergère entend les voix deplusieurs « saints » (sortes d’êtres célestes aux pouvoirs surnaturels,selon certaines religions) qui lui ordonnent de chasser les Anglaisde l’Hexagone et de aire couronner le dauphin (qui deviendraCharles VII).

Elle résiste tout d’abord à « l’appel de ces voix », puis à 16 ans, elledécide de s’acquitter de « sa mission » : portant des habits mascu-lins (ce qu’elle era jusqu’à sa mort), elle parvient jusqu’au utur roiet réussira à le aire sacrer à Reims, le 17 juillet 1429. Elle armerapar la suite que ce jour ut « le plus beau de sa vie. »



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Test : PEUX-TU DÉCOUVRIR LA VÉRITABLE ORIGINE DE CES « VOIX » ?

De nombreuses hypothèses ont été avancées, tout au long de l’histoire,pour élucider le soi-disant mystère de ces voix : l’existence réelle de saints,puis celle du diable, la présence d’acouphènes (sifements ou bourdonne-ments) dans l’oreille de Jeanne, ou même la possibilité d’une contaminationde l’adolescente par la « tremblante du mouton ».

En réalité, seules les avancées de la science moderne permettent d’apporterune réponse satisaisante à ce qui, hier encore, constituait une énigme : lescauses d’un trouble proond de la personnalité sont souvent révélées grâceà la psychanalyse.

Voici quelques-unes des clés de cette science. Elles vont te donner le moyende répondre aux questions qui suivent, an que tu puisses peut-être trouverune explication logique au comportement de Jeanne :

Tous les petits enants rêvent de se « Pacser » avecleurs parents : les lles avec leur père, les garçons avec

leur mère. Cela s’appelle : « le complexe d’Œdipe. »1) Le complexe d’Œdipe doit toujours être « résolu », c’est-à-dire que l’enant doit abandonner le plus tôt possiblel’idée de se Pacser avec l’un de ses parents.

2) Si le complexe d’Œdipe n’est pas résolu, l’adolescent(e)risque de connaître d’importants troubles de la person-nalité : par exemple, une jeune lle peut éprouver le be-soin de s’habiller en homme (se travestir).

3) Au lieu de rechercher un petit copain ou une petite co-pine, l’adolescent(e) risque de reporter son amour surquelqu’un d’inaccessible : cela s’appelle un « transert. »

4) Dans son or intérieur, l’adolescent(e) sait pourtant quecet amour est impossible. Ce conit s’exprime par unesourance qui peut conduire à une « névrose hysté-rique » (une perturbation des sens, comme des halluci-nations de l’ouïe ou de la vue).



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Questions : Pour quelle raison Jeanne d’Arc n’a-t-elle jamais connu de « petit ami » ? Quel est sonsurnom ? Que signie-t-il ? Pourquoi les anomaliesde son existence surviennent-elles précisémententre 13 et 16 ans ? Comment appelle-t-on cettepériode dicile, entre l’enance et l’âge adulte ?

– Qu’est-ce qui n’a probablement pas été « résolu »avec son père ? Quels sont les signes qui te per-mettent de le supposer ? Les habits que porteJeanne te paraissent-ils lui convenir ? Que nousapprennent-ils ?

– Qu’appelle-t-on un « transert » ? Pour Jeanne, quereprésente le utur Charles VII ? Comment se mani-estent les troubles qui accompagnent cette rela-tion impossible ? À l’aide de toutes tes réponses aux

questions qui précèdent, peux-tu maintenant expli-quer l’origine des voix de Jeanne d’Arc ?

Si tu n’as pas trouvé la réponse,

tu dois aire preuve d’une « stra-

tégie d’évitement » et tu as sans

doute toi-même un gros pro-

blème d’Œdipe avec ton papa

ou ta maman. Dans quelques

années, tu pourras, avec proft,commencer une très longue

psychanalyse.



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4) Louis XI et la n du Moyen-Âge

La orte personnalité de Louis XI domine toute la secondemoitié du XVe siècle. Il renorce encore l’autorité royale etachève l’unité de l’Hexagone en abaissant dénitivement lesderniers pouvoirs de la grande éodalité. En ce sens, on peutmême armer qu’il est un précurseur de la monarchie absolue.

Conscient qu’un royaume doit être riche pour développer unepolitique territoriale, le roi encourage le commerce et l’indus-trie, alors que le pays se repeuple et que l’économie se redresse.

Il maintient une armée orte, nancée par des impôts perma-nents. Enn, il évite prudemment de nombreuses guerres touten parvenant à éliminer son grand rival : le duc de Bourgogne,Charles le éméraire.

Mais sa personnalité reste très controversée. Esthétiquementdéavorisé, Louis XI compense sans doute un décit aecti enaisant preuve d’un caractère dur et impitoyable. Ainsi, pourparvenir à ses ns, il n’hésite pas à enermer certains de ses

opposants dans des cages de er.La n du Moyen-Âge est également marquée par deux pro-

grès techniques majeurs : la diusion de l’imprimerie et l’utili-sation de nouveaux outils de navigation.

Vers , c’est l’Européen Gutenberg, de Strasbourg, quireprend et perectionne une invention chinoise : l’imprimerie.Une autre invention chinoise est parvenue dans l’Hexagone dèsle XIVe siècle, grâce aux Arabes : le papier. Il va permettre la di-

usion à grande échelle des textes imprimés. (Auparavant seulela peau de nos amis les animaux était cruellement employéepour servir de parchemin).

Le premier livre imprimé de l’histoire est une bible (La Biblede Gutenberg), mais bientôt. d’autres textes beaucoup plus inté-ressants seront imprimés. En brisant le monopole de la religion



111

(celui des moines copistes), le livre va permettre de partager lesconnaissances et de aire circuler des idées nouvelles.

L ’ imprimerie prote également à la navigation, avec les pro-grès de la cartographie. Les navigateurs européens peuventdésormais s’aventurer au loin sur les mers à l’aide de la boussole(une invention chinoise et arabe) et de l’astrolabe (une inven-tion presque arabe).

En 1492, le matelot espagnol Rodrigo de Triana (au service duGênois Christophe Colomb), découvre l’Espace Caraïbe. Cettedate importante marque le début de la colonisation de l’Amérique

par les Européens : c’est aussi la n du Moyen-Âge et le début des« Temps modernes », (mais là encore, comme c’était déjà le caspour la n de l’Antiquité et le début du Moyen-Âge, bien peu degens de l’époque en prennent véritablement conscience).


Dossier n o 2 — Les fillettes

Louis XI est célèbre pour avoir eu recours à des méthodes carcé-rales particulièrement déshumanisantes. Lorsque ses adversairesn’étaient pas exécutés, il les enermait pendant de nombreusesannées dans des cages. Les plus petites de ces cages étaient sur-nommées : « les llettes. »

Cet espace clôt était si restreint que le détenu ne pouvait s’y tenirni debout, ni même allongé. Parois, la cage se trouvait suspendue

à la voûte du cachot, de açon à rendre encore plus pénible lemoindre mouvement du prisonnier.

Plusieurs opposants politiques importants urent ainsi réduits ausilence : en 1469, l’évêque Guillaume de Haraucourt et le cardinalLa Balue (dont le seul tort avait été de trahir le roi) passèrent ainsiplus de 10 ans dans ces cages.



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Expérience : FABRIQUE-TOI UNE « FILLETTE »

Pour te permettre de saisir toute la violence arbitraire dupouvoir royal de l’Ancien Régime, nous te proposons deabriquer la réplique d’une « llette. »

Si tu le désires, tu pourras par la suite t’y enermer (parexemple une journée entière, ce qui correspondra seu-lement à environ 1/ 4000e des sourances endurées parle cardinal La Balue).

Astuce n o 1 : Une cage correspond à un cube desix aces. Mais en construisant ta cage dans un angle de tachambre, donc en utilisant le sol et les deux pans de mur, il nete reste plus que trois aces à garnir de barreaux (42 barres autotal, au lieu de 84).

Astuce n o 2 : En règle générale le métal est assez cher.Cependant, il y a certainement près de chez toi une aire de sta-tionnement réservée aux gens du voyage : beaucoup d’entreeux sont vanniers ou errailleurs et si tu sais engager le dia-logue, ils seront sans doute ravis de te donner tout ce dont tuas besoin.

Matériel nécessaire (très simple) :

1) 42 barres métalliques plates (épaisseur : 0,5 cm. Lar-geur : 5 cm. Hauteur : 1,50 m).

2) 150 boulons avec 150 écrous de même diamètre(de préérence).

3) Une perceuse (minimum 750 Watts) avec unegamme de orets meulés à métaux.

4) Une clé à cliquet (si possible en acier chromevanadium).



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Réalisation (très simple) : Demande à une personne adulte de pratiquer destrous tous les 20 cm, sur chacune des barres métal-liques (Attention : cette opération est dangereuse et situ l’eectues toi-même, sache que la responsabilité del’auteur, de l’éditeur(-trice) ou de l’Éducation Nationale nesaurait être engagée).

Place les barres une à une, de açon qu’elles orment unquadrillage (7 verticales x 7 horizontales pour chaqueace) : tes rères et sœurs, ou des ami(e)s, les tiendrontpendant que tu inséreras les boulons dans les trous, puisque tu visseras les boulons à l’aide de la clé à cliquet.

S’il y a de la moquette ou un tapis dans ta chambre, metsune plaque de tôle ondulée sur le sol de ta cage, an debien recréer les conditions du XVe siècle.

Surtout, avant que la cage ne soit complètement ter-minée, n’oublie pas de te placer à l’intérieur…

En 1790, ces « monuments de la tyrannie » urentdétruits par les révolutionnaires sans la moindre gestioncitoyenne des déchets. Toi, par contre, à la suite de cetteexpérience, tu devras songer au recyclage des métaux

en te rendant à la déchetterie ou dans l’espace propretéle plus proche de ton domicile.



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Rat / rate : Petit(e) mammière rongeur(-euse) à museau pointu

et à très longue queue écailleuse, répandu dans le monde entier.La « rate » est la emelle du rat, c’est-à-dire qu’elle peut choisir decohabiter éventuellement avec un mâle pour décider, ou non, dese reproduire.

(Attention : ne cononds la « rate » avec l’organe lymphoïde dusystème réticuloendothélial, situé sous ton diaphragme).

La amille du rat possède de nombreuses variétés. Citons parexemple :

–

Le rat gris, le rat noir, le rat brun, le rat blanc (« albinos »). – Le rat dégoût (appelé ainsi en raison du sentiment qu’il inspire). – Le rat d’eau (parois très proche de la méduse).

Les rats sont souvent victimes de graves préjugés discriminatoiresdans nos sociétés occidentales : considérés comme nuisiblesdepuis des siècles, on les a accusés de transmettre la plupart desmaladies, (alors que dans le cas de la peste, les rats étaient eux-mêmes victimes de la puce).

Reusant de partager équitablement ses réserves alimentairesavec les rats, l’homme a même cyniquement dressé des animauxpour les combattre : le chat (assez démobilisé de nos jours) et lechien (complètement démobilisé).

Fratricide : Nom ou adjecti, ormé sur le latin rater« rère » et le suxe –cide « tuer. »

1) Personne qui tue son rère ou sa sœur (il serait plus exact dansce cas de parler de « Soricide »).

2) Qui conduit les personnes d’une même communauté às’entretuer.

Étant donné que toutes les personnes de notre planète sontcitoyen(ne)s du monde et appartiennent à une communautéhumaine unique, on peut aussi considérer que n’importe queltype d’arontement constitue déjà en soi une guerre « ratricide ».




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De nombreux noms et adjectis sont ormés avec le même sufxe :

Insecticide (qui tue les insectes)

Herbicide (qui détruit les végétaux)Fongicide (qui supprime les champignons)Canicide (qui extermine les caniches)Féminicide (qui tente d’éliminer les emmes)Uxoricide (qui occit sa propre emme)Liberticide (qui prend la liberté du peuple)Régicide (qui rend la liberté au peuple)

Sexiste : Nom ou adjecti, ormé d’après le mot « racisme. »

Qui a un comportement discriminatoire ondé sur la prétenduediérence des sexes. Ce terme désigne presque toujours la domi-nation des hommes sur les emmes.

La « galanterie » n’est qu’un synonyme du sexisme : un hommelibéré de tout stéréotype dévalorisant envers les emmes ne doit jamais leur témoigner la moindre attention, le moindre empres-sement, le moindre égard ou le moindre soin particulier, (sau si

auparavant, un accord a été clairement exprimé par la emme).Récupérer : Verbe qui a plusieurs signications (senspropre et sens guré).

1) Rentrer en possession de quelque chose, retrouver un bien,parois consqué :

« L ’ enant des quartiers récupère son cutter. »

2) Recueillir ce qui serait perdu ou inutilisé ; recycler intelligemment :

« Les gens du voyage récupèrent la erraille abandonnée aubord des routes. »

3) Détourner la réalité d’un ait pour l’utiliser à son prot, ou àcelui d’une propagande :

« Les sévères problèmes psychopathologiques de Jeanned’Arc ont été récupérés par certaines religions. »





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CHAPITRE X : LA RENAISSANCE

La Renaissance est une période de l’histoire (le XVIe siècle,dans l’Hexagone) qui se caractérise par de nouveaux moyensde communication (l’imprimerie se diuse largement), de nouveaux échanges commerciaux et une nouvelle représentationdu monde grâce à la relecture des textes de l’Antiquité.

Les arts, la littérature et la science vont être bouleversés en

Europe. Mais cette libération des esprits, appelée « humanisme »,s’accompagne d’une remise en question de certains dogmes del’Église, ce qui conduit à de terribles guerres de religion.

1) Les grandes découvertes

À la n du Moyen-Âge, les Européens détournent les tech-niques des autres civilisations (boussole, astrolabe, observa-

tion des étoiles, cartographie) pour commencer à coloniser lemonde, c’est-à-dire asservir les hommes des continents éloignéset piller leurs richesses.

Les Portugais exploitent les côtes aricaines en y installantdes comptoirs qui deviendront des lieux d’embarquement pourle trac des esclaves. Vasco de Gama parvient à contournerl’Arique et atteint les Indes, an de contrôler le commerce desépices et de la soie.

Les souverains espagnols, avides d’or et d’argent, nancentl’expédition de Christophe Colomb. Celui-ci, tout aussi avided’or et d’argent, pense atteindre l’Asie en traversant l’Atlan-tique : en réalité, c’est le continent américain que l’un de cesmatelots découvre en .



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Les Espagnols colonisent bientôt les Antilles (où les emmesindigènes et les indigènes sont contraints de cultiver la canne àsucre). Puis, au Mexique et au Pérou, ils détruisent les civilisa-tions aztèque et Inca an de voler l’or, l’argent et les pierres pré-cieuses. Les Indiennes et les Indiens qui ne sont pas massacrésmeurent d’épuisement ou de maladies.

