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zur stras sen yves zurstrassen IN A SILENT WAY 2001 - 2009 ÉDITIONS DU REGARD

Yves Zurstrassen "In a Silent Way"

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Yves Zurstrassen "In a Silent Way"

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yves zurstrassen

IN A SILENT WAY

2001 - 2009

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ÉDITIONS DU REGARD

Yves Zurstrassen – In a Silent Way

Réaliser ce livre avec Yves Zurstrassen c’était entrer dans sa caverne platonicienne sans savoir ni où ni quand on allait en émerger. La vitalité productive d’Yves n’a d’égale que son talent et face à la multitude et la diversité de son travail c’est par l’inventaire exhaustif de la dernière décennie qu’il nous a fallu débuter. Cette vision panoramique sur plusieurs milliers d’œuvres et dix ans de peinture m’en a confi rmé la cohérence et dévoilé la structure évolutive. Choisir c’est renoncer, et pour y parvenir c’est un dialogue visuel entre les pièces et amical entre nous qui aura nourri, pendant plus d’un an, le processus de composition du livre. C’est cette recherche de rythme et d’harmonie, mais aussi d’incarnation physique de sa peinture, qui, en cours de conception, m’a fait poser ce titre, comme une évidence. In a Silent Way, le plus beau titre d’album de Miles Davis dont la sourdine mise sur son instrument donne paradoxalement la pleine mesure, à l’image de ce que ce livre, sans comparaison au format original des œuvres, tente de livrer de la puissance créative d’Yves Zurstrassen.

Dieses Buch mit Yves Zurstrassen verwirklichen, das war gleichsam in seine platonische Höhle eintreten, ohne zu wissen, wann und wo man auftauchen würde. Yves’ Schaffenskraft ist nur mit seinem Talent vergleichbar und vor der Vielfalt und Fülle seiner Arbeit mussten wir mit der ausführlichen Bestandsaufnahme des letzten Jahrzehnts beginnen. Dieser Überblick über mehrere tausend Arbeiten und zehn Jahre Malerei bestätigte mir die Kohärenz und offenbarte mir den evolutionären Aufbau. Wählen heißt verzichten; und um dies zu bewerkstelligen war ein doppelter Dialog notwendig: der visuelle zwischen den Werken und der freundschaftliche zwischen uns. Beide haben während eines Jahres den Prozess der Buchgestaltung genährt. Es ist diese Suche nach Rhythmus und Harmonie, aber auch nach Verkörperung seiner Malerei, die mich im Laufe der Gestaltung ganz zwingend zu dem Titel führte. In a Silent Way, das schönste Album von Miles Davis wo der Dämpfer auf seinem Instrument paradoxerweise das volle Maß ermöglicht, so wie dieses Buch versucht, ohne Vergleich mit den Originalabmessungen, die schöpferische Potenz eines Yves Zurstrassen wiederzugeben.

Creating this book with Yves Zurstrassen was like entering his Platonic cave and not knowing where or when we were going to emerge. Yves’s productive vitality is rivalled only by his talent. The multitude and diversity of his work obliged us fi rst to draw up the exhaustive inventory from the past decade. This panoramic view of several thousand works and ten years of painting confi rmed its coherence and revealed its evolutional structure. To choose is to forgo and thus, for more than one year, the selection process for the book’s composition was nurtured through a visual dialogue with the works and a friendly dialogue with the people involved. The search for rhythm and harmony, as well as the physical incarnation of his painting, suggested this self-evident title. In a Silent Way is the most beautiful title of a Miles Davis album, in which the damper fi tted to his trumpet paradoxically brings out the instrument’s full potential. Likewise this book, without comparison to the original format of the works, attempts to reveal Yves Zurstrassen’s creative power.

Renaud Huberlant

Textes de / Texte von / Texts by

François Barré, Francis Feidler, Harald Kunde

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À Sophie

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Yves Zurstrassen

Éditions du Regard

In a Silent Way

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SommaireInhaltContent

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Harald Kunde

Programme pictural polyglotte Yves Zurstrassen et l’abstraction contemporaine

Polyglottes bildprogramm Yves Zurstrassen im Umfeld zeitgemäßer Abstraktion

Polyglot Pictorial Programme Yves Zurstrassen and Contemporary Abstraction

Francis Feidler

Du grand réel au grand abstrait

Vom Großen Realen zum Großen Abstrakten

From Great Realism to Great Abstraction

François Barré

In a Silent Way – Les voix du silence

In a Silent Way – In klangvoller Stille

In a Silent Way – The Voices of Silence

Yves Zurstrassen In a Silent Way

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Celui qui a vu les travaux actuels d’Yves Zurstrassen en original et dans les condi-tions d’éclairage idéales de son atelier bruxellois est impressionné par leur fraîcheur et leur resplendissante présence dans l’espace. Dès les premiers moments d’une telle rencontre – les considérations d’histoire de l’art étant reléguées au second plan au bénéfice de la perception immédiate –, les premières émotions se font sentir, émotions dont la qualité décide souvent de la suite et de l’intensité d’une possible approche. C’est ainsi que s’instaura, lors d’une récente visite à l’atelier, une profonde confiance en la capacité de représenter des situations complexes universelles ; des grands formats paraissant au repos semblaient chargés d’une assurance sensuelle et dégageaient une profonde vitalité. L’interaction entre le miroitement des pigments, au chromatisme sou-vent méditerranéen, et les innombrables idiomes picturaux communiquant les uns avec les autres générait un mouvement inhérent à l’œuvre qui bouleversait les paradigmes et les schémas traditionnels et faisait ainsi valser les relations établies. Semblables réactions se manifestent d’ordinaire plutôt rarement dans la fréquentation de l’art abs-trait et témoignaient qu’une bonne dose de contemporanéité avait été administrée ici aux conventions de l’art non figuratif, contemporanéité dont il fallait encore explorer la nature intellectuelle et matérielle. À cela se mêlait le sentiment d’être tombé par hasard, au cœur de Bruxelles, situé au point de frictions parfois problématiques entre les men-talités francophones et flamandes, sur un lieu où règnent des énergies très différentes, plutôt d’inspiration new-yorkaise, ayant donné naissance à cette fameuse contempo-ranéité, constituant ce réservoir labyrinthique de références où Yves Zurstrassen puise avec assurance pour son travail. Dans cette mesure, la polyphonie visuelle donnée à voir correspondait tout à fait à la synthèse de réalités qui se réalisait ici. Il y avait donc une absolue nécessité à l’examiner pour trouver le fil conducteur permettant d’accéder à ce labyrinthe.

Aux coups d’œil suivants ces références s’éclairent, ainsi que pendant les conver-sations, révélant un artiste à l’esprit vif, parfaitement informé, qui possède les diverses tendances de l’abstraction, des modernes jusqu’à la période contemporaine, et s’inscrit délibérément dans le discours postmoderne de la déconstruction et du décollage. Ainsi, au cours de l’élaboration de son œuvre, Yves Zurstrassen a développé diverses affinités, avec le geste des informels notamment, avec la surcharge ornementale et l’introduction de motifs appartenant à la culture de masse dans la mouvance du pattern painting également, sans toutefois les figer dans une “signature” répétitive et commer-ciale. Au contraire, son œuvre foisonnante se distingue par une grande franchise et de rapides changements de perspectives. Les ruptures et les fractures structurent ces circonvolutions, sous-tendues par ce savoir propre à l’ère des médias, qui sait que rien

Programme pictural polyglotte Yves Zurstrassen et l’abstraction contemporaineHarald Kunde

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ne saurait revendiquer une éternelle validité et que les aspirations à l’autonomie et à l’absolu des abstraits classiques de la période moderne ne peuvent être qu’anachro-niques dans les conditions actuelles. Dans cette mesure, Yves Zurstrassen est égale-ment à l’opposé des projets “héroïques” des pionniers, de Vassili Kandinsky et Kasimir Malevitch à Piet Mondrian, ainsi que des géants de l’après-guerre, Jackson Pollock, Barnett Newman, Ad Reinhardt ou Mark Rothko, tout en gardant une distance pleine de respect mais néanmoins infranchissable.Ce sont les stratégies plurielles de l’abstraction contemporaine qui l’intéressent et sur lesquelles il se concentre pendant d’amples phases de travail. Pourtant, il reste toujours très conscient des multiples ramifications de ses racines européennes et insiste à maintes reprises sur la continuité d’une tradition picturale qui, finalement, s’est avérée plus forte que toutes les condamnations de l’avant-garde, dans le sillage de Marcel Duchamp et de Marcel Broodthaers. La vitalité de la résistance de la peinture n’a jamais cessé de fasciner Yves Zurstrassen. Puis, d’autres noms émergent de ce flot de grands inspirateurs et pourvoyeurs d’impul-sions : Gerhard Richter, bien sûr, mais aussi Jacques Villeglé, Emilio Vedova…Nous abordons aussi, dans ce contexte, le facteur de simultanéité, qui désigne le fait que divers artistes travaillent au même moment sur des problématiques apparentées mais ne prennent connaissance de leurs travaux réciproques que bien plus tard, chacun développant de façon originale son propre langage formel, les références communes n’apparaissant en pleine lumière qu’avec la distance générationnelle. Trois autres noms d’artistes surgissent, tous trois appartenant à la génération d’Yves Zurstrassen et vivant à New York : d’une part, Jonathan Lasker, dont les travaux paradigmatiques sont l’illustration parfaite des modes de représentation non figurative en même temps qu’ils accordent une importance particulière à la lutte interne entre présentation et représentation, entre les textures picturales et graphiques, entre l’hermétisme inhérent au tableau et la transparence au monde. D’autre part, Philip Taaffe et sa contribution essentielle à la réhabilitation de l’ornement dans l’art, en tant qu’“universel culturel”, dont les strates picturales au chromatisme intense créent un espace efficace pour les références historiques et sociales des signes qu’il adopte. Et, pour finir, Christopher Wool, dont les travaux, où alternent des applications en aplat, des superpositions successives, une spontanéité gestuelle et un calcul imprégné d’ironie, produisent un effet fascinant. Trois attitudes artistiques avec lesquelles Yves Zurstrassen ressent depuis longtemps une certaine parenté. Il reconnaît la nécessité de tenir compte de ces points communs et de cette nouvelle peinture abstraite qui revendique l’intégration d’aspects du quotidien, de la société de consommation et de la culture médiatique comme autant de générateurs de formes et cherche à refléter la réalité sociale par le biais de l’art. Toutefois, il serait très souhaitable d’avoir des inter-faces avec cette réalité. On ne saurait continuer de réagir à cette relation tendue entre existence et transcendance selon les canons traditionnels de l’abstraction, en favorisant le détachement du monde, la réduction à l’essentiel et l’ascèse. Au contraire, il faudrait une abstraction programmatiquement ouverte à la vie. Une telle abstraction mêle les paradigmes, perturbe les ambitions puristes et ne craint pas les motifs, ornements et arabesques. Elle tend, en somme, vers le chaos de la vie.

Harald Kunde

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Si l’on considère les œuvres plus récentes en tenant compte de ces prémices, on constate qu’elles se conforment systématiquement à ce programme, ou, mieux encore, qu’elles le concrétisent par éruptions hybrides. À titre d’exemple, nous prendrons un travail dont le titre indique sa date de réalisation – un procédé qu’Yves Zurstrassen pratique depuis longtemps et qui souligne que toute association thématique ou narra-tive propre à mettre l’accent sur une temporalité très concrète est caduque. Un format figure très équilibré, le 090415, se présente d’abord au spectateur comme une surface plusieurs fois vitrifiée où subsistent et coexistent des traces d’élans gestuels et de décollages de motifs à trous qui génèrent de fortes tensions. L’effet majeur provient de l’extrême intensité des couleurs, du rouge et du jaune qui évoquent une incandescence, un flamboiement de la surface et intègrent toutes les formes en suspens dans un courant thermique vertical. Le second aspect qui saute aux yeux est la complexité des nombreuses couches picturales : au moyen d’un procédé complexe mêlant entrelacs de peinture et insertion d’ornements ensuite enlevés, Zurstrassen obtient des stratifications matérielles et mentales pouvant être considérées comme des palimpsestes du présent. Les applications les plus récentes recouvrent l’existant en le réécrivant, les motifs dévoi-lés donnent à voir des points de vue vers des plans en profondeur.

Il importe alors de savoir qu’avec sa pratique du décollage, Yves Zurstrassen ne peut parvenir à cette complexité de l’organisme pictural en devenir en recourant à des constructions successives, mais qu’il doit pratiquement opérer en partant d’un résultat dont il a l’intuition. Grâce à l’application de motifs et ornements au début du processus, puis à leur recouvrement couche par couche, le moment où ceux-ci sont soigneuse-ment détachés à la pincette recèle une certaine dose de surprise et d’imprévisible et a fonction de contrepoint dans un dispositif d’ensemble conceptuel. C’est de cette manière que se renouvelle sans cesse cet état productif à mi-chemin entre l’intuition et la conceptualisation ; un état, du reste, que savaient provoquer les pionniers du décollage d’affiches, tels que Mimmo Rotella et Raymond Hains – des artistes qu’Yves Zurstrassen apprécie beaucoup – quand ils rompaient la continuité bien lisse des messages affichés en mettant à jour les couches précédentes par arrachage. Mais, contrairement à ces derniers, leur successeur utilise des motifs et modèles qui empiè-tent sur la totalité d’un fond ornemental, il a recours à des formes à connotations isla-miques tout comme à des séries géométriques, florales ou ponctuées. Ce réservoir déjà

Programme pictural polyglotteYves Zurstrassen

09 04 15, 2009290 x 240 cmOil on canvas

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inépuisable est encore élargi par le biais d’un travail informatique : des alignements en diagonale, d’infinis effets de miroir sont imprimés, tels des motifs, sur du papier fin avant d’entrer en contact avec la toile, avant que commence le véritable acte de pein-ture. C’est ainsi que naissent des structures d’une extrême complexité dont les lisières colorées aux arêtes marquées révèlent les étapes de la réalisation, des structures d’un langage formel hybride qui ne reconnaît toutefois aucune hiérarchie au sens d’un premier et d’un arrière-plan, ni suprématie ni subordination. Au contraire, et comme dans 09 04 15, on a l’impression d’une simultanéité omniprésente, flux concomitant de particules de sens et de signifiants dans l’espace et le temps qui semble correspondre aux pratiques de mobilité et de mise en réseau des urbanistes du monde occidental, qui a peut-être prédominé pendant la durée de réalisation de cette œuvre. Car ce n’est pas un hasard si le courant thermique de couleurs, évoqué précédemment, associe un état d’extase et d’éruption créative propre aux moments de libres prises de responsabilité inhérents à l’acte de peindre. Dans cette mesure, ce tableau permet un regard sans entraves dans le laboratoire intime d’Yves Zurstrassen et sur les éblouissantes opéra-tions de l’imaginaire.

De même, le travail intitulé 09 03 04, aisément identifiable comme appartenant éga-lement à la production récente, livre une impressionnante démonstration de la tension entre le traitement gestuel de la surface et les applications d’ornements constitutifs du tableau, même si elle est discrète et presque lyrique. Le contraste rouge/vert dominant se déploie avec subtilité pour donner des tonalités turquoise méditerranéennes et des champs de mauves. Les motifs à mailles serrées rappellent les reflets de lumière sur les coupoles et les moucharabiehs de l’architecture mauresque, des cercles et ovales en suspension suggèrent des variantes de fleurs, animaux marins et fougères. Des réminiscences de jardins et d’oasis structurent la perception du spectateur et font surgir de sa mémoire picturale les paradis poétiques de Klee ainsi que les lumineux intérieurs de Matisse. Yves Zurstrassen, qui profite longuement des possibilités de peindre en Andalousie et en Provence pendant les mois d’été, est un familier averti des références évoquées ici, qu’il a intériorisées. Cette influence méridionale, due d’une part aux ramifications familiales et d’autre part à des affinités électives conscientes, constitue manifestement un pendant nécessaire à son intérêt pour la scène new-yorkaise et confère aux travaux actuels la fraîcheur et la vitalité évoquées précédemment. Dans cette mesure, il semble que dans ses œuvres récentes Yves Zurstrassen réunit sans peine les influences les plus diverses et dispose d’un vocabulaire plastique qui se dis-tingue au sens littéral comme au sens figuré par un aspect polyglotte dont le but est de synthétiser consciemment le monde.

Harald Kunde

09 03 04, 2009220 x 270 cmOil on canvas

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Normalement, aucun artiste ne pourrait disposer dès le début d’un arsenal d’instruments d’une telle ampleur, mais devrait d’abord le constituer et l’élaborer pas à pas. Sans revenir ici dans le détail sur toutes les césures du chemin parcouru, deux périodes méritent d’être évoquées, phases au cours desquelles Zurstrassen entreprit d’importantes recherches plastiques qui, vues sous l’angle actuel, possédaient d’une certaine manière un caractère initiatique. La première, qui dura des années 1990 au début du nouveau millénaire, était marquée par la dominance de fonds sombres, dont le spectre s’étendait d’un noir saturé à des zones lumineuses et contrastées n’autorisant toutefois qu’une extrême économie de la couleur. Une aura de sérieux et un caractère profondément contemplatif entouraient ces travaux qui, de loin, évoquaient un mémento mori de la peinture baroque espagnole et rendaient hommage à des œuvres plus récentes, celles d’Antoni Tàpies et de Pierre Soulages. Pourtant, même pendant cette période, la tension plastique immanente était d’ores et déjà générée par la confrontation entre divers programmes mis en exergue grâce à leurs différences réciproques, sans que l’artiste vise à une harmonisation ou à une subordination.

À titre d’exemple, citons un travail intitulé Ouverture #1, de 2001 : un grand format, paysage sombre dont la surface porte l’empreinte des inscriptions et mises à nu de concepts divergents. Des gestes d’une dynamique informelle dus au graphisme du trait rencontrent des surfaces picturales changeantes. Des formes rondes et organiques, comme déchirées à la main dans le papier, puis collées et de nouveau détachées, s’opposent aux limites du rectangle. Un noir opaque est perforé sur des fonds gris ; la composition s’oppose au chaos. Pendant cette période, c’est entre des polarités de ce genre qu’évoluait un langage pictural qui, avec le recul, peut paraître sincère, mais insuffisamment innovant. Ce déficit se fit manifestement sentir un jour ; commença alors une phase d’expérimentation au moyen de papiers de couleurs vives, dans l’esprit d’une recherche fondamentale plastique, qui couvraient désormais les toiles par alignements sériels, les superpositions et les échelonnements suggérant l’espace. Toutefois, les paradigmes en présence – de l’art concret et de l’Op Art – étaient soumis à une révision subjective et assimilés de façon productive : effets psychologiques dus à la perception des couleurs et des formes, rapports complémentaires et antagonistes, pondération visuelle et position dans le format. Désormais, le regard de l’artiste s’appropriait d’autres artistes tels que Max Bill et Bridget Riley. Tout ce qui pouvait s’exprimer avec des moyens élémentaires et non figuratifs constituait dès lors le thème de travail. L’œuvre intitulée 03 09 16, de 2003, illustre bien ce point de vue : un format carré de deux mètres de côté contient d’innombrables structures hautes en couleur qui génèrent neuf clusters géométriques, chacun formé de deux couches constituées

Yves Zurstrassen

01 09 20 Ouverture #1, 2001200 x 300 cmOil on canvas

03 09 16, 2003200 x 200 cmOil on canvas

Programme pictural polyglotte

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de quatre carrés. Ces structures recadrent les espaces entre rectangles et carrés, les couleurs semblent décliner tout le spectre des contrastes : complémentarité, intensité, simultanéité et succession. Grâce à la répartition équilibrée des éléments sur la surface, il règne une grande stabilité de l’ensemble malgré les tensions internes ; une balance subtile entre ordre et anarchie, entre conformité et résistance s’opère ici à un niveau exemplaire et étend inopinément un jeu formel et sans objet aux domaines de l’analogie sociale. Vues sous cet angle, les explorations apparemment formelles de cette période ne sont jamais restées au niveau de la réflexion autocentrée, mais recherchaient – quelle que soit l’impression donnée – des voies vers une abstraction contemporaine capable de saisir la complexité en même temps que la désorientation, propres au sentiment vital prédominant.

Aujourd’hui, quand Yves Zurstrassen laisse glisser son regard sur les châssis soi-gneusement rangés dans son vaste atelier, sur les pots de peinture, pinceaux, modèles de motifs et autres outils et se remet chaque jour à l’ouvrage, il n’a pas plus de solution toute prête, valable pour tous les problèmes artistiques et vitaux, que dans le passé. Mais il a néanmoins acquis l’expérience artistique, la force et la certitude de disposer d’un arsenal plastique très étendu et de savoir l’utiliser en fonction des exigences et situations. En usant du décollage de motifs et ornements, il a exploité des domaines de réalité inaccessibles à l’abstraction traditionnelle. Grâce à une combinatoire virtuose de programmes picturaux gestuels et géométriques, expressifs et conceptuels, il a acquis une flexibilité dynamique avec laquelle le monde peut encore être représenté. Restant dans une proximité intellectuelle avec d’autres artistes, il a contribué à ce regain de contemporanéité d’une abstraction qui, pour citer Jonathan Lasker, s’ouvre désormais “aux textures de la vie”.

