2
Le Courrier des addictions (15) – n ° 2 – Avril-mai-juin-2013 33 L’hospitalisation brève en alcoologie Henri Gomez – Érès, 150 pages, 23 € Depuis 25 ans, Henri Gomez, psychiatre et gastroentérologue de Toulouse, a déve- loppé une méthodo- logie qui vise à rendre plus efficace le soin alcoologique. L’hos- pitalisation brève en alcoologie (HBa), telle qu’elle est ici justifiée et explicitée, est une des pièces maîtresses de ce dispositif qui vise à “dépsychiatriser” autant que faire se peut l’alcoologie en aidant les per- sonnes en difficulté avec l’alcool à se prendre véritablement en main. En alternative à la plupart des cures classiques, l’HBa se déroule sur une semaine. Son contenu psychothérapique est diversifié, de type intégratif : alcoologique, psychanalytique, systémique, comportemental, philosophique et culturel. L’HBa s’appuie sur l’engagement au long cours des soignants et des patients, sur un travail de groupe et l’implication d’associations de bénévoles abstinents. S’adressant aux soignants du champ alcoolo- gique et addictologique, aux personnes en diffi- culté avec l’alcool, aux intervenants et décideurs œuvrant en santé publique, l’ouvrage est écrit dans un esprit de critique constructive, avec des exemples pris dans le quotidien de l’activité. Une bibliographie sélective et des annexes concrètes donnent à l’ouvrage un aspect opérationnel. Autres ouvrages du même auteur, chez le même éditeur : Les groupes de parole en alcoologie, Les clés pour sortir de l’alcool. Chez Dunod : La personne alcoolique, Soigner l’alcoolique, L’al- coolique, ses proches et le soignant, Guide de l’accompagnement des personnes en difficulté avec l’alcool, etc. Le peuple des tunnels Astrid Fontaine – Gingko éditeur et la RATP, 25 € Le peuple des tunnels, de l’ethnologue Astrid Fon- taine, fait revivre le quoti- dien des milliers d’hommes et de femmes qui travail- lèrent pour le Nord-Sud, une des 2 compagnies du métro parisien, absorbée en 1930 par sa concurrente, la puissante CMP (Compa- gnie du métropolitain pari- sien), qui deviendra la RATP en 1949. Astrid Fontaine, que l’on connaît pour ses recherches sur les rave-parties (avec Caroline Fontana) et sur le monde du travail, qu’elle a abordé sous différents aspects (vêtements professionnels, pratiques et représentations, usages de drogues, histoire du travail social, etc.) exhume, à partir des archives de la RATP, le trésor enfoui dans les dossiers de milliers d’employés qui l’ont fait naître et vivre. Au fil d’abondantes correspondances et d’anec- dotes qui ponctuent la vie quotidienne de cette petite compagnie de métro, apparaît l’envers du décor de la Belle Époque : la tuberculose, les ravages de l’alcool, la violence des mœurs, la dureté des conditions de vie et de travail, les premières luttes sociales, la Grande Guerre et ses drames. Des petites histoires dans la grande Histoire, des petites gens dont les vies ont été archivées depuis près de 1 siècle, attendant la possibilité d’une résurrection. Saving normal: an insider’s revolt against out-of-control psychiatric diagnosis, DSM-5, big pharma, and the medicalization of ordi- nary life – Allen Frances – Sur Amazon.fr, 21,38 €, livraison gratuite La sortie du DSM-5, la cinquième édition du Manuel diagnostique et statistiques des troubles mentaux, prévue pour la fin de mai, à l’occasion du congrès annuel de l’American Psychiatric Association, est à l’origine de la publication de plusieurs ouvrages et article polémiques parmi lesquels celui-ci. L’auteur de ce “Sauver le normal : la révolte d’un initié contre les diagnos- tics psychiatriques incontrôlés, le DSM-5, Big Pharma et la médicalisation de la vie ordinairesait de quoi il parle. Allen Frances, en effet, n’est autre que