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6 PATRIMOINES EN RÉGION / 5 / AUTOMNE 2008 7 Chemin de S a int-Jacques de Co m postelle C h e m in d e S a in t-Jacque s d e C o m postel le Perpignan Narbonne Montpellier Nîmes Mende St-Gilles Alès Florac Sète Béziers Lodève Carcassonne Castelnaudary Céret Mont-Louis Sommières Via Domitia Via Domitia Placé en amphithéâtre au long du Bassin méditerranéen, le Languedoc- Roussillon est terre d’échanges par excellence. Du Massif Central vers la Méditerranée, du Rhône et de l’Italie vers l’Espagne, de Provence en Aquitaine, il constitue un passage obligé. Voies & chemins en Languedoc-Roussillon Dossier réalisé par Sylvie Berger * installées tous les milles (1 mille = 1 481 mètres) pour indiquer les distances entre la borne et les villes voisines. Plus de 90 bornes de milliaires sont recensées au long du tracé de la Via Domitia. V oie de circulation naturelle, la plaine lit- torale est fréquentée tout au long de l’His- toire, des invasions successives des Romains, Wisigoths, Francs, Sarrasins… aux mi- grations touristiques du XX e siè- cle. La Via Domitia romaine a cédé la place à l’autoroute. Les premières voies furent dictées par les reliefs, chemins de crêtes, lits de rivières… et empruntées par les bêtes, puis par les hommes. Leur transhumance naturelle fut suivie par l’Homme, à la poursuite de proies, bien avant qu’il ne l’organise. Plus tard, l’Homme emprunta ces voies de communication ou en traça de nouvelles, toujours en suivant la topographie des lieux mais aussi les découpages de frontières. Les premiers chemins de transhumance devinrent chemins d’échanges commerciaux, d’invasion, de pèlerinage, de repli vers les hauteurs ou de résistance... À certaines époques, ils furent aménagés : calades des voies romaines, ponts et autres ouvrages... Au long de ces chemins, de nombreux vestiges témoignent de leur vocation ou de l’époque : bornes milliaires romaines * , abris de pierre sèche des cantonniers, salvetats (sauvetés) édifiées par l’église pour offrir protection, en particulier aux pèlerins… Des villes sont nées ou se sont développées, comme Vielvic, dans le Gard, village-rue édifié au long du Chemin de Regordane. À côté des grands chemins, s’est formé un lacis complexe de sentes animales, de pistes de chasseurs, de bûcherons, de chemins de crêtes... tout un réseau lié à la dispersion de l’habitat. Avec Dralha (draille) de l’Aigoual © Sylvie Berger Les chemins à travers les âges : en Cévennes et Bas Languedoc, Pierre A. Clément, Éditions Les Presses du Languedoc, 1983. La voie Domitienne : de la voie domitia aux routes de l’an 2000, Pierre A. Clément et Alain Peyre, Éditions Les Presses du Languedoc, 1992. la désertion des campagnes et les véhicules à moteur, cette résille s’est largement réduite, sentes oubliées, chemins terrassés écroulés, dralhas (drailles) barrées abusivement et réduites par la végétation, coupées et recoupées par le goudron… Car les voies de communication ont évolué en même temps que les modes de transport et les moyens techniques. Les chemins muletiers ont cédé la place aux chemins charretiers qui ont cédé la place aux routes goudronnées… Cette évolution a influencé la vie économique et sociale de la région. La construction du Canal du Midi et le chemin de fer en particulier, ont permis un essor qui a laissé des traces dans le patrimoine. Routes et autoroutes répondent aujourd’hui aux exigences du temps et d’une circulation toujours plus dense. Si le réseau s’appauvrit, l’emprise sur le territoire est beaucoup plus marquée, avec une problématique qui, elle aussi, a évolué : impact sur le paysage, pollution, bruit... Paradoxalement, on trace de nouveaux chemins et sentiers, de randonnée ou d’interprétation. Et sur ces chemins d’histoire ou autour de leurs vestiges, associatifs, bénévoles, institutionnels, acteurs économiques, etc., réfléchissent aux moyens de protéger et valoriser le patrimoine, tout en développant le tourisme, la culture, l’économie… Les itinéraires culturels jalonnent le territoire, s’emparant d’éléments patrimoniaux forts : le fer dans les Pyrénées-Orientales, la soie en Cévennes, les Cathares dans l’Aude… Ils permettent aussi d’aborder différemment des éléments de culture plus modestes : pierre sèche, industries… ou plus immatériels : littérature, langue ou mémoire sociale. Carte de localisation des voies, routes et sentiers à retrouver dans le dossier Légende GR 7 p. 8 Rando pédagogique en Haut-Languedoc p. 8 Projet Étang de Thau p. 9 Chemin de Regordane p.10 Chemin de Stevenson p. 12 Route du Fer du Canigou p.14 Le sentier-en-poésie, Joseph Delteil p.16 Les sentiers du parc de la Narbonnaise p. 17 Réseau Vert ® p.17 Voie verte de la Vaunage p.17

Voies et chemin en Languedoc Roussillon

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VOies et chemins en LR

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Placé en amphithéâtre au long du Bassin méditerranéen, le Languedoc-Roussillon est terre d’échanges par excellence. Du Massif Central vers la Méditerranée, du Rhône et de l’Italie vers l’Espagne, de Provence en Aquitaine, il constitue un passage obligé.

Voies& chemins en Languedoc-Roussillon

Dossier réalisé par Sylvie Berger

* installées tous les milles (1 mille = 1 481 mètres) pour indiquer les distances entre la borne et les villes voisines. Plus de 90 bornes de milliaires sont recensées au long du tracé de la Via Domitia.

Voie de circulation naturelle, la plaine lit-torale est fréquentée

tout au long de l’His-toire, des invasions successives des

Romains, Wisigoths, Francs, Sarrasins… aux mi-

grations touristiques du XXe siè-cle. La Via Domitia romaine a cédé la

place à l’autoroute.

Les premières voies furent dictées par les reliefs, chemins de crêtes, lits de rivières… et empruntées par les bêtes, puis par les hommes. Leur transhumance naturelle fut suivie par l’Homme, à la poursuite de proies, bien avant qu’il ne l’organise.

Plus tard, l’Homme emprunta ces voies de communication ou en traça de nouvelles, toujours

en suivant la topographie des lieux mais aussi les découpages de frontières. Les premiers chemins de transhumance devinrent chemins d’échanges commerciaux, d’invasion, de pèlerinage, de repli vers les hauteurs ou de résistance... À certaines époques, ils furent aménagés : calades des voies romaines, ponts et autres ouvrages... Au long de ces chemins, de nombreux vestiges témoignent de leur vocation ou de l’époque : bornes milliaires romaines*, abris de pierre sèche des cantonniers, salvetats (sauvetés) édifi ées par l’église pour offrir protection, en particulier aux pèlerins… Des villes sont nées ou se sont développées, comme Vielvic, dans le Gard, village-rue édifi é au long du Chemin de Regordane.