Au nom du roi François er, Jacques Cartier s’empare de l’es-tuaire du Saint-Laurent au Canada () en « commerçant »avec les indigènes : des colichets et de la bimbeloterie sans lamoindre valeur sont échangés contre de précieuses peaux d’ani-

maux de abrication artisanale (au tannage végétal bio).Méprisant la culture diérente de « l’Autre » et au nom deprétextes dérisoires (par exemple la propagation de la oi catho-lique), les Européens commencent donc à conquérir le mondeentier, dès la n du Moyen-Âge et le début de la Renaissance.

Cette exploitation cynique* des emmes et des hommes(esclavage) et le pillage des matières premières sera la base dela uture richesse du continent européen. Aujourd’hui encore,

cela explique les diérences de développement entre les pays duNord* et ceux du Sud.

2) L ’ humanisme : les arts et les sciences

L ’ humanisme est une vision du monde où la emme etl’homme tendent à devenir la mesure de toute chose. C’est-à-dire que dans cette société idéale, la emme et l’homme

deviennent le centre des préoccupations, des réfexions, des artset des sciences.

Contrairement aux siècles précédents, dominés par lesdogmes de la religion, la Renaissance connaît le développementdu savoir scientique, ondé à la ois sur des observations pré-cises de la nature et sur des expériences rigoureuses.



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C’est ainsi qu’en , Nicolas Copernic, reprenant ladémonstration du savant arabe Ibn al-Shatir (-), peutarmer que la terre tourne autour du soleil (et non l’inverse,comme le prétendait l’Église depuis toujours).

Dans l’Hexagone, les idées nouvelles sont loin d’être sus-citées par les rois : elles se répandent à l’occasion des guerresd’Italie. C’est François er (en confit d’intérêt avec l’empereurCharles Quint) qui dévoile ainsi « accidentellement » la Renais-sance italienne.

Jaloux des nouvelles ormes d’art qu’il découvre dans ce pays,

il décide d’encourager les artistes, les poètes, les architectes etles scientiques italiens à venir à sa cour. Léonard de Vinci(l’inventeur du célèbre « Code » du même nom) passera ainsitoute la n de sa vie dans l’Hexagone.

François er ne se contente pas de dilapider d’immensesortunes pour la peinture et la sculpture : les architectes de laRenaissance bâtissent des palais somptueux pour les amillesroyales.

Les châteaux orts du Moyen-Âge sont peu à peu délaissés outransormés en vastes constructions d’agrément. Dans la valléede la Loire, de nombreux châteaux de plaisance sont édiésdans un style nouveau avec de larges ouvertures donnant surdes parcs et des jardins qui deviennent de véritables oeuvresd’art (Chambord, Chenonceaux…).

Les artistes ne contentent plus de simples sujets religieuxcomme thèmes de travail. Désormais, les peintres ou les sculp-

teurs décident de représenter des scènes intéressantes qui rap-pellent l’Antiquité ou bien qui imitent la nature.



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Dossier n o 1 — Léonard de Vinci

Léonard de Vinci (1452-1519) est un célèbre non-droitier de l’his-toire. Également connu pour être peintre, sculpteur, ingénieur,savant, anatomiste, architecte, botaniste, musicien, poète, philo-sophe et écrivain, cet artiste italien émigre dans l’Hexagone dès ledébut du XVIe siècle : il symbolise à lui seul tous les bienaits et lesapports de la diversité.

Immigré, non-droitier et probablement homosexuel, Léonard deVinci ut sans aucun doute triplement victime de graves discrimina-tions. Pourtant, ce brillant esprit universel est considéré aujourd’huicomme étant l’un des plus grands génies ayant jamais vécu.

– Comment expliques-tu cette apparente contradiction ? Quepeux-tu en déduire ?

Expérience : DÉCHIFFRE L ’ ÉCRITURE « SPÉCULAIRE. »

Pour échapper à la censure, Léonard de Vinci rédigea la plus grande partiede ses oeuvres en écriture « spéculaire » (c’est-à-dire « en miroir »).Dans ce système, les mots et les lettres s’ordonnent dans le sens inverse dumode de lecture normal. Les lettres sont donc tracées de droite à gauche, àrebours de l’orientation ordinaire, mais les phrases peuvent être acilementdéchirées dans le reet d’un miroir. Trouve la signication de cette phrase écrite par Bertillon, un célèbre

« savant » du XIXe siècle :

EHCUAG NIAM AL ED RIORIM NE TNEVIRCÉ STOIDI SEL SLUES

– Que penses-tu de cette phrase ? La célébrité de Bertillon est-elle justi-ée ? Comment appelle-t-on ce type de jugement préconçu ? Penses-tuqu’une savante aurait pu porter un jugement aussi déniti ?




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Certaines chercheuses et certains chercheurs ont avancé l’hypo-thèse que si les non-droitiers étaient en général honteusementstigmatisés, ils se trouvaient peut-être avorisés dans des domainesparticuliers, notamment en ce qui concerne l’exercice du pouvoir.Ces études reposent sur le nombre de « gauchers » célèbres parmi

les conquérant(e)s et les che(e)s d’États : Alexandre le Grand, JulesCésar, la reine Victoria…

Mais ces quelques noms illustres ne doivent pas masquer la tristeréalité : la plupart des non-droitiers ne disposent en ait d’aucunpouvoir dans la société. Voici l’exemple de cinq personnes, choi-sies au hasard, parmi des millions de « gauchers » rançais :

– Khadra Djéner, 40 ans, proesseure de mathématiques à Cré-teil (94), a peu de pouvoir.

–

Gérard Mantoux, 32 ans, policier municipal à Ambérieux (69),a peu de pouvoir.

– Andy Sgrass, 52 ans, ancien entraîneur du Vichy Football Club(03), a peu de pouvoir.

– Samantha Loméqueur, 19 ans, shampouineuse à Dax (40), atrès peu de pouvoir.

– Roger Degree, 46 ans, équarrisseur à Courcouronnes (91), n’a

aucun pouvoir.



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3) Les guerres de religion

Les religions et les diérentes croyances divisent les emmes

et les hommes. Au début du XVIe siècle, l’Allemand MartinLuther, puis Jean Calvin, dans l’Hexagone, s’opposent au pape.Les nouvelles règles qu’ils proposent débouchent sur une reli-gion plus moderne : le protestantisme.

Le protestantisme prétend retrouver les « valeurs » des débutsdu christianisme. Beaucoup plus rationnel, il ne reconnaît plusla moindre autorité au pape. Le culte des « saints » ainsi quecelui de Marie (mère de Jésus, selon certaines religions) sontabandonnés. Les cérémonies sont simpliées, la Bible est étu-diée en rançais et les pasteurs peuvent choisir vivre normale-ment avec une compagne et des enants.

Un grand nombre de croyants, révoltés par les excès scan-daleux de l’Église, les abus honteux des évêques et la ortuneindécente du pape, se tournent vers le protestantisme. Maisl’Église catholique est soucieuse de conserver son monopoleet elle entraîne aussitôt les dirigeants des pays à combattrecette nouvelle religion : le pape demande aux rois européens decondamner durement ces « hérétiques ».

Dans l’Hexagone, après une première série de persécutions,le confit conduit à une véritable guerre civile durant toute laseconde moitié du XVIe siècle.

C’est à Paris, en 1572, qu’a lieu le massacre de la Saint-Barthé-lémy où plus de 3 000 protestants sont massacrés. Au cours de ces

luttes ratricides, les pires atrocités sont commises de part et d’autre(chaque parti prétendant de açon absurde déendre « la vraie oi »).

Pour mettre un terme à ces véritables crimes contre le « droità la diérence », l’héritier du trône Henri de Navarre, lui-mêmeprotestant, décide de se convertir au catholicisme et parvientainsi à se aire accepter par la population parisienne.



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Il déclare alors intelligemment : « Paris vaut bien une messe ».En consentant ce petit sacrice, celui qui allait devenir Henri IVouvre une longue période de justice et de raison, c’est-à-dire detolérance.

Quelques années plus tard, Henri IV ait publier « l’Éditde Nantes »(), un texte capital qui règle enn la questionreligieuse : dans tout le royaume, les protestants obtiennent laliberté de conscience, le libre exercice de leur culte et l’égalitéabsolue avec les catholiques.

L ’ Édit de Nantes est souvent considéré comme l’acte de nais-

sance de la tolérance en Europe.Mais, en 1610, les orces réactionnaires parviennent à mani-

puler un petit enseignant catholique, un anatique* nommé Fran-çois Ravaillac, qui assassine Henri IV en plein coeur de Paris.


Dossier n o

2 — Les derniers mots des souverains

Les souveraines ou les souverains exerçaient autreois la onctionde che(e) de l’État.

Depuis leur disparition dénitive en 1870, les historiennes et leshistoriens s’interrogent pour savoir si leurs compétences justi-aient une telle onction. Un bon moyen de juger l’aptitude dessouverain(e)s à l’exercice du pouvoir est de relire leurs dernières

paroles, celles qui le plus souvent résument à elles seules les pen-sées de toute une vie.

À toi de retrouver les derniers mots des souverains qui suivent,en entourant au crayon à papier le numéro correspondant à lacitation historique réelle (parmi 3 propositions) :



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Charles V, implorant le pardon de ses autes à ceux qui l’en-tourent (1380) :

1) « J’ai dû oenser les grands, les moyens et les petits. »2) « J’ai dû oenser les avorisés, la majorité, et les verticalement

déavorisés. »3) « J’ai dû oenser les riches privilégiés, les privilégiés, et les mi-

norités visibles. »

Henri II, blessé pendant un tournoi, ne peut pas être sauvé

par Ambroise Paré (1559) :1) « Mon chirurgien ?… Une réputation très suraite. »2) « Mon peuple ?… Qu’il persiste et demeure dans la oi. »3) « Mon tournoi ?… Une activité ludique émulatrice d’une cer-

taine dangerosité. »

Henri III, assassiné par le moine Jacques Clément (1589) :

1) « Ah ! Le gentil moine, il m’a tué ! »2) « Ah ! Le méchant moine, il m’a tué ! »

3) « Arghhhhh… ! »

Henri IV, poignardé par Ravaillac, un fanatique religieux (1610) :

1) « Ce n’est rien. »2) « Même pas mal. »3) « Même pas peur. »

Louis XIV, aisant venir à son chevet Madame de Maintenon(1715) :

1) « Madame, nous espérons vous revoir bientôt dans l’éternité. »2) « Madame, nous espérons vous revoir bientôt dansl’antichambre. »

3) « Madame, nous espérons vous revoir bientôt sur nos lignes. »



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Naopoléon Bonaparte, agonisant dans l’île de Sainte-Hélène (1821) :

1) « Je souhaite reposer au bord de la Seine… »2) « Je souhaite me reposer sur mes lauriers… »3) « Je ne souhaite ni me reposer, ni reposer… »

Napoléon III, qui meurt en exil, s’adressant à l’un des sesgénéraux (1873) :

1) « N’est-ce pas que nous n’avons pas été des lâches à Ceylan ? »2) « N’est-ce pas que nous n’avons pas été des lâches à Sevran ? »3) « N’est-ce pas que nous n’avons pas été des lâches à Sedan ? »

Cynique : Du grec kunikos « de la nature du chien. »

La racine de ce terme est gravement discriminante envers nos

amis les canidés. Seule son origine très lointaine permet de com-prendre, sinon d’excuser, ce qui constitue aujourd’hui une éty-mologie scandaleuse.

Qui exprime ouvertement et sans ménagement des sentiments,des opinions qui choquent la morale citoyenne.

Exemple : « Le préet cynique recommande l’expulsion du jeunedes quartiers, un délinquant sans-papiers multirécidiviste. »

Nord / sud : Points cardinaux, souvent opposés l’un à

l’autre.

1) Nom d’une ancienne compagnie qui exploitait, entre 1910 et1930, une ligne du métro parisien.

2) Position idéale de l’orientation d’un lit, selon le Feng Shui (art etphilosophie proches de la médecine traditionnelle chinoise).




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3) La limite Nord / Sud est une ligne imaginaire qui sépare lespays riches, principalement dans l’hémisphère nord, des pays

pauvres de l’hémisphère sud.Cette ligne est le ruit de l’histoire : car une grande partie desrichesses des pays du nord provient de l’exploitation coloniale,depuis des siècles. Le commerce non-équitable avec le tiers-monde prolonge ce pillage au prot des anciens pays colonisateurs.

Fanatique : Du latin anaticus « inspiré, en délire. »

Parois politique, très souvent religieux, le anatique se caractérise

par son absence de tolérance : peu porté au dialogue, réractaireaux concessions mutuelles et modérément enclin au compromis,il préère (comme Ravaillac) les solutions tranchées.

Le anatique est prêt à sacrier des vies pour déendre ou airetriompher ses idées, ses croyances ou sa oi, qui ne sont, la plu-part du temps, que des préjugés*.

Préjugé(s) : Croyance, opinion préconçue, parti pris.

1) Idée toute aite, souvent imposée par le milieu, l’époque ou

l’éducation.Exemple : « Croire que les petites lles aiment davantage lespoupées que les petits garçons est un préjugé tenace. »

2) Aujourd’hui, on qualie parois de « préjugés » ce qui n’esten ait que le résultat de simples expériences de la vie quoti-dienne des gens.

Une image aussi primaire de la réalité est (à juste titre) sanscesse corrigée par nos élites, car elle risque de aire considérer

la société telle qu’elle est, et non comme elle devrait être.



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CHAPITRE XI : LA MONARCHIE ABSOLUE

La monarchie absolue est un système politique où le (ou la)monarque détient tous les pouvoirs. Dans l’Hexagone, malgréde brèves périodes de recul, le pouvoir ne cesse de se développerdepuis le XIIIe siècle.

L ’ organisation du royaume se renorce encore avec Henri IV,puis avec le cardinal-duc de Richelieu, le ministre intolérant et

cruel de Louis XIII.C’est le début d’une époque où le pouvoir centralisateur

devient également absolu : cette époque va durer près de deuxsiècles (XVIIe et XVIIIe siècle).

Seule la révolution de , issue des idées nouvelles, par- viendra à mettre n aux criantes injustices de ce régimearchaïque.

1) Qui est vraiment Louis XIV ?

En , Louis XIV devient ociellement roi. C’est un enantde ans qui laisse gouverner son ministre, le cardinal Mazarin jusqu’à la mort de celui-ci en .

À partir de cette date, Louis XIV va diriger lui-même leroyaume en laissant libre cours à ses tendances mégaloma-niaques, c’est-à-dire un désir immodéré de puissance et unamour quasi exclusi de soi. Dès le début de son règne, il choisitle soleil comme emblème personnel et devient ainsi aux yeux detous : « le Roi-Soleil. »

Étant verticalement déavorisé, le roi va tenter de « segrandir » en portant de hauts talons et une énorme perruque



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Dossier n o 1 — La guérison des écrouelles

(à une époque où le traitement des complexes est encore trèspeu médicalisé). Puis, il va mettre en scène l’ensemble de sonrègne, non seulement en transormant le relais de chasse deVersailles en un gigantesque palais (le plus grand palais dumonde), mais aussi en créant autour de lui une cour de près de personnes.

