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Chapitre 2 : Science Economique Quels sont les fondements du commerce international et de l’internalisation de la production ? Questionnements Objectifs d’apprentissage Quels sont les fondements du commerce international et de l’internationalisation de la production ? - Comprendre le rôle des dotations factorielles et technologiques (avantages comparatifs) dans les échanges commerciaux et la spécialisation internationale. - Comprendre le commerce entre pays comparables (différenciation des produits, qualité des produits, et fragmentation de la chaîne de valeur). - Comprendre que la productivité des firmes sous- tend la compétitivité d’un pays, c’est-à-dire son aptitude à exporter. - Comprendre l’internationalisation de la chaîne de valeur et savoir l’illustrer. - Comprendre les effets induits par le commerce international : gains moyens en termes de baisse de prix, réduction des inégalités entre pays, accroissement des inégalités de revenus au sein de chaque pays ; comprendre les termes du débat entre libre-échange et protectionnisme. Définitions Importantes Chaine de valeur : La chaine de valeur est l’ensemble des éléments (infrastructures, gestion, recherche logistique, productivité) qui permettent à une entreprise d’obtenir un avantage concurrentiel. Coût d’opportunité : Coût de la production à laquelle on renonce Division internationale du processus productif (DIPP) :

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Chapitre 2 : Science Economique

Quels sont les fondements du commerce international et de l’internalisation de la production ?

Questionnements

Objectifs d’apprentissage

Quels sont les fondements du commerce international et de l’internationalisation de la production ?

- Comprendre le rôle des dotations factorielles et technologiques (avantages comparatifs) dans les échanges commerciaux et la spécialisation internationale.

- Comprendre le commerce entre pays comparables (différenciation des produits, qualité des produits, et fragmentation de la chaîne de valeur).

- Comprendre que la productivité des firmes sous-tend la compétitivité d’un pays, c’est-à-dire son aptitude à exporter.

- Comprendre l’internationalisation de la chaîne de valeur et savoir l’illustrer.

- Comprendre les effets induits par le commerce international : gains moyens en termes de baisse de prix, réduction des inégalités entre pays, accroissement des inégalités de revenus au sein de chaque pays ; comprendre les termes du débat entre libre-échange et protectionnisme.

Définitions Importantes

Chaine de valeur :

La chaine de valeur est l’ensemble des éléments (infrastructures, gestion, recherche logistique, productivité) qui permettent à une entreprise d’obtenir un avantage concurrentiel.

Coût d’opportunité :

Coût de la production à laquelle on renonce

Division internationale du processus productif (DIPP) :

La DIPP est le processus qui consiste à répartir les étapes de productions (conception, fabrication, assemblage, marketing) à travers plusieurs pays en fonction des avantages comparatifs de chacun dans chaque domaine.

Dotation factorielle :

La dotation factorielle est l’importance relative des différents facteurs de production dans des pays participant au commerce international. Ces facteurs de production sont le travail et le capital.

Economie d’échelle :

Une économie d'échelle désigne les situations dans lesquelles une augmentation de la production d'une entreprise engendre une diminution du coût unitaire moyen d'un produit ou d'un service.

Elasticité-prix :

L’élasticité-prix est la variation relative de la demande par rapport à la variation relative du prix d'un produit. L’élasticité prix est normalement négative car la demande baisse lorsque le prix augmente. Une élasticité supérieure à - 1 indique une forte sensibilité au prix.

Variation de la quantité demandée (%) / Variation du prix (%)

Franchise :

La franchise est un contrat du droit commercial par lequel un commerçant dit " le franchiseur", concède à un autre commerçant dit " le franchisé ", le droit d'utiliser tout ou partie des droits incorporels lui appartenant (nom commercial, marques, licences), généralement contre le versement d'un pourcentage sur son chiffre d'affaires ou d'un pourcentage calculé sur ses bénéfices.

Fusions-acquisitions :

La fusion-acquisition est une expression complexe qui recouvre tous les aspects, financiers, stratégiques et de gestion, du rachat d'une entreprise par une autre entreprise, dans le but d'accroître son profit. Lors de l'opération de fusion-acquisition, la société absorbée transmet son patrimoine à la société absorbante en l'échange de droits sociaux.

Gains à l’échange :

Le gain à l’échange résulte en théorie de l’échange entre deux pays lorsqu’ils se spécialisent dans le domaine de production où ils possèdent un avantage comparatif

Protectionnisme :

Le protectionnisme désigne une doctrine et des politiques économiques. Il cherche à limiter le libre-échange pour protéger les entreprises nationales en imposant des taxes, des quotas ou des réglementations restrictives

A. Quelles sont les grandes évolutions du commerce international ?

Document 1 : Croissance annuelle moyenne du PIB et du commerce international

Il existe un rapport entre le commerce international et la croissance du PIB. En effet, l’exportation constitue une composante de la demande globale. Demande globale = Dépenses de consommation finale + FBCF + (Exportations-Importations) + Variation des Stocks. De ce fait, plus les exportations augmentent, plus la croissance du PIB est élevée et plus on produit (production étant nationale, le PIB augmente aussi). En ce sens, une meilleure commercialisation avec l’international apporte un meilleur enrichissement. Par ailleurs, ces exportations doivent financer les importations.

Le commerce international est moteur de la croissance. En effet, il y a toujours eu des échanges et des taux de croissance en toute époque et à différente échelle (des échanges qui sont plus élevés de nos jours qu’auparavant). A l’aide du phénomène de mondialisation, le commerce international s’est accru ; les facteurs de production ont accéléré (grâce au capital et à l’homme) et le flux des investissements croisés ou l’investissement direct à l’étranger (IDE) s’est élargi. Ce phénomène d’ouverture des économies est marqué par une interdépendance des économies.

Document 2 : Part des biens et services dans le total des exportations mondiales

Historiquement, les échanges étaient essentiellement des échanges de matières premières (cacao, pétrole, épices…). De nos jours, ce sont majoritairement des produits manufacturés qui sont échangés (voiture, téléphones) ainsi que des services. Pourtant, les produits primaires ne diminuent pas. Ils continuent d’augmenter mais les échanges de produits manufacturés augmentent d’autant plus (on parle de valeur relative, c’est-à-dire l’importance du produit par rapport à l'ensemble dans lequel il est.). Par ailleurs, la part d’autres services (redevances, finance, conseil…) augmente plus rapidement que la part des voyages et des transports.