Harald Kunde

Bibliographie

— Olivier Kaeppelin, “Yves Zurstrassen”, in La peinture, Milonga, jour et nuit, Paris, Galerie Xippas, 2001– Renate Puvogel, “Á corps perdu”, in Yves Zurstrassen, Eupen/Bruxelles, IKOB/ La Lettre volée, 2004– Wolfgang Becker, “Le rêve crétois du peintre Yves Zurstrassen”, in Yves Zurstrassen, Paris, Editions du Regard, 2006– Brooks Adams, Holger Broeker, Markus Brüderlin et Kay Heymer, Philip Taaffe, Das Leben der Formen, Werke 1980-2008, Wolfsburg, Kunstmuseum Wolfsburg, 2008– Hans Michael Herzog et Konrad Bitterli, Jonathan Lasker, Gemälde /Paintings 1977-1997, Bielefeld, Kunsthalle Bielefeld, 1998– Juan Manuel Bonet, Armin Zweite, Kevin Power, Pia Müller-Tamm, Robert Hobbs et Richard Milazzo, Jonathan Lasker, Gemälde – Zeichnungen – Studien 1977-2003, Dusseldorf, K 20 Kunstsammlung Nordrhein-Westfalen, 2003 – Thomas Cron, Ann Goldstein, Madeleine Gryusztejn, Gerry Indiana et Jim Lewis, Christopher Wool, Los Angeles, The Museum of Contemporary Art, 1998– Ulrich Look et Julie Friedrich, Christopher Wool 2006-2008, Museum Ludwig Köln-Porto, Cologne, Verlag der Buchhandlung Walter König, 2009

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Wer die aktuellen Arbeiten von Yves Zurstrassen im Original und noch dazu unter den idealen Lichtverhältnissen seines Ateliers in Brüssel gesehen hat, ist beein-druckt von ihrer Frische und der geradezu strahlenden Präsenz im Raum. In den ersten Momenten einer solchen Begegnung, da die kunsthistorische Reflexion zu Gunsten einer unmittelbaren Wahrnehmung zurücktritt, zeichnen sich primäre Empfindungen ab, deren Ausrichtung nicht selten über den weiteren Fortgang sowie die Intensität einer möglichen Annäherung entscheidet. So stellte sich denn bei einem jüngsten Atelierbesuch so etwas wie ein Urvertrauen in die visuelle Darstellbarkeit komplexer Weltverhältnisse ein; die großen, gleichsam ausgeruhten Formate schienen von sinnlicher Gewissheit grundiert und verströmten eine grundsätzliche Vitalität. Das Schimmern der Pigmente, ihre oft mediterrane Farbigkeit und die Vielzahl miteinander kommunizierender malerischer Idiome erzeugten in ihrem Zusammenwirken eine bildimmanente Bewegung, die festgefügte Paradigmen und tradierte Ordnungsraster durcheinander wirbelte und solcherart die Verhältnisse zum Tanzen brachte. Das waren Reaktionen, wie sie gemeinhin im Umgang mit abstrakter Kunst eher selten auftreten und die daraufhin deuteten, dass hier den Konventionen der Gegenstandslosigkeit ein gehöriges Maß an Gegenwartstauglichkeit verabreicht worden war, dessen geistige und materielle Zusammensetzung zur Erkundung anstand. Damit verbunden war das Gefühl, mitten in Brüssel, im nicht unproblematischen Reibungsraum französischer und flä-mischer Mentalitäten, auf einen Ort gestoßen zu sein, an dem noch ganz andere, eher von New York inspirierte Energien vorherrschten, die eben jene Gegenwartstauglichkeit hervorbrachten und die ein weitverzweigtes Reservoir an Bezügen bildeten, aus dem Yves Zurstrassen sich für seine Arbeit souverän bedient. Insofern entsprach die visu-elle Polyphonie vor den Augen des Betrachters durchaus der sich hier vollziehenden Konglomeration von Wirklichkeiten; klärende Sichtung tat also Not, um im Labyrinth der Möglichkeiten einen Faden des Zugangs zu gewinnen.

Auf den zweiten und alle folgenden Blicke sowie im direkten Gespräch öffneten sich die angedeuteten Referenzräume deutlicher und ließen einen Künstler hervortreten, der hellwach und wohlinformiert die diversen Ausprägungen der Abstraktion von der Moderne bis zur Gegenwart verfolgt und sich ganz bewusst im postmodernen Diskurs der Dekonstruktion und Decollage verortet hat. Das heißt, dass Yves Zurstrassen im Laufe seiner Werkentwicklung verschiedene Affinitäten etwa zur Geste des Informel, zur ornamentalen Aufladung oder zur Einbeziehung massenkultureller Muster im Umfeld des pattern paintings herausgebildet hat, ohne sie allerdings zur dauerhaften und marktkompatiblen „Handschrift“ verfestigt zu haben. Vielmehr ist sein überbordendes, stellenweise manisch sich fortschreibendes Oeuvre, charakterisiert durch große formale Offenheit und schnelle Wechsel der Perspektiven. Brüche und Frakturen strukturieren die Konvolute mit dem Wissen des Medienzeitalters, dass nichts mehr ewige Gültigkeit

Polyglottes bildprogramm Yves Zurstrassen im Umfeld zeitgemäßer AbstraktionHarald Kunde

Yves Zurstrassen In a Silent Way

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beanspruchen kann und dass das klassisch moderne Streben der Abstraktion nach Autonomie und Absolutheit unter heutigen Bedingungen nur mehr anachronistisch sein kann. Insofern steht Yves Zurstrassen auch den „heroischen“ Entwürfen sowohl der Gründergeneration um Wassily Kandinsky, Kasimir Malewitsch und Piet Mondrian als auch den Nachkriegsgiganten Jackson Pollock, Barnett Newman, Ad Reinhardt oder Mark Rothko zwar respektvoll, aber doch in unüberbrückbarer Entfernung gegenüber; was ihn interessiert und woran er in umfangreichen schöpferischen Schüben arbeitet, sind die pluralen Strategien einer zeitgemäßen Abstraktion. Gleichwohl bleibt er sich seiner weitverzweigten europäischen Wurzeln dabei immer bewusst, und im Gespräch betont er des öfteren die Kontinuität der malerischen Tradition, die sich letztlich als stärker erwies als alle Verdikte der Avantgarde im Umfeld von Marcel Duchamp und Marcel Broodthaers. Diese vitale Widerständigkeit der Malerei fasziniert Yves Zurstrassen bis heute immer wieder aufs Neue, und aus dem Strom der Anreger und Impulsgeber tauchen weitere Namen auf: natürlich Gerhard Richter, aber auch Jacques Villeglé, Christian Bonnefoi, Emilio Vedova, der spanische Künstler Broto...

In diesem Zusammenhang kommt auch ein Phänomen zur Sprache, das sich als Gleichzeitigkeit der Invention bezeichnen ließe und das sich dem bekannten Umstand verdankt, dass verschiedene Künstler zur selben Zeit an verwandten Fragestellungen arbeiten, oftmals von einander erst spät erfahren und auf je originäre Weise eine Formensprache hervorbringen, die erst aus dem Abstand der sogenannten Nachwelt heraus in ihrer gegenseitigen Referenz kenntlich wird. Hier fallen dann die Namen von drei Künstlern, die summarisch zur Generation von Yves Zurstrassen gehören, allesamt in New York City leben und deren Ausstrahlung ganz sicher für die bereits erwähnte amerikanische Aufladung der Atmosphäre im Brüsseler Atelier verantwortlich ist. Da wäre zum einen Jonathan Lasker, dessen paradigmatische Bilder modellhaft die Modi nichtgegenständlicher Darstellung vor Augen führen und der dabei dem internen Kampf der Systeme von Präsentation und Repräsentation, von malerischen und zeichnerischen Texturen, von bildimmanenter Hermetik und weltbezogener Durchlässigkeit besonderes Gewicht beimisst. Da wäre zum anderen Philip Taaffe zu nennen, der einen grund-legenden Beitrag zur künstlerischen Rehabilitierung des Ornaments als „kultureller Universalie“ geleistet hat und dessen farbintensive Bildschichtungen den historischen und sozialen Bezügen der quasi adoptierten Zeichen einen wirksamen Raum verschaf-fen. Und schließlich sei Christopher Wool erwähnt, dessen Arbeiten im Wechselspiel von flächendeckender Setzung und nachfolgender Überlagerung, von gestischer Spontaneität und ironiegesättigtem Kalkül ihre abgeklärt faszinierende Wirkung ent-falten. Diesen drei künstlerischen Haltungen jedenfalls fühlt Yves Zurstrassen sich seit längerem besonders zugehörig, und als übergreifende Gemeinsamkeit sieht er die Notwendigkeit einer neuen abstrakten Malerei, die für sich beansprucht, Aspekte der Alltags-, Konsum- und Medienkultur als formerzeugende Elemente zu integrieren und als gesellschaftliche Wirklichkeit künstlerisch zu reflektieren. Dabei sind Schnittstellen zur Realität ausdrücklich erwünscht; das spannungsgeladene Verhältnis von Existenz und Transzendenz kann nicht länger, gemäß dem tradierten Kanon der Abstraktion, zugunsten von Weltferne, Reduktion und Askese beantwortet werden, sondern muss sich den Lebensbezügen programmatisch öffnen. Eine solche Abstraktion mixt

Harald Kunde

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die Paradigmen, verstört puristische Ambitionen und scheut sich nicht vor Muster, Ornament und Arabeske. Mit einem Wort: sie neigt dem Chaos des Lebens sich zu.

Betrachtet man unter diesen Prämissen die jüngsten Arbeiten, wird deutlich, wie konsequent sie dieser Programmatik folgen, oder besser noch, wie sich in ihren hybriden Eruptionen diese Programmatik materialisiert. Als erstes Beispiel soll eine Arbeit dienen, deren Titel den Tag ihrer Entstehung benennt – ein Verfahren, das Yves Zurstrassen seit längerem praktiziert und das unterstreicht, dass jedwede themati-sche oder erzählerische Assoziation zugunsten der Betonung einer ganz konkreten Zeitlichkeit getilgt ist. Das ausgewogene Hochformat „09 04 15“ bietet sich dem Betrachter vorerst als vielfach versiegelte Fläche dar, auf der gestische Schwünge und decollagierte Lochmustervorlagen in spannungsgeladener Koexistenz verharren. Die Hauptwirkung geht von den hohen Farbintensitäten an Rot und Gelb aus, die ein Glühen und Lodern der Oberfläche evozieren und alle freischwebenden Formen in einen vertikalen Hitzestrom einbinden. Als nächstes fällt die Mehrschichtigkeit des Bildes ins Auge: in einem aufwendigen Prozess des Ineinanders von malerischer Handlung und eingefügtem beziehungsweise später wieder entferntem Ornament entstehen materiale und geistige Überlagerungen, die als Palimpseste der Gegenwart angesehen werden können. Aktuelle Setzungen überschreiben das bereits Bestehende, aufgedeckte Muster eröffnen Einsichten in tiefere Gründe.

Wichtig dabei ist zu wissen, dass Yves Zurstrassen mit dem von ihm praktizierten Prinzip der Decollage die Komplexität des entstehenden Bildorganismus nicht sukzes-sive aufbauend herbeiführen kann, sondern quasi vom Ende eines mehr oder weniger vorgewussten Ergebnisses her operieren muss. Durch das Aufbringen der Muster und Ornamente am Beginn des malerischen Prozesses und ihre dann erfolgende schichtweise Überdeckung birgt der Moment des vorsichtigen Lösens per Pinzette ein gewisses Maß an Überraschung und Unkalkulierbarkeit, das als notwendiges Pendant zur konzeptu-ellen Gesamtanlage fungiert. Insofern realisiert sich auf diese Weise der produktive Schwebezustand zwischen Intuition und Konzept immer wieder aufs Neue; ein Zustand übrigens, den auch die von Yves Zurstrassen geschätzten Pioniere der Decollage des Plakatabrisses, Mimmo Rotella und Raymond Hains, herbeizuführen wussten, indem sie die glatte Kontinuität plakatierter Werbebotschaften durch die fetzenhafte Freilegung darunterliegender Schichten aufbrachen. Im Gegensatz zu ihnen aber verwendet der

Polyglottes BildprogrammYves Zurstrassen

09 04 15, 2009290 x 240 cmOil on canvas

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Nachgeborene Muster und Vorlagen, die auf den gesamten Fundus des Ornamentalen ausgreifen und islamisch konnotierte Formen ebenso verwenden wie geometrische, flo-rale oder punktuelle Reihungen. Dieses ohnehin schon unerschöpfliche Reservoir wird per Computerbearbeitung noch gedehnt, diagonal gereiht oder ins Endlose gespiegelt und dann als jeweilige Mustervorlage auf dünnem Fließpapier ausgedruckt, ehe es mit der Leinwand und der eigentlichen malerischen Aktion in Kontakt kommt. Auf diese Weise entstehen Gebilde von hochgradiger visueller Komplexität, deren kantige Farbränder die Etappen des Entstehungsprozesses offenlegen und deren hybride Formensprache doch keine Hierarchie im Sinne von Vorder- und Hintergrund, von Supremat und Subordination mehr anerkennt. Vielmehr vermittelt sich wie in der Arbeit „09 04 15“ der Eindruck einer omnipräsenten Gleichzeitigkeit, eines simultanen Fließens von Sinn- und Bedeutungspartikeln in Raum und Zeit, wie es dem vernetzen und mobilen Urbanisten der westlichen Welt zu entsprechen scheint und wie es vielleicht in den Stunden der Entstehung dieser Arbeit ganz besonders vorherrschte. Denn nicht von Ungefähr assoziiert der eingangs erwähnte Hitzestrom der Farben einen Zustand der Ekstase und schöpferischen Eruption, wie er Momenten einer freien und selbstverantworteten Tätigkeit zu eigen ist; insofern gewährt das Bild auch einen unverstellten Einblick in das innere Laboratorium von Yves Zurstrassen und die gleißenden Prozeduren der Imagination.

Auch die Arbeit „09 03 04“, durch ihre immanente Datierung unschwer ebenfalls als zur jüngsten Produktion gehörend identifizierbar, demonstriert die bildkonstituierende Spannung zwischen gestischer Flächenbehandlung und applizierter Ornamentik eindrucksvoll, wenn auch zurückhaltender, eher lyrisch gestimmt. Der dominierende Rot-Grün-Kontrast fächert sich subtil zu mediterranem Türkis und malvenfarbenen Feldern, die engmaschigen Muster erinnern an die Lichtreflexe in den Kuppeln und Fensternischen maurischer Architektur, die frei schwebenden Kreise und Ovale legen die Lesart von Blumen, Seegetier und Farnen nahe. Anklänge an Gärten und Oasen strukturieren die Wahrnehmung des Betrachters, und aus dem Bildgedächtnis steigen die poetischen Paradiese von Paul Klee sowie die lichten Interieurs von Henri Matisse nach oben. Yves Zurstrassen, der in den Sommermonaten die Möglichkeit zur Plein-air-Malerei in Andalusien und der Provence ausgiebig nutzt, ist auch mit diesen hier nur skizzierten Referenzen intensiv vertraut und hat sie als einen gewichtigen Bestandteil seines künstlerischen Naturells verinnerlicht. Diese sozusagen südliche Ausstrahlung, bedingt einerseits durch weitverzweigte familiäre Herkunft und andererseits durch bewusste Wahlverwandtschaft, bildet augenscheinlich ein notwendiges Pendant zur Orientierung an der New Yorker Szene und verleiht den aktuellen Arbeiten die eingangs konstatierte Frische und Vitalität. Insofern vereint Yves Zurstrassen in seinem jetzigen

Harald Kunde

09 03 04, 2009220 x 270 cmOil on canvas

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Werk scheinbar mühelos unterschiedliche Prägungen und verfügt über ein bildnerisches Vokabular, das sich im direkten wie im übertragenen Sinne durch Vielsprachigkeit auszeichnet und das auf weltbewusste Synthesen zielt.

Naturgemäß konnte ein solch opulentes Instrumentarium nicht von Beginn an zur Verfügung stehen, sondern musste etappenweise entwickelt und erarbeitet werden. Ohne dass an dieser Stelle auf alle Zäsuren der zurückgelegten Wegstrecke eingegangen werden kann, seien doch zwei vorangegangene Phasen der Erwähnung wert, in denen wichtige bildnerische Recherchen unternommen wurden und die, von heute aus betrach-tet, in gewisser Weise hinführenden Charakter besaßen. Die erste Phase, die von den 1990er Jahren bis zum Beginn des neuen Millenniums währte, war gekennzeichnet durch die Dominanz dunkler Gründe, deren Spektrum von sattem Schwarz bis zu kontrastieren-den hellen Partien reichte, die aber die eigentlichen Farben nur äußerst sparsam zuließ. Eine Aura von existentiellem Ernst und tiefer Seinsversunkenheit umgab diese Arbeiten, die von ferne das memento mori spanischer Barockmalerei heraufbeschworen und in jüngerer Zeit wohl Antonio Tapies und Pierre Soulages als Referenzgrößen huldigten. Doch auch in dieser Periode wurde die bildnerische Grundspannung bereits durch die Konfrontation verschiedener Programme erzeugt, die in ihrer jeweiligen Andersartigkeit sichtbar gemacht wurden, ohne das Ziel einer Angleichung oder Unterordnung zu verfolgen. Als Beispiel soll hier die Arbeit „Ouverture #1“ von 2001 dienen: ein großes dunkles Querformat, dessen Oberfläche von den Einschreibungen und Freilegungen divergierender Konzepte geprägt ist. Informelle Schwünge, die sich einem zeichnerischen Duktus verdanken, treffen auf malerisch changierende Flächen; organisch runde Formen, per Hand aus Fließpapier gerissen, collagiert und wieder abgezogen, werden mit den Kanten der Binnenrechtecke konfrontiert; lichtloses Schwarz wird von grauen Gründen perforiert; Komposition steht gegen Chaos – in solcherart Polaritäten bewegte sich die Bildsprache von Yves Zurstrassen zu dieser Zeit, und sie wirkt aus heutiger Sicht redlich, aber nicht hinreichend innovativ. Offensichtlich wurde dieses Defizit irgendwann spürbar, und es begann eine Phase des Experimentierens mit intensiv farbigen Papieren, die im Sinne einer bildnerischen Grundlagenforschung nun die Leinwände in serieller Reihung, gegenseitiger Überlagerung und raumsuggerierender Staffelung bedeckten. Die vorhan-denen Paradigmen der Konkreten Kunst und der Op Art wurden dabei einer subjektiven Revision unterzogen und produktiv angeeignet: die wahrnehmungspsychologischen Wirkungen von Farben und Formen, ihre komplementären und ihre antagonistischen Verhältnisse, ihr visuelles Gewicht und ihr Sitz im Format. Jetzt gerieten Künstler wie Max Bill und Bridget Riley in den appropriativen Blick, aus jüngerer Zeit auch Beat Zoderer; alles, was sich mit elementaren und nichtgegenständlichen Mitteln sagen ließ, bildete nun

Yves Zurstrassen Polyglottes Bildprogramm

01 09 20 Ouverture #1, 2001200 x 300 cmOil on canvas

03 09 16, 2003200 x 200 cmOil on canvas

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das Thema. Die Arbeit „03 09 16“ von 2003 soll dies exemplifizieren: ein quadratisches Format von jeweils zwei Metern Kantenlänge enthält eine Vielzahl von stark farbigen Binnenformen, die sich zu neun geometrischen Clustern formieren, die ihrerseits von zwei Schichten aus jeweils vier Vierecken gebildet werden. Die Formen loten die Spielräume zwischen Rechteck und Quadrat aus, die Farben scheinen das Spektrum möglicher Komplementär-, Intensitäts-, Simultan- und Sukzessivkontraste zu deklinieren. Durch die ausgewogene Verteilung der Elemente im Format herrscht trotz interner Spannungen eine große Stabilität im Ganzen vor; ein subtiles Austarieren zwischen Ordnung und Anarchie, zwischen Anpassung und Widerstand vollzieht sich da auf modellhafter Ebene und weitet das zweckfreie Formenspiel unversehens in Bereiche einer gesellschaftlichen Analogie. So gesehen verblieben auch die scheinbar formalen Erkundungen dieser Phase nie nur auf der Stufe selbstbezüglicher Reflexion, sondern suchten, wie vermittelt auch immer, nach Wegen einer zeitgenössischen Abstraktion, die die Komplexität und gleichzeitige Richtungslosigkeit des vorherrschenden Lebensgefühls zu fassen vermag.