le psychiatre qui avait supervisé, en 1994, la révision du DSM-III qui a donné nais- sance à l’actuel DSM-IV ! Il fustige aujourd’hui le fait d’introduire de nouveaux diagnostics, d’en simplifier les critères de dépistage ou d’en revoir les seuils à la baisse, ce qui risque d’entraîner une surmédicalisation des difficultés banales de la vie. Il en veut pour preuve, entre autres, la nouvelle façon “psychiatrisante” d’appréhender certains symptômes somatiques comme la fibro- myalgie, le syndrome du côlon irritable ou la douleur chronique, qui “sur-qualifie” la simple anxiété due à ces états physiques. Rappelons que, dans le DSM-5, les catégories actuelles d’abus et de dépendance à une subs- tance seraient remplacées par une nouvelle caté- gorie : “addictions et troubles reliés”, incluant les troubles d’utilisation de substance avec chaque drogue identifiée dans sa propre catégorie. Il propose une nouvelle catégorie, “addictions comportementales” (jeu pathologique), voire à Internet. Mais, cette dernière serait plutôt inté- grée à l’appendice des “diagnostics sous étude” pour une inclusion éventuelle dans la prochaine édition du manuel. Salle de shoot, les salles d’injection supervi- sée à l’heure du débat français – Jean-Pierre Couteron, Pierre Chappard – La Découverte, 187 pages, 12,50 € Jean-Pierre Couteron, président de la Fédération Addiction et Pierre Chappard, coordinateur du Réseau français de réduc- tion des risques et pré- sident de PsychoACTIF, viennent de publier un ouvrage à 4 mains qui est en plein cœur de l’actua- lité. Il retrace l’histoire des salles de consomma- tion à travers le monde (Espagne, Suisse, Alle- magne ou Canada), mais il revient aussi sur l’histoire mouvementée de la réduction des risques en France. Le débat sur les salles d’injection exacerbe, en effet, les tensions entre les tenants de la “guerre à la drogue”, essentiellement des responsables poli- tiques nationaux tentés par la démagogie, et les partisans de la “réduction des risques”, des élus locaux, professionnels de la santé et du travail social, pragmatiques. Le précédent gouverne- ment avait dit “non” aux salles d’injection et, aujourd’hui, dans l’opposition, ses principaux leaders restent vent debout contre l’ouverture expérimentale en été 2013 d’une salle dans le X e arrondissement de Paris. Malgré ce refus, des villes, de droite comme de gauche – Bor- deaux, Nancy, Strasbourg, Marseille ou Paris –, ont préparé la mise en place de ces salles. Ce livre revient sur ces années où les usagers de drogues illicites ont été des boucs émissaires. Il est un cri d’espoir et un appel pour une politique des drogues plus humaine et plus efficace, fondée sur la régulation des usages. Le Monde à l’endroit Don Rash (traduit de l’anglais par Isabelle Reinharez) – Seuil, 281 pages, 19,50 € Travis Shelton, jeune dur de 17 ans, en perpétuel conflit avec son père, a, un beau jour de pêche à la truite en été, l’occasion de commettre la bêtise qui va sans doute changer le cours de sa vie : il tombe sur une plantation clan- destine de chanvre indien, en coupe quelques pieds et les charge dans son pick-up. Ensuite, il les vend à Leonard Shuler, un ancien prof devenu dealer. Trois récoltes détournées à son profit plus tard, le petit malin est surpris par les propriétaires du champ, un “mastard” intraitable et son ballot de fils, qui lui sectionnent le tendon d’Achille au couteau serpette, histoire de “lui apprendre la vie”. On ne plaisante pas dans les Appalaches ! Chassé de chez lui par son père, Travis trouve refuge dans le mobile home de Leonard, le dealer, qui héberge aussi Dena, “une femme de peu”, alcoo- lique et droguée, que “ce trou” insupporte mais qui ne sait pas comment s’en “arracher”. Et voilà