Document 3 : La balance commerciale

Il existe de nombreux outils pour mesurer le commerce international (à l’échelle d’un pays) :

· Balance commerciale = exportations – importations  

· Taux d’ouverture (permet de voir si une économie est ouverte à l’international)

Calcul : [(exportations + importations) / 2] / PIB *100

· Taux de pénétration (part des produits étrangers)

Document 4 : Commerce de marchandises

Nous pouvons distinguer deux types de commerce différents :

· Commerce intra-zone = échanges de produits similaires avec des pays/régions voisins

· Commerce interzone = échanges avec des pays/régions éloignés

Il y a 3 principaux continents qui sont les principaux piliers de ce commerce de marchandises :

· Asie = insertion récente avec notamment la Chine avec sa stratégie mercantiliste (avoir de fortes exportations et de faibles importations dans le but d’accumuler des richesses). C’est par ailleurs, une stratégie à vision pessimiste car ce n’est pas un jeu à somme positive (gagnant-perdant)

· Amérique du Nord et Europe = insertion lors de la 1re Révolution Industrielle qui a connu un essor économique important

En plus des flux capitaux qui circulent, ces échanges s’accompagnent de flux financiers (revenus qu’on exporte à l’étranger) ; d’investissement direct à l’étranger ou IDE (investissement dans la création d’une société à l’étranger) et des flux de personnes ou migratoires (migrations de personnes qui s’installent dans un pays=long terme ou migrations dans le but de réaliser une mission=court terme)

Document 5 : Echanges interbranches et échanges intra-branches

Nous distinguons deux types d’échanges :

· Interbranche = échanges de produits différents entre deux pays qui ont un niveau de développement différent

· Intra-branche = échanges de produits similaires entre deux pays qui ont un niveau de développement comparable

Auparavant, c’étaient les échanges interbranches qui étaient au cœur du commerce (commerce Nord-Sud). De nos jours, ce sont les échanges intra-branches qui ont l’ascendant sur les échanges interbranches.

Il est également à noter qu’une autre forme d’échange s’est vu naître au cours du temps : les échanges intra firmes = échanges de composants non-finis ou semi-finis pour permettre une réalisation finale.

Ces dernières années, nous avons vu une augmentation des échanges interbranches par la Chine car l’Europe exporte moins de produits manufacturés (délocalisation de l’activité).

SYNTHESE

Le monde a connu au moins deux vagues de mondialisation, marquées par une intensification des échanges commerciaux (mesurés par la VALEUR commerciale et le taux d’ouverture), des migrations et des flux d’IDE, qui ont permis une croissance forte du PIB. La première débute vers 1850 et se termine avec la 1ere guerre mondiale, elle se caractérise par une division traditionnelle du travail : les pays européens importent des produits primaires de leurs colonies et exportent des produits industriels. La seconde a débuté après la 2e guerre mondiale et se poursuit aujourd’hui : les firmes se développent et adoptent des stratégies globales, les marchés financiers s’interconnectent et les migrations s’intensifient.

Le commerce mondial actuel se caractérise par la domination commerciale des pays développés regroupés dans la TRIADE (Europe, Amérique du Nord, Japon); l’insertion accélérée de l’Asie, principalement la Chine et l’Inde; la marginalisation de l’Amérique latine, de l’Afrique et de l’Europe de l’Est. Si le commerce interrégional a fortement progressé, le commerce interne à chaque zone reste souvent dominant.

Le commerce mondial de marchandises concerne des produits primaires (produits agricoles, combustibles…) mais surtout les produits MANUFACTURÉS qui sont la catégorie la plus dynamique : la part des produits primaires (surtout agricole) a diminué au profit des produits manufacturés et des services. Les échanges INTRABRANCHES (produits similaires échangés avec des pays qui ont des niveaux de DÉVELOPPEMENT comparables) se développent au détriment des échanges INTERBRANCHES (produits différents).

B. Quel est le rôle des avantages comparatifs dans les échanges commerciaux et la spécialisation internationale ?

Document 6 : La théorie des avantages comparatifs de David Ricardo

A. Smith, le fondateur du libéralisme économique, dans son ouvrage Recherches sur la nature et les causes de la richesse des nations (1776), a théorisé l’importance du libre-échange. Il y stipule que tous les pays ont intérêt à s’insérer dans le commerce international en s’appuyant sur leur(s) avantage(s) absolu(s), c’est-à-dire la spécialisation d’un pays sur cet avantage. Cependant, sa théorie comporte deux failles :

· Inégalités (toutes les spécialisations ne se valent pas)

Il est plus intéressant d’exporter des produits industriels et de ce fait, les termes des échanges sont favorables quand le prix d’exportation est supérieur au prix d’importation

· Ne pas avoir d’avantage particulier

Tout le monde n’a pas intérêt au libre-échange.

De ce fait, compte tenu de ces failles, David Ricardo va combler ces failles en parlant d’avantages comparatifs.

Selon la théorie des avantages comparatifs, un pays ne doit pas se spécialiser par rapport à un autre pays mais à lui-même.

Dans le cadre du métier d’avocat et de dactylo (par Samuelson), l’avocat a un avantage absolu sur les deux métiers. Cependant, il a intérêt à se consacrer pleinement dans son activité d’avocat car cela est plus rentable pour lui dans ses gains de productivité (cf. définitions importantes). Il renonce donc à son métier de dactylo, on parle de coût d’opportunité (cf. définitions importantes).

La théorie de Ricardo comporte elle aussi des limites :

· Les théoriciens classiques ne résonnaient qu’avec un seul facteur (travail)

· Le modèle proposé n’avait pas envisagé que les facteurs de productions pouvaient circuler (les hommes)

· Le modèle de Smith n’avait pas aussi envisagé les échanges intrabranches

Document 7 : La dotation en facteurs de production

Le commerce international lié à la spécialisation peut s’expliquer par la dotation factorielle (cf. définitions importantes) des pays. Il s’agit de la dotation en facteurs de production (travail et capital). Elle permet de définir la compétitivité d’un pays.

