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fondées sur les réalités locales dans le cadre d’une dimension Ville-Département Vers une politique enfance-jeunesse des centres sociaux parisiens Etude réalisée par Patrick Ménard Octobre 2010

Vers une politique de l'enfance et de la jeunesse

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Page 1: Vers une politique de l'enfance et de la jeunesse

fondées sur les réalités locales

dans le cadre d’une dimension Ville-Département

Vers une politique enfance-jeunesse

des centres sociaux parisiens

Etude réalisée par Patrick Ménard — Octobre 2010

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Sommaire

1. Contexte, enjeux, objectifs et modalités de mise en œuvre page 4 à 5

2. Démarche, méthodologie, page 6 à 8

• Etablir un état des lieux

• Recueillir l’approche de centre

• Rencontrer différents partenaires institutionnels et associatifs

• Partage et développement du diagnostic, des orientations et action

• Validation et communication

3. Définition de la jeunesse et des problématiques majeures repérés sur un plan national page 9 à 16

Une jeunesse ou des jeunesses ?- Les trois âges de la jeunesse- La jeunesse et les jeunes

- Des jeunes plus ou moins optimistes- Les attentes et besoins des jeunes

- Proposition du Haut Commissariat Jeunesse, du Sénat et du sociologue- La jeunesse en quelques chiffres

4. Paris en quelques chiffres page 17 à 25

• Population- Les familles- Difficultés sociales- Scolarité

5. Les différents intervenants auprès de la jeunesse sur Paris page 26 à 32

6. Les centres sociaux parisiens page 33 à 36

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7. Les interventions enfance-jeunesse des Centres sociaux page 37 à 50

Objectifs et pédagogie mise en œuvre- les actions liées à la scolarité – Les actions socio-éducatives

Les équipes enfance-jeunesse

8. Analyse et propositions d’orientations et interventions des centres sociaux et leur fédération page 51 à 55

9. Bibliographie page 56

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1. Contexte, enjeux, objectifs et modalités de mise en œuvre

Contexte et origine du projet d'étude

- En septembre 2009, lors de la rencontre des Présidents et Directeurs consacrée à la mobilisation des centres sociaux parisiens, nous avions échangé (le matin) sur un texte fédérateur à l'ensemble du réseau et à l'adresse de nos partenaires, des pouvoirs publics et des "politiques". Le débat avait permis un tour d'horizon de nombreux sujets. Il en est un, parmi d'autres, qui avait fait l'objet d'une intervention d'une présidente : quelle place pour les jeunes dans les centres sociaux, quelle politique jeunesse des centres sociaux.

- Lors d'un comité de pilotage départemental, la DASES a rappelé l'échéance des conventions liées aux centres sociaux : convention animation globale et convention Poste B. Concernant les conventions Poste B, la DASES a annoncé que 2010 était "une période qui pouvait donner lieu à une réflexion concertée en vue d'en assurer la révision".

- Le 29 Mars 2010, lors d’une réunion du groupe "fonction directeur", un centre a exprimé les difficultés croissantes à faire vivre les actions "enfance – jeunesse". Cette intervention a trouvé un large écho auprès de ses collègues, un débat général s'en est suivi et a débouché sur l'intérêt, l'opportunité de mener une "enquête" concernant les politiques et actions jeunesse menées par les centres. Cette question a été mise en relation avec le renouvellement des conventions "Poste B". Il a été précisé qu'il était intéressant d'entrevoir les discussions avec la DASES en ayant préalablement réfléchi, dans le réseau, à nos actions jeunesse.

La proposition de recruter un(e) stagiaire a été faite. La définition du "cahier des charges" lié au travail du stagiaire serait réalisée en groupe plus restreint (2 centres se sont portés volontaires avec la FCS75 : AGO et Solidarité Roquette).

- Ce groupe restreint s'est réuni le 7 avril et a défini plusieurs domaines de connaissances à approfondir : les réalités de travail des animateurs, les réalisations et objectifs poursuivis des secteurs "enfance – jeunesse", le lien avec le projet social, la connaissance des problématiques jeunesse par les animateurs, la cartographie partenariale, les besoins non satisfaits, les moyens humains – financiers – matériels nécessaires aux actions des centres.…

- La recherche de stagiaire – au vu de ce cahier des charges – n'a pas été fructueuse et surtout s'est avérée difficile pour une personne ne connaissant pas les centres sociaux. La décision a donc été prise de recruter un chargé de mission pour mener cette étude. Le conseil d'administration de la fédération, après complément d'informations, a entériné cette décision.

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Les enjeux pour la fédération

� commencer ce que le réseau fédéral n’a pas eu le temps de faire ces dernières années : comment sont élaborées les actions "jeunesse" ou "enfance – jeunesse" dans nos centres et surtout, selon quelles orientations éducatives, pédagogiques (quelle spécificité de nos orientations et actions, c'est à dire, quelle politique jeunesse)

� aborder le renouvellement des conventions Poste B avec le Département de Paris, en ayant construit un constat, une analyse, des propositions étayés par un travail et une réflexion collective.

� Faire de cette étude un objet de qualification collective, d'échanges avec les centres et nos partenaires

Les objectifs de l'étude

� Faire ressortir tous les éléments permettant de définir une "politique jeunesse" dans les centres sociaux parisiens" (avec quelle spécificité, contraintes, orientations, les centres sociaux situent la place des jeunes dans leur structure). Cette étude s'appuie ou s'articule (mais ce n'est pas limitatif) sur la réalité de travail des animateurs Postes B.

Les modalités de mise en œuvre

• Appui d’un Chargé de mission Personne recrutée : Patrick MENARD – Délégué FCS95 durant 11 ans – et a récemment terminé une étude de préfiguration d'un centre social en Seine Saint Denis.

Mission d'une durée équivalente à 2 ½ mois à temps plein - étalée sur 6 mois (de mi-mai à mi-octobre).

• Constitution d'un comité de suivi de l'étude Son rôle : faire le lien avec le chargé de mission, les centres et les instances de la fédération.

Il a été composé de 9 personnes émanant de 8 centres sociaux et assurant différentes fonctions : animateur, directeur et administrateur. (J2P,

Etincelles, Le Pari’s des faubourgs, Espace Ardennes, 13 pour Tous, Solidarité Roquette, Soleil Saint Blaise.

Le comité s’est réuni deux fois, le 1er juillet et le 6 septembre.

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2. Démarche, méthodologie,

La démarche proposée a comporté différentes étapes couvrant la période de mai à octobre 2010 et a eu pour objectif d’associer les centres sociaux parisiens et de solliciter l’avis, le regard de différents partenaires, associatifs et institutionnels.

� Établir un état des lieux (Mai - Juin-Juillet)

- Recueil et analyse des informations et des données disponible sur la thématique "politique jeunesse dans les centres sociaux" :

Projet Social, rapport d’activité, projet et rapport d’activité « poste B », et tout autre document présentant un intérêt pour l’étude.

Ce recueil des documents produits par chaque centre a dû se faire au fil du temps, à la suite des rencontres, ou après différentes

« relances ».

Il est dommageable pour le réseau fédéral de ne pas disposer de l’ensemble des productions réalisées par chaque centre : dommageable

pour le collectif car cela empêche le développement d’une « fonction observatoire » permettant une lecture globale et transversale

départementale mais aussi dommageable pour chaque centre car cette mutualisation permettrait le développement d’une « fonction

ressources » ou chacun pourrait avoir accès à l’expérience des ses pairs.

A noter la difficulté, sinon l’impossibilité, pour certaines informations, de « consolider » l’ensemble des données recueillies à la lecture

des documents des centres sociaux. Ceci en raison de la diversité de présentation. Sans vouloir créer et rajouter une lourdeur

quelconque, il serait nécessaire, après accord de l’ensemble du réseau, d’avoir une « grille »de recueil d’informations commune.

Chaque centre social doit pouvoir conserver sa « liberté » d’écriture et de présentation tout en fournissant un tronc commun

d’informations permettant la mutualisation et par conséquent la valorisation.

- Recherche, capitalisation et analyse des informations, études et rapports, statistiques, communications des collectivités

territoriales, dispositifs et schémas départementaux, conventions, chartes …

� Recueillir l’approche de chaque centre (Mai - Juin-Juillet)

� Rencontre individuelle des 27 centres sociaux associatifs. En moyenne, cette rencontre, d’une durée d’environ 2 heures se déroulait avec 2

à 3 personnes (direction, coordinateur/animateur enfance- jeunesse)

Ces rencontres ont eu lieu dans les locaux de chaque centre, permettant ainsi de mieux percevoir la réalité des conditions de réalisation

des interventions enfance-jeunesse.

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� Rencontrer différents partenaires institutionnels et associatifs (Juin- Juillet)

- Avec Monsieur Pierre-François Salviani et Madame Claire Prost .DASES-BPAJ

- Avec Monsieur Michel Bain sous-directeur de l’Action Sociale, Madame Marie Lasséougue responsable de l'accompagnement des Familles,

et Mesdames Danièle Mayran et Odile Bourgeois et Monsieur Farid Atamna directeurs des 6 centres sociaux CAF

- Avec Madame Elie E Silva, conseillère technique de Bruno Julliard adjoint au Maire de Paris chargé de la Jeunesse

- Mesdames Catherine Jouaux chef de projet et Marguerite Arene chef de la mission, DASES Mission de prévention des toxicomanies

- Madame Marie Boutaud, mission ingénierie sociale et politiques des territoires, Direction Départementale de la Cohésion Sociale

- Madame Claire Gagnière, coordinatrice et 8 représentants de clubs de Prévention. Union Parisienne de la Prévention Spécialisée

- Madame Annie Léculée, Club de Prévention Feu Vert

- Monsieur Casanova, CEMEA Paris

- Monsieur Abdou Ndiaye, responsable de l’association AREMEDIA

- Monsieur Alexandre, Directeur départemental des antennes-jeunes .Ligue de l’enseignement

- Madame Chérine Menai, responsable du Lieu d’Accueil Innovant du 10ème arrondissement

- Madame Eléonore Koel, directrice du GIP réussite éducative, chargée de mission éducation jeunesse DPVI

- Madame Mounira Mehiri chargée de mission santé, lien social et « référente » centre sociaux .DPVI

- Madame Laurence Soubestre, chef de service et psychologue et Monsieur Mustapha El Alaoui éducateur, Point d’Accueil Ecoute Jeune

Madame Myriam EL Khomri, adjointe au maire de Paris, chargée de la protection de l’enfance et de la prévention spécialisée et « référente » des

centres sociaux, n’a pu être rencontrée en raison de son congé maternité

� Partage et développement du diagnostic, des orientations et actions (Juin-Juillet-Aout)

- Ateliers collectifs avec les centres sociaux (5 et 27 juillet)

L’objectif de ces ateliers était à la fois d’informer les centres sociaux sur le déroulement de l’étude mais surtout d’avoir un temps de travail collectif sur différentes thématiques de réflexion. Malgré la période estivale- qui sollicite encore plus les équipes sur les interventions enfance-jeunesse- ces ateliers ont regroupé 10 et 13 participants. Le premier atelier a porté sur : quelle jeunesse et quel âge – l’accueil – les interventions « hors les murs » - le terme prévention. Le deuxième atelier a porté sur : la dimension « jeune » dans le projet global du centre –les actions intergénérationnelles – le partenariat notamment avec les Antennes Jeunes et les Centres d’animation.

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- Journée fédérale du 11 septembre 2010

Le Département de Paris et les centres sociaux ont contractualisé leur partenariat par deux conventions triennales concernant la fonction animation globale et l’action-prévention jeunesse dit « poste B ». Celles-ci arrivent à échéance à la fin de l’année 2010. Afin de préparer collectivement et être force de propositions la fédération a organisé une journée départementale regroupant les Présidents et directeurs de l’ensemble des centres sociaux associatifs fédérés. Une partie de cette journée a été consacrée à des travaux en atelier sur les deux thématiques. Les participants aux travaux « poste B », après avoir eu un point d’étape -restitution de l’étude menée, ont contribué par leurs apports à apporter des éléments nouveaux et confronter collectivement certains points notamment les orientations proposées.

- Restitution au réseau fédéral : 18 octobre 2010

Cette restitution a rassemblé tous les centres sociaux associatifs fédérés (sauf un) représentés par 42 personnes dont 5 administrateurs des centres, 16 directeurs et 20 animateurs. Benjamin Pierron délégué de la Fédération Nationale était présent. Cette restitution « synthétique » animée par le chargé de mission, a été suivie par un temps d’échange, de questions, et de projection vers l’avenir : comment poursuivre cette dynamique déclenchée ? au regard de toutes les orientations proposées, quelles sont celles à mettre en œuvre en priorité ?

� Validation et communication Octobre - Novembre

A la suite de la restitution, et tenant compte des remarques énoncées, le chargé de mission finalise le rapport d’étude et termine sa mission. Le Conseil d’Administration, après examen de cette étude déterminera les modalités de mise en œuvre des orientations retenues. Il devra aussi déterminer les modalités de restitution et de communication auprès des différents partenaires institutionnels et associatifs.