À côté des grands chemins, s’est formé un lacis complexe de sentes animales, de pistes de chasseurs, de bûcherons, de chemins de crêtes... tout un réseau lié à la dispersion de l’habitat. Avec

Dralha (draille) de l’Aigoual © Sylvie Berger

Les chemins à travers les âges : en Cévennes et Bas Languedoc, Pierre A. Clément, Éditions Les Presses du Languedoc, 1983.

La voie Domitienne : de la voie domitia aux routes de l’an 2000, Pierre A. Clément et Alain Peyre, Éditions Les Presses du Languedoc, 1992.

la désertion des campagnes et les véhicules à moteur, cette résille s’est largement réduite, sentes oubliées, chemins terrassés écroulés, dralhas (drailles) barrées abusivement et réduites par la végétation, coupées et recoupées par le goudron…

Car les voies de communication ont évolué en même temps que les modes de transport et les moyens techniques. Les chemins muletiers ont cédé la place aux chemins charretiers qui ont cédé la place aux routes goudronnées… Cette évolution a infl uencé la vie économique et sociale de la région. La construction du Canal du Midi et le chemin de fer en particulier, ont permis un essor qui a laissé des traces dans le patrimoine.

Routes et autoroutes répondent aujourd’hui aux exigences du temps et d’une circulation toujours plus dense. Si le réseau s’appauvrit, l’emprise sur le territoire est beaucoup plus marquée, avec une

problématique qui, elle aussi, a évolué : impact sur le paysage, pollution, bruit...

Paradoxalement, on trace de nouveaux chemins et sentiers, de randonnée ou d’interprétation. Et sur ces chemins d’histoire ou autour de leurs vestiges, associatifs, bénévoles, institutionnels, acteurs économiques, etc., réfl échissent aux moyens de protéger et valoriser le patrimoine, tout en développant le tourisme, la culture, l’économie… Les itinéraires culturels jalonnent le territoire, s’emparant d’éléments patrimoniaux forts : le fer dans les Pyrénées-Orientales, la soie en Cévennes, les Cathares dans l’Aude… Ils permettent aussi d’aborder différemment des éléments de culture plus modestes : pierre sèche, industries… ou plus immatériels : littérature, langue ou mémoire sociale.

Carte de localisation des voies, routes et sentiers à retrouver dans le dossier

LégendeGR 7 p. 8

Rando pédagogique en Haut-Languedoc p. 8

Projet Étang de Thau p. 9

Chemin de Regordane p.10

Chemin de Stevenson p. 12

Route du Fer du Canigou p.14

Le sentier-en-poésie, Joseph Delteil p.16

Les sentiers du parc de la Narbonnaise p. 17

Réseau Vert® p.17

Voie verte de la Vaunage p.17

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Autour de l’étang de ThauIl suffi t de passer le pont !Quatre ponts…Pour s’inscrire dans la thématique régionale des Journées européennes du Patrimoine 2008, le service Patrimoine du Conseil général de l’Hérault propose la découverte guidée de quatre ouvrages d’art franchissant l’Hérault : le pont de Saint-Étienne-d’Issensac, le pont suspendu de Saint-Bauzille-de-Putois, les deux ponts de Ganges.

Situés dans le même territoire, ces quatre sites pourront se visiter en accomplissant un circuit où des architectes et spécialistes assureront l’accueil et l’exposé des techniques de construction.Contact : Conseil général de l’HéraultTél. : 04 67 67 67 67www.cg34.fr

Dans les années cinquante, le Comité National des chemins de grande randonnée esquisse un chemin directeur entre Vosges et Pyrénées, le GR 7, afi n de rallier l’Andorre. À charge pour chaque région concernée d’affi ner et de tracer son tronçon. Le premier segment inauguré est celui du Languedoc-Roussillon qui rallie, en 275 km, La Bastide-Puylaurent (Lozère) à La Bastide-Rouairoux (Tarn).Il a été tracé par une équipe de bénévoles passionnés, portés par Paul Cabouat, chirurgien, président du comité local de Libération, maire de Nîmes le 24 août 1944. Parmi ses proches complices, Philippe Lamour*. Éric Bosc, petit-fi ls de Paul Cabouat et vice-président du Comité Départemental pédestre du Gard, raconte : « Ils ont étudié le cadastre pour chercher les sentiers, puis ont essayé de les retrouver sur le terrain. L’un partait d’un point, l’autre de l’arrivée, ils communiquaient à coups de siffl et pour savoir s’ils étaient dans la bonne direction. Et taillaient la végétation au besoin. »

En rouge et blancLes pionniers ont démarré sur l’Aigoual, leur secteur de prédilection, pour rallier le Mont-Pilat à la Montagne Noire, en défrichant des boucles (71, 72, 73, 74) permettant de rallier

un point d’hébergement, de ravitaillement ou un site touristique.« Ils utilisaient des boîtes de conserve de lait en poudre, qu’ils peignaient en rouge et blanc : Paul Cabouat en récupérait beaucoup au ser-vice pédiatrique de l’hôpital où il exerçait. Un jour, sur le

Larzac, il entre en collision avec un véhicule et effectue plusieurs tonneaux qui font exploser les pots de peinture rouge du balisage, au grand dam de l’autre automobiliste qui le croit très gravement blessé. »Un autre jour, alors qu’avec Philippe Lamour ils marchent sur une section goudronnée, leur pot de peinture à la main, ils écopent d’une contravention pour divagation sur la voie publique. Dans les années soixante-dix, plusieurs variantes sont créées afi n de mettre en place des randonnées plus courtes : Tour du Mont Lozère (GR 68), Tour du Mont Aigoual (GR 66), Tour du pays cévenol (GR 67).Plus récemment, le GR 70 suit l’itinéraire de Stevenson tandis que le GR 700 reconstitue, au plus proche, le tracé du Chemin de Regordane.La première édition du topoguide du GR 7 date de 1959, la neuvième de 2002. Dans les vingt dernières années, plus de 14 000 exemplaires du tronçon Le Bessat-l’Espérou ont été vendus, plus de 17 000 pour le tronçon L’Espérou-Saissac. Le GR 7 a nécessité la mise en place, dès les années soixante, de structures d’hébergement adaptées au public randonneur. Comme le pensait le visionnaire Philippe Lamour, il a participé au développement touristique et économique de la région.Classé parmi les sentiers européens de randonnée, le sentier Paul Cabouat, aujourd’hui connu sous le nom de Vosges-Pyrénées, fête son cinquantenaire en 2008.

Pour connaître la liste des manifestations, consultez le site du CDRP 30 : http://pagesperso-orange.fr/cdrp30.rando

50e anniversaire du GR 7À partir de l’Aigoual, il suit la bordure est du Massif Central,

la ligne de partage des eaux séparant le bassin méditerranéen du bassin atlantique. En le parcourant aujourd’hui, on oublie le travail de fourmi qui a présidé à son ouverture, voici cinquante ans.