Selon l’analyse néoclassique, la dotation factorielle explique la spécialisation internationale des pays. Un pays se spécialisera dans la production de biens ou de services nécessitant le facteur de production qu’il détient de manière relativement abondante ; il importera les biens ou les services qui incorporent le facteur de production qui est, chez lui, relativement rare. En effet, le coût des facteurs de production dépend de leur rareté relative : plus un facteur est rare, plus il est coûteux, moins il est intéressant de produire des biens et des services en en mobilisant une grande quantité, et plus il est difficile de les exporter.

Tous les pays sont donc gagnants à l’échange tant qu’ils se spécialisent sur leur dotation factorielle.

Document 8 : le rôle de la dotation technologique et du cycle de vie du produit

Selon Raymond Vernon, les marchés extérieurs sont le prolongement du marché national, permettant ainsi de rentabiliser les dépenses initiales dans le cadre du cycle de vie du produit.

Ce cycle de vie se traduit de la manière suivante :

· Introduction/lancement : La création du produit est une réponse à un besoin observé chez les consommateurs potentiels du marché national dans lequel il est introduit en premier. Peu ou pas d'exportation.

· Croissance/développement : Le marché national s'élargit, production de masse, la concurrence fait baisser les prix, l'exportation se développe et vise les classes supérieures des économies moins développées (Amérique latine par exemple).

· La maturité : La concurrence est très forte, le nombre de firmes se réduit, le marché extérieur l'emporte et s'élargit vers le bas, il faut installer des filiales de production (remplacement du commerce international par les IDE), l'exportation recule.

· Le déclin : A ce stade, la production est concentrée dans les pays qui pratiquent les salaires les plus bas et qui utilisent une force de travail non qualifiée. La production nationale peut prendre fin et il est possible que les produits qui étaient habituellement exportés par le pays innovant y soient désormais importés.

Document 9 : La spécialisation de quelques pays

Il existe des avantages américains pour des produits riche en travail et en capital (produits manufacturés) et en services. En Chine, la commercialisation de produits manufacturés s’est vu croître.

Document 10 : le rôle de l’innovation

L’innovation joue un rôle majeur dans la croissance de l’économie mondiale. En effet, le coût de transport a diminué, par exemple avec la révolution du conteneur. De nos jours, c’est un moyen de transport qui facilite les échanges.

Le développement des moyens de communications a également connu un tournant. En effet, ces coûts se sont amoindris grâce au progrès technique (apparition du téléphone ou d’internet). Cela facilite la transmission d’informations en cas de problème.

Document 11 : Le développement du libre-échange

Il est indéniable que lorsque nous pratiquons le commerce à l’international, on en retire un gain en recevant un produit qu’un pays n’arrive pas à se procurer. En ce sens, chaque pays se spécialise et échange.

Les Etats-Unis ont tenu compte des erreurs liées à la crise de 1929. Pour pouvoir exporter après la guerre, ces derniers veulent consolider leur statut et exporter facilement leurs productions. Vient alors la signature d’accord de libre-échange.

Ces caractéristiques de cet accord reposent sur des principes :

· Le libre-échange :

Baisses des limites (tarifs des douanes)

Augmentation des restrictions (quotas)

Aucuns obstacles administratifs et subventions

· Le multilatéralisme

Négociation pour baisser le droit de douane

Le commerce au monde rend les pays mutuellement dépendants et est administré par le GATT (organisation mondiale du commerce).

SYNTHESE

Adam Smith au 18e siècle montre que l’échange est un jeu à somme positive grâce à la SPECIALISATION du travail, si chaque pays se spécialise dans le domaine où il est le plus compétitif (avantage ABSOLU). En opposition aux politiques MERCANTILISTES de son époque, il prône le libre-échange, c’est-à-dire la suppression des obstacles à la circulation des marchandises. La productivité globale des économies doit augmenter puisque la spécialisation permet d’économiser du temps de TRAVAIL qui va être consacré à la production du bien dans lequel le pays s’est spécialisé ; les productions abandonnées peuvent être achetées à moindre coût à un autre pays, ce qui augmente le pouvoir d’achat. Après spécialisation, l’échange engendre donc un surplus (gain à l’ECHANGE). Cependant, tous les pays ne disposent pas forcément d’un avantage absolu et n’ont donc pas intérêt à l’échange.

David Ricardo perfectionne au début du 19e siècle la théorie de l’échange en montrant que chaque pays a intérêt à se spécialiser dans la production des biens pour lesquels ils est RELATIVEMENT le plus efficace, c’est-à-dire qu’il détient l’avantage le plus grand ou le désavantage le moins grand, en fonction du coût d’OPPORTUNITE (exemple de l’avocat et de la SECRETAIRE de Samuelson). L’avantage comparatif explique bien la division traditionnelle du travail (commerce INTERNATIONAL), cependant le modèle de Ricardo repose sur un seul facteur (le TRAVAIL n’envisage pas la mobilité internationale des facteurs de production, et n’explique pas le commerce INTRABRANCHE

Puis au cours du XXe siècle, Hecksher, Ohlin et Samuelson (HOS), approfondissent la théorie de Ricardo, en expliquant les différences de COUTS de production entre les pays. Les spécialisations proviennent en effet des différences de dotations des pays en FACTEURS de production. Chaque pays se spécialise dans les productions qui utilisent le facteur de production qu’il possède en abondance. Les pays développés se spécialisent dans les productions nécessitant beaucoup de CAPITAL (ex. aéronautique), quand les pays en développement privilégient les industries de main-d’œuvre (textile). A long terme cela conduit à l’égalisation du PRIX des facteurs (augmentation du coût du travail en Chine par exemple). Ces théories n’expliquent cependant pas pourquoi l’essentiel des échanges commerciaux se fait entre pays développés (commerce INTRABRANCHE) dont les dotations factorielles sont similaires.