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Lorsque l’on parle de la jeunesse c’est le plus souvent en terme générale.

Comment mieux repérer, identifier cette jeunesse plurielle ?

Sur quelle partie de la jeunesse interviennent les centres sociaux ?

Quelles sont les propositions repérables du politique et du sociologue ?

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3. Définition de la jeunesse et des problématiques majeures repérées sur un plan national

Une jeunesse ou des jeunesses ?

Définir précisément ce qu’est la jeunesse est complexe, car sa définition dépend de différentes lectures, sociologique, économique …

La jeunesse est souvent considérée comme une « période de transition » ou de « construction de la personnalité » qui varie selon chaque

individu.

C’est une « phase de transition visant à la recherche de l’autonomie, devant faire l’objet d’une approche politique globale.

Ce passage à la vie adulte se prépare dès la préadolescence et l’adolescence

Selon Olivier Galland, sociologue, l’autonomie (passage à l’adulte) se caractérise par la possession de quatre attributs : un emploi stable, un

logement indépendant, des revenus tirés, pour l’essentiel de l’activité professionnelle et la construction d’une famille.

Les trois âges de la jeunesse

POUR Olivier Galland la catégorie de la jeunesse était une production historique liée principalement aux transformations qui ont affecté la

socialisation et l’éducation, passées des seules mains de la famille à celles de l’école. Mais il ajoute que la jeunesse se prolonge bien au-delà de la

fin de la scolarité et se décompose en plusieurs phases avant de se clore sur l’entrée définitive dans les rôles adultes.

La phase de transition entre l’enfance et l’âge adulte se distingue dorénavant en trois séquences : l’adolescence, la post-adolescence et la phase jeune adulte. L’adolescence se distingue de plus en plus des âges qui l’encadrent : l’enfant demeure sous la dépendance presque complète, qu’elle soit

psychologique, affective, ou matérielle des parents –tandis que le jeune adulte a accédé à l’indépendance économique mais sans entrer dans la

totalité des rôles familiaux caractéristiques de l’âge adulte.

La particularité de l’adolescence moderne est de conjuguer une forte autonomie précoce (notamment dans la gestion des relations amicales et

de l’emploi du temps) avec le maintien d’une dépendance matérielle complète à l’égard des parents .C’est cette autonomie sans indépendance

qui caractérise l’adolescence d’aujourd’hui. Elle contribue à transformer assez fortement le rôle des parents, à donner une importance nouvelle

au groupe des pairs et à la culture adolescente dans le processus de socialisation.

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De nombreux éléments démographiques, économiques et sociaux ciblent la jeunesse entre l’âge de 16 ans et 25 ans : La fin de la scolarité

obligatoire à 16 ans, l’ouverture de dispositifs après 25 ans (RMI, RSA) ou avant 25 ans (système de réduction pour les transports, la culture, livret

jeune …)

En 2007, l’âge moyen du mariage est de 31,5 ans pour les hommes et 29,5 ans pour les femmes.

En 2008, l’âge moyen de la mère pour le premier enfant est de 30 ans et plus d’un enfant sur cinq à une mère âgée de plus 35 ans.

De plus en plus, les organismes statistiques (INSEE, CREDOC..) ciblent une tranche d’âge allant de 16 à 29 ans.

Certains pays de l’Union européenne prolonge la période de la jeunesse jusqu’à l’âge de 34 ans.

La jeunesse et les jeunes

Sous le terme « jeunes » se cachent des situations très diverses.

Selon Louis Chauvel on peut distinguer trois grandes catégories parmi les 8,2 millions de jeunes de 16 à 25 ans (2009)

• Les jeunes scolarisés (4 millions en 2007, dont 2,3 millions d’étudiants)

• Les jeunes exerçant une activité stable ou précaire (2,3 millions en 2008 soit 28,5%)

• Les jeunes sans emploi et sans formation (dont 500 000 sont demandeurs d’emploi)

Selon Chafik HBILA, dans le cadre de sa recherche action (les jeunes de quartiers prioritaires devant les politiques jeunesses (2009)) on peut

observer quatre processus d’agrégation de jeunes :

Les jeunes insérés socialement

Les jeunes insérés socialement sont ceux qui jouissent d’une situation socioéconomique stable (CDI, études supérieures valorisantes…). Ces

jeunes ne sont pas demandeurs d’accompagnements spécifiques dans le cadre d’une politique jeunesse. Pleinement autonomes et indépendants,

ils sont perçus comme de jeunes adultes ayant acquis un certain nombre d’attributs qui caractérisent l’âge adulte.

Les jeunes en voie d’insertion sociale

Les jeunes en voie d’insertion sociale se projettent dans l’avenir avec la capacité d’élaborer un projet de vie. Etudiants, jeunes en formation, ils

font partie des jeunes qui savent où ils vont et ce qu’ils feront. Autonomes, il ne leur reste plus qu’à conquérir leur indépendance financière et

matérielle. Dans l’attente, ils vivent encore chez leurs parents et peuvent être amenés à jouir de l’offre de loisirs proposée dans le quartier.

Les jeunes victimes de la précarité

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De très faible niveau scolaire, niveau IV ou niveau V, voire sans qualification pour beaucoup, ils peinent à trouver la stabilité sociale et

professionnelle qui leur permettrait d’être adultes et indépendants une bonne fois pour toute. Les jeunes victimes de la précarité parviennent

difficilement, sinon pas du tout, à se projeter dans l’avenir. Leurs demandes s’inscrivent très souvent dans l’immédiateté et l’urgence. Victimes de

la précarité, ils sont fortement dépendants du travail en intérim ou des opportunités du moment offertes par la conjoncture économique. Leur

visibilité dans le quartier est corrélée à leur situation du moment. S’ils ne travaillent pas, ils passeront un maximum de temps sur l’espace public

ou dans les lieux d’accueil et de loisirs.

Les jeunes « galériens »

Expression des jeunes des quartiers, reprise et mise au goût du jour par François DUBET, sociologue, les jeunes « galériens » sont ceux qui vivent

une rupture sociale douloureuse. Sans projet de vie, incapable de se projeter dans l’avenir, ils sont aussi fortement enclavés dans leur quartier. Il

s’agit de jeunes qui ont échoué à l’école et qui ne disposent pas du capital social et culturel plébiscité par la société pour s’y insérer

convenablement. Les « galériens » passent énormément de temps sur l’espace public, dans les cages d’escaliers, les caves ou autres, et n’ont plus

aucune notion du temps professionnel et institutionnel.

Des jeunes plus ou moins optimistes Dans l’enquête internationale « les jeunesses face à leur avenir » réalisée par la Fondation pour l’innovation politique en 2008 la comparaison de huit pays montre que les Français appartiennent au groupe de ceux qui ont nettement moins le moral (Japon, France, Espagne, Allemagne). Les jeunes qui ont le moins le moral sont aussi ceux qui déclarent le moins « avoir une liberté complète et le contrôle de [leur] propre avenir ». Ainsi, 22 % des jeunes Français, contre 51 % des jeunes Américains et 45 % des jeunes Chinois et Danois, estiment avoir la maîtrise de leur existence future. Ils ont en quelque sorte le sentiment d’une dépossession d’eux-mêmes en n’ayant pas le pouvoir sur leur vie. Cette faible maîtrise a d’importants effets négatifs, puisque ces jeunes vivent dans des sociétés dont le mot d’ordre est, par ailleurs, la responsabilité personnelle. Comment, en effet, être responsable de ses actions si on pense que sa vie est décidée par d’autres ?

Pour Olivier Galland « Les jeunes français doivent retrouver confiance dans le système qui les forme et la société qui les accueille. Cela suppose certainement de supprimer ou au moins d'atténuer certains handicaps socio-économiques dont pâtissent les jeunes en France plus que dans d'autres pays. Il serait ridicule de nier que les jeunes souffrent d'un certain nombre de discriminations mais il faut voir plus loin, car poussée à l'extrême la victimisation de la jeunesse entretient une illusion fatale si elle conduit les jeunes à croire que la solution à leurs problèmes réside essentiellement dans un meilleur partage intergénérationnel des richesses. Le problème est beaucoup plus large : il est dans une mesure culturel et repose en grande partie sur la conception française, partagée par tous les acteurs, de la formation des jeunes »

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La défiance envers les jeunes Pour Olivier Galland, La France est une des sociétés développées ou le sentiment d’appartenance collective est le plus faible et la défiance la plus élevée. Le système fondé sur la concurrence suppose qu'on l'affronte « armé » .On sait que les armes sont principalement aujourd'hui celles de la connaissance et de l'inventivité. Or la société cultive un modèle guerrier fondé sur la sélection des meilleurs et la constitution du restant en armée supplétive, corvéable ou laissée pour compte selon les moments, mais jamais vraiment intégrée au projet collectif.

Les attentes et besoins des jeunes Une étude-évaluation de la Caisse Nationale des Allocations Familiales conduite en 2007 et 2008, s’est attachée à explorer un ensemble de questionnements autour des attentes des familles, des jeunes, des élus et des partenaires, à identifier la plus-value apportée par les CAF et à interroger les modalités d’intervention des accueils de loisirs des enfants et des jeunes âgés de 6 à 18 ans. Les principales orientations auxquelles aboutit cette étude sont : de conforter la politique des temps périscolaires des enfants âgés de 6 à 12 ans, d’adapter les actions de loisirs et d’apprentissages sociaux pour les adolescents et les jeunes, d’appuyer les projets de territoire et de prendre en compte les spécificités rurales. Les enseignements de cette étude convergent pour ce qui concerne la connaissance des besoins et des attentes de ces différents publics et l’adaptation des réponses proposées. L’étude auprès des élus met en évidence le sentiment d’une bonne appréhension des attentes des familles ayant des enfants âgés de 6 à 12 ans, en revanche d’une moins bonne connaissance des besoins des jeunes de 13 à 18 ans. En conséquence les élus considèrent qu’ils répondent partiellement à ces besoins (35 % seulement de besoins satisfaits). Face à ce constat, un élu sur deux accorde une priorité à la politique de la jeunesse pour le futur. L’étude CNAF organise les attentes différentes selon les âges en trois types de structures et d’outils :

� accueils de loisirs pour les 6- 12 ans ; et implication différenciée des parents dans les projets ; � espaces adolescence pour les 13-16 ans, de transition ; et accueil parallèle des parents : relation éducative et de prévention large ;

réassurance de l’éducation parentale ; � espaces jeunesse pour les 17 et 18 ans : prise de distance réciproque des parents et des jeunes ; demande liens sociaux de la part

de la jeunesse.

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Propositions du Haut commissariat Jeunesse Agenda 2010-2015

Propositions du Sénat -2009 Propositions d’Olivier GALLAND

Orientation des jeunes

- Soutenir l’autonomie à travers l’information et le libre choix dans l’orientation

- Dédramatiser l’orientation scolaire et professionnelle

- Organiser tous les étages d’un service public de l’orientation territorialisé (SPOT) qui ne soit plus une « sous partie » de l’Education nationale

- Ne laisser aucun jeune à l’abandon

- Refonder le projet des missions locales pour combler les manques dans la prise en charge des jeunes en difficulté

- Renforcer l’efficacité de l’orientation

- Combattre les « décrochages » scolaires dès le plus jeune âge

- Assouplir les parcours de formation et valoriser toutes les compétences des jeunes

Refonder les politiques d’orientation

Système éducatif et monde professionnel

- Réduire la durée entre la sortie de formation initiale et l’obtention d’un emploi stable

- Impliquer les entreprises dans la réussite de tous les jeunes

- Rendre les stages des jeunes plus accessibles et plus formateurs

- Mieux sensibiliser les intervenants aux réalités du monde du travail

Repenser le rôle de l’école

Une Université plus professionnelle

Alternance Doubler le nombre de jeunes en alternance d’ici 2015 - Compléter les mesures de soutien à l’alternance sous contrat

- Décloisonner les voies d’alternance

Insertion Professionnelle

- Rénover le service public de l’emploi

- Tirer le meilleur parti des stages en entreprise

- Mieux accompagner les publics éloignés de l’emploi

- Mobiliser les employeurs

Autonomie

Des

jeunes

Donner à tous les jeunes les moyens de prendre en main leur existence

- A terme, la mission propose d’envisager la refonte de l’ensemble des dispositifs d’aides directes (aux jeunes) et indirectes (aux familles.

- Dans l’immédiat, la mission propose d’abonder le Fonds pour l’insertion professionnelle des jeunes (FIPJ) à hauteur d’environ 50 millions d’euros afin de pouvoir accorder des aides ciblées en accompagnement d’un suivi individualisé de chaque jeune en difficulté.

Mieux partager les risques et accompagner la phase de transition.