Tarassac (hameau de Mons), vue sur le Caroux et les gorges d’Héric© Parc Naturel Régional du Haut-Languedoc

Bassin de Thau, vue du Mont Saint-Clair, Sète © Sylvie Berger

À chacun son cheminLes randonneurs du Haut-Languedoc disposent désormais d’un outil sur mesure avec des classeurs de randonnées, mis en place par le Parc Naturel Régional du Haut-Languedoc dans certains Offi ces de Tourisme. Pour un euro symbolique, la fi che pratique (basée sur un fonds IGN) de la balade choisie est imprimée sur place et remise avec trois fi ches thématiques, une pochette plastique et un cordon pour la passer autour du cou. Les tourbières, la lande, les mégalithes, l’habitat atlantique et méditerranéen, le protestantisme, le moufl on méditerranéen… Vingt-trois thématiques patrimoniales font l’objet d’une fi che pédagogique, ainsi que sept thèmes plus généraux, tels qu’oiseaux, cueillette et cuisine, traces d’animaux… « À chacun son chemin / A cadun son camin », fi ches consultables dans les Offi ces de Tourisme d’Olargues, Saint-Pons-de-Thomières, Mons-la-Trivalle côté Hérault, de Lacaune, Vabre et Vialavert, côté Tarn.

Rando pédagogiqueEn projet ! Pont de Saint-Étienne-d’Issensac © Marie Bazille

Structures fédérées : ARDAM, ADENA, Galapians, LPO 34 et Peau-Bleue, Yacht Club de Mèze, Fédération Française d’Étude et de Sports Sous-Marins (FFESSM), Odyssée Sète, Organisation des Producteurs, Coopérative des Cinq Ports, Fédération départementale Hérault des Centres d’Initiative et de Valorisation de l’Agriculture et du Milieu rural (CIVAM 34), Section Régionale de la Conchyliculture en Méditerranée, Prud’homie de Thau et Ingril, Agents du Littoral Méditerranéen, « Lagune de Thau » site remarquable du goût.Le Conseil général de l’Hérault, la Région Languedoc-Roussillon et le Syndicat Mixte du Bassin de Thau sont associés à cette démarche.

Contact : APBT, Association Pour le Bassin de ThauTél. : 04 67 51 40 26 - [email protected]

* Philippe Lamour (1903-1992), homme politique français, fut président de la Compagnie nationale d’aménagement du Bas-Rhône et du Languedoc, et de la Commission Nationale de l’Aménagement du Territoire. Il a joué un rôle déterminant dans la mise en œuvre du plan d’aménagement du territoire de 1962 et dans la création de la DATAR en 1963.

Camin [cami]Le nom Camin [cami] désigne « le chemin », « la voie », « la route ». Lo caminòt [lou caminaut] ou lo caminon [lou caminou] est « le petit chemin », « le sentier ». L’Occitanie compte beaucoup de noms de lieux qui comportent le mot camin. Notons que lo camin ferrat [lou cami férat] peut désigner les anciennes voies romaines. Lo camin romieu [lou cami roumieou] est « le chemin de Rome », la voie romaine, route suivie par les pèlerins. Le verbe occitan est caminar [camina] et à partir du verbe, on a une jolie expression que l’on retrouve notamment dans les contes et qui signifi e en français « en avant, marche toujours ! » : camina que caminaràs [camino qué caminaraç]. On appelle caminada [caminado] la « marche, traite de chemin ». Lo caminaire [lou caminaïré] est celui qui marche, qui voyage. On retrouve par ailleurs de nombreux noms de famille en occitan issus de cette même racine, comme les noms « Caminade », « Caminat », « Caminal ».

Lo pas [lou paç]Lo pas [lou paç], c’est d’abord « le pas », c’est-à-dire « l’enjambée », mais c’est aussi « l’allure », « la marche ». Nous associons donc à ce pas, l’idée de mouvement. Le mot évoque autre chose : « le passage », « l’ouverture ». C’est pour cette raison que l’on trouve de nombreux endroits qui portent ce nom. Ainsi, lo Pas de l’escaleta [lou paç dé l’éscaléto] après Lodève dans l’Hérault signifi e « le passage qui monte ». L’étroit tunnel du Malpas, toujours dans l’Hérault, représente un passage où il ne fait pas bon s’aventurer… ce qui n’est pas le cas du Bonpas ! Citons d’autres noms formés avec pas : Notre-Dame-du-Pas à Rodez dans l’Aveyron, Saint-Pierre-du-Pas-de-Dieu dans le Gard.Avec la racine pas, nous formons le verbe passejar [passédja] qui signifi e à la fois « marcher pas à pas » et « promener ». La passejada [la passédjado] c’est la promenade, lieu où l’on peut également fl âner, comme la passejada à Béziers qui correspond aux allées Paul-Riquet.

Joan-Daniel Estève, CIRDOC (Centre Inter-Régional de Développement de l’Occitan)

Lexique occitan

Journées européennes du Patrimoine

Une quinzaine de structures se fédèrent autour d’un même projet : créer un Centre Permanent d’Initiati-ves pour l’Environnement (CPIE) et réaliser un réseau de chemins pédagogiques d’ici 2009.« Des garrigues villeveyracoises au bord de l’étang de Thau, le projet comprend un sentier pédagogique autour des éoliennes d’Aumelas, un sentier sous-lagunaire et un sentier d’accès pour les handicapés en bord d’étang, » expose Émilie Varraud, coordinatrice de l’APBT, Association Pour le Bassin de Thau.« C’est un des projets prévus par l’APBT, créée en 2006 par trois associations environnementales du Bassin de Thau : l’ARDAM, l’ADENA et les Galapians, afi n de monter un projet de CPIE. »Le label CPIE sera probablement obtenu en 2009, mais l’association poursuit son rôle de plate-forme de concer-tation pour les associations fondatrices, ainsi que pour tous les acteurs du territoire désirant adhérer à ce projet collectif qui a pour objectifs la protection, la valorisation et la promotion des initiatives du territoire de Thau dans le domaine du développement durable.Pour autant, chacun garde son identité, seuls les projets communs seront labellisés CPIE Bassin de Thau.

De jolis mots

8 PATRIMOINES EN RÉGION / 5 / AUTOMNE 2008

Page 3: Voies et chemin en Languedoc Roussillon

10 PATRIMOINES EN RÉGION / 5 / AUTOMNE 2008 11

B ien avant la constitution des frontières actuelles, la vallée du Rhône n’appartenait pas au Royaume de France, mais à l’Empire. La route reliant l’Île de France au Bas-Languedoc traversait alors le Massif Central en empruntant une voie naturelle : une grande faille géologique suivie par l’animal bien avant l’homme, avant de devenir chemin de transhumance et d’être fréquentée, au gré de l’Histoire, par les Gabales, les Arvernes, les Romains...Au Moyen Âge, le climat clément favorise la prospérité, les villes prennent de l’essor. Du XIIe au XIIIe siècle, le chemin de Regordane est réaménagé pour le passage des charrois : chaussées pavées, construction de ponts, maisons à grands arceaux permettant de rentrer un attelage, comme en témoignent encore les arcs de la grand-rue de Génolhac. Les roues ont creusé des ornières dans le schiste, visibles à maints endroits : entre le Thor et la Molette, au-dessus du Rachas et à la Roche de Saint-André-Capcèze…

Char et charretes à grant planté Dans la chanson de geste du XIIe siècle, Le charroi de Nismes, qui fut aussi célèbre en son temps que La chanson de Roland, l’auteur anonyme évoque à plusieurs reprises le pays de Regordane dans lequel « char et charretes i a à grant planté », « il y a des chars et des charrettes à profusion ».

