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1 LE WARRANTAGE AU NIGER Rapport de mission Thème : « l’expérience des organisations et fédérations paysannes du NIGER sur le warrantage » Janvier 2010 Union Nationale des Producteurs de Coton du Burkina Tel. : (00226) 20 97 33 10– fax : 20 97 20 59 e-mail : [email protected]

Union Nationale des Producteurs de Coton du Burkina · sollicitude au cours du voyage d’étude ; ... préparent un rapport de quelques pages sur le fonctionnement du warrantage

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LE WARRANTAGE AU NIGER

Rapport de mission

Thème : « l’expérience des organisations et fédérations paysannes du NIGER sur le warrantage »

Janvier 2010

Union Nationale des Producteurs

de Coton du Burkina

Tel. : (00226) 20 97 33 10– fax : 20 97 20 59 e-mail : [email protected]

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REMERCIEMENT

Les participants à la mission tiennent à exprimer leur gratitude à :

• L’équipe GIPD-Burkina pour sa contribution technique à l’organisation, sa

sollicitude au cours du voyage d’étude ;

• Le programme AAACP qui a financé cette voyage

• La Banque Régionale de Solidarité – Burkina qui s’est intéressé au projet et

a bien voulu accompagner l’UNPCB dans son investigation ;

• L’équipe du Projet Capitalisation qui lui a réservé un bon accueil, et grâce

à qui la mission a pu rencontrer et nouer des contacts avec des organisations de

qualité.

Un grand merci à :

• SANI Mahamadou consultant- Formateur au projet capitalisation pour sa

grande disponibilité, les efforts déployés pour la réussite de la mission ;

Toutes les organisations paysannes et structures qui ont bien voulu nous

recevoir et partager leurs expériences.

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TABLE DES MATIERES

INTRODUCTION ...........................................................................................................................5

I. PREPARATION DE LA MISSION............................................................................................7

II. DEROULEMENT DE LA MISSION..........................................................................................8

II. 1 - le projet capitalisation et la promotion du système de warrantage .......................................8

II. 2 - les organisations paysannes pratiquant le warrantage.........................................................10

II. 3 - la visite des institutions de micro finance ...........................................................................15

II. 4 - visite d’organisations intéressées par le maïs .....................................................................18

III. RESTITUTION......................................................................................................................20

III.1 Au projet capitalisation .........................................................................................................20

III.2- A l’Union Nationale des Producteurs de Coton du Burkina................................................22

CONCLUSION..................................................................................................................................23

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ABREVIATIONS ET SIGLES

AGR Activités Génératrices de Revenus

BPA Bonnes Pratiques Agricole

BRS Banque Régionale de Solidarité

FAO Food and Agriculture Organization

GIPD Gestion Intégrée de la Production et des Déprédateurs

IMF Institut de Micro Finance

OP Organisation Paysanne

OPVN Office des Produits Vivriers du Niger Six S Se Servir de la Saison Sèche en Savane et au Sahel

UNPCB Union Nationale des Producteurs de Coton du Burkina

UPPC Union Provinciale des Producteurs de Coton

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INTRODUCTION

Cette mission a été financée par le Programme tous ACP relatif aux produits de base agricoles

(AAACP), dans le cadre du projet de promotion des bonnes pratiques agricoles. Pour contribuer à

l’organisation de la production et de la commercialisation du maïs issu des champs des producteurs

de coton, l’UNPC B a organisé un voyage d’étude sur le système de warrantage pratiqué par les

organisations paysannes du Niger.

Cette mission s’est déroulée du 5 au 14 décembre 2009 au Niger. Elle visait à outiller les

responsables de l’UNPCB sur les mécanismes du Warrantage.

De façon spécifique, les échanges d’expérience avaient pour objectifs de permettre aux participants

à la mission de :

� Connaître les raisons de la pratique du warrantage ;

� Connaître le fonctionnement du warrantage ainsi que son champ d’application;

� S’approprier les outils utilisés dans le mécanisme du warrantage;

� Découvrir les difficultés dans la pratique du warrantage ;

� S’informer sur les mécanismes de gestion des risques ;

� Nouer des partenariats avec des organisations sœurs du Niger pour commercialiser les

produits céréaliers ;

� Approfondir avec le projet capitalisation les axes de partenariats à développer ; cela pourrait

porter entre autres: l’intégration du GIPD dans le dispositif de formation/vulgarisation de

l’UNPCB, le développement du warrantage pour les membres de l’UNPCB, le renforcement

de l’approche genre, les mécanismes d’approvisionnement en intrants ; la capitalisation des

bonnes pratiques.

Résultats attendus

Les représentants de l’UNPCB ont effectué le voyage d’étude afin d’être outillés sur les

mécanismes du Warrantage.

De manière spécifique, il était attendu qu’à l’issu de la mission, les participants :

� Sachent définir le warrantage;

� Connaissent son fonctionnement ainsi que son champ d’application (environnement

institutionnel) ;

� S’approprient les outils utilisés dans le mécanisme de warrantage;

� aient une connaissance des risques liés au système et les mécanismes de gestion de ces

risques ;

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� Soient parvenus à conclure des partenariats pour commercialiser les produits céréaliers.