Pour une meilleure protection contre la précarité économique

Logement Faire de la jeunesse un passage obligé de la politique du logement

- Développer l’offre de logements en faveur des jeunes

- Sécuriser les parcours résidentiels et aider les jeunes à accéder de façon autonome à un logement

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Santé S’assurer qu’aucun jeune ne renonce aux soins pour des raisons financières

- Améliorer la prévention et l’éducation à la santé pour rendre les jeunes plus responsables de leur santé

- Favoriser le recours aux soins et à une couverture maladie complémentaire

Engagement Créer un espace politique et de projets partagés pour toute une génération, autour d’un service civique ambitieux

Encourager l’engagement des jeunes Pour de nouvelles formes de représentation et de participation

Culture Favoriser l’accès de jeunes à la culture

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1 Rapport d’information du Sénat sur la politique en faveur des jeunes.2009

La jeunesse en quelques chiffres1

La France comptait 8,18 millions de jeunes (16 à 25 ans) soit 12,7 % de la population

Pauvreté

• Plus d’un jeune sur cinq (20,2%) vit en dessous du deuil de pauvreté (soit 800 euros par mois contre 13% pour l’ensemble de la population • Plus de 15% sont en situation de pauvreté en termes de conditions de vie, contre 12,2% pour l’ensemble de la population

Logement • 57% des 16-25 ans vivent chez leurs parents, 18% ont constitué une famille et 13% vivent seuls

• 90% ayant quitté le domicile familial sont locataires et la majorité vivent dans de grandes villes et occupent de petits logements. • Plus de 683 000 étudiants perçoivent une aide de logement

Scolarité

• Plus de 40 % d'une génération obtient un diplôme de l’enseignement supérieur, près de 62 % d'une classe d'âge obtient le baccalauréat depuis 1995 et plus de 80 % des moins de 18 ans sont en cours d'études depuis le début des années 1990, contre moins de la moitié une décennie plus tôt.

• Près de 20 % des 750 000 jeunes qui sortent chaque année du système scolaire sont sans diplôme du secondaire, soit environ 150 000 élèves, et 10 %, soit 75 000 jeunes, ne sont titulaires d'aucun diplôme.

• En 2009, 4 737 jeunes étaient inscrits dans une École de la deuxième chance et plus de 278 000 jeunes étaient en contrat d’insertion dans la vie sociale (CIVIS).

Emploi

• Le taux d'emploi des 16-25 ans (28,5 % au 4e trimestre 2008) est l’un des plus faibles d'Europe.

• 35 % des emplois salariés occupés par les jeunes âgés de 15 à 29 ans sont des emplois temporaires ou des emplois aidés, contre moins de 14 % pour l’ensemble des salariés.

• Plus de 19 % des étudiants ont un emploi, dont plus d’un tiers sont apprentis ou stagiaires. Hors apprentis et stagiaires, ce taux est légèrement supérieur à 13 %, soit environ 275 000 étudiants exerçant une activité salariée parallèlement à leurs études.

Chômage

• Le taux de chômage des jeunes actifs âgés de moins de 25 ans s’élève en France à plus de 20 %1 (21,4 % en mars 2009, contre 18,3 % pour l’Union européenne), soit près de 550 000 jeunes demandeurs d’emploi, parmi lesquels environ 450 000 inscrits au Pôle emploi.

• Moins de la moitié des jeunes au chômage perçoivent une indemnisation, contre 60 % des demandeurs d'emploi.

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Avoir une approche territoriale est une des conditions de réussite d’un Projet. Paris est une très grande ville où se côtoient différentes populations. Disposer d’éléments, de données sur chaque arrondissement mais aussi sur tout Paris permet de mieux appréhender les problématiques auxquelles s’attachent les centres sociaux. Agir localement dans un contexte départemental

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4 Paris en quelques chiffres

Population :

La population de Paris a atteint son maximum avec 2,9 millions d’habitants au lendemain de la seconde guerre mondiale et s’est mise à décroître de façon très rapide dans les années 1950, 1960 et 1970, puis de façon beaucoup plus modérée ensuite pour aboutir à 2 125 246 habitants au recensement de 1999.

Depuis 1999, la population s'accroît : En 2009, la population est estimée à 2 201 578 habitants, soit une progression de 76 332 habitants par rapport au recensement de 1999.

Au 2/01/2010, la population est estimée à 2 215 197 habitants soit une progression de 13 619 habitants par rapport a 2009.

Parmi les arrondissements parisiens, si 2 enregistrent une diminution de leur population (4e et 16e), les 18 autres voient au contraire leur démographie se renforcer, avec des évolutions allant de + 0,5% à + 8%.

On compte : 3 arrondissements entre 18 000 et 29 000 habitants (1er, 2ème, 4ème) 3 arrondissements entre 34 000 et 46 000 habitants (3ème, 6ème, 8ème) 3 arrondissements entre 58 000 et 64 000 habitants (5ème, 7ème, 9ème) 1 arrondissement avec près de 94 000 habitants (10ème) 3 arrondissements entre 135 000 et 166 000 habitants (11ème, 12ème, 14ème, 16ème et 17ème) 3 arrondissements entre 181 000 et 195 000 habitants (13ème, 18ème, 19ème et 20ème) 1 arrondissement avec près de 234 000 habitants (15ème)

Le niveau de densité de la population est le plus fort de France, mais il est très variable selon les arrondissements (de moins de 10 000 hab./km2 dans le 1er à plus de 40 000 hab./km2 dans le 11ème). En même temps, Paris est le département de France qui compte le plus faible nombre moyen d'habitants par ménage (1,88).

La densité moyenne de Paris est 4 fois supérieure à celui de et la petite couronne de la région parisienne.

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Arrt

Superficie

Hectares Population

1990 Population

1999 Population

2006

Population au

02/01/2010

Centres sociaux

associatifs

Centres sociaux

CAF

1er 183 18 360 16 888 17 745 18 048

2e 99 20 738 19 585 21 259 21 915 2

3e 117 35 102 34 248 34 721 34 874

4e 160 32 226 30 675 29 138 28 868

5e 254 61 222 58 849 61 475 63 390

6e 215 47 891 44 919 45 278 46 202

7e 409 62 939 56 985 56 612 58 207

8e 388 40 814 39 314 39 088 39 677

9e 218 58 019 55 838 58 497 59 266

10e 289 90 083 89 612 92 082 94 186 2

11e 367 154 165 149 102 152 436 153 047 2

12e 637 130 257 136 591 141 519 144 010 1 1

13e 715 171 098 171 533 178 716 181 316 1 2

14e 564 136 574 132 844 134 370 135 618 1

15e 848 223 940 225 362 232 949 234 642 2

16e 791 169 863 161 773 153 920 161 926

17e 567 161 935 160 860 162 327 166 279 1

18e 601 187 657 184 586 190 854 192 675 2 1

19e 679 165 062 172 730 186 180 185 748 6 1

20e 598 184 478 182 952 193 205 195 303 7 1

Total 8 699 2 152 423 2 125 246 2 182 371 2 215 197 27 6

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Population par sexe et âge

Année 2007 Hommes % Femmmes % TOTAL %

0 à 14 ans 160 573 15,5 153 576 13,2 314 149 14%

15 à 29 ans 244 708 23,7 274 476 23,7 519 184 24%

30 à 44 ans 264 673 25,6 263 036 22,7 527 709 24%

45 à 59 ans 194 842 18,9 219 627 18,9 414 469 19%

60 à 74 ans 113 303 11 141 306 12,2 254 609 12%

75 à 89 ans 50 685 4,9 94 672 8,2 145 357 7%

90 ans ou plus 4 187 0,4 13 367 1,2 17 554 1%

Total 1 032 971 1 160 060 2 193 031

0 à 19 ans 215 535 20,9 211 746 18,3 427 281 19%

20 à 64 ans 699 668 67,7 756 879 65,2 1 456 547 66%

65 ans ou plus 117 768 11,4 191 435 16,5 309 203 14%

Source : Insee, RP2007 exploitation principale.

Selon l’APUR, la population parisienne, par comparaison avec la population française se caractérise par une forte représentation des jeunes adultes (20-34 ans). La population de moins de 20 ans est stable et peu élevée (19%) La part des 65 ans et plus, en forte augmentation au niveau régional, se réduit dans la majorité des arrondissements en raison du rythme élevé des départs en province au moment de la retraite. Paris compte dans sa population 15% de personnes de nationalité étrangère dont 30% sont originaires d’un pays de l’union européenne

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Les familles : Selon l'observatoire des familles parisiennes 2010

Paris a gagné 10 000 familles entre 1999 et 2006 : la hausse profite particulièrement aux familles de deux enfants ou plus ( +9 300)

La part des familles avec un seul enfant diminue à Paris. Elle reste cependant plus importante qu'au niveau national.

1968 1982 1990 1999 2006

ménages d'une personne 432 828 528 796 545 904 581 691 582 235

Couples sans enfants de moins de 16ans 292 128 270 424 256 927 256 707

Familles ayant au moins 1 enfant de moins de 16 ans 242 220 202 344 194 072 189 958 203 741

Evolution du nombre de familles avec enfant de moins de 25 ans a Paris

1 enfant 2 enfants 3 enfants

1990 50,60% 33,60% 15,70%

1999 50,00% 33,20% 16,90%

2006 48,30% 34,30% 17,40%

La présence des foyers monoparentaux s'est encore accrue à Paris, mais à un rythme légèrement moins rapide qu'en IDF et en France

Part des foyers monoparentaux parmi les familles

Paris IDF France

1990 22,50% 15,80% 13,20%

1999 25,80% 19,80% 17,40%

2006 27,60 % 22,70% 20,30%

Après une période de hausse, le nombre de naissances connait une légère baisse depuis 2002 à Paris.

1990 1994 1999 2002 2006 2008

Paris 31 487 29 726 31 187 32 237 31 748 30 623

France 760 696 709 665 743 337 760 063 795 311 794 507

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Difficultés sociales :

En 2008 , 52 400 familles, soit 20% des familles parisiennes, vivent sous le seuil des bas revenus (900 euros par mois et par UC) .Plus d'un tiers des familles sont pauvres dans les 18ème et 19ème arrondissements. 16 844 familles parisiennes percevaient les minimas sociaux en 2008 (RMI, API, AAH) Soit 6,6 % de l'ensemble des familles (Légèrement en baisse par rapport en 2005)

2001 2003 2005 2006 2007 2008

Familles bénéficiaires des minima sociaux 14 977 16 295 18 870 18 838 17 498 16 844

Les familles bénéficiant d'aides au logement augmentent : 54 000 familles (soit 21%) ont bénéficié des aides de la CAF en 2008

2002 2004 2006 2008

APL 22 976 24 045 24 728 26 489

AL 26 691 25 858 26 352 27 125

En 2009, « Paris logement familles » a concerné 23 000 familles .Et « Paris logements familles Monoparentales » près de 7 000 familles

2002 2004 2006 2008 2009

PLF+PLF M 2 745 4 377 5 099 6 295 6 983

Évolution du nombre de familles bénéficiaires de l'aide « Paris énergie familles »

2002 2004 2006 2007 2008 2009

Nombre 28 339 30 341 32 516 32 711 33 323 33 150

Scolarité Effectifs scolaires : Légère baisse en maternelle, collège et lycée et légère hausse en élémentaire

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Nombre d'enfants scolarisés en préélémentaire , élémentaire ,collège et lycée

Pré-élémentaire Élémentaire Collège Lycée

2001-2002 65 832 102 051 76 988 55 068

2005-2006 68 022 101 269 75 798 58 106

2009-2010 67 036 103 965 75 112 56 375

La part des élèves scolarisés dans le privé recule en préélémentaire et élémentaire mais s'accroit en collège et lycée Évolution du secteur privé dans les effectifs scolaires

Pré-élémentaire Élémentaire Collège Lycée

2005-2006 16,70% 22,90% 28,50% 24,50%

2009-2010 16,30% 22,60% 29,70% 26,40%

Les activités périscolaires enregistrent des fréquentations en hausse: restaurants scolaires, études surveillées, gouters récréatifs, centres de loisirs. Évolution du nombre d'enfants (moyenne journalière) en centre de loisirs du mercredi

2002-2003 2003-2004 2005-2006 2006-2007 2007-2008 2008-2009

Nombre 21 221 22 032 23 504 24 750 26 019 26 720

Les quartiers en Politique de la Ville

Paris est une ville qui regroupe différentes types de population qui va des plus riches à une population des plus pauvres. 16 quartiers bénéficient du dispositif Politique de la Ville jusqu’en 2011. Ces quartiers accueillent environ 300 000 habitants soit 17% de l’ensemble de la population. Ces quartiers concentrent de nombreuses difficultés : chômage, difficultés scolaires, problèmes de santé,…

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Arr. Les quartiers prioritaires