vvvvvvvvvvvvvvvvvvvvvvvvvvvvvv - edimark.fr · gnie du métropolitain pari - sien), ... ce qui risque d’entraîner ... version numérique format ePub: 12,99

Embed Size (px)

Citation preview

Le Courrier des addictions (15) – n ° 2 – Avril-mai-juin-201333

L’ h o s p i t a l i s a t i o n brève en alcoologie Henri Gomez – Érès, 150 pages, 23 €Depuis 25 ans, Henri Gomez, psychiatre et gastroentérologue de Toulouse, a déve-loppé une méthodo-logie qui vise à rendre plus efficace le soin alcoologique. L’hos-pitalisation brève en alcoologie (HBa), telle qu’elle est ici justifiée et explicitée, est une des pièces maîtresses de ce dispositif qui vise à “dépsychiatriser” autant que faire se peut l’alcoologie en aidant les per-sonnes en difficulté avec l’alcool à se prendre véritablement en main. En alternative à la plupart des cures classiques, l’HBa se déroule sur une semaine. Son contenu psychothérapique est diversifié, de type intégratif : alcoologique, psychanalytique, systémique, comportemental, philosophique et culturel. L’HBa s’appuie sur l’engagement au long cours des soignants et des patients, sur un travail de groupe et l’implication d’associations de bénévoles abstinents.S’adressant aux soignants du champ alcoolo-gique et addictologique, aux personnes en diffi-culté avec l’alcool, aux intervenants et décideurs œuvrant en santé publique, l’ouvrage est écrit dans un esprit de critique constructive, avec des exemples pris dans le quotidien de l’activité. Une bibliographie sélective et des annexes concrètes donnent à l’ouvrage un aspect opérationnel.

Autres ouvrages du même auteur, chez le même éditeur : Les groupes de parole en alcoologie, Les clés pour sortir de l’alcool. Chez Dunod : La personne alcoolique, Soigner l’alcoolique, L’al-coolique, ses proches et le soignant, Guide de l’accompagnement des personnes en difficulté avec l’alcool, etc.

Le peuple des tunnels Astrid Fontaine – Gingko éditeur et la RATP, 25 €Le peuple des tunnels, de l’ethnologue Astrid Fon-taine, fait revivre le quoti-dien des milliers d’hommes et de femmes qui travail-lèrent pour le Nord-Sud, une des 2 compagnies du métro parisien, absorbée en 1930 par sa concurrente, la puissante CMP (Compa-gnie du métropolitain pari-

sien), qui deviendra la RATP en 1949. Astrid Fontaine, que l’on connaît pour ses recherches sur les rave-parties (avec Caroline Fontana) et sur le monde du travail, qu’elle a abordé sous différents aspects (vêtements professionnels, pratiques et représentations, usages de drogues,

histoire du travail social, etc.) exhume, à partir des archives de la RATP, le trésor enfoui dans les dossiers de milliers d’employés qui l’ont fait naître et vivre. Au fil d’abondantes correspondances et d’anec-dotes qui ponctuent la vie quotidienne de cette petite compagnie de métro, apparaît l’envers du décor de la Belle Époque : la tuberculose, les ravages de l’alcool, la violence des mœurs, la dureté des conditions de vie et de travail, les premières luttes sociales, la Grande Guerre et ses drames. Des petites histoires dans la grande Histoire, des petites gens dont les vies ont été archivées depuis près de 1 siècle, attendant la possibilité d’une résurrection.

Saving normal: an insider’s revolt against out-of-control psychiatric diagnosis, DSM-5, big pharma, and the medicalization of ordi-nary life – Allen Frances – Sur Amazon.fr, 21,38 €, livraison gratuiteLa sortie du DSM-5, la cinquième édition du Manuel diagnostique et statistiques des troubles mentaux, prévue pour la fin de mai, à l’occasion du congrès annuel de l’American Psychiatric Association, est à l’origine de la publication de plusieurs ouvrages et article polémiques parmi lesquels celui-ci. L’auteur de ce “Sauver le normal : la révolte d’un initié contre les diagnos-tics psychiatriques incontrôlés, le DSM-5, Big Pharma et la médicalisation de la vie ordinaire” sait de quoi il parle. Allen Frances, en effet, n’est autre que le psychiatre qui avait supervisé, en 1994, la révision du DSM-III qui a donné nais-sance à l’actuel DSM-IV ! Il fustige aujourd’hui le fait d’introduire de nouveaux diagnostics, d’en simplifier les critères de dépistage ou d’en revoir les seuils à la baisse, ce qui risque d’entraîner une surmédicalisation des difficultés banales de la vie. Il en veut pour preuve, entre autres, la nouvelle façon “psychiatrisante” d’appréhender certains symptômes somatiques comme la fibro-myalgie, le syndrome du côlon irritable ou la douleur chronique, qui “sur-qualifie” la simple anxiété due à ces états physiques.Rappelons que, dans le DSM-5, les catégories actuelles d’abus et de dépendance à une subs-tance seraient remplacées par une nouvelle caté-gorie : “addictions et troubles reliés”, incluant les troubles d’utilisation de substance avec chaque drogue identifiée dans sa propre catégorie. Il propose une nouvelle catégorie, “addictions comportementales” (jeu pathologique), voire à Internet. Mais, cette dernière serait plutôt inté-grée à l’appendice des “diagnostics sous étude” pour une inclusion éventuelle dans la prochaine édition du manuel.

