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Volume 2 - Nº 025 Septembre 2008

Volume 2 - Nº 025 Septembre 2008 - ONUCI

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Volume 2 - Nº 025 Septembre 2008

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Message de M. Ban Ki-Moon, Secrétaire Général des Nations Unies

Cette année, la Journée internationale de la paix prend un relief particulier.

C'est en effet l'année du soixantième anniversaire de l'adoption de la Déclaration universelle desdroits de l'homme. Nous savons que les droits de l'homme sont essentiels pour la paix. Or, tropd'hommes et de femmes dans le monde subissent encore des violations de leurs droits — surtoutpendant et après des conflits armés.

Nous devons donc faire en sorte que les droits consacrés par la Déclaration soient une réalité vivanteet qu'ils soient connus, compris et exercés par tous et partout. Malheureusement, ce sont souventceux et celles qui ont le plus besoin de voir protéger leurs droits qui ont, aussi, le plus besoin de savoirque la Déclaration existe — et qu'elle existe pour eux et pour elles.

Parallèlement à cela, nous connaissons une véritable crise du développement. Cette année, nousfranchirons le point médian de notre course à la réalisation des objectifs du Millénaire pour ledéveloppement — ce projet d'édification d'un monde meilleur au XXIe siècle que se sont assigné lesdirigeants de tous les pays. Atteindre ces objectifs est également essentiel pour la paix.

Et pourtant, de nombreux pays d'Afrique ne sont pas dans les temps pour atteindre pas même un seuldes objectifs d'ici à la date convenue de 2015. C'est pourquoi, juste après la Journée internationalede la paix, l'Organisation des Nations Unies convoquera une réunion entre les gouvernements, lasociété civile et les milieux économiques pour forger une large coalition et essayer de rattraper leretard par rapport aux objectifs.

Les enjeux qui nous rassemblent autour de cette Journée internationale de la paix sont considérables.Pour mobiliser les hommes et les femmes du monde entier, l'ONU a décidé de lancer une campagnede textos. Mon texto à moi dit ceci : « En ce 21 septembre, Journée internationale de la paix, j'exhorteles dirigeants et les peuples du monde entier à joindre leurs forces contre la guerre, la pauvreté et lafaim, et pour les droits de l'homme pour tous. »

Envoyons tous ensemble un vibrant appel à la paix qui sera lu, entendu et partagé tout autour dumonde!

21 septembre 2008

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Message de M. Y.J Choi, ReprésentantSpécial du Secrétaire Général desNations Unies pour la Côte d’Ivoire

Mes chers collègues et amis,

En septembre 2001, l’Assemblée générale des Nations Unies a adopté la date du 21 septembre pourla célébration de la Journée Internationale de la Paix.

La célébration de la journée internationale de la paix est devenue effective pour la première fois en2002. Par un hasard de l’histoire, elle est intervenue trois jours après le déclenchement du conflitivoirien.

L’Assemblée Générale des Nations Unies, en instaurant cette journée, voulait en faire un moment decessez-le-feu et de non violence et appelait les nations du monde à respecter l’absence d’hostilité aucours de la journée.

En Côte d’Ivoire, la Journée Internationale de la Paix se déroule, cette année, sous de bons auspicesgrâce aux nombreuses avancées enregistrées vers la sortie de crise, dont la plus récente est ledémarrage de l’opération d’identification et de recensement électoral.

Six ans après le début de la crise, la paix définitive n’a jamais paru aussi proche. Des progrès ont étéréalisés grâce à la contribution de tous, surtout des Ivoiriens et de leurs dirigeants. Je voudrais lancerun vibrant appel à toutes les parties, particulièrement aux ex- forces belligérantes, à continuer demaintenir le climat apaisé que l’on note si heureusement à travers tout le pays.

En cette journée solennelle, oeuvrons ensemble pour assurer la quiétude des populations et ainsicréer les conditions de leur participation à des élections qui soient ouvertes, libres, justes et trans-parentes.

Pour terminer, je me permets de répéter le slogan de l’ONUCI “Travaillons ensemble. Vous sortez dela crise. Nous sortons de la Côte d’Ivoire “.

21 septembre 2008

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L’Opération des Nations Unies enCôte d’Ivoire (ONUCI), a appuyéun groupe de 120 femmes du

village de Blotilé, dans le cadre de laconsolidation de la paix et de la cohé-sion sociale. Cet appui, qui a consisté àfinancer des cultures maraichères, aété réalisé avec l’aide du Bureau deCoordination des Affaires Humanitaires(OCHA) et l’ONG Care International.

