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Position générale : Nos espaces publics ne dépendent plus de nous. nous n’avons plus de prise sur eux, ils sont pensés et ad- ministrés à notre place. Dés qu’une initiative essaye d’émerger, d’être inventive, avec des valeurs et de nous mettre des étincelles dans les yeux, les institutions tentent de s’en emparer, d’en garder le contrôle voire d’y mettre fin si elles le souhaitent. Le système de planification et de développement ur- bain est déconnecté des intérêts des citoyens, il est pensé de manière technique et opérationnelle plutôt que sensible, à l’échelle fine voire interstitielle. Le fait de Vivre c’est bien plus que le fait de ré- pondre à nos préoccupations routinières, c’est étendre notre imaginaire, nos besoins de nature et l’expression de nos personnalités dans notre envi- ronnement et cela passe, pour nous, par le jardinage. C’est pourquoi nous sommes pour des actions par- ticipatives, autonomes des services publics Nous ne sommes pas contre les règles, si elles sont faites col- lectivement et pour le bien commun, mais nous préfé- rons chercher ces interstices de liberté et d’espaces d’incertitude ou ces vides programmés pour y voir germer des jardins plein d’étincelles, qui débordent et bourdonnent, façonnés par celles et ceux qui les vivent. Nous sommes du mouvement de la « guérilla gardening » Nous refusons de faire une demande de «permis de végétaliser», que tous nos gestes soient encadrés de chartes et de « comités de pilotage » qui ne nous appor- teraient pas tout ce dont nous aurions besoin pour rêver. Lorsque les habitants prennent conscience de leur capacité d’agir en groupe et de l’efficacité de leur mobilisation, il est probable que cela entraine un sentiment de désaveu de la puissance publique. Vive le permis de végétaliser !? Pour commencer par les bonnes critiques, il faut dire que les objectifs du permis de végétaliser paraissent plus qu'acceptables, qui pourrait le nier : - Encourager une démarche participative impliquant forte mobilisation citoyenne visant à développer la végétalisa- tion du domaine public - favoriser la nature et la biodiversité en ville (en s'en- gageant à jardiner dans le respect de l’environnement, à utiliser des plantes locales et mellifères favorisant la biodiversité de Paris et ne pas recourir à des pesticides); - participer à l’embellissement et à l’amélioration de notre cadre de vie ; - créer des corridors écologiques et renforcer la trame verte francilienne ; - créer du lien social, favoriser les échanges avec les autres, notamment ses voisins ; - créer des cheminements agréables et ainsi favoriser les déplacements doux ; Mais derrière ces objectifs ambitieux et romancés, ce profile des stratégies politiques voire de greenwashing que nous partageons ici avec vous. Visuel de communication de la mairie pour le permis de végétaliser Qu’est ce que ce que le permis ? En plein été 2015, presque en secret, le Conseil de Paris a voté 1 une délibération instaurant la création d'un «per- mis de végétaliser » qui permet, en gros, à qui veut d’en obtenir un pour avoir une autorisation de jardiner... 1 http://guerilla-gardening-france.fr/wordpress/wp-content/uploads/2016/02/2015- DEVE-9-1.pdf

Vive le permis de végétaliser - guerilla-gardening-france.fr · Position générale : N os espaces publics ne dépendent plus de nous. nous n’avons plus de prise sur eux, ils

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Page 1: Vive le permis de végétaliser - guerilla-gardening-france.fr · Position générale : N os espaces publics ne dépendent plus de nous. nous n’avons plus de prise sur eux, ils

Position générale :Nos espaces publics ne dépendent plus de nous. nous n’avons plus de prise sur eux, ils sont pensés et ad-ministrés à notre place. Dés qu’une initiative essaye d’émerger, d’être inventive, avec des valeurs et de nous mettre des étincelles dans les yeux, les institutions tentent de s’en emparer, d’en garder le contrôle voire d’y mettre fin si elles le souhaitent.

Le système de planification et de développement ur-bain est déconnecté des intérêts des citoyens, il est pensé de manière technique et opérationnelle plutôt que sensible, à l’échelle fine voire interstitielle.

Le fait de Vivre c’est bien plus que le fait de ré-pondre à nos préoccupations routinières, c’est étendre notre imaginaire, nos besoins de nature et l’expression de nos personnalités dans notre envi-ronnement et cela passe, pour nous, par le jardinage.

C’est pourquoi nous sommes pour des actions par-ticipatives, autonomes des services publics Nous ne sommes pas contre les règles, si elles sont faites col-lectivement et pour le bien commun, mais nous préfé-rons chercher ces interstices de liberté et d’espaces d’incertitude ou ces vides programmés pour y voir germer des jardins plein d’étincelles, qui débordent et bourdonnent, façonnés par celles et ceux qui les vivent.

Nous sommes du mouvement de la « guérilla gardening »Nous refusons de faire une demande de «permis de végétaliser», que tous nos gestes soient encadrés de chartes et de « comités de pilotage » qui ne nous appor-teraient pas tout ce dont nous aurions besoin pour rêver.