Les dotations FACTORIELLES, liées à l’intensité de la recherche-développement, engendrent des exportations des pays innovateurs vers les autres pays, créant un cycle de VIE du produit (Vernon), qui comporte quatre phases.

Le développement des échanges s’explique aussi par des INNOVATIONS successives (avion, conteneur, Internet,…) qui ont permis la baisse des coûts de transport et de communication, ou encore la mise en œuvre du libre-échange par les politiques de LIBERALISATION des échanges (GATT puis OMC), qui ont conduit à l’abaissement des droits de DOUANES

C. Comment expliquer le commerce entre pays comparables ?

Document 12 : Les imperfections de marché pour expliquer les échanges entre pays comparables

Paul Krugman, un économiste américain, analyse les théories classiques et observe que de nos jours, une grande partie des échanges mondiaux sont des échanges de produits similaires à travers les pays voisins (théorie qui s’oppose à celle de Smith et Ricardo). Il soulève le rôle des imperfections du marché pour expliquer le commerce intrabranche.

La différenciation permet d’éviter la concurrence par les prix car il y a une diminution du profit. De ce fait, on rejoint un cycle de vie. En effet, lorsqu’une entreprise va innover sur un marché, elle va être en position de monopole (détient un pouvoir de marché). Ce marché étant dominé par cette entreprise, elle va se tourner vers d’autres marchés et va donc exporter des produits dans d’autres pays et va également avoir des économies d’échelles (cf. définitions importantes). Elle aura, avec ses économies d’échelles, un pouvoir de négociation plus important et des consommations intermédiaires à un prix plus faible ainsi qu’une meilleure utilisation du capital fixe (répartition du coût fixe unitaire car ils sont répartis sur une plus grande quantité produite).

Alors que les théoriciens classiques se concentraient le commerce sur les différents pays, Krugman les distinguent en fonction des firmes internationales.

Par ailleurs, l’antériorité d’une spécialisation rend une entreprise très difficile à concurrencer car les coûts fixes sont élevés. Plus le marché intérieur est grand, plus les économies d’échelles sont élevées.

La mondialisation a créé les ajustements sectoriels, c’est-à-dire la disparition d’emplois. Il faut donc intervenir pour éviter ces destructions. Le protectionnisme peut être une solution mais qui doit être utilisé à court terme.

Document 13 : La différenciation des productions

Il existe deux types de différenciation des productions :

· Horizontale = dépend du goût du consommateur

· Verticale = dépend de la qualité du produit

Toutes ces théories sont appelés « les nouvelles théories du commerce intrabranche ».

Document 14 : Commerce mondial et division internationale du travail

Sur ce schéma, nous pouvons observer que le commerce intrabranche représente la majeure partie du commerce mondial (environ 64%).

Nous pouvons voir deux aspects du commerce interbranche :

· Nord-Sud (ancienne division internationale du travail : DIT)

Les pays du Sud exportent des matières premières et produits agricoles vers les pays du Nord et leurs achètent des produits manufacturés et des services

· Nord-Sud (nouvelle DIT)

Les pays émergents produisent des biens manufacturés et les exportent vers les pays développés qui exportent des biens et des services à plus fort contenu technologique

Il y a également deux aspects du commerce intrabranche :

· Sud-Sud

Echanges de produits décomposés à différents stades du processus de production

· Nord-Nord

Echanges de produits différenciés selon la gamme ou la variété

SYNTHESE

Les nouvelles théories du commerce international dans les années 1980 (par exemple Paul Krugman) montrent que les échanges internationaux entre pays de niveau de développement analogue s’expliquent notamment par une concurrence IMPARFAITE entre oligopoles (concurrence MONOPOLISTIQUE) qui recherchent la DIFFERENCIATION des produits (afin d’éviter la concurrence par les prix) et les économies d’échelle, après avoir conquis leur marché national. Ou encore par le niveau moyen de REVENU des habitants : le pays avec le revenu moyen le plus élevé se spécialise dans la production de la qualité supérieure, celui avec le revenu moyen le plus faible dans la production de la qualité inférieure, et il existe des échanges internationaux de produits de qualité différente (différenciation VERTICALE), mais aussi des échanges reposant sur la demande de variété des consommateurs (différenciation HORIZONTALE).

On voit donc une nouvelle division du travail où les pays du nord échangent entre eux des produits comparables ; des produits manufacturés différents avec les pays émergents, et des produits PRIMAIRES contre des produits manufacturés avec les pays du Sud car l’ancienne DIT n’a pas disparue. Les pays du sud échangent entre eux des produits décomposés, dans le cadre de la segmentation de la chaine de valeur, à différents stades de la production.

D. Quels liens entre la productivité des firmes multinationales et la compétitivité d’un pays ?

Document 15 : Qu’est-ce qu’une firme multinationale ?

Une firme multinationale (FMN) est une entreprise qui possède au moins une unité de production (filiale) à l’étranger. Une entreprise est dite multinationale si elle réalise un investissement direct à l’étranger (IDE), c’est-à-dire un investissement lui permettant de contrôler les décisions de l’entreprise dont elle a acquis des parts.

Le développement d’une FMN passe donc par des stratégies de fusions-acquisitions avec des entreprises étrangères ou par la création de filiales (ex nihilo). Les conventions internationales considèrent qu’il y a IDE si l’investisseur détient au moins 10% du capital social de l’entreprise.

Lors de l’après-guerre, les entreprises veulent avoir de nouveaux débouchés et contourner les barrières protectionnistes qui s’appliquent aux exportations (taxes douanières, coût de transport…)

Elles entrent dans une phase de globalisation, c’est-à-dire qu’elles vont s’implanter des filiales dans le monde pour réaliser des éléments de productions et tirer parti des avantage comparatifs.

Document 16 : L’internalisation de la chaine de valeur

Les entreprises localisent leurs activités de fabrications dans le monde entier car les coûts des échanges sont faibles (révolution conteneurs, internet…)

Le choix de localisation se fait en fonction des coûts de productions et la quantité de facteurs de productions ou ressources mais aussi des savoir-faire (qualification)

Une entreprise ne produit plus la totalité de son bien par elle-même. Elle tire parti de la spécialisation des différentes filiales et sous-traitants ainsi que des avantages comparatifs. Elle se concentre sur le processus qui font le plus de valeur ajoutée même si elle continue de garder la production dans le design, marketing, R&D, finance… ce qui permet de se différencier.