� préparent un rapport de quelques pages sur le fonctionnement du warrantage et les

conclusions et recommandations tirées de la visite, à l’attention de l’UNPCB et de la FAO,

� définissent des activités d’appui du Projet Capitalisation au développement du warrantage

par l’UNPCB,

� analysent les problématiques de la participation des femmes aux activités productives,

associatives et de leur accès aux appuis extérieurs,

� identifient des pistes de solutions aux problématiques de la participation des femmes,

� partagent les pratiques de l’UNPCB en approche genre,

� connaissent mieux les perspectives et potentialités de participation égale des hommes et des

femmes aux activités de warrantages et de commercialisation des produits céréaliers.

Participants

L’UNPC B a mandaté son Chargé de la Commercialisation maïs, M. SAWADOGO Oumarou,

qu’il a responsabilisé pour le warrantage, sa Cheffe de service Communication et Relations

Publiques, Mlle SOMDA Rose et deux élus venant de deux de ses démembrements, le

Président de l’UPPC Comoé, M. DIABATE le Secrétaire de l’UPPC Kénédougou, M.

TRAORE Dramane d’aller apprendre davantage sur le warrantage, au Niger où la pratique est

développée.

La mission a été renforcée par la participation de la Cheffe d’agence de BRS- Bobo, Mme

FORO Alimata et de l’Assistante Technique chargé du renforcement des capacités des

organisations paysannes du projet GIPD, Mme WANGRE Priscille.

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I. PREPARATION DE LA MISSION

Cette mission a pu se tenir grâce à l’appui financier du projet GIPD-Burkina, du projet

capitalisation du Niger et l’appui technique de l’agence BRS-Bobo.

En plus de l’appui financier, ces deux institutions ont fortement contribué à l’organisation de la

mission. En effet, l’Assistante Technique chargée du Renforcement des Capacités des

Organisations Paysannes du projet GIPD-Burkina a accompagné les participants, les responsables

du projet capitalisation du Niger ont participé à l’élaboration du programme du séjour et aux

contacts avec les structures identifiées. La Cheffe d’agence Bobo de la BRS a bien voulu apporter

son appui à la rédaction du rapport mission.

L’UNPC B très intéressée par les systèmes contribuant à la sécurité alimentaire des populations

rurales, a pris les dispositions pour le bon déroulement du voyage jusqu’au Niger, elle a fourni les

moyens de transport et a préfinancé les frais de prise en charge de l’équipe de la mission, sauf ceux

de l’Assistante Technique du projet GIPD-Burkina.

Avant le départ pour le Niger, le samedi 5 décembre, l’équipe s’est réunie à l’antenne de l’UNPC

B à Ouagadougou pour une revue des objectifs à atteindre, de la méthodologie adoptée et la

répartition des taches.

Le Chargé de Commercialisation du maïs de l’UNPC B, désigné comme chef de mission, a procédé

à la lecture des termes de référence du voyage d’étude. Le contenu n’a fait l’objet d’aucun

commentaire majeur, car tous les délégués en avaient pris connaissance ou avaient été informés des

objectifs et des activités majeures qui seront menées durant le séjour au Niger. Ils ont demandé à ce

que chacun des partants aient une copie dure de la dernière version des Termes de références, ce qui

a été fait sur le champ. La Cheffe de l’agence BRS à Bobo et la Cheffe du service Communication

et Relations Publiques de l’UNPC B se sont porté volontaire pour la rédaction du rapport de

mission.

Le Coordonnateur du projet GIPD qui a assisté à une partie de la réunion, a insisté sur les

échanges réciproques au cours du séjour. Il a souligné que projet capitalisation du Niger a exprimé

un intérêt pour les BPA pratiqués dans le cadre du projet GIPD-Burkina.

Avant de lever la séance, il a prodigué ses encouragements et émis des vœux pour le succès de la

mission.

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II. DEROULEMENT DE LA MISSION

II. 1 - le projet capitalisation et la promotion du système de warrantage Le lundi 08 décembre dans la matinée, la délégation a été reçue par les responsables du projet

capitalisation. Quatre points ont été discutés avec les responsables du projet capitalisation :

- La validation du programme de la mission,

- La présentation du projet capitalisation et des responsables de la coordination,

- La Présentation du système warrantage,

- La Présentation de la dimension genre du projet capitalisation.

Echanges avec les responsables du projet Capitalisation

a) Validation du programme de la mission

Le projet de programme élaboré en concertation avec l’UNPC B a été adopté. Le Coordonnateur du

projet capitalisation a toutefois souligné qu’il attendait toujours la confirmation des rendez vous

avec des Institutions de Micro Finance et l’OPVN.

b) Présentation du projet capitalisation

Le projet capitalisation a ensuite été présenté par le Coordonnateur.

Le projet capitalisation a été élaboré suite au succès du projet Intrant et en appui au projet IARBIC.

Le projet capitalisation se focalise sur la capitalisation des bonnes pratiques en appui à la

production et à la sécurité alimentaire.

Il est assez récent, l’une de ses activités majeure sera de documenter, capitaliser, valoriser et

favoriser l’échange et l’appropriation des expériences issues de quatre pays à savoir, le Bénin, le

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Burkina, le Niger et le Sénégal. Ce projet est l’un des axes du programme FAO « gestion des

connaissances et genre ».

c) Le warrantage au Niger

Ce point a été présenté par un Consultant spécialiste du warrantage.

