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Giotto : innovateur du Trecento

Par Léa Bosshard et Thomas Tricot, HK2

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Giotto (v. 1266-1337)

• Peintre, sculpteur et architecte du Trecento, Giotto, né dans une petite ville près de Florence, est l’un des peintres à l'origine du renouveau de la peinture occidentale. Giotto est un génie précoce.

• Vasari décrit ses débuts : « Bondone lui faisait garder les moutons, et, quand il paissaient dans un endroit de la propriété, Giotto, poussé par son inclination naturelle vers l’art, dessinait à même la terre ou le sable quelque sujet inspiré de la nature, ou bien ce qui lui venait à l’esprit. »

• Vasari écrit également : " On rapporte que Giotto, dans sa jeunesse, peignit un jour d'une manière si frappante une mouche sur le nez d'une figure commencée par Cimabue que ce maître, en se remettant à son travail, essaya plusieurs fois de la chasser avec la main avant de s'apercevoir de sa méprise. " Sa statue au piazzale

des Offices à Florence

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Cimabue est le maître de la peintre « alla maniera greca » (peinture byzantine), dont Giotto va se démarquer. On peut caractériser l’esthétique de la peinture byzantine par :

-Un fond doré, sans profondeur ni inscription dans une réalité spatiale sans effet perspectif.

-Une graphie des figures sacrées et une stylisation des visages sans émotions

-Des couleurs empreintes de symbolisme : l’or pour la transcendance, le blanc qui est souvent associé à l'or (vêtements du Christ), le bleu ou pourpre foncé qui symbolise la royauté.

Cimabue L’arrestation de Jésus ; basilique St François, Assise

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Comparaison entre Duccio et GiottoDe plus, Giotto est influencé par l’art de son époque, notamment par Sienne qui est une ville très innovatrice avec la présence de Nicola et de Giovanni Pisano dans la cathédrale gothique (chaires) et de Duccio. Les Pisano l’influence dans le style et dans l’iconographie. Giotto et Duccio s’inscrivent dans le mouvement du gothique international. Ce mouvement est marqué par un naturalisme dû à la présence de Frederic II en Italie, qui souhaite que l’on représente les choses comme elles sont, afin d’exprimer un sentiment inédit d’humanité et de nature.

Duccio est « byzantinisant » alors que Giotto, influencé par son séjour romain, compte plus sur le rendu du volume (clair-obscur, fond doré chez Duccio et bleu chez Giotto).

Résurrection de Lazare 1308-11

(Fort Worth, Kimbell Art Museum)

Résurrection de Lazare, 1305,

Chapelle Scrovegni de Padoue

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La basilique Saint François d’Assise• À la demande du pape Grégoire IX, le frère Elie de Cortone, ministre

général de l'Ordre franciscain, entreprend en 1228 la construction de la basilique où doit reposer le corps de Saint-François.

L’édifice se décompose en deux églises qui se superposent :-l'église inférieure où repose le saint- l’église supérieure qui comporte les fresques de Giotto.

Cimabue est le maître d’œuvre de la basilique, Giotto en est l’élève.

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Les fresques de Giotto montrent un nouveau traitement dans la technique de la fresque. Cela a d'ailleurs permis une meilleure conservation. L’ancienne technique, dite al seco, est fragile. La nouvelle technique est appelée buon fresco : le mur est humide et cela rend la peinture plus résistante.

Giotto a peint sur des pièces relativement petites d'enduit pouvant être peintes en un jour. Comme l'enduit est toujours humide, le pigment pénètre profondément et uniformément, ce qui assure la conservation des couleurs.

La guérison de Lérida, vers 1295-1300

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La technique n'est pas la seule nouveauté : la conception de la fresque change.

Cimabue et ses contemporains considéraient le mur comme une surface à couvrir de représentations bidimensionnelles.

Les décorations autour du cadre des peintures ont été conçues comme une ornementation plate.

Les fresques de Giotto créent l'impression d'être encadrées par des éléments architecturaux appartenant à l'église et les scènes représentées donnent une illusion de profondeur, comme si elles appartenaient au monde réel (technique du trompe-l’œil).

L’apparition au Chapitre d’Arles,

vers 1295-1300

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San Francesco

• Saint François d'Assise (1182 –1226), est un religieux catholique italien, fondateur de l'ordre franciscain.