Assez rancunier, le roi n’a pas oublié les soulèvements que lesnobles avaient omentés contre le trône durant sa jeunesse. Il vaainsi peu à peu transormer ces anciens « grands seigneurs » ende simples « serviteurs » : les courtisans. Ceux-ci, pour obtenir

le privilège de servir leur monarque, se fatteront d’eectuer destâches autreois uniquement réservées aux domestiques.

Louis XIV, déjà « monarque de droit divin » par le régimedespotique en place, va pousser à l’extrême l’utilisation de lareligion pour atteindre le contrôle total du pouvoir.

Comme beaucoup d’autres rois capétiens, il n’hésite pas àpratiquer des méthodes d’auto-suggestion sur les oules en pré-tendant « guérir les écrouelles. »


« Écrouelles » (ou scroule) est le nom ancien d’une maladie par-ticulièrement répugnante, caractérisée par l’apparition de gan-glions, de tumeurs et d’ulcères sur la peau, très invalidante, et

parois mortelle.Depuis le Moyen-Âge, les rois capétiens prétendaient « guérirles écrouelles » par simple imposition des mains. Ils armaientdétenir ce pouvoir de la sainteté de leur charge, du ait qu’il repré-sentaient Dieu sur terre. Et lorsqu’un malade ne guérissait pas, onarmait qu’il « ne méritait pas de guérir ».



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Test : AURAIS-TU SU GUÉRIR LES ÉCROUELLES ?Imagine que tu sois à la place du roi. Le lendemain deton sacre, un misérable vieillard scrouleux s’avancevers toi pour être guéri. Entoure (au crayon à papier) lesnuméros qui correspondent à chacune de tes réponses,puis tu les additionneras comme s’il s’agissait de points :

Avant le rituel, il est d’usage de séparer les scro-uleux des autres malades :

1) Tu songes à augmenter les impôts en voyanttous ces gens improductis.

2) Tu pries an de rencontrer les vrais nécessiteux.

3) Tu reuses cette discrimination scandaleuse.

Face à ce misérable vieillard qui ose interrompre la marche de ton cortège :

1) Tu le ais violemment repousser par tes gardes

suisses, en charge de la propreté.2) Tu lui demandes s’il a « la chance » d’être chrétien

et s’il a beaucoup « péché. »

3) Tu lui demandes si son agent inectieux est bienle « mycobacterium tuberculosis ».

Le vieillard te supplie de bien vouloir « toucherses écrouelles. »

1) Tu lui ais goûter, en prime, de la botte de ton

valet-de-pied.2) Tu touches ses écrouelles en lui disant : « Le roi te

touche, Dieu te guérit ! »

3) Tu lui ais remarquer que ce serait contraire à laplus élémentaire des prophylaxies*.



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Le vieillard tend la main pour recevoir tonaumône :

1) Tu ordonnes à ton grand veneur de lui lâcherles chiens.

2) Tu lui donnes un écu de six livres (correspon-dant à 300 huîtres bio, de l’époque).

3) Tu lui payes les honoraires d’un médecinréputé.

Pour compléter et paraire la cérémonie :

1) Tu rappelles tes chiens.

2) Tu ais un signe de croix (geste rituel symbo-lique utilisé dans certaines religions).

3) Tu lui recommandes l’application de gen-tiane jaune comme anti-scrouleux.

Si tu obtiens un total de moins de 8 points, ton, ta, tes parent(e)(s),ton, ta, tes tuteur(s) ou tutrice(s), vont être rapidement convoqué(e)(s) par la réérente (ou le réérent) scolaire adulte de ta classe.

Si tu as entre 8 et 11 points, tu n’as sans doute pas pu guérir levieillard, à moins que ton patient ait eu la chance de connaîtrece que les scientiques d’aujourd’hui appellent « une rémission

spontanée » (1 cas sur 35 000).

Si tu as plus de 11 points, tu as probablement sauvé un pauvrescrouleux. Mais allait-il prolonger les sourances de ce senior enn de vie et à la charge du royaume ? Qu’aurait-il mieux valu airepour avoir une démarche vraiment citoyenne ?



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2) La politique de louis XIV

Sur les années de son règne, Louis XIV en a consacré à

aire la guerre :La guerre de Dévolution (-)La guerre de Hollande (-)La guerre des Réunions (-)La guerre de la ligue d’Augsbourg (-)La guerre de Succession d’Espagne (-)

ardivement conscient de ses entreprises criminelles et sur

le point de mourir, il nira par déclarer au utur Louis XV :« J’ai trop aimé la guerre » (celui-ci d’ailleurs n’en tiendra aucuncompte par la suite).

out son règne a été déterminé par des ambitions mili-taires : il mène une politique de conquêtes envers tous ses voi-sins (annexion du Roussillon, de l’Artois, de Dunkerque, deLille, de l’Alsace, de la Franche-Comté, de Strasbourg et deBriançon) dans le but (à peine voilé) de constituer le pays en

orme d’Hexagone.Avec l’aide de Vauban, il ait construire un ensemble de

ortications qui ceinture le territoire en rappant d’exclusionles autres nations européennes : c’est la dérisoire politique du« pré carré. »

À l’intérieur du pays, tandis que la noblesse oisive* connaîtles astes de la cour de Versailles, les paysannes et les paysansont une vie très dure, souvent marquée par des épidémies et

de terribles amines. Pourtant les impôts royaux ne cessentd’augmenter pour nancer les guerres ainsi que les dépensesirresponsables du roi (bals et êtes diverses, eux d’artice,construction de palais).

D’innombrables révoltes de paysannes et de paysans sontécrasées dans le sang, comme à l’accoutumée : En Picardie, en



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Normandie, en Bretagne, dans le Pays Basque, en Auvergne,dans le Périgord, dans les Cévennes, dans le Dauphiné…

En matière religieuse, Louis XIV ait preuve d’une intolé-rance proche du anatisme : Ennemi de toute orme de diver-sité, il commence par éradiquer* le « jansénisme » (une dessectes catholiques). Puis il décrète l’expulsion des Juis dans lesAntilles. Enn il révoque l’édit de Nantes en , persécuteet ait torturer les minorités protestantes par ses régiments deDragons (ce sont les terribles « dragonnades »).

La révocation de l’édit de Nantes constitue un ignoble crimecontre la liberté de conscience.

Seuls quelques privilégiés, quelques bourgeois, bénécient dudéveloppement du commerce et du redressement de l’économiesous l’impulsion du ministre Colbert.

3) Le commerce triangulaire (XVIIe et XVIIIe siècle)

En , Louis XIV crée la Compagnie du Sénégal, une desnombreuses compagnies commerciales européennes destinéesouvertement à la « traite négrières », c’est-à-dire à l’exploitationd’êtres humains (les esclaves).

Louis XIV est également le créateur du « Code noir », unensemble de textes qui réglemente la vie des esclaves. Ceux-ciy sont considérés comme des « meubles » pouvant être achetés, vendus, donnés ou saisis. Une innité de sévices sont prévuspour imposer une discipline de er aux malheureux. La plupartdes historiennes et des historiens considèrent que le Code noirest le texte juridique le plus monstrueux que les temps modernesaient pu produire.

C’est à partir de cette époque que va se mettre en place cequ’on a appelé « le commerce triangulaire » : il désigne la naturedes échanges « commerciaux » réalisés entre les ports euro-péens, les côtes d’Arique et les Antilles.



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An de « remplacer » les Amérindiens des Antilles, mortsà la suite d’eroyables conditions de travail, les colons vont« importer » des esclaves noirs d’Arique. Au cours des XVIIe et XVIIIe siècles, ce circuit va prendre de véritables proportionsindustrielles.

Ce commerce era la ortune des bourgeois des principales villes portuaires de l’Hexagone (Nantes, La Rochelle, Bordeaux),mais il enrichira aussi considérablement l’ensemble du pays.

Le circuit repose sur un système de troc : en général, lesesclaves sont achetés contre des armes peu perormantes, des

étoes de mauvaises qualité ou de l’eau de vie relatée. Puis, lesesclaves sont vendus aux Antilles d’où les marchands ramènenten Europe le sucre bio, le rhum bio et le tabac bio.

4) Le siècle des Lumières

Le XVIIIe siècle, appelé aussi siècle des « Lumières », corres-pond à une période de l’histoire où les personnes cultivées se

veulent désormais « éclairées par les lumières » de la connais-sance, acquises à la ois par l’enseignement et par l’expérience(et non plus par une supposée « illumination divine »).

De grandes expéditions lointaines sont organisées an d’ap-prendre à éviter la peur de l’Autre, toujours due à la méconnais-sance ou incompréhension : c’est l’origine des voyages autourdu monde de Cook, Bougainville ou La Pérouse, qui remettenten cause les croyances traditionnelles envers les peuples pré-

tendus « sauvages », jusqu’alors victimes de graves préjugéssocioculturels.

Cette époque est aussi marquée par d’importants progrèsscientiques et techniques : Benjamin Franklin invente le para-tonnerre (), James Watt la machine à vapeur () et lesrères Montgoler réalisent le premier engin volant (la « Mon-



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tgolère », ). Les emmes et les hommes se passionnent pourtoutes sortes d’expériences nouvelles, dans tous les domaines dela science : chimie, physique, électricité, astronomie…

Ces progrès contribuent à diuser de nouvelles techniquesalors que les premières industries abriquent des objets en trèsgrand nombre. Les machines à vapeur commencent à aireonctionner les abriques et stimulent le commerce du paysdont toutes les voies de communication sont modernisées.

Mais si les conditions économiques s’améliorent en généraldurant les règnes de Louis XV et Louis XVI, une grande majo-

rité de paysannes et de paysans reste dans la misère la plusnoire. De nouveau, aux terribles amines succèdent des révoltespopulaires réprimées par les troupes royales.

La racture sociale entre les pauvres et les privilégiés ne cessede s’agrandir : non seulement les nobles et les membres du clergéne sont pas soumis aux mêmes lois, mais de plus ces dernierssont dispensés de payer la plupart des taxes et des impôts.

Face à ces injustices, certaines emmes de lettres cultivées

encouragent des philosophes à s’exprimer dans leurs salons :D’Alembert, Diderot, Montesquieu, Rousseau et Voltairedéendent tour à tour des idées totalement nouvelles, telles quela liberté, le progrès, la tolérance, la séparation des pouvoirs, laraison et l’égalité.

L ’ ensemble des intellectuel(le)s engagé(e)s contestent lamonarchie absolue. Ils ou elles n’hésitent pas à braver la censure,à révéler les injustices et les abus de toutes sortes. Ce combat est

mené grâce à des livres, à des journaux et des pamphlets où lesscandales de la cour de Versailles, comme celui du « Collier dela reine », y sont dénoncés avec une courageuse ironie.



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Dossier n o 2 — L ’ affaire du collier de la reine


On appelle « l’aaire du collier de lareine » une escroquerie qui a lieu en1785 et qui éclabousse la réputationde la reine Marie-Antoinette, accuséed’avoir ait acheter en secret un col-lier de diamants d’un prix exorbitant.Cet énorme scandale va discréditer lamonarchie, la noblesse et le clergé. Ilsera l’une des causes qui précipiterontla Révolution quatre ans plus tard.

Beaucoup d’historiennes et d’historiens

pensent que la reine était sans douteétrangère à toute cette aaire, mais ilss’accordent à dire qu’elle aurait très bienpu y être mêlée, tant était grand songoût pour les dépenses somptuaires* etson mépris des petites gens.

La meilleure preuve que cette aairereète bien le caractère, l’attitude et

l’état d’esprit de la reine, c’est que lepublic ne voulut jamais croire à l’in-nocence de celle qu’il surnommait« Madame Décit ».



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Problème n o 2 : Le collier com-

portait 647 joyaux. En 1785, on estime qu’ily avait dans Paris environ 106 550 pauvres.Selon les propres termes de la reine Marie-Antoinette, les pauvres qui n’avaient pas depain « pouvaient manger de la brioche. »

Sachant qu’il aut compter en moyenne 4oeus bio pour une brioche de 6 personnes,combien de brioches bio aurait-on pu aire,

an de nourrir tous les pauvres de Paris, avecle prix d’un seul diamant tombé du décolletéde Marie-Antoinette ?

Problème n o 1 : Le prix de ce col-lier de diamants était de 1 600 000 livres.

La population du royaume était de 26 mil-lions d’habitants.

Vers 1780, une douzaine d’oeus bio (notonsqu’à l’époque la plupart des oeus étaientbio) coûtait un quart de livre, soit 0,25 livre.

En supposant qu’on répartisse équitable-ment le nombre d’oeus bio par le nombred’habitants (à l’exception de la amille royale),combien d’oeus bio chaque habitant duroyaume aurait-il pu manger avec l’argentdes diamants volé au peuple ?



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Prophylaxie : Du grec prophulaktikos « veiller sur. »

Méthode visant à prévenir l’apparition ou la propagation d’unemaladie.

La prophylaxie peut-être à l’initiative d’une personne qui s’estexposée à un risque.

Exemple : « Avant de verser les croquettes de Nutridog® dans la

gamelle, l’enant rictionne ses mains avec une solution hydro-alcoolique pour ne pas risquer de contaminer son dogueargentin. »

Oisif /oisive : Du latin otiosus « qui ne sert à rien, inutile ».

Qui n’exerce pas de proession, qui est dépourvu d’une occupa-tion réelle.

Il existe deux sortes de « oisis » :

1) Les riches, qui sont des parasites :

Exemple : « Le rentier oisi touche de gros dividendes (desrevenus) d’une société exploitant le travail d’enants du tiers-monde. »

2) Les pauvres, qui sont des victimes :

Lorsqu’ils ne sont pas riches, les oisis risquent d’être marginalisés(mis à l’écart). La société doit leur proposer un travail en onc-tion de leurs aptitudes, c’est-à-dire qu’elle doit les responsabilisermais surtout sans les culpabiliser.

Éradiquer : Supprimer, extirper complètement, aire dis-paraître totalement.

1) Sens concret (exemple) : « L ’ excès de consommation d’Oméga 3 contenus dans l’huile de poisson est un éau pour les peuplesInuits : il aut éradiquer l’huile de poisson ».




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2) Sens abstrait (exemple) : « En Aghanistan, l’OTAN, l’ONU etles ONG (organisations non gouvernementales) travaillent à

éradiquer les derniers comportements sexistes des hommespachtounes à l’égard les emmes pachtounes.

Somptuaires (Dépenses) : Adjecti, ormé d’aprèsle latin sumptus « dépense. »

Ce sont des dépenses inutiles, superues, et hors de toute pro-portion raisonnable.

Exemple : La construction du château de Versailles (sans même

prendre en compte les oeuvres d’art et le précieux mobilier) acoûté près de 82 millions de livres de l’époque. Avec une tellesomme, il aurait été possible de construire :

– 197 centres de réinsertion pour jeunes délinquants (endiculté).