Très fréquenté pendant le haut Moyen Âge, le chemin de Regordane constituait l’itinéraire le plus direct pour les pèlerins venant d’Orléans et du Puy-en-Velay vers Saint-Gilles, port maritime d’embarquement pour la Terre Sainte, détrôné après 1240 par Aigues-Mortes. Saint-Gilles, avec son abbatiale bénédictine de Saint-Pierre, était alors un haut lieu de pèlerinage. On venait y prier le saint à la biche, protecteur des enfants, des faibles et des malades. L’importance du lieu est attestée par la présence de 134 changeurs de monnaie. Port sur le Rhône ouvert sur l’Orient et célèbre dans l’Europe entière, la ville était un comptoir commercial important.Les Bénédictins implantent, tout au long de l’ancien itinéraire de Nîmes à Clermont-Ferrand, des relais pour les convois muletiers. Par exemple, les moines de La Chaise Dieu avaient fait de leur prieuré de Concoules, un relais pour accueillir les caravanes que l’abbé envoyait dans le Midi charger du vin, des herbes et d’autres denrées. « Au XIIe siècle, le trafi c s’accroît et les péages, devenus d’un

Improvisation musicaleDepuis sa création en 1999, le Duo Dedoceo, constitué de deux chercheurs et généalogistes, le joueur de vielle Pascal Jaussaud et le guitariste électrique Valère Kaletka, propose un concert qui s’inspire du Chemin de Regordane.

À la recherche de leurs racines, les deux musiciens-journaliers suivent la portée d’une partition disparue. Leur musique est le pèlerinage qu’ils s’imposent pour « savoir ». Suivant la Regordane, ils quittent le Velay, s’égarant ci et là en terre ardéchoise ou sur le Mont Lozère… Les villes sont plus bas, et il faut traverser ce pays « austère », où les musiques souvent oubliées sont à inventer.Seigneurs des vallées cévenoles, trobairitz, moines, camisards, tisseurs, marchands et muletiers... le tableau se dessine, par touches légères, d’un trait tour à tour intimiste, plaintif, violent, torturé. La musique est bousculée hors de ses conventions, brutalisée parfois, en un singulier cycle de deuils et de renaissances exubérantes. Improvisations, errances…Contact : 06 18 75 55 85 - [email protected]

Vézénobres, la médiévaleCité médiévale perchée de la Gardonnenque, Vézénobres est un village-rue, étape sur la Regordane. De ces temps de richesse et de grande activité économique, subsiste une architecture civile remarquable, dont des façades de l’époque romane. La cité a également joué un rôle important dans la Guerre des Camisards, qui valut à ses remparts d’être rasés. Depuis onze ans, Vézénobres met à l’honneur une autre de ses richesses, les fi guiers, lors des Journées de la Figue. Le thème parallèle de l’édition 2008 qui se déroulera les 24, 25 et 26 octobre sera le Chemin de Regordane.

Programme complet, renseignements et réservations : Offi ce de Tourisme de VézénobresTél. : 04 66 83 62 02 - [email protected] www.ot-vezenobres.fr (rubrique Festivités)

Le GR, avancée pour la mise en valeur

Sur 242 kilomètres (141 dans le Gard, 46 en Haute-Loire et 55 en Lozère), le GR 700 parcourt le Velay, le Gévaudan, les Cévennes, les Costières et la Camargue, avec quelques libertés obligées vis-à-vis du tracé initial.Une avancée attendue avec impatience par l’association Voie Regordane, dévouée à sa mise en valeur depuis 1988. « Son identifi cation passait par la possibilité de l’emprunter. Désormais, l’approche est linéaire et globale et les Départements et la Région sont partie prenante », explique Jean-Pierre Olivier, président de l’association.« Les actions déjà en place auprès des lycées, collèges, randonneurs pourront être développées pour renforcer l’appartenance à un territoire et sa mise en réseau. Nous avons aussi réalisé un guide de services et d’accueil pour accompagner la publication récente (juin 2008) du topoguide, édité par la Fédération Française de Randonnée Pédestre. »Parallèlement, l’association travaille à la mise en place d’un site internet.

Le Puy-en-Velay

Bizac

Costaros

Pradelles

Langogne

LucLa Bastide-PuylaurentLa Garde Guérin

VillefortSt-André-Capcèse

GénolhacChamborigaud

Portes

Le PradelSt-Martin-de-Valgalgues

AlèsVézénobres

NersBoucoiran La Calmette

NîmesGarons

Saint-Gilles

N.

excellent rapport, font l’objet de convoitises », nous dit Marcel Girault, historien spécialiste du culte de Saint-Gilles et du chemin de Regordane, auquel il a consacré sa thèse en 1980. « Six péages, le long du Chemin de Regordane, changent alors de main par l’épée ou la ruse. L’événement le plus connu est la prise de la Garde-Guérin par l’évêque de Mende, entre 1151 et 1187, sous couvert d’une opération de police à laquelle plus personne ne croit ! »

Un déclin inéluctableMais l’évolution du climat, qui devient humide du milieu du XIVe au milieu du XIXe siècle, les dégâts des grandes pestes qui fauchent la moitié de la population, et ceux de la guerre de Cent Ans amorcent le déclin du chemin que seuls peuvent désormais emprunter les muletiers.Le traité de 1308 repousse les frontières jusqu’au Rhône. C’est alors la fi n de « l’âge d’or » pour le chemin de Regordane, les

voyageurs préférant le sillon rhodanien.Il faudra attendre 1668 pour que Colbert, par l’intermédiaire de l’Intendant de Languedoc, commande un état des lieux à Louis de Froidour, grand maître des eaux et forêts de Languedoc. L’idée est de rénover la route afi n de relancer le commerce entre la Méditerranée et le Massif Central. Mais l’objectif est également stratégique : le chemin de Regordane permettrait le passage de l’artillerie, à une époque précédant les guerres de religion. La visitation du chemin décrit, dans un procès-verbal, l’état désastreux de la route. Marcel Girault y consacre sa thèse et reconstitue le tracé initial, perdu au cours des siècles.Ce n’est qu’en 2008 que l’itinéraire, avec les concessions dues à l’urbanisation et aux réglementations, est balisé du Puy-en-Velay à Saint-Gilles et homologué dans le réseau des GR sous le nom de GR 700.