De sa présentation, il ressort que le warrantage est une opération de crédit de quelques mois dont la

garantie est un stock de vivres liquidables par la banque ou l’Institution de Micro Finance en cas de

défaillance.

Traditionnellement, les producteurs déposent leurs vivres dans un entrepôt sécurisé et ils reçoivent

un récépissé, ou warrant en terme commercial, leur permettant de solliciter un emprunt à la banque.

Le paysan peut ainsi accéder à un crédit lui permettant de faire face à ses obligations financières à

la récolte, et récupérer sa production après remboursement à une période de pénurie où les prix sont

généralement hauts ; en contre partie l’IMF, dispose d’une garantie plus fiable.

Ce système a été très vite adopté par les producteurs parce qu’il leur permet de sécuriser une partie

de leur production en attendant la période de soudure.

En 1999, à son démarrage, le Projet Intrants Niger-FAO-Belgique, tout comme les nombreux

projets de développement, a rencontré des difficultés pour le financement des intrants agricoles,

dans le cadre de la mise en œuvre de son mandat de « promotion de l’utilisation des intrants

agricoles par les organisations de producteurs ».

En effet si les solutions techniques culturales existent, elles ne peuvent cependant aboutir si l'accès

aux intrants reste aléatoire avec une disponibilité à point nommé et un financement non assurés.

d) La dimension genre dans le projet capitalisation

La responsable de la question genre a présenté la problématique genre dans la gestion des

intrants.

De son intervention, il ressort que les femmes représentent plus de 60% de la force de travail

agricole, mais elles sont faiblement représentées dans les organisations paysannes. Elles ne

constituent en moyenne que 31% des membres des Organisations Paysannes (OP) appuyées par le

Projet Intrants. Cela pourrait s’expliquer par le fait que certaines OP n’acceptent comme membres

que les chefs d’exploitation ; un statut qui est rarement reconnu aux agricultrices, même si elles le

sont de facto.

Par conséquent, leurs besoins (en intrants notamment) et leurs intérêts ne sont pas pris en compte et

elles sont peu à bénéficier de formations.

Ainsi, à titre d’exemple, elles n’ont bénéficié des investissements de formation qu’en 2006.

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Les femmes en tant que pourvoyeuses de denrées alimentaires sont les premières concernées et

actrices de la sécurité alimentaire. Cependant, elles ont peu la possibilité d’accéder aux ressources

productives, sociales, politiques et économiques, aux informations sur le milieu rural et

l’agriculture.

Ces présentations ont suscité d’intéressants échanges sur l’adaptation du warrantage au contexte du

Burkina et aux objectifs de l’UNPC B, particulièrement à son projet de production et de

commercialisation du maïs.

Le traitement de la question genre à l’UNPC B été aussi discuté. Les élus, assistés des cadres ont

expliqué que l’UNPC B est consciente du rôle important de la femme dans la production agricole

et dans l’accompagnement technique. Elle compte une femme dans son Conseil de gestion, des

groupements de base typiquement féminins, des techniciennes qui œuvrent à différents niveaux.

Et L’UNPC B reste disposée à toute collaboration pour mieux valoriser l’apport féminin dans le

fonctionnement de l’organisation et surtout dans la rentabilité de l’exploitation.

L’Expert en Communication du projet a ensuite été chargé d’accompagner la mission au siège

d’une des plus grandes fédérations d’organisations Paysannes du Niger, Mooriben.

II. 2 - les organisations paysannes pratiquant le warrantage

a) Entretien avec les responsables de MOORIBEN

Au siège de Mooriben, la délégation a été reçue par le Président, le Responsable de la

Communication assurant l’intérim du Secrétaire Exécutif et le chargé du programme Sécurité

Alimentaire.

Ils ont présenté leur fédération. Mooriben, qui signifie « Finie la misère » elle est la fédération des

unions et groupements paysans du Niger. Son histoire est liée au Six S car les OP qui la composent

ont été crée grâce aux actions menées par l’ONG du Burkina, les Six S.

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Mooriben a été créée en 1993 et regroupe 25 unions de divers métiers ruraux et réparties dans trois

régions. Sept femmes siègent à son conseil d’administration.

Mooriben dispose d’une équipe technique de six personnes qui aident à l’exécution de trois grands

projets à savoir, l’approvisionnement des producteurs en intrant à travers la mise en place des

boutiques d’intrants, les banques céréalières avec le warrantage, la récupération des terres à travers

le système « Food for work ».

Mooriben pratique le warrantage depuis plus de sept ans. En 2007, elle a bénéficié du programme

« sécurité alimentaire » financé par le comité catholique contre la faim et pour le développement.

Quatorze unions ont pu démarrer le warrantage grâce un financement de trente neuf millions deux

cent cinquante milles deux cent franc CFA.

En 2008, l’enveloppe financière a été augmentée et le programme a investi cent vingt sept millions

trois cent soixante neuf mille franc CFA dans le warrantage.

Seize mille cent quatre vingt deux sacs ont été stockés durant ces deux années de pratique du

warrantage. L’arachide a été la spéculation la plus stockée.