– 299 cantines scolaires (haute sécurité alimentaire, bio et halal). – 341 crèches collectives (type : « les Petits Castors »).



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CHAPITRE XII : LA RÉVOLUTION FRANÇAISE ET L ’ EMPIRE

La Révolution rançaise de constitue l’acte de naissancede « La France. »

Auparavant, il n’existait qu’un territoire plus ou moins grandqui tendait à se rapprocher d’une orme géométrique au gré desdiérents ches de guerre : « L ’ Hexagone. »

La France n’est ni un peuple, ni une langue, ni une religion.

C’est un conglomérat de peuples qui veulent vivre ensemble.Pour édérer « cet agrégat de peuples désunis » (Mirabeau), lesondateurs de la République vont imposer un certain nombrede valeurs, dont la portée est universelle : car la France n’est pasun pays. La France est une « idée. »

Pour la première ois dans l’histoire du monde, un régime,un gouvernement, va se soucier du bonheur de son peuple. C’estce qui era dire à Saint-Just, un grand démocrate : « L ’ idée dubonheur est une idée neuve en Europe » ().

La Révolution rançaise va apporter un idéal de liberté,d’égalité et de raternité au monde entier. Elle apporte égale-ment un système de mesures simplié (un système décimal :le mètre, le kilo, le litre, le stère) qui acilitera par la suite ladiusion des bienaits du commerce international, ondé sur le vivre-ensemble.

Quant à la « Déclaration des droits de l’homme et du citoyen »de , elle va bouleverser les rapports humains de toutes lessociétés. Elle nira même par devenir la réérence morale detoute la planète, en étant adoptée par l’ONU, l’Organisation desNations Unies, le décembre .



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1) Les origines de la révolution

Éclairé par les philosophes, le peuple est ulcéré par les privi-

lèges de la noblesse et du clergé. De plus, la n du XVIIIe siècleest marqué par plusieurs mauvaises récoltes successives quiruinent de nombreuses amilles de paysans et provoquent desdisettes.

Face au mécontentement général de la population, Louis XVIest contraint de demander au peuple d’exprimer ses plaintes parécrit, dans des registres qu’on appelle « les cahiers de doléances. »

Suite à ces « doléances », les trois ordres (clergé, noblesse ettiers état) se réunissent pour débattre des problèmes du pays.Mais l’intolérance, l’arrogance, la susance et l’intransigeancedes privilégiés conduisent les représentants du peuple (le tiersétat) à se séparer pour imaginer une nouvelle Constitution à laFrance.

Reusant de dédramatiser la situation, Louis XVI ait ras-sembler son armée autour de la capitale. Alors les Parisiennes

et les Parisiens se révoltent en s’emparant avec héroïsme de laorteresse de la Bastille ( juillet ), véritable symbole de lamonarchie absolue.

2) La nuit du 4 août : un grand jour pour les Français

Les troubles gagnent l’ensemble du pays. Bientôt, les paysansaamés se soulèvent contre les injustices et attaquent les châ-

teaux pour accaparer les richesses des châtelains.La nuit du août est un grand jour pour les Français, puisque

l’assemblée constituante décide d’abolir les privilèges (pourtenter d’apaiser ces troubles de province). L ’ assemblée va mettren à tout le système éodal sur lequel reposait la société depuisplus de dix siècles.



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Dans un bel élan de volontarisme consensuel (et de crainte),les nobles abandonnent leurs droits éodaux ainsi que leursdroits seigneuriaux, alors que le clergé renonce aux dîmes et àtous les privilèges ecclésiastiques.

Dans le même élan (volontariste et consensuel), l’assembléerédige la « Déclaration des droits de l’homme et du citoyen ».Elle l’adoptera dénitivement le août. Ce texte, d’une impor-tance considérable, sera largement inspiré par la Déclarationd’indépendance des États-Unis d’Amérique () et par lesidées exprimées pendant « la nuit du août . »

outeois, si ce texte constitue un jalon capital dans l’his-toire de l’humanité, il n’en demeure pas moins très controversépar les historiennes et les historiens d’aujourd’hui. S’il est bienle premier document à armer clairement que « les hommesnaissent et demeurent libres et égaux en droit » (article er), ilexclut aussi la moitié du genre humain de ait, puisque le droitdes emmes n’y est pas même mentionné.

3) Les emmes victimes d’exclusion discriminante

Sous l’Ancien Régime, les emmes avaient été marginali-sées dans la société. Pendant la Révolution, elles vont jouer unrôle considérable, parois même décisi : ce sont elles qui vontentraîner le peuple à prendre la Bastille (juillet ) ; ce sontencore elles qui vont aller chercher la amille royale à Versaillespour la ramener à Paris (octobre ).

Durant toutes les saines révoltes populaires, elles participentaux combats, armées de ourches ou d’ustensiles de cuisine(couperets, hachoirs, tranchoirs, couteaux à découenner, àdésosser, à décarcasser).

Les emmes n’obtiennent cependant aucun pouvoir dans lesnouvelles assemblées. Elle n’ont pas le droit de réquenter les



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clubs, ni les caés, ni de participer aux diérents débats démo-cratiques où s’élabore la Constitution. Elle demandent plusieursois, en vain, le droit de vote qui demeure réservé aux hommes.

Face à cette situation, Olympe de Gouges n’hésite pas àdénoncer les stigmates d’un discours androcentrique* : c’est unebrillante emme de lettres qui a laissé de nombreux écrits enaveur des droits civils et politiques de tous les exclus (pauvres,mendiants, esclaves noirs et emmes rustrées).

An de déendre les droits de « son sexe malheureux », ellerédige la « Déclaration des droits de la emme et de la citoyenne »

() qui dénonce avec ironie les préjugés masculins à l’égarddes emmes en parodiant la « Déclaration des droits de l’hommeet du citoyen. »

Elle armera toujours avec orce que si : « La Femme a ledroit de monter sur l’échaaud, elle doit avoir également celui demonter à la ribune ». (Article de sa « Déclaration »). Notonsque sur ce dernier point Olympe de Gouges obtiendra au moinspartiellement satisaction, puisqu’elle sera guillotinée* en .

4) La première République

La nouvelle Constitution tente de partager équitablement lespouvoirs entre le roi, ses ministres et une assemblée élue par lescitoyens : elle instaure donc une monarchie constitutionnelle.Mais en réalité, Louis XVI n’a accepté ce compromis que parourberie. Contraint de renoncer à une partie de son pouvoir

par le peuple, il s’oppose en secret aux idées de la Révolution etcomplote même avec les pays étrangers (avec lesquels la Franceest en guerre).

rahissant la conance des élus en juin , il tente des’enuir en Allemagne avec sa amille. Reconnu, il est arrêté àVarennes () et ramené sous bonne garde à Paris. Désormais,



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le roi est complètement discrédité par son reus d’assumer ce vivre-ensemble avec la Nation.

Lorsque les armées étrangères ranchissent les rontièreset menacent Paris, une insurrection populaire met n à lamonarchie et le roi est emprisonné. Jugé coupable de trahison etd’entente avec l’ennemi, il sera guillotiné en , tout commela reine Marie-Antoinette.

Le septembre , les députés d’une nouvelle assembléeélue au surage universel masculin (la Convention) décidentà l’unanimité de l’abolition de la royauté en France. Le lende-

main, c’est le début de la première République rançaise.

5) Les guerres de la Révolution et la « Terreur »

Malheureusement, plusieurs éléments vont se conjuguer pourréensauvager la société : l’exclusion des emmes, la trahison deLouis XVI, les attaques répétées des monarchies étrangères etles révoltes de certaines régions de l’ouest (manipulées par les

nobles et le clergé).Le gouvernement se voit obligé d’entrer en guerre contre

l’Autriche et la Prusse, dès . Plus riches et mieux entraî-nées, les armées étrangères nissent par menacer Paris. Les sus-pects royalistes enermés dans les prisons sont exécutés à touthasard (ce sont les « Massacres de Septembre »), mais cela nesut pas à redonner conance au peuple.

L ’ assemblée décrète alors la « patrie en danger » en réclamant

des soldats pour combattre les monarchies étrangères. Des cen-taines de milliers de volontaires, très engagés, très concernés ettrès interpellés, se portent en avant et parviennent à repousserl’ennemi à Valmy le septembre .

Après quelques victoires qui laissent un certain répit à laRépublique, de nouveaux pays rejoignent la coalition contre-



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révolutionnaire : l’Angleterre, l’Espagne et les Provinces-Unies(Pays-bas actuels).

La Convention décrète cette ois la levée en masse de hommes. Mais dans les provinces de l’Ouest, de nombreux pay-sans (qui ne se sentent ni engagés, ni concernés, ni interpellés)reusent de rejoindre les armées de la République. En mars, ils nissent même par se révolter.

Pendant près de ans, l ’Anjou, le Maine, la Basse-Normandie,la Bretagne et surtout la Vendée vont tenter de combattre lesacquis sociaux de la République. On appelle cette guerre civile,

déchaînée par les prêtres et les nobles : « la Chouannerie. »La France révolutionnaire se trouve donc cernée de toute

part. Pour répondre aux menaces de l’intérieur comme à cellesde l’étranger, la Convention est contrainte de aire une posedans les réormes et de suspendre certaines libertés démocra-tiques : un tribunal révolutionnaire est constitué pour juger lessuspects, et un Comité de salut public exerce le pouvoir exécuti an de mettre en place la politique de la « erreur ».

Robespierre dirige ce gouvernement de la erreur qui (commeson nom l’indique) est très peu enclin au dialogue et à la concer-tation. Les prisons se remplissent et la guillotine onctionne enpermanence. ous les opposants sont exécutés, y compris lerévolutionnaire Danton accusé (à tort) de « clémence »,.

Un Comité de sûreté générale inaugure un nouveau type desurveillance, appelé par la suite à un grand succès : la policepolitique. Ce comité est chargé de débusquer non seulement

les traîtres, mais aussi les « tièdes. » Sont considérés comme« tièdes » les responsables qui ne montrent qu’un enthousiasmemodéré envers l’application de cette « dictature de la vertu. »

Ce régime d’exception, qui doit rester en vigueur « jusqu’àla paix », reprend également en main les provinces dissidentes :une armée révolutionnaire rétablit l’ordre en Bretagne et en



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Vendée, en commettant touteois quelques dérapages au contactde populations civiles particulièrement rétrogrades.

Sur le plan militaire, la Convention sait très bien motiverses troupes pour les mener à la victoire : la « levée en masse »transorme obligatoirement tout citoyen valide en soldat et toutgénéral vaincu est guillotiné. Stimulés par ces mesures incita-tives, les généraux remportent une succession de victoires quidégagent les rontières (victoire de Fleurus, ).

La République étant sauvée, les députés n’éprouvent plus lebesoin de soutenir le régime de la erreur. Surpris de décou-

vrir que Robespierre a ait régner une odieuse tyrannie pendantprès d’un an, les députés décident alors de l’écarter « dénitive-ment » du pouvoir : le célèbre tribun est arrêté, puis décapité le thermidor ( juillet ).

Dossier n o 1 — Le certificat de civisme

Pendant la Révolution, un certicat de civisme était délivré parle « Comité de surveillance » pour attester que celui ou celle quil’avait en sa possession avait bien rempli « ses devoirs civiques »(c’est-à-dire ses devoirs citoyens).

Cela constituait en quelque sorte une attestation de bonneconduite qui responsabilisait les citoyens(-ennes) en avorisantleur engagement personnel. Ce certicat permettait de circulerlibrement et de ne pas être inquiété par les autorités. Il ut sup-primé en septembre 1795.




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Test : AURAIS-TU OBTENU UN CERTIFICAT DE CIVISME ?

Imagine que tu sois un(e) enant de Paris sous la Révolution. LeComité de surveillance de ton quartier examine tes actes poursavoir s’il peut t’accorder ou non un certicat de civisme.

Entoure (au crayon à papier) les numéros qui correspondent àchacune de tes réponses, puis tu les additionneras comme s’ils’agissait de points :

Assoiée de justice, ta maman se joint au cortège qui va

prendre la Bastille (1789) :1) Passionné(e), tu suis la oule pour ne pas manquer ce premier

14 juillet historique.2) Inquiet de l’issue des combats, tu tentes de protéger ta maman.3) Peu concerné(e), tu préères aller jouer au cerceau dans les jar-

dins du Palais-Royal.

Ton papa, un modéré du Club des Feuillants, tente de« reiner » la Révolution (1791) :

1) Déçu(e), tu décides immédiatement d’en aire part à ta maman.2) Tu cherches à le convaincre de ne pas entraver les orces deprogrès.

3) Peu concerné(e), tu préères aller jouer au cerceau dans les jar-dins du Palais-Royal.

La « Loi des suspects » ordonne l’arrestation de tous lesennemis de la liberté (1793) :

1) Tu inormes le Comité de sûreté générale de la « tiédeur » des

idées de ton papa.2) Tu essaies encore d’expliquer à ton papa les bienaits de « ladictature de la vertu. »




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Si tu obtiens un total compris entre 5 et 8 points, ton enga-gement citoyen exemplaire te permet de recevoir ton cer-ticat de civisme avec lequel tu pourras circuler, participeraux débats et trouver un emploi. Par contre, après la chutede Robespierre du 9 thermidor, tu auras peut-être intérêt àadopter un « prol bas ».

Si tu as entre 9 et 11 points, tu n’as que des velléités*

citoyennes. Tu es sensibilisé(e) à la cause du peuple, mais tonmanque de courage t’empêche probablement de recevoirton certicat.

Si tu as plus de 11 points, ton, ta, tes parent(e)(s), ton, ta, testuteur(s) ou tutrice(s), vont être rapidement convoqué(e)(s)par la réérente (ou le réérent) scolaire adulte de ta classe.

Ton grand rère hésite à rejoindre les 300 000 soldats exigés

par la Convention (1793) :1) Tu le dénonces directement au Comité de salut public.

2) Tu le soupçonnes de aire partie d’un complot anglo-chouanno-royaliste.


On te propose d’être « statue vivante » pour le culte de ladéesse Raison (1793) :

1) Tu entraînes toute ta classe dans ce projet, grâce à ton enthou-siasme communicati.

2) Tu te demandes si cela va être de très bon goût…




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6) La n de la première République

Les principales mesures de la erreur sont abrogées, mais les

menaces persistent : en octobre , un complot royaliste tentede renverser le régime. Cependant, un jeune commandant enche de l’armée de Paris parvient à réprimer cette émeute. Ils’agit de Napoléon Bonaparte qui entre ainsi dans l’Histoire ensauvant la République.

Le Directoire succède à la Convention. Il a peu de pouvoir etpeu d’argent à sa disposition, mais il est obligé de poursuivredes guerres coûteuses : plusieurs coalitions de monarchies euro-péennes sont, en eet, toujours déterminées à abattre les idéesgénéreuses de la Révolution qui « risquent de contaminer » toutle continent.