Wenn Yves Zurstrassen heute in seinem weitläufigen Atelier steht, den Blick über die akribisch geordneten Keilrahmen, Farbtöpfe, Pinsel, Mustervorlagen und sonstigen Utensilien schweifen lässt und sich täglich neu ans Werk begibt, hat er naturgemäß ebensowenig eine generelle Lösung für alle anstehenden Kunst- und Lebensfragen parat wie in früheren Phasen. Wohl aber hat er an künstlerischer Erfahrung und Kraft in dem Sinne gewonnen, dass er über ein breitgefächertes Instrumentarium verfügt und es allen situativen Erfordernissen gemäß einzusetzen weiß. Durch die decollagierende Verwendung der Muster und Ornamente hat er sich Wirklichkeitsbereiche erschlossen, die der tradierten Abstraktion unzugänglich waren. Durch die virtuose Kombinatorik gestischer und geometrischer, expressiver und konzeptueller Bildprogramme hat er sich eine dynamische Flexibilität erworben, mit der auch die heutige Welt darstellbar bleibt. Und er hat, im geistigen Verbund mit den erwähnten anderen Künstlern, daran gearbei-tet, die Abstraktion gegenwartsfähig zu machen, indem sie sich, wie Jonathan Lasker es sagte, den „Texturen des Lebens“ öffnet.

Harald Kunde

Bibliografie

– Olivier Kaeppelin, “Yves Zurstrassen”, in La peinture, Milonga, jour et nuit, Paris, Galerie Xippas, 2001– Renate Puvogel, “À corps perdu”, in Yves Zurstrassen, Eupen/Brussels, IKOB/La Lettre volée, 2004– Wolfgang Becker, “Le rêve crétois du peintre Yves Zurstrassen”, in Yves Zurstrassen, Paris, Editions du Regard, 2006– Brooks Adams, Holger Broeker, Markus Brüderlin und Kay Heymer, Philip Taaffe, Das Leben der Formen, Werke 1980-2008, Wolfsburg, Kunstmuseum Wolfsburg, 2008– Hans Michael Herzog und Konrad Bitterli, Jonathan Lasker, Gemälde/ Paintings 1977-1997, Bielefeld, Kunsthalle Bielefeld, 1998– Juan Manuel Bonet, Armin Zweite, Kevin Power, Pia Müller-Tamm, Robert Hobbs und Richard Milazzo, Jonathan Lasker, Gemälde - Zeichnungen - Studien 1977-2003, Düsseldorf, K 20 Kunstsammlung Nord-Rhein-Westfalen, 2003– Thomas Cron, Ann Goldstein, Madeleine Gryusztejn, Gerry Indiana und Jim Lewis, Christopher Wool, Los Angeles, The Museum of Contemporary Art, 1998– Ulrich Look und Julie Friedrich, Christopher Wool 2006-2008, Museum Ludwig Köln-Porto, Cologne, Verlag der Buchhandlung Walter König, 2009

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Anyone who has seen Yves Zurstrassen’s current works at first hand in the ideal lighting conditions of his Brussels studio will have been impressed by their freshness and radiant, spatial presence. From the outset of such an encounter — relegating art history considerations to the background in favour of immediate perception — the ini-tial emotions are revealed, and it is the quality of these emotions which often decides what will follow and the intensity of a potential approach. Thus, during a recent visit to the studio, a deep-rooted sense of trust was established in the capacity to represent complex, universal situations; large formats apparently at rest are seemingly charged with a sensual assurance and emanate a profound vitality. The interaction between the shimmering pigments combined with the often Mediterranean chromaticism and the countless pictorial idioms that communicate amongst themselves generated an inherent movement in the work which shattered traditional paradigms and structures, thereby rejecting established relationships. Such reactions are normally quite rarely experienced when frequenting abstract art and demonstrate that a healthy dose of contemporane-ousness had been administered here to the conventions of non-figurative art, a contem-poraneousness whose intellectual and material nature still remain to be explored. In the heart of Brussels, a city at the centre of sometimes problematic frictions between the French-speaking and Flemish communities, this was combined with the sense of having chanced upon a place where quite different energies reign, inspired more by New York, which had given rise to this contemporaneousness and established this labyrinthine reserve of references on which Yves Zurstrassen draws confidently for his work. To this extent, the visual polyphony we saw perfectly summed up the realities that were be-ing played out here. Hence the absolute need to examine it in order to find the thread which would guide us through this labyrinth.

These references were illuminated by subsequent contemplations, as well as during our conversations, which revealed a quick-witted, highly informed artist, who perfectly mas-ters the various trends of abstraction, from the modern to the contemporary period, and deliberately establishes himself in the post-modern discourse of deconstruction and decollage. Thus during the creation of his work, Yves Zurstrassen has developed vari-ous affinities, notably with the informal gesture, with ornamental excess and also the introduction of motifs belonging to mass culture taken from pattern paintings, without fixing them however in a repetitive, commercial “signature”. On the contrary, his prolific oeuvre is marked by a great sincerity and rapid changes of perspective. Ruptures and fractures shape these circumvolutions, underpinned by the inherent wisdom of the me-dia age, which knows that nothing is able to lay claim to eternal validity and that under the present conditions, any aspirations of classical abstraction from the modern period in relation to autonomy and the absolute can only be seen as anachronistic. To this

Polyglot Pictorial Programme Yves Zurstrassen and Contemporary AbstractionHarald Kunde

Yves Zurstrassen In a Silent Way

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extent, Yves Zurstrassen is equally as opposed to the “heroic” projects of the pioneers, from Wassily Kandinsky and Kasimir Malevich to Piet Mondrian, as to the projects of the post-war giants Jackson Pollock, Barnett Newman, Ad Reinhardt and Mark Rothko, with whom he maintains a highly respectful but nevertheless unbridgeable distance.The artist is interested in the multiple strategies of contemporary abstraction, on which he focuses for extensive phases of his work. Yet he is still highly aware of the numer-ous ramifications of his European roots and time and again, he stresses the continuity of a pictorial tradition, which ultimately proved to be stronger than all the avant-garde condemnations, in the wake of Marcel Duchamp and Marcel Broodthaers. Painting’s vitality and resistance have never ceased to fascinate Yves Zurstrassen.Other names then emerge from this flow of great inspirers and purveyors of impulses: Gerhard Richter of course, but also Jacques Villeglé, Emilio Vedova, etc.In this context, we can also consider the factor of simultaneity, which refers to how various artists are working at the same time on related issues but only become aware of one another’s work at a much later stage, each one developing their own formal language in an original manner, with common references only appearing fully with the distance of a generation.Thus three other artists spring to mind, all of whom belong to Yves Zurstrassen’s gen-eration and are living in New York: firstly there is Jonathan Lasker, whose paradigmatic works perfectly illustrate non-figurative representation modes, whilst at the same time assigning particular importance to the internal struggle between presentation and representation, between pictorial and graphic textures, and between the inherent her-metism of painting and the transparency of the world. Philip Taaffe on the other hand offers an essential contribution to the reinstatement of ornament in art as a “universal language”; his intensely chromatic, pictorial strata create an effective space for the historic and social references of the signs he adopts. Then there is Christopher Wool, whose works combine flat applications of colour, successive superimpositions, sponta-neity of gesture and calculation infused with irony, to fascinating effect. These are three artistic attitudes with which Yves Zurstrassen has for a long time felt a certain affinity. He acknowledges the need to take into account these shared elements and this new, abstract painting which calls for the integration of aspects of daily life, the consumer society and media culture as generators of forms and which seeks to reflect social reality in art. However, it would be highly desirable to have some kind of interface with this reality. It is no longer possible to react to this strained relationship between exist-ence and transcendence according to traditional canons of abstraction, by encouraging detachment from the world and a reduction to what is essential and ascetic. On the contrary, the abstraction that is required has to be programmatically open to life. Such abstraction blurs paradigms, overturns purist ambitions and does not fear motifs, orna-ments and arabesques. In short, it tends towards the chaos of life.

If we consider his most recent works in the light of these premises, we observe that they comply systematically with this programme or, better still, they give practi-cal expression to it through hybrid eruptions. By way of an example, we would take a work whose title indicates its creation date — a procedure that Yves Zurstrassen

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has practised for a long time and which emphasises that any specific thematic or narrative association highlighting a very concrete timeframe is obsolete. With its highly balanced format of figures, 09 04 15 at first appears to the viewer as a sur-face that has been varnished several times, in which traces of gestural impulses and decollages of openwork motifs subsist and coexist, generating great tension. The major effect arises from the extreme intensity of colours, red and yellow, which evoke incandescence and a blazing of the surface and integrate all the suspended forms in a vertical, thermal surge. The second aspect that stands out is the complexity of the numerous pictorial layers: by means of a complicated process combining traceries of paint and the insertion of ornaments that are subsequently removed, Zurstrassen obtains physical and mental stratifications that could be considered as palimpsests of the present.

The most recent applications cover what already exists and rewrite it; the revealed motifs offer viewpoints to deeper planes. It is important to realise here that with his decollage practice, Yves Zurstrassen can not achieve this complexity of the pictorial organism in progress by recourse to successive constructions, but that he has to ef-fectively work on the basis of an intuited result. Through the application of motifs and ornaments at the beginning of the process, then by covering them layer by layer, the moment where they are carefully detached with tweezers includes a certain element of surprise and unpredictability and operates as a counterpoint in an overall concep-tual device. In this way he constantly recreates this productive state half way between intuition and conceptualisation. Furthermore, the pioneers of poster decollage such as Mimmo Rotella and Raymond Hains — artists whom Yves Zurstrassen greatly appreci-ates — were able to bring about this state when they broke the very smooth continuity of displayed messages by tearing them away and exposing the layers beneath. But unlike them, their successor uses motifs and models that encroach upon the entire ornamental content; he uses forms with Islamic connotations as well as geometric, floral and perforated series. This already inexhaustible repertoire is further extended by means of computer processing: diagonal alignments and infinite mirror effects are printed, like motifs, on fine paper before coming into contact with the canvas, prior to the actual painting. Structures of an extreme complexity therefore arise, whose coloured borders with marked edges reveal the stages of their creation. They are structures

Yves Zurstrassen

09 04 15, 2009290 x 240 cmOil on canvas

Programme pictorial polyglot

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with a formal, hybrid language that does not however acknowledge any hierarchy in the sense of a foreground and a background, nor supremacy or subordination. On the contrary, as in 09 04 15, we have the impression of an omnipresent simultaneity, a concomitant flow of particles of meaning and signifiers in space and time that appear to correspond to western urban planners’ mobility and networking practices, which perhaps predominated at the time this work was created. For it is no accident that the aforementioned thermal surge of colours brings together a state of ecstasy and crea-tive eruption peculiar to moments of freely accepted responsibility inherent to the act of painting. As such, this painting offers an unhindered view into Yves Zurstrassen’s private laboratory and the dazzling workings of his imagination.

Likewise, the work 09 03 04, easily identifiable as also belonging to his recent produc-tion, offers an impressive demonstration of the tension, albeit discreet and almost lyrical, between the gestural surface treatment and the applications of ornaments that make up the painting. The dominant red/green contrast unfurls subtly to give Mediterranean turquoise tones and fields of mauve. The motifs of closely worked meshes are reminiscent of light reflecting on the cupolas and moucharabies of Moorish architecture; suspended ovals and circles suggest variations of flowers, marine animals and ferns. Reminiscences of gardens and oases structure the viewer’s perception and conjure up Klee’s poetic paradises and Matisse’s luminous interiors in their pictorial memory. Yves Zurstrassen, who makes the most of opportunities to paint in Andalousia and Provence during the summer months, has internalised the references evoked here, of which he is an informed and regular user. This southern influence, due on the one hand to family connections and on the other to consciously chosen affinities, manifestly constitutes a necessary counterpart to his interest for the New York scene and confers on his current work the freshness and vitality mentioned earlier. To this extent, in his recent works Yves Zurstrassen appears to effortlessly combine the most diverse influ-ences, using a visual vocabulary that is literally and metaphorically distinguished by a polyglot dimension, which is consciously aimed at embracing the whole world.

Normally, no artist could have such a broad arsenal of instruments at his disposal from the outset, but first has to develop and enhance it step by step. Without going into detail here of all the abrupt transitions of the path he has followed, two periods are worth mentioning, as they are phases during which Zurstrassen undertook major visual research which, with hindsight, had something of an initiatory nature. The first, which covered the entire 1990s and the beginning of the new millennium, was marked by the dominance of dark backgrounds, whose spectrum extended from saturated black to luminous, contrasting areas which nevertheless only permitted an extreme economy of

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09 03 04, 2009220 x 270 cmOil on canvas

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colour. An aura of seriousness and a profoundly contemplative nature surrounds these works which, from a distance, evoked the memento mori of Spanish Baroque painting and paid tribute to more recent works, those of Antoni Tàpies and Pierre Soulages. However, even during this period, the immanent visual tension was already generated by the confrontation between various programmes, emphasised by their mutual dif-ferences, with no attempt by the artist to achieve any harmonisation or subordination. By way of example, we would cite here a work called Ouverture #1, from 2001. It is a large-format, dark landscape whose surface is stamped with inscriptions and contains exposures of divergent concepts. Gestures of an informal dynamic due to the graphic style of the brushstroke encounter changing pictorial surfaces.

Round, organic forms, as if torn by hand in the paper, then pasted and again de-tached, contrast with the boundary of the rectangle. An opaque black is perforated on a grey background; the composition contrasts with the chaos. During this period, a pictorial language developed between such opposites which in hindsight may appear sincere, but was insufficiently innovative. This deficit clearly made itself felt one day, signalling the start of an experimentation phase using brightly coloured papers, in the spirit of fundamental, visual research. The canvases from this time were covered in serial alignments, superimpositions and gradations suggesting space. However, the contemporary paradigms — of concrete art and Op Art — were subjectively reviewed and assimilated within the production: psychological effects resulting from the per-ception of colours and shapes, complementary and antagonistic relationships, visual balancing and positioning within the format. Henceforward, the artist’s vision was to appropriate other artists, such as Max Bill and Bridget Riley. Everything that could be expressed with elementary, non-figurative means therefore constituted the theme of his work. The piece called 03 09 16, from 2003, clearly illustrates this: a square format measuring two metres by two metres contains countless brightly coloured structures which generate nine geometric clusters, each composed of two layers consisting of four squares. These structures reframe the spaces between rectangles and squares, the colours appear to range across the entire spectrum of contrasts: complementarity, intensity, simultaneity and succession. Through the balanced dis-tribution of elements on the surface, a great stability reigns over the whole despite the internal tensions; a subtle balance between order and anarchy, between conform-ity and resistance, operates here par excellence and unexpectedly extends a formal, purposeless game into the realms of social analogy. Seen from this angle, the appar-ently formal explorations from this period were never confined to self-centred reflec-tion, but sought pathways — whatever impression they gave — towards a contemporary

Yves Zurstrassen Programme pictorial polyglot

01 09 20 Ouverture #1, 2001200 x 300 cmOil on canvas

03 09 16, 2003200 x 200 cmOil on canvas

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abstraction that was capable of capturing complexity at the same time as disorienta-tion, specific to the vital, prevailing sentiment.

Today, when Yves Zurstrassen allows his gaze to shift to the carefully ordered frames in his vast studio, to the pots of paint, brushes, models of motifs and other tools and sets to work each day, he has no more ready-made solution, valid for all the artis-tic, vital problems, than in the past. But he has nevertheless acquired the artistic experi-ence, strength and certainty of having an extensive visual arsenal and knowing how to use it according to requirements and situations. Through decollage motifs and orna-ments, he has exploited areas of reality that were inaccessible to traditional abstraction. Through a virtuoso combination of gestural and geometric, expressive and conceptual pictorial programmes, he has acquired a dynamic flexibility with which the world can still be represented. In an intellectual proximity to other artists, he has contributed to this revival of contemporaneousness in abstraction which, to cite Jonathan Lasker, has now opened up “to the textures of life”.

Harald Kunde

Bibliography

— Olivier Kaeppelin, “Yves Zurstrassen”, in La peinture, Milonga, jour et nuit, Paris, Galerie Xippas, 2001– Renate Puvogel, “À corps perdu”, in Yves Zurstrassen, Eupen/Brussels, IKOB /La Lettre volée, 2004– Wolfgang Becker, “Le rêve crétois du peintre Yves Zurstrassen”, in Yves Zurstrassen, Paris, Editions du Regard, 2006– Brooks Adams, Holger Broeker, Markus Brüderlin and Kay Heymer, Philip Taaffe, Das Leben der Formen, Werke 1980-2008, Wolfsburg, Kunstmuseum Wolfsburg, 2008– Hans Michael Herzog and Konrad Bitterli, Jonathan Lasker, Gemälde /Paintings 1977-1997, Bielefeld, Kunsthalle Bielefeld, 1998– Juan Manuel Bonet, Armin Zweite, Kevin Power, Pia Müller-Tamm, Robert Hobbs and Richard Milazzo, Jonathan Lasker, Gemälde – Zeichnungen – Studien 1977-2003, Düsseldorf, K 20 Kunstsammlung Nord-Rhein-Westfalen, 2003– Thomas Cron, Ann Goldstein, Madeleine Gryusztejn, Gerry Indiana and Jim Lewis Christopher Wool, Los Angeles, The Museum of Contemporary Art, 1998– Ulrich Look and Julie Friedrich, Christopher Wool 2006-2008, Museum Ludwig Köln-Porto, Cologne, Verlag der Buchhandlung Walter König, 2009

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Chaque jour, nous, les humains, accumulons des expériences visuelles apparemment banales qui nous servent d’orientations et de directives sans que nous devions pour autant faire intervenir notre conscience.Vassili Kandinsky parlait, dans ce contexte du “Grand abstrait et du Grand réel”, d’une “réduction à une sorte d’essence artistique qui ne devait mener à rien d’autre qu’à une vie coulée avec emphase dans certains moules”. Ce leitmotiv se retrouve aussi chez Yves Zurstrassen, l’inventeur de formes, qui conglutine en toute conscience ses expé-riences et son énergie créatrice, transforme, dans un certain segment de son travail artistique les codes et impulsions inhérents à ces expériences apparemment banales, les transpose dans ce langage formel qui lui est propre et le distingue entre-temps au niveau international.

Après une exposition couronnée de succès à l’IKOB (le musée d’art contemporain d’Eupen) en 2004, j’ai invité Yves Zurstrassen à présenter des œuvres de 2009 dans le cadre d’une exposition intitulée “Grid Paintings – Aktuelle abstrakte malerei” (Grid Pain-tings – Peinture abstraite contemporaine) au cœur de la Communauté germanophone de Belgique, à proximité de l’Allemagne et des Pays-Bas. Cette deuxième exposition a eu lieu au bon moment, puisque l’artiste bruxellois a réalisé ces dernières années des œuvres très contemporaines qui, au niveau international, s’inscrivent dans la tendance de cette nouvelle abstraction internationale teintée de conceptualisme. Certes, il s’agit à ses yeux essentiellement de forme et de couleur, mais ce qui l’intéresse au plus haut point est cette alternative, cette tension entre la liberté expressive du coup de pinceau et une conception très stricte de la composition du tableau.

En voyage, Zurstrassen photographie avec son téléphone portable toutes sortes de structures, motifs, grilles et trames découverts dans les rues, maisons et bâtiments historiques qui constituent une partie de notre identité culturelle européenne. Grâce à une technique de combinatoire très complexe et unique en son genre, où se mêlent les informations photographiques initiales et un traitement de l’image assisté par un ordinateur connecté à une machine à découper, il fabrique un pochoir d’une extrême finesse en papier journal vierge qu’il utilise à plusieurs reprises pendant le processus de peinture, en le collant sur le lin, le recouvrant de couleur, alternant les couches de pein-ture sur les pochoirs et les pochoirs sur les couches de peinture. En un laps de temps très bref qui présuppose une conceptualisation préalable de la composition, du choix des couleurs et de la structure de la surface, l’artiste doit réaliser son tableau avec une rapidité relative sans jamais pouvoir embrasser l’ensemble du regard. À la fin de cette opération, il recherche tous les pochoirs collés et dissimulés sous les couches de pein-ture, les détache comme des membranes avec une pincette et enlève en même temps en partie les couches picturales précédentes ; une méthode de composition résolument opposée à la technique classique d’accumulation de strates de peinture.

Le langage formel de Zurstrassen s’élabore à partir de signes, symboles et cou-leurs pour devenir un langage pictural abstrait marqué par des superpositions de coups

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de pinceau très gestuels et de motifs récurrents sans cesse répétés, de trames, de grilles et de structures géométriques. Nous les rencontrons tous les jours dans l’uni-vers polymorphe du monde végétal et animal, dans les structures des couvercles de canalisations, dans les dessins des carreaux de faïence et carrelages, dans les motifs imprimés de papiers peints, les étoffes et les tapis, comme dans les reliefs muraux, frises, boiseries de fenêtres. Ils se trouvent dans les symboles géométriques propres aux diverses cultures ou dans les matériaux de clôture, palissades en bois, protections visuelles, verres structurés et même dans les analyses structurelles établies par les scientifiques pour représenter des atomes, des cristaux ou des molécules.

Depuis le début des années 1980, Yves Zurstrassen travaille au sein du milieu de la peinture abstraite, à des longueurs d’avance des influences résiduelles des modernes parisiens encore présentes dans le pays, tandis que l’art conceptuel est avant tout mon-tré dans les expositions internationales.