Salle de shoot, les salles d’injection supervi-sée à l’heure du débat français – Jean-Pierre Couteron, Pierre Chappard – La Découverte, 187 pages, 12,50 €Jean-Pierre Couteron, président de la Fédération Addiction et Pierre Chappard, coordinateur du

Réseau français de réduc-tion des risques et pré-sident de PsychoACTIF, viennent de publier un ouvrage à 4 mains qui est en plein cœur de l’actua-lité. Il retrace l’histoire des salles de consomma-tion à travers le monde (Espagne, Suisse, Alle-magne ou Canada), mais il revient aussi sur l’histoire mouvementée de la réduction des risques en France. Le débat sur les salles d’injection exacerbe, en effet, les tensions entre les tenants de la “guerre à la drogue”, essentiellement des responsables poli-tiques nationaux tentés par la démagogie, et les partisans de la “réduction des risques”, des élus locaux, professionnels de la santé et du travail social, pragmatiques. Le précédent gouverne-ment avait dit “non” aux salles d’injection et, aujourd’hui, dans l’opposition, ses principaux leaders restent vent debout contre l’ouverture expérimentale en été 2013 d’une salle dans le Xe arrondissement de Paris. Malgré ce refus, des villes, de droite comme de gauche – Bor-deaux, Nancy, Strasbourg, Marseille ou Paris –, ont préparé la mise en place de ces salles. Ce livre revient sur ces années où les usagers de drogues illicites ont été des boucs émissaires. Il est un cri d’espoir et un appel pour une politique des drogues plus humaine et plus efficace, fondée sur la régulation des usages.

Le Monde à l’endroit Don Rash (traduit de l’anglais par Isabelle Reinharez) –  Seuil, 281 pages, 19,50 €Travis Shelton, jeune dur de 17 ans, en perpétuel conflit avec son père, a, un beau jour de pêche à la truite en été, l’occasion de commettre la bêtise qui va sans doute changer le cours de sa vie : il tombe sur une plantation clan-destine de chanvre indien, en coupe quelques pieds et les charge dans son pick-up. Ensuite, il les vend à Leonard Shuler, un ancien prof devenu dealer. Trois récoltes détournées à son profit plus tard, le petit malin est surpris par les propriétaires du champ, un “mastard” intraitable et son ballot de fils, qui lui sectionnent le tendon d’Achille au couteau serpette, histoire de “lui apprendre la vie”. On ne plaisante pas dans les Appalaches ! Chassé de chez lui par son père, Travis trouve refuge dans le mobile home de Leonard, le dealer, qui héberge aussi Dena, “une femme de peu”, alcoo-lique et droguée, que “ce trou” insupporte mais qui ne sait pas comment s’en “arracher”. Et voilà

Le Courrier des addictions (15) – n ° 2 – Avril-mai-juin 2013 34

au Courrier des Addictions

Vous êtes :

Raison sociale : .........................................................................................................(si collectivité : association, administration, société…)

M., Mme, Mlle : .........................................................................................................

Prénom : .....................................................................................................................

Pratique : o hospitalière o libérale o autre : .................................................(cochez)

E-mail (indispensable pour bénéficier de nos services Internet : archives, newsletters…) :

Votre adresse postale : .....................................................................................

......................................................................................................................................

Ville : ...........................................................................................................................

Code postal : ................................ Pays : ................................................................

Tél. : ............................................... Fax : .............................................................