Nb

re

hab

itan

ts

Ce

ntr

e S

. A

sso

ciat

if

Ce

ntr

e S

oci

al C

AF

Imm

igré

s %

Jeu

ne

de

- 2

5 a

ns

Jeu

ne

de

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5 a

ns

%

San

s

dip

lom

es

%

Re

tard

sco

lair

e %

RM

I %

Foye

r m

on

op

ar %

Pau

vret

é %

1O Les Portes Saint Denis et Saint Martin 34 576 2 27,1 9 647 27,9 18,6 20,1 9,6 22 16,5

11 Fontaine au roi 25 723 1 30,3 7 074 27,5 20,1 20 11,2 27,6 19,2

13 Sud XIIIe : Nationale / Sud est / Masséna / Kellermann 28 259 2 26,9 7 743 27,4 22,2 17,8 6,9 33,2 17,8

14 La Porte de Vanves 11 167 1 19,9 2 993 26,8 21 22,9 7,8 43,5 18,4

17 Porte de Clichy- Porte Pouchet – Porte de St Ouen 9 733 1 20,6 2 686 27,6 20,3 15,9 8,4 37,9 20,7

18 Porte Montmartre – Porte de Cligancourt – Porte des Poissonniers et Moskowa 10 401 19,8 3 339 32,1 26,2 21,5 17,9 40,2 32,1

18 Goutte d’Or 22 017 1 35,5 6 781 30,8 25,5 25,8 12,4 27,8 27,2

18 Simplon-Amiraux 10 448 1 19,5 2 758 26,4 17,1 20,4 8,7 31,4 19,4

18 La Chapelle – Porte d’Aubervilliers 34 469 1 27,9 10 685 31 21,6 22,3 10,1 30,4 23,2

19 Danube - Porte de Chaumont 7 794 1 22,5 2 705 34,7 23,8 25 14,3 42,2 30,7

19 Flandre 40 867 2 1 27,3 13 854 33,9 20,1 18,1 10,5 27,5 24,5

20 Porte de Montreuil - Python Duvernois– Fougères 13 466 1 17,8 4 215 31,3 22,3 21,9 9,4 37,8 25,1

20 Saint Blaise 11 934 1 20,6 4 141 34,7 15 17,1 7,1 32,1 16

20 Belleville - Amandiers 37 155 4 1 26,1 11 184 30,1 20,2 18,1 9 27,2 19,9

Total 298 009 16 5 89 804 30,13

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Les quartiers en veille : environ 28 500 habitants

Anciens Nbre

habitants Présence CS

13 Olympiades 7 862 1

14 Cité de l’Eure 1 200

15 Périchaux 2 643

12 et 20 Porte de Vincennes 4 652

Total anciens 16 357 1

Nouveaux

19 Joinville - Barbanègre 6 474

19 Ourcq - Léon Giraux 2 887 1

20 Ménilmontant 2 956

Total nouveaux 12 317 1

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La fonction d’un centre social n’est pas de tout faire.

Par conséquent il doit s’attacher à identifier les différents intervenants et équipements agissant envers la jeunesse.

Qui sont-ils ? Quelles sont leurs missions et publics ?

Quelles sont les relations existantes avec les centres sociaux ?

Quelle complémentarité entre tous ces acteurs ?

Quel rôle doit jouer les centres sociaux et leur fédération ?

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Les clubs de Prévention

Le Département de Paris a choisi de confier la mission d’intérêt général et d’utilité sociale que constitue la prévention spécialisée au secteur associatif. La prévention spécialisée est une action éducative s’adressant à des jeunes et des groupes de jeunes à partir d’une intervention dans la proximité de leur lieu de vie. Elle est destinée à aider les jeunes à faire face à des situations de fragilité affective, de rupture par rapport à l’environnement social et familial, d’exclusion quant à l’accession aux savoirs, à la culture, à la santé. A partir principalement d’un travail de rue, elle s’adresse prioritairement aux groupes de jeunes exclus dont les relations avec l’environnement sont difficiles, parfois conflictuelles et qui ont souvent rompu le dialogue avec les adultes et les institutions.

Six principes régissent le fonctionnement de la prévention spécialisée : l’absence de « Mandat » nominatif, la libre adhésion, le respect de l’anonymat, l’Inter-institutionnalité ou Partenariat, la non-institutionnalisation des activités et le support associatif.

Il existe sur Paris 16 clubs de prévention intervenant sur 27 quartiers avec plus de 300 éducateurs. L’Union Parisienne de la Prévention Spécialisée (UPPS) regroupe 15 des 16 clubs de Prévention.

Historiquement, les centres sociaux ont comme partenariat privilégié les clubs de prévention :

En 2005 Le même temps fort que fut la signature entre la Département de Paris d’une charte départementale pour les centres sociaux et d’une

charte départementale pour la prévention spécialisée en est un des symboles: La complémentarité des deux réseaux était actée publiquement.

Il en est de même aujourd’hui. Ce partenariat peut quelquefois traverser des « zones de turbulences » ou d’incompréhension mais qui se

résorbent au fil du temps. Celui-ci s’illustre de différentes manières mais toujours en complémentarité : échanges réguliers, fonction relais, co-

organisation, co-animation.

On peut noter l’existence d’une association (La Clairière) gère un centre social et un club de prévention.

A noter cependant que ce partenariat se fait en proximité mais n’est pas organisé au niveau départemental entre l’UPPS et la FCS 75.

Les associations de proximité

Il serait fastidieux de tenter de détailler l’ensemble des associations agissant quotidiennement dans les différents arrondissements de Paris. Ce

qui est certain, c’est que l’importance et l’impact de leurs actions sont indéniables et sont un des éléments essentiels pour la mise en œuvre du

Projet global de chaque centre Social. On ne peut que s’inquiéter des difficultés grandissantes de ce secteur associatif notamment en raison des

baisses de subvention émanant des services de l’Etat.

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Il semblerait par ailleurs, sur les territoires politique de la ville, qu’une « pratique » d’intervenant souvent culturel (associatif ou non), sans aucune implication locale, bénéficierait de subventions conséquentes et « placerait » les centres sociaux en fournisseurs de publics. Même si les interventions sont la plupart du temps de qualité, les associations locales et les centres sociaux peuvent éprouver un sentiment d’injustice. D’autant si ceux-ci portent des projets identiques qui sont refusés.

Les antennes jeunes :

A l’origine les « antennes jeunes information », créées en 1989, sous gestion associative, étaient sous la responsabilité de la direction de la

prévention et de la protection de la Ville : elles avaient pour mission un rôle d’accueil et d’interventions auprès d’un public jeunes « les plus

difficiles ».

En 2001 les « antennes jeunes » voient leurs priorités et leurs missions sont recentrées sur l’accès à l’autonomie des jeunes .Par ailleurs, la

responsabilité de ces antennes est transférée de la direction de la prévention à la Direction de la Jeunesse et des Sports de Paris en juillet 2002.

Depuis septembre 2006, la gestion des « antennes jeunes » est assurée par la Ligue de l’Enseignement dans le cadre d’une délégation de service

public couvrant l’ensemble de Paris. Il s’en suit une politique de rénovation des locaux, d’ouverture nouvelle (jusqu'à 21 antennes) et du

renforcement des équipes en place. Elles obtiennent pour la plupart l’agrément Point d’Information Jeunesse. Leurs priorités et missions sont

l’accueil, l’information, l’orientation ainsi que la mise en place d’activités et de projets pour des jeunes de 10 à 25 ans.

Actuellement il y aurait 90 000 visites par an pour l’ensemble des 17 Antennes Jeunes ouvertes (septembre 2010).

Elles sont implantées dans 10 arrondissements (9, 11, 12, 13,14, 15, 17, 18, 19 et 20ème)

Depuis septembre 2010, la délégation de service public à été de nouveau confié à la Ligue de l’enseignement pour 4 ans avec un cahier des

charges modifié. Leurs priorités et missions sont de s’adresser aux jeunes de 15 à 25 ans et de se centrer sur les fonctions d’accueil, d’information,

d’accompagnement et d’orientation. La notion d’accompagnement s’entend aussi sur la démarche d’appui au développement de projet éducatif

et d’insertion. Les antennes jeunes qui actuellement interviennent au travers d’activités d’animation et d’accompagnement scolaire devront

progressivement les abandonner.

Les centres sociaux n’ont aujourd’hui majoritairement que très peu de contacts avec ces antennes jeunes. Cependant certains centres

développent des relations qui peuvent aller du simple échange d’informations, à l’organisation de temps d’échanges et de réflexions collectifs, et

parfois même des actions collectives.

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Les Centres d’animation

Placés sous la responsabilité de la Direction de la Jeunesse et des Sports de la Ville, la délégation de service public est confiée a plusieurs

associations gestionnaires : Ligue de L’enseignement, Léo Lagrange, MJC, ACTISCE, CRL10, CLAJ et animation 18).

Il n’existe pas, à notre connaissance, d’espace de coordination entre ces différents gestionnaires.

Ces centres sont implantés dans 16 arrondissements et accueillent enfants, adolescents, jeunes et adultes : près de 60 000 usagers payants dont

61% ont moins de 26 ans. Avec une majorité de filles.

Depuis 2001 leurs missions ont été redéfinies afin de proposer plus qu’une simple offre de loisirs mais de promouvoir l’épanouissement personnel

des usagers, l’animation de proximité et le renforcement du lien social. Les centres ont été encouragés à développer un partenariat de proximité.

La tarification des activités a été réexaminée afin de diminuer les écarts entre différents centres et permettre l’accès de ces activités à un public

plus modeste.

On dénombre plus de 1 000 activités proposées. Près de 40% sont des activités concernant la danse et l’art dramatique et 10% la musique.

On y trouve aussi, notamment dans les centres implantés dans les quartiers « politique Ville », des activités d’insertion et de prévention pour un

public plutôt « familial » : cours de français, aide aux devoirs, écrivain public, permanence juridique, formation thématique, sortie culturelle,

séjour …

Les relations entre centres sociaux et centres d’animation sont très variables d’un quartier à l’autre. De manière générale on peut dire qu’il y a

peu de contacts pour la majorité des centres sociaux.

On peut parfois constater une meilleure collaboration qui dépend souvent de l’un des 3 paramètres suivant : Le facteur humain, l’implantation

des centres d’animations et l’orientation plus « sociale » de certains centres d’animation.

Les missions locales

Les missions locales ont été créées en 1982 dans l’objectif de fédérer au niveau local l’ensemble des acteurs qui interviennent en faveur de

l’insertion des jeunes. Elles s’articulent avec le Pôle emploi, créé en 2008 dans le cadre de réorganisation du service public et sont financées par

L’Etat et la ville de Paris.

Leur mission est d’assurer des fonctions d'accueil, d'information, d'orientation et d'accompagnement pour aider les jeunes de 16 à 25 ans, qui ne

sont plus scolarisés ni étudiant, à résoudre l'ensemble des problèmes que pose leur insertion sociale et professionnelle. Chaque jeune accueilli

bénéficie d'un suivi personnalisé dans le cadre de ses démarches.

En 2009, 11 521 jeunes ont été reçus pour la première fois par les Missions Locales parisiennes et 21 061 ont été suivis par celles-ci.

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Les 5 missions locales existant sur Paris se répartissent les différents arrondissements :

- La Mission Locale « PARIS CENTRE » accompagne les jeunes domiciliés dans les 1er, 2ème, 3ème, 4ème, 9ème, 10ème et 11ème arrondissements.

- La Mission Locale « SOLEIL » accompagne les jeunes domiciliés dans les 5ème, 12ème, 13ème arrondissements.

- La Mission Locale « BELLIARD » accompagne les jeunes domiciliés dans les 8ème, 17ème et 18ème arrondissements. - La Mission Locale « PARI d’AVENIR » accompagne les jeunes domiciliés dans les 6ème, 7ème, 14ème, 15ème et 16ème arrondissements. - La Mission Locale « PARIS EST » accompagne les jeunes domiciliés dans les 19ème et 20ème arrondissements.

Les relations avec les centres sociaux parisiens sont quasi inexistantes. D’une part en raison du public différent puisque les centres sociaux

agissent majoritairement avec les jeunes de 6 à 16 ans scolarisés. Cependant on pourrait imaginer des liens plus étroits notamment dans le

domaine de l’orientation professionnelle, la recherche de stage, sans parler de l’emploi.

Le seul lien qui existe est en fait le « retour » souvent négatif du jeune ayant été déçu de l’accompagnement proposé : cela justifie à lui seul la

nécessité d’avoir des contacts plus étroits entre centres sociaux et missions locales.

Centre d’initiative pour l’emploi des jeunes

Le CIEJ existe depuis 1982 et est situé au centre de Paris. Il dépend de l’association « la sauvegarde de l’adolescence »

Ses missions sont d’accueillir, informer, orienter, accompagner et former des jeunes jusqu’à 25 ans dans le cadre de leur insertion professionnelle

Depuis 2010, le CEIJ, en accord avec le Conseil Général accueille des jeunes de moins de 16 ans pour des questions liées à l’orientation

professionnelle et à la recherche de stages pratiques.