Lorsque les habitants prennent conscience de leur capacité d’agir en groupe et de l’efficacité de leur mobilisation, il est probable que cela entraine un sentiment de désaveu de la puissance publique.

Vive le permis de végétaliser !?

Pour commencer par les bonnes critiques, il faut dire que les objectifs du permis de végétaliser paraissent plus qu'acceptables, qui pourrait le nier :

- Encourager une démarche participative impliquant forte mobilisation citoyenne visant à développer la végétalisa-tion du domaine public- favoriser la nature et la biodiversité en ville (en s'en-gageant à jardiner dans le respect de l’environnement, à utiliser des plantes locales et mellifères favorisant la biodiversité de Paris et ne pas recourir à des pesticides); - participer à l’embellissement et à l’amélioration de notre cadre de vie ; - créer des corridors écologiques et renforcer la trame verte francilienne ;- créer du lien social, favoriser les échanges avec les autres, notamment ses voisins ; - créer des cheminements agréables et ainsi favoriser les déplacements doux ;

Mais derrière ces objectifs ambitieux et romancés, ce profile des stratégies politiques voire de greenwashing que nous partageons ici avec vous.

Visuel de communication de la mairie pour le permis de végétaliser

Qu’est ce que ce que le permis ? En plein été 2015, presque en secret, le Conseil de Paris a voté 1 une délibération instaurant la création d'un «per-mis de végétaliser » qui permet, en gros, à qui veut d’en obtenir un pour avoir une autorisation de jardiner...

1 http://guerilla-gardening-france.fr/wordpress/wp-content/uploads/2016/02/2015-DEVE-9-1.pdf

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Engagements et responsabilitéNe leur donné pas de fausse adresse pour obtenir un coin de jardin dans le quartier voisin du votre, où l’herbe est plus verte pour y jardiner, car vous pourriez avoir quelques problèmes :

- L’usager du Service s’engage à ne fournir que des infor-mations exactes, à jour et complètes.

- Dans l’hypothèse où l’usager fournit des informations fausses, inexactes, périmées ou incomplètes, la Ville de Paris se réserve le droit de ne pas prendre en compte les informations communiquées par l’usager, sans préjudice des éventuelles actions en responsabilité pénale et civile qui pourraient être engagées à son encontre.

- Il est rappelé que toute personne procédant à une fausse déclaration pour elle-même ou pour autrui s’expose, notamment, aux sanctions prévues à l’article 441-1 du Code Pénal, prévoyant des peines pouvant aller jusqu’à trois ans d’emprisonnement et 45 000 euros d’amende

C’est sur ces bases positives qu’il faut mener des ac-tions, ce sont ces prérogatives d’intérêt général qu’il faut rappeler pour permettre enfin une réelle appro-priation collective et sociale de l’espace public voir privé.

3 https://teleservices2.paris.fr/actu/jsp/site/Portal.jsp?page=form&id_form=27 4 https://teleservices2.paris.fr/actu/jsp/site/RunStandaloneApp.jsp?page=form&view_requirement=view_requirement&id_form=27

5 http://guerilla-gardening-france.fr/wordpress/wp-content/uploads/2016/02/permis-v%C3%A9g%C3%A9taliser-plantes.pdf6 http://guerilla-gardening-france.fr/wordpress/wp-content/uploads/2016/02/autorisation-temporaire-occupation-domaine-public.pdf

Des critères techniques parfois mollassons :

7 http://www.liberation.fr/futurs/2013/03/27/inflation-des-normes-les-experts-ont-remplace-les-juristes_8916748 Machine de guerre urbaines, Aux armes, jardiniers et habitants !, Livre, Loco, Gabe et Emeline Eudes, 2015

9 http://opendata.paris.fr/explore/dataset/du-vert-pres-de-chez-moi/map/?refine.etat_de_la_proposition=Propositions+non+r%C3%A9alisables+techniquement&loca-tion=11,48.88684,2.32052 xxx http://www.dixhuitinfo.com/environnement/article/les-10-nouveaux-lieux-a

Avec peu on peut faire beaucoup !

Il y a 5 ans, jour pour jour, des membres de guérilla gardening (GG) repéraient l’un de ces espaces qui sont considérés « non réalisables techniquement » par la mai-rie.

Au pied d’un mur se trouvait un carré de terre dans le-quel il y avait un panneau de la mairie sur lequel était écrit, grossièrement, que : après 6 ans d’essais de végé-talisation de cet espace de terre et de mur ils abandon-naient définitivement tout essai de végétalisation ; cela suite à l’incivilité et aux huiles de vidange et encombrants jetés au pied des plantes alors en place.

En voyant ce panneau la GG réussi dans l’heure à y jar-diner et à y faire pousser une vigne vierge qui pousse aujourd’hui encore jusqu’en haut du triste panneau pu-blicitaire 10... Il n’a fallut qu’un peu d’observation du site, d’une pelle de compost, d’une petite barrière en bois et d’une bouture de vigne vierge pour y arriver !