En cas de réabonnement, de changement d’adresse ou de demande de renseignements, merci de joindre votre dernière étiquette-adresse.Votre abonnement prendra effet dans un délai de 3 semaines à réception de votre règlement. Un justificatif de paiement vous sera adressé.Conformément à la loi Informatique et Libertés du 6 janvier 1978, vous disposez d’un droit d’accès et de rectification des données que vous avez transmises, en adressant un courrier à Edimark SAS. Les informations requises nous sont nécessaires pour la mise en place de votre abonnement.

Votre tarif pour 1 AN d’abonnement (4 numéros) : (Cochez la case qui vous correspond)

o Collectivité : 155 € TTC o Particulier : 114 € TTC o Étudiant : 80 € TTC* * Merci de bien vouloir joindre la copie de votre carte d’étudiant

Votre tarif pour 2 ANS d’abonnement (8 numéros) : (Cochez la case qui vous correspond)

o Collectivité : 263 € TTC o Particulier : 194 € TTC o Étudiant : 132 € TTC** Merci de bien vouloir joindre la copie de votre carte d’étudiant.

Vous devez régler :➊ VOTRE TARIF (inscrivez celui que vous avez coché) € TTC➋ Frais de port (par avion) :

Votre revue vous sera envoyée : o En France / DOM-TOM (GRATUIT) o En Europe, Afrique 8 € TTC o En Asie, Océanie, Amérique 15 € TTC➌ TOTAL, FRAIS DE PORT INCLUS (= ➊ + ➋) € TTC

Vous réglez par (cochez) :o Carte bancaire VISA, EUROCARD/MASTERCARD

N° I I I I I I I I I I I I I I I I I Date d’expiration I I I I I

Date : N° C V V I I I I

Signature : (Trois derniers chiffres au dos de votre carte bancaire)

(obligatoire)

o Chèque à l’ordre de EDIMARKo Virement bancaire à réception de la facture (réservé aux collectivités)

CDA

n° 2-

Juin

2013

ABONNEZ-VOUS ET BÉNÉFICIEZ DE NOMBREUX SERVICES • Oui, je m’abonne

vol. 15 –

Avril-mai-juin 2013n°2

Société éditrice : EDIMARK SAS

CPPAP : 0416 T 78631

ISSN : 1294-2561

Trimestriel

Prix du numéro : 39 €

DPC

Ab o n n e z - v o u s p . 3 5

É D I T O R I A L

3

◆ L’alcool : un arlequin addictologique – D. Touzeau

S Y N T H È S E

4

◆ Réduction de la consommation d’alcool en 10 points – P. Bendimerad, G. Brousse

D O S S I E R “A L C O O L O D É D E N D A N C E ”

7

Coordonnateurs : Dr P. Batel, Pr Y. Calmus, Pr P. Mathurin, Dr A. Pauwels

◆ Comorbidités addictologiques dans l’alcoolodépendance : aspects épidémiologiques

A. Luquiens, A. Dervaux, H.J. Aubin

◆ Alcool et adolescence – A. Chassevent, M. Bronnec

◆ L’alcoolisme et ses conséquences, une maladie orpheline – B. Nalpas

◆ Comorbidités psychiatriques dans l’alcoolodépendance – M. Cognat-Brageot, P. Louville,

F. Limosin

◆Transplantation hépatique pour maladie alcoolique du foie : question scientifique

ou question “morale” ? – S. Faure, G.P. Pageaux

F O C U S

2 5

◆ Tabac, schizophrénie : l’hypothèse de l’automédication – Smoking, schizophrenia: the self-medi-

cation hypothesis – R. de Beaurepaire

A G E N D A

2 9

J O U R N É E S

3 0

K I O S Q U E

3 1

L I V R E S

3 3

abonnez-vous… page 35w Contactez-nous au 01 46 67 62 87, du lundi au vendredi de 9 h à 18 h,

ou par fax au 01 46 67 63 09, ou par e-mail à [email protected]

À TRÈS VITE ! ... POUR UNE INFORMATION INDISPENSABLE À LA PRATIQUE DE VOTRE PROFESSIONBulletin à découper et à renvoyer complété et accompagné du règlement à : EDIMARK SAS – 2, rue Sainte-Marie – 92418 Courbevoie Cedex

+ le Web GRATUIT + de 20 revues en ligne !

www.edimark.fr

4 numéros par an

Abonnez-vous et bénéficiez de nombreux services

Abonnez-vous !