Le CIEJ se considère comme un espace intermédiaire qui permet aux plus jeunes de se préparer à la découverte du monde du travail et de la

société en général. L’ensemble des prestations proposées vise donc à travailler sur les représentations du monde du travail et la connaissance de

l’environnement social, administratif, culturel.

Les jeunes peuvent s’adresser directement au CIEJ ; la majorité d’entre eux est toutefois orientée vers le CIEJ par les services sociaux et éducatifs

au sens large, par les structures d’accueil, en particulier les missions locales, les mairies et les médias.

Cette structure est mal connue des centres sociaux : seuls les centres de proximité ont des contacts réguliers au travers de l’orientation de jeunes.

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Paris Ados Service

Cette structure dépend, comme le CIEJ, de l’association « sauvegarde de l’adolescence » et est situé dans le 19ème arrondissement. C’est un lieu d’accueil, d’information, de médiation et d’orientation pour les jeunes de 13 à21 ans avec un accueil de nuit pour les situations d’urgence et de « mise à l’abri » pour les mineurs de 13 à 18 ans. Leur objectif est de soutenir le jeune et sa famille par une aide à la compréhension d'une situation de crise et à la reprise du dialogue. Un accompagnement éducatif, pour les jeunes et les familles, est proposé. Les centres sociaux de proximité ont un réel travail de partenariat avec Paris Ados Service : celui-ci s’élabore dans le cadre d’une coordination locale CIITS (Coordination Interprofessionnelle et Inter associative de Travail Social).

Espace Jeune et Lieu d’Accueil innovant

Les 3 espaces jeunes accueillent les jeunes de 10 à 25 ans et sont implantés dans le 18ème (Goutte d’or et Charles Hermite) et le 20ème (quartier Saint Blaise) Un nouvel espace sera créé en 2014 dans le 20ème Porte des lilas. 3 Antennes Jeunes devraient se transformées en Espace Jeune d’ici 2012 : AJ olympiades dans le 13ème, AJ hauts de Malesherbes dans le 17ème et l’AJ Piat dans le 20ème. Ils ont pour objectif de proposer aux jeunes la mise à disposition d’un lieu d’accueil informel et d’organiser des activités de loisirs à caractère culturel, sportif, de découvertes ainsi que des actions d’éducation, de prévention et d’insertion. Les centres sociaux ne semblent pas avoir beaucoup de contacts avec ces espaces.

Les Lieux d’Accueil Innovants ont pour projet de s’adresser à tous les jeunes, prioritairement de 14 à20 ans, avec une attention particulière aux jeunes en difficulté. Le premier LAI a été inauguré en 2010 (le 10ème United) après une démarche de préfiguration initiée par l’association AJAM, gestionnaire du lieu en partenariat avec les CEMEA. Basée sur la complémentarité entre l’approche de l’éducation spécialisée et l’Education Populaire, l’équipe (5 personnes) est constituée d’éducateurs, d’animateurs et d’un psychologue. Ouvert aux horaires adaptés aux jeunes, il n’a pas vocation à être un lieu de « jeunes » entre eux et invite les adultes à échanger et agir ensemble. Les deux centres sociaux de proximité ont suivi de près la mise en place de cette structure et des partenariats sont envisagés. Il est prévu la création de 3 nouveaux LAI d’ici la fin de mandature.

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Centres de loisirs municipaux

Les centres de loisirs municipaux existent dans la plupart des écoles de Paris (93%) et sont ouverts le mercredi et pendant les vacances scolaires. Ils accueillent, à la journée ou à la demi-journée, les enfants domiciliés ou scolarisés (dans une école publique ou privée) à Paris, âgés de 3 à 5 ans dans les centres de loisirs maternels et de 6 à 14 ans dans les centres de loisirs élémentaires. Les programmes d’animation sont établis dans chaque centre par le directeur et son équipe (activités artistiques, culturelles, sportives). Ils proposent également des activités de plein air comme piqueniquer en forêt ou des loisirs à caractère culturel comme visiter un musée, assister à un spectacle... Les tarifs sont appliqués en fonction d'un quotient familial calculé à partir des ressources du foyer. Pour les familles relevant du tarif le plus bas, la participation par enfant est plafonnée à 6€ par mois. Les centres de loisirs sont ouverts pour les écoles maternelles, de 8h20 à 18h30 et pour les écoles élémentaires, de 8h20 à 18h00 Depuis 2004, 7 centres de loisirs pour enfants handicapés et valides ont été mis en place à Paris : dans le 5e et le 19e arrondissement avec les

associations Loisirs Pluriel, et dans les 9e, 12e, 14e, 17e, 18e et 20e arrondissements directement gérés par la Ville de Paris.

Il existe 3 centres de loisirs pour adolescents dans le 19 et 20ème arrondissement.

En 2009 26 720 enfants ont été accueillis les mercredis et 17 000 pendant les petites vacances.

L’été ce sont 13 000 enfants, en moyenne par jour, qui bénéficient des centres de loisirs.

Il n’y a pas à notre connaissance de contact « organisé » entre centre sociaux et centres de loisirs de proximité.

Les équipements sportifs

Il existe sur Paris 366 équipements sportifs municipaux : stades, piscines, gymnases et courts de tennis.

Pour bénéficier de ces équipements et réserver des créneaux horaires, les associations doivent se référencer sur le Système d'information

multiservices des partenaires associatifs (S.I.M.P.A.). Il faut que l’association soit légalement constituée, avoir un objet sportif et son siège social à Paris.

De plus les associations sportives agréées par le ministère des sports ou affiliées à une fédération elle-même agréée ont la priorité.

Au regard de ces contraintes les centres sociaux ne peuvent en bénéficier. Certains centres sociaux développant des activités sportives se voient

alors obligés d’utiliser terrains et gymnases des communes proches de Paris. La difficulté est telle que beaucoup renoncent.

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Les Centres sociaux parisiens ont une histoire qui peut expliquer en partie leurs interventions d’aujourd’hui.

Un centre social à Paris est-il différent de celui d’une autre région ?

Quelles sont les actions menées ?

Pour quel public jeunesse ?

Doivent-ils évoluer, élargir leur champ d’action et leur public ?

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5 Les centres sociaux parisiens

Un peu d’histoire

Sans faire un historique complet de l’implantation des centres sociaux, il convient de rappeler que beaucoup d’anciens centres sociaux ont pour origine à la fois une volonté d’engagement de mouvements d’obédience religieuse et d’engagement d’habitants en solidarité avec les populations immigrées. Ces racines peuvent en partie expliquer la mise en place d’interventions s’élargissant et se modifiant en fonction des attentes d’une nouvelle population. On peut y voir 3 grandes étapes :

1. Interventions auprès d’adultes français( hommes et femmes) et hommes immigrées (alphabétisation) 2. Interventions nouvelles auprès des femmes immigrées rejoignant leur conjoint en France (alphabétisation, coin garderie, logement) 3. Interventions nouvelles auprès de la petite enfance (halte-garderie) et de l’enfance (centres de loisirs, Actions d’accompagnement dans la

scolarité maternelle et primaire)

A la suite de ces centres sociaux « 1ere génération », dont certains ont près d’un siècle d’existence, de nouveaux centres sociaux se sont créés avec pour origine soit une volonté d’habitants d’agir au quotidien pour un mieux vivre ensemble ou soit à la suite d’un engagement local de défense de droit (logement, …) ou de tensions intergénérationnelle.

Ces centres sociaux, moins anciens, agissent directement dès leur création auprès des adultes et des enfants.

Enfin, de nouveaux centres ont été créés, ou sont en prévision, sur les territoires politique de la Ville, de par la volonté (le souhait) de la Ville de Paris dans le cadre d’une démarche d’accompagnement des habitants par la DPVI, la CAF et la Fédération des centres sociaux.

La démarche originale du centre social

Les quatre missions définies par la Caisse Nationale des Allocations Familiales permettant l’obtention d’un agrément caractérisent le centre social comme un équipement de proximité (à vocation sociale et globale et à vocation familiale et pluri générationnelle) et en même temps un espace, un lieu d’animation de la vie sociale et d’interventions sociales concertées et novatrices.

Il conjugue à la fois le « faire » et la manière de faire. Autrement dit le centre social se doit d’être un outil collectif, qui permet à chacun de devenir plus acteur de sa vie, de celle du quartier, et finalement de la Cité. Il propose ainsi un accueil, des services et des activités multiples, diverses selon le lieu. Mais ces activités ne sont pas la simple réponse à un désir de consommation : elles engagent une participation à des réalisations dont les habitants doivent être les premiers acteurs. La finalité du centre est que les activités et services proposés insèrent les habitants dans un projet global commun. Celui-ci naît, s'évalue, se corrige à partir d'une lecture partagée des besoins concrets, ceux précisément du quartier, auxquels les participants donnent forme eux-mêmes par l'expression des intérêts personnels et des intérêts des groupes.

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Le projet ne se réduit pas à des offres juxtaposées, qui fractionneraient la vie de chacun en de multiples segments, comme le feraient divers prestataires de services. Il les rassemble, il est par là catalyseur d'énergie, permettant aux habitants de devenir les acteurs de leur développement et de celui de leur Cité. La qualité de l'accueil est une dimension essentielle. L'écoute et le respect de chacun ouvrent les conditions d'un dialogue. Ils donnent à chacun toute sa dignité. Les habitants se rencontrent, parlent de leur quartier. Avec les jeunes, avec les familles, avec ceux qui n'ont pas habituellement la parole, avec ceux qui ne sont pas considérés comme des acteurs (à cause de leur origine ou de leur statut…), ils s'inscrivent dans un espace pour participer aux choix concernant leur vie quotidienne et celle de leur Cité.

La particularité des centres sociaux Parisiens Faire centre social à Paris se distingue des modalités de mise en œuvre du Projet des centres sociaux ayant une implantation dans de communes moins importantes. Les principaux paramètres à prendre en considération sont :

• La densité importante de la population Chaque arrondissement de Paris est en soi une grande ville sinon une très grande ville. Peut-on imaginer des villes comme Montreuil, Saint Denis, Argenteuil, Sarcelles , Nanterre ou Cergy avec 1 ou 2 centres sociaux ?

• La diversité de ces populations Différents quartiers voient leur population changer .Le phénomène de gentrification est important dans certains arrondissements. La présence des « bobos » modifie fortement la vie sociale des quartiers. On peut voir dans la plupart des quartiers, une cohabitation d’une population modeste ancienne, de bobos nouveau habitants, d’une population migrante nouvelle et d’une population aisée sinon riche.

• L’implantation des centres sociaux De par leur histoire, les centres sociaux se sont implantés là ou ils pouvaient dans des locaux (souvent appartenant à des églises) non conçus pour accueillir les actions des centres sociaux. Faute d’espace suffisant certains ont des locaux « éclatés ». D’autres ont leurs locaux en étage .Un autre encore se retrouve hébergé à l’intérieur d’un centre hospitalier. L’idéal pour un centre social est d’être en pied d’immeuble et avoir pignon sur rue, en contact permanent avec la population. Enfin certains sont sur des espaces de passage important de population non résidante à proximité. Hors de Paris, de nombreuses communes ont contribué à la construction de locaux adaptés au centre social et les mettent à disposition à titre gracieux.

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Intervenir en tant que centre social parisien sur le champ de l’enfance et de la jeunesse se distingue aussi par :

• L’origine des centres sociaux De par leurs histoires, leurs racines la grande majorité des centres sociaux a pour première « accroche » les adultes puis la famille et ensuite la jeunesse. Ce n’est pas le cas pour tous les centres sociaux en France. De nombreux centres se sont créés, avec le soutien des communes, en intervenant immédiatement sur l’ensemble des générations.

• Le positionnement des centres sociaux au regard de leur environnement Hors de Paris, le rôle du centre social vis-à-vis de la jeunesse peut être beaucoup plus important car celui-ci est reconnu et missionné souvent comme principal acteur sinon animateur de la politique jeunesse du territoire concerné. Certaines communes sont parfois dans l’excès et ne voient le centre social qu’au travers de ses interventions jeunesse. Pour Paris la situation est différente car il existe une multitude de services, d’équipements et d’intervenants auprès de la jeunesse. Les centres sociaux parisiens doivent développer des interventions jeunesse en complémentarité et en cohérence avec un ensemble plus large, à la fois de proximité et à la fois dans une ville qui est en même temps Département.

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6 Les interventions enfance-jeunesse des centres sociaux

En raison même de la fonction généraliste et intergénérationnelle d’un centre social l’intervention enfance-jeunesse se développe sous

différentes formes de manière transversale, ou bien en continuité :

� Au travers de sa mission d’accueil-information-orientation, qui inclut l’enfance et la jeunesse. L’Accueil d’un centre social est au cœur du

centre social et en est la vitrine. De l’accueil dépend l’instauration d’un rapport d’échange privilégié avec la population. C’est un des piliers

fondamental du centre social

� Au travers des interventions auprès des familles, notamment les actions de soutien à la parentalité, les sorties et séjours familiaux…

� Au travers des actions intergénérationnelles notamment les temps forts du centre social tels que les fêtes et les repas de quartier, mais

aussi différentes activités et ateliers communs à différentes générations.