Il a fallu attendre que l’artiste allemand Gerhard Richter sorte la peinture de l’ombre et contribue à faire accéder le médium huile à un nouveau statut pour que la critique d’art et les commissaires d’exposition tournent à nouveau leur regard vers l’abstraction. Les artistes américains de la scène new-yorkaise, mais aussi et surtout des Européens comme Peter Doig, Günther Förg ou Bernard Frize, rencontrent un grand intérêt. La Région de Bruxelles a récemment chargé Yves Zurstrassen d’intégrer une œuvre d’art en situation urbaine. En avril 2009, l’œuvre intitulée A Beautiful Day était solennellement dévoilée à la station de métro Gare de l‘Ouest, à Molenbeek, une impor-tante plaque tournante du réseau bruxellois. Sur un mur haut de quatre mètres et d’une centaine de mètres de longueur, qui longe la voie du métro, se reflètent une multi-tude de motifs empruntés aux cultures du monde entier que Zurstrassen a transférés, pour certains au moyen d’agrandissements photographiques de ses tableaux, sur des plaques métalliques, le tout exprimant la mixité démographique dans ce quartier multi-culturel de Bruxelles.

Zurstrassen réalise une peinture libre, telle que la voulaient les protagonistes de l’abstraction, une peinture qui n’exprime ni sentiments personnels perceptibles, ni message, pas même politique. Il convie le spectateur à trouver lui-même l’accès à sa peinture en se positionnant librement par rapport à la forme, la couleur, le mouvement et ces motifs qui appartiennent à sa sphère et tiennent compte du contexte social.

La peinture de Zurstrassen constitue un renouvellement unique de la technique picturale et du traitement structurel de la surface du tableau peint à l’huile sur toile.

C’est un hommage permanent aux formes, couleurs, mouvements et structures qui, parcourant les méandres de l’esthétique, débouchent dans l’immensité du sublime.

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Täglich machen wir Menschen in unserem Alltag scheinbar banale visuelle Erfahrungen, die uns als Orientierung und als Richtlinien dienen, ohne dass wir dabei unser Bewusst-sein einschalten müssen. Wassily Kandinsky hat in diesem Zusammenhang vom „Großen Abstrakten und Großen Realen“ gesprochen, von der „Reduktion auf eine Art von künstlerischer Essenz, die noch nichts anderes zustande bringen sollte als ein emphatisch in Formen gegossenes Leben“.Dieses Leitmotiv finden wir bei Yves Zurstrassen, der als Formgestalter diese Erfahrun-gen sehr bewusst mit seiner kreativen Energie vernetzt, die Kodes und Impulse dieser scheinbar banalen Erfahrungen zielbewusst in ein bestimmtes Segment seines künstle-rischen Schaffens verarbeitet, sie in eine eigene Formsprache versetzt, die ihn mittler-weile im internationalen Vergleich auszeichnet.

Nach einer erfolgreichen Ausstellung in 2004 im IKOB, dem Museum für Zeitge-nössische Kunst in Eupen, habe ich Yves Zurstrassen eingeladen, seine neuen Werke von 2009 unter dem Titel „Grid Paintings – Aktuelle abstrakte Malerei“ in der Deutsch-sprachigen Gemeinschaft Belgiens, in direkter Nähe zu Deutschland und den Niederlan-den zu zeigen. Diese zweite Ausstellung kommt zur richtigen Zeit, denn der Brüsseler Künstler schafft in den letzten Jahren eine sehr aktuelle Abstraktion, die sich weltweit im Trend einer neuen internationalen Abstraktion mit konzeptuellem Einschlag bewegt. Sicher geht es ihm grundlegend um Form und Farbe, aber weit mehr interessiert ihn auch die alternative Spannung zwischen einer expressiv lockeren Pinselführung und einem streng vorkonzipierten Bildaufbau.

Auf seinen Reisen fotografiert Zurstrassen mit seinem Handy alle möglichen Muster- und Gitterstrukturen, die er auf der Straße, in Häusern und historischen Bau-ten aufspürt, und die ein Stück Identität unserer europäischen Kulturen ausmachen. Mit einer sehr komplexen und einzigartigen Kombinationstechnik zwischen der primä-ren Fotoinformation und einer darauf folgenden Computerbearbeitung mit Anschluss an einer Ausstechmaschine, produziert er aus unbedrucktem Zeitungspapier eine sehr dünne feingliedrige Schablone, die er während dem Malprozess abwechselnd mehrfach auf das Leinen collagiert und übermalt, Farbschichten über Schablonen, Schablonen über Farbschichten. Im Rahmen eines sehr kurzen Zeitfensters, das ein konzeptuelles Vorplanen von Bildkomposition, Farbauswahl und Flächenstruktur voraussetzt, muss der Künstler sein Bild relativ rasch malen, wobei er niemals die Gesamtkomposition über-blicken kann. Am Ende dieser Prozedur spürt der Künstler alle collagierten Schablonen, die hinter den Farbschichten verdeckt sind auf, und zieht sie wie eine Haut mit einer Pinzette ab, wobei er gleichzeitig die vorangegangenen Farbschichten teilweise abzieht, eine Kompositionsmethode, die ganz im Gegensatz zu der herkömmlichen Akkumulati-onstechnik von Farbschichten steht.

Die Formsprache Zurstrassens entwickelt sich aus Zeichen, Symbolen und Far-ben zu einer abstrakten Bildsprache, gekennzeichnet durch eine Überlappung zwischen

Vom Großen Realen zum Großen AbstraktenFrancis Feidler

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frei gestischen Pinselspuren und immer sich wiederholenden, repetitiven Mustern von geometrischen Raster- und Gitterstrukturen, denen wir täglich begegnen: sei es in der Formenvielfalt von Pflanzen- und Tierwelt, sei es in Oberflächenstrukturen von Kanalde-ckeln, Kachel- und Fliesenmuster, sei es als bedruckte Muster auf Tapeten, Teppichen und Stoffen, sei es als architektonische Ornamente auf Mauerreliefs, Friese, Fenster-strukturen, geometrischen Symbole aus den verschiedensten Kulturen, sei es als Ein-grenzungsmaterial wie Lattenzäune, Sichtschutz, Glasstrukturen oder sei es als Mate-rialanalyse mit wissenschaftlichem Ansatz in der Darstellung von Atom-, Kristall- oder Molekular-Strukturen…

Seit Beginn der 80ziger Jahre arbeitet Yves Zurstrassen wie ein Besessener an der Entwicklung einer sehr eigenständigen Position innerhalb der abstrakten Malerei, weit vorweg von den landesweit reliktartigen Einflüssen der Pariser Moderne, während auf internationalen Ausstellungen vornehmlich die konzeptuelle Kunst gezeigt wird.

Erst nachdem der deutsche Künstler Gerhard Richter die Malerei von ihrem Schattendasein befreit, und dem Medium Ölmalerei weltweit zu einem neuen Status verhilft, richten Kunstkritiker und Kuratoren wieder vermehrt ihren Blick auf die abstrak-te Malerei: nicht nur amerikanische Künstler der New Yorker Szene, aber vor allem auch europäische Künstler wie Pieter Doig, Günther Förg oder Bernard Frize finden großes Interesse. Im Sog dieser Bewegung wird Zurstrassen von Galeristen auf den internati-onalen Kunstmessen wie Basel, Miami-Beach, Tefaf Maastricht, Chicago, Art Brussels, Arco Madrid und der Fiac Paris gezeigt. Hier findet er die Aufmerksamkeit, die ihm viele Jahre lang verwehrt blieb.

Die Region Brüssel beauftragte Yves Zurstrassen mit der Integration eines Kunst-werkes; April 2009 wurde das Werk A Beautiful Day in der „Gare de l‘Ouest“ bei Mo-lenbeek, einem Kreuzpunkt vom Streckennetz der Brüsseler Metro feierlich in Anwesen-heit des Belgischen Königs Albert II eröffnet. Auf einer langen Wand von vier Metern Höhe und hundert Metern Länge entlang der Metrotrasse spiegelt sich über eine Viel-zahl von kulturellen Mustern aus aller Welt, die Zurstrassen von seinen Gemälden parti-ell in vielfacher Vergrößerung fotografisch auf Metallplatten übertrug, die sehr gemisch-te Völkerstruktur in diesem multikulturellen Ortsteil von Brüssel wider.

Zurstrassen schafft ein Medium, frei wie es die Protagonisten der Abstraktion wollten, ohne erkennbare Vermittlung von persönlichen Gefühlen, Botschaften oder gar politischen Statements. Er fordert den Betrachter zu einer eigenständigen Zugangsfin-dung auf, mit einer persönlichen und freien Positionierung zu Form, Farbe, Bewegung und Kulturmuster, die jeweils Teil seiner Sphäre sind und seinen gesellschaftlichen Kon-text respektieren.

Zurstrassens Malerei ist Gegenstand einer einzigartigen Erneuerung von Maltech-nik und Oberflächenstrukturierung mit Ölfarbe auf Leinwand.

Sie ist eine immer währende Hommage an Formen, Farben, Bewegung und Struk-turen, die über das große Delta der Ästhetik in ein Meer von Erhabenheit münden.

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Every day, as human beings, we accumulate apparently banal, visual experiences which offer us guidelines and instructions with no intervention by our consciousness.In this context, Wassily Kandinsky spoke of “Great abstraction, great realism” and of a “reduction of art to its artistic essence, which could only ultimately lead to a moulded life with an emphasis on certain forms.” This leitmotif is also found in the work of Yves Zurstrassen, the inventor of forms who conglutinates his experiences and his creative energy entirely consciously. In a certain segment of his artistic work, he transforms the codes and impulses inherent to these apparently banal experiences and transposes them into his unique, formal language, which has become his international hallmark.

Following a highly successful exhibition at the IKOB (the contemporary art mu-seum in Eupen) in 2004, I invited Yves Zurstrassen to present works from 2009 in the context of an exhibition called “Grid Paintings – Aktuelle abstrakte malerei” (Grid Paint-ings – Contemporary Abstract Painting) in the heart of Belgium’s German-speaking community, not far from Germany and the Netherlands. This second exhibition is per-fectly timed, as during recent years the Brussels artist has produced highly contempo-rary pieces, which fit squarely within the worldwide trend towards this new, interna-tional abstraction tinged with conceptualism. Of course, in his view they are essentially a matter of form and colour, but the focus of his interest is this contrast and tension between the expressive freedom of the brushstroke and a very strict conception of the composition of the painting.

On his travels, Zurstrassen uses his mobile phone to photograph all kinds of structures, motifs, grids and frames found in the streets, houses and historic buildings which constitute a part of our European cultural identity. Through a unique and highly complex combinatory technique, where initial photographic information is associated with computer-assisted image processing linked up to a cutting machine, he creates an extremely fine stencil in unprinted newspaper which he uses several times during the painting process, pasting it onto the linen, covering it with colour, alternating lay-ers of paint on the stencils and stencils on the layers of paint. In a very short space of time which assumes a prior conceptualisation of the composition, choice of colours and surface structure, the artist has to create his painting with a relative speed without ever being able to contemplate its entirety. At the end of this operation, he seeks out all the glued stencils hidden beneath the layers of paint and detaches them, like membranes, using tweezers and at the same time he removes part of the preceding pictorial layers; it is a composition method that is resolutely opposed to the traditional technique of a strata of accumulated paint.

Zurstrassen’s formal language is based on signs, symbols and colours, to become an abstract, pictorial language marked by superimpositions of highly gestural brush-strokes and endlessly repeated, recurrent motifs, with networks, grids and geometric structures. We encounter these daily in the polymorphous plant and animal world, in the structures of manhole covers, the designs on ceramic wall and floor tiles, printed

From Great Realism to Great AbstractionFrancis Feidler

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motifs on wallpaper, fabrics and carpets, as well as in mural reliefs, friezes and window frames. They are also found in geometric symbols specific to various cultures or in the materials of fences and wooden palisades, visual screens, structured glass and even in structural analyses established by scientists to represent atoms, crystals and molecules.

Since the early 1980s, Yves Zurstrassen has worked in the field of abstract paint-ing, leagues ahead of the residual influences of modern Parisians that are still exhibited nationally, even though conceptual art is above all presented in international exhibi-tions.

It was not until the German artist Gerhard Richter brought painting out of the shadows and helped the medium of oil to achieve a new status that art critics and exhi-bition curators began once again to look at abstraction. American artists from the New York scene, but also and above all Europeans such as Peter Doig, Günther Förg and Bernard Frize, met with great interest. The Brussels Region recently commissioned Yves Zurstrassen to incorporate a work of art into an urban context. In April 2009, A Beauti-ful Day was solemnly unveiled at the Gare de l’Ouest underground station in Molen-beek, one of the busiest intersections in the Brussels transport network. A four-metre high wall, extending about one hundred metres alongside the train track, is filled with a host of motifs borrowed from cultures from around the world. Zurstrassen transferred them onto metal plates, sometimes by making photographic enlargements of his paint-ings. The entire work expresses the demographic plurality of this multicultural district of Brussels.

Zurstrassen produces free painting, as aspired to by the protagonists of abstrac-tionism. It is painting that expresses neither perceptible, personal feelings nor any mes-sage, not even political. He invites the observer to find his own way into his painting by positioning himself freely in relation to the form, colour and movement, as well as these motifs which belong to his sphere and take into account the social context.

Zurstrassen’s painting constitutes a unique renewal of the pictorial technique and structural treatment of the painting’s surface, through the application of oil on canvas.

It is a permanent tribute to forms, colours, movements and structures which, fol-lowing the meandering course of aesthetics, flow into the immensity of the sublime.

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Les voix du silence

In klangvoller Stille

The Voices of Silence

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Sortir d’un rêve

Nous avons l’art afin de ne pas mourir de la vérité. — Nietzsche

Yves Zurstrassen commence virtuellement sa vie de peintre – il a alors vingt ans –, longtemps avant d’être à l’ouvrage, par un “rêve crétois” empli d’une substance pré-cieuse, de lumière et de couleur, qu’il portera comme une attente et la réponse à une question non encore posée. Cette vision, il aura le sentiment de l’incarner dix ans plus tard, déclarant à propos de ses dernières peintures (1986-1996) : “Elles sont la trans-cription d’un rêve, un rêve éveillé. Mais quand je travaille, je n’y pense jamais, tout cela est inconscient. […] Le rêve est comme une vie parallèle, une sorte de prémonition visuelle […] comme si on filmait mon geste pendant toute ma vie 1.”

Dans “Le Reniement de Saint-Pierre”, Baudelaire écrit de façon énigmatique : “Certes, je sortirai, quant à moi, satisfait. D’un monde où l’action n’est pas la sœur du rêve”. Les exégèses sont nombreuses pour démêler ce qui chez Baudelaire et selon ses propres mots distinguait le “rêve naturel“ du “rêve absurde“. “À la différence de Gérard de Nerval, Baudelaire n’est guère préoccupé par le dessein de peindre "l’épan-chement des songes dans la vie réelle" mais plutôt soucieux de séparer le rêve de la réalité, de les concevoir comme deux univers disjoints 2 .” Tout créateur vit sans doute cette disjonction. Comment et pourquoi l’abolir ? Comment garder le rêve en écartant le sommeil 3 ? ” ou le maîtriser pour s’en détacher sans le trahir, l’assouvir puis le mettre au monde ? Ces vies, de l’action et du rêve, sœurs dans l’équidistance cheminant sans jamais se rencontrer, partagent les pulsions et les raisons et appellent un destin, une conquête pour qu’enfin l’art ne soit plus l’accomplissement d’un songe, mais s’ouvre à la souveraine liberté d’un mensonge.

L’évidence du faire

Je m’éveille le matin avec une joie secrète ; je vois la lumière avec une espèce de ravissement. Tout le reste du jour je suis content. — Montesquieu

“C’est en prêtant son corps que le peintre change le monde en peinture“, écrivait Maurice Merleau-Ponty 4. Zurstrassen éprouve la peinture au travers d’un engagement physique de chaque instant comme on se jette ou comme on est emporté. Il en fut ainsi dès un premier temps de son travail, que l’on pourrait dire lyrique. En lui, une force et une solarité, une aptitude à recevoir la lumière, à s’en pénétrer et à en rayonner fondent un contexte par une complicité avec les ciels parcourus. Il perçoit les lumières comme d’autres, pointilleux, disent des latitudes et sait dans sa peinture exprimer le Nord et le

In a Silent Way – Les voix du silenceFrançois Barré

N’étant ni critique ni historien, j’exprime ici le point de vue du promeneur et de l’amateur – celui qui aime – percevant au gré des rencontres et des échanges l’étendue des territoires et la forme des êtres, se nourrissant et se constituant ce faisant. Je ne conduirai donc pas une analyse érudite et structurée sur le sens, la genèse, l’inscription et la situation sur la scène artistique de l’œuvre d’Yves Zurstrassen, mais tenterai de façon peu ordonnée de restituer des impressions et des émotions, des plaisirs et des questionnements.

1. La plupart des citations sont tirées – sauf mention contraire – d’un entretien d’Yves Zurstrassen avec Claude Lorent à l’occa-sion d’une exposition à la galerie Vedovi à Bruxelles en 1996. In Claude Lorent, Zurstrassen, Bruxelles, Artgo, 19962. Marc Eigeldinger, “Baudelaire et le rêve maîtrise”, Romantisme, Revue du dix-neuvième siècle, volume 7, numéro 15, Mythes, rêves, fantasmes, 1977, p. 363. Paul Claudel à propos d’Arthur Rimbaud dans une lettre à Henri Clouard in Henri Mondor, Rimbaud ou le génie impatient, Paris, Gallimard, 19554. Maurice Merleau-Ponty, L’Œil et l’Esprit, Paris, Gallimard, collection “Folio/Essais”, 1985

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Sud, des douceurs et des violences, dans une tumultueuse concordance des temps. La couleur, les couleurs sont lumière, participant de ses correspondances et de ses constructions. Convergent alors dans ses toiles le geste et son amplitude, cette lumière et ces couleurs mais encore la musique toujours présente et ce qu’on pourrait appeler une aptitude au bonheur. Les peintures de l’exposition de 1996, faites souvent de vastes en-trelacs se recouvrant et se répondant, forment de grands paysages abstraits – pur plaisir sans représentation – saisis dans un mouvement de voltes provoquant des transparences, des fusions et des effusions, un plaisir du corps exultant, radiant et dionysiaque. Il y a là un flot “toujours recommencé”, des chorus pris et repris, une absence de centralité don-nant aux détails la force et l’autonomie du tout, des profondeurs enfouies qui cependant transparaissent et des surfaces éclatantes semblant rejoindre un dedans, une intériorité invitante. Si l’on pense alors à Willem de Kooning, c’est parce qu’il écrivit “La chair est la raison pour laquelle fut inventée la peinture à l’huile”.

Ce temps de l’emportement et de la formation de soi exige une appétence sans fond et le goût du côtoiement. Avant le grand voyage, il faut faire des visites à la famille et apprendre la géographie. Autodidacte et expérimentateur, Zurstrassen ne craint pas les grands arbres. Il sait aimer et connaît ses pères, frères et cousins. Ainsi peut-il être lui-même et s’inventer dans l’effort et le plaisir quotidien. “Mon travail se situe davantage dans la conti-nuité de ma propre expérience”. L’engagement est intense, continu, retrouvé chaque jour au petit matin et mené jusqu’au soir dans l’espace protégé de l’atelier, l’espace de tous les dangers. Quelques titres succincts, “Fragments”, “Variation”, “Ouverture”, “Décollage”, “Rêverie”, “Jazz” venaient autrefois qualifier l’œuvre achevée. Depuis une dizaine d’années, le titre, c’est la date, au fil des heures et des jours en une longue éphéméride. Plus de mille œuvres à ce jour, dans une battue poursuivie jusqu’à l’épuisement. Le messager devient le message et le peintre la peinture. Qui conduit l’autre dans cette course, quelle délibé-ration ou quel enivrement ? Point de recherche de modèles ni de protecteurs ; point de cercle ou de cénacle. Zurstrassen travaille seul, n’ayant ni le goût de s’absenter en quête de quelque aloi ni celui de sociabilités inutiles et énervantes. Définitivement, “Trop parler, c’est galvauder.” Dès le début, la musique accompagne l’œuvre et la nourrit. Source abstraite qui n’appelle pas de récit et nous fait découvrir des émotions retenues, elle irrigue et hybride le pictural comme un pollen venu d’une plante voisine. En 1913, Apollinaire avait pressenti son rôle moderne : “On s’achemine vers un art entièrement nouveau qui sera à la peinture, telle qu’on l’avait envisagée jusqu’ici, ce que la musique est à la littérature 5.” Schoenberg qui sut à la fois être musicien et peintre écrivait à son ami Kandinsky “Il est clair que les gestes, les couleurs et les lumières ont été traités ici pareillement à des sons : qu’avec eux de la musique a été faite.” Chez Zurstrassen, de la peinture a été faite, riche d’offrandes musicales. On peut recenser dans le vocabulaire

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5. Guillaume Apollinaire, Méditations esthétiques : Les Peintres cubistes, 1913, textes présentés et annotés par L. Leroy, C. Breunig et J.-CL. Chevalier, Paris, Hermann, 1965

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de la musique les termes trouvant une correspondance dans la peinture : timbre, tempo, tonalité, couleur, réverbération, phrasé, forme, mouvement. L’exercice n’est pas si vain tant chez Zurstrassen la musique est omniprésente, jusqu’au moment de la peinture même. À cet instant elle disparaît pour ne plus vivre qu’au travers de l’acte qu’elle a préparé et qui s’accomplit dans le silence. Mais la lente montée rituelle et “artisanale” de préparation (tendre les toiles, préparer les couleurs) qui précède cet aboutissement transforme alors l’atelier en paysage sonore et l’emplit de musiques principalement contemporaines : musique répétitive qui se rapproche de la transe, free jazz, musique concrète, intervalles, silences, vibrations.