Ce principe de division du travail se manifeste par les IDE et fusions-acquisitions.

Document 17 : Les stratégies d’accès au marchés étrangers

Elasticité-prix (cf. définitions importantes)

De nos jours, les consommateurs tiennent compte de l’innovation (nouveautés) et le prix n’est pas pris en compte dans leur choix de consommation. De ce fait, c’est un bien inélastique.

Il existe plusieurs différents types d’IDE :

· Greenfield investment = création de filiale à l’étranger (très coûteux)

· Fusions-acquisitions (cf. définitions importantes)

· Joint-venture = filiale partagée avec un autre groupe à 50 %

Il existe également d’autres stratégies :

· L’externalisation (outsourcing) = achat auprès d’un fournisseur extérieur de biens et services intermédiaires ou finis que l’entreprise produisait auparavant

· Licensing = il s'agit d'une licence portant sur l'utilisation d'un procédé (fabrication, technique diverse) ou d'une concession de licence de marque.

· Franchise (cf. définitions importantes)

Document 18 : La fragmentation de la chaine de valeur

Il permet de profiter des avantages comparatifs de chaque pays (airbus) qui est liée à une idée de sous-traitance (fragmentation de la chaine de valeur)

La sous-traitance permet à l’innovation, la qualité et le prix (avantage comparatif)

Document 19 : Les déterminants de la compétitivité

La compétitivité hors prix ou structurelle est la capacité à imposer ses produits ou services indépendamment de leur prix (qualité, innovation, services après-vente, image de la marque, délais de livraisons, capacité de s’adapter à une demande diversifiée, etc.).

Tandis que la compétitivité prix désigne la capacité d’une entreprise à tenir des prix plus bas que ceux de ses concurrents

Document 20 : Importance de différents facteurs sur la décision de développer des activités de production à l’étranger suivant la taille de l’entreprise

Les décisions des entreprises varient selon la taille de ces dernières. En effet, les grandes entreprises vont privilégier le rapport qu’elles auront avec leurs clients et l’opération dans une autre devise que l’euro. Les entreprises de taille moyennes vont privilégier accès à des ressources supplémentaires (matières premières…) ; le développement d’un nouveau business model ainsi qu’à un accès à des compétences ou à des technologies nouvelles. Enfin les petites entreprises vont privilégier l’accès à un salaire plus faible ; accès à une réglementation plus souple et à une imposition plus avantageuse et l’augmentation du capital de l’entreprise.

Document 21 : Comment évolue la compétitivité-coût de la France et l’Allemagne ?

Le salaire est une contrepartie de la productivité. C’est elle qui attribue un meilleur partage de la valeur ajoutée si le salaire augmente. Donc si une entreprise fait des gains de productivité, le salaire augmente. Cependant, si elle ne répartie pas de manière équivalente, la compétitivité baisse. Sur ce graphique, nous pouvons voir que la compétitivité coût de l’Allemagne augmente. A l’inverse, celle de la France se dégrade. Un coût du travail élevé n’est pas nécessairement signe d’une baisse de compétitivité d’un pays car le principe d’un Etat est de faire des politiques en favorisant les investissements de la croissance endogène : qualification ; niveau des rémunérations ; salaire minimum ; ensemble des prélèvements obligatoires (influence le coût du travail).

Document 22 : Les indicateurs de la compétitivité hors-prix

L’Allemagne et le Japon sont les pays dans lesquels ils font le plus d’efforts dans la recherche et développement. Il y a près de trois fois plus de brevets triadiques au Japon qu’en France (capital technologique) et il y a plus de qualifications (capital humain)

Document 23 : De la productivité à la compétitivité

La compétitivité prix désigne la capacité à avoir des parts de marché et à l’affronter la concurrence. Pour une nation, il est plus facile d’exporter si le salaire est bas. Il a pour but la progression des revenus et du bien-être (investissement de la croissance endogène). Une entreprise quant à elle, peut se démarquer par la compétitivité hors-prix mais aussi par les prix (délocalisation). Si une entreprise devient productive, plus elle devient compétitive de par ses économies d’échelles (baisse les coûts de vente unitaire). La compétitivité est favorable à la productivité car la compétitivité améliore l’attractivité et va permettre d’attirer des investissements (IDE ; filiales ; sièges sociaux…) ; ce qui génère de la croissance et rentre ainsi dans un cercle vertueux de la croissance endogène qui renforce la productivité et à son tour la compétitivité.

SYNTHESE

Une firme multinationale ou transnationale correspond à une société qui détient plus de 10% du CAPITAL SOCIAL d’une société étrangère. Elle réalise des INVESTISSEMENTS DIRECTS à l’étranger qui lui ont permis de racheter au moins une unité de production. Les 83 000 FMN sont majoritairement originaires des pôles de la Triade et réalisent 25% du PIB mondial. En utilisant des ressources du monde entier (spécialisations, dotations factorielles,…), elles fabriquent des produits made in world.

Dans la seconde moitié du 20e siècle on assiste à une mondialisation de la production caractérisée par l’augmentation du nombre de firmes transnationales. Elles se recentrent sur leur cœur de métier et effectuent une internationalisation de la chaine de création de VALEUR qui s’appuie sur une DIVISION internationale des processus productifs (DIPP). Elles n'hésitent pas à répartir toutes les étapes de la fabrication du bien et confient chaque segment de leur produit (de la conception à la commercialisation) à des entreprises spécialisées dans différents pays, afin de tirer parti des avantages COMPARATIFS et minimiser leurs coûts de production.

Dans cet objectif elles peuvent réaliser des investissements directs à l’étranger (IDE), en créant ou en achetant des unités de production, en prenant des participations dans des entreprises d’un pays, ou en passant des accords de partenariat (coentreprises). Elles peuvent aussi recourir à l’EXTERNALISATION (sous-traitance, production sous licence, franchise) de certaines productions auprès de firmes étrangères. Dans certains cas, ces stratégies se traduisent par une délocalisation de la production, qui était jusque-là réalisée sur le territoire national.