Le chemin de Regordane peut reprendre vie.

Château de Portes, Gard © Sylvie Berger

Le chemin de RegordaneLe chemin de Regordane vient d’être balisé sentier de Grande Randonnée sous le nom de GR 700. C’est l’occasion de redécouvrir un des itinéraires majeurs du Languedoc, le tronçon cévenol de quelque 200 km d’une route du Royaume de France qui connut son apogée aux XIIe et XIIIe siècles.

Le chemin de Regordane, Marcel Girault, Éditions Lacour, collection Le Colporteur, 1986.

Le chemin de Regordane, guide à l’usage des pèlerins de Saint-Gilles, des régourdiers et autres marcheurs du Puy-en-Velay à Saint-Gilles du Gard, Marcel Girault, Éditions Lacour, 1998.

Pour plus d’informations sur l’itinéraire historique et pour commander ses ouvrages, s’adresser à Marcel Girault : [email protected]

À l’origine...

Saint-André-Capcèze, Lozère © Sylvie Berger

1548, mention du Chemin de Regordane sur les arpentements de Portes et Peyremale, Archives

Départementales du Gard© Pascal Jaussaud

Contact : Association la Voie Regordane Tél. : 04 66 36 19 66 - 06 33 45 74 15

Regordane, pays de vallées profondes

Marcel Girault explique ainsi l’origine du nom Regordane :« Le Chemin tient son nom du pays de Regordane qu’il tra-verse, tout comme le Chemin de Forez prend le sien des montagnes qui l’entourent. Ce pays, et même cette pro-vince - provincia de Regordana en 1323 dans le testament de Raymond Guillaume Ier de Budos, à Portes - correspon-drait approximativement au territoire qui s’étend entre les villes d’Alès, Pradelles et Largentière. Son nom, apparenté à gord, gourd*, fréquent dans tout notre pays, désignerait un pays de vallées profondes ce qui correspond bien à sa réalité physique. Aussi, le Chemin de Regordane n’est dési-gné sous ce nom, dans les documents consultés, qu’entre Luc et Alès.»

* De l’occitan gorg : vasque d’eau profonde

Journées européennes du Patrimoine

Journées européennes du Patrimoine

Page 4: Voies et chemin en Languedoc Roussillon

12 PATRIMOINES EN RÉGION / 5 / AUTOMNE 2008 13

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« J’avais cherché l’aventure toute ma vie, une aventure sans passion, comme il en advenait, aux voyageurs héroïques des premiers temps ; et se trouver ainsi, au matin, dans un coin perdu et boisé du Gévaudan, désorienté, aussi étranger à ce qui m’entourait que le premier homme abandonné dans les terres, c’était voir, comblée, une partie de mes rêves éveillés. » Extrait de Journal de route en Cévennes, Voyage avec un âne, R.L. Stevenson

Sur les traces de Stevenson

Descente du col de Saint-Pierre, Gard © Association Stevenson - Michel Verdier

La randonnée n’est guère de mode en 1878, mais elle est largement pratiquée par le jeune Robert Louis Steven-son. Sans doute voit-il là un moyen de lutter contre son anxiété, un défi lancé à sa fragile constitution physique et le moyen d’apprécier les joies simples de la vie. Quelques années plus tôt, le jeune Écossais a renoncé à une carrière d’ingénieur, pour se consacrer à l’écriture. Sa vie de bohême croise la route de Fanny Osbourne, une Américaine mariée, dont il tombe amoureux. Au bout de deux ans de liaison, elle retourne aux États-Unis, le lais-sant désemparé.C’est alors qu’il décide de faire ce voyage solitaire en Velay, Gévaudan et Cévennes, pour apaiser son chagrin mais aussi pour partir à la rencontre de ce pays de Pro-testants. Car cet Écossais presbytérien a été bercé par les histoires des Covenanters du XVIIe siècle, contées par une « nounou » longtemps infl uente.

Sur les traces des CamisardsLe 22 septembre 1878, il quitte la Haute-Loire en com-pagnie de Modestine, ânesse de son état, afi n de gagner Saint-Jean-du-Gard en douze jours de marche, selon un itinéraire qu’il trace lui-même.Ces 120 kilomètres sont riches de rencontres, d’observa-tions, de mésaventures, mais aussi de soucis de santé

relatés dans le carnet de route qu’il s’astreint à compléter chaque soir. La première version du carnet est publiée à Londres, en 1879, sous le titre Voyage avec un âne dans les Cévennes et rend moins compte de ses misères que la version complète et commentée coéditée par les éditions Privat et le Club Cévenol. Mais le carnet est surtout riche de réfl exions en tout genre, dont beaucoup dénotent une certaine érudition à propos de la Guerre des Camisards. Il resitue les actions et les personnages dans les lieux qu’il traverse, sans se priver de commentaires personnels.Quelques années plus tard, il épousa sa belle Américaine et écrivit les œuvres qui le rendirent célèbre, notamment L’Île au trésor (1883) et Docteur Jekyll et Mister Hyde (1886), classique de la littérature d’épouvante. Il meurt à l’âge de 44 ans, en 1894. De son côté, le Chemin de Stevenson sommeille jusqu’en 1978, lorsque le Club Cévenol réveille le souvenir de cette aventure en fêtant son centenaire.Balisé en 1993 par la Fédération Française de Randonnée Pédestre et assorti d’un topoguide, il est devenu le GR 70, qui parcourt Haute-Loire, Lozère, Ardèche et Gard. Seul le tronçon entre Pont-de-Montvert et Florac a été modifi é, la route originelle étant devenue impraticable.Le Chemin de Stevenson, avec ou sans âne, est devenu un GR couru.

Il y a 130 ans, un jeune écrivain écossais original et chagriné décidait de rallier, accompagné d’une ânesse, Le Monastier-sur-Gazelle (Haute-Loire) à Saint-Jean-du-Gard. Il ignorait que son carnet de route rendrait ce chemin célèbre, autant que son auteur le deviendrait avec L’Île au trésor ou Docteur Jekyll et Mister Hyde.

Une association active

Depuis 1994, l’association Sur le Chemin de R.L. Stevenson assure la promotion de l’itinéraire et met en réseau la centaine de prestataires concernés. Elle organise le festival et la semaine Stevenson et cherche à développer un réseau, par le biais de partenariats ou de jumelages, avec des organismes ou associations concernés par

l’écrivain ou l’une de ses aventures. Pour le 130ème anniversaire du voyage de Stevenson en Cévennes, l’association met en place, jusqu’en octobre 2008, une programmation culturelle et festive.Programme : www.chemin-stevenson.org

Journal de route en Cévennes, Voyage avec un âne, de Robert Louis Stevenson, Éditions Privat - Club Cévenol 2002, collection Mémoires et traditions du Grand Sud.Traduction par Jacques Blondel, d’après le texte mis au point par Gordon Golding, commentaire de Jacques Poujol, avant-propos de Philippe Joutard, avec la collaboration éditoriale de Daniel Crozes.