• Bonaventure de Bonaregio, ministre général de l'ordre des Franciscains et auteur de la biographie « officielle » du saint, commanda auprès de Giotto la production des 28 scènes qui décore la basilique d'Assise au dessus du tombeau de Saint François.

• Les fresques racontent la vie de saint François : la vocation, le renoncement aux biens, le Latran qui croule, la rencontre avec le Sultan d'Égypte, le prêche aux oiseaux…

• Parmi ces tableaux, sept d'entre eux décrivent la vie de Saint François, fils d'un riche drapier, avant son renoncement à la vie mondaine et la rupture avec sa famille. Les 13 autres scènes décrivent les épisodes importants de son existence jusqu'à sa mort et les 8 derniers représentent les miracles après son décès.

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Hommage d’un simpleVers 1295-1300, église supérieure

• Première scène de la vie de Saint François qui se déroule sur la grande place du marché d'Assise, face à un temple romain antique qui semble être le temple de Minerve à Assise. Giotto définit clairement le cadre spatial.

• Une grande mobilité des mouvements, notamment chez le simple qui fait une flexion vers l’avant et François qui pose le pied sur le manteau. Les mouvements sont soulignés par les drapés (sculpture gothique).

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• Saint Bonaventure, Legenda maior I, 1 :« Un citoyen d’Assise, homme plein de simplicité et instruit par Dieu, ne manquait pas, quand il rencontrait François dans la ville, de quitter son

manteau et d’étendre ce vêtement sous les pas du jeune homme. Il serait digne, affirmait-il, de la plus grande vénération car il accomplirait de grandes

choses. »

• Sur la fresque, l’action ne se limite pas à la seule rencontre ; elle est encadrée par des spectateurs qui réagissent à l’événement par des attitudes qui sont comme autant de commentaires de la scène. Les deux personnages de gauche, probablement des compagnons de Saint François, sont surpris. Les deux bourgeois de droite expriment la réprobation.

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Temple de Minerve

Giotto représente des bâtiments réels d’Assise

Affirmation du sacré avec une rose entourée par deux angles …

sur un temple dédié à un dieu antique ! Il est influencé par

l’architecture classique lors de son voyage à Rome.

Soucis du détail: les cloches et le linge ( ou drapeau ? )

La Tour du Peuple

Importance de la perspective: carrelage, angles

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Lamentation des clarisses

• Domination de l’architecture de l’église qui occupe plus de la moitié de l’espace. Architecture somptueuse typique du gothique à l’italienne, qui inclut des réminiscences de l’Antiquité. Volonté de représenter le réel avec l’effet de perspective.

Approfondissement du pathétique de la scène par un ciel sombre, orageux. Les couleurs des tuniques des personnages à l’arrière plan se confondent avec le ciel. Mais le rouge des clarisses contraste avec les couleurs sombre de la moitié gauche.

Scène 23: le corps de François, transporté à San Damiano d'Assise, est reçu devant l'église par sainte Claire et ses sœurs.

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La façade de la cathédrale de Florence conçue par Arnolfo di Cambio vers la fin de sa vie, à partir de 1296. (La partie inférieure lui est attribuée.)

Points communs:

-Polychromie des façades

-Roses stylisées

- Présence statuaire

- Tympans peints

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Certains détails rendent les personnages mobiles, animés par la vie :

Deux sœurs, à la porte de l’église, entrent en conversation

Un jeune homme monte sur l’arbre pour mieux voir le déroulement de la scène

Un homme se tient de dos au premier plan, il nous fait entrer dans l’œuvre.

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Libération de Pierre d’Alife

Axe de mouvement vers la gauche en diagonal qui part d’en bas à droite et qui finit en haut à gauche : le prisonnier sort vers la gauche, les bras tendus et Saint François s’élève vers la gauche, bras tendus également. Ce qui créer une dynamique dans la composition.

Pierre d'Alife est debout, achevant la progression de "passif" à "actif " : il avance la jambe droite, et tend les bras comme celui qui vient à sa rencontre; il sort physiquement de sa prison.

Architecture profane seulement.

• Scène finale de la Légende de Saint François, se passe à Rome.