)

)

au lieu de 156€(Tarif au numéro)

au lieu de 312€(Tarif au numéro)

CAD

la réunion de ces êtres solitaires et peu expansifs, qui vivent dans le lieu où s’est déroulé, pendant la guerre de Sécession, un massacre de civils épouvantable, dont le secret sert de ciment à une communauté taiseuse et rude… Dans une nature superbe, apaisante…

Il faut tuer Lewis Winter – Malcolm Mackay (traduit de l’anglais par Fanchta Gonzales Battle) – éditions Liana Lévi, 240 pages, 17 € ; version numérique format ePub : 12,99 €L’auteur s’est glissé dans la tête d’un tueur à gages, un esthète quasi maniaque, soucieux d’exécuter ses contrats très “proprement” et sans douleur pour... ses victimes. Tueur à gages, c’est le métier que ce Calum MacLean, d’à peine 29 ans, prend très au sérieux, avec un perfec-tionnisme qui frôle l’absurde. Il prépare pru-demment et minutieusement l’exécution de ses contrats, pour que rien ne déraille. Pour ne pas se faire repérer. Pour ne pas laisser d’indices. Ainsi, il pourra éviter de tomber dans les filets

de la police et conserver n o n s e u l e m e nt s a liberté mais aussi son indépendance. Sur ce dernier point, Calum est intraitable : pré-s er ver s on s t atut de free-lance de la gâchette sans passer sous le contrôle d’un caïd, et liquider Lewis Winter, un dealer de petite envergure mais devenu encombrant. Mais voilà, il arrive à Glasgow comme ailleurs que les boss se déclarent la guerre et que l’on se retrouve pris entre 2 feux. Et là, seuls les bras protecteurs de l’organisation peuvent vous sauver…Dans ce thriller au ton distancié, au rythme soutenu et à la prose acérée, Mackay s’affirme comme une nouvelle voix du roman noir amé-ricain. L’auteur s’est glissé dans la tête d’un tueur à gages esthète jusqu’à la maniaquerie,

soucieux d’exécuter ses contrats sans mal ni douleur pour... ses victimes.

Conduites addictives : du risque au chan-gement – Laurent Karila − Reckitt Benckiser Pharmaceuticals, Éditions Phase 5, 52 pages, Diffusion R & B Pharmaceuticals, 15, rue Am-père, 91748 Massy CedexCe petit ouvrage est un précieux vade-mecum qui devrait permettre aux acteurs de santé de mieux comprendre et communiquer sur les processus addictifs qui interviennent à diffé-rents niveaux, leurs mécanismes physiopatho-logiques et les approches thérapeutiques glo-bales : “Comment motiver le changement ?”, “Qu’est-ce que le craving, comment le gérer ?”, “Le sevrage thérapeutique”, “Comment intégrer la thérapie cognitive et comportementale aux traitements médicamenteux ?”, “Quels sont les autres types de psychothérapies utilisés dans les addictions ?”, “L’éducation thérapeutique”, etc.

PdP

vvvvvvvvvvvvvvvvvvvvvvvvvvvvvvComment traiter l’anorexie mentaleUne étude australienne a analysé les essais consacrés aux différentes approches thérapeutiques1 de ce trouble des comportements alimen-taires, “randomisés”, contrôlés, et dont les résultats ont été publiés dans la littérature médicale récente. L’objectif était d’évaluer l’efficacité de ces approches. Le résultat n’en n’est pas très positif, puisque les auteurs de cette méta-analyse ont constaté que les preuves de leur efficacité thérapeu-tique sont globalement “limitées”, en matière d’anorexie mentale sévère, avec trop souvent, pour seule finalité, la reprise de poids. Les auteurs concluent qu’il faudrait également évaluer l’impact de ces approches sur la réduction des risques et des coûts personnels et sociaux dans la chronicisation de l’anorexie, cette dernière notion restant d’ailleurs à mieux définir.1 Thérapie cognitivocomportementale, thérapies par remédiation cognitive, approche de Maudsley et de Strober, etc. Hay PJ, Touyz S, Sud R. Treatment for severe and enduring anorexia nervosa: a review. Aust N Z J Psychiatry 2012;46(12):1136-44.