La conquête de l’identité

Ceux qui méritent la liberté et la vie doivent chaque jour les conquérir. — Goethe

L’œuvre d’un artiste, l’identité par quoi il exprimera une singularité résulte d’un long cheminement ouvrant dans un premier temps sur plusieurs directions, à portée de vue et parfois déjà parcourues ; puis chemin faisant les rêveries seront d’un promeneur solitaire et le pas, la volonté et l’expression deviendront dans la profondeur du temps et de l’avancée l’empreinte d’un seul. Pour parvenir à cela, chacun sa manière, ses doutes, ses conquêtes. Zurstrassen suit sa voie, poussant les feux au plus fort, à chaque nouvelle étape. “Je suis plutôt un marathonien, j’ai de la réserve et je récupère bien pour aller jusqu’à la réussite.” Répondant un jour à un ami qui contemplait une toile en cours d’exécution et lui demandait “mais d’où vient cette lumière ?”, Braque alla chercher une toile ancienne et lui répondit en la lui montrant : “de là”. C’est qu’il faut parfois retourner loin pour comprendre une filiation, renouer les fils, apprendre d’œuvres laissées inabouties et pourtant conservées. Là peut gîter un futur, une origine en attente d’être perçue. ”Souvent, dit Zurstrassen, je revisite des virus que je n’ai pas développés 6.” Rien n’est vain de ce qui est entrepris ; chaque expérimentation, fut-elle le temps d’un passage ; chaque ajout, fut-il un retrait ou une blessure, apportent un bien nouveau, une résolution peut-être. L’identité se forge au long cours et chez le coloriste le plus savant passe par les éblouissements de l’ombre. “L’expérience très riche du noir et blanc m’a révélé mon identité.” Le premier engagement, l’abstraction, apparaît à peine comme un choix tant il a la force d’une évidence, d’une présence à la peinture et à l’art de son temps. “Si on ne représente pas les choses, il reste de la place pour le divin.” proclamait Mondrian. Zurstrassen perçoit d’abord cette sublimation dans une exultation : “Une vie où tout est permis, où je peux tout sentir, vivre ou avoir l’illusion de vivre toutes les extases.” Cette pleine liberté qui s’exerce dans le constant questionnement de la peinture en tant que totalité, éthique et esthétique, signifie littéra-lement ce qu’en écrivent les dictionnaires : “qui n’appartient pas à un maître“. Les toiles magnifiques des années 1986-1996 n’étaient pas de nature comme un inné jaillissant mais construites déjà. Elles annonçaient dans leur évolution les découvertes d’au-jourd’hui et l’approche progressive d’un territoire. Elles révélaient aussi une virtuosité qui peut parfois courir seule. Le désir de créer qui laisse le corps sans repos, le plaisir, la jubilation mènent chez certains à une spirale sans fin, précipitant le créateur dans la reproduction et l’assise. Il n’en fut rien pour Zurstrassen qui sait toiser par le silence et la lenteur : “Je me méfie de mes états de lyrisme. […] Je peins à l’huile dans la rapidité

Les voix du silenceYves Zurstrassen

6. Entretien avec François Barré, septembre 2009

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du geste. L’exécution peut être rapide mais le processus qui amène chaque toile est lent. […] Pour que le peintre puisse aborder sa propre peinture, il doit s’en dégager et, pour l’apprivoiser, il faut beaucoup de temps, comme s’il s’agissait d’une personne. Tout notre système actuel va à l’encontre de cela.” Cette attention à l’évolution de son travail et à la connaissance qu’il peut lui-même en avoir est, elle aussi, inscrite dans la durée. Elle nécessite un recul qui vient au moment où insensiblement un cycle s’achève. Il est possible alors de lire ce qui se termine mais ne se clôt pas et de s’engager dans une nouvelle séquence. À chaque fois se pose la question de la liberté. “Si tout est permis, rien n’est permis7” et il importe donc de distinguer ce qui, même dans l’empor-tement, dans le free du jazz, ou dans l’action de la peinture conjugue liberté et création ; une rigueur, un talent pour le moins. Il faut dire sa règle pour faire son jeu.

La dimension cachée

La forme, c’est le fond qui remonte à la surface. — Victor Hugo

Pour aller plus loin “trouver de nouvelles grilles”, comme disait Dubuffet, Zurstrassen a su préserver la force irruptive de sa peinture et de son geste en la conjuguant avec des procédures nouvelles mettant en dialogue le temps et la vision dans une hybridation singulière. Il a su garder les translucidités des passages et des recouvrements, les contrastes et complémentarités de couleurs, les profondeurs apparues et les effleure-ments en surface. Naguère, ce rapport du vu et de l’entrevu laissait entière l’unité peinte et s’inscrivait dans une continuité historique. Lorsqu’il prit des ciseaux pour découper des formes de papier puis les coller sur la toile, on aurait pu croire encore à cette continuité et évoquer les cubistes ou Matisse. Il n’en fut rien car la pièce qu’il découpait s’apposait sur du déjà peint puis recevait dans l’exécution prolongée de nouvelles couches de peinture. À la fin, le décollement devenait révélation et donnait à voir un recel oublié, une irruption qui n’était plus du geste emporté mais d’enfouissement surgi et de forme découverte, un espace/temps de futur antérieur. Sens dessus dessous, il révèle des dessous qui soudain sans hiérarchie prennent le dessus, du temps piégé quand le dernier apparu n’est pas le dernier peint. Une population nouvelle vient vivre et habiter le tableau, y introduire des effets de surprise, de hasard ou d’aléatoire, se disposer sur un tamis, une grille de formes et y faire signes. Des strates de fond et de surface créent une profondeur de champ (presque une verticalité symbolique), un flux et un reflux (presque une horizontalité symbolique), une interpénétration et une com-plexité. Désordre apparent, ordre caché.

Si ces formes découpées ne sont pas une représentation et une figuration, elles témoignent cependant d’une incursion dans la peinture de Zurstrassen. Elles appar-tiennent à un jeu d’apparitions exogènes qui enluminent et introduisent du quotidien ou du légendaire, des grilles ou des formes décoratives vues en architecture ou lors de promenades urbaines, évocatrice de souvenirs et de familiarité. Puis la démarche s’est radicalisée – les ciseaux c’était encore la main qui parle – avec le recours à l’informa-tique et à l’estampage des papiers. Cette rencontre-là a créé un vrai changement de nature du travail du peintre. Accumulant un patrimoine de signes glanés dans des cata-logues, des bases de données ou photographiés avec un téléphone mobile, Zurstrassen prend possession d’un vocabulaire épars à la mesure de la diversité culturelle de notre

7. Vladimir Jankélévitch, L’Ironie, Paris, Flammarion, collection “Champs”, 1964

François Barré

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monde. Encore fallait-il savoir transformer cet inventaire hétéroclite en une langue, une pâte vivante – la peinture – et occuper ainsi un territoire vierge. Simultanément à cette évolution, le tableau s’est fractionné par l’adjonction de formes plus ou moins géométriques, de blanc sur noir ou de couleur, puis par la division de la toile en parties distinctes créant des continents et des archipels ou encore des constellations faites de signes, de lacis et presque toujours d’un fond peint dans son expression première de couleur et de forme.

Cette hybridation et son expression sont exceptionnelles et si l’on peut trouver ainsi que l’a fait Harald Kunde des proximités et des affinités avec des peintres américains d’aujourd’hui, Philip Taaffe, Christopher Wool et surtout Jonathan Lasker, aucun cependant ne réunit l’ensemble des éléments de construction de Zurstrassen. Ses grid paintings dénotent une volonté d’introduire dans le travail précieux du peintre et d’un art inscrit dans une histoire savante quelque chose du vif d’une société parcourue par des expressions et communications autres, celles des patterns, des standards, des signes familiers et partagés par tous. Non pas le travail d’un folkloriste érudit, mais plutôt celui d’un créateur sensible à ce qui revient, mots de passe, airs légendaires, signes de vie et constitue une langue commune actuelle et intemporelle. Lorsque Bartok part à la recherche des musiques folkloriques et que le jazz reprend en les transformant à chaque fois d’inoubliables standards ; lorsque de jeunes artistes d’aujourd’hui revisitent un folklore urbain inventeur de gestes et de langages, c’est bien le même élan, la même altérité, le même impérieux désir d’espaces et de temps extérieurs, de machines à surprises, de lumières de fête, d’obstacles pour mieux jouer, mieux sauter. Des lam-beaux de mémoire, les écritures d’un palimpseste sans fin, viennent faire trace et vie retrouvée dans un univers d’hospitalité. En 2009, avec A Beautiful Day, Zurstrassen poursuit et renforce cette présence aux mondes multiples que nous habitons et frayons. Il installe sur cent mètres de long et quatre mètres de hauteur, dans la station de métro de la gare de l’Ouest à Bruxelles, une œuvre composée “de signes qui s’apprivoisent facilement”. Offerte à la vue et à la dilection de tous, elle donne lieu et fait échange. L’exercice de la peinture n’a guère changé au cours des siècles, tant par la nature de l’espace de travail que par les matériaux et couleurs (quelles qu’aient été les évolutions chimiques, acryliques et autres) et les gestes de l’artiste se sont transmis sans grandes variations. Nous connaissons tous de vastes ateliers superbement équipés. Mais il y a dans celui de Zurstrassen une double appartenance par l’expression mixte d’un lieu de production technologique avancée et de présence de collaborateurs spécialisés d’une part, et d’autre part dans le silence et l’enfermement de l’espace et du temps de peinture, soudain rendus aux seuls forces et émois de la création. On y trouve l’usine et le cloître. Cette dualité correspond au choix fait d’introduire dans le tableau la pluralité

Les voix du silenceYves Zurstrassen

A Beautiful Day, 2009Gare de l’Ouest, Bruxelles

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des signes de notre monde et de sa dimension polysémique par l’entremise souveraine de la peinture et de l’abstraction.

Mais c’est aussi l’histoire de deux vies résidant toutes deux dans l’antre et l’être du peintre, deux tentations de vie s’épousant, se rejetant et s’aimantant. L’une rappelle le torrent ou la montagne et l’autre la force des modèles et de leur circulation. Peut-on nouer les deux, les dresser et les tresser en un corps pictural chantant et dansant ? Doit-on craindre en soi cette affluence de sève et cette énergie ou rejeter cet afflux de motifs classés et mis en réserve ? Le rêve, ce flot entrevu, se reconnaît-il et la fraîcheur vient-elle irriguer ce qui s’ordonne ? Zurstrassen nous donne la preuve magnifique de la réussite de cette aventure, possible parce que toujours incertaine, mais éclatante de force et d’invention. La fragilité en soi doit être préservée, elle alerte et stimule le mara-thonien. “Mes plus belles années sont à venir... Il y a en moi un feu. Tout est à faire.”8

François Barré

8. ibid note 6

91 10 02, 1991195 x 150 cmOil on canvas

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Den Traum verlassen

Wir verfügen über die Kunst, um nicht an der Wirklichkeit zu sterben. — Nietzsche

Yves Zurstrassen beginnt sein virtuelles Leben als Maler lange bevor er sich an die Arbeit macht. Mit zwanzig träumt er seinen‚ kretischen Traum’; gefüllt mit kostbaren Essenzen aus Licht und Farben, trägt er ihn wie abwartend in sich, als Antwort auf noch nicht gestellte Fragen. Zehn Jahre später wird im bewusst, dass er diese Vision in seinen letzten Arbeiten (1986-1996) verkörpert hat, wenn er sagt: „Diese [Arbeiten] sind die Umsetzung eines Traumes, eines wachen Traumes. Aber ich denke bei der Arbeit nicht daran, all’ dies ist unbewusst [....] Der Traum ist wie ein zeitgleich laufendes Leben, eine Art bildliches Vorgefühl [....], wie wenn man meine Bewegungen während meines ganzen Lebens filmen würde. 1 “

In „die Verleugnung des Heiligen Petrus“ schreibt Baudelaire geheimnisvoll: „Wahrlich, was mich betrifft, so verlasse ich zufrieden eine Welt, in der die Tat nicht die Schwester des Traumes ist“. Es gibt viele Auslegungen um den Zwiespalt zwischen dem nach Baudelaire’s eigenen Worten ‚natürlichen Traum’ und dem ‚absurden Traum’ zu entwirren. Im Gegensatz zu Gérard de Nerval kümmert Baudelaire keineswegs die Absicht, den „Erguss des Traumes auf das wirkliche Leben“ aufzuzeichnen; er ist vielmehr darauf bedacht, den Traum von der Wirklichkeit zu trennen und sie beide als getrennte Welten zu begreifen2. Diese Trennung erlebt wohl jeder schöpferisch Tätige. Wie und weshalb sie abschaffen? Wie wohl „den Traum behalten und den Schlaf zu-rückdrängen“ 3? Oder ihn beherrschen um sich von ihm – ohne ihn zu verraten – lösen zu können? Ihn bändigen und neu entstehen lassen? Diese Leben, die der Tat und die des Traumes, teilen sich schwesterlich auf gleichlaufenden Wegen Leidenschaft und Vernunft, ohne sich jemals zu treffen. Sie rufen allerdings nach einem Schicksal, einer Erfüllung in der die Kunst nicht mehr die Erfüllung eines Traumes ist, sondern sich endlich zur ungebundenen, selbstbestimmenden Freiheit eines Märchens öffnet.

Das Handeln zählt

Ich wache morgens mit einer geheimen Freude auf, Ich sehe das Licht mit einer Art Entzückung.Den Rest des Tages bin ich zufrieden. — Montesquieu

„Der Künstler verändert die Welt indem er seinen Körper ausleiht“ schrieb Maurice Merleau-Ponty 4. Zurstrassen empfindet die Malerei durch ständigen körperlichen Ein-satz, wie jemand der sich hineinwirft oder mitgerissen wird. Dies war so seit Beginn

In a Silent Way – In klangvoller StilleFrançois Barré

Da ich weder Kritiker noch Historiker bin, möchte ich hier die Betrachtungsweise des Wanderers und Bewunderers – ja des Schwärmers – wiedergeben die, genährt und geformt im Laufe von Gesprächen und Begegnungen, die Weite der Räume und die Formen des Wesentlichen nach und nach erkannte. Ich werde deshalb keine wissenschaftliche und ge-ordnete Analyse über den Sinn, die Entstehung, und die Stellung innerhalb der Kunstszene des Werkes von Yves Zurstrassen führen, sondern vielmehr versuchen, in wenig geordneter Manier, Eindrücke, Emotionen, Freuden und Fragen wiederzugeben.

1. Die meisten Zitate, ausser wenn anders angegeben, sind einem Gespräch zwischen Yves Zurstrassen und Claude Lorent entnommen welches anlässlich einer Ausstellung in der Galerie Vedovi in Brüssel 1996 stattfand. In Claude Lorent – Zurstrassen – Artgo, 19962. Marc Eigeldinger, Baudelaire et le rêve maîtrisé – Romantisme, Revue du dix-neuvième siècle, volume 7, Mythes, rêves, fantasmes, 19773. Paul Claudel über Arthur Rimbaud in einem Brief an Henri Clouard in Henri Mondor – Rimbaud ou le génie impatient – Gallimard, 19554. Maurice Merleau-Ponty, L’œil et l’esprit, Paris, Gallimard, Sammlung „Folio/Essais”, 1985

Yves Zurstrassen In a Silent Way

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seiner Arbeit, die man als lyrisch beschreiben könnte. Seine Strahlkraft, seine Fähigkeit das Licht aufzunehmen, sich von ihm durchdringen und es strahlen zu lassen bilden ein Umfeld durch die Komplizenschaft mit den durchstreiften Himmeln. Er nimmt die Lichter wahr wie andere die Breitengrade pedantisch benennen und er kann in sei-ner Malerei Norden und Süden, Zartes und Grausames in einer tosenden Zeitenfolge ausdrücken. Die Farbe, ja die Farben sind Licht und haben teil an den wechselseitigen Beziehungen und Strukturen. So fließen gestische Weite, das Licht der Farben sowie die immer präsente Musik in seinen Bildern zusammen; man könnte es auch die Bega-bung zum Glück nennen. Die Bilder der Ausstellung 1996, meistens aus sich bedeckenden und sich begegnen-den weitläufigen Flechtwerken bestehend, schaffen große abstrakte Landschaften – reine Freude ohne Darstellung. Erfasst in Schwingungen und Wendungen, schmelzen und ergießen sie sich, bewirken Transparenz: eine Freude des beglückten Körpers, strahlend und berauschend. Es ist wie ein immer neubeginnender Strom von wieder-kehrenden Themen, das Fehlen einer bestimmenden Mitte gibt den Komponenten Kraft und Eigenständigkeit, die irgendwie durchschimmernden verborgenen Tiefen und die strahlenden Flächen scheinen in ein Inneres zurückzukehren, eine einladende Tiefe. Wenn wir hier an Willem de Kooning denken, dann weil er schrieb: „ der Körper ist der Grund warum die Ölmalerei erfunden wurde“…

Diese Zeit des Brodelns und der persönlichen Entwicklung verlangt ein tiefes Verlan-gen und den Sinn für Zusammenhänge. Vor der großen Reise gilt es, seine Familie zu besuchen und die Erdkunde zu studieren. Als Autodidakt und Experimentator scheut Zurstrassen keine noch so große Herausforderung. Er kann lieben und kennt seine Väter, Brüder und Vettern. So kann er sowohl in der Anstrengung wie in im täglichen Spaß sich selbst sein und sich gleichzeitig entwickeln. „Meine Arbeit liegt eher in der Beständigkeit meiner eigenen Erfahrung“. Der Einsatz ist gründlich und beharrlich; täglich auf’s Neue von morgens bis abends im geschützten Raum des Ateliers, einem Raum aller Gefah-ren. Einige knappe Titel, wie „Fragments“ (Splitter), „Variation“, „Ouverture“(Öffnung), „Decollage“, „Rêverie“ (Träumerei), oder „Jazz“ kennzeichneten früher die fertigen Ar-beiten. Seit ungefähr zehn Jahren ist das Datum, im Ablauf der Stunden und der Tage wie auf einem Abreißkalender, der Titel der Werke. Wie auf einer bis zur Erschöpfung geführten Treibjagd entstehen jährlich mehr als 300 Werke, bis heute einige Tausend. Der Botschafter wird zur Botschaft und der Maler zur Malerei. Wer treibt wen in diesem Wettlauf? Welche Entscheidung oder welcher Rausch? Dabei gibt’s weder Vorbilder noch Förderer, weder Kreise noch Zirkel. Zurstrassen arbeitet alleine; er läuft weder Achtungserfolgen hinterher, noch sucht er unnötige und zermürbende Geselligkeiten. Es ist beschlossene Sache: „zuviel Reden ist Vergeudung“.

François Barré

96 12 28, 1996220 x 270 cmOil on canvas

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Seit Beginn begleitet und fördert die Musik das Schaffen. Als abstrakte Quelle die keiner Beschreibung bedarf lässt sie verhaltene Ergriffenheit entdecken; sie nährt und mischt das Malerische auf, so wie der Blütenstaub einer benachbarten Pflanze. Apol-linaire hatte diese aktuelle Funktion im Jahre 1913 vorausgeahnt: „wir sind auf dem Wege zu einer völlig neuen Kunst, die für die Malerei, so wie wir sie bis heute gesehen haben, das sein wird , was die Musik für die Literatur darstellt“ 5. So kann man im Wort-schatz der Musik Ausdrücke finden, die denen der Malerei entsprechen: Klangfarbe, tempo, Tonart, Farbe, Wiederhall, Phrasierung, Form, Bewegung. Eine solche Übung ist nicht unnütz, so sehr ist die Musik bei Zurstrassen allgegenwärtig, bis in seine Malerei hinein. Unlängst verschwand sie beim Malvorgang und lebte nur mehr in den Vorbe-reitungen, der Malvorgang geschah in der Stille. Aber die rituelle und „handwerklich“ langsame Steigerung in der Vorbereitung (Leinwand spannen, Farben vorbereiten), die der Ausführung vorausging, hatte das Atelier in eine klangvolle Landschaft verwandelt und füllte es mit vorwiegend zeitgenössischer Musik: eine repetitive Musik, die fast zur Ekstase führt, free jazz, Konkrete Musik, Pausen, Stille, Schwingungen. Heute ist die Musik ab den ersten Überlegungen einer zukünftigen Arbeit bis zu den letzten Gesten des Malvorgangs zugegen, unablässig und energisch, immer gegenwärtig als Teil des ausgeführten Werkes. Der Musiker und Maler Schönberg schrieb seinem Freund Kandinsky: „ Es ist selbstverständlich, dass die Gesten, die Farben und das Licht hier gleich wie Töne behandelt wurden: mit ihnen wurde Musik gemacht“. Bei Zurstras-sen entstand so die Malerei, reich an musikalischen Opfergaben und im Einklang mit ihr.