En juillet 2014, l’Exécutif parisien lançait l’appel à propositions « Du vert près de chez moi », invitant les Parisiens à recenser les lieux qui pourraient accueillir de la végétalisation au plus près de chez eux : mobilier urbain, murs, espaces délaissés, etc., conformément à l’objectif de mandature de créer 200 points végétali-sés de proximité.

Plus de 1500 contributions ont été déposées pour seulement 209 sélectionnées (on retrouve 81 instal-lations de pots ou bacs à fleurs, 53 murs végétalisés, 20 jardinières pleine terre et 35 lieux dédiés à la plan-tation d’arbres) les autres ayant été jugées de « pro-positions non réalisables techniquement » avec quelques commentaires des raisons de refus souvent injustifiés.

Retrouvez ces lieux sur la cartographie numérique de la ville de Paris 9 et faites vous un avis. De nombreux re-fus sont injustifiés et ne leur ont servis qu’à minimiser leurs interventions.

209 projets de végétalisation sur les 1500 demandes des habitants

non réalisable techniquement ? vraiment ?

La mairie de Paris a pourtant des techniciens et des jardiniers compétents, des moyens financiers parfois démeusurés et pourtant avec simplement quelques solutions économes, peu technicistes et originales il est possible d’aboutir au résultat escompté. Il n’y a que vraiment peu d’espaces que l’on puisse considérer de« non réalisables techniquement » à jardiner.

Le but de cette plaquette

Il nous est dit que la demande de permis est très simple et rapide à faire. Certe si on ne prend pas le temps de lire entre les lignes ni de lire toutes les conditions. Pourtant signer un permis c’est s’engager, c’est soute-nir un modèle de fonctionnement voire de société.

Nous nous proposons de vous faire une petite analyse pour vous et de nous donner en même temps notre avis sur la question.

Les textes qui apparaissent en bleu sont des textes pro-venants du permis de végétaliser, des lois ou article de presse qui soutiennent des idées, plus ou moins fondées, en lien avec le permis.

Vous pouvez très bien accepter de remplir le formulaire en ligne 3 de demande de permis «en 1 minute », mais sachez que vous aurez alors accepté par la même oc-casion une multitude de prescriptions qui peuvent finir par être contraignants pour vous :

- Les conditions générales d’utilisation du téléservice 4 de demande d’un permis de végétaliser parisien,- La charte parisienne de végétalisation 5,- L’autorisation d’occupation temporaire du domaine pu-blic 6,- Mais également vous assurer que votre projet est conforme aux législations et réglementations en vigueur, notamment les codes de l’urbanisme, de l’environnement et du patrimoine et des 400 000 normes que nous avons en France 7.

« Cherchant à prévenir les aléas, ils préfèrent gouverner par l’interdit et multiplient les règlements, les chartes

et autres normes. Ces réglementations sont peu lisibles pour des non-initiés, excessivement précises et agissent comme autant de freins à la participation, à l’action, à la créativité et à l’engagement réel de chaque individu. » 8

Un permis pas si souple que ça«Du vert près de chez moi»

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Jardiner y a rien à voir !

Du vert mais pas trop !Vous pouvez proposer n’importe quel type de végétali-sation et n’importe quel lieu pourvu :- qu’il soit dans le domaine public,- que la largeur minimale de passage de 1,40 m soit respecté ;- que la préservation des ouvrages, du mobilier urbain et des arbres soit respecté ;- qu’il ne résulte aucune gêne pour l’activité, la circulation et l’accès aux propriétés riveraines.

Le sparadrap vert ?

«Nous sommes face à des politiques publiques que se réclament du développement durable en pensant que l’on peut s’adapter et accepter notre sort plutôt que d’avoir des efforts audacieux pour un monde post-carbone. Cette adaptation est comme une forme d’acceptation fataliste de notre sort qui permet aux élus de s’épargner les efforts d’une politique novatrice et audacieuse. Il est temps de stopper ce contournement de l’attention qui est opérée par des opérations « sparadrap » pour commencer à instaurer des systèmes culturels et sociaux en rupture profonde avec le passé et le présent ! » 13

Nous sommes pour davantage de radicalité (radicalité dans le sens de s’attaquer à la racine des problèmes) et prendre des directions qui ne sont plus dans le compro-mis. Il n’est plus tant de remettre à plus tard ce que l’on sait essentiel de faire maintenant et agir maintenant !