• La mise en œuvre du warrantage dans la fédération

Mooriben à défini une procédure simple pour la mise en œuvre du warrantage :

A la fin de la saison agricole, avant les récoltes, la fédération organise des missions de

sensibilisation dans toutes ses unions. Au cours de ces rencontres, Mooriben incite ses unions à

établir la liste des membres intéressés par l’opération, à identifier le type de produit et la quantité à

stocker. Elle leur fixe un délai de réception de ces informations. De l’avis du chargé de programme,

cette étape est très importante car elle permet à Mooriben de connaître exactement les capacités et

besoins de ces membres et aussi d’estimer le montant probable du crédit à solliciter auprès des

Instituts de Micro Finances.

Après cette expression des besoins, chaque union prend contact avec les IMF pour négocier les taux

d’intérêts. Mooriben se porte garante de la solvabilité de l’union auprès de l’IMF.

Après cet exposé, la délégation a voulu en savoir davantage sur les difficultés dans le warrantage.

Les représentants de Mooriben ont cité comme difficultés récurrentes, les retards dans la

transmission des besoins, les démarches pour bénéficier du financement, le cours instable des

produits agricoles à partir duquel le montant du crédit est décidé.

Pour faciliter le remboursement, Mooriben veille à fixer le montant du crédit à partir du cours bas

des produits agricoles.

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b) L’Union de KONKORIDO

Après la fédération Mooriben, la délégation s’est rendue à Konkorido pour une rencontre avec leur

union villageoise.

A Konkorido, la délégation a pu s’entretenir avec les membres de l’Union et des notables de la

localité dont le chef du village.

Selon les membres, l’Union de Konkorido a été crée en 2004, elle est des unions les plus

dynamiques de la fédération Mooriben. Le warrantage a été l’une première activité qu’elle a

menée.

• Mise en œuvre du warrantage dans cette union villageoise

Pour la première expérience, l’OP ne disposait que de quelques sacs de céréales et ne possédait pas

de magasins. Le chef du village leur a alors prêté un local.

Avec les besoins de leurs membres et munie de ces garantie originales, l’OP a contacté l’IMF

TANADI pour négocier un crédit pour financer les AGR de ses membres. L’OP s’étant au

préalable renseignée sur prix des produits en cours dans les marchés locaux a pu convaincre lever

l’IMF TAANADI qui leur a accordé un crédit raisonnable de 900 000 CFA.

TANADI a accepté de considérer les produits stockés comme garantie, elle a convenu avec l’OP

d’un délai de remboursement de six mois et du prélèvement d’un intérêt mensuel de 2,5%.

L’OP et TANADI ont formalisé leur accord à travers une convention. Les agents de TANADI se

sont rendus à Konkorido pour inspecter les produits et participer à la fermeture du magasin. Ils ont

établi, avec l’OP, un calendrier de suivi et de contrôle du stock.

Quatre mois après la signature du contrat avec l’IMF, l’Union de Konkorido a commencé la

récupération du crédit auprès de ses membres. Cette récupération se fait au cours des réunions de

l’OP.

Dans le cinquième mois, elle a organisé une réunion d’évaluation du déroulement du warrantage.

De l’avis du Président de l’Union, la première expérience de warrantage a été un succès, les

producteurs étaient satisfaits d’avoir obtenu des revenus supplémentaires grâce aux activités qu’ils

ont pu mener et de disposer en plus, de vivres qu’ils avaient le loisir de commercialiser ou de

consommer durant la période de disette que constitue le début de la saison de pluie.

Les autres villages, informés du succès du warrantage à Konkorido, ont demandé à ce que

l’initiative soit étendue à leurs localités.

Ainsi en 2005, 4 OP de villages voisins, se sont associées à l’Union de Konkorido. L’initiative

s’est par la suite étendue à tous les villages de la commune d’où ressort Konkorido. Le nombre de

magasins ouverts pour le warrantage est passé de 26 à la première année à 35 en 2008/2009. Les

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responsabilités de l’Union de Konkorido ont aussi augmenté, elle suit le déroulement du

warrantage de toutes les OP de sa commune.

L’IMF TANADI est passé d’un prêt de 900 000 CFA en 2004 à 63 810 000 CFA en 2008. Les OP

continuent de rembourser à 100%.

En 2009, Ces OP ont crée une fédération, FARA, dont la présidence est assurée par le président de

l’Union de Konkorido. La fédération compte actuellement 2535 membres hommes et femmes.

Les femmes occupent huit postes sur douze dans les instances de décisions. Les membres affirment

qu’elles ont été élues pour leur compétences et parce qu’ils croient que « les femmes travaillent

plus honnêtement que les hommes ». La fédération a initié un projet pour la construction de deux

magasins modernes.

A l’issue de la présentation, la délégation a introduit le débat par des questions qui portaient sur :

Le type d’AGR le plus souvent mené, les formations reçues, les activités communautaires menées,

les autres avantages du warrantage, la clé du succès du warrantage.

Suivant leurs réponses, l’embouche des animaux d’élevage est l’AGR qui intéresse le plus les

producteurs et productrices. Elle est suivie de la commercialisation des céréales que les producteurs

pratiquent avec le produit de leur warrantage et en période de soudure.

Pour ce qui est du renforcement des capacités, seul le Président a bénéficié d’une formation sur le

warrantage. Les membres expriment leurs besoins de bénéficier de formations à chacune des

missions de Mooriben.

Aucune activité communautaire n’a été menée pour le moment, par l’union, mais la fédération

FARA a initié un projet de construction de magasins.