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Evocation de la colonne Trajan

Temple de Constantin

Bâtiments réels de Rome

Grand soucis de précision avec la représentation des combats

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Chapelle Scrovegni à Padoue, (Vénétie)Commanditaire: Enrico Scrovegni est le fils de Reginaldo, un riche usurier de Padoue à l’origine d’une immense fortune. Enrico, à partir de 1300, fait construire sur le site de l’amphithéâtre antique de Padoue un vaste palais, détruit au XIXe siècle. Il comportait une grande chapelle, peut être construite par le donateur pour expier les fautes de son père, critiqué dans la Divine Comédie de Dante. Dante avait précipité en enfer Reginaldo, au chant dix-septième de la Divine Comédie, en évoquant les armoiries de la famille figurées par « une grosse truie d'azur ».

Structure: La chapelle est composée d’une nef unique, voûtée en berceau continue et terminée par un chœur polygonal. Des historiens de l’art, tels que Gioseffi (en 1963), ont supposé que Giotto pouvait en être l’architecte, car les fresques sont en osmoses avec l’architecture.

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L’iconographie

Le programme iconographique suit les scènes de la vie de Vierge et du Christ. Sur les plinthes figurent les sept vices et les sept vertus qui se font face. C’est un programme complexe couvrant l’Ancien et le Nouveau Testament. Cette composition suit une logique chronologique.

Les scènes se déroulent sur les deux parois latérales de la nef, presque symétriques. Elles sont découpées en tableaux par des cadres, dont la blancheur lumineuse alterne avec les couleurs clairs des figures qui se détachent du fond bleu intense. Tous cela vise à mettre en valeur le récit et les figures.

Giotto a su mettre l’architecture au service de la peinture, si bien que l’on peut penser qu’il a aussi été l’architecte. (Gioseffi)

La nef est entièrement tapissée de peintures dont les couleurs sont dans un remarquable état de conservation. Les dimensions modestes de l’espace font place à des panneaux de plus petites tailles que celles de la basique Saint François d’Assise. Les figures sont à taille humaine.

Les Noces de Cana et Déploration du Christ, 1303 1305

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Les Vices et les vertus

Giotto est considéré par ses contemporains comme un grand artiste. Il vivra confortablement de ses œuvres. A Padoue les éloges se font sur le rendu des Vices et des Vertus, que Giotto représente en grisaille (peinture imitant la pierre)

La Justice

Les Vices et les vertus sont situés sur les soubassements de la nef, et font références au Jugement dernier, représenté à l’intérieur au niveau de l’entrée.

Ce qui impressionnent les contemporains c’est surtout la vie qui émane de ces figures imitant la pierre.

Un témoignage de Francesco da Barberino, contemporain de Giotto, nous relate que dans la représentation de L’Envie on voit « le feu intérieur et extérieur qui consume l’envieux ».

Dans le sillage de Cicéron et de Saint Thomas d’Aquin, Giotto met en valeur la Justice, située au centre, dans une niche plus large, assise sur un trône et portant une couronne.

L’Envie

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L’Annonciation• La chapelle est dédiée à la vierge, ainsi tous

l’accent est mis sur l’Annonciation qui voit son prolongement narratif avec La Mission de l’ange Gabriel, figurant au sommet de l’arc triomphal du côté du chœur.

 

  

Les deux oratoires sont peints en trompe l’œil de part et d’autre du chœur avec un point de fuite unique calculé en fonction d‘un spectateur situé au centre de la chapelle, qui révèlent une audace avant-coureuse des chef d’œuvres du XVe.

Illusion de perspective et de « réalité » (rideaux, meuble) Panofsky parle d’« illusion de fenêtre ouverte », qui invite le public à pénétrer dans l’œuvre.

L’Annonciation et la Mission de l’ange Gabriel

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Le massacre des innocents

• Giotto maîtrise l’organisation de l’espace, avec des petits groupes de figures qui se détachent du ciel bleu et il donne à l’architecture une fonction de décor, de mise en scène (dramatisation, clairs-obscurs des visages, masses des cadavres des enfants).

• Hérode ordonne le massacre de son balcon: il domine la scène (mis en valeur par sa main qui coupe la bordure verticale du balcon)

• Chevet gothique du côté des mères (San Francesco) : architecture contemporaine

Cette scène est pour Friedrich Rintelen spécifique de la composition de l’espace par Giotto, c’est-à-dire centrée. (Vide autour de la figure centrale du bourreau, dynamique des drapés, jeu des regards)

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Fuite en Egypte• La composition de cette scène

est aussi centrée mais cette fois le décor correspond au cadre naturel. La scène est dominée par la figure de la Vierge chevauchant un âne dont la l’apparence majestueuse est renforcée par la forme pyramidale de la montagne.