« C’est vraiment se moquer du monde (de faire un permis de végétaliser) quand on construit des tours triangle de 200M de haut, qu’on sacrifie les serres d’Auteuil, qu’on sacrifie le parc de la Courneuve, qu’on révise le PLU du Marais, qu’on autorise la destruction de la Samaritaine... » David S 14

Des politiques peu audacieuses

11 http://www.lefigaro.fr/actualite-france/2015/07/02/01016-20150702ART-FIG00282-paris-lance-un-permis-pour-pouvoir-jardiner-dans-les-rues-de-la-capitale.php12 http://laem.github.io/trottoirs-de-paris/

13 Machine de guerre urbaines, Aux armes, jardiniers et habitants !, Livre, Loco, Gabe et Emeline Eudes, 201514 Commentaire du 02/07/15 de l’article : Paris lance un permis pour pouvoir jardiner dans les rues de la capitale publié le 02/07/2015 sur le Figaro.fr

15 Pénélope Komitès, adjointe à la mairie de Paris en charge des espaces verts, concer-nant le permis de végétaliser (le figaro 2 juillet 2015)16 http://x17-mairie17.apps.paris.fr/mairie17/document?id=19683&id_attribute=127

17 Pour que le domaine public soit pleinement un bien commun, 2014, http://romainelu-brique.org/domaine-public-et-bien-commun

Perte de « biens communs »

«Un bien commun ne serait existant que lorsqu’une com-munauté déciderait de gérer une ressource de manière collective dans une optique d’accès et d’usages équitables et durables. » 17

Permettre l’accessibilité à la terre de manière équi-table et durable pour lui faire retrouver sa place de «bien commun» est sans doute l’un des objectifs les plus forts que défend la guérilla gardening. Malheureu-sement nous sommes davantage face à des politiques publiques ou privées qui visent à l’artificialisation, à la privatisation et à la marchandisation du moindre mètre carré de terre que l’inverse et le «permis de végétali-ser» ne fait qu’accentuer cette tendance...

La première grande vague d’ «enclosure » (clôture, privatisation des terrains) des communs eu lieu de la fin du XVIème au milieu du XVIIIème siècle. La saisie de terres par les nobles et la haute paysannerie riche. Une rébellion de masse eu lieu contre ces enclosures, plus les enceintes s’élevaient, plus la résistance se développait pour défendre les communs. Des milliers de paysans pauvres sans terre combattirent la milice et firent tomber les clôtures. C’est de là que les noms « levellers and Diggers » (niveleurs et Diggers) furent apparemment adoptés pour la première fois.

Il n’est pas non plus question de remettre en cause l’urbanisation intensive des terres ; peut-être même que l’idée est de nous laisser croire que, grâce à ces opérations comme le « permis de végétaliser », nous pourrions pratiquer de l’agriculture urbaine intensive tout aussi bien qu’en milieu rural ? Alors à quoi bon ne pas se permettre d’étendre la ville encore davantage ?

« C’est aussi une manière de ... réintroduire l’agriculture dans Paris » Pénélope Komitès 15

Mais attention aux contradictions ! Si vous vouliez profiter du Permis de végétaliser pour vous installer en agriculture urbaine et vendre vos produits ça n’est pourtant pas possible : « Le caractère gratuit de l’autorisation est également au fait que les dites personnes ne poursuivent, à travers l’installation et l’entretien d’un dispositif de végétalisa-tion, aucun but lucratif. » 16

Ces prises de décisions qui viserait à changer profon-dément l’urbanité de la ville, à permettre réellement une végétalisation d’envergure et à offrir un accès conséquent à la terre ça n’est pas non plus pour au-jourd’hui...

De nombreux trottoirs à Paris, déjà végétalisés ou non, ne font pas la largeur préconisée 12 dans le permis alors que faire ? Peut-être faut il penser la végétation en volume plutôt que simplement en terme de largeur, agrandir les trottoirs quitte à reprendre un peu d’es-pace public sur la voirie majoritairement dédié à l’auto-mobile ?! (voir illustration ci contre)

Comme dit le journal le Figaro concernant le permis 11 : « Il n’est pas question de transformer la rue en jungle… »

Image de gauche : dans un document d’encadrement de juillet 2015 «étalages et terrasses à Paris - ville de Paris». Car il faut le savoir, en plus les règles du permis de végétaliser s’ajoutent à de nombreuses autres règlementations.Image de droite : la photo d’un trottoir végétaliser avec moins de 1,4m pour circuler (interdit dans le permis de végé-taliser) pourtant cette image est utilisée dans le dossier de ré-férences et de présentation du permis de végétaliser ; que faut il comprendre ?

80% de l’espace public pour la voiture, 11ha de terre disparaissent /heure (en UE)

Le sparadrap de l’agriculture urbaine ?

Illustration des Diggers, défenseurs des terres et des biens communs

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La validation et le suivi

Selon le journal le Parisien de février 2016 20 déjà prêt de 1 000 permis ont déjà été donné, un beau début qui nous l’espérons donnera envie à davantage de personne de se mettre au jardinage.« demandez 10 000 permis si vous voulez, nous vous les donnerons ! » Pénélope Komitès 21

Voici toutefois les closes et les délais de validation que devrait prendre votre demande de permis :

Le permis de végétaliser est accordé par la Ville de Paris après avis favorable des Maires des arrondisse-ments concernés, une étude de faisabilité technique par la Direction des Espaces Verts et de l’Environne-ment ou toutes autres directions concernées.