*Tejedor, un homme, un pays, une époque, édité par Arts et Traditions rurales, Offi ce Départemental d’Action Culturelle, 1985.

Du paysage et des temps : la mémoire orale en Cévennes, Vallée Française et pays de Calberte, Pierre Laurence, Parc national des Cévennes, 2004.

Histoire d’un bandit, Jean Pomarèdes « la canaille de Caux », Commandant H. Marius Maders.

Bandits de grands chemins

Entre histoire et légende, ils ont laissé leur emprein-te dans la mémoire collective ou dans les lieux.

« Au nord de Saint-Martin-de-Londres, l’un d’eux était réputé pour attaquer les diligences au col de la Cardonille. Il aurait été pendu sur place à une fourche patibulaire, encore signalée par un poteau de pierre. Il plaçait alentour des mannequins, pour faire croire qu’il était assisté d’une bande. » Pierre Laurence, ethnologue au service du Patrimoine culturel du Conseil général de l’Hérault, tient ce récit du petit-fi ls d’un joueur de hautbois languedocien, dévalisé par le brigand. Il lui sera confi rmé par un berger.« C’était la première fois que j’étais confronté à ces histoires. Peu à peu, je me suis rendu compte que ces témoignages abondaient dans le secteur des garrigues et Cévennes. »Par exemple, l’histoire de ce valet, parti avec des mules du haut de la Vallée Française pour Aigues-Mortes, afi n d’en ramener du sel pour la communauté. Dépouillé par des bandits qui le laissèrent pour mort, il fut recueilli par un vigneron et travailla jusqu’à pouvoir acheter le sel et revenir au village où on ne l’attendait plus.« Dans un de ses ouvrages, Edmond Tessier évoque un bandit de Valfl aunès qui serait tombé dans un guet-apens tendu par les siens et enterré devant l’église afi n d’être piétiné, comme il était d’usage. »Vers Baillargues, sévissait un nommé Marcomal :« Les anciens de ce village attribuaient même à ses méfaits l’origine de l’expression occitane Marca mau se passeja (Marque mal se promène). »Plus célèbre, Pomarèdes sévit entre 1836 et 1840 sur les routes de Bédarieux, Béziers et Pézenas. Natif de Caux, il y possédait des terres ainsi qu’à Fontès, pays de son épouse. Il se fi t bandit pour rembourser ses dettes et fi nit pas devenir assassin. Après son arrestation, son repentir sincère ne lui évitera pas la guillotine.« Au long des routes, il y a aussi des lieux réputés malfamés où les voyageurs risquaient d’être détroussés ou assassinés, à l’image de « l’Auberge rouge » ardéchoise qui donna lieu à un roman porté à l’écran. Il s’agit d’un légendaire assez répandu en Cévennes. »Plus près de nousAprès la guerre de 1914, les campagnes désertées n’échappent pas au légendaire. Dans l’arrière-pays héraultais, le personnage de Tejedor* aurait fui l’Espagne pour travailler aux mines de Graissessac. Il entame un parcours professionnel chaotique et purge sa première peine pour des larcins dès 1919. Expulsé en 1920, il bascule dans la clandestinité et le vol, sans commettre d’agression cependant. L’homme répartissait ses trésors dans des cachettes disséminées dans la montagne et parcourait le lacis serré de sentiers et de sentes, passant du haut au bas-pays pour être partout et nulle part à la fois. Interpellé à plusieurs reprises, il sera défi nitivement arrêté en 1928. « Ces histoires s’inscrivent dans un paysage. Les grands rochers et les falaises du Pas de l’Escalette, au passage sur le Larzac, racontent encore le détroussage des marchands et bergers de retour des foires. Elles illustrent aussi la peur et le danger qu’il y a à s’éloigner de chez soi, à voyager loin. »

N.

Le Monastier

Saint-Martin-de-FugèresUsselGoudetLe Bouchet

Landos

Pradelles

Langogne

Saint-Flour-de-MercoireFouzilhacSagnerousse

LucFouzilhic

Le Cheylard

Notre-Dame des Neiges

La Bastide ChasseradesL‘Estampe

Le Bleymard

Finiels

La Vernède

Pont de MontvertCocuresFlorac

Cassagnas

Saint-Germain-de-CalberteSaint-ÉtienneVallée Française

Saint-Jean-du-Gard

grands cheminsSur le terrain

12 13

Jean Pomarèdes

Page 5: Voies et chemin en Languedoc Roussillon

14 PATRIMOINES EN RÉGION / 5 / AUTOMNE 2008 15

D ’Arles-sur-Tech à Escaro, la Route du fer décrypte 2 000 ans d’histoire. Dans le piémont du Canigou, le Con-fl ent, les Aspres, le Vallespir, le minerai de fer est exploité dès la plus haute Antiquité. Il doit sa renommée à sa forte teneur en manganèse, qui empêche toute oxydation ra-pide.Sur les sites de Baillestavy, Taurinya, fermée en 1963, ou de Saint-Marsal, fragments de céramiques, médailles… du Ier ou IIe siècle avant J.-C., retrouvés près des amas de scories, attestent que les Romains transformaient le minerai de fer présent en Catalogne.Si les traces d’exploitation des gîtes métallifères antiques ou médiévaux ont disparu, les prospections de terrain révèlent que la transformation était proche des sites d’extraction. Afi n d’établir des comparaisons entre échantillons de fer et scories, des archéologues travaillent à reconstituer sur place et avec les matériaux locaux, des meules charbonnières, des bas-fourneaux et les étapes de la réduction du minerai.

Les premiers écrits attestant l’activité minière sur le massif datent du Xe siècle et proviennent de monastères. Car ces ressources minières dépendent alors en grande partie de l’administration religieuse.

Moline, moli de ferro, farga

Au XIVe siècle, la force hydraulique remplace le procédé manuel. Progressivement, la roue à eau active le marteau et les souffl ets au sein de la forge, dite moline ou molí de ferro en catalan. Sans cesse en évolution, la forge s’enrichit à partir du XVIIe siècle du procédé de la trompe des Pyrénées, une souffl erie actionnée par une chute d’eau qui produit de l’air comprimé. La puissance de l’air qui arrive dans le creuset peut être réglée. L’ensemble des modifi cations techniques conduira alors à la forge dite à la catalane, la farga (forge en catalan) qui marque encore la toponymie.Arles-sur-Tech verra la fermeture de la dernière forge de

15 étapesLa Route du fer compte 15 étapes détaillées par des fi ches : musées ou sites miniers accessibles à voiture ou en randonnée. Fiches à demander au SIPARC, Hôtel de Ville - 66500 PRADESTél. : 04 68 05 41 00

À noter :. Le Musée du fer d’Arles-sur-Tech, réalisé par d’anciens mineurs de Batère.. Le musée des mines d’Escaro présente l’exposition La mémoire de la mine, du 13 septembre au 23 octobre. Tél. : 04 68 97 15 34

Intégrer l’itinéraire culturel pyrénéen

La Route du fer est mise en place par le SIPARC (Syndicat Intercommunal pour la Protection et l’Aménagement Rationnel du Canigou), le Syndicat mixte du Canigou Grand Site, les communes et les associations. « Elle devrait se développer en travaillant l’accès, la sécurité, la mise en place de sentiers d’interprétation et la valorisation des services », explique Dominique Buisson, agent de développement local, animatrice du SIPARC.« L’idée est d’intégrer La Route du fer dans les Pyrénées, mise en place par la Principauté d’Andorre, la Catalogne, Midi-Pyrénées, I’Aquitaine et le Pays-Basque, qui a reçu la mention ‘‘Itinéraire culturel du Conseil de l’Europe’’». « Itinéraire Européen du Patrimoine Industriel », elle s’intégrera, à terme, dans un réseau européen avec d’autres routes portant, par exemple, sur les mines, la céramique ou le textile.