Le général Bonaparte parvient à battre les Autrichiens enItalie et à imposer le traité de Campo-Formio (). Après unbre passage en Égypte, il revient à Paris auréolé de « gloire »où il est reçu comme un « libérateur » par un peuple naï et peuconscient des véritables enjeux démocratiques.

Protant alors de certains membres corrompus du gouver-nement et de sa popularité dans l’armée, Bonaparte organiseun coup d’État militaire qui renverse le Directoire « le bru-maire » ( novembre ). La République est assassinée.

Avec le Consulat (1799-1804), Bonaparte impose une nouvelleConstitution « aite sur mesure » pour sa personne : il y a troisconsuls mais le premier, Bonaparte, concentre tous les pouvoirs

d’un roi. L ’ État est renorcé et l’administration hyper centralisée.Le Consulat a tout de même le mérite d’achever le Code civil

qui avait déjà été préparé par l’assemblée Constituante pendantla République. Dans le domaine de la justice, les classes socialeset les diérences entre les personnes disparaissent devant leprincipe réarmé de « l’égalité devant la loi ».



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Bonaparte cherche a rétablir l’ordre, à la ois en ramenant lapaix à l’intérieur du pays et en mettant provisoirement n auxguerres avec l’étranger (paix d’Amiens, ).

Mais le premier consul va ruiner pour plus d’un siècle letravail que les républicains avaient accompli an de bâtir unidéal de société laïque. La Convention était parvenue à ermerles églises et à les remplacer par un système de valeurs moralestrès original : de nouveaux cultes étaient apparu ainsi que denouveaux dieux laïcs, comme par exemple celui de la « déesseRaison. »

Le Concordat du juillet , signé avec le pape Pie VII,met n à cette expérience de liberté de conscience et d’égalitédes droits sans aucune discrimination religieuse.

Dossier n o 2 — La déesse Raison


Pour symboliser les idées des philosophes des Lumières (notam-ment la liberté, l’égalité et la raternité), les révolutionnaires ins-taurent un ensemble de êtes civiques d’inspiration religieuse,entre la n de 1792 et 1794 : le culte de la Raison et celui del’Être suprême. Ces êtes républicaines devaient remplacer les

anciennes êtes catholiques.Après des siècles d’obscurantisme, le culte de la déesse Raisonreprésentait la liberté de pensée retrouvée (cette aculté quipermet à l’être humain d’apprendre, de connaître, de juger etd’agir pour son bonheur). Le culte était célébré par une « belle jeune lle » qui gurait la Raison.



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Expérience : RÉALISE LE VISAGE DE LA DÉESSE RAISON

Il y a sans doute déjà un très joli buste de Marianne dans le préaude ton école, mais nous te proposons de réaliser un masque histo-rique (et très économique) qui era le meilleur eet au ond de taclasse : l’empreinte du visage de la déesse Raison.

Matériel nécessaire (très simple) : – Du coton hydrophile (bio)

– De la peinture gouache (bio)

– Un acon d’huile d’amandes douces (bio).

–

Une bande plâtrée, grande longueur (en pharmacie) – Un vernis gomme-laque, issu de la cochenille asiatique « Coccus

lacca » (de préérence)

– Un petit pot de vaseline (type lubriant « machine à coudre » ou« Kalachnikov AK-47 »)

Réalisation (très simple) : 1) Parmi les camarades de ta classe, ou parmi les adultes présents

au sein de ton établissement, choisis une belle jeune lle dont levisage symbolisera au mieux les vertus de la Raison.

Attention : Les termes « belle jeune lle » concernent unique-ment la beauté intérieure du modèle. (Tout autre critère, tel quela jeunesse ou la beauté, serait gravement discriminant).

2) Allonge le modèle dans une position très conortable puis, àl’aide d’un bout de coton, badigeonne-lui le visage d’un mé-lange d’huile d’amandes douces et de vaseline (les cils et lessourcils doivent être généreusement imbibés pour éviter par la

suite, au moment du « démoulage », une épilation intempestive).3) Découpe la bande plâtrée en petits morceaux correspondant

à la orme des diérentes parties du visage. Trempe chaquemorceau dans de l’eau tiède. Applique-les sur le visage en leslissant soigneusement. Commence par le ront, puis les côtés,le menton, les oreilles, les yeux, la bouche et enn le nez, mais



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sans obstruer les narines (pour éviter tout risque d’asphyxieintempestive).

4) Attends quelques minutes pour laisser le plâtre durcir. Le mo-dèle, momentanément mal entendant, mal voyant et mal res-pirant, risque alors de ressentir un certain malaise. Il convientde lui hurler que « tout va bien », près de son oreille recou-verte de plâtre (pour éviter tout risque d’attaque de paniqueintempestive).

5) Démoule le masque en lui imprimant une légère rotation,tout en penchant la tête du modèle vers l’avant. Laisse bien

sécher le masque, puis applique à l’intérieur une ne couchede gomme-laque.

6) En utilisant la gouache, peins le visage que tu as obtenu avecles couleurs de ton choix : blanc, jaune, rouge ou noir (car tun’es pas sans savoir que la « Raison » est universelle). An deparaire ton travail, il ne te reste plus qu’à tresser une « cou-ronne civique » pour le ront de « ta déesse » : tu trouveras sansdoute de jolies euilles de chêne ou de laurier à cueillir dansl’espace vert ludique et polyvalent de ta commune.

7) Napoléon 1er : Le carnage des guerres impériales

Soutenu par une majorité de Français qui sont séduits par undiscours sécuritaire, Bonaparte se ait sacrer empereur avec lacomplicité du pape, le décembre .

Dès lors, Napoléon er concentre tous les pouvoirs : les oppo-sants sont arrêtés, la censure est rétablie, et la police surveillechaque Français. La plupart des libertés acquises pendant laRévolution sont supprimées (rétablissement de l’esclavage). Denouveaux titres de noblesse réapparaissent, et une vie de courest recrée à Paris.



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La période napoléonienne se résume à une succession deguerres meurtrières pratiquement ininterrompues, avec tous lespays européens. Voici quelques unes des plus célèbres batailleslivrées par l’Empereur : à l’exception des dernières, la plupartont été « gagnées » par Napoléon, mais « perdues » pour l’en-semble de l’humanité au vu du nombre de victimes.

, ULM : morts., AUSERLIZ : morts., IÉNA : morts.

, EYLAU : morts., FRIEDLAND : morts., ESSLING : morts., WAGRAM : morts., LA MOSKOVA : morts., LEIPZIG : morts., WAERLOO : morts., SAINE-HÉLÈNE : mort.

À ce terrible constat, il convient d’ajouter les pertes civiles(notamment en Espagne), ainsi que ceux de la terrible retraite*deRussie () qui précède l’eondrement de l’Empire. Lors decette retraite, personnes vont mourir, à la ois des com-bats, de maladie, de aim et de roid.

On estime qu’en une dizaine d’années (-), lesguerres de l’Empire auront coûté la vie à plus de , millions

de personnes en Europe. Contrairement à la République, où lesquelques confits (intérieurs et extérieurs) se justiaient par la volonté de propager un idéal de liberté, Napoléon aura ensan-glanté toute l’Europe uniquement par goût du pouvoir et poursa seule ambition personnelle.



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Androcentrique : Du grec andros « homme » et ken-tron « centre. »

Un discours androcentrique est un raisonnement, une açon depenser qui établit les caractères des hommes comme étant lanorme pour la société (ce qui discrimine gravement les emmes).

Exemple d’un androcentrisme scandaleux, dans le domaine dusport et des médias :

Lance Armstrong, le célèbre champion cycliste américain, a rem-porté sept ois consécutives le Tour de France, entre 1999 et 2005.

À peu près à la même époque, la grande championne améri-caine Kelly Ronnie a remporté huit ois le Tour du Connecticut.

Pourtant, qui se souvient encore de Kelly Ronnie ?

Guillotiner : Exécuter une personne avec une guillotine.

La guillotine (du nom de l’un de ses inventeurs, le bon docteurGuillotin) était un instrument ingénieux servant à trancher la têtedes ennemis de la liberté, dès 1792.

Devenue l’un des symboles de la Révolution, la guillotine per-mettait généralement de couper court aux dernières objectionsdes condamnés.

Velléité : Du verbe latin velle « vouloir. »

Faible volonté qui demeure sans eet. Intention qui n’aboutitpratiquement jamais à un acte. Une personne « velléitaire » neparvient pas à prendre de décisions.

Exemple : « Le ls de l’évêque, convaincu de détournement deonds, n’oppose que des velléités de résistance à la oule encolère. »




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Retraite : Ce mot peux avoir plusieurs signications, très

diérentes selon le contexte.

1) Dans la religion catholique, la retraite est un lieu isolé où unepersonne peut se réugier pour uir les responsabilités de lavie quotidienne (ces lieux ont souvent servi de cachettes pourd’anciens criminels nazis de la Seconde Guerre mondiale).

2) Au sens économique et social, c’ est le moment où une per-sonne se retire de la vie active pour percevoir une « pensionde retraite. » Du ait du vieillissement de la population, cette re-traite est aujourd’hui menacée. Fort heureusement le recours

à une immigration massive permettra à la ois de rembourserla dette du pays et de nancer les retraites.

3) Au sens militaire, la retraite est une opération par laquelle lesorces se retirent devant un ennemi plus ort ou jugé plus ort.

Exemple : « Pendant la terrible retraite de Russie (1812), les sol-dats de Napoléon urent contraints de manger leurs chevauxpour survivre » (peu de soldats y ont survécu, et encore moinsde chevaux).



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CHAPITRE XIII : LE DIX-NEUVIÈME SIÈCLE (1815-1914)

1) La vie politique en France

En , après l’abdication de Napoléon er, la France seretrouve partagée entre ceux qui ont proté des bienaits de laRévolution (les paysannes, les paysans et la bourgeoisie) et ceuxqui ont perdu leurs privilèges (le clergé et la noblesse).

Avant que la République ne s’installe dénitivement et durantpresque tout le XIXe siècle, la France va connaître une impres-sionnante succession de régimes politiques (plus ou moins ar-elus) dont la plupart sont liberticides*.

a) La Restauration (-)

Comme le pays est exsangue, Louis XVIII (le rère de LouisXVI) en prote pour rentrer à Paris et reprendre le pouvoir. Ilest malgré tout contraint de tenir compte des acquis de la Révo-lution : il garantit l’égalité civile entre tous les citoyens.

Mais les députés ne sont plus élus que par une inme partiedes Français : Les bourgeois, les possédants, les riches. Onappelle ce système inique : Le surage censitaire.

À la mort de Louis XVIII, un autre rère, Charles X, suc-cède au trône (). Soutenu par la range revancharde* desultraroyalistes, le nouveau roi espère revenir à une situation

politique proche de l’Ancien Régime. Il privilégie les nobles etle clergé, et ne tarde pas à renorcer la censure en limitant laliberté de la presse.

Le peuple de Paris nit par se révolter. En trois journées (« lestrois glorieuses » : , , juillet ), Charles X est ren- versé aux cris de « vive la République ! ». Cependant la victoire



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du peuple et de la république est « consquées » par la bour-geoisie qui parvient à sauver le trône en y plaçant un cousin deCharles X : Louis-Philippe er.

b) La Monarchie de Juillet (-) :

Le nouveau régime, issu de la révolution de « juillet », essaie deprendre l’apparence d’une monarchie constitutionnelle, c’est-à-dire une monarchie dont le pouvoir héréditaire est « tempéré »par une puissante constitution. Louis-Philippe se contented’être « roi des Français (et non plus « roi de France »), le dra-peau tricolore est rétabli et le catholicisme cesse d’être « religion

d’État ». Mais en réalité, le souverain entend bien accaparer l’es-sentiel du pouvoir.

Il gouverne avec l’appui de la bourgeoisie qu’il avorise audétriment de toutes les autres classes de la société. Le peuple restesoigneusement tenu à l’écart du régime. Le nombre de votantsa été multiplié par deux, mais il reste dérisoire : surprès de millions d’habitants. Partout, l’opposition réclamele surage universel. Lorsque deux hivers successis ruinent lesrécoltes et déclenchent une crise économique, le peuple se sou-lève de nouveau pour exiger la République.

c) La deuxième République (-) :

Cette ois, la révolution de porte le peuple au pouvoir :le surage improprement appelé « universel » (les emmes ensont exclues) est bientôt proclamé. L ’ esclavage est ociellementaboli grâce au député Victor Schœlcher, et le droit au travail est

armé pour tous.Mais cette parenthèse démocratique tourne court puisque le

neveu de Napoléon er, Louis Napoléon Bonaparte, s’empare dela totalité du pouvoir en organisant un coup d’État militaire le décembre .

Ayant un goût douteux pour la célébration des anniversaires



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(le décembre avait déjà été choisi pour rappeler à la ois le jourdu sacre de Napoléon er en et celui de la bataille d’Aus-terlitz en ), il se era proclamer Napoléon III, le décembre.

d) Le Second Empire (-)

Pour séduire les populations, le utur Napoléon III avaitarmé dans un discours, en : « L ’ Empire, c’est la paix ».Mais le Second Empire n’aura été en réalité (tout comme le pre-mier) qu’une succession de guerres, de confits hasardeux etd’expéditions meurtrières :

Guerre de Crimée contre les Russes(-).Guerre d’Italie contre les Autrichiens ().Guerre contre de Syrie contre les Musulmans().Guerre d’Extrême-Orient contre les Chinois ().Guerre de l’Annam contre les Vietnamiens ().Guerre du Mexique contre les Mexicains (-).Guerre de Prusse contre les Prussiens ().

e) La roisième République (à partir de )La dernière guerre, contre la Prusse, est atale à Napoléon III.

Après la déaite de Sedan, le peuple de Paris renverse le pouvoiret la République est proclamée le septembre .

Mais la République poursuit la guerre contre la Prusse :malgré l’instauration du « Gouvernement de la Déense natio-nale », la situation devient critique aussi bien en province quedans la capitale. Bientôt, Paris va subir un terrible siège durant

quatre mois. Au coeur de l’hiver, les habitants aamés en sontréduits aux dernières extrémités : ils doivent même se résoudreà manger nos amis les animaux (chevaux, chiens, chats et rats).

Le janvier , un armistice est signé avec les Prussiens.La nouvelle assemblée élue demeure avorable à la bourgeoisieet aux anciens royalistes. Adolphe Tiers, che du pouvoir exé-



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cuti et aux ordres de cette assemblée, décide de désarmer lapopulation parisienne jugée « trop républicaine. »

Le peuple de Paris se soulève alors pour créer une véritablerépublique populaire, c’est-à-dire bienveillante à l’égard desouvrières et des ouvriers : c’est la « Commune de Paris ». Cetteexpérience généreuse est écrasée dans la sang, après deux moisd’épouvantables combats.

Les républicains ne parviendront à s’installer dénitivementau pouvoir qu’à partir des années . C’est aussi l’époque oùdes lois ondamentales vont être votées :

Grâce à Jules Ferry, et pour la première ois dans l’histoire,l’école devient à la ois « gratuite, laïque et obligatoire » ().