Les FTN s’implantent à l’étranger soit pour contourner les TAXES douanières, conquérir de nouveaux DEBOUCHES et être au plus près des goûts de la clientèle locale (logique de DEMANDE), soit dans une logique d’offre, pour diminuer leurs coûts de PRODUCTION (coût du travail notamment) et améliorer ainsi leur compétitivité-prix, ce qui leur permet de gagner des parts de marché. Elles peuvent également choisir d’améliorer leur compétitivité HORS-PRIX : en différenciant leurs produits elles se démarquent de la concurrence et peuvent imposer un prix plus élevé. Cependant les FMN peuvent également rechercher une réglementation plus souple (en matière écologique par exemple), une fiscalité plus avantageuse, et valorisent pour certaines implantations la qualification de la main-d’œuvre, la qualité des infrastructures, ou des services publics.

La SEGMENTATION de la chaîne de valeur a entraîné une progression des échanges intrabranches. La production d’un bien est décomposée en plusieurs segments, réalisés par des entreprises de pays différents en fonction des DOTATIONS en facteurs de production (travail peu qualifié, travail qualifié, capital, ressources naturelles,…), et donne lieu à de nombreux échanges de produits intermédiaires et de services entre filiales, sous-traitants ou entreprises partenaires pour réaliser le produit fini.

Les liens entre la productivité des firmes et la compétitivité des pays sont assez étroits. En effet la compétitivité d’un pays, c’est-à-dire l’aptitude à satisfaire la demande nationale et étrangère et à faire face à la CONCURRENCE dépend de la productivité des entreprises qu’il abrite : plus elles utilisent efficacement leurs facteurs de production et notamment le travail, plus elles sont en mesure d'abaisser leurs coûts. Cela leur permet de diminuer leurs prix et/ou d'accroître leurs marges et donc d'investir pour stimuler l’innovation. Les entreprises gagnant en compétitivité exporteront plus, ce qui augmentera la compétitivité du pays.

A l’échelle d’un pays, la compétitivité macroéconomique correspond pour l'OCDE à « la capacité de nations à générer de façon durable un revenu et un niveau d'emploi relativement élevés, tout en étant et restant exposés à la concurrence internationale ».

Le coût salarial UNITAIRE est un élément important de la compétitivité. Il mesure le coût salarial par unité de valeur ajoutée produite. C'est le rapport entre le coût du travail et la productivité du travail. Il est utilisé pour mesurer la compétitivité-coût d'un pays, qui compare l'évolution de ses coûts salariaux unitaires à celle des pays avec lesquels il échange.

D’autres facteurs rentrent en compte dans la compétitivité : quantité et qualité du stock de capital fixe (par exemple le nombre de ROBOTS industriels), importance des dépenses de R&D, qualification de la population, …

Pour améliorer cette compétitivité des entreprises implantées dans l'économie nationale, les pouvoirs publics peuvent mettre en œuvre des politiques permettant de réduire les coûts de production ou d'améliorer leur compétitivité hors-prix (politiques favorables à la R&D, infrastructures,...). Cela leur permet d’améliorer également leur ATTRACTIVITE c’est-à-dire leur capacité à attirer de nouvelles firmes ou des investissements internationaux (IDE).

E- Quels sont les avantages et les inconvénients du commerce international ?

Document 24 : Les gains cumulatifs du commerce international

Les gains cumulatifs entrainent les des avantages comparatifs génèrent différents effets :

· Effet de dimension :

-Spécialisation qui mène à une économie d’échelle

-Plus de quantités produites pour satisfaire les besoins

-Accroissement de la compétitivité prix des entreprises

· Effet de diversification :

-Diversification des biens et services sur le marché

- Les entreprises ont plus de produits variés (gamme de produits différents) et éventuellement des coûts plus faibles

· Effet de concurrence :

-Entrée sur le marché de nouvelles entreprises

-Accroissement de la compétitivité prix et hors-prix

-Effort sur le prix et les gains ce productivités des entreprises (renforce la différenciation)

Tous ces effets produisent la satisfaction des besoins, la croissance économique, l’allocation optimale des facteurs de production, c’est-à-dire que le facteur travail est utilisé là où il est le plus efficace et le facteur capital est investi là où il est le plus rentable (ressources qui vont être utilisées au mieux)

Document 25 : Le rattrapage des pays émergents

La Chine et l’Inde ont pu bénéficier de la mondialisation grâce à trois facteurs :

· L’ouverture du marché des pays occidentaux

· Importance des IDE ; travail ; emploi ; revenus ; croissance (facteur de la classe moyenne en Chine)

· La circulation des élites (montée des qualifications)

Ils ont enclenché un processus de rattrapage car il y a un effort dans la recherche et la formation (capital fixe) qui leur a rendu autonome bénéficié des connaissances des pays développés.

Document 26 : L’internationalisation de la production débouche sur des flux d’investissements internationaux

Il y a une baisse significative des flux entrants et sortants des pays développés. L’Asie quant à elle connait une augmentation dépassant même l’Amérique du Nord. Cependant, malgré cette baisse, l’Europe est le principal bénéficiaire des flux entrants et sortants car elle attire plus d’IDE (attractif). Ces IDE peuvent avoir pour effet dans les pays d’accueil la création d’emploi et savoir-faire. Les pays d’origines eux bénéficient d’économies d’échelles ; une baisse des prix (gains de pouvoir d’achat pour le consommateur) et une productivité qui générera du profit supplémentaire (vendeur).

Document 27 : Un impact inégal de la mondialisation sur les inégalités ?

Les pays développés se spécialisent dans la haute technologie et importent des produits qui se trouvent dans d’autres pays (théorème HOS). Les bénéfices du commerce international ne sont pas équitablement répartis entre les pays ; notamment dans les pays émergents. Dans la théorie de Stolper-Samuelson, il explique les effets d’augmentation ou de diminution des inégalités entre les pays et types de spécialisations. Il dit qu’il ne faut pas se spécialiser dans une seule ressource. Dans cette optique, les pays développés sont favorisés (inégalités). Il faudrait donc ne pas s’enfermer dans des spécialisations défavorables qui nuiront à l’économie.