Blotilé est un village de la sous préfec-ture de Zou, dans le département deBangolo, dans l’Ouest du pays.Comme bon nombre de villages dudépartement, Blotilé s’est vidé de sesoccupants, qui se sont déplacés versGuiglo et Duékoué, en raison des prob-lèmes de sécurité.

A la faveur de la signature de l’accordpolitique de Ouagadougou, qui afavorisé une décrispation de la situa-tion, des démarches de mise en con-fiance et de réconciliation ont étéorganisées par les organisationshumanitaires avec l’appui des autoritéslocales en vue de favoriser le retourdes déplacés internes dans leur villaged’origine.

Ainsi donc, le 28 septembre 2007, lepremier convoi des retournés volon-taires, escorté par la brigade mixte et lapolice onusienne basée à Bangolo, aété accueilli à Blotilé. Afin de favoriserune vie harmonieuse entre ces ex-déplacés et les autres communautés,l’ONUCI a octroyé un financement de8.500.000 F.CFA pour la réalisationd’un projet a impact rapide. Le projetconsistait, en partie, au développementde cultures, maraichères rassemblant120 femmes de diverses communautésethniques.

L’autre partie de ce projet consistera enl’octroi par l’ONUCI d’une broyeuseaux bénéficiaires. Celles-ci présententdéjà aux visiteurs, le local devantaccueillir cette machine qui, à coup sûr,réduira considérablement les efforts etle temps de travail pour écraser le maisou le manioc servant pour le repasquotidien.

La Présidente du groupement des 120femmes, Mme Helene BangoulahiKouhan, entourée des représentantesdes différentes communautés, expliqueque les femmes sont satisfaites des

premières récoltes. Sur un périmètred’un hectare mis à leur disposition, enavril 2008, la production était de 20 sacsde concombres et 10 sacs de haricotsverts. Cette production était écoulée, leslundis, sur le marché de Logoualé (30km de Blotilé) et les vendredis, sur ceuxde Yapleu et de Man. La productions’étendra bientôt aux gombos, auxchoux, aux aubergines, aux piments etaux carottes.

Les représentantes des différentescommunautés, se sont dits satisfaites etont exprimé leur reconnaissance àl’ONUCI, aux agences humanitaires(OCHA, PAM) et à Care International,pour l’appui reçu. Elles se sontdéclarées engagées à travailler ausuccès de cette activité génératrice derevenu autour de laquelle s’est retissé etconsolidé la cohésion sociale.

Les bienfaits de cette union seront éten-dus aux autres femmes de la localité.Selon Mme Helene Bangoulahi Kouhan,lorsque la broyeuse sera livrée, elle seramise au service de toutes les femmesdes villages environnants commeTéonlé, Gouetilé, Douandé, Ndrikro,Konankro, Matiaskro et Trois Carrefours,tous distants d’environ 3 km du villagecentral qu’est Blotilé.

Le chef du village M. Zrabanhi Douan, aexprimé sa gratitude à l’ONUCI et àCare International, pour avoir favorisé lacohésion des autochtones avec leurs« frères » Lobi, Baoulé, et ceux venusdes pays voisins membres de laCEDEAO (Maliens et Burkinabé).« Nous avons retrouvé la paix, nousnous entendons bien et nous travaillonsmain dans la main », a indiqué le chef.

Vu les résultats positifs de cettepremière activité génératrice de revenusavec les femmes, le responsable duComité de paix de Blotilé, M. GueyConstantin, a souhaité un appui desNations Unies pour renforcer la coopéra-tion entre les hommes autour d’un projetd’élevage de poulets ou de porcs.

Par Marie Puchon

DES FEMMES DE COMMUNAUTÉS DIVERSES RÉCONCILIÉES PARL’ONUCI AUTOUR D’UN MÊME PROJET

Le projet a rassemblé toutes les femmes de Blotilé © UN / ONUCI

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L’Opération des Nations Unies enCôte d’Ivoire (ONUCI) a remis le 6août, à Péhé, un village de la sous

préfecture de Toulepleu, une broyeusede céréales à une organisation nongouvernementale (Ong) dénommée« Péhé », du nom de ce village où elleœuvre au développement et à lapromotion des droits de l’homme.

La broyeuse a été remise par le chef dubureau régional des Droits de l’Hommede l’ONUCI de Duékoué, Jean-MarieKalama, au président de l’Ong, PatriceVahard, a l’occasion d’une fête popu-laire, en présence du sous-préfet, desreprésentants du bataillon béninois,des chefs traditionnels et des cadres dela localité.

Cet équipement agricole destiné àréduire la charge de travail des femmesdu village est également vu comme unfacteur de rapprochement des habi-tants du village et de consolidation de lacohésion sociale, car il sera utilisé pardes femmes de toutes les commu-

nautés habitant le village. Cettebroyeuse a été offerte dans le cadre dela première tranche du financementd’un projet à impact rapide, sollicitéauprès de l’ONUCI par l’Ong.

