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10 // REVUE FRANCOPHONE DES LABORATOIRES - AVRIL 2013 - N°451

À l’occasion de la 6e Paris Hepatitis Conference (1 000 spécialistes mondiaux à Paris), des hépatolo-gues français1 ont présenté une cri-tique de la situation de l’hépatite C (HVC) dans notre pays, sachant que la France a la meilleure politique de santé pour les sujets HVC-positifs, sur 30 pays européens analysés par Health Consumer Powerhouse en 2012.

On estime à 90 000 le nombre de sujets non dépistés, presque autant de patients diagnostiqués non encore guéris et envi-ron 3 500 décès annuels. Problème de santé récurrent, même si les traitements ont tant progressé en peu d’années : gué-rison de 2 patients sur 3 actuellement, de tous les patients dans un avenir proche.Pourtant, comme avertie l’an dernier lors de cette même conférence internationale, la prise en charge de l’HVC n’avance pas au même rythme. Bref, France peut mieux faire. Grâce à ses équipes soignantes pluridisciplinaires, et à leurs résultats thérapeutiques. Alors ?Réponse : comme dans les autres pays européens, le gouvernement et l’opi-nion publique n’ont pas une conscience assez nette de la gravité du problème. Résumons…L’HVC est encore considérée comme spécifique de groupes à risque [ce fut autrefois le cas pour l’HVB - NDLR]. Si on peut le dire pour des cas récents, majoritairement les sujets suivis en 2013 ne sont d’aucun de ces groupes. Autre souci, la maladie évolue silencieusement pendant très longtemps, « le temps d’ou-blier un épisode de vie à l’origine d’une infection ». Conclusion : personne n’est à l’abri d’une HVC, donc il faut élargir le dépistage. Car un peu plus d’un patient dépisté sur 5 et d’un patient diagnostiqué sur 3, ce n’est pas assez.Déjà en 2012, pour l’un des signataires, le Pr Patrick Marcellin, le problème reste l’insuffisance de moyens. Avec l’élargis-sement du dépistage et les nouveaux trai-tements performants, on peut s’attendre à un surcroît de la demande en dépistage et en traitements, or les équipes pluridis-ciplinaires de dépistage, de traitement, de suivi biomédical et socio-psychologique

ne sont pas assez nombreuses. Le malade doit être soutenu dans une démarche d’observance et d’assiduité de plusieurs mois, suivi imposant des consultations plus nombreuses avec les nouvelles thérapies.Résultat, dans l’impossibilité de trai-ter tous les patients, nos équipes se consacrent aux patients les plus sévères. D’où risque de perte de chance pour les autres, dans un pays dont l’excellence est mondialement reconnue : accessibi-lité aux traitements, qualité des équipes de soin.En prévision de traitements toujours plus efficaces, mieux tolérés, plus courts, l’effort doit porter sur l’information, le dépistage, la prise en charge des patients diagnostiqués. Pour sociétés savantes et associations de patients, il y a urgence de mesures à prendre.

J.-M. M.

1. Pr Dominique Larrey président de la Fédé-ration des pôles et réseaux hépatites (FPRH), CHU de Montpellier ; Pr Patrick Marcellin président de Paris Hepatitis Conference, Hépatologue, Hôpital Beaujon, INSERM CRB3, Université Paris-Diderot ; Dr Pascal Melin, président SOS Hépatites-Fédération, Paris ; Pr Georges Pageaux, secrétaire de l’Association française pour l’étude du foie (AFEF), CHU de Montpellier.

Guérison de l’hépatite C : la France en tête, oui mais…

BRÈVES

Recherche sur l’embryon : le Sénat dit oui

Le Séna t a adop té l e 4/12/2012 à une très large majorité la proposition de loi autorisant la recherche sur les cellules embryonnaires, sous certaines conditions. Cette proposition de loi fait passer la recherche d’une interdiction avec dérogations strictement encadrées à une

autorisation également encadrée [ce que de-mandait le groupe de sénateurs RDSE portant cette proposition]. Le texte doit à présent être examiné par l’Assemblée nationale. À ce propos, rappelons que François Hollande le 12 février 2012, en visite à Genopole (le parc biotech de la région parisienne), alors candidat à la pré-sidence de la République, avait fait part de son intention, s’il était élu, d’autoriser la recherche sur les cellules souches embryonnaires ne fai-sant plus l’objet d’un projet parental. Selon le sénateur Jacques Mézard, rapporteur du projet, 150 000 embryons sont dans cette situation et seraient détruits.

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