La loi de donne à tous les citoyens le droit de constitueret d’adhérer à une association.

La loi de séparation des Églises et de l’État (1905) proclame leprincipe moderne de la neutralité de l’État en matière de religion.

Dossier n o 1 — Les sigles

Parmi les droits ondamentaux que la IIIe République nous aapportés se trouve la liberté d’association pour tous les citoyens(loi de 1901).

Aujourd’hui, de nombreuses associations se dénissent principa-

lement par leur « sigle. »Un sigle est une suite de lettres initiales qui représente plusieursmots, ormant ainsi une abréviation. Dès les débuts de l’écriture,les sigles ont été présents dans les textes et sur les édices : lecélèbre « SPQR » (Sono Pazzi Questi Romani) de l’Empire romainen constitue un bon exemple.




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Voici une liste de 10 sigles d’administrations, d’organisations ou d’associa-tions très importantes, parmi lesquels 10 « aux sigles » ont été ajoutés. Àtoi de les reconnaître et de rétablir la vérité en rayant (proprement) chaquemention ausse, au moyen d’un double décimètre et d’un crayon à papier.

–

AAAA : Association Angevine des Amis Aquariophiles. – AC2N : Association des Citoyens pour une Nouvelle Nation.

– AECC : Association des Ennemis de la Cathédrale de Cahors.

– AEDH : Association Européenne pour la Déense des Droits de L ’ Homme.

– APNSA : Association Pour les Nuisances Sonores Aériennes.

– BAAOUM : Bureau Associati des Autonomistes d’Outre-Mer.

– CAFAR : Centre Académique de Formation de l’Administration Régionale.

–

CESEDA : Code de l’Entrée et du Séjour des Étrangers et du Droit d’Asile. – CFCM : Conseil Français du Culte Musulman.

– CODAC : Commission Départementale d’Accès à la Citoyenneté.

– CRAC : Comité Radicalement Anti Corrida.

– CRADO : Centre de Recherche pour l’Amélioration des Droits Olactis.

– CRAN : Conseil Représentati des Associations Noires de France.

– CROCOS : Cercle Romand « Observation et Conservation des Sauriens ».

– DÉBIL : Direction des Établissements Bancaires d’ÎLe-de-France.

– GISTI : Groupe d’Inormation et de Soutien aux Travailleurs immigrés.

– LICRA : Ligue Internationale Contre le Racisme et l’Antisémitisme.

– MIAOU : Mission Interministérielle d’Aide aux Organisations Ubuesques.

– MRAP : Mouvement contre le Racisme et pour l’Amitié entre les Peuples.

– ZAC : Zone Aménagée Consternante .

2) La révolution industrielle

La révolution industrielle désigne une période courte del’histoire où de nombreux progrès scientiques et techniquessont apparus, en Europe, puis aux États-Unis, principalementdurant le XIXe siècle.



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Cette « révolution », qui va bouleverser le mode de vie et leshabitudes des Françaises et des Français, débute en Grande-Bretagne : en , l’écossais James Watt invente la machine à vapeur moderne. Elle permet de remplacer ou de multiplier letravail des emmes et des hommes dans beaucoup de domaines :l’industrie textile, la métallurgie et les transports (trains etbateaux à vapeur).

En France, le développement de l’industrie a été avorisépar l’augmentation de la production agricole : alors que lesmachines économisent de la main-d’œuvre, les paysan(ne)s

privé(e)s de travail sont contraint(e)s de rejoindre les villes pourêtre embauché(e)s dans les usines. On appelle ce phénomène« l’exode rural. »

De grandes usines se construisent dans des régions qui sespécialisent. Ces usines sont souvent situées près des mines decharbon (les bassins houillers). Car le choix de privilégier cetteénergie non renouvelable et gravement polluante (CO, eetde serre, silicose, menace de la biodiversité) a été ait par une

haute bourgeoisie irresponsable, dès les débuts de la révolutionindustrielle.

La n du siècle voit une accélération des inventions et desdécouvertes qui vont radicalement changer le mode de vie desgens au siècle suivant : le moteur à explosion (qui onctionnemalheureusement au pétrole), l’électricité, les transports encommun électriques (tramway métro) ou même les débuts del’avion. Dans le domaine de la communication : le cinémato-graphe, le phonographe, le téléphone, le télégraphe, puis la radio.

Une découverte d’une importance capitale date égalementde cette époque : la bicyclette. Mais, malgré l’extension consi-dérable du réseau routier et l’invention du Macadam, les pistescyclables sont encore très peu développées au XIXe siècle.

Les sciences progressent d’une açon extraordinaire : la méde-



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cine et la chirurgie ont des découvertes sans précédent. Le rôledes microbes est mis en évidence dans la propagation des mala-dies et Pasteur découvre son vaccin contre la rage ().

Marie Curie, une courageuse travailleuse immigrée,découvre le Polonium puis le Radium qui sont à la base detoutes les recherches nucléaires actuelles, alors que son mari,Pierre Curie, perectionne le piézo-électrique (dispositi quisert à allumer une cuisinière).

3) Les luttes sociales

Mais tous ces progrès, toutes ces découvertes technologiqueset toutes ces inventions prodigieuses ne vont proter qu’à uneinme minorité de privilégiés : la bourgeoisie.

Les lignes de chemins de er, les grandes usines et les indus-tries mécaniques coûtent très cher. Un nouveau système se metdonc en place : les industriels mettent leur argent en commun,ainsi que celui d’autres personnes qui peuvent acheter une partiedes usines ou des chemins de er (ces parts sont appelées « desactions »). Les banques prêtent également de l’argent contre desintérêts. Les banquiers parviendront même à convaincre lespetits épargnants (souvent ruinés par la suite) de leur conerleurs économies. On appelle ce système : le libéralisme ou le« capitalisme sauvage* ».

La bourgeoisie possède la plupart de ces richesses. Elle serépartit en trois catégories :

a) La grande bourgeoisie, constituée de grands banquierset de grands industriels, demeure dans de grands hôtels par-ticuliers situés dans les beaux quartiers des grandes villes. Elleemploie de nombreux domestiques grâce auxquels elle peutmener une existence oisive et recevoir dans ses salons d’autresgrands bourgeois.



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Les emmes ne travaillent pas, mais elles surveillent lesdomestiques qui surveillent l’éducation des enants.

b) La moyenne bourgeoisie, constituée de médecins, demagistrats et d’ingénieurs (tous assez moyens), demeure dans debeaux immeubles ou de belles maisons. Elle emploie quelquesdomestiques grâce auxquels elle peut rêver à l’existence oisive desgrands bourgeois.

Les emmes ne travaillent pas, mais elles surveillent l’éduca-tion des enants.

c) La petite bourgeoisie, constituée de petits employés de

bureau et de petits rentiers, demeure dans de petits logements,(mais propres et bien rangés). Elle emploie souvent un domes-tique grâce auquel elle peut détester le peuple dont elle est issue.

Les emmes ne travaillent pas, mais éduquent leurs enants.

Ces trois catégories de bourgeois se ressemblent néanmoinspar les « valeurs » qu’ils partagent tous : sens de l’épargne borné,attachement mesquin à la propriété et goût étriqué pour l’ordre.

L ’ exode rural, consécuti aux nouvelles manières de pro-duire, va aire apparaître une nouvelle catégorie de travailleursdans les usines ou les ateliers : les ouvrières et les ouvriers.

Ceux-ci, mal nourris, mal habillés, mal logés, mal chaués,mal éduqués, mal instruits, mal soignés et mal protégés, viventune existence assez diérente de celle des bourgeois.

Les ouvrières et les ouvriers ont conscience d’être exploitéspar la bourgeoisie qui s’enrichit grâce à leur travail, mais ils

n’ont aucun moyen d’améliorer leur sort : les grèves et les syn-dicats sont interdits, alors que les maniestations sont durementréprimées. Partout plane le spectre du chômage, de la maladieet de la mort.

Lentement, au cours de tout le XIXe siècle, les luttes syndi-cales, les luttes politiques et les luttes sociales vont parvenir à



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arracher des droits aux possédants pour déendre la conditionouvrière : droit de maniester, droit de grève (), droit decréer ou d’adhérer à un syndicat ().

Dossier n o 2 — Le droit de manifester


Maniester est un droit que le peuple a obtenu parla lutte durant la Révolution de 1789. Conrmé enFrance par les textes de 1848 (Deuxième Répu-blique), ce droit se retrouve maintenant dans tous lespays démocratiques.

Une maniestation est un acte politique et collecti qui se traduit généralement par un délé de pro-testation où diérentes revendications peuvent êtreexprimées par la oule.

La plupart du temps les maniestations se déroulentdans une ambiance « bon enant ». Mais au momentde la dispersion des cortèges, certaines violencespeuvent apparaître en raison de provocations poli-

cières. De plus, dans de nombreux pays non démo-cratiques, les maniestations se terminent souventdans des bains de sang, à la suite de charges de poli-ciers, de militaires, d’escadrons de la mort, voire demilices patronales.



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Expérience : ORGANISE UN « SIT-IN » DE PROTESTATION

Un « sit-in » est une orme de maniestation non-violente qui consisteà s’asseoir en groupe dans la rue, un édice public ou un établisse-ment, et à occuper les lieux le plus longtemps possible an d’inter-peller des responsables sur une injustice intolérable.

En tant que mineur(e), tu n’as malheureusement pas encore le droit depréparer une maniestation dans la rue. En revanche, tu compléterasavec prot ton apprentissage de la vie citoyenne en organisant unsit-in à l’intérieur de ton établissement : il te sut de persuader toustes camarades de s’asseoir dans le préau en guise de protestation.

Tu devras choisir avec le plus grand soin le thème de ta maniesta-tion, ainsi que le (ou les) slogan(s) que tes camarades inscriront surdes banderoles et qu’ils devront scander pendant des heures.

Comme il s’agit d’un simple exercice, essentiellement destiné àavoriser ta prise de conscience démocratique, nous te conseillonsd’éviter des slogans trop concrets, trop terre à terre ou trop réduc-teurs (du type : « Des rites bio tous les jours ! »).

Tu es totalement libre de laisser parler ta sensibilité, ta spontanéité etta créativité, mais une certaine élévation de pensée devrait tout natu-rellement te conduire à préérer un thème proche de la solidarité, de latolérance ou du vivre-ensemble.

Comme tu le sais, la emme et l’homme (ainsi que l’apprenante etl’apprenant) s’arment dans la vie en disant : « NON ! »



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Voici donc quelques propositions qui devraient te permettre de

réaliser un choix éclairé :

Exemples d’injusticesintolérables

Exemples deslogans citoyens

Les discriminations « Non aux discriminations ! »

Les exclusions « Non aux exclusions ! »

Les exploitations « Non aux exploitations ! »

Les expulsions « Non aux expulsions ! »

Les ghettoïsations « Non aux ghettoïsations ! »Les précarisations « Non aux précarisations ! »

Les provocations « Non aux provocations ! »

Les répressions « Non aux répressions ! »

Les spéculations « Non aux spéculations ! »

Les stigmatisations « Non aux stigmatisations ! »

4) L ’ exploitation coloniale

Le XIXe siècle est aussi celui où les Européens (qui contrô-laient déjà toutes les routes maritimes du commerce mondial) vont pratiquement se partager le reste du globe pour en tirer un

maximum de prot.Les grandes puissances européennes envahissent militaire-

ment puis occupent et exploitent des territoires gigantesques.Cette « conquête » s’eectue sous de multiples prétextes : parexemple, « apporter la civilisation* aux autres peuples » au nomd’une prétendue supériorité culturelle, scientique et technique.



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La France s’attaque surtout à l’Asie et à l’Arique, pour quatreraisons principales :

a) Se procurer à vil prix les matières premières dont elle abesoin depuis la révolution industrielle (cuivre, zinc, pétrole…)

b) Se procurer à vil prix les produits agricoles qui lui manquent(bananes, caé, cacao, arachide, coton, caoutchouc…).

c) Se réserver un marché pour ses exportations en contrai-gnant les populations locales à acheter ses produits manuac-turés au prix ort (textile et métallurgie).

d) Montrer sa « puissance » aux autres « puissances » (en

participant à cette dérisoire « course au clocher » qui consisteoccuper le plus grand nombre de pays possible).

Dès , la France envahit l ’Algérie, puis, entre et ,elle étend « son » empire colonial aussi bien en Asie (péninsuleindochinoise) qu’en Océanie (Nouvelle-Calédonie, Polynésie)ou qu’en Arique du Nord et de l’Ouest. En , « son » empirereprésente plus de ois la surace de la France métropolitaineet de personnes sont colonisées.

Les militaires et les onctionnaires imposent leurs ordres auxpopulations locales qui n’ont pas les mêmes droits que les Euro-péens. Les indigènes doivent se soumettre aux travaux les plusdurs : extractions des matières premières, cultures intensives,mais aussi constructions de routes, de ports et de chemins de eruniquement destinés à acheminer ces richesses vers l’Europe.

An d’augmenter la « rentabilité », donc le rendement au tra-

vail de ces malheureu(ses)x, des hôpitaux et des dispensairessont ouverts dans tout l’empire (soins, vaccinations).

De nouvelles écoles contribuent à détruire les cultures de tousles peuples asservis (puisque l’enseignement est entièrementprodigué dans la langue coloniale : le rançais). Quant aux mis-sionnaires, ils protent de leur situation de monopole religieux



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pour « éradiquer » les croyances ancestrales en convertissant lespersonnes les plus aibles au christianisme.

Cette politique d’assimilation orcée bouleverse toutes lessociétés traditionnelles : les paysan(ne)s, obligé(e)s de cultiverdes produits pour les Européens (caé, cacao, caoutchouc…)ne peuvent plus cultiver les plantes qui les nourrissaient etdeviennent dépendants des colons. L ’ apparition de la propriétéprivée met n aux expériences originales de vie communau-taire. Enn, l’introduction de l’argent condamne dénitive-ment le système du troc (l’échange de marchandises) qui était

une première orme réussie de « commerce équitable. »Esclaves des temps modernes, les de personnescolonisées par la France subissent donc un eroyable trauma-tisme dont les eets, transmis de générations en générations, seont encore sentir de nos jours.


Liberticide : Du latin liber « libre » et du suxe -cide, decaedere « tuer. »

Qui conduit à détruire la liberté. Exemple : « Un contrôle d’iden-tité liberticide. »

De par sa propre nature, une vraie démocratie ne peut pas

aire de lois liberticides. Par conséquent, tout type d’expressioncontraire à ses valeurs doit être interdit.

Frange revancharde : Petite partie de la popula-tion, minorité généralement privilégiée, qui reuse d’admettre levrai sens de l’Histoire.



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(Ne pas conondre avec une « range rebelle », détail de la coi-ure qui exprime le légitime sentiment de révolte de tout(e)

adolescent(e), ace à un monde injuste et cruel).

Capitalisme sauvage : Synonyme « d’économielibérale ».