- L’étude de faisabilité et sa validation n’excédera pas un mois, sauf cas particuliers notifiés au demandeur par la Ville de Paris comme, par exemple, la nécessité d’une ouverture de fouille ou modifications de revêtements né-cessaires à la réalisation du dispositif de végétalisation (qui seront réalisées par les services de la Ville de Paris) sur le domaine public.- Si aucune réponse n’est apportée par la ville au deman-deur dans ce délai, le permis de végétaliser sera considé-ré comme tacitement accordé.- Pour une durée de 3 ans renouvelable tacitement dans la limite d’une durée maximale de douze ans à compter de sa date de notification au jardinier.- Un comité de végétalisation pourra être monté par les arrondissements qui le souhaitent pour assurer l’accom-pagnement et le suivi des initiatives.

Simple comme bonjour semble t-il et si vous n’avez pas de réponse lancez vous quand même ! Mais soyiez at-tentif à la «propreté» de votre jardin...

Entretenez ou quittez les lieux !

L’entretien, le bon état, la propreté et la sécurité des dis-positifs de végétalisation doivent être maintenus par le jardinier, qui s’engage à : - assurer l’entretien horticole du dispositif de végétalisa-tion (soins des végétaux et renouvellement si nécessaire);- veiller notamment à limiter l’emprise des végétaux sur le trottoir afin de ne pas gêner le passage ;- arroser la végétation autant que nécessaire ;- veiller à garantir les meilleures conditions de propreté du dispositif de végétalisation (élimination régulière des déchets d’entretien ou abandonnés par des tiers) comme des trottoirs (ramassage des feuilles et déchets issus des plantations) ;- veiller à soigner l’intégration dans le site de son dispo-sitif de végétalisation ainsi que son esthétique (choix des mobiliers, des matériaux, modèles de jardinières...). - Un kit de plantation comprenant de la terre végétale ainsi que des graines peut vous être fourni sur demande (quid de la situation où vous n’avez pas eu de réponse à votre demande de permis tacitement autorisé ?).- Pour l’arrosage, et en cas de besoin, le signataire aura accès à près d’un millier de fontaines réparties sur l’en-semble de Paris.- Les travaux d’installation sont à la charge du jardinier et réalisés sous sa responsabilité. Il est conseillé d’avoir une assurance civile, elle peut vous être demandé.

Protocole de suivi

20 http://www.leparisien.fr/paris-75/paris-remet-au-gout-du-jour-le-concours-de-balcons-fleuris-09-02-2016-5530063.php

21 Conférence au pavillon de l’arsenal : Cultiver partout à Paris, 17/12/16, Pénélope Komitès adjointe à la mairie de Paris en charge des espaces verts

22 Machine de guerre urbaines, Aux armes, jardiniers et habitants !, Livre, Loco, Gabe et Emeline Eudes, 2015

23 http://www.lemondepolitique.fr/cours/droit_administratif_des_biens/domaine_public/occupation-privative.html

- Le Service de formulaire en ligne est un téléservice mis en œuvre par la Ville de Paris . La Ville de Paris se réserve la liberté de modifier ou de suspendre, sans préavis des conditions générales d’utilisation et le service, qui permet aux usagers de faire leur demande de permis en ligne, pour tout motif jugé nécessaire.

- Un accord préalable écrit de la Ville de Paris devra être obtenu par le jardinier avant toute modification significa-tive qu’il souhaiterait apporter aux installations, pendant toute la durée du permis de végétaliser.

- Le jardinier informera la division d’exploitation de la DEVE de toute demande d’évolution de son dispositif de végétalisation ou de toute difficulté rencontrée dans sa mise en œuvre ou son entretien.

- À l’expiration du présent permis de végétaliser, si le jardinier ne souhaite pas renouveler son permis de végé-taliser, il remettra le site en l’état, sauf si le dispositif de végétalisation continue de participer à l’embellissement de la ville.

« Toute atteinte à l’intégrité du domaine public conduit à infliger deux sortes de contraventions, [...] ces contraventions revêtent à la fois un caractère répressif et restitutif.

L’occupation du domaine public ne doit pas gêner l’uti-lisation principale du domaine (son affectation d’ori-gine) et peut être révocable si il fait cas d’une gêne esthétique ou d’une atteinte à un intérêt économique ou financier. Cette occupation est donc temporaire et peu stable.

L’administration peut y mettre fin pour différents mo-tifs : arrivée du terme, désaffection du bien, violation des clauses contractuelles ou tout motif d’intérêt gé-néral. Les décisions de retrait ou de refus de renou-vellement peut faire l’objet d’un recours pour excès de pouvoir. » 23

« Les jardins publics sont figés en « espaces verts », l’espace public est conçu pour y limiter l’appropriation et pour éviter que l’on puisse en négocier le changement. Interdiction de planter un arbre, obligation de ramasser les feuilles mortes, interdiction de laisser des «mauvaises herbes»... Les textes réglementaires sont semblables d’une ville à l’autre, imposés comme si rien ni personne ne pouvait les remettre en cause ou discuter leur contenu. Les gestionnaires ne se contentent pas de résoudre des problèmes, ils créent ainsi des cadres esthétiques et so-ciaux qui nous régissent. » 22

Et attention ces normes esthétiques, conformistes, hygiénistes et normalisantes basées sur des critères laissés à l’attention du comité de pilotage des permis de végétaliser reste l’une des entrées les plus simple pour eux si ils désirent vous retirer votre permis de végétaliser !