En plus de l’accès au crédit, le warrantage a eu des effets positifs sur le plan socio-économique,

les membres soulignent que le warrantage a permis aux producteurs de développer leurs capacités

d’épargne, de constituer un fond et de capitaliser leurs richesses. Il a aussi permis la

redynamisation de certaines activités, comme la fabrication des outils agricoles dans les villages.

L’union dispose d’un fond de roulement constitué à partir d’une taxe, 25 CFA, prélevée pour

chaque sac entreposé.

La confiance est la clé du succès du warrantage, de l’avis des membres de l’union de Konkorido.

Ils conseillent de ne pas laisser la méfiance s’infiltrer dans les OP, ni s’installer entre les OP et les

IMF.

« Le warrantage est basé sur la confiance et la solidarité, si ces valeurs s’effritent, tout le

système est menacé » ont prévenu les membres de l’union de Konkorido.

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c) Réunion avec les responsables de l’Union de DANTCHANDOU

La délégation s’est rendue à Dantchandou pour une réunion avec les membres de leur union. Elle a

été reçue par les premiers responsables de cette OP. Ils ont bien voulu lui présenter leur union, ses

activités dont la pratique du warrantage. Activité sur laquelle ils se sont appesantis.

De l’exposé du président, il ressort que l’Union de Dantchandou regroupe 20 groupements.

• Le warrantage à DANTCHANDOU

Le processus de mise en œuvre est le même que celui appliqué à Konkorido. A la différence que

l’Union de Dantchandou dispose d’un comité chargé spécifiquement de cette activité.

Les membres de ce comité sont chargés de la sensibilisation, de veiller à la constitution des stocks.

Ils servent d’intermédiaires entre l’union et le groupement. Ce comité est aussi chargé du suivi des

prix sur les marchés locaux. Le comité conseil les producteurs sur l’utilisation du crédit obtenu, les

modalités de remboursement du crédit.

Après l’exposé, la mission a voulu en savoir davantage sur les instances de décisions de l’union, la

méthode utilisée pour le transport des fonds et les risques encourues, l’utilité des boutiques

d’intrants, le degré d’autonomie financière de l’union, les partenaires de l’union, la promotion des

pratiques agricoles dans l’union.

Les membres de l’Union se sont exprimés sur ces points.

Ainsi pour ce qui concerne :

- Les instances de décisions : les membres de l’Union ont rappelé qu’ils ont mis en place un

bureau de douze personnes dont deux femmes.

Le comité chargé du warrantage fait partie de ce bureau. Ce comité est composé de trois

personnes, le Président, le secrétaire et le trésorier. Il en existe un dans chaque village. En plus

des tâches citées dans l’exposé, le comité est chargé de collecter les fonds dus au titre des

crédits, de faire le point du déroulement de l’activité warrantage dans chaque village. Les

membres des comités ont un mandat de trois ans renouvelable.

- Le transport des fonds et les risques encourues : pour amoindrir les risques, le comité

collecte les fonds le jour du marché. L’argent collecté est reversé toutes les deux semaines à

la caisse. La liste des personnes ayant contracté le prêt est également actualisé

périodiquement.

- Les boutiques d’intrants : selon eux, ces boutiques facilitent la mis à disposition des

intrants auprès des producteurs, certaines ont été crée avec des appuis extérieurs.

- La question de l’autonomie financière de l’Union : Les responsables ont assuré que

l’Union possède un fond propre. En 2008, elle avait pu stocker 1703 sacs de produits

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agricoles dans 12 magasins. Et avait pu obtenir des IMF, un prêt de 15 millions pour 200

producteurs.

- Les partenaires : l’Union a noué plusieurs partenariats avec le Catholique Relief, la

Coopération Suisse, Novib, Oxfam, les Pays Bas, le Comité catholique contre la faim,

l’ICRISAT, le projet capitalisation, le PAM, la FAO.

- Les bonnes pratiques agricoles : L’Union a bénéficié de 76 charrettes pour le transport de

la fumure organique. Ses membres ont été sensibilisés sur les avantages des semences

améliorées grâce à la mise en place de parcelles de démonstrations.

- Le Zaï, les sémis en démi-lune sont les techniques de restauration des sols qu’ils pratiquent

le plus.

II. 3 - la visite des institutions de micro finance

a) TANNADI

La rencontre avec Tannadi avait pour objectif la connaissance des activités de cette institution

relatives au warrantage.

Elle a eu lieu le 9 décembre 2009 de 10h à 11h 36 mn avec le Directeur de l'exploitation

représentant le directeur général.

Après les formules de politesse, le chef de mission a donné l'objet de la visite et présenté l'équipe.

Le Directeur d'exploitation nous a fait une brève présentation de l'institution de micro finance.

Tannadi est une coopérative d'épargne crédit issue d'un programme décentralisé mis en place par

l'Agence Française pour le Développement en 1992 pour des activités de micro crédit qui a pris fin

en 2002. Elle couvre 03 régions sur les 08 régions du pays.

Tannadi qui signifie « prévoir » a pris le relais des activités de ce programme tout en bénéficiant

d'une ligne de crédit de 160 millions F CFA.

En outre, Tannadi a bénéficié de l'accompagnement de partenaires tels que la Société Internationale

pour l'investissement (100 millions) et Planète Finance (20 000 euros).

Elle propose des comptes individuels et des comptes de groupement et associations. Ces activités

sont principalement la collecte de l'épargne et l'octroi de crédits. Elle fait du crédit aux particuliers

comme aux groupements.