• Le rendu du paysage rocheux trace un dégradé entre ombre et lumière, qui souligne la dureté des arrêtes de la roche. Le pelage de l’âne est d’une grande finesse : naturalisme

• Personnages secondaires traités avec autant de finesse (visage de Joseph à droite), mise en valeur du couple de gauche (rouge et vert complémentaires)

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Le baiser de Judas

• Giotto est le maître des dialogues muet remplis de signification. Contraste entre ce couple central qui se fixent en silence et les autres protagonistes prêts à agir.

• Couleurs complémentaires• Rendu expressif des visages

Le Baiser de Judas ne présente pas d’élément de décors, pourtant cette scène suit une composition rigoureuse qui nous fait converger vers le centre: concentration de figures dominé par une forêt de lances qui convergent vers le centre, drapé jaune de Judas (dynamique du drapé), personnage de dos, figures fragmentées (hors champ : élargissement fictif de l’espace), regards…

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Détail du baiser de Judas

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La crucifixion• Dans cette fresque, le rendu

naturaliste est impressionnant.• Le voile du Christ est presque

transparent, Marie Madeleine essuie avec ses cheveux les goutes de sang qui coulent sur les pieds du Christ. Marie Madeleine est dans une douleur silencieuse et méditative.

• Le Christ est serein, l’agitation est rendue par les angelots qui se débattent violemment autour de la croix, avec des attitudes exagérées.

• Vierge s’évanouie. Saint Jean la regarde, compatissant.

• De l’autre côté de la croix des soldats se disputent la tunique du Christ.

• Le pathos de la scène reste modéré, il n’y pas d’exagération des sentiments mais au contraire un rendu humain des sentiments.

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On peut retrouver l’influence de Giovanni Pisano dans le traitement du corps du Christ gothique (bras)

Crucifixion de la chaire de Sienne, Giovanni Pisano

Détail de La Crucifixion de Giotto

Pistoia, Sant'Andrea (1297-1301).

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Conclusion

• Innovations : - organisation mieux maîtrisée de l’espace (la sobriété du décor réduit à quelques édicules architecturés ou à quelques rochers: efficacité du récit) Dispositifs pour les intégrer dans un espace rationnel (surtout lorsqu’il s’agit de scènes d’intérieur) figuration parfois encore archaïque où les proportions ne sont pas encore respectées. Représentation spatiale ne vaut que pour son pouvoir de suggestion. - tendance à individualiser les personnages (intensité psychologique et plastique )- sens aigu de la dramaturgie - le silence des regards est singulièrement éloquent

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À sa mort, Giotto laissait l'art italien dans une situation fort différente de celle où il l'avait trouvé. Le célèbre jugement de Cennini selon lequel Giotto aurait fait passer " l'art de peindre du grec au latin " en le conduisant au " moderne " est à prendre au pied de la lettre, dans la mesure où le passage de la culture figurative italienne du monde médiéval-byzantin (" grec ") à celui du gothique occidental (" latin ") fut favorisé, plus que par tout autre facteur singulier, par la connaissance des œuvres de Giotto.

Giotto a 45 ans lorsque Dante écrit :« Cimabue avait cru, dans la peinture,

Etre maitre du champ, et maintenant Giotto a la faveur,En sorte que le renom du premier s’obscurcit. »

Dante, Divine Comédie, purgatoire XI, 94-96

Giotto est considéré comme un des précurseurs de la Renaissance italienne du XIVème siècle. Ses héritiers en peinture ont réutilisé les mêmes formules sans porter d’innovation majeure. On en arrive même à une banalisation du style « giottesque ».

Les peintres italiens à cette époque s’inspiraient de l’antiquité, tandis que les sculpteurs ont cessé de s’en inspirer pour se tourner vers une esthétique gothique venue du Nord. On parle d’ailleurs du « gothique international ».

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Bibliographie

• Fresques italiennes du temps de Giotto, Joachim Poeschke, édition Citadelles et Mazenod

• Giotto, Francesca Flores d’Arcais, édition Citadelles• L’Art italien, André Chastel• La Renaissance et ses avants courriers, Panofsky • Giotto (les petits classiques de l’art), Flammarion• www.wga.hu• www.cineclubdecaen.com/peinture/peintres/giotto• www.wikipedia.com