Die Identität erkämpfen

Wer die Freiheit und das Leben verdient, muss Tag für Tag dafür kämpfen. — Goethe

Das Werk eines Künstlers, die Identität mit der er seine Eigenart ausdrückt, ergibt sich aus einem langen Wandern, das zu Beginn viele Richtungen öffnet, erkennbare und manchmal schon begangene. Dann wird der Weg zum Traum des einsamen Wanderers und der Schritt, der Wille und der Ausdruck werden in der Tiefe der Zeit und des Wei-terkommens zu einem eigenständigen Signum. Und jeder hat seine Art, seine Zweifel und seine Kämpfe um dies zu erreichen. Zurstrassen folgt seinem Weg, in jeder Phase das Feuer neu entfachend. „ Ich bin ein Marathonläufer; um weiterzukommen und um mich zu finden.“ Als einmal ein Freund – er betrachtete gerade ein entstehendes Gemälde – Braque fragte, „woher denn dieses Licht komme? “, holte Braque eine alte Arbeit hervor und antwortete : „von hier“. Manchmal muss man eben weit zurückgehen um eine Verbindung herzustellen, den Faden wieder aufzugreifen und um aus unfertig gelassenen aber aufbewahrten Arbeiten zu lernen. Darin kann die Zukunft wohnen, ein Anfang der darauf wartet, aufgespürt zu werden. „Oft besuche ich wieder Keimzellen, die ich nicht entwickelt habe“ 6, sagt Zurstrassen. Keine Handlung ist unnütz; jeder noch so begrenzte Versuch; jeder Zusatz, und sei es ein Weglassen oder eine Blessur, erbringt neues Gutes, vielleicht ein Entschluss. Die Identität wird auf großer Fahrt ge-schmiedet und der Kolorist lernt das meiste aus dem Funkeln des Schattens. „Die sehr reiche Erfahrung des schwarz und weiß hat mir meine Identität offenbart.“

Die erste Entscheidung, sich der Abstraktion zuzuwenden, erscheint kaum als Wahl, so überzeugend ist sie und so präsent ist sie in der aktuellen Kunst und Malerei.

In klangvoller StilleYves Zurstrassen

5. Guillaume Apollinaire, Méditations esthétiques : Les peintres cubistes, 1913, die vorgestellten Texte und Anmerkungen sind von L. Leroy, C. Breunig und J.-Cl. Chevalier, Paris, – Verlag Hermann, 1965, Paris6. Gespräch mit François Barré – September 2009

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„Sobald man die Dinge nicht darstellt, bleibt Platz für das Göttliche“ verkündete Mond-rian. Zurstrassen entdeckt diese Sublimierung zuerst in einer Glückseligkeit: „ ein Leben wo alles erlaubt ist, wo ich alles fühlen, leben kann bzw. die Illusion habe, alle Eksta-sen zu leben.“ Diese vollständige Freiheit, die Malerei als Ganzes, als moralische und ästhetische Instanz ständig hinterfragen, bedeutet buchstäblich das was in den Nach-schlagewerken zu lesen ist: „das nicht zu einem Meister gehört“. Die prächtigen Bilder der Jahre 86-96 waren von ihrer Eigenart her keine sprudelnde Geburt, sondern schon aufgebaut. In ihrer Entwicklung kündigten sie die heutigen Entdeckungen an und das fortschreitende Annähern einer Richtung. Sie verrieten ebenfalls eine Kunstfertigkeit, die manchmal alleine fließen kann. Der ruhelose Schaffensdrang, die Freude, der Jubel führen einige in eine Endlosspirale die den Künstler in die Nachahmung und zu dem Ausgangspunkt zurückstürzen. Das war für Zurstrassen nicht der Fall, er kann still und langsam begutachten: „Ich hüte mich vor meinen gefühlsseligen Stimmungen [....] ich male mit Öl in rascher Bewegung. Die Ausführung kann schnell sein, aber der zu jedem Bild führende Vorgang ist langsam.[....] Damit der Maler seine eigene Malerei in Angriff nehmen kann, muss er sich davon befreien und um sie zu beherrschen, braucht er viel Zeit, wie bei einem Menschen. Unser ganzes aktuelles System läuft dem zuwider.“ Diese Aufmerksamkeit für die Entwicklung seiner Arbeit und das persönliche Wissen darüber ist ebenfalls in der Dauer festgehalten. Sie benötigt eine Distanz, die unmerk-lich am Ende eines Zyklus aufkommt. Dann kann man lesen, was ausklingt, aber nicht zu Ende ist und in eine neue Folge eintreten. Und jedes Mal stellt sich die Frage nach der Freiheit. „Wenn alles erlaubt ist, ist nichts erlaubt“.7 Selbst in der Erregung des free vom Jazz und bei dem Malvorgang ist es deshalb wichtig, die Dinge auseinander zu-halten, die Freiheit und Schaffen vereinen. Und dies verlangt mindestens Disziplin und Talent. Man muss seine Regeln beherrschen, um sein Werk zu gestalten.

Die versteckte Größe

Die Gestalt, das ist die an die Oberfläche aufsteigende Tiefe. — Victor Hugo

Um weiter voran zu kommen, „neue Schablonen zu finden, wie Dubuffet sagte“, hat Zurstrassen seine stürmische Kraft in seiner Malerei und seinen Gesten beibehalten können und sie mit neuen Techniken vereinigt, in dem er die Zeit und die Vision in einer eigentümlichen Kreuzung verband. So konnte er die Lichtdurchlässigkeit der Übergänge und der Überlagerungen, die Kontrast- und Komplementärfarben, die auftauchenden Tiefen und die flüchtigen Oberflächen beibehalten. Früher lies das Verhältnis zwischen Gesehenem und Erahntem die Einheit des Bildes unangetastet und lag im Rahmen der geschichtlichen Kontinuität. Als er begann, Formen aus Papier zu schneiden und diese dann auf die Leinwand zu kleben, konnte man von dieser Kontinuität noch ausgehen und auf die Kubisten oder Matisse hinweisen. Dem war nicht so, denn das ausgeschnit-tene Papier wurde einem farbigen Hintergrund aufgelegt und erhielt dann in der wei-teren Ausführung neue Farbschichten. Am Ende geriet die Decollage zur Offenbarung und gab den Blick frei auf verdrängtem Verborgenem, eine Eruption, nicht von heftiger Gestik, sondern von vergrabenen Schätzen und freigelegten Formen; kurz, ein Ort der vollendeten Zukunft. So gewinnen, völlig durcheinander, Hintergründe plötzlich ohne Rangordnung die Oberhand, eine Zeitenfalle, wenn die zuletzt erscheinende Fläche

7. Vladimir Jankélévitch – L’ironie, Sammlung „Champs”, Paris, Flammarion, 1964

François Barré

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nicht die zuletzt gemalte ist. Neue Individuen leben und wohnen im Bild, bringen Über-raschungs- und Zufallseffekte, gliedern sich auf einem Sieb, einem Formengitter und machen sich kenntlich. Grund- und Oberflächenschichten schaffen ein tiefes Feld (fast eine senkrechte Symbolik), Ebbe und Flut (fast eine waagerechte Symbolik), Verflech-tung und Vielschichtigkeit. Sichtbare Unordnung, verborgene Ordnung. Obschon diese ausgeschnittenen Formen weder etwas darstellen noch abbilden, zeugen sie doch von einem Eingriff in die Malerei Zurstrassen’s. Sie gehören einer Serie von von außen kommender Gebilden, die das Alltägliche und Fabelhafte einbringen und kolorieren, Gitter oder schmückende Formen, wie man sie in der Architektur oder bei Stadtwanderungen sieht und die Erinnerungen und Bekanntes wachrufen. War das Schneiden bislang Handarbeit, so wird der Arbeitsablauf durch das Verwenden der Informatik und des Papierstanzens noch rücksichtsloser. Diese Verbindung veränderte unbestreitbar die Arbeitsweise des Künstlers. Im Anhäufen eines wahren Schatzes von aufgefundenen Mustern in Katalogen, Datenbasen oder mittels Mobiltelefon, erwirbt Zurstrassen einen nicht zusammenhängenden Wortschatz der der kulturellen Vielfalt unserer Welt entspricht. Allerdings musste diese zusammengewürfelte Liste in eine Sprache, einen lebendigen Teig – in Malerei – umgewandelt werden und so Neuland betreten. Zeitgleich zu dieser Entwicklung teilte sich die Leinwand auf: einmal durch das Hinzufügen von schwarz-weißen oder bunten, mehr oder weniger geometrischen For-men, zum anderen durch getrennte Flächen, ganze Kontinente und Inselgruppen oder aber Sternbilder aus Zeichen und Netzen schaffend. Wobei der Hintergrund fast immer in der ursprünglichen Gestaltung von Form und Farbe blieb.

Diese Verbindung und ihr Ausdruck sind außergewöhnlich. Und wenn man wie Harald Kunde Nähe und Verwandtschaften mit heutigen amerikanischen Malern wie Philip Taaffe, Christopher Wool und vor allem Jonathan Lasker findet, vereinigt doch keiner die Gesamtheit der Bestandteile wie Zurstrassen. Seine grid paintings zeugen von der Absicht, in die wertvolle Arbeit des Malers und in die wissenschaftliche Kunstgeschich-te etwas von der Lebendigkeit eines Gesellschaft einfließen zu lassen, durchströmt von Pattern und anderen Verbindungen, d.h. die von allen übernommenen Muster, Standards und familiären Zeichen. Dies ist nicht die Arbeit eines gelehrigen Volkskund-lers, sondern eher eines einfühlsamen Schaffenden für den Losungsworte, sagenhafte Melodien und andere Lebenszeichen eine gemeinsame aktuelle wie unvergängliche Sprache Ausdrucksweise bedeuten. Als Bartok sich auf die Suche nach Folkloremusik aufmachte und der Jazz diese in unvergessliche Standards überträgt; wenn heutzutage junge Künstler städtische Folklore als Quelle von Gesten und Sprachen wiederentde-cken, dann ist das derselbe Elan, derselbe Drang nach Neuem, dieselbe zwingende Sehnsucht nach neuen Zeiten und Horizonten, nach Überraschungsautomaten, nach

Yves Zurstrassen In klangvoller Stille

A Beautiful Day, 2009Westbahnhof, Brüssel (BE)

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Festtagsbeleuchtung, nach Hindernissen um besser spielen, besser aufsteigen zu kön-nen. Erinnerungsfetzen und unendliche Schriften von wiederbenutzten Pergamenten kommen zum Vorschein und finden neues Leben in einem gastfreundlichen Universum. Mit A Beautiful Day in 2009 schreibt Zurstrassen diesen Zauber verschiedener Welten fort und verstärkt ihn noch. Diesen Zauber der von uns bewohnten und gehegten ver-schiedenen Welten treibt Zurstrassen weiter in 2009 mit A Beautiful Day und verstärkt ihn noch. In einer Haltestelle der Untergrundbahn im Brüsseler Westbahnhof bringt er ein hundert Meter langes und vier Meter hohes Werk an mit dem Titel „Zeichen, die sich leicht zähmen (lassen)“. Als Angebot an alle zum schauen und verehren schafft es einen Ort zum Austausch. In Bezug auf die Malfläche, Werkstoffe und Farben (un-geachtet der chemischen Entwicklungen wie Acryl und andere), hat sich das Malen in den vergangenen Jahrhunderten kaum verändert und die Gesten des Malers wurden ohne große Abweichungen übertragen. Wir alle kennen weiträumige, prächtig ausge-stattete Ateliers. Aber das von Zurstrassen hat einen doppelte Zugehörigkeit dank einer Mischung von Merkmalen: einerseits eine technisch hochstehende Produktionsstätte mit fachlich versierten Mitarbeitern und andererseits die Stille und die Begrenzung von Raum und Zeit des Malens – jählings den alleinigen Kräften und Anspannungen der Kreation überlassen. Man trifft auf die Fabrik und die Klausur. Diese Widersprüchlichkeit entspricht der Wahl, in das Bild eine Vielzahl von Zeichen dieser Welt aufzunehmen, sowie seinem vielschichtigen Rang durch höchste Malerei und Abstraktion.

Aber dies ist auch die Geschichte zweier Leben die im Innersten und im Sein des Künstlers wohnen, zwei Lebensverlockungen, die sich verbinden, ablehnen und gegen-seitig anziehen. Das eine ähnelt dem Sturzbach oder der Gebirgswelt, das andere die Kraft der Formen und ihr Kreislauf. Kann man beide verbinden, sie abrichten und sie zu einer singenden und tanzenden Darstellung verflechten? Muss man diesen Ansturm von Kraft und diese Dynamik fürchten oder soll man diesen Zulauf von geordneten und zu-rückgehaltenen Motiven verwerfen? Der Traum, dieser flüchtige Strom, erkennt er sich wieder und wird seine Lebendigkeit das Geordnete durchbluten? Zurstrassen beweist uns auf prachtvoller Weise den Erfolg eines solchen Abenteuers, er ist möglich weil er immer ungewiss, aber strahlend von Kraft und Erfindungsgeist bleibt. Die Zerbrechlich-keit an sich muss bestehen bleiben, sie schreckt und stachelt den Marathonläufer auf. „Meine besten Jahre sind vor mir… in mir steckt Feuer… alles ist zu tun“.8

8. ebd. Anmerkung 6

François Barré

91 10 02, 1991195 x 150 cmOil on canvas

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Emerging from a Dream

We have art in order not to die of the truth. — Nietzsche

Yves Zurstrassen virtually began his life as a painter – he was only twenty at the time –long before setting down to work, following a “Cretan dream” filled with a precious substance, light and colour, which he carried like an expectation and an answer to a question that had not yet been asked. He was to have the feeling of embodying this vision ten years later, stating about his latest paintings (1986-1996): “They are the transcription of a dream, a waking dream. But when I work, I never think; everything is subconscious. [...] The dream is like a parallel life, a sort of visual premonition [...], as if someone were filming my movement throughout my lifetime.”1

In “Saint Peter’s Denial”, Baudelaire enigmatically wrote: “As for myself, certainly, I would be satisfied to leave. A world where action is not sister to the dream.” There are numerous exegeses explaining the distinction, identified by Baudelaire, between the natural dream and the absurd dream. “Unlike Gérard de Nerval, Baudelaire is little concerned with painting the outpouring of dreams into real life but is instead mindful to separate dream from reality and to see them as two separate worlds.”2 Probably every creator experiences this separation. How and why should it be abolished? How can we “retain the dream whilst eliminating sleep?”3 or harness it so as to detach it without betraying it and then tame it, before placing it in the world? These lives, of action and dream, sisters advancing along parallel paths without ever meeting up, share the same impulses and reasons and aspire to a destiny, a conquest so that finally art will no longer be the accomplishment of a dream, but will open up to supreme freedom from dishonesty.

The Evidence of Making

I awake in the morning with a secret joy; I behold the light with a kind of rapture. For the rest of the day I am content. — Montesquieu

“By lending his body to the world, the painter changes the world into paintings,” wrote Maurice Merleau-Ponty.4 Zurstrassen experiences painting through a physical engage-ment with each instant, just as we might hurl ourselves into something or get carried away. This was true even of the earliest stages of his work, which could be described as lyrical. There is a power, a solarity within him, a receptiveness to light, to be pene-trated by and to radiate it. Thus he establishes a context, through complicity with the heavens that the light has travelled across. He perceives lights just as other, meticulous

In a Silent WayFrançois Barré

Being neither an art critic nor a historian, I shall express here the opinion of the visitor and the amateur — one who enjoys — perceiving the scope of territories and forms of beings as the encounters and exchanges dictate, and in so doing nurture and consolidate myself. I shall not therefore undertake any scholarly or structured analysis of the meaning, origin, affiliation and place of Yves Zurstrassen’s oeuvre on the art scene. Instead and in a rather unstructured man-ner, I shall attempt to recall here several impressions and emotions, pleasures and questions.

Yves Zurstrassen

1. Most of the citations – except where mentioned otherwise – are taken from an interview with Yves Zurstrassen by Claude Lorent during an exhibition at the Galerie Vedovi in Brussels in 1996. In Claude Lorent, Zurstrassen, Brussels, Artgo, 19962. Marc Eigeldinger, “Baudelaire et le rêve maîtrisé”, in Romantisme, Revue du dix-neuvième siècle, volume 7, Mythes, rêves, fantasmes, 19773. Paul Claudel speaking of Arthur Rimbaud in a letter to Henri Clouard, in Henri Mondor, Rimbaud ou le génie impatient, Paris, Gallimard, 19554. Maurice Merleau-Ponty, L’Œil et l’Esprit, Paris, Gallimard, “Folio/Essais” collection, 1985

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people speak of latitudes. In his painting he knows how to express the North and the South, gentleness and violence, in a tumultuous time sequence. Colour – for colours are light – contributes to his connections and constructions. The gesture and its scope, this light and these colours then converge in his canvases, along with the ever-present music and what we could call an aptitude for happiness. The paintings from the 1996 exhibition, often consisting of vast traceries that overlap and answer to one another, form great, abstract landscapes – pure pleasure without repre-sentation – caught up in a circling movement which brings about transparencies, fu-sions and effusions; it is the pleasure of the exultant, radiant, Dionysian body. We find here an endlessly-renewed flood of choruses, repeated time and again, an absence of centrality, giving the details power and utter autonomy, hidden depths which never-theless show through and dazzling surfaces, which appear to lead inwards, to an invi-ting interiority. If we are then reminded of Willem de Kooning, it is because he wrote, “Flesh was the reason why oil painting was invented.”

This stage of passion and training oneself requires a boundless longing and fondness for close contact. Before the grand tour, one has to make family visits and learn geo-graphy. As a self-taught experimenter, Zurstrassen does not fear great trees. He knows how to love and knows his ancestors, siblings and cousins. Thus he can be himself and invent himself in daily effort and pleasure. “My work places me more in the continuity of my own experience”. The commitment is intense and continuous, resumed each day in the early hours and undertaken until the evening in the protected space of his studio, the space of all dangers. A few succinct titles, “Fragments”, “Variation”, “Ouverture”, “Décollage”, “Rêverie” and “Jazz” previously used to qualify the finished works. For a decade or so, the title has become the date, as the hours and days pass in one, long almanac. He has produced more than one thousand works to date, in a search pursued to exhaustion. The messenger becomes the message and the painter the painting. Which one leads the other in this race and with what deliberation, what intoxication? There is no search for models or protectors; there is no circle or cenacle. Zurstrassen works alone, having neither the taste for heading off in search of some kind of respec-tability nor for pointless, irritating social engagements. All in all, “To speak too much is to overwork.” Music accompanies and nurtures his work from the outset. It is an abs-tract source which does not summon up any story and makes us discover repressed emotions; it irrigates and hybridises the pictorial work just like pollen from a nearby plant. In 1913, Apollinaire had foreseen its modern role: “We are moving towards an entirely new art which will stand, with respect to painting as envisioned heretofore, as music stands to literature.”5 Schoenberg, who managed to be both a musician and a painter, wrote to his friend Kandinsky: “Clearly the gestures, colours and light have

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5. Guillaume Apollinaire, Méditations esthétiques : Les Peintres cubistes, 1913, texts presented and annoted by L. Leroy, C. Breunig and J.-CL. Chevalier, Paris, Hermann, 1965

96 12 28, 1996220 x 270 cmOil on canvas

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been treated here like sounds: music has been made with them.” Zurstrassen creates painting that abounds with musical offerings. In the vocabulary of music, we can find terms which have a connection with painting: resonance, tempo, tonality, colour, rever-beration, phrasing, form and movement. This is not such a pointless exercise, for music is omnipresent in Zurstrassen’s work, even at the moment of painting. At this instant it disappears and only lives on through the act it has prepared and which is accomplished in silence. But the slow, ritual, “hand-crafted” ascent of the preparation (stretching can-vases, preparing the colours) preceding this culmination then transforms the studio into a soundscape and fills it mainly with contemporary music: repetitive music reminiscent of a trance, free jazz, concrete music, intervals, silences and vibrations.