Fin de droit du permis de végétaliser

« l’urbanisme des administrateurs véhiculé au secteur pu-blic ... se croit scientifique et ... tend à mépriser le facteur humain » Lefebvre 1968 - En cas de défaut d’entretien ou de non-respect de ces règles, la Ville de Paris rappellera par écrit au demandeur ses obligations et pourra sous vingt jours, en l’absence de réponse, mettre fin au permis de végétaliser - Ce permis est sous le régime des autorisations d’occu-pation privative temporaire du domaine public, le jardi-nier ne pourra se prévaloir des dispositions quelconques susceptibles de lui conférer un droit au maintien dans les lieux. - En cas d’évolution des conditions locales (travaux de voirie, élagage ou abattage d’un arbre, mise en place de nouveaux mobiliers...), le jardinier sera informé par courrier de la nécessité de déposer temporairement ou définitivement le dispositif de végétalisation. L’hestétisme dicté par des valeurs hygiénistes et des notions contestables

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Protocole d’encadrement

Nous ne nous considèrons pas comme des activistes ou des militants politiques qui prôneraient la confronta-tion pour transformer le système. Nous sommes inof-fensifs face aux institutions, nous ne faisons que nous insérer dans un espace laissé vide par les failles du sys-tème, un système qui néglige la vie quotidienne, pour y jardiner, créer cette urbanité perdue et ré-imaginer notre quotidien de manière collective.

Le permis de végétaliser en est-il l’exemple ? Est-ce une forme de prise en compte de l’expression citoyenne ou une institutionnalisation des pratiques jardinières ?!« Création d’un « permis de végétaliser » autorisant les Parisiens à mener des initiatives sur l’espace public. »texte sur le site Paris.fr végétalisons la ville Le fait de donner un permis est une manière assez claire de dire « si vous n’avez pas de permis vous être ou serez hors-la-loi si vous jardinez ! »

« le but de ce projet est de créer un nouveau modèle urbain, où la place de la nature en ville n’est pas seu-lement dans les parcs, les jardins et les bois, mais partout dans l’espace public ». Péneloppe Komitès21

Rien de bien nouveau ! Si ce n’est de l’appropriation et de l’institutionnalisation des pratiques par la mairie.

Faut-il donc craindre ces nouveaux processus «parti-cipatifs», ces chartes et cet écrasement des initiatives spontanées ? Sont ils là pour renforcer un système de contrôle et politique ?

Après l’interdiction de manifester dans l’espace public, après la privatisation de plus en plus flagrante de nos espaces publics, notamment par le célèbre mobilier de JCDecaux, c’est aussi le droit à l’occupation de l’espace public, le droit commun d’accès à la terre, le droit de jardiner, de vivre et de se comporter qui sont peu à peu encadrés, surveillés, institutionnalisés... un urbanisme de la ville néo-libérale se poursuit.

Une autorisation pour mieux interdire ?

28 Pénélope Komitès, adjointe à la mairie de Paris en charge des espaces verts, concer-nant le permis de végétaliser (le figaro 2/07/15) http://www.lefigaro.fr/actualite-france/2015/07/02/01016-20150702ARTFIG00282-paris-lance-un-permis-pour-pouvoir-jardiner-dans-les-rues-de-la-capitale.php

Or quand une intervention spontanée devient soutenue, appropriée voire conçue par les institutions elle devient ni plus ni moins qu’un nouvel outil de mise en place de stratégie de développement urbain.

Peu à peu les actions créatives et spontanées que nous menons sont réutilisées comme des «marques» ou une franchise qui permet de donner aux politiques d’amé-nagement des gages d’authenticité et de qualité.

Une reprise par la communication

L’institutionnalisation des pratiques enferme, adapte, instrumentalise et intègre progressivement dans la masse ceux qui y participent. Elle exploite la force de travail individuelle et collective, elle conduit à l’épui-sement et à la perte d’expression de chacun. Ainsi, les associations qui font des actions au nom et à la place des collectivités, mais aussi des entreprises, bailleurs et autres aménageurs, se retrouvent à les servir alors qu’elles auraient peut-être, par le passé, montré plus de distance vis-à-vis d’eux. En faisant appel à des subven-tions publiques, en faisant des concessions politiques, en n’agissant qu’avec l’accord des décisionnaires ou en respectant les chartes, ces associations perdent leur spécificité, leur pouvoir de revendication, leurs enga-gements, leur autonomie et leur capacité d’innover par rapport au cadre réglementaire institutionnel.