Les premiers warrantés à hauteur de 16 millions ont été mis en place en 2004 en collaboration avec

le projet intrant pour la sécurisation des semences.

En 2006 les crédits warrantés s'élevaient à 242 millions FCFA sur un encours total de 500 millions.

Les ressources dédiées à cette forme de crédit spécifique ont été obtenues auprès de la BRS - Niger.

Ces prêts BRS sont accordés avec la garantie du Fonds de Solidarité Africaine à hauteur de 150

millions de FCFA.

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S'agissant des conditions d'octroi des prêts warrantés aux organisations paysannes, la procédure est

la suivante :

� Vérifiez le site, les conditions de stockage et la valeur du stock existant ; cette tâche est

effectuée par l'agent de crédit ;

� Une fiche comprenant les quantités stockées par chaque demandeur de crédit est transmise au siège ;

� L'analyse des dossiers est faite, et le prêt est accordé en fonction du prix du marché; soit

80% de la valeur sur le marché avec un taux d'intérêt de 2,5% par mois.

� Un planning de suivi de stock est établi de concert avec le comité de gestion de

l'organisation paysanne qui garde une clé du magasin et l'autre clé reste avec l'agent de

crédit.

� Le warrantage dure 5 à 6 mois et le dénouement se fait dès remboursement total du crédit.

� Le remboursement a toujours été fait sur les revenus issus des activités génératrices de

revenus, mais pas sur la vente du stock.

Les difficultés évoquées par Tannadi relatives aux crédits warrantés sont liées à la mauvaise

gouvernance des organisations paysannes.

Par ailleurs, lors de nos échanges des insuffisances ont été soulevées notamment :

- Tannadi ne prend pas d'assurance sur le stock : Les fonds collectés et détenus au niveau

des comités de gestion des organisations paysannes ne sont pas sécurisés,

- Elle n'a pas de normes réglementaires pour la construction des magasins

b) KOKARI-SICR

A Kokari, la mission a été reçu par le Directeur de crédit qui a présenté l’institution de micro

finance.

Crée en 1994, Kokari est née de la volonté des anciens de la ligue des coopératives des Etats Unis

d'Amérique (CLUSA). Elle compte 18 membres fondateurs. Elle intervient uniquement dans le

milieu avec une équipe de 17 agents de crédits repartis dans 07 régions. Chaque agent de crédit a un

rayon de 50 à 60km. La spécificité de Kokari est le financement rural sans passer par la collecte de

l’épargne. L'encours de crédit warranté s'élève à environs 100 millions en 2008.

Les partenaires financiers de Kokari sont SIDI, BRS et Alterfinance auprès de laquelle Kokari a eu

un financement de 100 millions au taux de 6%. Elle dispose d'un fonds de garantie de 180 millions

à SOMIBANK, fonds reçu de l'ONG CLUSA.

Néanmoins, les activités de crédit de Kokari sont beaucoup plus soutenues par la BRS – Niger.

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Les procédures et étapes pour le crédit warranté sont:

� Disposer d'un magasin à double cadenas ;

� Déposer la demande de crédit ci joint la liste des bénéficiaires et les quantités déposées par

chacun ;

� Vérifier l'existence physique du stock et des conditions de stockage ;

� Vérifier les prix sur le marché des stocks constitués ;

� Établir le planning pour l'inventaire du stock (ex: tous les 02 mois) ;

� Débloquer les fonds pour le comité de gestion chargé de la répartition.

Les produits qui sont pris en warrantage peuvent être le mil, le souchet, l'arachide, l'oseille.

Les taux appliqués varient de 2,2 à 2,5 % par mois.

Contrairement à Tannadi, Kokari se fait rembourser sur la vente du stock de produits sur lequel le

crédit warranté est endossé.

Ainsi, le dénouement du warrantage se fait de la manière suivante :

� L'agent de crédit suit l'évolution des prix sur le marché, cherche les débouchés et informe les organisations paysannes des opportunités de vente.

� La vente est faite en présence de l'agent de crédit et du comité de gestion de l'organisation

paysanne. c) Rencontre avec la BRS-NIGER

La délégation a été reçue par le directeur général, la directrice du crédit et du portefeuille et le chef

de service crédit. Les échanges ont portés sur l'accompagnement de la BRS pour le warrantage.

Le Directeur a pris le soin de préciser que la BRS ne finance pas directement les organisations

paysannes dans le cadre du warrantage.

Leur approche est de refinancer les institutions de micro finance qui ont l'avantage de la proximité

pour accorder des crédits warrantés. Cette disposition est prise compte tenu des contraintes liées au

suivi du crédit warranté. A ce jour, la BRS a environ un encours de 300 millions de FCFA pour le

financement du volet warrantage uniquement. Les taux de remboursement sont satisfaisants. En

effet elle n'a pas encore d'impayés liés aux concours destinés au warrantage.

Certaines institutions de micro finance qui ont bénéficié de crédit auprès de la BRS disposent des

fonds de garantie. Le fait d'avoir un fonds de garantie n'est pas une condition suspensive pour

l'octroi de crédit, Cependant il est préférable de l'avoir pour sécuriser davantage le concours de la

banque.