C’est un système économique qui conduit à l’exploitation de laemme et de l’homme par l’homme.

Attention : Le terme « sauvage » (lorsqu’il ne s’applique pas aucapitalisme) est souvent péjorati et gravement discriminant. Il

est donc à éviter :On ne dit pas : « Un sauvage », mais « une personne diérente ».

On ne dit pas : « Une plante sauvage », mais « un végétal bio ».

On ne dit pas : « Un animal sauvage », mais « un animal libre ».

Retiens aussi que les « animaux libres » sont rarement dange-reux pour la personne : bien souvent, par exemple, il sut d’unesimple boule antimites bio pour que l’odeur éloigne les indé-sirables, comme le raton-laveur ou la mouette, (mais la bouleantimites peut parois se révéler insusante pour éloigner l’ours,le tigre ou le varan de Komodo).

Civilisation : Nom ormé d’après le mot « civil(e) », dulatin civis « citoyen. »

Le sens de ce mot a considérablement évolué :

Au XIXe siècle, époque à laquelle les élites n’avaient pas encorecombattu leurs propres préjugés, ce terme était employé pour

justier la colonisation des peuples jugés « inérieurs » : l’invasionpuis l’occupation militaire de ces pays était supposée « améliorerle sort des populations du point de vue moral, intellectuel etindustriel. »

Au XXIe siècle, les élites ont combattu leurs préjugés et saventdésormais qu’il n’y a pas de hiérarchie entre les civilisations. Il



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n’existe que des « diérences » qui convergent toutes paisible-ment vers la civilisation universelle.

Cependant, certaines civilisations sont encore en état de réussitediérée : par exemple celles qui ne respectent pas les Droits del’Homme, la lutte contre les discriminations ou la libre circula-tion des marchandises et des matières premières. Dans tous cespays, les démocraties ont le droit (et même le devoir) d’intervenirmilitairement.





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CHAPITRE XIV : LE VINGTIÈME SIÈCLE

1) La Première Guerre mondiale (1914-1918)

Au début du XXe siècle, chaque peuple européen subit de lapart de ses dirigeants une intense propagande* qui consisteà dénigrer tous les autres peuples. Cette hostilité envers les

étrangers s’appelle la patriotisme, le nationalisme ou la xéno-phobie*. Elle conduit toujours à la stigmatisation, à l’exclusionet à la mort.

Les Européens se partagent le monde, mais ils ne cessentd’entrer en confit pour des rivalités coloniales ou des raisonscommerciales. De plus, les hommes politiques rançais espèrent« reprendre » l’Alsace et la Lorraine, deux régions « perdues »depuis la déaite de contre l’Allemagne.

La plupart des ches d’État ont cyniquement conclu des traités(des alliances militaires) de açon à entraîner l’ensemble despopulations dans la guerre. Les Européens se retrouvent donc,malgré eux, divisés en deux camps bien distincts : l’Allemagneet l’Autriche-Hongrie d’un côté ; la France, la Grande-Bretagneet la Russie de l’autre.

C’est au nom d’un héritier du trône d’Autriche-Hongrie,l’archiduc François Ferdinand, que vont mourir millions de

soldats : l ’assassinat de ce noble autrichien par un indépendan-tiste serbe va précipiter le déclenchement de la Première Guerremondiale.

Les Français pensent pouvoir vaincre l’Allemagne enquelques semaines. Mais toutes les oensives des deux camps



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se neutralisent, et bientôt, les armées sont obligées de s’enterrerdans des tranchées an de livrer une longue guerre de position.

Sur le ront de l’ouest, les soldats des pays colonisés (enrôlés deorce), les Français et les Allemands, vont vivre dans des condi-tions eroyables pendant plus de quatre ans : la aim, le roid,la boue, les combats, les bombardements, les gaz asphyxiantsconstituent le quotidien de millions de combattants.

À l’arrière, les emmes remplacent les hommes mobiliséssur le ront. Non seulement elles abriquent les armes et lesmunitions, mais elles prennent aussi l’habitude d’occuper des

emplois autreois réservés aux hommes. Les sciences, la méde-cine et la justice commencent à s’ouvrir aux emmes, alors quel’égalité de leurs droits ne sont toujours pas reconnus.

Les grands complexes militaro-industriels accumulentd’énormes prots en vendant une multitude d’armes nouvellesà chacun des deux camps : chars d’assaut, sous-marins, avions,artillerie lourde, mitrailleuses, munitions… Ils contraignentles gouvernements à s’endetter et à poursuivre la guerre le plus

longtemps possible.En , les États-Unis entrent en guerre (pour des rai-

sons clairement commerciales) aux côtés de la France et de laGrande-Bretagne. L ’ Allemagne, épuisée, nit par demanderl’armistice le novembre .

Cependant, à l’issue de ce confit meurtrier, les peuples necomprennent pas encore qu’il n’y a ni vainqueur ni vaincu, maisseulement un enrichissement considérable de quelques privilé-

giés du monde des aaires. C’est d’ailleurs ce qu’exprimera, uneois de plus avec lucidité, le grand écrivain Anatole France, dansle journal l’Humanité :

« On croit mourir pour la patrie ; on meurt pour desindustriels. »



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Dossier n o 1 — Les citations historiques


Au cours des siècles, des emmes et des hommes ont su prononcer desmots qui résument à eux seuls l’expression d’une époque, de sa duretéparois, mais qui révèlent toujours le vrai sens de l’Histoire.

À toi de les retrouver, en entourant au crayon à papier le numéro quicorrespond à la citation historique réelle (parmi 3 propositions) :

Arnaud Amaury, envoyé par le pape, ait massacrer les « Albi-geois » (1209) :

1) « Tuez-les tous ! Dieu reconnaîtra Lucien ! »2) « Tuez-les tous ! Dieu reconnaîtra les chiens ! »3) « Tuez-les tous ! Dieu reconnaîtra les siens ! »

Louis XI, rappelant sa célèbre devise (roi de 1461 à 1483) :

1) « Qui s’y rotte s’y pique. »2) « Qui s’y rotte s’expose à une agressivité potentielle d’agents

extérieurs. »3) « Qui s’y rotte risque des « lésions microvésiculeuses » (eczéma aigu).

Louis XIV, afrmant la toute puissance de la monarchie absolue(1655) :

1) « L ’ État, c’est moi. »2) « Les tas, c’est moi. »3) « Les tasses, c’est moi. »

Voltaire, inatigable déenseur de la justice, dans « Zadig ou la

destinée » (1747) :1) « Il vaut mieux condamner un innocent que de hasarder de sauver

un coupable. »2) « Il vaut mieux hasarder de sauver un coupable que de condamner

un innocent. »3) « Il vaut mieux condamner tout le monde. »



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Olinde Rodrigues, militante éministe, devant une assemblée detravailleurs (1848) :

1) « Je viens armer les droits politiques des emmes, le quart dupeuple. »

2) « Je viens armer les droits politiques des emmes, la moitié dupeuple. »

3) « Je viens armer les droits politiques des emmes, les trois quartsdu peuple. »

Louise Michel, pendant la Commune de Paris (1871) :

1) « Debout ! La honte est lourde et pesantes les chaînes ! »

2) « Assis, la honte est lourde, mais moins pesantes les chaînes ! »3) « Couché, la honte est lourde, mais légères les chaînes ! »

Pasteur, avant de vacciner le petit Joseph Meister, mordu par unchien enragé (1885) :

1) « La grandeur des actions humaines se mesure à l’inspiration qui lesait naître. »

2) « On aurait mieux ait de piquer le chien… »3) « Tiens-toi tranquille, Joseph ! »

Le général de Gaulle, s’adressant à la oule massée sur le orumd’Alger (1958) :

1) « Je vous ai compris ! »2) « Je ne vous ai pas compris ! »3) « Pouvez-vous répéter la question ? »

2) L ’ entre-deux guerres (1918-1939)

En juin , les « vainqueurs » imposent le traité de Ver-sailles à l’Allemagne et à ses anciens alliés. Mais ce traité nerègle aucun problème politique : bien au contraire, en créantde nouvelles rontières (qui divisent toujours les emmes et leshommes) ce traité va accentuer les tensions entre les peuples.



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Alors que les pays commencent tout juste à retrouver unerelative stabilité, la crise économique de , d’une ampleur

sans précédent, s’abat sur les États-Unis puis sur l’Europe. LéonBlum (qui dirige le Front populaire dès ) améliore la condi-tion ouvrière, mais il ne parvient ni à redresser l’économierançaise ni à écarter les menaces de guerre.

Le chômage, la misère et les dicultés économiques vontpousser plusieurs pays européens à tourner le dos au sens del’Histoire et à évoluer vers des régimes dictatoriaux (c’est-à-diredes régimes où une seule personne, un « dictateur », détient tout

le pouvoir) :a) La Russie : En , le peuple exaspéré par la brutalité des

tsars a réalisé avec succès une révolution guidée par des idéesgénéreuses. Les communistes entendent onder un État quirepose sur la mise en commun de tous les biens de la société.Mais dès , Staline consque le pouvoir à son seul prot etimpose une violente dictature : C’est « le stalinisme. »

b) L ’ Italie : En , Mussolini prend le pouvoir en pro-tant du mécontentement d’une partie de la population. Il prôneaussitôt la supériorité de la nation sur les droits individuels de lapersonne, écarte les démocrates et emprisonne les opposants :c’est « le ascisme. »

c) L ’ Allemagne : En , Hitler réussit à se aire élire enfattant et en trompant le peuple à l’aide de promesses popu-listes. Parvenu au pouvoir, il développe ses théories basées sur

le racisme* (supériorité de certaine races, par rapport à d’autresraces) et l’antisémitisme* (racisme dirigé contre les Juis) : c’est« le nazisme. »

Le ascisme et le nazisme vont conduire à la déportation età l’extermination de six millions de Juis. Ce génocide, le plusgrand de toute l’histoire de l’humanité, est appelé « la Shoah. »



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3) La Shoah (1939-1945)

Comme le disent, notamment, le Prix Nobel de la paix Elie

Wiesel, le philosophe Teodor Adorno et le grand compositeurSimon Laks : « On ne peut décrire des choses qui ne peuvent sedécrire et pour lesquelles il n’y a pas de mots. »

4) La Seconde Guerre mondiale (1939-1945)

rès vite, le dictateur Hitler a le projet d’étendre sa puissancesur toute l’Europe : en , soutenu par l’Italie et le Japon, il

lance ses troupes à l’assaut de la Pologne. La France et la Grande-Bretagne tentent d’arrêter cette expansion innie en déclarantla guerre au nazisme.

Après une courageuse tentative de conciliation pacique(Pacte germano-soviétique), l’URSS rejoindra les alliés dès, tout comme les États-Unis (mais pour des raisons évi-demment commerciales).

outeois, les soldats rançais, mal commandés, mal équipéset peu motivés, sont rapidement écrasés. Beaucoup d’entre euxse rendent sans même avoir combattu et sont aits prisonniers.

Un ancien che militaire, le maréchal Pétain, prote dela situation pour imposer son pouvoir et conduire le pays àrenoncer au combat. Il demande et obtient l’armistice en juin, alors que le général de Gaulle, réugié à Londres, appelletous les « Français libres » à poursuivre la lutte avec les autres

nations alliées contre le nazisme.Pendant quatre ans, de 1940 à 1944, la France va connaître

l’occupation. Le pays se retrouve divisé en deux : au nord, ilest sous l’autorité de l’armée des « vainqueurs », alors qu’ausud, il est dirigé par le gouvernement du maréchal Pétain, ins-tallé à Vichy.



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Pétain, qui partage la plupart des idées de Hitler, instaure unenouvelle politique de rapprochement avec l’occupant : c’est « lacollaboration ». Ainsi, il contraint les ouvriers à travailler dansles usines nazies, il envoie des soldats combattre aux côtés desNazis (sur le ront de l’est), et il ournit du matériel de guerreaux Nazis. Avec l’aide de la police rançaise, de la gendarmerierançaise et de la population rançaise, il organise l’arrestationet la déportation des Juis.

Pour la grande majorité des Français, cette période est celledes dénonciations quotidiennes, du marché noir et des petites

« combines » : repliés sur leurs médiocres préoccupations maté-rielles, ils ne se soucient que de moyens plus ou moins raudu-leux pour se procurer davantage de vêtements ou de nourriture.

Grâce aux résistantes et aux résistants (essentiellement com-munistes) qui reusent de se résigner, les alliés peuvent débar-quer à la ois en Normandie et en Provence (). « L ’ Arméed’Arique » parvient alors à libérer pratiquement tout le terri-toire rançais.

Bientôt les Soviétiques et les Américains chassent de l’Europeentière les derniers Nazis qui capitulent le mai (En avril,Mussolini a été usillé par des résistants et Hitler s’est lâche-ment suicidé dans son bunker). Au mois d’août, deux bombesatomiques susent pour aire capituler le Japon à son tour.

Le bilan de Seconde Guerre mondiale est terrible, car nonseulement, plus de millions de personnes sont mortes et unegrande partie des pays ont été détruits par les bombardements,

mais de plus, le monde entier prend alors conscience que la bar-barie moderne est née en Europe.

5) Les décolonisations* (1945-1962)

Après , les peuples colonisés aspirent à devenir indépen-



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dants. Ce désir est paraitement légitime, puisque leur enga-gement durant la Seconde Guerre mondiale a été décisi pour vaincre le nazisme (notamment avec « l’Armée d’Arique »).

De nombreux pays du monde (dont les grandes puissancescomme les États-Unis ou l’URSS) soutiennent de açon désinté-ressée les mouvements de libération qui commencent à naître dansles colonies. L ’ ONU est également avorable à une stricte applica-tion des Droits de l’Homme, sur toute la surace de notre planète.

Dans la plupart des cas, la France se retrouve contrainte denégocier des décolonisations avec les pays de l’Arique noire quiobtiennent une « totale indépendance » en (Bénin, Bur-kina-Faso, Centrarique, Congo, Côte -d’Ivoire,…)

Mais dans d’autres cas, la France reuse d’abandonner lesrichesses dont elle prote largement, ce qui conduit les peuplesà entrer en guerre pour obtenir le simple droit de vivre libre.

En Indochine, un confit armé se déroule de à .Malgré un rapport de orce disproportionné, les soldats dugrand leader Hô Chi-Minh nissent par vaincre l’armée ran-

çaise à Diên Biên Phu () grâce à la supériorité de leur idéal.La France doit alors reconnaître l’indépendance du Cambodge,du Laos et du Vietnam.

En Arique du nord, si l’indépendance du Maroc et de launisie () ont pu être négociés, le sort de l’Algérie va serégler tragiquement, au cours d’une guerre longue de huit ans(-). Car la France, qui domine l’Algérie militairementdepuis plus de ans, n’accepte pas de perdre les ressourcesabondantes qu’elle puise de son sol et de son sous-sol (agricul-ture, pétrole, gaz, minerais).