� Au travers des actions menées en amont sur le champ de la petite enfance (halte-garderie notamment)

Objectifs et pédagogie mise en œuvre

Objectifs

Même si les objectifs varient sensiblement en fonction de la réalité locale, les objectifs principaux des interventions sont :

• Aider les enfants à grandir

• Aider les jeunes à se construire un projet de vie

• Développer l’écoute et le respect des autres

• Favoriser l’émergence de relations de qualité avec les autres

• Permettre à chacun de trouver sa place dans les groupes et dans la société

• Développer la solidarité, la convivialité et l’entraide

• Permettre à chacun d’appréhender son environnement et de devenir autonome

• sortir les jeunes de leurs habitudes de consommation

• Mettre les jeunes dans des situations d’aventure, de découverte

La volonté des centres sociaux est donc globalement d’accompagner les enfants, les adolescents, les jeunes vers l'âge « adulte » en essayant de

leur donner toutes les « billes » possibles.

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Pédagogie

Les jeunes qui fréquentent les centres sociaux sont souvent confrontés à des difficultés d'insertion sociale et professionnelle, ils vivent, parfois dès le plus jeune âge, des expériences discriminatoires très concrètes qui peuvent les amener à se replier sur eux-mêmes. Face à une société, de plus en plus de consommation et d'immédiateté, qui les sollicite(les harcèle ?) en faussant souvent la réalité, ils peuvent avoir tendance à vouloir tout « tout de suite » et rencontrent des difficultés à gérer leur frustration. Les actions organisées « avec » les jeunes et non uniquement « pour » ces jeunes, tant dans l’élaboration, l’organisation que l’évaluation leur permettent de (re)trouver une confiance en eux, de prendre conscience de leurs potentialités et de leurs compétences mais aussi de se confronter au principe de réalité. L’intervention du centre social prend du temps et nécessite l’instauration pérenne d’une relation de confiance. Les Centres sociaux sont « en questionnement permanent » quant à la pertinence des actions mises en place pour atteindre ces différents objectifs et développent différents supports d’animation :

• Les actions collectives Les centres sociaux mettent en place des actions qui reposent principalement sur la dimension collective. « Passer » de l’individuel au collectif permet le développement de processus de socialisation et de valorisation de chacun au travers du collectif. Le collectif n’empêche surtout pas une attention (non stigmatisante) sur chacun des enfants et jeunes.

• Pédagogie du projet La mise en place d’une pédagogie du projet suppose à la fois une forte implication des jeunes au niveau du choix des activités et de leur organisation, une large anticipation des activités et parfois l’organisation des projets avec d’autres groupes internes ou externes au centre social. Cependant il faut aussi ne pas tomber dans le diktat du projet et savoir reconnaitre, notamment pour les adolescents, que l’on peut avoir envie de se retrouver dans le centre social simplement parce que l’on s’y « sent bien » grâce son accueil, son écoute, sa disponibilité…

• Axe thématique Autant que possible les centres sociaux « cherchent » une thématique, un fil conducteur lié à la préoccupation des enfants et des jeunes afin que chaque action se situe dans un cadre cohérent permettant ainsi de soutenir la motivation des participants. De plus en plus, les équipes des centres sociaux décident avec les enfants, les adolescents et les jeunes des thèmes autour desquels vont se structurer les animations.

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• Le partenariat Le partenariat avec les acteurs locaux permet de mieux répondre à l’objectif d’accompagner les jeunes. Ceux-ci interviennent dans les différents domaines d’interventions : l’accompagnement à la scolarité, les loisirs, l’accompagnement social, l’animation globale du quartier (Fête de quartier, repas de quartier…)

6.1Les actions liées à la scolarité

L’accompagnement à la scolarité

Les interventions des centres sociaux afin de soutenir l’enfant (et sa famille) dans sa scolarité existent depuis (presque) l’origine des centres sociaux. De même, de nombreuses associations de proximité interviennent dans ce domaine depuis très longtemps. Les politiques publiques et les collectivités locales ont reconnu ces actions au travers de la mise en place de dispositif apportant un soutien financier et des exigences en matière d’objectifs et organisationnels. Le Fonds d’Action Sociale (FAS) a été le premier organisme à soutenir, en 1982, à titre expérimental des Actions Educatives Périscolaires (AEPS) pour les enfants étrangers du cours moyen Pour Paris il existe 4 dispositifs permettant d’obtenir un soutien afin de développer différentes actions. Le Contrat Local d’Accompagnement Scolaire : Ce dispositif interministériel existe depuis 2001 et a pour référence une charte nationale signée par la CNAF , le FAS (remplacé par l’ ACSE) et 5 ministères , dont le Ministère de l’Education Nationale. Les principes généraux sont le respect des choix individuels, l’égalité des droits de chacun, le développement des personnalités, l’acquisition des savoirs, savoir-être et savoir-faire indispensables et les projets devront faire explicitement mention du caractère laïque des actions. On désigne par «accompagnement à la scolarité» l’ensemble des actions visant à offrir, aux côtés de l’Ecole, l’appui et les ressources dont les enfants ont besoin pour réussir à l’Ecole, appui qu’ils ne trouvent pas toujours dans leur environnement familial et social. Ces actions, qui ont lieu en dehors des temps de l’Ecole, sont centrées sur l’aide aux devoirs et les apports culturels nécessaires à la réussite scolaire. Ces deux champs d’intervention, complémentaires, à vocation éducative, contribuent à l’épanouissement personnel de l’élève et à de meilleures chances de succès à l’Ecole. L’accompagnement à la scolarité reconnaît le rôle central de l’Ecole. L’ensemble des centres sociaux associatifs parisiens anime des actions CLAS et représente 21% du dispositif total (dont DASCO pour 16%)

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Public Ils accueillent entre 1600 et 1800 enfants sur une année scolaire. Les enfants en primaire sont la très grande majorité et représentent près de 66 % Les enfants en secondaire représentent près de 32 % Enfin les lycéens représentent près de 2% Ces proportions peuvent s’expliquer de différentes manières notamment :

• Part l’historique de mise en œuvre des ces actions auprès d’abord des plus petits (avec une demande des parents plus fortes)

• Les collégiens et lycéens demandent plus de bénévoles, du fait d’un accompagnement individuel et spécialisé par matière plus accentué.

• Il y a plus de difficultés à « trouver » des bénévoles pour les collégiens et les lycéens.

• Beaucoup de centres ne disposent pas suffisamment d’espace nécessaire

• Le positionnement du centre social s’est déterminé à la suite de concertation et d’un diagnostic au niveau local Dans tous les cas, de nombreux centres sont amenés à refuser l’accueil d’enfants tant au niveau primaire que secondaire. Déroulement de l’activité La majorité des actions se déroulent selon 3 temps :

1. Accueil : La plupart du temps les enfants, notamment les primaires, prennent un goûter. Ce temps permet les échanges entre les enfants entre eux et avec les accompagnateurs bénévoles et salariés.

2. Atelier en relation avec la scolarité : il s’agit d’un temps d’aide aux devoirs ou les intervenants aident les enfants à se construire un savoir-faire, organiser son travail, lire correctement une consigne, trouver les informations nécessaires à la résolution des exercices demandés. Lorsqu’un enfant a terminé ses devoirs, il peut participer à différentes activités : coin-livre, ludothèque….

Les collégiens et les lycéens ont souvent la possibilité de continuer leur travail scolaire, d’étudier une matière en particulier avec un bénévole ou via un support multimédia

3. Activités ludo-éducatives L’objectif est de proposer à l’enfant des activités permettant la découverte de nouvelles connaissances et expérimentations et de permettre à chacun de vivre des expériences riches, intenses et gratifiantes. Ces ateliers permettent aussi de se détendre, s’exprimer, valoriser un savoir, susciter la curiosité et découvrir un nouveau rôle dans un groupe.

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Ces activités se déroulent sous des formes diverses :

• Ateliers mis en place en fonction de l’intérêt des enfants mais aussi en fonction des compétences (et motivation) des

accompagnateurs. Chaque enfant ayant souvent le choix entre différents ateliers. Ce sont principalement des ateliers d’arts

plastiques, de théâtre, d’expression corporelle, scientifique, de jeux de société...

• Ateliers –Projet permettant à un groupe d’enfants la réalisation d’un projet qui souvent fait l’objet d’une valorisation auprès des

autres enfants mais aussi des adultes (et donc de leurs parents). Ce peut être la réalisation d’un journal, d’un film, de scénettes de

théâtre, d’un carnaval…

• Dans le cadre d’espaces conçus plus largement que pour l’accompagnement scolaire notamment les ludothèques, les coin-livre, les

Espaces Publiques Numériques.

Organisation des groupes CLAS Le mode d’organisation de l’accompagnement scolaire CLAS est assez hétérogène et repose sur des paramètres multiples :

- les moyens humains et matériels influencent considérablement le déroulement des actions - l’approche de l’accompagnement scolaire peut être sensiblement différente - La spécificité du territoire local peut aussi jouer un rôle

Approche individuelle ou collective Le temps d’aide aux devoirs est organisé globalement de 3 manières. La première regroupe un groupe d’enfants avec plusieurs accompagnateurs, la seconde regroupe 2 à 3 enfants pour un accompagnateur bénévole et la troisième un enfant pour un accompagnateur bénévole. Une grande majorité des CLAS collégiens et lycéens se déroule selon l’approche individuelle. Au regard du Projet et des valeurs partagées par le Centre Social, privilégiant la dimension collective (sans pour autant oublier l’individuel) ces interventions privilégiant l’individuel peuvent poser un certain nombre de questions. Rythme des séances Une grande majorité de centres proposent pour chaque enfant 2 séances par semaine. Près d’un tiers propose une séance par semaine. Peu de centres proposent 3 séances par semaine. Enfin, quelques uns ouvrent des séances pour les collégiens et lycéens le mercredi matin ou après-midi.

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Encadrement Les actions CLAS existent grâce à l’engagement des bénévoles. Ils sont près de 650 dont les ¾ interviennent au coté des enfants de primaire. Ce bénévolat s’exerce plus facilement autour du temps d’aide aux devoirs. Certains centres disposent d’animateurs salariés qui consacrent une partie de leur temps à l’animation de ces activités : seul deux centres peuvent « détacher » un animateur a temps complet. Des stagiaires en formation (de durée variable) peuvent aussi renforcer l’équipe accompagnement scolaire. Certains centres font appel à des intervenants spécialisés afin d’animer des ateliers. La mise en œuvre, la coordination et la cohérence de l’ensemble, l’accueil –accompagnement des bénévoles, le tutorat des stagiaires, le partenariat extérieur est sous la responsabilité d’un référent salarié qui est pour la plupart des centres, le salarié financé par le dispositif BAPJ poste B .Celui-ci y consacre uniquement une partie de son temps. Le lien avec les établissements scolaires : Ces liens sont très variables d’un établissement scolaire à un autre .Au delà des intentions déclarées dans la Charte nationale d’accompagnement scolaire on ne peut que constater la difficulté d’établir des relations avec certains établissement scolaires. 37 % des centres sociaux indiquent des relations et partenariat avec les établissements primaires et 34% pour les établissements secondaires. Le facteur humain semble être la raison principale d’un réel partenariat (ou a contrario) Programme de lutte contre l’échec scolaire. Le programme de lutte contre l’échec scolaire s’inscrit dans le cadre de la politique de prévention en direction de la jeunesse initiée par le Département. Il est destiné aux enfants du primaire et du début du secondaire et vise à soutenir les jeunes et leurs familles, à accéder à la culture et au savoir et plus globalement, à favoriser leur insertion sociale. Il s’inscrit en complément des actions CLAS. 85% des centres sociaux bénéficient d’un soutien financier de ce dispositif Dispositif parisien pour la Réussite éducative Il s’inscrit au plan national dans le cadre du plan de cohésion sociale de 2005. Par Réussite Educative il faut entendre la combinaison de la réussite scolaire, de l’intégration sociale et de l’épanouissement personnel de l’enfant ou de l’adolescent. Le Groupement d’Intérêt Public (GIP) parisien a été créé en juillet 2006 et réunit l’Etat (Préfecture de Paris et Académie de Paris) la Ville de Paris (Commune et Département) et la Caisse d’Allocations Familiales.

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Ce dispositif met en œuvre des « parcours individualisés de réussite éducative » pour des enfants (2 à 16 ans) nécessitant des aides complémentaires, scolarisés dans des établissements relevant de Zone d’Education Prioritaire ou de zone politique de la Ville. D’autre part des projets peuvent être soutenus par ce dispositif à partir de critères définis chaque année. A ce titre environ 40% des centres sociaux éligibles en bénéficient chaque année.

