VIRIEU-LE-GRAND – RESEAUX DES USINES DE CHAUX ET CIMENTS IRSP n°01452.1

Inventaire des Réseaux Spéciaux et Particuliers

IRSP – 22 décembre 2016 1

Embranchement particulier et réseau de l’usine des Genièvres

Réseau de l’usine de Clairefontaine

EP

Ain

Code INSEE – Commune(s) 01141 – Cuzieu 01452 – Virieu-le-Grand

N°RSU N° officiel Intitulé Ouverture Fermeture

01416.01N 890 000 Tenay – Virieu-le-Grand 1857 En service

01452.02N 890 000 Virieu-le-Grand – Culoz 1857 En service

01452.03D / Virieu –le-Grand – Ruffieu 1898 1933

01452.04P / Virieu-le-Grand – Les Genièvres 1902 1952

01141.01M / Carrière de Vollien– Les Genièvres 1918 1952

1800 1825 1850 1875 1900 1925 1950 1975 2000 2025

Le Ciment – 1896 Gallica

Le Ciment – 1931 Gallica

Les Tramways de l’Ain – Les Editions du Cabri

Rapports et délibérations / Département de l'Ain, Conseil général Gallica

Aventure Minière

L’archéologie Industrielle – 1996 (pages 8-9)

Technica – Avril 1934

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Extrait carte IGN - 2016

Ecartement Normal en service Ecartement Etroit abandonné

Carrière Usine

Virieu-le-Grand est au centre d’importants

gisements de calcaire. Leur exploitation débuta

vers 1855, lors de la construction du chemin de fer

de Lyon à Genève. Deux usines s’implantèrent sur

la commune : JURRON-LOURDEL à Clairefontaine

puis POCHET-BUSCAL aux Genièvres.

CUZIEU

VIRIEU-LE-GRAND

SAINT-MARTIN-

DE-BAVEL

01

45

2.0

2N

01

45

2.0

3D

Les Genièvres

Clairefontaine

En 1896, les 4 usines de chaux et ciments du bassin de Virieu sont, par

ordre d’ancienneté :

La firme Lourdel (Virieu-le-Grand) ;

La firme Buscal (Virieu-le-Grand) ; La Société des Chaux et ciments de Chazey-Bons (Bons) ;

La Société des Chaux et ciments de Béon-Luyrieux (Culoz).

Vollien

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La commune de Virieu-le-Grand est traversée par la ligne de

chemin fer de Lyon-Perrache à Genève. La section

d’Ambérieu-en-Bugey à Seyssel est ouverte le 7 mai 1857 par

la Cie du Paris-Lyon-Méditerranée (PLM). Elle est électrifiée

depuis 1953.

Au sud de la ville, une branche fût ouverte le 10 septembre

1884 par la même compagnie, afin de rejoindre Saint-André-

le-Gaz (38) via Belley. Aujourd’hui, elle reste ouverte pour le

transport de céréales, jusqu’aux silos de Peyrieu. La gare PLM

Le 18 juillet 1898, la Cie des Chemins de Fer

Economiques du Sud-Est (ESE) ouvre une ligne à

écartement métrique entre Virieu-le-Grand et

Ruffieu. Elle est intégrée à la Régie

Départementale des Tramways de l’Ain (TA) le 1er

avril 1920. La ligne ferme le 1er juillet 1933 et est

déclassée le 18 octobre 1944.

L’origine de la ligne se situait face à la gare PLM de

Virieu-le-Grand. Elle cisaillait la voie normale

conduisant au transit puis longeait la N504

(actuelle D904). L’EP des Genièvres prenait

naissance au sud de la gare.

Voies normales indiquées en mauve (abandonnées) ou noir (en service)

Voies métriques indiquées en bleu clair

Vue aérienne IGN - 1939

Ci-contre, les deux bâtiments-

voyageurs, avec au premier plan,

les voies de transit PLM.

Vers Culoz / Ruffieu

Vers Les Genièvres

Vers Ambérieu / Belley

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La gravure ci-dessous présente l’une des deux usines BUSCAL Frères. Celle-ci fabriquait des tuyaux de ciments. Elle

est intéressante puisqu’elle permet de visualiser :

1. Le chemin de fer des ESE ;

2. Les voies et les installations du PLM ;

3. La voie du PLM pour le transit avec la gare ESE ;

4. Cette voie cisaille la voie ESE ;

5. Au fond, l’EP partant en direction la seconde usine BUSCAL Frères des Genièvres.

Comme de nombreuses gravures publicitaires de

l’époque, l’usine est mise en valeur en exagérant les

proportions. La carte postale ci-contre rétablie la

vérité et fait réapparaitre la montagne de la Pierre

Grise…

Il est à noter que lors de la séance du 19 avril 1898, la

demande de M. BUSCAL pour la concession d’un

tramway de Virieu-le-Grand à Belley par Ceyzérieu

avait été adoptée. Il ne sera jamais réalisé.