« La contribution à la restauration d’unepaix durable, l’appui et le soutien àl’amélioration de la situation des droitsde l’homme figurent parmi le mandat del’ONUCI », a indiqué à la population,Jean Marie Kalama.

« Dans le contexte actuel, finit la guerredes armes et commence la guerre dedéveloppement dont les actions rési-dent dans la réhabilitation et la restau-ration de la société », a-t-il ajouté.

« Hier, vous nous aviez aidé à cesser laguerre. Aujourd’hui, vous nous aidez àaller au développement. Merci !», adéclaré le sous préfet de Péhé, leCapitaine Gnawa Dablé Kennedy,s’adressant aux représentants de lamission onusienne. Il a souligné le rôlepositif de l’ONUCI dans l’avènement

d’une paix définitive dans le pays. Il aégalement appelé la population àrelever le défi de l’unité afin de seconsacrer au travail, source dedéveloppement.

Le président de l’Ong « Péhé », PatriceVahard, a dit également la reconnais-sance des villageois à l’ONUCI pourson soutien aux efforts de lutte contre lafaim dans le village. Péhé fait partie des localités dont lespopulations ont accepté le retour desdéplacées. Aussi, la broyeuse decéréales devrait-elle permettre derenforcer les liens entre les femmes dediverses communautés regroupées encoopérative.

Le deuxième volet du projet à impactrapide consistera en des sensibilisa-tions aux droits de l’Homme, à la cohé-sion sociale ainsi qu’à l’acquisition dumatériel de ces séances de sensibilisa-tion.

La broyeuse sera facteur d’unité pour les femmes de Pélé © UN / ONUCI

UNE BROYEUSE POUR CONSOLIDER LA COHÉSION SOCIALE À PÉHÉ

Par Joseph Wabatinga

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Abidjan, le 21 octobre 2008…Levillage de Grogro, 35 km deTiébissou, a communié le 27

septembre 2008 avec la communautéinternationale à l’occasion de la célébra-tion, en retard, de la « Journée interna-tionale de la paix », commémorée offi-ciellement les 25 septembres parl’Organisation des Nations Unies(ONU). Cette célébration s’est dérouléedans ce village, en hommage à l’effortde cohésion sociale.

Grogro est un village de 2000 habitantsconnu pour ses actions en faveur de lacohésion sociale. Ce village avaitaccueilli, en 1998, des éleveurs Peulhspourchassés dans tous les autresvillages de la localité suite à un conflitqui les opposait aux agriculteurs desvillages voisins. « Cela avait valu àGrogro une forte hostilité de la part desvillages voisins », explique SidikibaTraoré, le président de l’ONG« Carrefour Jeunesse ».

L’ONG avait initié la célébration «spéciale » dans ce village dans le cadrede ses activités de promotion de lacohésion sociale, durement fragiliséepar le conflit armé que le pays a connu.« Les notables et les cadres de Grogroont tout mis en œuvre pour parvenir nonseulement à se réconcilier avec lesvillages voisins mais aussi à continuerd’assurer la sécurité de leurs hôtes », aexpliqué Traoré.

L’attachement à la paix et à l’hospitalitédes habitants de Grogro a été ànouveau souligné lors de la célébrationdu 27 septembre où tous les habitantsdu village ont réservé un accueilchaleureux aux représentants del’ONUCI, du Conseil Général deTiébissou, au Directeur régional de laSanté et aux diverses autorités poli-tiques et administratives du départe-ment venus participer à la fête.

La délégation de l’ONUCI comprenaitles représentants des différentes unitésvenues de Bouaké et de Yamous-soukro, et des éléments militaires issusdes bataillons ghanéens et pakistanais.

Ces casques bleus ont offert des soinsmédicaux aux malades de Grogro.

Le chef du village, le patriarche KoffiYao dit Zazié, 90 ans, a exprimé sa gra-titude à l’ONUCI pour les soins médi-caux gratuits. Mais sa joie a été plusgrande lorsque le Lieutenant-colonelAzmat a annoncé que le Bataillonpakistanais de l’ONUCI va entreprendredes travaux de réprofilage de la pistereliant Tiébissou à Grogro. Ce quimettra fin au cauchemar quotidien deshabitants de ce village. La partie decette piste à reprofiler, conduisant aucœur du village de Grogro, a étébaptisée par anticipation « Route de laPaix de l’ONUCI ».