Développement de pratiques « hors dispositifs » Accueil de stagiaires collégiens et lycéens Les centres sociaux ont de plus en plus de demandes, car beaucoup de jeunes éprouvent des difficultés d’accès aux stages. Il y a près d’un quart des centres sociaux qui accueillent des stagiaires. Ces accueils permettent de nouer des contacts durables avec les référents et professeurs et de toucher un public adolescent, non habitué aux centres sociaux. Accueillir des jeunes en formation rempli un double objectif : celui du jeune de se familiariser avec le monde du travail, le secteur associatif et l’engagement social. Celui du centre social, pour la visibilité de son action de l’intérieur, la compréhension de son utilité, la reconnaissance et le respect de la structure auprès des autres jeunes. Ce stage « découverte» peut être par exemple un module de bénévolat à effectuer par des lycéens lors de leur scolarité ou bien un partenariat

avec des lycées professionnel et l’école de la deuxième chance. Séjour préparation Brevet, BAC Durant les vacances scolaires, quelques centres ont expérimentés des séjours en vue d’une préparation au brevet ou au BAC pour un groupe d’une dizaine de jeunes qui participaient à l’accompagnement scolaire. Pendant 5 à 7 jours, les matins étaient consacrés à la reprise du programme scolaire et l’après-midi à des sorties et visites de la région. Découverte des métiers L’objectif est de proposer aux jeunes une information et un accompagnement leur permettant de définir et de concrétiser leurs projets personnels et professionnels. C’est par exemple une rencontre entre les jeunes (et les parents parfois) et des représentants de secteurs professionnels. Ou bien l’organisation d’un « rallye des métiers » dans le cadre d’une semaine de découverte des métiers après un recensement des intérêts des jeunes. Chaque jeune pouvant choisir son parcours, faire un repérage des métiers sur son quartier, et rencontrer les professionnels du métier choisi.

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6-2 Les activités socio-éducatives

Accueil –loisirs pour les 6-12 et les 12-15ans Les centres sociaux organisent en majorité des accueils-loisirs les mercredis et pendant les vacances scolaires. Près de 50% des centres sociaux ont un agrément ALSH .Cependant plusieurs centres sociaux ont indiqué l’arrêt des accueils ALSH en raison des contraintes administratives et de personnel salarié exigé incompatible au regard des financements disponibles. Un accueil libre et ouvert se développe de plus en plus.

Les activités proposées les mercredis peuvent être organisées selon 4 champs :

• Les activités créatives et d’expression (arts plastiques, activités manuelles, audiovisuel, réalisation film, journal, danse, musique…)

• Les sorties éducatives et culturelles (musée, exposition, spectacle, théâtre, monuments…)

• Les jeux ludiques ou sportifs (jeux de société, jeux de réflexion, grand jeux tournants, rallye …)

• Les activités nature et environnement (jardinage, ferme nature, projet lire la ville, espace vert…)

Durant les vacances scolaires, les activités proposées peuvent se dérouler d’une manière différente en raison d’une plus grande disponibilité des enfants et adolescents. Des stages Ils sont proposés sur différentes thématiques : Alimentation, théatre, cinéma, bande dessinée, photo, marionnettes, mosaïque, vélo, piscine… Ces stages ont pour but de développer une démarche de projet auprès des enfants et des jeunes. Ils peuvent durer une semaine (ou deux), se dérouler en matinée, en après-midi ou bien en journée complète. L’intérêt d’organiser des activités sous forme de stage est multiple et semble mieux correspondre aux attentes des adolescents à partir du moment où celui-ci est élaboré en fonction de leurs attentes. La durée du stage resserrée dans un temps relativement court permet de mieux capter l’attention des jeunes. Ceux –ci s’engagent dans un « projet » à durée limitée avec un début et une fin perceptible. Quelquefois, avec une production (spectacle, défilé...) ou réalisation (film, journal, œuvre...) que l’on donne à voir à ses pairs et aux adultes (dont les parents).

Des séjours ou minis-séjours pour les 6-14 et 15-17 ans De façon générale, les séjours sont des supports à des fonctions éducatives essentielles :

- Eloignement de la famille, du quartier, - Apprentissage de la vie en collectivité, prise de conscience des conditions d’hébergement, de transport… - Autonomie, découverte de ses capacités et de sa propre personnalité (relation au groupe, réactivité aux impondérables, confrontation

avec les réalités sociales et culturelles),

- Développement de l’entraide mutuelle, - Valorisation des compétences.

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Ces séjours se déroulent sur des lieux particuliers en fonction du projet : base de loisirs (découverte sportive), gite à la campagne ou en bord de mer (découverte de la nature et ‘une région), maison appartenant à une association (séjour chantier rénovation pour les plus grands). Ces séjours peuvent s’organiser en partenariat avec la CAF, les clubs de prévention et différentes associations. Des séjours « échange » ont lieu en partenariat avec des centres sociaux d’une autre région de France. Chacun étant à la fois accueillant et accueilli. Des séjours plus longs (2 semaines) ont lieu dans le cadre d’échange européen (entre 3 pays).Par exemple un centre a participé à un échange européen France/Pologne/Allemagne, à l’occasion de l’anniversaire de la chute du mur de Berlin. Les jeunes ont pu découvrir au-delà du territoire français, d’autres lieux, d’autres espaces, prendre conscience de l’histoire, se donner à réfléchir par l’échange avec des allemands et des polonais (la découverte de modes de vie, le retour à l’histoire, les patrimoines culturels...). Ils ont pu développer leur sens civique (et critique) et prendre conscience de leur citoyenneté. Tous ces séjours sont encadrés par des animateurs salariés mais aussi des équipes de bénévoles. L'animation de rue

Près d’un tiers des centres sociaux développe des interventions « hors les murs »

Ceux-ci veulent axer des interventions non seulement en direction des enfants et des jeunes inscrits au centre social mais aussi en direction des

enfants et des jeunes ne fréquentant aucune structure et qui se trouvent dans la rue.

Le plus souvent organisées pendant les vacances scolaires, notamment l’été, ces interventions ont pour objectifs de:

• Mettre en relation les jeunes en errance avec les structures proposant des activités, • Accompagner des jeunes pour une première expérience d’animation, de sa conception à sa réalisation • Investir des lieux publics afin de créer du lien avec les jeunes qui ne fréquentent pas les associations de quartier • Renforcer les liens familiaux et intergénérationnels, • Mobiliser des habitants pour mener des activités, • Favoriser les échanges et la mobilité entre les habitants de différents quartiers concernés

Ces interventions ont lieu sous des formes diverses : animations itinérantes, opération « pieds d’immeuble » Elles sont réalisées le plus souvent en partenariat avec les clubs de prévention et des associations du quartier.

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Accueil - tutorat stagiaires de la formation professionnelle

Le centre social peut et doit servir de lieu de formation pour les jeunes qui désirent travailler dans notre secteur. C’est à partir de cette approche

que beaucoup de centres accueillent chaque année des stagiaires de la formation professionnelle.

Les stages sont, soit sur de longues périodes (plusieurs mois) et les stagiaires sont alors souvent chargés de mettre en place des projets autour de thèmes transversaux ou bien la réalisation d’une étude, la mise en place d’une nouvelle action, soit sur de courtes périodes et ils interviennent alors en soutien sur une activité particulière . Les stagiaires sont suivis par un salarié référent de l'activité correspondant à la formation de la personne. La majorité des stagiaires sont accueillis sur les secteurs de la petite enfance, de l’enfance et de la jeunesse. Beaucoup de centres « freinent » ou même réduisent l’accueil de stagiaires en raison de la composition de l’équipe en place. Il est indispensable que cette fonction d’accueil- tutorat des stagiaires fasse l’objet d’une reconnaissance et trouve les moyens de se réaliser pleinement. Espace adolescent 11% des centres sociaux disposent de locaux permettant de créer un espace dédié aux adolescents ou aux jeunes de plus de 17ans. A l’écoute des jeunes, ils mettent en place des moyens matériels et humains qui répondent dans la mesure du possible à leurs attentes. La mise en place d’un accueil spécifiquement destiné aux adolescents ou aux jeunes permet de mieux identifier leurs demandes, leurs besoins

implicites et explicites et leurs attentes en matière d’activités et concernant leur vie au sein de leur quartier.

Considérant les jeunes comme force de propositions, l’accent est mis sur les projets, attentes, aspirations des jeunes en les articulant avec le

projet et les orientations du centre social concerné.

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Ainsi ,tôt ou tard, émerge différents projets :

Par exemple :

• des projets de sorties culturelles (théâtre, cinéma) et d’activités ponctuelles

• des « soirées jeux » organisées par et pour les adolescents

• la préparation et l’organisation ainsi que l’autofinancement partiel d’un séjour

• organisation d'un tournoi de foot inter-quartiers.

• Mise en place d’une formation BAFA

• Création d’une association

• Réalisation d’un film

Certains espaces adolescents se déroulent en présence d’éducateurs des clubs de prévention.

Accueil jeunes majeurs Peu de centres développent des accueils jeunes majeurs. Il est proposé aux jeunes un espace équipé d’ordinateurs dans lequel ils peuvent consulter des offres d’emploi, refaire leur CV, travailler leur lettre de motivation. Les animateurs sont à leur écoute pour les aider à définir un projet professionnel Leur objectif est axé sur :

• Faciliter l’insertion sociale et professionnelle des jeunes adultes du quartier.

• Constituer et développer un réseau d’acteurs locaux permettant un suivi des jeunes Les actions mises en place sont par exemple :

• L’accueil informel : Information, accompagnement, orientation, mise en contact

• Le suivi individualisé : aide aux cv, lettre de motivation, placement BAFA, Formation TRE, Inscription auprès de la mission locale, accompagnement inscription formation professionnelle …

• Information collective

• Accompagnement des jeunes sur des structures relais

• Organisation d’un stage Technique de Recherche d’emploi en partenariat avec un organisme de formation

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Formation BAFA Beaucoup de demandeurs d’emploi, sans qualification sont intéressés par un emploi dans un secteur des services à la personne. Les nombreuses associations existantes sur Paris agissent grâce aux bénévoles qui parfois n’ont aucune qualification dans le secteur de l’animation socioculturelle. A partir de ce double constat de certains centres sociaux, a émergé la mise en œuvre de stage BAFA. Les objectifs visés sont :

• Amener des jeunes majeurs et jeunes adultes à s’impliquer dans leur quartier et à participer à des projets pour retisser des liens, des relations et médiations entre l’ensemble des habitants du quartier et contribuer à donner collectivement une meilleure image du quartier.

• Acquérir des connaissances et des techniques d’animation réappropriables de manière professionnelle et ou bénévole, • Valoriser des actions qui prennent en compte la participation des jeunes à des projets d’utilité sociale et d’intérêt collectif et ainsi à leur

donner du sens, • Créer des passerelles vers des formations professionnelles qualifiantes dans les métiers de l’animation et du travail social • Proposer une formation complémentaire aux assistantes maternelles du quartier, • Proposer une formation pré qualifiante à un public en recherche d’emploi en particulier le public féminin cherchant à travailler dans le

domaine de la petite enfance. • Remobiliser un public fragilisé par une période longue sans emploi sur une formation pré qualifiante, • Mobiliser un public sans diplôme et pour lequel l’insertion professionnelle est difficile

La formation théorique est assurée par les CEMEA Le centre social propose un accompagnement individuel pour chaque jeune du groupe en amont, pendant et après la formation : vers l’accès à la formation (aide à la recherche de financement, aide à la recherche de stages pratiques) et par la mise en réseau sur le quartier de différents partenaires (équipes et clubs de prévention) afin de leur permettre de rentrer dans un projet participatif et citoyen.

.

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Les équipes enfance-jeunesse

Les équipes salariés enfance-jeunesse d’aujourd’hui n’ont plus rien à voir avec celles d’hier.

Les Centres ont subi une diminution importante en raison à la fois de l’arrêt des contrats aidés et de la diminution des subventions.

On ne peut que constater que la plupart des centres sociaux continue le développement de leurs activités grâce la présence pérenne de l’animateur dit « poste B » financé par le conseil général.

Celui-ci est devenu un des piliers fondamental du centre social, et peut être « positionné » au même titre que des fonctions essentielles telles que le chargé d’accueil, le référent famille et le directeur.

Trop de centres sont contraints, pour maintenir leur potentiel d’actions, de faire appel à des stagiaires qui ne devraient pas avoir à assumer certaines fonctions.

Enfin la participation de 700 à 800 bénévoles - en grande majorité sur l'accompagnement scolaire – est la force majeure des centres parisiens.

Taille des équipes salariées enfance-jeunesse

Une majorité de centres sociaux disposent de 2 animateurs permanents pour l’ensemble des interventions :

• 33% des centres sociaux ont 1 animateur

� 56% des centres sociaux ont 2 animateurs

� 11% des centres sociaux ont 3 animateurs

Il faut noter que tous les postes ne sont pas à temps pleins.