S'agissant de la possibilité de faire le financement direct de certaines organisations faîtières, la BRS

- Niger n'a pas envisagé cette approche, mais la question reste à approfondir. Pour le moment, la

BRS - Niger préfère privilégier le développement des relais financiers. C'est pourquoi, les

institutions de micro finance que nous avons visitées sont des partenaires de la BRS - Niger.

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II. 4 - visite d’organisations intéressées par le maïs

Ces visites se sont déroulées dans la journée du vendredi 11 décembre 2009.

a) l’agence Niamey de l’Office de Produit Vivrier du Niger

La mission n’a pu obtenir de rendez vous avec la Direction Générale de l’OPVN.

Elle a néanmoins pu se rendre dans l’agence de Niamey où elle a été reçue par le chef de centre et

le responsable des magasins qui assurait l’intérim du chef d’agence. Ces responsables ont permis à

la délégation de visiter les magasins et ont accepté échangé avec la délégation sur les conditions de

stockage, les produits utilisés pour conserver les céréales, les normes de qualité auxquelles les

céréales doivent répondre.

Cependant, les agents rencontrés n’étaient pas habilités à mener une discussion commerciale. Ils

ont donné des contacts des responsables commerciaux.

b) la ferme Avicole GOUDEL

La mission s’est ensuite rendue à la ferme Avicole de GOUDEL. Le Chargé de la production et de

la commercialisation du maïs de l’UNPC B a eu un entretien d’affaire avec le propriétaire de la

ferme. Le propriétaire ne s’exprimant qu’en anglais, la cheffe de service Communication et

Relations Publiques a été leur interprète.

Les discussions ont porté sur les quantités de céréales que l’UNPC B est en mesure de fournir, son

prix de cession, les délais et conditions de livraison.

Le propriétaire de la ferme a exprimé ses besoins en maïs à une moyenne de 1, 500 tonne par an. Il

s’est montré intéressé par la proposition de l’UNPC B mais espère que la faîtière acceptera de revoir

à la baisse les prix. Il a donné son adresse et a exprimer le souhait que les négociations se

poursuivent par le canal de l’email. La mission a pu visiter la ferme en compagnie de son premier

responsable. Il a bien voulu s’exprimer sur son investissement, les infrastructures les produits de la

ferme, mais a refusé de donner des informations ses bénéfices, sa production d’œufs par jour, ses

clients, etc.

c) Le Groupement des Aviculteurs Privés de la Communauté Urbaine de Niamey et

Environnant (GAP/CU/E)

Dans l’après midi, la délégation s’est rendue à la ferme Baobab situé dans une banlieue de Niamey

où elle s’est entretenue avec le Président, qui l’y a accompagné, et le secrétaire général du

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Groupement des Aviculteurs et Privés /Communauté Urbaine de Niamey et Environnant

(GAP/CU/E) propriétaire de la ferme Baobab.

Le GAP/CU/E comprend 25 membres de divers profil et qui élèvent entre 100 et 5 000 volailles. le

GAP/CU/E est dirigé par un conseil d’administration.

Toute la production des membres du GAP est consommée au Niger. Les membres Groupement

procède à des commandes groupées pour les intrants essentiels nécessaires à leur activités

(poussins, composants alimentaires venant d’Europe), mais n’applique pas encore cette méthode

pour la commande des céréales locales, notamment le maïs. Ces responsables ont affirmé que le

GAP pourrait être intéressé par les propositions commerciales de l’UNPC B.

Les échanges ont porté sur La quantité moyenne de céréales consommée dans les fermes du GAP,

Le prix du maïs en fin de campagne agricole.

Pour ce qui concerne :

- La quantité moyenne de céréales consommée dans les fermes du GAP : selon le Secrétaire

Général, les fermiers du groupement achètent autour de 18 tonnes de maïs pour alimenter

leurs volailles;

- Le prix du maïs en fin de campagne agricole : d’octobre à décembre, le prix du maïs

oscille entre 14 000 CFA et 15 000 CFA dans les marchés de Niamey.

Poussins de la ferme Baobab de gauche à droite, le SG et le Vice Président du GAP/CU/E

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III. RESTITUTION

III.1 Au projet capitalisation Le samedi 12 décembre, la délégation burkinabè a fait le bilan de son séjour au Projet

Capitalisation, elle a aussi discuté des possibilités de collaboration avec le projet.

Ainsi la délégation a identifié sept axes de collaboration:

- la formation sur les mécanismes de warrantage ;

- l’accompagnement dans la mise en œuvre du warrantage sur le terrain ;

- le renforcement des relations commerciales avec les structures telles que l’OPVN, le

PAM-Niger et les différentes Organisations Paysannes ;

- l’appui du projet capitalisation dans la construction de relations entre l’UNPC B et les

ministères du Commerce et de l’Agriculture du Niger

- l’accompagnement dans la promotion du genre ;

- un appui dans l’organisation d’une visite d’échanges au Ghana, pays dans lequel se

pratique un type de Warrantage qui semble mieux répondre aux ambitions de

l’UNPCB ;

- un accompagnement dans la recherche de partenaires capables d’appuyer la mise en

place d’un fonds de garantie.

Ces axes ont fait l’objet d’échanges approfondis.