Plusieurs porte-parole du village ontrendu hommage à l’ONUCI. KonanKouakou, cadre de Banque à Bouaké etmembre du Comité d’accueil, a indiquéque cet hommage est l’expression de lareconnaissance des efforts inlassablesdéployés par la mission pour le retourde la paix en Côte d’Ivoire. Pour matéri-

aliser la gratitude de Grogro, un autrecadre du village, le Lieutenant-colonelFrancis Konan des Douanes, a remisdes distinctions aux responsables del’ONUCI : à l’Administrateur régionalpour le secteur Est, Fodé Kamara, auLieutenant-colonel Azmat et à laDirectrice du Bureau de l’Informationpublique, Mme Margherita Amodeo.Ces hauts fonctionnaires ont été ainsiélevés au rang de Notables de la Paixde Grogro.

L’Administrateur régional, FodéKamara, au nom du Représentantspécial du Secrétaire Général desNations Unies a expliqué aux habitantsde Grogro que « la recherche de lacohésion sociale et de la paix sont aucœur du mandat confié à l’ONUCI ». Il aajouté que l’ONUCI est à l’écoute despopulations pour mieux cerner leurspréoccupations en vue d’accomplir plusefficacement sa mission.

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Les habitants de Grogo sont attachés à la paix et à l’hospitalité © UN / ONUCI

Par Souleymane Bah

COHÉSION SOCIALE : L’ONUCI SOUTIENT LES ACTIONS DUVILLAGE DE GROGRO

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Les Nations Unies mènent une luttesans relâche contre les violencesfaites aux femmes et recomman-

dent que celle-ci soient impliquées sur lemême pied d’égalité à tous les effortsvisant à maintenir et à promouvoir la paixet la sécurité.

C’est dans ce cadre que l’Opération desNations Unies en Côte d’Ivoire (ONUCI)initie des actions, en partenariat avec lesagences des Nations Unies pour affron-

ter les problèmes auxquels sont confron-tées les femmes ivoiriennes.

Après bien d’autres activités communes,les associations et réseaux de femmesde Côte d’Ivoire ont convenu, en août2008, au siège de l’Opération desNations Unies en Côte d’Ivoire (ONUCI),à Abidjan, avec des structures onusi-ennes et gouvernementales, de la miseen œuvre d’un plan d’action urgent.L’objectif de ce plan d’action est de luttercontre les violences faites aux femmes et

aux filles à travers le pays.

Le plan d’action qui avait été élaborépar les organisations de femmes, enmai 2008, s’articule autour de quatreactivités principales : la sensibilisation,la prise en charge, la formation et lalutte contre l’impunité.

Les organisations féminines ont solli-cité l’appui de l’ONUCI et des agencesdu système des Nations Unies pour

accroitre la sensibilisation, produire desaffiches et réaliser des programmesradio pour combattre la violence contreles femmes.

Elles ont exprimé le souhait derenforcer les capacités de leursmembres, mais aussi celles des forcesde défense et de sécurité et des magis-trats, afin de lutter contre l’impunité.Elles ont envisagé également une priseen charge psycho-sociale et la facilita-tion de l’accès des victimes aux voies

de recours. Pour cela, elles entendentcréer et/ou réhabiliter des centresd’écoute.

L’ONUCI et les agences des NationsUnies comme Le Fonds de développe-ment des Nations Unies pour laFemme (UNIFEM), le Bureau deCoordination des Affaires Humani-taires des Nations Unies (OCHA) et leFonds des Nations unies pourl’Alimentation et l’Agriculture (FAO) ontaccueilli favorablement ce plan d’ac-tion et ont convenu d’appuyer unecampagne en faveur des femmes.L’UNIFEM a été désigné pour pilotercette campagne.

L’ONUCI, dont le Bureau del’Information Publique et l’Unité Genreont déjà élaboré des affiches de sensi-bilisation, mises à la disposition desfemmes, appuiera également lacampagne. Le Bureau de l’Informationinterviendra notamment dans la cam-pagne d’information et de sensibi-lisa-tion publique.

La lutte contre les violences faites auxfemmes et aux filles, est un combatcher au Secrétaire général desNations Unies, Ban Ki-Moon, arappelé la Directrice de la Division del’Information Publique de l’ONUCI,Margherita Amodeo, qui présidait larencontre.

Mme Amodeo a souligné l’ampleur dufléau en Côte d’Ivoire, citant l’exempledes cas de viols lors d’un concertpublic, à l’occasion de la Fête del’Indépendance. « Nous ne pouvonspas rester les bras croisés. Il faut quece spectacle cesse », a-t-elle indiqué.

Les participantes à la réunion ontrelevé que plusieurs actions restaientà mener pour aider les femmes ivoi-riennes dans leur combat. D’où lepartenariat solide qu’elles ont nouéavec les différentes structures onu-siennes et gouvernementales pourpoursuivre le combat.