Ferronnerie catalaneL’association de Ferronnerie Catalane a été créée en 1998 pour valoriser et promouvoir les métiers de la ferronnerie d’art à travers la ferronnerie catalane. Elle organise les Rencontres Européennes de la Ferronnerie, dont la onzième édition aura lieu les 10, 11 et 12 octobre 2008 à Arles-sur-Tech.Programme sur le site :www.ferronnerie-catalane.com

réduction directe du minerai dans les années 1920.Pour les paysans, la mine est un apport inespéré. Beaucoup, notamment dans le Confl ent, adoptent le double statut de mineur-paysan, malgré les conditions de travail et de vie diffi ciles dans ces mines de montagne. Au XXe siècle, la mine constituera une alternative à l’exode rural.

Tissu social et économique

De nombreux immigrés de diverses nationalités, Espagnols, Catalans du Sud et même Chinois affl uent, en particulier sur les sites où se créent de véritables cités minières. C’est le cas à Batère, commune de Corsavy, située sur le versant sud du massif, dont l’exploitation des gîtes est déjà fl orissante au Moyen Âge, et qui fut la dernière à fermer, en 1994. En 1900, elle comptait 600 employés. Les vestiges laissent deviner l’ampleur du site, comme à La Pinosa, véritable petit village d’altitude où vivaient environ 70 mineurs et autre personnel.Charbonniers, muletiers, mineurs, forgerons, trans-porteurs… la forge tissait un réseau économique et social dense.

Au début du XXe siècle, c’est l’âge d’or du fer des Pyrénées. À Saint-Marsal, on peut suivre à pied la voie ferrée datant de cette époque, mais aussi la route vraisemblablement empruntée par les Romains qui exploitaient déjà le site. La ligne de chemin de fer Rapaloum Formentère aux nombreux ouvrages d’art transportait le minerai des mines de la Pinosa, Rapaloum et des Ménerots.Mais au milieu du XXe siècle, la concurrence étrangère met fi n au long règne du fer catalan.Si les forges catalanes se sont tues, leurs productions marquent encore les villages disséminés sur le piémont du Canigou ou ceux des vallées alentour : pentures (ferrures sur un vantail) de nombreuses églises, dont celles de la porte de l’église de Palalda, Coustouges ou de la chapelle de la Trinité (commune de Prunet-et-Belpuig)… Creu del gran (Croix du grain) de 1590 dans le cloître d’Arles-sur-Tech… ces œuvres ont défi é les siècles.

Prades

N.

TaurinyaCorneilla-de-Conflent

Fillols

Vernetles-BainsSahorreEscaro

Baillestavyla Bastide

Saint-MarsalValmanya

PalaldaMontbolo

Amélie-les-BainsArles-sur-Tech

Corsavy

Serdinya

Villefranche-de-Conflent

Batère

Vinça

Mont-Louis

Perpignan

Village de Palalda © Sylvie Berger

La route du fer du CanigouPendant plus de vingt siècles, le massif du Canigou a été un haut lieu d’extraction et de transformation du fer. Vestiges miniers, systèmes de transport, réalisations, musées… émaillent la Route du fer, invitation à découvrir un patrimoine aussi riche que méconnu.

L’épopée du fer ; La forêt catalane, de Véronique Izard in : Pyrénées-Orientales (Les), encyclopédie illustrée du pays catalan, sous la dir. de M. Demelin, J. Reynal. Toulouse, éd. Privat, 2002, 100-103 (1).

Jacques, Jean et Louis Ner, une famille de ferronniers en Confl ent du XIXe au XXe siècle, de Bernard Jenn.

Ballades catalanes (Menerots, la Pinosa, Formentera), textes d’Alain Taurinya et photographies de Michèle Maurin, éditions MAGELLAN et Cie, collection Traces et Fragments, 2001.

Bibliographie consultable sur le site :www.carrefour-des-patrimoines.net

Merci pour sa collaboration à Véronique Izard, chercheur associé à GEODE, UMR 5602 CNRS

de Toulouse, dans les domaines de l’histoire de l’environnement, les dynamiques forestières

sur le long terme et le patrimoine minier et métallurgique.

Contact : [email protected]

Scorie, résidu de l’affi nagedes métaux ou de la fusion des minerais.

Rencontres européennes

Vue des mines de Batère, commune de Corsavy, Haut-Vallespir © Sylvie Berger

Pentures de l’église Saint-Martin, Palalda, Vallée du Tech © Sylvie Berger

Fours à griller, Baillestavy, Aspres© Sylvie Berger

Creu del gran (Croix du grain), cloître d’Arles-sur-Tech © Sylvie Berger

Journées européennes du Patrimoine

Page 6: Voies et chemin en Languedoc Roussillon

16 PATRIMOINES EN RÉGION / 5 / AUTOMNE 2008 17

Il prétendait être né dans les bois de l’Aude. Si son père

était bien bûcheron et charbonnier, Joseph Delteil est né à Villar-en-Val, dans la ferme de La Pradeille, le 20 avril 1894.

Il vit les quatre premières années de son enfance à la Borie de Guillaman, à 30 kilomètres au sud de Carcassonne, aujourd’hui en ruines. En 1898, son père achète un peu de vigne à Pieusse, 30 kilomètres plus loin, au cœur des Corbières, Joseph y demeure jusqu’à son certifi cat d’études en 1907, puis poursuit ses cours à Limoux, et au collège Saint-Stanislas (petit séminaire) de Carcassonne.

En 1914, Joseph a vingt ans mais il échappe à l’horreur de la guerre car le tirage au sort l’affecte au 4e régiment colonial, basé

à Toulon. Ce fort en thème en profi te pour écrire des milliers de vers qui lui assurent une entrée plutôt classique dans le monde de la littérature. En 1920, il s’exile à Paris. Fonctionnaire le jour, il écrit soir et matin des poèmes qu’écoute avec bienveillance Henri de Régnier lui-même.