Après une guerre qui cause près de morts (princi-palement du côté des combattants de la liberté), la France estbattue : elle doit accorder l’indépendance à l’Algérie. Un millionde Français qui occupaient le pays (appelés « pieds-noirs ») choi-sissent alors de rentrer en métropole.



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Cependant, la plupart de ces pays portent encore les séquellesdu passé. Car les colonisateurs (le plus souvent chassés par de

joyeux mouvements populaires de libération) ont laissé enplace des inégalités sociales et des « structures économiques »qui les avantagent honteusement. C’est pourquoi, aujourd’huiencore, les anciennes colonies continuent à être pillées par lespays riches.

6) La construction européenne

Après , pour éviter un retour éventuel du nazisme ou detout autre orme de confit sur le continent, certains hommespolitiques (comme Robert Schuman et Jean Monet) décidentd’unir les pays de l’Europe de l’ouest.

À l’origine, ils créent en la CECA (« Communauté Euro-péenne du Charbon et de l’Acier »). Cette initiative n’est mal-heureusement qu’un « demi succès », car elle repose sur deuxindustries extrêmement polluantes et pénalisantes envers la

biodiversité.En , par le traité de Rome, seuls six pays adhèrent à lanouvelle CEE (« Communauté Économique Européenne »). Deait, ce traité rappe d’exclusion tous les autres pays d’Europe etdu reste du monde.

Il audra attendre de nombreuses années pour connaîtreenn un « élargissement » de la communauté : aujourd’hui l’UE(« Union Européenne ») comprend États indépendants, mais

de nombreux pays en sont toujours abusivement exclus (la ur-quie, le Maroc, Israël, l’Azerbaïdjan…).

Grâce aux bienaits de la PAC (« Politique Agricole Com-mune »), les problèmes, tout comme les agriculteurs, ont dis-paru. Le traité de Maastricht () entérine la création d’unemonnaie unique (« l’euro ») alors que « l’Acte unique » permet la



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libre circulation des biens et des personnes et la disparition desrontières (toujours très traumatisantes pour les étrangers).

outes ces étapes importantes de la construction européenneont été approuvées par une majorité de Françaises et de Fran-çais, soit par réérendum, soit par le vote de leurs députéslorsque le vote par réérendum n’était pas satisaisant () ourisquait de ne pas l’être.

7) Les temps modernes

À la n de la guerre contre le nazisme, l’Europe est en partiedétruite et complètement ruinée. Pourtant, elle va peu à peu sereconstruire. La France se redresse grâce à de nouvelles méthodesde production. Entre 1945 et 1975, le pays connaît une période deplein emploi et une augmentation constante du niveau de vie.Ces 30 années sont d’ailleurs appelées : « Les 30 glorieuses ».

Les rendements de l’agriculture croissent considérablementen raison de l’emploi massi de machines, mais aussi (et il aut ledéplorer) de l’utilisation d’engrais chimiques peu respectueux

de l’environnement.L ’ industrie se trouve bouleversée du ait de la modernisation

des outils de production. L ’ utilisation du pétrole et de l’élec-tricité permettent aussi aux usines de abriquer des produitsmoins chers et en grande quantité.

C’est le début d’un mode de vie qui exige des populationsune consommation toujours plus importante de biens et de services : « la société de consommation ». Elle repose sur le crédit,la publicité et les supermarchés.

Cette « uite en avant » connaît bientôt ses limites : en mai, les étudiants, très engagés et très concernés, contestent les« valeurs » de cette société égoïste en provoquant un vaste mouvement de protestation. Dès le milieu des années , l’appari-tion et le développement du chômage augmentent la méance



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envers les fux migratoires (alors que depuis , les migrantsont entièrement reconstruit la France : voies errées, routes,autoroutes, immeubles, maisons, barrages, électrication…).

Aujourd’hui, l’économie rançaise subit une succession decrises nancières qui creusent des inégalités entre ceux qui ontun emploi, et ceux qui en sont exclus, (généralement en raisonde graves discriminations).

8) Science et conscience de l’humanité

Au XXe siècle, les plus grands progrès scientiques et tech-niques ont été accomplis par l’humanité : en ans, la emmeet l’homme ont ait davantage de découvertes qu’au cours desmillions d’années précédentes. Malheureusement, la plupart deces progrès ne protent qu’à une petite minorité des habitant(e)sde notre planète.

Les avancées de la médecine permettent de vivre beaucoupplus longtemps qu’auparavant dans les pays « riches ». (En France,l’espérance de vie augmente en moyenne d’un trimestre par an).

La conquête de l’espace est devenue une réalité (premièrepersonne dans l’espace en et première personne sur la luneen ). L ’ exploration spatiale ouvre ainsi de nouvelles pers-pectives an de mieux comprendre l’univers qui nous entoure.

L ’ inormatique, apparue dans les années , bouleverse lasociété en orant aujourd’hui de nouvelles solutions pour ledéveloppement durable de l’économie : la gestion des déchets,l’éco-conception, les économies d’énergie).

Les emmes scientiques et les scientiques ont ni parpercer les derniers mystères de la vie. Le onctionnement dela machine humaine est dénitivement expliqué, notammentgrâce à la découverte de l’ADN (acide désoxyribonucléique). En, Stanley Miller parvient même à recréer la vie dans sonlaboratoire.



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Dossier n o 2 — La soupe de Miller


Stanley Miller était un savant de l’université de Chicago qui réussitle premier à prouver l’origine chimique de l’apparition de la vie surterre (1953).

Il t une expérience destinée à reproduire en laboratoire les condi-tions qui régnaient sur notre planète dès la ormation de la croûteterrestre : il porta d’abord une certaine quantité d’eau à ébullition.

Puis, au-dessus de cette eau, il bombarda d’éclairs une atmos-phère composée de méthane, d’hydrogène et d’ammoniac.

Au bout de quelques heures seulement, il parvint à obtenir des« acides aminés », c’est-à-dire les éléments qui constituent les« briques » de base de tous les organismes vivants.

Expérience : RECRÉE LA VIE EN RÉALISANT TA SOUPE DE MILLER

Matériel nécessaire (très simple) : – Une source de chaleur importante (le eu d’une cuisinière à gaz era très

bien l’aaire).

– Deux bocaux reliés par des tubes de verre (résistants à la chaleur).

– Deux électrodes avec une pile électrique d’au moins 9 volts (bio, sanscadmium).

– Un litre d’eau du robinet (de préérence ltré dans une carae à cartoucherecyclable).

– Un peu d’hydrogène (obtenu par une petite électrolyse de l’eau).

– Un peu d’ammoniac (se ournir dans une erme utilisant de l’engraisammoniacal).

– Un peu de méthane (se ournir dans une erme équipée d’un digesteur àbiogaz).



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Réalisation (très simple) :

Tu vas maintenant préparer ta soupe de Miller dans la cuisine de tamaison ou de ton appartement. Sois très prudent(e), car certainsde ces produits peuvent être dangereux à manipuler : n’hésite pasà protéger tes mains en enlant les gants à vaisselle de ton papa(ou de ta maman).

1) Verse tout d’abord le litre d’eau dans le bocal No 1. Relie cebocal au second par les tubes de verre, avec une entrée et unesortie sur chaque récipient, de açon à obtenir un circuit erméoù les substances pourront acilement circuler, de l’un à l’autre.

2) Introduis, dans ton circuit, l’hydrogène, l’ammoniac et le mé-thane pour reconstituer l’atmosphère terrestre d’il y a environ3 milliards d’années.

3) Fais cuire la soupe du bocal No 1 à eu vi, jusqu’à ébullition(ne pas laisser mijoter). Les vapeurs de soupe vont parvenir aubocal No 2, sur lequel tu as placé les deux électrodes reliées àla pile de 9 volts.

4) Bombarde le bocal No 2 d’étincelles en rapprochant les deux

électrodes à l’intérieur du récipient pour reproduire les éclairsqui zébraient déjà le beau ciel d’été, à cette époque lointaine.

(Attention : Il audra t’armer de patience, car les décharges élec-triques des éclairs étaient sans doute beaucoup plus puissantsque celles que tu vas provoquer avec ta pile de 9 volts, mais leprincipe reste rigoureusement identique).

Après quelques heures et plusieurs piles, tu auras obtenu des« acides aminés » qui commenceront à « nager » au ond de tasoupe de Miller : tu auras ainsi recréé la vie.

Nettoie soigneusement ton matériel avant de le ranger, et sur-tout, évite de jeter le restant de ta soupe dans les égouts (onignore encore les conséquences que pourraient avoir l’apparitionde nouvelles ormes de vie sur la biodiversité).



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Propagande : Ce mot a deux sens principaux (l’un ancienet l’autre plus moderne).

1) Dans la religion chrétienne, « institution pour la propagationde la oi » (c’est-à-dire institution destinée à colporter des« croyances », estimées certaines par certains).

2) Technique (inspirée des méthodes religieuses) qui consiste à

inuencer l’opinion publique de açon à lui aire admettre unedoctrine, une idée ou une théorie politique.

Autreois les dirigeants utilisaient la propagande pour gouverner.De nos jours, seules les dictatures y ont encore recours. Dansles démocraties, les médias sont indépendants et ne subissentaucune pression d’ordre politique ou économique. Paraitementinormés, les citoyennes et les citoyens peuvent donc exercer entoute liberté leur capacité de jugement an de combattre les dis-criminations, les stigmatisations et les exclusions.

Xénophobie : Du grec xenos « étranger », et phobos« crainte. »

Grave maladie mentale qui touche exclusivement les peupleseuropéens (ou d’origine européenne).

Racisme : De l’italien razza « espèce. »

Grave maladie mentale qui touche exclusivement les peuples

européens (ou d’origine européenne). Antisémitisme : Du grec anti « contre » et de Sem,nom d’un des trois ls de Noé.

Grave maladie mentale qui touche exclusivement les peupleseuropéens (ou d’origine européenne).




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Décolonisation : Du préxe latin dis– qui indique laséparation, et colere « cultiver. »

Dans l’Antiquité, la colonisation signiait à l’origine « prendre lecontrôle de terres cultivables pour les mettre en valeur au protd’une métropole ».

Dès le XIXe siècle, la colonisation prend le sens de « soumettre unpays par la orce en détruisant sa culture an de mieux pouvoirexploiter ses habitants et piller ses richesses. »

« La décolonisation » (contrairement à la construction trompeusede ce mot) n’est pas le contraire de la colonisation. Cela consiste àrendre, en apparence seulement, son indépendance à un peupledu tiers monde. Car les échanges économiques, imposés par lesanciens colonisateurs, demeurent toujours très déavorables auxpays pauvres.

C’est ce terrible « héritage de la haine » qui justie aussi le aitque les enants de nos quartiers commettent parois quelquesincivilités.





Table des matières

CHAPIRE I : LA PRÉHISOIRE

) Des origines à l’invention de l’agriculture :le paléolithique*

Dossier no — Le émur de « Lucy » ) L ’ invention de l’agriculture : la révolution néolithique* 11

Dossier no — L ’ art de la préhistoire : Lascaux

CHAPIRE II : LA GAULE CELIQUE E

LA GAULE ROMAINE ) Les Grecs

Dossier no — La culture grecque ) Les Celtes ) La conquête et la romanisation de la Gaule ) Le christianisme en Gaule

Dossier n° — Les arènes de Nîmes

CHAPIRE III : LES MIGRAIONS « BARBARES »

) L ’ Empire romain menacé Dossier no — Les aqueducs de Lyon

) Les grandes migrations ) Attila et les Huns

Dossier no — La déaite d’ Attila

CHAPIRE IV : CLOVIS E LES MÉROVINGIENS

) La n de l’empire romain

) Qui est Clovis ? Dossier no — Le vase de Soissons ) Qu’est-ce que la « loi salique » ?

Dossier no — La loi salique

CHAPIRE V : UNE DES RACINES DE L ’ EUROPE : L ’ ISLAM

) Une religion nouvelle



) L ’ épanouissement du monde arabe Dossier no — Comment multiplier ?

) L ’ apport de la civilisation musulmane à l’Europe Dossier no — La noria

) Charles Martel barre la route à la civilisation

CHAPIRE VI : CHARLEMAGNE E LES CAROLINGIENS

) Qui est Charlemagne ? Dossier no — Être un non-droitier

) Une première « idée européenne » pervertie ) Le chêne sacré des Saxons : massacre à l’équarrisseuse

) La société carolingienne Dossier no — L ’ école carolingienne ) La dislocation de l’empire carolingien ) La migration des Normands

CHAPIRE VII : LA VIE AU MOYEN-ÂGESOUS LES PREMIERS CAPÉIENS

) Les paysannes et les paysans Dossier no — La biomasse

) La noblesse et le système éodal Dossier no — L ’ amour courtois ) Le clergé et la toute puissance de l’Église

CHAPIRE VIII : LES CROISADES

) Les huit croisades ocielles ) Les croisades populaires

Dossier no — La croisade des enants ) La croisade contre les Albigeois

) Les conséquences des croisades Dossier n° — Les mots arabes

CHAPIRE IX : LA MONÉE DU POUVOIR ROYAL

) La conquête de l’Hexagone : guerres et persécutions ) Le peuple au XIVe siècle : amines, épidémies et répression ) La guerre de Cent Ans

Dossier no — Les voix de Jeanne d’Arc



) Louis XI et la n du Moyen-Âge Dossier no — Les llettes

CHAPIRE X : LA RENAISSANCE ) Les grandes découvertes ) L ’ humanisme : les arts et les sciences

Dossier no — Léonard de Vinci ) Les guerres de religion

Dossier no — Les derniers mots des souverains

CHAPIRE XI : LA MONARCHIE ABSOLUE

) Qui est vraiment Louis XIV ? Dossier no — La guérison des écrouelles ) La politique de louis XIV ) Le commerce triangulaire (XVIIe et XVIIIe siècle) ) Le siècle des Lumières

Dossier no — L ’ aaire du collier de la reine

CHAPIRE XII : LA RÉVOLUION FRANÇAISEE L ’ EMPIRE

) Les origines de la révolution ) La nuit du août : un grand jour pour les Français ) Les emmes victimes d’exclusion discriminante ) La première République ) Les guerres de la Révolution et la « erreur »

Dossier no — Le certicat de civisme ) La n de la première République

Dossier no — La déesse Raison ) Napoléon er : Le carnage des guerres impériales

CHAPIRE XIII : LE DIX-NEUVIÈME SIÈCLE (-)

) La vie politique en France Dossier no — Les sigles

) La révolution industrielle ) Les luttes sociales

Dossier no — Le droit de maniester ) L ’ exploitation coloniale



IMPRIMÉ EN SERBIE

CHAPIRE XIV : LE VINGIÈME SIÈCLE

) La Première Guerre mondiale (-)

Dossier no — Les citations historiques ) L ’ entre-deux guerres (-) ) La Shoah (-) ) La Seconde Guerre mondiale (-) ) Les décolonisations* (-) ) La construction européenne ) Les temps modernes ) Science et conscience de l’humanité

Dossier no — La soupe de Miller