LES RÉSEAUX FÉMININS ET LES NATIONS UNIES ENSEMBLECONTRE LES VIOLENCES FAITES AUX FEMMES

Les réseaux feminins et les Nations Unies travaillent ensembble © UN / ONUCI

Par Parfait Kouassi

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« Vous ne pouvez imaginer la joie quim’anime en vous recevant au nom de lapopulation, pour la pose de la premièrepierre de l’annexe du foyer des jeunesde Blolequin, entièrement financé parl’ONUCI ».

Telle est la joie exprimée par MonsieurDaouo Benoit, Maire de la ville deBlolequin à l’occasion de la cérémoniede la pose de la première pierre de l’an-nexe du foyer des jeunes de cette loca-l i té . Madame Amodeo Margher i taDirectrice de l’Information Publique del’ONUCI a participé à cette cérémonieà la fin du forum itinérant de l’Opérationdes Nations Unies en Côte d’Ivoire(ONUCI) à Blolequin le samedi 30 aout2008.

En effet, situé à 570km d’Abidjan,précisément dans le Moyen Cavally àl’ouest de la Côte d’Ivoire, la région deBlolequin a connu dans un passé récentles affres de la guerre et lesconséquences des conflits intercommu-nautaires, avec son cortège de viola-tions des droits de l’homme.

Cette pose de la première pierre de l’an-nexe du foyer des jeunes de Blolequinest la matérialisation d’un Projet àImpact Rapide de l’ONUCI en faveurdes jeunes de Blolequin. Ce projet avaitété soumis en son temps parl’Organisation pour le Développement etl’Action Humanitaire pour la Région del’Ouest. L’ONUCI a accepté de le

financé à hauteur de 10 millions defrancs CFA.

Outre la construction du bâtiment,l’ONUCI procédera également àl’équipement du dit foyer en ordinateur,appareils de sonorisation et en postetéléviseurs. Notons que cette annexedu foyer des jeunes de Blolequin seraconstituée de deux salles qui servirontde centre de formation des jeunes fillespour la couture.

Selon les autorités locales, cet apportde l’ONUCI contribuera notablement àl’amélioration des conditions de vied’une jeunesse constituée à plus de80% d’ex-combattants du fait de laguerre.

D’ailleurs pendant les assises du forumqui a précédé la pose de la premièrepierre, les jeunes qui s’étaient réunis laveille en atelier ont souhaité être aidépour sortir de la délinquance juvénile,du chômage endémique, de la drogueet du VIH/ SIDA. Ils ont vivementexprimé le désir d’obtenir des infra-structures socio-éducatives en vue deleur épanouissement physique et intel-lectuel.

Les populations, quant à elles, venuesnombreuses à cette cérémonie de posede la première pierre, n’ont pas manquéd’exprimer leur joie de partager avecl’ONUCI, ces moments qui resteront àjamais dans les annales de l’histoire deBlolequin.

L’ONUCI PROCÈDE À LA POSE DE LA PREMIÈRE PIERRE DE L’ANNEXE DU FOYER DES JEUNES DE BLOLEQUIN

Le foyer sera un lieu de rassemblement pour tous les jeunes de Blolequin © UN / ONUCI

Par Marius BOKPAKA

ABENGOUROU 94.7

ABIDJAN 96.0

ADZOPE 96.0

BANGOLO 91.1

BONDOUKOU 100.1

BOUAKÉ 95.3

BOUNA 102.8

BOUNDIALI 90.0

RETROUVEZ LE BULLETIN D’INFORMATION LA“FORCE DE LA PAIX” SUR LE SITE :

www.onuci.org

DABAKALA 93.9

DALOA 91.4

DANANÉ 97.6

DAOUKRO 94.7

DUEKOUE 91.1

FERKE 104.4

GUIGLO 93.7

KORHOGO 95.3

MAN 95.3

ODIENNÉ 101.1

SAN-PEDRO 106.3

SEGUELA 101.8

TABOU 95.3

YAMOUSSOUKRO 94.4

ZUENOULA 95.3

ÉCOUTEZ ONUCI-FM, LA RADIO DES NATIONS UNIESEN CÔTE D’IVOIRE

“ LA FRÉQUENCE DE LA PAIX ”

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9Par Salvator Ndabazerutse

UN AFFRONTEMENT SANGLANT ÉVITÉ À BOUNA

L'Opération des Nations Unies enCôte d’Ivoire (ONUCI) a sauvé, le18 juillet, la population de Bouna

d’un affrontement sanglant. Lespoliciers et les militaires de la mission,aidés des militaires français, ontconduit une médiation pour désa-morcer un conflit entre les jeunes de laville et les éléments des ForcesNouvelles, au moment où les deuxcamps étaient au bord de l’affronte-ment.