The Conquest of Identity

Only those who must conquer them every day deserve freedom as well as life. — Goethe

An artist’s oeuvre, the identity through which he expresses individuality, is the result of a long journey that initially opens up several routes, which are visible and have some-times already been travelled. Along the way, the daydreams will be those of a solitary wanderer; then as time passes and the journey progresses, the pace, determination and expression will form the imprint of a single person. Each has their own way to reach this point, accompanied by their doubts and conquests. Zurstrassen follows his path, speeding up the process as much as he can, at each new stage. “I am more of a mara-thon runner, I have stamina and I recover quickly so as to go on and succeed.” One day, when a friend of Braque was contemplating an unfinished canvas, he asked the artist, “But where does this light come from?” Braque searched out one of his older canvases and pointing to it, replied, “From here.” For sometimes one has to go back a long way to understand a filiation, to tie up the threads, to learn from works that have been left unfi-nished and yet have been preserved. A future may have run aground here, an origin may be waiting to be perceived. “I often return to viruses I haven’t cultivated,” 6 says Zurs-trassen. Nothing is undertaken in vain; every experiment counts, even if it is a transitio-nal moment; every addition, be it a retreat or an injury, contributes a new asset, perhaps a resolution. The identity is forged over the long term and even the most skilful colourist passes through the blinding effects of shadow. “The great wealth of experience of black and white revealed my identity to me.” The first commitment, to abstraction, arose scar-cely as a choice, such was the power of its self-evidence and presence in painting and the art of its time. “When one does not represent things, a place remains for the divine,” proclaimed Mondrian. Zurstrassen first perceived this sublimation in a state of exulta-tion: “A life in which everything is permitted, where I can feel everything, live or have the impression of experiencing all ecstasies.” This utter freedom to constantly question the totality, ethics and aesthetics of painting literally signifies what the dictionaries state: “the absence of slave status”. The magnificent canvases from 1986-1996 were not so much an outpouring of something innate, but were already constructed. Their evolu-tion announced today’s discoveries and the progressive approach towards a territory. They also revealed a virtuosity that can sometimes operate alone. The desire to create which leaves the body unrested, the pleasure and jubilation draw certain artists into a never-ending spiral, hastening the creator into reproduction and stability. This was in

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6. Interview with François Barré, September 2009

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no way the case for Zurstrassen, who knows how to remain defiant through silence and slowness: “I am suspicious of my states of lyricism. [...] I paint in oil with rapid move-ments. The execution may be fast but the process which leads to each canvas is slow. [...] In order for the painter to be able to consider his own painting, he has to distance himself from it and it takes a long time to win it over, as though it were a person. Our entire current system is opposed to this.” His attention to the evolution of his work and his own potential knowledge of it is also a drawn-out process. It requires a distance which comes at the moment when imperceptibly a cycle is completed. It is then pos-sible to interpret what is ending but is unfinished and to enter into a new sequence. The question of freedom is posed each time. “If everything is permitted, nothing is permit-ted.” 7 Even in the passion, in the free of jazz or in the action of painting, it is therefore important to distinguish what it is that unites freedom and creation; a rigour, or at least a talent. One has to state one’s rule in order to place one’s bet.

The Hidden Dimension

Form is simply content brought to the surface. — Victor Hugo

In order to go further “to find new grids,” as Dubuffet said, Zurstrassen has managed to preserve the irruptive force of his painting and his gesture by combining it with new procedures that bring time and vision into dialogue in a unique hybridisation. He has managed to preserve the translucences of layers of colour and concealments, the contrasts and complementarities of colours, the revealed depths and the light touches on the surface. Previously, this relationship of what is seen and what is glimpsed left the painted unit whole and formed part of a historic continuum. When he took scissors to cut out forms in paper and stuck them onto the canvas, we might have been forgi-ven for still believing in this continuity or making references to the cubists and Matisse. This was in no way the case, as the piece he cut out was affixed onto what had already been painted and in the subsequent execution was then covered by further coats of paint. At the end, the removal turned into a revelation, divulging some forgotten, illicit possession, an irruption no longer from the passionate gesture but from burial, brought into the light, a discovered form, a future anterior space/time. Upside down, it reveals undersides which suddenly and without hierarchy gain the upper hand, trapped time when the last to appear is not the last to be painted. A new population moves in and inhabits the painting, introducing surprising, chance or random effects there, arranging itself on a sieve, a grid of forms and making signs there. The underlying and surface strata create a depth of field (an almost symbolic verticality), a flow and ebb (an almost symbolic horizontality), an interpenetration and a complexity. Apparent disorder is com-bined with hidden order. Whilst these cut-out forms are not a representation or figuration, they nevertheless bear witness to an incursion into Zurstrassen’s painting. They belong to a sequence of exoge-nous apparitions that illuminate and introduce everyday or legendary elements, grids or decorative forms seen in architecture or during walks in the city, evoking memories and familiarity. Then his approach became more radical – for scissors meant that his hands were still speaking – through a recourse to computer technology and the stamping of paper. This encounter brought about a real change in the nature of the painter’s work.

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7. Vladimir Jankélévitch, L’Ironie, Paris, Flammarion, “Champs” collection, 1964

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Accumulating a heritage of signs gleaned from catalogues and databases, or photo-graphed with his mobile phone, Zurstrassen took possession of a disparate vocabulary commensurate to the cultural diversity of our world. But he still had to discover how to transform this heteroclite inventory into a language, a living paste – painting – and the-reby occupy a virgin territory. At the same time as this evolution, the painting became fragmented through the addition of more or less geometric forms, of white on black or of colour, and later through the division of the canvas into separate parts, creating continents and archipelagos or even constellations made up of signs and mazes, almost always with a background painted in its primary expression of colour and form. This hybridisation and its expression are exceptional and although like Harald Kunde we may find proximities and affinities with the contemporary American painters Philip Taafe, Christopher Wool and above all Jonathan Lasker, none of them combine all of Zurstras-sen’s construction elements. As we can see from his grid paintings, he is determined to introduce into the painter’s precious work and into an art that belongs to a complex history something of the intensity of a society traversed by other expressions and com-munications, those of patterns, standards and familiar signs shared by everyone. This is not the work of an erudite folklorist, but instead that of a creator who is sensitive to what returns, passwords, legendary airs and signs of life, one who develops a current, timeless, shared language. When Bartok set off in search of folk music and when jazz adopted them, transforming them each time with unforgettable standards, when to-day’s young artists revisit urban folklore that invents gestures and languages, it is the same impulse, the same otherness, the same imperious desire for exterior times and spaces, machines generating surprises, party lights and obstacles in order to play and jump better. Snatches of memory, the writings of a never-ending palimpsest come and leave a trace and life anew in a world of hospitality.

In 2009 with A Beautiful Day, Zurstrassen pursued and reinforced this presence of multiple worlds in which we live and make our way. On an area one hundred metres long and four metres high in the Gare de l’Ouest underground station in Brussels, he installed a work composed “of easily manageable signs.” Offered to the gaze and de-lectation of all, it brings about and engages in an exchange. The exercise of painting has scarcely changed over the centuries, both in terms of the nature of the workspace and the materials and colours (irrespective of their chemical, acrylic and other evolu-tions), and the gestures of the artist have been handed down with no great variations. We are all familiar with vast, superbly equipped studios. But in Zurstrassen’s there is a twofold identity, through the combined expression of a high-tech production place and the presence of specialist assistants on the one hand, and in the silence and enclosure of the painting space and time on the other, suddenly abandoned solely to the forces

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A Beautiful Day, 2009Gare de l’Ouest, Brussels (BE)

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and chaos of creation. We find here the factory and the cloister. This duality reflects his choice to introduce into painting the plurality of the signs of our world and its polyse-mous dimension, through the supreme mediation of painting and abstraction.

But it is also the story of two lives, both residing in the sanctum and the person of the painter; two temptations of life, espousing, rejecting and magnetising each other. The one is reminiscent of the torrent or the mountain and the other the power of models and their circulation. Can we tie the two together, draw up and weave them into a sin-ging, dancing pictorial body? Should we fear in itself this abundance of vigour and this energy or reject this flood of classified motifs placed in reserve? Does the dream, this glimpsed flood, recognise itself? Does the freshness irrigate what is ordered? Zurstras-sen offers us the magnificent proof of the success of this venture, which is possible be-cause it is always uncertain, but blazing with power and invention. The fragility in itself has to be preserved, as it alerts and stimulates the marathon runner. “My best years are to come... There is a fire inside me. Everything remains to be done.”8

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8. Interview with François Barré, September 2009

91 10 02, 1991195 x 150 cmOil on canvas

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Biographie des auteurs / Biografie der Autoren / Biography of the Authors

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Harald Kunde est né en 1962 à Halle (Saale) en Allemagne de l’est.De 1983 à 1988, il fait des études d’his-toire de l’art, de langues germaniques et de pédagogie à l’Université de Leipzig. De 1988 à 1991, il travaille comme assistant à la faculté des théories et de l’histoire des Arts Plastiques à l’Université de Leipzig. Entre 1995 et 2002, il est nommé comme directeur du Kunsthaus et de la Städtische Galerie für Gegenwarts-kunst (galerie d’Art Contemporain de la ville de Dresde). De 2002 à 2008, il est nommé directeur du Ludwig Forum für Internationale Kunst Aachen, (Forum d’Art International à Aix-la-Chapelle, Allemagne). Depuis 2009, il enseigne comme professeur honoraire à l’Institut pour l’histoire de l’art à la RWTH (École supérieure polytechnique de Rhénanie-Westphalie) d’Aix-la-Chapelle, Allemagne.

Parmi les nombreuses publications sur l’art contemporain de Harald Kunde, on peut citer celles sur l’Atelier Van Lishout, Tatjana Doll, Franz Gertsch, Jenny Holzer, Wolfgang Mattheuer, A.R. Penck, Dan Perjovschi, Neo Rauch, Erwin Wurm, Edwin Zwakman.

Harald Kunde wurde in 1962 in Halle an der Saale geboren.Von 1983 bis 1988 Studium der Kunstgeschichte, Germanische Sprachen und Pädagogik an der Universität Leipzig.Danach folgte von 1988 bis 1991 eine erste Anstellung als Assistent an der Fakultät für Theorie und Geschichte der darstellenden Kunst an der Universität Leipzig.In der Zeit von 1995 bis 2002 leitet Harald Kunde das Kunsthaus der Städtischen Galerie für Gegenwartskunst in Dresden.Im Jahre 2000 folgt die Ernennung zum Direktor des Ludwig Forum für Internationale Kunst Aachen. Seit 2009 nimmt Harald Kunde eine Honorarprofessur am Institut für Kunstgeschichte der Rheinisch-Westfälischen Hochschule (RWTH) Aachen wahr.

Zu seinen vielen Publikationen über die zeitgenössische Kunst zählen unter anderem Veröffentlichungen über das Atelier Van Lishout, Tatjana Doll, Franz Gertsch, Jenny Holzer, Wolfgang Mattheuer, A.R. Penck, Dan Perjovschi, Neo Rauch, Erwin Wurm, Edwin Zwakman.

Harald Kunde was born in 1962 in Halle (Saale), in Eastern Germany.From 1983 until 1988, he studied art history, Germanic languages and education at the University of Leipzig.From 1988 until 1991, he worked as an assistant in the Faculty of Theories and History of Visual Arts at the University of Leipzig.From 1995 until 2002, he was the Director of the Kunsthaus and the Städtische Galerie für Gegenwartskunst, the Contemporary Art Gallery of the City of Dresden.From 2002 until 2008, he was the Director of the Ludwig Forum für Internationale Kunst Aachen, the International Art Forum in Aachen, Germany.Since 2009, he has taught as an Honorary Professor in the Institute for Art History at RWTH Aachen.

Harald Kunde’s numerous publications on contemporary art cover the Atelier Van Lishout, Tatjana Doll, Franz Gertsch, Jenny Holzer, Wolfgang Mattheuer, A.R. Penck, Dan Perjovschi, Neo Rauch, Erwin Wurm and Edwin Zwakman.

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Harald Kunde

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Francis Feidler est né à Malmedy en 1950.Professeur des arts plastiques à l’Athénée de Bütgenbach entre 1974 et 1990, il réalise à partir 1977 comme artiste une œuvre conceptuelle autour de l’idée d’“ELASTICOMMUNICATION”, une création linguistique qu’il invente pour ses installations, objets, collages, dessins et installations, maintenues en équilibre par des forces physiques de traction et de compression. Suivent des expositions en galeries et musées en Belgique, Allemagne, Hollande et France, dont le Prix de la Jeune Peinture au Palais des Beaux-Arts à Bruxelles en 1981.

Fondateur de l’IKOB (Internationales Kunstzentrum Ostbelgien) en 1993, qui se nomme à partir de 2005 IKOB Musée d’Art Contemporain Eupen (musée de la Communauté Germanophone de Belgique), Francis Feidler est en même temps son directeur et curateur. Il a organisé depuis, plus de soixante expositions à l’IKOB et à l’étranger. Citons entre autres : – “Kontakt 93”, avec Bijl, Deleu, Charlier, Lohaus, Corillon, Ann Veronica Janssens, Lizène, etc. ; – “Volle Scheunen 97”, avec Tony Cragg, Gloria Friedmann, Marie Jo Lafontaine, Leisgen, Dossi ; – Et des expositions individuelles de Günther Förg, Marcel Broodthaers, Jacques Charlier, Lili Dujourie, Edward Dwurnik, Bert De Beul, Johan Tahon, Michel François, Elke Krystufek, Franz West, Erwin Wurm, Yves Zurstrassen, Denmark, Jan Van Imschoot, Loek Grootjans… En 2005 Francis Feidler fonde The IKOB Collection, qui compte actuellement plus que 400 donations d’œuvres contemporaines muséales, une collection appréciée pour sa qualité et son indépendance vis-à-vis d’un marché qui uniformise les collections des musées.

Geboren in Malmedy in 1950, war von 1974 bis 1990 Kunsterzieher am Gymnasium von Bütgenbach. Ab 1977 verwirklicht er als Künstler konzeptuelle Arbeiten rund um die Idee der „ELASTIKOMMUNIKATION“, eine eigene Wortschöpfung für seine Installationen, Objekte, Kollagen und Zeichnungen, in denen durch physische Zug- und Spannkräfte ein Gleichgewicht entsteht.Es folgen Ausstellungen in Galerien und Museen in Belgien, Deutschland, Frankreich und die Niederlande, sowie Auszeichnungen wie der Preis für junge Malerei in Brüssel im Jahre 1981 (Prix de la Jeune Peinture au Palais des Beaux-Arts, Bruxelles).

Im Jahre 1993 gründet Francis Feidler das IKOB, Internationales Kunstzentrum Ostbelgien, Museum für Zeitgenössische Kunst Eupen. Für dieses Museum der Deutschsprachigen Gemeinschaft Belgiens, organisierte er als Direktor und Kurator bis heute über sechzig Ausstellungen im ikob und außerhalb. So zum Beispiel:– „Kontakt 93“ mit Werken von Bijl, Deleu, Charlier, Lohaus, Corillon, Ann Veronica Janssens, Lizène…;– „Volle Scheunen 97“ mit Arbeiten von Tony Cragg, Gloria Friedmann, Marie Jo Lafontaine, Leisgen, Dossi...;– Einzelausstellungen unter anderem mit Günther Förg, Marcel Broodthaers, Jacques Charlier, Lili Dujourie, Edward Dwurnik, Bert De Beul, Johan Tahon, Michel François, Elke Krystufek, Franz West, Erwin Wurm, Yves Zurstrassen, Denmark, Jan Van Imschoot, Loek Grootjans...In 2005 gründet Feidler „The Ikob Collection“ – eine Sammlung von über 400 Schenkungen musealer zeitgenössischer Kunstwerke; eine Sammlung die besticht durch ihre Qualität und einer Unabhängigkeit einem Markt gegenüber, der den Sammlungen von Museen Gleichförmigkeit aufdrängt.

Francis Feidler was born in Malmedy in 1950. He taught visual arts at the secondary school in Bütgenbach from 1974 until 1990, and in 1977 he also began working as an artist, on a conceptual oeuvre associated with the notion of “ELASTICOMMUNICATION”, a linguistic term which he coined for his installations, objects, collages, drawings and installations, maintained in balance by the physical forces of traction and compression. This was followed by exhibitions in galleries and museums in Belgium, Germany, the Netherlands and France, and notably the Young Painting Prize from the Palais des Beaux-Arts in Brussels in 1981.

He founded the Internationales Kunstzentrum Ostbelgien (IKOB) in 1993, known as the IKOB, Museum of Contemporary Art in Eupen since 2005, which was established as a Museum of the Germanophone Community of Belgium. Francis Feidler is both its director and curator and has organised over sixty exhibitions there and abroad, including:– “Kontakt 93”, with Bijl, Deleu, Charlier, Lohaus, Corillon, Ann Veronica Janssens, Lizène, etc;– “Volle Scheunen 97”, with Tony Cragg, Gloria Friedmann, Marie Jo Lafontaine, Leisgen and Dossi;– Solo exhibitions with Günther Förg, Marcel Broodthaers, Jacques Charlier, Lili Dujourie, Edward Dwurnik, Bert De Beul, Johan Tahon, Michel François, Elke Krystufek, Franz West, Erwin Wurm, Yves Zurstrassen, Denmark, Jan Van Imschoot, Loek Grootjans, etc.In 2005, Feidler founded “The Ikob Collection”, which currently contains over 400 donations of contemporary museum items. It is a collection which is appreciated for its quality and independence from the market, which contributes to the uniformisation in museum collections.

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Francis Feidler

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Ancien élève de l’École Nationale d’Administration (ENA) et Commandeur des Arts et Lettres, François Barré est Président du FRAC Île-de-France - Le Plateau, du Domaine de Chaumont sur Loire, d’Arc en Rêve, centre d’architecture à Bordeaux, et Vice-Président de Cornucopiae, association de Régine Chopinot. Il fut auparavant co-fondateur avec François Mathey du Centre de Création Industrielle (CCI), fondateur et directeur de la revue Traverses, rédacteur en chef de L’Architecture d’Aujourd’hui (AA), conseiller du président de Renault pour la création architecturale, directeur du Parc et président de la Grande Halle de la Villette, délégué aux Arts Plastiques (ministère de la Culture), président du Centre Pompidou, directeur de l’Architecture et du Patrimoine (ministère de la Culture), président de l’Institut Français d’Architecture.

De 2000 à 2008, il a exercé les fonctions de consultant sur des projets culturels et urbains, concernant notamment les concours d’architecture et la commande à des artistes dans l’espace public. Il intervient ou est intervenu à ce titre à Montpellier, Mulhouse, Nice, Saint-Étienne, Nancy, Arles, Saint-Nazaire, Amiens et auprès de François Pinault. Président des Rencontres d’Arles de 2001 à septembre 2009, il est l’auteur de livres et de textes sur l’architecture et les arts plastiques.

Absolvent der ‚Ecole nationale d’adminis-tration’ (ENA) - der französischen Kaderschmiede - und Kommandeur des Ordens für Kunst und Literatur, präsidiert François Barré das regionale Zentrum für zeitgenössische Kunst in Île-de-France - Le Plateau, die Domäne Chaumont sur Loire, und das Zentrum für Architektur Arc en Rêve in Bordeaux. Außerdem ist er Vize-Präsident von Cornucopiae, einer Vereinigung von Régine Chopinot. Zuvor war François Barré gemeinsam mit François Mathey Gründer des Zentrums für industrielle Kreativität (le ‚CCI, Centre de Création Industrielle’). Er schuf und leitete die Zeitschrift „Traverses“, war Chefredakteur der „l’Architecture d’Aujourdhui (AA)“, Berater des Präsidenten von Renault für die architektonische Gestaltung, Direktor des Parks und Präsident der „Grande Halle de la Villette“, Beauftragter für die Bildende Kunst im Kulturministerium, Präsident des Centre Pompidou, Direktor im Kulturministerium für Architektur und Kulturerbe, Präsident des französischen Instituts für Architektur.

Von 2000 bis 2008 war François Barré tätig als Berater für kulturelle und städtebauliche Vorhaben, indem er unter anderem Architekturwettbewerbe ausrichtete und Künstlern Aufträge im öffentlichen Bereich vergab. So setzt er sich ein für Projekte in Montpellier, Mulhouse, Nice, Saint-Etienne, Nancy, Arles, Saint-Nazaire, Amiens sowie bei François Pinault. Präsident des ‚Rencontres d’Arles, von 2001 bis September 2009, schreibt François Barré Bücher und Texte über Architektur und Bildende Künst.

A former student of the Ecole Nationale d’Administration (ENA) and Commander of the Ordre des Arts et Lettres, François Barré is the Chairman of FRAC Île-de-France - Le Plateau, the Domaine de Chaumont sur Loire, of Arc en Rêve, the architecture centre in Bordeaux, and Vice-Chairman of Cornucopiae, the Régine Chopinot association. Together with François Mathey, he co-founded the Centre de Création Industrielle (CCI) and was the founder and director of “Traverses” magazine, the editor-in-chief of “L’architecture d’Aujourd’hui” (AA), architectural creation advisor to the CEO of Renault, Director of the Parc and Chairman of the Grande Halle de la Villette, Visual Arts Representative (Ministry of Culture), Chairman of the Centre Pompidou, Director of Architecture and Heritage (Ministry of Culture) and Chairman of the Institut Français d’Architecture.

From 2000 to 2008, he was a consultant on cultural and urban projects, notably in relation to architecture competitions and the commissioning of artists working in public spaces. He has contributed to projects or is continuing to do so in Montpellier, Mulhouse, Nice, Saint-Étienne, Nancy, Arles, Saint-Nazaire and Amiens and is an adviser to François Pinault. He was the Chairman of Rencontres d’Arles from 2001 to September 2009 and has written several books and article on architecture and the visual arts.