Document 28 : La courbe de l’éléphant de Branko Milanovic : croissance globale du revenu réel (1988-2008)

Le revenu réel correspond au revenu avant les impôts, il prend en compte les variations des prix au cours de la période étudiée. Les élites mettent en place des politiques d’offres et développent l’actionnariat en bourse ce qui explique leur revenu élevé. Les très pauvres ne sont pas dans la pauvreté extrême. Ils profitent juste moins de la mondialisation ce qui fait qu’ils ont un revenu inférieur au revenu moyen.

Document 29 : Taux moyen de l’impôt sur le bénéfice dans les pays de l’OCDE (1982-2007)

Le taux moyen de l’impôt ou les bénéfices diminuent. De ce fait, il y a une volonté de la part des pays à attirer plus d’entreprises sur leur territoire. De plus, la compétitivité augmente avec moins de taxes. Ils font également des politiques d’offre pour restaurer le profit des entreprises (donner plus de liberté à l’embauche, baisser les coûts de productions…). La concurrence fiscale et sociale peut jouer sur l’attirance d’un pays et ainsi attirer de potentiels sièges sociaux. Théorie de Bolkenstein dit que lorsqu’on prend un travailleur étranger, il y a moins de cotisations sociales ce qui crée de la concurrence sur le marché du travail du travail. C’est la problématique des travailleurs détachés.

F- Le débat entre libre-échange et protectionnisme

Document 30 : Les instruments et les justifications du protectionnisme

Différents instruments sont utilisés par le protectionnisme :

-tarifaires (qui agissent sur les prix) : droits de douane, subventions publiques et baisse du taux de change

-non-tarifaires (qui agissent sur les quantités) : des normes sanitaires (contre les OGM par exemple), normes de sécurité, des obstacles administratifs qui rendent l’administration impossible, des règles de contenu local qui contraint les entreprises à utiliser des produits locaux ou à produire au sein du pays.

Le protectionnisme assure une meilleure insertion dans le commerce mondial :

-protectionnisme éducateur (Friedrich List) : permet aux entreprises naissantes le temps de se créer et de réaliser des économies d’échelles

-protectionnisme défensif : permet à l’inverse aux entreprises vieillissantes d’affronter la concurrence en reconstruisant des avantages comparatifs

-protectionnisme stratégique : protéger des entreprises et des secteurs essentiels de la concurrence du pays

De plus, ce protectionnisme a un intérêt pour la nation :

-éviter une concurrence trop rude et donc éviter le chômage lié à la destruction d’entreprises et de secteurs d’activités.

-la mise en place de mesures de représailles face aux pays trop protectionnistes

-la mise en place de normes et d’aides publiques pour préserver un choix collectif

La France fait également du protectionnisme au niveau culturel. Les radios ont des quotas de diffusion de chansons françaises (qui a notamment permis au rap français de se démocratiser), les chaînes TV ont des quotas de diffusion de films français (d’autant plus que ceux-ci sont financés par le CNC).

Dans les années 80, on observe une libéralisation du secteur audiovisuel : des nouvelles chaines de TV apparaissent, on diffuse des programmes japonais (japonisation) et des block busters américains.

Cependant, beaucoup de pays ont peur de cette libéralisation car elle serait pour eux synonyme de destruction de la culture nationale.

Document 31 : Les vertus du protectionnisme éducateur selon Friedrich List

C’est Friedrich List qui oppose le libéralisme anglais au « protectionnisme éducateur », qui permettrait de limiter la concurrence des entreprises matures face aux entreprises naissantes. Ce protectionnisme permettrait un meilleur fonctionnement des avantages comparatifs et un certain piédestal entre les entreprises. Il protège notamment le développement technologique d’un pays.

Cependant, selon F. List, ce protectionnisme doit être provisoire et à partir d’un certain temps, doit disparaitre.

En effet, si ce protectionnisme limite les effets pervers du libre-échange, il possède lui aussi des effets néfastes (à long terme en particulier). D’une part pour le producteur qui peut se contenter de la rente de monopole offerte par le protectionnisme (marché captif). D’autre part pour le consommateur qui ressort toujours perdant (moins de choix au niveau du produit, des prix plus élevés…).

PROTECTIONNISME

POUR :

-stratégique, éducateur, défensif

-une hausse de la demande globale (achat de produits locaux)

-augmentation des emplois et revenus (à courts termes)

-protection des savoirs-faire

-équilibre budgétaire pour l’État (avec les recettes fiscales)

CONTRE :

-baisse du pouvoir d’achat => hausse du prix des produits importés => pénalise les exportations => baisse compétitivité prix

-désincitation à la productivité et à l’innovation

-moins de diversité de choix pour le producteur et le consommateur

-Inflation (avec hausse des produits importés)

-moins de transferts de technologie

Document 32 : Contenu en importation des exportations, % des exportations brutes, 2016

L’internalisation des chaînes de valeur entraîne une instauration plus compliquée des mesures protectionnistes. En France, près de 22% des exportations contiennent des produits importés. Ces mesures sont trop contraignantes au niveau de la production pour assurer une croissance économique du pays

SYNTHESE

Le LIBRE-ECHANGE consiste en la libre circulation des produits, des capitaux, de la monnaie et des hommes.

Il créé un effet de DIMENSION : l’extension des débouchés favorise les économies d’ECHELLES pour le producteur, ce qui fait diminuer ses coûts unitaires, et augmente les profits. L’augmentation des quantités produites permet de satisfaire davantage de consommateurs et évite les pénuries. Il permet aussi un effet de DIVERSIFICATION en offrant une grande variété de produits au consommateur, ou de consommations intermédiaires au producteur. Il génère enfin un effet de CONCURRENCE qui pousse les entreprises à la baisse des prix (ce qui profite au pouvoir d’achat du consommateur), à la recherche systématique de gains de productivité, à l’innovation qui permet une différenciation des produits. Ainsi le libre-échange serait favorable à la croissance et l’emploi, et permettrait une ALLOCATION optimale des facteurs.