Le différend a commencé entre unsoldat des Forces Nouvelles (FN) etson créancier, un vendeur de volaille.Le soldat s’était rendu au marché deBouna à la recherche du vendeurAmadou BAMBA qui lui devait de l’ar-gent. Ne le retrouvant pas, il serenseigne auprès des autres vendeursde volailles du marché. Il demandemême à ces derniers de le conduirechez son créancier dont il ne connais-sait pas le domicile. Ceux-ci refusent.

Pendant que la discussion s’envenimaitentre le soldat et les autres commer-

çants, BAMBA, son créancier arrive surles lieux et donne raison à sescollègues. Aussitôt éclate une alterca-tion entre le soldat des ForcesNouvelles et le vendeur, soutenu parses collègues. Le soldat, se sentanthumilié, rentre chez lui et en revientavec une arme dont il menace de s’enservir pour régler son compte à ses« agresseurs ». Très vite, il seramaitrisé et bastonné par des jeunesprésents qui réussissent à lui arracherson arme pour la confier aux autoritésde la Cour Royale.

Cette dispute va connaitre une tournuredramatique lorsqu’informés, les frèresd'armes de l'élément des FN, tousarmés de kalachnikov, s’organisentpour engager une riposte à la dimen-sion de l’affront. Ils entendaient nonseulement venger leur ami mais égale-ment s’introduire dans la cour royalepour reprendre de force l’arme qui luiavait été arrachée.

Les jeunes de la ville, munis d'armesblanches, opposent alors une farouche

résistance. Les deux camps étaient aubord d’un affrontement sanglant.

Ayant appris les faits, les militaires dubataillon ghanéen de l’ONUCI et ceuxde la Force Licorne prennent positiondevant la cour du roi pour éviter que lesFN y accèdent. Pendant ce temps lespoliciers des Nations Unies (UNPOL),conduisaient une médiation entre lacour royale, les jeunes et les FN.

Au bout de la médiation, l’armearrachée au soldat est confiée auxUNPOL qui l’ont à leur tour remis auxFN. Le calme s’est alors réinstallé dansla ville. Satisfait de l’issue heureuse decette crise, la Cour Royale, les jeuneset les responsables FN ont expriméleur reconnaissance à l'ONUCI pour laqualité de la médiation et ont promis deprendre désormais toutes les disposi-tions pour que pareilles déconvenuesne se reproduisent plus.

L’intervention des casques bleus a été salutaire pour les habitants de Bouna © UN / ONUCI

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10Par Pr. Lanciné SYLLA

LA PAIX DÉMOCRATIQUE : ESPOIR PLANÉTAIRE POUR LE 21ème SIÈCLE

Qu’est-ce que la paixdémocratique ?

N’est-ce pas une gageure que devouloir définir ce concept en quelquesmots, et surtout, d’en faire un espoir de l’humanité pour le 21ème siècle ?

Le concept de paix démocratique estné et a pris de l’importance enSociologie des relations internationalesdepuis la fin de la guerre froide et lemouvement général de démocratisationqui a soufflé sur le monde entier. Ceconcept de paix démocratique dérivedu constat que l’ordre mondial actuel setrouve caractérisé par l’existence dedeux groupes de nations.

Pendant que les unes, les nations richeset développées des démocratiesavancées du Nord, créent un cadre

propice à la paix à travers des allianceset de grands regroupements régionauxet mondiaux, les autres, les nationspauvres et sous-développées du Sud,sont parfois le théâtre de guerres civileset de conflits sociopolitiques de toutessortes, à cause des dysfonction-nements de la démocratie et des Etats.

Les régions du monde composéesd’Etats stables, où la culture démocra-tique est assez forte, constituent doncdes zones de richesse, de paix et dedémocratie. Alors que les régionscomposées d’Etats instables, à laculture démocratique fragile, sont deszones de turbulence, de guerre et depauvreté.

Tandis qu’une paix démocratique à lafois intérieure et extérieure s’instauredurablement parmi les pays déve-loppés du Nord, dans certains pays dutiers-monde et dans les nouveaux Etats

sortis de l’effondrement du bloc sovié-tique, c’est la multiplication et l’interna-tionalisation des guerres civiles,renvoyant quelques fois à la guerrefroide d’antan. N’est-ce pas le casaujourd’hui du conflit entre la Géorgieet la Russie, avec les prises de positiondes Etats-Unis, de l’Union Européenneet surtout de l’OTAN ?