Bilan de la mission avec les responsables du projet capitalisation

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a) le renforcement des relations commerciales avec les structures telles que l’OPVN, le

PAM-Niger et les différentes Organisations Paysannes

Avant d’évoquer les perspectives de partenariats, le Coordonnateur a souligné que le contexte

particulier, la menace d’une famine dans les pays sahéliens dans lesquels la campagne agricole a été

difficile, rendent les institutions œuvrant pour la sécurité alimentaire suspicieuses et explique en

partie le manque de motivation des responsables du PAM et de l’OPVN à recevoir des visiteurs.

Il a ensuite assuré de la disponibilité du projet capitalisation à accompagner l’UNPC B dans le

renforcement des relations commerciales nouées.

Il a suggéré à l’UNPC B d’insister auprès du PAM – Burkina pour être dans la liste de ses

fournisseur. Dans ce sens, un lien entre l’UNPC B, la BRS et le PAM - Burkina pourrait être établi.

La BRS- Burkina pourrait préfinancer l’achat du maïs jusqu’à 80% dans le cas d’une commande du

PAM.

b) L’accompagnement dans la promotion du genre

Le projet capitalisation se propose de repérer des ONG basées au Burkina pour assurer un appui à

l’UNPC B dans l’élaboration et l’exécution d’activités genre. De plus, il pourrait favoriser des

échanges sur la condition de la femme rurale et des AGR féminines.

c) La mise en œuvre du warrantage – Niger

La délégation et le projet ont identifié un certain nombre d’activités pouvant être mis en œuvre à

court ou à moyen terme. Il s’agit d’identifier une OP, les besoins de ses membres, discuter avec la

banque ou une institution financière du crédit et du taux appliquée, réaliser une phase test.

Les représentants de l’UNPC B pensent que le warrantage pourrait être adapté au système du

Burkina. Ils estiment que pour le réussir, les institutions financières et les Organisations Paysannes

devraient avoir la même compréhension des objectifs du système. Ces acteurs devront rester

vigilants car d’autres difficultés pour apparaître durant la mise en œuvre sur le terrain.

Le warrantage tel que pratiqué au Niger pourrait être expérimenté dans deux UDPC avec l’appui de

la BRS.

d) La découverte du type de warrantage pratiqué au Ghana

Le warrantage tel que pratiqué au Niger, est bénéfique pour le producteur désirant valoriser ses

vivres pour la période de soudure. Ce système n’est pas très adéquat pour les grandes Organisations

Paysannes désirant commercialiser, dans les meilleures conditions, des milliers de tonnes de leurs

productions agricoles.

Pour ce faire, les représentants de l’UNPC B estiment nécessaire de continuer à s’informer sur le

warrantage. Dans ce sens, le projet capitalisation pourrait continuer son appui en participant à

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l’organisation d’une mission d’étude du warrantage pratiqué avec des quantités importantes de

produits agricoles et qui comprend un système d’entreposage performant. Ce système est courant au

Ghana. De manière générale, le projet capitalisation pourrait appuyer les Organisations Paysannes

Burkinabè dans la capitalisation et la valorisation de leurs bonnes pratiques.

e) La collaboration entre l’UNPC B et les OP soutenues par le Projet Capitalisation

Les représentants de l’UNPC B ont évoqué la possibilité d’un appui technique de l’UNPC B, aux

fédérations, pour la constitution de leur fonds propre, pour l’amélioration de leur système

d’organisation de financement et de gestion. L’UNPC B pourrait guider et s’entretenir avec des

représentants d’OP du Niger s’ils viennent en voyage d’étude au Burkina.

Le Président de l’UPPC Comoé, expliquant le fonctionnement de l’UNPC B

III.2- A l’Union Nationale des Producteurs de Coton du Burkina Le mardi 15 décembre, les mandatés de l’UNPC B ont été invités à la réunion du bureau exécutif de

leur faîtière pour une première restitution de la mission. Ils ont évoqués les différentes rencontres et

se sont appesanties sur les propositions issues de la réunion avec les responsables du Projet

Capitalisation.

Le Bureau Exécutif a affirmé en avoir pris bonne note et a instruit le Coordonnateur de l’UNPC B

de lui donner son avis après réception du rapport de mission et réflexion avec son équipe technique.

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CONCLUSION

Ce voyage d’étude a donné de surprenants résultats, il a permis aux représentants de l’UNPC B de

découvrir le warrantage, sa mise en œuvre, de comprendre qu’il constitue réellement un système

profitable aux OP de petits producteurs. Ce système pour être développés par les OP des villages et

départements du Burkina. Mais il a permis à la mission de comprendre que ce système de

warrantage n’est pas adéquat pour la commercialisation professionnelle de grandes quantités de

productions. L’UNPC B doit continuer ses recherches pour trouver le meilleur système de garantie

pour la commercialisation du maïs. Et une étude du système de warrantage ghanéen ne serait pas

superflue.

Les résultats, sur le plan commercial, de la mission sont quelques peu mitigés.

L’UNPC B a entamé des négociations avec des structures intéressées par le maïs du Burkina, mais

aucun contrat n’a pu être signé au cours de la mission.

Cependant, des perspectives intéressantes se dessinent. L’UNPCB pourrait bénéficier d’un appui

pour une meilleure intégration du concept genre dans ses activités et dans le comportement de ses

membres. Le projet capitalisation se positionne comme un allié sûr, prêt à accompagner l’UNPCB

et l’UNPCB pourrait étendre son rayonnement en appuyant des OP du Niger.