FR DE EN

François Barré

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08 03 26, 2008 – P. 1

Detail, 31 x 41 cmOil on paper

08 02 14, 2008 – P. 2

Detail, 23 x 31 cmOil on paper

09 04 29, 2009 – P. 3

Detail, 30 x 30 cmOil on paper

07 09 21, 2007 – P. 4

Detail, 40 x 40 cmOil on paper

09 06 01, 2009 – P. 5

Detail, 14.7 x 10.5 cmAcryl on paper

08 05 13, 2008 – P. 6

Detail, 31 x 41 cmOil on paper

08 02 18, 2008 – P. 7

Detail, 25.5 x 25.5 cmOil on paper

08 01 23, 2008 – P. 8

Detail, 30 x 30 cmOil on paper

01 07 02 Composition, 2001

– P. 33

195 x 180 cmOil on canvas

01 07 28 Décollage #10, 2001 – P. 34-35

200 x 300 cmOil on canvas

01 07 26 Décollage #2, 2001 – P. 36-37

160 x 250 cmOil on canvas

01 07 14 Décollage #5, 2001

– P. 38-39

150 x 280 cmOil on canvas

01 09 20 Ouverture #1, 2001

– P. 40-41

200 x 300 cmOil on canvas

02 06 12 Formes & signes sur fond noir #1, 2002 – P. 42

195 x 180 cmOil on canvas

02 06 18 Formes & signes sur fond noir #2, 2002 – P. 43

195 x 180 cmOil on canvas

02 07 04 Formes sur fond noir #5, 2002 – P. 44-45

200 x 300 cmOil on canvas

02 07 02 Formes sur fond noir #4, 2002 – P. 46-47

150 x 420 cmOil on canvas

03 04 14, 2003 – P. 48-49

150 x 420 cmOil on canvas

02 06 02 Formes & signes sur fond noir #4, 2002 – P. 50

195 x 180 cmOil on canvas

03 06 12, 2003 – P. 51

225 x 225 cmOil on canvas

03 10 28, 2003 – P. 52

225 x 225 cmOil on canvas

03 11 22, 2003 – P. 53

225 x 225 cmOil on canvas

03 09 28, 2003 – P. 54-55

150 x 420 cmOil on canvas

03 12 20 Métamorphose #4, 2003 – P. 56-57

150 x 280 cmOil on canvas

03 11 28 Métamorphose #2, 2003 – P. 58

195 x 180 cmOil on canvas

05 02 15, 2005 – P. 59

200 x 200 cmOil on canvas

05 02 03, 2005 – P. 60-61

70 x 250 cmOil on canvas

05 05 05, 2005 – P. 62-63

70 x 250 cmOil on canvas

03 01 28 Constellation #1, 2003 – P. 64

diametre 200 cmOil on canvas

IKOB EXPO 2003 – PP.65–67 / PP.74–76

P. 77 LEFT TO RIGHT - UP TO BOTTOM

05 09 19, 2005 – P. 77

30 x 30 cmOil on paper

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08 07 14, 2008 – P. 78-79

31 x 41 cmOil on paper

PP. 80–81 LEFT TO RIGHT - UP TO BOTTOM

05 10 24, 2005 – P. 80

26 x 36 cmOil on paper

05 10 25, 2005 – P. 80

18 x 26 cmOil on paper

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30 x 30 cmOil on paper

05 09 26, 2005 – P. 80

30 x 30 cmOil on paper

05 10 26, 2005 – P. 80

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05 10 27, 2005 – P. 80

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05 11 01, 2005 – P. 80

30 x 30 cmOil on paper

05 10 17, 2005 – P. 80

40 x 40 cmOil on paper

05 10 20, 2005 – P. 80

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05 09 07, 2005 – P. 81

30 x 30 cm Oil on paper

05 09 09, 2005 – P. 81

30 x 30 cmOil on paper

05 09 27, 2005 – P. 81

18 x 26 cmOil on paper

05 09 28, 2005 – P. 81

26 x 36 cmOil on paper

Index

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30 x 30 cmOil on paper

05 07 27, 2005 – P. 81

34 x 38 cmOil on canvas on wood

05 07 25, 2005 – P. 81

34 x 38 cmOil on canvas on wood

05 09 20, 2005 – P. 81

23 x 31 cmOil on paper

05 09 14, 2005 – P. 81

18 x 26 cmOil on paper

08 12 16, 2008 – P. 82-83

30 x 40 cmOil on canvas

PP. 84–85 LEFT TO RIGHT - UP TO BOTTOM

05 10 06, 2005 – P. 84

26 x 36 cmOil on paper

05 10 10, 2005 – P. 84

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26 x 30 cmOil on canvas

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30 x 40 cmOil on canvas on wood

05 08 05–III, 2005 – P. 84

21.5 x 30 cmOil on paper

05 07 30–II, 2005 – P. 84

30 x 40 cmOil on canvas on wood

05 07 30, 2005 – P. 84

30 x 40 cmOil on canvas on wood

05 08 03, 2005 – P. 85

23 x 31 cmOil on paper

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26 x 36 cmOil on paper

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05 12 02, 2005 – P. 86-87

26 x 36 cmOil on paper

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05 12 01, 2005 – P. 88

23 x 31 cmOil on paper

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18 x 26 cmOil on paper

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25.5 x 25.5 cmOil on paper

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30 x 30 cmOil on paper

05 12 05, 2005 – P. 88

26 x 36 cmOil on paper

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18 x 26 cmOil on paper

06 07 10, 2006 – P. 96

225 x 225 cmOil on canvas

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200 x 200 cmOil on canvas

06 06 13, 2006 – P. 98-99

150 x 420 cmOil on canvas

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180 x 300 cmOil on canvas

07 06 26, 2007 – P. 102

140 x 140 cmOil on canvas

06 06 20, 2006 – P. 103

150 x 150 cmOil on canvas

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36 x 51 cmOil on paper

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36 x 51 cmOil on paper

06 04 05, 2006 – P. 106

23 x 31 cmOil on paper

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23 x 31 cmOil on paper

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25.5 x 25.5 cmOil on paper

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25.5 x 25.5 cmOil on paper

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30 x 30 cmOil on paper

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30 x 30 cmOil on paper

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60 x 60 cmOil on canvas on wood

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150 x 150 cmOil on canvas

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150 x 150 cmOil on canvas

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STUDIO, BRUSSELS PP. 121–128

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Detail, 170 x 170 cmOil on canvas

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130 x 130 cm Oil on canvas

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06 12 20, 2006 – P. 150

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70 x 190 cmOil on canvas

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07 04 11, 2007 – P. 155

Detail, 40 x 50 cmOil on paper

07 05 18, 2007 – P. 156

60 x 60 cmOil on canvas on wood

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60 x 60 cmOil on canvas on wood

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40 x 40 cmOil on canvas on wood

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60 x 60 cmOil on canvas on wood

09 04 15, 2009 – P. 229

290 x 240 cmOil on canvas

09 04 02, 2009 – P. 230-231

250 x 330 cmOil on canvas

09 03 26, 2009 – P. 232-233

220 x 300 cmOil on canvas

09 02 11, 2009 – P. 234-235

80 x 260 cmOil on canvas

09 08 03, 2009 – P. 236

30 x 40 cmOil on canvas on wood

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40 x 50 cmOil on canvas on wood

09 08 05, 2009 – P. 238

30 x 40 cmOil on canvas on wood

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40 x 50 cmOil on canvas on wood

09 08 24, 2009 – P. 240

40 x 50 cmOil on canvas on wood

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40 x 50 cmOil on canvas on wood

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40 x 50 cmOil on canvas on wood

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40 x 50 cmOil on canvas on wood

09 01 02, 2009 – P. 244-245

50 x 120 cmOil on canvas on wood

09 05 12, 2009 – P. 246

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250 x 250 cmOil on canvas

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STUDIO, BRUSSELS PP. 249–253

IKOB EXPO 2009 PP. 254–261

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Expositions collectives / Gruppenausstellungen / Group Exhibitions

2010 Cobra & Co, Musée national des Beaux-Arts de Lettonie, Riga (LT)

2009 “The IKOB Collection”, Museum van Bommel van Dam, Venlo (NL) 2008 “The IKOB Collection”, MOYA - Museum of Young Art, Vienne (AU) / “Le BAM se dévoile”, Musée des Beaux-Arts, Mons (BE) / “The IKOB Collection”, Eupen (BE) 2007 “IKOB Sammlung – Collection”, BOZAR, Bruxelles (BE) / “La Communauté française de Belgique invite l’IKOB”, Art Brussels, Bruxelles (BE) 2006 “Landau Contemporary at Galerie Dominion”, Montréal (CA) / “40 jaar werking C.C. St.-Amandsberg”, Cultureel Comité St-Amandsberg, Gand (BE) / “Abstractions construites en Communauté française de Belgique de 1980 à nos jours”, Bruxelles (BE) 2005 “Affinités - 25 ans d’architecture, arts et lettres en Région wallonne”, Stavelot (BE) 2003 “ON”, Xippas Gallery, Athènes (GR) / “Sammlung des IKOB”, IKOB – Museum für Zeitgenössische Kunst, Eupen (BE) / “Abstraction, un siècle d’art abstrait en Wallonie et à Bruxelles”, Le Botanique, Bruxelles (BE) 2002 “Abstraction, un siècle d’art abstrait en Belgique francophone”, Musée National, Bucarest (HU) / “Abstraction, un siècle d’art abstrait en Belgique francophone”, Estonian National Art Museum, Tallinn (EN) 2001 “La peinture au pays de Liège”, Musée d’Art Wallon, Liège (BE) 1999 “Quand soufflent les vents du Sud”, Musée Saint Georges, Liège (BE) / “Libertés chéries ou l’art comme résistance”, Le Botanique et ISELP, Bruxelles (BE) 1997 “Art et Science”, Musée d’Ixelles, Bruxelles (BE) 1995 “Rencontres – un sculpteur, sept peintres”, Galerie BBL, Liège (BE) / Musée Grimaldi, Haut de Cagnes (FR) / Musée d’Ixelles, Bruxelles (BE) 1994 Musée des Beaux-Arts, Verviers (BE) 1993 Galerie Der Spiegel, Köln (DE) / Galerie Denis Vandevelde, Aalst (BE) / “L’art pour la Vie”, Musée d’Art Moderne, Bruxelles (BE)

Expositions personnelles / Einzelausstellungen / Personal exhibitions

2011 Guillermo de Osma Galeria, Madrid (SP) / Musée Fondation Antonio Pérez, Cuenca (SP) Museo de Obra Gráfica, San Clemente, Cuenca (SP)

2009 “Grid Paintings”, IKOB – Museum für Zeitgenössische Kunst, Eupen (BE) / “A Beautiful Day”, station de métro Gare de l’Ouest, Bruxelles (BE)

2008 Aboa Vetus & Art Nova Museum, Turku (FI) 2007 Landau Contemporary at Galerie Dominion, Montréal (CA) 2006 MAMAC, Musée d’Art moderne et d’Art contemporain, Liège (BE) / Le Salon d’Art, Bruxelles (BE) 2004 IKOB, Museum für Zeitgenössische Kunst, Eupen (BE) 2003 Galerie Lea Gredt, Luxembourg (LU) 2001 Galerie Xippas, Paris (FR) 2000 ISELP, Institut Supérieur pour l’Etude du Langage Plastique, Bruxelles (BE) 1999 Galerie Le Triangle Bleu, Stavelot (BE) 1998 Galerie André Simoens, Knokke-Le Zoute (BE) 1996 Galerie Vedovi, Bruxelles (BE) 1995 Galerie Elisabeth Franck, Knokke-Le Zoute (BE) 1994 Galerie Bernard Cats, Bruxelles (BE) / Galerie Le Triangle Bleu, Stavelot (BE) 1993 Magnus Fine Arts, Gand (BE) / “Fremmed Tiltraekning”, Holstebro Museum, Holstebro (DA) 1991 Galerie Bernard Cats, Bruxelles (BE) 1990 Magnus Fine Arts, Gand (BE) 1989 Galerie Rodolphe Janssen, Bruxelles (BE) / Galerie d’Art Actuel, Liège (BE) 1986 Galerie Le Sacre du Printemps, Bruxelles (BE) 1984 Frans Wachters, Faculty Club – Université de Louvain, Leuven (BE) 1983 Lens Fine Art Gallery, Anvers (BE) 1982 Galerie Charles Kriwin, Bruxelles (BE)

Belgique, 1956Vit et travaille à Bruxelles (BE) et à Viens (FR) / Lebt und arbeitet in Brüssel (BE) und in Viens (FR) /Lives and works in Brussels (BE) and in Viens (FR)

Yves Zurstrassen

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1992 “Facetten van hedendaags abstract expressionisme”, Campo Santo, St. Amandsberg (BE) 1991 “Provocateurs étranges”, Musée des Beaux-arts André Malraux, Le Havre (FR) 1990 “Rede en Roes”, Magnus Fine Arts, Gand (BE) 1987 Galerie d’Art Actuel, Liège (BE) / “Confrontation 87 Confrontatie”, Hôtel de Ville, Bruxelles (BE) / “Boulev’art 87”, Nîmes (FR) 1986 Cours Saint Michel, BBL, Bruxelles (BE) 1980 Galerie Alexandra Monett, Bruxelles (BE)

Monographies / Monographien / Monographs

Yves Zurstrassen, introduction : Wolfgang Becker, Paris, Editions du Regard, 2006 – MAMAC (Musée d’Art moderne et d’Art contemporain), Liège Yves Zurstrassen, textes : Francis Feidler et Renate Puvogel, Bruxelles, La Lettre volée, 2004 – IKOB (Internationales Kunstzentrum Ostbelgien), Eupen

Yves Zurstrassen, texte : Olivier Kaeppelin, Paris, Galerie Xippas, 2001 Zurstrassen, texte : Claude Lorent, Bruxelles, Artgo, collection d’Entretiens et d’Images, 1996, publié à l’occasion de son exposition à Bruxelles, Galerie Vedovi, novembre – décembre 1996 Yves Zurstrassen, textes : Dr. Willem Elias et Madeleine Van Oudenhove, Gand, Magnus Fine Arts, 1990 Yves Zurstrassen, texte : France Borel, Bruxelles, Galerie Rodolphe Janssen, 1989 Yves Zurstrassen, texte : Claude Lorent, Liège, Galerie d’Art Actuel, 1989 Ouvrages collectifs / Sammelbänden / Collective publications Abstractions construites en Communauté française de Belgique de 1980 à nos jours, texte : Marc Renwart, Bruxelles, Parlement de la Communauté française Wallonie-Bruxelles, 2006 Entre Cobra et l’abstraction, La collection Thomas Neirynck, textes : Sabine Mund et Michel Draguet, Bruxelles, Fondation Roi Baudouin, 2006 Affinités – 25 ans d’architecture, arts et lettres en Région Wallonne, textes : Freddy Joris et Soo Yang Geuzaine, Abbaye de Stavelot, 2005, pp. 136-137 Quand soufflent les vents du Sud – aujourd’hui artistes de Wallonie, introduction générale : Claude Lorent, texte : Roger Palm, Liège, Musée d’art Wallon, 2000, pp.145-148 Rencontres – un sculpteur, sept peintres, introduction : Claude Lorent, exposition à Liège, Espace BBL (mai-juin 1995) et Verviers, Musée des Beaux-Arts (novembre-décembre 1994), 1994, pp.40-43 Fremmed tiltraekning, Holstebro Kunstmuseum, Danemark, septembre 1993 – janvier 1994 Facetten van Hedendaags abstract expressionisme, introduction : Willem Elias, Campo Santo, St. Amandsberg, 1992 Provocateurs étranges, textes : Georges, J.-L. Déotte et Gilles Lapouge, Le Havre, Musée des Beaux-Arts André Malraux, novembre-décembre 1991, pp.52-58

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© Yves Zurstrassen pour les œuvres reproduites© 2010 Éditions du Regard1 rue du Delta, 75009 Paristel/fax : +33 1 53 21 86 80/90 [email protected]

Dépôt légal : 4e trimestre 2010ISBN : 9-782841-052004

Tous droits réservés pour tous pays.Il est interdit, sauf accord préalable et écrit de l’éditeur, de reproduire partiellement ou totalement le présent ouvrage, de le stocker dans une banque de données ou de le communiquer au public, sous quelque forme et de quelque manière que ce soit.

Achevé d’imprimé en décembre 2010sur les presses de l’imprimerie Snel Graficspour le compte des Éditions du Regard.

Textes / Texte / Texts

François Barré, Francis Feidler, Harald Kunde

Traduction anglaise / Englisch übersetzung / English Translation

Laura Austrums, Arlette Despond-Barré, Jodie Hruby

Traduction française / Französisch übersetzung / French Translation

Catherine Métais

Traduction allemande / Deutsch übersetzung / German Translation

Walter Miessen

Éditeur / Herausgeber / Publisher

Éditions du Regard

Conception graphique / Gestaltung / Graphic Design

Salutpublic BrusselsRenaud Huberlant, Pascale Onraet

Crédits photographiques / Fotografie / Photographs

PP. 33-64 & Ikob 2003, Guy Philippart, lithography Arthur ‘n PixP. 121, Christine Bastin (Bastin & Evrard)PP. 124-125, Guy CardosoPP. 250-251, Jean-Claude ToubeauP. 266, Patricia Mathieu

Reproductions et photogravure / Reproduktionen und Lithografie / Reproductions and lithography

Patrick Segers, Pierre Wertz, Christophe Baudart

Relecture finale / Korrekturlesen / Proofreading

Lydie Amici

Coordination / Koordination / Co-ordination

Karin Vermeire

Impression / Druck / Printing

Snel Grafics, Vottem, Belgium

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yves zurstrassen

IN A SILENT WAY

2001 - 2009

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nÉDITIONS DU REGARD

Yves Zurstrassen – In a Silent Way

Réaliser ce livre avec Yves Zurstrassen c’était entrer dans sa caverne platonicienne sans savoir ni où ni quand on allait en émerger. La vitalité productive d’Yves n’a d’égale que son talent et face à la multitude et la diversité de son travail c’est par l’inventaire exhaustif de la dernière décennie qu’il nous a fallu débuter. Cette vision panoramique sur plusieurs milliers d’œuvres et dix ans de peinture m’en a confi rmé la cohérence et dévoilé la structure évolutive. Choisir c’est renoncer, et pour y parvenir c’est un dialogue visuel entre les pièces et amical entre nous qui aura nourri, pendant plus d’un an, le processus de composition du livre. C’est cette recherche de rythme et d’harmonie, mais aussi d’incarnation physique de sa peinture, qui, en cours de conception, m’a fait poser ce titre, comme une évidence. In a Silent Way, le plus beau titre d’album de Miles Davis dont la sourdine mise sur son instrument donne paradoxalement la pleine mesure, à l’image de ce que ce livre, sans comparaison au format original des œuvres, tente de livrer de la puissance créative d’Yves Zurstrassen.

Dieses Buch mit Yves Zurstrassen verwirklichen, das war gleichsam in seine platonische Höhle eintreten, ohne zu wissen, wann und wo man auftauchen würde. Yves’ Schaffenskraft ist nur mit seinem Talent vergleichbar und vor der Vielfalt und Fülle seiner Arbeit mussten wir mit der ausführlichen Bestandsaufnahme des letzten Jahrzehnts beginnen. Dieser Überblick über mehrere tausend Arbeiten und zehn Jahre Malerei bestätigte mir die Kohärenz und offenbarte mir den evolutionären Aufbau. Wählen heißt verzichten; und um dies zu bewerkstelligen war ein doppelter Dialog notwendig: der visuelle zwischen den Werken und der freundschaftliche zwischen uns. Beide haben während eines Jahres den Prozess der Buchgestaltung genährt. Es ist diese Suche nach Rhythmus und Harmonie, aber auch nach Verkörperung seiner Malerei, die mich im Laufe der Gestaltung ganz zwingend zu dem Titel führte. In a Silent Way, das schönste Album von Miles Davis wo der Dämpfer auf seinem Instrument paradoxerweise das volle Maß ermöglicht, so wie dieses Buch versucht, ohne Vergleich mit den Originalabmessungen, die schöpferische Potenz eines Yves Zurstrassen wiederzugeben.

Creating this book with Yves Zurstrassen was like entering his Platonic cave and not knowing where or when we were going to emerge. Yves’s productive vitality is rivalled only by his talent. The multitude and diversity of his work obliged us fi rst to draw up the exhaustive inventory from the past decade. This panoramic view of several thousand works and ten years of painting confi rmed its coherence and revealed its evolutional structure. To choose is to forgo and thus, for more than one year, the selection process for the book’s composition was nurtured through a visual dialogue with the works and a friendly dialogue with the people involved. The search for rhythm and harmony, as well as the physical incarnation of his painting, suggested this self-evident title. In a Silent Way is the most beautiful title of a Miles Davis album, in which the damper fi tted to his trumpet paradoxically brings out the instrument’s full potential. Likewise this book, without comparison to the original format of the works, attempts to reveal Yves Zurstrassen’s creative power.

Renaud Huberlant

Textes de / Texte von / Texts by

François Barré, Francis Feidler, Harald Kunde