La faiblesse des Etats, leur déficitdémocratique, constituent ainsi descauses de guerres internes et interna-tionales. C’est dire que le développe-ment économique et politique de cesEtats, et la démocratisation définitive etdurable de leurs régimes politiques,pourraient leur permettre d’instaurer,non seulement une paix intérieure toutaussi stable et durable, mais aussi unepaix extérieure efficiente avec lesautres Etats du monde, prélude à lapaix mondiale et à un Etat universel.

Voilà qui fonde notre espoir, unespoir planétaire pour le 21ème

siècle.

Depuis la vague des démocratisationsde la fin du 20ème siècle, un mouve-ment général de pacification desrapports politiques porte la démocratieà s’étendre sur l’ensemble de laplanète. Malgré les résistances autori-taires, la démocratie semble être uneforce qui va. Mais alors, que faire, nonseulement pour renforcer les processusde démocratisation en cours à traversle monde, mais aussi pour convertir à ladémocratie les régimes autoritaires retar-dataires ?

N’ayant pas de place pour répondre àcette importante question, nous allonsplutôt laisser aux lecteurs le soind’imaginer les moyens économiques,socioculturels, politiques et juridiques,nationaux et internationaux, suscepti-bles de promouvoir la démocratie dansle monde, afin que la paix démocra-tique prenne ses véritables dimensionsde paix mondiale, une paix universelleet perpétuelle.

© UN / ONUCI

L A P A R O L E A U X I V O I R I E N S

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© UN / ONUCI

Par Désiré Dago

Les alliances interethniques tiréesdes traditions africaines demeu-rent des voies certaines de

prévention et de résolution des conflits,estiment le Cercle des Alliances Intere-thniques (C.A.I.), une ONG qui œuvrepour la promotion de ces valeurscomme moyens pacifiques de règle-ment des conflits ethniques. « Lesalliances interethniques sont despactes de non-agression établis depuisdes lustres entre différentes commu-nautés pour préserver un climat decoexistence pacifique », explique LucKedi Djeli, le président du C.A.I.

ces alliances ont été crées, expliqueM. Kedi, en raison des nombreuxconflits qui avaient cours, jadis, entredes communautés et dont les raisonspeuvent, aujourd’hui, paraitre futiles:violation du territoire d’autrui, désir des’accaparer la femme d’autrui, défi-ance, etc. « En ces temps là, le pouvoirétait basé sur l’hégémonie », dit-il. Ellesse scellaient en trois étapes: la déclara-tion de paix, le tribunal et les rituels.

La déclaration de paix consistait à sebadigeonner le corps de kaolin (ensigne de bonnes intentions) avant de se

rendre chez son ennemi, muni d’unrameau (signe de renaissance des rela-tions) ou de la feuille d’une plantesymbolisant la paix. L’ennemi devait,dès lors, recevoir le visiteur en raisonde ses bonnes intentions.

Ensuite, un tribunal de sages composédes gardiens de la tradition et de lasagesse de chaque communauté seréunissaient et réglaient le différend enimposant aux belligérants un rituelauquel ils étaient sommés d’obéir. Encas de désobéissance, les coupablesrisquaient le châtiment des ancêtres.Ce rituel devenait alors le socle dupacte qui, avec le temps, apparaissaitcomme une alliance entre commu-nautés. Enfin, une vierge ou unepersonne innocente et pure était sacri-fiée. De nos jours « Il ne s’agit plus defaire des sacrifices humains. Offrir unenoix de cola ou un œuf suffira àreprésenter le symbole nécessaire pourla circonstance », explique M. kedi.« Malgré toutes ces dispositions quiaccordaient un caractère sacré aupacte, la civilisation moderne a,malheureusement, provoqué le délais-sement de ces pratiques qui constitu-aient un garde-fou et encourageaient la

non agression », a déploré M. Kédi.« Aujourd’hui, il faut revenir à cesconsidérations pour instaurer et péren-niser la paix sociale », a préconisé M.Kédi. Cette méthode était d’autant plusefficace qu’elle reliait tous les peuplesen vertu du principe selon lequel, l’alliéde mon allié est mon allié (transitivitédes alliances), soutien M. Kedi.

L’ONG CAI a initié des actions dont l’or-ganisation d’un atelier sur la cohésionsociale et la culture de la paix en parte-nariat avec l’ONUCI et une journée desalliances interethniques afin depromouvoir ces valeurs dont il souhaitele retour.

L’ONG œuvre à une institutionnalisationde la journée des alliances intere-thniques afin que chaque peupleretrouve ses alliés et se rende comptede ce que toutes les communautés serespectent au nom d’une alliance. Lesalliances interethniques constituentégalement une voie de protection desdroits de l’homme, conclu M. Kedi.