❶ ❷

❸

❹

❺

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L’embranchement particulier de l’usine des Genièvres

fût mis en service en 1902 et le resta une quinzaine

d’année après la fermeture de la ligne de Ruffieu.

La voie quittait la gare ESE en longeant la D904 (ex

N504A), puis la D105 jusqu’au Murat. Après avoir

traversé la route à niveau, elle rejoignait l’usine en

coupant à travers champ.

Vue aérienne IGN – 1939 / Carte Michelin N°74 - 1938

Il reste un vestige de l’EP le long de la D105 : un mur de

soutènement ❶. Il est photographié ci-dessous, peu avant

l’ancien PN.

La voie traversait la D105 de biais,

au niveau de l’intersection avec la

rue de La Craz.

❶

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A l’arrivée dans l’usine, la ligne se séparait en deux branches principales : Deux voies desservaient les silos. Elles sont visibles sur les cartes postales de la page ci-dessous. Une 3ème voie montait jusqu’au niveau des fours et desservait la fosse à charbon.

Source : Les Tramways de l’Ain

Ci-contre, les deux voies desservant les silos. Des wagons sont en cours de chargement.

La vue aérienne de 1963 est celle qui offre la meilleure résolution. L’exploitation a cessée depuis une dizaine d’année. Les silos sont coloriés en jaune ; les fours en rouge. Le point rouge correspond à la cheminée. La tracé de la voie desservant la fosse à charbon est supposé.

Fours

Fosse à

charbon

Silos

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L’usine a été fondée en 1861 par Paul POCHET (1799-1878). Son gendre, Benjamin BUSCAL (1829-1908), en prit la direction

le 9 janvier 1885. Après la première guerre mondiale, l'exploitation bénéficia d'une modernisation importante grâce

à ses deux fils Louis (1861-1946) et Joseph (1863-1948). Le dernier propriétaire fut la Sté Liondor en 1943. La production

cessa définitivement en 1952. Le site est aujourd’hui occupé par une entreprise de salaison.

Sur la gravure disproportionnée de l’usine, datée de l’entre-deux-guerres, il est possible d’apercevoir :

1. Deux locomotives à vapeur attelées aux wagons chargés de sacs de chaux et/ou ciments.

2. Des wagonnets, tractés par un locotracteur électrique, amenant le calcaire au niveau des gueulards. Il est

possible de suivre les poteaux supportant la caténaire jusqu’au tunnel desservant la seconde carrière. A

l’extrême gauche, la voie pénètre dans une remise.

3. Les poteaux de la ligne haute tension en provenance de la station de Bellegarde-sur-Valserine.

4. Un stock de charbon. Celui-ci était déversé dans la quinzaine de gueulards, alternativement avec les couches

de calcaire. On aperçoit un ouvrier basculant le contenu d’un wagonnet dans un des gueulards.

A l’inverse de la gravure de l’usine du centre-ville, où la montagne en arrière-plan a disparue, le tunnel pénètre dans

une montagne qui n’est en réalité qu’une colline…

①

①

② ④

③

③

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Ci-contre, une CPA de l’usine. A noter la

très grande similitude des bâtiments

photographiés avec ceux reproduits sur

la gravure.

Sur la gravure précédente, une voie type Decauville

dessert la quinzaine de fours, dont il reste aujourd’hui

les ruines.

Sur la gravure ci-contre,

entête d’un courrier daté

de 1912, les quinze fours

sont en activité. Un câble

aérien remonte de la

première carrière.

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A priori en raison d’une explosion,

l’exploitation cesse dans la première

carrière.

Un nouveau site ouvre à proximité des

Près de l’Etang, à cheval sur les

communes voisines de Cuzieu et Saint-

Martin-de-Bavel. Elle porte le nom du

hameau de Vollien, situé au sud. Elle

était raccordée à l’usine par un chemin

de fer électrifié. La voie empruntait un

tunnel.