- Une signalétique adaptée sera apposée par le signataire sur les dispositifs de végétalisation. Un modèle de signa-létique sera remis par les services de la Ville de Paris.- Le signataire transmettra aux services de la Ville des photos de ses installations dès qu’il le souhaitera afin de pouvoir valoriser ses initiatives et promouvoir la dé-marche- Le jardinier ne pourra ni apposer ni diffuser de publici-té à l’extérieur et à l’intérieur du domaine public occupé. Sera apposée sur le dispositif de végétalisation, la signa-létique parisienne.Les Maires d’arrondissement qui le souhaiteraient pour-ront y apposer en sus leur logo. ...

Nos villes sont conçues pour que nos vies soient pro-ductivistes, que notre quotidien soit organisé, que l’in-dividu soit isolé de sa communauté et qu’il soit mainte-nu dans un état de passivité sans marge de manœuvre,

Institutionnalisation et perte de spontanéité

Nous n’avons pas forcément envie que nos actions de jardinage et nos idées soient ingérées par le système, que nos jardins servent ensuite à leurs joutes électo-rales ou à une nouvelle «stratégie urbaine» qui devient de fait un urbanisme, un mode de production de la ville qui échappe à tout contrôle individuel puisque résultat d’une stratégie globale.

« On leur propose un certain nombre de pistes, mais on attend surtout leurs idées » 28 Pénélope Komitès, adjointe à la mairie de Paris en charge des espaces verts

La ville de Paris se réjouit souvent d’être «innovante» et «participative», mais elle ne propose que d’institu-tionnaliser, à s’accaparer des initiatives et de mettre en place des dispositifs de contrôle sur des pratiques qui n’ont rien de nouveau afin de s’en resservir ou d’en-cadrer voire stopper des actions considérées de trop spontanées ou « hors de contrôle ».

L’hestétisme dicté par des valeurs hygiénistes et des notions contestables

« une action collective et concertée, parfois illégale, qui vise à transformer l’espace urbain local tout en partici-pant souvent à des débats globaux » (douay, 2012)

Mais quoi que nous disions, le fait ne serait-ce que de jardiner, est devenu un acte politique tant cette der-nière s’est immiscée partout ; quoi que nous fassions nous pouvons donc penser que nos actes influencent les décisions politiques, que nous remettons en cause la normalisation des pratiques, l’appropriation des dis-cours pars les intitutions, l’encadrement des pratiques et le manque d’expression qui nous est laissé.

L’objectif des modes d’intervention de la guérilla garde-ning est que nos actions soient efficaces, impactantes et perceptible immédiatement, mais aussi qu’elles amorcent un changement sur le temps long. C’est sa dimension transgressive qui lui procure sa force d’ac-tion et son identité ; sa flexibilité, son autonomie et sa capacité de mouvement qui la distingue des stratégies urbaines dominantes institutionnelles.

L’hestétisme dicté par des valeurs hygiénistes et des notions contestables

Page 6: Vive le permis de végétaliser - guerilla-gardening-france.fr · Position générale : N os espaces publics ne dépendent plus de nous. nous n’avons plus de prise sur eux, ils

« Lorsqu’elle n’est pas incompatible avec la destination du bien, l’occupation constitue un mode de jouissance exceptionnel qui procure à celui qui possède un titre le droit de disposer d’une dépendance publique d’une manière privative, à la différence de la généralité des citoyens. Ce principe traduit la notion même d’occupa-tion privative du domaine public. » 24

Ces premières directives sont à la fois là pour per-mettre aux institutions de savoir qui a la charge de tel ou tel espace, mais aussi de rappeler aux jardiniers qu’ils ont un cadre, des devoirs et des responsabilités personnels quand à la gestion de cet espace.

Peu à peu, à force d’opérations non démocratiques et individualistes, le NIMBYiste (Not in my back yard) se renforcent. Ainsi des habitants qui pourraient se positionner comme moteur d’un urbanisme collectif fi-nissent par se positionner davantage comme des freins à l’élaboration de ce projet pour rechercher davantage un bénéfice avant tout personnel, égocentrique et donc individualiste.

Cet individualisme va clairement à l’encontre d’une ville qui serait partagée et gérée collectivement ! Et c’est bien contre l’individualisme libéral - à la fois de l’individua-lisme libéraliste capitaliste (visant à l’individualisation, à la capitalisation de tout ce qui peut l’être...) et d’un individualisme ultra-libertaire (où nous aurions la li-berté de faire tout ce que l’on veut sans se poser trop de questions) - que la guérilla gardening agit collecti-vement. « Les habitants devront signaler en mairie ou via le site internet, s’ils ont l’intention d’investir l’espace public pour y installer leurs plantes. Jusque là rien d’anormal donc. Car, qui dit « espace public » dit règle collective. » 25

Les groupes de GG ne signalent pas à la mairie où elle vont jardiner, elles n’agissent pas en om propre mais au nom d’intérêts partagés avec les autres habitants et la communauté. Au contraire c’est bien la manière dont sont gérés nos villes et l’instauration de nouveau « protocoles », comme le permis de végétaliser, qui font que l’espace public ne dépend plus de nous, qu’il se privatise et s’individualise.