Quatre cent mille hospitalisations par an liées à l’alcoolC’est le chiffre que la Société française d’alcoologie a révélé, en présen-tant un rapport dont Europe 1 a fait état le 22 mars dernier. Il est d’autant plus alarmant qu’il a progressé de 30 % en 3 ans. À titre de comparaison : les séjours à l’hôpital liés à l’alcool sont 2 fois plus nombreux que ceux causés par le diabète ou les maladies cardiovasculaires1…Rappelons qu’un travail de l’institut Gustave-Roussy (IGR) à Villejuif 2 (Sylvie Guérin, Agnès Laplanche, Ariane Dunant et Catherine Hill, du service de biostatistique et d’épidémiologie de l’IGR) vient de montrer que la consommation d’alcool a été responsable de 49 000 décès en 2009, en France : 15 000 liés à un cancer et 12 000 à une maladie cardio vasculaire. Soit : 22 % des décès qui surviennent entre 15 et 34 ans, 18 % entre 35 et 64 ans et 7 % à partir de 65 ans. À cela il convient d’ajouter 8 000 morts par maladies digestives (cirrhoses) et autant de décès liés à des accidents ou des suicides. Sans oublier ceux qui sont provoqués par d’autres maladies, notamment les troubles mentaux. “Comparée aux autres pays européens, la France est en mauvaise position”, explique Catherine Hill. La part des décès attribuables à l’alcool parmi les hommes (13 %) est ainsi bien

supérieure en France à celle qui est observée dans d’autres pays, comme la Suisse (5 %), l’Italie (3 %) et le Danemark (1 %).En France, la consommation a pourtant diminué de 50 % ces 50 dernières années, passant de 33 g d’alcool pur/jour et par adulte en 1994 à 30 g en 2002-2003 et 27 g en 2009. Depuis, cette consommation stagne : 26,6 g en 2010 et 27,3 g en 2011. Les auteures estiment donc nécessaire de poursuivre les efforts pour réduire encore la consommation d’alcool en France. 1 SFA : www.sfalcoologie.asso.fr/2 Communiqué de presse de l’IGR du 6 mars 2013 (http://www.igr.fr) sur l’article “Alcohol-attributable mortality in France” de Sylvie Guérin, Agnès Laplanche, Ariane Dunant et Catherine Hill, publié dans Eur J Public Health 2013;doi: 10.1093. Service de biostatistique et d’épidémiologie, institut Gustave-Roussy, 114, rue Édouard-Vaillant, 94805 Villejuif Cedex, France. Tél. : +33 1 42 11 41 36, fax : +33 1 42 11 52 58. Email : [email protected]

Nouveau Mémento Ireb des chiffres de l’alcoolL’Institut de recherches scientifiques sur les boissons (Ireb) vient d’éditer la version 2013 du Mémento Alcool qui fournit, en 16 pages, les principaux chiffres en France et quelques comparaisons européennes.Il présente 7 chapitres et 23 graphiques ou tableaux : consommation globale, consommation à problèmes, consommation des jeunes, com-paraisons européennes, alcool et route, connaissance et comportements, mortalité spécifique, informations pratiques et marché des boissons alcoolisées. Ce document s’appuie sur des données et enquêtes produites notamment par l’Organisation mondiale de la santé (OMS), l’Observa-toire français des drogues et toxicomanies (OFDT), l’Institut national de la santé et de la recherche médicale (Inserm), l’Institut national de prévention et d’éducation à la santé (Inpes), l’Observatoire national inter-ministériel de sécurité routière (ONISR) et l’Institut de recherches et de documentation en économie de la santé (Irdes).L’édition 2013 présente les données récentes issues de l’Enquête santé et protection sociale (ESPS), réalisée tous les 2 ans par l’Irdes, ainsi que les dernières enquêtes réalisées auprès des jeunes (Espad 2011, Escapad 2011 et HBSC 2010).Accessible en ligne sur le site www.ireb.com, disponible sur demande auprès de l’Ireb dans la limite des stocks disponibles. Tél. : 01 48 74 82 19. Email : [email protected]