Un phénomèneTrès vite, il va délaisser la poésie pour des nouvelles et des romans plus sulfureux. La vie parisienne et ses multiples rencontres n’y sont pas étrangères. Son adoption par les surréalistes le fait accéder au statut de phénomène littéraire. Mais il poursuit une évolution qui le fera renier par l’équipe d’André Breton. À partir de 1927, il se rapproche de plus en plus de Pieusse et devient représentant d’une marque de Blanquette de Limoux. C’est ainsi qu’il fait la connaissance de sa femme, Caroline Dudley, créatrice de la revue Nègre, à Paris, cinq ans auparavant. Une maladie pulmonaire va les amener à deux années de retraite forcée.En 1937, le couple s’installe au domaine viticole de la Tuilerie de Massane, à Grabels, près de Montpellier. Les premières années à la Deltheillerie usent un peu leur enthou-siasme. L’amitié avec les jeunes Pierre Soulages et François Caries permet à Delteil d’échapper à sa solitude intellectuelle. Mais ce n’est qu’en 1946 qu’il publiera à nouveau. Plus que de la littérature, Jésus II est un message d’urgence. Ce sera un échec. Seul son ami Henry Miller est enthousiasmé. Delteil s’investit pour les jeunes talents régionaux comme Frédéric Jacques Temple. En 1961,

il publie Œuvres complètes, condamnant la majeure partie de son œuvre. Mais c’est dans le livre La Deltheillerie, qu’il revisite sa vie pendant que la reconnaissance revient en force. Il s’éteint le 12 avril 1978.

Mots au fi l du cheminÀ Villar-en-Val, Magali Arnaud, une jeune femme éprise de poésie et de littérature et maire du village, se passionne pour l’œuvre de l’enfant du pays. En 1989, elle fonde, avec son compagnon, l’ASPEC, une association destinée à valoriser le patrimoine culturel et historique du canton de Lagrasse. Centrée sur Joseph Delteil dès l’année suivante, elle monte une exposition ponctuelle et itinérante. En 1994, c’est le premier festival La grande Deltheillerie, à vocation littéraire et musicale. Avec l’Offi ce National des Forêts, Magali redécouvre dans les bois épais le sentier oublié de boscatièr (bûcheron en occitan) qui mène à la ruine de la Borie de Guillaman. C’est au long de ce décor naturel qu’elle décide de monter un musée de plein air à la mémoire de Delteil, sur une idée et une scénographie de Philippe Forcioli, interprète et acteur qui obtint le prix de l’Académie Charles Cros en 1995 pour l’adaptation de François d’Assise de Joseph Delteil.Lors du festival, des comédiens assurent des lectures, mais tout au long de l’année, le promeneur solitaire découvre à son rythme, dans le silence des bois, les textes semés au long du sentier-en-poésie.

« Là-bas, près de Limoux, il y a un village qu’on appelle Pieusse. C’est ma patrie, ma grande. J’aime Pieusse d’un dur amour (l’amour, c’est ce qui est dur). Une colline, la plus simple du monde, nette et crue, lui sert d’horizon. La plaine est poreuse, attirante et secrète comme une épouse. »

Joseph DelteilExtrait de La belle Aude, paru en 1992 aux Éditions Collot.

Retrouvez le dossier, les contacts et la bibilographie complète sur le site www.carrefour-des-patrimoines.net

Le Réseau Vert® de l’HéraultLe Réseau Vert ® traverse le département de l’Hérault d’est en ouest, sur près de 500 km de linéaire s’appuyant essentiellement sur d’anciens chemins communaux. De Fondespierre (Assas), il rallie Saint-Martin-de-Londres, monte sur le Larzac, rallie Bédarieux, la Salvetat-sur-Agoût et le Minervois. Ponctué de relais, il est balisé et aménagé pour les randonneurs pédestres, vététistes et les cavaliers.Conçu et développé par l’Agence Foncière du Département de l’Hérault depuis la fi n des années 1980, il est intégré aux infrastructures départementales de découverte des milieux naturels. Son tracé est inscrit au Plan Départemental des Itinéraires de Promenade et de Randonnée (PDIPR) et labellisé par la Fédération Française de Cyclisme (FFC).Télécharger les 18 fi ches étapes : www.herault.fr/environnement

Les premiers sentiers étaient des sentiers de randonnée, dont le plus fréquenté reste celui du Golfe antique, qui fait le tour des 75 km de l’étang de Bages-Sigean. Plus court mais aussi apprécié, le sentier de Peyriac-de-Mer emprunte un ponton sinueux qui permet d’évoluer à fl eur d’étang sur une ancienne saline. C’est à la demande d’un élu que le premier sentier d’interprétation est mis en place, dans le village de Fleury d’Aude. Devant le succès quasi immédiat qu’il remporte, d’autres communes suivent : Armissan, Sigean, Moussan, Marcorignan, Bages, Boutenac-Ferrières... Le Parc fi xe cependant une condition : tout sentier créé doit participer à la mise en réseau de l’ensemble des sentiers parcourant le Parc, sentiers cathares, sentiers de randonnée du Comité Départemental de la Fédération Française de Randonnée Pédestre, etc. La mise en place de ces circuits, qui nécessitent parfois plusieurs jours ou permettent de rallier des itinéraires hors territoire, a entraîné le développement de structures d’hébergement et d’animation, recensées dans des guides édités par le Parc.L’utilisation du réseau pour le VTT est prévue, afi n de répondre à une demande importante. Un travail est amorcé en ce sens du côté de Bizanet, Fleury d’Aude, Vendres et Lespigan.Au total, 373 km de sentiers balisés parcourent le Parc.

Contact : [email protected]

Voie verte de la VaunageDu train aux rollers

Vestige de l’ancien réseau de chemin de fer, la ligne Nîmes-Sommières, démontée en 1994, a été transformée en piste cyclable sur 18 kilomètres. Ce circuit familial est ouvert aux vélos, rollers, fauteuils roulants, poussettes…

Tout au long de son parcours, la Voie verte de Caveirac à Sommières propose des connexions avec des chemins de randonnée déjà existants pour multiplier les possibilités de découverte.

Sentier de Peyriac-de-Mer, Aude © Sylvie Berger

Le sentier du poèteÀ Villar-en-Val, dans l’Aude, le « sentier-en-poésie »

rend hommage à la mémoire du poète Joseph Delteil,

enfant du pays.

Contact : ASPECTél. : 09 64 20 02 66 ou 04 68 24 08 38

Les sentiers du Parc de la NarbonnaiseConstitué des Corbières maritimes et d’un grand complexe lagunaire en bordure de Méditerranée, le territoire du Parc Naturel Régional de la Narbonnaise développe un réseau de sentiers entre terre et eau.

CastriesClapiers

Claret

Olargues

St-Pons-de-Thomières

Montpellier

St-Martinde-Londres

Le Caylar

La-Salvetat-sur-Agout

Lunas

Félines-Minervois

Roquebrun

St-Gervaissur-Mare

Béziers

Joseph Delteil, 1954© Michel Descossy

Itinéraire balisé

© Edline ASPEC

Journées européennes du Patrimoine

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