Toujours plus d’individualismeUn permis pour un système toujours plus individualiste :

24 http://guerilla-gardening-france.fr/wordpress/wp-content/uploads/2016/02/droi-toccupationdomainepublic.pdf 25 http://madeinmarseille.net/8188-charte-vegetalisation-rue-marseille/

Allons vers davantage de désindividualisation !

- Le jardinier doit occuper personnellement les lieux mis à sa disposition. Néanmoins, le jardinier peut désigner un sous-occupant ou céder le bénéfice du permis de végéta-liser à un tiers, en informant la Ville de Paris. - Le permis de végétaliser ne se substituera pas aux projets portés par des mairies d’arrondissement ou des Conseils de quartier qui peuvent faire l’objet de livraison de jardinières ou d’aides. - Les jardins partagés, en vue de garantir l’usage col-lectif du terrain ne sont pas concernés par le permis de végétaliser.- Il vous permet d’identifier le lieu de votre choix, et sur-tout, de vous occuper vous-même de ce petit bout de jardin inédit.

Les termes employés, comme par exemple « occuper vous-même » ou « le lieu de votre choix » montre aussi une culture de l’appropriation individualiste plutôt que d’une appropriation collective et partagée de notre es-pace public.

Une sécurité grâce au permis ? «Un petit pied de pensées planté au pied d’un arbre pou-vait être arraché en moins de deux sous prétexte que l’initiative avait été prise par un riverain. Aujourd’hui, changement de ton.» (le journal le parisien juillet 2015) Dans l’esprit collectif français le fait de jardiner sans autorisation serait souvent réprimandé par les services de la Ville. Face à cette crainte le permis de végétaliser est un bon outils pour rassurer les personnes qui ont ce genre de craintes et pour leur donner un cadre pour se sentir en sécurité, mais point trop n’en faut ! Si il y avait une étude menée sur cette question de la dégradation ou non des jardins avec ou sans autorisa-tions dans l’espace public, nous serions étonné de voir qu’ils restent souvent en bon état ! En tout cas nos quelques années d’actions de guérilla gardening en témoigneraient. A vous de juger. Le faible cout de nos actions diminue le risque d’échec, de difficulté de mise en oeuvre et d’amertume en cas d’échec, alors lancez vous !

Cultivons jardinons vraiment partout ! Avec nos plantes, nos graines et nos outils, nous allonsle squatter en attendant qu’il y soit restitué de droit àses habitants !

«L’espace public c’est l’instrument de pacifiation et deneutralisation de oppositions face au spectre d’une réap-propriation où il serait premièrement occupé, deuxième-ment autogéré, auto-organisé...» Jean Pierre Garnier

A quoi sert-il d’attendre les autorités répondent à des aspirations, quand celles-ci peuvent être satisfaites rapidement, efficacement et joyeusement ?

Notre force est dans l’action, car elle est créatrice d’une étincelle de verdure, palpable, concrète et sans mensonge. nous ne considérons pas qu’il soit néces-saire de déterminer en réunion son déroulement, car cela rendrait impossibles son bouillonnement, sa spon-tanéité et son efficacité.

Passer à l’acte est devenu à la fois une forme de dé-sobéissance et de poésie qui produira par elle-même de l’échange entre tous les acteurs actifs ou passifs qui s’apercevront de l’intervention. Les plantes, les lé-gumes, la terre et la nature parlent à chacun de nous et nous espérons ainsi toucher le plus grand nombre de personnes pour que les actions se multiplient.

Il n’y a pas de forme d’action idéale, et celle que nous pratiquons n’est pas la seule, mais nous la recomman-dons, car elle propose d’autres façons de se manifes-ter, sans mener ni à la violence, ni à l’attentisme, ni à l’épuisement ou au dégoût. Il est temps de prendre des décisions, de viser un changement qualitatif des modes d’intervention habituels et cela avant qu’il ne soit trop tard. La guérilla des jardiniers nomades est en route pour une insurrection et un passage à l’action générali-sés ; prenez part au mouvement !

Mais n’oubliez pas que l’on peut trouver d’autres es-paces à végétaliser davantage originaux, plus grands et même en pleine terre un peu partout ! Alors ouvrez l’oeil et continuez à ajouter ces endroits que vous vou-lez jardiner sur notre carte collaborative (promis nous soutiendrons toutes les démarches de jardinage que vous souhaiterez développer !)

Nous faisons appel à la création de jardin à moindrecoût, non techniciste et avec des savoir-faire appro-priables par tous. Nous bidouillons, nous expé-rimentons sans arrêt de nouvelles formes de jardinage, de culture et de guérilla de l’espace public.Prenez votre droit de jardiner plutôt qu’un permis !

A nous de jouer !