ALLIANCES INTERETHNIQUES, UN PACTE TRADITIONNELDE PAIX DURABLE

© UN / ONUCI

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Page 12: Volume 2 - Nº 025 Septembre 2008 - ONUCI

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Publié par le Bureau de l’Information Publique - www.onuci.org

Directeur de publication : Margherita Amodeo - Conseiller : Hamadoun Touré - Rédacteur en Chef : Kenneth Blackman

Rédaction graphique: Jean Brice N’doli - Illustration : Aliké Serge A. - Crédits photos : Ky Shik Chung, Basile Zoma

L’ONUCI APPUIE LA COHESION SOCIALE A MBAHIAKRO

Par Martin Kakra

Pour soulager les populations deBonguera, sous-préfecturesituée à une vingtaine de km de

MBahiakro, l’Opération des NationsUnies en Côte d’Ivoire (ONUCI), aapprouvé courant août 2008, la réhabi-litation de l’école primaire de ce grosvillage de plus de 20 000 habitants,grâce à l’octroi d’une assistance de10,5 millions de francs CFA dans lecadre de son programme de finance-ment des projets à impact rapide.

MBahiakro, dans le centre-est de laCôte d’Ivoire, fait partie de ces localitésde l’ancienne « zone de confiance », oùla guerre a laissé des traces.Aujourd’hui, même si, petit-à-petit, lespopulations apprennent à revivreensemble, les défis de cohésion socialedemeurent immenses. Les populationssont confrontées à un manque criardd'infrastructures socio-sanitaires debase : eau courante, centre de santé,ambulance, pompe hydrauliques,écoles, routes, etc.

Pour Wamien Koffi, 35 ans, marié à 2femmes et père de 7 enfants, « l’aidede l’ONUCI au village de Bonguera estcomme la manne venue du ciel. C’estla joie qui inonde nos cœurs quandnous pensons que nos enfants pourrontbientôt reprendre la route de l’école ».

Wamien est le président du Conseil degestion (COGES) de l’établissement.L’association assurera la coordinationdes travaux de réhabilitation.

Béan Kouassi, Technicien en électron-ique et cadre du village, nous informeque : « l’école primaire avait subi,pendant les hostilités, les consé-quences des bombardements. Résultat,l’école, dans un état de délabrementavancé, est aujourd’hui totalementabandonnée ».

D’autres défis, tout aussi énormes,attendent encore MBahiakro et sarégion : la non-prise en compte dudépartement dans les programmesgouvernementaux de réhabilitation etde reconstruction post-crise, la problé-matique du retour des populationsallogènes qui ont quitté ces localités aumoment de la crise et qui souhaitentrevenir s’installer, mais qui malheu-reusement se heurtent à la méfiancedes populations, les conflits éleveurs-agriculteurs, -pêcheurs -populationsautochtones et les mésententes liées àl’exercice du pouvoir issu de la chefferietraditionnelle.

Le manque de débouchés pour lesproductions agricoles vient exacerbercette situation déjà tendue.

C’est pour prendre la mesure des pro-blèmes du département qu’une missiondu Ministère de la Réconciliation et desRelations avec les Institutions, conduitepar Mme Hortense Sess, Directeur deCabinet du Ministre, a sillonné larégion, du 11 au 14 août dernier.La mission à laquelle étaient associésdes représentants de l’ONUCI et del’Agence de coordination humanitairedes Nations Unies (OCHA) a purencontrer les populations et lesautorités administratives des villagesKouassikro, Bonguera et Sondo,représentant les cantons les plus impor-tants de la région. La mission a concluses contacts avec les populations enrencontrant les communautés.

Le projet PARCOS (Programmed'Appui à la Réconciliation et à laCohésion Sociale) initié par le Ministèrede la Réconciliation a ainsi été présen-té aux autorités préfectorales et auxpopulations. La phase pilote de ceprojet, lancé par le Gouvernementivoirien en décembre 2007, s’étend surdeux ans et couvre les départements deGagnoa, Ferké, Alépé et M'Bahiakro.

La mission a expliqué le contenu de ceprojet qui se décline en 5 volets:Recenser tous les mécanismes tradi-tionnels de règlement de conflits et entirer un manuel de bonnes pratiquesdes règlements traditionnels à vulga-riser et à mettre à la disposition descommunautés ; Etablir la cartographiedes types de conflits récurrents parrégions afin de mieux les gérer etapporter des solutions durables ;Appuyer les populations/communautésdans la création des comités locaux deréconciliation et de paix afin de préveniret de régler les conflits de manière nonviolente ; Soutenir le renforcement descapacités des populations à la cohésionsociale par l'organisation d’activités deformation et de sensibilisation ;Renforcer les actions de réconciliationpar l'appui au projet d'activité généra-trices de revenu.

Les populations de Bonguera apprennent à revivre ensemble © UN / ONUCI