Cette ligne n’est pas mentionnée dans

l’ouvrage sur les Tramways de l’Ain, ce

qui sous-entendrait une indépendance

avec l’EP, et donc un écartement

supposé de 0,60. Vue aérienne IGN – 1939

Un zoom de la gravure précédente, ainsi que celle de l’entête d’une

lettre des années 1920, permettent d’émettre l’hypothèse

suivante : la voie atteignait le tunnel en empruntant une estacade

longeant le front de taille.

Les vestiges de deux supposés piliers, au bord de la carrière noyée,

pourraient confirmer l’hypothèse.

Malheureusement, la végétation empêche de retrouver le tracé

exact entre l’usine et l’entrée du tunnel.

Le Greffin

Usine

Près de l’Etang Au Greffin, un bâtiment

abritait la cantine et des

logements ouvriers.

tunnel

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Le tunnel

Le tunnel est intégralement situé sur le territoire de la commune de Cuzieu. Il mesure environ 430 mètres de long.

Photos : Dominique EDON – aventure-minieres.fr

La sortie, côté usine

L'entrée, côté carrière et trémie

Photos : Dominique EDON – aventure-minieres.fr

Peu après le départ de la carrière, la galerie principale recevait sur sa droite deux galeries parallèles, en cul de sac, longues de 70 mètres environ, qui permettaient la manœuvre des convois et la remise en tête des locotracteurs. Sur la photo ci-contre, la galerie principale est celle de droite dont l'entrée débouche sur la trémie.

L’intérieur du tunnel est maçonné. Les supports de caténaires avec les isolateurs sont encore visibles à intervalle régulier.

Les photos du tunnel et de la trémie sont reproduites avec l’aimable

autorisation de Dominique EDON / aventure-minieres.fr. Un clic de

souris sur les images permet d’accéder directement aux vues en

haute résolution. D’autres superbes photos sont visibles sur le site.

AVERTISSEMENT :

La visite du tunnel est interdite. Son accès et sa traversée peuvent présenter un danger

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Photo : Dominique EDON – aventure-minieres.fr

Une voie ferrée de type Decauville, venant de la carrière, permettait de décharger le calcaire directement dans les 2 rangées de 6 silos sous lesquelles arrivaient les voies du chemin de fer de l’usine. La trémie était recouverte d’une charpente.

Ci-dessous, schéma approximatif des voies et des contours de l’excavation creusée pour accueillir la trémie.

Vue aérienne IGN - 1963

Le manque de résolution des vues aériennes ne permet pas

d’apercevoir le réseau de la carrière. Celui-ci évoluait en fonction des

besoins.

L’extension maximale est visible sur la vue aérienne de 1946.

L’exploitation s’étend alors de part et d’autre de la limite des

communes de Cuzieu et Saint-Martin-de-Bavel.

Vue aérienne IGN – 1946 – La flèche pointe la trémie

Ci-contre, la carrière vue de la route de

Chazey-Bons.

Usine

ST-MARTIN-

DE-BAVEL

CUZIEU

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Une seconde usine de chaux et ciments

hydraulique, fondée en 1859, était située

au lieu-dit de Claire Fontaine (ou

Clairefontaine). Joseph JURRON (1807-1874),

géomètre forestier puis notaire et Hercule

DELASTRE, pionnier de la fabrication de la

chaux dès 1855, sont à l’origine de sa

construction. En 1872, leurs fils Louis

JURRON (1850-1909) et Philippe DELASTRE

(1847->1914), s’associent pour créer la Sté

Jurron, Delastre & Cie. Elle devient ensuite

la propriété de Lucien LOURDEL (1863-1936),

leur beau-frère. Le dernier propriétaire fût

son fils, Jacques LOURDEL (1904-1968).

L’usine compta jusqu’à

21 fours. Après une

exploitation en carrière,

la pierre à chaux fût

extraite par des tunnels à

travers la montagne

jusqu'en 1937-1938.

Source photo : L’Archéologie Industrielle

Installée sur l'emplacement d'un cellier des moines de Saint-

Sulpice, le site sera reconverti en colonie de vacances. Il existe

quelques vestiges de l’usine, dont deux tours. Source photo : L’Archéologie Industrielle

L’entreprise disposait de deux dépôts, aux deux

extrémités de la voie de chemin de fer : l’un à

Lyon-Vaise et l’autre à Genève.

Il n’y a, semble-t-il, jamais eut de liaison

ferroviaire entre l’usine et la gare.

Usine