La plupart des centres font appel à des intervenants « vacataires » en fonction des activités et ateliers proposés.

Quelques centres ont des apprentis BPJEPS, accueillent des stagiaires « service volontaire » et des stagiaires étudiants étrangers.

Fonction des animateurs

Celle-ci varie en fonction de chaque centre et plus particulièrement de la taille de l’équipe. Une lecture transversale de l’intitulé du poste attribué au « poste B » par les centres sociaux illustre cet aspect : On peut repérer 18 appellations différentes : 44% ont pour intitulé générique animateur (coordinateur, coordinateur CLAS, prévention jeunesse, socio-éducatif, jeunesse ...) 37% ont pour intitulé générique coordinateur (animateur, activité, enfance-jeunesse, jeunesse-parentalité, prévention jeunesse…) 19% ont pour intitulé générique référent ou responsable (jeunesse, activités jeunesse, enfance-jeunesse)

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Au-delà de l’intitulé du poste les fonctions principales de l’animateur sont :

• Conception, élaboration et mise en œuvre des projets

• Animation d’activités, de projet

• Développement du partenariat local (associations, établissements scolaires, club de prévention, structures et équipements de quartier..)

• Recherche et intégration des intervenants « vacataires »

• Coordination de l’équipe enfance-jeunesse

• Recherche, accueil, intégration et formation des bénévoles

• Accueil-tutorat des stagiaires scolaires et professionnels

Une minorité des animateurs a un statut de cadre

Ancienneté

L’ancienneté du titulaire du poste B est majoritairement d’au au moins 5ans.

11% des animateurs sont en poste depuis 1 an ou moins

22% des animateurs sont en poste depuis 1 à 2 ans

26% des animateurs sont en poste depuis 3 ans

33% des animateurs sont en poste depuis 5 ans et plus.

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8. Analyse et propositions d’orientations et interventions des centres sociaux et leur fédération

Agir une politique jeunesse ?

Jean-Claude RICHEZ de l’INJEP organise les différentes raisons qui peuvent amener à mettre en œuvre une politique jeunesse :

• Logique « familialiste » (La jeunesse relève de la sphère familiale. Il s’agit d’aider les familles à encadrer les jeunes)

• Logique de « Contrôle social » (Les jeunes sont dangereux. Il faut les surveiller, les occuper)

• Logique d’ « Insertion économique et sociale » (Le jeune est un problème. Il faut favoriser l’insertion des jeunes)

• Logique « Educative » (La jeunesse n’est qu’une question d’éducation, et la référence scolaire est dominante)

• Logique de « Développement local » (Le jeune est une ressource.)

• Logique d’« Autonomie » (Le jeune est un véritable acteur impliqué dans la construction de son parcours. Il faut accompagner les initiatives de jeunes).

Ces différentes raisons s’entrecroisent et expliquent pour lui la grande diversité de politiques jeunesses aujourd’hui. Approche des centres sociaux parisiens Les centres sociaux parisiens déclinent la plupart des ces approches en les fusionnant et en les adaptant en fonction des âges :

� Logique familiale et éducative avec les enfants de 6 à 14 ans � Logique éducative et d’autonomie avec les pré-ados et adolescents de 13 à 16 ans � Logique d’autonomie et d’insertion économique et sociale avec les 15 à 20 ans

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La logique de Développement Local, étant au cœur du projet du centre social, traverse l’ensemble des générations. Intervention

6-12 ans Intervention

12-14 ans Intervention

14-16 ans Intervention

16-18 ans Intervention

18-20 ans Intervention

20-25 ans Logique Familiale L.F L.F L.F L.F

Logique Educative L.E L .E L.E

Logique d’Autonomie L.A L.A L.A Logique Insertion Sociale L .IS L.IS

Logique Insertion Professionnelle L. IP L.IP L.IP L.IP

Afin de jouer pleinement leur rôle au cours de différentes étapes allant vers le « statut » d’adulte, il faut que les centres sociaux puissent disposer d’une équipe de salariés conséquente. En fonction de la réalité locale, du diagnostic réalisé par centre, des moyens disponibles ou mobilisables, 5 champs d’interventions peuvent être à développer et demandent des temps et des compétences différents. On peut estimer qu’un minima de 3 professionnels à temps plein serait un socle pour pouvoir intervenir qualitativement dans les différents champs à des degrés divers : l’intervention vers les 18-25 ans doit rester complémentaire des actions menées par d’autres acteurs. Politiques sectorielles / Politique globale. A ce jour, on constate un éclatement des politiques jeunesse entre plusieurs secteurs (temps libre, sport, culture, santé, emploi, logement…). La jeunesse est rarement envisagée de façon globale. Jean-Claude Richez indique quatre conditions de réussite dans la mise en œuvre d’une politique locale jeunesse.

1) Avoir une volonté politique (qu’elle soit à l’échelle d’une municipalité ou d’une intercommunalité). 2) Se donner des moyens, et notamment des animateurs professionnels. « Certes, cela génère des coûts, mais c’est un gage d’efficacité ». 3) S’appuyer sur la multiplicité et la diversité des associations d’un territoire qui sont des atouts incontestables (Ne pas oublier la place

importante de l’éducation informelle). 4) Laisser toute leur place aux jeunes dans la réflexion sur les politiques publiques (l’engagement des jeunes a évolué : plus ponctuel et plus

pragmatique. 2 idées : être visible et être utile).

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Animer, conduire une politique jeunesse à l’échelle d’une ville comme Paris est extrêmement complexe. La Ville de Paris et le Département déploient des moyens importants dans l’ensemble des secteurs liés à la jeunesse plurielle. Bien qu’il existe de nombreux intervenants et acteurs qui agissent au quotidien et en proximité, leur nombre est souvent faible au regard de la densité de population face aux enjeux de société et du vivre ensemble. Ces différents intervenants agissent souvent de façon cloisonnée et ce pour différentes raisons qui relèvent notamment :

• d’une posture institutionnelle,

• d’un manque de perception du « global » vis-à-vis d’une intervention segmentée

• de la pression du quotidien, l’urgence, qui peut bloquer toute velléité de concertation, rapprochement, réflexion collective …

• du regard négatif, justifié ou non, porté sur d’autres intervenants

• de l’existence d’un climat de concurrence (vis-à-vis du public ou de subventions)

• de l’absence de véritable espace de rencontre de proximité entre les différents intervenants

• de l’existence de nombreuses invitations à des réunions sans pour autant qu’elle « produisent collectivement » des effets concrets.

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Constats Remarques, effets,

questions

Propositions d’Orientations Implication Centre social

Implication

Fédération

Faire Centre Social

A Paris

-Forte densité de population (multiple)

Comment faire une intervention de proximité

Renforcer la politique de développement quantitatif des centres sociaux

Approche, contact avec associations locales

Réaffirmer, reprendre en main une mission fédérale prioritaire (développement du réseau)

-mixité sociale difficile Va à l’encontre du Projet social En faire un axe majeur de réflexion

Mise en place d’une réflexion collective

-Des locaux souvent insuffisants et implantation non aidante

Comment créer des espaces ados et/jeunes

CS éclaté ou non ?

Ajouter cette alerte à la revendication sur le coût des locaux

Poursuivre la pression au niveau départemental auprès des élus et des bailleurs

Image des Centres sociaux

-Les centres sociaux ont une forte connaissance du quartier, une implantation de proximité

-Ils sont pour les parents et les petits, pour les pauvres

- Mais non pour la jeunesse

Cette forte reconnaissance (territoire et population) entraîne une vision partielle du centre social.

Le centre social est souvent perçu comme dernier recours pour les plus modestes et les plus défavorisés.

On parle plus de Prévention et moins du vivre ensemble, lieu de citoyenneté…

.Revisiter notre « posture » afin de mieux l’affirmer et la défendre.

.Mettre en avant certains points forts des centres sociaux qui les distinguent : solidarité, humanité, écoute, disponibilité, transversalité, globalité, souplesse et adaptation …

.Création d’un observatoire à partir de bases validées par le réseau fédéral.

Présentation des informations, des données à partir d’une grille de recueil commune a tous les centres sociaux

.Imaginer des actions de communication reprécisant l’ensemble du Projet Centre Social.

.Sensibiliser le service de communication de la ville de Paris (textes dans les brochures, signalétique urbaine...)

.Créer des temps forts avec des partenaires

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Constats Remarques, effets, questions

Propositions d’Orientations

Implication Centre social

Implication Fédération

Un projet enfance –jeunesse particulier

-Multiplicité d’intervenants cloisonnés dans une logique de publics ciblés

- Les centres sociaux sont en très grande majorité sur des interventions auprès des 6-14 ans dans les champs interventions éducatifs et loisirs

Les centres sociaux doivent-ils développer des interventions sur les + de 15ans jusqu’au jeune adulte (jeune parent)

Quelle complémentarité ?

Ne pas abandonner trop vite des champs d’interventions (ALSH ; CLAS..)

.Défendre une approche territoriale de proximité.

.La jeunesse c’est l’affaire de tous.

.Renforcer la dimension jeunesse dans l’ensemble du projet global (dans l’accueil, ACF, défense des droits...)

.Vers un projet jeunesse global pouvant inclure l’ensemble des approches (familiale, éducative, sociale et professionnelle)

Approfondir et développer la particularité de l’intervention enfance-jeunesse du centre social

.Création d’une commission fédérale enfance-jeunesse

.Animation de rencontres jeunesse

.Mise en place de formation

.Mise en place de projets regroupant une majorité de centres sociaux

.A partir d’une orientation collective approuvée par le réseau départemental, déployer une stratégie en vue du développement des moyens nécessaires (Fonds européens, Conseil régional, fonds privés ..)

Politique jeunesse

-La lecture d’une politique jeunesse globale pour l’ensemble de Paris est difficile

-Il y a plutôt une logique d’équipements, de structures et de mise en œuvre de réponses sectorielles

-On perçoit un manque de cohérence et de collaboration étroite

Paris met des moyens importants en direction de la jeunesse .Mais est-ce que toutes les jeunesses sont atteintes ?

Question de coordination :

Certains élus d’arrondissements organisent des temps d’échanges et des temps forts

Des coordinations thématiques existent au niveau local animées par des EDL

Des regroupements associatifs existent dans certains quartiers

Des centres sociaux de proximité se coordonnent

.Militer pour une politique jeunesse (plurielle) départementale fondée sur les réalités locales.

.Renforcer, sinon susciter la mise en place de coordination de proximité inter-quartier.

.Agir pour la création d’un comité départemental (anti grande- messe)

.déterminer des zones de proximité ayant plusieurs centres sociaux

.Se concerter avec les clubs de prévention de proximité

.Entamer des rencontres avec différentes organisations au niveau départemental : UD des clubs de prévention ; Antenne Jeune ; Gestionnaires de Centres d’animation

.Etablir une stratégie de rapprochement avec l’Education Nationale.

.Sensibiliser les élus,

.Se rapprocher des conseils de la jeunesse

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Bibliographie sommaire

• Les jeunes, Olivier Galland, Paris, La découverte, Collection Repères, 7e édition 2009

• Les jeunes français ont-ils raison d'avoir peur ? Éléments de réponse d'Olivier Galland. Armand Collin – 2007 ,4ème édition

• Contribution du Conseil économique et social au pacte européen pour la jeunesse-2005.

• Un nouvel élan pour la jeunesse européenne- livre blanc de la commission européenne – 2001.

• Les politiques européennes de la jeunesse –pacte européen- communication de la commission européenne au Conseil – 2005

• Les jeunesses face à leur avenir-Fondation pour l’innovation politique-2008.

• Livre vert- commission sur la politique de la jeunesse- juillet 2009

• Rapport d’information sur la politique en faveur des jeunes-Sénat- 2009.

• Mettre en œuvre une politique jeunesse sur les territoires : quels enjeux ? INJEP- Jean Claude Richez-2009

• L’accueil des 11-15 ans dans le temps des loisirs-INJEP- Jean Claude Richez-2007

• Evaluation de la politique de l’enfance et de la jeunesse des CAF – CNAF-dossier d’études N°113-2009

• La prévention spécialisée à l’heure de la vérité culturelle –Conseil Technique de la Prévention Spécialisée-2009

• Les jeunes des quartiers prioritaires devant les politiques jeunesses –Angers- restitution de l’enquête socio-ethnographique-Chafik Hbila-2009.

• Observatoire des familles parisiennes – APUR - rapport 2010-

• Les dynamiques spatiales de la gentrification à Paris- Anne Clerval- CNRS-UMR- 2010.

• Conseil de Paris- communication sur la jeunesse- Bertrand Delanoé – 2003.

• Conseil de Paris- communication sur la jeunesse- Bertrand Delanoé – 27 septembre 2010.

• Rapport de l’observatoire des quartiers- Politique de la Ville- rapport 2007-APUR et DPVI.