Avec la mondialisation, les flux d’IDE ont considérablement augmenté. Les pays développés sont encore à l’origine de la grande majorité des flux SORTANT mais la part des flux ENTRANT reçue par les pays en DEVELOPPEMENT est en constante augmentation

En générant de nouvelles activités dans les pays d’accueil, les IDE renforcent la croissance économique et l’emploi. Ils permettent la hausse des NIVEAUX de vie et le développement. Ils favorisent également les gains de PRODUCTIVITE à travers le transfert de technologies, de connaissances et de savoir-faire et permettent une montée en gamme progressive. Dans les pays émergents les IDE stimulent donc le progrès économique et le RATTRAPAGE des écarts avec les pays développés.

Dans les pays d’origine, l’internationalisation de la production permet une hausse des profits des entreprises, et des créations d’emplois QUALIFIES L’augmentation des revenus oriente les consommations vers le secteur tertiaire (loi d’Engel), supposé être davantage protégé de la concurrence internationale.

Cependant le commerce international peut avoir des effets quantitatifs et qualitatifs sur l’emploi dans les pays développés. Les transferts d’unités de production (DELOCALISATION) peuvent conduire à la disparition de certaines entreprises ou secteurs d’activité, créant du chômage et réduisant la croissance. La concurrence des pays à bas salaires menace plus particulièrement les travailleurs les moins QUALIFIES creusant les inégalités entre travailleurs qualifiés et non-qualifiés.

Le théorème Stolper-Samuelson, qui explique les effets d'accentuation ou de réduction des inégalités à la suite de l'ouverture des économies, prédit une HAUSSE des inégalités dans le pays qui a un avantage comparatif à produire des biens de haute technologie (qui requièrent du travail qualifié) et une DIMINUTION dans celui qui a un avantage comparatif à produire des biens qui requièrent la main d'œuvre qui se trouve être en abondance.

Par ailleurs l’internationalisation de la production pousse les pays à la CONCURRENCE fiscale et sociale, et met les travailleurs peu qualifiés en concurrence, ce qui peut entraîner du chômage et une hausse des inégalités de revenus au sein de la société. Le secteur des services, longtemps considéré comme protégé, est également touché par la concurrence des salariés DETACHES Elle pose de plus des problèmes écologiques, car elle conduit à un transfert des activités polluantes vers les pays émergents.

Si les bénéfices de la mondialisation sont indiscutables sur le long terme, ils sont beaucoup plus contestés aujourd’hui.

 

Chapitre 2

: Science Economique

Quels sont les fondements du commerce international et de

l’internalisation de la production

?

Questionnements

Objectifs d’apprentissage

Quels sont les fondements du commerce

international et de

l’internationalisation de la

production ?

-

Comprendre le

rôle des dotations factorielles et technologiques

(avantages comparatifs) dans les échanges commerciaux et la

spécialisation internationale.

-

Comprendre

le commerce entre pays comparables

(différenciation

des produits, qualité des produits, et fragmentation de la chaîne de

valeur).

-

Comprendre que la

productivité des firmes sous

-

tend la compétitivité

d’un pays, c’est

-

à

-

dire son aptitude à exporter.

-

Comprendre

l’internationalisation

de la chaîne de valeur

et savoir

l’illustrer.

-

Comprendre les

effets induits par le commerce international

: gains

moyens en termes de baisse de prix, réduction des inégalités entre

pays, accroissement des inégalités de revenus au sein de chaque

pays ;

comprendre les termes du

débat entre libre

-

échange et

protectionnisme.

Définitions Importantes

Chaine de valeur

:

La chaine de valeur est l’ensemble des éléments (infrastructures, gestion, recherche

logistique, productivité) qui permettent à une entrepr

ise d’obtenir un avantage

concurrentiel.

Coût d’opportunité

:

Coût de la production à laquelle on renonce

Division internationale du processus productif (DIPP)

:

La DIPP est le processus qui consiste à répartir les étapes de productions (conception,

fabrication, assemblage, marketing) à travers plusieurs pays en fonction des

avantages comparatifs de chacun dans chaque domaine.

Dotation factorielle

:

La dotation factorielle est l’importance relative des différents facteurs de production

dans des pays p

articipant au commerce international. Ces facteurs de production sont

le travail et le capital.

Economie d’échelle

:

Chapitre 2 : Science Economique

Quels sont les fondements du commerce international et de

l’internalisation de la production ?

Questionnements

Objectifs d’apprentissage

Quels sont les fondements du commerce

international et de l’internationalisation de la

production ?

- Comprendre le rôle des dotations factorielles et technologiques

(avantages comparatifs) dans les échanges commerciaux et la

spécialisation internationale.

- Comprendre le commerce entre pays comparables (différenciation

des produits, qualité des produits, et fragmentation de la chaîne de

valeur).

- Comprendre que la productivité des firmes sous-tend la compétitivité

d’un pays, c’est-à-dire son aptitude à exporter.

- Comprendre l’internationalisation de la chaîne de valeur et savoir

l’illustrer.

- Comprendre les effets induits par le commerce international : gains

moyens en termes de baisse de prix, réduction des inégalités entre

pays, accroissement des inégalités de revenus au sein de chaque

pays ; comprendre les termes du débat entre libre-échange et

protectionnisme.

Définitions Importantes

Chaine de valeur :

La chaine de valeur est l’ensemble des éléments (infrastructures, gestion, recherche

logistique, productivité) qui permettent à une entreprise d’obtenir un avantage

concurrentiel.

Coût d’opportunité :

Coût de la production à laquelle on renonce

Division internationale du processus productif (DIPP) :

La DIPP est le processus qui consiste à répartir les étapes de productions (conception,

fabrication, assemblage, marketing) à travers plusieurs pays en fonction des

avantages comparatifs de chacun dans chaque domaine.

Dotation factorielle :

La dotation factorielle est l’importance relative des différents facteurs de production

dans des pays participant au commerce international. Ces facteurs de production sont

le travail et le capital.

Economie d’échelle :